Sujet: (fst - seth) good things come to those who wait. Ven 29 Avr 2016 - 20:22
Dès la porte passée, Roman se met à ricaner. La vision qui s'offre à lui est des plus savoureuses, des plus uniques, ce qui le fait un peu lever le pas sur ce qu'il voulait faire au départ. S'il avait suivi sa ligne de conduite habituelle, il se serait déjà avancé pour frapper d'un grand coup le visage déjà tuméfié de cet homme. Juste pour l'amocher un peu plus, rien que pour se délecter du geste. Néanmoins, ce mutant n'est pas au même rang que les autres. Ce n'est pas la première fois qu'il tente de lui échapper – à moins qu'il ne le confonde avec un autre ? après tout, ils se ressemblent tous, dans cette course folle à la fuite la plus stupide – alors pourquoi ne pourrait-il pas profiter un peu de l'instant ? Histoire de lui ancrer la leçon à retenir dans le crâne. Pour qu'enfin, une bonne fois pour toutes, il saisisse qu'on s'échappe pas de cet endroit, à part si lui-même autorise la sortie, mais aussi pour que tous ceux qui ont dans l'idée de tenter l'expérience voient cette dernière mourir dans l’œuf. Roman a une sainte horreur de la rébellion. Il aime qu'on lui écoute, lui obéisse, qu'on suive la moindre de ses exigences et la plus méprisable de ses règles avec la plus grande attention. Il abhorre le simple fait qu'une personne puisse avoir l'idée de lui résister. Et quand ces « personnes » n'en sont même pas, puisque les mutants ne sont en rien comme lui ou ses associés, encore moins comme Slava ou les peuples qui n'ont rien demandé si ce n'est vivre en paix, sans la présence de nuisibles à leurs côtés, alors les choses deviennent encore plus simples à gérer. Roman ne leur accorde aucun pardon. Il sévit, sans réfléchir, sans leur laisser entendre qu'ils méritent la plus petite considération de sa part, et il croise les doigts (pour eux, principalement, pour les aider un peu, avec toute la bonté qui le caractérise) pour qu'ils n'oublient pas une fois la sentence tombée. En théorie, ça rendre pas par une oreille avant de sortir par l'autre (sauf s'il utilise un objet contondant et que l'envie lui prendre). Heureusement pour eux. Sinon cet endroit serait véritablement un endroit réservé à n'importe laquelle des tortures, des plus doucereuses aux plus ignobles, et Roman n'est pas comme ça. L'ex-russe privilégie la bonne entente, la passivité, la compréhension, voire même le pardon. Quand on ne le pousse pas à pratiquer l'inverse, il peut se montrer profondément bon. Le seul problème qui se pose, dans tout ça, c'est que les mutants, ils refusent d'écouter. Et ils se plantent. Tous, irrémédiablement, à chaque fois. Comme celui-là. Alors, Roman Griske, il est supposé faire comment, pour espérer être enfin compris comme il le désire ? Pour qu'enfin ces parasites saisissent d'eux-mêmes qu'il ne sert à rien de lutter ? C'est trop tard, que son regard fou hurle à chaque fois qu'il se dépose sur les traits d'un de ces monstres. Comme maintenant, sur ce mutant répugnant. Continuant de sourire de toutes ses dents, Roman entreprend de se débarrasser de son long manteau noir. Ce dernier fait toujours son petit effet. Sur ses bras se devinent de nombreuses cicatrices, plus ou moins récentes, témoins marquants de toutes ces années passées à vouloir se faire respecter. Et y parvenir. A chaque fois. “S'il y a bien une chose que j'aime pas, chez vous, les mutants...”, qu'il débute d'une voix traînante, légèrement amusée dans le fond. Oui, face à un mutant en mauvaise posture, le trafiquant s'amuse comme un petit fou. Toutefois, il ne lit pas encore la détresse dans le regard du mutant installé sur une chaise en face de lui. Et ça ne va pas, tout simplement car ce n'est pas normal. “C'est que même quand on est gentils avec vous, vous cherchez quand même à vous barrer par tous les moyens.” Se rapprochant de lui, en deux ou trois grands pas, Roman rapproche son visage en face de celui du mutant. Pas trop près, au risque de réaliser qu'ils partagent durant trop de temps le même air vital. “Et sans même dire au revoir à Papa.” Son poing s'abat sur sa mâchoire inférieure. Ses phalanges ressentent à peine le choc, tant le bonheur qu'il éprouve à martyriser ce pauvre mutant fait pulser à même ses veines un bien-être salvateur. C'est ça, qu'aime Griske, cette peur ambiante dans l'air, les cris qui s'évadent des cages dorées de ces monstres, les rires vainqueurs de ses sous-fifres au loin. C'est cette ambiance qui le fait se sentir vivant. Et il veut faire ça toute sa vie, rien que pour les détruire, un à un, jusqu'au dernier, afin que plus personne ne se souvienne que des « mutants » aient pu ne serait-ce qu'un jour frôler le sol de cette planète. Roman veut éviter que le dégoût s'empare des générations futures, de même que protéger les populations d'une menace qu'elles n'estiment même pas encore. Le Norvégien sait qu'il peut endiguer tout ça, et il continuera encore aujourd'hui, avec le Calédonien.
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Lun 16 Mai 2016 - 17:17
– good things come to those who wait –
ROMAN ET SETH/'Cause we hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long. Feel us breathe upon your face, Feel us shift, every move we trace. Hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long, yeah. Luck. Runs. Out. – METALLICA.
A tenter sa chance quand tout semblait aller contre soi, on pouvait gagner beaucoup, ou bien tout perdre à la fois. Seth avait voulu jouer ; il avait cru qu’il serait assez rapide, assez fort, assez agile pour littéralement filer entre les doigts de ses tortionnaires. Profitant d’un moment d’inattention de la part de ses geôliers, il s’était changé en ce sable doré qui lui avait valu trois ans d’emprisonnement déjà – trois ans à être traité comme un chien, et encore : à voir certains des mutants qui partageaient son sort, il se disait régulièrement qu’il aurait préféré être un cabot dans une fourrière glauque plutôt qu’enfermé là dans sa cage de verre de laquelle il ne pouvait fuir. Le jeune homme avait essayé pourtant, guettant l’opportunité de se faufiler hors de ces murs qui le retenaient en otage, hors de cette prison perdue dans le fin fond de la Norvège glacée. Il voulait retrouver la chaleur de son île, le soleil, la mer tiède et sa liberté inconditionnelle ; il voulait partir de là, peu importe les moyens, et il voulait sortir vivant, maître de lui-même. Il en avait vu beaucoup trop, des mutants qui s’étaient changés en esclaves bien obéissants ou en jolies pièces de collection, trop brisés par les mauvais traitements et les tortures subis durant tout leur séjour entre les mains du fou furieux qui avait monté ce réseau – ce trafic d’êtres vivants. Seth avait déjà entendu parler de faits similaires, bien entendu, mais jamais il n’aurait cru en faire partie un jour. Pas alors qu’il était plus chanceux que la plupart des gens et qu’il lui suffisait souvent d’une simple pirouette pour se sortir des pires situations. Visiblement, sa chance avait tourné avec le vent. Changé en sable mais incapable de trouver une sortie, il avait tourné en rond sous les yeux des gardes qui avaient simplement attendu qu’il soit trop épuisé pour maintenir sa forme minérale. Ils l’avaient passé à tabac dès qu’il était redevenu de chair et d’os, avant de finalement le trainer jusqu’à une salle vide et de l’attacher à une chaise. Il s’était débattu mollement et avait tenté de dénouer ses liens, sans succès, lorsque la porte s’était ouverte, laissant entrer une silhouette massive et gigantesque qui hantait les cauchemars de tous les pauvres hères ayant eu le malheur de croiser sa route. Instinctivement, il rentra la tête dans les épaules et serra les dents, prêt à se prendre une tempête en plein visage. Il savait déjà que son échec lui coûterait cher, mais il ne pensait pas qu’on lui enverrait le grand patron pour s’occuper de lui. Et s’il avait déjà eu à faire à Roman Griske, il n’avait encore jamais eu le bonheur de se retrouver face à lui lorsqu’il était en colère. Une lueur de défi dans ses yeux bruns, Seth dévisagea le russe gigantesque lorsqu’il s’approcha de lui, cachant très bien le frisson d’appréhension qui avait dégringolé le long de son dos en le voyant ôter ce grand manteau noir qui ne le quittait presque jamais. Il l’écouta en silence, ne pouvant que se prendre de plein de fouet le poing qui vint s’écraser contre sa mâchoire, lui faisant tourner la tête et grogner sous la douleur. Il cligna des yeux, chassant les étoiles qui dansaient devant lui de quelques battements de paupières, avant de se tourner vers son bourreau et d’articuler :
- Paraît qu’je suis très ingrat comme garçon. Et j’aime pas les au revoir.
Un mince sourire provoquant apparut sur ses lèvres. Perdu pour perdu, autant pousser le bouchon aussi loin que possible. De toute façon, il savait très bien qu’il ne sortirait pas de cette pièce intact, et il était hors de question qu’il se vende et s’incline pour ne pas avoir mal.
Spoiler:
je mettrai en page après le boulot, j'espère que ça te va, désolée du retard
Dernière édition par Seth Koraha le Dim 29 Mai 2016 - 22:44, édité 1 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Dim 22 Mai 2016 - 19:41
Voir le Calédonien secouer la tête, pour se remettre les idées en place peut-être, après l'assaut de son poing sec, fait sourire Roman de toutes ses dents. Il observe ensuite ses yeux papillonner, toujours ce même petit air satisfait sur les traits, alors qu'il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire ensuite pour lui faire retenir la leçon. Car c'est bien tout le problème du jour, la seule chose pour laquelle le Norvégien a fait le déplacement jusqu'à cette cellule : à force d'entendre parler de ce mutant incapable de tenir en place, il est bien obligé de venir faire le travail lui-même. Après un nouveau pas sur le côté, le trafiquant sent la cicatrice dans son dos le tirer un peu ; c'est le cas à chaque qu'il est énervé, ou contrarié. Roman ne sait pas faire les choses à moitié, même son corps ne le peut pas. Lorsqu'il se met en tête de s'en prendre à un mutant, lorsqu'il doit remettre en place certains de ses sous-fifres, c'est tout son corps qui se tend sous les coups qu'il donne, c'est toute sa tête qui se plonge dans l'instant pour offrir le meilleur de lui-même. Il n'y a que comme ça qu'il est le plus efficace. Et l'efficacité est sa priorité. Comment finirait son trafic, dans le cas inverse ? Les mutants mèneraient la danse, petit pas après petit pas, jusqu'à le renverser dans un dernier mouvement soudain ? Hors de question. Roman n'est pas fait pour ça ; il ne se laisse pas faire, jamais, ou en tout cas plus depuis que ces monstres se sont échappés en Russie et l'ont forcé à changer d'attitude. Fut un temps où il les tolérait – un peu. Désormais, il les hait. De toute son âme, il les déteste du plus profond de sa chair et il n'est pas près de revenir en arrière.
La voix du Calédonien le fait tiquer, les traits de son visage se tordent un peu, avant que Roman ne laisse échapper un petit ricanement mauvais. “Ingrat, et complètement inconscient”, qu'il ironise en haussant les épaules. Croisant les bras, le trentenaire laisse son sourire gagner son regard métallique. Ça lui donne un peu l'air d'un fou ; mais il n'a jamais eu le sentiment de l'être. Il est juste heureux de pouvoir enfin avec une discussion d'homme à bête avec cette chose sablée qu'est le Calédonien. Au préalable, ses hommes se sont chargés de l'épuiser assez pour réussir à le capturer et le fourguer dans cette salle où personne ne peut les entendre. Ce qui signifie que les forces du Calédonien – Seth, le prénom vient de lui revenir, Seth – ne referont surface que si Roman leur en laisse le temps. Chose qui n'arrivera pas, évidemment. “Où comptais-tu filer, si tu avais réussi à t'échapper ?”, que le trafiquant reprend. En attendant la moindre réponse, il se plonge dans ses pensées, à nouveau. Il fait demi-tour, arrête de tourner en rond, cesse de jeter des coups d'oeil au monstre installé sur la chaise et se ravance vers son manteau noir. Fourrant sa main droite dans la poche gauche, Griske en sort un petit objet replié, que l'on ne peut encore identifier au creux de sa main. Prenant soin de repositionner son vêtement sur la table à sa droite, Roman revient soudainement vers le mutant pour lui asséner un second coup de poing surprise, une nouvelle fois dans la mâchoire. Tant qu'il n'apercevra pas le sang s'évader d'entre ses dents cassées, il continuera.
“Laisse-moi deviner...”, qu'il annonce en se reculant. Sa main tremble à peine après le geste de violence qu'il vient d'infliger. Roman est déjà ailleurs, très loin, il continue de se laisser entraîner par ses idées un peu folles, un peu étranges, mais toujours centrées sur cette envie de faire comprendre à tous ces monstres, à chacun d'entre eux, qu'il n'y a qu'une seule personne qui dirige les choses dans cet endroit, et c'est lui. Rien que lui. “Ton île te manque ?” Sa moquerie est balancée à la volée, alors que son regard amusé plonge dans celui du Calédonien. Posant ses paumes sur ses genoux, ce qui l'oblige à se pencher un peu en avant, l'ex-russe penche la tête sur le côté. “Tu trouves qu'on te traite mal, peut-être ?” Au creux de sa main droite, toujours l'objet que l'on ne peut reconnaître avec si peu de visibilité. Seth aura le temps de comprendre ensuite. Du moins, sa peau le comprendra avant même qu'il ne réalise ce qui se passe pour lui. Roman n'a plus qu'une hâte : voir la panique faire grandir ses pupilles et la peur se distiller dans ses veines. Et si ce n'est pas le cas, si ça ne fonctionne pas, le trafiquant s'appliquera jusqu'à ce qu'il craque. Comme tous les autres.
Se redressant, l'homme fait un, deux pas sur le côté. Il garde le regard rivé devant lui, n'accorde plus d'importance au mutant blessé à ses côtés. “Je fais pourtant régner une discipline plutôt clémente, vouloir s'échapper me déçoit beaucoup.” Il hausse les épaules, ses mains venant se joindre dans son dos. “Enfin, me décevrait si vous aviez quoi que ce soit d'humain dans les veines.” Son sourire sadique s'étire, lentement, imperceptiblement, jusqu'à former une mimique si glaçante que même Roman n'aimerait pas forcément croiser son reflet dans un miroir. “Vu que vos sales gueules de monstres m'intéressent pas plus que ça, je considère avoir tous les droits.” Bougeant une nouvelle fois à travers la salle, Roman revient se saisir de la chaise qui se trouve près de la table où il a entreposé son manteau. Il se saisit du dossier, fait traîner les pieds sur le sol dans un bruit métallique assourdissant avant de poster l'objet devant le nez du mutant. Sans plus attendre, Roman prend place sur la chaise à l'envers, venant appuyer son torse contre le dossier. Enfin, il relève juste devant son regard, et par définition celui du mutant, sa main droite, dans laquelle le bout du couteau qui dépasse enfin de sa main. La lame se devine à l'extrémité, et, dans un geste sec, le trafiquant l'ouvre. Cette dernière est aussi fine et possède l'allure aussi tranchante que son sourire, qui s'est encore un peu agrandi pour l'occasion. “Pourquoi tu t'acharnes, le Calédonien ?”, qu'il souffle finalement, au bout de plusieurs longues minutes de silence. “Pourquoi tu te plies pas aux règles comme tes petits copains ?” Son regard dérive de son arme au visage du monstre en face de lui. Désignant ce dernier du bout de sa lame, tel un avertissement, une vague idée de ce qui peut se passer ensuite, il insiste : “Ça, ça m'intrigue beaucoup.”
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Dim 29 Mai 2016 - 22:34
– good things come to those who wait –
ROMAN ET SETH/'Cause we hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long. Feel us breathe upon your face, Feel us shift, every move we trace. Hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long, yeah. Luck. Runs. Out. – METALLICA.
Depuis le temps qu’il était enfermé là, dans cette prison secrète en plein cœur des terres glacées de la Norvège, Seth avait eu le temps de repérer certains des matons et des larbins du maître esclavagiste qui avait regroupé tant de mutants en un seul lieu. Il y avait les bêtes de sommes, ceux qui n’étaient pas intellectuellement assez avancés pour réfléchir aux ordres et se contentaient de les exécuter bêtement ; il y avait les sadiques, qui prenaient un malin plaisir à torturer les captifs sans jamais les abîmer suffisamment pour qu’ils ne soient plus rentables ; il y avait les haineux, qui rappelaient volontiers à ces « dégénérés » qu’ils leur étaient inférieurs et qu’ils étaient tout à fait à leur place derrière ces barreaux ; il y avait les commerciaux, ceux qui n’avaient rien de particulier contre les mutants mais qui avaient simplement rejoint un business lucratif. Et enfin, il y avait les grands patrons, et tout en haut de la hiérarchie il y avait Roman Griske, le grand marionnettiste qui dirigeait son trafic d’une main de maître. A refuser de se soumettre comme beaucoup l’avaient fait avant lui, à ne pas vouloir courber l’échine et devenir un bon esclave bien obéissant, l’homme de sable savait qu’il allait s’attirer encore plus de problèmes. Et sa petite tentative de fuite n’était que l’apothéose de ces pieds de nez lancés à tout va à ses rançonneurs ; pourtant, il n’aurait jamais pensé qu’on prendrait la peine de le considérer suffisamment pénible pour lui envoyer le patron en personne. Et du peu qu’il en avait vu, il n’avait pas été heureux du tout de savoir que ce serait ce gigantesque personnage à l’air patibulaire qui s’occuperait de son cas. Le poing qui s’était écrasé contre sa mâchoire avait donné le ton de leur conversation – si conversation il y avait. A l’entendre, il avait surtout l’impression qu’il allait avoir mal et qu’il allait écouter Griske déblatérer des horreurs pendant il ne savait combien de temps ; beaucoup trop probablement. En attendant, ses yeux sombres le suivirent pendant qu’il faisait son petit manège avec son manteau. Et en le voyant revenir, la main droite serrée autour de quelque chose, le jeune homme se demanda ce qu’il a récupéré dans sa poche jusqu’au moment où son autre poing entra à nouveau en collision avec son visage. Laissant échapper un long grognement de douleur bien malgré lui, il cligna des yeux et secoua la tête, s’occupant de se remettre les idées en place avant de lui répondre.
- C’est pas que ça m’déplaise, mais ça manque de plages et de cocktails à ombrelles.
Un sourire moqueur se peignit sur ses lèvres qui s’étirèrent et révélèrent des dents tâchées de sang. Il n’était pas encore assez blessé pour se mettre à cracher ce précieux liquide rouge, mais sa joue était assez entamée pour qu’il sente un goût métallique se répandre dans sa bouche. Laissant le grand russe s’écarter un peu, il tenta de se remettre les idées en place. Le sourire affreux qui apparut sur le visage de son tortionnaire envoya un frisson dégringoler le long de son dos. Toute grande gueule qu’il était, Seth savait aussi repérer les signes annonciateurs d’un mauvais moment à passer, et là, très clairement, c’en était un. Mais il ne pouvait pas ne pas répondre, il ne pouvait pas ne rien dire et se laisser faire en silence.
- J’suis sûr que t’aurais eu vachement de succès y a quelques dizaines d’années en Allemagne. C’est con, le monde a évolué depuis.
Il aurait mieux fait de se taire, mieux fait de baisser la tête et les yeux et d’obéir en attendant que viennent des jours meilleurs, mais il refusait de laisser son âme dans cette prison, quitte à y laisser sa peau. Enfin ça, c’était ce qu’il se disait pour se donner du courage, mais une bonne partie de sa bravoure disparut au moment où Roman se mit à agiter sous son nez la lame du couteau qu’il avait tenu dissimulé entre ses doigts. Bien malgré lui, le Calédonien déglutit, incapable de détourner le regard de cet éclair argenté juste devant lui. Oui, définitivement, il allait avoir mal. Faisant un effort surhumain pour s’arracher à la contemplation de cet objet monstrueux, ses yeux se vrillèrent dans ceux de son bourreau. Il grimaça et fronça les sourcils.
- Parce que je suis pas un chien qu’on siffle pour le faire obéir. P’têtre que les autres se contentent très bien de ça, mais pas moi. J’suis plus libre pour le moment, mais ça durera pas, et j’laisserai pas mon âme dans ce trou à rats.
A chaque mot qu’il prononçait, il savait qu’il aggravait son cas. Mais il avait l’impression que le simple fait d’être un mutant en vie à proximité de Roman Griske réduisait considérablement son espérance de vie, alors perdu pour perdu, autant y aller à fond.
Invité
Invité
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Jeu 9 Juin 2016 - 16:22
La lame touche le bout de son index. Son autre main lui fait faire plusieurs tours sur elle-même. Elle miroite sous les yeux de Roman autant qu’elle doit attirer le regard du mutant face à lui. Il écoute sa plainte et manque en rire. Ça manque de plages et de cocktails ? Mais il y en a, les plages sont simplement faites de métal et les cocktails de sang. Aux yeux de Roman, cet endroit est un petit Paradis sur Terre. Une chance inouïe pour ces monstres de vivre une ou deux années de plus avant la fin. Le trafiquant arque un sourcil en direction du Calédonien. C'est vrai que le monde a évolué ; puisqu'il est arrivé pour bousculer les choses. Faisant partie de ceux qui se sont réveillés avant que ces erreurs de la nature ne prennent le dessus, le Norvégien se dit qu'il a permis d'éviter le pire ; la mort de beaucoup d'innocents, la chute d'une entente mondiale, la peur dans les ménages. C'est un peu grâce à lui tout ça, grâce à toutes les personnes qui, sur son modèle, n'auront jamais confiance qu'en eux-même plutôt que de croire les conneries des autres. Et sous-entendre qu'un mutant incarne l'avenir, c'est une ignominie contre laquelle Griske est prêt à se battre jusqu'au bout. “Mais c'est que mon Calédonien est bourré d'espoir”, qu'il plaisante, malgré ce regard glaçant qu'il replante dans le sien. “Ce trou à rats, comme tu l'appelles, il t'a préservé de personnes bien plus cruelles que nous. Des personnes qui n'auraient pas hésité une seule seconde à te foutre une balle entre les deux yeux.” Des personnes bien plus « méchantes » que lui ; en supposant que l'ex-russe le soit. Le visage toujours sec, sévère, le trafiquant maintient ses deux prunelles foudroyante dans celles du Calédonien. “Ton gêne défaillant fait juste partie des plus merdiques à refiler. Déjà que personne ne veut de vous, toi...”, qu'il souffle en laissant son regard le détailler avec un dégoût non-feint. Quand il pense que cette chose est capable de passer d'une apparence à peu près banale à du sable. Qu'y a-t-il de normal là-dedans ? Rien. Chacun de ces mutants n'est qu'un monstre parmi les autres, se prétendant plus civilisé que son voisin de cellule, pour ne pas effrayer les honnêtes gens qui ignorent encore leur existence. Mais Roman sait. Il sait depuis longtemps que la menace est bien réelle. “C'est pire que le reste.” Son aveu est craché au visage du mutant sans outre-mesure. Roman n'est pas méchant dans ce qu'il dit, simplement réaliste. Personne ne se bat pour une telle espèce, ce qu'il comprend tout autant qu'il désapprouve. Pourquoi ne pas donner la même chance à tous ? Roman pense vraiment qu'ils le méritent ; plus ou moins ? Lui, il ne voir rien d’humain chez eux. Ce qu’il veut, c’est écouler son stock, à tout prix, ne garder aucun exemplaire défaillant ou rongé par la pourriture dans le rayon. Seulement, si Roman est un négociateur hors-pair, il arrive parfois que des cas comme celui de Seth Koraha se mettent en travers de sa route. Une situation qu’il n’arrive pas à accepter ni tolérer. “La seule liberté qui te sera donnée, maintenant, c'est celle-là, Koraha”, qu'il intime, détournant son attention sur la lame qu'il tient toujours dans la main droite. Il la penche un peu, jette un coup d'oeil vers le mutant, son cou plus précisément, avant de poursuivre : “Celle de prier pour qu'un bon marchant ait besoin de toi ou qu'un pays te trouve une quelconque utilité, comme pour tes petits camarades.” C'est le seul destin qui l'attend à présent. Celui de servir plutôt que de mourir. Après, si c'est ce qu’il veut, qu’il le dise avec sincérité, Roman ne suivra pas une supplique de la part d’un mutant balancée par pure provocation. Ce qu’il préfère, le plus souvent, c’est la panique dans les gestes, les mains qui tremblent, les regards qui cherchent à s’évader. “J'vais te l'écrire c'te fois, ça sera plus simple à retenir.” Se redressant brusquement de sa chaise, cette dernière part s'échouer sur la gauche tandis que le trafiquant s'avance vers Seth. Son couteau change de sens au creux de sa paume, le manche venant s'accorder à sa poigne à la perfection. Dégainant un nouveau coup de poing au niveau de l'oreille du Calédonien, Roman espère le sonner encore un peu pour pouvoir agir en paix. Sa main libre vient repousser la tête du mutant pour avoir une vue d'ensemble de ce qu'il peut faire. La lame vient couler entre ses doigts, jusqu'à ce qu'elle ne ressemble qu'à un stylo dans la façon dont il la maintient. Puis, sans perdre plus de temps, elle vient tracer un premier trait, plus ou moins profond, sur la peau dégarnie de cheveux. Les premières gouttes de sang s'évadent lentement, au moment où le Norvégien gère avec minutie la profondeur de la plaie qu'il veut faire : assez profonde pour le marquer à vie, pas assez pour l'achever.
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Mar 12 Juil 2016 - 1:21
– good things come to those who wait –
ROMAN ET SETH/'Cause we hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long. Feel us breathe upon your face, Feel us shift, every move we trace. Hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long, yeah. Luck. Runs. Out. – METALLICA.
Décidément, c’était fou de manquer de chance à ce point. Seth ne s’était jamais considéré comme quelqu’un de poissard, au contraire, mais là, il fallait bien admettre qu’il avait tiré le gros lot. Depuis son enlèvement, il avait eu le temps d’apprendre à connaître Roman et sa haine des mutants, pour son plus grand déplaisir, mais il ne l’avait pas expérimenté de première main – beaucoup moins souvent que certains de ses camarades d’infortune du moins. A croire qu’il se rattrapait aujourd’hui, avec un panache hallucinant. Entre sa petite tentative de fuite tuée dans l’œuf et son face à face avec le grand patron en personne, on ne pouvait pas spécialement dire qu’il passait une bonne journée. Et à en juger par le ton du sinistre russe, ça n’irait pas en s’arrangeant. Et s’il faisait le fier, le Calédonien devait bien avouer qu’il avait peur de ce qui allait se passer ; lui aussi avait eu le droit de voir les cadavres de ceux qui avaient servi d’exemples pour les mettre tous au pas, et lui aussi savait très bien que se retrouver en compagnie de monsieur Griske, c’était probablement vivre ses derniers instants – ou bien se préparer à en subir de très, très douloureux. Le Griske en question avait l’air particulièrement remonté contre lui, et Seth l’écoutait cracher sa haine et son mépris sans broncher ou presque. Perdu pour perdu, il ne s’écraserait certainement pas, et si son insolence devait lui coûter encore plus cher, eh bien tant pis : il ne partirait pas sans une bonne réplique aux lèvres.
- Bla bla bla. Je sais, j’suis écœurant, j’suis un dégénéré, tout ça tout ça. Tu t’répètes mon vieux, c’est le froid qui t’a grillé les neurones ou t’es né comme ça ?
Le jeune homme avait conscience qu’il n’arrangeait absolument pas son cas, et la douleur dans sa mâchoire était là pour le lui rappeler, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Plutôt mourir en étant lui-même que vivre en se changeant en petit esclave bien obéissant. Hors de question qu’on le vende comme une vulgaire marchandise.
- Ca c’est parce que tu sais pas faire ma pub. J’suis sûr que j’peux faire les plus beaux châteaux de sable du monde. Y a des compét’ pour ça, j’gagnerai à tous les coups.
Son sable, il pouvait aussi en faire autre chose de beaucoup plus létal, mais il gardait ce détail pour lui. C’était une idée qui lui était venue en voyant tous ces mutants aux dons incroyables s’en servir comme arme, et il lui était apparu qu’il pouvait parfaitement utilisé les grains en lesquels il se changeait pour se glisser jusqu’au cœur ou au cerveau d’un importun et le tuer sur place, encrasser ses poumons jusqu’à ce qu’il s’étouffe ou bien le faire exploser de l’intérieur. Il aurait volontiers testé sa théorie sur Roman, mais il était encore trop épuisé pour pouvoir utiliser sa mutation sans craindre de ne pouvoir se recomposer. Il regretta amèrement de ne pas pouvoir bouger ou utiliser son don lorsque Roman se redressa brusquement en faisant virevolter le couteau dans sa main. Se tendant par réflexe, Seth tenta de bander ses muscles dans un vain effort pour se défaire de ses liens, mais il n’était pas de taille face à ces chaînes de métal. Un nouveau coup vint le cueillir à la tempe et lui fit voir des étoiles. Il ne comprit pas tout de suite que le russe lui coinçait la tête sur le côté. En revanche, il sentit très bien la pointe du couteau percer sa peau et s’enfoncer dans sa chair, lui arrachant un grognement qui se changea en cri de douleur à mesure que la lame faisait son chemin. Il sentit qu’on lui fendait l’épiderme depuis le milieu du crâne jusqu’à son front, jusqu’à son arcade sourcilière qui se mit à saigner jusque dans son œil. Il devait avoir la moitié de la tête complètement sanguinolente, et la douleur se mêla à sa rage. Il persifla entre ses dents serrées :
- Va crever, Griske, va brûler en enfer !
Il savait parfaitement qu’il aurait dû se taire, ne pas aggraver son cas. Il savait qu’il était à deux doigts de mourir pour de bon, de se faire égorger dans cette petite pièce obscure perdue dans un complexe au fin fond de la Norvège, loin de sa terre natale, et pourtant il s’accrochait encore à une envie de vivre et de liberté qui supplantait tout, même la raison qui lui hurlait de la fermer et de baisser la tête.
Invité
Invité
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Mer 20 Juil 2016 - 11:05
Roman se fout que ce ne soit pas lisse. Il se fout que ce soit tremblant. Il se fout du cri de douleur qu'il entend, il s'en délecte lorsqu'il se reconnecte enfin au moment présent. Exercer un art aussi particulier que celui de mutiler un mutant moqueur et méritant sa peine, c'est si exaltant que le trafiquant s'y est perdu un instant. Sentir la douleur remonter le long de la lame, sourire du malheur qu'il cause, ce sont des choses qui font se sentir Roman vivant. Peut-être ne réagit-il pas immédiatement aux provocations. Peut-être prend-il son temps, ménage ses effets, savoure les silences, mais tout cela dans un seul but : frapper ensuite. Bien, vite et fort. Frapper de façon si soudaine que la surprise passe dans les pupilles de sa victime et les dilate brusquement, frapper de façon si abrupte que la douleur en devient insupportable et reviendra pour sûr envahir les nuits auparavant paisibles du mutant. Le Calédonien ne peut que regretter son audace, à présent. On ne s'évade pas de cet endroit. On ne s'en échappe pas et on ne défit pas l'autorité sans conséquence. Ce n'est pas nouveau. Koraha le sait depuis qu'il est arrivé ici. Chaque mutant connaît ces règles simples sur le bout des doigts. C'est pas faute de permettre à ses sous-fifres de faire régner une certaine peur dans les rangs, ou encore de les encourager à laisser libre-court à leur imagination quand il s'agit de faire appliquer l'ordre et la discipline à ces dégénérés qui se croient tout permis. Et, lorsque l'un d'eux ose les défier ou cherche à les déstabiliser, Roman prend la relève : exactement comme maintenant. Pour rester capitaine de son navire, maître de son royaume, rien de mieux que de se charger soi-même des points noirs qui peuvent gâcher ses tentatives de monde meilleur. Un sourire étire ses lèvres quand des mots passent les lèvres du mutant plutôt qu'un beuglement sans fin. “J'y compte bien”, que le Norvégien ricane. S'appliquant à rallonger encore un peu le tracé poétique qu'il vient de faire vers l'arrière de la tête, Roman retire subitement la lame de la blessure profonde. Observant son œuvre d'un petit air satisfait, il ne se gêne pas ensuite pour venir essuyer le sang stagnant sur sa lame contre la joue du Calédonien. Autant lui marquer l'esprit à vie. “Si avec ça tu ne quittes pas bientôt les rangs, je ne comprends plus rien à ma profession.” Une fois la majorité du liquide rougeâtre évacuée de la lame, le trafiquant garde tout de même cette dernière entre les mains. Poussant sa chaise au loin d'un coup de pied, il revient se planter devant le dégénéré. Il constate une nouvelle fois à quel point ces personnes peuvent le répugner et éveiller en lui les pires envies de meurtre, avant de reprendre enfin la parole, le ton sec et dure, comme toujours relevé de son accent si singulier. “Est-ce que j'ai besoin de me montrer plus clair ?” Arquant un sourcil, un petit rire moqueur lui échappe alors que le visage abîmé du mutant est sans doute la chose la plus réjouissante et motivante qu'il ait pu voir aujourd'hui. “Tu n'essaieras plus de partir ?”
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Sam 23 Juil 2016 - 19:00
– good things come to those who wait –
ROMAN ET SETH/'Cause we hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long. Feel us breathe upon your face, Feel us shift, every move we trace. Hunt you down without mercy, Hunt you down all nightmare long, yeah. Luck. Runs. Out. – METALLICA.
La douleur était une chose omniprésente dans ce complexe caché dans les steppes gelées de la Norvège, qu’elle soit morale ou physique ; les mutants qui s’y retrouvaient piégés étaient torturés de toutes les façons possibles jusqu’à ce que leur esprit et leur corps se brisent, jusqu’à ce qu’ils se plient sans broncher aux volontés de leurs geôliers et des riches personnages venus s’acheter de parfaits petits esclaves bien obéissants. Seth n’avait jamais voulu faire partie de ceux-là : il aurait préféré mourir plutôt que de se soumettre, il aurait préféré devenir fou de douleur avant de devenir la chose de qui que ce soit. Sauf que là, à sentir la lame du grand et redoutable Roman Griske tailler la chair fragile de son crâne, il n’était plus vraiment sûr de ses convictions. Et à grogner et crier de douleur, il aurait bien voulu que l’autre psychopathe s’arrête enfin et s’éloigne – ou mieux, qu’il finisse foudroyer sur place par l’intervention d’il ne savait quel dieu qui aurait décidé de faire quelque chose pour les sortir de là. Mais aucune entité extraordinaire n’arrêta le Russe tandis qu’il creusait, encore et encore, et que le sang dégoulinait sur le visage de l’homme de sable, qu’il coulait dans son œil et jusque dans sa nuque tant la plaie toute fraîche sur sa tête était longue. Il se passa encore de longues et monstrueuses secondes avant qu’enfin son tortionnaire ne se décide à s’écarter, le laissant tremblant et en sueur, toujours attaché à sa chaise. Il eut un mouvement de recul en voyant la lame approcher de nouveau de son visage, et un frisson aussi bien de peur que de dégoût dégringola le long de son dos lorsqu’il sentit Griske essuyer son arme contre sa joue. Seth darda sur lui un regard aussi méfiant que furieux. S’il avait peur ? Oui, définitivement. Parce qu’il avait réalisé que l’homme face à lui n’avait absolument aucune limite et qu’il n’hésiterait pas à le couper en petits morceaux s’il jugeait que c’était la meilleure des choses à faire, la meilleure des punitions à lui infliger. Il aurait voulu lui cracher au visage tout le mal qu’il pensait de lui, mais il sentait son cœur cogner dans son crâne là où il était ouvert, et il n’avait aucune envie de vivre avec un œil, un doigt ou une main en moins. S’il essaierait de partir ? Probablement que si. Mais plus subtilement qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent. Encore une fois, il préférait être libre ou mourir en essayant, mais en cet instant précis, il voulait surtout que la douleur arrête et qu’on lui passe une poche de glace pour anesthésier sa peau meurtrie. Soutenant le regard du trafiquant, il avait envie de lui dire qu’il pouvait toujours s’accrocher pour qu’il rentre dans le rang. Mais pour une fois, une unique fois dans sa vie, Seth se dit qu’ouvrir sa grande gueule était une mauvaise idée. Alors il ravala ses sarcasmes – en partie du moins – et se contenta de grommeler :
- On verra, hein.
Il grimaça de douleur et secoua un peu la tête pour essayer de remettre ses idées en place. L’infirmerie allait s’amuser à le refermer – et lui allait devoir vivre avec la marque de cet entretien jusqu’à ce que la mort vienne le cueillir un jour.
Invité
Invité
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait. Jeu 4 Aoû 2016 - 17:14
La réponse du mutant a le mérite de faire sourire sincèrement Roman. Satisfait de ne pas avoir à plus tergiverser à ce sujet, ses lèvres se muent en une moue mi-amusée, mi-surprise, tandis que ses épaules se haussent avec flegme. Voilà une bonne chose de faite, voilà un problème qui semble en partie résolu. En partie, car si Roman se sait persévérant dans n'importe laquelle de ses démarches, il sait aussi très bien qu'en face de lui, les mutants le sont tout autant. Certains mutants le sont ; ce Calédonien en fait partie, si ce n'est fait partie des plus récalcitrants. A présent, le Norvégien espère que le nouvel ornement physique qu'il va arborer pour le reste de sa vie lui permettra de sa souvenir que malgré ce point commun qu'ils ont, il aura toujours le dessus. Même si l'un de ses collaborateurs lui trouve enfin une certaine utilité, Griske aura toujours un œil sur lui. Il sera là dans les bons comme dans les pires moments, que ce soit dans ses rêves, ses cauchemars, dans ses souvenirs comme dans son avenir. Roman s'est immiscé n'a besoin que de s'immiscer une seule et unique fois dans la vie des autres pour y laisser un souvenir impérissable. C'est le cas pour les humains qu'il côtoie, ça l'est encore plus quand il s'agit des monstres qu'il terrorise. - Parfait, qu'il ponctue finalement, avec un brin de sarcasme dans la voix. Prenant le chemin de la sortie, après avoir récupéré l'ensemble de ses affaires, Roman prend soin de positionner correctement son manteau sur son avant-bras gauche, quand la porte s'ouvre devant lui, laissant place à deux de ses gardes. Leur offrant un regard entendu, il les laisse passer dans la pièce pour s'avancer vers le mutant dans son dos. Son regard d'acier observe la délicatesse dans leurs gestes saccadés pour le relever de sa chaise et commencer à le traîner vers la sortie à son tour, alors qu'il fait un premier pas pour vaquer vers d'autres occupations. - Dites à l'infirmière qui l'aura en charge de ne pas perdre trop de temps à arranger ça, qu'il annonce, adressant un dernier regard à Koraha, puis aux deux gardiens, avant de s'éloigner pour de bon.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: (fst - seth) good things come to those who wait.