(dhan) ≡ run and hide.

Everything I touch isn't dark enough

— Dhan Stevens & Trisha Lecter —

I'm only a man with a candle to guide me, I'm taking a stand to escape what's inside me. A monster, a monster, I've turned into a monster, A monster, a monster. And it keeps getting stronger. Can I clear my conscience If I'm different from the rest ? Do I have to run and hide? I never said that I want this, This burden came to me, And it's made its home inside. — monster.

Liov n’était pas là. Parti sur une chasse, mais il reviendrait bientôt qu’il avait dit. Logiquement, il ne devrait pas s’absenter assez longtemps pour qu’il lui arrive quelque chose, à condition qu’elle soit sage et qu’elle reste bien tranquillement chez elle. Ouais, ça aussi il l’avait dit, la traitant comme une gamine, comme d’habitude. Mais il avait bien du savoir qu’elle n’allait certainement pas rester bien sagement dans son appartement, à s’ennuyer alors que la ville de Radcliff reprenait peu à peu vie. C’était le truc cool maintenant que le maire de la ville avait changé : le couvre-feu n’était plus qu’un vieux souvenir. Techniquement, Trisha avait toujours pu passer outre, parce que le nom de Lecter faisait facilement son effet dans le coin. Mais à quoi bon profiter de la liberté, quand tous les bars, les clubs et autres lieux intéressants étaient fermés ? Maintenant, elle pouvait sortir à sa guise pour faire absolument tout ce qu’elle voulait. Ce soir cependant, elle n’avait pas franchement la tête à la fête. Pourtant, elle était la première quand il s’agissait de sortir pour s’amuser et souvent boire beaucoup trop. Elle était jeune, fallait bien qu’elle en profite, parce que s’il fallait qu’elle devienne un jour vieille et chiante comme Liov, elle avait plutôt intérêt de ne pas trop laisser filer sa jeunesse. M’enfin, dans les trucs amusants à faire, y avait pas qu’aller se bourrer la tronche en boite de nuit et rentrer avec un nouvel inconnu. Liov était parti en chasse, elle ne voyait pas pourquoi elle en ferait pas de même. Pas avec lui, ce serait un coup à terminer la soirée en se tirant une balle dans la tête pour éviter l’ennui mortel et le fait que ce type était vraiment insupportable. Elle n’avait besoin de personne de toute façon pour chasser, elle avait été entrainée par son père, l’un des meilleurs d’après elle et elle était assez sûre d’elle pour s’en sortir sans trop de difficultés. Grace à ce qui restait du gunpowder squad, elle avait réussi à trouver quelques indices sur une mutante en ville. De fil en aiguille, elle était remontée à une adresse. Peut-être pas la bonne, mais ça valait toujours le coup d’essayer. S’introduire par effraction chez les gens de toute façon, ce n’était jamais un problème et peut-être que c’était plus risqué aujourd’hui que d’habitude, la police semblait resserrer ses rangs et il fallait redoubler de prudence si on ne voulait pas se retrouver en prison. Comme ça avait été le cas du patriarche Lecter, qui avait finalement quitté la prison pour se retrouver dans le coma.

Y en avait parmi les hunters qui disaient qu’il avait passé trop de temps en prison, qu’il était rouillé et que c’était pour ça que les transmutants l’avaient eu si facilement. Elle savait que ce n’était pas le cas. Le problème, ce n’était pas son père, la prison ou le fait qu’il puisse être rouillé. Le problème, c’était les transmutants, de façon générale, ils étaient des monstres qu’il fallait abattre pour éviter le pire. Mais eux en particulier, elle les savait dangereux. Elle avait trainé avec eux pendant trop longtemps. Elle avait été manipulée par l’un d’entre eux et maintenant, celui-là même qu’elle avait fini par tuer. Un acte qui avait couté cher à son père, puisque c’était par vengeance qu’ils l’avaient retrouvé. La vengeance, c’était un cercle vicieux sans doute, parce que c’était à présent ce qu’elle voulait à son tour et si elle devait tuer l’un des leurs, y aurait encore une histoire de vengeance. Un cercle sans fin. Mais ce soir, ce n’était personne de ce petit groupe de mutants particulièrement dérangés qu’elle traquait. Juste une victime parmi tant d’autres, une cible un peu aléatoire pour lui permettre de passer ses nerfs sur quelqu’un. Elle en avait trop besoin, entre ce qui était arrivé à son père et la certitude que c’était de sa faute à elle. Et Liov qui la gonflait à longueur de journée et qui n’hésitait pas à le lui rappelé que c’était de sa faute. Maintenant qu’il lui avait lâché la grappe pour quelques heures elle pouvait bien en profiter pour se détendre loin des problèmes de sa vie. Cette petite traque, ça devrait l’aider. Elle n’avait pas mis beaucoup de temps à rejoindre l’adresse qu’elle avait repérée, elle avait d’abord frappé à la porte, son arme à portée de main pour pouvoir tirer rapidement. Mais personne n’avait répondu. Tant pis, ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Elle n’avait pas seulement appris à tuer pendant ses années d’entrainement en tant que hunter, elle avait aussi appris à rentrer quelque part sans en avoir l’autorisation. Alors, en deux en trois mouvements, elle avait fait céder la serrure de la porte pour se retrouver à l’intérieur de l’appartement. Elle referma la porte derrière elle avant de s’avancer un peu dans la pièce.

Son appartement à elle, il était beaucoup mieux que ça. En même temps, il avait été payé avec la fortune familiale, certainement pas avec la sueur de son front. De toute façon, elle ne travaillait pas parce qu’elle le devait et qu’elle avait des factures à payer. Elle travaillait parce qu’elle en avait envie et que la radio ça lui plaisait, quand bien-même animer une émission de radio à Radcliff, c’était pas la joie. Elle continua de circuler dans l’appartement, attrapant un cadre photo, représentant un couple qui avait l’air heureux. Elle haussa les sourcils face à cette vision. Elle trouvait ça pitoyable. La seule fois qu’elle s’était accrochée à l’amour, le gars avant fini par lui effacer la mémoire pour qu’elle disparaisse de sa vie. Elle n’avait que vingt-quatre ans, on aurait facilement pu lui dire que ça reviendrait, qu’elle avait encore le temps de trouver l’âme-sœur et qu’un jour elle aussi elle aurait des photos de ce genre-là dans son appartement, mais elle passait volontiers son tour. Elle reposa la photo là où elle l’avait trouvée. La fille qu’elle traquait était mariée alors. Tant pis, ça ferait un veuf de plus à radcliff. Pourvu que ce soit madame qui rentre en première, ça lui simplifierait la vie. Elle continua son tour de l’appartement, complètement intrusive à regarder tout ce qui lui passait par la main, y compris le courrier sur la table, faiblement éclairée par la lumière qui venait de l’extérieur. Fallait bien qu’elle s’occupe comme elle pouvait en attendant que sa cible ne rentre chez elle. Finalement, elle entendit du bruit dans l’entrée. Son arme entre les mains, elle était prête à tirer. Malheureusement, quand la lumière s’alluma, elle laissa échapper un long soupire. Evidemment, il avait fallu que ce soit le mari qui rentre. Elle avait voulu la femme elle. « Super. Faut croire que madame aime se faire désirer. » Et lui faire perdre son temps. Elle ne savait pas pour combien de temps Liov pouvait en avoir, mais par question de principe, elle aurait aimé en avoir fini avec ça, avant que lui ait fini sa propre chasse. « Ferme la porte et file-moi ton téléphone. » Ou elle allait tirer sans scrupule, mais pas besoin de préciser ça, l’arme entre ses doigts parlait d’elle-même. Elle tendait sa main libre pour qu’il lui file le fameux téléphone histoire qu’il n’ait pas l’occasion de prévenir sa femme. « Oh, et n’essaie rien de stupide, bien évidemment. » Ça aussi, dans le fond, ce n’était pas la peine de le préciser. Qu’il tente quoi que ce soit et elle tirerait et pas nécessairement dans la tête pour en finir rapidement. Qu’il se vide lentement de son sang sur le sol, ça pouvait être tout aussi divertissant, alors nan, qu’il n’essaie rien de stupide s’il tenait à la vie. Elle n’en avait pas l’air Trisha, mais au pire, ce serait pas le premier type qu’elle tuerait, bien au contraire.

Wait, What ? You don't like cereals ?

dhan & Trisha

Dhan avait passé une excellente journée. Enfin, elle n’était peut être pas si excellente que ça, mais il était de suffisamment bonne humeur pour s’être décidé à s’en satisfaire largement. Pourtant, il n’avait rien fait d’exceptionnel en ce chaud jour d’été : l’activité tournait souvent au ralenti pendant les vacances pour les pompiers de Radcliff, dès lors que personne ne s’amusait à allumer de feu dans la forêt qui entourait la ville. Aujourd’hui comme souvent pendant cette période, Dhan s’était proposé pour faire le tour des personnes agées isolées d’un des quartiers de la ville. La tache lui convenait parfaitement, il toquait au porte, tout en pompier vêtu, proposait une boisson aux petites mamies qui le dévisageaient comme si elles avaient enfin rencontré le messie, discutait un peu avec chacune d’entre elles puis leur promettait de revenir plus tard dans la semaine, non sans les enjoindre de prendre soit d’elles. Bien sur, il lui était arrivé de tomber dans quelques traquenards assez savoureux : certaines seniors avaient repéré son heure de passage, et s’étaient toutes rejointes chez l’une d’entre elle pour le convaincre de faire une partie de belotte avec elles. En échange, elles promettaient de se surveiller entre elles et de boire au moins un litre d’eau chacune par jour. Qui était il pour refuser, hein, dite lui ? Et puis il y avait cette mamie adorable qui vivait avec sa perruche au dernier étage d’un immeuble de la vieille ville et dont il remontait les courses régulièrement, qui l’avait supplié de rester un peu plus pour l’aider à délier ses pelotes de laine. Mamie tricotait les écharpes pour l’automne prochain, il ne pouvait pas la laisser se dépatouiller toute seule, non ? Bref, toujours était il qu’il avait passé une bonne partie de l’après midi à se promener en ville pour le boulot, puis avait rejoint Céleste après le service pour un petit entrainement : il faisait presque bon une fois le soleil moins haut de le ciel, et il ne doutait pas que sa petite protégée avait du s’ennuyer comme un rat mort devant son PC toute la journée, alors un peu d’exercice lui ferait le plus grand bien. Ils avaient couru dans le parc puis enchainer les exercices de renforcements musculaires et d’assouplissements. Ils avaient fini par discuter assis sur un banc, en sueur tous les deux, encore une bonne heure, avant qu’il ne se décide à rentrer. Il raccompagna l’adolescente jusqu’à chez elle avant de traverser la ville tranquillement à pied. Il profitait de la douceur du fond de l’air sans se presser : Clem’ était partie pour quelques jours à New York pour une conférence de biologie, ou un truc du genre, aussi il n’avait pas d’heure pour rentrer, pas de risque de se faire gronder s’il flâner un peu. Il monta les escaliers tranquillement pour arriver jusqu’à son paillasson et la porte d’entrée de l’appartement, Il fit tourner la clé dans la serrure, otant ses chaussures pour ne pas mettre de terre de partout, avant d’entrer dans le hall d’entrer en sifflotant ? Il allait pouvoir prendre une douche rapidement, et s’effondrer sur son canapé en caleçon pour jouer à la console en ligne avec Calista et Sacha jusqu’à pas d’heure. Le pied intégral.

Il s’étira avant d’allumer la lumière du salon … Et de se retrouver nez à nez avec une jeune fille qu’il ne re situait absolument pas, un pistolet entre les mains. Loin de s’en émouvoir, Dhan pencha la tête sur le côté, surpris : pourquoi il y avait une fille dans leur appartement ? non parce qu’il avait bien dit à Isolde une fois qu’il pourrait toujours héberger des gens en cas de souci, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle le prenne au pied de la lettre aussi vite. Surtout que la demoiselle n’avait pas l’air super commode :

- Euh … Si c’est Clem’ que tu cherches, elle est pas en ville en ce moment … Pis la porte est déjà fermée.

Il tendit son téléphone à Trisha sans comprendre, non sans préciser :

- Faut appuyer sur la petite étoile pour débloquer l’ecran… Si t’as besoin d’appeler quelqu’un vas y, j’ai forfait illimité …

Il ne comprenait décidément pas pourquoi la jeune femme semblait aussi tendue. On avait surement du lui dire que c’était un endroit sur ici, non ? Dhan la contourna doucement, sans jamais lui tourner le dos, avant de rajouter :

- Euh, je comptais prendre une douche, un bol de céréales et me mettre devant la console, mais mets toi à l’aise hein, pas besoin de garder ton arme à portée de main, personne ne viendra t’emmerder ici … Tu veux des céréales du coup, ou t’es plus du genre repas équilibré même le soir ?

Il était gentil, Dhan, tellement bon et innocent que jamais de la vie il n’aurait pu s’imaginer que cette choupette tellement mignonne et adorable était une chasseuse chargée d’éliminer l’amour de sa vie …

© Grey WIND.

Everything I touch isn't dark enough

— Dhan Stevens & Trisha Lecter —

I'm only a man with a candle to guide me, I'm taking a stand to escape what's inside me. A monster, a monster, I've turned into a monster, A monster, a monster. And it keeps getting stronger. Can I clear my conscience If I'm different from the rest ? Do I have to run and hide? I never said that I want this, This burden came to me, And it's made its home inside. — monster.

Trisha était née dans une famille de hunters, elle avait été entrainée comme une hunter. Elle n’était pas à sa première traque. Elle en avait tué des transmutants, elle avait ça dans le sang, quand bien même pendant un moment dans sa vie, elle avait voulu lâcher tout ça pour s’enfuir vers une nouvelle vie. Depuis qu’elle était revenue dans les rangs de sa famille, elle était d’autant plus enragée, dégoutée d’avoir décidé de donner leur chance aux transmutants pour mieux qu’ils la trahissent. Ils n’étaient que des monstres, c’était bien ce qu’on lui avait appris, alors pourquoi elle s’était risqué à leur faire confiance ? Comment est-ce qu’elle s’était laisser tomber amoureuse de l’un d’eux. A présent quand elle y pensait, l’idée la dégoutait complètement. Elle avait été folle à cette époque et maintenant, elle était de retour sur la bonne voie. Trop tard, à en juger ce qui venait d’arriver à son père à cause d’elle. En plusieurs années de chasse, elle avait eu l’impression d’être confrontée à tout et n’importe quoi, d’avoir vu toutes les situations possibles et imaginables. Elle était déjà entrée dans des appartements comme elle venait de le faire ce soir, en attendant sagement que les personnes habitants dedans rentrent pour qu’elle puisse faire son travail. Ça avait toujours été facile, pas le temps de parler avec les personnes concernées, à quoi bon ? Elle avait son flingue en mains, il lui suffisait de tirer rapidement. Rapide, il fallait l’être avec les transmutants, histoire qu’ils n’aient pas le temps d’utiliser leurs pouvoirs. Rapide, elle l’était tout le temps. Elle avait l’habitude, l’entrainement. Elle était censée savoir faire face à n’importe quelle situation se présentant à elle. C’était ce à quoi son père l’avait formée. Elle était une Lecter après tout, elle était très bien entrainée. Tout comme ses frères et sa sœur, elle savait toujours comment réagir face aux situations auxquelles elle faisait face. Elle avait passé sa vie à subir un entrainement pire que celui des militaires. Alors ouais, elle savait très bien réagir, mais surtout voire même essentiellement quand les gens en face d’elle devenaient résistants, agressifs ou essayaient de s’enfuir. C’était les réactions logiques, attendues quand on se pointait chez quelqu’un avec une arme dans les mains. Ce n’était même pas la personne qui tenait l’arme qui provoquait ce genre de réactions, mais bin l’arme en elle-même. Pourtant la psychologie humaine restait un domaine plein de mystères.

Il fallait bien pour Trisha qu’elle reste accrochée à cette idée, maintenant qu’elle avait en face d’elle un type qu’elle aurait pu facilement catégoriser comme l’homme le plus bizarre qu’elle avait eu l’occasion de croiser dans sa vie. D’habitude les gens avaient peur, parce qu’elle avait un flingue dans la main et qu’importaient les doux traits de son visage, elle pouvait tirer dès qu’elle en avait l’envie. Est-ce qu’il en doutait de ça cet homme ? Il ne devrait pas, parce qu’elle pouvait appuyer sur la gâchette avec facilité, plus qu’on aurait pu le croire en la voyant comme ça avec ses airs innocents sur le visage. C’était qu’elle cachait bien son jeu Trisha et mine de rien, c’était un atout dont elle savait se servir. D’habitude en tout cas. Parce que là, elle avait l’impression de ne pas être loin de perdre complètement ses moyens. Au moins elle savait que la personne qu’elle était venue chercher n’était pas là. Elle avait du mal à imaginer qu’il puisse lui mentir, lui donner ça comme excuse pour pas qu’elle cherche plus loin. Elle avait vraiment l’impression que ce type était tellement innocent qu’il n’avait en rien l’intention de lui mentir. La preuve étant qu’au moment de lui tendre son téléphone il lui donna même les explications pour le déverrouiller et sur son forfait – est-ce qu’elle n’avait pas l’air de s’en foutre pourtant ? Elle avait attrapé l’objet, un sourcil arqué, l’incompréhension commençant à marquer ses traits. Il fallait vraiment qu’elle se reprenne là. Mais ce type il était vraiment déconcertant. Elle laissa échapper un léger soupire, cherchant à reprendre pied. Elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il avait recommencé à parler. Elle suivait l’homme du regard. Mais où est-ce qu’elle était tombée sérieusement ? Est-ce qu’il lui proposait vraiment de se mettre à l’aise et de manger un bol de céréales ou bien c’était un plan pour lui faire baisser sa garde et avoir le dessus sur elle ? Elle n’en savait rien, elle ne savait plus grand-chose, là dans l’immédiat. Ça n’avait aucun sens et elle essayait de se dire que ce n’était qu’un plan de la part de ce type et que justement c’était une bonne raison de ne pas baisser sa garde. Mais, le doute restait. Sérieusement ce type, il avait l’air d’être complètement à l’ouest et elle aussi sans doute, parce qu’il fallait bien le dire, il l’avait complètement perturbée par ses propos.

« Attends … Qui est-ce que tu crois que je suis ? » Il devait y avoir confusion là-dessus de toute évidence. Est-ce qu’il pensait qu’elle était une pauvre fille en danger qui était venue se réfugier ici et qui avait besoin d’un bol de céréales ? Franchement si elle avait faim elle pouvait aller les bouffer dans son appartement à elle ses céréales. Elle s’y sentirait forcément plu à l’aise qu’ici. Au moins, son appartement il avait plus de gueule que ça. « J’ai un flingue pointé sur toi et tu me propose des céréales ? Y a quelque chose qui va pas chez toi ? » Ouais, c’était une évidence ça, ce type avait forcément un problème et pourquoi est-ce qu’elle essayait de comprendre d’abord ? Sa femme n’était pas là et c’était elle qu’elle était venue tuer. Elle n’allait pas le tuer lui juste pour la forme, si ce n’était pas un transmutant, qu’il n’essayait pas de s’en prendre à elle, elle n’avait aucune raison de le tuer, alors elle aurait peut-être dû baisser son arme et partir de là sans rien demander de plus. « Est-ce que j’ai vraiment si peu de crédibilité, même avec un flingue en mains ? » Est-ce qu’elle posait sérieusement la question ? Elle n’en savait rien. Mais fallait quand même avouer que cette histoire, ça commençait à la faire douter d’elle-même. Et puis y avait Liov dans tout ça, il passait son temps à ne la voir que comme une gamine pourrie gâtée et non comme un hunter. Ses frères aussi souvent, surtout Felix, qui la voyait encore comme un pauvre bébé qu’il fallait protéger de tout et de n’importe quoi. Mais elle était, tout comme Liov, tout comme le reste des Lecter, un hunter et elle en avait tué des transmutants, alors merde, au bout d’un moment, y avait pas quelqu’un qui voulait la prendre au sérieux ? Au bout d’un moment ça devenait frustrant quand même.

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dhan & Trisha

Dhan avait déjà fait face à tout un tas de forcenés dans son boulot : il avait été sur les lieux d’une prise d’otages, une fois, où les pompiers avaient été appelés pour évacuer des enfants coincés dans une salle de classe par un professeur qui avait totalement pété un câble. Il n’avait pas été confronté directement à ce type, mais il avait vu ce qui s’était passé ensuite, et surtout, le regard totalement hagard et exorbité du type quand la police l’avait neutralisé. Il avait aussi vu le regard étincelant d’excitation d’un pyromane observant son œuvre face à une grange en flamme. Alors le danger, la tension, la présence d’une arme dans son environnement proche, il en avait l’habitude, et il n’était pas plus chagriné que cela. Après tout, il avait vécu à la fois au Brésil et aux Etats Unis : les armes à feu, il n’aimait pas ça, mais c’était leur quotidien à tous, non ? Il attrapa son paquet de cheerios, versant son diner dans un bol alors que la jeune femme le fixait d’un air troublé : quoi, elle aimait pas les cheerios ? Elle préférait surement les spécial K, ou une autre marque de céréales de nanas qui prennent soin de sa ligne …

- Hum ? Et bien je suppose que tu es une amie de ma femme, ou de je sais pas qui, mais est ce que c’est vraiment important ?

Il enfourna tranquillement une bouchée de céréales avec un contentement non dissimulé : c’était qu’il avait super faim, et en plus, la jeune femme avait fini par baisser son arme, l’air à moitié dépité, à moitié en colère. Son attitude était un peu étrange, mais en même temps, peut être qu’elle venait de se faire courser à travers la ville. Il y avait mille raisons possibles pour lesquelles elle pouvait être sur la défensive.

- Heu, j’essaie juste d’être un bon hôte, je suppose ? après l’arme, tout ça, ce n’est pas la première fois que quelqu’un arrive ici un peu… énervée. Et honnêtement, qui que tu sois, me menacer c’est pas hyper productif : je n’ai à peu près aucune valeur pour n’importe quel camp que ce soit alors …

Il ne disait pas ça pour s’apitoyer sur son sort, loin de là : il savait qu’avoir un para médical dans un camp, c’était important, mais il était toujours qu’un simple humain. Il n’avait pas de super force ou de super vitesse, et s’il était en bonne condition physique, il n’était pas pour autant un combattant, loin s’en fallait. Et même Clem’, au final, ne devait pas être sur la liste des chasseurs comme une proie de premier choix :son don était tout à fait inoffensif, bien moins impressionnant que ce qui pouvait se faire chez des manipulateurs du feu et autres télékinésistes. Alors oui, honnêtement, il avait un peu de mal à voir en la jeune femme un danger.

- Pour être tout à fait honnête, tu as pas l’air d’un assassin assoiffé de sang, alors si le but était de me faire peur … Désolé. La prochaine fois, essaye de te planquer dans un placard ou derrière le canapé. J’suis plutôt bon public en général en plus…

Toujours là pour vous aider, ce bon vieux Dhan, mais en attendant, le comportement étrange de cette jeune femme commençait à le décontenancer : d’ordinaire, les gens se détendaient rapidement en sa compagnie, et il était rare que les gens restent prostrés comme ça dans le coin d’une pièce, l’arme au poing. Il reprit une cuillère de céréales, avant de reprendre doucement :

- Et sinon, je peux au moins connaitre ton nom ? Que je sache par qui j’ai l’honneur d’être menacé ?

Il valait mieux en rire qu’en pleurer, non ?

© Grey WIND.

Everything I touch isn't dark enough

— Dhan Stevens & Trisha Lecter —

I'm only a man with a candle to guide me, I'm taking a stand to escape what's inside me. A monster, a monster, I've turned into a monster, A monster, a monster. And it keeps getting stronger. Can I clear my conscience If I'm different from the rest ? Do I have to run and hide? I never said that I want this, This burden came to me, And it's made its home inside. — monster.

Lecter, c’était un nom qui avait une réputation à Radcliff. Un nom auquel son père avait pris le soin de rendre honorable tout autant que respectable. Trisha en était fière de ce nom. Y avait eu une époque où elle avait cherché à s’en éloignée, ce moment de sa vie où elle avait commis l’erreur de faire confiance aux transmutants. Elle l’avait payée suffisamment chère cette erreur pour ne plus risquer de la refaire à présent, alors, le patronyme de Lecter, elle s’y était de nouveau accrochée et elle faisait toujours en sorte d’être à la hauteur de ce nom. Elle faisait de son mieux Trisha. Elle était entrainée et elle avait tué de nombreux transmutants au cours de sa vie. Elle était ce genre de hunter qui faisait bien son boulot, ou qui au moins s’efforçait de bien le faire. Mais, puisqu’il y avait toujours un mais dans toutes les histoires ; Trisha, c’était aussi un visage, une carrure, tellement peu adaptée à la chasse qu’on avait souvent bien du mal à la prendre au sérieux. Elle était encore bien jeune, trop jeune souvent dans les yeux de ses aînés. Elle n’avait pas le regard froid, ni les épaules biens carrées. Trisha, elle avait souvent l’air d’un ange, d’une gamine qui ne ferait de mal à personne et pourtant, elle faisait partie des hunters, elle s’estimait relativement douée dans ce qu’elle faisait. Mais autour d’elle, les gens avaient du mal à y croire. Pas seulement quand elle faisait les dures devant ses victimes. Non, parmi les hunters aussi, on avait souvent à lui rire au nez. Ça avait quelque chose de frustrant cette histoire, parce qu’elle valait mieux que ce qu’on pensait d’elle. Elle le savait Trisha, qu’elle n’était pas juste une gamine dont on pouvait se foutre en pensant qu’elle ne pourrait jamais faire de mal à personne. C’était frustrant au quotidien, mais elle avait réussi à trouver quelques avantages à tout ça. Comme personne ne la prenait au sérieux, elle avait appris à jouer de ses traits de gamines et de ses charmes pour se jouer de ses victimes. Souvent, ou lui avait fait confiance, à tort.

Mais, il y avait des moments ou un peu de respect, ça ne pourrait pas faire beaucoup de mal quand même. Merde, elle avait un flingue entre les doigts quand même. Est-ce qu’on la croyait incapable de tirer avec ça ? N’importe quel abrutit pouvait y arriver, alors y avait pas de raison pour qu’elle en soit incapable. Elle n’était pas si fragile au point de ne pas supporter le recul de l’arme. Même sans arme, elle pouvait être un adversaire redoutable. Entrainée et sportive elle savait bien se battre, même au corps à corps. Mais non, dès qu’elle se pointait quelque part, on la voyait comme une gamine et voilà que maintenant, on lui proposait même des céréales. Elle ne savait plus di elle devait en pleurer ou en rire de la façon dont les gens la voyait. Ce soir, ça l’épuisait. En plus, il pensait qu’elle était une amie de sa femme ? Mais sérieusement, il servait à rien ce flingue ? La prochaine fois, elle viendrait avec un fusil à pompe, peut-être que ça aurait plus de gueule. « Bien-sûr que non, j’suis pas une amie de ta femme. Le flingue, l’entrée par effraction, je suis venue pour la tuer. » Elle soupira. Cette situation avait tout pour être bizarre. Pire que ça, vu de l’extérieur, ça devait sembler carrément drôle, la chasseuse obligée d’expliquer qu’elle était venue jusqu’ici pour tirer une balle dans la tête de la transmutante qui vivait ici. Ou alors c’était vraiment triste pour Trisha. Et il continuait de manger ses céréales comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’elle avait pu faire au bon dieu pour mériter ça ? « Un bon hôte ? Auprès d’une nana qui pourrait te tirer une balle dans la tête ? Parce qu’en gros je m’en fiche moi, t’es sur mon chemin je tire. » Si y avait eu sa femme en tout cas, maintenant, ça n’avait plus vraiment d’importance. « Enfin, si ça pouvait me permettre d’atteindre ma cible, ce qui de toute évidence est pas le cas là. » Un autre hunter l’aurait quand même descendu ce type, par principe sans doute. Pas elle. C’était peut-être ça le problème. Au final, peut-être que Trisha, elle était juste un peu trop gentille.

C’était pas de la gentillesse d’après elle, c’était juste qu’elle n’était pas non plus une psychopathe en puissante. Elle était un hunter et peut-être qu’y en avait beaucoup qui avaient perdu de vu le but des hunters, mais aux dernières nouvelles, elle, on lui avait appris qu’ils devaient protéger l’humanité, pas les tuer comme ça sans raison, alors évidemment, elle n’allait pas tuer ce gars et c’était pas parce qu’elle était gentille, mais bel et bien parce qu’elle savait ce que c’était d’être un hunter et qu’elle, elle ne faisait pas n’importe quoi. La réplique de l’homme en face d’elle lui arracha un soupire. « C’est pas c’que j’suis de toute façon. Je suis là pour tuer n’importe qui. » Que les transmutants, et si aux oreilles de certains, ça sonnait comme n’importe qui, à ses yeux à elle, ça avait beaucoup de sens. « Si je commence à me planquer comme ça, la prochaine fois, on croira carrément à une caméra cachée. » Et là, ce serait vraiment exaspérant. Peut-être que le concept pouvait être intéressant hein, elle pourrait peut-être se lancer là-dedans, au lieu d’être animatrice à la radio, elle pourrait se lancer dans la télévision, apparemment, elle serait plus crédible comme ça qu’en tant que hunter. Elle lâcha encore un soupire à sa question. « Lecter. » Ça suffisait peut-être comme ça, il n’avait pas besoin de son prénom et de son numéro de carte bancaire. Lecter, ça parlait de soi-même dans cette petite ville pourrie. Malheureusement pas parce qu’elle avait des millions de fan à la radio, difficile dans une ville comme Radcliff. Non, les Lecter étaient connus dans le milieu de la chasse. « Tu sais, ce genre de famille dont les gens ont peur en général. » Et ça devait marcher assez bien quand c’était Desmond, Felix ou même Beatrix. Mais quand c’était Trisha, c’était encore et toujours un véritable échec. Même ses frères et sa sœur, ils avaient bien du mal à la prendre au sérieux. Fallait voir comment Felix la traitait, des fois elle avait l’impression d’avoir encore six ans. Mais non, c’était loin l’enfance, elle était grande maintenant et elle aurait aimé qu’on la craigne un peu plus que ça.

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dhan & Trisha

Pour être tout à fait honnête, Dhan n’avait jamais rencontré un vrai chasseur en pleine action. Il en fréquentait bien sur, sans le savoir, tout comme il fréquentait des mutants déclarés et non déclarés. Simplement, il avait une espèce d’image d’Epinal du chasseur en tête, un peu stéréotypée, du chasseur grand, costaud et ténébreux, avec des gros bras et des cicatrices de partout. Ah oui, et une mine bien antipathique aussi, histoire de coller vraiment au personnage, vous voyez le genre ? En tout cas, il s’imaginait à peu près tout ce que Trisha n’était pas, et c’était sans doute cela qui l’avait mené à se comporter de manière si désinvolte avec elle, malgré le fait qu’à peu près tous les signaux de sa dangerosité potentielle étaient au rouge. Il ne fallait pas lui en vouloir à Dhan, il n’était juste pas du genre à voir le mal partout. Et même à ne le voir nul part, d’ailleurs. Du coup, la déclaration de la jeune femme lui fit lâcher sa petite cuillère dans son bol, façon personnage de série comique. Tuer Clementine ? Hein ? Le pompier se mit à pâlir, en tout cas autant que son épiderme le pouvait, fixant la jeune femme avec un mélange d’effroi et d’incrédulité : Mais du coup, elle était vraiment sérieuse, c’était ça ?

- Ben … Non, elle n’est pas là, du coup. Pas là du tout, et pour un sacré bail d’ailleurs.

L’avantage, c’était qu’il n’avait pas à mentir sur ce coup là. De toute façon, il était un bien piètre menteur, alors la vérité était bien foutue, pour une fois. Maintenant, Dhan ne souriait plus du tout. Il fichait Trisha comme un fantôme menaçant, comme si le fait qu’elle soit là, en face de lui, était totalement improbable. Ce qui était le cas, bien sur, mais encore plus maintenant qu’il avait confiance de qui elle était. Il ne savait pas se battre, il n’avait que sa force pure pour se défendre, et il ne doutait pas qu’elle le maitriserait sans la moindre difficulté si il se jetait sur elle. Alors il se tenait là, immobile, visiblement mal à l’aise : il ne savait plus comment se comporter, maintenant que l’info lui était remontée jusqu’au cerveau. Est-ce qu’il devait continuer de se la jouer cool, malgré sa nouvelle tension probablement visible ? Ou se renfermer et lui demander de partir ? Elle avait beau avoir rangé son arme, elle n’en restait pas moins dangereuse. C’était ce qui était évident maintenant.

- Lecter… Euh, je suppose que je devrais m’en souvenir, voilà… En effet, maintenant que tu en parles, ça rend vaguement nerveux. Hum … J’ai l’air suffisamment mal à l’aise là, ou un ou deux sanglots hystériques sont nécessaires ? Non mais parce que je peux, sinon hein …

Tout ce à quoi Dhan pensait, sous couvert de plaisanteries maladroites, c’était à Clementine, au fait qu’elle aurait pu être là avec lui, ce soir là. Bien sur, le don de sa femme l’aurait protégé des balles, mais après ? Est-ce qu’il aurait été pris en otage, tué dans une fusillade ? Est-ce qu’ils allaient devoir déménager, quitter la ville ? Si il s’en sortait, il devrait parler de tout ça à Isolde et Malachi. Si ils n’étaient plus en sécurité chez eux, c’était tout de même clairement problèmatique …

© Grey WIND.

Spoiler:

Everything I touch isn't dark enough

— Dhan Stevens & Trisha Lecter —

I'm only a man with a candle to guide me, I'm taking a stand to escape what's inside me. A monster, a monster, I've turned into a monster, A monster, a monster. And it keeps getting stronger. Can I clear my conscience If I'm different from the rest ? Do I have to run and hide? I never said that I want this, This burden came to me, And it's made its home inside. — monster.

Tuer des transmutants, c’était un truc que Trisha faisait depuis de nombreuses années. Elle était née pour ça. Elle était la cadette de la famille Lecter et à l’image de ses frères et de sa sœur, elle avait été élevée pour être un hunter. Elle n’avait été qu’une adolescente quand elle avait tué un transmutant pour la première fois, un genre de rite de passage au sein de la famille et ça s’était assez mal passé pour elle. Elle se revoyait dans la salle de bain, en train de faire de son mieux pour laver le liquide carmin sur ses mains. Elle avait paniqué face à tout ce sang pourtant elle en avait vu d’autre, elle avait été blessée lors des entrainements, elle avait recousu ses propres blessures, on lui avait appris à se battre, à être forte, à résister aux coups, à ses peurs et à survivre dans un monde hostile dans lequel il y avait des gens, des monstres, qui pouvaient tuer les autres rien qu’en clignant des yeux. Ils étaient les ennemis, il fallait les éliminer et c’était ce qu’elle faisait, maintenant qu’elle avait combattu ses peurs et ses doutes. Elle avait cru, à un moment que les transmutants pouvaient être des gens bien, mais elle avait fini par se rendre compte qu’elle s’était plantée sur toute la ligne. Elle avait retenu la leçon. Elle s’en fichait des pouvoirs qu’ils pouvaient posséder, qu’ils aient l’air innocent ou non, il fallait les tuer. C’était pour cette raison qu’elle était là ce soir, dans cet appartement. Parce qu’elle était venue pour tuer une nana, une fille qui apparemment n’était pas là. Manque de chance, elle était tombée sur son mari. Un type qui semblait ne pas être fichu de la prendre au sérieux. Y en avait plein des comme ça et beaucoup d’entre eux avaient fini par le regretter, parce que ouais, Trisha, vu comme ça elle n’avait pas l’air franchement agressive, non, elle avait juste l’air d’une gentille fille, un peu superficielle sur les bords qui aimait dépenser son fric – ou celui de ses parents – à tout va. Une fille pas effrayante du tout. Pourtant, elle était plus que ça, elle était une Lecter et ce n’était pas un truc à prendre à la légère.

Elle soupira el le voyant lâcher sa cuillère dans son bol de céréale face à ses déclarations. Elle aurait eue envie qu’il s’étouffe avec ses céréales. Il lui en avait fallu du temps pour se rendre compte qu’elle était sérieuse. Elle était venue pour tuer sa femme, certainement pas pour manger un bol de céréale en jouant aux jeux-vidéo. Elle n’était pas là, la transmutante et difficile de ne pas croire son mari. Il était ce genre de type tellement à côté de la plaque qu’il était difficile d’imaginer qu’il puisse mentir. Trisha était donc venue ici pour rien, parce qu’apparemment, la fameuse épouse n’allait pas rentrer de sitôt et la chasseuse n’avait pas l’intention de passer plusieurs jours avec ce type en attendant que sa femme revienne. Elle avait encore son portable dans une main, elle aurait pu envoyer un message à son épouse pour lui demander de rentrer au plus vite, elle aurait pu se servir de ce type comme d’un otage pour attirer la transmutante dans un piège. Mais ce soir, ce n’était pas le bon soir. Peut-être que si elle ne faisait pas très peur, c’était aussi parce qu’elle ne faisait pas ce genre de trucs, capturer des gens, les utiliser comme appât, les torturer. Non, Trisha, elle aimait se voir plus distinguée que ça, moins barbare, plus humaine. On éliminait pas les monstres en étant soi-même un monstre après tout. « Dommage, maintenant, c’est à se demander ce que je devrais faire de toi. » Elle n’était pas très effrayante, mais elle était douée pour ce qui était de bluffer ; une championne au poker. Il pouvait toujours y croire, qu’elle était prête à lui tirer une balle entre les deux yeux avant de partir. Elle aurait pu, si elle avait été un peu plus comme les autres. Elle avait rangé son arme, ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas la ressortir pour mettre ses menaces à exécutions. Elle aurait pu, elle aurait dû peut-être et sans doute qu’on lui ferait la remarque chez elle si elle laissait ce type en vie. Mais qui le ferait ? Son père était dans le coma, Beatrix dans une situation compliqué, Felix, il avait du mal à lui reprocher quoi que ce soit. Y avait bien Desmond qui riraient d’elle comme d’habitude. Liov, qui viendrait l’emmerder, lui dire qu’elle était imprudente et tout un tas de conneries comme ça. Tant pis, dans le fond, elle en avait marre de les écouter les autres.

Au moins, ce type, il savait ce que ça voulait dire Lecter, c’était déjà ça. Mais ce n’était pas suffisant et y avait toujours cette dose d’humour qui lui tapait sérieusement sur le système. C’était fatiguant à la longue, alors qu’il se taise, ce serait pas plus mal. Elle soupira encore une fois. « Ouais, Lecter, ça rend nerveux en général. » Parce qu’ils étaient réputés dans cette famille, connus pour ce qu’ils faisaient et pourtant toujours aussi intouchables. « Je pense surtout que tu ferais mieux de prendre les menaces au sérieux. » Elle haussa les épaules. « Peut-être que ça aide l’humour et que ça te donne l’impression d’être intouchable, au-dessus de tout ça, j’en sais rien. » Ou peut-être qu’il était juste idiot, trop sûr de lui, incapable de prendre en compte les risques qui venaient jusqu’à lui. C’était con, ça finirait par lui couter sa vie. Pas ce soir, mais probablement plus tard, pas par sa main à elle, mais quelqu’un d’un peu moins patient l’aurait déjà tué, sans plus attendre. « Quoi qu’il en soit, ça marche pas. » L’humour, l’assurance, ça n’avait jamais protégé personne d’un coup de feu, alors, rapidement, elle avait de nouveau sorti son arme pour viser avec une précision qu’elle avait acquise au fil des années. Une balle dans la jambe, au moins, il ne la suivrait pas. Il survivrait elle savait vraiment bien viser. Difficile de garder l’équilibre avec une balle dans la jambe, alors elle s’était approchée, d’un croche pied elle l’avait fait glisser au sol avec aisance, elle plaça son pied là où elle avait tiré appuyant sur la plaie, l’arme pointée sur son visage. « J’espère que tu auras appris la leçon du coup. Je reviendrai pour ta femme et elle aura pas autant de chance que toi. » Non, sa femme, c’était une transmutante, alors ce serait la tête qu’elle viserait. « Tu devrais faire soigner ça rapidement, histoire de pouvoir la prévenir ta femme. » Elle rangea son arme avant d’agiter le téléphone du gars entre les doigts. « Je vais garder ça par contre. Peut-être bien que jvais lui envoyer un message pour qu’elle me rejoigne quelque part en ville. » Elle haussa les épaules avant de ranger le téléphone dans sa poche. Retirant finalement son pied de la blessure qu’elle venait d’infliger à ce type. « Passe une bonne soirée avec tes céréales et tes jeux-vidéo. » Et qu’il fasse rapidement ses valises aussi, parce qu’en plus de savoir où il habitait, elle avait cru comprendre qu’il hébergeait les gens en danger, les transmutants sans aucun doute, une information qui était bonne à savoir. Rapidement, elle quitta l’appartement, l’abandonnant à son sort. Au moins lui, peut-être qu’il la prendrait au sérieux si leurs routes devaient se recroiser un jour.

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