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 won't do me no good. (seth)

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MessageSujet: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeVen 6 Mar 2015 - 16:36

― seth & lyudmila ―
ain't going back to barton hollow,
devil gonna follow me wherever i go.

Des résidus de cambouis sous les ongles, l’odeur du savon sur les mains. Lyudmila quitte le garage alors que le ciel prend des teintes orangées. Ses pieds la mènent jusqu’à sa voiture mais elle se stoppe un instant, se retournant pour scanner les alentours. Elle s’attend à croiser le regard de quelqu’un, ayant l’impression qu’elle n’est pas seule. Mais y’a rien. Juste elle, et puis c’est tout. La portière grince quand elle l’ouvre et encore plus quand elle la ferme, le moteur se met à vrombir et on entend presque les pneus crisser quand elle démarre à toute vitesse. Comme toujours, elle conduit trop vite. Et comme toujours, elle en a rien à foutre. C’est une mauvaise habitude qu’elle a adopté depuis la première fois qu’elle s’est assise sur le siège conducteur. Comme si elle était incapable de respecter les limitations, comme si elle était constamment dans une espèce de course-poursuite. Les amendes, elle en prend souvent. Ça l’empêche pas de continuer à malmener sa pédale d’accélération. Au moins, elle met pas longtemps à débarquer devant chez elle. Garée sans la moindre délicatesse, on dirait qu’elle conduit un bulldozer plutôt qu’une bagnole standard. Son attitude de tous les jours se ressent jusque dans sa façon de manier le volant.

La mécano s’extirpe de l’habitacle, et puis ça la reprend. Cette sensation au creux des tripes, l’instinct qui lui crie de faire attention. Son corps pivote, ses sourcils se froncent, ses sens s’affutent. Elle est pas seule. Elle le sent, de son ventre jusqu’à ses os. C’est peut-être son instinct de survie qui se détraque, ou sa méfiance qui devient paranoïaque. Ça serait pas si étonnant que ça – Mila est tellement suspicieuse que ça frise parfois l’absurdité. Mais elle sera pas tranquille tant qu’elle en aura pas le cœur net. Elle a besoin d’être certaine qu’elle se fait des idées, ou de se prouver qu’elle a raison et d’en trouver la source. Faut qu’elle sache, absolument. Et c’est pas en restant plantée à scruter les environs qu’elle aura sa réponse. Si quelqu’un l’observe vraiment, il va pas se montrer volontairement. Alors elle connaît qu’un moyen de répondre à ses questions. Lançant une dernière œillade autour d’elle, elle finit par retourner dans sa voiture. Sauf que cette fois, elle n’attache pas sa ceinture et ne tourne pas la clé pour démarrer. Elle ferme les yeux pour se concentrer. Elle fait le vide, petit à petit, pour se focaliser sur les présences dans le périmètre alentour. Et elle en capte une en particulier. Une inspiration, puis son esprit se détache, propulsé dans l’intrus qu’elle pense avoir trouvé. Elle met un instant à s’habituer. Elle a l’impression d’être absolument minuscule, ce qui est assez inhabituel. C’est comme si elle avait même pas de membres – ni même de visage ou quoi que ce soit d’autre. Elle a jamais ressenti ça, alors ça lui prend un moment pour comprendre. Elle a pas une forme humaine, là. Elle est... Un tas de sable ? Ça lui paraît ridicule le temps d’une seconde, mais c’est pourtant le cas. Un putain de tas de sable. C’est bon, elle a pigé. Elle sait à qui elle a affaire. Et elle va lui botter le cul.

Son corps s’anime lorsqu’elle en reprend possession, le bout de ses doigts restant légèrement engourdis. Un soupir lui échappe, puis Mila ouvre une énième fois la portière pour la claquer violemment derrière elle. Ouais, elle est légèrement en colère. Mais juste légèrement, hein. Pour l’instant. Elle aurait dû s’y attendre en vérité, vu l’acharnement avec lequel il a continué de l’emmerder. C’est pas faute de l’avoir envoyé bouler – et ce à de multiples reprises. Peut-être qu’il est sourd ou juste trop con pour comprendre qu’elle veut pas accepter son deal. Faut croire que Seth est pas du genre à accepter non comme réponse. Après avoir essayé des stratagèmes qui se sont tous soldés par des échecs, il se met à la stalker. Vraiment, y a que cet abruti pour faire un truc pareil. Si elle s’écoutait, elle sauterait sur le petit tas de sable qui lui fait face en l’écrasant joyeusement. Mais elle est pas encore agacée à ce point-là, alors elle va éviter. Même si c’est très tentant. « T’es grillé, espèce d’enfoiré. » Ses rangers s’arrêtent à quelques centimètres de sa cible, et elle croise les bras sur sa poitrine avec une moue passablement énervée. « Bouge-toi de reprendre ta forme humaine ou je te donne un coup d’pied pour te disperser aux quatre vents. » Elle est pas sûre que ce soit mieux de le voir en chair et en os plutôt qu’en sable. Au moins, là, elle a pas à supporter son sourire moqueur et les conneries qu’il débite. Mais en même temps, si elle veut obtenir des explications, vaut mieux qu’il ait une bouche à disposition. Ça va être compliqué, sinon. « T’es vraiment un con, Koraha. Et j’te jure que je vais te casser la gueule si tu trouves pas une bonne excuse. » C’est pas l’envie qui lui manque. En fait, dès qu’elle le voit, ça la démange. Y’a des gens comme ça, qui ont une tête à claques. Ou juste une attitude propice à se faire refaire le portrait. Seth entre aisément dans cette catégorie, et Lyudmila le soupçonne d’aimer ça. En attendant, elle réalise qu’elle doit avoir l’air un peu cinglée, à menacer un tas de sable devant ses pieds. Heureusement qu’y a pas grand monde pour assister à cette scène, parce qu’elle a l’air un peu louche, là.


Dernière édition par Lyudmila Kovalenko le Mer 29 Avr 2015 - 15:24, édité 2 fois
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 18:04

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

Lorsque Seth avait une idée en tête, il n’y avait pratiquement aucune force dans l’univers qui aurait pu l’en détourner. Cette obstination lui avait valu un certain nombre d’ennuis, mais également quelques jolies récompenses qui l’avaient conforté dans son entêtement. Alors, lorsqu’il trouvait quelqu’un dont les talents pourraient lui être utiles pour ses affaires, il n’abandonnait pas tant qu’il n’avait pas obtenu un oui de leur part.
C’était exactement ce qui était en train de se passer pour Lyudmila. La mutante avait attiré l’attention du trafiquant qui s’était alors mis en tête de la faire rejoindre son groupe. Mais jusqu’à présent, ses tentatives de recrutement s’étaient toutes révélées infructueuses ; il avait tout essayé : les propositions amusantes, sérieuses, intéressantes, il lui avait proposé nombre et nombre de choses, il lui avait même révélé son pouvoir en gage de sa bonne foi. Rien n’y avait fait : la jeune femme l’avait envoyé promener à chaque fois.
Ca n’avait pourtant pas découragé le Calédonien qui s’était mis purement et simplement à la suivre et à fouiller dans sa vie, espérant trouver quelque chose ou quelqu’un qui la motiverait à venir travailler pour lui.

Caché là où elle ne pouvait pas le voir, Seth la regarda sortir du garage où elle travaillait, se disant que le fait qu’elle soit mécanicienne la rendrait encore plus utile que prévu. Il la regarde s’arrêter et regarder autour d’elle, comme si elle pouvait sentir les yeux bruns du Calédonien posés sur elle, avant de finalement prendre le volant de sa voiture et de partir beaucoup trop vite dans les rues de Radcliff. Seth haussa un sourcil, se demandant si elle conduisait toujours comme ça et, si c’était le cas, comment elle avait fait pour ne tuer personne ou ne pas se prendre un mur. Se décollant du mur contre lequel il était appuyé, il vérifie que rien ni personne ne l’observe, puis se change en sable et file avec le vent en direction de l’appartement de la jeune femme – ce n’était pas la première fois qu’il se rendait devant ce bâtiment, mais c’était la première fois qu’il la suivait d’aussi près.
Le mutant mis un moment avant d’arriver à destination et ne reprit pas forme humaine. Il se posa en tas sur un petit parterre de pelouse plus jaune que verte entre deux habitations. Lyudmila était déjà arrivée. De son curieux point de vue, Seth continua de l’observer. Il finit par se demander pourquoi elle était rentrée dans sa voiture et pourquoi elle y restait si longtemps, se disant qu’il allait encore devoir la suivre il ne savait où.
Ce ne fut que lorsqu’il la vit sortir en claquant violemment la portière et se diriger vers lui qu’il comprit. S’il avait pu soupirer bruyamment, il l’aurait fait.

- T’es grillé, espèce d’enfoiré.

Le tas de sable ne bougea pas, ne frémit même pas. Il se disait que peut-être, juste peut-être, elle y allait au bluff.

- Bouge-toi de reprendre ta forme humaine ou je te donne un coup d’pied pour te disperser aux quatre vents.

Seth considéra un moment les grosses chaussures devant lui, se demandant combien de temps ça lui prendrait pour se reformer si elle lui donnait un coup. Il se dit que ça ne valait pas la peine de le découvrir et, de mauvaise grâce, recomposa son corps, tous les grains de sable présents entre les brins d’herbe sèche se tassant les uns sur les autres jusqu’à ce qu’enfin, il ait récupéré son apparence normale. Il regarda la jeune femme.

- Faut plus que ça pour se débarrasser de moi, chérie.

Il lui sourit, la provoquant à dessein. Perdu pour perdu, autant rendre la conversation un peu drôle.

- T’es vraiment un con, Koraha. Et j’te jure que je vais te casser la gueule si tu trouves pas une bonne excuse.

Seth haussa les sourcils et leva les yeux, faisant mine de réfléchir, comme s’il cherchait une excuse qu’il ne trouverait pas de toute façon.

- Une bonne excuse … Hmm, tu m’as manquée ? J’me faisais chier ? J’me suis perdu en chemin ?

Il était bien conscient que plus il parlait, plus il augmentait ses chances de se prendre un coup. Voire deux. Voire beaucoup d’autres. Bref, il allait ressortir de cette entrevue en ayant mal. Mais tant pis. A ce stade, autant y aller franchement.
Croisant les bras, le mutant s’appuya contre le mur tout proche.

- Et sinon, tu conduis toujours comme ça ? Non parce que j’me demande combien de piétons t’as écrasé. C’est juste dix points pour les mamies, j’espère que tu le sais.

Il sourit de plus belle, la fine barbe sur son menton accentuant son air malicieux et moqueur. Ses yeux bruns restaient fixés dans ceux de Lyudmila. Il n’était pas inquiet plus que ça de la suite des évènements.



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Dernière édition par Seth Koraha le Lun 4 Mai 2015 - 23:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeJeu 12 Mar 2015 - 22:55

Le tas de sable redevient un être humain. Ou plus précisément, un emmerdeur de première classe. Lyudmila observe le processus en silence, n’en perdant pas une miette. C’est pas exactement la première fois qu’elle y assiste – il lui en a déjà montré un bout en gage de bonne foi, même si elle y a pas cru une seule seconde. Mais vraiment, elle peut pas s’empêcher de penser que c’est quand même assez cool à voir. Elle risque pas de l’avouer, c’est certain ; plutôt crever que donner une source de satisfaction à ce crétin. Toujours est-il qu’elle apprécie le spectacle pendant le court instant où ça dure. Et puis elle lève les yeux au ciel, avec une telle exaspération qu’on a l’impression qu’ils vont se retourner dans leurs orbites. Dix secondes que Seth lui fait face, et elle est déjà irritée. C’est à croire qu’il a plusieurs dons, même si ça se rapproche plutôt de la malédiction selon elle. Elle ne relève pas, mais s’il l’appelle encore « chérie » elle se fait la promesse de lui en faire passer l’envie. C’est typiquement le genre de chose qui lui tape profondément sur les nerfs. Les petits surnoms à la con, elle supporte pas. Allez savoir pourquoi – c’est pas comme si elle en avait reçu beaucoup dans sa vie, au contraire. Mais ça l’horripile au plus haut point. Un peu comme Seth et son sourire moqueur, Seth et son arrogance maladive. Seth et sa tronche de petit con. Il est sans aucun doute plus vieux qu’elle mais ça change rien : il est un petit con en puissance.

Sa patience s’amenuise à mesure que l’autre idiot fait mine de se chercher des excuses. Il se fout de sa gueule et ne cherche même pas à s’en cacher. Non pas que ça étonne franchement Mila, il fait toujours ça, et elle espère secrètement que ça finisse par le mettre dans la merde. En attendant, elle est obligée de subir les trucs qu’il déblatère joyeusement. « Tes excuses sont merdiques. Qu’est-ce que tu dis de : j’suis un pauvre con qui a rien trouvé de mieux à faire que te coller aux basques comme un vieux chewing-gum ? C’est mieux, tu trouves pas ? » Elle lui accorde un petit sourire sarcastique, qu’on pourrait aussi traduire par un clair go fuck yourself. C’est imprimé de l’angle de ses lèvres jusqu’au centre de ses prunelles, vraiment. Et comme si c’était pas suffisant, Seth continue sur sa lancée, imperturbable. La brune fronce les sourcils, presque perplexe, avant de soupirer longuement. « Avec un peu de chance, ce sera peut-être toi qui finira sous mes roues. » Elle continue de le fixer, imaginant momentanément le résultat. Ce serait pas beau à voir. Oui, elle roule trop vite, trop fort, comme un gosse qui vient d’avoir son permis. Elle entre même dans la catégorie des dangers publics mais elle s’en fiche. Contrairement à ce qu’il semble penser, elle a jamais écrasé personne. Même si ça peut encore changer.

Un nouveau soupir lui échappe avant qu’elle ne s’approche de lui, sans le quitter du regard. « Stop avec les conneries. » C’est bien beau, de se lancer dans une guerre au sarcasme, mais ça fait absolument pas avancer les choses. Et elle est pas là pour alimenter l’amusement dont Seth a l’air de faire preuve avec chacune de leurs interactions. S’il semble se marrer, c’est pas franchement le cas de Mila. Elle veut juste obtenir des réponses claires, et surtout faire en sorte qu’il la laisse enfin tranquille – une bonne fois pour toutes. Puis si elle a l’occasion de lui botter le cul au passage, elle dit pas non. Y a une part d’elle qui espère même que ça arrivera. Depuis le temps qu’elle en rêve, faut la comprendre. « Depuis quand tu me suis ? Et pourquoi ? » Son regard se fait dur et menaçant, ses dents grincent et ses poings se serrent. La simple idée que quelqu’un l’ait surveillée – pendant une durée qu’elle ignore totalement – la rend particulièrement agitée. Ça échappe à son contrôle. C’est hors de sa portée. Et ça joue avec ses nerfs d’un peu trop près pour qu’elle puisse laisser passer ça en haussant les épaules. « C’est un autre de tes stratagèmes débiles ? C’est quoi que tu comprends pas dans le mot non, au juste ? Faut que j’le dise dans une autre langue ? » Elle plisse les yeux un instant, continuant de le toiser. Et puis elle s’approche un peu plus, suffisamment pour pointer son index et l’enfoncer dans le torse de Seth à chaque mot qu’elle prononce. « Hi. Нет. Ne. Nein. N-O. » Elle reproduit le geste une dernière fois, plus pour la forme qu’autre chose. La prochaine étape sera moins gentille, mais elle est sûre qu’il peut le deviner tout seul.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 16:09

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

Seth avait un talent fou pour énerver les autres. Il était si doué dans l’art d’horripiler son prochain qu’on aurait pu croire que c’était ça, sa mutation, et que le sable n’était qu’un bonus supplémentaire pour lui permettre d’être encore plus efficace lorsqu’il décidait de taper sur les nerfs de quelqu’un. Et il avait un don certain pour être particulièrement insupportable quand il choisissait de s’enfoncer dans le sarcasme. C’était l’un de ses modes d’expression préféré et il était relativement bon pour lancer des piques à tout va, généralement jusqu’à ce qu’une rangée de phalanges cherche à entrer en collision avec ses dents – on se demandait d’ailleurs par quel miracle il les avait encore toutes.
Cela dit, partit comme c’était partit avec Lyudmila, pas dit que sa dentition s’en sorte intacte cette fois. La jeune femme avait l’air tout sauf heureuse de le voir, et on ne pouvait pas spécialement dire qu’il essayait d’arranger son cas. On pouvait même affirmer qu’il n’en avait plus rien à faire de la vexer davantage ou non et s’amusait beaucoup à répondre à ses questions avec les phrases les moins pertinentes du monde. Et les plus agaçantes possibles, bien entendu. Le tout en souriant, histoire d’aggraver son cas encore un peu.

- Tes excuses sont merdiques. Qu’est-ce que tu dis de : j’suis un pauvre con qui a rien trouvé de mieux à faire que de te coller aux basques comme un vieux chewing-gum ? C’est mieux, tu trouves pas ?

Seth sourit davantage et haussa les épaules.

- Ah, pas mal, encore un tout petit peu d’efforts et t’arriverais presque à me faire de la peine, dis donc.

Il critiqua ensuite sa façon de conduire, se promettant par la même occasion de ne jamais, ô grand jamais, monter dans une voiture avec elle, sauf si sa vie en dépendait, et encore, il n’était pas certain de s’en sortir de toute façon.
La remarque fut accueillie par un long soupir exaspéré.

- Avec un peu de chance, ce sera peut-être toi qui finiras sous mes roues.

Seth sourit et secoua la tête.

- Aucune chance que je m’approche assez près pour ça.

Le Calédonien fixa la mutante lorsqu’elle s’approcha finalement de lui, soutenant son regard tout en se décollant du mur où il était appuyé. Il laissa retomber ses bras et glissa les mains dans les poches de sa veste en cuir noir.

- Stop avec les conneries. Depuis quand tu me suis ? Et pourquoi ?

Le sourire du trafiquant changeant légèrement. Il se fit beaucoup moins moqueur et beaucoup plus intéressé. Elle posait les bonnes questions, tout en sachant pertinemment que les réponses ne lui plairaient pas. Tant pis pour elle. Seth se demandait si elle se doutait un peu de ce qu’elle allait entendre ou si elle demandait ça sans savoir ce qu’il allait lui dire.
Il haussa les épaules.

- Depuis pas suffisamment longtemps pour que ça devienne glauque, mais assez pour apprendre deux trois trucs.

Il haussa plusieurs fois et rapidement les sourcils.

- Devine pourquoi. Pas pour ta jolie gueule, ça, ça sera pour une fois où je serai sûr que t’essaieras pas de me castrer.

Il ne plaisantait qu’à moitié : il la sentait du genre à pouvoir couper tous les membres de son corps qui lui déplaisaient, aussi bien sa tête que d’autres petites choses dont il se servait souvent et qu’il aurait volontiers gardé en place.
Il la voit froncer les sourcils et crisper les mâchoires en serrant les poings. Elle est en colère et elle se fait plus menaçante qu’avant. Ca n’effraie pas Seth. Il est sur ses gardes et reste prêt à esquiver et s’esquiver au bon moment, mais il n’a pas peur. Il en faut plus que ça pour commencer à l’inquiéter. Aussi, il la laisse s’approcher sans broncher.

- C’est un autre de tes stratagèmes débiles ? C’est quoi que tu comprends pas dans le mot non, au juste ? Faut que j’le dise dans une autre langue ?

Il sent l’index de la jeune femme s’enfoncer dans son torse en martelant chaque mot.

- Hi. Нет. Ne. Nein. N-O.

Le Calédonien a une petite moue boudeuse tandis qu’il sort une main pour frotter l’endroit où elle l’a touchée, comme un enfant à qui on aurait fait mal.
Il finit par hausser les épaules une fois encore et se remit à sourire.

- Y a qu’une situation pour laquelle j’accepte « non » comme une réponse convenable, et c’est pas celle-là. Dommage, hein.

Il se passa une main dans la nuque, frottant le tatouage qui s’y trouvait. Têtu et borné comme une mule, voilà Seth tout craché. Il avait décidé que Lyudmila ferait partie de son équipe, d’une manière ou d’une autre, et il n’en démordrait pas tant que ça ne serait pas le cas, quitte à se retrouver avec quelques côtes fêlées dans l’opération. Il avait connu pire, et si c’était le prix à payer pour avoir un tel talent dans ses rangs, il lui tendrait lui-même le maillet pour qu’elle lui casse les os. Il ne la laisserait pas en paix tant que ça ne se serait pas fait, ou alors seulement lorsqu’elle aurait disparu.
Ou qu’elle lui ait donné une vraie bonne raison de dire non.

- Surtout que je comprends pas pourquoi ça te tente pas. Niveau revenus, c’est plus que convenable, et ça fait chier assez de gens pour que tu sois sûre qu’il y ait au moins un chasseur dans le lot, et je sais à quel point tu les adores.

Il haussa un sourcil.

- Et si c’est juste parce que tu peux pas me voir, c’est complètement con. Y a pire que moi là dehors, et franchement, j’suis pas celui qui paye le plus mal ou qui se montre le plus emmerdant.

Il fouilla à l’intérieur de sa veste, cherchant son paquet de cigarettes. Il fumait occasionnellement, préférant de loin l’alcool au tabac, mais la nicotine était un petit plaisir qu’il s’autorisait de temps à autres. Tant pis si ça dérangeait Lyudmila.
Faisant tourner le petit bâton blanc entre ses doigts, il regarda la jeune femme, la détaillant rapidement.

- Si tu veux que je te foute la paix, va falloir que tu trouves une réponse plus fournie que « j’ai pas envie ».

Il planta son regard dans le sien et eut un sourire en coin relativement moqueur.

- Ou alors … t’as la trouille.

Mentalement, il faisait ses adieux à ses molaires. Et quelque part, il aurait presque aimé que ça dégénère en bagarre.
Presque.



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Dernière édition par Seth Koraha le Lun 4 Mai 2015 - 23:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeDim 29 Mar 2015 - 18:33

Les envies meurtrières, ça la connaît. Elle en a souvent – peut-être même trop d’ailleurs – et ce depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne. Si elle devait faire une liste de tous les gens qu’elle a voulu faire disparaître, ça serait long. Très long. Et assez glauque, au passage. Mais Seth, c’est autre chose. C’est une toute nouvelle catégorie. Elle en a croisé des cons, des gens qu’on a envie d’écraser sous sa godasse comme un vulgaire insecte, des têtes à claques légendaires. Mais des comme lui, jamais. Il se contente pas de l’emmerder pour le plaisir : il veut aussi quelque chose. Et c’est certainement ça qui l’énerve le plus, la mécano.  Plus ça va, plus elle se demande ce qu’elle a pu faire pour mériter ça. Si y avait un concours du mec le plus chiant de l’univers, Seth gagnerait haut la main si vous voulez son avis. Et c’est pas un compliment. Il continue de lui répondre avec son arrogance habituelle, l’air ravi de se payer sa tête. Mila n’a même plus envie de rétorquer puisque ça alimente les conneries de son interlocuteur, et qu’elle se sent à deux doigts de le frapper. C’est pas le meilleur moyen d’obtenir les réponses qu’elle attend – du moins pour l’instant, mais elle peut changer de tactique à tout moment. Alors elle menace. Elle cherche à intimider et son regard s’assombrit, la colère sourde qui coule dans ses veines se faisant palpable. Seth sourit, soutient son regard et conserve une attitude nonchalante. Et Lyudmila, elle serre les mâchoires quand il répond à ses premières questions. Ça veut dire quoi, « assez pour apprendre deux trois trucs » ? Apprendre quoi, au juste ? Ses muscles se tendent et ses sourcils se froncent alors qu’elle le jauge d’un air méfiant. « C’est pas une réponse. Combien de temps ? » Elle a la voix polaire, trop calme pour que ça soit bon signe. « Et j’serai curieuse de savoir ce que t’as appris, exactement. Vas-y, expose-moi les fruits de ton espionnage à deux balles. » Son assurance n’est qu’une façade. Elle veut prétendre qu’elle n’en a rien à foutre, mais ça l’inquiète un peu trop. Elle aime pas qu’on fouille sur elle, sur sa vie – et au fond, elle a peur de ce que Seth a bien pu découvrir. C’est con, pourtant. Il a rien pu trouver de si compromettant. Mais elle peut pas s’empêcher d’appréhender sa réponse.

Quoi qu’elle fasse, Seth garde cet air désinvolte. Ça l’agace même si elle s’y attendait et elle finit par croiser les bras contre sa poitrine, l’observant reprendre la parole avec un petit sourire. Visiblement, il est pas prêt d’accepter le refus auquel elle le confronte. Peut-être que c’est un problème d’ego ou qu’il n’a tout simplement rien de mieux à faire que s’obstiner dans une cause perdue, toujours est-il qu’elle commence à perdre patience. Elle pourrait lui expliquer qu’elle veut pas en long, en large et en travers, il comprendrait toujours pas. Ça la désespère. « Écoute-moi attentivement, parce que j’te jure que c’est la dernière fois que je t’explique les choses gentiment. » Oui enfin, tout est relatif. C’est la gentillesse selon Lyudmila. « Je te connais pas, et j’ai pas envie de te connaître. T’as l’air d’être un putain d’opportuniste qui ment comme il respire, et rien que ça c’est une raison suffisante pour que je dise non. » Déjà qu’elle fait difficilement confiance aux gens, avec un lascar pareil c’est foutu d’avance. Et sans confiance, elle acceptera jamais de se lancer dans une collaboration à ses côtés, quelle qu’elle puisse être. Les chances que ça tourne mal et qu’elle se retrouve dans la merde par sa faute sont beaucoup trop grandes – sans compter qu’elle veut pas servir d’outil sans raison digne de ce nom. « J’ai pas l’intention d’utiliser la moindre de mes capacités dans ton intérêt. J’ai pas besoin de toi pour gagner ma vie, faire chier les gens ou pourrir la vie de chasseurs. » Elle le fait très bien toute seule, et puis Uprising remplira toujours cette tâche beaucoup mieux que la proposition Seth ne le pourra jamais. « Puis j’ai envie de te refaire le portrait chaque fois que je te croise alors tu vois, c’est voué à l’échec. » Histoire d’enfoncer le clou, elle lui offre un petit sourire qui pue le sarcasme, avant de hausser les épaules. « J’ai pas besoin de toi, Koraha. Alors la réponse est, et restera, non. » Sa tirade se termine finalement, et elle est presque sûre qu’il ne l’a jamais entendue parler autant. Faut avouer qu’elle est pas du genre particulièrement bavarde, sauf exceptions. « Tu piges ? »

Mila est presque prête à se féliciter mentalement – elle a réussi à combattre son envie de lui envoyer son poing dans les dents, c’est un exploit en soi – mais il la stoppe dans sa course. Elle remarque tout juste la clope qu’il fait valser entre ses doigts, et son regard se trouve happé par ce putain de bâtonnet. D’un mouvement brutal, elle se recule pour maintenir une distance entre eux. C’est pas contrôlé. C’est un automatisme qui se manifeste chaque fois qu’elle se retrouve dans une situation similaire. Elle sent ses phalanges qui se serrent, et elle se retrouve à combattre l’un de ses vieux démons là, devant Seth, sur un terrain où elle n’a pas l’avantage. Intérieurement, elle enrage. Sa peau la brûle par endroits, là où des cratères se remémorent le goût de la cendre. L’amertume envahit le fond de sa gorge et elle met quelques secondes à trouver le courage d’agir. Sa main se jette sur celle de Seth brusquement, et elle lui arrache son jouet pour l’écraser entre ses doigts et le balancer loin d’eux. Plutôt crever que le laisser allumer une cigarette – elle serait probablement obligée de fuir. Et si elle doit pulvériser son paquet tout entier pour l’en empêcher, elle hésitera pas.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeMar 7 Avr 2015 - 1:45

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

Seth tapait prodigieusement sur les nerfs de Lyudmila et il le savait. Leur premier contact n’avait pas été des plus convaincants, et leurs rencontres suivantes se passaient sous des auspices tout aussi mauvaises. Il s’était rapidement rendu à l’évidence : la demoiselle le détestait cordialement. Elle ne semblait pas vouloir l’écouter, quelle que soit la proposition qu’il lui fasse ; elle ne semblait pas non plus vouloir rester en sa présence plus que nécessaire, présence dont, visiblement, elle se serait bien passée.
Cependant, le mutant savait pertinemment qu’il ne faisait rien pour arranger son cas aux yeux de la jeune femme, et il avait même l’impression tenace que ça ne faisait qu’aller de mal en pis à chaque fois qu’il venait la chercher, qu’il l’alpaguait au coin d’une rue ou qu’il attendait qu’elle soit seule pour lui faire une offre qu’elle rejetait systématiquement, avec de moins en moins de patience. Et il insistait malgré tout, ne voulant pas avoir perdu tant de temps pour rien ; le don de l’Ukrainienne était une aubaine, un atout incroyable qui pouvait lui assurer des casses et des coups bien moins risqués que ce qu’ils auraient pu être sans sentinelle. S’il avait pu engager un télépathe, il l’aurait fait de bon cœur, mais le pouvoir de Lyudmila lui permettait en plus de connaître la position exacte des personnes dans la tête desquelles elle s’immisçait. Plus d’excuse pour se laisser avoir par une embuscade avec ça. Mais ses rangs n’étaient pas prêts de la voir les rejoindre. Mieux encore, le grand frère Kovalenko avait décidé de mettre son grain de sel et de venir exposer à Seth sa façon de penser quant à la manière dont il tournait autour de sa sœur. Le trafiquant lui avait ri au nez, bien sûr, et les deux hommes ne s’étaient pas quittés en très bons termes. Le grand personnage aux cheveux d’un noir de jais avait même l’air plutôt décidé à venir lui casser le nez si jamais il ne se décidait pas à laisser sa cadette en paix ; une fois encore, ce n’était pas à l’ordre du jour pour le mutant à la crête qui, loin de se laisser impressionner, avait pris ça pour un défi supplémentaire. Et il aurait adoré narguer ce petit humain trop protecteur en recrutant sa sœur. Sœur qui le dévisage avec toute l’irritation dont elle peut faire preuve.

- Écoute-moi attentivement, parce que j’te jure que c’est la dernière fois que je t’explique les choses gentiment.

Seth haussa un sourcil. Il n’avait définitivement la même conception qu’elle de la gentillesse, et il ne doutait pas une seconde que même elle savait que sa soit disant amabilité était toute relative. Il ne dit rien cependant, se contentant de l’écouter. Elle ne parla pas énormément, mais chaque phrase tombait comme un couperet, incroyablement crue et implacable. Elle en avait assez qu’il lui court après et elle comptait bien le lui faire savoir, quitte à proférer des menaces qui n’étaient pas du tout à demi-mot. Elle disait vouloir lui refaire le portrait ; le Calédonien aurait bien voulu la voir essayer. Elle se battait probablement bien, ça il n’en doutait pas – avec son côté nerveux et paranoïaque, comme si elle était perpétuellement en fuite, elle avait bien dû apprendre à se battre correctement à un moment dans sa vie – mais elle faisait partie des petits gabarits. Il aurait fini par prendre l’avantage dans une bagarre, et elle aurait réussi à s’humilier toute seule en plus de se mettre encore plus en colère.
En silence, Seth l’écouta parler, se demandant si elle avait jamais prononcé autant de mots à la fois dans l’une de leurs conversations passées. Il faisait tourner sa cigarette entre ses doigts comme s’il s’était agi d’un jouet, soutenant le regard de la demoiselle lorsqu’elle lui adressa un petit sourire plein d’une ironie mordante et d’une antipathie palpable tant elle était présente.

- J’ai pas besoin de toi, Koraha. Alors la réponse est, et restera, non. Tu piges ?

Le trafiquant haussa les épaules. Le message avait été on ne peut plus clair, il ne pouvait le nier. Et il allait devoir redoubler d’efforts pour parvenir à lui faire changer d’avis. Il n’avait encore jamais menacé ou fait du chantage à qui que ce soit pour récupérer une recrue supplémentaire, mais il commençait sérieusement à envisager cette possibilité. Sur le coup, il se contenta de pousser un soupir faussement affligé.

- Tu sais vraiment pas ce que tu rates. Tu dis que t’as pas besoin de moi, mais ça, j’en doute. T’as pas idée de tout ce qui est passé par moi avant d’atterrir entre tes mains.

Son trafic avait commencé à réellement prendre de l’ampleur à Radcliff, et beaucoup d’objets transitant sous le manteau avaient fini par faire un tour dans ses réserves. Il était à peu près sûr qu’au moins l’un d’entre eux était ou avait été en possession de Lyudmila. Il aurait été curieux de savoir si son intuition était bonne.
D’une main, il fouillait dans sa poche à la recherche de son briquet, l’autre commençant à se lever pour planter la cigarette entre ses lèvres. Il ne termina jamais son geste cependant, ne remarquant qu’un peu tard l’expression décomposée de Lyudmila ; d’un mouvement plus vif qu’il n’aurait pu le croire, elle se jeta sur lui et lui arracha le petit bâton de nicotine avant de l’écraser et de le jeter plus loin.
Seth plissa les yeux et haussa un sourcil, détaillant la jeune femme. Il l’avait vue énervée, méfiante, narquoise, agressive, mais dans cet état-là, jamais. Ce qu’il voyait sur son visage en cet instant, c’était de la haine et, aussi, de la peur. S’il n’était pas un génie dans l’art de décrypter les expressions, il avait suffisamment croisé ces deux dernières dans sa vie pour réussir à les reconnaître rapidement. Simplement, il ne pensait pas les voir chez Lyudmila – pas aussi virulentes. Durant son petit espionnage, il avait trouvé quelques vagues informations sur les frère et sœur Kovalenko, mais il n’avait jamais pu remonter bien loin, comme s’ils avaient laissé leur passé très loin là-bas, en Europe. Et il était en train de se demander ce qu’ils avaient bien pu fuir comme ça pour qu’elle en sorte marquée à ce point.

- Donc t’as la trouille … De quoi t’as la trouille comme ça ?

Il ne s’attendait pas à une réponse, et il n’était même pas sûr qu’elle daigne lui adresser la parole encore une fois. Sa réaction en voyant la cigarette qu’il avait sortie était disproportionnée. Seth se demanda s’il n’y avait pas quelque chose à creuser de ce côté-là. S’il n’y avait pas moyen de faire quelque chose avec cette information, ou au moins d’en jouer un peu.
Il glissa la main à l’intérieur de sa veste et en sorti le paquet de cigarettes à moitié plein. Il le leva à côté de son visage, de sorte à ce que Lyudmila le voit bien. Puis, d’un geste rapide, il le balança le plus loin possible dans la rue – et le plus loin possible d’elle. Si ça lui permettait de gagner quelques points de sympathie, alors tant mieux ; sinon, il venait de sacrifier pour dix dollars de nicotine, et il avait suffisamment d’argent pour se permettre ce gâchis. Il se tourna à nouveau vers la mécanicienne.

- T’as une manière spéciale de dire que t’aimes pas les fumeurs.

Il n’avait aucune idée de comment les choses allaient se passer à présent. Il ne savait même pas si ce qu’il venait de faire aurait une utilité quelconque, mais à ce stade de la conversation, il préférait encore tout essayer.
Après tout, que pouvait-il arriver de pire ?



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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeMar 21 Avr 2015 - 17:14

Le tact est un concept que Mila ne maîtrise pas. Si elle a quelque chose à dire, elle le dit, sans prendre de gants. Jamais. Elle sait pas faire. Elle balance ce qu’elle a en tête sans réfléchir, dans une franchise bien souvent exécrable, pas toujours facile à entendre. Alors forcément, quand elle expose son point de vue à Seth, la gentillesse n’est pas de la partie – malgré ce qu’elle a pu prétendre. C’est un florilège de mots durs, qui résonnent tous comme les coups qu’elle se retient tant bien que mal de porter à son foutu interlocuteur. Il hausse les épaules. Elle croise les doigts pour qu’il ait compris. Pour qu’il daigne accepter un refus et qu’il fasse le deuil de tous les plans foireux qu’il s’est certainement mis en tête avec Lyudmila dans le lot. Elle veut qu’il lâche l’affaire, qu’il se trouve une autre cible et qu’il lui foute la paix une bonne fois pour toutes, sans qu’elle soit obligée de se demander s’il va pas continuer de fourrer son nez partout. Mila est pas du genre à rêver mais faut avouer que ça relève plus de l’utopie que de l’envisageable. Seth est tenace ; il l’a déjà largement prouvé. Et il le fait une fois de plus quand il ouvre la bouche à nouveau pour laisser entendre qu’elle se trompe sur toute la ligne et qu’elle a en réalité besoin de lui. Il a de la chance. Il le sait pas, mais à cet instant, il a de la chance. Parce que Mila l’écoute pas – si elle l’avait fait, son self-control aurait probablement touché ses limites. Elle est pas là. Elle est loin, là-bas, paumée en Ukraine dans la cave d’une vieille baraque. Elle est une gamine apeurée, sa peau salée prenant un goût de cendre, un océan dans les yeux et un cri étouffé au fond de la gorge. Elle est une prisonnière incapable de se défendre, des traces de brûlures sur l’épiderme, l’odeur du tabac prenant ses narines en otage pour venir soulever ses tripes dans un haut-le-cœur douloureux. Elle a ses yeux posés sur le simple bâtonnet valsant entre les doigts de Seth, et elle est plus là.

C’est un bond dans le passé, une rage sourde qui se réveille. Le réflexe est immédiat, incontrôlé, brutal. Chacun de ses muscles se tend sous sa peau et elle ressemble à une proie prête à déguerpir, un fauve blessé, une sale bête menacée. Il pose une question. Elle le regarde. Ses prunelles sont plus sombres qu’à l’accoutumée, teintées du chaos qui se déchaîne dans son for intérieur. On a presque l’impression qu’elle va se foutre à grogner en sortant les crocs pour mieux lui sauter à la gorge. Il a raison – elle a la trouille. Ça la débecte mais c’est vrai. C’est comme un animal qu’on réprimande avec le même bâton à chaque fois qu’il fait quelque chose de mal. Son cerveau l’imprime et l’assimile, si bien qu’avec le temps, la simple vision de l’objet suffit à le dissuader. Le bâton de Mila, c’est une cigarette. Sa bêtise, c’est d’exister. « J’t’emmerde. » Ça sort du fond de sa gorge ; sa voix se fait profonde et gutturale. C’est tout ce qu’elle peut lui répondre pour pas avouer qu’elle a effectivement le palpitant qui tremble et des frissons désagréables le long de l’échine. C’est tout ce qu’elle trouve à dire. Et c’est franchement pas glorieux, même pour elle.

Quand il sort son paquet, elle se met sur la défensive. Elle s’attend à ce qu’il en sorte une autre, sourire au coin des lèvres, pour lui taper sur les nerfs comme il sait si bien le faire. Pour la tourmenter un peu plus et voir ce qui se passe. Elle hésite entre tourner les talons et utiliser la violence, mais il la devance. Il jette le paquet. Incrédule, Mila suit son geste du regard, observant l’endroit où a échoué l’objet causant son trouble. Puis elle pose les yeux sur Seth à nouveau, l’air tellement méfiante que c’est à se demander de quoi elle le soupçonne – comme si elle s’attendait à ce qu’il fasse un mauvais coup. Mais rien ne se passe. Ils s’observent en silence un instant, et puis il lance un sarcasme. Elle bouge pas. Elle est là, à le détailler sans broncher. Elle comprend pas. « Et t’as une manière spéciale d’utiliser tes clopes. » Ça fait écho à ce qu’il vient de lui dire, et elle continue de le fixer en plissant légèrement les yeux. Elle pige absolument pas pourquoi il vient de faire ça mais elle va pas s’en plaindre ; sa nervosité descend d’un cran même si elle reste sur ses gardes, comme toujours. « Maintenant, j’veux que t’enfonces bien ça dans ce qui te sert de tête : arrête de me suivre. » Oui, parce que, Mila perd pas de vue son objectif principal : se débarrasser de lui. Purement et simplement. Alors elle fait presque comme si rien ne venait de se passer, comme si elle avait pas une sensation de picotement qui persiste sous la peau. Là où les amputés connaissent le membre fantôme, Mila a droit aux blessures fantômes. « Je vois même pas pourquoi tu t’acharnes sur moi, j’suis sûre qu’y a plein de débiles qui accepteraient de bosser avec toi. T’façon c’est pas en me harcelant que tu changeras quoi que ce soit, tout c’que tu vas récolter c’est mon poing dans ta tronche. Alors fous-moi la paix. » Ses prunelles sont inquisitrices mais son ton est moins menaçant qu’il aurait dû l’être, moins brusque qu’il l’est habituellement. Peut-être que c’est sa façon de répondre positivement au geste de Seth, peut-être que c’est juste parce qu’elle est encore troublée. Peut-être un peu les deux, finalement.

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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeJeu 23 Avr 2015 - 16:16

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

Seth n’avait rien compris à la réaction de Lyudmila. Il n’avait pas compris comment son air cynique et énervé avait pu s’envoler aussi vite à la simple vision d’une cigarette. Il se doutait bien qu’il devait s’agir d’un mauvais souvenir ou d’un traumatisme quelconque, mais il se demandait vraiment à quel point il avait dû être excessivement douloureux pour créer un tel réflexe de panique chez la jeune femme. Et il se demandait aussi combien de temps avaient duré les sévices par lesquels elle était passée, quels qu’ils furent.
Il aurait très bien pu se servir de ça pour la terroriser un peu plus, pour la torturer à nouveau et la pousser dans ses derniers retranchements, mais le trafiquant n’y pensa même pas. Ce n’était pas dans sa nature d’être gratuitement méchant, et il n’avait aucune raison de l’être avec l’Ukrainienne. Ca ne l’aiderait pas à la motiver à travailler pour lui – le Calédonien était acharné jusqu’au bout des ongles, et personne ne lui sortirait de la tête que la demoiselle finirait par accepter son offre, malgré le fait qu’elle l’ait envoyé sur les roses une sacrée paire de fois déjà.
Après avoir jeté son paquet de cigarettes au loin en témoignage de sa bonne foi, il la fixa un moment avant de lancer une réplique, sachant très bien qu’elle ne briserait pas le silence la première. En guise de réponse à sa remarque, il se contenta d’hausser les épaules en souriant un peu.

- Bah, j’aime pas cette marque de toute façon.

C’était bien entendu un mensonge éhonté, mais ça, Lyudmila n’avait pas besoin de le savoir. Il pourrait bien se passer de cigarette durant quelques heures et aller se racheter un paquet dès qu’il en aurait l’occasion. Ca n’avait rien d’urgent, et il avait bien plus important à faire que de se lamenter sur la boîte de nicotine qu’il venait de sacrifier – pour la bonne cause il l’espérait.

- Maintenant, j’veux que t’enfonces bien ça dans ce qui te sert de tête : arrête de me suivre.

Seth haussa un sourcil et éclata de rire purement et simplement. Il s’était presque attendu à une remarque inattendue, voire à un début de reddition, mais non. Ce petit paquet de cigarettes n’était pas la solution miracle qu’il aurait pu espérer. Tant pis : au moins, il aura essayé. Le trafiquant hoche la tête en souriant, calmant son rire comme il peut.

- J’pensais pas trouver quelqu’un d’aussi borné que moi, bravo, ça mérite des applaudissements.

Il tapota un peu dans ses mains et les glissa à nouveau dans ses poches. Ses doigts y trouvèrent son briquet et il joua distraitement avec l’objet, sans le sortir cependant au cas où la jeune femme n’ait une nouvelle réaction inattendue.

- Je vois même pas pourquoi tu t’acharnes sur moi, j’suis sûre qu’y a plein de débiles qui accepteraient de bosser avec toi. T’façon c’est pas en me harcelant que tu changeras quoi que ce soit, tout c’que tu vas récolter c’est mon poing dans ta tronche. Alors fous-moi la paix.

Un sourire en coin étira les lèvres de Seth. Il avait noté le changement dans la voix de l’Ukrainienne et il comptait bien continuer la conversation encore un peu, histoire de voir s’il y avait moyen d’exploiter tout ça.

- Le truc, c’est que je bosse pas avec des débiles justement : j’prends que les meilleurs. Et t’es une nana avec du potentiel, pas seulement qu’en mécanique. Et je doute pas une seconde que tu cognes fort, mais j'pense que mes dents se remettront de la rencontre avec ton poing.

Il avait imaginé quasiment tous les scénarios où le don de Lyudmila pouvait lui servir, et ils étaient nombreux. Il n’y avait pas besoin de posséder un pouvoir offensif pour qu’il ait une certaine utilité, et durant ses coups où l’infiltration été la clé du succès, les capacités de la mécano seraient la clé du succès. Mais pour cela, encore fallait-il qu’elle cède et dise enfin oui. Seth était suffisamment patient et tête de mule pour revenir encore et encore tout en cherchant dans son coin ce qui pourrait la convaincre pour de bon.

- C’la dit, j’ai deux ou trois bécanes qui auraient besoin d’une sacrée révision. Tu voudras bien bosser pour moi dans ce contexte-là ou tu vas m’envoyer chier si j’me pointe devant ton garage avec mes machines ?

Il esquissa un sourire cynique avant d’ajouter :

- J’dirai à mes hommes de pas débarquer avec quoi que ce soit qui se fume.

Entre les véhicules qu’il comptait revendre, ceux qui avaient besoin d’être mis en pièces et ceux qui étaient abîmés lors de ses casses, il avait de quoi faire le bonheur de la demoiselle Kovalenko. Entre les réparations des motos et les voitures qui avaient besoin de tomber dans l’anonymat avec une nouvelle peinture et de nouvelles plaques, il y avait moyen que le travail lui parle un peu plus que ce qu’il lui proposait depuis le départ. Et si elle acceptait de faire ça, c’était le premier pas vers les vraies missions qu’il avait en stock pour elle.
Enfin, si tout se passait comme il l’espérait.



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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 16:56

Seth c’est une épine plantée dans son pied. Elle a marché dessus par mégarde, elle faisait pas attention et il s’est immiscé dans sa vie sans lui demander son avis. Il est niché là, dans un coin d’où elle n’arrive pas à le déloger ; elle y pense pas jusqu’au moment où il vient faire pression, lui démangeant les poings. Seth c’est comme un chien errant qui vous suit malgré tout le mal que vous vous donnez pour le faire déguerpir : il est là, il vous regarde avec la langue pendue et les oreilles dressées, et il veut pas bouger. Seth c’est un parasite. Moins elle le voit, mieux elle se porte, mais elle arrive pas à s’en débarrasser. Chaque fois qu’elle pense y parvenir, il prouve qu’il a toujours pas lâché l’affaire ; se mettre à la suivre n’est qu’une étape de plus franchie par l’indésirable. Elle a bien envie de le chasser d’un coup de main désinvolte, en lui foutant un coup de pied au cul pour l’éloigner, en shootant dedans comme dans une vieille cannette posée sur son chemin. Mais quoi qu’elle fasse, ça a pas franchement l’air de marcher. Au contraire même puisqu’il essaie visiblement de s’adapter ; d’abord en cherchant à connaître des choses sur elle, du moins c’est ce qu’elle suppose puisqu’il a joué à l’espion de pacotille. Et maintenant en se montrant moins irritant qu’à l’accoutumée – comprenez : il a été plutôt aimable sur le coup des cigarettes mais ça lui arracherait la tronche de l’avouer. Elle a déjà un peu de mal à comprendre pourquoi il a pas utilisé cet élément contre elle au vu de sa fâcheuse tendance à lui taper sur les nerfs, assez phénoménalement il faut le reconnaître. C’est peut-être même ce qu’elle aurait fait à sa place, pas tellement par malice ou plaisir d’emmerder, plutôt pour asseoir une position de force face à son vis-à-vis, pour dominer la situation. Alors elle est pas sûre de saisir ce qu’il cherche à faire mais pour le coup, ça l’arrange donc elle va pas cracher dans la soupe. Une fois n’est pas coutume.

Mais à peine ses esprits retrouvés qu’elle redémarre ses remontrances. Avec moins de hargne, certes. Lui, ça le fait rire – elle, moins. Yeux plissés, elle l’observe se marrer et applaudir légèrement. Ça pour être bornée, il peut le dire, une foutue tête de mule quand elle s’y met. Semble-t-il que son adversaire soit à sa taille d’ailleurs, c’est certainement pour ça que leur bras de fer s’éternise depuis longtemps déjà sans que personne ne veuille céder à la requête de l’autre. C’est le serpent qui se mord la queue au final. Et Mila continue de camper sur ses positions, surtout que l’acharnement dont Seth fait preuve lui échappe un peu. Elle se gêne pas pour le dire mais n’attend pas réellement d’explication, pourtant elle en récolte une quand même. Elle l’intéresse. Soit, elle avait déjà compris puisque si c’était pas le cas, il aurait lâché l’affaire y a un moment. Mais apparemment c’est pas de la rigolade, il tient vraiment à la voir rejoindre son petit business s’il estime qu’elle a du potentiel. Ce qui l’interpelle un peu et la fait arquer un sourcil alors qu’elle ne le quitte pas du regard. « Bah trouve-toi un autre potentiel, la ville est pleine de mutants alors t’as qu’à faire ton marché ailleurs. Histoire que ta dentition puisse rester intacte. » Pour faire bonne mesure, elle esquisse un petit sourire qui va de paire avec son sarcasme. Mais forcément ça suffit pas à le faire taire – parfois elle se dit qu’il est peut-être maso, ce type. Elle a presque envie de le forcer à la fermer avant qu’il puisse terminer sa phrase mais le mot bécane l’en dissuade ; parlez-lui de mécanique et vous aurez son attention à n’en pas douter. Pour une fois elle serait prête à réfléchir mais il se sent obligé d’ajouter une remarque sur ce qui se fume et la réaction de Lyudmila ne se fait pas attendre. La paume de sa main entre brutalement en contact avec le front de son interlocuteur dans un claquement sonore, le forçant à basculer sa tête en arrière sous l’impact. « La prochaine fois c’est mon poing. » Elle a été gentille : c’était plus un avertissement qu’autre chose. Cela dit elle prend un instant pour considérer l’offre de l’emmerdeur – qui cache probablement quelque chose de pas très légal, elle s’en doute. « Tant qu’tu mènes des véhicules qui t’appartiennent pour les réparer t’as pas besoin d’mon avis, le garage est ouvert à tout l’monde. » Elle marque une pause, croisant les bras contre sa poitrine en plongeant ses yeux dans ceux de Seth. « Après, si tu veux des p’tits services moins clean c’une autre histoire. J’y gagne quoi à part le risque de m’attirer des emmerdes dont j’me passerais bien ? » L’avancée est remarquable. Elle l’écoute et prend en compte ce qu’il dit, ce qui n’est pas un facteur négligeable. Ça veut pas dire qu’elle compte accepter quoi que ce soit mais au moins elle est prête à y songer plus d’un dixième de seconde. Comme quoi, l’acharnement peut parfois porter ses fruits.
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeMar 5 Mai 2015 - 1:24

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

A force de s’obstiner à ne pas lâcher prise, Seth finissait par obtenir quelque chose plutôt que de repartir bêtement bredouille. Une fois sur deux, c’était un poing serré entrant en collision avec son visage. Les autres fois, c’était ce qu’il voulait avoir, ce pourquoi il jouait les tiques – heureusement pour lui, il prenait moins de coup qu’au début de ses affaires, lorsqu’il commençait tout juste à comprendre les ficelles du métier. Au fil des ans, il avait fini par comprendre comment fonctionnaient les choses, et depuis, il savait s’en sortir bien plus efficacement qu’autrefois. Par exemple, il avait appris à repérer les gens qui étaient vraiment efficaces de ceux qui n’étaient bon qu’à jouer les fanfarons pour se faire passer pour ce qu’ils n’étaient pas. Le trafiquant s’était frotté à un certain nombre d’arrogants et pusillanimes petits joueurs qui s’étaient défilés à la première difficulté.
Lyudmila entrait bien entendu dans la première catégorie. Elle était trop sincère, trop franche pour être du genre à se créer une façade. Elle était directe et brute aussi, mais d’une redoutable efficience. C’était le genre de personne à préférer une arbalète puissante et silencieuse à un pistolet bruyant et rapidement vidé de ses balles durant une apocalypse zombie, quitte à fracasser le crâne des bestioles directement à coups de crosse si jamais elle venait à manquer de flèches. Précise, efficace et capable de beaucoup plus qu’elle ne le laissait entendre ou qu’elle ne le croyait, avec un don qui pourrait s’avérer d’une importance capitale dans les plans un peu dangereux du Calédonien : la jeune femme avait du talent et du potentiel, et il ne se gêna pas pour le lui faire remarquer. Elle sembla surprise de la déclaration, à en juger par le haussement de son sourcil, mais elle lui répond avec sarcasme et un petit sourire plein de cynisme, comme elle le fait souvent. Rien de bien surprenant à ça – on peut même dire qu’à force, Seth a pris l’habitude de la voir sourire de cette façon. C’est le seul type de sourire qu’elle lui a jamais adressé depuis leur première rencontre, et il le lui rend bien.
Le trafiquant se dit que peut-être serait-il bon de changer de tactique. Jusqu’à présent, il ne lui avait demandé de travailler pour lui qu’en lui laissant sous-entendre ce pour quoi il aurait besoin d’elle, sans jamais vraiment donner de détails. Elle avait été suffisamment intelligente pour comprendre que tout ça n’avait rien de très légal, mais ça ne changeait absolument rien à ce « non » qu’elle lui lançait au visage sans arrêt. Sans espérer grand’ chose de plus, il décida de partir sur un terrain qu’elle connaissait bien et de lui parler mécanique. Il avait réalisé qu’il n’avait pas de mécanicien digne de ce nom pour s’occuper de ses machines, et que les réparations faites à la sauvette dans l’obscurité d’un garage clandestin, ça allait bien cinq minutes.
Seth lui parle donc bécanes, et il remarque tout de suite un regain d’intérêt qui pourrait jouer en sa faveur. Enfin, qui aurait pu jouer en sa faveur s’il ne s’était pas senti obligé d’ajouter une remarque sur les cigarettes – ou toute autre chose qui se fume. En voyant se lever le bras de Lyudmila, il se dit qu’il allait peut-être avoir mal. Il n’avait pas tort, quoique ce fut beaucoup moins violent que ce à quoi il s’attendait ; la main de la jeune femme frappa son front, suffisamment fort pour faire partir sa tête en arrière et le faire cligner des yeux sous l’impact et la surprise.

- La prochaine fois c’est mon poing.

Seth la fixa pendant quelques secondes, puis haussa les épaules en souriant.

- Fair enough.

Il frotta l’une de ses mains sur l’endroit où la paume de l’Ukrainienne avait claqué contre sa peau avant de la glisser à nouveau dans sa poche. Ses doigts jouaient avec ce qu’ils pouvaient trouver à défaut de pouvoir jouer avec une cigarette ; il sentait différentes textures sous ses doigts : celle d’une sucette au citron que lui avait passé une fillette qui s’était extasié devant sa coupe de cheveux, celle d’un reçu pour un film pornographique qu’il avait glissé dans les affaires de Mikael en guise de farce totalement puérile et jouissive, et celle qu’il connaissait bien d’un emballage de préservatif qu’il n’avait pas eu le temps de jeter. Il se dit qu’il était grand temps de faire un peu le ménage dans les poches de cette veste.
La voix de Mila s’éleva une nouvelle fois.

- Tant qu’tu mènes des véhicules qui t’appartiennent pour les réparer t’as pas besoin d’mon avis, le garage est ouvert à tout l’monde.

Seth sourit et pencha légèrement la tête sur le côté.

- Tout c’que j’t’apporte est à moi, j’vois pas pourquoi t’en doutes.

Il haussa plusieurs fois les sourcils d’un air malicieux. Certes, quelques-uns des véhicules en sa possession n’étaient pas de lui à la base. Les autres avaient été soit récupérés de différentes manières, soit achetés, généralement pour une bouchée de pain par rapport à leur véritable prix. Mais toutes ces petites choses avaient besoin d’attention et de soin que le Calédonien ne savait pas leur prodiguer, et si ses hommes étaient manuels, ils étaient plus doués dans le maniement des fusils d’assaut que dans celui des clés à molette.
Il regarda la mécanicienne le fixer droit dans les yeux tout en croisant les bras sur sa poitrine.

- Après, si tu veux des p’tits services moins clean c’une autre histoire. J’y gagne quoi à part le risque de m’attirer des emmerdes dont j’me passerais bien ?

Extérieurement, Seth se contenta de sourire un peu plus ; intérieurement, il dansait la coucaracha en jubilant comme un demeuré. Il savait très bien que la partie n’était pas encore gagnée – elle ne lui avait jamais dit qu’elle acceptait quoi que ce soit – mais c’était un pas de géant par rapport à leurs conversations précédentes. Il avait intérêt à bien jouer son coup et à ne pas se planter, sinon, tous ses efforts allaient être réduits à néant et il devrait continuer à la suivre et la harceler jusqu’à ce qu’elle finisse par lui planter un tournevis dans la tête.
La mise allait devoir être de taille.

- La satisfaction du travail bien fait et une jolie somme à la clé – si c’est le fric qui t’intéresse.

L’argent était le principal intérêt de quasiment tous ses employés – de ses sbires de base en passant par Johan ou Alvin, tant qu’ils avaient leur lot d’espèces sonnantes et trébuchantes à la clé, ils étaient toujours partants pour s’engager dans ses combines.
Sauf que ça ne marchait pas avec tout le monde, et bizarrement il doutait un peu que ce soit quelque chose qui puisse motiver Lyudmila.
Il haussa les épaules.

- Sinon, j’peux te payer autrement. Du matos que t’arrives pas à trouver, des infos sur quelqu’un en particulier, des papiers à faire apparaître ou disparaître … Tu cherches un truc, je te le trouve.

Il sourit un peu plus, fier de son trafic et de ce qu’il avait réussi à en faire en partant de rien. Plus les jours passaient, plus il recevait de marchandises diverses et variées à faire passer et à revendre. Il continuait à se faire des connexions et, petit à petit, il commençait à être à la tête de quelque chose de gros.
Suffisamment gros en tout cas pour qu’il puisse se permettre de faire ce genre d’offre.

- Ton prix est le mien, dans la limite des stocks disponibles.

Il n’y avait plus qu’à espérer que ça suffise à la faire revoir ses positions, quitte à prier l’étoile filante qui venait de passer au-dessus de leurs têtes pour que ça marche.


(points ajoutés)


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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 0:14

Chaque fois qu’elle est confrontée à Seth, elle peut pas s’empêcher de penser à mille et une façons de le mettre hors d’état de nuire. Elle a envie de le découper pour en faire des confettis, l’asperger de goudron et le recouvrir de plumes de pigeons en espérant qu’il en crève, le transformer en piñata géante, le ratatiner jusqu’à ce qu’on puisse faire de l’accordéon avec sa vieille carcasse. Elle s’est même imaginée danser la cucaracha sur sa tombe – c’est dire à quel point il est capable de l’exaspérer. Ça semblait parti pour continuer sur cette lancée ; cette entrevue avait l’air de s’annoncer aussi stérile que toutes les autres, même si tout portait à croire que Mila finirait par lui envoyer son poing dans la tronche. C’est presque ce qui se passe d’ailleurs mais il a réussi à suffisamment plaider sa cause pour que ce ne soit qu’une claque de la paume sur le front et elle le regarde sourire, encore et encore comme s’il savait faire que ça. Rictus trop arrogant, sourire qui se veut charmeur ou amical, témoin de son amusement voire clairement moqueur. Quelle que soit la catégorie, il lui sourit. Elle le fait jamais en retour, sauf quand c’est pour appuyer ses piques balancées à tout va comme les balles d’une mitraillette qui s’est mise à tirer toute seule. Tant qu’elle le considérera comme un parasite qui lui court après, ça risque pas de changer. Pourtant il essaie d’inverser la tendance, aujourd’hui plus que jamais, il se met à lui parler de bécanes et forcément la mécano tend l’oreille – des résidus de cambouis toujours coincés sous les ongles, elle est prête à replonger ses doigts dans la crasse en une fraction de seconde. À croire que ça lui plaît d’avoir les mains poisseuses et les fringues qui puent l’huile de moteur, elle se trimballe comme une station essence ambulante et le premier qui fait une étincelle la verra lui exploser à la gueule. « C’vrai que t’es un citoyen modèle, j’avais oublié. » Elle ricane en levant les yeux au ciel tellement c’est absurde ; il dit que tout ce qu’il lui apporte est à lui mais elle se permet d’en douter, elle a l’intime conviction que c’est pas le cas de toutes ses chères machines. De toute façon elle va pas juger sur ça : dans l’absolu elle s’en cogne franchement, c’est pas ses histoires. Même si le trafiquant voudrait que ça le devienne.

Le jour est à marquer d’une pierre blanche, ça pourrait même rester dans les annales tellement on l’attendait plus. C’est comme se retrouver mis en orbite après une traversée du désert à dos de dromadaire. Seth a beau se contenter de l’un de ses sourires habituels, elle voit dans ses yeux qu’il est absolument ravi de voir qu’elle est prête à – enfin – écouter ce qu’il peut avoir à lui proposer. Quelque part ça l’agace, on dirait qu’elle perd le match mais c’est pas vraiment le cas. Après tout ça l’engage à rien, même si elle commence à se dire que ça sera encore plus compliqué de se débarrasser de lui après ça, elle a l’impression qu’elle s’est tiré dans le pied toute seule. Le premier truc qu’il évoque c’est le fric et elle fait claquer sa langue contre sa palais avant de lâcher un long soupir en se détournant de lui à moitié, comme si elle était prête à se faire la malle sans plus de cérémonie. C’est un peu le cas. « Tu m’emmerdes avec ton foutu fric, t’as qu’à t’le foutre là où j’pense ducon. » La richesse ne l’attire absolument pas, elle se contente très bien de ce qu’elle a et elle a sincèrement aucune idée de ce qu’elle pourrait bien faire d’un compte en banque trop rempli pour elle. Elle estime qu’elle a besoin de rien de plus – du moins, rien qui puisse se régler avec quelques billets. Alors elle voit même pas l’intérêt de continuer la conversation si c’est tout ce qu’il a à dire, ça revient à perdre son temps comme à chacune de ses entrevues avec Koraha, en fait. Sauf qu’il ouvre à nouveau la bouche avant qu’elle n’ait commencé à marcher, et elle est bien obligée d’avouer que ce qu’il lui raconte vaut la peine d’attendre un peu. Il a l’air fier de lui, l’abruti. En apparence ça lui fait ni chaud ni froid, mais l’angle de ses sourcils froncés laisse deviner qu’elle est quand même en train d’y songer. Force est de constater qu’il pourrait finalement se révéler utile, surtout dans sa quête incessante de vengeance contre les hunters, sa putain de guérilla personnelle qui la mènera à sa perte un jour ou l’autre. Oui mais voilà, elle est pas prête à accepter là, comme ça. C’est trop facile et elle est même pas sûre que ça en vaille la peine – après tout rien ne lui garantit qu’elle aura besoin de lui un jour, et rien que cette idée suffit à la faire des grincer des dents. « Ton business est du genre polyvalent à c’que j’vois. » Qu’il soit reconnaissant : c’est ce qui se rapproche le plus d’un compliment de sa part, et c’est tout ce qu’il récoltera. Ce qui est déjà plutôt pas mal au final, des habituelles insultes et menaces enchaînées à la pelle, il est sur le point de passer à un minimum d’intérêt même si les vulgarités sont toujours au rendez-vous ; c’est une constante qu’elle a un peu de mal à abandonner, faut pas trop lui en vouloir. « J’te propose un marché. » Elle darde ses prunelles sur lui avant d’approcher de quelques pas, affichant une attitude sûre d’elle. « T’arrêtes de fouiner sur moi, de me harceler, de me suivre. Tu viens plus m’taper sur le système avec toutes tes histoires, tu m’lâches juste les basques. Et en échange, j’veux bien considérer ta proposition. Mais ça tient que si tu m’épargnes ta tronche jusqu’à c’que j’aie pris une décision. »  En clair : elle veut pas le voir, à moins que ce soit forcé parce qu’il a besoin de venir faire réparer sa bagnole – et même là, elle veut pas entendre un seul mot sur son foutu trafic. Elle cherche surtout la paix, parce qu’elle supporte pas l’idée qu’il se soit mis à la suivre et qu’il veuille creuser pour savoir comment se la mettre dans la poche. Elle veut pas d’un vautour qui fourre son bec partout où il ne le faut pas, alors elle essaie de gagner un temps de répit. Elle se doute bien que ça durera pas indéfiniment, il a pas l’air d’être du genre à laisser tomber du jour au lendemain, mais ce sera déjà mieux que rien. Alors elle efface toute trace d’exaspération de son visage et ses traits se font plus amicaux que Seth ne les a jamais vus, même si elle sourit pas vraiment pour autant. Sourcil arqué, presque d’un air de défi, elle lui tend la main. Un geste qu’elle aurait jamais cru faire un jour envers lui. « Deal ? »


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Dernière édition par Lyudmila Kovalenko le Jeu 7 Mai 2015 - 21:14, édité 1 fois
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 19:54

Won't do me no good
Seth ∞ Lyudmila

Il fallait bien l’admettre, Seth était un sale petit con.
Le mot « non » faisait partie de son vocabulaire uniquement lorsque ça l’arrangeait, et il était têtu comme une mule ou un dromadaire en plein milieu de son désert. Il était plus facile de déplacer des montagnes que de le faire changer d’avis, persuadé qu’il était d’avoir raison. Parfois, il finissait par se prendre un mur à toute vitesse et à comprendre que c’était une mauvaise idée. Mais heureusement pour lui, il lui arrivait plus souvent d’avoir raison de s’acharner avec autant de volonté. S’il avait été du genre pusillanime, il ne serait pas là où il en était. Il serait probablement toujours perdu quelque part dans un coin des Etats-Unis, ou alors il aurait trouvé le premier petit boulot minable qui lui aurait permis de s’acheter un aller simple pour son île natale dont il ne serait plus jamais parti. Mais il avait pris les devants et avait ouvert sa grande gueule, plus d’une fois, souvent au détriment de son intégrité physique, mais il avait tenu bon. Il n’avait plus rien du petit compsognathus gringalet qu’il avait pu être, à courir dans tous les sens sans trop savoir quoi faire. Il avait fini par comprendre comment fonctionnait ce métier dangereux dans lequel il s’était lancé, et en fin de compte, il se débrouillait bien mieux que ce que les évènements lui laissaient entendre.
Et dix ans plus tard, il se retrouvait là, en face à face avec quelqu’un d’aussi atrocement borné que lui et il adorait ça. Il trouvait le challenge intéressant, d’autant que l’enjeu était de taille. Alors il n’avait pas renoncé après les multiples refus que lui avait imposé Lyudmila, et visiblement, il avait bien fait ; leur conversation avait pris un tournant assez inattendu et pour le moins sympathique – de son point de vue du moins.
Il eut juste un petit moment de doute en la voyant commencer à se détourner lorsqu’il lui parla argent, mais il ne se laissa pas démonter et enchaîna sur la suite de sa proposition. Toute personne a son prix : c’était une leçon qu’il n’avait pas mis longtemps à apprendre. Il suffit juste de le connaître et de s’assurer de pouvoir le payer pour s’assurer des alliances durables. Et visiblement, le prix de l’Ukrainienne ne se comptait pas en billets verts. Il soutint son regard lorsqu’elle lui fit face de nouveau.

- Ton business est du genre polyvalent à c’que j’vois.

Le Calédonien sourit et hocha la tête.

- Un vrai couteau suisse, y a tout ce qu’il te faut dedans.

La jeune femme n’avait pas idée d’à quel point sa remarque était pertinente. Le trafiquant se plaisait à croire qu’il n’y avait rien sur le marché noir de la ville qui ne passe par lui à un moment donné. C’était une pensée très orgueilleuse, mais pas si loin de la vérité, en fin de compte.

- J’te propose un marché.

Seth pencha légèrement la tête sur le côté en la regardant s’approcher, l’air incroyablement sûre d’elle. D’ordinaire, c’était lui qui proposait les marchés. Il se méfiait un peu de ce qu’elle allait lui annoncer, mais à ce stade de l’aventure, il ne pouvait qu’attendre et voir si ce dialogue de sourd allait finalement avancer ou s’il allait essuyer un nouveau refus qui n’aurait pour résultat que de le faire revenir à la charge un peu plus tard.

- T’arrêtes de fouiner sur moi, de me harceler, de me suivre. Tu viens plus m’taper sur le système avec toutes tes histoires, tu m’lâches juste les basques. Et en échange, j’veux bien considérer ta proposition. Mais ça tient que si tu m’épargnes ta tronche jusqu’à c’que j’aie pris une décision.

Le mutant sourit un peu tandis qu’il observait le visage de la mécanicienne s’adoucir comme il ne l’avait jamais vu. Elle était toujours sur ses gardes, il s’en doutait bien, et il ne savait pas jusqu’à quel point ce changement d’expression était sincère, mais il jouerait volontiers le jeu jusqu’au bout si ça pouvait lui permettre d’arriver à ses fins.
Une main se tendit devant lui.

- Deal ?

Il sourit davantage et haussa un sourcil.

- Vous êtes dure en affaires, mademoiselle Kovalenko.

Le Calédonien releva légèrement la tête et fit mine de réfléchir à sa proposition. Il avait déjà pris sa décision : s’il devait attendre jusqu’à ce qu’elle vienne lui donner sa réponse, alors il le ferait. Que ce soit un oui ou un non, il voulait bien la laisser en paix et ne plus fouiller dans son passée le temps qu’elle revienne le voir. Et, qui sait, peut-être même la laisserait-il tranquille pour de bon si elle revenait avec de vrais arguments pour l’envoyer promener.
Il serra la main qu’elle lui tendait et son sourire se fit beaucoup moins malicieux et plus sincère.

- Deal.

Il laissa retomber son bras une fois leur poignée de main terminée. Seth était peut-être un beau parleur, mais c’était un homme de parole. Il ne viendrait plus l’importuner tant qu’elle ne serait pas venue le chercher.

- Tu me verras plus jusqu’à c’que ta décision soit prise. J’enverrai quelqu’un t’apporter les machines pour que ma gueule entre pas dans ton champ de vision d’ici là.

Il lui aurait bien passé une carte de visite s’il en avait une, mais ne travaillant pas dans un domaine où il était bien vu de s’en faire faire, il ne pouvait lui donner de numéro ou d’adresse où le contacter. Il ne pouvait que lui donner le lieu où le retrouver lorsqu’elle le chercherait.

- Et quand tu voudras me parler, viens du côté des entrepôts en bordure de la ville. T’auras qu’à attendre devant celui dont la fenêtre a été condamnée par une plaque de métal rouge. C’est moi qui viendrai te trouver.

Faire de Lyudmila une associée était une chose. Mais il ne montrait pas à n’importe qui où se trouvait le cœur de son trafic. Il attendrait d’être sûr de l’allégeance de la jeune femme et d’être certain qu’elle ne le balancerait pas avant de considérer l’idée de l’y emmener.
Mais ça, c’était encore une autre histoire.





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MessageSujet: Re: won't do me no good. (seth)   won't do me no good. (seth) Icon_minitimeMar 12 Mai 2015 - 21:19

Si on lui avait raconté qu’une cigarette marquerait le premier pas vers une sorte de trêve entre Seth et elle, autant dire qu’elle y aurait jamais cru. Toute cette situation lui semble absurde, c’est trop improbable qu’un bâton hanté la fasse accepter de ranger ses crocs, trop insensé de la voir tendre l’oreille pour finalement proposer un marché elle-même. Elle s’en méfie comme de la peste depuis qu’il a commencé à lui balancer des offres à tout-va, elle l’insulte à tout bout de champ et elle se retient plus que de raison pour pas lui foutre son poing dans les dents ; pourtant c’est passé près un paquet de fois, faut croire qu’il a toujours réussi à s’arrêter à temps ou qu’elle a jamais été assez énervée pour le lui faire sentir du bout de ses phalanges. C’est un sacré veinard ou juste un putain de roublard, s’il a toujours pas obtenu sa confiance – et c’est franchement pas gagné – il a quand même accompli l’exploit de la voir baisser les armes un moment, juste le temps de discuter. Oh évidemment ils en ont déjà échangé des mots, beaucoup trop même, mais c’est toujours resté un dialogue de sourds, des mots qui s’entrechoquent sans personne pour les entendre à l’autre bout. C’est la première fois qu’un réel échange se crée et faut avouer que c’est assez étrange, assez inattendu surtout, mais qui sait c’est peut-être que le début. Mila a beau le regarder avec la méfiance d’un animal sauvage qu’on essaie d’appâter avec un bout de viande, elle se risque quand même à lui tendre la main. Très honnêtement elle est pas sûre de son coup même si elle affiche un air qui clame le contraire, parce qu’elle préférerait crever que laisser son adversaire dominer la situation d’une manière ou d’une autre. Elle le connaît pas si bien le spécimen, elle sait pas s’il va accepter de se tenir loin d’elle et d’arrêter de jouer à l’inspecteur Gadget pendant une durée indéterminée. Son marché il est surtout là pour servir ses propres intérêts, tout ce qu’elle veut c’est s’assurer de pas avoir un crétin qui farfouille dans son histoire, elle a aucune envie de le laisser découvrir la moindre information sur sa vie – surtout pas quand elle est persuadée qu’il s’en servira pour l’attirer dans ses filets, elle a peur qu’il s’en fasse une arme et elle sait pertinemment qu’aussi corrosive qu’elle puisse être, elle arrive toujours pas à lutter contre le passé. Alors elle cherche juste à assurer ses arrières. Forcément elle va réfléchir à sa proposition comme promis, mais sa décision est quasiment prise, elle arrive pas à s’imaginer collaborer avec quelqu’un en qui elle a aucune confiance. La princesse du cambouis s’improvise arnaqueuse du dimanche, ça en devient comique. Le destin se fera sûrement un plaisir de tout lui renvoyer à la gueule mais en attendant elle se protège comme elle peut.

Leurs mains se serrent pendant que leurs prunelles se jaugent, y a comme une tension qui s’envole mais une nouvelle qui s’étale ; c’est le rejet pur et dur qui laisse place à autre chose, à une tentative de tirer le meilleur pour se l’approprier. Au final ça devient compliqué de savoir quel côté saura remporter la partie, Mila se sent comme au milieu d’un jeu d’échecs mais on lui a jamais appris les règles, elle se balade de case en case au hasard, pion qui a voulu se prendre pour la dame mais qui se fera voler sa couronne par le fou. Il est là avec son sourire, mais celui-ci c’est pas le même, celui-ci sonne plus authentique que tous les autres et elle, ça la soulage. Parce que ça veut dire qu’elle va pouvoir respirer sans s’inquiéter de le voir fouiner avant un certain temps, c’est pas grand-chose certes, mais ça lui suffit pour le moment. Il promet même d’envoyer l’un de ses sbires au garage à sa place, histoire de lui épargner sa gueule de renard, et elle peut pas cacher l’éclat de surprise qui se niche dans ses yeux. Pour le coup elle se demanderait presque s’il est moins pire qu’elle se l’imagine mais c’est pas pour autant qu’elle va avoir pitié – après tout elle verra bien s’il saura tenir parole ou non, elle avisera ensuite. C’est presque drôle : lui qu’elle juge comme un opportuniste aux airs de traîtres a l’air plus sincère qu’elle en fin de compte, elle promet de réfléchir mais elle a déjà choisi ou presque. Les rôles s’inversent et c’est à se demander qui est le plus fourbe des deux. Pourtant elle sourit la menteuse, et pour une fois y a pas ce goût amer qui se peint sur le bord de ses lèvres, non, c’est le truc le plus agréable que Seth a pu voir sur sa face jusqu’à ce jour, c’est plutôt railleur mais pas méchant. « T’attends pas à m’voir là-bas de sitôt, j’vais profiter de c’temps de répit sans avoir à croiser ta sale tronche. » Et puis faut bien qu’elle trouve un moyen de se débarrasser de lui une bonne fois pour toutes si elle suit son idée de pas se rallier à son trafic. Après tout c’est clair dans son esprit : il a beau avoir de quoi se rendre utile, elle a pas envie de lui devoir quoi que ce soit, elle est pas foutue de lui accorder le bénéfice du doute pour voir s’il peut être digne de sa confiance ou non. Elle s’est faite son idée toute seule et pour la lui enlever ça va pas être une mince affaire, mais entre bornés ils se comprennent, un peu ; peut-être plus qu’elle ne veut le croire. « Maintenant tu f’rais mieux de te casser d’ici avant que j’change d’avis. Retourne dans ton bac à sable, Koraha. » Les mots claquent mais le ton est moqueur – l’exaspération n’est pas au rendez-vous et c’est une grande première, leurs entrevues se terminent habituellement avec Mila qui lui gueule dessus et lui qui promet de revenir à la charge plus tard. Au moins elle a pas l’air sur le point de lui refaire le portrait, c’est franchement une belle avancée même si c’est difficile de dire combien de temps ça pourra continuer cette histoire. Mila, elle est certaine que ça sera de courte durée, que ça sera jusqu’à ce qu’elle réussisse à le faire dégager de son horizon pour de bon. Mais Mila, elle a tendance à pas vouloir voir plus loin que le bout de son nez parfois – elle s’imagine pas une seule seconde qu’elle pourrait avoir besoin de lui un de ces jours. Plutôt mourir que lui demander quoi que ce soit, à ce con. Croix de bois, croix de fer ; si elle ment elle va en Enfer.

― the end ―
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