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 (event, cesare) ≡ making a moment built to last.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 20:22


and that's all i need so much love, the more they bury
WITHOUT YOU, THERE'S HOLES IN MY SOUL.
-------------------------------------------
we don't know what to say, we don't know how to make it through another day. never run, never hide. always up for the fight. we keep getting it wrong until we get it right. i won't let you let me go. scars of our mind games never show, we're never going to be alone again w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■


Pendant toutes les semaines qui étaient passées, Cesare n’avait pas été désespéré au point d’espérer que quelque chose de catastrophique se passe pour qu’ils se retrouvent- au fond, il allait falloir qu’ils arrêtent de toujours se retrouver avec pour décor, une situation désastreuse. La première fois, ç’avait été Isolde qui avait été blessée par un hunter, et avait eu besoin de son aide pour gérer la blessure. La deuxième fois, ç’avait été la mort d’Anthea et tout ce qui avait accompagné cet événement funeste. La troisième fois, ç’avait été Isolde, décidant sans crier gare de s’engager dans une campagne politique qui allait mettre sa vie et la vie de leur fille en danger. Maintenant, ils n’avaient toujours pas conjuré le sort, à se retrouver au beau milieu de ruines humaines et matérielles : c’n’était pourtant certainement pas de leur faute, il allait bien falloir qu’ils arrêtent de s’répéter ça en boucle. C’n’était pas parce qu’ils avaient osé s’laisser dévorer par la passion de baisers et d’une nuit torride qu’Anthea était morte quelques jours plus tard, ou que la mairie avait explosé une poignée de semaines plus tard. Non, c’était juste parce qu’ils menaient une vie de merde, dans une ville de merde- et parce que les ennemis étaient partout : s’ils vivaient dans un autre bout de monde, une autre ville de c’pays à des kilomètres et des kilomètres de Radcliff, s’aimer n’aurait pas de conséquence néfaste, et ils n’auraient jamais eu besoin d’attendre l’apocalypse pour se retrouver d’une quelconque manière. Mais fallait croire qu’ils étaient encore assez fous pour s’embarquer dans l’aventure, s’accrocher fermement l’un à l’autre alors même que la situation en ville n’semblait pas changer : et pourtant, si on le lui demandait, Cesare n’aurait aucun mal là maintenant, à tout abandonner dans cet endroit pour partir sur les routes avec juste Isolde et juste Clara. Qui avait-il d’autre pour le retenir ? La mort de Kingsley Moren était la preuve inattendue et inespérée qu’y’avait au moins eu quelque chose en lui qui avait changé : après des mois à pourchasser une vengeance comme seule raison de vivre, il s’avérait que la concrétisation de celle-ci n’lui apportait rien. Ni ténèbres, ni clarté quelconque- rien d’autre que l’assurance que ça n’aurait servi à rien, et n’aurait rien donné de bon à son existence s’il n’avait pas sauvé Isolde dans le procédé. Aria était morte, Anthea était morte, et aujourd’hui plein d’autres gens étaient morts ; et y’avait aucune justice, aucune vengeance, aucun rien du tout qui n’les ferait revenir. Peut-être était-ce juste de la lassitude qui s’exprimait dans cette pensée-là, mais Cesare espérait bien que c’était, au contraire, un genre de quiétude, une stabilité enfin, dans cette vie qui avait si souvent eu l’habitude de partir en miettes partout autour de lui.

Il n’voulait plus être le type qui tuait des gens comme Moira Kovalainen- il n’voulait même plus être le type qui tuait tout court : il le savait désormais, le ressentait depuis le moment où son cœur avait commencé à renaître pour la Saddler- tuer, ça prenait une part d’âme qui ne revenait jamais. C’était bien c’qu’il avait eu tant envie d’éviter à sa petite sœur par la suite, en la poussant sur le côté du champ de bataille- c’était bien c’qu’il avait envie d’éviter à Isolde, ou même à Clara. Certes, pour Clara, c’était s’projeter sur le très long terme, mais il espérait au moins que leur fille n’aurait jamais à connaître la vie qu’ils connaissaient ; et il s’donnerait toutes les chances – enfin, toutes les chances – pour que ce n’soit jamais le cas. Ouais, qu’ils pensent donc à l’avenir, à celui qui pouvait s’atteindre dès qu’ils sortiraient des murs de cet hôpital, ensemble, après avoir frôlé la mort- fallait bien que ça change un peu leur perspective sur la vie ; et il eut un rire franc, amusé aux paroles de la jeune femme. « Heureusement- dans le sens où compter les centimètres carré, ce sera le cadet de mes soucis si j’suis avec toi. » c’était une bonne façon de se rattraper- y’avait aussi la question pragmatique, en dépeignant la scène dans sa tête, ça lui paraissait bizarre cette histoire de compter les centimètres carrés. Il voulait juste être avec Isolde, et s’ils devaient se lancer des phrases enjôleuses à tour de bras, il préférait envisager tout ça sans y mêler les mathématiques, les calculs ou la logique. « J’suis sûr qu’y’a des filles qui savent se montrer assez persuasives pour obtenir le numéro d’un type avant le deuxième rencard. » ils se lançaient tous les deux sur un chemin compliqué, d’une séduction qu’ils ne maîtrisaient pas du tout- à chaque fois qu’ils avaient commencé à partir dans ce sens-là, ils n’avaient plus rien contrôlé, et la tentation avait très vite laissé place à une passion enfin sans culpabilité. Alors il allait falloir qu’ils ralentissent, sérieusement, entre les baisers et les regards enjôleurs- pourtant, ça semblait bien difficile maintenant déjà. « Evidemment que t’es plus importante que tous ces gens. » souligna-t-il, arquant un sourcil- il n’allait pas prétendre qu’il ne le pensait pas, quand bien même c’était totalement subjectif, de son point de vue à lui, et sans aucune véhémence à l’adresse des autres. Juste une flatterie, si évidente qu’il eut un sourire à nouveau. « Je pense qu’on peut bien faire l’effort d’attendre, si on a plus besoin de compter les heures. Faut dire, on a attendu des semaines, alors on est plus à ça près-… » quand bien même l’option aurait été tentante, qu’ils quittent cet endroit de malheur pour retrouver un peu de calme, de quiétude pour les prochaines heures, avant qu’y ait de nouveau quelque chose. Oui, ils n’avaient plus la menace pernicieuse des responsabilités de Cesare pesant par-dessus leurs moments ensemble- mais maintenant, y’avait les responsabilités d’Isolde, et c’était probablement du pareil au moment ; la vie, elle exigeait toujours son lot de sacrifices.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 21:29

you take her words, out of the sky
— cesare demaggio & isolde saddler —
She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.

Maintenant qu’elle était avec Cesare, elle se sentait comme libérée d’une prison dans laquelle elle s’était crue prisonnière pendant des semaines, enfermée dans le QG d’Isurgency. Y avait toujours moyen là-bas de se retrouver en compagnie de personne qu’elle appréciait, des amis, qui contrairement à sa fille étaient capable de faire autre chose que pleurer, manger, dormir. Mais, quand bien même elle avait eu l’occasion de trouver bonne compagnie là-bas, y avait personne qui pouvait égaler Cesare. Parce que c’était lui qu’elle aimait, lui avec qui elle voulait passer le reste de ses jours. Ces dernières semaines, elles avaient vraiment été compliquées. Mais maintenant qu’il était là avec elle et même si c’était dans des circonstances absolument affreuses, elle avait déjà l’impression qu’elles étaient loin derrière elles ces semaines. Les moments difficiles, ils semblaient s’évaporer avec aisance aux côtés de Cesare, si bien que même la scène apocalyptique qui se déroulait devant ses yeux, était de moins en moins difficile à supporter. Y aurait un moment où elle recommencerait à en saisir les conséquences, quand elle serait moins fatiguée, moins occupée à vouloir tout oublier au profit de ses retrouvailles avec Cesare. Elle en avait besoin, d’oublier un peu la catastrophe, d’oublier sa part de responsabilité là-dedans et de ne plus penser à tout ce qu’il faudrait faire pour réparer les choses. L’avenir qui s’annonçait à elle, il était peut-être compliqué, mais savoir qu’elle aurait Cesare à ses côtés sans être obligée de compter les heures et de craindre le lever du soleil, ça rendait déjà les choses beaucoup plus simples.

A ses côtés, elle pouvait même oublier qu’elle était dans un hôpital, à attendre qu’on vienne s’occuper d’elle, et non tranquillement sur son canapé où elle pouvait bien se lancer dans un jeu de séduction autant qu’elle le voulait, quitte à finir sur le tapis du salon complètement nue avec Cesare. Là, ce serait de toute évidence pas envisageable. Quand bien même ils commenceraient à se lancer là-dedans, elle serait vite rappelée à l’ordre par les douleurs provoquées par ses blessures et la fatigue qui rendait douloureux chacun de ses mouvements. « Je préfère ça, si tu t’mettais à compter les centimètres pendant le sexe, ce serait clairement qu’tu fais chier. Ce qui serait vraiment, vraiment, vraiment blessant. » Mais ce n’était pas le cas ou alors il était vraiment très bon comédien, ou alors elle était complètement à l’ouest elle. Enfin non, elle ne pouvait pas imaginer qu’il puisse s’ennuyer dans ce genre de moments. Ils n’avaient de toute façon pas eu l’occasion de passer assez de temps ensemble pour s’ennuyer. Il se passait toujours trop de trucs de toute façon et quoi qu’ils puissent faire, elle n’avait pas l’impression qu’elle pourrait un jour s’ennuyer avec lui. « J’crois plutôt que c’est le gars qui doit se montrer persuasif pour obtenir le numéro de la fille avant le deuxième rencard. » Parce que les hommes, il en fallait peu pour les persuader d’après elle. « J’suis certaine que je pourrais obtenir le numéro d’un gars, avant même le premier rencard. Donne-moi dix minutes avec un type et j’te l’obtiens le numéro, sans effort. » Pas dans un hôpital, elle ne se lancerait certainement pas le pari ici, y avait quand même un minimum de respect à avoir. Mais bon, dans un bar, dans un café voir même au beau milieu de la rue, ça semblait carrément facile. Même dix minutes, ça semblait presque trop. Elle haussa légèrement les sourcils suite à sa réplique. « Ouais, évidemment. » Elle ne le pensait pas elle. C’était le genre de trucs qu’elle ne penserait jamais et c’était bien parce qu’elle ne le pensait pas qu’elle s’était lancée elle-même dans cette campagne plutôt que de proposer l’idée et de voir si quelqu’un voulait bien le faire à sa place. « Ouais, de toute façon, mieux vaut fêter nos retrouvailles à un moment où je serais un peu plus en forme. » Ce serait forcément mieux, parce que là, elle avait surtout l’impression d’être complètement à bout de force, peut-être bien que si elle était capable de trouver une position confortable, elle pourrait même s’endormir, alors ils pouvaient bien attendre, de toute façon, ils n’avaient pas le choix.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 22:23


and that's all i need so much love, the more they bury
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Dès qu’ils se prenaient à lever la tête hors de leur petit face à face, Cesare et Isolde pouvaient se rendre compte de la façon dont les choses tournaient à toute allure- et pourtant, à eux deux, c’était comme s’ils vivaient dans une quiétude rassurante. Est-c’qu’ils étaient coupables d’un excès de zèle ? Cesare ne culpabiliserait certainement pas, de se sentir soulagé de retrouver Isolde alors même que le chaos avait si brusquement menacé de prendre le pas sur la vie : ils s’étaient déjà assez battus comme ça, ils avaient affronté de plein fouet Kingsley Moren, envoyé directement pour la tuer, en plus des bombes qui avaient été déclenchées dans le bâtiment. Et s’ils pouvaient bien témoigner de quelque chose, c’était qu’ils avaient déjà assez vécu de moments difficiles pour en arriver là. Des combats, et toujours des combats, là où beaucoup de gens dans ces couloirs avaient probablement privilégié l’indifférence et la tranquillité : le DeMaggio n’culpabilisait pas, et n’culpabiliserait jamais de ces moments arrachés à l’Apocalypse, ce bonheur arraché à la vie de merde qu’on lui avait promise dès qu’il avait poussé son premier souffle dans c’monde sans pitié. Positiver, au fond, c’était un exploit venant de quelqu’un comme lui, qui avait eu à porter trop de fardeaux pour une vie aussi jeune que la sienne, et pour en arriver à un tel résultat : quand c’n’était pas une Isolde rageuse qui répondait à la victoire des uns avec des bombes, c’était Lancaster qui le faisait. Est-ce que ça voulait dire que tout ça n’était qu’un cercle vicieux duquel ils ne parviendraient jamais à sortir ? Et si Isolde culpabilisait, à l’idée que Lancaster ait utilisé le même tour de passe-passe qu’elle pour attirer l’attention – une bombe – est-ce que Cesare devait s’mettre à penser à l’implication qu’il avait dans l’histoire ? Fallait croire que c’était lui qui avait commencé, avec les histoires de bombes, lorsqu’il avait fait sauter un entrepôt plein de transmutants juste pour sauver la vie de sa sœur et celle d’Isolde. Alors où s’arrêtait la culpabilité ? Où s’arrêtait la responsabilité, et la boucle du nœud étroitement lié autour de leurs vies ? Il s’l’était dit, le chasseur, il n’voulait pas vivre comme ça pour toujours, et certainement pas laisser Clara grandir au fil des mois dans un monde, une ville qui n’changeait pas : au fond, les perspectives de vacances complètement folles d’Isolde auraient pu être un bon plan, qu’elle gagne ou qu’elle perde, il semblait bien qu’y’avait personne d’autre qu’eux qui méritait plus des vacances.

C’n’était pas pour rien, qu’ils se retrouvaient à blaguer sur leur deuxième rencard ; et s’ils arrivaient à en rire, ça restait presque triste- leur idylle sans cesse repoussée au second plan, alors même que l’monde n’en avait rien à foutre de leurs efforts et de leur sacrifice. Cesare n’voulait pas que Clara vive comme ça, qu’elle repousse encore et encore son bonheur au profit d’une plus grande cause qui n’en valait pas la peine. Certes, c’était beau la dévotion d’Isolde, sa noblesse, sa volonté- mais c’était beau aussi la façon qu’ils avaient de s’aimer à en ignorer le monde. Et là maintenant, le DeMaggio était plus qu’enclin à se montrer totalement égoïste. « J’peux te promettre que j’pense pas aux centimètres pendant le sexe » en lui adressant une œillade enjôleuse, la plaisanterie avait bien heureusement un fond de vrai ; ils se retrouvaient à parler de leur vie sexuelle comme ça, dans leur coin, au beau milieu d’un hôpital en folie. Mais même s’il savait recoudre des petites plaies et s’y connaissait en sulfate de magnésium ou des trucs du genre, il n’pouvait rien faire : tous ces gens, comme Isolde, avaient besoin d’examens bien plus poussés que sur les simples apparences. Une petite coupure au couteau ou des petites plaies faites par un verre cassé, c’n’était définitivement pas pareil que tout ce qui se passait partout autour d’eux. La meilleure chose qu’ils pouvaient faire, c’était donc rester dans leur coin, attendre, se tenir prêt et ne surtout pas s’impatienter en tapant un scandale. Les salles d’opération devaient être pleines, et tous les médecins obnubilés par quelqu’un d’autre : dans la foule, tantôt, Cesare cherchait un visage familier – celui de Kaisa par exemple – dans l’espoir de pouvoir obtenir quelques informations à la volée ; mais il ne reconnaissait rien ni personne, sauf Isolde. Alors autant s’concentrer sur elle. « Oh-… alors ça doit être moi. J’dois être compliqué comme type. Parce que là, tu vois, j’dois changer de numéro – puisque mon téléphone a l’air mort – bah j’suis pas prêt de te donner mon numéro au moins avant le deuxième rencard. » ironisa-t-il, arquant un sourcil avec un petit air de défi – fallait bien reconnaître que Cesare pouvait être totalement hermétique aux tentatives de drague des femmes. Certes, avec Isolde c’était devenu bien difficile de résister, et ils se retrouvaient généralement déshabillés plus vite que la musique- mais à plus grande échelle, Cesare était c’genre de personne qui ne se rendait pas compte qu’il plaisait à une fille et se faisait draguer. « Désolé- j’savais pas qu’y’avait un temps où fallait fêter. Moi ça fait depuis que j’t’ai vue que je fête nos retrouvailles. » et encore une phrase niaise à ajouter au lot, le sourire accroché aux lèvres. Fallait bien avouer que c’était la vérité- ç’avait été plutôt difficile de ne pas ignorer Kingsley Moren pour juste se jeter sur Isolde et la serrer dans ses bras ; heureusement qu’il avait su que Kingsley était un fou meurtrier et qu’il devait passer en priorité. Sinon, ils seraient probablement tous les deux morts, là, tués par leur propre niaiserie et les semaines de silence et d’absence- quelle ironie.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Mar 2016 - 11:21

you take her words, out of the sky
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Elle s’était souvent dit que même si le monde autour d’elle était en train de s’effondrer, elle saurait l’ignorer complètement, du moment qu’elle était en compagnie de Cesare. Combien de fois, elle s’était dit que ce qui pouvait se passer en dehors d’un de leur appartement n’avait pas d’importance, tant qu’ils étaient tous les deux ? Elle pouvait sans doute réaliser aujourd’hui à quel point c’était vrai. Parce que le monde, elle avait l’impression qu’il était en train de s’effondrer. Les explosions qui avaient fait exploser la mairie avaient été dévastatrices. Elles avaient été là pour tuer le plus de monde possible, pour faire le plus de dégâts possibles. Ça l’avait marquée pendant un temps, la rendant complètement hermétique à ce qu’on pouvait bien être en train de lui raconter, complètement bloquée sur la scène d’horreur qui s’était dessinée devant ses yeux au moment où elle avait mis les pieds dans l’hôpital. Mais y avait Cesare avec elle et il n’avait pas fallu beaucoup de temps pour que sa présence suffise à chasser tout le reste. Aujourd’hui encore, il était tout ce à quoi elle voulait s’accrocher, celui sur qui, elle le savait, elle pouvait poser son regard pour tenir bon, malgré tout ce qui pouvait se passer autour d’eux. Même dans les pires moments, tant qu’ils étaient ensemble, les choses semblaient moins difficiles, moins cruelles. C’était ça l’amour sans doute, ces promesses qu’on pouvait se faire devant témoin le jour du mariage, pour le meilleur et pour le pire. Fallait croire qu’y avait pas besoin de cérémonie pompeuse ou de belle robe pour que ce soit vrai.

Qu’ils soient au beau milieu d’un hôpital, ça pouvait certainement stopper leurs gestes, mais probablement pas leurs paroles. Y avait pas moyen pour qu’ils aillent plus loin que les mots tant qu’ils seraient là, alors peut-être que ça finirait par les frustrer, mais au moins, ils auraient de nombreuses heures devant eux, à l’avenir pour passer des paroles aux gestes. « Tant mieux. Mon honneur est sauf alors. » Elle lui adressa un sourire, heureusement qu’il ne comptait pas les centimètres durant le sexe. D’après elle, ils n’avaient clairement pas le temps de s’intéresser à ça pendant leurs ébats. Elle avait tendance à ne penser à rien pendant ces moments, juste à lui, à eux et à toutes les sensations en elle. En y repensant, fallait quand même admettre que ça lui donnait envie d’être vite remise sur pieds et en dehors de cet hôpital. « On verra ça. Dès que tu l’auras c’nouveau numéro, jte montrerai que je suis capable de l’obtenir très rapidement. » Elle savait déjà que l’un comme l’autre, ils n’étaient vraiment pas doués quand il s’agissait de résister aux charmes de l’autre. Ils n’avaient pas tenu plus d’une poignée de minutes la fois dernière. Alors elle ne doutait de ses capacités à lui extirper son numéro avant ce fameux second rencard. « Oooooh, c’est trop mignon. » L’air moqueur face à sa réplique digne d’une romance télévisée à deux balles. « Mais ça mérite une vraie célébration, avec le champagne, le petit dîné aux chandelles et puis on ira compter les centimètres carrés dans mon lit. Ou ailleurs, peu importe. » Entre les lasagnes, la nourriture chinoise et maintenant les centimètres carrés, ils en avaient des sous-entendus pour parler de sexe. Des phrases qui n’appartenaient qu’à eux et à leur histoire, le genre de truc qu’ils pourraient probablement ressortir encore longtemps, quand bien même ils avaient l’air de deux idiots.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Mar 2016 - 21:56


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C’était marrant, dans un sens, parce que quelques semaines plus tôt, lorsqu’il avait quitté Isolde, Cesare avait eu plein d’hypothèses dans la tête. Plein de ‘et si’, l’assurance qu’il aurait beaucoup de choses à lui raconter, et qu’ils auraient beaucoup d’informations à rattraper tous les deux. Et pourtant, ces quelques semaines avaient été aussi longues que paisibles- autant que ça pouvait l’être dans sa vie à lui du moins : c’en avait presque été assommant, et à de nombreuses reprises, le chasseur n’aurait rien eu contre un peu d’action histoire de changer le rythme du temps qui passait. Il avait pris soin de ne pas faire le moindre faux pas, de ne pas laisser déborder d’entre ses lèvres la déclaration de trop, ou d’agir de façon inconsidérée. Au fond, les seules imprudences qui auraient pu conduire ces semaines de la tranquillité à l’abysse du risque, ç’avait été quand Cesare avait trop longtemps fixé son téléphone, ses pensées partant partout ailleurs. Heureusement pour lui, ni son père ni sa mère ne cherchaient particulièrement à lui faire la conversation, alors aucun des deux ne s’était interrogé sur ce qui rendait leur fils si muet : c’n’était pas parce qu’ils se vouaient ensemble à un but commun, qu’ils sympathisaient jour après jour et appréciaient chaque heure passée ensemble. Tout l’inverse, à dire vrai, et ça se sentait dans l’air dans chaque phrase qu’ils échangeaient. A de nombreuses reprises cependant, Rafael s’était impatienté du peu de résultat de Cesare- il s’était demandé comment ça se faisait qu’Isolde ait complètement disparu de la circulation, alors même que ce serait le moment idéal pour contre-attaquer et hisser les DeMaggio aux rangs de héros locaux aux yeux de Lancaster. Comme s’ils avaient besoin de Lancaster pour quoique ce soit- mais quitte à baisser son froc devant un politicien, autant faire d’une pierre deux coups. Sauf qu’Isolde avait été introuvable – heureusement – et Cesare avait parfois été tenté d’y mettre toute son énergie et tout son orgueil, rien que pour s’occuper et ne pas voir le temps défiler trop lentement. Au final, ces semaines passées loin d’elle, ça n’avait été que de l’ennui quotidien- une telle quiétude que ç’avait sans doute été une surprise pour Cesare, de se retrouver si brusquement confronté à Kingsley Moren.

Alors au final, il n’avait pas grand-chose à raconter à Isolde sur les semaines qui venaient de passer : il pouvait toujours lui dire qu’au moment de se retrouver dans l’isoloir pour voter, il n’avait pas voté pour elle. Ni pour Lancaster, évidemment. Et quand bien même il savait très bien pourquoi son bulletin de vote n’avait pas été celui d’Isolde, il n’avait certainement pas l’intention de le lui dire à elle. Toutes ses motivations étaient égoïstes, et uniquement centrées sur ses préoccupations à lui, à son égard à elle- fallait bien que quelqu’un s’inquiète pour Isolde et le choix qu’elle avait fait, à la fin, puisque trop de gens à Insurgency avaient semblé prêts à accepter à la sacrifier sur le devant de la scène au nom de leur cause. Certes, peut-être que c’était la Saddler elle-même qui avait choisi de le faire elle-même, et que jamais elle n’aurait laissé qui que ce soit (même politiquement plus doué qu’elle) prendre sa place ; m’enfin, y’avait une dévotion à l’égard d’Isolde, que lui il avait, et que personne d’autre n’aurait jamais. C’était comme ça, ça faisait partie des lois physiques de c’monde, la façon dont l’amour courait dans ses veines, aussi désespéré qu’unique. Jamais il n’accepterait l’idée de risquer de perdre Isolde au nom d’un groupe quelconque- peu importait que ce soit elle qui l’ait fondé, elle qui y croit à fond, et elle qui ait la légitimité de prendre des décisions sur sa vie. Si complètement ignorer son avis et choisir pour elle avait été son envie, il se serait contenté de l’attaquer dans une cave histoire qu’elle ne se présente jamais aux élections contre Lancaster- définitivement, ç’aurait été un moyen très efficace de la protéger, mais aussi le point final de tout ce qu’ils étaient, et la mort du libre-arbitre. En fin d’compte, voter blanc ç’avait sans conteste été sa seule option pour s’exprimer : et ça n’avait rien changé aux résultats, mais ses intentions à lui, elles restaient toujours les mêmes, et vouées à la transmutante avant d’être vouées à qui que ce soit d’autre. Il n’culpabiliserait jamais pour ça, et même ici et maintenant, il ne ressentait pas la moindre honte à embrasser Isolde, à lui tenir la main et à lui promettre de rester à ses côtés, alors même qu’il n’avait pas voté pour elle. Elle devait le savoir, dans un coin d’sa tête- accepter qu’elle devienne maire et agir pour que ça arrive, ce serait comme agir pour qu’elle se sacrifie un peu plus au nom de ses causes- c’était louable, et il la soutenait, il acceptait. Mais jamais il ne serait celui qui agirait concrètement pour que le cercle vicieux se poursuive. Plus maintenant, alors qu’ils aspiraient à d’autres choses, et qu’il était évident qu’ils vivaient que pour ces instants-là, à se retrouver sans retenue et sans culpabilité. « Tu s’rais surprise- si ça se trouve j’ai utilisé tes semaines d’absence pour m’endurcir, et alors là… » il haussa les sourcils, d’un air équivoque tandis que ses lèvres restaient étendues en un sourire goguenard ; alors là, rien du tout, puisqu’au fond, il était plutôt évident que des semaines à se retenir, à ne pas se voir, à ne pas se toucher, à ne pas se parler ou se regarder, ç’avait été une véritable torture qui ne jouait pas en sa faveur. Et même la moquerie d’Isolde ne pouvait pas entamer sa bonne volonté, « J’aime tes idées aussi, j’avoue… » qu’il reconnut, d’un air faussement modeste comme s’il devait reconnaître que la perspective d’Isolde était quand même au moins préférable à sa phrase niaise à lui. Il lui accordait ça. « Et combien de fois t’as pensé à ça pendant les semaines passées pour que ce soit si précis dans ta tête ? » certes, c’n’était pas aussi précis qu’il y paraissait- mais fallait bien avouer qu’ils étaient probablement tous les deux, à avoir sans cesse pensé, imaginé, et rêvé du jour où ils se retrouveraient. Et lui, il avait au moins à de nombreuses reprises, construit de meilleures scènes de retrouvailles que celle qu’ils avaient connue, mais y’avait toujours des possibilités de s’améliorer, probablement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Mar 2016 - 23:08

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— cesare demaggio & isolde saddler —
She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.

Les dernières semaines avaient été longues, éprouvantes, difficiles. En grande partie parce que Cesare lui avait manqué, elle aurait tellement voulu, à de nombreuses reprises s’échouer dans les bras de Cesare pour pouvoir y trouver le repos. Elle avait passé le plus clair de son temps à bosser, entre sa candidature à la mairie et Insurgency, le tout alors qu’y a deux mois, elle mettait au monde un bébé dont elle était bien obligée de s’occuper à présent. Ça avait été compliqué pour de nombreuses raisons. Et maintenant que les résultats étaient tombés, quand bien même elle avait encore une tonne de travail, elle avait pensé qu’y aurait au moins ou journée ou deux où elle pourrait essayer de se détendre avant de recommencer, mais non, c’était même pas la peine d’y penser. Y avait eu ces explosions et inéluctablement, ça venait doubler la tonne de travail qu’elle s’était déjà imposée en visant le poste de maire. Isolde c’était pas le genre de fille qui détestait bosser et qui préférait passer son temps à ne rien faire, mais y avait un moment, après toutes ces semaines où elle aurait apprécié pouvoir se poser un peu. Au moins, elle avait retrouvé Cesare, c’était le point positif des événements. Le seul, au milieu du chaos qui s’imposait à elle. Et, s’ils pouvaient rester ensemble autant de temps qu’ils le voudraient, ça rendrait les choses plus faciles, au moins cette fois, si on lui accordait ne serait-ce qu’un peu de temps pour qu’elle puisse souffler, elle pourrait le faire dans les bras de Cesare, là où tout allait bien, là où elle était parfaitement heureuse et sereine. Enfin, les semaines allaient pouvoir l’alléger d’un poids qu’elle avait de plus en plus de mal à porter.

Peut-être qu’elle les méritait ces vacances dont elle avait pu parler la fois dernière, quand bien même ce n’était clairement pas le moment de faire, elle les aurait bien mérité après tout ça. Mais rapidement, trop rapidement sans doute, il faudrait oublier l’idée et se remettre au boulot. Pas avant d’aller mieux, pas avant d’avoir pu passer un moment avec Cesare loin de cet hôpital, parce qu’elle avait vraiment besoin de ça pour se remettre sur les rails. Pouvoir être avec lui, lui parler de tout de rien, pendant des heures ou bien finir sur le tapis du salon, avant d’aller se coucher, lovée dans ses bras. Tout ça, parce que ça lui avait trop manqué. Tout lui avait trop manqué, même le simple fait de le fixer pendant plusieurs secondes sans rien dire, son odeur, son corps, sa voix. Lui tout entier et si elle ne pouvait pas partir en vacances, alors elle avait au moins le droit de retrouver tout ça avant de se remettre à bosser. Alors son deuxième rencard, elle l’aurait rapidement, tout autant que le nouveau numéro de Cesare. « On testera ça alors. Mais tu tiendras pas, je le sais. Si je n’ai pas ton numéro, comment je vais faire pour t’envoyer des sextos moi ? » Le truc qu’elle n’avait jamais fait de sa vie et qu’elle ne ferait peut-être jamais, quoi qu’avec Cesare, fallait jamais dire jamais. Elle l’avait bien forcé à lui chanter une chanson après tout. « Je savais que tu les aimerais. » Elle haussa les épaules avec assurance, comme pour répondre à sa fausse modestie. Elle laissa échapper un soupire suite à sa question. Combien de fois elle avait pu penser à leurs retrouvailles ? Tellement de fois, sans que ce ne soit forcément cette scène-là qui s’impose à son esprit. « Toutes les secondes de chaque jour, à peu près. » C’était niais aussi comme réponse, parce que quand même avec le boulot et Clara, elle avait eu de quoi s’occuper l’esprit. « On m’a empêché d’écrire mes discours, parce qu’à chaque fois que j’écrivais quelque chose, c’était juste des belles poésies d’amour en ton honneur. » Non, ce n’était pas vrai, elle avait tout écrit elle-même, avec toujours un peu d’aide, certes, mais elle n’avait clairement jamais écrit la moindre poésie d’amour. « Sérieusement, tu m’as vraiment manqué, c’était affreux. » Et c’était encore bien peu dire alors qu’elle s’était souvent sentie à deux doigts de péter un câble.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 1:16


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Combien de scénarios possibles et imaginables, Cesare avait-il construit dans sa tête pour supporter l’absence d’Isolde ? Une multitude, faite de thèses toutes aussi rocambolesques les unes que les autres- et l’absence et le silence l’avaient presque rendu idéaliste, du genre fan de soap opera qui se serait imaginé la retrouver sous un rideau de pluie, dans la nuit, pour partager un baiser enflammé sans se préoccuper d’être trempé. Il avait parfois espéré, et craint tout à la fois, une rencontre totalement hasardeuse au détour d’une rue de Radcliff, tant et si bien qu’en dehors de la chasse, en dehors de ses responsabilités, Cesare avait bien rarement arpenté les rues de la ville. Quel avait été l’intérêt, franchement ? C’n’était pas comme s’il avait des amis à la pelle, ou même l’envie bucolique d’aller parcourir les rues de cette ville si tendre à son cœur rien que pour sympathiser avec des gens. La dernière fois qu’il s’était attardé à aller boire un verre dans un bar, il s’était retrouvé à casser la gueule à trois connards bourrés, avant de brusquement tomber sur une Ellie sortie tout droit de ses souvenirs, avec sept ans de plus dans les dents. Un passé, auquel il n’avait certainement pas envie d’être confronté à nouveau : avant, y’avait eu Skylar, et maintenant c’était Ellie ? Qui ce serait, la prochaine fois honnêtement ?! Le DeMaggio n’avait pas franchement eu envie de le découvrir, ou d’affronter un énième coup de poing du destin dans la tronche sans même pouvoir chercher le moindre réconfort où que ce soit. Fallait croire que plus encore qu’il n’était prêt à l’admettre, il avait besoin d’Isolde dans sa vie- besoin d’cette lueur, d’ce désir de vivre et de subsister dans un coin aussi désert et inintéressant que Radcliff. L’envie de persister, l’envie de continuer- trop souvent, tout ça avait manqué de l’abandonner, au profit de cette même lassitude assommante qui avait guidé sa vie aux alentours de ses vingt ans, alors même que la chasse était devenue cette action répétitive, débilitante, et éternellement accrochée à son âme et au nom qu’il portait. Isolde lui avait manqué, Clara lui avait manqué- quand bien même il n’avait pas été l’homme le plus exemplaire qui soit, le support le plus participatif et engagé dans la grossesse de la Saddler- il avait suffi d’une poignée d’heures, de quelques occasions à enlacer sa fille dans ses bras, pour que ce bébé sans défense emporte une part de son âme à lui avec elle. Et où, hein ?! Où avaient-elles été ? Ça n’avait pas été faute de vouloir retourner la ville et ses alentours, de nombreuses fois- mais toute cette histoire de QG d’Insurgency demeurait un mystère pour lui, et encore aujourd’hui, après des semaines de solitude, des semaines à tantôt regretter son choix, tantôt l’assumer, Cesare n’pouvait que dire que c’était tant mieux. Tant mieux qu’il ne sache rien sur cette histoire-là, sur ces gens-là, ou les locaux dans lesquels ils se trouvaient : s’il fallait, ça pouvait toujours être un endroit sûr où la transmutante et leur fille pourraient se replier, et c’était tout ce qui importait.

Mais certes, des semaines plus tard, les retrouvailles entre Isolde et lui n’avaient certainement pas été romantiques comme les plus beaux épisodes de séries et les scènes les plus mythiques du cinéma- du moins, tout aussi loin que sa culture du grand et du petit écran allait, hein. Ils s’étaient retrouvés malgré tout, et les semaines s’étaient déjà envolées, comme si elles n’avaient jamais existé, comme si elles n’avaient pas eu la moindre importance- elles n’pesaient pas dans la balance de leurs retrouvailles, de leurs sentiments. Alors ouais, comme prévu, tôt ou tard elles finiraient par être oubliées au point de ne représenter qu’un minuscule grain de sable dans leur histoire. Mais après tout ça, il allait bien falloir que quelqu’un à Radcliff pense à leur décerner un prix- et non pas celui dont Isolde avait hérité aujourd’hui, la trop lourde responsabilité d’être maire d’une ville qui partait en vrilles, et tombait en ruines. Tant pis si elle devait être occupée à faire des speech, à préparer des grands changements, ou à planifier son nouveau rôle- il ne repartirait pas dans les ténèbres, il ne repartirait pas de chez elle avec la promesse de peut-être on se reverra avant des semaines ; c’était fini maintenant, il n’voulait plus de ça, il n’voulait plus de prudence et de pas considéré. Kingsley Moren, Thaddeus Lancaster, Rafael DeMaggio ou tous les autres, toutes les potentielles menaces, ils viendraient tous trouver Isolde, qu’il soit là ou non. Alors au fond, plutôt que de s’voir comme une menace, qu’il s’voit un peu comme l’atout qu’il était- un type qui avait subi vingt ans d’entrainement de hunter, et s’était subitement découvert mutant à ses vingt ans. Quelqu’un qui pouvait arrêter les balles, contrer les coups de couteau, et quelqu’un qui avait la capacité de comprendre et de raisonner comme le camp opposé. Ils parleraient de tout ça plus tard, loin des couloirs de l’hôpital, loin de la foule, loin de la folie et de l’empressement. Pour l’heure, mieux valait qu’ils continuent de parler de ce tout et rien qui les rassemblait- ces petites piques enjôleuses qui lui arrachèrent un rire- « J’avais franchement, jamais entendu le terme sextoter, mais j’crois que j’ai saisi l’idée… » et pourquoi n’l’avaient-ils pas fait plus tôt ? C’est ce que sembla souligner son sourcil arqué, son petit rictus au coin de ses lèvres. « J’pense que tout le monde à Radcliff va avoir un problème si Isolde Saddler se met à écrire des poésies d’amour, honnêtement. » et il était clairement moqueur, mais aussi un poil sincère- fallait quand même avouer que depuis qu’ils se connaissaient et s’aimaient, ils n’avaient jamais été du genre à s’échanger de longues sérénades, d’infinies déclarations- lui, avait d’ailleurs été plus enclin à le faire qu’elle. Isolde, elle était une force brute, et irrémédiablement, la rattacher à l’idée de poésie, ç’avait quelque chose de marrant. « J’te laisse deviner à quel point tu m’as manqué, entouré de mes parents, et de la moitié des sociopathes de cette ville. » sauf celui qui l’avait intéressé, mystérieusement- fallait avouer que s’il avait dû croiser Kingsley Moren au détour d’une petite réunion de hunters, il n’aurait pas pu résister à l’envie pressante de lui coller une balle dans la tête, alors ça n’avait probablement pas été une mauvaise chose, que tout se joue ici et maintenant.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 12:58

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Enfin retrouver Cesare, c’était la chose positive qui ressortait de l’horreur des dernières heures. Heureusement qu’il était là, pour rendre la journée moins affreuse qu’elle aurait pu l’être. S’il avait fallu qu’elle soit toute seule face à cette horreur, elle ne savait pas comment elle aurait réagi. De toute façon, s’il n’avait pas été dans le coin, elle ne serait probablement pas arrivée en vie à l’hôpital. Elle aurait été tuée par Moren et elle ne voulait même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si elle avait dû mourir avant que Cesare n’arrive, si la seule chose qu’il avait retrouvé d’elle, ça avait été son corps sans vie, comme il avait pu retrouver sa sœur, des mois plus tôt. Il l’avait bien dit qu’il péterait un câble si jamais elle ne lui revenait pas. Elle lui faisait confiance à chaque fois qu’il disait quelque chose, des choses les plus belles, aux promesses les plus sombres. Elle savait qu’il aurait pété un câble si elle était morte. Comme il l’avait fait quand sa sœur était morte. Il avait tué cette Moira Kovalainen sans véritable raison, seulement parce qu’elle avait été la sœur du type qui lui avait pris la sienne. Alors, ce n’était pas difficile d’imaginer qu’il puisse perdre tout contrôle encore une fois, s’il elle venait à mourir. Peut-être que c’était mieux de ne pas y penser, ce n’était qu’une histoire de plus basée sur des si et cette fois, c’était le genre d’histoire qu’elle ne regrettait pas ne pas se voir se réaliser. Elle était encore en vie et Cesare était là à ses côtés, mieux valait se concentrer sur ce que serait leurs vies à présent plutôt que sur ce qu’aurait pu être celle de Cesare si jamais il était arrivé quelques secondes plus tard et qu’elle serait morte.

Peut-être qu’ils auraient pu imaginer quelque chose de plus romantique comme retrouvailles, mais ils auraient dû savoir, qu’ils ne se retrouveraient jamais d’une belle façon. Ils auraient dû le savoir, parce qu’il semblait déjà qu’à chaque fois qu’ils se retrouvaient, c’était parce qu’il y avait des problèmes dans l’air. Des explosions, c’était déjà arrivé à plusieurs reprises, des morts, des blessures, mais jamais rien de vraiment beau et romantique, alors finalement, ces retrouvailles, elles n’étaient pas différentes de celles qu’ils avaient pu connaitre jusqu’à présent. Peut-être que ça avait quelque chose de triste dans le fond, mais au moins, s’ils ne se séparaient plus, ils auraient un bon moyen de combattre cette malédiction qui semblait leur coller à la peau. Et s’ils devaient se séparer encore quelques jours pour une raison ou une autre, ils pourraient au moins trouver des moyens de communiquer. Rester dans le silence, ça n’avait pas aidé. « Tu vis dans une grotte pour jamais avoir entendu c’mot. Mais je pense qu’on devrait essayer, je suis sûre qu’on serait très doués. » Puisqu’ils arrivaient facilement à faire tourner n’importe quelle discussion autour du sexe, c’était certain qu’ils pourraient aussi très bien y arriver par messages, le seul problème c’est que sans être dans la même pièce, y aurait des chances pour qu’ils soient vite frustrés. « Qu’est-ce que tu en sais d’abord ? Si ça se trouve je pourrais être une grande poète. » Y avait de quoi en douter, parce qu’avant d’écrire des beaux trucs d’amour, faudrait encore qu’elle soit capable de se montrer vraiment romantique et ce n’était pas franchement son truc. Elle était vraiment plus douée pour lancer des phrases enjôleuses que des mots romantiques. Au moins, les discours romantiques, elle pouvait toujours les piquer aux autres en chantant des belles chansons, c’était déjà ça. « J’imagine ouais, l’ambiance devait être au top. » Rien que ses parents, il savait très bien ce qu’elle pensait d’eux, quand à la moitié des sociopathes de la ville, pas difficile de deviner qu’il parlait des hunters et sur ceux-là aussi, elle avait un avis très tranché sur la question, alors ouais, c’était pas difficile de deviner que ça avait dû être vraiment affreux de passer quelques semaines dans cette ambiance-là. Elle au moins, elle avait Clara et des amis à ses côtés, pas juste une poignée de monde qu’elle détestait.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 5:54


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Y’avait tant de moments, tant de petites choses qu’il avait ressassés pendant ces semaines passées loin d’Isolde, dans un silence tendu et insoutenable. Chaque souvenir qui avait tourné dans sa tête avait mis à mal sa mauvaise volonté, tout en le motivant à continuer : au moins, mettre son futur avec Isolde dans la balance de sa vengeance, ça avait eu le don de raviver bien souvent sa hargne lorsqu’il avait été question de survivre, chasser, maintenir les apparences, et mettre toute son énergie dans ses ambitions d’affrontement avec Kingsley Moren. Il avait toujours trouvé ça ironique, la retenue dont son père avait fait preuve, lorsqu’il avait été question de simplement se venger- lui qui l’avait averti, avec une fausse bienveillance, du cercle-vicieux que pouvait être la simple idée de vengeance. Venant du type qui avait passé sept années à traquer et persécuter Isolde Saddler juste pour être une mutante, ç’avait été une ironie acerbe qui avait souvent paralysé le fils, et forcé ses muscles à se crisper sur place pour ne pas qu’il finisse par lui sauter à la gorge. Mais force était de reconnaître que Rafael, Moira, et même Isolde, ils avaient tous eu raison d’une quelconque manière : il avait toujours su que s’venger, tuer Moren et réclamer le sang de ses ennemis en l’échange de celui de sa sœur, ça n’aurait jamais ramené Aria – il n’était pas fou au point d’penser les choses à ce point. Mais il n’avait jamais pris le temps d’évaluer le vide que ça créerait en lui ; l’abysse vertigineux qui remplacerait la motivation et la volonté qui l’avait tant échaudé pendant ces mois entiers. Près de six longs mois, à ressasser sa hargne, sa rage, ses souvenirs, son impuissance, les images tortionnaires de cette nuit-là à la fête foraine : est-c’que les cauchemars allaient enfin cesser ? Au moins pouvait-il se targuer d’avoir quelque chose qui en valait la peine au bout du tunnel- quelque chose à quoi se raccrocher : Isolde et lui, maintenant, il voulait vivre tout ça à plein régime, il n’voulait plus se retenir, plus se restreindre. Il avait presque envie d’aller cracher sa haine en plein dans le visage de son père, quand bien même sa raison insolente lui disait que c’n’était pas la meilleure idée qui soit- qu’y’avait encore des choses à faire, des avantages indéniables à exploiter. Et il fallait qu’ils fassent ça. Il faudrait qu’ils le fassent- à un moment donné. Un jour. A un autre moment que maintenant.

Maintenant, y’avait qu’Isolde qui existait, qu’Isolde qui importait – même Clara était loin de ses pensées, elle était en sécurité ; et il avait beau aimer sa fille au point que ça en fasse un mal de chien, il avait juste envie de penser à Isolde maintenant. Eux deux qui s’étaient trop manqués, eux deux qui avaient si souvent menacé de s’perdre jusqu’au point de non-retour. Eux deux qui avaient tant lutté – Isolde, qu’il avait manqué de perdre sans pouvoir rien y faire ; comment est-c’qu’il aurait fait, s’il avait dû assister impuissant, à Kingsley Moren tuant la transmutante juste sous ses yeux ? Il n’voulait pas y penser ici et maintenant ; le songe viendrait l’embrouiller bien assez tôt, lorsque l’idée aurait eu le temps de faire son trajet profondément dans son esprit. « Ouais et toi t’as jamais rien écouté de c’que j’ai dit si tu savais pas déjà que j’ai vécu dans une grotte. Surtout pendant ces dernières semaines… » plus que jamais, Cesare s’était retranché avec ses propres songes et avec lui-même, majoritairement pour éviter les trop longues, trop insoutenables et trop déplorables discussions avec ses parents. Plus ils s’évitaient, mieux ils se portaient – Cesare remplissait sa part du contrat, et c’était tout ce qui devait importer : ils n’avaient pas b’soin de sympathiser, pas besoin de chercher à s’retrouver père et fils à nouveau. Alors ils ne l’avaient pas fait, et Cesare rentrant toutes les nuits à une heure précise, sans que rien n’indique qu’il ait fait quoique ce soit de travers, avait fini par assagir la méfiance de Rafael. « Mais on peut essayer quand tu veux-… même si j’suis sûr que j’préfère toujours le vrai truc. » un rictus au coin des lèvres, pour ponctuer ses paroles, ça aussi Isolde devait le savoir- ils avaient bien eu une longue discussion y’a quelques semaines, débattant sur l’utilité des gadgets et Cesare s’était targué de n’pas apprécier avoir son nez accroché à son téléphone. Définitivement, entre taper des mots sur un écran pour faire genre et vraiment faire toutes ces choses avec la Saddler, le choix était vite fait. « J’suis sûr que les sextos sont un parfait moyen d’révéler les poètes. » l’idée le fit ricaner- ouais, elle avait parlé de ses discours bien pompeux pour la mairie, elle, mais il n’les avait qu’à peine écoutés, lui. Il s’était tenu le plus loin possible de cette putain d’élection, et il n’s’en était que mieux porter- voir Isolde se mettre sur le devant de la scène comme ça, ç’aurait fini par le rendre fou, littéralement- et ses tripes tout autant que sa raison avaient été en accord sur ce point-là, au moins. « Ouais, l’ambiance était pourrie. Mais tout va mieux, maintenant. » et s’il fallait qu’il l’admette, ça en avait valu la peine- au moins, toutes les deux allaient bien, et les choses avaient fini par bien se goupiller ; que demander de plus ? Il n’voulait pas y penser, il n’voulait pas s’accrocher à de nouveaux et si, parce que pour une fois, il portait en lui l’intime conviction qu’ils n’en avaient pas besoin.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 12:54

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Isolde, elle avait hâte de quitter cet hôpital, quand bien même elle était déjà hantée par les conséquences de l’explosion, alors qu’elle dès qu’elle quittait Cesare du regard pour regarder tout autour d’elle et que ça la suivrait, bien au-delà des murs de cette pièce. Elle savait qu’affronter le rapport sur les explosions, ça allait être difficile, peut-être insupportable et que le moment où elle quitterait l’hôpital, ça la rapprocherait inéluctablement de ce moment-là. Son appartement, si elle voulait retourner là-bas, il était en plein centre-ville, pas franchement très loin de la mairie, alors rien que pour y retourner, il faudrait qu’elle soit confrontée à l’étendu des dégâts et dans le fond, elle ne savait même pas comment elle pourrait y retourner, les routes seraient certainement bloquées et puis il faudrait quand même qu’elle retourne au QG pour y récupérer Clara et son chien, le reste de ses affaires. Elle ne savait même pas si c’était prudent de retourner chez elle comme si de rien était. Alors ouais elle avait carrément envie de quitter cet hôpital, pour s’éloigner un peu de l’horreur, pour pouvoir se retrouver seule dans une pièce avec Cesare, mais elle n’avait pas la moindre idée de comment allée pouvoir se goupiller la suite des événements et c’était affreusement angoissant, même pour elle, qui n’était pas la pro de la planification et qui avait souvent eu l’habitude de se retrouver à improviser totalement. La seule chose qu’elle savait avec certitude, parce que Cesare l’avait dit, c’était qu’il serait avec elle et dans le fond, ça aurait pu facilement être la seule chose qui comptait. Qu’il soit enfin avec lui, après tout ce temps qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre.

Mais y avait toutes ces variables qui continuaient de défiler dans sa tête quand bien même elle s’efforçait de les faire taire à n’accrochant son regard qu’à Cesare. Elle savait bien qu’il ne fallait pas regarder ailleurs pour ne pas se laisser de nouveau submerger par tout le reste. Fallait se concentrer sur Cesare et seulement sur Cesare, parce qu’en cet instant, il était la seule chose qui comptait, la seule chose rassurante au milieu du chaos. Celui qui l’aidait à tenir bon, comme toujours. « Si t’as vécu dans une grotte, tu serais bien jaloux de savoir où j’étais moi. » Elle avait passé ces dernières semaines dans un château après tout. Enfin, techniquement le manoir des DeMaggio, il pouvait ressemblait à un château. Mais c’était juste une baraque affreuse d’après Isolde, au moins à Insurgency, elle avait pu passer du temps avec des gens qu’elle aimait bien, ce qui ne devait sans doute pas être le cas de Cesare. Enfin, y avait aucune présence qui avait réussi à effacer l’absence de Cesare, parce que c’était avec lui qu’elle aurait voulu pouvoir passer tout son temps. « Ouais, je pense aussi que je préfère le vrai truc. Et puis de toute façon, ton portable est mort et je donne pas cher de la peau du mien. » Y avait fort à parier qu’il n’ait pas survécu à l’explosion, même tranquillement rangé dans son sac à main dans l’une des pièces de la mairie. Y avait encore des bouts du bâtiment qui étaient debout alors peut-être que son portable avait une chance, mais bon, elle s’en fichait, il pouvait bien être mort que ça n’allait pas changer sa vie. Elle ne put s’empêcher de rigoler suite à la réplique du jeune homme, y avait probablement plus poétique que les sextos, c’était certain. « Ouais, j’peux peut-être commencer par ça et puis peut-être qu’un jour, je deviendrais poète. Et puis comme ça, je pourrais te chanter des chansons, écrites et composées par moi-même. Ce sera si beau. » Si ça partait d’un sexto, y avait fort à parier que le résultat n’ait au final rien de poétique. Elle aimait la musique, ça avait été une grande partie de son adolescence, mais bon, c’était pas demain la veille qu’elle deviendrait auteur, compositeur et interprète d’une chanson et c’était probablement mieux pour tout le monde. Son regard plongé dans celui de Cesare, elle laissa sa main glisser contre sa joue. « Ouais, tout va mieux maintenant. » Parce qu’ils étaient ensemble et que même si elle avait l’impression d’être un peu au bout du rouleau là, elle pouvait quand même admettre que les choses allaient beaucoup mieux dès que Cesare était là. Elle resta un moment, sa main contre sa joue, à simplement fixer ses yeux, ceux-là qu’elle voyait de plus en plus dans le regard de Clara alors que le bleu de ses yeux de nourrisson avait commencé à devenir de plus en plus foncé pour ressembler un peu plus au regard de son père. Ses yeux qu’elle aimait tant, quand bien même elle avait pu les croisés aussi chez Rafael DeMaggio. Elle détourna enfin le regard, avant de se lever de sa chaise, non sans vaciller légèrement, pour venir s’asseoir sur les genoux de Cesare, au point où elle en était, le reste du monde elle s’en fichait, et puis au milieu de l’apocalypse, qui est-ce qui pourrait être choqué de voir un couple s’enlacer, sans arrière-pensées, juste une étreinte dont elle avait vraiment besoin.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Avr 2016 - 21:22


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C’était un peu paradoxal, cette façon qu’ils avaient d’être et d’penser en dehors du monde, alors même qu’ils s’étaient ramassé en pleine face toutes les conséquences possibles et imaginables de leurs choix. Eux deux, séparés, ç’avait manqué de peu de les faire tuer tous les deux. Isolde, et sa décision de se dresser contre Thaddeus Lancaster- une tentative qui se soldait par une victoire douce-amère, et bien plus facilement amère que douce. Ils s’étaient retrouvés, et c’était bien la seule chose positive qui pouvait ressortir de tout ça ; ça, et peut-être les décisions que la Saddler prendraient, désormais qu’elle était à la tête de la ville et qu’elle pouvait pratiquer ces fameux changements qu’elle avait dit vouloir pour Radcliff. S’concentrer l’un sur l’autre, l’instant présent, leurs regards, leurs mains qui se cherchaient amoureusement pour se retrouver, c’était probablement le meilleur moyen qu’ils avaient d’affronter tout ça : il n’y avait qu’à voir l’insistance dont ils faisaient preuve, pour ignorer le reste des gens partout autour d’eux. Pourtant, peut-être bien que Cesare aurait pu aller voir certains groupes de personnes, évaluer les dégâts comme le médecin qu’il n’était pas : mais s’il avait déjà prouvé une chose au moins à la Saddler, c’était que les blessures de chair diverses et variées, il en connaissait un rayon. Le seul problème avec la plaie de la transmutante ici, c’était qu’il était impossible pour lui de déterminer si cette entaille au sommet de son front avait eu des impacts internes imprévus, ou si c’n’était qu’une estafilade qui laisserait une cicatrice relativement discrète. Ca, et ce que la mutation de Moren avait fait : si le chasseur avait vraiment été capable de maîtriser la gravité des éléments autour de lui, qu’est-ce qu’il avait fait au cœur d’Isolde ? Ou à leurs muscles, leurs os, chaque parcelle de leurs corps qui s’étaient retrouvés écrasés, paralysés par une prescience invisible ? C’était des craintes que le DeMaggio n’voulait pas mettre à haute voix : il n’avait certainement pas prévu de se retrouver face à Kingsley aujourd’hui, encore moins dans une situation si étriquée et complexe. Alors il n’avait été qu’à moitié préparé, et irrémédiablement, ç’avait presque été un coup de chance qui leur avait sauvé la vie. Un coup d’chance, ou un coup d’pouce du bon dieu : y’avait une putain d’ironie à saisir pour les gens comme Moren, qui avait été persuadé d’être envoyé par le seigneur tout puissant. Il semblait qu’au dernier moment, à l’instant décisif où tout pouvait s’décider, le bon dieu s’était retourné contre son saint chasseur.

Cesare aurait pu se complaire mille fois dans cette ironie – et peut-être qu’il le ferait, à un moment, quand il s’autoriserait à penser à tout ça, à Aria, à sa vengeance, la finité de la chose – si seulement il n’y avait pas tous ces gens autour d’eux. Et Isolde. Et lui, et le sentiment de vide que la mort de son ennemi juré avait créé en lui. L’ironie, elle était partout il semblait. Au moins Cesare et Isolde tout autant, les amoureux maudits qui avaient si souvent cru que l’reste du monde et le destin étaient contre eux, pouvaient au moins se targuer d’être encore vivants. Et d’y croire. De n’pas s’être perdus, de n’pas avoir failli, de n’pas s’être retrouvés au pied du mur, découragés et vidés. Ils étaient là, ils s’étaient retrouvés avant leurs quatre-vingt-dix ans, et le chasseur était prêt à écouter les signes, les évidences. Ses tripes et ses instincts ; il n’voulait plus quitter Isolde, il n’voulait plus mettre leurs craintes sur le compte d’une prudence non nécessaire. Il était un hunter, et s’il le fallait, il sacrifierait sa vie pour la sauver ou pour protéger Clara – personne n’était mieux placé pour assurer la sécurité de ceux qu’il aimait que lui, alors il fallait qu’il commence à endosser ce rôle, peu importaient les conséquences. Au moins avec du recul, maintenant, ils pouvaient trouver quelques avantages aux semaines qu’ils avaient passées chacun de leur côté- il semblait, d’après ses dires, qu’Isolde avait vécu dans un endroit plutôt agréable ; une phrase légèrement moqueuse, il sembla, qui tira une moue perplexe et faussement blessée à Cesare. « Dis tout de suite que ça a tout rendu parfait- on dirait presque que t’attends d’m’annoncer que t’es allée faire une thalasso ou un truc du genre. » alors que lui, définitivement, ça n’avait pas été de tout repos – combien de fois avait-il eu envie de retrouver Isolde rien que pour les moments d’évasion, de douceur et d’ivresse comme ce qu’ils avaient connu lors de leur dernière nuit ensemble ? Echapper au réel, ç’avait été impossible sans Isolde, et il s’doutait bien que ç’avait été la même chose pour elle, au moins maintenant, ils pouvaient blaguer sur ça plutôt que s’morfondre en silence, séparés par des kilomètres. Il était évident, d’toute manière, qu’il lui avait manqué autant qu’elle lui avait manquée ; Cesare n’était pas encore trop perché niveau auto-flagellation pour n’pas s’en rendre compte. « Tu penses que tu préfères le vrai truc ? » il avait plissé les yeux, un rictus amusé au coin des lèvres. « Non parce que ça tient pas qu’à moi si t’aimes pas le vrai truc- j’veux dire, ça veut dire que t’es à plaindre sur l’entièreté de ta vie sexuelle. » ils étaient probablement les seuls débiles à parler de telles choses au beau milieu de ce couloir d’hôpital – mais Isolde n’semblait pas présenter de signe de malaise ou de nausée – elle n’avait pas l’air prête à tourner de l’œil juste devant lui, donc c’était peut-être un bon indicateur. « Faut croire que ce sera pour le sixième rencard, la chanson spécialement écrite et chantée pour moi. » ne manqua-t-il pas de signifier, alors que ce fameux sixième rencard était un événement à lui tout seul. A regarder Isolde comme ça, il se souvenait facilement de tout ce qui lui avait manqué en elle pendant tout c’temps ; mais cette fois au moins, c’n’était plus douloureux, et le DeMaggio ne se fit pas prier pour accueillir la jeune femme sur ses genoux, lorsqu’elle se leva, pour venir rejoindre ses bras. Délicatement, il l’enlaça contre lui, un de ses bras entourant sa taille alors qu’il se débarrassait de la paperasse d’Isolde en la coinçant entre la chaise et une de ses cuisses, toute l’attention focalisée par la Saddler. « On devrait s’accorder sur un truc- peu importe c’qu’y s’passe… de n’plus jamais passer autant de semaines sans se voir. » parce que s’il devait être honnête, il avait dû l’imaginer un certain nombre de fois pour encaisser les journées qui passaient trop lentement, les blablas de ses géniteurs et la méfiance qui avait composé son quotidien. Combien de fois avait-il pensé à Clara ? Malgré le sourire insouciant et doucereux qui avait tracé ses lèvres à ces paroles, elles étaient pleines de vérité- il n’supporterait vraiment plus, le fait d’encore et encore devoir calculer et peser la moindre de leurs tendresses, ou le moindre de leur moment ensemble, au nom d’une sécurité qui n’était que factice à Radcliff de toute manière.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 12:08

you take her words, out of the sky
— cesare demaggio & isolde saddler —
She could be, easy to find you see. She writes her songs, only for you to sing, She digs the words, out of the sky. She leaves them there, for you to find. The way that you love dear, the fate of the world you leave behind A way to the future, making a moment built to last You want to love, well now's your chance. You hear the beat, over the radio, You see the scene, a satellite picture show. — way to the future.

Tout avait déjà prouvé que les choses devenaient beaucoup plus simples quand Cesare était dans les parages. Elle savait que s’il n’avait pas été là, la nuit où Anthea avait été tuée, ou le matin pour la serrer dans ses bras, les choses auraient pu être bien pire et peut-être que l’intégralité de son appartement serait en miettes à l’heure actuelle ou qu’elle aurait trouvé le moyen de faire un truc qui aurait eu encore moins de sens que de se présenter aux élections municipales de la ville. Elle avait besoin de lui pour garder les pieds sur terre et là encore dans cet hôpital, c’était parce qu’il était là qu’elle arrivait à ne pas perdre complètement pieds. S’il n’avait pas été là, elle n’aurait jamais réussi à déculpabilisé de cette scène d’horreur et elle serait déjà en train de courir partout pour voir si y avait pas moyen pour elle de donner un coup de main quelque part. Peut-être qu’on aurait fini par la sédater pour qu’elle se calme, ce qui n’aurait pas été une mauvaise chose dans le fond, elle aurait au moins pu se reposer et arrêter de penser à tout ce carnage. Enfin, elle avait mieux qu’une bonne dose de calmants, puisqu’elle avait Cesare. Le mieux, ce serait encore de pouvoir quitter cet hôpital avec lui, parce qu’y avait, des millions d’endroits où elle aurait préféré être en cet instant qu’au milieu de cette apocalypse. Elle espérait au moins qu’on ne décide pas de la garder pour la nuit, pour elle ne savait trop quelle raison, parce qu’elle n’avait vraiment pas envie de rester toute la nuit ici. Elle voulait retrouver sa fille et la serrer dans ses bras et si fallait qu’elle attende le lendemain pour ça et qu’en plus, à cause des heures de visites et du fait que légalement parlant Cesare n’était personne pour elle, on lui disait qu’il devait partir, on risquait vraiment de devoir la sédater pour la calmer.

C’était plus simple, plus rassurant, de pouvoir parler avec Cesare que de se retrouver seule confrontée à ses pensées. Elle n’avait pas envie que ça n’arrive ça, l’idée de se retrouvée toute seule dans une pièce à juste réfléchir à tout ce qui venait de se passer et ne plus pouvoir fermer les yeux sans revoir toutes les horreurs dont elle avait été témoin aujourd’hui, ça ne lui donnait pas du tout envie. Alors c’était peut-être mieux de juste se concentrer sur ce qui était en train de se passer, sur les échanges avec Cesare plutôt que sur cet avenir incertain et trop proche qui allait bientôt s’imposer à elle. Au moins, les paroles de Cesare, elles pouvaient la faire rire, quand bien même l’ambiance tout autour d’eux n’étaient pas au rire. « Nan, quand même pas à ce point. J’aurais vraiment apprécié une thalasso pourtant. » Pour plein de raisons, ça avait été les semaines les plus stressantes de sa vie et elle n’avait même pas pu trouver le confort des bras de Cesare pour aller se détendre, elle n’avait pas eu le droit à un massage depuis la dernière nuit qu’elle avait passé avec lui et ça semblait déjà faire une éternité. Ça faisait trop longtemps, c’était certain. Elle leva les yeux au ciel d’un air amusé. « Evidemment que je préfère le vrai truc. T’inquiètes pas pour ma vie sexuelle, elle est vraiment parfaite. » Et il était bien placée pour le savoir, parce que ça faisait plus d’un an maintenant qu’y avait plus que lui dedans. « Complètement vide ces dernières semaines, mais je suis sûre qu’on trouvera un moyen de régler ça rapidement. » Sans doute pas aujourd’hui, mais dans les prochains jours, s’il ne la quittait pas et qu’ils fêtaient leurs retrouvailles dans une scène plus ou moins semblable à ce qu’elle avait décrit, ils devraient bien réussir à combler le manque des dernières semaines. « Est-ce qu’on va se fiancer à se sixième rencard ? Parce que franchement plus on en parle plus ça à l’air d’être le rencard de toute une vie, ça va commencer à me stresser moi. » Sans doute qu’en vérité elle n’angoissait absolument pas pour ça, après tout, les rencards avec Cesare, ce serait bien le genre de trucs qui pourraient au contraire la faire déstresser, m’enfin, fallait quand même avouer que tout allait se passer à se sixième rencard. Venir sur les genoux de Cesare, se lover dans ses bras, c’était agréable, rassurant. Elle était mieux là que sur sa chaise, ça ne faisait aucun doute. Sa réplique lui arracha un large sourire. C’était le genre de promesse qu’elle n’avait pas de difficulté à faire ça. « Ouais, plus jamais ça, c’était vraiment trop long … » Deux jours de toute façon, elle avait l’impression que ce serait beaucoup trop long à l’heure actuelle. Alors revivre des semaines comme ça, ce n’était même pas envisageable, elle n’y survivrait pas.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 20:13


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Le manque évident de volonté du DeMaggio pour se sociabiliser ces derniers mois n’avait pas manqué de lui sauver la vie : c’était pour ça qu’il n’était pas allé à la Fête des Fondateurs, bien peu décidé à se mêler à la foule hostile de Radcliff, et d’jouer les hypocrites au milieu d’une fiesta dans laquelle il n’avait jamais mis les pieds, quand bien même il avait grandi dans cette ville. La seule raison pour laquelle il avait quitté sa chambre de motel ce soir-là, ç’avait été pour se rendre sur les lieux après l’explosion et alors qu’il avait reconnu la voix d’Isolde dans les microphones de la rue : elle avait beau avoir modifié celle-ci pour n’pas être reconnue, fallait croire qu’au moins sur ça, il la connaissait au point de n’pas être dupé par des petites techniques de bas-étage comme celle-ci. Et ils se souvenaient encore trop bien de leur face à face ce soir-là, Cesare trouvant son chemin jusqu’à l’appartement de la Saddler, tambourinant à la porte pour qu’elle lui ouvre, juste pour mieux lui bondir dessus ; le fait était qu’à ce moment-là, il n’avait eu aucune nouvelle de sa sœur, alors qu’il l’avait appelée, appelée encore et encore en n’sachant que trop bien qu’Aria n’avait rien trouvé de mieux à faire pour le provoquer que d’aller à la fête où il lui avait interdit d’aller. Aria aussi, avait récolté une engueulade du tonnerre, dès qu’elle avait passé la porte de leur chambre de motel : même des mois plus tard, le grand-frère qu’il avait été se souvenait parfaitement de toutes les peurs qui avaient tordu ses entrailles, et fait fondre toute sa raison. Il se souvenait de la colère qu’il avait ressentie à l’égard d’Isolde, pour avoir si injustement mis la vie de sa sœur en danger ; alors même que fondamentalement, la Saddler avait ignoré à l’époque, l’existence d’Aria, et n’avait jamais fait ça pour la cibler elle uniquement. A la fête de l’hiver, il lui avait semblé que le cauchemar s’était répété- bien pire pourtant, et le chagrin de Cesare s’était transformé en une rage à nulle pareille : comment avait-il était censé croire qu’Isolde n’avait rien eu à voir avec cette explosion, alors même que quelques mois plus tôt, elle avait fait exactement la même chose ? Cesare n’avait même pas été capable de penser ce soir-là de toute manière ; il avait juste eu besoin, injustement et follement, de passer ses nerfs sur quelqu’un- d’briser le cœur de quelqu’un avec la même force qu’on avait réduit le sien à néant en lui arrachant Aria. Et après des mois et des mois à s’ramasser la rage d’Isolde dans la tronche, toutes ces vérités qu’elle croyait indéniable parce qu’elle était énervée contre lui et chargée de rancœur à son égard, ç’avait été sur elle qu’il avait décidé de déverser chacun de ses ressentiments. Parce qu’au moment où sa sœur avait flirté avec la mort, lui, il avait été trop occupé à tenter d’reconsolider les miettes de sa relation avec Isolde. Parce qu’au lieu de chercher Aria, Cesare avait été trop occupé à embrasser Isolde.

En prenant en compte leurs caractères, et tout c’qu’ils avaient déjà traversé, c’était plus un miracle qu’ils soient là ensemble, plutôt qu’ils aient survécu à cette énième explosion en plein cœur de Radcliff : les bombes ici, ça devenait plus fréquent encore que les moments qu’ils passaient à fonctionner ensemble plutôt qu’en opposition. Il n’savait pas où avait été Isolde, pendant qu’il l’avait entendue, presque toute la nuit dans son appartement la nuit de la mort d’Aria, mais fallait croire qu’elle n’était pas habituée à tout ce qui se passait autour d’eux : lui, il avait vu ça déjà à deux reprises. Lorsqu’il avait accouru à l’hôtel de ville à la fête des fondateurs, pour retrouver sa sœur. Et lorsqu’il avait cherché, cherché sa sœur parmi les victimes, les décombres et les survivants de la fête foraine. Il avait fait le tour dix fois, hurlant le nom d’Aria, repoussant la jeune médecin qui était venue pour essayer de l’aider ; comme pour Aria cette nuit-là, aujourd’hui, il était prêt à oublier à quel point ses muscles étaient encore douloureux de l’attaque de Kingsley Moren- il était prêt à oublier combien sa gorge lui brûlait à cause des fumées toxiques qu’il avait avalées en entrant dans le bâtiment. Il était prêt à oublier les souvenirs que ça faisait remonter au voile de ses paupières ; tout ça parce qu’il voulait se concentrer sur Isolde. Ce serait probablement la pire ironie de la ville de Radcliff, le fait que la cible ultime de cette attaque ait survécu, n’s’en sortant qu’avec une petite égratignure sur le sommet du front : Isolde ne verrait pas les choses de cette façon, mais au moins il pouvait bien croire qu’au niveau de la culpabilité, il était la personne la mieux à même de l’aider à gérer tout ça. Et les phrases enjôleuses, les petites blagues les aidaient au moins à oublier leurs propres ressentiments et tout ce qui se passait autour d’eux ; Cesare avait doucement souri aux paroles de la jeune femme, l’enserrant contre lui alors qu’elle était venue sur ses genoux- au moins, on pouvait toujours dire qu’ils économisaient une place, à se mettre comme ça au beau milieu de ce couloir. « J’espère bien que j’vais pas devoir attendre d’avoir quatre-vingt-dix ans pour qu’tu deviennes ma femme. » avait-il lâché, perdu dans ses yeux et dans l’insouciance du moment ; avant que peu à peu sa raison et la bonne marche de son esprit ne rattrape ce que sa bouche avait lâchée ; ils n’étaient définitivement pas des pro en romantisme, tant et si bien que le DeMaggio était à mille kilomètres de penser à de telles choses quand il était avec elle – quand bien même c’était un sujet curieusement récurrent quand ils étaient ensemble. Y’avait trop de trucs, pragmatiquement parlant, qui se dressaient encore sur leur route pour qu’ils envisagent les choses comme ça ; et pourtant, il avait délivré là une des vérités les plus honnêtes qui soient. S’ils devaient s’marier un jour, s’ils devaient sauter le pas, complètement s’perdre là-dedans, il espérait que ce n’soit pas à la fin de leur vie, quand ils auraient déjà tout enduré, tout éprouvé. Il espérait aussi que ce n’soit pas par-dessus un plat de lasagnes qu’il aurait réalisé, quand bien même ç’aurait pu être le meilleur de tous les temps. Alors quand bien même son sourire avait semblé s’effacer pour un instant, rattrapé par une gravité toute nouvelle, Cesare n’avait pas d’bague dans sa poche, ou de projet imminent pour faire sa demande – ce serait complètement fou d’faire ça ici d’toute manière - « Et puis, maintenant, faudra que j’change la date de toute manière histoire que ce soit une surprise totale. » et il avait cru que ça permettrait au moins de détendre l’atmosphère, de complètement fausser les premières impressions laissées par ses déclarations ; mais ce n’fut clairement pas le cas. D’toute manière, il oscillait trop entre la crainte qu’elle soit totalement séduite par l’idée, ou totalement effrayée par celle-ci au point de prendre ses jambes à son cou, pour même daigner envisager quoique ce soit de c’genre-là. Mais est-c’qu’il pouvait sérieusement le dire comme ça ? Ugh, heureusement pour eux, une infirmière vint à leur niveau, visiblement épuisée et dépassée ; Cesare lui tendit la paperasse qu’il avait remplie, la laissant l’inspecter au moment de concentrer son attention sur Isolde, bien content pour une fois que le réel vienne briser leur bulle. « J’peux t’attendre dans le couloir-… d’toute manière j’peux pas t’accompagner. Et faut que j’prévienne Aldrich-… » une idée qui ne l’enchantait pas beaucoup, non pas par hostilité mais parce que ça remontait, la dernière fois qu’ils s’étaient adressés la parole, et il imaginait déjà la conversation téléphonique ; « et Léda, évidemment- si t’as… leur numéro. Sinon j’vais trouver un moyen. » ils devaient bien avoir des téléphones fixes et là, il suffisait simplement de prendre un annuaire- comme quoi, il avait bien raison, les vieux trucs, c’était souvent plus utile dans ces conditions, que les gadgets si facilement détruits par pas grand-chose.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 22:43

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Y avait des sujets qui revenaient régulièrement entre eux. Leurs histoires de rencards, qu’ils rabâchaient à toutes les sauces comme deux véritables gamins, quand bien même en vérité, ils avaient pour eux, les rancards c’était passé depuis vraiment longtemps. Ils n’étaient pas passés par cette case quand leur relation avait débuté, ça avait été plus compliqué que ça et concernant tout ce qui avait pu se passer entre eux quand ils s’étaient rencontrés au sein de ce groupe, y avait plein de trucs à propos desquels elle avait encore des questions qui restaient sans réponse. Elle ne savait pas vraiment ce qui avait été vrai ou inventé de toute pièce pour ne pas avoir à révéler ses origines, elle ne savait pas vraiment ce qui l’avait poussé elle a rapidement s’attacher à lui. Ce qu’elle savait c’était ce qu’il avait pu lui dire depuis qu’ils s’étaient retrouvés, que ses sentiments avaient été vrais, qu’il ne s’était pas juste servi d’elle comme elle l’avait cru trop longtemps, comme Bonnie elle, elle avait pu le faire. Ils s’étaient vraiment aimés quand ils avaient conçu Clara alors c’était que les rencards c’était dépassé depuis longtemps maintenant, quand bien même ils passaient leur temps à en parler. Ça et de tout un tas de choses qui pouvaient concerner leur vie sexuelle, ils aimaient bien se balancer des piques à ce propos et se retrouver au beau milieu d’une salle d’attente d’un hôpital, ça ne semblait pas à même de les arrêter. Ils pouvaient bien parler de ce qu’ils voulaient de toute façon, après tout le temps qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre, si quelqu’un devait venir leur dire que c’était déplacé, elle se serait fait un plaisir de l’envoyer balader, au pire, aux oreilles indiscrètes à qui ça ne plaisait pas, ils pouvaient encore aller écouter ailleurs si y avait pas des histoires plus passionnantes.

Et parmi les sujets récurrents qui revenaient souvent entre eux, aussi bizarre que ça puisse paraitre, y avait aussi cette histoire de mariage qui semblait revenir un peu trop souvent entre eux deux. Balancée à propos d’un plat de lasagnes, ou là sans réfléchir, ça faisait un sujet de plus qui devenait récurent entre eux deux et c’était sans doute beaucoup plus stressant que les histoires salaces ou les délires à propos de rencards et de chansons. Surtout là en cet instant alors que les choses semblaient soudainement devenue beaucoup plus sérieuses. C’était mieux d’en rire au-dessus d’un plat de lasagnes et de prétendre qu’elle l’épouserait, le jour où il aurait réussi à lui faire un plat qui serait meilleur que celui de son père. Là ça avait quelque chose de différent qui la laissa bouchée bée, le regard plongé dans le sien. Il avait dit qu’il espérait qu’il n’aurait pas besoin d’attendre qu’il ait quatre-vingt-dix ans pour qu’elle devienne sa femme et si fallait analyser la phrase, ce que son cerveau avait commencé à faire au moment où il eut fini de la prononcer, ça voulait bien dire qu’il voulait l’épouser. Et d’un coup, elle avait senti les battements de son cœur s’accélérer et elle avait l’impression de ne plus rien calculer, juste bloquée là-dessus. La suite de ses propos, ça n’arrangea pas grand-chose et sans doute qu’elle aurait mieux fait de se taire complètement. « J’t’épouse quand tu veux … » Sixième rencard, avant, après, ça n’avait pas d’importance. S’il le lui demandait, elle dirait oui, ce qu’elle aurait jamais cru possible dans sa vie. Mais déjà elle regrettait ses propos, trop sincères, trop sérieux, trop embarrassants. Juste de trop. « J’veux dire … » Et elle trouvait rien à dire pour rattraper ça, alors quand l’infirmière se pointa pour mettre un terme à cette scène, elle se senti vraiment soulagée. Elle aurait pu lui sauter au cou à cette pauvre femme complètement épuisée. Elle aurait voulu que Cesare reste avec elle, mais elle n’avait pas non plus besoin qu’on lui tienne la main pendant quelques examens et le temps qu’on lui recouse une plaie au front, désinfecte le reste de celles qui marquait son corps et là bizarrement après les quelques phrases échangées, un peu de distance, ce serait mieux pour eux deux. Juste un peu. « Okay, merci. » Elle attrapa le stylo que l’infirmière tendait avant d’écrire les numéros contre le dos de la main de Cesare, fixes et portables. « On se retrouve après, okay ? » Elle se redressa avant de déposer un baiser contre ses lèvres et de suivre l’infirmière, attrapant ses chaussures et le fameux collier qu’elle avait laissé sur l’un des sièges en arrivant.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (event, cesare) ≡ making a moment built to last.   (event, cesare) ≡ making a moment built to last. - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 4:25


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Il avait toujours été prudent, précautionneux, et plus prompt à profiter de l’instant présent qu’à se projeter dans l’avenir, lorsqu’il avait été en couple avec Isolde – avant tout ça. Cesare avait été trop occupé à fuir son passé, à craindre qu’il ne revienne déborder sur ses toutes nouvelles envies, et détruise les petits pans de vie qu’il s’était construits, pour même se concentrer un tant soit peu sur un avenir qui s’étendait plus loin que quelques jours. Combien de fois avait-il imaginé dans sa tête, Isolde apprenant la vérité sur sa nature de hunter – de n’importe quelle façon que ce soit – et l’abandonnant sans aucune forme de procès ? Bien plus souvent qu’il n’avait imaginé un avenir sur le long terme avec elle, quand bien même l’envie et l’espoir avaient grandi en lui à mesure que les mois avaient passé. Mais concrètement, si bien des circonstances n’avaient pas choisi à leur place, Isolde et Cesare n’seraient encore qu’aux prémices de leur histoire – ils prendraient leur temps, d’une quelconque façon, n’auraient certainement pas une fille, et n’auraient pas déjà traversé plus d’épreuves que bien des couples lambda. Alors, tandis que la légèreté, l’imprudence et l’insouciance avec la Saddler avaient déjà été des sentiments bien nouveaux dans sa vie, il n’avait jamais daigné penser au moment où ils s’installeraient ensemble. Encore moins quand le mot ‘fiançailles’ ou ‘mariage’ passerait la frontière de leurs lèvres : et la transmutante lui avait toujours semblé être réfractaire à toutes les idées d’ce genre, loin d’être une romantique mielleuse qui n’avait attendu de lui, rien d’autre qu’il ne lui confie son amour avec des chandelles et un dîner romantique- ou une bague d’un quelconque genre. Est-c’qu’elle avait bien joué son jeu, ou est-c’qu’il n’avait fait qu’interpréter ce qu’il avait voulu interpréter chez elle ? Cesare n’aurait jamais cru à avoir s’poser cette question- du moins, pas avant un long moment, après que la stabilité se soit faite une place toute naturelle dans leur couple, et qu’ils aient eu le temps de voir où eux deux juste pour eux deux, pouvait aller. C’est vrai quoi, est-c’qu’ils arriveraient à se supporter au quotidien, hein ? Ou est-c’que leurs points de vue divergents sur la bouffe auraient raison de tout ? Les disputes, ç’avait tout autant été leur quotidien que les moments doux et heureux. Alors quoi ?

Il avait fallu qu’ils mettent les pieds dans le plat- et probablement que la blonde était aussi peu experte que lui dans le rattrape in extremis de situations de c’genre ; les voilà à se regarder dans le blanc des yeux, surpris et circonspects par leurs propres mots, au beau milieu d’un hôpital qui continuait de tourner à toute vitesse. Est-c’qu’ils venaient vraiment, d’associer leur fameux et problématique sixième rencard à des histoires de mariage ? C’était un peu comme les lasagnes, à croire que tout ça allait devenir problématique dès lors qu’ils en parleraient. Et pourtant, quelles questions pouvaient-ils se poser ? La phrase d’Isolde, elle eut cet effet à double-tranchant, dénouant ses entrailles dans un soulagement qu’il ne comprenait pas ; il n’s’était même pas senti l’inquiétude, de voir la jeune femme rire ironiquement à l’idée de l’épouser un jour, ou totalement repousser l’idée. Mais à la fois, il lui semblait que son cœur avait raté un battement, pour s’décrocher de sa place initiale et tomber, tomber jusque dans ses pieds, subitement devenus bien lourds. Ils en seraient probablement restés muets pour le reste du temps qu’ils passeraient ensemble, si une infirmière lambda n’semblait pas être tombée du ciel juste devant eux ; et la réaction de soulagement qu’Isolde eut, il eut la même, quand bien même il n’pouvait s’empêcher de ressentir un léger regret, à l’idée de devoir laisser la Saddler aller d’elle-même affronter les prochaines dizaines de minutes. Enfin, il avait au moins sa propre mission, un devoir que confirma la transmutante, dès lors qu’elle inscrit les numéros d’Aldrich et Léda sur le dos de sa main- des informations qu’il fut plus facile à regarder pour Cesare, que les yeux claires d’Isolde. Le baiser qu’elle lui offrit en guise d’au revoir – pour les prochaines minutes, guère plus, hein – il y répondit avec quelques fraction de seconde de retard : et Isolde s’était déjà bien éloignée, accompagnée de l’infirmière, qu’il n’avait même pas encore bougé de sa chaise, dans ce couloir encore rempli d’un grand nombre de gens, partagés entre la panique et le désarroi. Lui, il était à mille kilomètres de ça, dans l’inconnu et dans le brouillard – mais au moins, personne n’s’en préoccupait, et personne n’s’en rendait compte.
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