Sujet: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Sam 12 Mar 2016 - 20:42
you take her words, out of the sky
— cesare demaggio & isolde saddler —
She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.
Quitter la mairie pour se rendre jusqu’à l’hôpital, ça ne voulait certainement pas dire échapper à l’horreur qu’elle avait vue se dessiner devant ses yeux quand Cesare l’avait sortie du bâtiment en ruines. Y avait déjà combien de personnes qui avaient été transportées à l’hôpital ? Combien de personnes blessées qu’on avait abandonnées dans le couloir pendant qu’on prenait en charge ceux qui avaient le plus besoin d’aide ? Combien de personnes qui s’étaient précipités jusqu’aux urgences de l’hôpital dans le but de retrouver un proche, sans savoir s’il était là où encore sous les décombres, s’il était en vie ou mort ? C’était une réalité toute aussi cruelle que celle qu’elle avait pu apercevoir à la mairie qu’elle devrait affronter en descendant de cette ambulance. Elle en avait assez conscience pour ne pas avoir envie d’en sortir. Elle n’avait pas le choix pourtant, il allait falloir qu’elle reparte, avec les secouristes à l’intérieur, pour qu’ils puissent tenter d’aller sauver d’autres personnes. Alors, il n’était pas question qu’elle les retienne. Fallait aller sauver d’autres personnes, fallait sauver le plus de personnes possible de cet enfer. Elle avait toujours détesté Lancaster, depuis le premier jour de sa campagne quelques années plus tôt, forcément, ce n’était pas lui qui avait eu son vote, pas plus qu’il ne l’avait eu aux dernières élections, mais là en cet instant, elle le maudissait plus que jamais. Plus encore que le père de Cesare et fallait faire fort sans doute pour venir dépasser le connard qui avait réduit sa vie en miettes à plusieurs reprises. Si elle n’avait pas eu Uprising en tête et besoin d’eux pour tout un tas de trucs, elle aurait déjà dit aux membres d’Insurgency qu’ils avaient le droit d’aller lui arracher la tête à ce connard. Mais, avec Uprising, le deal voulait qu’on règle les choses sans tuer personne. Ça avait toujours été le problème d’Uprising ça, toujours trop gentils. Elle tenait encore assez à cet accord pour ne pas envoyer son armée de transmutant sur Lancaster. Mais les contenir après coup, ce serait compliqué. Tout le monde était doté d’un libre arbitre après tout, alors si y en avait un qui dérapait et qui prenait sur lui d’aller tuer Lancaster, y avait rien qu’elle pourrait faire pour le stopper. Rien qu’elle voudrait faire non plus. Ce ne serait pas une grande perte de toute façon.
L’ambulance était arrêtée, juste devant l’hôpital. Maintenant la grande question c’était de savoir si elle était capable de se relever et de marcher. Elle n’en était pas convaincue elle. Secouée par les événements, épuisée, avec ces maudites chaussures encore aux pieds. Déjà peut-être qu’avec ça de moins aux pieds, elle aurait moins de mal à se tenir debout. Cela dit rester pieds-nus dans un hôpital elle ne savait pas si c’était le truc à faire. Quoi que dans le fond, elle était le genre de fille à facilement se débarrasser de ses chaussures même en pleine rue si jamais elles lui faisaient mal aux pieds. Cesare était avec elle, alors elle pouvait bien faire ça. Elle s’était déjà accrochée à la vie pour lui, quand bien même elle avait eu l’impression de souffrir le martyr, à cause de ce que Moren lui avait fait subir, le seul fait de penser à Cesare lui avait permis de s’accrocher de toutes ses forces. Tant qu’il était là tout irait bien. Elle avait hoché la tête en guise de réponse. Si elle flanchait, elle s’agripperait à lui. Elle avait laissé échapper un soupire avant de glisser ses jambes en dehors du brancard pour se retrouver en position assise. Pas la peine de rester quinze plombes à se demander si ça allait aller ou pas, elle se laissa glisser pour se retrouver sur ses jambes, s’agrippant un peu au brancard avant de le lâcher pour esquisser quelques pas mal assurés et quitter cette ambulance. Elle tenait debout, c’était déjà ça sans doute, ça aurait pu être pire. « Tu crois que ça gênera quelqu’un qui j’me balade pieds nus ? » Nan parce que les talons, autant c’était bien pour aller avec le style maire de Radcliff, autant là, elle avait juste envie de les balancer dans une poubelle, elle avait déjà un équilibre limité et ils ne l’aidaient pas du tout. Faire bonne figure devant les gens, devant les caméras, ça l’avait poussée à adopter un style vestimentaire qui de toute façon n’avait rien de confortable.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Sam 12 Mar 2016 - 22:33
and that's all i need so much love, the more they bury
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Combien de temps allait devoir passer, avant que Radcliff ne se remette vraiment de ce qui venait de se passer ? Ou de ce qui s’était passé pendant trop longtemps ? Les hunters, Lancaster, la multitude d’attentats qui s’étaient joués dans les rues- il semblait que dès que les choses allaient pour s’alléger un petit peu, il y avait un événement désastreux pour réduire à néant l’imprudence des habitants- et pourtant, Cesare détestait cette ville. Il haïssait Radcliff et chacun des visages qu’il avait eu l’habitude de voir pendant tous les jours de sa vie : ceux qui avaient assisté, simple spectateurs, à ce qu’avait été sa vie, sans jamais véritablement y changer quoi que ce soit. Pourquoi ressentait-il alors tant de désolation, au plus profond de ses tripes, à l’idée d’imaginer cet endroit réduit en cendres par les conflits ? Au fond, ceux qui détournaient le regard et agissaient comme si de rien n’était, ils n’avaient que c’qu’ils méritaient- à force de regarder ailleurs et d’agir avec indifférence, la menace avait grandi, pour prendre le pas sur leur vie. C’était ça, la réalité et ils méritaient bien tous de la découvrir. Mais- mais, même le Cesare gamin qui avait vu ses voisins ignorer les sévices dont il avait été victime, n’pouvait s’empêcher de songer à cette idée, maintenant, alors que les portes de l’ambulance s’ouvraient sur le monde à nouveau. L’idée de venir s’entasser dans les couloirs d’un hôpital bondé de gens blessés ne l’enchantait nullement- le DeMaggio n’était pas un habitué des hôpitaux de toute manière, il avait toujours préféré les éviter, parce qu’on avait fait naître en lui une méfiance toute naturelle pour ce genre d’endroit. La dernière fois qu’il était venu, c’était pour quelques jours après la naissance de Clara, dans les couloirs de la maternité à la recherche d’Isolde. Et puis y’avait eu quelques jours avant, lorsqu’il avait été à l’article de la mort, vacillant et à demi-conscient de ce qu’il faisait, après sa rencontre avec Artur Kovalainen et sa famille de transmutants. Mais il était prêt à prendre sur lui aujourd’hui, parce qu’Isolde avait besoin de lui- elle avait beau avoir dit qu’il était plus prudent qu’il s’en aille, l’évidence de sa main accrochée à la sienne avait dit autre chose. Et il avait largement préféré écouter et suivre cette indication-là ; il n’voulait pas partir lui-même, peu importait où elle irait, ou ce qu’elle ferait. Ils avaient passé trop de temps séparés, trop de semaines de silence, trop de jours sans savoir. Maintenant elle était là, et il n’était pas prêt d’la laisser s’échapper à son champ de vision pour une raison ou une autre- ou peut-être pas, parce qu’il n’était pas obsessionnel à c’point-là, mais l’idée était là. Il serait là, il serait là pour la retenir si elle flanchait, ou simplement pour lui tenir la main jusqu’au bout- au fond, peu importait ce dont elle avait besoin, ce rôle était le sien et il n’comptait pas le lâcher. Pas alors que ç’avait failli leur coûter la vie à tous les deux un peu plus tôt.
C’est donc sans un mot, qu’il avait regardé Isolde escalader son chemin hors du brancard sur lequel elle s’était reposée depuis de longues minutes déjà- au fond, y’avait sûrement rien de honteux de survivre à un carnage de ce genre et d’être en état de choc au point de n’pas pouvoir tenir sur ses jambes. Et la transmutante n’avait certainement pas la même quantité d’arrogance et d’orgueil qu’il possédait lui- alors peut-être bien qu’Isolde aurait pu simplement rester sur son brancard tout le temps du voyage. Mais elle était là, et il était juste à son niveau. Arrivé aux abords de l’ambulance, Cesare descendit de celle-ci, prêt à aider la jeune femme à franchir la marche qui la séparait du sol ; il s’interrompit pourtant, dès qu’elle ouvrit la bouche. « J’pense pas que beaucoup de gens remarqueront. » admit-il, dans un vague sourire amusé- il n’voulait pas paraître grave, mais fallait avouer qu’au milieu du chaos, les chaussures ça devait être le principal souci d’Isolde uniquement. Alors dès qu’elle eut enlevé ses chaussures pour marcher convenablement, Cesare lui tendit sa main, pour l’aider à descendre, trouver le sol avec une douceur maîtrisée dans le mouvement- comme quoi, elle n’avait certainement pas des kilos en trop, comme elle avait eu l’air de le sous-entendre à leur dernière rencontre. Une mention qu’il ne se donna pas la peine de faire, plus concentré sur des sujets importants : « Ça va ? » il hocha vaguement la tête, d’un de ses pouces dessinant doucement le contour d’une des joues de la jeune femme, avant de se mettre en marche vers les portes de l’hôpital, sa main scellée à celle d’Isolde, prête à la retenir si elle flanchait, comme promis.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Sam 12 Mar 2016 - 23:17
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Cette explosion, elle allait marquer Radcliff tout autant que sa nouvelle carrière en tant que maire de la ville. Y avait probablement mieux comme truc à gérer au début d’un mandat. Et y avait tellement de trucs à gérer à Radcliff que ça commençait déjà très mal d’après elle. Mais y avait pas de raison de baisser les bras. Elle était encore en vie, ça voulait dire qu’elle avait encore l’occasion de faire ce qu’elle pouvait pour aider la ville de Radcliff et qu’elle aurait aussi l’occasion de se pavaner en public pour être sûre que Lancaster réalise que son plan avait foiré et qu’il avait fait tuer de nombreux innocents – ceux qu’il disait vouloir protéger dans ses discours – pour rien du tout. Elle aurait voulu pouvoir voir sa tête quand il réaliserait ça, tout comme elle aurait voulu voir sa tête quand les résultats avaient été annoncés. Deux défaites dans la même journée, ça faisait beaucoup pour un homme qui, de toute évidence, ne manquait pas de confiance en lui. Peut-être qu’elle, elle ne devrait pas crier victoire trop vite, parce qu’il reviendrait probablement à l’assaut, chercher encore à la tuer et à se venger de la gamine qui lui avait piqué son poste et qui en plus avait survécu à sa bombe et à son psychopathe. Elle savait d’avance qu’elle allait devoir redoubler de prudence, mais elle trouverait bien le moyen de débarrasser le monde de Lancaster. Puisqu’elle parlait de justice elle dans ses discours, elle trouverait un moyen d’appliquer ses propos et de rendre justice à la ville de Radcliff, d’envoyer Lancaster là où il méritait d’aller : en prison. Ou six pieds sous terre, mais ça ce n’était pas une option pour le moment.
Pour l’heure, elle avait déjà dû s’appliquer à descendre du brancard dans lequel elle était allongée depuis un moment maintenant. Elle avait franchi les quelques pas vers la sortie de l’ambulance avant de retirer ses chaussures, les attrapant d’une main, celle avec laquelle elle était toujours fermement accrochée au collier qui avait bien failli l’étouffer. De son autre main, elle attrapa celle de Cesare pour descendre de l’ambulance. « Ouais, ça va. » Elle avait connu pure après tout, ou pas. Elle n’en savait rien là dans l’immédiat. Mais ça allait. Parce qu’elle était accrochée à la main de Cesare et que ça déjà ça aidait pas mal. Il ne leur avait pas fallu beaucoup de temps pour franchir les quelques mètres qui les séparaient de l’entrée de l’hôpital. A l’intérieur, il ne fallut pas plus de quelques secondes pour remarquer l’agitation, la panique et les blessés qui s’empilaient un peu partout. Si elle n’avait pas eu la nausée avant d’entrée dans l’hôpital, maintenant c’était le cas. Et devant un tel spectacle, elle avait l’impression d’être complètement en dehors de la réalité. « Je retire c’que je viens de dire. ça va pas du tout. » Comment ça pourrait aller devant une scène pareille ? Elle avait peut-être trop d’empathie pour le reste du monde à tel point qu’elle était prête à se prendre des coups de couteaux pour sauver des inconnus dans la rue, alors voir autant de genre regroupés dans la salle des urgence, tout ça à cause d’une bombe qui était la réponse de Lancaster à ses provocations à elle, c’était insupportable. Elle était tellement absorbée par cette vision qu’elle ne remarqua même pas l’infirmière qui leur disait où aller attendre en leur tendant de la paperasse à remplir. Elle avait vraiment l’impression d’être dans un autre monde, que c’était le genre de scène qu’on ne voyait qu’à la télé dans les films, mais non, c’était bien là, juste en face d’elle, c’était réel et c’était vraiment perturbant.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 0:11
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Les bombes et Radcliff, ça semblait être un véritable thème récurrent : combien devrait-il y en avoir encore avant que la ville ne tombe littéralement en ruines ? Pour l’heure, il y avait encore la quarantaine autour de toute la ville- et il espérait bien qu’Isolde le lèverait bien assez tôt- mais y’avait pas à douter qu’une bonne moitié de la population quitterait cet endroit à la première occasion. Lui-même le ferait, s’il n’y avait pas tant de choses pour le retenir dans cet endroit : c’n’était pas faute de ne pas avoir beaucoup d’amour pour Radcliff, pourtant. Ici, c’était le centre de gravité de tous ses malheurs- c’était pas très longtemps après qu’ils aient emménagé ici, que sa vie avait radicalement changé pour être uniquement vouée à la cause des hunters. C’était dans cette ville qu’il avait cru perdre Skylar. Et c’était dans cette ville qu’il avait vraiment perdu Aria. Certes, c’était aussi dans cette ville qu’il avait rencontré Isolde, et que leur fille était née- mais elles deux, s’il pouvait, il les embarquerait sous son bras. Et ils iraient tous les trois à Roswell, s’il devait choisir, parce que c’était bien le seul bled qu’il avait l’impression de connaître vraiment dans ce pays – alors même qu’il avait quitté l’endroit à ses sept ans à peine. Mais là-bas, y’avait du soleil à longueur d’année, des bons souvenirs, une ambiance particulière, et des gens bien trop tournés sur la lubie des extraterrestres pour se préoccuper des transmutants. Peut-être n’était-ce là que l’esprit d’un trop jeune garçon, qui avait été arraché à sa ville de naissance qui parlait et idéalisait c’qui n’était, au fond, qu’une ville parmi tant d’autres. Mais Radcliff- fallait croire que c’était ici qu’il appartenait, et ici qu’il resterait, au moins aussi longtemps qu’Isolde déciderait de s’y accrocher. Et pourtant, peu importait l’ardeur avec laquelle elle avait décidé de se battre, fallait croire qu’elle n’avait toujours pas tout pris en considération- en passant les portes de l’hôpital et en la voyant blêmir, Cesare s’accrocha plus fermement à elle. N’était-elle pas habituée à ce genre de spectacle ? Lui, il avait l’impression de revenir de la fête foraine, de subir à nouveau les mêmes expériences, les mêmes moments, et les mêmes traumatismes- mais la Saddler aurait au moins dû savoir ça. Elle avait, elle aussi, provoqué c’genre de désastre- peu importait par quoi ç’avait été motivé à l’époque, peu importait si ç’avait participé à dénoncer les magouilles de Lancaster. Quand elle aussi, elle avait fait exploser sa bombe à la fête des Fondateurs, y’avait eu les couloirs de cet hôpital rempli de gens, de blessés et d’innocents traumatisés. Certes, moins. Et certes, pas de morts. Mais des victimes malgré tout. Une leçon de morale qu’on aurait pu lui faire, à Isolde- n’importe qui sauf lui, bien entendu.
Alors Cesare se contenta de la soutenir un peu plus nettement, alors que dans un frisson, elle avait été absorbée par tout ce qui se précipitait devant ses yeux. Heureusement, lui s’accrochait- il adressa quelques paroles à l’infirmière qui s’était présentée à eux, préférant largement l’option de dire qu’Isolde était la seule patiente qui avait besoin d’une consultation ; lui, il n’avait pas subi les explosions, et guère plus qu’à la fête foraine au niveau des flammes et de la fumée. Isolde, elle, elle avait cette entaille qui barrait son front- sans compter encore et toujours la prescience invisible des actes de Kingsley Moren. Et tandis que le regard bleu de la transmutante se perdait partout autour d’eux, le DeMaggio la guida vers une rangée de sièges dans un coin- tout était bondé partout, mais ils réussirent à trouver une quelconque tranquillité. C’est du moins ce qu’il espéra- il en avait besoin pour ramener Isolde à ses sens. Armé du stylo confié par l’infirmière malgré tout, il commença à remplir tout ce qu’il pouvait savoir dans le formulaire de la jeune femme- beaucoup de choses, quand on quantifiait les informations du genre date de naissance ou lieu de naissance- mais il buta bien vite. « Isolde-… » il n’allait pas encore lui demander si elle allait bien, mais il lâcha sa main, pour venir enserrer son épaule dans une légère pression : « c’est pas ta faute. » ne put-il s’empêcher de répéter- elle devait penser le contraire, bien entendu, mais lui il pensait vraiment que c’n’était pas sa faute à elle. Et ce, même si elle devait répéter qu’il avait eu raison et qu’elle avait eu tort : au fond, lui, il avait continué de se méfier de son père, et des hunters en général, il n’avait pas imaginé que Lancaster puisse être mauvais perdant au point de faire exploser sa propre mairie en emportant le maximum de personnes avec. Il avait eu tort, lui aussi, puisqu’il avait été parmi les chasseurs, et n’avait encore une fois, pas eu les bonnes clés en main pour faire une véritable différence. Cette simple idée le rattrapa bien assez vite. « Il va falloir tes numéros, pour l’assurance. Et j’suppose que t’es allergique à rien. » il avait baissé le regard vers la paperasse, juste le temps de se reprendre. Comme quoi, quand ils grattaient la surface et réfléchissaient un tant soit peu, tout le monde avait quelque chose à se reprocher. Ça n’changeait rien au fait que celui qui avait orchestré ça, c’était Lancaster, et personne d’autre.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 13:22
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C’était affolant ce qui était en train de se passer sous ses yeux. L’hôpital était blindé, y avait des personnes qui s’agitaient partout autour des patients, toutes ces personnes qui avaient été blessées dans l’explosion. C’était débile sans doute, mais jamais elle n’avait imaginé que les choses puissent prendre une telle ampleur. Elle se souvenait pourtant d’un Cesare agacé qui lui avait parlé des blessures de sa sœur suite à la fête des fondateurs, une explosion qu’elle avait provoquée, prise de tellement de rage qu’elle avait été incapable de gérer les choses autrement. Elle avait eu besoin d’avoir l’attention des gens, qu’ils l’écoutent au lieu de se focaliser sur les paroles de Lancaster, les beaux discours qu’il balançait en mentant à tout le monde. Aria n’avait pas dû être la seule à être blessée dans l’explosion, et peut-être que ce même soir, les urgences avaient été blindées de la même façon. Ça avait peut-être été la même chose à la fête de l’hiver, elle n’en savait rien, elle avait été coincée trop longtemps dans un fichu labyrinthe à lutter contre l’asphyxie et comme elle avait été enceinte, elle avait été prise en charge très rapidement une fois arrivée à l’hôpital. Y avait cette idée désagréable au fond de ses tripes ; peut-être que Lynch avait bien fait de descendre Johan, avant qu’il ne soit trop tard, avant que le bilan des morts et des blessés n’augmente encore plus. C’était sans doute la pire idée qui avait pu s’imposer à elle depuis un moment, peut-être pas le truc qu’elle oserait un jour prononcé à autre voix, mais le fait été que s’il n’avait pas fait ça, le bilan aurait pu être aussi désastreux qu’aujourd’hui. Quel héros, il faisait.
Tout semblait déjà tourner trop vite autour d’elle, si bien qu’elle aurait presque été incapable de dire comment elle s’était retrouvée de debout en plein milieu de la salle à assise dans un coin. La réponse était pourtant évidence, c’était Cesare, encore à ses côtés, qui l’avait conduite jusque-là. Elle ferma les paupières un court instant alors que la main de Cesare contre son épaule venait de la ramener à la réalité. Elle les rouvrit, de nouveau concentrée sur la réalité et pas complètement ailleurs comme ça avait été le cas quelques secondes plus tôt. Elle laissa échapper un léger soupire. Incapable de voir les choses comme Cesare. C’était de sa faute aujourd’hui, elle avait fait tout ça pour les protéger tous ces gens et pour l’heure, elle ne leur avait apporté que du malheur. Ça avait été de sa faute, des mois plus tôt à la fête des fondateurs et y avait encore assez de monde convaincu que c’était elle – ou au moins insurgency – aussi qui avait tout orchestré à la fête des fondateur, quand bien même rien n’aurait eu lieu ce jour-là si les hunters n’avaient pas été complètement débiles. Alors elle ne répondit rien, penchant les yeux sur la feuille que Cesare était en train de remplir, la lui prenant lentement des mains, le stylo au passage pour venir indiquer les numéros de l’assurance là où s’était demandé. Elle les avait appris par cœur à force de s’occuper de mille papiers pour Clara récemment. Une fois remplie elle tendit de nouveau le papier et le stylo à Cesare. « Je suis allergique aux fruits de mer. On s’imagine difficilement que je puisse être allergique à quelque chose qui se mange. Mais t’façon, ça pu alors c’est pas une grande perte. » Elle pouvait bien manger tout ou n’importe quoi, tant que ça ne puait pas et les crustacés, fruits de mer, c’était typiquement le genre de plats qu’elle jugeait à l’odeur. Enfin cela dit, elle n’était pas certaine qu’on en ait quelque chose à faire à l’hôpital de ce genre d’allergies.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 17:55
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Baisser les yeux, détourner le regard pour oublier le chaos et se concentrer sur les petites choses qu’il pouvait contrôler d’une quelconque manière, ç’avait toujours été ce que Cesare avait appris à faire- il n’y avait aucun intérêt à paniquer, aucun intérêt à se laisser submerger par une inquiétude paralysante et une panique viscérale. Il le savait, et peut-être bien que c’était ça en grande partie qui l’avait aidé à écouter et imprimer chacun des mots que l’infirmière lui avait adressés lorsqu’ils étaient arrivés- celle-ci s’était bien vite rendue compte que la Saddler était totalement imperméable à ses paroles, l’attention accrochée par tout ce qui se précipitait autour d’elle. Pour le DeMaggio, il avait pourtant semblé être évident, qu’Isolde avait au moins tenu compte de tout ça lorsqu’elle avait elle-même posé des bombes aux quatre coins de la ville ; la panique avait aussi submergé tout Radcliff lorsque ç’avait été ses attaques à elle qui avaient amené des gens à l’hôpital. Et ça, ouais, fallait croire que la blonde n’en avait pas pris conscience jusqu’à aujourd’hui- probablement était-ce pour ça qu’elle avait toujours été si récalcitrante à la moindre leçon de morale qu’il lui avait faite sur le sujet. Ouais, aujourd’hui Isolde devait sans doute découvrir au combien elle avait frôlé les abords du gouffre dans lequel elle aurait pu perdre tout, son âme et son humanité-… le même gouffre dans lequel Lancaster avait plongé tête la première aujourd’hui, mais ça, c’était une autre histoire. Et Cesare s’abstenait d’toute manière de faire le moindre commentaire- les jours vengeurs à la bombe d’Isolde étaient révolus, et en une seule attaque, Thaddeus Lancaster avait fait paraître les attaques d’Isolde comme de vulgaires pétards. Alors y’avait pas de quoi ressasser, pas de quoi se poser dix mille questions sur les mille nuances de gris qui pouvaient exister en l’être humain ; et pourtant, le chasseur avait bien conscience d’avoir à côté de lui, sur cette chaise, une Isolde qui réalisait tout juste l’ampleur de la chose, l’ampleur des ténèbres et la façon dont chacun des actes qu’on choisissait de faire pouvaient déborder sur d’autres. Il en avait parlé aussi, d’ces humains qui se retrouvaient sans cesse au milieu des coups de feu sans nécessairement le demander- alors même qu’ils aspiraient à rien d’autre, que ceux à quoi eux deux aspiraient. Un semblant de normalité, un espoir pour s’accrocher à une vie lambda et sans vague. Ils étaient là, eux aussi, ces gens qui avaient espéré, et ouais, fallait bien les ignorer au moins le temps de s’acclimater à l’idée, parce que sinon, y’aurait aucun moyen de faire stopper le flot de culpabilité qui s’ensuivrait.
Il fut donc plutôt soulagé, que la Saddler ait encore assez conscience de ses actes ou de ce qu’il racontait pour lui prendre les papiers des mains, et commencer à remplir elle-même les coordonnées de son assurance. Mais bien assez tôt, il récupéra la paperasse, pour indiquer l’allergie qu’elle venait elle-même de lui confier. « Ouais… j’pense pas que ça fera une grande différence. » qu’il admit, dans un sourire à mi-chemin entre la moquerie et l’amusement. Isolde était donc allergique aux fruits de mer, c’était bien quelque chose qu’il découvrait. « Alors là, y’a tout un tas d’informations que j’connais pas. Genre ton groupe sanguin, et puis si t’as eu des maladies dans le passé. Problème cardiaque ou autre. Et les coordonnées de ton contact d’urgences. » et peut-être bien qu’il aurait pu malgré tout répondre à la moitié de ces questions par lui-même, rien qu’en devinant : Isolde ne lui avait jamais fait part d’une maladie grave ou d’un problème cardiaque qui avait besoin d’être traité au quotidien- elle n’semblait pas prendre de traitement à longueur de journée, ni rien de ce genre-là. Mais il avait besoin qu’elle reste avec lui, qu’elle reste accrochée à leur réalité à eux deux, plutôt qu’elle ne s’évade dans la spirale infernale de la culpabilité et des remords. Il savait bien que lui répéter ‘c’est pas ta faute’ était loin de suffire, alors autant la faire se concentrer sur des choses bien réelles et palpables. Et y’aurait peut-être bien un moment où les pensées d’Isolde finiraient par s’échapper d’entre ses lèvres, pour déverser ces vérités qu’elle se répétait encore et encore dans sa tête. Il y connaissait un rayon en culpabilité, alors il était sûrement une des rares personnes de son entourage à qui elle pouvait faire partager tous ses démons.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 19:12
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Se remettre en question, ça ne faisait pas partie des grands talents d’Isolde, elle était souvent trop sûre d’elle, certaine que ses idées en valait la peine qu’elles n’entrainaient pas tant de dégâts que ça autour d’elle. Mais c’était sans doute parce qu’elle ne s’était jamais vraiment penchée sur les conséquences de ses actes. Aujourd’hui, elle voyait bien qu’il y avait toujours des innocents pour prendre des coups, quand on commençait à se lancer dans ce genre de batailles. Elle avait blessé du monde avec sa bombe à la fête des fondateurs, elle l’avait toujours su dans le fond, mais elle n’avait jamais pensé que ça aurait pu prendre autant d’ampleur. Y avait une partie d’elle qui se disait qu’au moins, elle, contrairement à Lancaster, elle n’avait pas essayé de faire le plus de victimes possibles. Parce que ça devait bien être ça le plan de Lancaster ou quelque chose dans ce gout-là : la tuer elle et le plus de personnes possibles autour d’elle, après tout, ceux qui étaient à la mairie ce jour-là, ça avait été des personnes qui la supportaient elle, sans doute que la plupart d’entre eux avaient voté pour elle, alors au pire pour Thaddeus, ça ne devait pas représenter une grande perte. Lui, il avait fait ça dans le but de tuer, elle de marquer les esprits, mais au final, on se souviendra certainement plus facilement de l’attaque de Lancaster que de la sienne. Tant pis. Les bombes, c’était définitivement fini de son côté. C’était la conclusion qu’elle pouvait tirer de toute cette vision d’horreur. Radcliff avait déjà trop souffert et si elle voulait aider cette ville, commencer par arrêter de la démolir, ce serait sans doute un bon début.
Elle avait fini par revenir à elle, évitant de relever trop les yeux vers le reste de la salle, histoire de ne pas replonger en pleine vision d’horreur et de ne pas perdre les pédales plus longtemps. Elle aurait presque pu s’attarder sur son allergie aux fruits de mer, juste pour ne pas avoir à se concentrer sur tout le reste. Peut-être qu’elle aurait dû garder la feuille et la remplir d’elle-même, mais tenir le crayon entre ses doigts abîmés ça faisait plus mal qu’elle voulait bien l’admettre. Soulever des pierres pour essayer de dégager cette fille de sous les gravats ça ne lui avait pas réussi, pas plus qu’à cette fille, puisque malgré ses efforts, elle avait succombé à ses blessures quelques secondes plus tard. « A négatif. » Qu’elle répondit concernant son groupe sanguin, évidemment, malgré toutes les questions qu’ils avaient pu se poser l’un et l’autre quelques semaines plus tôt, jamais ils ne s’étaient interrogés sur les questions de groupes sanguins et autres problèmes de santé. « J’ai jamais eu de maladies graves, ni de problèmes cardiaques. » Elle était plutôt en bonne santé de façon générale, douée pour se blesser, ça Cesare l’avait bien remarqué, mais concernant les maladies, elle avait de la chance, jamais rien de bien grave. Même les petites maladies, elle les esquivait plutôt bien. « En cas d’urgence, d’habitude c’est ... Anthea. » Ça avait été son père, en toute logique avant elle et puis après y avait eu plus qu’elles deux, alors Anthea avait été la seule personne à contacter si jamais quelque chose devait lui arriver. Ça faisait des années que c’était comme ça et devoir de nouveau changer ça, ça n’avait pas fait partie de ses priorités ces dernières semaines. Elle laissa échapper un léger soupire. « Tu devrais te mettre toi. » S’il devait lui arriver quelque chose, autant que ce soit Cesare le premier au courant, elle voulait que ce soit lui le premier à savoir, si jamais y avait une urgence. Et si ça aussi c’était trop risqué, alors y aurait qu’à mettre Léda, quoi que, dans le fond Léda, elle ne savait même pas si elle était encore en vie pour le moment, alors autant mettre Cesare histoire d’être sûre de pas devoir remodifier ça d’ici quelques heures.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 21:55
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Il savait c’que ça faisait, de se juger et de s’faire juger sur quelques erreurs qui devenaient une véritable avalanche. Cesare était un habitué des erreurs monumentales, qui prenaient des proportions astronomiques dans la vie des autres : c’était comme ça qu’Isolde avait perdu tant de gens à cause de lui, et comme ça qu’Aria avait enduré des mois de souffrance sans même qu’il ne s’en rende compte. Avec du recul, il s’demandait encore comment ç’avait été possible, tout ça- comment ç’avait été possible qu’il soit assez stupide pour croire pouvoir berner ses parents, et mener une vie délinquante avec Isolde sans jamais en subir les conséquences. Comment avait-il été assez stupide pour, quand il prenait contact avec ses parents, se contenter d’un ‘Aria n’est pas là’ pour justifier l’absence de sa petite sœur. Il avait été indigne sur bien des points- trop indigne pour pouvoir blâmer Isolde de quoique ce soit : et au fond, qui y aurait-il pour la blâmer d’avoir posé la bombe à la fête des Fondateurs ? Y’avait lui qui savait- et qui d’autre ? Insurgency, qui probablement n’se retournerait pas contre son leader de sitôt. Y avait-il quelqu’un d’autre ? Même Rafael ignorait encore aujourd’hui qu’Isolde était la chef du mouvement Insurgency, et s’il devait venir à l’apprendre, ça n’ferait qu’ajouter un argument à la déjà longue liste des arguments qu’il avait contre elle. De toute manière, le simple fait de s’être présentée contre Lancaster aux élections – et encore plus d’avoir gagné aujourd’hui – avait propulsé Isolde de transmutante parmi la masse de transmutants à top-priorité. C’était bien ce qui l’avait affolé, lui, quand il était venu la voir des semaines plus tôt, explosant dans une rage sans pareille à l’idée qu’elle ait pu faire quelque chose d’aussi inconsidéré sans même prendre en compte la possibilité qu’il ait voulu en faire partie, d’une quelconque manière. Mais finalement, y’avait peut-être aucune réponse idéale, encore moins dans des actes altruistes et inconsidérés comme celui-ci : se séparer n’avait pas été la bonne réponse, aujourd’hui le leur avait prouvé. Alors il allait falloir qu’ils fassent les choses différemment. Encore.
Alors Cesare remplissait chacune des informations que la Saddler lui donnait, dans un silence qui faisait drôlement écho à toute la précipitation qui bourdonnait autour d’eux- c’était comme si une ruche d’abeilles s’afférait à chaque recoin de leur champ de vision, et si le chasseur parvenait à ignorer tout ça, profitant grandement de la distraction de la paperasse, ça devait être plus difficile pour Isolde. Et pourtant, il n’avait pas de solution miracle, pas de réponse idéale pour trouver de quoi faire s’enfuir l’esprit de la jeune femme- y’avait aucun moyen d’échapper à la culpabilité une fois qu’elle était née dans l’esprit. Une vérité qui hantait encore le DeMaggio aujourd’hui, à croire qu’ils étaient vraiment faits l’un pour l’autre. Quand elle parla de le mettre lui comme contact d’urgence, il la dévisagea, avant de hausser les épaules. « Okay. » qu’il signifia simplement, incapable de dire autre chose. C’n’était pas une demande en mariage ou une proposition d’emménager ensemble d’toute manière, c’n’était qu’un numéro sur un bout de papier, une précaution qu’ils auraient dû prendre depuis longtemps, à vrai dire. Il demeurait le père de Clara, et quand bien même c’n’était pas officiel sur les papiers de naissance de la petite, fallait bien qu’il soit au courant, si sa fille devait se retrouver orpheline de mère du jour au lendemain. Mais il arrivait déjà à la fin de la paperasse, et Cesare lâcha un soupir tandis qu’il déposait là les dernières informations dont il disposait. « T’as besoin de quelque chose ? » lui signifia-t-il enfin, après de longues secondes de silence à fixer le sol. Il avait relevé le regard vers elle, l’observant et la détaillant, si près de lui. Subitement, c’était compliqué et presque insupportable l’idée qu’y’ait un tel silence entre eux- qu’il n’puisse pas lire dans l’esprit de la jeune femme comme il avait si souvent l’impression de pouvoir le faire.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Dim 13 Mar 2016 - 23:23
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A la mairie comme à l’hôpital, elle avait l’impression d’être au beau milieu de l’apocalypse. Une apocalypse dont elle n’était peut-être pas entièrement responsable, mais qu’elle avait provoqué, tout comme elle avait provoqué Lancaster et c’était parce qu’elle lui avait volé sa victoire qu’il avait fait ça, qu’il avait voulu la tuer elle et qu’en vérité, ça avait été des personnes innocentes qui en avaient le plus souffert. Il semblait presque que c’était la loi dans toutes les guerres, c’était toujours les innocents qui en payait le prix. Si elle s’était présentée à ces élections, ça avait été avec l’idée de mettre un terme à tout ça, d’essayer de faire en sorte qu’il y ait moins de morts et ce qu’elle voyait là, en face d’elle, c’était un véritable échec. Ça avait été un carnage et elle n’aurait jamais pu prévoir que ça irait si loin, persuadée que de toute façon, si on voulait l’éliminer on lui enverrait des type comme Moren juste chargés de l’éliminer elle et non une partie de la population au passage. Mais fallait croire que les hunters et Lancaster, n’avaient vraiment aucune limite à leur folie. Dans le fond, peut-être qu’elle réalisait un peu tard l’ampleur des choses qu’elle avait pu faire elle ces derniers mois, mais ça n’avait rien à voir comparé à ce que Lancaster venait de faire et sans doute qu’il n’avait pas encore dit son dernier mot. Elle ne savait pas comment aller se goupiller les choses à l’avenir, être maire ça avait été l’objectif des dernières semaines, mais elle ne savait pas bien encore comment ça marchait, mais de toute évidence, il allait falloir redoubler de prudence et pas seulement elle.
S’il devait se passer autre chose la concernant, au moins, si Cesare se mettait en personne à prévenir en cas d’urgence, il serait le premier à en être averti. Parce que dans le fond, il était là maintenant, mais elle ne savait pas du tout ce qu’il en serait demain et les jours à venir. Ils n’avaient pas prévus de se voir avant elle ne savait trop quand. Pour leur sécurité à tous les deux. Maintenant, elle pouvait au moins admettre que sa sécurité à elle, elle était compromise où qu’elle soit. Celle de Cesare aussi sans doute, parce que son père était un taré et qu’il pouvait décider de le tuer n’importe quand, alors est-ce que ça valait vraiment le coup de continuer en s’éloignant en se disant que ça les protégeait tous les deux ? Ça avait déjà été le cas et ce serait plus vrai après ce qui venait de se passer : elle avait l’impression qu’elle était plus en sécurité aux côtés de Cesare, malheureusement, l’inverse n’était pas vrai. La seule chose dont elle avait vraiment besoin en cet instant c’était de lui, et de leur fille. Le reste ça n’avait pas d’importance. Bien qu’elle puisse trouver un tas d’autres choses, juste pour avoir quelque chose de plus de deux mots à répondre à Cesare. « J’ai besoin de rentrer chez moi, genre vraiment chez moi. » Et non pas dans le QG d’Insurgency où y avait toujours trop de monde partout et où frapper à la porte de son bureau semblait vraiment être en option pour les trois quarts des personnes qui faisaient partie de ce groupe. « Et de prendre une douche, parce que j’ai l’impression d’être vraiment super crade. » Et ce n’était probablement pas qu’une impression, entre le sent, la suie dues aux flammes de l’explosion, la poussière aussi, clairement, elle avait déjà était plus propre. « Puis dormir aussi. Et prendre ma fille dans mes bras. Et manger tout un paquet de donuts, pas parce que j’ai faim, juste parce que j’peux le faire. » Elle laissa échapper un léger soupire avant de tourner la tête vers Cesare. « Tout ça, ce serait vraiment cool. Mais dans le fond, j’ai juste besoin de toi. » Juste Cesare ce serait suffisant, plus que suffisant même. C’était mieux que le reste, que cette liste qu’elle venait de faire. « Et Clara aussi, mais pas question qu’elle mette un pied ici. » Elle avait vraiment envie de la serrer dans ses bras, mais elle ne voulait pas voir sa fille, parfaite et merveilleuse, resplendissante, se retrouver au milieu d’un chaos pareil.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Lun 14 Mar 2016 - 3:13
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Avoir envie de certaines choses, et besoin de certaines choses- deux notions totalement différentes, dont Cesare avait pu apprécier chacun des aspects pendant les dernières semaines qui étaient passées. Isolde et Clara avaient eu besoin de rester en sécurité, quand bien même il avait eu souvent envie de contacter la Saddler pour mettre en place un de ces rendez-vous qu’ils avaient trop souvent eus, pour des raisons totalement variables. Cesare avait voulu sa vengeance contre Kingsley Moren, sans nécessairement en avoir besoin : un fait qu’il reconnaissait aujourd’hui, alors même que l’idée d’avoir vengé sa sœur n’lui avait même pas encore frôlé l’esprit comme une victoire- comment penser à une quelconque victoire, quand on se retrouvait dans un endroit pareil ? Au moins, il avait sauvé Isolde- et Moren avait échoué jusqu’au dernier moment de sa misérable existence. C’n’était pas pour autant que c’était jouissif- ça n’l’avait pas été, ça n’le serait jamais. Et c’était comme ça, surtout, que le DeMaggio pouvait se rendre compte qu’il avait tout autant besoin qu’envie de rester avec Isolde. Parce qu’y’avait qu’elle qui avait du sens, qu’elle qui signifiait quelque chose- qu’elle, qui valait la peine à travers tout le chaos de son existence. Il aurait pu y avoir des milliards de blessés autour de lui, qu’il l’aurait quand même cherchée elle en premier : parce que c’était Isolde, et qu’il était bien incapable de ressentir la moindre culpabilité vis-à-vis de cela. C’n’était pourtant pas le signe qu’il avait beaucoup changé, qu’il s’était amélioré pour devenir quelqu’un de bien. Mais là maintenant, alors que les circonstances lui avaient largement prouvé que s’il avait mis de côté sa dévotion pour la Saddler au nom d’un altruisme tout nouveau, celle-ci serait morte- il n’pouvait certainement pas regretter ses instincts égoïstes. Isolde était là, peu importait si son cou était déjà marqué par la pression du collier qui avait manqué de l’étouffer- peu importait si elle avait le front ouvert par une entaille disgracieuse, ou si elle avait l’impression de se sentir sale, ou fatiguée. Elle était là, vivante, toujours avec lui.
Alors le chasseur délaissa enfin la paperasse et le détachement qu’il avait essayé de mettre en place pour laisser le temps à Isolde de digérer tout ce qui se passait autour d’elle. Il ne se retint pas, pour venir reprendre sa main, enrouler celle-ci dans la sienne à lui, bien plus grande que ses petits doigts ; et sans demander son reste, il se pencha vers elle, pour venir cueillir à ses lèvres un baiser. Un baiser plein de fraicheur, d’une sensation idéale retrouvée après tant de temps à se manquer l’un à l’autre- pourtant, guère un baiser déplacé et trop langoureux en de telles circonstances : ils n’étaient certainement pas des ados qui devaient passer leur temps à se bécoter pour le bien de leurs hormones. Mais un baiser qui murmurait des petites déclarations d’amour, dont ils n’avaient pas pu jouir pendant tant de temps. Et enfin, quand il relâcha ses lèvres, Cesare eut un léger sourire, comme s’il oubliait trop facilement le désastre partout autour d’eux aussitôt se perdait-il dans les prunelles de la transmutante. « Eh bah, dès qu’on en aura fini ici, t’auras qu’à appeler ton ami pour aller chercher Clara. Et puis après, je te ramènerai chez toi… » pas au QG d’Insurgency, pas dans une planque aménagée spécialement pour l’occasion, chez elle- et s’il devait rester éveillé rien que pour surveiller que personne ne vienne l’emmerder, c’n’était pas un problème. « et puis tu prendras une douche. Et puis tu mangeras des donuts. Et puis tu iras dormir. Et je serai là pendant tout ce temps… » et plus encore, s’ils le voulaient- ou s’ils en avaient besoin. Au fond, il n’savait plus c’qu’il voulait là maintenant, vis à vis de son père et de toute cette histoire ; c’était malgré tout grâce aux informations de son patriarche que Cesare avait pu si efficacement trouver Moren et agir en conséquence. Pourtant, sans Kingsley, l’horizon vers leurs promesses et leurs temps idéaux semblait déjà se dégager largement, comme si un épais brouillard venait de lever- certes, ils n’étaient pas encore tirés d’affaire. Mais s’il pouvait au moins tirer ça de positif de la mort de Moren, il n’allait pas se retenir.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Lun 14 Mar 2016 - 12:56
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Tout autour d’eux, c’était le chaos et relever la tête vers le reste de la pièce, ça devenait vite trop difficile, trop éprouvant, alors, dire qu’elle n’avait besoin que de Cesare, ce n’était pas juste une phrase bêtement romantique, une déclaration mielleuse comme ce qu’elle avait pu raconter quelques minutes plus tôt quand elle avait été étendue sur le brancard. Elle avait besoin de lui parce qu’à chaque fois qu’il était là, oublier les dures réalités de la vie, ce n’était pas aussi compliqué que ça en avait l’air. Elle avait besoin de lui parce qu’elle se sentait bien dès qu’il était là et qu’elle n’avait pas pu profiter de cette sensation de tranquillité pendant des semaines et des semaines. Elle avait besoin de lui parce qu’elle l’aimait et qu’au milieu de tout cet enfer, c’était bien la seule chose à laquelle elle avait envie de s’accrocher. Déjà quand Anthea était morte, il avait suffi qu’il vienne jusqu’à elle pour que l’épreuve soit moins difficile. C’était encore le cas là dans cette salle d’attente. Sans lui elle aurait probablement paniqué et elle serait déjà en train de verser toutes les larmes de son corps. Mais puisqu’il était là, ça allait mieux. Alors elle voulait qu’il reste, comme elle l’avait toujours voulu depuis des semaines, depuis cette nuit à l’hôpital où tout avait changé entre eux deux. Elle voulait qu’il reste et qu’il puisse profiter de leur histoire et de ce futur qu’ils s’étaient promis. Elle le voulait tout autant qu’elle en avait besoin.
Sa main revenue enlacer la sienne, elle se sentait mieux, moins attirée vers l’horreur de la scène qui se dessinait devant ses yeux, moins apte à culpabiliser pour toutes ces personnes blessées autour d’elle, les morts dont elle ne pouvait pas imaginer le nombre. C’était sans doute égoïste, mais les lèvres de Cesare contre les siennes, c’était le meilleur remède pour vraiment oublier tout le reste et déjà elle se sentait soulagée, plus légère, moins coupable pour tout ce qui venait de se passer. Un sourire se dessina sur ses lèvres aux paroles de Cesare. Ça semblait ressembler à tout ce dont elle pouvait rêver, mais est-ce que c’était vraiment possible ? Il s’agissait d’une question qu’elle ne pouvait s’empêcher de se poser. « Tu seras avec moi, même dans la douche et dans mon lit ? » Un sourcil légèrement arqué pour appuyer le sous-entendu, même si pour le moment, elle avait autre chose en tête que les jeux de séduction et l’échange de phrases aguicheuses dans lesquels ils avaient pu se perdre la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle voulait vraiment juste prendre une douche et aller se coucher pour dormir. Sa main libre vint se poser contre sa joue pour caresser sa peau du bout des doigts. « Est-ce que tu pourras vraiment être avec moi ? » Ce n’était plus une question de vouloir ou d’avoir besoin, mais bien une question de pouvoir ou pas être avec elle. Parce qu’ils avaient fait des choix compliqués, des choix qui les avaient séparés pendant plusieurs semaines, beaucoup trop longues, est-ce qu’y avait vraiment quelque chose qui avait pu changer ça ? Est-ce qu’ils pourraient vraiment être ensemble sans avoir à se soucier du reste du monde, comme ils avaient pu se le promettre, ou bien faudrait attendre encore et continuer à subir la torture des semaines précédentes pendant encore un temps indéterminé ? Bien qu’avec Cesare, elle pouvait habituellement facilement oublier cette sentence qui leur tomber dessus à chaque fois, cette fois, elle avait besoin de savoir.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Lun 14 Mar 2016 - 19:36
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Cesare n’était pas l’exemplarité même, il n’avait pas été particulièrement connu ces derniers temps pour tenir ses promesses et faire les choses avec une simili-dignité. Le pacte qu’il avait passé avec son père il n’avait, par exemple, aucune intention de le tenir : il aurait malgré tout cru qu’il aurait plus de temps pour préparer le retour de flammes que ça. Mais Kingsley Moren était mort maintenant, et si ça devait atteindre les oreilles de Rafael DeMaggio, les choses dérailleraient bien assez vite- la menace pendait juste au-dessus de la tête du fils désormais, il en avait bien conscience, quand même bien son esprit avait encore du mal à fonctionner en adéquation avec les événements. Ceux-ci s’étaient précipités si brusquement : d’un coup, comme ça, le chasseur s’était retrouvé propulsé aux avant-postes de sa vengeance, à pouvoir dévisager le meurtrier qu’il avait cherché pendant des mois et des mois. Et s’il aurait été bien incapable de dire combien d’temps il avait prévu que cette mascarade dure, aujourd’hui tout était allé trop vite pour lui. Le seul avantage qu’il avait encore, c’était dans l’fait que personne ne sache que Moren était mort pour l’heure – mais qu’est-ce que Rafael viendrait à exiger en retour à son fils, en sachant qu’il avait joué une petite part, certes, mais une part déterminante dans la fin de l’ennemi juré ? Enfin, les DeMaggio avaient fait payer à ceux qui avaient osé faire couler leur sang- et maintenant quoi ? Ce s’rait bien la question du prochain chapitre- celui qui commencerait dès que Cesare quitterait Isolde pour retourner auprès de son père pour une raison ou une autre. Parce qu’il n’était pas du genre à faire des promesses en l’air, ou à les faire sans en connaître la valeur et l’importante – il devait au moins ça à son patriarche, le fait de le regarder droit dans les yeux au moment de le trahir, ou tout simplement la possibilité de grappiller quelques sursauts de vengeance avant de s’enfuir à nouveau de son aura meurtrière. Alors ici et maintenant, avec la Saddler, et quand bien même les choses semblaient dérailler partout autour d’eux, Cesare avait encore le contrôle de sa vie et de ses choix- une liberté si élémentaire et si simple dont il n’était pas sûr de pouvoir bénéficier, une fois qu’il passerait la porte de la maison de son enfance.
Ouais, il n’était pas l’genre à faire des promesses en l’air, mais fallait croire qu’il en avait déjà trop fait au cours de sa vie, et y’en avait que quelques-unes à peine qu’il avait véritablement envie de tenir. C’était celles qu’il avait faites à Isolde, celles qui transpiraient une volonté de vivre, et l’espoir d’pouvoir sortir la tête de l’eau. Il avait envie de rester avec Isolde, pour les prochaines heures et pour l’reste des années qui composeraient leur vie infiniment humaine. Et pendant longtemps, pouvoir et vouloir avaient été deux idées totalement différentes dans leurs échanges- pas ici, pas maintenant. Et tous les mots qu’il avait adressés à la transmutante, la promesse qu’il lui avait murmurée à la sortie de l’immeuble en ruines, tout ça, ça comptait et ça avait une véritable valeur. Il n’était pas prêt d’partir, il resterait avec elle peu importaient les heures qui passeraient dans la frénésie de cette ambiance post-apocalyptique. Il eut donc un sourire, pour répondre à sa petite provocation enjôleuse – la Saddler aurait dû mieux savoir que ça, qu’ils n’étaient définitivement pas doués pour tenir bon quand ils se lançaient dans des joutes verbales de ce genre – et les sourcils arqués dans l’expression nette de ses idées, Cesare haussa les épaules : « Si tu veux de moi dans la douche et dans le lit- alors… » qui pouvait les blâmer, ça faisait des semaines et des semaines qu’ils s’étaient quittés après une nuit torride et passionnelle. « Mais- oui… » elle n’pouvait pas y échapper cette fois, une véritable assurance, un serment qui se rapprochait et les englobait d’une chaleur rassurante- oui « je pourrai être là. Avec toi. Sans compter les heures. » et tant pis- s’il devait retourner voir ses parents à un moment ou un autre, pour quelque raison que ce soit, il pouvait toujours prétendre avoir eu un grand besoin d’évasion après avoir étranglé Kingsley Moren à mort. Ou qu’il avait dû aller faire des recherches pour comprendre pourquoi tout d’un coup, l’un des hunters les plus dévoués à la cause s’était avéré être un dégénéré- ça, c’était une vraie raison, une vraie préoccupation qui aurait pu obnubiler le Cesare vengeur. Donc au fond, il n’manquait pas d’arguments, et de vrais arguments auxquels il avait besoin de réponse. « Et tu sais-… t’as cette façon d’être qui fait que, d’toute manière, des semaines sans te voir c’est déjà trop pour toute une vie. » et peut-être bien que ça allait faire partie du répertoire des phrases niaises : mais après tout, même si lui il n’avait pas été à proximité de l’épicentre de l’explosion comme Isolde, il avait lui aussi été soumis à l’inquiétude, au stress, à la hargne, à la peur, à l’adrénaline et au vide qui avait suivi la confrontation. Alors bon, il avait bien le droit de laisser couler quelques sous-entendus mielleux lui aussi.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Lun 14 Mar 2016 - 21:02
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She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.
Sa vie, Isolde ne l’avait jamais prévue dans les moindres détails. Elle n’était pas du genre à construire des projets pour l’avenir et à se faire des listes des choses qu’elle devait faire. Elle vivait plutôt sous le coup de l’improvisation, à se dire qu’au pire, elle verrait bien plus tard comment les choses s’agencerait d’elles-mêmes. Ce n’était pas qu’elle n’avait absolument aucun contrôle sur sa vie, c’était juste que faire des plans, ça finissait toujours par être compromis de toute façon, alors autant ne pas s’emmerder avec ça. Mais ce qu’elle avait prévu avec Cesare, ça elle le voulait vraiment. Elle voulait en faire plein des plans avec lui. Elle voulait construire sa vie à ses côtés et se lancer dans des trucs qu’elle n’aurait jamais pu vouloir avec personne d’autre. Un mariage avec lui, ça semblait possible, alors qu’un mariage avec un autre, ça n’aurait même pas été envisageable et quand bien même l’idée même l’idée n’avait été que balancée à la va vite au-dessus d’un plat de lasagne, elle restait dans un coin de sa tête, comme l’une des choses à réaliser avec lui. Et peut-être qu’avant ça, ils pourraient envisager de prendre une maison ensemble et un jour, peut-être qu’ils se surprendraient à parler bébé tous les deux, quand bien même il y avait déjà Clara et qu’avant qu’elle, elle ne vienne au monde, jamais ils n’avaient ne serait-ce qu’évoquer le mot bébé dans l’une de leurs discussion. Avec lui elle voulait faire des plans, elle voulait organiser ce futur ensemble qu’ils s’étaient promis, mais avant ça sans doute, fallait qu’ils puissent envisager de rester ensemble plus de quelques heures, à plusieurs semaines d’intervalles.
Encore plusieurs semaines sans le voir, ça risquait de la rendre vraiment malade, ça avait été dur déjà de surmonter les dernières semaines et y avait eu des moments où elle avait attrapé son téléphone avec l’envie de l’appeler, de le supplier de bien vouloir la rejoindre quelque part parce qu’elle n’en pouvait plus. Elle avait envisagé d’aller rejoindre son appartement à lui en cherchant une bonne excuse pour le faire venir, mais elle avait fini par se rétracter. Elle avait passé l’âge des caprices, alors il avait fallu résister, même si elle s’était sentie comme une gamine en manque de son petit-ami, à la limite des larmes dès qu’on lui parlait d’amour. L’hôpital, c’était pas le lieu idéal pour les retrouvailles, surtout pas l’endroit pour se lancer encore une fois dans des phrases pleines de sous-entendues, celles-là qui les avaient fait craquer en si peu de temps la fois dernière, mais sans doute que c’était trop tentant. « Je veux de toi absolument partout. Dans chaque centimètre carré de mon appartement. » Le lit, la douche, le tapis du salon, qu’importait. S’il pouvait être avec elle sans compter les heures, ils auraient l’occasion de les tester, tous les centimètres carrés de son appartement. « Parfait. Il va nous en falloir des heures pour tester tous les centimètres carrés de mon appartement. » Elle lui adressa un sourire. C’était parfait pour bien d’autres raisons de toute évidence. « Et puis ce sera l’occasion d’avoir notre deuxième rencard. » Ils en avaient parlé de ça aussi, encore une plaisanterie dans le fond, parce qu’ils avaient dépassé ce stade depuis longtemps maintenant. « Ouais, je comprends l’sentiment. Ça a été les pires semaines de ma vie. » Et c’était probablement vrai dans le fond, elle avait cru virer folle à plusieurs reprises entre l’absence de Cesare et la campagne électorale, y avait de quoi de toute évidence. Les semaines avaient été horribles et elle n’avait plus envie de connaitre ça, plus envie d’être séparée de Cesare pendant autant de temps, ça avait été beaucoup trop compliqué et pas franchement sécurisant, puisqu’au final, c’était lui qui était venu à son secours.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Lun 14 Mar 2016 - 23:48
and that's all i need so much love, the more they bury
WITHOUT YOU, THERE'S HOLES IN MY SOUL.
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we don't know what to say, we don't know how to make it through another day. never run, never hide. always up for the fight. we keep getting it wrong until we get it right. i won't let you let me go. scars of our mind games never show, we're never going to be alone again w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il n’avait jamais eu envie de vivre avec de faux espoirs, vivre selon des ambitions qui lui seraient semblées inaccessible- Cesare était de ces êtres humains pragmatiques qui soupesaient et repensaient chacune des illusions qu’ils avaient la mauvaise idée de se faire. Combien d’fois s’était-il pris le mur dans les dents, à force d’espérer et d’attendre ? Bien peu de fois, mais il avait retenu la leçon à chaque fois, et les remords et la rancœur continuaient de le poursuivre des années plus tard. Y’avait un avantage, à être têtu dans sa façon d’penser, et rancunier dans sa façon d’être avec les autres : au moins, le DeMaggio ne répétait pas deux fois la même erreur, et n’s’accrochait jamais trop longtemps à des espoirs qui lui semblaient vains. C’était ce qui l’avait fait venir chez Isolde, des semaines plus tôt, prompt à être théâtral pour abandonner la petite babiole pleine de promesses qu’elle lui avait confiée : Cesare n’pouvait pas vivre en attendant du réel une promesse que l’autre parti n’était pas prêt à tenir. Et pourtant, ils se retrouvaient là, en un temps record, leurs mains accrochées l’une à l’autre, en réalisant à peine tout ce qui venait de se passer. Certes, ils avaient déjà réalisé que Kingsley Moren était mort, qu’ils avaient survécu à deux bombes doublées d’un hunter-transmutant sociopathe. Mais tout c’que ça incluait ? Cesare le réalisait à peine : il n’réalisait qu’à peine, qu’il avait mis à genou et précipité dans les bras de la Faucheuse, l’homme qui lui avait pris sa sœur dans de mêmes circonstances. Il n’réalisait qu’à peine, qu’un pas de travers, une seconde à s’laisser distraire par quelque chose, et il serait arrivé trop tard pour aider Isolde, encore plus pour la sauver. Une seconde, ouais, ç’avait été ce qui avait fait la différence entre la mort vulgaire et rapide d’une balle dans la tête, et la survie envers et contre tout pour la Saddler. Et maintenant… ? Maintenant aussi, il n’réalisait qu’à peine, tout le manège, les montagnes russes qui s’étaient mises en place dans sa tête, et faisaient tambouriner son cœur avec hargne contre son poitrail. Il comprenait que partout autour dans l’hôpital, c’était le chaos et la panique. Mais… ? Mais y’avait que lorsque son regard noir s’accrochait au visage d’Isolde qu’y’avait une évidence indéniable qui perçait à travers ses chairs.
Il l’avait retrouvée, après d’interminables semaines- il l’avait retrouvée, et ça faisait un bien fou. C’avait subitement allégé tout le temps qui était passé sans elle, et fait disparaître l’enclume qui avait si lourdement pesé comme du plomb sur son âme. C’était bien ce qu’il savait là maintenant, ce dont il avait besoin là maintenant, dans les couloirs agités de l’hôpital de Radcliff : il pourrait rester le cul vissé à cette chaise pendant des heures, si ça pouvait lui permettre de juste être avec Isolde. A lui tenir la main. A rester silencieux ou à parler, peu importait. Le chasseur se prit à avoir presque l’envie de fermer les yeux pour s’endormir, enfin s’endormir paisiblement, sans qu’un coin de son cerveau s’mette à divaguer sur ce qu’Isolde avait bien pu faire, choisir de faire, ou subi pendant à l’autre bout de la ville. Comment avait-elle vécu, recluse dans son petit QG planqué à l’abri des regards ? Et comment allait Clara ? Manifestement, il osait espérer que s’il avait dû arriver quelque chose à leur fille, Isolde l’aurait prévenu, peu importait ce qu’ils avaient décidé la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Alors il savait que Clara allait bien, qu’Isolde allait bien, et que dans une certaine mesure ils avaient pris le bon choix, l’autre soir, quand elle avait parlé d’aller se planquer chez Insurgency. Certes, il avait suffi d’pas grand-chose pour que Lancaster contre-attaque : mais qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Au moins Isolde était toujours Isolde, prompte à balancer ses petites phrases enjôleuses comme s’il n’s’agissait de pas grand-chose – étaient-ce les semaines de manque qui parlaient ? En tout cas, elle devrait savoir qu’elle s’orientait sur une pente hasardeuse et imprévisible- certes, elle était encore blessée, et lui trop inquiété pour qu’il daigne lui sauter dessus là maintenant en de telles circonstances. Mais… mais Isolde n’facilitait vraiment pas le travail de sa bonne volonté et de sa raison. « Heureusement, on couvre plusieurs centimètres carrés en un seul coup. » qu’il admit, un mi-sourire enjôleur sur les lèvres ; Isolde elle n’agissait avec aucune retenue, et s’il se mettait à faire pareil, ils allaient bientôt se chercher une salle vide pour passer le temps. Franchement, s’il lui avait manqué pendant toutes ces semaines, fallait pas qu’elle perde de l’esprit qu’elle lui avait manqué aussi- et que lui, pendant c’temps, il avait été coincé avec les êtres humains les moins supportables de la population qui pouvait peupler cette planète. « Tu veux dire- le deuxième rencard où on échange nos numéros ? » il s’était redressé sur sa chaise, comme subitement très intéressé par l’idée, quand bien même c’n’était encore une fois qu’un de leurs délires récurrents- ils en avaient de ceux-ci, tout simplement parce qu’ils se comportaient littéralement comme des pieds quand il était question de faire les choses bien. Tout était dans le désordre chez eux, et finalement ça, ça leur convenait. « Aw, les pires semaines de ta vie ? » il eut une moue, exagérément désolée, avant de se pencher vers elle, déposant un baiser juste entre la courbe de sa mâchoire et le creux de son cou. « On fera en sorte que ce soit les meilleures prochaines heures de ta vie pour compenser alors. » oui, il pouvait lui aussi s’montrer séducteur, c’était elle qui avait cherché, à son tour de résister. « Tu peux pas… faire marcher ton autorité de maire pour passer plus vite ? » définitivement, ils auraient atteint un nouveau niveau de manque s’ils devaient en arriver là- c’était une plaisanterie, bien évidemment, quand bien même quelqu’un comme Lancaster avait dû en profiter. Après tout, n’avait-elle pas des devoirs à remplir au plus vite ? M’enfin, il faisait surtout ça pour la provoquer, simplement parce qu’elle l’avait cherché, de toute manière.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last. Mar 15 Mar 2016 - 12:14
you take her words, out of the sky
— cesare demaggio & isolde saddler —
She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.
Les rêves qu’elle avait pu dresser aux côtés de Cesare, symbolisés par des promesses au-dessus d’un collier qui reposait à présent sur la chaise à côté d’elle, en compagnie de sa paire de chaussures, Isolde avait eu tout le temps du monde de les ressasser ces dernières semaines, espérant que ce jour qu’ils s’étaient promis de connaitre puisse arriver rapidement. Parce qu’elle se languissait de lui, au fil des heures, des jours, des semaines qui passaient sans qu’il ne soit à ses côtés. Elle en avait passé des heures au fond de son lit à se tourner et à se retournée, prise d’insomnies à force de trop penser à lui et de la distance qui pouvait s’être glissée entre eux deux et ça avait été de la torture. Elle avait beau avoir chercher ç s’ajouter toujours plus de boulot dans l’espoir que ça fasse taire ses songes, que ça l’épuise à tel point qu’elle pourrait s’endormir quelques minutes à peine après s’être mise au lit, y avait rien à faire, dès qu’elle n’était pas pleinement active dans une tâche, y avait eu Cesare dans un coin de ses pensées pour lui rappeler à quel point il lui manquait et à quel point elle voulait que leurs promesses se concrétisent. Elle voulait son futur à ses côtés et même si la vie sans nuages, ce n’était pas pour aujourd’hui, elle voulait au moins une vie à ses côtés, parce qu’affronter les difficultés du monde dans lequel ils vivaient, ensemble, ce serait forcément moins compliqué que de les subir chacun de leur côté. Durant ces trop nombreuses semaines, elle s’était accrochée à tout ça, sans jamais savoir quand est-ce que le rêve pourrait enfin devenir réalité.
Maintenant, ils étaient ensemble. Enfin, après tout ce temps, quand bien même ce n’était pas dans les meilleures conditions possibles. Toutes les fois où elle avait pu imaginer leurs retrouvailles après tout ce temps de séparation, ça n’avait pas été au beau milieu d’une explosion, à un moment où un timbré voudrait la tuer ou au beau milieu d’une scène évoquant une véritable apocalypse. Elle n’était pas forcément la fille la plus romantique du monde, mais elle avait quand même été capable d’imaginer un truc un peu mieux que ça, ce n’était de toute évidence, pas difficile à faire. Au moins, elle avait encore l’opportunité de balancer quelques phrases enjôleuse, tout en sachant très bien que ça n’irait jamais aussi loin que l’autre fois, chez elle, quand ils n’étaient lancés dans ce jeu. Parce que ce n’était clairement pas l’endroit et le moment idéal, mais aussi parce qu’elle n’en aurait de toute façon pas la force, complètement épuisée par les événements qui venaient de se dérouler. « Heureusement ? Ça veut dire que c’est bien d’avoir moins de surface à couvrir ? J’vais me vexer. » Le sourire sur son visage était bien la preuve qu’elle n’était pas et n’allait pas soudainement se vexer. Ce n’était que des plaisanteries de toute façon, tout comme leurs histoires de rencards. « Ouais, ce genre de rencard, tu sais, j’aimerai vraiment avoir ton numéro. » Elle l’avait déjà de toute évidence, écrit sur le bout de papier qu’il lui avait laissé à l’hôpital, enregistré dans on téléphone à elle qui était dieu seul savait où à l’heure actuelle, peut-être même complètement mort. Au pire elle devrait en changer et elle aurait vraiment un numéro à filer à Cesare. Un nouveau sourire passa sur ses lèvres après son baiser. « Ça me semble plutôt cool comme plan. » Faire en sorte que les prochaines heures soient les meilleures de sa vie, c’était carrément tentant. Mais avant fallait sortir de cet hôpital. « Evidemment que si, parce que je suis beaucoup plus importante que tous ces gens. » Elle plaisantait, elle était bien la dernière personne au monde à pouvoir penser un truc pareil. Si ça avait été Lancaster à sa place sans doute que lui il en aurait abusé de son pouvoir, parce que monsieur valait forcément mieux que le reste du monde, mais pas elle.
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