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 Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi

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MessageSujet: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 1:07

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Un instant d'inattention peut vous coûter la vie. Cette maxime, ce mantra, ou quelque soit la façon dont on appelait ces trucs hypra philosophiques, Nerea l'avait lu. Des dizaines de fois. Sur les différents posters accrochés sur les murs du Poste de Police. Des campagnes contre l'alcool au volant, contre les excès de vitesse en ligne droit, contre la consommation de drogue, contre la manipulation d'armes à feu sans formation préalable. Restez enfermé dans un Poste de Police sans pouvoir lire quoi que ce soit d'autre, parce que vous attendiez de déposer une plainte et que tous les agents en service étaient déjà occupés, alors qu'une foule de personnes vous tenait compagnie, la plupart étant arrivé avant vous, et vous verrez combien ce genre de campagne vous hante encore plusieurs jours après. Pas forcément à cause de l'importance du message, mais plutôt pour la culpabilisation que cela veut vous enfoncer dans la tête, ou plutôt pour la tournure de la chose, et sa rhétorique implacable. Qui pourrait, après tout, venir prétendre, preuves à l'appui, qu'il faut plus qu'une simple seconde pour passer de vie à trépas ? Bien sûr, toutes les morts n'étaient pas si rapides. Mais la liste des décès entrant dans cette catégorie était sûrement aussi longue que le bras. Nerea, elle, avait lu et relu ces slogans, assise derrière le bureau de la réception, mais aussi assise sur une chaise, plus jeune, en attendant que son père ait fini de travailler. Quant on était élevée seulement par son père, sheriff, qui plus est, il faut s'attendre à ce genre de petits aléas. Elle ne s'en était jamais plainte, parce qu'elle aimait les lieux, et que les officiers et simples agents avaient toujours été sympas avec elle. Encore aujourd'hui, d'ailleurs, bien qu'elle ne sache trop si elle devait leur complaisante et leur soft spot pour elle simplement à ses jolies fossettes et à son sourire des plus craquants, ou si c'était juste qu'ils se faisaient dessus à l'idée de contrarier le sheriff. Dans le fond, Nerea ne voulait pas savoir, elle se contentait d'apprécier les facilités et les laisser-passer, les yeux qui se ferment sur ses conneries, et les regards qui zieutent vers ailleurs.

Un instant d'inattention peut vous coûter la vie, oui. Quoi que, concernant le cas qui la rongeait de l'intérieur, pire que de l'acide, Nerea se demandait bien s'il ne fallait pas plus tôt parler d'une année entière d'inattention. Elle avait été amoureuse du mauvais type, comme dans les films d'amours tragiques. Sauf qu'elle n'évoluait pas dans un film, que, pour elle, il n'y aurait pas de lumière qui se rallumerait après la prise finale, illustrant sa mort. Techniquement, quand on est mort, dans la vraie vie, on est mort pour de bon. Et Nerea avait frôlé l'aller sans retour vers ce pays d'où l'on ne revient pas, quel que soit son nom, son emplacement et son profil. Elle avait fait une overdose, et celle-ci avait bien failli lui être mortelle. Et maintenant, elle vivait avec les conséquences. Oh, elle ne pensait pas, en premier lieu, à ces séances de psychothérapie qui la faisaient royalement chier et dont elle se serait clairement bien passer. Elle ne pensait pas non plus aux regards apitoyés, ou inquisiteurs, voire médisants : elle connaissait cette situation là depuis son arrivée à Radcliff, sans sa mère. Les gens d'ici ne s'étaient jamais privés pour lui faire comprendre à quoi point la situation était anormale, et à quel point soit ils la plaignaient, soit ils se permettaient d'élaborer des raisonnements alambiqués et des conclusions hâtives. Nerea ne savait rien des réelles circonstances de cette scission au sein du couple de ses parents, pas plus qu'elle ne savait pourquoi Letha était restée en arrière, ou partie ailleurs, en tout cas, pourquoi elle n'était pas là, avec eux, depuis toutes ces années. Elle se refusait donc à laisser entièrement sa mère porter le rôle de la méchante. Elle avait trouvé ça nettement plus simple de s'en prendre à son père, en premier lieu. Ses années lycée avaient été catastrophiques si l'on ne s'en tenait qu'à une analyse de ses relations et de sa psychologie, à l'époque, car sa réussite scolaire n'avait pas fait un pli, lui permettant d'être graduée quelques jours après son 17e anniversaire. Non, en fait, pour en revenir à ces pensées corrosives, elle songeait plus aux conséquences qui faisaient que, d'un point de vue générale, cela avait entièrement bouleversé sa vie quotidienne. Son père était encore plus surprotecteur qu'avant, et elle avait suivi un chemin qu'elle n'avait encore jamais emprunter : se taire, cacher la gravité des faits et de la vérité, laisser le blâme lui retomber entièrement sur les épaules, alors que la faute était partagée, pour ne pas dire qu'elle Lui incombait carrément plus. A Lui, oui, pas à elle.

Lui, son ex petit-ami. Un an et quelques de relation en dents de scie, à bien des instants, mais où la passion n'avait jamais fait faux bond. Pour s'engueuler comme pour se réconcilier et s'aimer passionnément sur l'oreiller, le plus souvent sans drap ni couverture. Lui, qui s'était révélé être un salopard de première, doublé d'un menteur, et d'un assassin. Lui, qui avait essayé de la supprimer, elle, tout ça parce qu'il avait été embrigadé dans ces histoires de hunter, discriminantes, racistes, intolérantes et presque génocidaires. Oui, Nerea n'en doutait pas, ces histoires de dépistage et de vaccin risquaient fortement de mal finir. D'ici à ce qu'on les parque tous, sous couverts de mesures sanitaires et protectrices ... Sa vie était entièrement chamboulée. Elle qui, jusque là, avait toujours été si sûre d'elle-même, sûre de sa capacité à bien cerner les gens, et bien elle s'était mis une sacrée droite, doublée d'un satané crochet. La droite avait été cette tentative d'assassinat, le crochet la découverte de sa grossesse. Et pour en rajouter une couche, elle avait trouvé le moyen de voir sa relation avec certaines personnes se détériorer. Son père, d'abord, qui, soudainement, semblait penser qu'elle avait à nouveau 12 ans et qu'il fallait la protéger de tout. Malachi, aussi ... Malachi ... Nerea, assise sur un banc, dans le parc, laissa sa tête basculer vers l'arrière, ses yeux étant fermés depuis son installation en ce lieu. Elle avait eu besoin de réfléchir, avait garé sa voiture dans une rue adjacente, et avait marché, sans réel but, se laissant porter par ses pensées et par ses pas, peu important, alors, là où ils la menaient. Et ils l'avaient menée ici, dans le parc. Du quartier Nord. Le même quartier où se situait le Manoir Porter.  Une sorte d'Institut Xavier bis, sous son côté maison d'hôte pour jeunes mutants paumés. A coup sûr, en quelques minutes, Nerea pourrait y être rendue, si elle le voulait, mais le désirait-elle réellement ? Elle lui avait dit des mots affreux, mais le pire était qu'elle ne les regrettait pas tous. Elle avait voulu obtenir tant de choses de lui, de Malachi. Et il n'avait pas été à la hauteur de ses attentes. Peut-être parce qu'elle avait mis la barre trop haut. Ou qu'elle avait été loin d'être honnête. Elle ne lui avait laissé aucune chance, vu d'un œil extérieur. Mais, vu de son regard à elle, il aurait dû comprendre. Sentir, voir, percevoir, ou quelque soit la façon dont il qualifiait cela. Il aurait dû comprendre, ou du moins déduire ce qu'il y avait à déduire. Et reconnaître qu'elle avait raison, aussi. Qu'Uprising avait eu sa chance, mais que, désormais, l'avenir de la lutte pro-mutante était entre les mains d'Insurgency. Mais rien de tout cela n'était survenu. Et instinctivement, ses pas l'avaient tout de même menée jusqu'ici, après que sa voiture ait fait de même, lorsqu'elle avait roulé sans but dans les rues de Radcliff ...


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeSam 7 Nov 2015 - 12:39

C'mon play with me !
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Jumbo s’impatientait dans le hall d’entrée, et il commençait à se lasser de tenir sa laisse dans sa gueule, la bave commençant à dégouliner le long de ses babines alors qu’il attendait depuis au moins, pfff, 3 minutes. C’était fou ça, ces humains, ils prenaient un temps fou pour se préparer à la promenade : il fallait qu’ils préparent leur fourrure, en rajoutent, prennent des tas de choses inutiles avec eux avant de partir enfin en ballade. Pourtant les ballades, c’était pas compliqué, il fallait juste sortir dehors, avancer une pattes devant l’autre et profiter de l’air frais. Mais nooooon, forcément les bipèdes perdaient du temps, réfléchissaient à un million de choses, et lui il devait attendre dans l’entrée qu’ils se décident enfin. C’était vraiment pas une vie ça, surtout quand on était un chiot de quelques mois qui avait vraiment, vraiment envie de faire pipi et de courir après les écureuils.
Malachi embrassa une dernière fois Evangeline avant d’attacher le crochet de la laisse sur le collier du petit dalmatien, glissant son téléphone dans sa poche avant de refermer la porte derrière lui : l’animal n’avait aucune patience, et s’il tardait trop, il finira par se soulager sur le tapis. Le très couteux tapis. Alors il remonta le col de son manteau contre son cou, et descendit la rue en direction du parc. Le chiot tirait sur la laisse comme si sa vie en dépendait, mais le professeur ne pouvait pas trottiner pour lui permettre de galoper, sa prothèse ne lui permettant pas de courir comme tout le monde. Il força le dalmatien à ralentir le temps de passer au Starbuck prendre un latte couvert de crème. Il faisait encore un peu frais en ce début de printemps, et un peu de caféine ne lui ferait pas de mal. Le binome dut marcher encore dix bonnes minutes pour atteindre le parc : il fallait dire que ni l’un ni l’autre n’était très discipliné : quand ce n’était pas le petit chien qui s’arrêtait pour renifler n’importe quoi, mur, lampadaire, autres individus de la race canine, c’était Malachi qui saluait un passant sur deux, s’arrêtant parfois pour discuter quelques minutes avec un parent d’élève, une vieille dame, une connaissance. A ce rythme là, ils n’arriveraient pas au parc avant la tombée de la nuit, et pourtant …
Jumbo s’ébroua joyeusement quand, enfin, le lien qui l’accrochait et l’étranglait un peu quand il essayait de presser le pas se desserra pour le laisser complètement libre. Il gambada autour des jambes de son maitre en jappant, penché sur ses pattes avant, prêt à jouer. Malachi attrapa un baton pour le lui lancer dans la pelouse, et le dalmatien détala en dérapant, cherchant l’objet du délit dans l’herbe encore timide, labourant la terre boueuse de son petit museau noir. Malachi continua d’avancer sur le sentier, sirotant son latte en surveillant le chien de loin. Ils jouèrent encore un moment avant que le chiot , le baton dans la gueule, décide qu’il était le temps de trouver un nouveau compagnon de jeu. Trottinant dans l’aller avec son bâton dans la gueule, il jeta son dévolu sur une jeune femme assise sur un banc, toute seule. Pourquoi elle ? Parce qu’elle sentait bon, un odeur que le chiot aimait beaucoup, sans savoir à quoi elle lui faisait penser. Elle sentait bon voilà, et puis elle avait l’air gentille, aussi il s’approcha d’elle jusqu’à venir poser ses petites pattes mouillées sur les genoux de la jeune fille, se hissant difficilement à la hauteur pour poser le bâton sur ses jambes avant de se mettre à sautiller en agitant la queue, les yeux plein d’attentes et d’affection.

- Jumbo, n’embête pas les gens, ici … Je suis désolé, il est encore tout petit, il ne pense qu’à jouer, il ne sait pas se tenir et …

Malachi s’interrompit en reconnaissant la jeune femme que le chiot avait prise pour cible, et un sourire surpris s’étira sur ses lèvres :

- Néréa … Quelle bonne surprise, ça faisait un moment.

Il était sincèrement content de la voir, en tout cas en apparente bonne santé. La mutante avait disparu des radars des Up depuis des semaines, sans que l’on puisse savoir vraiment ce qu’elle faisait, en dehors de sa petite vie habituelle. Malachi avait cherché à la contacter de temps en temps, à prendre des nouvelles, mais sans insister : si elle ne voulait plus avoir à faire à eux, c’était son choix … Il aurait juste voulu comprendre réellement le pourquoi du comment ….

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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 15:13

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Chacun d’entre nous avait plus ou moins une façon toute personnelle de décompresser, de se vider la tête. De faire un grand plongeon vers le néant des pensées et des préoccupations. Certains couraient, d’autres boxaient. Certains fumaient, ou se mettaient une murge du tonnerre. D’autres, encore, se droguaient, jusqu’à perdre pied entre délires et réalité. On pouvait bien sûr tout autant composer avec tout ça à la fois, ce n’était pas défendu. Avant de goûter à la drogue, Nerea avait bien essayé la clope, mais elle n’avait pas apprécié. Cela sentait mauvais, l’odeur s’imprégnait sur vous, vous aviez une haleine horrible, après ça, et la fumée faisait tousser, en plus de vous piquer les yeux. L’alcool avait ses limites, à son avis, surtout parce qu’il est bien plus déprimant de se biturer la tronche à la bière qu’à la vodka. L’envolée lyrique n’est ni aussi rapide ni aussi efficace. Ni aussi glorieuse, d’ailleurs. Le sport avait été un excellent palliatif, et elle en restait suffisamment amoureuse et passionnée pour ne pas avoir lâché prise. En somme, la drogue avait été la solution de facilité, là où le sport vous fait des courbatures, vous oblige à sortir de chez vous-même lorsque vous êtes dans un piteux état ou qu’il pleut dehors. La drogue était plus efficace, et suffisamment simple d’accès dès lors qu’on connaissait ne serait-ce qu’un pourvoyeur, là où le sport vous obligeait à faire des efforts pour vous doucher, et pour vous sociabiliser avec toute personne que vous rencontreriez potentiellement sur votre parcours de course à pied, ou à la salle de sport. La drogue ne faisait malheureusement pas de quartier, et là où il n’était pas encore trop coûteux, niveau orgueil et fierté, de vous saisir des mains se tendant vers vous pour vous aider à vous relever lorsque votre partenaire de boxe vous avait mis une droite ou que vous vous étiez pris le pied dans un branchage en courant, l’effort était nettement plus onéreux dès lors que vous vous sortiez tout juste d’un mauvais trip, ou pire, d’une overdose.

Faire face au regard des gens était également coûteux. Personnellement, Nerea se fichait bien de ce qu’on l’on pouvait penser et dire d’elle, de la façon dont on la jugeait, aussi. Mais après les récents évènements, elle avait compris que le prix des rumeurs, des ragots et des racontars, elle le payait quand même, malgré elle, et lourdement, dès lors que l’on s’en prenait à son père, à l’éducation qu’il lui avait donné, ou plutôt à celle qu’il avait soit disant oublié de lui donner. On tournait son regard vers l’absence de sa mère, depuis toujours, pour les gens d’ici. Et on se mettait à se questionner quant à savoir si, aux prochaines élections, on choisirait à nouveau de faire confiance à Absalon Castellanos pour assumer et assurer le poste de Sheriff. Nerea avait clairement perdu des plumes dans l’affaire. Elle avait perdu nombreux de ses repères, et avait vu un certain nombre de ses certitudes être remises en question, quand elle ne les avait pas vues partir au bûcher, purement et simplement. Elle se remettait, parce qu’il le fallait bien. Parce que chez elle, et chez les siens, il semblait qu’il était inné de se remettre debout dès lors que l’on chutait, pour ne laisser à personne l’opportunité de profiter de la situation, alors que vous étiez affaibli et pas au mieux de votre forme. Et puis, elle aurait détesté devenir une assistée, une pauvre petite chose qu’il faut absolument plaindre, et pour qui il faut désormais assurer une tutelle, prendre la moindre des décisions à sa place. Nerea devait se reconstruire, mais tout serait sans doute bien plus simple si elle pouvait partir sur des bases saines. Ce qui était loin d’être le cas, compte tenu du fait qu’elle devait composer avec cette version officielle de « l’incident » alors même qu’elle savait pertinemment que tout ceci n’était qu’une vaste connerie qu’elle n’assumait que pour protéger son père. Il y avait aussi le fait qu’on ne sort pas de la drogue comme ça, d’un seul coup d’un seul, rien qu’en claquant des doigts ou en remuant le bout du nez. Cela prend du temps, et elle n’était pas encore persuadée de vouloir se défaire de tout ça, aussi paradoxal, stupide, inconscient et incompréhensible que cela pouvait paraître. Oh, et puis, évidemment, il y avait ce ou ces bébés, en elle. Une grossesse qui empêchait les médecins de lui donner le même traitement qu’aux autres drogués que l’on voulait placer en phase de rémission et qui sortaient d’une overdose. Yeah, suck my life …

Son attention se trouva toute détournée de ce à quoi elle pouvait bien être en train de penser dès lors qu’une truffe apparue dans son champ de vision, accompagnée de deux pattes mouillées imprégnant son jeans troué de boue et d’humidité, et d’un petit poids mort s’échouant là, comme on avait voulu qu’il en soit ainsi. Nulle animosité n’éclaira ses traits, mais plutôt de la curiosité, laissant rapidement place à de l’amusement. Nerea avait des animaux, elle aussi, un chien, Daiblo, et un chat Don Diego Delavega, qui, bien qu’ils faisaient généralement leur vie sans toujours s’occuper d’elle, lui vouaient tout de même une affection amplement partagée. La jeune femme n’était en rien surprise de se faire accoster par un chien. Elle avait semble-t-il une tendance à particulièrement attirer vers elle les chiens, d’autant plus quand ses vêtements étaient un peu parsemés de poils et de l’odeur de ses deux spécimens personnels. Ses doigts empoignaient déjà ce bâton qu’il lui avait si délicatement déposé sur les genoux, toute prête qu’elle était à se plier à son caprice. Après tout, cela ne lui coûtait rien, et il n’y avait pas de mal à ça. L’animal n’était en rien un pédophile en puissance, quoi que Nerea ne soit plus exactement une enfant. Le chien n’était en rien non plus un être lui voulant du mal, à moins que, derrière cet air enjoué et ce regard canin plein de tendresse et de vie, se dissimulait un redoutable molosse prêt à faire de l’une de ses jambes son casse-dalle du moment. Oui, non. A ce qu’elle en voyait et en connaissait sur le sujet, il s’agissait là d’un chiot. Et si les chiots ont tendance à mordre, c’est plus par absence de barrières encore bien définies concernant le seuil de douleur qu’ils pouvaient faire endurer aux autres. Un chiot, ça teste, et ça a besoin d’être éduquer, ce qui nécessite un temps d’adaptation. Pour eux, tout n’était encore qu’un jeu, et la notion du mal ne leur était pas encore familière, d’où leurs multiples bêtises et erreurs de parcours. Oui, elle s’apprêtait à céder au caprice du chiot lorsqu’une voix s’éleva pour excuser le comportement de l’animal. Bien que Nerea ne soit pas la plus physionomiste du monde, elle avait tout de même une mémoire un chouia supérieure à la moyenne, et cette voix, elle l’avait déjà entendue des centaines de fois s’adresser à elle, sans exagérer. Pratiquement sur tous les tons, d’ailleurs, et concernant une foule de sujets, d’ordres, de demandes, de recommandations ou encore de conseils.
    « Malachi. » Elle s’était redressée net, tenant toujours le morceau de bois dans sa main, entre des doigts qui se faisaient plus tortionnaires que caressants. Elle avait envie d’être chiante, de lui demander s’il était réellement sincère en affirmant que c’était une surprise et qu’elle était bonne. Mais elle connaissait suffisamment bien le trentenaire pour savoir que le mensonge, ce n’était pas son fort. Alors, elle s’abstint, ce qui ne chassa en rien, cependant, sa mauvaise humeur, ni même sa mauvaise foi. « Alors comme ça, tu as un chien, maintenant ... » Était-ce une question, ou n’en était-ce pas une ? Le plus surprenant était cependant sans doute le fait qu’il s’agissait là de ses premières paroles à son intention depuis de longues semaines, alors qu’elle ne trouvait rien de mieux que de lui parler de son chien ! « Tout va bien dans le meilleur des mondes pour toi, donc. » Aoutch. Oui, elle n’y mettait clairement pas du sien, mais comme elle ne lui avait pas physiquement sauté à la gorge, sans doute devait-il se contenter de ça pour l’instant, et s’estimer heureux.


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeSam 14 Nov 2015 - 22:53

C'mon play with me !
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La demoiselle Castellanos avait été une des premières étudiantes mutantes de Malachi, alors jeune professeur au lycée de Radcliff. C’était lors de son année de seconde que le professeur avait remarqué le comportement de la jeune femme, et surtout la longueur de la suite de cette dernière. Les enfants populaires, il en avait croisé à chaque promotion, mais le cas de Néréa était tout à fait singulier. Malachi n’avait pas réussi à mettre le doigt sur ce qui différenciait la lycéenne des autres avant que la jeune femme n’utilise de matière tout à fait scandaleuse son don sur lui : révoltée d’un B qu’elle avait reçu en histoire moderne, elle lui avait demandé de relire sa copie, ce qu’il avait refusé de faire. Furieuse, elle lui avait intimé de le faire. Puis le lui avait ordonné. Alors, machinalement, il avait pris la copie dans ses mains, et poser les yeux dessus, avant de relever le regard sur l’aura de Néréa, rougeoyante de sa colère adolescente : il y avait un éclat, un éclat étrange et particulier, de ceux qui existaient uniquement chez une certaine catégorie de personnes. Le charme se rompit instantanément, le professeur bien conscient alors de ce que tentait de faire la jeune femme, l’avait douché rapidement en usant de son propre don. Par la suite, les relations entre les deux mutants évoluèrent progressivement, pour s’apaiser et permettre à Malachi d’aider la jeune femme à gérer son don et ses conséquences sur les autres comme pour elle.

Le britannique fixait la jeune femme, sans arriver à déterminer s’il devait être soulagé, méfiant ou un peu des deux. A défaut, la jeune femme ne semblait tout à faire sure de ce qu’elle ressentait non plus, alors ça ne venait pas tout à fait que de lui …

- Oh, oui … En fait, c’était un cadeau de Noel que j’ai fait à …

Ma femme. Oui mais voilà, personne ne savait qu’Evangeline était de retour dans le foyer familial, et la métamorphe s’appliquait à garder le secret, même parmi les mutants. Seuls quelques privilégiés avaient été mis au parfum, mais Néréa n’en faisait pas partie : trop instable, trop révoltée.

- … Mon neveu et ma nièce. Mais mon beau frère est allergique aux poils, alors je le garde un moment. Voilà.

Ce n’était pas tout à fait un mensonge, pas tout à fait une vérité non plus. De toute façon, il se doutait bien que la jeune femme n’en avait pas grand-chose à faire, à la rigueur. Sa position transpirait la défiance, le doute, et surement un peu de crainte. Malheureusement, il était incapable de cerner le pourquoi du comment, il savait simplement qu’à présent la jeune femme n’était plus à l’aise en sa présence. Il aurait aimé lui demander pourquoi, savoir ce qu’il s’était passé pour qu’ils passent d’une relation de confiance, presque amicale, à celle de presque inconnus. Mais était ce vraiment le lieu, le moment ? Allez savoir …
Avec précaution, comme en face à un animal sauvage, il fit un pas, puis deux, pour atteindre le banc sur lequel la jeune femme s’était installée. Le chiot vint s’asseoir entre les jambes de son maitre, interrogeant l’humaine pas bien joueuse du regard, alors que Malachi tapotait la place à coté de lui pour inviter la demoiselle à s’asseoir :

- Je ne pensais pas te revoir ici depuis ton … accident. Je suppose que je t’imaginais au vert, pour prendre un peu de recul sur … sur tout ça.

Il releva son regard clair vers la jeune femme, toujours debout, avant de reprendre d’une voix plus douce :

- Comment vas-tu, Néréa ? Sincèrement ? Je me suis fait du souci.

En tant que professeur, en tant qu’ami, en tant que mutant. Et tant qu’être humain. Ce qu’avait vécu Néréa, personne ne devrait jamais avoir a y faire face. Et pourtant. Il ne savait pas comment elle avait affronté, digéré ça, après son départ fracassant de la communauté, face à leur refus de vengeance physique envers son agresseur. Ils lui avaient dit de porter plainte, de contacter la police, les médias. Elle avait refusé et avait claqué la porte, pour ne plus donner de nouvelles….



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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 1:56

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Cela avait toujours été plus ou moins étrange, depuis ce fameux jour intervenu lors de sa douzième année, d'évoluer dans un monde au sein duquel elle se savait différente. Elle se savait dotée d'un petit quelque chose en plus, d'un petit quelque chose qui changeait absolument tout. Bon, pas forcément tout, finalement, mais tout de même suffisamment pour que rien ne soit plus pareil, pour elle, depuis qu'elle avait fait montre de cette capacité spéciale. Depuis qu'elle avait manifesté sa différence, sa filiation encore plus rayonnante et semblable à son père. C'était lui qui lui avait transmis ce gène X, c'était de son ADN à elle qu'elle tenait tout ça. Il y avait un avant et un après, même si son père avait toujours fait en sorte d'adoucir les angles, ainsi que le passage d'un monde à l'autre. Il avait tout fait pour qu'elle vive comme toutes les autres gamines de son âge, pour qu'elle n'ait pas à regarder toutes les secondes au dessus de son épaule, par crainte qu'on s'en prenne à elle, ou qu'on la découvre, aussi. Parce qu'Absalon avait également tout fait pour que sa fille saisisse les dangers d'être ce qu'elle était, ce qu'ils étaient, tous les deux. Pour qu'elle comprenne que tout ceci ne tenait en rien d'un jeu, du moins, pas dans la base la plus pure et dure. Pour qu'elle comprenne qu'elle devait tout de même faire attention, sans non plus se restreindre, ou se gâcher la vie. Elle ne l'avait pas toujours écouté, ni même toujours compris, particulièrement durant son adolescence. La période où l'on devient con, stupide, rebelle et révolté pour un rien, où l'on défie tout et tout le monde, où on veut vivre à fond, n'en faire qu'à sa tête, ne se priver de rien, tenter tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi, d'ailleurs. Cette période là de sa vie n'avait pas été évidente, car même en comptant sa tante dans son entourage, et en ayant tout de même des présences féminines à ses côtés, Nerea avait ressenti le manque de sa mère, pour lui expliquer ce que c'était que de devenir une femme au sens biologique du terme. Pour la consoler de ses premiers chagrins d'amour, pour lui apprendre à être elle-même en dépit de tous ces changements. Pour lui apprendre à passer de la petite fille à la jeune femme. Alors Nerea avait été infernale. Tout en étant aussi lumineuse et luminaire que possible. Elle avait été très populaire, avait eu des amis à la pelle, à moins qu'elle n'ait plutôt exercé sur eux une sorte d'attraction, de magnétisme. La popularité attire, et il est toujours bien de se trouver dans le sillage de ceux qui font la vie du lycée, quelque chose comme ça. Mais Nerea n'avait pas exactement été aussi bien dans sa peau qu'elle n'avait voulu le laisser paraître, ni même autant qu'elle l'avait revendiqué. Et Malachi avait été là.

Malachi avait été là, oui, ou plutôt, le professeur Porter. C'était son titre officiel, à l'époque, et elle n'avait pas encore l'autorisation de le tutoyer ou de l'appeler par son prénom. Pas forcément parce qu'il était coincé, mais plutôt parce qu'il avait toujours des esprits médisants et malveillants, et qu'il valait mieux pour elle que le cadre officiel reste suffisamment présent pour s'éviter des ennuis. Pour s'éviter des envies, des jalousies, aussi. Pour lui éviter des regards qui suspectent et épient, qui voient le mal partout aussi, le concernant lui. Après tout, il y a des histoires de profs qui couchent avec leurs élèves tous les jours, aux États-Unis. Pas toujours avérées, d'ailleurs, ces histoires. Malachi avait un peu été un repère, ainsi que le type qui la rappelait à l'ordre quand elle déconnait sec. Sans doute n'avait-elle pas touchée à la drogue avant son entrée à l'université grâce à lui, à sa présence dans son entourage. Il l'avait grillée. Pas à 10km à la ronde, et une fois qu'il était trop tard, d'ailleurs. Elle avait osé employer sur lui son don, et il avait compris que quelque chose clochait. En plus, sans doute, d'être déjà au fait de ces possibilités là, de celles qui vous font savoir qu'il existe en ce monde des êtres un peu différents, avec un petit quelque chose en plus au niveau de leur ADN. Principalement parce qu'il était de ces gens là. Son truc à lui, c'était de catalyser les émotions. Nerea avait feint ne rien y comprendre, initialement, mais il ne s'était pas laissé berner. Après tout, elle avait déjà un an d'avance, et suffisamment de capacités intellectuelles pour passer son temps à bavarder et à ne rien écouter en classe durant de nombreux cours sans pour autant se taper de sales résultats une fois le temps des examens venu. Peut-être avait-il réussi à toucher une partie d'elle-même fermée aux regards. Peut-être qu'il était parvenu à atteindre la vraie Nerea, celle qu'elle était tout au fond d'elle, cette gamine traumatisée de ne pas tout comprendre ni maîtriser dans sa vie, une gamine qui jouait aux grandes et qui, sans nul doute, avec d'énormes capacités pour le futur, mais qui reculait des quatre fers pour accepter ça. Ça, et tout le rester. Et puis, elle avait grandi, était sortie graduée avec les honneurs, avait intégré l'université. Leurs rapports avaient changés, et désormais, c'était en adultes qu'il se faisait face. Même si Malachi avait pour lui le bénéfice d'une certaine maturité supérieure à celle de Nerea. Il avait été ébranlé dans sa chair par des épreuves terribles, et Nerea n'avait rien à lui envier. Surtout maintenant. Maintenant que ...
    « Malachi, Saint protecteur des âmes errantes et des êtres cabossés ... » Son ton s'était sans doute fait un peu trop incisive, mais Nerea ne se basait que sur un fond des plus véridiques. Malachi n'avait pas pour habitude de vous laisser dans le caniveau quand vous étiez un peu paumé, un peu en perdition, un peu à l'ouest, à côté de vos pompes, ou complétement déboussolé et esseulé, désorienté, désaxé, aussi. Il mériterait sûrement sa canonisation, si seulement la religion ne semblait pas tant avoir en grippe la large majorité de ces êtres qu'il recueillait, non pas les chiens, ou les animaux, mais les transmutants. Elle resta initialement debout, un instant, mâchoires et poings serrés, avant d'enfin reposer ses fesses sur le banc. Si on le lui demandait, elle n'accepterait pas de dire que c'était parce que, malgré tout, il restait Malachi, et qu'elle pouvait difficilement tout autant l'envoyer chier qu'aux temps initiaux du lycée. Nerea dirait que c'était pour le chiot. Qu'elle avait cédé devant sa trogne, et ses yeux si craquants. Ouais, pour le chiot, rien que pour le chiot. « Prendre du recul sur quoi ? Sur cette ville de Radcliff qui est rongé et cancérisé chaque jour un peu plus par les Hunters ? Ou sur la façon dont j'envoie prodigieusement en l'air ma vie, hmm ? » Elle soupira, avant d'enfoncer les mains dans les poches de sa petite veste en jeans. « Mon père aurait sans doute préféré que je me pose, que je m'installe un peu sur la touche, mais ce n'est pas moi, ça ... Laisser les autres faire, les regarder, et rentrer dans le rang. Non, moi, c'est bien connu, je fourre mon nez là où je veux, je fais ce que je veux et uniquement ce que je veux, je monte au créneau dès que je le veux, je suis franche, quand ça me fait chier, je le dis, quand je veux pas, je le dis aussi. Uprising, par exemple, c'était plus possible. Vos regards, là, sur moi, plein de pitié, ou de jugement, et vous, là, qui restez sans rien faire pendant que ... Bref. ... Mais ... » Silence. « Mais ça va. Je me remets "juste" d'une overdose, mon père est "juste" encore plus Papa Ours qu'avant, et je suis "juste" un peu enceinte de trois mois et demi ! Tout va bien, donc ! »


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:36, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 23:18

C'mon play with me !
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Bien sur le ton de la jeune fille était acide, probablement un peu trop, mais Malachi pratiquait l’adolescente énervée devenue adulte révoltée depuis suffisamment longtemps pour que les mots glissent sur lui comme l’eau sur les plumes d’un canard. Elle n’était pas méchante la petite, simple elle n’avait pas eu de chance dans sa courte vie, et la colère et la hargne étaient devenues des moteurs, un exutoire plus ou moins sain à toute l’injustice dont elle avait été victime. Ce n’était pas vraiment facile pour l’entourage de la belle, mais à défaut, cela avait une certaine logique. Aussi, il se contenta tout juste de sourire à la jeune femme qui lui déroulait son saint patronyme : il se sentait parfois un peu sainte Rita aussi, la patronne des causes perdues. A part que pour lui, aucune cause ne l’était vraiment, même Néréa et ses yeux qui lui lançaient des éclairs. La preuve, sa jolie furie venait de s’asseoir à coté de lui sans qu’il n’ait rien d’autre à faire que de tapoter sur la place à sa droite avec un sourire doux.

Jumbo saisit l’occasion du mouvement de la jeune fille pour grimper à son tour maladroitement sur le banc un peu trop haut pour lui, se hissant sur le bois en moulinant des pattes arrière avant de pouvoir s’installer sur les genoux de la jeune femme, fouillant dans sa paume pour lui réclamer des caresses. Concernant ses pattes humides… Elle ne parait pas vraiment lui en vouloir, si ? Malachi laissa le chiot faire, tout concentré qu’il était sur la logorrhée verbale de la demoiselle : à croire que cela faisait partie de son don, d’une manière ou d’une autre, de permettre aux gens de vider leur sac, si possible en lui criant un peu dessus au passage.  La petite demoiselle en avait gros sur la patate apparemment : entre l’ambiance en ville, son paternel qui était littéralement paranoïaque depuis son « accident » et … et tout le reste, Elle semblait au  bord de l’implosion, enfonçant ses petits poings dans ses poches. En temps normal, il aurait surement envoyé une onde d’apaisement à la jeune fille, mais la méfiance qui dégoulinait de l’aura encore sombre de Néréa le dissuadait de toute tentative d’aide non sollicitée explicitement.

A la dernière partie du discours de la jeune femme, la machoire de Malachi se serra ostensiblement : « juste un peu enceinte de trois mois et demi ». Et c’était « juste » sa seconde ancienne étudiante à lui faire ce coup là cette année. Ce n’était pas possible, elles avaient toute la vie devant elles pour se trouver un gentil garçon, un type stable, une relation équilibrée et saine mais non, elles tombaient sur des espèces de crétins soient totalement inconscients, soit pire, dangereux. Astrid était tombée sur l’inconscient. Néréa avait eu beaucoup moins de chance. Trois mois et demi … cela n’allait pas tarder à se voir.

- … Tu es allée à l’hopital voir un médecin ? Pour savoir si tu étais en bonne santé ? Si tu avais besoin de complément ? Si ton bébé allait bien ?

Oui, parce que c’était important, malgré tout. Puisqu’elle ne semblait pas envisager d’avorter ou de se défaire de cet enfant, il espérait au moins que son paternel l’avait tiré par la peau des fesses chez l’obstétricien pour sa première échographie : lui-même l’avait fait pour son amie Astrid, il était tout à fait capable de réitérer cette étrange expérience avec Néréa : Malachi, ou l’homme qui emmenait toutes les femmes enceintes de son entourage à l’hopital, mais n’était pas foutu d’avoir un gamin à lui. Comme la vie pouvait se montrer ironique parfois. Il se gratta le coin de la machoire, fixant la jeune femme de son regard perçant, malgré sa voix toujours aussi calme et posée :

- Tu peux utiliser ce ton bravache avec moi, tu sais bien que tu ne pourras pas me tromper avec ton sarcasme et ton air irascible. Pas moi, tu le sais … Je peux t’aider Néréa, tu sais que je peux t’aider … Tout ce dont j’ai besoin, c’est de savoir de quoi Toi tu as besoin…


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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 22:32

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Elle avait envie de crier. De hurler à plein poumons, en se foutant bien de ce que tout le monde pourrait bien en penser. Elle avait envie de pleurer, de foutre une droite à l'arbre le plus proche, de voir son tronc exploser sous l'impact et projeter à des kilomètres à la ronde les éclats de bois. Elle avait envie qu'ils crèvent, tous autant qu'ils étaient. Que des centaines de balles, et même de flèches, les atteignent en plein cœur, leur crèvent les yeux, ou se logent au milieu de leur front. Elle avait envie d'assister à un génocide en direct, en pouvant de préférence y prendre part, voire même en être l'une des principales responsables. Elle avait envie que tout cela cesse, ce mal au cœur, cette peur qui l'envahissait chaque jour un peu plus alors qu'elle était pourtant connue pour ne s'effrayer de rien et être une éhontée de première. Elle avait envie que les gens comprennent enfin, qu'ils ouvrent les yeux, qu'elle n'ait pas à leur expliquer. Elle avait envie qu'on la comprenne, qu'on saisisse enfin qui elle était. Elle avait envie de redevenir une simple gamine, quand tous les choix étaient fait pour elle, à sa place. Elle avait envie de blottir son nez contre le cou de sa mère, de s'envelopper dans la vielle veste en cuir de son père. Mais elle ne pouvait pas exactement faire tout cela, assister à tout cela, obtenir tout cela, n'est-ce pas ? Mais c'était beau d'espérer, non ? Ça voulait dire qu'il lui restait encore des illusions, et qu'elle était toujours dotée de la capacité de se faire des films, des faux espoirs, et des désillusions. Mais, au moins, peut-être que les gens devraient quand même commencer à ouvrir les yeux, à aller plus loin que les simples apparences et les faux-semblants. Peut-être qu'ils devraient commencer à cesser de juger les gens sur leurs actes, et leurs actes uniquement. Nerea était consciente que c'était sans doute loin d'être facile. Mais elle estimait aussi que, toute déboussolée, paradoxale et inconstante qu'elle pouvait être, si elle, elle y parvenait un peu, à ne pas directement juger, à laisser un infime bénéfice du doute, alors tout le monde pouvait faire de même. Mais ça, c'était sa logique à elle, tordue et implacable, celle qui la poussait à ne pas permettre aux autres de faire ce qu'elle ne se permettait pas elle-même. Question d'équité, sans doute, ou juste volonté irrépressible et plus forte qu'elle de vouloir faire chier son monde, encore et toujours.

Nerea ignorait si le sujet de sa grossesse était vecteur de moins de rage et de conflits, en son sein, comparé au sujet de son overdose. Parce que, dans les faits, sa relation à tous ces changements physiques, morphologies et psychologiques était quelque peu complexe. Elle oscillait entre acceptation et refus, entre oui et non, entre intérêt naissant et désintérêt total, aussi. Elle ne savait trop sur quel pied danser, et, stupidement, comme une enfant qu'elle refusait d'être mais qu'elle était pourtant peut-être encore un peu, elle fermait les yeux, et se disait qu'avec le temps, cela passerait. Qu'il suffirait d'attendre, que les choses rentreraient dans l'ordre d'elle-même, que ça se tasserait, tout ça tout ça ... Sauf qu'une grossesse, ça ne marche pas comme ça, et ça ne fonctionne pas non plus dans ce sens là ... Une grossesse, ça évolue, ça progresse, chaque jour un peu plus, jusqu'au point culminant, celui de l'accouchement. Entre aujourd'hui et demain, de nombreuses différences seraient déjà plus ou moins notables chez elle, alors, imaginez un peu, entre aujourd'hui et dans ne serait-ce qu'un mois ... Cependant, il était vrai que sa grossesse n'instaurait pas réellement de duperie ou de mensonge. Les causes d'une grossesse restent intrinsèquement les mêmes, une fois qu'on avait viré le contexte, et qu'on avait laissé de côté tout ce qui pouvait concerner de près ou de loin les deux instigateurs. Une grossesse, c'était la rencontre d'un ovule et d'un spermatozoïde. Point barre. Une grossesse, si tant était qu'elle était menée à terme, cela conduisait à la naissance d'un enfant, minimum. Garçon, fille, après, ça, cela importait moins. C'était le jeu de la loterie, tout autant que ça l'était aussi concernant la couleur des yeux, des cheveux, la forme du nez, même si, là, il y avait intervention conséquente des facteurs parentaux, et ancestraux. Une grossesse, ça soulève moins d'interrogation quant à ce que cela représentait, au point initial, soit la relation sexuelle d'un homme et d'une femme, dans la plupart des cas, à l'exception des cas nécessitant l'aide de la médecine. Une overdose, par contre, c'est différent ... Mais il y avait tout de même des points communs : on pouvait tout autant faire une overdose par inconscience et inattention, que tomber enceinte en n'ayant pas pris ses précautions et en ayant été un peu trop laxistes et démissionnaires. Mais il était tout de même un peu plus compliqué pour elle d'échapper aux contrôles routiniers et réguliers concernant les retombés de son overdose : séance de psychanalyse, contrôles sanguins, et attention ultra renforcée de la part de son père, de tous ceux qui la connaissaient, et de la communauté médicale et scientifique. D'une certaine façon, elle passait un peu plus facilement en-dessous du radar concernant sa grossesse.
    « Je vois des médecins tout le temps, enfin, régulièrement, pour mon overdose, ouais ... Concernant le bébé, ça ne m'intéresse pas. » Ses mains se mirent doucement à caresser le pelage de l'animal, comme par réflexe. Les animaux, ça se fiche bien de savoir pourquoi vous êtes ce que vous êtes, ou qui vous êtes. Les animaux, ça ne vous juge pas, ça exige juste de vous attention, affection, nourriture, et distraction, aussi. Et que vous leur fichiez la paix quand ils dorment, que vous ne vous amusiez pas à leur tirer sur la queue ou sur le cou, que vous ne leur marchiez pas dessus par inadvertance, aussi. « J'ai pas demandé à être enceinte. J'ai pas envie qu'on me dise qu'il va bien, ou pas bien, qu'il mesure déjà tant de centimètres, que c'est un garçon ou une fille. J'ai pas envie qu'on me donne déjà la date de ma montée à l'échafaud, qu'on me vante à quel point tout ceci va être merveilleux. Pour l'instant, tout ce que je vois, c'est que ça me fait vomir, que j'ai mal au dos parfois, que mes formes changent, et ça craint ! » Cependant, jamais ne fusait d'entre ses lèvres la moindre indication concernant la suite qu'elle voulait donner à tout ça : le garder, avorter, le faire adopter, tout ça tout ça ... Elle laissait ses doigts s'égarer tout contre la peau du chiot, en soupirant, non sans finir par de nouveau contracter la mâchoire face aux derniers propos de Malachi. « Oh, bien sûr que si, je peux tous vous tromper, toi comme les autres. Je suis la reine du mensonge et de la persuasion. Je sais tous vous manipuler et vous n'y voyez que du feu, parce que ça vous arrange bien, les solutions de facilité et les raccourcis grossiers, ça vous évite de réfléchir, de vous remettre en question ! ... Ce dont j'ai besoin, moi ? De revenir en arrière, d'effacer tout ça, de faire en sorte que ... J'ai pas besoin qu'on me plaigne, ou qu'on me blâme ! J'ai besoin que tu comprennes ça, ça, et tout le reste. Par toi-même ! Parce que t'es censé me connaître, et ne pas être l'un de ces imbéciles que j'arrive à entuber en long, en large et en travers ! » Ça la piquait, dans les yeux. Ça la serrait, tout autour du cœur. Ça la lui faisait mal, au niveau des intestins. Ça lui brouillait un peu la vue, comme des gouttes d'eau sur une vitre ... Allez, Malachi, ouvres les yeux, p*tain de merde !


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 23:08

C'mon play with me !
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Malachi était un être d’une patience légendaire, c’était même une caractéristique reconnue par à peu près tout son entourage, qu’il soit familial, amical ou professionnel : les élèves les plus récalcitrants n’avaient jamais réussi à lui faire élever la voix en classe. Les bêtises de ses neveux et nièces n’avaient jamais tiré de son visage autre chose qu’un froncement de sourcil ou un sourire amusé. Les comportements clairement dangereux et volcaniques d’Octavia et Moira, rien d’autre que quelques soupirs, une voix plus grave. Non vraiment, il était très, très difficile de faire sortir le professeur de ses gonds et de sa réserve naturelle, et il y en avait même, pauvres d’eux, qui confondaient son flegme tout britannique avec de l’apathie, une sorte de faiblesse de caractère. Or du caractère, le professeur en avait, et pas qu’un peu, simplement, tout se passait dans son regard clair, dans ses intonations, et pas dans les éclats de sa voix. De toute façon il ne savait pas crier, ça donnait quelque chose de ridicule. Contrairement à Néréa d’ailleurs, mais peut être était ce une sorte de … personnification de leur capacité respective : Malachi agissait intérieurement, là où Néréa agissait sur le physique des gens. Il se pencherait sur ça quand il serait plus au calme tiens, c’était un postulat intéressant.

Sauf que voilà, ce n’était pas parce qu’il conservait cette réserve polie que les mots de la jeune femme ne le touchaient pas : plus que la moyenne des étudiants qu’il avait eu, il tenait vraiment à Néréa. Pas uniquement parce qu’elle était mutante, mais parce qu’il y avait cette étincelle d’intelligence vive dans son regard, ce charisme naturel et solaire qui attirait naturellement le mutant comme un papillon de nuit recherche la lumière. La preuve en était que toutes les amies proches, et plus encore, de Malachi, avait cette espèce de feu en elles qui manque parfois au lunaire Malachi. C’était parce qu’il avait une affection presque paternelle pour Elle que ses réponses le faisaient réagir bien plus que d’ordinaire : Elle était enceinte, et de toute évidence elle ne comptait pas avorter, alors quoi, elle allait ignorer sagement la situation jusqu’à son terme, ou pire, qu’elle ait un problème de santé. Malachi avait beau concevoir qu’elle n’acceptait pas encore vraiment cette grossesse, mais elle ne pouvait pas faire l’autruche comme ça. C’était dangereux, et c’était en plus indigne d’elle.

- Je sais bien que tu n’as rien demandé Néréa, mais tu sais quoi ? Ton bébé non plus. Sauf que c’est le tien, et si tu as décidé de le garder, il est de ta responsabilité au moins jusqu’à ce qu’il naisse et que tu décides de l’élever ou non.

Le sujet le touchait plus particulièrement, lui qui ne pouvait pas avoir d’enfant avec son épouse. Et plus encore, il ne supporterait pas l’idée que Néréa se mette en danger par … Par pure bétise. Il n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit que déjà, elle en remettait une couche. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle le provoquait, mais il y avait aussi quelque chose de viscérale, de tellement sincère dans sa voix qu’il n’était pas totalement sur de si elle l’était, ou si elle utilisait son don sur lui. La seule chose qu’il pouvait faire, et il se douta un moment que c’était ce qu’elle cherchait à lui faire faire, c’était s’accrocher à l’aura de la jeune femme pour traquer le moindre trouble anormal qui traduirait un mensonge, une tromperie de sa part. Evidemment, il pouvait voir la colère vibrante et éclatante de la jeune femme, mais aussi tellement, tellement d’autres choses. La voix du professeur se fit plus rauque, plus grave, son regard, plus perçant. Bravo Néréa, tu sais t’y prendre avec lui, il n’y a pas à dire, tu connais les cordes sensibles.

- Je ne sais pas ce qui se dit autour de toi Néréa. Je sais juste que depuis des mois tu avais changé, que tu n’étais plus toi-même. Tu disparais pendant des semaines et puis … Et puis tout ça ? ça ne te ressembles pas, tout ça ne te ressemble pas. Alors oui, j’aimerais te croire, te faire confiance et … Bon sang, Arrête de faire exprès, ou je te jure que je t’éteins comme on éteint un feu avec un seau d’eau, autant d’agressivité ça va me donner un mal de crâne carabiné. A quoi tu joues ?

Elle le faisait exprès, et ça le rendait presque nerveux. Il n’était pas empathe, mais avec le temps, la lecture des émotions l’atteignait nécessairement, à un certain point. La colère, la détresse de la jeune femme étaient réelles, et impossibles à feindre. Pourtant il avait beau retourner l’histoire dans tous les sens, il ne trouvait pas de réponse logique, cartésienne à ses questions. Alors il reprit une gorgée de sa boisson, bien moins à l’aise qu’il ne l’était quelques minutes auparavant …



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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 2:15

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Parfois, c'était difficile d'être elle. Ou alors, difficile d'être dans sa tête. Ou bien encore très difficile de la suivre, sauf que, ça, ce n'était pas juste parfois, mais plutôt 95% du temps, les 5% restant étant seulement destinés à faire d'elle une personne pas encore tout à fait déséquilibrée et imprenable. Elle changeait d'avis souvent, pour les choses de trois fois rien. Elle explorait toujours trois milliards d'options ou de pistes annexes avant de se diriger vers un droit au but, quitte à en égarer plus d'un en chemin. Elle faisait ce qui lui plaisait quand ça lui plaisait. Elle disait ce qu'elle pensait tout haut en estimant, sans doute à juste titre, qu'il y avait forcément quelqu'un qui pensait la même chose qu'elle sans vouloir le dire ou plutôt sans vouloir l'assumer. Elle ne se privait jamais de ne pas prendre de pincettes ou de ne pas tout enrober dans une tonne de galanteries et de ronds de jambes dans l'eau. Il faut ménager les gens, parait-il, sauf qu'à ses yeux, cela ne fait d'eux que des êtres ne sachant jamais trop ce que l'on pensait d'eux, ce qui conduisait si souvent à la naissance d'êtres narcissiques, imbus d'eux-même, insupportables et invivables. Des êtres qui prenaient leurs rêves pour des réalités, et même au delà, pour des exigences et des ordres. Nerea était un peu contre le système. Pas fana au max du capitalisme, des lobbys de la cigarette et des flingues. Pas fana non plus du parti républicain, du parti conservateur, du puritanisme, de la discrimination, de la démagogie et du racisme. Elle savait donc que, dans quelques temps, bien des regards chargés de récriminations allaient d'autant plus se tourner vers elle du fait de sa grossesse, alors même qu'elle n'était pas mariée, qu'elle n'avait plus aucun petit-ami connu, et qu'en plus de ça, elle était la fille du Sheriff. Le Sheriff, vous savez, le type élu par ses concitoyens, celui qui est donc contraint et forcé de donner l'exemple et d'être le plus irréprochable possible. Heureusement pour elle, son père n'était pas l'un de ces connards qui ne jurent en priorité que par leur carrière et leur réputation, quitte à marcher sur les leurs, à les faire rentrer dans le rang ou à les obliger à mentir, et à renier ceux qu'ils étaient, et ce qu'ils désiraient faire. En somme, Absalon était suffisamment un bon père pour la laisser libre de ses choix et de sa vie, même si la drogue, il était contre, d'autant plus lorsque cela touchait sa fille. Quant à ce bébé qui s'annonçait ... Les conversations taboues entre eux, il n'y en avait pas trop, mais ils n'avaient jamais réellement discuté de tout ça. Et la compagne du Sheriff ne s'était jamais aventurée à proposer son aide dans l'affaire, parce que Nerea avait une mère, et qu'il était hors de question pour elle qu'on cherche à la remplacer. Et ce même si elle était sans nouvelles et sans contact avec elle depuis déjà 8 ans. 8 ans, ça fait long, et ça représente déjà plus d'un tiers de sa vie. Un peu plus de 38% pour être précis. Le discours concernant l'intérêt primordial de l'enfant sur le propre sien, elle ne l'avait donc pas encore entendu, c'était donc une nouvelle. Bien que Malachi semble aborder les choses moins frontalement et moins radicalement que ces timbrés de pro-life et d'anti-contraception.
    « J'ai pas encore fais mon choix ... » Elle laissait le chiot s'amuser avec ses doigts, qu'elle lui tendait, devant la truffe, et qu'elle faisait quelque peu se mouvoir en un ballet aérien et invisible, dans les airs. Comme des danseuses du French Cancan, en somme. Ou alors, elle jouait du air-piano ... « Et j'arrive littéralement pas à accepter le concept de laisser cet avorton me dicter ma vie durant les prochains mois à venir, tout ça en devant me sentir coupable d'avoir des pensées aussi impures à son égard alors même qu'il est incapable de se défendre ... Et puis, sérieux, c'est pire qu'être dans une dictature : l'ennemi se planque ... »

Peut-être qu'un instant, elle laissait à Malachi la possibilité d'entrapercevoir la jeune femme de 21 ans qu'elle était, celle qui avait des rollers arc en ciel, qui mâchait du chewing-gum en mettant les pieds sur la table, celle qui lançait des avions en papier avec les réponses au quizz du prof' juste parce qu'elle avait la flemme de faire comme tout le monde en rendant la copie habituelle. Celle qui était jeune, profitait de la vie, mais était aussi parfaitement capable de vous retourner le cerveau, de vous inciter à vous renverser un café bouillant sur l'entrejambe si vous en veniez à la regarder de façon trop perverse. Celle qui se baladait avec des décalcomanies de Noël sur les joues à Pâques, ou qui n'hésitait pas à expliquer aux différents extrémistes religieux qui venaient vous donner de la paperasse sectaire qu'en réalité, Marie n'était pas vierge, et que c'était de la faute de leur Jésus Christ, qui, pour naître, avait bien dû faire pleurer sa mère pendant des heures en lui ruinant un peu l'hymen. Mais avec sa répartie cinglante qu'elle voulait lui lancer en pleine face pour que Malachi s'excite un peu et qu'il ouvre les yeux sur la vérité, Nerea foutait sans doute aussi beaucoup en l'air cette brèche qu'elle avait laissé s'entrouvrir un bref instant sans doute bien malgré elle. Ouais, clairement, ce que les autres pensaient d'elle, elle n'en avait rien à cirer, mais de la part de quelqu'un à qui elle tenait, malgré tout, ça lui faisait grave mal. Et pas qu'au cœur, d'ailleurs. En tout cas, il ne s'en laissait pas compter, et c'était bien. A défaut qu'il la comprenne, au moins, il ne lui opposait pas son désintérêt total, et il ne l'ignorait pas. Il réagissait, c'était bien, même si ce n'était pas forcément comme elle l'aurait escompté. Mais après tout, avait-elle seulement pris le temps de songer à quel type de réaction elle aurait bien voulu assister de sa part ? Il la menaçait, tout de même. Et elle n'appréciait pas ça. Un autre que lui ce serait vu opposer une réplique tenace et mordante, à sa manière toute à elle. Mais Malachi était à préserver, un peu. Le persuader de laisser son chiot jouer avec sa jambe artificielle, elle le proscrivait donc. Pour l'instant, en tout cas. Elle ne faisait pas exprès, cependant. En tout cas, elle ne faisait pas exprès de ne pas forcément être plus claire et plus directe. Cela devrait sans doute lui mettre la puce à l'oreille, d'ailleurs, au sieur, elle qui était connue pour sa franchise parfois si déstabilisante et regrettable. Le politiquement correct n'avait pas que des désavantages ... Placer des mots sur la réalité, ce serait reconnaître publiquement cette réalité. Elle en restait à la version officielle, avec tout le monde, et ne s'était encore accordée aucun séance seule devant son miroir en mode "toute la vérité rien que la vérité, et on verbalise tout ça". Dans les films, c'est toujours à ces instants là que la personne s'effondre, se met à pleurer et ne s'en remet pas avant un certain temps. Tout ce qu'elle souhaitait éviter. Bien sûr, cela ne laisserait pas de réelles traces physiques sur elle, quoi que. Il y avait ce bébé, bien sûr, mais cela n'entrait pas dans l'équation, car si une tentative de meurtre engendrait des grossesses, ça se saurait. En revanche, il paraît que le corps se souvient, qu'il mémorise. Tout. Les prises de poids comme les régimes, les AVC comme les coups à la tête, ou encore comme les overdoses. Les études sur la génétique n'avaient pas encore prouvé de réelle atteinte au niveau des gènes, justement, mais les autres branches médicales avaient parfois obtenus des résultats plus probants et visuels, plus vérifiables et quasi palpables, à certaines occasions.
    « Je suis une Junkie Malachi. Une Junkie qui faisait plus que légèrement toucher à la drogue. Mais je sortais pas du caniveau, j'ai une éducation, une personnalité, aussi. Je fais chier le monde et j'ai envie de continuer à le faire. Je veux continuer de manipuler les gens pour m'amuser, quitte à ce que cela devienne plus dictatorial et tyrannique. De nouvelles pistes s'offrent à moi, je réalise que je peux mettre la résistance et la résilience humaines à l'épreuve ... » Elle serre brusquement le chiot contre elle, d'une main, alors qu'il ne semble pas foncièrement y trouver à redire, obsédé par ce French Cancan qui continuait à s'agiter devant sa truffe et devant son regard. « Il faut que tu comprennes tout par toi-même Malachi, c'est ... C'est la seule solution. Parce que je ne pourrais rien verbaliser. C'est trop me demander ... » Peut-être qu'elle pouvait le guider sur une piste, cependant, avec des indices ... « Mon ex ... Il ... C'est ... Un fidèle partisan de notre c*nnard de maire ... »  


Dernière édition par Nerea Castellanos le Dim 27 Déc 2015 - 23:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeDim 13 Déc 2015 - 22:37

C'mon play with me !
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Ce n’était jamais facile pour Malachi de faire la leçon à qui que ce soit, et encore moins à ses anciens étudiants. Les conseiller quand ils venaient vers lui pour avoir son avis, une orientation, ça il savait faire, avec un certain talent, mais leur remonter les bretelles comme à des ados, non. Surtout qu’en l’espèce, Néréa ne demandait absolument pas son avis, d’ailleurs elle ne lui avait rien demandé tout, même pas sa présence à coté d’elle sur ce banc public, c’était lui qui était venu s’asseoir à coté d’elle. Heureusement qu’il y avait Jumbo pour sauver le coup dans cette histoire, alors qui léchait le bout des doigts de la jeune femme avec application, sinon le professeur se sentirait définitivement mal à l’aise. Le rapport de Néréa à son futur enfant était pour le moins compréhensible : elle n’avait pas prévu cette grossesse, n’avait pas de situation stable, pas de père dans les alentours, à priori pas de partenaire qui pouvait la soulager de son « fardeau »… Alors forcément, elle ne devait voir dans son ventre encore plat qu’un futur monceau de problème, pas un bonheur à venir. Malachi sentit sa gorge se serrer, alors qu’il maudissait l’ironie que se permettait d’être l’existence parfois : Elle infligeait une grossesse non voulue à une gamine à peine majeure et la refusait à un couple uni et stable. Chienne de vie. Il inspira profondément avant de répondre avec prudence cette fois ci :

- Je ne peux pas dire que je te comprends, je ne suis jamais passé par là. Simplement le choix reste à toi jusqu’à l’accouchement de le garder ou non, et personne ne pourra te forcer ni dans un cas, ni dans l’autre.

Il n’y avait définitivement rien à faire, la jeune femme continua à laisser ses émotions rayonner comme un phare en plein nuit sous les prunelles azurées du motiopathe qui ne pouvait en détourner le regard, bien malgré lui, alors qu’il faisait tourner son alliance autour de son annulaire, un tic régulier chez lui quand il n’était pas à l’aise. Etait ce la grossesse qui rendait ses émotions aussi … aveuglantes, ou était ce leur intensité qui dépassait l’entendement ? Si c’était le cas, alors Néréa était clairement plus paumée qu’elle voulait bien le laisser paraitre. Le professeur se massa les tempes alors qu’il devait véritablement se faire violence pour ne pas doucher émotionnellement la jeune femme tellement ce foutoir le rendait lui-même nerveux. Il n’osait même pas s’imaginer comment cela se traduisait dans l’inconscient de la demoiselle, cela devait être des plus dévastateurs. Mais pourquoi, pourquoi ce désordre ? Il avait d’autres femmes enceintes autour de lui, et aucune n’était aussi perturbée intérieurement, pas une seule. La reflexion le frappa de plus bel alors que Néréa avait repris en emprisonnant Jumbo dans ses bras, alors que le chiot posait sa tête sur le coude de la jeune femme pour tenter de lui lécher encore un peu le bras.

- Je … Je ne vois pas où tu veux en venir Néréa…

Puis la perche. Grosse, énorme, le Golden bridge des sous entendus même, le genre qu’il faut être de mauvaise foi pour pouvoir ignorer. Un petit ami chasseur, une amante mutante. Ça ne finissait que rarement très bien ce genre de relations, à tendance jamais, même. Il fronça les sourcils, alors qu’elle le cherchait du regard pour qu’il le détourne enfin de sa poitrine et de son aura. Il avait presque l’impression de l’entendre dans sa tête « allez Malachi, fais un petit effort, c’est pas si dur à comprendre quand même ». Alors quoi ? Il l’aurait … forcé à ingérer autant de drogue ? L’aurait empoisonné ? C’était horrible à dire, mais ça ressemblait quand même à un mensonge d’héroïnomane qui assume pas de s’être fait avoir par son addiction. Il ramena une jambe, celle qui était en un seul morceau, vers lui, l’entourant de son bras, alors qu’il penchait la tête sur le coté, cherchant la logique dans le discours de la jeune femme. Un peu en vain :

- Donc … Le … Le père de ton enfant est un chasseur … Il consommait avec toi et il t’a encouragé à … t’enfoncer de plus en plus dans la drogue ? Plus ? Il a découvert que tu étais une mutante et … Et quoi ?

Et quoi ? il n’en savait rien. Il faisait des efforts pourtant, des tas, il était plein de bonne volonté Malachi, parfois beaucoup trop pour des gens qui n’en valait pas toujours la peine. Mais elle en valait le coup, Néréa. Simplement, tous les scénarios qu’il montait dans son esprit lui semblaient invraisemblables, et surtout, il était totalement déconcentré et perturbé par l’aura bordélique de la jeune mutante que ne faisait pas grand-chose pour l’aider…



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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeLun 28 Déc 2015 - 0:25

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Rien ne vous préparait réellement à ce que vous pouviez être amené à affronter, plus tard, quand vous serez enfin devenu adulte. L'âge adulte ... Cette période de la vie que l'on envie et redoute tant, dans le même temps. On veut enfin avoir accès à toutes ces choses qu'on nous refuse, tout en s'accrochant désespérément à ces privilèges de l'enfance qui nous épargne d'endosser bien des responsabilités. Mais quelle que soit l'éducation que l'on a pu recevoir, non, décidément, rien ne nous prépare réellement à ce que peut être la dureté de la vie dans son ensemble. On se dit qu'il existe des limites, que le destin a quand même son quota de pitié à notre égard. Que l'espèce humaine a des limites en sa cruauté et son inhumanité. Et puis, au final, on se casse les dents à plus d'une occasion, et il est souvent trop tard quand on réalise enfin l'ampleur de ce qui nous tombe dessus. Les enfants d'hier sont aujourd'hui projetés dans le chaos du monde et de la vie, alors qu'ils demeurent encore si souvent plus proches de l'adolescence que de l'âge adulte, quand le tout n'intervient pas encore plus tôt. On les balance, on les expulse, on les pousse du wagon en marche. Parce qu'on se dit que c'est la chose à faire, que, sans ça, ils n'apprendront jamais. Que comme les oisillons, ils doivent se jeter dans le vide pour enfin pouvoir apprendre à voler, que ce soit de quelques mètres de hauteur que d'une falaise tombant à pic des centaines de mètres plus bas. On les jette dans le chaos du monde, comme on envoie de tous jeunes soldats dans l'enfer de la guerre. On ferme les yeux et on espère qu'ils finiront par rentrer au bercail sains et saufs, ou, en tout cas, en vie. Juste en vie. Ca semble être peu demandés, mais au final ... Au final, on oublie que l'essentiel se situe dans leur santé physique et mentale. La dernière étant si souvent sacrifiée sur quelque autel. Comme si cela n'importait peu. Comme si notre esprit et notre cerveau étaient entièrement capables d'effacer tout ce que l'on avait pu voir, subir, ressentir. De tout ce dont on avait pu être témoin, ou bien encore victime, quand il ne s'agissait pas des deux en même temps. Mais l'option "reset" n'existait malheureusement pas, et on finissait si souvent dans la catégorie des handicapés, des esprits cabossés et meurtris à jamais. Sauf que la reconnaissance publique est tellement moindre dans ce cas là, quand vous ne vous sentez pas carrément obligé de tout taire là-dessus, parce que c'est la honte d'avouer et de reconnaître qu'on a un souci psychologique, que ça va pas, qu'on a besoin d'aide, qu'on n'est plus exactement aussi apte qu'avant à la sociabilité, à la confiance et à la vie collective ... Les enfants d'hier sont balancés dans le chaos du monde, comme s'ils étaient armés pour ça, alors même qu'on les envoie délibérément au casse-pipe en en étant parfaitement conscients, ou du moins suffisamment pour ne pas pouvoir ensuite éternellement se voiler la face sur cette réalité. On sait bien que certains finiront sacrifiés en route, et pourtant, on continue. En se disant qu'il y a toujours un quota de perte, que tout a un prix, et qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Quelque chose comme ça ...

Et, là, actuellement, Nerea n'y coupait pas : elle ressentait en elle un flot d'émotions plus que contrastées, et cherchait désespérément un coupable, voire des coupables, si facilement trouvés ... Sa vie avait eu des hauts et des bas, des qualités comme des défauts. Et si elle avait reproché bien des choses à ses proches, à ses intimes, jamais encore elle ne leur avait reproché de ne pas l'avoir bien préparée à ce qui risquait de lui arriver. Bien sûr, son père comme d'autres lui avaient bien tapés sur les doigts face au flot de ses erreurs, de ses dérives, et de tout le reste. Malachi n'avait pas fait exception. Mais jamais aucun d'eux ne lui avait affirmé, de but en blanc, qu'un jour, on risquait de vouloir l'assassiner, l'éliminer, éradiquer sa présence de cette terre, sans fioritures ni autres parades. Sans prendre de pincettes. Sans chercher à la ménager. Et pourtant, c'était ce qui lui était arrivé ... Les Castellanos étaient aimants, avaient suffisamment d'optimisme pour ne pas avoir élevés les leurs comme de futurs soldats qui savaient à quel point le monde était dégueulasse et qui étaient préparés depuis toujours à foncer dans le tas pour s'éliminer les uns les autres, sans remords, sans compassion, sans regrets. Pourtant, n'était-ce pas là, finalement, la meilleure des préparations ? Renoncer suffisamment tôt aux rêves naïfs, utopiques, et tout le tralala, pour ne pas être blessés et à terre, ou si proche, lorsque le couperet tomberait ? ... Nerea était perdue. Elle ne savait trop où se situait le début de sa fin. Ne savait même pas si, au final, elle était sur une pente ascendante ou descendante. Parce que tout s'embrouillait, que ses aléas personnels se mêlaient aux aléas environnants, que tout semblait bien trop fusionner pour qu'elle parvienne à réellement prendre de la distance, à relativiser, à se dire qu'elle pouvait se dissocier de la vie courante. Parce que ce n'était pas le cas ... Terriblement pas le cas ... Et Malachi ... Malachi qui lui avait si souvent fait les gros yeux. Malachi qui avait refusé qu'elle le prenne pour un con, qu'elle joue avec lui comme elle jouait avec les autres. Malachi qui avait refusé d'acheter ses mensonges ou plutôt ses vérités inventées de toute pièce ... Malachi qui l'avait vu grandir, de la lycéenne à la jeune femme qu'elle était aujourd'hui, qui l'avait vue de plus en plus se perdre en chemin, en même temps qu'elle devenait de plus en plus apte à être de ces transmutants expérimentés qui ne pétaradaient pas et ne partaient pas en vrille dans un seuil d'incompétence et de manque de maîtrise. Qu'était-elle, à présent, pour lui ? Qui était-elle, maintenant, à ses yeux ? Elle pourrait lui poser la question, mais sans doute s'en abstenait-elle, redoutant la réponse. Ne pas savoir, et se leurrer, était-ce mieux, était-ce pire ? La frontière était si mince ... Tout comme elle l'était également concernant cette histoire de grossesse, de bébé. Nerea n'avait pas conçu ce fœtus toute seule, alors, évidemment, elle ne pouvait écarter l'image du géniteur, et sa mémoire, aussi, et, invariablement, immanquablement, cela la piégeait dans ce cauchemar qu'elle avait vécu, dans cette tentative de meurtre à laquelle elle avait survécu. Elle avait survécu, oui, mais à quel prix ?

Elle était fatiguée. Mais refusait de se laisser aller. Elle voulait que les gens comprennent, d'eux-même, qu'ils fassent le lien, qu'ils en arrivent à déduire ce qu'il y avait à déduire. Mais dans le même temps ... Dans le même temps, elle voulait protéger son père. Elle voulait qu'il ne sacrifie en rien sa sécurité, son poste, sa vie, pour elle. Mais elle ne voulait pas que tout ceci reste impuni. Et tout se mêlait dans sa tête. Elle faisait tous les efforts du monde pour ne pas aller péter la gueule de Lorcan, responsable de sa rencontre avec Lui. Elle faisait tous les efforts du monde pour ne pas se laisser aller, pour garder le cap, pour faire comme si, finalement, ça n'allait pas si mal que ça. Comme si, comme si ... Elle tentait des perches à Malachi. Lui faisant confiance pour que, s'il devinait ce qui lui était arrivée, il n'aille rien en dire à Absalon. Elle laissait bien des émotions être percées à jour dans son regard, elle qui jouait si bien des apparences, des faux semblants et des manipulations. Elle savait que tous n'exigeaient pas d'elle des réponses, comme à Insurgency. Personne ne l'avait réellement interrogée en long en large et en travers pour comprendre sa désertion des rangs d'Uprising et son arrivée parmi eux. Peut-être qu'à défaut d'avoir compris la vérité, Isolde avait détecté un semblant de vérité lui convenant suffisamment. Peut-être que Malachi finirait par comprendre, si elle incitait suffisamment pour. Mais c'était un pas en avant pour un pas en arrière. Parce que ... Parce que le dire à voix haute, c'était l'admettre. Parce que laisser la vérité fuser d'entre ses lèvres, c'était reconnaître publiquement qu'elle avait été gourde, conne, naïve. Parce que c'était aussi Lui accorder soudainement de l'attention autre que la simple sienne. Elle devait bien en déboussoler plus d'un. Absalon, Malachi, Lorcan, aussi ... Il l'avait rejetée, lors de leur rupture, et elle lui renvoyait simplement la pareille, semblait-il, alors que la vérité était ailleurs, et que Nerea ne faisait que jouer avec les raisons véridiques en en usurpant de fausses. Comme elle savait visiblement si bien le faire. Et Malachi frôlait à présent la vérité, ou tout du moins un pan d'entre elle. Et le cœur de Nerea s'accélérait alors d'autant plus. Et pourtant ... Il chauffait, brûlait, même, mais il n'était pas encore parti en flammes, s'il fallait utiliser des métaphores et ce fameux jeu enfantin du "tu chauffes, tu refroidis". Est-ce qu'elle y jouerait, à ce jeu, un jour, si elle gardait l'enfant ? ... Apposant doucement sa tête sur l'une des épaules de Malachi, sans prévenir, Nerea ferma les yeux, des yeux qui la piquaient. Elle devrait pleurer, sans doute, parce que Gandalf lui-même l'avait dit, toutes les larmes ne sont pas un mal. Mais ce serait la solution de faciliter, non ? ...
    « Je ne saurais pas dire exactement à quel moment je suis réellement devenue accro, à quel moment j'ai franchi un point de non-retour ... Et Il n'a effectivement pas aidé à revenir sur mes pas, à rentrer dans le droit chemin ... Oh, Malachi, pourquoi toutes les histoires d'amour finissent mal ? Marc-Antoine et Cléopâtre ... Roméo et Juliette ... Anakin et Padmé ... Il a même essayé de la tuer, lui ... Rhaegar et Lyanna ...Chris Wilton et Nola Rice ... Tristan et Iseult ... Mark Sloan et Lexie Grey ... Spartacus, ou quelque soit son nom, et Sura ... Jack et Rose ... » Elle se redressa doucement, tout en essayant de garder au mieux le chiot tout contre elle. Relevant doucement ses manches, elle présentait ses poignets à Malachi, en le regardant droit dans les yeux, une once de cette fierté et de cette force qui étaientt les siennes envolée. « Aucune trace de scarification ... Je ne suis pas suicidaire Malachi ... Je n'ai jamais voulu me faire du mal, vous quitter, m'envoyer en l'air pour de bon ... »
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeLun 28 Déc 2015 - 15:24

C'mon play with me !
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Quand Néréa posa sa tête sur son épaule, Malachi laissa s’échapper un soupir beaucoup plus profond qu’il ne l’imaginait. Il siffla Jumbo, qui sauta des bras de la jeune femme pour venir sagement se coucher aux pieds de son maitre, le museau sur ses petites pattes. Les animaux étaient plus empathiques que les humains, et devinaient d’instinct, même chez les plus jeunes, ce que leurs maitres voulaient leur dire. Le motiopathe ramena les chevilles de la jeune femme au dessus de ses propres jambes, et la serra dans ses bras, sans un mot : Chaque parole de Néréa trouvait un écho dans son esprit, bien plus qu’elle pouvait bien s’en rendre compte. Que les histoires d’amour se finissent mal. Qu’elles vous détruisent, un peu, sans même le vouloir, sans même en avoir l’intention. Que si l’un reste, c’est que l’autre part. Il avait vécu son deuil pendant sept longues années, et aujourd’hui, il se réveillait encore une nuit sur deux en sursaut, avec le besoin de s’assurer que sa femme dormait bien auprès de lui. Tous les jours quand elle partait au travail, il l’embrassait en songeant qu’il le faisait peut être pour la dernière fois, un pincement au cœur, un creux dans l’estomac, un mauvais pressentiment dans le ventre. Le soulagement était toujours le même quand elle revenait, parfois même après le couvre feu. Il se mettait dans des états impossibles, invisibles, par amour. Pourtant il aimait et était aimé, mais c’était ce même amour qui lui rongeait les nerfs et lui causerait des abcès tant il était inquiet, constamment.

Il serra Néréa un peu plus fort contre lui, et laissa se diffuser dans le cœur de la jeune femme une onde de réconfort diffuse, consolante. Il ne comprenait peut être pas tout, qui le pourrait ? Mais il restait là, malgré tout . Et il ne la lacherait pas. La scène devait être étrange de voir cette petite demoiselle aux traits enfantins et pourtant si graves, presque engloutie dans les bras d’un homme muet. Rajoutez le chiot soupirant à leurs pieds, et vous trouverez la scène presque irréelle. Pourtant, c’était ce qui était en train de se passer, et Malachi ne savait pas vraiment ce qu’il aurait pu faire de plus. Parfois, les mots ne sont pas la priorité. Parfois, la synchronisation temporaire d’une respiration, d’un cœur contre le sien, fatigué, était la seule réponse acceptable, pendant un temps. Il baissa ensuite les yeux vers les poignets nus de la jeune femme : sous sa peau lisse, l’entrelacs de ses veines pâles ne souffrait d’aucune imperfection, d’aucune cicatrice blanchissante. Il releva son regard océanique dans les prunelles brunes de la petite rebelle,  découvrant les larmes qu’il n’avait pas pu remarquer, le nez dans sa chevelure brune : il ressentit presque la solitude de la jeune femme en lui, comme on sent que la collision du pare choc d’un camion contre son abdomen : combien de temps Néréa était elle restée seule dans sa vérité, sans personne pour la croire ? A partir de quand avait-elle abandonné l’espoir que qui que ce soit devine ce qu’il s’était vraiment passé ? Un soupir, encore un autre. A croire qu’il ne savait faire que ça.

- Je suppose que ça se finit mal parce qu’on a jamais été très bon, niveau instinct de survie, nous les hommes … Et que beaucoup confondent passion et amour … Je le sais, parce que je la vois tous les jours dévorer le cœur des gens qui s’imaginent que c’est ça, l’amour …

Un silence, encore un, alors qu’elle se redressait et que Jumbo remontait d’un bond sur ses genoux pour se lover contre son ventre en reniflant. Il reprit, d’une voix presque enrouée tant elle était basse et grave, tout en retenue :

- … Je suis désolée de ne pas t’avoir cru, dès la première fois. J’aurais du. Je suppose que nous aurions tous du. Ce chasseur… S’il a essayé de te tuer, directement ou non, il faut qu’on l’arrête. Qu’on l’empêche de faire du mal à qui que ce soit d’autre. Si il est capable de faire Ca à un proche, il sera capable de le faire à n’importe quoi. Voir pire.

Il la croyait. Enfin. Ce n’était pas trop tôt, même s'il n'arrivait pas encore à emboiter toutes les pièces du puzzle ensemble pour le moment. Mais c’était Malachi, il avait une sorte de radar pour ce genre de choses, et les émotions de Néréa étaient tellement intenses et claires qu’il avait du mal à envisager qu’elle puisse lui mentir, encore. C’était sa force et sa faiblesse, cette volonté farouche de voir le meilleur en chacun, l’honnêteté insoupçonnée, la pureté réminiscente sous la crasse et les croutes. Il esquissa un faible sourire, alors qu’autour d’eux, le monde semblait se réactiver et reprendre son cours. Une brise froide vint lui coller un frisson dans le dos, alors qu’il resserrait son écharpe contre sa gorge. Que pouvait il faire de plus à présent, à part attendre le verdict de la petite mutante ?



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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeLun 11 Jan 2016 - 22:54

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Elle avait fait plus qu'une simple overdose, si tant était qu'une overdose pouvait vraiment être quelque chose de simple. Elle avait été comme au bord du précipice, sur l'arête ultime d'une falaise, là où, à chaque pas engendré, des éclats de roches se brisaient et s'effritaient, pour s'effondrer des kilomètres plus bas, métaphoriquement parlant. Nerea n'était pas réellement croyante, contrairement à bon nombre des concitoyens de Radcliff, pour ne pas dire à leur majorité. Les histoires d'enfer et de paradis, les conflits d'interprétations entre protestantisme et catholicisme, cela lui passait un peu au-dessus, et ce même si elle y comprenait quand même quelque chose, parce que ce genre de divergences avaient pris corps au sein de l'Histoire, et qu'elle avait tout de même été attentive aux cours d'histoire, avant même qu'elle ne reçoive forcément ceux-ci de la part de Malachi lui-même. Elle ne se disait pas que, de mourir, c'était forcément monter au ciel, ou alors descendre en enfer. Mais d'un point de vue terre à terre, soit on finit réellement six pieds sous terre, enfermé dans un cercueil sous des kilos de terre, soit on finit par s'envoler au vent, sous la forme de cendres qui se dispersent, une fois qu'on s'est fait incinéré. Heureusement pour elle, son père n'avait pas eu à faire un quelconque choix, de ce côté là, entre incinération et inhumation. Parce qu'elle n'était pas morte. Mais elle avait bien failli quitter ce monde, tout de même. Son cœur avait cessé de battre, à plusieurs reprises, paraît-il. Mais jamais assez longtemps pour que cela ne lui provoque des dégâts cérébraux, ou pour que cela mette un terme à la petite vie qui grandissait déjà en elle, secrètement. Cela n'avait été l'affaire que de quelques secondes à chaque fois, ce qui n'empêchait en rien de provoquer frayeur sur frayeur au corps médical et secouriste qui l'avait prise en charge. Elle s'était réveillée intubée, en tout cas, avec un capteur de pulsation cardiaque au bout du doigt, et une perfusion dans chaque bras. Entre autres. Entre autres, parce qu'elle avait eu ce goût médicamenteux des plus désagréables, en bouche. Un manque de force colossal. Un mal de crâne casanier. Toutes ces petites choses là, toutes ces sensations là, aussi, qui disparurent dès qu'elle croisa la silhouette exténuée et endormie de son père, veillant sur elle, les mains agrippées à son drap. Elle s'était laissée faire, comme une poupée désarticulée, quand il s'était réveillé et qu'il avait cherché à bien la positionner, au mieux, dans ce lit d'hôpital où elle était allongée.

Elle l'avait laissé faire, son père, et elle le laissait faire, Malachi, quand il cherchait à lui offrir la position la plus lovante et agréable pour elle, là, dans son bras, tout de suite, maintenant. Elle le laissait faire parce qu'elle n'avait pas de réelle raison de se débattre, de lui opposer de la résistance, ou de contrecarrer ses plans. Il n'y avait rien de déplacer dans tout ça, à ses yeux, parce qu'entre eux, c'était clair et net qu'il n'y avait jamais eu d'attraction autre qu'amical, et qu'ils ne s'étaient jamais égarés, que ce soit l'un comme l'autre, sur la piste de la relation prohibée, défendue et censurée, à l'époque du lycée. De toute façon, les esprits tordus et manichéens, il y en avait à la pelle, partout, en tout instant, et s'il fallait les prendre en compte et chercher à leur convenir, on cesserait immédiatement de vivre. C'était comme les gens qui vous disaient que tel ou tel comportement était dangereux et que vous feriez mieux de vous en abstenir, même lorsqu'il s'agissait simplement de marcher dans la rue avec des écouteurs dans les oreilles, parce qu'une voiture pourrait bien vous écraser sans que vous ne l'entendiez venir ... De toute façon, Nerea n'était actuellement pas trop d'humeur à s'extérioriser, à chercher à voir de quoi elle avait l'air, ou plutôt de quoi ils avaient l'air, là, tous les deux, ou plutôt, non, tous les trois. Elle était dans une toute autre philosophie de pensées, presque entièrement prise à revivre partiellement ce qu'elle avait bien pu vivre, au delà de la simple overdose. Une overdose qui ne sortait pas nulle part, mais dont Nerea était incapable de réellement bien placer le début, l'initiation, puisqu'Il avait été suffisamment fourbe pour ne rien laisser paraître jusqu'à abaisser ce bras vengeur et meurtrier, tel un couperet sanglant qui ne laisse que peu d'issues favorables.
    « L'un ne semblait pas pouvoir aller sans l'autre, à mes yeux. Il devait y avoir de la passion pour qu'il y ait de l'amour, et inversement ... Je me suis lourdement trompée ... Mon père m'a toujours dit que c'est surtout après que l'on soit mariés que les problèmes surgissent, le plus souvent : j'aurais jamais dû le croire, et puis, qu'est-ce qu'il peut parler, lui ? »
Et puis la suite sonnait comme une sorte de glas. C'était comme la création d'une scission sur laquelle on ne pourrait jamais plus revenir. En tout cas, les concernant. Malachi ne pouvait plus continuer à fermer les yeux, et Nerea ne pouvait pas faire marche arrière en lui souriant brusquement et en criant à la plaisanterie, à la caméra cachée. Pas que s'en tirer par une pirouette lui était absolument étranger et tout inconnu, mais cela serait d'un goût très douteux. Et puis, de toute façon, elle n'en avait pas le cœur, le sujet évoqué étant bien trop crucial et coupant sur tous les bords pour qu'elle puisse s'amuser à ce genre de choses. Elle sentait la chaleur la quitter entièrement de l'intérieur, alors que la proximité avec le chiot et avec Malachi semblait au contraire la nimber d'une protection chauffante, tout autour d'elle. Comme un voile, un plaid. Les yeux la piquaient, sa respiration se labourait, parce qu'elle peinait brusquement à bien inspirer puis expirer, sa trachée étant obstruée, comme si une force invisible lui enserrait la gorge, l'étouffant quelque peu. C'était dur. Dur à dire, dur à vivre, à accepter, aussi. On lui avait fait du mal, et tout le monde autour d'elle avait refusé de penser un seul instant, visiblement, que ce n'était absolument pas elle qui avait cherché à se faire du mal elle-même. Comme si cela était impossible et que Nerea était typiquement le genre de fille suicidaire et ne sachant pas bien jongler avec les risques. Une difficulté supplémentaire dans son processus pour aller de l'avant. Peut-être qu'elle ne devrait s'en prendre qu'à elle-même, parce qu'il aurait suffit d'un mot de sa part, pour contredire la thèse officielle, et son père l'aurait cru, et tous les autres, ou en tout cas un certain nombre, l'auraient eux aussi cru, par ricochet et effet boule de neige. Mais dans le même temps, si tout le monde s'était satisfait de la thèse officielle sans se dire que cela n'était pas logique, que cela ne coïncidait pas avec la Nerea qu'ils connaissaient, cela en disait certainement long ... Toutes ces émotions là se bousculaient en elle, et en plus des hormones, cela produisait un fabuleux cocktail face auquel Nerea peinait à garder le cap. En témoignaient ses mains qui s'agrippaient soudainement de toutes ses forces sur le haut de Malachi. Pour qu'il ne la lâche pas, pour qu'il ne la laisse pas tomber. Pour qu'elle ne sombre pas, aussi. Elle sentait bien les efforts du jeune homme pour atténuer ces vagues d'émotions contradictoires et colossales qu'elle pouvait bien ressentir, mais la peur panique était là, tapie, se réveillant, après qu'elle ait été anesthésiée par ces arrêts cardiaques et ces œuvres de la médecine.
    « Il sait sûrement que je suis enceinte, et si personne ne m'ait encore tombée dessus, ça veut dire qu'il n'a dit à personne que j'étais transmutante, moi aussi ! J'ai peur qu'en ... Et s'il parlait, pour sauver son cul ? ... Malachi ... »
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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMar 19 Jan 2016 - 18:17

C'mon play with me !
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Malachi sentait Néréa se détendre progressivement, et c’était tant miuex. Il ne savait pas si c’était l’étreinte, le contact physique, la truffe mouillée de Jumbo ou sa révélation qui lui avait fait le plus de bien, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Ce qui comptait, c’était que cette espèce de rage malsaine qui lui rongeait le cœur s’apaise un tant soit peu, même si elle laissait place à la tristesse, la lassitude. Ce n’était peut être pas agréable non plus mais c’était plus sain, moins toxique. Et surtout, Malachi pouvait apaiser tout ça sans prendre le risque de retourner le cerveau de la jeune femme.

- Je ne connais pas suffisamment ton père pour pouvoir juger de son comportement ou de sa vie. Je peux juste te dire que certaines relations sont condamnées dès le début par la nature même de l’une des deux parties. Et parfois … parfois il n’y a pas de problèmes. Ni avant, ni après le mariage, en tout cas pas qui soit du fait de l’un des deux.

Oui, parce que parfois, on se retrouvait séparé de la personne que l’on aime plus que tout au monde pendant sept ans, sans que cela soit de la faute de qui que ce soit dans le couple. Mais ça, c’était une autre histoire, et Néréa n’en avait probablement pas besoin là, maintenant, tout de suite. Il gigota un peu pour offrir un mouchoir à la jeune femme, souriant tendrement. Il la laissa s’agripper à lui comme une enfant, observant ses émotions se mélanger lentement, comme un café noir où l’on viendrait d’adoucir d’un peu de lait. Ça ne devait pas être facile pour la jeune femme de gérer autant d’émotions en si peu de temps, et pourtant, elle n’avait pas eu le choix. Elle n’avait toujours pas le choix d’ailleurs, mais elle s’en sortait bien, aux yeux du professeur. Elle avait besoin d’un petit break, c’est tout, et c’était ce qu’il pouvait lui offrir à ce moment-là. Il lui envoyait quelques ondes d’apaisement, mais sans abuser sur l’utilisation de son don : les émotions de la jeune restait pures, il n’y avait pas de raison de ne pas le laisser s’exprimer. Il la laissa prendre son temps, se reposer un peu , se concentrant sur la respiration de la jeune femme, jusqu’à ce qu’elle reprenne, l’air fébrile. Evidemment, ce qu’elle disait avait du sens. Pour autant, il était bien plus confiant que lui, alors qu’il lui adressant un sourire rassurant :

- Tu sais, si cet homme fait partie de la branche dure des chasseurs de mutants, c’est-à-dire ceux qui sont prêts à nous assassiner avec pour seul motif que d’être ce que nous sommes … Le fait qu’il puisse avoir eu des relations avec une mutante, et pire, l’avoir mise enceinte, c’est se jeter l’opprobre … Il a peut-être même peur que cela lui retombe dessus, et ce ne serait pas si étonnant, quand on voit les extrémités où ils sont capables d’aller …

A son humble avis, le môme ne pouvait être que dans deux états d’esprit : soit il avait honte de ce qu’il avait fait, soit il avait peur des représailles. Le fait que les mutants de Radcliff se regroupaient était de plus en plus reconnu, même dans les cercle hunters, et il devait se douter que risquer de s’approcher de Néréa, c’était risquer aussi de tomber sur un véritable nid. Et doué ou pas, un humain ne pouvait pas s’en sortir contre plusieurs mutants potentiellement prêts à défendre chèrement la vie des leurs. Et pour protéger Néréa, Malachi se savait capable de quelques réactions qui feraient frémir leurs détracteurs …

- Je ne pense pas que tu sois plus en danger que l’un d’entre nous ma grande, je te le promet. Et puis, si vraiment tu as une impression étrange, celle de te faire suivre ou autre … Je suis sur que ton père pourra faire quelque chose contre ça. Et sinon, tu peux toujours venir quelques jours chez moi, et on essayera de retrouver la trace de ce type pour lui faire passer l’envie de manipuler d’autres demoiselles comme toi … Fais moi confiance là-dessus.






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MessageSujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi   Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Icon_minitimeMer 27 Jan 2016 - 23:31

yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.

Elle avait essayé de se couper du monde, d'une certaine façon. En érigeant autour d'elle les barrières de ce mensonge derrière lequel elle s'était réfugiée, et derrière lequel elle avait voulu, d'une certaine façon, mettre à l'abri et protéger tous ceux qui comptaient pour elle, tous ceux qu'elle appréciait. En refusant elle-même de voir entièrement la vérité en face. En peuplant sa vie de milles et un trucs inutiles et futiles, comme le fait de ranger sa bibliothèque par couleurs de tranche et par ordre alphabétique selon le genre d'ouvrages, ou encore comme en se lançant dans les coloriages anti-stress, peuplés de mandalas et autres formes tribales. Elle avait même décidé de se remettre à la couture, comme le lui avait appris, un jour, sa grand-mère paternelle, avant que celle-ci ne se lasse de ses insubordinations, de son incapacité à rester concentrée et en place, non sans la maudire en espagnol, comme elle savait si bien le faire, et sans réellement en penser un traître mot. L'une des premières choses qu'avait fait Nerea en rentrant chez elle, ou plutôt en rentrant chez son père, où elle avait dû demeurée en "résidence surveillée" pendant quelques jours, ça avait été de prendre un bon bain. L'odeur des hôpitaux ne lui convenait guère, et elle avait encore quelques produits de soin sur elle, laissant des traces, sans parler des sparadraps et de leur colle. Elle s'était allongée dans cette grande baignoire, luxe que son père s'était permis, lorsqu'il avait rénové la maison, en bénéficiant d'un rabais non négligeable de la part du plombier très reconnaissant qu'il ait coffré le type qui l'avait déjà cambriolé à deux reprises. Nerea s'était immergée toute entière, n'hésitant alors pas à mettre la tête sous l'eau. Elle n'avait jamais eu peur de nager, de ne pas avoir pied, ou de ne plus pouvoir respirer comme le font ordinairement les humains. D'une certaine façon, retenir sa respiration, faire de l'apnée, cela avait un petit côté grisant. Cela privait votre cerveau d'oxygène, alors, évidemment, vous vous sentiez plus léger, en communion avec le moindre bruit et le moindre effort produits par votre corps. Une sensation de bien-être et de plénitude en quelque sorte artificielle, donc, mais la jeune femme s'en fichait bien. Peu importe le flacon, tant que l'on a l'ivresse ... Elle avait plus ou moins eu le même mode de fonctionnement, en se droguant, non sans, tout de même, éviter de s'approvisionner dans les bas fonds, là où les dealers n'hésitent pas à couper le produit avec tout et n'importe quoi, et surtout avec des trucs toxiques et pas du tout recommandés pour la santé. Un instant, dans ce bain, elle avait choisi d'arrêter de respirer plus longtemps que prévu. Juste pour voir ce que cela faisait. Juste pour voir si cela perçait une quelconque bulle fantasmée, pour la ramener à une réalité bien plus plaisante, au sein de laquelle elle ne serait pas enceinte, n'aurait pas fait d'overdose, et n'aurait pas eu à faire à un petit-ami psychotique et supra remonté contre les transmutants. L'effet obtenu avait été une brûlure infime dans les poumons, et la sensation d'être en feu d'un peu partout. Son père avait fini par tambouriner comme un dingue à la porte pour lui demander si elle préférait qu'on mange un fondant au chocolat ou des muffins pour ce soir. Nerea avait bien dû quitter son petit monde, pour ne pas avoir à assister à un défonçage de porte en direct. Son père faisait ça bien, l'habitude, sans doute, et le pire, c'est qu'il n'aurait même pas mal, alors que elle, elle se serait pris un savon, en plus d'avoir été prise la main dans le sac, nue, qui plus est. Ah, son père ...
    « Ce sont leurs histoires, à mes parents, et j'ai sans doute pas encore tous les éléments, mais, en gros, mon cher père a refait sa vie en étant encore marié, et en s'étant barré de chez nous, à Washington, du jour au lendemain, avec moi sous le bras, sans prévenir ma pauvre mère qui nous cherche depuis ce jour ... Il doit y avoir une malédiction, dans ma famille, un truc comme ça ... »
Nerea n'était bien sûre pas très aux faits du mode de fonctionnement des Hunters. Elle les détestait, purement et simplement, et ce encore plus depuis sa large mésaventure. Pourtant, il paraît que c'est très bien de connaître son ennemi. Sauf qu'à ses yeux, ce serait leur accorder de l'intérêt, et, franchement, elle préférait consacrer son temps à savoir comment leur botter le cul plutôt qu'à chercher à saisir les tenants et les aboutissants de leurs règles internes et de leur hiérarchie. Elle se demandait quand même comment on pouvait en arriver là, à avoir et à tenir des raisonnements pareils. A moins qu'ils soient tous illettrés et qu'ils n'aient jamais fréquenter aucune école, on avait bien dû leur enseigner ce que produisent certaines dérives discriminatoires et fascistes. Genre, en Europe, pendant les années 1930 et 1940, et même après, ça n'avait pas du tout été la joie. Pareil dans les années 1990, au Rwanda, par exemple. Des exemples historiques parmi tant d'autres. L'Homme était censé apprendre de ses erreurs afin de ne pas les reproduire. Ce n'était pas elle qui le disait, mais Karl Marx, excusez du peu, sans doute plusieurs fois repris par d'autres. Mais, visiblement, certains principes devaient bien rentrer par une oreille et ressortir par l'autre chez certaines personnes. Pas que Nerea se considère indemne de ce reproche, choisissant délibérément de faire le tri entre ce qu'elle acceptait de retenir et ce qu'elle choisissait de laisser sur le bord de la route. Mais, au moins, elle, elle savait comprendre ce qui était capital, important, essentiel. Elle n'était pas assez sotte pour se montrer stupide et dramatiquement en dehors des clous. Enfin, bon ... Comme dans toute une histoire, sans doute fallait-il bien des méchants. Dans ce monde où tout semblait forcément devoir être tout blanc ou tout noir, avec quelques nuances de gris, sans lien, cependant avec un certain Mr Grey. Ce que comprenait et savait Nerea, en tout cas, c'était que, quelque soit la situation, l'isolement était à proscrire, tout comme le fait de se laisser mettre à la marge, de se laisser ostraciser. Et puis, même si, finalement, il s'avérait qu'elle était passée à côté de tout un pan de la vie de son cher ex, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait tout de même connu une certaine facette de sa personne, non négligeable.
    « J'en sais rien Malachi ... Il a des amis, tu sais, et qu'est-ce que ne feraient pas des amis pour sortir l'un des leurs des emmerdes, quitte à défoncer la tronche de ce cher ami par la suite. Tout, plutôt que de laisser des traces des conneries d'un ancien ami, des traces qui pourraient vous retomber dessus ... J'ai fais pareil, au lycée, pour des trucs minimes, d'accord, mais quand même. ... Le feu dans la poubelle du concierge, c'était moi. Enfin, disons que c'est lui, mais qu'il l'a fait parce que je l'en ai persuadé. L'un de nous avait piqué les sujets de l'exam de maths, avant de les jeter dans la poubelle du dît concierge. Avec le feu de poubelle, et bien, y avait plus de preuves ... »
Elle avait besoin de divaguer, ne serait-ce qu'un peu, pour rendre tout cela dramatique, et pour ne pas sombrer. Elle savait comme ça fonctionnait ce genre de choses, Nerea. C'était comme de mettre un essuie-tout au dessus d'une tâche de café. Le morceau de papier jetable s'imbibait progressivement, jusqu'à partir en lambeaux et jusqu'à se déchirer, alors qu'on ne pouvait rien pour arrêter brutalement la montée du café, et ce parce que même après l'avoir retiré de la tâche, l'essuie-tout continuait encore un peu de s'imbiber, parce que c'était plus fort que lui et qu'il avait les lois de la physique contre lui. Nerea savait aussi qu'il y avait prescription, et qu'on ne pouvait plus rien contre elle. De toute façon, elle n'avait en rien été responsable du vol de sujet. Elle n'avait pas besoin de tricher pour avoir de bons résultats et être dans le haut du panier, en avance pour son âge. Elle n'avait même pas besoin de réellement réviser, à l'époque ... Maintenant, c'était un peu différent, un peu plus compliqué, aussi, parce qu'avec sa dépendance à la drogue, elle avait raté une année universitaire, perdant un peu de son avance. Si Malachi avait fait ou non le lien entre elle et l'incident, à l'époque, elle n'en savait rien, mais cela importait peu, parce qu'encore une fois, il y avait prescription, et parce qu'en plus, ce n'était pas ses sujets à lui qui avaient été dérobés. Quoi que, les alliances et la solidarité entre professeurs, ça pouvait s'avérer redoutable. Mais est-ce que le prof d'alors était encore en vie ? Est-ce qu'il enseignait toujours ou est-ce qu'il n'avait pas plutôt fini par aller se faire interner d'office dans l'établissement psychiatrique le plus proche, pour cause de nerfs qui lâchent ou de folie implémentée par ses élèves ? ... Il était un peu compliqué, actuellement, de faire la part des choses, pour elle. Tant d'évènements semblaient se bousculer au portillon, tous en même temps, sans qu'elle n'ait le contrôle sur la majorité d'entre eux. C'était presque du 50/50, au final, entre ce qui la concernait directement, et ce qui la concernait parce qu'elle faisait partie d'un ensemble, à savoir celui des transmutants. Il y avait aussi ces hormones, qui la déraisonnaient un peu, et toutes ces questions qu'elle se posait, toutes ces choses qu'elle remettait brusquement en cause depuis le retour de sa mère dans sa vie, avec ces révélations qui lui tombaient brusquement dessus. Nerea ne pouvait pas tout gérer à la perfection en même temps, alors, d'une certaine façon, elle avait décidé de ne réellement rien gérer du tout. Ce n'était sans doute pas l'idéal, mais au moins, c'était quelque chose. Et c'était sans doute bien mieux que de se laisser couler, de se laisser happer, de se laisser noyer ...
    « Ils n'en savent rien, de tout ça. Mes parents, je veux dire ... Ils n'en savent rien, parce que je n'ai rien dit. Je n'ai rien dit, à part que je suis allée dans le sens des premières constatations. J'ai rien dit quand on a avancé l'hypothèse que je m'étais fait ça toute seule. J'avais sans doute pas prévu de la jouer comme ça, mais j'ai suivi le mouvement, en acquiesçant au premier truc que les gens ont déduits. Parce que, visiblement, ça arrangeait tout le monde de voir les choses ainsi. Et parce que je connais mon père ... J'ai pas envie de le mettre en danger. Il ... Il deviendrait déraisonnable et suicidaire, s'il savait ... Et ma mère ... C'est pas le truc à dire, quand on vient juste de se retrouver. Elle lui a cassé le nez, à Absalon, quand elle l'a retrouvé. J'ose même pas imaginer ce qu'elle lui ferait si elle apprenait qu'il a pas su me protéger, et qu'il a pas cherché à voir plus loin que la version officielle ... Quant à venir chez toi ... Je veux pas m'imposer, Malachi, et je veux pas non plus que mon père se pose des questions. Il insiste pour que je reviennes vivre avec lui, avec eux, sa compagne, le bébé et lui. Si je débarque chez toi ... »
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