Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Bonnie a découvert ses pouvoirs à l'âge de vingt-quatre ans, alors qu'elle végétait tranquillement dans son appartement. Elle a pensé à un homme avec qui elle avait passé la nuit et il lui a fallu plusieurs minutes avant de se rendre compte que tous ces fourmillements qui lui parcouraient le corps n'étaient pas seulement le fruit de son imagination débordante. Désormais, et bien étonnement, Bonnie maîtrise son pouvoir à la perfection grâce aux Hunters. Son enlèvement a eu lieu deux ans auparavant et, avant d'être formatée à l'image d'un bon petit soldat au service de ses maîtres, son pouvoir était aléatoire. Elle pouvait arborer le physique d'une tierce personne en pleine rue ; c'est sûrement durant l'une de ses métamorphoses surprises qu'elle a été repérée par les Hunters. L'ayant enlevée afin de l'assouvir, ils l'ont brimée, dénigrée jusqu'à ce que sa souffrance et son instinct de survie ne forment plus qu'un tout. Ils l'ont également entraînée et lorsqu'elle ne répondait pas précisément à leurs attentes, les sévices physiques refaisaient leur apparition. L'entraînement par la douleur, c'est à cela qu'elle doit sa maîtrise.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Il y de ça deux ans, Bonnie a subi une violente rencontre qui l'a opposée à des Hunters. Ces derniers se sont introduits chez elle et l'ont enlevée. Elle vit à leur côté depuis ; elle n'a jamais été menacée explicitement de mort, mais si l'idée l'a souvent faite frémir. A vrai dire, il n'était pas difficile de comprendre leurs attentions derrière les gestes brutaux qu'il lui affligeait. Bonnie appartient aux Hunters à cause de sa « formation » qui a perduré durant deux longues années et de ce qu'elle a été obligée de faire pour survivre ; constamment surveillée, la jeune femme est accompagnée durant les missions et on se sert d'elle le plus souvent d’atout. Un as que l'on sort de son jeu de cartes pour s'introduire dans un lieu protégé.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
A présent, Bonnie utilise son don dès qu'un Hunter lui demande de le faire. Elle n'a pas la moindre envie de jouer avec car, se sachant constamment placée sous les mirettes de ses « maîtres », elle se sentirait dans une bien mauvaise position. De plus, elle a l'impression d'être dépossédée de son don : son pouvoir appartient vraisemblablement à ceux qui lui ont appris à bien l'utiliser, à force de coups et d'engueulades. Bonnie se sait chanceuse en un sens – et cette idée exprime à elle seule la tristesse de sa situation – car, grâce à sa tare, elle a pu intégrer ce prestigieux groupe pour lequel elle serait prête à sombrer.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Si Bonnie avait conservé son état d'esprit, sans doute aurait-elle sauté de joie face à l'émergence de ce nouveau groupe. Désormais, puisqu'elle suit docilement les faits et gestes de ceux qui l'ont élevée, le groupe Uprising ne lui inspire que du mépris. Et peut-être un tantinet d'effroi ? Que se passera-t-il si jamais ils lui mettent la main dessus ? Fort heureusement, elle se sent prête à mourir pour la cause de son propre groupe – qui n'est donc pas celui des mutants, mais bien de ceux qui les chassent. Obnubilée, focalisée, sur la simple idée de se battre en l'honneur des Hunters, Bonnie n'est plus qu'un pantin désarticulé.

PAYS : Narnia, le même fuseau horaire que les fesses de Mr. Tumnus. DISPONIBILITÉ : je me connecte tous les jours ; même si j'ai pas mal de boulot en ce moment, mais ça devrait se tasser courant semaine prochaine   VOTRE AVIS SUR TH : il est bien beau  COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : grâce à mon gros chou, la base    PERSONNAGE : inventé, maiiiis c'était un scénario qui commençait à germer dans la tête de mon cher et tendre bro (Soren). Du coup, on me demande et je rapplique au galop  VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : non, pas la moindre, et j'suis mauvaise lorsqu'il est question de donner des suggestions (parce que j'arrive à critiquer que la bouffe ou les gens chiants ). UN DERNIER MOT ? : oé, ne regardez jamais le film The Devil's Hand ; le cast paraît cool mais les gens jouent comme des cacas (si les cacas avaient des yeux et des cheveux). J'ai cru mourir d'ennui, ce film n'est pas un film d'horreur, ce film ne mérite paaaas un centième de votre attention   c'est même pas un nanar, c'est un gros navet   (ouais, j'ai niqué 1h30 de ma vie hier soir et je devais vous prévenir pour vous empêcher de faire la même erreur, trop de bonté en moi tavu )

24 YO, LONDON (UK) ✤ Merde. Son reflet tremblotant lui rendait son regard éberlué. Elle tendit le bras vers le miroir mais se ravisa au dernier moment, alors qu'elle s'apprêtait à frôler la surface glacée de ses doigts curieux. Ses boucles brunes avaient disparu, laissant la place à des mèches blondes, courtes. Son minois délicieusement féminin s'était masculinisé et sa peau sombre n'était plus que pâleur hivernale. Elle sentit sa mâchoire s'affaisser. Elle leva les mains, les secoua. L'homme l'imita avec un certain brio. Elle pointa son majeur dressé en direction du fauteur de trouble, avec qui elle avait partagé la couche quelques jours plus tôt et à qui elle venait de penser, mais chacun de ses faits et gestes était repris à la seconde près. Ainsi donc ses doutes se concrétisaient. « Ahh... » son timbre était rauque, grave. Pas le sien. Elle n'avait même plus le loisir d'entendre le propre son de sa voix. Par souci d'équité, elle tira un peu sur la ficelle de son jogging et se risqua à jeter un œil vers ce qu'elle n'avait toutefois  aucunement envie de voir. Surprise – alors qu'elle s'y attendait, Bonnie se dressa et relâcha son pantalon qui recommença à scier sa peau. « J'ai une bite » l'étrangeté de la situation – surtout formulée à haute voix – la fit frémir et un sourire gêné étira ces lèvres qui n'étaient pas les siennes. Esquissant un pas en arrière, Bonnie sortit en trombe de la salle de bain et, pénétrant dans le salon, se jeta sur le téléphone. Alors qu'elle pianotait sur les touches, elle fut prise d'un éclair soudain de lucidité et replaça brutalement le combiné dans son antre. Faisant les cent pas autour du canapé, Bonnie se demandait quand elle retrouverait (et si elle retrouverait un jour, ce qui était un tantinet plus problématique qu'une simple histoire de temps) son apparence. Il lui fallut un peu moins d'une heure avant de retrouver ses formes et, maudissant à haute voix l'homme dont elle avait pris les traits (par accident), Bonnie retrouva son téléphone et composa le nouveau qu'elle avait voulu taper. Portant le combiné à son oreille, elle s'égosilla dès qu'elle entendit son frère répondre « Holy shit, Soren, tu ne devineras jamais - » « tu sais l'heure qu'il est ici ? » lui rétorqua la voix ensommeillée de son frère. Bonnie porta son regard sur l'horloge en forme de chat. « navrée, je » « parce que j'espère pour toi qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort » Bonnie se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait pas eu le temps de voir les choses sous cet angle mais à bien y réfléchir, elle avait désormais l'impression de porter une cible dans le dos. « tu n'imagines pas si bien dire. » répondit-elle lentement, décrochant cette fois-ci l'attention encore fébrile de son aîné. Bonnie n'avait jamais eu d'attache et si ses parents, et en l’occurrence la majeure partie de ses proches, avaient vu en cela une faiblesse, cela l'aida toutefois à quitter l'Angleterre pour rejoindre son frère aîné sans se morfondre. Sans regarder derrière elle, lançant un dernier regard sur sa vie à travers ses cils humides. Elle était à peine âgée de vingt-quatre ans et elle était à un point de sa vie où elle se rendait compte que la solitude ne lui allait guère au teint. Soren avait toujours représenté un tout vers lequel elle se dirigeait constamment et, à présent qu'elle se savait menacée, c'était naturellement dans sa direction qu'elle se tournait. Dans un premier temps, elle allait séjourner chez lui, à Radcliff. Et une chose en entraînant une autre, qui sait ? Peut-être qu'elle finirait par apprécier le climat de ces foutus américains.


26 YO, RADCLIFF (KENTUCKY) ✤ Les bruits de pas se rapprochaient. Adossée à la porte de la salle de bain, Bonnie observait la paume rougeâtre de l'une de ses mains. Le liquide carmin s'y écoulait et, malgré ses efforts pour contenir les écoulements de la plaie, elle n'y arrivait pas. Cela l'arrangeait en un sens car elle avait besoin de se focaliser sur autre chose que sa destinée qui se faisait de plus en plus sinistre. Ils arrivaient, détruisant son appartement au fur et à mesure de leur lente ascension. Bonnie savait qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Si seulement elle était parvenue à temps à contrôler son pouvoir, jamais elle n'aurait été repérée. Soren lui avait dit qu'il la protégerait et il n'était pas là ; impuissante, Bonnie observa son portable. Elle l'avait saisi au vol lorsqu'un coup violent avait été porté à la porte, la faisant jaillir hors de ses gonds, mais il n'y avait plus de batterie. Elle était seule. Posant son front contre ses genoux, elle ravala les sanglots qui s'attardaient à la barrière de ses lèvres closes. Laissant retomber son portable sur le sol puisqu'il ne lui était plus de la moindre utilité, elle se rattrapa au lavabo et parvint à se hisser sur ses pieds. Les jambes flageolantes, elle faillit s'effondrer mais forte, presque digne face à la terreur qui l'accablait, elle résista. Ils arrivaient, se rapprochaient inexorablement de cette petite pièce dans laquelle elle était confinée. Bonnie compta les pas. Un, deux. Trois. Elle entendit une voix masculine, plus forte que celles qu'elle avait entendues jusqu'à présent. Par-là. En désespoir de cause, Bonnie recula et enjamba les parois de la baignoire dont elle tira le rideau. Evidemment – elle savait qu'elle projetait une ombre frissonnante sur sa mince barrière de protection, elle savait... et peut-être était-ce cela le pire car elle repoussait continuellement le moment du trépas. De nouveau, elle entendit un ordre et la porte de la salle de bain sauta hors de son encadrement. Bonnie posa sa main sur ses lèvres d'entre lesquelles des gémissements désolés sortaient. Le rideau fut tiré. Elle hurla.



28 YO, RADCLIFF (KENTUCKY) ✤ Deux ans. Elle avait passé deux longues années auprès d'un petit groupe de Hunters dont les membres, après l'avoir assommée et traînée en dehors de son appartement, l'avaient menée dans un petit motel abandonné à proximité de Radcliff. Au départ, Bonnie avait voulu mourir. Les brimades, les coups ; elle ne savait pas ce qu'elle avait préféré dans sa captivité. Elle ne savait pas ce qu'elle fichait auprès de ces gens qui ne voulaient finalement qu'une seule chose : sa mort. Elle faisait en réalité partie d'un plan dont elle n'avait pas l'idée de l'ampleur. Lentement, doucement, au lieu de céder à la facilité et de devenir folle, elle préféra croire aux idéaux de ceux qu'elle côtoyait de force. Elle apprit à obéir, à courber l'échine, à dire oui, à ne jamais dire non. Durant deux longues années, ils la formatèrent à l'image d'une esclave et, en désespoir de cause, elle finit par accepter sa situation. Non sans mal. « Tu te souviens de ce qu'on a dit, Bonnie ? » « oui » l'homme désigna de l'index le téléphone puis, une à une, les quatre caméras qui la fixaient de cet œil de verre perpétuellement en activité « tu sais que tu seras surveillée ? » « oui » « et ça te dérange ? » « n.. » Tristan esquissa un sourire conciliant « c'était une plaisanterie, excuse-moi. On pensait que tu étais prête à revenir à Radcliff, que tu...voyais les choses autrement désormais. Et que tu pouvais te rendre utile ici... prendre les appels, noter les rendez-vous. Rien de bien méchant. » l'homme acquiesça et, tout en ayant sa main posée sur la poignée de la porte, il continua sur sa lancée. Inexpressive, Bonnie l'observait de son regard toujours quelque peu hébété. « Comprends qu'on ne te fasse pas encore confiance. Tu as le droit de sortir deux heures de midi à quatorze heures, pour le déjeuner. Tu finis à dix-sept heures mais ne t'inquiète pas, on a déjà tout arrangé : tu as déjà un appartement et tu m'as comme colocataire. » Bonnie ne releva pas, continuant à acquiescer mollement. « Tu seras raccompagnée. » rajouta Tristan avant de prendre congé. Totalement aliénée par ce qu'elle avait subi, elle comprenait le manque de confiance qu'on lui accordait même si elle se sentait dédiée corps et âme à la cause de ceux qui la brimaient. Elle n'était plus qu'un objet qui tendait à accomplir les tâches qu'on lui donnait ; et bientôt son pouvoir ne tarderait pas à être utilisé à des fins nettement moins appréciables que des prises de rendez-vous.