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 (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 3:38


ALL I WANT IS TO FEEL MY HEART BEATING
when it feels like the end of time
know that as the grains fall
you'll be playing on my mind
so lift your head high and don't give in
☆☆☆


Il n’savait pas ce qu’elle attendait de lui, Calista, et peut-être était-ce le sentiment le plus frustrant de tous. S’était-elle attendue à ce qu’il trouve une solution en un claquement de doigts, irrémédiablement déçue alors que ça n’avait pas été le cas ? Ouais, lui aussi, fallait avouer, qu’il avait espéré que ce serait facile : quand elle avait été encore profondément endormie dans son lit d’hôpital, assommée par les médicaments et les mauvaises nouvelles, il s’était rassuré en se disant qu’il suffirait de pas grand-chose, une simple injection de son sang, pour que tout aille mieux. N’attendait-elle donc rien de lui, depuis le temps ? Il n’arrivait pas à savoir si c’était vexant, désespérant, ou tout simplement normal. Avait-il attendu quelque chose d’elle, lui, quand il avait découvert sa mutation ? Au fond, c’était vers elle qu’il s’était tourné – même pour lui demander quelque chose d’aussi débile que lui tirer une balle dans la tête ; là où il aurait pu compter sur la loyauté de Felix, ou la haine de n’importe quel hunter, il avait compté sur elle. C’était à elle qu’il avait confié l’existence de cette toute nouvelle chose battant dans ses veines : la honte, la rage, l’horreur, le désespoir et encore aujourd’hui, il n’y avait bien qu’à la Wolstenholme qu’il confiait si volontiers ces ressentiments que d’autres ne lui connaissaient même pas. Pourquoi Calista et non pas son meilleur ami de plus de quinze ans, désormais ? La réponse semblait basique et pourtant, c’était une réponse que la blonde et lui n’semblaient pas partager. Alors oui, évidemment, elle lui disait des choses, elle lui livrait ses ressentiments, elle comptait sur lui. Mais il y avait ce fossé entre eux qu’il n’savait pas comment franchir par lui-même – peut-être tout simplement parce qu’il tâtonnait sans vraiment chercher, incapable de compter sur des instincts qui l’avaient déjà conduit dans la mauvaise direction, dans des situations similaires. Ce serait facile, instinctif presque, de s’énerver, d’agiter les bras, de la prendre sur son épaule pour l’emmener dehors et la pousser à faire des choses concrètes, malgré ce fauteuil roulant, malgré les mauvaises nouvelles et malgré le reste. Au fond, ça reviendrait un peu à lui faire croire qu’il l’invitait à un rendez-vous, pour mieux la foutre au beau milieu d’une situation désespérée pour la pousser à reprendre la chasse. Alors ça faisait un bon moment qu’il n’savait plus ce qu’il faisait, Alec ; concrètement, il était juste à côté, à la regarder dépérir, à parfois fuir ça et son impuissance à lui du regard, toutes ces blessures évidentes qu’il avait autant d’mal à gérer qu’elle. C’n’était pas comme s’ils en avaient parlé, de tout ça ; de l’incompréhension, de la culpabilité, de la rancœur, de la hargne qui s’emparait du Lynch à chaque fois qu’il était rappelé à lui-même du fait que l’type qui avait attaqué Calista n’était personne d’autre que ce père qui avait abusé d’elle et écrasé son égo jour après jour pendant des années. Ce type qui était là, en ville, se pavanant parmi les hunters comme un roi, Alec, lui, combattant toutes les pulsions qui couraient dans son corps et lui hurlaient d’aller au moins lui balancer son poing dans la tronche.

Ca non plus, Calista n’l’attendait pas de lui. Et elle ne réclamait pas particulièrement son soutien non plus, plus souvent piégée dans son silence et prise dans des répliques vagues qu’elle envoyait plus pour elle-même que pour lui. Et… ? Que restait-il après tant de carnage insidieux et discret ? Il détourna le regard, baissant les yeux lorsqu’elle répliqua qu’elle était désolée, elle aussi. Désolée pour quoi ? Cette façon dont une fatigue générale les avait pris tous les deux, si facilement ? Peut-être bien que tous les mal-êtres qui planaient dans l’air, l’atmosphère glacée qui glissait sous leurs peaux, allait bien plus loin qu’une simple histoire de jambes paralysées, des questions pratiques amenées par l’apparence extérieure, et tout le reste. Peut-être étaient-ils trop différents, et pas c’que l’autre attendait de l’un, et vice versa. « Arrête de dire n’importe quoi. » qu’il ne put retenir d’ailleurs, bien moins patient qu’on n’pourrait le croire, derrière son visage fermé, le silence qui l’englobait, et la lassitude qui alourdissait le palpitant au creux de sa poitrine. Y ‘avait une façon dont Calista se diminuait elle-même, se dépeignait comme une victime tout le temps, qui n’avait jamais eu le moindre charme, jamais le moindre attrait, jamais la moindre sympathie qui soit. Rien d’autre que le résultat de ce que son père lui avait fait, pendant des années et des années – l’intolérance, le désintérêt, la distance, le dédain ; tant de sévices laissés derrière avec indifférence par un type qui n’méritait même pas qu’elle se torture l’esprit comme ça, des années après, au moindre petit truc qui n’tournait pas rond dans sa vie. « Okay, y’a personne qui décide de quoique ce soit. Y’a personne qui dit que c’que j’fais est juste ou non. Sinon, tu sais quoi ? Peut-être que j’aurais dû crever avec mes parents parce que ça aurait évité que j’devienne un tueur à la recherche de justice. Et peut-être que ç’aurait dû être à ton connard de père de devenir un dégénéré, et pas à ta mère histoire que t’aies une enfance à peu près normale. » il avait lâché tout ça sans réfléchir, ramené trop brusquement à cette époque où sa mère elle-même avait cru en dieu et toutes ces conneries qui ne lui avaient jamais rien amené de clément ou de juste à elle. « Ca marche pas comme ça, Calista. Y’a personne qui te maudit, y’a personne qui décide à ta place de c’qui t’arrive. Personne sauf toi, qui décide si tu peux t’en sortir ou non, si tu peux t’adapter à ce qui t’arrive, ou complètement te laisser couler. » et l’évidence était là ; leurs différences se lisaient même là. Alec, lui, il avait un furieux besoin de n’jamais se laisser couler – juste après la mort de ses parents, il avait tout laissé à Elizabethtown pour se lancer dans une carrière de hunter, à la poursuite du tueur de ses géniteurs. Presque sans réfléchir à l’influence que ç’aurait sur sa vie. Et Calista, elle, elle avait cette façon de se laisser complètement emporter par la vague de sa misère, persuadée qu’y’avait quelqu’un qui décidait pour elle, comme si du coup, ça rendait l’acceptation de la misère plus facile qu’autre chose. Ils n’s’entendraient jamais là-dessus ; parce que sa volonté au Lynch, c’était le fondement de son être, la base des quatorze dernières années de sa vie. Il essayait, pourtant, de dire ça sans froideur, sans jugement, sans cette énergie brûlante qui le rattrapait si souvent. « Y’a personne qui t’a mis derrière un ordinateur, après ce qui t’est arrivé y’a des années. Je sais que c’est c’que tu es, et ça m’a jamais dérangé… même si t’as dû le croire, à une époque. » ça non plus, ils n’en avaient jamais parlé, tiens. « Y’a personne qui t’enferme dans cet appartement. Y’a… aucun élément extérieur qui t’dit que tu peux pas l’faire, que ça en vaut pas la peine. » il soupira, lâchant une des mains de Calista pour venir passer une de ses paumes sur sa joue. « J’veux pas te perdre. » qu’il admit, parce que malheureusement, malgré les apparences, c’était ce qui arrivait, peu à peu, et parfois, il n’avait juste pas la volonté d’essayer quoique ce soit. Y’avait pas non plus le moindre moyen pour qu’il joue la volonté, l’espoir, n’importe quelle force de caractère, à sa place. « Si ça marche pas aujourd’hui. On cherchera encore. Mais j’peux pas chercher dans le vent, si tu finis par même pas en avoir envie parce que tu crois qu’rien n’en vaut la peine… » sa main retomba, alors qu’il regardait ailleurs. « Si j’suis avec toi, maintenant… malgré tout ce qui m’arrive. C’est parce que j’ai envie d’être avec toi-… J’nous donne une chance, malgré tous les risques que ça peut représenter. Peut-être que c’est pas ta faute… peut-être que t’essayes. Mais j’sais pas vraiment c’que ça veut dire, le fait que t’essayes pas, toi. » il savait déjà que ses paroles étaient rudes, trop rudes, elles étaient pourtant la manifestation d’un Alec qui n’avait ni l’habitude d’espérer pour lui-même, ni d’espérer pour les autres. « Je sais pas c’que t’attends de moi. » exprima-t-il donc finalement, relâchant les mains de la blonde pour se redresser. Il avait bien compris, qu’elle ne s’adaptait pas, parce qu’il lui donnait de l’espoir ou peu importe le nom que ça pouvait avoir. Il avait bien compris qu’il n’pouvait pas non plus s’laisser sombrer dans la même mentalité qu’elle. Il avait bien compris, que par un procédé physique ou psychiatrique, créé en Calista depuis trop longtemps, il n’arrivait pas à l’atteindre d’une quelconque manière : aujourd’hui, c’était ses jambes, et si le problème de ses jambes devait être réglé, ce serait bien assez tôt autre chose. Et ça allait au-delà de son incapacité à être en couple, de ses connaissances minimalistes dans ce domaine – et ça semblait juste trop dur.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 13:38

Often I wonder why I try hoping for an end
— alec lynch & calista wolstenholme —
Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Elle avait toujours fait de son mieux Calista, pour être à l’image de ce qu’on attendait d’elle. De ce que son père voulait d’elle, parce qu’elle était née Wolstenholme et que ça voulait dire devenir hunter. Elle avait été éduquée avec des principes en lesquels elle avait bien voulu croire. Là n’avait jamais été le problème. Quand ses parents lui avaient dit que les transmutants étaient dangereux, qu’il fallait les éliminer avant qu’ils mettent le monde à feu et à sang, elle y avait cru. Ce n’était pas parce qu’elle ne croyait pas en ces idées qu’elle n’avait jamais été une bonne hunter comme ce qu’on attendait d’elle. Aujourd’hui, elle n’était plus bien sûre de ce que ça voulait dire, ces histoires sur les transmutants, mais ça n’était pas un problème en soi. Son avis sur les transmutants qu’il soit bon ou mauvais n’avait jamais été un problème. Le truc, c’était que Calista, elle n’avait jamais été très sportive, jamais très motivée à l’idée de se battre, parce qu’y avait toujours eu des trucs qui lui avaient semblé plus importants que d’autres. Des trucs que son père n’avait jamais compris, comme si ses passions étaient juste complètement hors-normes. Elle avait souvent entendu les paroles de son père, froides et agressives, la ramener plus bas que terre parce qu’elle avait choisi de se concentrer d’avantage sur ce qu’elle aimait, ce qu’elle voulait être plutôt que sur ce qu’on attendait qu’elle soit. Au fil des années, ce qu’elle avait cru être une force, le fait de faire ses propres choix pour mener sa vie comme elle l’entendait, ça avait commencé à ressembler à une erreur, une faiblesse que son père lui attribuait parce qu’elle ne répondait à ses attentes. Fallait quand même avouer qu’à force de s’entendre répéter des tas d’horreur de la part de son propre père, au bout d’un moment, c’était difficile de pas y croire.

C’était la base sans doute, dans les familles de chasseurs. Plus on disait aux gamins que les transmutants étaient des monstres, plus ils pensaient comme ça. Les enfants qui naissaient dans des familles comme la sienne, ils avaient tellement l’habitude de n’être réduits qu’à penser comme leurs parents que sortir de l’endoctrinement ce n’était pas évident. Elle avait essayé Calista, en se lançant dans ses études, en faisant ce qu’elle voulait faire de sa vie, mais d’une façon ou d’une autre, elle avait l’impression que ça finissait toujours par lui revenir en plein visage. Elle avait déçu son père et à quel point ? Il l’avait presque tuée. Elle n’arrivait pas à se détacher de tout ça aussi bien qu’elle l’aurait voulu. « Je me suis jamais cachée derrière mes ordinateurs. C’est ce que les gens ont dit ça … » Et ce qu’elle avait fini par croire, inéluctablement. Elle était trop influençable comme fille, ça ne faisait aucun doute dans le fond. « C’était un choix, c’était ce que je voulais faire. J’ai jamais voulu être un hunter. Moi je voulais juste être informaticienne. Alors quand mon ex est mort, je me suis dit que ça suffisait, moi j’avais pas envie de mourir pour un combat dont j’ai jamais vraiment voulu. » Ou pas de la façon dont on avait pu le vouloir d’elle. Elle avait aidé, elle avait quand même été parmi les hunters, mais à sa façon et ça lui convenait comme ça, c’était ce qu’elle voulait elle. Mais elle était née Wolstenholme, alors rapidement, elle était passée pour la fille qui avait laissé tomber, celle qui se planquer parce qu’elle était terrorisée. « Et là, j’ai pas envie de laisser couler. Je la veux la solution. J’ai pas envie de passer ma vie comme ça, mais plus je me dis que ça va s’arranger moins je ressens le besoin d’accepter la situation. » Après tout à quoi bon s’efforcer de vivre avec une situation qui n’était que temporaire ? « Alors j’essaie le cheminement inverse, en me disant y a pas de solution alors réveille-toi ma vieille et fait avec. » Mais c’était plus facile à dire qu’à faire de toute évidence, sinon ça irait déjà mieux, le fait était qu’elle pouvait se dire ce qu’elle voulait, elle la voulait tellement sa solution que ça marchait pas. « Mais c’est pas si simple. J’ai juste l’impression que ça donne un genre de conflit entre ses deux idées, alors que tout ce que je voudrais moi ce serait de pouvoir trouver le juste milieu et me dire qu’okay, c’est bon, je peux vivre avec ça le temps qu’il faudra, c’est pas bien grave puisque ça finira par aller mieux. » C’était ce qu’elle voulait comme état d’esprit, c’était de toute évidence ce qu’Alec aurait voulu, mais dans les faits c’était tellement le bordel dans sa tête que ça donnait juste deux idées complètement opposées qui faisait qu’un jour ça allait bien et le lendemain elle se retrouvait au fond du trou. « Je sais qu’tu trouveras une solution et je sais que ça en vaut la peine, j’ai pas envie de passer ma vie comme ça. » Elle n’avait pas envie de passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant ou complètement déprimée par ce qui lui arrivait. Elle n’avait pas envie non plus de passer sa vie à dépendre de ce que son père pouvait avoir fait d’elle. « Mais y a toujours cette partie de moi qui va penser le contraire, parce que de toute façon je suis pas assez forte pour tenir le coup, que je suis qu’une pauvre fille qui a aucun courage … » Cette partie d’elle, elle s’appelait plus Alistair Wolstenholme que Calista. « C’est que mon père, il l’a répété tellement de fois que ça a fini par s’incruster dans mon esprit et à chaque fois que j’arrive à m’en débarrasser, il se repointe pour m’enfoncer de nouveau. » A coup de j’avais raison ou de si tu m’avais écouté tu en serais pas là et plus récemment avec un vaccin qui l’avait clouée dans une chaise roulante. « J’essaie Alec, j’essaie vraiment. Mais il est toujours là lui, dans un coin de ma tête à me dire que de toute façon, j’peux essayer autant que je veux, je réussirai jamais parce que je suis juste une bonne à rien. Je sais pas comment faire pour m’en débarrasser. » Qu’il paie pour ce qu’il avait fait, ça ne l’aiderait pas elle au final. Dans le fond, tout ce qu’elle aurait voulu, ça aurait été qu’il admette qu’il avait tort, qu’il lui dise qu’elle n’était pas juste une ratée et qu’elle pouvait très bien s’en sortir. Mais autant lui demander la lune sans doute que ça irait plus vite. « Je doute pas de toi, je doute pas de nous. Je doute de moi comme je l’ai toujours fais et je voudrais que ça s’arrête, mais ça fait vingt-huit ans que ça dure … » Se défaire de vingt-huit ans de cheminement de pensée ça ne se faisait pas en deux jours. Elle ne savait même pas comment s’y prendre. Et qu’est-ce qu’elle attendait d’Alec dans tout ça ? Elle n’en savait rien. « Je sais pas ce que j’attends de toi Alec. J’peux pas te dire de me trouver une solution parce que ça ferait de moi la fille la plus exigeante au monde. J’peux pas te dire de laisser tomber parce que t’es grand et tu fais ce que tu veux et aussi parce que j’ai pas complètement envie que tu laisses tomber, même si c’est ce que je dis. » Et elle passait pour une putain de cinglée qui savait pas ce qu’elle voulait. Elle savait pas ce qui se passait dans sa tête ces derniers temps, mais elle jonglait littéralement entre deux façons de penser qui la rendait lunatique au possible à changer d’avis toutes les deux minutes sans arriver à se décider et ça la faisait parler de façon incompréhensible, trop vite, comme une fille qui prenait à peine le temps de respirer entre ses phrases, comme ce qu’elle venait de faire. Mais bizarrement dire tout ça, ça ôtait presque un poids que ses épaules, quand bien même elle passait probablement pour une pauvre folle.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 3:55


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Calista, elle avait toujours été cette fille bavarde, pleine d’énergie, qui avait ses idées bien posées et avait une façon bien à elle de les soutenir. Au fond, il n’y avait jamais eu de circonstances autour desquelles il l’avait vue reculer, comme une petite fille apeurée ou couverte de honte par la femme qu’elle était devenue. Jamais. Elle assumait tout d’elle, et ça se voyait jusqu’à dans son appartement, qui - pour quelqu’un comme un Alec qui avait grandi dans les grandes demeures et les appartements les plus impersonnels qui soient – avait l’allure de véritable livre ouvert. Il suffisait de faire un tour dans l’appartement de la jeune femme pour tout savoir d’elle – ou presque : au moins, peut-être que ça n’lui poserait pas de problème, un jour, quand il devrait lui trouver un cadeau d’anniversaire. La seule fois où il la découvrait vulnérable, prompte à s’effriter et à laisser le doute se faire un chemin presque inattendu jusqu’à son esprit, c’était quand elle parlait de son père, quand elle pensait à son père, ou quand celui-ci revenait dans sa vie d’une façon ou d’une autre. Et le Lynch, il n’y connaissait pas grand-chose en relations de ce genre : lui, ça faisait des années maintenant qu’il n’avait plus ni père, ni mère – et il donnerait bien des choses pour être capable de revenir quatorze ans en arrière, changer cette minuscule chose qui avait fait dérailler sa vie, du jour au lendemain, sans crier gare. Au-delà de ça, ses parents avaient toujours été ceux qui acceptaient tout de lui, même ses rixes et ses mauvaises passes ; une mère empathique et douce, un père ambitieux et galvanisant, qui avait eu de grands idéaux pour lui, sans pour autant le couvrir de honte dès qu’il ne suivait pas un chemin tout tracé. Qu’aurait-il pu demander de plus, Alec, dans sa jeunesse ? Pas grand-chose, sans doute ; peut-être un peu plus de discipline, serait-il aujourd’hui prêt à admettre, tandis qu’il avait difficilement appris la rigueur et le sérieux lorsqu’il était devenu un hunter. Mais les familles dysfonctionnelles, qui se tiraient à elles-mêmes une balle dans le pied, Alec n’connaissait pas – et il en était bien content. C’était bien un problème dans la vie de la Wolstenholme qu’il avait du mal à adresser, d’une quelconque manière ; et de toute façon, c’n’était pas un mal inhérent à Calista désormais, puisqu’il semblait que depuis qu’Alistair avait découvert la nature de transmutant de son fils, les choses avaient déraillé de ce côté-là également. Ca semblait surtout être un truc inhérent aux familles de chasseurs – ce genre d’arôme à mi-chemin entre la tension et l’incompréhension, qu’il avait aussi senti dans les rangs des Lecter : un aspect éparpillé qui aujourd’hui, faisait que Desmond était un meurtrier qui foutait le feu aux maisons remplies d’innocents, et que Felix se sentait obligé de rester loyal aux miettes qui restaient des siens. Depuis combien d’temps, déjà, est-c’que le Lynch n’avait pas eu un seul contact avec son meilleur ami ? Un songe qu’il n’aimait pas avoir, et qu’il fuyait donc, irrémédiablement.

Avec Calista, c’était beaucoup plus difficile de fuir : ce serait vivre dans le déni, que passer devant elle jour après jour, vivre avec elle, dormir à ses côtés et n’pas remarquer son mal-être. Lui qui avait cru que ce serait si facile de régler les problèmes extérieurs, la paralysie de ses jambes, les plaies, les douleurs externes ; lui qui avait cru qu’avec le temps, ils n’auraient alors plus que les autres soucis à régler, ces évidentes plaies ouvertes que la blonde essayait de cacher, celles sur lesquelles le patriarche Wolstenholme n’avait manifestement, jamais attardé son attention. Rien d’autre que de la critique, sévère et froide- c’en était presque incroyable que quelqu’un avec la personnalité de Calista puisse ressortir de tels traitements. Alors non, Alec n’comprenait pas ce qu’elle disait, Calista – il tâtonnait à la recherche de réponses qui ne fonctionnaient pas de manière évidente avec lui ; il n’pouvait que compatir, essayer de se demander ce que ç’aurait été s’il avait grandi comme ça. Mais il n’avait jamais vécu ça – parfois, son père lui avait fait comprendre de se reprendre, de faire quelque chose de sérieux, mais sa famille, ç’avait été ce soutien sur lequel il avait cru toujours pouvoir reposer. A la fin de la diatribe de la jeune femme, tout ce que le brun trouva à faire, c’est laisser durer le silence, pris dans ses pensées. « On va trouver une solution, Calista. J’en suis sûr. » il tenta un vague sourire, comme pour faire s’envoler tous les lourds sentiments qui auraient pu laisser  couler la mauvaise impression sur son visage – parce qu’il y croyait, lui, et qu’il n’arrêterait pas de toute manière. « Mais, Calista-… après ça, y’aura d’autres problèmes. D’autres trucs qui compliqueront ta vie, c’est toujours comme ça. Et ce sera pas toujours tout ou rien, entre s’adapter, ou trouver une solution pour tout régler. » et elle l’avait, la volonté, il le savait bien – pour lui, et pour elle-même. « Au-delà de ça… tes jambes, qu’est-ce qui va pas, dans ta vie ? Qu’est-c’qui n’en vaut pas la peine ? » certes, elle n’avait pas de travail, et elle n’en trouvait pas – mais cherchait-elle vraiment ? C’n’était pas comme s’il l’avait vue quitter cet appartement récemment pour aller à un entretien d’embauche. Et rien qu’au-delà d’elle-même, ils étaient tous les deux. Son frère et sa sœur allaient bien. Elle avait des amis, des gens qui essayaient de la soutenir tout autant, et de lui faire continuer sa vie. « Le truc c’est-… que toi, t’as un talent d’un certain genre. Tu sais très bien que j’arrivais même pas à allumer un ordinateur avant qu’on se connaisse. On est différents, mais… mais toi, l’avantage, c’est que t’as des capacités qui peuvent s’adapter à n’importe quoi. » l’œil ailleurs, il se laissa retomber dans le fond du canapé. « Moi, j’ai eu ma place de flic par piston, parce que j’étais un hunter. Et au-delà de tuer des gens, j’vois pas en quoi mes capacités peuvent servir. » et il ne parlait même pas du sang transmutant qui battait dans ses veines ; mais de ce qu’il avait passé quatorze ans à apprendre, sacrifiant ses années d’études et cette vie lambda sans un regard en arrière. « T’as beaucoup plus à amener aux gens autour de toi, à cette ville ou à n’importe quelle personne qui t’emploierait, que moi. » une évidence – à moins qu’il n’se remette à bosser pour des gens comme Lancaster, ce qui ne l’enchantait pas particulièrement. Au-delà de ça, s’il devait raccrocher son arc, ses flèches, la chasse, le meurtre, cette vie-là dans son ensemble, qu’est-ce qu’il lui resterait ? Heureusement que ses parents étaient morts, au fond, et qu’ils avaient laissé toute une fortune derrière eux. « Peut-être-… peut-être que tu te sens pas être indépendante, ou qu’tu te crois bonne à rien, parce que t’as jamais fait quelque chose par toi-même. J’veux dire… même l’informatique, tout ça, tout c’que t’as fait avec, c’est faire des trucs illégaux pour le compte des hunters. Pourquoi t’essayerais pas de faire autre chose ? Quelque chose qui te plait ? » et alors là, il ne pouvait pas s’aventurer bien loin, puisqu’il n’y connaissait rien. « Admettons-… tu n’es pas Calista Wolstenholme, et tu as fait des études d’informatique, parce que c’est ce que tu voulais faire. Qu’est-c’que t’aurais fait, après ? » au moins, il pouvait prétendre connaître le poids d’un patronyme, l’importance de l’héritage, toutes ces choses qui l’avaient poussé, lui, à choisir le droit après le lycée. Une impulsion, donnée par personne d’autre que son père- par rien d’autre que le nom de Lynch auquel il allait devoir un jour succéder dignement.


Dernière édition par Alec Lynch le Dim 17 Juil 2016 - 4:03, édité 1 fois
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 16:59

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Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Calista n’avait jamais été vraiment complètement perdue dans sa vie. Elle avait eu des objectifs qu’elle avait suivis en se fichant bien de ce qu’on pouvait en penser autour d’elle. Elle avait rapidement pris de la distance avec son père quand elle était entrée à la fac, au moins, ça lui avait évité de l’écouter critiquer tout ce qu’elle faisait, alors qu’elle, elle avait choisi sa voie en fonction de ce qu’elle aimait en non pas de ce qu’on attendait d’elle. Elle avait fait sa vie comme ça Calista, en suivant ses volontés, plus que celles des autres et ça lui avait permis d’avoir une vie qui correspondait plutôt bien à ce qu’elle attendait. Elle avait été hunter, parce qu’il semblait que s’était écrit dans son code génétique, mais elle avait vite appris à éviter son père pour se faciliter la vie. Globalement, jusqu’à récemment, elle n’avait pas trop eu à se plaindre de sa vie Calista. Elle avait perdu sa mère relativement jeune et elle lui avait souvent manqué, mais pendant tellement d’année, son geste lui avait semblé tellement logique que ça avait rendu sa mort plus facile à accepter. Même la mort de son petit ami, malgré les problèmes et la peine que ça avait pu lui causer, elle s’en était remise petit à petit. C’était différemment maintenant. En un rien de temps tout avait changé dans sa vie, elle avait frôlé la mort à deux reprises dans un temps tellement court que ça avait rendu l’épreuve plus difficile. Puis y avait eu son père à qui elle avait voulu refaire confiance mais qui s’était contenté de la poignarder dans le dos dès qu’elle en avait eu l’occasion. Sa vie avait été mieux quand elle l’avait évité qu’au moment où elle s’était sentie l’envie et la force de lui donner une seconde chance. C’était peut-être ça le problème tous ces problèmes tournaient autour de son père.

Ce n’était pas de sa faute si elle s’était pris une balle ou qu’elle était soudainement devenue une transmutante, ça s’était un problème qui restait encore un mystère aujourd’hui. Mais elle s’en serait remise beaucoup plus facilement que la trahison de son père. Elle n’avait pas cru qu’il irait jusque-là. Elle n’avait pas pensé qu’il manquerait de la tuer et qu’il en ferait de même avec Lorcan, parce qu’ils étaient ses enfants et qu’à ses yeux, ça aurait dû retenir sa haine contre les transmutants. Mais elle s’était voilée la face dans le fond, elle lui avait accordé trop de confiance et un amour, qu’elle avait nié envers et contre tout et qui pourtant avait bien été là au fond de son cœur. La trahison, c’était de loin ce qu’il y avait de plus difficile à accepter pour Calista, parce qu’elle était honnête elle, trop parfois. Et d’autres fois, elle tâchait de l’être sans vraiment savoir où ça la menait, parce que le fait était qu’en ce moment, elle ne savait plus ce qu’elle voulait. Mais ils allaient trouvé une solution, qu’il disait Alec et elle voulait au moins croire en ça. En attendait fallait sans doute juste qu’elle continue de régler les différents conflits qu’elle avait en elle pour réussir à accepter sa vie telle qu’elle était, même si ça devait être qu’une difficulté transitoire. C’était sans doute plus facile à dire qu’à faire. Elle lui adressa un sourire, sincère cette fois, alors qu’elle hochait la tête, approuvant ses propos. Y aurait des problèmes, elle s’en doutait bien, mais peut-être qu’ils seraient plus supportable que ceux qu’elle avait là. « Sans doute ouais, peut-être qu’au moins ça m’aura rendue plus fortes pour affronter le reste. » Elle haussa légèrement les épaules, peut-être qu’après ça, quand un problème s’imposerait à elle, elle pourrait se dire que ça pourrait être pire, qu’elle avait survécu à pire au moins, ça rendrait les choses plus simple. « Mon père m’a presque tuée, il a bien failli tuer mon frère aussi. J’ai plus de travail, plus de fric … » Et sans argent, la vie craignait pas mal. Alec l’aidait pour le loyer et les factures c’était certain, mais elle n’allait pas se mettre à lui demander de lui prêter de l’argent pour s’acheter des fringues, des jeux-vidéo ou des pièces pour réparer l’ordinateur que son chat avait presque tué. C’était ce genre de petites déceptions, ajoutées aux grosses qui rendaient la situation encore moins facile. « J’ai perdu un bébé … » Leur bébé et quand bien même il trouverait la solution pour réparer tout ce qui n’allait plus chez elle, sans juste parler de ses jambes, c’était trop tard pour ce bébé. Ça faisait aussi partie des choses qu’elle avait encore du mal à gérer en ce moment. Elle ne put s’empêcher de ricaner légèrement en se souvenant d’un Alec qui avait bien galérer à allumer un ordinateur sans son aide à une époque. « Tu étais un bon flic. T’es réfléchi, intelligent, stratégique. Tu peux toujours être un bon flic, même sans les histoires de hunters. » Mine de rien, être hunter, ça demandait des capacités qui pouvaient toujours servir dans la police, ce n’était pas seulement parce qu’il avait été un hunter qu’il avait réussi là-dedans. « J’ai fait des études d’informatique parce que je le voulais … » C’était pas un truc qu’elle avait fait parce qu’on le lui avait imposé, parce que c’était sa famille et compagnie. « Mais j’avais pas l’intention de travailler dans la police à aider des types à allumer des ordinateurs ou à dissimuler des évidences … » Elle avait fait avec ce qu’elle avait. Mais elle avait préféré son boulot auprès de Lancaster, hacker des trucs pour les hunters, c’était mieux, mais y avait pas de métier dans lequel on risquait de lui demander des trucs pareils. « J’ai toujours pensé qu’on pouvait aller plus loin que ça avec l’informatique, ce que je voulais faire avant, c’était travailler plutôt dans les nouvelles technologies. Mais on est à Radcliff pas dans la Silicon Valley. » Elle se serait sans doute facilement sentie plus à sa place là-bas en Californie, que dans le trou paumé qu’était Radcliff. Ici, elle avait revu ses objectifs à la baisse. L’idée de partir loin d’ici ne lui avait de toute façon jamais frôlé l’esprit.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Juil 2016 - 22:03


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A force de vivre tout seul, d’faire sa vie de son côté comme il l’entendait, Alec avait fini par être un habitué de gérer les choses par lui-même, à sa façon, et seul avec lui-même. Peut-être était-ce un truc que tous les couples devaient affronter à un moment, que l’fait de s’adapter l’un à l’autre pour savoir quoi faire dans les circonstances particulières où l’autre avait besoin de reposer sur l’un, et inversement. Au-delà de ça, elle n’pouvait pas dire, Calista, qu’elle se coltinait le type le plus loquace vis-à-vis de ses sentiments et de ce qu’il endurait au quotidien : d’toute cette histoire de vaccination, et les conséquences de celle-ci, ils n’en avaient pas eu beaucoup de conversations à cœur ouvert, où ils s’retrouvaient sur un pied d’égalité à dire les choses sans détour. Souvent, d’toute manière, quand il ressassait tout ça, le Lynch se demandait bien ce qu’il pouvait avoir à dire ; il endurait la situation comme il le pouvait, il faisait avec. Et jour après jour, ça semblait supportable, surmontable – et les fois où ça titillait un peu trop son esprit, son premier réflexe, c’n’était pas d’aller en parler avec la Wolstenholme pour voir ce qu’elle en pensait. Comme quoi. Y’avait des choses faciles au quotidien, dans le fait d’être avec quelqu’un ; mais pour tout le reste, Alec n’était peut-être bien qu’un électron libre qui se contentait de vivre sa vie comme il l’entendait, sans vraiment partager quoique ce soit. Etait-ce à cause de tout cela, qu’il n’arrivait qu’ici et maintenant pour observer les dégâts et essayer de les limiter un tant soit peu ? Même ça, ça s’avérait compliqué, au fond ; il n’était pas d’ces gens plein d’empathie et de bonne volonté, des bonnes oreilles qui trouvaient en plus le bon conseil magique pour changer les choses du tout au tout. Et comme si ça n’suffisait pas, il s’retrouvait confronté à une Calista éternellement imperméable à tout c’qu’il pouvait dire, insensible à tout c’qu’il pouvait essayer – à croire qu’elle n’se rendait pas comme que, ouais, même si ça n’paraissait pas être grand-chose, il se démenait et s’creusait la tête comme un idiot qui n’avait jamais été vraiment en couple, jamais été du genre à sacrifier une bonne moitié d’son temps à penser à qui que ce soit d’autre. Est-c’qu’ils iraient bien loin, comme ça ? Fort heureusement, le chasseur n’passait pas assez de temps à penser à leur avenir pour avoir cette question trop souvent dans un coin de sa conscience : mais elle venait subitement d’se remettre juste au bord de ses pensées, alors qu’il s’retrouvait face à une Calista avec laquelle il n’avait pas l’impression d’partager quoique ce soit. Elle n’avait plus grand-chose de la blonde énergique et volontaire vers laquelle il s’était tourné ; elle n’avait plus grand-chose de la Calista qui avait cru en ses promesses et avait voulu se battre, comme à l’hôpital juste après le drame. Etait-ce de sa faute à elle ? De sa faute à lui ? Y’avait bien des statistiques après tout, qui disaient qu’après une catastrophe quelle qu’elle soit, les couples tendaient surtout à se séparer – peut-être que cette statistique n’était pas si biaisée que ça, au fond.

Parce qu’il n’était clairement pas doué, Alec, pour jouer avec les rôles inversés. Et chaque phrase qu’il prononçait, sur laquelle Calista rebondissait avec ce même pessimisme étranger à sa personnalité, n’faisait que renforcer l’âpre sentiment qui grandissait en lui. Qu’est-c’qu’il était censé faire, franchement ? Faire avec ? Continuer d’chercher une solution si ça n’valait pas le coup ? Continuer d’alimenter un quelconque espoir alors même qu’elle venait de dire que ça n’servait à rien, et que ça lui plombait encore plus la vie qu’autre chose ? Quelque part, il semblait bien que tout c’que Calista attendait d’eux deux, c’était c’qu’elle aurait eu si elle avait été seule : et paradoxalement, d’eux deux, il n’avait pas été celui qui repoussait le plus l’autre à travers les difficultés. Comme quoi, les choses pouvaient être surprenantes, parfois. Tout ce dans quoi ils excellaient, là, c’était ressasser tout ce qui n’allait pas, et s’rendre compte que ç’avait un poids indéniable entre eux deux. Aussi, les mâchoires crispées, le regard ailleurs, épuisé déjà de s’écraser contre un mur, le Lynch ne put retenir un soupir. « On a perdu un bébé. » l’animosité n’avait pu être contenue dans sa voix, l’genre de reproche qu’il n’aimait pas faire, et pourtant, la légitimité que Calista semblait lui avoir elle-même prise. Parce que ç’avait été son père qui l’avait attaquée, parce que quelque part ç’avait été une histoire dans sa famille et qu’il semblait que pour une raison quelconque qu’il n’arrivait ni à comprendre, ni à vouloir comprendre, il n’avait rien à dire. Rien à faire. Rien à espérer. Les dommages avaient été faits par nul autre qu’Alistair Wolstenholme ; irrémédiablement, ça semblait être quelque chose qu’Alec lui-même n’pourrait pas réparer, ou arranger. Et pourtant, n’enduraient-ils pas légitimement les mêmes pertes, les mêmes douleurs, la même impuissance ? « Mais j’suppose que ça veut rien dire ça. » parce que tout c’qu’il avait pu faire, c’était encaisser l’idée que c’était sa famille à elle au centre du problème, et que c’était donc à elle de tout décider quant à comment réagir. Elle avait voulu s’concentrer sur le positif, s’concentrer sur avancer plutôt que ressasser quoique ce soit : et où ils en étaient ? Ça ressemblait plus à des mois à ressasser les choses plutôt qu’à avancer. « Pourquoi tu dois toujours trouver un moyen d’tout démonter, d’tout ruiner pour toi-même avant même d’essayer quoique ce soit ? » pour bien des choses, Alec n’était sans doute pas la personne la plus légitime pour parler ; mais il avait aussi été ambitieux, du genre prêt à s’donner des chances, et s’il savait une chose, c’était que Calista avait mille fois plus de possibilités que lui. « On est pas à la Silicon Valley, non, mais Radcliff aurait quand même besoin de technologies un peu plus variées qu’des trucs faits par des hunters pour contrer les mutants- ou des trucs faits par les mutants, pour contrer les hunters. » et de toute manière, pourquoi est-c’qu’il essayait ? Ca semblait servir à rien. « Je sais pas c’que t’attends, Calista. Tout c’qui t’arrive, tu le blâmes sur ton père, légitimement. Tu veux plus être une chasseuse et pourtant, on dirait que tout c’que t’attends, c’est qu’il vienne et qu’il te trouve un boulot qu’il jugera légitime. Devine quoi, j’suppose que nous deux, il nous trouvera jamais biens – parce que j’suis un dégénéré ; alors c’est quoi la prochaine étape ? » il soupira, se releva, la dévisageant ; « Tout c’que j’vois, c’est que tout ça, tu te l’dirais, que t’aies tes jambes ou non. Que ton père ait essayé d’tuer ton frère ou non. Que c’est pas parce qu’on a pas encore la solution pour te guérir, que tu t’dis ça, mais que ce s’ra un truc qui reviendra toujours dans ta vie, quoiqu’il s’passe. » il en haussa les épaules, incapable de trouver quoique ce soit d’autre à dire, quoique ce soit d’autre à faire. « J’vais pas rester là, à te regarder t’ruiner toute seule, et si tu t’attends à c’qu’on ait cette conversation mille fois... tu t’trompes. » et dire qu’il pensait qu’il serait celui qui foutrait tout un amas de problèmes et de distance entre eux. Et pourtant-… pourtant, elle n’pouvait pas le blâmer de n’pas avoir essayé, de n’pas essayer quotidiennement, encore et encore, plus altruiste qu’il n’l’avait jamais été dans sa vie. Mais y’avait plus d’argument à avoir, là ; y’avait plus de démonstration d’amour, de volonté, de foi à avoir – il avait tout essayé, et rien n’changeait.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Juil 2016 - 0:06

Often I wonder why I try hoping for an end
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Calista n’avait pas toujours été si défaitiste, bien au contraire. Elle avait toujours bien réussi à se relever malgré les difficultés qu’elle avait eu à affronter au cours de sa vie. Quand sa mère était morte, elle n’avait laissé paraitre aucune faiblesse, elle était restée forte, pour Lorcan et Aspen, parce qu’il avait bien fallu quelqu’un pour prendre soin d’eux. Quand son petit ami était mort, elle avait eu cette période pendant laquelle ça n’allait pas franchement et où elle avait juste voulu qu’on lui foute la paix et la laisse faire ce qu’elle voulait de sa vie, parce que clairement elle, elle n’avait pas envie de se faire tuer par un transmutant. Elle avait fini par assez bien s’en remettre de la mort de son petit ami, ça lui avait permis d’envisager d’avancer avec quelqu’un d’autre, avec Alec. Mais là, peut-être que le problème, c’était qu’on ne lui avait même pas laissé le temps de s’en remettre qu’on lui avait asséné un autre coup. Alec avait disparu, elle s’était pris une balle, elle était devenue une transmutante, Alec était revenu, son père l’avait vaccinée ; elle avait perdu l’usage de ses jambes et le bébé qu’elle avait porté. Tout ça, ça s’était passé en tellement peu de temps qu’elle avait du mal à vraiment faire le point et il lui fallait probablement le double de temps pour réussir à emmagasiné les choses. Trois mois c’était peut-être pas assez long pour faire un tri correct dans tout ce qui lui était tombé dessus récemment. Peut-être qu’elle avait besoin d’encore un peu de temps pour que ça fonctionne mieux dans sa tête, ou qu’on lui secoue les puces une bonne fois pour toutes. Elle ne savait pas trop, mais elle savait au moins qu’elle n’aimait pas non plus la fille qu’elle était en train de devenir.

Elle ne savait pas comment faire revenir l’ancienne Calista, celle qui râlait beaucoup, mais au moins pas seulement pour s’apitoyer sur son sort. Celle qui vivait dans un appartement qu’on aurait pu croire décorer par un gamin de dix ans et qui en était franchement fière. Ça faisait des lustres, qu’elle n’avait pas perdu des heures sur internet à rechercher de quoi compléter ses collections. Ce n’était pas dans ses habitudes et si on pouvait croire que c’était parce qu’elle était enfin décidée à grandir, mais non, c’était juste que lentement mais sûrement, elle avait perdu gout à toutes ces choses, parce que ça n’allait pas dans sa vie, ni dans sa tête et peut-être que ce dont elle avait vraiment besoin en attendant sa solution miracle, c’était de l’aide d’un bon psy. Si ce dernier pouvait se proposer de l’aider à savoir comment dire les choses de la bonne façon, elle devrait vraiment se prendre un rendez-vous. Elle faisait clairement tout de travers, ouais l’ancienne Calista aurait mieux choisi ses mots c’était certain. Elle se détestait pour ça. « Oui, on a perdu, un bébé. Je suis désolée … » Elle réalisait peut-être au passage qu’elle passait son temps à se plaindre et qu’elle ne l’écoutait pas vraiment lui, qu’elle n’avait pas pris le temps en trois moi de vraiment lui demander ce qu’il en pensait. « Non, ça veut dire quelque chose Alec. Je suis vraiment désolée. J’ai pas fait attention à ce tu pouvais ressentir. Je suis désolée. » Elle avait envie de le répéter en boucle qu’elle était désolée, parce qu’elle l’était et au moins, il lui restait toujours ça de l’ancienne Calista, sa sincérité, ou alors ça venait revenir, ça au milieu de tout ce qu’elle pouvait réaliser en cette seconde, comme si on venait d’allumer un interrupteur dans sa tête. Parce que peut-être que même là, depuis de longues minutes elle ne faisait pas vraiment attention à ce qu’il pouvait ressentir et elle n’avait jamais été comme ça Calista, elle ne voulait pas être comme ça, cette fille qui s’en fichait des autres et ne voyait que son mal-être à elle. Elle avait été pourtant plutôt douée pour écouter les autres. Douée pour les aider, toujours plus qu’elle ne l’avait été pour s’aider elle-même. « C’est pas ce que je voulais dire. J’attends plus rien de mon père. J’ai pas choisi de bosser pour la police ou pour Lancaster pour lui faire plaisir … » Elle l’avait fait parce que c’était ce en quoi elle avait cru, qu’à Radcliff y avait pas non plus quinze-mille possibilité et qu’elle avait quand même voulu aider les hunters, une conviction marquée en elle dès son plus jeune âge, par son père sans doute, mais aussi par sa mère et peut-être que cette dernière l’avait renforcée quand elle s’était suicidée à cause de cette pseudo tare. « C’est juste qu’y a rien dans le coin qui correspond à ce que j’aurai pu vouloir faire et j’ai jamais envisagé de déménager, ou pas vraiment loin en tout cas. Y a pas de boulot là-dedans dans le coin, je vais pas l’inventer … » Ouais, elle n’y avait jamais pensé à l’inventer le travail si bien qu’elle ne se rendait même pas compte qu’y avait la réponse à ses questions, à une partie de ses problèmes, dans ce qu’elle venait de dire. Dans sa tête à elle, elle cherchait un endroit pour postuler, si elle l’avait trouvé, elle l’aurait fait sans hésiter, mais ça n’existait pas ici à Radcliff et elle avait déjà cherché dans la région, alors on ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas essayé, c’était juste que tant que personne ne se lançait là-dedans, y avait pas de poste à pourvoir et elle n’avait jamais envisagé d’être celle à lancer le truc, pas qu’elle s’était dit qu’elle échouerait, elle était motivé comme fille, quand elle avait des projets elle se donnait à fond pour y arriver, c’était vraiment juste que l’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Juil 2016 - 1:22


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Depuis le temps qu’elle le connaissait, elle devait savoir, Calista, qu’Alec n’avait jamais été vraiment intéressé par l’idée de fonder une famille, d’avoir une vie un tant soit peu normale, faite de choses comme le couple, la parentalité, et tous ces trucs que la plupart des gens aujourd’hui attendaient, comme une étape obligatoire à leur existence. Trois mois plus tard, il n’savait toujours pas c’qu’il aurait fait, si la Wolstenholme s’était révélée être enceinte du jour au lendemain : à ce stade-là, elle l’aurait probablement découvert depuis le temps, et les choses auraient tourné d’une certaine manière… impossible à envisager. Est-c’qu’il aurait fui cette situation, sans se retourner, en un choix clair, net et précis ? Est-c’qu’ils nageraient dans un bonheur auquel ils n’avaient que très rarement goûté depuis le début de leur histoire, à l’idée d’avoir un bébé prochainement ? Est-c’qu’ils l’auraient même gardé, ou est-c’qu’ils auraient eu cette dispute cruciale à un moment, où il aurait dit qu’il voulait qu’elle avorte, et qu’elle aurait refusé de le faire ? Franchement-… même aujourd’hui, adulte, à trente-quatre ans révolus, le Lynch était bien incapable de dire avec assurance qu’il avait pris son courage à deux mains, pour choisir de devenir un père, alors même que pendant toute sa vie, ç’avait été quelque chose à quoi il n’avait que très rarement pensé. Parce qu’y’avait eu la chasse, un choix indiscutable quant à l’avenir qu’il se prédestinait. Parce qu’avant ça, il avait eu à peine vingt ans, et il avait été bien trop occupé à écumer les lits et à aligner les conquêtes loin d’être sérieuses, pour même penser que l’une d’entre elles puisse un jour frapper à sa porte pour lui dire qu’elle était enceinte de lui. Et maintenant-… maintenant Calista savait très bien quelles préoccupations plus que légitimes auraient pu pousser le chasseur à complètement refuser la moindre implication vis-à-vis de cet enfant : ouais, c’était cruel, mais il vivait au quotidien avec cette chose dans ses veines, cette mutation de laquelle il n’arrivait pas à s’défaire. S’il faisait avec, bien mieux qu’elle, elle faisait avec son handicap, y’avait des limites à la façon dont il avait envie de vivre – tant qu’il serait comme ça, mutant et immortel, il n’pouvait pas envisager de construire quoique ce soit, de penser de cette manière. Et peut-être que c’était égoïste comme façon d’fonctionner ; peut-être que c’n’était pas plus mal que Calista elle-même se retrouve à mettre sa vie en suspens à cause de ses propres problèmes – parce que pour un temps indécis, s’ils devaient être ensemble, ce serait sans n’jamais rien construire, sans jamais n’rien envisager. Pas parce qu’il ne l’voulait pas pour des raisons purement égoïstes comme quand il avait été plus jeune ; il se savait déjà bien plus prompt à affronter une vie solitaire, sans s’attacher à qui que ce soit, qu’un avenir où il verrait la jeune femme, leurs potentiels enfants, ou le reste de ses proches mourir, sans que lui, il n’soit atteint par le temps, les blessures, la maladie, ou quoique ce soit d’autre.

Alors oui, Alec s’en rendit compte même après avoir répliqué à la blonde : ils avaient perdu ce bébé – il réclamait une partie du deuil qu’ils enduraient insidieusement. Ça n’voulait certainement pas dire que les choses étaient évidentes, qu’il avait quoique ce soit de bien ou de compréhensible à exprimer là-dessus. Peut-être que c’était tant mieux, qu’ils aient perdu ce bébé : ç’aurait été trop tôt, ç’aurait été dans de mauvaises conditions, ç’aurait été un bébé qu’il aurait vu grandir avec l’appréhension d’assister à ça, puis de le voir vieillir avec le temps, en étant lui-même piégé en suspens, hors du temps, hors du monde. Il ne réagit donc pas, aux excuses de la jeune femme – le regard ailleurs, Alec s’enferma surtout dans un silence têtu, rancunier peut-être autant que le reste : ça faisait trois mois, à quoi bon ressasser pendant si longtemps la non-existence d’un fœtus qui n’avait même pas vécu aussi longtemps ? C’était pourtant plus fort que lui, un mal lancinant sur lequel il n’pouvait pas y avoir le moindre mot, parce qu’y’avait rien à dire tout simplement. Elle n’avait pas fait attention à ce qu’il avait pu ressentir, et lui non plus, au fond, et il s’était volontiers dit, plusieurs fois, que c’était mieux comme ça. Pourquoi le lui reprocher maintenant, alors ? Tout c’que ça faisait, d’en parler, c’était galvaniser la hargne du chasseur, l’envie de traverser cette ville misérable pour aller balancer toute sa fureur à la tronche de la seule personne qui le méritait. Et plus le temps passait, plus c’était difficile de résister à cette envie impulsive et violente – tant pis, au fond, que ça déplaise à Calista, c’n’était pas comme s’il avait quoique ce soit d’autre à faire. Rien d’autre, non, que d’subir – subir la prescience de ses sentiments, sa bonne volonté qui le clouait sur place parce que c’était Calista qui le lui avait demandé. Subir son statut minable de hunter déchu, de dégénéré immortel, de fugitif aux yeux de tout Radcliff, chasseurs et transmutants confondus. Comme quoi, quand on creusait un peu, ils avaient tous les deux des problèmes ; et même une part de problèmes en commun- il suffisait juste qu’ils s’donnent la peine d’en parler. Mais maintenant, Alec n’avait plus qu’une volonté diffuse, fuyarde, contrebalancée par la rancœur qui l’habitait des pieds à la tête, et qu’il n’arrivait – juste – pas à maîtriser. « Et pourquoi pas, hein ? » c’est tout ce qu’il put balancer en direction de Calista, haussant les épaules, parce que d’toute manière à quoi bon, c’n’était pas comme si elle allait écouter, ou essayer, elle allait juste s’apitoyer, s’effondrer un peu plus, quoiqu’il fasse, quoiqu’il tente. Qu’il soit là ou non. « J’comprends, hein-… que ça te dérange de dépendre du fait que j’paye tes factures depuis deux mois, ou je n’sais quoi. Mais qu’est-c’que t’as d’autre à faire ? Tourner en rond ? Continuer d’penser comme tu l’fais ? J’ai essayé c’que j’ai pu, Calista. J’m’en fous de payer tes factures, c’est pas ça qui va faire disparaître tout l’argent que j’ai sur mon compte- l’argent que j’ai gagné parce que mes parents ont été assassinés » et quatorze ans plus tard, il avait tant sa colère intacte vis-à-vis du tueur de ses parents, alors même qu’il l’avait obtenue depuis des lustres sa vengeance, la justice qu’il avait tant cherchée : la jeune femme devait déjà deviner que ses rancœurs, toutes les choses qu’il enterrait pour lui-même, pour n’pas en parler pour une raison ou une autre, restaient avec lui peut-être plus longtemps que nécessaire. « Tu veux pas l’faire ? Tu veux continuer de t’chercher des raisons ? Je sais plus si j’dois t’aider… ou si tout c’que j’dois faire, c’est t’regarder t’enfoncer sans rien faire. Tout c’que j’sais, c’est que j’le ferai pas ça. Que ça fait trois mois que j’suis comme ça, à n’rien faire, et finalement tout c’que j’arrive à m’dire, c’est que j’ai foiré, quelque part, parce que ça fait trop longtemps, déjà. Et que quand j’t’aide, c’est pas comme il faut, pas assez bien, pas idéal ou je n’sais quoi. » c’était l’cas quand il lui offrait son sang, et qu’pour une raison illogique et inexplicable ça n’marchait pas ; c’était l’cas quand il l’aidait à payer ses factures le temps qu’elle se remette sur pieds, et que pour une raison ou une autre, c’était la pire honte du monde. C’était l’cas quand il essayait de dire quelque chose, dans un sens ou dans l’autre. « Tu sais quoi… » il soupira, haussa les épaules, incapable de finir cette phrase, tant il y avait de sentiments contradictoires qui demandaient à s’exprimer ; peut-être surtout dans une explosion de rage, qui n’aurait aucun sens puisqu’elle n’serait pas dirigée contre Calista. Pas exclusivement. Son visage s’assombrit alors, tandis qu’il détournait le regard, s’engageant vers la chambre sans demander son reste. Dans ses affaires, quelque part, il y avait la seringue donnée par Andreas Kovalainen : s’ils devaient réessayer avec cette histoire, qu’ils le fassent et qu’ils en finissent, parce qu’il en avait déjà marre d’avoir cette conversation aussi inutile que blessante.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Juil 2016 - 18:47

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Y avait bien des sujets sur lesquels Calista savait que tôt ou tard, elle ne s’entendrait pas avec Alec, des sujets qui ne l’avait pas inquiétée dans un premier temps et qui semblait déjà ne plus être franchement bien grave à l’heure actuelle. Elle avait toujours voulu des enfants et elle savait qu’Alec, avec la condition  dans laquelle il était coincé, il n’en voulait absolument pas et ils n’avaient pas besoin d’en discuter pour qu’elle comprenne parfaitement ce qu’il pouvait ressentir vis-à-vis de ça. Là, ce n’était plus un problème étant donné qu’aux dernières nouvelles, elle ne pouvait même plus avoir d’enfant et celui qu’ils avaient conçu par erreur, à un moment où ils n’avaient pas été assez prudents, il ne verrait jamais le jour. Peut-être qu’en d’autres circonstances, un jour, ça aurait fini par poser problème entre eux. Elle n’y avait jamais réfléchi avant cette grossesse imprévue parce qu’elle avait beau vouloir des enfants, elle savait que c’était le genre de trucs qui n’arrivaient que plus tard dans une vie de couple, là, c’était beaucoup trop tôt, aucun d’eux n’avait été prêt à voir venir un enfant. Maintenant elle se disait que peut-être que si les choses n’avaient pas tournées de cette façon, ils auraient eu le temps de trouver une solution à son problème, bien avant qu’elle ne commence à envisager de parler d’enfants avec lui. Au moins, maintenant ça faisait partie des questions qu’elle ne se posait même plus. Mais, ils avaient quand même perdu ce bébé et ça faisait partie des nombreuses qu’elle ne savait pas comment gérer et que du coup, elle faisait de travers. Comme tout le reste depuis trois mois de toute évidence. Elle aurait mieux fait de prendre exemple sur Elsa, elle avait l’air de plutôt bien gérer elle, pourtant elle avait perdu beaucoup aussi et sa mère à elle, elle n’avait même pas eue l’intention de l’aider avec un vaccin, elle avait voulu la tuer.

D’un certain point de vu, elle pouvait au moins se dire que son père, dans les faits, il n’avait jamais eu la réelle intention de la tuer. Ça ne l’aidait pas à pardonner son geste, à accepter tout ce qu’il lui avait pris juste parce qu’il ne pouvait pas concevoir l’idée qu’elle soit une transmutante. Y avait bien des choses sur lesquelles elle pouvait se dire que ça pourrait être pire et peut-être que la vérité c’était que ça allait vraiment être pire si elle ne faisait pas d’efforts. Elle le voyait bien là avec Alec en face d’elle. Elle n’était pas la seule à être complètement à bout et elle avait l’impression que depuis trop de temps maintenant la situation lui échappait des mains et le fait qu’elle n’arrivait pas à s’agripper quelque part pour reprendre le contrôle, ça n’aidait pas. Elle essayait, elle le faisait, elle le disait, mais elle se laissait trop facilement happée par les échecs, avec cette impression qu’au bout d’un moment, c’était tout ce qu’elle aurait, alors mieux valait limiter les efforts, ça aurait dû la protéger des déceptions. Mais plus que jamais là, alors que son cœur battait douloureusement dans sa poitrine à la suite des paroles d’Alec, elle pouvait se rendre compte qu’elle avait encore beaucoup à perdre et que ce serait complètement idiot de se laisser déjà abattre sans essayer de sauver le reste, à commencer par sa relation avec Alec, qu’elle avait de toute évidence détruit de jour en jour, sans même s’en rendre compte. « Nan, c’est pas … » Et elle n’avait même pas eu le temps de terminer sa phrase qu’il était déjà parti. Ce n’était pas de sa faute si ça n’allait pas dans sa vie, elle savait bien qu’il faisait de son mieux et que le problème c’était elle. « Alec … » Qu’elle essaya de le rappeler, avant de laisser échapper un soupire, laissant sa tête retomber lourdement contre le dossier du canapé. Maintenant elle s’attendait juste à le voir revenir avec ses affaires, prêt à quitter définitivement cet appartement et elle au passage, parce qu’elle l’avait complètement poussé à bout. Elle n’en avait pas eu l’envie et elle savait à peine ce qu’elle pouvait faire pour se rattraper, si ce n’est le supplier de lui laisser encore une chance, au moins une dernière et cette fois, elle ne la foutrait pas en l’air.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Juil 2016 - 18:15


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Sept ans ; sept ans d’incertitude, de lutte, de doute, de hauts et de bas, d’espoirs et de déceptions. Sept ans, c’était long : c’était le temps qu’il avait mis pour traquer le tueur de ses parents, cherchant une aiguille dans une botte de foin pour enfin, plus tard, découvrir que Lewis Duncan avait assassiné les Lynch. Il aurait pu se retrouver au moins mille fois sur le trajet, Alec, à faire marche-arrière et abandonner rien que pour faire autre chose de sa vie. Mais ça n’lui avait même jamais traversé l’esprit : abandonner, quelque part, c’n’était pas dans sa mentalité. Et pourtant, ouais, il avait été un gars plutôt favorisé, protégé par ses parents, confortablement installé dans son monde : mais l’ambition du chasseur l’avait toujours poussé à être un adversaire redoutable, plein de volontés. Et il n’pouvait pas prétendre que c’n’était pas plus facile d’avoir trois fois plus de volonté pour quelqu’un d’autre – particulièrement Calista. Alors s’il avait tenu sept ans, à pourchasser un fantôme sans nom et sans visage afin de venger ses parents, qu’est-ce qui pouvait faire croire à la Wolstenholme qu’il fallait qu’ils s’y fassent parce qu’ils ne trouveraient pas ? Oh, il savait bien, Alec, que c’n’était pas ce qu’elle avait dit- pas à proprement parler : c’n’était pas ce qu’elle avait exprimé en des mots clairs et définitifs. Pourtant, à force de détour, il fallait quand même admettre que le fil rouge des intentions de la blonde pouvait se résumer à ça : les espoirs – jusque-là vains – qu’il lui offrait, étaient ceux-là même qui empêchaient la blonde d’avancer, de s’adapter et d’faire avec, tout simplement. Préférait-elle continuer à espérer, ou faire avec ? Il n’savait pas, et elle non plus, elle n’savait visiblement pas – tout c’qu’il semblait pouvoir marcher pour Calista, c’était se désespérer de l’un tout autant que de l’autre, ni s’adapter, ni espérer. Qu’est-c’qu’il était censé faire avec ça ? Tout autant que lui, il n’voulait pas lâcher l’affaire, il n’pouvait pas faire pour elle, ce travail élémentaire qu’elle avait à accomplir sur elle-même et avec elle-même. Accepter, mais quand même continuer ; ouais, c’n’était pas facile, et il était bien placé pour le savoir. Un fait tout con que la jeune femme tendait à oublier, il ne le remarquait que trop bien. Aloys de Miribel, lui, il avait été vacciné au prix de mois de torture, d’expérimentation, et il portait encore aujourd’hui le poids des effets secondaires d’un vaccin qui était arrivé cent ans trop tard. Etait-ce vraiment sur ça, que le Lynch devait baser tous ses espoirs ? Il n’semblait pas y avoir de meilleure réponse ; mais tout ça, tout ça, il le laissait volontiers de côté pour s’occuper de Calista : il avait même expressément demandé à Kovalainen de chercher un remède pour elle plutôt qu’un vaccin pour lui. Alors ouais, quoiqu’il arrive, Alec il n’avait pas envie d’jeter l’éponge, même si chaque conversation qu’il avait avec Calista était plus frustrante que la précédente. Le pire, ça restait l’sentiment de n’rien réussir à faire de bien, quoiqu’il tente, quoiqu’il espère ou essaye.

Alors déjà, la première chose que le chasseur fit en passant la limite qui séparait la chambre du salon, ce fut de soupirer. Peut-être avaient-ils besoin de ça aussi, au moins peu ; d’souffler, au beau milieu d’un quotidien où chacune de leurs conditions les poussaient à être l’un sur l’autre plus souvent que nécessaire, ou supportable. Pour un type qui avait été célibataire et avait vécu seul pendant si longtemps, cette soudaine colocation avec Calista était clairement déstabilisante. S’ils en avaient eu le temps, la possibilité, ils auraient pris leur temps avant d’faire les choses comme ça ; irrémédiablement, Alec aurait probablement repoussé à un moment, l’idée de venir vivre avec elle. Pas parce qu’il ne l’voulait pas- mais par force de l’habitude, parce qu’il ne l’avait jamais fait, tout simplement, s’installer aussi facilement avec une femme quelle qu’elle soit. Clairement, là aussi les circonstances s’étaient imposées à eux : à la fin d’l’histoire, ils ne s’étaient même pas retrouvés ensemble dans cet appartement parce qu’ils le voulaient, parce qu’ils étaient prêts et que leur relation de couple avait été murement réfléchie et travaillée. Mais seulement parce que c’était nécessaire ; il était un fugitif, la police avait saisi son appartement et la plupart de ses affaires, une adresse connue par les transmutants et les hunters tout à la fois. Et peut-être que Calista le laissait crécher chez elle uniquement pour ces raisons-là aussi, par pitié, pour le protéger. Bien vite dans ses affaires, il retrouva la seringue donnée par Andreas Kovalainen, celle conservée dans un écrin comme la chose la plus précieuse qui soit- quelque part, Alec en doutait encore ; il n’avait pas envie de s’faire de ces faux espoirs qui ne signifiaient rien. Pas alors que son sang n’avait pas marché, après l’avoir sauvé lui du vaccin, de coups de couteau, de brûlures, d’une balle dans la tête, d’un saut dans le vide, et de toutes ces choses défiant les lois naturelles. Il se retrouva donc à hésiter une nouvelle fois, observant le liquide carmin qu’il y avait là-dedans ; ça n’avait clairement pas l’apparence de quoique ce soit d’autre que son sang, et pourtant, Kovalainen avait passé des mois à bosser dessus. Peut-être bien que c’était trop tard, au fond, parce que Calista et lui semblaient déjà au bord du gouffre. Il n’savait pas ; sa retenue s’envola donc assez vite, tandis qu’il prenait la seringue pour laisser le reste derrière, revenant vers la blonde. Il déposa l’objet juste à côté de Calista, sur le canapé, là où elle pourrait l’atteindre elle-même – pas avant qu’il n’ait ouvert la bouche à nouveau : « J’abandonne pas… que ce soit sur ça, ou sur nous. Ou le reste. » de toute manière, où pouvait-il aller d’autre ? Qu’avait-il à accomplir d’autre ? La vie d’Alec, elle s’était vidée aussi rapidement qu’elle s’était remplie, quatorze ans plus tôt, quand il avait enfin trouvé un but à poursuivre. Maintenant, il n’avait plus rien – plus rien qui faisait sens, plus rien qui signifiait quelque chose. A part Calista, Calista et lui, les moments où ils y arrivaient, malgré tout. « Mais y’a des trucs que j’peux pas faire à ta place… » clairement, espérer deux fois plus avec la volonté que ça galvanise la blonde, ça n’marchait pas. Ça n’marchait pas pour lui, et pour elle ; il n’était pas c’genre de personne, et s’écraser contre un mur de distance et d’indifférence l’épuisait plus rapidement que n’importe quoi d’autre. Y paraissait qu’un couple, sous tous ses aspects, ça s’faisait à deux ; n’aurait-ce pas été comme ça qu’ils auraient affronté la grossesse de la jeune femme – ou d’autres choses, si ça s’était passé différemment ?
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Juil 2016 - 22:07

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Calista avait comme l’impression de nager dans un océan d’incertitudes ces derniers temps. Elle ne savait plus vraiment ce qu’elle faisait, ni ce qu’elle voulait et c’était probablement plus facile de se laisser couler plutôt que de chercher la surface. Elle avait beau essayer, dire qu’elle le faisait, elle n’y mettait peut-être pas assez de bonne volonté, persuadée que de toute façon, c’était trop dur pour une fille comme elle. Elle n’avait rien d’une battante Calista, au contraire, c’était cette fille qui avait baissé les armes depuis longtemps maintenant, se contentant très bien de la tranquillité de la vie qu’elle avait choisie. Elle n’avait jamais été une grande chasseuse, on l’avait destinée à ça quand elle était née parce que sa mère avait une chasseuse, tout comme son père et que les enfants Wostenholme devaient l’être aussi. Oui, mais pas Calista, elle n’en avait plus l’envie ni la volonté depuis longtemps, elle avait choisi sa propre voie, quand bien-même son père, il avait eue tendance à lui dire qu’elle était faible, une bonne à rien, celle qui ruinait l’héritage qu’on lui avait laissé et au fil des années, les paroles de son père avaient semblées prendre leur sens dans l’esprit de la jeune femme, lui donnant cette impression qu’elle n’était pas assez forte. Pas assez pour être une bonne hunter, pas assez pour se relever quand elle se prenait des coups et lui, il avait fini de l’achever avec ce vaccin. Alors, elle le croyait, qu’elle n’était juste pas assez forte pour surmonter cette épreuve qui s’imposait à elle. Mais c’était son père qui lui avait fait ça, son père qui lui avait implanté ses idées dans la tête et elle, qui souvent avait voulu lui prouver qu’il avait tort, sans doute qu’au final, elle n’était qu’en train de lui donner raison.

Alistair Wolstenholme avait eu tort pourtant, tout ce qu’elle avait fait depuis son écran d’ordinateur, ça avait aidé les hunters plus qu’il ne pouvait l’imaginer. Elle n’était pas bonne à rien, elle n’était pas inutile et aussi longtemps que ça avait eu du sens pour elle, elle avait porté l’héritage de sa famille, le fardeau qui allait avec son nom, avec plus de force que son père n’avait été prêt à l’admettre. Dans le fond, peut-être bien qu’elle aurait dû dire à Alec qu’aller casser la tronche à son père était une bonne idée, à condition qu’elle puisse elle-même lui coller une baigne dans la figure. Si seulement ça avait pu lui remettre les idées en place à celui-là. Toute sa vie, Calista, elle avait cherché à se convaincre que son père avait tort et qu’elle valait mieux que ce qu’il pouvait dire, mais à chaque fois qu’une épreuve compliquée s’imposait à elle, elle se servait de lui comme d’une excuse pour justifier la façon dont elle se laissait abattre. Ce n’était pas la bonne solution et l’idée s’était peut-être soudainement imposée à elle, comme par miracle au moment où elle s’était retrouvée seule dans le salon, les paroles d’Alec perçant enfin la mauvaise volonté qui s’était emparée d’elle ces derniers temps. Elle valait mieux que ce que son père voulait bien dire d’elle et surmonter ce qu’il lui avait imposé pourrait en être la preuve. Elle ne pouvait pas le laisser une nouvelle fois la détruire, il l’avait déjà trop fait, pendant des années et des années. Elle fut soulager quand même de voir revenir Alec juste avec une seringue et pas ses fringues prêt à partir, parce qu’elle était complètement insupportable. « Je sais … » Ouais, fallait bien qu’elle se bouge un peu les fesses elle-même au bout d’un moment, elle en avait conscience. Elle savait bien qu’il fallait qu’elle reprenne sa vie en main et elle savait que ça n’allait pas se faire en un claquement de doigt. « J’vais me reprendre. J’te le promets. » Elle était sincère, elle allait faire plus d’efforts, arrêter de s’apitoyer sur son sort et trouver le moyen de continuer à vivre, malgré tout. Même si cette seringue qu’elle avait attrapée entre ses doigts ne changeait rien à sa condition. « Même si ça marche pas, ça ira. » Elle voulait que ça aille, alors y avait aucune raison pour que ce ne soit pas le cas et puis y avait aucune raison non plus pour que ça marche pas non ? Elle avait confiance en Alec, alors ça allait marcher, il voulait qu’elle garde espoir, elle allait le faire, elle le faisait.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Juil 2016 - 21:32


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Quand il avait été plus jeune, on avait probablement dit d’Alec qu’il était un fils ingrat, impétueux et imprudent dont les rixes nuisaient plus à la réputation de ses parents qu’autre chose. Treize ans plus tard, cela dit, à l’âge adulte, il n’pouvait qu’être reconnaissant pour la vie qu’il avait menée : certes, dans sa jeunesse, ça n’avait clairement pas été la plus exemplaire qui soit. Il avait dépensé plus d’argent qu’un pays en voie de développement – un argent qui n’était même pas le sien – écumé les lits et les fréquentations sans vraiment s’y intéresser, il avait commis toutes les extravagances possibles et imaginables, assurant à ses géniteurs ‘qu’il fallait bien vivre’ pour justifier chacun des actes démesurés qu’il accomplissait. Et la protection de ses parents, leur simili-compréhension et leur patience avaient participé à ériger la personne qu’il était devenu aujourd’hui, probablement. Il savait c’que ça faisait, le passé, les souvenirs frais ou lointains à l’esprit- les trucs qui marquaient la mémoire au fer rouge et ramenaient forcément des songes trop influents dans le présent. Et pour Calista, il avait fallu que chacune de ces mauvaises expériences, chacune de ces traces immuables, aient été causées par son seul parent ; entre le fameux suicide de sa mère et le traitement qu’elle avait subi de la part de son père, il n’était pas étonnant, que la blonde lutte, encore et encore, à rejoindre la surface, souvent. Ça n’en était pas moins frustrant ; au contraire, la hargne qu’il avait empilée en lui-même depuis si longtemps – trois longs mois, désormais – avait presque l’apparence du mal-être qui écrivait toute l’histoire du couple qu’il formait avec Calista. Et pourtant, pourtant, c’n’était même pas leur faute tout ce qui arrivait : ils essayaient tant bien que mal de faire du mieux qu’ils pouvaient, avec tout ce qu’ils avaient eu, récemment, dans leurs vies respectives. Non, si la Wolstenholme était clouée dans un fauteuil roulant aujourd’hui, c’n’était pas à cause d’une histoire inhérente à eux deux, une épine dans leur histoire qui était devenue quelque chose de plus important. Non, ç’avait été un élément extérieur, qui avait frappé de plein fouet, en la personne d’Alistair Wolstenholme, revenant brusquement dans la vie de sa fille, pour mieux la briser en mille morceaux.

Et pour ça, n’aurait-il franchement pas mérité le poing dans la figure qu’Alec avait rêvé de lui balancer, dans un geste impulsif, dès que la révélation était tombée sur lui ? Peut-être bien que Calista aurait dû le laisser faire, à vrai dire, expulser cette vague hargneuse qui l’avait submergé. Parce que plus le temps passait, plus cette colère impulsive se transformait en une véritable haine, lancinante et plus destructrice que la force d’un de ses coups. Et plus Calista se perdait dans la machinerie infernale de ses doutes et des traumatismes, et des chagrins créés par nulle autre qu’Alistair Wolstenholme, plus l’homme revêtait l’apparence d’un ennemi redoutable, à l’égard duquel il tournait et tournait encore dans ses entrailles, une haine aussi forte que celle qu’il vouait à des gens comme Thaddeus Lancaster, ou Lewis Duncan. Et probablement que c’était là le fonctionnement le plus hypocrite qui soit ; comme quand il avait parlé de sa mutation, en disant qu’il n’aimait pas, avoir l’droit de vie ou de mort, de sauver ou de laisser crever qui il voulait, au gré d’une injection de son sang. Ce genre de pensée ne se prêtait pas à Calista, et peut-être qu’il fallait bien que son hypocrisie soit punie d’une certaine manière : mais tout pragmatique qu’il était, indépendant et orgueilleux à sa façon, le Lynch avait bien du mal à blairer l’idée qu’y’ait un Destin, quelque part, qui ait agité son index sous son nez pour lui faire comprendre que non, s’il n’voulait pas sauver les autres, il n’aurait pas le droit d’utiliser son sang pour sauver une des dernières personnes qui comptaient dans sa vie. Parce que ouais, si on devait calculer la valeur de tout ce qu’il avait semé autour de lui, c’était sûr qu’Alec Lynch, il n’méritait pas une quelconque salvation ; certainement pas un miracle créé avec quelques gouttes de son sang, une page qui s’tourne et la capacité de rebondir si facilement face à n’importe quelle épreuve. Et pourtant. Lui, il s’disait volontiers qu’il y avait bien droit- qu’ils y avaient bien droit, Calista et lui. Mais à quoi bon, alors même qu’à l’orée d’cette histoire-là, les attendaient toujours des gens comme Alistair Wolstenholme ? Ça, c’était un effort qu’il n’pouvait pas faire lui-même, clairement ; il n’avait même jamais rencontré le type, du moins, pas à l’extérieur des réunions auxquelles il avait été conviées, avant, en tant que chasseur. Ils ne s’étaient jamais adressé la parole, et c’n’était pas sa vie à lui que le fameux Alistair avait ruinée comme ça, dans un geste qu’il avait cru empli de bonté. Y’avait des mécanismes de pensée, chez certains hunters, que le Lynch n’avait jamais réussi à comprendre- jamais voulu comprendre non plus. « Okay. » c’est donc tout ce qu’il put admettre à Calista, dans une réplique à mi-mot, le visage fermé, la voix neutre ; non pas parce qu’il n’était pas convaincu, mais parce qu’il avait besoin de l’être. Ils s’en étaient déjà dits, des bonnes paroles, au début de toute cette histoire : et elles n’avaient jamais mené nulle part, puisqu’ils s’étaient torpillés eux-mêmes dans l’indifférence et les mois qui passaient trop vite. Alors ouais, tout c’qu’il avait à dire, c’était ‘okay’ avec un soupir difficilement retenu entre ses dents serrées, ses yeux clairs dardant la seringue du regard, pour une seconde, avant qu’il ne regarde à nouveau Calista. Il n’pouvait pas la changer pour elle en une machinerie d’esprit quelconque ; il n’pouvait pas dire un mot magique pour qu’elle réalise à quel point elle était précieuse à ses yeux, bien plus importante que ce qu’un Alistair Wolstenholme pouvait voir, en n’la connaissant même pas. Il avait essayé, et il avait échoué, pendant trois longs mois ; peut-être qu’il était temps qu’il économise sa salive, alors.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 17:37

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Y en avait beaucoup de familles de hunters dans la région et Calista ne connaissait pas tout le monde, c’était pas non plus comme si les hunters se faisaient des grands barbecues régulièrement pour partager leurs exploits. Elle connaissait au moins Elsa qui avait eu le même genre de vie qu’elle et avec qui elle avait encore plus en commun aujourd’hui que par le passé. Elsa aussi, elle était en fauteuil roulant à l’heure actuelle, toutes les deux, elles avaient subi la trahison de leurs parents. Elle avait au moins beaucoup en commun avec elle. Elle se demandait souvent si ça fonctionnait toujours sur le même modèle dans les familles de hunters et si les autres enfants finissaient aussi par être déçus par leurs parents. Y en avait peut-être un qui résistait, à l’image d’Aspen qui contrairement à Lorcan et à elle, n’était pas en froid avec leur père. Fallait bien que ce soit un peu pareil chez les autres, elle pouvait au moins essayer de se dire ça pour se rassurer et arriver à la conclusion que ce n’était pas parce qu’elle était née sous le patronyme de Wolstenholme qu’elle était là où elle en était aujourd’hui, mais parce qu’elle était née dans une famille de chasseurs. Elle les enviait des fois les autres, ceux qui n’avaient pas connu les heures et les heures d’entrainement, ni le meurtre, ni la haine, toutes ces choses qui avaient été au centre de son éducation à elle, Lorcan, Aspen et sans doute d’autres gamins dans cette ville de misère. Chez elle, sa mère avait fini par se suicider parce qu’elle était une transmutante et il aurait été presque normal que Lorcan en fasse de même ; à l’image d’Alec qui lui-même avait à un moment voulu choisir cette option. Aujourd’hui, ce qu’elle en pensait, c’était que c’était absolument ridicule et elle était quand même contente qu’Alec ait été protégé par sa mutation et que Lorcan n’ait pas penché pour cette option.

Si elle avait réussi à avoir des enfants ou qu’elle avait encore une chance d’en avoir, c’était certain qu’ils n’auraient jamais eu la même éducation que la sienne et que jamais Alistair n’aurait pu avoir son mot à dire là-dedans, même à l’époque où il n’avait pas tenté de la tuer – par accident, mais quand même – ils n’avaient pas été franchement unis, alors clairement, si le bébé qu’elle avait porté avait eu une chance de voir le jour, il aurait grandi sans avoir de grands-parents dans sa vie. Parce que les parents d’Alec étaient morts, quoi qu’il avait encore une mère qui semblait pouvoir facilement prétendre au titre de pire mère du monde, tout comme Alistair, pourrait facilement être le pire père de la planète. Ils n’avaient pas de chance tous les deux avec leurs parents. Mais peut-être qu’il était temps de passer à autre chose dans le fond. Tout ce qu’elle ressentait vis-à-vis de son père, ça l’avait bloquée trop longtemps, ça avait trop souvent influencé sa vie et ses choix et aujourd’hui, plus que jamais, elle réalisait à quel point ce n’était pas juste. Quand il avait été présent dans sa vie, d’une certaine façon, il avait réussi à la lui ruiner et quand il n’était pas là, elle trouvait quand même le moyen de le laisser la lui ruiner. Pourtant, des années plus tôt quand elle avait décidé de faire sa vie sans demander l’avis de son père, ça avait été dans le but de ne plus se sentir détruite par sa présence et ça avait bien marché, jusqu’au jour où il était revenu et maintenant, elle avait les moyens de l’éjecter de son existence une nouvelle fois pour reprendre les choses en mains et ne plus se laisser écraser par l’influence que cet homme pouvait avoir dans sa vie. Elle aurait aimé avoir un père qui la comprenait et qui la respectait, mais dans le fond, elle préférait encore ne pas avoir de père qu’un père prêt à la tuer, elle ou son frère, à cause d’une putain de mutation. En fixant cette seringue qu’elle avait entre les doigts, elle se sentait bien la force de dire haut et fort à son père d’aller se faire foutre, qu’elle en avait vraiment définitivement fini avec lui et que si l’envie lui prenait de se repointer à sa porte un beau matin, là, clairement, elle serait incapable de retenir Alec et ça tombait bien, puisqu’il vivait avec elle. Elle continua de regarder la seringue quelques secondes avant de la tendre de nouveau vers Alec. « Est-ce que tu peux le faire ? » Parce qu’elle n’avait pas forcément envie de s’enfoncer elle-même une aiguille sous la peau, elle n’avait jamais été une grande fan des piqûres en plus et puis même, c’était quand même pas évident soi-même. « S’il te plait. » Ce n’était pas qu’une histoire de manque de confiance en elle ou une volonté de se reposer sur lui cette fois, c’était juste que faire ça toute seule, ce n’était pas évident, peut-être si elle avait été infirmière à la limite, mais elle était informaticienne, alors elle savait qu’elle n’avait besoin de personne pour réparer l’ordinateur encore ouvert à côté d’elle, mais pour les piqûres, c’était une autre histoire.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 22:01


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Il n’avait fallu que quelques mois, pour que le paysage des croyances d’Alec change du tout au tout. Quelques mois, qui avaient tout fait basculer. Etait-ce parce qu’il s’était réveillé transmutant ? Parce que Calista s’était révélée être quelque chose dans ce genre-là, rendant alors l’acceptation bien plus facile ? Avait-ce été à cause des Hodgins ? A cause de l’explosion de la mairie ? A cause de son face à face avec Felix ? Son enlèvement et son séjour chez Insurgency ? Probablement que c’était plus dû à l’addition de tous ces éléments, bien plus qu’à un en particulier- ç’avait été une tempête de nouvelles, relativement mauvaises pour la plupart, un tsunami qui avait fini par ébranler l’équilibre précaire de la vie qu’il avait menée pour les quatorze ans qui venaient de passer. Peut-être était-ce parce qu’il avait laissé Calista entrer dans sa vie, faire ce pas intime entre partenariat, amitié sur un fond de chasse, et confessions qu’il n’aurait fait à personne d’autre. Parce qu’au fond, s’il devait être honnête, c’n’était pas que parce qu’il avait cru qu’elle le haïssait assez pour lui foutre une balle dans la tête, qu’il était venu chez elle ce jour-là, pour lui avouer ce qu’il s’était découvert être. Pourquoi n’avait-il pas demandé à Felix ? Felix et lui, ça remontait à bien plus tôt que Calista et lui, et techniquement, s’il devait se baser sur le courage, l’action/l’inaction sur le terrain, le Lecter aurait été un bien meilleur choix. Mais il avait choisi Calista, il avait choisi de s’échouer, mis à nu par un désespoir qu’on ne lui avait probablement jamais vu à Radcliff, juste sous les yeux de la Wolstenholme plutôt que n’importe qui d’autre. Encore aujourd’hui, il n’pouvait pas clairement mettre en mots cette confiance qu’il avait eue en elle ; confiance pour quoi ? Probablement qu’il n’avait jamais cru qu’elle aurait le courage de le faire- parce que Calista, il n’l’avait même jamais vue tenir un flingue entre ses doigts, encore moins tirer directement une balle entre les deux yeux de quelqu’un, même par compassion d’un quelque genre. Il avait su qu’en la blonde, y’aurait une part de douceur qui ferait sa voie, flotterait dans l’air ; peut-être bien que s’il avait dû mourir ce soir-là, ç’aurait été au moins en n’voyant pas dans le regard de sa vis-à-vis, la même impression qu’il avait déjà à l’égard de lui-même. Après treize années de loyaux services, il aurait mérité mieux qu’ça, de toute manière. Et aujourd’hui, ce qu’il savait, c’était qu’il méritait mieux que de crever pour la prospérité – en plus d’en être physiquement incapable, peu importaient les techniques – et qu’il méritait clairement mieux que de s’faire injecter un vaccin comme ils l’avaient fait avec Aloys de Miribel, après l’avoir transformé en rat de laboratoire, expérimentation à laquelle ils avaient drainé toute son énergie, jusqu’à le réduire à rien d’autre qu’un anachronisme, accroché cent-soixante ans trop tard, dans une réalité où il n’avait pas du tout sa place.

Sur bien des points, Alec, il avait confiance en Calista- une confiance aveugle, qui lui avait fait baisser les armes et abandonné ses projets suicidaires, lorsqu’elle lui avait dit qu’ils trouveraient une solution pour lui. Et qu’elle ne lâcherait pas. Il savait bien, ouais, qu’elle était pleine de volontés comme ça pour les autres. Pour la cause. Pour sauver le cul de bien des hunters qui pouvaient finir en prison à cause d’un faux pas. Et pour se flageller elle-même à chaque fois que quelque chose tournait mal dans sa vie : oui, s’il devait bien y avoir un truc sur quoi il n’lui faisait pas confiance, à Calista, c’était sa capacité à bien se traiter elle-même. Non, elle, quand quelque chose allait mal, elle s’effritait, s’effondrait sur elle-même, et dans sa tête, il semblait y avoir une mélopée tortionnaire avec la voix d’Alistair Wolstenholme qui lui disait qu’elle ne valait rien, qu’elle faisait pitié, et qu’elle ne pourrait plus rien faire. Et lui, il n’savait pas quoi faire avec ça- il n’avait jamais vraiment eu affaire à ça, avant qu’ils ne deviennent ce quelque chose de précipité, grillant les étapes, d’un premier baiser, une première fois, à deux personnes qui s’mettaient à cohabiter ensemble. Lui qui avait toujours été un d’ces célibataires volages qui n’envisageait le sérieux avec quelqu’un qu’après une très longue période, les choses étaient passées incroyablement vite. Mais parfois, quand il la regardait, quand ils étaient bien, il s’disait que ç’aurait pu être facile, et idéal, et paisible. Sans tout ça. Et est-ce que soigner les jambes de Calista, ce serait soigner la maladie, le mal-être qui la rongeait de l’intérieur ? Il l’espérait bien, même si ça ressemblait presque à une solution de facilité : parce qu’ils avaient combien d’temps, avant qu’une autre histoire de c’genre ne leur tombe dessus ? Ils vivaient à Radcliff, et si l’option aisée ce serait de partir sans se retourner, c’n’était pas envisageable pour la blonde, puisqu’ici, il y avait son frère, sa sœur, des gens à qui elle tenait. Alors combien d’temps avaient-ils, avant que cette spirale infernale ne leur ouvre encore les bras, et que Calista plonge en plein dedans, parce que c’était ce qu’on lui avait gravé dans la tête depuis trop longtemps ? Il n’savait même pas si ça marcherait ; et qu’est-ce qu’elle ferait alors ? Il n’pouvait pas croire qu’elle arriverait à voir les choses différemment qu’en se fustigeant elle-même, s’disant qu’y’avait un problème avec elle, et qu’elle ne valait rien, et blablabla. Mais qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il avait déjà l’impression d’avoir dit tous les mots possibles et imaginables pour prouver à la jeune femme qu’elle valait mieux que ça, qu’elle avait les capacités d’être mieux que ça, et que si Alistair Wolstenholme pensait ça, il était mieux hors de sa vie, hors de sa tête, hors de tout. Les dents serrées, alors, Alec darda la seringue comme si elle était le point déterminant de leur histoire- parce que c’n’était pas le fort de Calista d’endurer les mauvaises nouvelles, et qu’il n’se voyait pas passer trois mois encore comme ceux qu’ils venaient de supporter. Non, c’n’était pas possible. Mais il n’était pas un pro des ultimatums, des menaces, ou des trucs du genre ; tout ce qu’il fit, donc, c’est prendre la seringue, entrainant Calista à tendre le bras dans le même mouvement. Au creux de celui-ci, il trouva une veine sans grande difficulté, et même s’il n’était pas médecin, il était devenu un putain d’expert pour se prélever du sang, s’injecter des trucs, et expérimenter aux limites de sa physique mutante. Au pire des cas, s’il devait faire quelque dommage que ce soit à la peau ou dans le muscle, son sang se chargerait de tout faire disparaître. Préférant se concentrer sur ça, plutôt que d’faire durer le suspense inutilement, le chasseur piqua donc sur la peau, injectant le sérum. Et celui-ci avait beau venir de mois de travail, garantis et certifiés par un expert en génétique ou il n’savait quoi, Alec avait du mal à alimenter autre chose qu’une attente inquiète. « Je sais pas… combien d’temps faut attendre. » qu’il marmonna, sans oser relever le regard vers celui de la jeune femme ; il n’voulait pas y déverser ses ressentiments à lui, ses doutes, son habituelle retenue face aux espoirs. Pour en avoir vu plusieurs d’entre eux ruinés pour lui dans ces derniers mois, il n’était que trop habitué à n’pas vouloir se faire et faire aux autres, des fausses joies qui n’amenaient que la misère après. Son sang guérissait une égratignure en un clin d’œil, mais Alec avait bien du mal à savoir combien d’temps ça prenait à son métabolisme, de le faire revenir quand il se tirait une balle dans le crâne ou un truc du genre. Mais déjà le temps d’un soupir, c’était trop long d’s’inquiéter autant. 
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 0:31

Often I wonder why I try hoping for an end
— alec lynch & calista wolstenholme —
Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Les paroles de son père, c’était des trucs qu’elle avait tellement entendu dans sa vie que ça avait un peu trop tendance à la hanter. Tout autant que lui et sa mère avaient passé des heures et des heures à lui répéter que les dégénérés étaient des monstres, qu’il fallait les éliminer, elle avait fini par y croire, alors, à force que son père lui répète qu’elle n’était une bonne à rien, ça avait également fait sa place dans sa façon de voir les choses. Elle avait beau essayer de lutter contre ça, y avait des moments où ça revenait. Les moments les plus difficiles, en général, elle avait tendance à retomber dans ces idées implantées par son père pendant des années et des années. Maintenant qu’en plus il était responsable de son sort, ça semblait d’autant plus facile de laisser Alistair Wolstenholme hanter chaque recoin de sa tête pour la pousser lentement pas sûrement à perdre espoir. Mais, elle avait fini par changer d’avis sur les dégénérés. Pourtant, l’endoctrinement avait été mis en place dès son plus jeune âge, les idées qu’on avait implanté dans son crâne sur les transmutants, elles étaient là depuis bien plus longtemps que celles que son père avait plus lui laisser sur sa propre estime. Alors, si elle avait réussi à se défaire de ça, est-ce qu’elle ne pouvait pas aussi se détacher du reste ? Peut-être que c’était moins facile, parce que pour les transmutants, il lui avait suffi de regarder les autres. Alec, Lorcan, Elsa, tant de personnes proches d’elles qu’elle était incapable de détester malgré ce qu’ils étaient ou ce qu’ils avaient pu être dans le cas d’Elsa, parce que ce gène muté, il ne changeait pas les personnes qu’ils étaient, ils ne les rendaient pas plus mauvais qu’ils ne l’avaient été avant qu’elle ne découvre qu’ils étaient transmutants, alors c’était débile de les haïr.

Mais, pour se défaire de ce que son père avait réussi à la faire penser d’elle-même, c’était un travail qu’elle devait faire sur elle. Elle était plus douée pour aider les autres que pour s’aider elle-même, c’était certain. Cela dit, elle y était déjà arrivé à plusieurs reprises à se dire qu’elle s’en fichait de ce que son père pouvait penser d’elle et qu’elle voulait juste continuer sa vie sans qu’il ne vienne l’emmerder et à chaque fois, il avait quand même trouvé un moyen de revenir l’emmerder. La fois dernière avait été la fois de trop, alors que pendant l’espace de quelques secondes, elle avait cru qu’elle pouvait lui faire confiance, qu’elle pouvait lui laisser une place dans sa vie et que finalement ça s’était terminé avec elle, se prenant une seringue de NH25 dans le bras. La réponse au problème, c’était peut-être de ne pas lui laisser une nouvelle chance. Il en avait trop eu, il n’avait jamais su s’en servir correctement, alors fallait bien que ça s’arrête un jour. Il fallait qu’elle arrête de rechercher sa fierté à tout prix ou de lui faire plaisir, parce que quoi qu’elle fasse, ce ne serait jamais assez bien pour lui, alors autant ne pas perdre encore plus de temps et d’espoir pour un type qui dans le fond n’en valait pas la peine. Peut-être bien qu’elle devrait se pointer dans la maison familiale pour lui envoyer ses quatre vérités dans la tronche, une bonne fois pour toute, crever un abcès vieux de plus de dix ans et qu’enfin, elle pourrait se sentir mieux, plus libre vis-à-vis de cette histoire qu’elle ne l’avait jamais été. Que le contenu de cette seringue fonctionne ou non, elle se voulait le courage d’aller voir son père pour mettre les choses au clair une bonne fois pour toute, comme dans une façon de tourner la page de façon définitive. Il ne la comprendrait jamais, elle ne le comprenait plus, alors à quoi bon s’acharner ? Y avait des moments où baisser les bras avait du bon et si elle ne pouvait pas abandonner la solution qu’elle cherchait pour Alec ou l’espoir d’aller mieux, au moins,  elle pouvait abandonner l’idée débile qu’un jour, son père aurait un minimum d’estime pour elle. Elle pouvait l’abandonner lui, une bonne fois pour toute et continuer sa vie sans se soucier de lui. C’était ce qu’elle avait voulu faire bien des années plus tôt alors, maintenant qu’il l’avait poussée au fond du trou, elle n’avait aucune raison de se trouver des prétextes pour sauver une relation qui ne méritait pas de l’être. Y avait pas à dire, elle se porterait mieux sans lui dans sa vie. Elle avait tendu son bras vers Alec, détourné les yeux pour ne pas fixer l’aiguille s’enfonçant dans sa peau ; elle avait beau à une époque lointaine maintenant, avoir tué des transmutants, elle avait mieux supporté tout ça que les aiguilles. Maintenant, elle ne supportait ni l’un, ni l’autre. Elle haussa légèrement les épaules à la réplique d’Alec, comme dans un ‘on verra bien’ avant de laisser échapper un léger soupire, cherchant la concentration, comme si elle s’apprêtait à faire quelque chose de vraiment compliqué, alors qu’elle cherchait juste à agiter ses doigts de pieds. Elle aurait pu laisser tomber en voyant qu’ils ne bouger pas et pourtant, au bout de quelques secondes, ils s’étaient enfin repliés. D’un geste rapide, peut-être plus fort qu’elle ne l’aurait voulu, elle avait laissé sa main s’abattre contre le torse d’Alec, comme une gamine surexcitée cherchant de l’attention. « T’as vu ça ? » Comme si regarder ses orteils bouger était censé être l’événement du siècle ; ouais dans un autre contexte, elle serait juste folle de s’extasier pour ça, mais là, c’était peut-être pas l’événement du siècle, mais au moins celui de ces trois derniers mois. Elle arrivait à bouger ces doigts de pied, puis le pied lui-même, pour finalement réussir à tendre la jambe et elle n’avait pas l’impression d’être juste en plein délire, nan, c’était bien réel, elle pouvait le sentir, dans ses muscles qui se contractaient et là en cet instant, cette sensation était la plus merveilleuse du monde.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 16:38


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when it feels like the end of time
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Il n’avait jamais vraiment cru aux miracles, Alec ; la vie avait précipité son lot de réalisme dans son quotidien, plus vite qu’il n’avait été prêt à l’affronter, probablement. Alors depuis ses vingt ans, depuis la chute brutale et cruelle vers le monde réel, le Lynch n’avait jamais eu pour habitude d’alimenter son esprit d’autre chose que des volontés, des choix qui n’avaient rien à voir avec un coup de pouce du destin, ou l’attente d’un signe quelconque. Il n’aimait pas l’espoir, les miracles, la patience- ça n’servait à rien, et il le savait bien : s’il avait retrouvé Lewis Duncan un beau jour, après sept ans de traque, c’était à la sueur de son front, au prix de ses efforts et de sa volonté, bien plus que parce qu’une autorité supérieure avait un jour décidé de lui filer ce coup de main. Ça n’existait pas, les autorités supérieures : destin, bon dieu, sort – paradoxalement, malgré tout ce qu’il avait fait, et malgré son caractère froid et distant, la plupart du temps, Alec, il croyait en l’humain. En ce que dix doigts, un cerveau et une force de caractère pouvaient accomplir : c’était c’que son père lui avait toujours enseigné. Compter sur ses capacités à lui, se nourrir de celles-ci, et n’jamais lâcher. Alors évidemment, jamais il n’aurait cru que sa vie serait écrite par quelques gouttes de sang, battant dans ses veines ; un petit déraillement dans l’ordre génétique de son ADN, un mystère de dame nature, qui faisait qu’il était aujourd’hui un transmutant. Et non pas juste un type capable de cracher des flammes ; non, pour le Lynch, c’était tout son futur qui promettait d’être dicté parce que ce que sa mutation – ou le sort, ou le destin, ou le bon dieu – déciderait. Etait-il vraiment immortel, en termes de vieillissement ? Pour l’heure, c’était difficile à dire, puisque ça ne faisait qu’une poignée de mois qu’il avait cette chose éveillée dans son corps ; après tout, jusque-là, il avait vieilli normalement, jusqu’à devenir un type de trente-quatre ans, ayant l’allure d’un type de trente-quatre ans. Le truc, c’était que quoiqu’il en soit, quoiqu’il en retourne, ce qu’il deviendrait, ça semblait surtout indépendant de ses choix à lui, d’ce libre-arbitre auquel il s’était toujours si fermement raccroché, haïssant de toute son âme des dégénérés comme Pietra Nelson-Byrd ou Nerea Castellanos pour être capables d’arracher celui des autres, comme ça, rien que par le son de leur voix.

Alors est-ce que son sang était un genre de miracle en seringue, ou rien d’autre qu’une solution scientifiquement bâtarde, qui n’accomplissait au fond, rien d’autre que des actes démesurés. Dans le bon, et dans le mauvais sens du terme : plus le temps passait, plus Alec s’en voulait, d’ailleurs, d’y voir quoique ce soit de bon. Ça n’avait jamais été dans cette mentalité-là, qu’il avait été supposé tomber : il n’était pas censé s’acclimater du fait d’être devenu un dégénéré – mais qu’est-c’qu’il pouvait faire d’autre ? Lui, fallait croire qu’il avait une façon si différente de fonctionner de Calista, qu’il était incapable de simplement plonger dans une spirale infernale de laisser-aller et de dépression. Dix fois avant ça, il s’était tiré une balle dans la tête, ou avait sauté dans la vie, plutôt que d’envisager de simplement s’laisser dépérir dans la fange de son impuissance. Pourtant, il était on n’peut plus impuissant face à tout ça, l’ampleur de sa mutation, le pouvoir de sa mutation- la façon dont elle était immuable, inscrite en lui. Il semblait bien que personne, parmi les gens à qui il devait demandé jusqu’alors, n’avait de réponse idéale, ou de réponse tout court. Pourquoi n’pas au moins croire à un brin de miracle ? C’n’était pas si compliqué de s’mettre à rêver de la sorte, comme le premier des imbéciles, lorsqu’il était question de Calista. Mais il se devait de se réfréner, pour elle aussi ; s’il commençait à mettre la charrue avant les bœufs parce que son pouvoir était censé la soigner, l’histoire était vouée à se répéter. Parce que ç’avait déjà été acquis pour lui, quand il était venu la retrouver à l’hôpital après l’incident : il n’s’était pas inquiété de sa condition, attristé pour ses jambes, parce qu’il avait vraiment, simplement, attendu qu’elle se réveille, jugeant qu’une simple injection de son sang suffirait au moins à enlever tous les problèmes extérieurs, et qu’ils pourraient s’concentrer sur le reste. Il avait eu tort, déjà à l’époque. Logique, alors, qu’Alec fasse preuve d’une retenue silencieuse, dès lors qu’il avait injecté le contenu de la seringue sous la peau de la Wolstenholme : au rythme désastreux où ils allaient, il serait presque plus surpris que sa marche, plutôt qu’elle ne fasse une réaction allergique, ou quelque chose du genre. Franchement, il n’y comprenait rien en génétique, et plus il creusait dans les logiques compliquées de sa propre dégénérescence, moins il n’y comprenait. L’être humain, lui, il s’avérait beaucoup plus aisé à saisir que la science et toutes ses variables : dès qu’il eut relevé un regard suspicieux vers la blonde, il remarqua qu’elle essayait. Essayait de bouger il ne savait quoi dans ses jambes : parce que ses efforts étaient vains. Et alors même que c’était lui qui avait lâché la phrase censée leur éviter de s’impatienter, le Lynch fut le premier à se désespérer. Par son nez, il inspira profondément, prêt à se défiler face à l’inconnu qui se profilait trop vite à l’horizon : il avait déjà déposé la seringue vide sur la table, prêt à se lever, lorsque la main de Calista s’écrasa contre son torse. Dans le coin de son champ de vision, oui, il avait cru voir. Cru voir ; pour une fraction de seconde à peine, quelque chose qui agita son esprit, comme une fourmilière dans laquelle on aurait foutu un violent coup de pied. « Ça a marché ? » qu’il lâcha, plus en question rhétorique, une véritable surprise qui le laissait hagard, alors que ses azurs passaient des jambes de la blonde, à son visage. Déjà, dans son poitrail, Alec ne sentait même plus son cœur battre à toute allure, emporté par une vague inconnue, qui semblait tout remettre en question dans sa tête. Et porté par une impulsion frémissante, le chasseur vint poser une de ses mains sur la cuisse de Calista, remontant le long de celle-ci dans une caresse, pour aller trouver le creux de son genou, après. « Tu sens ça ? » et maintenant ? Maintenant il ne savait même pas quoi faire. Devaient-ils sauter aux conclusions et s’dire que ç’avait marché, une bonne fois pour toutes ?! Devait-il s’attendre à ce qu’une fois le sang éliminé du corps de Calista, les choses retournent comme avant ? Ou est-c’que tout ça n’était qu’un rêve ? Parce qu’au fond, Alec il avait bien moins de mal à croire aux rêves tortionnaires, qu’aux miracles de c’genre.
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