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 (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 23:44


ALL I WANT IS TO FEEL MY HEART BEATING
i will stay with you tonight
hold you close 'til the morning light
in the morning watch a new day rise
we'll do whatever just to stay alive
☆☆☆


Isolde. Et Clara. Et c’était tout, ou presque ; les seuls songes qu’il daignait égarer dans une direction ou une autre, et faisaient palpiter son cœur contre son poitrail : le DeMaggio s’essayait bien souvent de n’pas avoir l’esprit trop pris par des préoccupations qui pourraient s’avérer handicapantes. Alors qu’il devait survivre majoritairement en ravalant ses sentiments et ses faiblesses, le chasseur s’essayait à n’pas laisser son être s’égarer trop loin, en de mauvaises circonstances. Si bien qu’y’avait bien que maintenant, qu’il se laissait à réaliser au combien il avait pensé à elles deux pendant ces dernières semaines : ç’avait été quotidien, bien évidemment, une peine lancinante qui s’était rappelée à lui quelques minutes après son réveil, les matins. Comme tous les jours, y’avait toujours eu ces premières secondes de paix, où son cerveau était pris entre le sommeil et la douceur d’un nouveau jour qui commençait : l’imprudence, l’impétuosité pendant laquelle il en oubliait presque toute sa vie. Son passé de chasseur, sa sœur- morte. Et où il se trouvait. Dormir n’était jamais facile pour le brun, alors quand il parvenait à trouver un sommeil à peu près paisible, c’était comme si un abysse aspirait toute sa tête, dans un coma apaisant duquel il avait bien du mal à s’extirper une fois l’aube levée. C’était presque devenu un automatisme, avec le temps, la façon dont Cesare ouvrait ses yeux sombres sur un jour nouveau, soupirant, soufflant, ses deux paumes s’écrasant contre ses paupières alors que bon gré mal gré, toutes les informations qui tambourinaient habituellement dans sa tête, s’réveillaient et grondaient à nouveau. Les trêves étaient rares- elles avaient toujours été trop rares : maintenant, le menton perché sur l’épaule de la Saddler, l’odeur enivrante d’Isolde caressant ses narines, la sensation délicieuse d’avoir sustenté ses désirs, Cesare avait presque l’impression de toucher le paradis. Et qu’il pourrait donc s’endormir, comme ça, totalement content, totalement heureux de pouvoir oublier le reste du monde entre ces quatre murs avec la mutante. Mais c’n’était qu’un état passager, ils le savaient bien tous les deux : comme cette nuit-là où ils s’étaient séparés, ils s’étaient dits tous les deux épuisés également, et pourtant, ils n’avaient eu aucun mal à chasser la fatigue, à chaque tournant, dès qu’ils en avaient eu l’occasion ou le caprice. Et il fallait bien croire que leurs retrouvailles seraient aussi bien célébrées que leur dernière nuit ensemble avant un long moment.

Et la présence de leur fille, au moins, ajouterait une douceur à la passion, une attache sur terre alors même que la nuit dernière qu’ils avaient passée ensemble, c’était à croire que les amants auraient été prêts à sacrifier l’monde entier rien que pour glaner quelques minutes ou quelques heures de plus. Ils les avaient, maintenant, leurs minutes, leurs heures, voire leurs journées de plus : Cesare en tout cas, il n’était pas prêt de se lasser de la façon dont les choses tournaient. Rien qu’avec Clara, il n’aurait aucunement senti l’ennui le prendre – alors avec elles deux, c’était comme s’il marchait en plein milieu du paradis : il n’avait pas besoin de plus, et n’avait pas envie de chercher plus. Il était bien, là, tout simplement – apaisé comme il ne l’avait plus été depuis trop longtemps. Alors tout naturellement, ses mains avaient glissé jusqu’aux hanches d’Isolde ; il les caressait tendrement, suavement, presque innocent sous la pulpe de ses doigts, parce que d’toute manière, c’n’était pas comme s’ils pouvaient combattre la biologie qui exigeait d’irrémédiables poignées de minutes de pause entre chaque partie de jambes en l’air. Et c’n’était pas non plus comme s’ils allaient simplement poser Clara dans un coin, espérant que peut-être elle se rendormirait, pendant qu’ils s’occuperaient eux-mêmes : non, pour l’heure, le DeMaggio n’avait pas envie d’enlever le moindre élément à la scène qui se jouait là. Clara, Isolde, lui, c’était tout ce dont il avait besoin ; et même s’il dardait méchamment leurs patiences avec ses mains, fallait bien qu’ils apprennent à résister un peu avant de se sauter dessus comme des idiots qui n’comptaient plus leurs efforts ou les minutes qui passaient. Mais peut-être que Clara, elle, elle avait le don de lire dans les pensées, ou de saisir dans l’air des sursauts d’envie qu’ils ne pouvaient retenir : parce que ouais, elle les regardait plutôt bizarrement, une réflexion qu’il se fit presque en même temps que la blonde qui en ouvrant la bouche, concrétisa en des mots fermes ce qu’il pensait tout bas. Il en ricana, Cesare, avant de hausser les épaules : « Peut-être qu’elle s’demande pourquoi on la regarde comme ça, aussi. » parce que fallait admettre, quand même, que eux aussi, ils devaient avoir de sacrées expressions placardées sur le visage, dans l’adoration du moment présent. « Quoique, j’crois que même à trois mois, la vision des bébés est pas encore très nette à partir d’une certaine distance. » alors si Clara devait les reconnaître, ce serait à leurs voix et en réagissant à celles-ci plutôt qu’aux regards : c’était plus tard, que se mettaient en place les premiers vrais jeux d’œillades avec les bébés. Du moins, encore une fois, d’après quelque chose comme wikipédia et ses souvenirs. En se décrochant enfin du dos de la mutante, Cesare recula, jusqu’au bord du lit, pour venir s’asseoir sur celui-ci, se laissant tomber dos contre le matelas en penchant légèrement la tête pour toujours les observer. « Je pense que peu importe l’angle de vu, cette vision restera ma préférée. » ou enfin, elle resterait sa vision préférée dont il pouvait parler librement – y’en avaient d’autres, qu’Isolde et lui seuls pouvaient connaître et pleinement apprécier, qu’il aimait aussi beaucoup. Mais d’un point de vue niais, reposant, mielleux, c’était ici et maintenant- Isolde, avec leur fille dans les bras, et les minutes qui passaient sans qu’il n’ne ait quoique ce soit à faire.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 21:04

This light will guide you home
— cesare demaggio & isolde saddler —
Underneath the echoes, Buried in the shadows There you were. Drawn into your mystery I was just beginning To see your ghost But you must know. I'll be here waiting, Hoping, praying that This light will guide you home. When you're feeling lost I'll leave my love Hidden in the sun For when the darkness comes. — when the darkness comes.

Clara, elle n’avait peut-être pas un bébé particulièrement désiré, bien au contraire, y avait vraiment eu toute une étape de sa grossesse pendant laquelle Isolde avait voulu se débarrasser de ce bébé qui grandissait au fond de ses entrailles. Isolde et Cesare, ils n’avaient clairement jamais cherché à avoir un enfant, ils n’avaient pas sauté de joie en voyant le test de grossesse positif ; il n’avait même pas été là, Cesare, ça n’avait été qu’elle et un test qui avait fini en miettes dès que le résultat s’était affiché. Clara, c’était plutôt une erreur, parce qu’ils n’avaient pas été assez prudents, qu’ils ne réfléchissaient pas à grand-chose, déjà à l’époque, quand ils se retrouvaient dans la même pièce. Mais maintenant, après des mois à avoir détesté ce bébé, d’autres à l’avoir accepté tout en doutant de ses capacités à s’en occuper, elle se demandait presque pourquoi elle n’en avait jamais voulu de bébé Clara, c’était la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis longtemps. Elle l’aimait Clara et elle ne regrettait absolument pas d’avoir pris la décision de la garder, ce qu’elle regrettait, c’était plutôt toutes les pensées négatives qu’elle avait pu avoir à l’encontre de ce bébé. Elle l’avait peut-être détestée à une époque, mais maintenant, elle l’aimait vraiment de tout son cœur. Elle l’aimait parce qu’elle était sa fille et que c’était venu plus naturellement qu’elle l’aurait pensé ce lien. Elle l’aimait parce qu’elle était parfaite, quand bien même y avait des fois où elle était chiante. Et, elle l’aimait aussi, parce qu’elle avait l’impression que c’était grâce à elle si elle avait pu retrouver Cesare. Elle ne savait pas comment ça se serait terminé, ce soir-là dans cette chambre de motel, si jamais elle n’avait pas été prise de contractions. Ça avait quelque chose de beau dans le fond, que ce soit leur fille qui ait fini par les réunir, parce qu’à eux deux, ils avaient été trop têtus pour baisser les armes.

Elle les aimait vraiment, Clara et Cesare. Les avoir tous les deux dans la même pièce après ces semaines qu’elles avaient dû passer loin de Cesare, ça ressemblait presque à un rêve. Elles en avaient passé du temps toutes les deux dans cette même chambre et Isolde avait bien vite cessé de compter combien de fois elle avait pu espérer que Cesare soit là avec elle. Elle l’avait vraiment voulu, alors maintenant qu’il était vraiment là dans cette pièce, juste derrière elle, elle avait vraiment l’impression que c’était un de ses rêves qui devenait réalité. Elle aimait vraiment les moments où elle se retrouvait toute seule avec Cesare, ces moments comme celui qu’ils avaient partagé quelques minutes plus tôt dans son bureau ; mais, ceux avec Clara étaient peut-être mieux encore. Tellement rares et pourtant tellement agréables. Elle aurait pu rester comme ça avec eux deux toute la nuit sans doute, si ça n’avait pas été une nécessité de laisser Clara se rendormir tranquillement au bout d’un moment. La réponse de Cesare la fit sourire, elle aurait dû avoir l’habitude pourtant, Clara, qu’on la regarde comme ils le faisaient en cet instant, c’était comme ça qu’elle la fixait quasiment tout le temps et elle n’était pas la seule à le faire, dans son entourage, tout le monde la regardait comme ça. C’était l’effet bébé sans doute. « Elle devrait savoir qu’on la regarde comme ça parce que c’est le plus beau bébé du monde. » Ça, c’était une chose dont elle était certaine, le genre de truc que pensaient sans doute tous les parents du monde – à part ceux de Cesare. Elle rigola légèrement suite aux explications de Cesare. Mieux valait éviter de lui demander d’où il tenait ça, probablement wikipédia ou quelque chose dans ça. Un sourire encore sur les lèvres, elle le regarda rejoindre le lit. Elle se laissa elle, tomber dans un fauteuil à bascule, dont les mouvements avaient tendance à bercer Clara pour qu’elle s’endorme assez rapidement. « Et moi qui pensait que ta vision préférée, c’était moi nue. Je suis déçue. » Elle plaisantait, bien évidemment. Elle aussi, ce qu’elle préférait c’était le voir avec Clara dans les bras. C’était peut-être plus tendre, plus mielleux de dire préférer ça au corps de l’autre, mais au moins, ça prouvait bien que leur relation n’était pas basée que sur les moments qu’ils partageaient rien que tous le deux.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeLun 23 Mai 2016 - 3:39


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Curieusement, malgré les années et le jeune âge qu’il avait eu à l’époque, Cesare avait toujours porté en lui le souvenir de la première fois qu’il avait pris sa sœur dans ses bras. Un tout petit bébé, avec lequel il n’avait jamais eu particulièrement d’affinité, tant il avait tôt fait d’absorber toute l’attention de sa mère, et de tendre l’atmosphère de la maisonnée rien que par sa présence. Il se souvenait de l’impression d’un poids lourd dans ses bras, lui vouant toute sa confiance en de grands yeux bleus ouverts sur le monde- rencontrer Aria pour la première fois, ç’avait été comme si le monde avait subitement pris une toute autre tournure ; l’aspect le plus beau qui soit, comme si l’univers s’mettait à graviter autour de cette seule petite fille. Il avait cru que c’était comme ça qu’il avait vu sa sœur, qu’il l’avait aimée, qu’il avait voué sa vie à elle ; et pourtant, en prenant Clara dans ses bras pour la première fois, le chasseur avait su que l’amour qu’il avait ressenti pour Aria, n’avait été qu’une infime poussière dans l’océan qui déferlait en lui. C’n’était pas qu’il aimait moins sa sœur- c’était différent ; différent dans le bon sens du terme : Clara, c’était comme s’il respirait un air qu’elle était la seule à lui offrir, c’était comme si l’univers entier était prêt à mourir de lui-même si elle devait ne pas exister. Il y voyait des traces d’Isolde, quand bien même de ses cheveux noirs, ses yeux qui s’assombrissaient et sa peau un peu plus mâte que celle de la mutante, elle avait tout pour ressembler à des gens de sa famille à lui ; aux yeux du DeMaggio, Clara était le portrait craché de sa mère, et il lui vouait cet amour incommensurable qu’il n’avait cru éternellement réservé qu’à la Saddler. C’était compliqué, de réaliser au combien il pouvait y avoir de nombreuses couches dans l’amour, de nombreux aspects dans le fait de sentir son cœur se tordre, dans un genre de douleur salvatrice, qui s’avérait en fin de compte être une sensation libératrice plus que tortionnaire. Y’avait aucun mot, possible et imaginable, pour permettre au jeune homme de savoir qu’il ferait justice aux sentiments qui déferlaient en lui, dans ses veines et dans ses chairs, quand il regardait Clara. Ou quand il regardait Isolde. Ou quand il avait eu pour habitude de regarder Aria. Elles étaient ces amours qui faisaient tout aussi aisément mal que l’inverse ; elles étaient ces amours qui donnaient l’impression de n’pas avoir de sens quand on était loin d’elles, mais retrouvaient toutes leur importance quand on les retrouvait. Orgueilleusement, souvent, le DeMaggio s’était demandé pourquoi il continuait d’aimer Isolde- pourquoi il s’accrochait alors même qu’il ne lisait que du dédain, une distance douloureuse et de l’incompréhension dans les prunelles claires de la mutante. Mais à chaque fois quand il la voyait à nouveau, son arrogance était piétinée par ce qui était une évidence inexplicable. Il l’aimait parce qu’il l’aimait – et c’était probablement parce que ça n’pouvait être expliqué autrement, que les gens s’mettaient à croire en Cupidon ou aux âmes sœurs. Parce qu’y’avait vraiment aucune autre façon d’expliquer comment l’amour pouvait prendre le pas sur la vie, comme ça, tout simplement parce que c’était un sentiment qui existait, et le sentiment le plus salvateur et destructeur qui soit.

Y paraissait que c’était aussi parce qu’ils l’aimaient, que ses parents lui avaient fait endurer tant de choses dans le passé ; comme quoi, tout inexpérimenté qu’il était dans l’amour, les histoires romantiques ou la paternité, Cesare pouvait déjà prétendre en avoir subi, un rayon, sur l’amour. Il en avait été victime plus souvent que le véritable maître : mais au moins, avec Isolde et avec Clara, il se laissait volontiers noyé dans ces choses qu’il n’pouvait pas maîtriser. Qu’il n’voulait pas maîtriser. Alors les regards qu’ils s’échangeaient sans se les échanger, eux deux et Clara, ils faisaient partie de ces évidences qui étaient inexplicables – les bébés retenaient les voix de leurs parents, presque par instinct, avant même leur naissance, quand ils entendaient celles-ci à travers le ventre où ils grandissaient. Il y avait ce lien, indestructible et incommensurable qui se créait entre une mère et son enfant – quelque chose qui semblait écrit dans la nature, tant c’était sacré. Dans tout ça, c’était bien difficile de dire alors, pourquoi ce minuscule bébé les dévisageait comme s’il sondait leurs âmes. Peut-être que Clara savait, dans un coin de sa tête de minuscule enfant, qu’ils n’seraient pas là sans elle, et que ce moment aussi délectable qui soit, ils le devaient à sa simple existence à elle. Majoritairement. « Ouais, c’est le plus beau bébé du monde. » avait-il niaisement répondu aux paroles d’Isolde, un sourire accroché au coin des lèvres – ce trajet de pensées le ramenait toujours à sa famille, les siens, les DeMaggio. Ceux qu’ils avaient été du moins, à une époque où le noyau de leur famille avait encore fait sens : sa mère, Aria, il avait perdu chacune des personnes de sa vie qui pouvaient faire à peu près sens et qui portaient le nom DeMaggio. Son père, sa cousine, c’était une autre histoire – c’n’était pas chez eux qu’il trouverait le sentiment délicat d’appartenir ; ils se faisaient une joie de le lui rappeler, encore et encore, dès qu’ils en avaient l’occasion. Et le fils paria encaissait, parce qu’il n’avait rien de mieux à faire : parce que d’toute manière, maintenant, sa famille, c’était elles deux. Isolde et Clara, dans la pénombre paisible d’une chambre coupée du monde, baignée dans l’aura ramenée par les lumières à l’extérieur. Il eut un ricanement, aux paroles d’Isolde, arquant un sourcil automatiquement provocateur : « Bah-… disons qu’y’a des visions qui arrive ex aequo avec celle-là. Mais j’peux pas vraiment en parler devant les enfants. » est-ce qu’ils deviendraient ce genre de parents, qui se bécoteraient et se dragueraient devant leur fille qui lâcherait un beurk explicite ? Heureusement, pour l’heure elle n’était pas en âge de comprendre ce qu’ils disaient – c’n’était pas pour autant qu’il se sentait l’envie d’allumer une Isolde qui avait leur fille dans les bras ; tout viendrait en temps et en heure, probablement, il fallait que Clara se rendorme avant, de toute manière. « Est-c’que je t’ai déjà dit à quel point tu m’as manqué ? » qu’il lâcha finalement, dans un soupir, alors qu’il les regardait toutes les deux depuis de longues secondes, muet, appréciateur, observateur, comme s’il gravait dans sa mémoire cet instant, elles deux. Il s’imaginait subitement leur routine ici, Isolde qui s’asseyait tous les soirs dans cette chaise pour endormir Clara. Il était enfin là, mais il n’savait pas vraiment pour combien de temps.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeLun 23 Mai 2016 - 14:45

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Elles en avaient passé du temps dans cette pièce Clara et Isolde pendant ces dernières semaines, alors qu’elles avaient passé un temps fou enfermées dans ce QG pour leur propre sécurité. Le temps lui avait paru très long à Isolde, tous les soirs, quand Clara s’était endormie et qu’elle, allongée dans le lit, elle se contentait de fixer le plafond, perdue dans ses pensées, ses réflexions quant à la campagne électorale qu’elle menait ou dans les pensées à la fois plus simples mais plus douloureuse portant sur un Cesare qui lui manquait beaucoup trop. Les nuits passées dans cette chambre, elles avaient été dure et résister à l’envie de retourner dans son appartement, ça avait parfois été très compliqué. Mais elle avait tenu bon, parce qu’elle l’avait promis à Cesare et qu’elle était au moins rassurée dans ce QG que personne ne pourrait venir s’en prendre à elle ou à Clara. Maintenant que c’était fini, qu’elle avait pu retrouver son appartement et Cesare, ça allait déjà mieux, le quotidien semblait moins difficile à affronter. Elle était contente qu’il soit là ce soir, dans cette chambre qu’elle avait commencé à détester au fil des jours qui passaient. Maintenant, elle ne pouvait plus maudire cette pièce, alors que Cesare était dedans. Toutes ces semaines, elles étaient été beaucoup plus simple si elle avait pu permettre à Cesare de rentrer dans ce QG pour qu’il puisse venir la rejoindre, de temps en temps, dès qu’il en aurait l’envie, comme il aurait pu le faire si elle avait pu rester chez elle, alors qu’elle lui avait confié la clé de l’appartement. Dès qu’elle aurait emménagé dans sa nouvelle maison, elle lui donnerait de nouveau la clé, pour qu’il puisse vraiment la rejoindre dès qu’il en aurait envie. Ils s’étaient dit qu’ils se verraient plus souvent à présent, alors, ce serait possible, dans cette maison, à l’écart du reste de la ville. Elle l’avait bien choisie, malgré les quelques kilomètres à faire pour rejoindre la ville, alors même qu’elle n’avait pas de voiture, elle s’en sortirait de toute façon.

Ce serait plus simple de survivre aux kilomètres et au frais de taxis qu’elle devrait débourser tous les jours, que de survivre au fait d’être enfermée dans un QG sans pouvoir retrouver Cesare. Et puis, s’il voulait bien lui servir de chauffeur de temps en temps, ça ne pouvait être qu’un point positif de plus au fait d’avoir choisi cette maison, située un peu au milieu de nulle part. C’était un investissement qu’elle ne regrettait vraiment pas. Ça les arrangeait tous les trois dans le fond cette maison. Même Clara elle en tirerait profit, en grandissant sans doute qu’elle serait bien contente de pouvoir aller jouer dans la cour plutôt que d’être toujours coincée dans un appartement. Pour l’instant, elle s’en fichait complètement, elle était toute petite, trop jeune pour avoir ce genre de préoccupations. Elle avait encore tout un monde à découvrir avec ses grands yeux qui, d’après Cesare, ne lui permettait pas encore de bien voir. Peut-être bien qu’elle ne faisait que fixer en direction des voix qu’elle entendait, concentrée là-dessus, plus que sur le reste. En tout cas, Isolde, elle savait très bien pourquoi elle la regardait comme ça, c’était parce qu’elle était belle, adorable, attendrissante. Parfaite. C’était sa fille, son bébé, le fruit de ses entrailles, alors c’était difficile de penser autrement. Elle ne put s’empêcher de sourire encore plus alors que Cesare confirmait qu’elle était le plus beau bébé du monde. Assise dans son fauteuil, elle fixait toujours la petite fille avec attendrissement, la serrant contre elle et la berçant lentement pour l’aider à se rendormir. Habituellement, elle l’aurait fixée comme ça jusqu’à ce qu’elle ferme les yeux et qu’elle s’endorme, peut-être qu’elle lui aurait raconté une histoire au passage ou chanté une chanson. Mais là elle releva le regard vers Cesare, un sourire amusé sur les lèvres. « Faudra qu’on en reparle quand elle dormira alors. » Clara ne comprenait pas grand-chose à ce qui pouvait se dire autour d’elle, ça ne voulait pas dire pour autant qu’ils devaient se foutre de sa présence. Ils avaient du mal à se résister, mais pour Clara, ils pouvaient bien faire quelques efforts. « Ouais, tu l’as déjà dit. » Et la façon dont il avait fait passé le message avait été plutôt claire et efficace, elle n’avait aucun moyen d’en douter. « Tu nous as manqué aussi. » Elle mettait Clara dans le lot, parce qu’il était son père quand même et qu’elle ne s’en rendait peut-être pas encore compte de grand-chose, mais dans la tête d’Isolde, elle était forcément plus heureuse quand Cesare était dans le coin, comme c’était le cas pour elle.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeVen 27 Mai 2016 - 0:04


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Dans tous les songes qu’il avait pu se construire en pensant à l’avenir, Cesare ne s’était jamais imaginé si détendu, paisible, allongé sur un lit, en train d’adorer de ses yeux sombres, la vision de la femme qu’il aimait avec leur fille dans les bras. Même en apprenant la grossesse d’Isolde, d’ailleurs, Cesare ne s’était jamais projeté comme part de leur vie. Rien d’autre en tout cas, que comme le géniteur, le spectre que son enfant ne connaîtrait jamais et dont la Saddler n’aurait pas l’intention de parler – ou de dresser un portrait très flatteur. Et si elle n’avait pas accouché au moment précis où ça s’était passé, qu’est-ce qu’il se serait passé ? Où seraient-ils aujourd’hui, dans la vie de l’autre ? Le DeMaggio se posait bien souvent cette question, et ce soir, là, lorsqu’elle lui vint, elle lui enserra le cœur avec force. Est-ce qu’ils auraient continué à se disputer comme des brutes ? Probablement. Et auraient-ils atteint leur point de rupture, le moment crucial où tout retour en arrière aurait été impossible ? Aujourd’hui, sereins et amoureux, ils étaient prêts à jurer que ça n’aurait jamais fini comme ça. Etait-ce la vérité pour autant ? Et que se serait-il passé, si Isolde avait accouché un autre jour, avec quelqu’un d’autre que lui pour veiller sur elle ? Egoïstement, Cesare ne pouvait s’empêcher de bénir les événements – avec du recul, malgré la panique et les heures d’indécision, les choses avaient tourné idéalement. Ou au moins, en leur faveur. Parce que… est-ce qu’il aurait su que sa fille était née, qu’elles allaient bien toutes les deux, s’il n’avait pas été là sur le moment ? Est-ce qu’il aurait donné l’impression d’en avoir quelque chose à faire ? Trop content de n’pas avoir à parler de ça avec la Saddler, Cesare avait décidé d’enterrer ce pan de sa vie, juste après la mort d’Aria et alors que la mutante se tenait loin de lui, et qu’il poursuivait sans relâche une vengeance qui ne venait jamais. La frustration, la hargne, la colère – de tout ça, Isolde n’avait vu qu’un masque d’hostilité qui avait fondu comme neige au soleil dès qu’elle s’était retrouvée en détresse. Mais c’était ce Cesare qui était allé s’attaquer à Moira Kovalainen ; ce Cesare qui avait cru que ce serait la vengeance idéale, que d’infliger à Artur Kovalainen la même peine qu’il endurait au quotidien. Ce Cesare – ou du moins, quelques dernières traces de lui – qui avait préféré rester sous le couvert de sa famille, usant de son patronyme pour atteindre Kingsley Moren, plutôt que de renoncer à tout pour pouvoir la protéger, face à l’hostilité qui se profilait à l’horizon. Et s’il avait continué de plonger dans le néant, jusqu’où serait-il allé ? Et si cette dispute entre eux deux, s’était poursuivie avec hostilité, jusqu’à quel point serait-il allé, avant d’exploser ? Alors ouais, au fond, la peur, la panique, les larmes, ç’avait été mieux que l’apocalypse de l’âme qui aurait pu les détruire totalement ce soir-là.

Et finalement de ce soir-là, Cesare n’pouvait certainement plus dire que quoique ce soit de mal en était ressorti : y’avait Clara qui était née, et même seul dans le couloir glacé de l’hôpital où il avait attendu presque toute la nuit, le chasseur avait senti quelque chose se faire en lui. La magie de Clara, elle avait opérée avant même qu’il ne la connaisse, avant même qu’elle ne vienne au monde : la fois où Isolde lui avait hurlé qu’elle était enceinte aussi, la dispute s’était subitement fanée au profit d’un moment de vérité. A cette époque-là, il n’avait pourtant pas su si la Saddler passerait toute sa vie à le haïr pour ça, si elle embarquerait son bébé sous le bras pour quitter cette ville. Ou s’ils seraient un jour aptes à être dans une même pièce sans se détruire l’un l’autre ; ça semblait être vieux de milliers d’années, tout ça, tant de péripéties, tant de difficultés, tant de bas- c’était difficile pour Cesare, même ici, même maintenant, d’imaginer que ces événements s’étaient précipités en une année à peine. Clara était pourtant toujours un petit bébé à peine né, elle avait encore passé plus de temps à grandir dans le ventre de sa mère, insensible au reste du monde, que de jours sur cette terre. Et pour tout ça, les récents événements, le hasard qui avait si bien fait les choses, Clara, il n’pouvait qu’admirer la vue qu’il avait sous les yeux, le silence, et la lenteur avec laquelle les minutes passaient. C’était comme quand il se perdait dans la passion avec Isolde- ici et maintenant, le monde pourrait s’effondrer qu’il n’avait pas envie de bouger de sa place. Il n’avait même pas envie de précipiter les événements, même si ça pouvait signifier retrouver la jeune femme, pouvoir l’embrasser à nouveau et laisser ses mains suavement glisser sur son corps en lui murmurant à l’oreille toutes les visions qu’il aimait tout autant que celle qu’il avait sous le nez là maintenant. Heureusement pour lui, c’n’était que maintenant, qu’il se rendait compte d’à quel point leur absence l’avait rendu nostalgique, seul, mélancolique – maintenant c’n’était pas un sentiment désagréable, plutôt l’inverse d’ailleurs. « Ah ouais, je t’ai manqué ? » qu’il signifia dans un sourire enjôleur, arquant un sourcil comme s’il avait un regain d’intérêt – dans un mouvement, un roula pour se retrouver sur le ventre, et regarder Isolde avec plus d’attention. « Et qu’est-ce qu’y t’a manqué, surtout ? » et même s’il avait ce rictus qui en disait long au coin des lèvres, ç’allait au-delà de la provocation érotique ; il se demandait bien ce qui avait pu lui manquer- s’ils s’accordaient sur bien des choses, s’ils avaient tous les deux envie des mêmes choses… ou même, ce qu’ils allaient bien pouvoir rattraper comme occasions perdues, pendant les prochaines heures qu’ils avaient.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeVen 27 Mai 2016 - 12:15

This light will guide you home
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Isolde n’avait jamais vraiment envisagé de devenir mère un jour. Elle avait plutôt été du genre à trouver les enfants insupportables et à sentir ses nerfs à vifs dès qu’elle se retrouvait à proximité d’un bébé en train de pleurer, hurler tellement fort qu’il en aurait abimé les tympans de quelqu’un se trouvant trop proche de lui. Les bébés, elle les avait toujours pensés mieux loin, très loin d’elle. Elle était loin d’être de celles qui pensaient que l’accomplissement dans la vie d’une femme c’était de devenir mère. Elle, elle avait eu des ambitions dans lesquelles avoir un enfant n’entrait pas en jeu. C’était l’une des nombreuses raisons pour lesquelles quand elle avait appris qu’elle était enceinte, elle avait eu l’impression que le monde entier était en train de s’effondrer tout autour elle. Elle ne voulait pas et ne pouvait pas avoir un bébé. Elle avait été la dernière personne au monde à qui il fallait confier un enfant. Combien de fois elle avait pu se dire que ce bébé il serait forcément mieux avec quelqu’un d’autre qu’avec elle ? Avec une vraie famille, une mère et un père qui voudraient vraiment d’un enfant, plutôt qu’elle toute seule et l’ombre d’un père qui planerait toujours sur sa vie sans jamais être présent dedans. Parce que ça avait été comme ça que les choses s’étaient présentées pendant sa grossesse. Elle avant vraiment cru qu’elle ne serait jamais prête à assumer ça et pourtant, maintenant que Clara était née, elle ne regrettait pas d’avoir choisi de la garder, elle n’arrivait même plus à se dire qu’il aurait mieux valu pour elle qu’elle se fasse adopter par un couple normal, loin de cette ville de fous. Non, à présent, elle savait que la place de sa fille c’était à ses côtés et qu’elle n’était pas prête de voir les choses autrement, même si, elle avait toujours des craintes au quotidien, pas certaine de pouvoir être à la hauteur du rôle de mère.

Fallait dire qu’elle n’y connaissait pas grand-chose en maternité, elle avait beau avoir lu des tonnes de bouquins divers et variés quand elle avait été enceinte, ça n’aidait pas franchement. Elle n’avait pas de modèle sur qui se baser, parce que sa mère à elle, elle ne l’avait jamais connue. Elle avait beau toujours dire qu’elle pouvait très bien gérer toute seule, avec Clara elle était quand même prête à admettre que si elle n’avait pas eu l’aide d’Aldrich et de Léda, elle serait encore dans une belle galère. Ça allait mieux aujourd’hui, ça commençait même à devenir naturel de s’occuper de Clara, alors même qu’avant c’était limite si elle n’avait pas eu un bouquin dans les mains pour lui expliquer quoi faire à chaque fois qu’elle avait Clara dans les bras. Maintenant elle était beaucoup plus posée, ce soir encore plus alors que son regard naviguait entre Clara qui se laissait tranquillement bercée et Cesare, sur le lit, à quelques pas de là. C’était le genre de situation absolument parfaite qui avait bien souvent hanté ces pensées ces dernières semaines, quand elles n’avaient été que toutes les deux, isolées mais protégées dans ce QG. Il lui avait manqué, c’était un fait qu’elle ne pouvait pas nier. Elle avait souvent eu l’impression que si elle ne le voyait pas rapidement elle allait devenir complètement folle. Elle avait eu envie d’en pleurer parfois, tellement cette distance était aussi insupportable qu’injuste. Elle avait relevé les yeux vers lui à sa question, un sourire sur les lèvres. Elle les rebaissa vers Clara le temps de réfléchir à ce qui lui avait le plus manqué. Tout, ça aurait été la réponse évidence à la question, mais c’était un peu simple comme réponse. Si Clara n’avait pas été dans ses bras, elle aurait facilement pu partir en détails salaces, pas en réalité, ce n’était pas ça qui lui avait le plus manqué, quand bien même la dernière nuit qu’ils avaient passé ensemble aurait pu lui donner envie de recommencer ça le plus souvent possible. Elle laissa échapper un léger soupire avant de relever les yeux vers lui en haussant légèrement les épaules. « Ta présence, pouvait bien y avoir cinquante personnes dans la pièce que j’avais l’impression d’être toute seule. Je voulais juste être avec toi, avec les autres c’est pas pareil. » Elle avait voulu lui parler, chercher le réconfort auprès de lui dans les moments difficile ou simplement être dans la même pièce que lui et personne n’avait pu combler ce manque dans son cœur, parce qu’avait que lui qu’elle aimait comme ça. Elle aimait ses amis, elle aimait passer du temps avec eux, mais elle préférait être avec lui, parler avec lui. « La façon dont tu me regardes, ça m’a manqué aussi. J’ai l’impression d’être la personne la plus merveilleuse au monde quand tu me regardes … J’aurais bien eu besoin de ça des fois … » Souvent même, parce qu’à première vue, elle n’avait aucun problème de confiance en elle et elle ne pensait même pas en avoir, mais se sentir aimée comme c’était le cas dans les yeux de Cesare, ça faisait toujours un bien fou et le regarder lui de cette même façon, ça lui avait manqué aussi, parce qu’y avait personne qu’elle voulait regarder comme ça, à ses yeux il était définitivement la personne la plus merveilleuse au monde, en compétition avec Clara sans doute.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMar 31 Mai 2016 - 1:14


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Isolde. Clara. Isolde et Clara. Elles lui avaient manqué à tour de rôle, occupant son esprit jusqu’à la noyade ; ç’avait été pire encore, lorsque les éléments semblaient s’être ligués contre lui, et qu’elles lui manquaient toutes les deux alors. Avec une force incommensurable, presque comme Aria lui manquait, alors même qu’il savait pertinemment que sa sœur était morte, qu’il ne la reverrait jamais, et qu’au moins la situation avec elles deux était différente. Et pourtant, le fait de ne pas savoir où aller, de ne pas savoir quoi faire pour les voir, avait été si frustrant que parfois, le DeMaggio avait été prêt à jurer qu’il les avait définitivement perdues toutes les deux, et que vu la façon dont la situation tournait, plus jamais il ne les reverrait. Un désespoir que Cesare avait toujours dû garder pour lui-même, soigneusement verrouillé dans sa tête, lové dans son poitrail comme une peine lancinante qu’il n’pouvait pas mettre en mots. Son père, sa cousine- même sa mère, aussi neutre avait-elle semblé pendant tout ce temps, personne dans son entourage direct n’aurait été à même d’écouter ces plaintes sans avoir envie de l’assassiner sur place, le traitant comme un traitre, comme celui qui déshonorait toute leur famille. Il s’en fichait bien de déshonorer sa famille- encore plus maintenant ; y’avait un brin du DeMaggio qui lui disait que c’était parfaitement ingrat, que de si volontiers tourner le dos à sa famille maintenant qu’il avait obtenu sa vengeance. Mais pourquoi devrait-il se retenir ? Pourquoi devrait-il se torturer l’esprit pour des gens comme ça ? Que ce soit avec son géniteur ou avec Rayen, tout ce qui avait été bon autrefois dans leurs relations s’était envolé, remplacé par une rancœur qui grondait insidieusement dans l’air, et tendait chaque souffle qu’ils avaient pu avaler. L’ambiance de ces dernières semaines, avait été aussi lourde que du plomb, et le jeune homme n’avait jamais eu la volonté de faire quoique ce soit pour que ça change : que ce soit clair pour tout le monde, sa simple présence dans la maison des DeMaggio, n’avait toujours été que le résultat d’un accord tacite, de dépendance commune, passée entre Rafael et lui. Rien de plus, certainement pas un réel désir d’embrasser à nouveau sa destinée de chasseur, le patronyme qu’il portait, ou les nobles desseins que son père avait toujours eus pour lui. Des privilèges qu’il avait perdus de par sa nature de dégénéré, de toute manière- alors à quoi bon espérer quoique ce soit ? Tristement pragmatique, Cesare avait parfaitement su à quoi s’attendre dès le moment où il était entré dans la maison de ses parents, pour croiser le regard noir et haineux de son géniteur. Et depuis, rien n’l’avait surpris.

Les retrouver toutes les deux alors, en de telles circonstances, sereinement et calmement, c’était plus que ce qu’il n’avait daigné observer. Et maintenant il se retrouvait pris dans un dilemme bien inhabituel, bien particulier – c’genre de dilemmes qu’il n’aurait jamais cru avoir si lourdement pesant sur sa conscience. Il avait envie de prendre Clara dans ses bras, de la serrer tendrement contre lui, d’trouver un moyen de combler tout le temps qui était passé si vite, et avait vu la petite grandir autant. Mais il avait aussi envie de graver cette image dans sa tête pour le suivre pour les jours à venir ; Isolde, avec leur fille dans ses bras, toutes les deux si paisibles d’être avec lui, que c’en rendait son cœur incroyablement léger après tant de difficultés. Et pourtant, il n’avait pas connu de moment particulièrement affreux pendant ces semaines – au contraire, ç’avait été un quotidien assommant à souhait, et tous les jours s’étaient ressemblés. C’était bien ça qui avait permis si souvent à ce que ses pensées ne s’égarent vers d’autres destinations, bien loin des quatre – gigantesques – murs de la demeure familiale. Le plus dur, ç’avait quand même été les trajets en voiture, avec son père ou avec n’importe quelle personne apte à le connaître un tant soit peu : à chaque fois, le brun avait dû se faire bataille pour se concentrer sur quelque chose de réel, concret, bien palpable pour ne pas laisser quelque attitude ou quelque frisson sur son faciès le trahir plus que de mesure. Et pourtant, l’évidence avait coulé dans ses veines un peu plus à chaque journée : tout en lui avait aspiré à être là, avec Isolde, avec leur fille, plutôt que n’importe où, à traquer n’importe qui. Même Kingsley Moren. Même Artur Kovalainen. Même de parfaits inconnus qui n’avaient rien demandé. Isolde, Clara, elles étaient la salvation vers laquelle il s’était engagé, et de laquelle il n’pouvait plus se défaire désormais. Il ne voulait plus s’en défaire. Ça semblait presque orgueilleux et égocentrique, de demander à la mutante ce qui avait bien pu lui manquer chez lui, mais les réponses de la blonde le firent sourire- d’abord ironiquement. Puis de manière nostalgique, alors qu’il se rendait compte que ce qui lui avait manqué à elle, lui avait manqué à lui aussi. Et ç’avait en partie été à cause de ses choix à lui. Des choix qui avaient participé à les séparer, tous les trois, alors même qu’ils devraient être plus unis que jamais- c’était si bon, d’être ensemble, alors pourquoi cherchait-il quoique ce soit d’autre ailleurs ? Et pourtant. C’était plus compliqué que ça. Du moins, c’était ce qu’il se répétait plus souvent que de mesure, comme pour s’en convaincre. « Encore heureux qu’avec les autres, c’est pas pareil. » ironisa-t-il dans un ricanement, avant de relever les yeux vers elle. « Ca m’a manqué de pas pouvoir te regarder alors-… comme si t’étais la personne la plus merveilleuse du monde. » et c’était probablement tant les sentiments qu’il voulait faire passer jusqu’à elle, qu’il était bien content qu’elle les saisisse, même si elle devait croire que c’était exagéré- ça n’l’était pas. C’était bien sûrement comme ça qu’il la regardait. Et comme ça qu’il voulait continuer à la regarder, sans qu’y’ait jamais rien pour assombrir ce tableau. « Pourquoi t’en aurais eu besoin ? Y’a des choses qui s’sont passées ? » qu’il demanda bien assez vite, se hissant sur ses coudes pour regarder Isolde plus sérieusement. Y’avait probablement pas qu’entre eux deux, qu’ils avaient des choses à rattraper, après tout.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMar 31 Mai 2016 - 14:50

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Ça faisait du bien de se dire que maintenant, les longues semaines sans se voir étaient terminées. Ça avait été long, tellement long qu’à des moments, elle avait cru que ça ne s’arrêterait jamais. Mais, c’était terminé maintenant et elle pouvait regarder Cesare et ayant l’assurance que ça n’allait pas recommencer parce qu’ils se l’étaient dit, quelques jours plus tôt à l’hôpital. Ça avait été trop difficile pour eux deux, alors pas question de recommencer un truc pareil. Pas question sûrement, pour elle de reprendre une décision qui pourrait les mener à ça sans lui en parler posément avant. Elle l’avait promis ça, des semaines plus tôt quand son appartement, elle ne le laisserait plus de côté dans les décisions les plus importantes qu’elle devrait prendre et maintenant qu’elle était à la mairie, y en aurait sûrement d’autres. Mais il serait au courant et y aurait rien qui pourrait les séparer aussi longtemps. Elle y croyait vraiment, parce qu’elle ne pouvait pas imaginer que ça puisse recommencer. Elle était tellement contente que ce soit enfin fini et qu’il soit là, juste en face d’elle. Elle voulait les oublier ces semaines, faire comme si elles n’avaient jamais exister et oublier à quel point ça avait pu être difficile. Ils pourraient trouver une certaine stabilité, quand bien même ils ne pourraient pas se voir tous les jours. Elle allait avoir sa maison, pas vraiment dans la ville, isolée et loin du bazar de Radcliff. Alors ce serait mieux pour eux trois. C’était plus discret que le centre-ville et cette adresse elle ne risquait pas de la donner à n’importe qui. Cette fois, y avait peu de chance pour que Rafael DeMaggio trouve le moyen de lui envoyer des morceaux de ses proches dans un coli. Quoi qu’il pouvait toujours le faire envoyer à la mairie, mais ça c’était une autre histoire.

Les choses seraient plus simples à présent, c’était ce qu’elle voulait croire et ce n’était pas franchement compliqué, alors qu’elle avait une Clara qui commençait à s’endormir petit à petit dans ses bras et Cesare qui les regardait. Ils étaient tous les trois dans la même pièce et ça suffisait à la rentre confiante et heureuse. Il lui en fallait peu dans le fond pour se sentir heureuse. Mais fallait dire que cette scène, c’était peut-être banal pour les autres couples, mais pas pour eux. C’était la première fois eux qu’ils avaient ça. La dernière fois qu’ils avaient été tous les trois, ça avait été le soir de la mort d’Anthea, et tout avait été compliqué ce soir-là, les moments les plus doux avaient finis par se teinter de craintes et de peines dont elle se serait bien passées. Ce soir tout était différent et cette fois, elle savait qu’elle ne garderait que des bons souvenirs de cette soirée. Elle pourrait y repenser sans se faire envahir par les regrets, comme elle pouvait le faire quand elle repensait à d’autres soirées. Celles qui s’étaient mal terminées ou qui avaient mal commencées. Malgré la mort de la mère de Cesare, elle avait du mal à se dire que cette soirée avait mal commencée et elle avait également du mal à se dire que ça pourrait mal se terminer, pas après tout ce qu’ils avaient déjà partagé depuis qu’ils étaient réunis. Il lui avait manqué pendant ces semaines, pour tellement de raison qu’elle ne pourrait sans doute même pas toutes les citer. Elle laissa échapper un léger rire suite à sa réplique. Il pouvait être rassuré oui rien n’était pareil avec les autres, tout était mieux avec lui. Absolument tout. Son sourire de quitta pas ses lèvres à la suite de ses propos, au contraire. Si ça lui avait manqué à lui de la regarder comme si elle était la personne la plus merveilleuse du monde, alors qu’il ne se prive pas pour le plus la quitter du regard pendant tout le temps qu’ils auraient ensemble. Suite à sa question, elle haussa les épaules avant de rebaisser le regard vers Clara qui semblait vraiment endormie, ce n’était pour autant qu’elle allait s’empresser de la remettre dans le berceau. « A force de m’faire insulter plus ou moins discrètement par Lancaster, j’aurais bien eu besoin de ça pour me remonter le moral. » Elle l’avait bien compris qu’il ne la voyait que comme une gamine ignorante qui ferait mieux de laisser les grands faire. En plus, elle était une femme ce qui semblait presque être un défaut en soit, parce que la politique, c’était réservé aux hommes, bien évidemment. « Même sans ça, je me sens vraiment bien quand tu me regardes alors pas besoin qu’il se passe quelque chose pour manquer de ça. » Ce sentiment qui s’emparait d’elle dès qu’il la regardait et dès qu’elle le regardait, même quand rien ne se passait, qu’ils ne faisaient que se regarder, il était tellement agréable qu’il faisait partie de ces nombreuses choses qui lui avaient manquées et dont elle ne voulait plus être obligée de se passer.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMar 31 Mai 2016 - 20:33


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Dans tout Radcliff, y’avait pas d’endroit où il se sentait plus sauf qu’ici et maintenant. Peut-être son appartement à lui, méconnu de n’importe qui d’autre en ville. Pourtant, Cesare serait bien incapable de nommer l’endroit où il se trouvait : c’n’était pas comme s’il avait été particulièrement branché géographie autour de tout ce qui concernait ce coin- et puis, c’était sûrement mieux ainsi. Parce qu’ils pouvaient se voir autant qu’ils le voulaient maintenant, et parce qu’ils s’étaient promis de ne plus laisser courir autant de temps sans se voir ou se parler, c’n’était pas pour autant qu’il avait envie d’explicitement tout connaître sur cet endroit : où est-ce qu’ils étaient précisément, comment est-ce que le château restait caché à la vue de tous, qui savait quoi sur comment le tout fonctionnait. Des questions importantes, et des réponses qui pourraient aider n’importe quel hunter à mettre à genoux la si gênante organisation qu’était Insurgency : c’était fou, la façon dont une seule personne pouvait éveiller toute une quantité de dévotion, alors même que probablement que tous les mutants qui se trouvaient au-delà de cette pièce ne comptaient pas pour lui. Et qu’il ne comptait pas pour eux. Et que peut-être même, y’en avait certains d’entre eux qu’il avait déjà croisés, et traité comme des ennemis : est-ce qu’Andreas Kovalainen était parmi ceux qui faisaient la fête, ce soir ? Le chasseur préférait n’pas y penser- et au fond, il ne savait pas comment il devait considérer chacune des informations qu’il avait en tête. Il n’avait pas non plus envie de poser la question à Isolde. Est-ce qu’elle avait décidé de se débarrasser de lui à cause de ce qu’il avait dit ? Au sujet du hunter qu’il avait apparemment libéré, et du fait que le propre fils Kovalainen soit un chasseur lui-même, à la botte de Kingsley Moren ? Certes, maintenant au moins, ils n’avaient plus à s’en faire, de Kingsley Moren- un changement drastique auquel le DeMaggio avait bien du mal à s’adapter. Plus encore lorsqu’il plongeait en lui-même, dans sa tête et dans ses tripes, à la recherche de quelque chose, n’importe quoi, un quelconque soulagement, une légèreté que la mort du tueur de sa sœur aurait éveillée. Mais non, il n’y avait rien- rien d’autre que le soulagement apporté par le fait qu’il était arrivé à temps pour arrêter Kingsley avant qu’il ne s’en prenne à Isolde. Le reste-… le reste laissait des impressions aussi abyssales que ce qu’on lui avait prédit, probablement, et la Saddler tout autant que Rafael pourraient bien lui dire ‘j’te l’avais dit’ parce qu’ils avaient eu raison – mais en même temps, ils auraient fait une belle paire d’hypocrites alors qu’eux-mêmes avaient été guidés, galvanisés par la colère et la vengeance pendant longtemps. Alors ouais, d’un certain point de vue, y’avait pas d’endroit où il se sentait plus sauf qu’ici et maintenant : ç’allait au-delà de la simple sécurité, ça s’accompagnait d’une aise enivrante et reposante qui lui permettait de laisser tomber chacune des barrières qu’il s’était consolidé pendant ces interminables semaines. Il avait encore du mal à se savoir si serein avec Isolde, après tout ce qu’ils avaient enduré, après tout ce que leurs erreurs avaient pu coûter parfois. Mais qu’y avait-il à craindre, dans l’image qu’il avait sous les yeux, et de laquelle il se délectait, parfaitement insatiable et incapable de s’en lasser ?

Ici, il n’y avait qu’Isolde, que Clara, et que lui. Il en avait oublié toute la bande de mutants qui célébrait il ne savait quoi – apparemment, le fait que la Saddler ait réussi à survivre à sa campagne, et qu’elle soit désormais l’ennemie numéro un de tous les hunters de la ville, assise à la chaise du maire. Est-ce que ça la protégerait plus que ce qu’elle avait été avant ? Probablement, un peu- l’exposition politique dont elle allait faire l’objet, devrait au moins retenir n’importe quel idiot comme son père, d’aller la kidnapper pour la retenir en otage pendant des semaines. Ou peut-être n’était-ce là que la formulation d’un espoir de la part du jeune homme, alors qu’y’avait bien des hunters qui ne s’étaient jamais montrés aussi stratégiques et pragmatiques. Sinon, Moren ne se serait jamais jeté dans le bâtiment en ruines pour poursuivre Isolde, juste après les explosions. Encore aujourd’hui, d’toute manière, Cesare luttait pour relativiser, et voir le bon côté dans tout ce qui était arrivé ces derniers temps : la dernière dispute qu’ils avaient eue au sujet de cet engagement politique qui l’avait complètement pris par surprise, et qu’il n’avait fait que subir, au fond. Toutes les semaines qu’ils avaient passées séparés l’un de l’autre ne l’avait pas aidé à vraiment voir le but dans tout ça ; changer une situation- qui peut-être ne pourrait jamais complètement changer. Et si dans une poignée de mois, ou d’années, elle perdait son poste, et quelqu’un comme Lancaster reprenait la place ? Et est-ce que ça voulait vraiment dire qu’ils étaient maintenant condamnés à continuer comme ça pendant des années entières, parce qu’Isolde occupait la place la plus importante en ville ? Cette question le frappait de plein fouet bien souvent, et le brun préférait plus souvent la chasser dans un coin de sa tête, un petit murmure, plutôt que de s’y focaliser ou de concrètement poser la question à la principale intéressée. Quelque chose lui disait qu’elle-même ne connaitrait pas la réponse, et que ça ne ferait qu’alourdir plus encore ses appréhensions. « T’en fais pas- j’serais ravi de te dire tout l’inverse de ce que Lancaster a pu dire. Il doit bien savoir maintenant qu’il avait tort. » heureusement. Parce que s’il avait dû prendre Isolde au sérieux au bout d’un moment, les choses seraient vite devenues plus dangereuses : et il n’y aurait peut-être pas eu qu’une seule bombe, plantée dans la mairie elle-même. Peut-être qu’y’en aurait eu une autre avant, dans l’immeuble où était supposée vivre la jeune femme au jour le jour- et comment aurait-elle supporté la culpabilité ? Ils touchaient du bois, malgré ce qui avait pu arriver. Ils touchaient du bois sur beaucoup plus d’aspects de leur quotidien qu’ils n’étaient prêts à le croire, probablement, et Cesare se redressa légèrement sur lui-même, rattrapé par ses pensées pragmatiques. « J’ai quelque chose à t’dire-… » et ça devait être plus important maintenant que ça ne l’avait été avant- parce qu’il savait qu’y’aurait toujours eu sa mère pour faire tampon, apaiser les choses et qu’ils auraient eu le temps de faire quelque chose si la situation devait tourner comme ça. Maintenant, c’était différent ; et c’était différent aussi pour Gabriela. Est-ce que ça voulait dire qu’ils allaient devoir agir plus vite, parce que sans Isabela pour maintenir le lien entre les DeMaggio et les Rivera, que restait-il ? « Je sais-… pas pourquoi j’t’en parle. Parce que tu peux pas faire grand-chose, et j’ai pas envie que tu t’en mêles de toute manière. Mais c’est mieux que tu saches, pour Clara. Maintenant que t’es sur le devant de la scène, et qu’on sait pas vraiment c’que Lancaster peut faire-… » il serra les dents, haussa les épaules. Quelque part, même s’il y avait des gens qui avaient la décence de ne pas laver leur linge sale en public, et alors qu’ils étaient tous les deux relativement discrets, quelque chose lui disait que Lancaster n’hésiterait pas à s’en servir. Juste parce que… ça pourrait créer quelque chose, quelque part. Surtout dans leurs vies à eux deux, d’ailleurs. « Qui sait, pour moi et toi ? Et-… Clara ? » c’était une question qui lui avait souvent brûlé les lèvres, sans qu’il n’en ressente l’importance vitale. Maintenant, c’était important, tout comme ç’aurait dû être important qu’elle sache que Lancaster n’hésiterait pas à la dépeindre comme une incapable, une fille trop jeune, une idéaliste. Au moins n’avait-il pas utilisé la carte de l’enfant hors mariage et illégitime, sans père et sans nom de famille- pas encore, mais pour combien de temps ?
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 12:45

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Le temps avait été long, ici dans le QG d’Insurgency pendant les dernières semaines. Elle avait beau avoir passé beaucoup de de temps dans ce château depuis qu’ils avaient décidé d’y installer leur QG, ça ne l’avait pas empêché d’apprécier le fait de s’y sentir coincée. Elle avait su que c’était mieux comme ça, qu’elle et Clara étaient plus en sécurité ici que chez elles. Mais y avait eu des moments où elle l’avait eu en horreur ce château et qu’elle avait été prête à crier son mécontentement sur la première personne qui croiserait sa route. Y avait de nombreuses raisons pour lesquelles elle avait détesté ces dernières semaines et l’impression d’être coincée entre les murs de ce château en faisait partie. Ça aurait pu être pire évidemment, au moins c’était grand, y avait de l’espace, un grand jardin et y avait souvent l’occasion de croiser un ami pour discuter, mais quand même, elle savait qu’elle aurait été indéniablement mieux chez elle, dans son appartement, celui dans lequel elle avait habité pendant des années et dont finalement, elle avait choisi de se séparer définitivement. Ça faisait bizarre de se dire qu’elle allait vivre ailleurs, quand bien même elle l’aimait déjà la maison dans laquelle elle venait d’investir, ce serait chez elle, ce qui était forcément mieux que ce château, au moins là, Cesare il pourrait venir la voir dès qu’il le voudrait ce qui était forcément un plus comparé au château. Elle y serait en sécurité aussi, tant que son adresse ne tombait pas dans les mains de n’importe qui. Techniquement cette maison, elle n’était même pas dans Radcliff alors y avait peu de chance pour qu’on aille la chercher là-bas. Au moins ce déménagement, ça faisait partie des décisions qu’elle avait pris à la va-vite, mais qu’elle savait déjà qu’elle ne regretterait pas ; c’était loin d’être le cas de toutes les décisions qu’elle avait pu prendre sous le coup de l’impulsion.

Pour l’heure en tout cas, elle ne regrettait pas d’être ici dans ce château qui était devenu de suite beaucoup plus supportable dès lors que Cesare y était rentré. Cette chambre elle lui semblait beaucoup plus agréable ce soir, que tous les autres soirs qu’elle avait pu passer dedans. Comme quoi, il suffisait juste de la présence de Cesare pour donner un autre gout à tout et n’importe quoi. Quelques semaines plus tôt, elle avait vraiment eu l’impression qu’elle allait devenir cinglée à trop rester dans cette chambre et là, maintenant elle avait presque l’impression que c’était l’endroit le plus merveilleux de la planète. Sa fille dans ses bras, Cesare sur le lit en face, elle n’avait même plus envie de la quitter cette chambre, si bien qu’elle n’osait même pas se lever pour aller remettre Clara dans le berceau, quand bien même la petite semblait profondément endormie. « Te gêne pas alors, viens soigner mon pauvre égo blessé. » Elle n’avait pas vraiment besoin de ça dans le fond. Il l’avait dit lui-même, maintenant Lancaster il devait bien se rende compte qu’il s’était planté. Elle avait gagné, il avait perdu et ça suffisait déjà pas mal à satisfaire son égo, mais elle ne disait jamais non à quelques compliments, surtout s’ils venaient de Cesare. Quand c’était lui, ça faisait plus que flatter don égo, ça la faisait sourire, rougir même, alors que ça renforçait cette impression d’être la fille la plus merveilleuse du monde, au moins pour lui. Elle releva un regard curieux suite à la réplique, arquant un sourcil alors qu’il continuait de parler, les haussant tous les deux après sa question qui semblait autant sortie de nulle part que difficile à répondre. « Pour toi et moi, pas grand monde. Léda, Dhan, Aldrich … » Léda parce qu’elle le lui avait dit, Dhan parce qu’il les avait vu ensemble lors des explosions. Aldrich peut-être, parce que c’était Cesare qui s’était chargé de le contacter après les explosions, mais ils n’en avaient pas parlé et quand bien même il aurait compris de toute façon, elle lui faisait entièrement confiance. « Pour Clara … Sans doute tout le monde à Insurgency, une bonne partie d’Uprising. Toutes les personnes qui m’ont croisées un jour avec Clara ou qui ont pu se rendre compte que j’étais enceinte. Ce qui était quand même pas mal flagrant alors je suppose que tout le monde au commissariat en a plus ou moins conscience. » Parce qu’elle l’avait fait un moment, cacher sa grossesse mais au bout d’un certain temps, ça avait été impossible. Alors ouais ses anciens collègues ils devaient bien avoir fait le rapprochement entre grossesse et bébé. « Mais y a pas grand monde qui sait que t’es le père. Léda, Dhan, Aldrich sans doute. » Léda et Aldrich parce qu’ils avaient été là quand tout avait explosé, littéralement. Et Dhan, parce que c’était pas difficile de faire le lien entre la relation qu’elle entretenait avec Cesare et le bébé.  Mais la plupart des gens continuaient de se demander qui était le père mystérieux du bébé et ça lui semblait très bien comme ça. « Pourquoi ? » Parce que cette question, elle ne devait pas tomber du ciel, il l’avait dit, il avait quelque chose à lui dire.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 18:40


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Protéger Clara, ça devait être bien leur credo quotidien, maintenant. Probablement la préoccupation de tous les parents, dès lors qu’un enfant venait au monde, et étendait subitement toutes les perspectives. C’était indescriptible comme sentiment, que celui qu’il portait quotidiennement depuis que Clara était née. Ou même depuis qu’il avait conscience de son existence, de son imminence, de sa présence qui les faisait passer d’eux deux, à trois protagonistes désespérés. Il s’était souvent imaginé que ce serait mieux de toute manière pour sa future fille, s’il devait sortir de la vie d’Isolde avant même que les choses n’empirent : que personne ne découvre le lien de parenté qui le liait à ce bébé tout juste né, et que jamais elle n’ait à souffrir du patronyme DeMaggio, ou de tout ce que sa famille pourrait lui infliger, rien que pour l’atteindre lui. S’ils avaient été prêts à tuer Aria et à faire exploser toute une troupe de dégénérés rien que pour faire payer à Cesare ses égarements au bras d’une transmutante, qu’est-ce qu’ils feraient, ses parents, s’ils découvraient qu’il avait eu une fille avec cette même transmutante ? Cette pensée était encore plus tortionnaire et délicate, maintenant qu’il n’y avait même plus sa mère pour faire demi-mesure dans l’histoire ; qu’est-ce que son père serait capable de faire alors, contre lui, contre Isolde, contre Clara, pour répondre à cette souillure qu’ils avaient perpétrée à la lignée des DeMaggio ? Pour le jeune homme bien souvent, ça relevait du miracle que ses parents n’aient pas attardé leur attention sur Isolde plus tôt, découvrant qu’elle était alors enceinte : comment dans une si petite ville comme Radcliff, quelque chose comme ça avait pu leur échapper ? Probablement avaient-ils été trop obnubilés par leurs deux enfants, les parias qui se cachaient et dont ils devraient s’occuper avant que qui que ce soit parmi les hunters ne découvre leur nature de dégénéré. Et c’était tant mieux comme ça ; pour protéger Clara, Cesare serait prêt à avoir la rage de son père et la rancœur de celui-ci accrochées à sa personne pour le restant de ses jours. Alors ouais, il allait falloir qu’ils parlent, et le problème devenait d’autant plus pressant maintenant : insidieusement, la mort de sa mère changeait la donne, quand bien même elle ne le touchait pas particulièrement, et laissait plutôt une amertume qu’un quelconque vide douloureux. Ça, c’était sans compter sur le fait qu’il avait désormais tué Kingsley Moren, ce qui aurait dû être la fin de sa vendetta, de sa présence dans la maison familiale et tout ce qui allait avec.

Ç’aurait dû l’être, oui. Et peut-être bien que c’était ce qu’Isolde avait attendu. Ce qu’elle attendait encore, même si elle n’avait pas encore exprimé ses impressions à voix haute. Ils en avaient, des choses desquelles ils allaient devoir parler : alors peut-être bien qu’ils avaient bien fait de commencer par diffuser la tension sexuelle née de ces semaines sans se voir et sans pouvoir se sentir l’un contre l’autre. Il était quand même temps qu’ils passent aux choses sérieuses. Il hocha donc vaguement la tête en écoutant les paroles de la mutante, s’essayant à mettre un visage sur chaque nom qu’elle lâchait : maintenant qu’il avait rencontré Léda après les attentats, il pouvait à peu près savoir à quoi s’attendre. Il en allait de même pour Aldrich. Même si- « C’est qui Dhan ? » qu’il lâcha bien assez vite, haussant les sourcils- c’était bien quelqu’un dont elle n’avait jamais parlé avant tout ça, contrairement à Léda par exemple, dont le nom était si souvent ressorti comme ‘celle chez qui Clara se trouve ce soir’ quand il venait rendre visite à la blonde. En fin d’compte, ça ne faisait que trois personnes- trois personnes qui lui semblèrent de trop pour un instant, avant qu’il ne lâche un soupir. Trois personnes, dont il savait deux dignes de confiance, et prêtes à beaucoup pour Isolde, probablement. « Okay… » qu’il lâcha enfin, subitement ramené à la seule personne qu’il pensait être capable de faire beaucoup pour lui, tout comme il était capable de faire beaucoup pour elle aussi. « Moi, y’a une personne qui sait. » et peut-être bien que la Saddler allait avoir besoin de plus de précisions que ça- il haussa les épaules, « Elle s’appelle Skylar-… c’est une amie. J’lui fais confiance. » et il la connaissait depuis des années- mais probablement que ce serait compliquer l’histoire, et plonger dans un passé qu’il ne savait pas s’il pouvait raconter lui-même. Les choses que la jeune femme lui avait dites, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il avait dit qu’il les garderait pour lui et elle avait encore sa vie suspendue à un fil fragile qui risquait de se briser à tout moment- le moindre risque ne viendrait pas de lui. Même s’il faisait confiance à Isolde avec toute son âme, plus qu’à n’importe qui- parler concrètement de Skylar, c’était la ramener à la vie, et la mêler au réel hostile dont elle était trop souvent victime. Peut-être qu’il en parlerait. Après tout, il avait donné bien des informations importantes à la Cunningham de l’autre côté. « C’est pas vraiment de ça que j’voulais parler. » il se redressa pour s’asseoir sur le lit, un genou replié contre son poitrail. « Maintenant que ma mère est-… morte, les choses risquent d’être plus compliquées… plus… imprévisibles. » parce que c’était parfaitement ce que pouvait être son père, quand il était partagé entre la rage, la manipulation, la stratégie et l’envie de sauter sur tous les transmutants du coin. Il ne savait pas encore, Cesare, si son patriarche allait se lancer dans une vaste opération vendetta pour sa mère, alors même qu’il paraissait plus distant qu’autre chose pour l’heure. « C’est pour ça que-… même maintenant, que j’me suis débarrassé de Kingsley-… il va falloir que j’fasse attention à… c’que j’fais pour me sortir de cette situation. Maintenant que t’es maire-… j’pense qu’y’a des choses que j’peux faire, pour aider… D’où je suis. » pour aider Isolde elle-même. Ou Gabriela. Ou Skylar. C’n’était pas comme s’il allait pouvoir rentrer chez lui pour balancer toutes ses vérités à son père et espérer en ressortir sans conséquence. Certes, maintenant qu’il n’y avait plus la quarantaine, il pouvait toujours fuir à l’autre bout du pays- mais ce n’serait certainement pas quelque chose qu’il ferait. Pas sans Isolde et sans Clara. Alors s’il devait rester dans cette ville de malheur, autant que ce soit en étant utile pour quelques personnes, quelque chose, n’importe quoi.
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 20:34

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Y avait forcément des choses dont ils devaient parler, ils avaient passé des semaines sans se voir, ils s’étaient retrouvés au milieu d’un chaos pas possible et depuis, ils n’avaient pas vraiment pris le temps d’avoir de grandes discussions. C’était pas facile de toute façon de se lancer dans une grande conversation sans être en face à face. Les téléphones tout ça, c’était un bon moyen de combler l’absence, de parler sans être dans la même pièce, mais ce n’était pas le meilleur moyen d’entrer dans des conversations sérieuses et parfois même compliquées. Rien que le fait de lui annoncer qu’elle allait déménager, elle avait hésité à attendre de le voir avant de le prévenir. Mais ça aurait pu poser problème sans doute si un jour il avait dû se pointer chez elle pour tomber sur les nouveaux locataires ou pour se rendre compte qu’elle avait le nez dans les cartons et qu’elle n’avait rien dit. Quoi qu’au moins, c’était le genre de décision qu’il approuvait, mais c’était un peu moyen pour le côté communication sur lequel elle avait promis de faire des efforts. Elle n’était pas du genre accrochée à son téléphone à guetter les messages et a en envoyer toutes les trente secondes, alors les conversations comme ça, elle estimait que c’était toujours compliqué. Alors maintenant qu’ils étaient en face l’un de l’autre, si y avait des trucs qu’ils devaient se dire, c’était le moment. Est-ce qu’elle avait des trucs importants à raconter ? Elle ne savait même pas dans le fond. Pour elle, important ces derniers temps ça se résumait à la mairie et à la politique et elle savait que c’était pas forcément le genre de trucs dont il avait envie de parler. Important, c’était aussi le récit de tout ce que Clara avait pu faire de formidable dans une journée, quand bien même en réalité, ça n’avait rien d’extraordinaire, mais qu’elle le dépeignait toujours comme ça et mieux valait éviter de la laisser partir là-dessus.

Il s’en était passé des choses en plusieurs semaines. Elle avait mené sa campagne jusqu’au bout, elle avait gagné mais ça il le savait déjà et même concernant la campagne, y avait pas grand-chose à dire. Elle avait été aussi prudente que possible. Est-ce qu’il avait besoin de savoir qu’une fois, elle avait quitté le QG, sans que ce soit pour le boulot ? Ça avait été pour le rendez-vous médical de Clara, alors c’était important, quand bien même tout ce qui en était ressorti, c’était un bébé en larmes qui n’avait pas apprécié qu’on lui fasse un vaccin et un bilan qui disait que tout allait bien. Peut-être bien qu’après elle était restée un peu en ville à discuter avec la fille d’Aldrich à la terrasse d’un café, mais ça ne restait pas important et pas franchement passionnant. Dernièrement, elle avait jonglé entre son déménagement, Clara et son nouveau boulot, alors là non plus, elle n’avait pas l’impression d’avoir quelque chose de capital à raconter. En fin de compte, ces derniers temps avaient été vraiment calmes pour elle, hormis les explosions à la mairie, tout allait presque bien dans le meilleur des mondes, ce qui lui semblait être mauvais signe bizarrement. Le calme avant la tempête. Mais si Cesare avait des trucs à raconter, elle l’écouterait, parce que c’était important et que fallait bien qu’ils fassent autre chose de leur soirée que de s’envoyer en l’air comme deux personnes en manque. « Dhan, c’est un ami. Il est pompier, il était dans l’ambulance qui nous a emmenés à l’hôpital. » Ce qu’elle avait réalité un peu tard, complètement dans les vapes, quand elle y avait repensé après coup, elle s’était dit qu’il avait dû les prendre pour deux gros débiles, mais bon. « Okay. » Qu’elle répondit à son tour suite à la réplique de Cesare. Il n’en avait jamais parlé de cette Skylar jusqu’à présent, mais s’il lui faisait confiance, alors elle lui faisait confiance aussi. Elle continua de le fixer, Clara toujours lovée dans ses bras, alors qu’il continuait son discours. Les choses qui devenaient plus compliquées alors qu’elle aurait aimé qu’elles soient plus simples. Tant qu’y avait pas besoin de rester loin l’un de l’autre pendant des semaines, ça devrait aller de toute façon. Elle finit par de nouveau baisser les yeux vers Clara à la fin de son discours. Y avait des choses auxquelles elle avait pensé ces derniers temps, parce qu’y avait un tas de gens qu’elle avait besoin de coincer pour aider cette ville. Y avait des endroits où c’était plus difficile que d’autre et elle s’était souvent dit qu’elle aurait bien besoin de l’aide d’un hunter ou de quelqu’un qui pouvait facilement prétendre l’être. Mais autant envoyer Nyreen près de Lancaster ça allait, envoyer Cesare où que ce soit, c’était différent. Elle n’aimait même pas la simple idée d’y avoir pensé. Elle laissa échapper un soupire avant de relever les yeux vers lui. « Ouais, peut-être. Je sais pas. » Si elle savait et c’était bien ça le problème. « Si, si je sais. » Elle avait l’impression d’être soudainement hyper nerveuse et ça se ressentait pas mal sans doute, si Cesare n’aurait pas de mal à le saisir, elle espérait que ça n’allait pas pousser Clara à se réveiller. « J’crois que tu pourrais aider, oui. Ça fait un moment que j’y pense mais j’ose pas te demander, parce que c’est toi et toi c’est pas pareil que les autres. » Elle l’avait dit quelques minutes plus tôt lui c’était pas pareil que les autres et ce sur vraiment bien des points.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 0:08


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Peut-être était-ce de la détermination, ou l’envie de ne pas se faire de faux espoir ; un genre de pessimisme, ou une façon d’encaisser chaque jour venait sans essayer de l’éviter, mais Cesare n’avait jamais pensé à ce qui pourrait se passer après Kingsley. Ce qu’il pourrait bien lui rester à faire, une fois qu’il se serait débarrassé du tueur de sa sœur- une fois que justice serait rendue. Etait-ce le sentiment qu’il avait, de toute manière ? Alors qu’il avait dû affronter la nouvelle de sa mère bien trop vite après toute cette histoire, le DeMaggio avait encore du mal à trier ses songes et à faire l’éclaircie dans quoique ce soit des sentiments qui le déchiraient insidieusement. La victoire n’avait été que de courte durée et teintée du sang de beaucoup de victimes- ça, c’était sans compter sur la prescience de la menace directe sur la vie d’Isolde, qui avait transformé la vengeance en nécessité. Alors avait-il tué Moren aujourd’hui pour venger sa sœur, ou l’avait-il fait pour sauver la Saddler ? Et puis, que lui restait-il maintenant ? Et si sa vengeance avait été légitime contre Moren, ne l’était-elle pas aussi contre Artur Kovalainen ? Peu importait, au fond, qu’il porte le même nom que le transmutant qui travaillait dans le groupe d’Isolde : ça restait un putain de hunter, qui avait attaqué et lâchement tué Aria, sans en ressentir le moindre remord. Parfois, quand il s’égarait dans ses songes, surtout quand il était tout seul dans un coin glacé de la maison familiale, Cesare laissait couler la rage dans chaque parcelle de son corps, et il se sentait peu à peu submergé par le désir impétueux d’aller faire payer au Kovalainen les mêmes crimes pour lesquels Kingsley était mort. Après tout, comment pouvait-il réclamer d’une quelconque justice s’il n’éliminait que la moitié des responsables ? Au moins, être avec Isolde, avec Clara, dans ces moments doucereux pour l’âme, ça lui permettait de complètement laisser de telles pensées derrière lui : là, heureusement qu’il n’pensait pas aux assassins de sa sœur, à ce qu’il pouvait faire maintenant, ou à ce qui adviendrait de ses caprices vengeurs vis-à-vis de l’élève de Moren. Peut-être qu’un jour, si le hasard le voulait, ils se recroiseraient, sur le champ de bataille, comme ç’avait été le cas pour Kingsley, et là aussi, la vengeance revêtirait l’apparence d’une nécessité qui lui permettrait au moins d’alléger sa conscience. A quoi bon avoir des remords pour des gens comme ça, de toute manière ? Non, peut-être bien que l’important c’était juste de se tourner sur l’avenir, sur ce qui lui restait maintenant qu’il n’y avait plus de vengeance à réclamer. Ça faisait un moment déjà, que Cesare errait avec ses propres songes, qu’il oscillait entre des convictions contradictoires qui lui disaient de rester auprès de son père, par prudence et même pour découvrir qui avait tué sa mère ; et celles qui lui disaient aussi qu’il avait mieux à trouver auprès d’Isolde et de leur fille.

Il n’aurait jamais cru que cette histoire se règlerait en une poignée de semaines : il semblait presque que le timing était idéal- pile au moment où Isolde en finissait avec sa campagne électorale, il en finissait avec ses propres démons à lui. Et contre toute attente, malgré toutes les attaques qui s’étaient précipitées contre eux, ils s’en étaient sortis – et le cœur d’Isolde allait bien, et leurs êtres allaient bien, et leur couple allait tout aussi bien. Voire mieux qu’avant, parce qu’ils étaient galvanisés par le simple fait de se retrouver, d’endurer, et de perdurer. Il aimait ce qu’ils devenaient, tous les deux, et peut-être était-ce de l’orgueil que de croire qu’ils pourraient tout affronter quand ils étaient ensemble ; c’était pourtant l’impression qu’il avait, là maintenant. « Oh, okay. J’me souviens vaguement. » marmonna-t-il en haussant les épaules lorsqu’elle répondit à sa question. Elle ne savait pas qu’y’avait eu un pompier en particulier dans le groupe qui les avait aidés qui s’appelait Dhan ; apparemment c’était un ami, qui avait l’oreille qui trainait dans des discussions qui ne le concernaient pas. Etait-ce comme ça que les rumeurs commençaient à se diffuser ? Il avait parfaitement su au moment de sortir de la mairie avec Isolde, la portant dans ses bras et la suivant jusqu’à l’hôpital, que des gens les verraient, et que ça pouvait possiblement réduire à néant chacun des efforts qu’il avait accomplis pour les semaines passées. Mais au moment de choisir entre la jeune femme et sa vengeance, sa propre sécurité ou n’importe quoi d’autre, la décision avait été nette et précise. Et puis, si le hasard avait bien voulu que ce soit quelqu’un de confiance qui les entende et arrive à la conclusion capitale de sa paternité vis-à-vis de Clara, c’était toujours ça de pris, sans doute. De toute manière, même s’il parlait un peu gravement, le brun était incapable de dire avec certitude de quoi était faite sa vie à présent : est-ce que son père était vraiment devenu plus dangereux maintenant qu’il n’y avait plus Isabela à ses côtés ? Franchement, répondre à cette question était aussi difficile pour le DeMaggio que ç’avait été de comprendre sa mère : après tout, n’avait-elle pas été de la partie lorsqu’il avait été question de torturer Aria ? De le menacer lui ? De le pousser à faire tout ce qu’il avait fait dans sa vie ? Sa mère, elle n’était pas franchement plus vertueuse que Rafael lui-même, et peut-être valait-il mieux qu’il n’oublie pas ça, même dans la mort. C’était bien ça qui rendait ses sentiments si ambigus. Tout ce qu’il pouvait savoir, c’était que stratégiquement parlant, la situation dans laquelle il se trouvait pouvait s’avérer utile : un sentiment qu’Isolde devait partager, à voir la tension qui émanait d’elle et la façon dont elle avait détourné le regard. Il en serra la mâchoire, persuadé de connaître sa réponse- elle l’avait dit, cette nuit-là à l’hôpital, qu’elle ne voulait pas qu’il utilise sa situation pour aider, parce qu’elle n’acceptait pas cette fameuse situation. Alors sa réponse ne le surprit pas dans un premier temps, alors qu’il gardait le silence. Et sans doute eut-il bien fait, puisque la blonde revint bien vite sur ses propos, lui faisant relever le regard, curieux, et pris de court tout autant. « Bah-… si c’est moi, au moins tu sais à quoi t’en tenir. » qu’il admit enfin, après de longues secondes de silence pendant lesquelles il avait laissé le temps à la Saddler de dire autre chose. Mais elle était restée muette, alors il n’avait trouvé que ça à tenter, dans un vague rictus. « Tu peux me demander c’que tu veux, tu l’sais… » ajouta-t-il enfin, l’observant intensément sans oser bouger ; parce que Clara dormait paisiblement, et c’n’était pas le moment de la réveiller.
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 1:50

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Ne pas parler de Cesare à grand monde, ça avait toujours été une nécessité pour Isolde. Pas à l’époque où ils avaient été ensemble, avant l’explosion de l’entrepôt. Mais après, il était devenu cette part de sa vie dont elle n’était pas franchement fière et dont elle ne voulait pas parler. Alors ouais, elle avait été enceinte et ça, ça n’avait pas été facile de le cacher. Les premiers mois, ceux pendant lesquels elle s’était contenté d’ignorer complètement ce bébé, les risques qu’elle prenait et les conséquences que ça pourrait avoir sur l’enfant, ça n’avait pas été difficile de le cacher. Après ça avait été différent et peut-être que ça avait aidé à l’accepter ce bébé, le fait de ne plus pouvoir le cacher, d’être obligée de voir son ventre arrondi jour après jour dans la glace. Mais, l’identité du père de l’enfant, c’était resté un truc dont elle ne voulait pas parlé. Léda elle avait toujours su, parce qu’elle avait été la dernière personne qu’elle connaissait qui pourrait lui venir en aide, la dernière amie qui habitait à l’autre bout du pays et qui pourtant était venue bien vite quand elle l’avait appelée au bord du désespoir, pour lui dire que la quasi-totalité de ses amis avaient été tués par son petit ami et qu’elle était enceinte. Aldrich, il savait parce qu’il avait fait le calcul, ce qui n’était pas compliqué dans le fond. Mais elle n’avait pas voulu en parler à grand monde. Alors elle avait inventé des histoires, prétendu que c’était qu’une histoire sans importance, un mec qui s’était barré et qu’on s’en fichait à présent. Si elle avait pas eu une certaine aversion pour les enfants avant que Clara ne vienne au monde, elle aurait été jusqu’à prétendre qu’elle avait décidé d’avoir un bébé toute seule, juste parce qu’elle était une femme indépendante et qu’elle voulait un bébé et qu’y avait pas de mec assez bien sur cette planète pour lui en faire un. Mais nan, personne n’aurait cru en cette histoire ; cela dit tout aurait été mieux que de dire qu’elle était tombée enceinte d’un hunter.

Maintenant c’était différent, elle n’avait plus honte qu’il soit le père de sa fille, bien au contraire et elle avait envie de le dire, d’en parler à n’importe qui mais elle avait vite compris que ce n’était pas une option, alors si on le lui demandait elle sortirait encore et toujours la même histoire, quand bien même ça ne lui plaisait pas et que ça la faisait passer pour la trainée du coin, ça évitait au moins que l’information arrive là où elle ne devait pas. Si ça pouvait protéger sa fille, qu’on la prenne comme la fille qui tombait enceinte du premier venu, ça lui allait très bien. Mais Dhan, il l’avait appris quand même, parce qu’il avait été là à les écouter parler et qu’à partir de ce qu’ils avaient pu raconter, les conclusions étaient faciles. Mais c’était comme Léda et Aldrich, elle savait bien qu’il n’allait pas aller le crier sur tous les toits. C’était un type bien en qui elle avait une totale confiance. Elle l’adorait ce type, c’était le genre de personne à pouvoir lui décrocher un sourire à la vitesse de la lumière. Il était attentif, altruiste, probablement trop gentil pour ce monde. Alors elle savait qu’il n’irait pas la trahir à la première occasion. « C’est un type bien, je lui fais confiance. » Qu’elle ajouta concernant Dhan, si elle pouvait faire confiance à cette Skylar, qu’elle ne connaissait pas, juste parce que Cesare lui faisait confiance, alors elle espérait qu’il puisse en faire de même pour Dhan. Y en avait d’autres des gens en qui elle avait confiance autour d’elle et pourtant tout le monde ne savait pas ce genre de secret et elle n’avait pas l’intention de balancer à tout va. Y avait du monde à qui elle faisait assez confiance pour partir à la recherche d’informations, auprès des hunters. Des personnes qu’elle n’hésitait pas à envoyer dans ce genre de missions qui pourtant avaient tout pour être extrêmement risqué. Demander à Cesare de faire un truc pareil, c’était plus compliqué. Ouais, peut-être que ça revenait au choix qu’il avait fait lui des mois plus tôt, la sauvant elle et sa sœur contre une dizaine d’autres personnes. Elle pouvait risquer des vies, les vies de gens qu’elle connaissait qu’elle voyait comme des amis, mais pas celle de Cesare ? C’était pas très juste ça voudrait dire que ce serait moins grave qu’eux ils se fassent tuer. Et elle n’aimait pas ce sentiment, celui qui avait poussé Cesare à faire exploser cet entrepôt et pourtant il était là au fond de ses entrailles. Elle lui adressa un léger sourire suite à sa réplique. « Ah ouais ? Genre j’peux te demander d’aller m’faire couler un bain ? » Ouais il ne parlait pas de ce genre de demande quand il disait qu’elle pouvait lui demander ce qu’elle voulait, elle le savait bien. « Je plaisante. Quoi que … » Elle haussa vaguement les épaules, y avait bien une salle de bain à côté, alors pourquoi pas hein. Mais elle laissa échapper un soupire, cherchant de nouveau son sérieux. « J’arrête pas d’y penser et je sais qu’y a des trucs pour lesquels t’es le seul à qui je pourrais demander de l’aide et que ça pourrait peut-être débloquer pas  mal de trucs, et que j'en aurais vraiment, vraiment besoin et le fait que j’ai pas envie de risquer ta vie. » Et y a quelque chose de pas logique dans cette façon de penser et elle en avait bien conscience. « Et je sais que c’est complètement hypocrite parce que j’ai risqué la mienne sans même te demander ce que tu en pensais et qu’y a un tas de gens à qui je demande des trucs risqués sans penser comme ça. » Et elle sentait bien que ça avait quelque chose de pas juste, d’horrible même d’un certain point de vue, mais Cesare, c’était Cesare. « Et j’ai pas envie qu’il leur arrive quelque chose, mais j’ai encore moins envie qu’il t’arrive quelque chose à toi. Et j’t’ai blâmé pendant des mois pour avoir pensé comme ça et je fais pareil  et je me sens tellement horrible et hypocrite, mais j’arrive vraiment pas à me détacher de cette idée. » Elle s’en voulait de penser comme ça alors même qu’elle avait crié sur Cesare à cause de ses choix à lui, et qu’elle faisait pareil, mais au final ça faisait peut-être partie des raisons pour lesquels elle pouvait lui pardonner ce qu’il avait fait, parce qu’elle comprenait son choix et que fallait pas se voiler la face, si elle pensait comme ça, c’était qu’elle serait aussi capable de sacrifier une dizaine de personne pour lui sauver la vie.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark.   (event, cesare (-18)) ≡ so we lay in the dark. - Page 8 Icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 3:59


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Contre toute attente, ils ne parlaient pas business bien souvent : quand bien même ça faisait partie de leurs préoccupations principales, Cesare et Isolde semblaient plus désireux d’ignorer le sujet plutôt que de se pencher dessus avec excès. C’était comme s’ils savaient – ne savaient que trop bien – que le sujet pouvait être épineux, compliqué, et la tâche aussi ardue qu’imprévisible. Mais s’il avait choisi d’orienter la discussion de ce côté-là, c’était bien parce qu’ils en avaient besoin : après tout, toutes les fois où ils ne le faisaient pas, la pression montait, montait progressivement jusqu’à exploser dans une dispute ou un acte inconsidéré qui amènerait à une dispute. N’était-ce pas parce qu’elle s’était sentie seule, qu’elle avait cru qu’il ne serait pas concerné par cette histoire, qu’Isolde s’était lancée dans sa campagne politique sans même penser à lui en parler une seule seconde ? Il fallait bien qu’ils apprennent de leurs erreurs- et peut-être que la conversation vers laquelle ils s’orientaient, bel et bien réelle et infiniment différente de tout déni, de toute fuite irresponsable, était une bonne preuve des progrès qu’ils faisaient. Et pour la Saddler, le chasseur était prêt à en faire des tas, des progrès. S’il avait relativement peu d’amis en règle générale, il n’était pas non plus du genre à parler de ses expériences et de cette poignée de gens à qui il tenait : tout autant que ç’avait été une indéniable preuve de confiance de parler d’Isolde à Skylar, l’inverse était tout aussi vrai. Plus encore en tenant compte des conditions de vie de la Cunningham- et dire que ça faisait des semaines déjà qu’il n’avait plus de nouvelle d’elle. Quelque chose qu’il essayait presque d’interpréter comme un bon signe, ce qui était généralement le cas, d’ailleurs : le jour où il devrait s’inquiéter, ce serait probablement quand elle ferait comme lui, et qu’elle viendrait frapper directement à sa porte. Lui, il avait fallu que sa sœur soit morte et qu’il ait perdu tout espoir d’un jour reconsolider les morceaux avec la femme qu’il aimait, trahi par sa famille, traqué par celle-ci, et avec une bonne quantité d’alcool dans le sang : Skylar avait son propre orgueil, sa façon de fonctionner encore plus solitaire qu’il ne l’avait jamais été lui-même. Alors ouais, c’était beaucoup d’en parler à Isolde, comme ça, malgré le ton presque nonchalant qu’il avait emprunté : ils pouvaient se faire confiance sur ça, hein, sur le fait de savoir que l’un et l’autre n’se contentaient pas de faire avec les gens qui savaient pour eux deux et pour l’existence de Clara. Il fallait bien que tous ces gens soient dignes de confiance : c’n’était pas pour rien que malgré tout ce qu’elle lui avait livré au sujet de son fils, de son entreprise pour le récupérer et le ramener en sécurité, Cesare n’avait pas parlé plus avant de son expérience à lui à Gabriela. Parce qu’après tout, hormis ce qu’elle avait bien voulu lui dire, il n’avait pas su grand-chose d’elle au moment de leur première rencontre : rien d’autre que son nom de famille, Rivera, qui la liait à la famille de sa mère – pas de quoi attiser sa bonne volonté, somme toute. DeMaggio, Rivera, ils étaient tous aussi pourris les uns que les autres ; et le brun n’avait jamais été stupide au point de vouer sa confiance à n’importe quelle personne qui irait dans le même sens que lui dans sa façon de penser. Sinon, pourquoi aurait-il tant de rancœur, tant de retenue à l’égard du groupe fondé par Isolde ? Il avait été fondé par Isolde après tout, la femme qu’il aimait, la femme à laquelle il vouait son cœur, son âme, sa conscience, son futur – la mère de sa fille. Et pourtant.

Mais au moins à l’échelle d’un type dont il avait quelques souvenirs diffus - entre les explosions, l’appréhension, la précipitation, la douleur, le danger – il pouvait bien faire avec, haussant simplement les épaules dans un vague hochement de tête. Il n’savait plus c’que ça voulait dire, un type bien dans une ville comme Radcliff où parfois, ça semblait plus être la loi de la jungle qui gouvernait les cœurs et poussait les gens à être c’qu’ils n’étaient pas. Peut-être bien que ce fameux Dhan était plus chanceux que d’autres, et qu’il s’en sortait mieux, avec plus de vies sauvées que de vies prises à la fin de l’équation. Pour l’instant. Cesare DeMaggio, avec son passé imbibé de l’hémoglobine de ses victimes, innocentes ou coupables, n’était probablement pas le plus à même de juger quoique ce soit venant de qui que ce soit. C’était plus compliqué que ça. Et les faits compliqués, les conversations compliquées n’avaient pas souvent été leur domaine de prédilection : heureusement qu’ils avaient encore un peu d’humour au moment de les appréhender- la réplique de la mutante lui tira un sourire, alors qu’il haussait les sourcils à la possibilité. « Ehm c’est censé vouloir faire de moi un esclave ou quoi ? J’veux dire, faire couler un bain ça revient à allumer un robinet. J’peux le faire-… une fois que t’auras plus de bébé dans les bras, elle risque de pas trop aimer l’idée, elle. » il en eut un fin sourire, cherchant une distraction en regardant Clara, sagement endormie contre Isolde, comme si elle avait été bercée par leurs voix – heureusement elle ne comprenait pas ce qu’ils se disaient, et la conversation vers laquelle ils s’orientaient. Le chasseur en avait déjà les entrailles nouées pourtant, d’une appréhension qu’il ne se connaissait pas vraiment : il n’savait pas à quoi il avait face, là maintenant. Etait-ce une Isolde qui acceptait qu’ils fonctionnent comme ça, qu’il aide, comme il l’avait proposé à l’hôpital cette nuit-là ? Est-c’que ça voulait dire que ses sentiments avaient insidieusement changé, qu’y’avait une part de son amour qui s’était ténu avec les semaines qui venaient de passer, et expliquaient pourquoi elle était encline à faire passer une cause avant sa sécurité à lui ? Est-c’qu’il serait capable, lui, de faire ça ? Est-c’que ce serait lui faire confiance, ou lâcher du lest dans leur relation, que de la laisser faire si les rôles étaient inversés ? Il garda le silence alors qu’elle ouvrait à nouveau la bouche – il était bien incapable de répondre ou de juger d’une quelconque manière : tout au fond, il savait qu’il était toujours ce type qui avait fait exploser un entrepôt pour la sauver elle. Ce type qui le ferait encore. Et il lui avait dit, et il n’s’en cachait pas. Et paradoxalement, malgré tout ce qui lui pesait sur les épaules désormais, malgré les morts et les spectres étouffants qui débordaient sur le voile de ses prunelles quand il les laissait l’atteindre, y’avait une part de lui qui n’regretterait jamais. Pas tant qu’elle était vivante. Sauve. Pas tant que Clara était là. « J’suis désolé-… si tu penses qu’y’a quelque chose d’horrible à penser comme ça. » qu’il lâcha, sans pouvoir se contrôler, détournant le regard, quand bien même il aurait voulu pouvoir croire qu’il pourrait juste la dévisager comme pour la défier silencieusement. N’avaient-ils pas parlé de ça ? De ce qu’il savait qu’il lui faisait ressentir, et qu’elle détestait au fond d’elle ? Il avait presque le sentiment d’avoir insidieusement la confirmation de ce qu’elle avait nié le lendemain de la mort d’Anthea- et ça pesa lourd comme une enclume dans ses entrailles. Finalement, le recul faisait encore plus mal que la fois où ils avaient eu cette conversation ; c’n’était pas pour rien qu’il avait cru bon qu’ils devaient l’avoir- au moins, ils auraient arraché le sentiment vite fait bien fait, comme un pansement qui les aurait laissés hagards et insensibles pendant un temps. Ça lui semblait toujours mieux que ça. Il secoua donc la tête, soupirant pour reprendre contenance, serrant les dents avant de se concentrer sur l’important : « Si ça peut aider-… si ça peut faire avancer les choses plus vite, t’as qu’à me dire c’que tu veux. Au moins t’auras pas à te sentir comme ça plus longtemps. » non c’n’était définitivement pas leur fort les conversations de ce genre- c’était toujours compliqué. Trop compliqué. Et à chaque fois ils se souvenaient de pourquoi : bien brusquement, la réalité se rappelait toujours à eux.
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