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 (event) This is war [ft. Lorcan]

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MessageSujet: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 17:46


This is war
ALISTAIR & Lorcan


Alistair aurait dû s’y attendre, pourtant, à ce que Thaddeus ne prenne pas la victoire de sa concurrente de manière calme et pacifique. Tous les hunters de la ville – ceux qui étaient fidèles à leurs idéaux du moins – avaient vu d’un très mauvais œil la défaite de l’ancien maire et la perte conséquente de tous les privilèges dont ils avaient joui durant les mois, voire les années passées. Plus de couvre-feu, plus de Gunpowder Squad, plus de couverture par les policiers chasseurs de la ville. Il y allait avoir un sacré ménage et le trader n’était pas spécialement sûr d’aimer ça. Ca allait grandement compliquer ses affaires, toute cette histoire. Comme s’il n’avait pas déjà assez de soucis comme ça avec Calista. Ce qui lui était arrivé le travaillait bien plus qu’il ne le montrait ou ne voulait l’admettre, mais il était trop fier pour l’avouer à qui que ce soit ou s’excuser auprès de la principale victime de cette vaccination. Tant pis. Il préférait encore la savoir handicapée et haineuse comme tout plutôt que d’imaginer ce qui aurait pu se passer si l’un de ses collègues était tombé sur elle à sa place. Sans doute qu’elle aurait fini avec une balle entre les deux yeux et ça, c’était hors de question.
Pour se changer les idées, et pour mieux cerner leur nouvelle mairesse et sans doute ennemie, le quinquagénaire s’était rendu à son discours d’investiture. Il y avait foule, bien entendu, et il avait gardé son bracelet détecteur au poignet – après tout, autant faire d’une pierre deux coups et repérer quelques mutants dans cette masse de gens. Mademoiselle Saddler avait fini par se montrer et à s’adresser à tous ceux et celles venus la voir aujourd’hui. Elle avait du charisme, on ne pouvait le nier, mais Alistair doutait qu’elle ait les épaules assez fortes pour supporter ce qui l’attendait. Après tout, Radcliff avait beau être une petite ville, elle était relativement animée, et les conflits latents qui la rongeaient de l’intérieur étaient bien plus délicats à gérer qu’on pourrait le croire. Il se demandait combien de temps elle tiendrait avant de craquer sous la pression.

Visiblement, ce fut autre chose qui explosa à la place de la jeune femme. Une bombe, posée là par il ne savait qui, qui balaya tout sur son passage. Le patriarche Wolstenholme fut projeté par le souffle brûlant qui détruisit arches, murs, toits, pavés ; il avait une drôle d’impression de déjà-vu, comme si les évènements de la fête foraine de Février et de la fête des fondateurs de Novembre se répétaient encore une fois. Décidément, certaines choses ne changeraient jamais. Mais il aurait tout le temps de songer à l’ironie de la situation plus tard ; pour le moment, il tentait surtout de se redresser, grimaçant de douleur lorsqu’il parvint à s’asseoir à peu près. Un morceau d’il ne savait quoi avait volé dans sa direction et s’était fracassé contre le haut de son crâne. Les plaies à la tête saignant toujours beaucoup, c’était un large filet de sang qui dégoulinait sur son visage, jusque dans son œil droit. Sonné, ses oreilles encore sifflantes, le chasseur tenta de reprendre contenance. Il devait partir d’ici et vite. Se mêler à la cohue n’était pas une bonne idée et la douleur pulsant à son front le débilitait trop pour qu’il songe à aller chercher les responsables de cette attaque – et puis, de toute façon, il y avait de très fortes chances qu’ils soient du même camp.


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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 0:26

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Lorcan avait longuement hésité avant de venir au discours de Saddler. Il n’avait pas voté pour elle, tout comme il n’avait pas voté pour Lancaster, mais il était assez content qu’elle ait gagné. Il était surtout divisé par le résultat de cette élection, divisé entre ce qu’il pensait vraiment et ce qu’il aurait du penser. En tant que Wolstenholme, fils de hunter et hunter dans l’âme, il aurait du vouloir conserver Lancaster à la tête de Radcliff, mais en tant que mutant, il ne pouvait qu’apprécier son éviction. C’était la fin du couvre-feu, de la quarantaine, du Gunpowder Squad et des rondes incessantes des hunters dans toute la ville. Les hunters n’avaient pas disparu comme par enchantement, mais la vie allait devenir un peu plus facile pour lui, come pour des centaines d’autres, sans doute. Il était curieux de savoir ce qui allait se passer, maintenant. C’était la seule chose qui l’avait poussé à venir : la curiosité. Il se demandait comment cette frêle blondinette allait pouvoir mater mutants et hunters qui se déchiraient depuis des mois en prenant les rues de la ville comme champ de bataille. Il n’avait pas grand espoir, à vrai dire, mais il attendait de voir. Et ce qu’il avait vu pour l’instant le laissait de marbre : de beaux discours, mais rien de transcendant. Il s’apprêtait à s’en aller, pas vraiment convaincu et décidé à ne pas perdre plus de temps à ce meeting politique où il risquait plus probablement de tomber sur un hunter que d’avoir une révélation sur la paix dans le monde, quand tout explosa. Littéralement, tout explosa autour de lui.

Par chance, il se trouvait près de la sortie quand l’explosion eut lieu. Il fut projeté en arrière, heurta violemment un mur et fut sonné pendant quelques secondes, mais il retrouva rapidement ses esprits. Ses oreilles sifflaient et une douleur lancinante lui traversait le dos, mais il s’efforça de se remettre sur ses pieds pour sortir de ce chaos. La fumée autour, le bruit, les gravas, tout lui rappela l’effondrement du labyrinthe avec Salomé, et une vague d’angoisse l’étreignit avec force. Il vacilla sur ses jambes et dut se faire violence pour continuer à avancer. Il devait sortir d’ici. Mais à mesure que la poussière se dissipait, il vit des corps qui gisaient sous les décombres, il entendit des gémissements, des cris, des pleurs. Partout, la panique, la mort … Terrifié, il ne pouvait plus bouger, juste observer, se sentant presque étranger à cette scène. Etait-il mort lui aussi ? Mais ses yeux tombèrent sur un visage familier, et la vie le heurta de plein fouet. « … Papa ! » Sa voix ne porta pas, couverte par les bruits assourdissants tout autour. Il se précipita vers son père, s’agenouilla à côté de lui. Du sang coulait d’une de ses blessures au front – beaucoup de sang. « Papa ? Ca … ça va ? » Il en tremblait, Lorcan. De voir tout ce sang, de voir son père couché au sol, diminué, blessé. C’était impossible, jamais son père n’avait été diminué, jamais. Cette vision le terrifiait bien plus que l’explosion, mais il ne savait pas quoi faire pour l’aider, et il se sentait désespérément impuissant. Et tout ce sang … S’il pouvait l’arrêter de couler ! Mais il n’osait pas, il ne pouvait pas. Il n’osait même pas toucher son père, pas même pour savoir s’il allait bien, s’il pouvait bouger et partir d’ici.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 1:01


This is war
ALISTAIR & Lorcan


La plaie à son front pulsait au rythme de son cœur, une vague de douleur filant dans son crâne à chaque fois que son palpitant pompait furieusement le sang qui dégoulinait depuis sa peau ouverte. Alistair allait se cogner le mal de crâne du siècle, il le voyait venir de loin, et il n’était pas certain qu’aucun médicament, qu’aucun cachet d’aspirine parviendrait à calmer et sa migraine et sa colère. Il était furieux d’avoir été blessé si bêtement, furieux de se retrouver parmi les victimes, parmi les dommages collatéraux d’une bataille à laquelle il participait pourtant farouchement, défendant ses intérêts, ceux des hunters et ceux de la race humaine sans jamais faillir à la tâche. Mais là, ça commençait à faire beaucoup d’échecs, et il n’aimait pas ça du tout. Il aimait d’autant moins ça qu’il ne s’était toujours pas remis debout. Il n’aurait plus manqué que ça, qu’il se soit cassé une jambe en tombant. Il n’avait pas été jeté au sol suffisamment fort pourtant, et il n’était pas assez vieux pour avoir des os assez fragiles pour se briser ainsi au moindre choc. L’impact l’avait sonné, certes, mais pas handicapé, et il refusait tout net l’éventualité d’avoir besoin d’aide.
Il en était là de ses réflexions enragées lorsqu’une silhouette s’approcha de lui à vive allure. Il eut tout juste le temps de porter la main à sa ceinture, la posant sur la crosse de son arme par pur réflexe de chasseur, lorsque son regard métallique se posa sur Lorcan. Il haussa les sourcils et laissa retomber sa main. S’il y avait bien quelqu’un qu’il ne s’était pas attendu à voir ce soir-là, c’était son fils. Son fils qui devait avoir subi l’explosion lui aussi. Il le regarda et hocha la tête.

- Ca va, ce n’est rien.

Il avait subi bien pire durant ses années de chasse, des blessures dont il gardait encore les cicatrices çà et là. Ce qu’il venait de récolter sur son front, ça n’était rien, rien du tout. Rien qu’il ne puisse dissimuler avec ses cheveux, rien qui le défigure, bref, rien dont il ne doive s’inquiéter. Son fils, cependant, c’était une autre histoire. Ses yeux perçants comme ceux d’un rapace le sondèrent rapidement.

- Et toi ? Tu n’as rien ?

Ils avaient beau être en froid pour une histoire dont il n’était pas certain d’avoir compris tous les tenants, il restait son enfant, et il s’inquiétait pour lui, comme il s’inquiétait pour ses sœurs. Alors il voulait s’assurer qu’il allait bien avant de continuer.
Un mouvement de foule attira son attention. Il regarda les badauds fuir dans tous les sens, apeurés, laissant les morts derrière eux. S’ils ne voulaient pas en faire partie, ils allaient devoir partir eux aussi, et vite. Prenant appui sur le sol, Alistair se redressa ; cependant, il dû le faire un peu vite puisque la tête lui tourna, si bien qu’il se rattrapa à Lorcan dans l’opération. Son bracelet se mit à sonner furieusement, juste au moment où un groupe de gens passait autour d’eux, les bousculant dans la mêlée. Alistair les dévisagea avec toute la haine du monde. Des mutants, sûrement. Son bracelet n’aura fait aucun bruit sinon. Lâchant son fils une fois son équilibre retrouvé, il chercha une issue des yeux.

- Il faut partir, maintenant.



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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeLun 7 Mar 2016 - 18:23

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Lorcan laissa échapper un soupir de soulagement quand son père affirma qu’il allait bien. Il avait beau ne pas l’avoir vu depuis des mois, l’avoir soigneusement évité sans même chercher à donner des excuses à ce silence sorti de nulle part, il restait son père. Un chasseur, certes, un chasseur qui hantait ses cauchemars depuis le premier jour où il avait appris qu’il était mutant, mais … Son père malgré tout. Et malgré ce qu’il avait fait à Calista, ça n’enlevait rien au fait que Lorcan ne souhaitait pas voir son père mort. Non, ça, jamais. Il était le seul parent qui lui restait, et dans le fond, il l’aimait toujours et gardait l’espoir que les choses puissent s’arranger. Dans quinze ou vingt ans s’il le fallait, mais ça s’arrangerait, et il retrouverait son père. Ils n’avaient jamais été très proches de toute façon, c’était Aspen qui avait toujours réussi à amadouer Alistair pour le faire devenir un peu plus prévenant … Lui, il avait plutôt passé des après-midi à le regarder nettoyer ses armes en silence, à apprendre sans avoir besoin de mots le métier de son père, et c’était des souvenirs qu’il chérissait encore. Une certaine complicité était née entre eux de ces moments là, une complicité qui était morte quand il avait décidé de ne pas être chasseur comme lui. « Non, j’ai rien. » Répondit-il en secouant la tête quand son père s’inquiéta de savoir s’il était blessé lui aussi. Ce faisant, il réalisa qu’il avait un mal de crâne carabiné en plus de tout le reste – il avait du se taper la tête en tombant tout à l’heure – mais rien d’alarmant. Il était vivant et il tenait sur ses deux jambes, c’était tout ce qu’il demandait pour pouvoir sortir d’ici.

Lorcan agrippa le bras d’Alistair quand celui-ci tenta de se relever, mais une décharge de terreur pure le transperça quand il entendit au même moment une sonnerie stridente s’élever. La même qui avait sonné quand il avait touché Calista, à l’hôpital … Il fixa son père avec horreur, attendant sa réaction avec une résignation coupable, mais rien ne vint. Alistait fusilla du regard les gens qui les bousculèrent, puis le lâcha sans même lui accorder un regard, et Lorcan se remit à respirer. Il y avait trop de monde autour d’eux pour que les soupçons de son père se portent immédiatement sur lui, sans doute. « Ca va aller, tu peux marcher ? » Lorcan n’avait aucune envie de causer une nouvelle sonnerie, mais il ne pouvait pas non plus rester les bras croisés si son père avait besoin d’aide. Dans le doute, il lui offrit son bras et resta très proche de lui, près à le rattraper s’il le fallait, mais sans le toucher pour autant. Il se mit en marche, comme tous les survivants, vers ce qui semblait être la sortie, en tentant d’ignorer ceux qui restaient derrière. Il avait le cœur qui battait trop fort d’une peur viscérale pour vouloir faire quoi que ce soit d’autre que fuir … Mais pas assez vite. Il y eut une deuxième explosion alors qu’ils atteignaient la porte, et ils furent projetés à l’extérieur en même temps que plusieurs autres personnes. Cette fois, Lorcan resta couché au sol, sonné, tandis que la poussière recouvrait tout autour de lui. « Papa ??? » Croassa-t-il d'un ton paniqué quand la lucidité commença à lui revenir, tout comme l’angoisse d’avoir perdu son père.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeMar 8 Mar 2016 - 0:14


This is war
ALISTAIR & Lorcan


S’il y avait bien une personne qu’Alistair ne s’était pas attendu à voir ce soir, c’était son fils. Depuis le temps qu’ils ne s’étaient pas parlé, il trouvait très ironique que ce soit un drame comme celui qui venait de se produire qui les rapproche à nouveau. Enfin, rapprocher était un bien grand mot ; mais au moins, il savait que Lorcan allait bien, qu’il n’était pas blessé, et apparemment, lui ne l’était pas suffisamment pour rester sur la touche. Tant mieux : il ne comptait certainement pas mourir ici, pas après tout ce qu’il avait traversé. Ca ne serait certainement pas une pauvre bombe dans cette satanée mairie qui aurait sa peau. Se relevant comme il put et se rattrapant au jeune homme lorsque la tête lui tourna, il regarda avec toute la méchanceté du monde les gens qui les bousculèrent. Le sifflement qui s’éleva de son bracelet ajouta encore à son animosité. Les lieux devaient grouiller de mutants, et il était furieux de ne pas pouvoir s’occuper de leur cas. Tant pis, il aurait le temps de le faire plus tard. Pour le moment, l’important était de sortir de cet endroit de malheur.

- Je peux. Sortons de là.

Il avança avec Lorcan jusqu’à la sortie, enjambant débris et corps, reconnaissant parfois un visage çà et là, allié ou ennemi. Au moins, les dégénérés comme les chasseurs auraient eu leur lot de pertes ce soir.
Finalement, ils atteignirent la grande porte. Mais au moment où ils allaient la franchir, une deuxième explosion retentit. Un souffle d’une violence rare le projeta en avant. Il sentit ses pieds décoller du sol, il vit les pavés défiler sous ses yeux avant de s’y écraser brutalement, aggravant encore les blessures qu’il avait déjà récoltées. Cette fois, c’était sûr, quelques unes de ses côtes y étaient passées. Il ne savait pas combien exactement, mais il les compterait plus tard.
Le père Wolstenholme mit quelques instants à reprendre ses esprits. Lorsqu’il finit par lentement redresser la tête, tout était couvert de poussière de plâtre. Des blessés gémissait, des morts n’émettaient plus un bruit, d’autres hurlement paniqués retentirent, parvenant à ses oreilles malgré le bourdonnement sourd qui les vrillait. Ses yeux métalliques scrutèrent la foule autour de lui.

- Lorcan .. ?

Il l’avait appelé d’une voix cassée, rendue rauque par la douleur et la poussière. Péniblement, il se releva, grimaçant quand sa jambe et son flanc le lancèrent. Son regard d’acier fila d’une forme à l’autre jusqu’à ce qu’enfin il reconnaisse son fils. Avançant vers lui aussi vite qu’il le put, il pria silencieusement le premier Dieu qui l’écouterait que son garçon soit vivant. Plus il s’approchait, plus il put remarquer qu’il bougeait, essayant de se redresser à son tour. Au moins, il était vivant. Et avec un peu de chance, aucun point vital n’aurait été touché.

- Tu n’as rien ?

Que ce soit une simple égratignure ou une jambe cassée, cette question englobait toutes les blessures que le jeune homme aurait pu subir.
Alistair tendit la main à Lorcan pour l’aider à se remettre debout, indifférent à la plaie sur sa tête à lui qui saignait de plus belle.


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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeMar 8 Mar 2016 - 17:47

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A travers le nuage de poussière et de gravas qui retombaient encore, Lorcan vit son père s’approcher, bien vivant, et il eut un nouveau soupir soulagé qui lui arracha une quinte de toux à lui déchirer les poumons. Il avait un goût métallique dans la bouche, et quand il s’essuya les lèvres, il vit du sang maculer ses doigts. Cette vision qui avait été si familière pendant des mois, avant qu’il ne se mette au NH24 de façon régulière, lui tordit le ventre et fit augmenter d’un coup son rythme cardiaque. A une époque, il était enclin à perdre totalement le contrôle de son pouvoir quand il voyait la moindre goutte de sang, encore plus quand il en sentait le goût, comme aujourd’hui. Ca lui rappelait trop toutes les fois où il s’était blessé lui-même pour laisser échapper la pression que ses pouvoirs lui imposaient … A chaque fois, il avait agit sans réfléchir, sans même chercher à se contrôler, juste pour se libérer d’un fardeau. Après, il était passé au NH24 et la pression avait disparu … Mais il ne prenait plus le vaccin. Plus depuis que son père avait vacciné Calista contre son gré et qu’elle en avait subi des conséquences irréversibles pour sa santé. Et il ne s’en souvenait que maintenant, avec du sang plein la bouche, plein les mains … Plein sur le visage de son père, aussi. Il le regarda avec un air un peu hébété, comme s’il le voyait pour la première fois. Il fallait qu’il se contrôle. Il avait commencé à apprendre, il pouvait le faire … Il devait le faire. « Ca va, j’ai … » Il essaya de se redresser et poussa un cri de douleur en sentant un élancement lui transpercer le genou. Il y jeta un coup d’œil, mais détourna le regard en voyant le sang qui maculait son pantalon. Il avait du heurter quelque chose en tombant … Il fallait espérer que ce n’était pas cassé, sinon il aurait du mal à sortir de là tout seul. Sans réfléchir, il attrapa la main que lui tendait son père pour l’aider à se relever, et fut récompensé par la sonnerie stridente de son bracelet qui se remit à sonner. Par réflexe, il lui lâcha la main, et baissa les yeux pour ne pas avoir à croiser ceux, impitoyables, d’Alistair. La boule au ventre, il se releva sans son aide, en essayant de ne pas trop s’appuyer sur son genou, tachant de ne pas trop grimacer quand de nouveaux élancements se firent subir. Ca n’avait pas l’air cassé, il pouvait tenir debout s’il ne portait pas tout son poids dessus … La douleur resterait supportable, un moment au moins. « Faut qu’on s’en aille avant qu’ils posent une autre bombe. » Marmonna-t-il, toujours sans regarder son père dans les yeux. Il lui tourna le dos et commença à avancer, claudiquant comme il le pouvait, à travers les décombres qui barraient le chemin. Il ne parvenait plus à penser qu’à cette sortie, et à la distance qu’il voulait mettre avec son père. Tout de suite.  

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeMer 9 Mar 2016 - 1:00


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ALISTAIR & Lorcan


Lorsque ses enfants étaient nés, Alistair s’était fait la promesse que jamais rien de mal ne leur arriverait. Il n’était pas un homme tendre, mais à l’instant même où son regard acéré s’était posé sur la chair de sa chair, il avait su qu’il leur serait dévoué jusqu’à la fin de ses jours, qu’il ne chercherait qu’à les pousser vers ce qu’il y avait de mieux pour et à les protéger du reste du monde en leur donnant les meilleures armes pour le faire. Ce sentiment s’était encore renforcé après la mort de sa femme. La fratrie Wolstenholme avait perdu leur mère, et lui avait perdu l’amour de sa vie, le seul amour qu’il ait jamais eu d’ailleurs. Il avait sûrement reporté beaucoup de choses sur sa progéniture, mais il les aimait tous, à sa façon, malgré les déceptions, malgré les mauvais choix, malgré les disputes.
Et maintenant, Calista le haïssait à cause des dégâts qu’il avait causés en voulant la soigner de l’abomination qui était apparue chez elle, en voulant la libérer de cette mutation affreuse qui lui aurait certainement valu une balle dans la tête de la part d’un autre chasseur. Quelque part, il avait l’impression d’avoir perdu sa fille aînée. Et il n’aurait pas supporté qu’une bombe emporte son fils. Il n’aurait pas supporté devoir le mettre en terre aux côtés de sa mère, pas supporté de voir le regard d’Aspen alors que son jumeau rejoignait sa dernière demeure. Fort heureusement, le jeune homme avait survécu à la déflagration – aux deux, à dire vrai. Cela dit, ils avaient l’air bien mal en point tous les deux, le père et le fils, le premier boitant comme un vieillard pour rejoindre le second et lui tendre une main pour l’aider à se mettre debout. Ils étaient bons pour un passage à l’hôpital l’un comme l’autre. Avec un peu de chance, il arriverait à faire jouer ses relations pour que Lorcan soit pris en charge rapidement. Lui, il pouvait attendre. Le plus important restait la santé de son fils.
Mais au moment où ce dernier lui attrapait la main, le bracelet à son poignet se mit à sonner bruyamment. C’était un son strident, désagréable et reconnaissable entre mille. Un son qui fit se figer le chasseur qui dévisagea le jeune homme à terre, le regardant se relever tout seul. Il entendit à peine ce qu’il marmonna dans sa barbe inexistante ; figé, le trader le regarda claudiquer vers l’issue la plus proche. Il avait l’impression que son sang s’était glacé dans ses veines et que le doute était devenu une boule physique qui s’était logée au creux de son ventre. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Le bracelet avait dû recevoir un coup lorsqu’il était tombé, le souffle de l’explosion l’avait endommagé. Il ne pouvait pas sonner à cause de Lorcan. Il ne pouvait pas, c’était impossible : son fils était humain, bien humain. Pourtant … pourtant, il avait sonné aussi lorsque, plus tôt, il s’était retenu à lui lorsque l’équilibre lui avait fait défaut. Etaient-ce réellement les gens qui l’avaient bousculé qui avaient poussé l’objet à réagir ?
Il fallait qu’il en ait le cœur net. Il fallait qu’il soit sûr. Se mettant en route à son tour, il avala la distance qui le séparait de Lorcan en quelques enjambées douloureuses et posa la main sur son épaule.
Le bracelet recommença à sonner, et ce simple son sembla faire s’écrouler le monde sous ses pieds. Les yeux d’acier d’Alistair se posèrent sur le jeune homme. Incapable de bouger, incapable de parler, il ne sut combien de temps il resta là, refusant tout net une évidence qui pourtant venait de lui sauter au visage avec la même violence que la bombe qui  venait de réduire la mairie en cendres. Finalement, il retira sa main comme s’il venait de se brûler et la posa sur la crosse de son arme avant de faire deux pas en arrière. Il ne savait pas si son cœur battait trop vite ou si, au contraire, il avait arrêté de battre. Plus rien n’existait autour de lui : ni les morts, ni les ruines, ni la poussière et les cendres qui tombaient du ciel comme une pluie sinistre. Tout ce qui importait, c’était cette personne devant lui, ce garçon qui avait les traits de son fils mais qui ne pouvait pas l’être. Ca ne pouvait pas être Lorcan. Car Lorcan ne pouvait pas être un mutant. Il ne pouvait pas être affublé de la même tare qui avait poussé sa mère au suicide. Mais le bracelet … le bracelet ne mentait pas. Alors, ce cauchemar devait être vrai.

- Depuis quand … ?

Alistair tremblait aussi bien de douleur que de rage. Son instinct de chasseur le poussait à sortir son pistolet de son holster et à le pointer sur Lorcan pour l’abattre comme le monstre qu’il était, mais son instinct de père empêchait tous ses muscles de bouger, se contentant de lui faire crisper les doigts autour de la crosse au creux de sa paume.

- Tu savais ? Bien sûr que tu savais …

La réaction qu’il avait eue en prenant sa main et en baissant les yeux devant lui ne laissait pas de place au doute : il était au courant, depuis longtemps peut-être, et il l’avait caché. Sciemment et délibérément caché. Alistair se fit violence pour ne pas dégainer, se crispant plus fort sur son arme.

- Qu’est-ce que tu es, Lorcan ?

Il voulait savoir ce qu’était son pouvoir, son abomination, celle qui l’empoisonnait, qui le rendait paria à ses yeux de chasseur. Quelle ironie : après tout ce temps à tuer les dégénérés, son propre fils en était un. Son fils … combien de temps le considérerait-il encore comme tel avant de ne plus le voir que comme une cible à abattre, un autre nom à ajouter à sa liste ? Gunpowder Squad ou non, il restait un hunter, fier de son héritage et de son devoir. Et si son propre enfant devait mourir, il le tuerait de sa main plutôt que de laisser qui que ce soit d’autre toucher à un seul de ses cheveux. C’était là tout le paradoxe du père Wolstenholme : il préférait mutiler, briser, tuer ses enfants plutôt que de le les laisser vivre avec ce sang vicié qui leur aurait valu d’être pourchassés toute leur vie. Tout ça parce qu’il les aimait et qu’il s’était juré que jamais aucun d’entre eux ne subirait les tourments qu’avait traversé leur mère.


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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 18:21

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Lorcan n’avait pas vraiment l’espoir de s’en sortir une seconde fois. Le bracelet avait sonné, et il n’y avait eu personne pour porter le chapeau à sa place. Il n’avait tout simplement pas le courage de faire face à son père, pas maintenant, et il avait préféré partir plutôt que de voir sa réaction. Et quand la main de son père se posa lourdement sur son épaule, réveillant une nouvelle fois la sonnerie stridente du bracelet, il se retourna, la mort dans l’âme. Il ne pouvait pas fuir très loin, il n’était pas en état et il n’y avait de toute façon nulle part où aller pour empêcher Alistair de le retrouver. Il l’avait évité pendant plus d’un an, encore plus quand il avait appris l’existence des satanés bracelets … Et maintenant, il ne pouvait plus faire autrement que de croiser son regard. Ces yeux gris qui avaient toujours eu le pouvoir de le pétrifier sur place quand il faisait des conneries étant plus jeune, il devait y faire face … Lorcan fut terrassé par la douleur qu’il lu dans ces yeux là, bien loin de la rage à laquelle il s’attendait au premier abord. Comme quand il faisait des conneries, en fait, il s’était attendu à une explosion de colère, mais ça allait bien plus loin que ça. Et ça faisait infiniment plus mal que ça. Mais son père le lâcha, et sa main se posa sur la crosse de son arme.  Les yeux de Lorcan s’agrandirent d’effroi et il recula d’un pas tandis que son père faisait de même de son côté. Le temps s’arrêta une fraction de seconde pour le jeune mutant, qui eut l’impression de se retrouver dans un duel où il attendait que son adversaire tire – sans pouvoir riposter. Il leva les mains devant lui, geste dérisoire qui ne l’aiderait en rien, mais Alistair ne tira pas son arme. Il garda juste la main dessus, ce qui, connaissant ses réflexes de tireur, n’était pas forcément pour rassurer Lorcan.

La question soudaine de son père le pris de court. Sans quitter l’arme des yeux, il haussa les épaules. « Depuis que je suis né, j’imagine. Mais je l’ai découvert un peu avant le dépistage. » Sa voix tremblait, exactement comme quand son père le prenait en train de mentir, étant gamin, et qu’il se prenait une dégagée monumentale. Mais là, il voyait les doigts de son père se crisper sur son pistolet, et la peur qu’il ressentait, c’était pour sa vie, pas juste pour un quart d’heure désagréable à passer. Alors oui, bien sûr qu’il savait, mais il avait gardé ça pour lui, justement à cause de cette putain de réaction. Son père voulait le flinguer. Il avait peut-être encore des remords mais … Lorcan ignorait bien combien de temps ils perdureraient avant que sa haine des mutants ne prenne le dessus. « Qu’est-ce que ça changera pour toi, de savoir ce que je suis ? » Demanda-t-il en lâchant enfin des yeux l’arme pour regarder son père. Il n’avait aucune envie de lui dévoiler ce qu’était sa mutation, parce qu’il était sûr de gagner une balle entre les deux yeux en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Il se trouvait monstrueux, il n’avait pas besoin de démonstration pour savoir que l’avis de son père serait bien pire encore. Son père n’avait aucune clémence pour les mutations, même les plus insignifiantes, et la sienne n’avait rien d’insignifiant. « Je suis un dégénéré. Tu vas me tirer dessus comme t’as tiré sur Calista ? » Demanda-t-il d’un ton brusque. Il ne voulait pas mourir, pas comme ça. « Ne tire pas. S’il te plaît, papa. » Il leva un peu plus haut les mains, mais au lieu de garder les paumes bien ouvertes il replia les doigts, comme pour pouvoir riposter s’il se passait quoi que ce soit. Pas qu’il ait la moindre idée de ce qu’il pourrait faire contre une balle, mais c’était un réflexe.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 21:10


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C’était l’un des pires scénarios qu’Alistair avait jamais imaginé. Il s’était toujours dit que l’une des plus grandes tragédies qui pourrait lui arriver après la mort de Maebhe serait de subir celle de l’un de ses enfants ou bien de les découvrir mutants. Il s’était persuadé, après avoir vu les tourments dans lesquels avait été plongée son épouse, qu’il ne laisserait pas la chair de sa chair souffrir comme elle et qu’il mettrait fin à cette plaie, qu’il ne les laisserait pas vivre avec un poison qui les dévorerait de l’intérieur, les changeant en monstres, en abominations de la race humaine. Il s’était fait la promesse qu’il ferait le plus grand des sacrifices, qu’il commettrait le plus grand des crimes, tout ça pour leur épargner une existence de malheur et de misère. Calista avait eu de la chance, quelque part : s’il n’avait pas eu de seringue de vaccin sur lui au moment où il avait découvert son pouvoir, elle serait probablement déjà en terre. Mais les conséquences de sa vaccination avaient été désastreuses et il l’avait sans aucun doute perdue pour de bon. C’était lui qui l’avait condamnée en voulant la sauver. S’il avait su, il l’aurait tuée plutôt que de la voir dans une telle détresse par sa faute. Et il s’était juré de ne pas reproduire la même erreur.
Pourtant … pourtant, il se trouvait là, debout devant Lorcan, devant son fils qui venait de lui avouer pour de bon qu’il était bel et bien l’un de ces dégénérés qu’ils avaient farouchement pourchassés toute leur vie – du moins, jusqu’à ce que le jeune homme découvre sa propre tare. Il comprenait maintenant, tous ces mois de silence, ces longues périodes à l’éviter, à se tenir loin de lui, son propre père, car il savait très bien comment il réagirait à cette nouvelle et il avait raison de se méfier. La main du trader n’avait toujours pas quitté la crosse de son arme, prête à la dégainer à tout instant. Après tant d’années à chasser, il était doué au tir, et à une telle distance, il pourrait toucher l’un des points vitaux de Lorcan sans aucun problème. Il pourrait même l’abattre proprement, sans qu’il ne sente rien. Mais il était incapable de bouger, tiraillé entre son devoir de chasseur et son instinct de père.
Lorsqu’il cita Calista cependant, le hunter grimaça, une ride de colère se dessinant au coin de son nez, ses yeux d’acier brillant de toutes ces émotions contradictoires qui se battaient à l’intérieur de sa tête et de son cœur.

- Tais-toi.

L’ordre était tombé, affreusement sec. Il ne se rappelait pas de la dernière fois où il avait été aussi dur, aussi impitoyable avec lui. Il dût se faire violence pour ne pas tirer son arme, mais la supplication de Lorcan ne le fit que se sentir plus mal encore. Il voulait tirer sur ce mutant, il risquait de tuer son fils. C’était un monstre, une tare de l’espèce humaine, quelque chose de dangereux à éliminer au plus vite, mais nom de Dieu, il avait pleuré en le voyant naître. Il l’avait élevé, il l’avait vu grandir, partir de la maison, ils avaient vécu ensemble, ils avaient parlé, ils s’étaient fâchés, mais il restait de son sang - son enfant, son garçon. Et pour la première fois depuis très longtemps, il ne sut pas quoi faire. Le cliquetis de la sécurité de son arme se fit entendre tandis qu’il la glissait très lentement hors de son holster, comme si son corps décidait pour lui.

- Je suis désolé, Lorcan, je …

Il s’interrompit, les mâchoires douloureuses tant elles étaient crispées. Il allait le faire. Il le devait. C’était la voie qu’il avait embrassée il y avait plus de quarante ans de cela. Une voie qu’il avait toujours suivie en étant convaincu de faire le bien, de rendre service au plus grand nombre. Et ce plus grand nombre lui demandait maintenant de sacrifier son fils. Le doigt le long du canon de son pistolet, il se forçait à ne pas le poser sur la détente.

- Va-t’en …

Une moue torturée passa sur son visage un bref instant, malgré tous ses efforts pour la contenir. Il n’avait jamais été aussi perdu, aussi désemparé, pas même après le suicide de sa femme. Et puisqu’il ne pouvait faire un choix, il se contenta d’être lâche et de demander à son fils de partir. Ses yeux plantés dans les siens, il luttait pour voir Lorcan et non pas une immondice à tuer au plus vite.

- J’ai déjà perdu Calista à cause de mes erreurs, je ne veux pas que ça se répète. Va-t’en.

Il avait du mal à parler, les mots sortant d’entre ses dents serrées. Il était tendu comme une corde usée prête à craquer, et il espérait que Lorcan serait déjà loin lorsque ça arriverait.
Il espérait qu’il serait loin et qu’il saurait se cacher, car à la seconde où il aurait pris une décision, il le traquerait sans pitié jusqu’à mettre un point final à toute cette histoire.


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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 23:10

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L’ordre d’Alistair fusa, et Lorcan se raidit. Tous ses muscles étaient déjà tendus au maximum, mais il se crispa un peu davantage. Il n’avait pas l’habitude de désobéir directement à son père. Il avait déjà joué avec son autorité, bien entendu, il avait bravé les interdits les uns après les autres juste pour tester les limites que son père pouvait lui imposer, mais inconsciemment, il s’était toujours arrêté à un certain point. Il n’avait jamais hésité bien longtemps à essayer tout ce qu’on lui avait interdit : il avait bu trop jeune, avait testé la cigarette trop jeune, il avait séché les cours, puis les entraînements, et il s’était fait secouer les puces à chaque fois par un Alistair furieux. Mais c’était toujours sans aucune conséquence. Rester enfermé dans sa chambre pendant qu’Aspen et Calista allaient au ciné ensemble, ça le rendait fou, mais c’était peu cher payé pour le bon temps qu’il avait réussi à voler au nez et à la barbe de son père – même s’il s’était fait prendre ensuite. Il y avait cependant certaines choses qu’il n’avait jamais faites, pour ne pas décevoir son père. Parce que Lorcan avait bien trop conscience qu’il était le seul fils d’Alistair, et s’il y avait bien une seule chose qu’il désirait, c’était le rendre fier. Il n’avait rien apprécié avec plus de puissance que les fois où il avait gagné des compétitions sportives à l’école, et que son père l’avait regardé avec ces yeux qui disaient « je savais que tu en étais capable ». Il n’avait suivi l’entraînement hunter que pour pouvoir épater son père en tirant sur une cible parfaitement, en apprenant plus vite que les autres, en avalant les étapes comme si ce n’était rien … Comme s’il n’était pas en train de devenir un parfait tueur, le soldat sans âme que son père façonnait à son image. Mais c’était pour lui qu’il le faisait, pour lui ressembler et pour se rapprocher de lui, il se fichait bien du reste à cette époque. Et aujourd’hui, il voyait la pire des déceptions s’afficher dans les yeux de son père. Cet homme qu’il avait essayé d’impressionner toute sa vie, venait d’apprendre qu’il était l’égal des monstres qu’il haïssait tant. Son fils, une erreur de la nature. Qu’il fallait éliminer, comme les autres.

Ce fut le cliquetis qui mit la puce à l’oreille de Lorcan, et quand il baissa les yeux il vit les doigts de son père tirer lentement l’arme de son étui. Son rythme cardiaque accéléra encore, et il sentit un filet de sueur froide lui couler dans le dos. Il avait envie de hurler, de supplier, mais il ne pouvait même pas bouger tant ses muscles étaient tendus. Il sentait un battement sous son crâne qui pulsait à une vitesse effrénée, et il avait l’impression que plus rien au monde n’existait que ça : l’arme de son père, tirée de son holster. Elle était chargée de tout autre chose que du NH25, il n’aurait pas la chance de Calista si Alistair venait à tirer. Il pouvait presque voir le mouvement, le canon se tourner vers lui, la balle qui fuserait et … La douleur, le sang, la mort. Le sang. Il battait à ses tempes, il battait à travers les veines d’Alistair, il était partout. Il lui suffirait d’une pensée pour détourner ce canon, n’est-ce pas ? Une seule pensée, s’il parvenait à la maîtriser suffisamment … Une seule pensée et il pouvait tout aussi bien le tuer. Tuer pour ne pas être tué. Dans d’autres circonstances, il aurait pu choisir entre dévier son arme ou lui causer une hémorragie, mais là, il n’était pas sûr d’en être capable. Il ne voulait pas tuer son père. Le sang pulsait, encore et encore, et son rythme devenait trop entêtant, il prenait toute la place, requérait toute son attention. Il entendit à peine Alistair prononcer son nom, dire qu’il était désolé. Il allait tirer. Il s’excusait d’avance, peut-être comme il s’était excusé auprès de sa mère. Lorcan secoua la tête, la panique l’empêchant de former des pensées cohérentes. A présent, il devait lutter contre lui-même pour ne pas laisser tout simplement exploser son pouvoir. Il leva un regard désespéré à son père quand il l’entendit lui sommer de partir, quand il évoqua Calista. Il cru avoir mal comprit – et de toute façon, il y avait encore cette arme sortie, son doigt trop près de la détente … Il ne voulait pas être fauché dans le dos en s’enfuyant. Est-ce qu’il avait le choix ? Soit il partait, soit … Mais il ne pouvait pas faire quoi que ce soit d’autre. Il recula d’un pas, sans quitter l’arme des yeux, incapable de tourner le dos à son père. Un autre pas, puis un autre, mais il ne vit pas le morceau de brique sur lequel son pied buta. Il trébucha, lâcha le canon de l’arme des yeux, perdit l’équilibre, et fit un large mouvement des mains pour essayer de se rattraper … Une étrange sensation de libération l’envahi en même temps qu’il levait la tête à nouveau, juste pour voir son père être repoussé en arrière par un poing invisible, sa main tenant l’arme tirée brutalement sur le côté pour l’éloigner de lui. Lorcan heurta le sol brutalement, mais il n’avait d’yeux que pour son père. Sur qui il venait d’utiliser ses pouvoirs. Il leva la main comme pour s’excuser, vit le sang qui la maculait et la replia brusquement vers lui pour la soustraire à sa vue. « Je suis désolé papa, je voulais pas … » Il se releva avec difficultés, son genou blessé manquant de se dérober sous son poids. Est-ce qu’il avait encore le droit de fuir ? Il n’en avait jamais eu autant envie.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 14:08


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Lorsque ses enfants avaient vu le jour, Alistair avait, en bon père méfiant, imaginé tout ce qui pourrait un jour leur porter préjudice. Que ce soit leur caractère, leur manque d’entraînement, les lacunes qu’ils auraient pu avoir, leurs fréquentations, les préjugés du monde extérieur et, globalement, tout ce qui aurait pu leur causer du tort, il était persuadé d’avoir envisagé toutes ces possibilités et de leur avoir donné les armes nécessaires pour se battre contre tout ce qui se dresserait sur leur chemin. Il leur avait appris à ne pas avoir peur, à être fier, à ne jamais abandonner et à faire face à l’ennemi, quel que soit le visage qu’il possède.
Jamais, ô grand jamais il n’aurait pensé être un jour l’adversaire qu’ils redouteraient tant. Jamais il n’aurait pensé se trouver face à l’un d’entre eux et ne plus être vu comme leur père mais comme un danger immédiat. Et lui n’aurait jamais cru qu’il pointerait un jour une arme sur eux dans le but de les blesser – de les tuer même. Toutes ces années à chasser, tout ce sang sur ses mains, répandu pour la bonne cause, pour la cause de l’humanité, tout ça n’avait donc conduit qu’à ce moment où son propre fils se révélait dégénéré. Et le vieux hunter luttait de toutes ses forces pour ne pas lever le bras au bout de laquelle se trouvait son arme, pour ne pas la braquer sur Lorcan et presser la détente alors que tous ses instincts lui hurlaient de le faire. Il lui laissa une chance néanmoins, la chance de reculer et de fuir, celle de partir loin de lui, là où il ne pourrait pas le trouver. Il se demandait si Aspen savait, pour son jumeau. Il se demandait si Calista avait été mise dans la confidence. Il se demandait s’il était le dernier mis au courant de cette abomination pourrissant le corps de son fils.
Il le regarda partir, ses yeux gris le fixant, son bras douloureux déjà des blessures récoltées dans l’explosion lui semblant bien lourd avec le pistolet qu’il serrait dans sa main. Son regard d’acier planté dans celui du jeune homme, il ne put s’empêcher d’avoir un léger mouvement dans sa direction en le voyant trébucher. Mais soudainement, son bras armé partit en arrière, avec tant de violence que ses côtes fêlées craquèrent bruyamment, lui arrachant une grimace, une vague de douleur se répandant dans son corps déjà abîmé par ce qu’il avait subi plus tôt. Incrédule, le père Wolstenholme fixa la silhouette de Lorcan qui se relevait. Lorcan .. ? Non. Ce n’était plus son fils. Ca ne pouvait pas l’être. Son fils n’aurait jamais osé utiliser ses pouvoirs sur lui, il n’aurait jamais osé se servir de sa dégénérescence contre son géniteur.

- Tu en es vraiment sûr … ?

Sa voix ne portait plus aucune trace de l’hésitation qui l’avait saisie quelques secondes plus tôt à peine. Il n’était plus au bord de la supplication, à deux doigts de ne plus ordonner mais demander au jeune homme de fuir tant qu’il en était encore temps. Tout ça s’était envolé au moment-même où il avait eu à subir les effets de sa mutation, quoi que cette immondice puisse être.
Alistair se redressa et, dans un geste leste et précis, leva le bras et tira une balle qui fila près de la joue de Lorcan. C’était un coup de semonce, un avertissement, unique, qui calma à peine cette envie grondante qu’il avait de l’achever pour de bon. Peu importe ce dont il était capable, c’était un pouvoir dangereux et suffisamment puissant pour agir physiquement sur quelqu’un. C’était une menace, une vraie, et plus le temps passait, plus il ne pouvait plus voir que ça. Bientôt, Lorcan ne serait plus qu’un mutant comme un autre.

- La prochaine ne te ratera pas.

Ses yeux d’acier brillaient de rage – de rage de se trouver face à un monstre, de rage d’avoir été trompé pendant si longtemps, de rage de n’avoir pas la force d’abattre cette chose. La plus notable pourtant, ce devait être cette rage montant du fond de son être et qui était dirigée vers nul autre que lui-même. C’était sur son fils qu’il venait de tirer. La chair de sa chair, le sang de son sang, celui qu’il avait juré de protéger envers et contre tout. Et maintenant, il s’en faisait le tourmenteur et peut-être même le bourreau. Une vague de volonté lui permit de ne pas en finir sur le champ.

- Tu as dix secondes pour disparaître de ma vue.

Alistair lui laissait de l’avance, comme on laisse de l’avance à un renard dans une chasse à courre. Et ensuite il viendrait le chasser.
Peut-être.
En réalité, il savait très bien que dès qu’il serait sorti de son champ de vision, il le laisserait filer. Et il espérait réellement que ces dix secondes seraient suffisantes au jeune homme pour se soustraire à sa vue et à sa vie. Parce que la prochaine balle ne le raterait pas.


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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 22:30

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Lorcan avait déjà blessé Aspen une fois avec ses pouvoirs, et il s’en était voulu pendant des mois. Il détestait sa mutation, c’était clair et net, mais il avait toujours fait de son mieux pour ne jamais l’utiliser sur qui que ce soit pour ne pas faire empirer encore les choses. Il ne voulait pas la voir à l’œuvre, il ne voulait pas savoir les dégâts qu’il pouvait causer … Il s’était entraîné dans ce but, justement, pour savoir se contrôler et ne jamais l’utiliser. Il restait convaincu que c’était une monstruosité qu’il devait garder enfermée au fond de lui. Jamais il n’aurait voulu que son père apprenne qu’il était mutant, mais utiliser sa mutation sur lui … C’était le pire qu’il puisse faire. Il l’avait fait sans y songer, le pouvoir était parti tout seul, pour se protéger sans doute, mais l’effet était pire que tout. Le regard de son père le transperça, brûlant d’une haine qu’il ne lui avait jamais connue. Et pourtant, il avait écouté religieusement ses sermons sur les mutants, et Alistair n’avait jamais été tendre avec cette engeance, il connaissait parfaitement le regard qu’il leur accordait. Seulement là, c’était lui qu’il regardait ainsi, et sa rage semblait démultipliée. Il avait osé. En plus d’être un mutant, insulte suprême pour un Wolstenholme, il avait osé utiliser sa mutation, sur son propre père. Lui-même avait du mal à y croire, il espérait encore s’être trompé, ou même se réveiller d’un horrible cauchemar. Ce genre de thème était revenu des centaines de fois hanter ses rêves depuis qu’il savait qu’il était un mutant, il avait du imaginer toutes les réactions possibles de son père, sans jamais approcher un tant soit peu de la réalité qu’il se prenait en pleine face en ce moment. Et s’il avait imaginé son père en train de le tuer … S’il avait imaginé la terreur qu’il ressentirait à ce moment … Ce n’était rien, rien du tout comparé à ce qu’il ressentit quand son père leva son arme, visa et tira. La balle le frôla de si près qu’il sentit sa joue le brûler. A cet instant, Lorcan sentit quelque chose en lui se briser. La balle ne l’avait même pas touché, mais le choc fut exactement le même que si elle lui avait perforé la poitrine pour en ressortir de l’autre côté, emportant avec elle les lambeaux de son cœur déchiqueté. Et la phrase assassine de son père acheva de détruire ce qui pouvait rester en lui d’espoir ou même de vie. La prochaine ne le raterait pas. La prochaine, il la tirerait à bout portant sans une once d’hésitation. La prochaine, ce ne serait pas celle d’un père, mais d’un hunter chassant un dégénéré.

Mais alors qu’il s’attendait à ce que la seconde balle vienne rejoindre la première dans le mur derrière eux, Alistair lui accorda dix secondes pour fuir. Lorcan tiqua, son corps s’agita d’un soubresaut nerveux. Il avait déjà entendu ça, ce genre de phrase sonnait d’une façon désagréablement familière à ses oreilles. Et il s’entendit ricaner. « Dix secondes, c’est tout ? Tu donnais plus que ça aux monstres que tu chassais avec maman. » Drôle de façon d’éduquer des enfants, en leur racontant des chasses à l’homme en famille qui se terminaient systématiquement par la mise à mort des fuyards. Ce genre d’image restait profondément ancré dans de jeunes esprits, et Lorcan avait mis du temps pour réaliser à quel point il en avait été marqué. Il serra les poings avec force, s’enfonçant les ongles dans les paumes. « J’ai pas le droit à plus de considération ? Je suis blessé, papa. Dans dix secondes, j’aurais pas fait trois mètres. » Une colère bouillante venait de naître dans son ventre, remplaçant tout ce qui avait disparu quelques secondes plus tôt, lui serrant la gorge si fort qu’il sentit des larmes couler le long de ses joues. A moins que ce ne soit pas la colère … Peu importait, vraiment. Il ne voulait pas être traité comme du bétail, pas par son père. « Autant m’abattre tout de suite, tu crois pas ? Tu seras débarrassé. Encore une fois. C’est comme ça que tu t’es débarrassé de maman non ? » Un rictus déforma ses lèvres tandis qu’il réalisait l’énormité qu’il venait de lancer à son père, et il planta ses yeux dans les siens. Quitte à mourir dans les dix secondes, il ne disait pas non à une petite discussion à cœur ouvert.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeSam 12 Mar 2016 - 0:45


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Que Lorcan soit mutant était une chose atroce en soit, un déchirement qui brisait le cœur d’Alistair et le mettait dans une position incroyablement difficile et délicate, mais il restait son fils malgré tout et il aurait pu le laisser partir – malgré tout ce qu’il pouvait affirmer, tout ce qu’il pouvait croire, il savait aussi que face à la chair de sa chair, il était plus faible qu’il ne l’avouerait jamais. Le jeune homme aurait pu lui tourner le dos qu’il n’aurait même pas pensé à tirer, et pourtant, il en avait abattu des mutants en les tuant de façon que beaucoup auraient qualifié de lâche.
Mais qu’il ose utiliser sa mutation sur lui, qu’il l’influence avec cette horreur qu’il avait dans le sang, ça, il ne pouvait pas pardonner. Il avait eu à subir des années de blessures et de douleur à cause de pouvoirs divers et variés, et l’un d’entre eux avait poussé sa femme à s’ôter la vie : toute sa pitié s’était envolée au moment où son bras partait en arrière bien malgré lui, mut par une force qu’il ne voyait et ne contrôlait pas. Mut par son dégénéré de fils sur lequel il venait de tirer – et qu’il venait de sciemment manquer. Il lui laissait dix secondes pour fuir. Même éclopé, même blessé comme il l’était, il avait le temps de boitiller jusqu’à un mur, de tourner au coin du bâtiment, voire de faire machine arrière et de s’engouffrer dans le trou béant qui éventrait la mairie derrière eux. Mais le jeune homme ne prit pas cette offre. Dommage pour lui. Et dommage pour le trader qui devrait s’en tenir à sa décision et faire un choix qui, quelle qu’en soit l’issue, lui coûterait très, très cher. Il grimaça à la remarque de Lorcan et siffla entre ses dents serrées :

- Eh bien trouve quelque chose.

Même dans cet état, même en danger imminent, il savait son fils assez intelligent pour trouver une échappatoire et se mettre à l’abri de sa fureur et de son désir montant de faire son devoir de hunter.
Cependant, ce ne furent ni les larmes dégringolant sur les joues de son fils ni la colère et la peur qu’il lut sur son visage qui le stoppèrent net : ce fut la réponse qu’il osa lui faire concernant sa propre mère. Les sourcils d’Alistair se haussèrent et ses yeux s’agrandirent, la lueur de stupeur dans ses prunelles grises encore rehaussé par le sang qui coulait sur son visage.

- Tu m’accuses d’avoir tué ta mère ? D’avoir tué ma propre femme ?

L’incrédulité s’entendait dans sa voix, et son bras s’était légèrement affaissé tant il était soufflé sur place. On l’avait traité de beaucoup de choses, il avait entendu des critiques et des insultes tout au long de sa vie, mais qu’on le considère comme l’assassin de son épouse, ça, il n’y avait jamais eu droit. Il détailla Lorcan, le jaugeant de la tête aux pieds. Il se demanda s’il avait toujours cru son père assassin de sa mère ou si l’idée venait de lui apparaître subitement.

- Tu me crois capable de –

Il s’interrompit. Bien sûr qu’il le croyait capable de ça. Après tout, il venait de lui tirer dessus. Alors, de là à ce qu’il s’imagine capable d’abattre sa femme aussi froidement qu’il l’aurait fait avec n’importe quel mutant, il se trompait lourdement. Il apparut soudain à Alistair qu’il n’avait jamais réellement explique à ses enfants ce qui était passé par la tête de leur mère avant qu’elle ne la perce d’une balle.

- J’aimais Maebhe. Et je n’aimerais jamais personne comme je l’ai aimée elle. Et c’est exactement pour ça que je ne referai pas les mêmes erreurs : parce que je n’ai pas été capable de l’aider lorsqu’elle m’a demandé de le faire.


Il se souvenait des longues suppliques de son épouse alors qu’elle avait envie de s’ouvrir la tête à mains nues pour que cessent les voix autour d’elle, pour que les pensées des gens qui l’approchaient arrêtent de la tourmenter. Il se souvenait du désespoir qui l’avait saisie lorsqu’elle avait compris qu’elle n’était pas folle mais mutante, et à ses yeux c’était pire que n’importe quelle maladie mentale, n’importe quel handicap, n’importe quelle tare. Et rien que de revoir son expression malheureuse et désespérée, une moue triste et immensément coupable se peignit sur son visage l’espace d’un instant.

- Je me fiche de savoir si tu me crois ou non. Mais je l’ai suffisamment entendue supplier de la débarrasser de cette affliction pour l’entendre encore clairement aujourd’hui.

Son bras flancha un instant, aussi bien à cause de la douleur que sous le poids des souvenirs qui tombèrent sur ses épaules pour mieux l’accabler.

- Je n’avais même pas le temps de dire non : elle entendait ma réponse avant que je ne la formule à voix haute.

La télépathie de sa femme avait été un fléau qui avait dévoré tout ce qu’elle avait été, jusqu’à ce qu’enfin, elle mette fin seule à ses tourments et meure seule au beau milieu de leur salon. Parce qu’il n’avait pas été assez fort pour l’aider alors qu’elle avait besoin de lui plus que jamais. D’une voix plus calme, déterminée mais lourde de regrets, il conclut enfin.

- Et je refuse de laisser mes enfants souffrir comme elle.


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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeSam 12 Mar 2016 - 16:04

you made me that much stronger


Lorcan n’avait jamais songé que son père puisse avoir tué sa mère. Jamais, pas une seule fois, même dans ses pires moments de doute. On lui avait dit que sa mère s’était suicidée à cause de sa mutation et il y avait cru. C’était logique, une fois qu’on connaissait son passé de chasseuse, tout à fait logique même si Lorcan n’avait jamais compris qu’elle les ait abandonnés pour cette seule raison. Il n’avait jamais vraiment pardonné à sa mère de s’être suicidée alors qu’ils étaient si jeunes, alors qu’elle aurait pu se battre contre sa dégénérescence et continuer à vivre malgré tout. Ils avaient eu besoin d’elle, elle les aimait et elle aurait du le comprendre. Ses enfants auraient du compter plus qu’une tare génétique. Elle s’était suicidée, malgré tout. Il le savait, Lorcan, il n’avait jamais remis ça en question. Mais son père venait de le mettre en joue, il venait de lui tirer dessus. Certes, il l’avait manqué sciemment, mais il l’avait prévenu que la prochaine toucherait sa cible et Lorcan n’en doutait pas une seconde. Son père voulait le tuer. C’était d’une effroyable simplicité. Alors à partir de là, pourquoi ne pas songer qu’il avait également voulu tuer Maebhe quand elle avait découvert sa mutation ? En réalité, Lorcan n’y croyait toujours pas, il ne voulait pas y croire, mais c’était devenu une possibilité. Et il était trop en colère, trop vide à l’intérieur pour se poser plus de questions. Ou pour se dire qu’il valait mieux garder une telle réflexion pour lui. Mais il savait qu’il allait mourir, il ne pourrait pas empêcher son père de tirer, et il avait envie de hurler à cette injustice qui le déchirait, qui lui causait une souffrance bien pire que toutes les balles qu’il pouvait se prendre. Son propre père, qu’il avait admiré et essayé d’impressionner toute sa vie, allait le tuer. Pour une mutation qu’il détestait mais qu’il essayait de contrôler. C’était injuste, c’était cruel.  C’était Alistair Wolstenholme dans toute sa splendeur. Et si Lorcan pouvait le blesser aussi, même de façon infime avant qu’il ne tire, alors il le ferait, et sans hésiter.

Il vit la stupeur se peindre sur les traits de son père, mais n’en tira pas la satisfaction à laquelle il s‘était attendu. Juste une nouvelle déchirure, un nouveau coup dans la poitrine à l’idée de l’horreur qu’il venait de proférer sur sa mère. Sa mère, toujours si douce et aimante, qu’il aurait mille fois échangée contre son père, et ce depuis le début. Il avait déjà eu cette pensée et il avait été mortifié d’y songer, mais c’était la triste réalité. Il aurait préféré que son père soit mort et que sa mère soit toujours en vie. Il hocha la tête à la question incrédule de son père : oui, il y croyait, ou il faisait semblant d’y croire, parce que ça n’avait rien d’impossible. S’il était capable de lui tirer dessus, il pouvait avoir tiré sur sa femme aussi. Quand il déclara l’avoir aimée plus que tout, Lorcan détourna le regard une seconde. Il ne s’était pas attendu à ça – il ne savait pas à quoi il s’était attendu, mais pas à une déclaration d’amour pour sa mère. Ca ne rendait que la situation plus difficile encore. Et quand il évoqua sa mutation, Lorcan reposa ses yeux sur Alistair, agrandis par l’horreur que la compréhension amena lentement. « Elle … Elle … Elle était télépathe ? » Il réalisa juste à cet instant qu’il n’avait jamais su, et jamais cherché à savoir quelle avait été la mutation de sa mère. Ca n’avait eu qu’une importance minime, et ça n’avait jamais justifié suffisamment qu’elle se tue, alors il ne s’était jamais posé la question. Mais d’un coup, il revit Salomé, le désespoir de Salomé, toutes les fois où elle avait laissé sous-entendre que si elle pénétrait dans la tête de Noeh elle voudrait en finir, toutes les fois où il avait cru qu’elle utiliserait la manière radicale pour se débarrasser des voix dans sa tête … Lorcan suffoquait, d’un coup. Il imaginait sa mère en train d’entendre les pensées de son mari, sa haine pour les mutants qui l’englobait elle aussi malgré son amour. Entendre les pensées de toute sa famille, tous des hunters convaincus, la regarder soudain comme Alistair était en train de le regarder lui, et n’entendre que leur dégoût. Sans pouvoir rien bloquer. Sans NH24 à s’injecter pour y mettre un terme. « Tu … tu l’as pas aidée à … » Il ne put pas finir sa phrase, bloquée par des sanglots qui menaçaient d’éclater et qui lui serraient la gorge. L’aider à se contrôler ? Non, ce n’était pas ce qu’il voulait dire. Lui, il avait offert sa tête à Salomé, mais il ne voyait pas son père faire de même avec Maebhe, les choses étaient trop différentes dans leur cas. Mais l’aider à en finir. Alistair n’avait pas aidé la femme qu’il aimait à soulager ses souffrances. Il n’avait rien fait. « T’aurais du l’aider. » Lâcha-t-il en essuyant du revers de sa manche poussiéreuse les larmes qui s’étaient remises à couler. « T’aurais du faire quelque chose. » Accusateur, peut-être. Il n’avait pas le droit de dire ça, mais il n’allait pas se gêner. Il était trop mal pour avoir encore des cas de conscience. « Moi je souffre pas. Je souffre pas ! J’ai pas besoin de ton aide, je te demande rien ! » Cria-t-il soudain. Menteur, menteur. Mais il ne voulait surtout pas de l’aide de son père. Sa souffrance, il la surmonterait tout seul. Ou en tout cas sans lui. Il leva ses mains tremblantes devant lui, ses mains couvertes de sang. « J’apprends à la contrôler, ma mutation. » Il essayait d’en convaincre son père autant que lui.

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MessageSujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan]   (event) This is war [ft. Lorcan] Icon_minitimeSam 12 Mar 2016 - 20:23


This is war
ALISTAIR & Lorcan


Lorsqu’Alistair avait annoncé la mort de leur mère à ses enfants, il avait eu l’impression de la voir disparaître encore une fois. Il avait cru la trouver une nouvelle fois allongée par terre au beau milieu de leur salon, une mare de sang et d’éclats d’os sous la tête, son pistolet à la main ; il avait cru revoir la scène encore et encore, presque plus nettement que lors des cauchemars qui l’avaient hanté des mois durant après qu’il l’ait mis en terre. Jamais il n’oublierait la douleur de cette perte, l’impression que le monde s’écroulait sous ses pieds et cette sensation qu’il avait à jamais perdu un morceau de lui. Il était devenu plus dur encore qu’il ne l’avait été, se refermant sur lui-même et se jetant à corps perdu dans son travail et dans la chasse, pour anéantir les mutants, pour débarrasser l’humanité de ce génome vicié pour que jamais plus quelqu’un n’ait à en souffrir.
Il n’avait jamais donné le nom de la mutation de Maebhe à leurs enfants, mais même sans la citer concrètement, Lorcan parvint sans peine aucune à deviner ce dont il s’agissait. Le trader hocha doucement la tête, trouvant le mot toujours aussi laid. Télépathe. Il n’y avait bien qu’une abomination pour porter un nom pareil.
Il ne bougea pas, voyant la terreur sur le visage décomposé de son fils. Même avec la poussière, même dans la chaude pénombre de cette place ravagée par deux bombes, même avec du sang coulant dans son œil, l’éborgnant d’une bien étrange façon, il pouvait voir ses traits tirés et l’expression horrifiée qui le rendait plus pâle que la mort encore. Et finalement, il articula quelques mots qui lui firent l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Non, il ne l’avait pas aidé. Il n’avait pas été fichu de sauver la femme qu’il aimait le plus au monde des tourments qui la rendaient si malheureuse, qui la détruisaient chaque jour un peu plus. Il avait été faible, incapable, incompétent. Il l’avait laissée tomber au moment où elle avait eu le plus besoin de lui, et il ne se l’était jamais pardonné.

- Ca a été ma plus grande erreur …

Pire que tout ce qu’il avait pu échouer avec Calista, pire que l’échec pitoyable de ce centre qu’il avait tenté de construire, pire que la balle qui venait de frôler la joue de Lorcan, ne pas avoir pu libérer Maebhe de ses souffrances avait été le remord le plus tenace et le plus destructeur de son existence.
Cependant, il se sentait suffisamment coupable comme ça. Lorcan n’avait pas besoin de remuer le couteau dans la plaie en l’accusant et, surtout, il n’en avait pas le droit. Les sourcils d’Alistair se froncèrent, une lueur mauvaise fit briller ses yeux gris.

- Parce que tu crois que je l’ai laissée faire de bon cœur ? Que je n’ai pas essayé ?


Ca n’avait pas été faute de lever son pistolet vers elle et de poser le doigt sur la détente. Mais il avait détourné le regard et baissé son arme à chaque fois. Et chaque fois il s’en voulait davantage de ne pas lui offrir l’aide qu’elle lui suppliait si ardemment.
Les mâchoires crispées, il dévisagea Lorcan alors qu’il lui hurlait au visage qu’il ne lui demandait rien et qu’il n’avait pas besoin de lui. Qu’il cherche donc à s’en convaincre si ça pouvait l’aider. Qu’il cherche aussi à se persuader qu’il ne souffrait pas, parce que ça, il n’y croyait pas un seul instant. Et lorsqu’il leva ses mains pleines de sang devant lui, un sifflement s’échappa d’entre les dents serrées du père Wolstenholme, furieux, méprisant. Il dévisagea le jeune homme comme s’il venait de lui sortir la pire bêtise du monde.

- Du contrôle ? Tu appelles ça du contrôle !?

Il secoua la tête. Non, Lorcan ne contrôlait pas sa mutation, quelle qu’elle soit, et si elle était aussi redoutable, aussi dangereuse que celle de son aînée, alors il ne la contrôlerait jamais et serait un danger pour tout le monde, pour lui, pour son père, pour sa sœur et sa jumelle aussi.

- C’est du contrôle d’utiliser cette … chose alors que tu trébuches ? De le faire par accident ?

Petit à petit, la colère prenait le dessus, sa fureur exacerbée par les paroles de Lorcan qui tournaient dans sa tête et rouvraient des plaies qu’il avait cru refermées depuis bien longtemps.

- Tu la contrôles aussi bien que Calista contrôlait la sienne.

Cette abomination aurait pu le tuer s’il avait maintenu le contact avec elle trop longtemps. Il avait suffi de peu, d’un simple contact durant quelques secondes, pour qu’il commence à se sentir mal et que son cœur manque défaillir.

- Tu prétends ne pas vouloir d’aide, mais qui t’apprendra à te prendre en main ? D’autres mutants ? Ceux que je chasse ? Ceux qu’Aspen chasse ?

Quitte à ce qu’il soit en colère, autant ne pas être le seul, et s’il pouvait pousser Lorcan à se trahir et à montrer toute l’étendue de son pouvoir en l’énervant suffisamment, alors il savait qu’il aurait gagné.
Et tout perdu en même temps.


(c) elephant song.
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