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 (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind

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MessageSujet: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 11:09


Les voix ne sont plus qu’un petit crissement strident. On ne comprend plus les mots, les syllabes, on devine à peine des rires, les prémices d’une conversation. Darian appuie sur stop. Le petit mécanisme ralentit brusquement, s’apaise et se fait silencieux. Il hésite – une seconde, deux peut-être. Il vient déjà de l’écouter une première fois ; pourquoi faire ça ? Pourquoi le faire si ce n’est chercher à se faire du mal ? Le policier appuie sur lecture. La voix d’Alana envahit l’espace, il n’en faut pas plus à son coeur pour se remettre à battre. “Darian, arrête ça c’est ridicule.” Elle rit. Elle se moque un peu de lui, et s’il se souvient bien c’est à ce moment-là qu’elle avait essayé de lui dérober son cadeau d’anniversaire. On l’entend à l’air qui fuse soudain dans le micro, produisant un peu sourd et bref. “C’est pas ridicule. Dis-moi quelque chose. Parle-moi de ta journée.” Alana pouffe encore et ce simple bruit suffit à faire sourire le Darian adulte assis derrière son bureau, fixant le voice recorder de son regard bleu clair. “Je l’ai passée au lycée ce matin et je suis restée avec toi tout l'après-midi.” La réponse ne tarde pas. Dans ses souvenirs, le jeune Darian venait de secouer la tête, juste avant, bien décidé à ne pas lâcher l’affaire. “C’est pas grave, raconte-le moi encore”, que la voix de l’adolescent qu’il n’est plus et l’adulte qu’il est devenu répondent à l’unisson. 

À présent, ses mots ne sont plus que murmures. Darian n’a pas vu Alana depuis plusieurs mois – 6 en tout. Alors ses mots ont perdu en vigueur, sa vie s’est teintée d’une aura plus sombre. Il n’a pas eu de nouvelles durant tout ce temps, même Léda a été incapable de lui en donner. Toutefois, après son comportement de la dernière fois, il n’est pas étonné : qui aurait eu envie de lui reparler après ça ? Même pas une personne inconnue, alors Alana. La blesser elle c'était aussi se blesser au passage, sans ménagement, c’était s’arracher avec force et dévouement une partie de lui-même pour tenter d’offrir à la jeune femme un avenir prometteur et souriant plutôt que de rester auprès d’un ami qui n’a pas su la protéger. Car Darian ne perçoit plus depuis ces derniers mois que cette partie de lui qui le ronge, celle de l’ami incompétent, l’ami qui n’est bon qu’à lui faire du mal, celui qui la condamne à regarder en arrière alors qu'il veut la voir avancer. Le policier veut voir Alana frapper à sa porte avec à son bras un homme bon, une grande carrière qu’elle mérite et qu’il n’a jamais été foutu de soutenir lui, un sourire peint sur le visage et le regard illuminé d’une lumière nouvelle. Ça serait douloureux, oui, mais l’allemand apprendrait à gérer la douleur, comme il apprend à encaisser le manque d’elle qui creuse un chemin sans fin dans son palpitant depuis le cimetière, et il lui sourirait en retour, d’un sourire sincère comme il n’arrive à n’en avoir que pour elle. “À quoi ça te sert d’avoir ma voix sur ce truc ? Tu préfères pas l’entendre en vrai ?”

Si, Darian préférait. Il préférerait que ça soit encore le cas aujourd'hui, aussi, mais ce n’est pas possible. Coupant l’enregistrement au beau milieu d’un éclat de rire d’Alana, à la suite d’une remarque du jeune Darian de l’époque, le policier laisse son regard échouer au sol. Il reste ainsi un long moment, se questionnant sur ce que peut être en train de faire Alana, avec qui elle se trouve, si elle va bien. Surtout si elle va bien. Seulement, le trentenaire est seul avec ses questions et personne pour y répondre. Il est face à la culpabilité et son absence, qui sont de plus en plus lourdes à porter, difficiles à assumer, douloureuses à porter. Ils les traînent sur ses épaules tel un fardeau dont il ne peut se défaire ; car Darian est ainsi : il ne se livre pas, il garde tout au fond et ne dit rien. Il souffre en silence, encore plus des situations qu'il a crées que celles qu'il a à peine vues venir, au quotidien, dans une lente agonie qu'il a appris à ne plus écouter au fil du temps. Sa seule façon de ne pas se rendre encore plus malade, c'est de ne pas manger, ni approcher toute pièce ou objet pouvant avoir un rapport avec la nourriture. Rien qu'y penser lui donne envie de vomir ; son ventre ne crie pas famine. Il fait perdurer un silence de mort dans la petite maison du quartier sud, c'est tout. Et cette idée fait son chemin dans l'esprit de l'allemand qui se remémore les mots d'Elsa, son regard préoccupé, le fait qu'après toutes ces années elle soit encore capable de deviner ce qu'il peut avoir dans la tête. Connaître Darian, c'est aussi prendre gare à la négligence qu'il s'inflige. Malheureusement, plus Alana est loin, plus Alana est hors de portée, plus le corps du trentenaire cherche à dépérir, à l'image de ses pensées qui ne peuvent plus songer à autre chose qu'à la jeune femme. Mais plutôt que de faire attention, le policier joue avec le feu. Il reste des heures dans cette chambre, soit à écouter ces enregistrements, soit à regarder de vieilles photos, soit à attendre, les yeux grands ouverts, qu'un nouveau jour se lève pour passer le plus d'heures possibles au travail. Pour oublier.

Son regard se relève sur le voice recorder. Il le fixe avec indécision, hésitation, avant de ravancer une main vers ce dernier. Mais au moment où il s'apprête à rappuyer sur lecture, des coups se font entendre contre la porte de l’entrée. Vu le silence qui règne dans l’habitacle, Darian ne peut pas les louper. Tournant la tête vers le réveil installé sur sa table de chevet, dans son dos, le policier remarque l'heure tardive. Ses sourcils se froncent, sa tête penche sur le côté. Instinctivement, il ouvre le tiroir de son bureau où se trouve une arme de service secondaire – juste au cas où. Une fois cette dernière bien en main, le trentenaire prend soin de masquer le voice recorder à la vue de la potentielle personne malveillante se trouvant derrière sa porte principale. L’allemand est prêt à perdre beaucoup de choses, mais pas ça. Arrivé dans le salon-cuisine sur lequel donne directement la porte d’entrée, Darian continue d’avancer d’un pas prudent. Il n’est plus qu’a quelques pas quand de nouveaux coups viennent perturber la quiétude de l’endroit. Le policier se met à passer en revue les personnes qui peuvent se trouver derrière : la voleuse ? Celle qui a pénétré chez lui pour dérober ces documents au sujet de son potentiel gêne mutant ? Léda ? Aurait-elle enfin eu des nouvelles d'Alana ? Non, aucune de ces deux possibilités, la première n'aurait pas fait autant de vacarme et la seconde aurait peut-être prévenu avant... Elsa ? Ezekiel ? Agace de n'en avoir aucune idée, Darian ouvre brusquement la porte avant d'avoir à entendre de nouveaux coups bousculer le bois massif. Son regard tombe dans celui de la personne face à lui, et il réalise à peine. Son bras droit abaisse l'arme qui s'était un peu surélevée une fois le mécanisme de la porte défait pour l'ouvrir en grand, alors que les traits de son visage n'arrivent pas à se débarrasser de cette mine surprise qui lui ressemble si peu. “Alana ?”, qu'il souffle après une seconde de trop. Un peu comme s'il avait vu un fantôme, un peu comme si son cœur venait de s'arrêter de battre. Ou bien les deux à la fois.


Dernière édition par Darian Segelbacher le Mer 2 Nov 2016 - 20:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 17:32



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Des semaines à se morfondre dans cette chambre du manoir Callahan. Dès que le propriétaire des lieux avait accepté de la libérer - à son plus grand étonnement - elle avait été tentée d'aller le dénoncer tout de suite à la police. Par contre, elle devait bien avouer qu'il ne lui avait fait aucun mal et l'avait... bien traitée. Elle ne lui pardonnait bien sûr pas tout ce temps à être sa prisonnière mais le fait qu'il ait été si... civilisé la pousse à douter. Il aurait pu la tuer. Deux fois plutôt qu'une. La garder séquestrée pour le reste de ses journées. La nourir d'haricots. Mais non... il avait été des plus courtois pour un kidnappeur. Alors dès qu'elle quitta le manoir et put respirer enfin l'air frais de l'extérieur pour la première fois depuis des semaines, Alana inspira. À fond. Profondément. Comme si elle respirait pour la première fois depuis des années. Une renaissance en quelque sorte. Elle était libre. Alana pouvait retrouver le monde des vivants et reprendre son quotidien. Elle était bien sûr frustrée qu'on lui ait arraché le droit de se battre contre Lancaster aux élections mais de ce qu'elle avait cru comprendre, quelqu'un d'autre s'était présenté et il avait perdu. Bon débarras. La Kovalainen aurait cru que son premier réflexe aurait été de se présenter à la maison pour revoir Léda et s'excuser. Ou encore d'aller voir son père pour le rassurer qu'elle était en vie. Mais le premier visage qui apparut dans ses pensées fut celui de Darian. Leur dernière discussion... dans le cimetière... Ce n'était pas comme ça qu'elle voulait se souvenir de lui. La première personne à qui elle voulait parler, qu'elle voulait serrer dans ses bras - parce qu'elle le pouvait sans risques désormais - c'était lui. Elle n'avait pas hésité au moment d'errer dans la ville, mains dans les poches à défiler dans les rues à pied. Elle aurait pu prendre un taxi, le bus mais elle avait besoin de se dégourdir les jambes. La soirée avançait lentement, les minutes s'écoulaient et elle laissait ses pas la guider. Elle connaissait le chemin vers l'appartement du jeune homme par coeur bien qu'elle ne l'avait pas visité depuis plus d'un an déjà. La dernière fois, c'était avant son coma. Avant la perte de son pouvoir. Elle espérait qu'il soit sur place. Qu'il n'avait pas de compagnie non plus. Bizarrement, la perspective qu'il soit avec une autre femme lui faisait grincer les dents même si elle avait été celle qui avait rejeté toutes possibilités entre eux. Du moins, ça c'était avant. Désormais, elle savait que si l'occasion se présentait, s'il ne s'entêtait pas à la fuir, elle serait déjà tombée dans ses bras. Il n'y avait toujours eu que lui au fond.

Des semaines à ruminer toute seule dans cette chambre du manoir lui avait permis d'ouvrir lentement les yeux. Elle ne voulait pas vivre sans lui. Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas le laisser lui filer entre les doigts. S'il était avec quelqu'un ce soir, elle comptait bien la faire déguerpir cette fille. Parce qu'elle avait besoin de le voir. De lui parler. Ou simplement de sa présence silencieuse pour racheter la solitude qu'elle avait ressenti dans le manoir. Bientôt, elle arriva au fameux immeuble et prit son courage à deux mains alors qu'elle s'engageait dans l'escalier. Quand elle s'arrêta devant la porte du jeune homme, elle n'hésita pas une seule seconde. Elle cogna doucement dans l'espoir qu'il soit là. D'abord aucune réponse... D'abord, le silence complet. Elle cogna de nouveau, dans l'espoir qu'il vienne enfin lui répondre. Et la porte s'ouvrit enfin sur un Darian aux airs des plus accablés... et surpris aussi. La belle pouvait lire le choc sur son visage. Elle se doutait bien qu'on avait dû signaler sa disparition. Que même si le jeune homme se disait très occupé, il avait dû se rendre compte de quelque chose et se demander ce qui avait pu arriver à sa meilleure amie. Le ton de sa voix qui s'éleva en témoignait en tout cas. « Alana ? » Elle lui sourit doucement, un peu émue bien qu'elle savait très bien le cacher. À force de la fixer comme ça, elle avait l'impression que l'allemand essayait de s'assurer qu'elle était bien réelle. Et elle l'était. Tout ce qu'elle voulait c'était entrer et ne plus jamais quitter son appartement. « Hey, Darian. » Hey Darian... Non mais c'était une blague ; ne pouvait-elle pas trouver quelque chose de mieux à dire... Pour une jeune femme si habituée de parler en public et de faire de beaux discours, elle se retrouvait sans voix du moment qu'elle croisait le regard du Segelbacher.

Des mois qu'elle avait été dans le coma. Des semaines à présent qu'elle avait passé à être séquestrée. Tout ce qu'elle voulait, c'était retrouver son meilleur ami même s'il s'entêtait à se tenir loin. Maintenant, il ne pouvait pas s'enfuir, elle venait le cueillir à sa porte. Et elle ne pouvait plus marche arrière elle non plus. Car Darian n'avait clairement pas l'air dans son assiette, surtout pas avec le pistolet qu'il tenait en main et abaissa à la seconde où il posait les yeux sur elle. Tout de suite, elle s'inquiéta. Est-ce qu'il avait des ennuis ? Son pouvoir s'était manifesté et il avait des hunters aux trousse ? « Tu auras pas besoin de ça. » Elle pointa l'arme qui pendait à son bras. « Ce n'est que moi... » Moi qui se meurt de te sauter dans les bras. De sentir ton parfum contre moi. Après temps d'années, elle l'acceptait enfin et... jamais elle n'aurait dû le repousser pour commencer... « Est-ce que tout va bien ? Je te dérange ? » La blonde jeta un coup d'oeil à l'intérieur dans l'espoir de ne pas lui trouver une invitée. Mais vu l'état dans lequel il était, la belle se doutait qu'il devait être seul. Elle se mourait de lui raconter absolument tout. De se confier et de passer la nuit réveiller à ses côtés s'il voulait bien d'elle. S'il voulait bien la laisser entrer plutôt que lui fermer la porte au nez comme il avait pu se renfermer sur eux lors de leur discussion déchirante au cimetière. Bien étrangement, elle n'y pensait plus à cette journée-là. Elle ne pensait plus à ses paroles qui l'avait blessée. Parce qu'elle s'entêtait à s'accrocher à lui, comme il avait pu se battre pour qu'elle ne le fuit pas quand ils étaient gamins. Seulement la différence c'était que cette fois, elle comptait bien gagner et ne pas le laisser filer.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 0:35

Darian ne sait pas combien de temps il garde le masque de la surprise sur le visage. Il a dans l'idée de détourner le regard, de laisser son attention être accaparée par autre chose, un détail, un mot, n'importe quoi. Mais il n'a pas vu son visage depuis si longtemps qu'il en redécouvre la moindre expression. La couleur de ses yeux, même dans la pénombre de la nuit, ressort pour venir le frapper de sa teinte claire. Il avait oublié à quel point il pouvait être intense, à quel point le sentiment de ne pouvoir en réchapper pouvait l'étreindre dès qu'il s'y retrouvait confronté. Et elle sourit. Alana a ce sourire doux qui parvient à l'apaiser d'un seul coup de baguette magique. Le policier reste un instant bloqué dessus, avant que la voix de la jeune femme ne résonne soudain. Hey Darian. Une réponse si simple à sa question, mais qui pourtant le percute de plein fouet. Il n'a plus l'habitude, car perdue depuis la dernière fois qu'ils se sont vus. L'allemand entend ces deux petits mots de loin, ou de trop près. Interloqué, il a le sentiment de les percevoir depuis un autre temps. Sauf qu'Alana est bel et bien là. Ce ne sont pas ses pensées qui commencent à s'ordonner qui l'obligent à voir la vérité en face, c'est juste son cœur qui ne peut pas s'empêcher de réagir à son appel. En plus de son sourire, ses paroles viennent le rassurer. Malgré l'éloignement, la distance, le temps, surtout le temps, la jeune femme possède encore ce pouvoir incroyable de bousculer l'univers de Darian pour le rendre un peu plus supportable.

Une question idiote lui traverse alors l'esprit. Est-ce qu'il est mort ? Ou simplement endormi ? La dernière fois, le policier a bien compris à sa répartie franche qu'il l'avait déçue. Pire, qu'il ne la verrait sûrement plus. L'insulte s'est gravée dans l'esprit du policier jusqu'à ne plus le quitter, l'accabler, car c'est au final tout ce qu'il mérite pour ce comportement infâme qu'il a eu avec elle. Alors il ne comprend pas ce qu'elle pourrait faire là ce soir. Après tout ce temps, il espérait qu'elle aurait elle aussi commencé à l'oublier. Il continue à douter, en silence, quand le geste de sa meilleure amie – ex-meilleure amie – l'oblige à tourner le regard en direction de son arme. Cette dernière est toujours au creux de sa main, ses phalanges creusant des sillages blancs sur sa peau contractée, légèrement tremblante à cause de la nervosité qui l'a accompagné jusqu'à la porte d'entrée, juste avant de découvrir Alana derrière. “Désolé”, que Darian réagit sans attendre. S'avançant vers le meuble se trouvant derrière la porte d'entrée, il entreprend de décharger l'arme en plusieurs gestes secs et maîtrisés pour finalement la laisser reposer dans un coin. Une fois que ses yeux se reposent sur la politicienne, brièvement, le policier acquiesce à son attention pour la laisser entrer à l'intérieur sans risque. “Entre.” Il ne parle pas beaucoup. Encore moins qu'avant. Mais il accuse juste le coup. Il retrouvera sans doute la parole ensuite. Il va essayer, vraiment.

En attendant, Darian ne peut qu'observer les premiers pas d'Alana dans cet appartement qu'elle va peut-être trouver changé. Avant, cet intérieur ne faisait pas si froid, si glacial – même en plein été. Il y régnait encore un peu de chaleur humaine, ce on ne sait quoi qui donne l'impression que chaque maison est véritablement habitée au quotidien. Chez le policier, ce n'est pas ce qui saute aux yeux. L'habitacle est un peu vieilli, comme à l'abandon sans l'être, d'un silence de mort comme on en fait peu de nos jours. Et ce sentiment étrange qui peut décontenancer, il n'est dû qu'à une seule chose : lorsque Darian se retrouve seul, non-entouré de ses collègues, de ses rares amis, de sa sœur, il est seul dans cet appartement. Il y vit une vie par procuration, trouve le temps long, s'en échappe dès qu'il le peut. Seul, le trentenaire dépérit sans qu'il ne puisse rien y faire. Il se laisse aller à songer à ce passé qui lui manque, à ces instants révolus passés auprès d'Alana, mais se refuse, s'empêche, voire même est inapte à vivre au présent alors qu'il n'a – n'avait – aucune idée d'où elle pouvait se trouver. A présent, elle est là. Juste devant lui. Et elle ne perd pas de temps pour poser une question à laquelle Darian ne peut répondre sincèrement. “Tout va bien.” Il essaye de sourire. Le résultat est peu concluant : ça ne se transforme en rien d'autre qu'une légère mimique crispée, qui tranche définitivement avec cet éternel regard fuyant et triste qui ne veut pas le quitter.

Quant à savoir si elle le dérange, il aimerait réussir à répondre que c'est le cas. Darian essaye de l'oublier ; il essaye de se la sortir de la tête, il n'y arrive pas, et voilà qu'elle revient. Il devait passer une énième soirée à se souvenir de ce jour où il avait utilisé son voice recorder pour la première fois, il voulait juste écouter son rire et se laisser bercer jusqu'à s'endormir d'épuisement. C'était son seul programme de la soirée, la seule chose qu'il avait envie de faire après une nouvelle journée à avoir réussi à ne pas vraiment penser à elle. Mais voilà qu'elle se trouve devant lui. Debout, souriante, avenante, elle. Juste elle, juste Alana. Se raclant la gorge, Darian fait un pas sur le côté, puis deux, jusqu'à ce que sa démarche donne l'air d'être un peu moins saccadée. Il s'éloigne, car la moindre proximité avec elle est un risque qu'il ne peut pas prendre. Surtout qu'il ne sait toujours pas ce qu'elle fait chez lui. Pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant ? “Qu'est-ce que tu fais là ?”, qu'il l'interroge d'un ton à la fois trop distant et inquiet pour qu'on puisse comprendre ce qu'il a dans la tête. C'est que deux écoles se battent, là-haut : celle qui ne désire que s'enquérir de l'état d'esprit d'Alana, de son quotidien, celle qui ne veut qu'avoir de ses nouvelles et découvrir toutes ces choses que Darian a dû manquer après tout ce temps ; puis l'école qui se refuse à céder à la tentation, celle qui ne veut pas accorder trop de terrain et qui refrène le policier dès que son regard se risque à rester trop longtemps accroché à celui de la jolie Kovalainen. Ne sachant que faire de ses mains, le trentenaire se passe la droite sur le visage pour calmer cette nervosité qui continue à le remuer de l'intérieur, avant de déposer ses paumes sur le plan de travail de la cuisine derrière lequel il est allé se réfugier. La distance, toujours. Pour éviter à son cœur de s'emballer, pour ne croire à rien d'autre qu'à une illusion créée de toute pièce par son esprit esseulé, pour empêcher tout de même à ce fantôme bien trop réel de remarquer à quel point son corps a pu changer depuis le cimetière. Il aurait dû avaler quelque chose, Darian, car ses maigres ressources ne l'aideront pas à supporter grand chose ce soir. Encore moins la présence imprévue d'Alana à quelques pas de lui. “Enfin je... si tu viens ici, c'est que... toi, ça va pas ? Tu as des problèmes ?”, que le policier quémande finalement d'une voix plus maîtrisée, dans une question plus allongée, alors que son regard perçant vient détailler une nouvelle fois son visage. Juste pour en garder le souvenir le plus merveilleux possible avant qu'elle ne reparte aussi vite qu'elle est revenue.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 18:22



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

En cognant à sa porte, elle réalisa qu'elle avait encore ses vêtements depuis presque un mois. C'était les mêmes que lorsque le Callahan l'avait fait kidnappée. Quand elle avait quitté la maison furieuse après une stupide dispute avec Léda. Ouais, elle se trouvait incroyablement stupide. Elle avait laissé l'alcool parler à sa place, elle avait ciblé son amie pour toute la tristesse qui l'accablait. Elle n'en revenait toujours pas à quel point elle avait rendu la tâche facile aux hunters pour mettre la main sur elle. Il leur avait suffit de la cueillir comme une vulgaire fleur titubante. En regardant vers l'arrière, elle regrettait absolument tout. Elle s'était tourné vers l'alcool pour noyer pathétiquement sa peine. Elle était plus forte que ça d'habitude. Elle n'avait jamais eu besoin de distractions pour supporter la pression. Elle aurait pu mettre la faute sur l'absence de Darian qui avait toujours été là pour elle avant mais elle savait que ce n'était pas ça. Elle ne pouvait pas rejeter la faute sur personne que sur elle-même. Elle avait éclaté... après des années à supporter la pression, la chute avait été des plus vertigineuses pour tomber au plus bas parce que tout lui tombait sur la tête en même temps. Les semaines coincés dans cette chambre du manoir, elle avait eu le temps d'y penser à sa faiblesse et comment elle avait laissé sa vie aller à son réveil du coma. En réalité, elle avait encore l'impression d'être endormie. Bien qu'elle avait ouvert les yeux, et n'était plus inconsciente dans un lit d'hôpital, depuis son coma elle n'avait pas vraiment repris sa vie en main. Elle n'avait été qu'une coquille vide. Et elle le resterait tant que Darian ne reviendrait pas à ses côtés, ne redeviendrait pas son meilleur ami. Comme il en a toujours été.

En réalité, elle savait maintenant qu'elle voulait tellement plus mais comment lui faire comprendre alors qu'elle s'était habituée toute sa vie à mettre des barrières entre eux sur tout avenir ensemble. Elle n'avait jamais été en couple et si, au départ, elle se disait que c'était à cause de sa mutation qui l'empêchait d'avoir des relations normales, c'était parce que la seule relation qu'elle désirait c'était avec le Segelbacher. Une relation qu'elle s'interdisait. Aujourd'hui, elle n'avait plus à se retenir. Quand Darian avait ouvert la porte, elle aurait pu se jeter à son cou, l'embrasser pour une première fois depuis tant d'années. Il était temps. Mais elle s'était contenté d'un Hey Darian. Elle n'était définitivement pas douée pour ce genre de choses et de voir le jeune homme avec une arme à feu en main l'insistait à ne pas faire quelque chose d'inconsidéré bien qu'elle savait très bien qu'il ne lui tirerait jamais dessus. Alors elle attendit qu'il décharge l'arme pour ensuite le suivre à l'intérieur quand il l'invita à entrer. « Merci. » Elle remarqua tout de suite que son appartement était différent. Plus sobre, plus monotone que des années auparavant. Ça manquait de couleurs par ici. Elle se jura alors que la prochaine fois qu'elle en aurait l'occasion, elle irait lui acheter un joli tableau, ne serait-ce que pour égailler l'endroit. Finalement, elle n'était peut-être pas la seule à se laisser aller ses temps-ci... Mais pourquoi Darian agissait ainsi ? Avait-ce un lien avec sa mutation qui venait enfin d'apparaître ? Était-ce sa famille de chasseurs qui l'embêtait encore ? Quoi ? « Tout va bien. » Malgré le sourire crispé qu'il lui envoyait, Alana n'était pas convaincue. Elle savait deviner quand ça n'allait pas. Il lui suffisait de se regarder dans le miroir pour voir que Darian était comme elle. Elle avait l'impression d'avoir un double d'elle-même devant elle.

Du moins, d'avant sa séquestration. La Alana qui se laissait envahir par ses démons. Qui se laissait dépérir à cause de la mort de sa mort et la perte de son don. La belle fit lentement le tour de la cuisine-salon avant de tourner les yeux vers Darian qui ajouta. « Qu'est-ce que tu fais là ? Enfin je... si tu viens ici, c'est que... toi, ça va pas ? Tu as des problèmes ? » Elle remarqua qu'il était allé se réfugier derrière le comptoir à l'autre bout de la pièce. S'il s'entêtait à dire qu'il n'était pas distant avec elle, il le montrait très mal. Tout dans son attitude criait le contraire. Elle s'approcha tranquillement, ses deux bras battants ses flancs comme si elle cherchait quoi dire. En fait, elle ne savait pas par où commencer. « On peut dire ça comme ça. T'avais sûrement remarqué que j'avais disparu de la circulation. Eh bien... des chasseurs m'ont kidnappée le mois passé. Pour m'empêcher de me lancer dans la course contre Lancaster. Ils viennent de me libérer et... » Elle vint appuyer ses coudes sur le plan de travail pour se pencher vers lui. « J'avais juste besoin de voir un visage familier. » Elle détestait ce regard fuyant qu'il avait adopté du moment qu'il avait posé les yeux sur elle alors et, dans un réflexe, elle pencha la tête dans une tentative de capter son entière attention. Il avait de si beaux yeux, pourquoi s'entêtait-il à la fuir du regard ? « C'était l'enfer... J'étais coincée dans cette chambre. Seule, incapable de m'enfuir. Avec que des livres pour m'occuper l'esprit. Tout ce que j'arrivais à penser c'était comment on s'est laissé la dernière fois. » Dans le cimetière, quand elle avait tourné les talons pour partir en courant, les larmes affluant à ses yeux sans qu'elle ne puisse rien y faire. Elle ne voulait plus jamais ressentir ce genre de choses. Cette tristesse violente qui lui avait comprimé les entrailles. Elle ne lui en voulait pas au jeune homme. Elle n'était pas là pour lui remettre cette journée-là au visage.

Elle avait juste besoin de sa présence. Parce que le Segelbacher, il avait toujours trouvé les mots pour la réconforter. Et même dans son silence, il savait comment la faire sentir bien. « Tout ce que j'arrivais à penser c'était que si je ne sortais pas de là vivante, la dernière chose que je t'aurais dite c'est que t'es un con. Et ça m'était insupportable. » La belle marqua une nouvelle pause, en retenant son souffle. Elle avait envie de savoir ce qui se passait avec lui... De son côté, il n'y avait plus grand chose à dire de plus. Elle s'était royalement emmerdé dans la chambre du manoir Callahan, rien de bien passionnant à trouver à raconter dans tout cela. Mais lui ? Qu'était-il devenu pendant son mois d'absence ? Avait-il seulement cherché à la retrouver ? « Est-ce que t'avais au moins remarqué que j'avais disparu... ou tu t'en fichais... » Elle s'en voulait de poser la question mais il se montrait tellement différent depuis son réveil du coma qu'elle avait l'impression de ne plus le connaître ce Darian qui se trouvait droit et crispé devant elle. Elle se retenait bien de ne pas le secouer, de ne pas oser la voix et de lui demander ce qu'il avait fait de son meilleur ami. Et qui était cet inconnu à se faire passer pour le Segelbacher mais elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de faire couler tout un tas d'autres questions.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 23:17

Darian pensait être préparé à entendre beaucoup de choses. Il s'était peut-être même imaginé entendre Alana rétorquer une réponse incisive à sa question bateau, vu leur dernière discussion, il avait peut-être espéré réussir à se faire une idée de ce qui s'était passé pour elle ces derniers mois... Mais le policier ne pensait pas entendre ces mots. Jamais. Cette fois, il ne peut pas s'empêcher de relever le visage vers elle. Il quitte même difficilement la jeune femme des yeux. Le policier sent son pouls accélérer jusqu'à atteindre un rythme infernal sous sa peau, dès lors que les informations s'enchaînent. Elles le percutent, une à une, et manquent le rendre aussi pâle que la Mort. Seulement, aucune émotion ne traverse ces traits ; un peu comme si Darian ne pouvait en être doué. Ce n'est qu'à l'intérieur que ses pensées sont ravagées par plusieurs vagues de réactions, destructrices et bouleversantes : d'abord la peur, quand il imagine Alana emmenée de force par des inconnus, des chasseurs, de la trempe de sa propre famille ; ensuite la colère, quand il comprend que ça fait un mois qu'elle n'a pas pu vivre sa vie ; pour finir le soulagement, quand il réalise bêtement que si elle se trouve devant lui ce soir c'est que les choses ont finalement bien tourné pour elle. Puis il s'en veut. Darian prend conscience que, pendant tout ce temps, il n'a pas cherché à en savoir plus que ce qu'il pensait savoir et les mots, déjà difficiles à obtenir de sa part, restent coincés au fond de sa gorge. Excuse-moi. Le trentenaire reste muet face à cette situation qui le dépasse et le blesse au passage. D'où son regard qui recommence à se faire fuyant, pour empêcher la jeune femme de comprendre que ce qu'il vient d'apprendre est pire que ce qu'il pouvait imaginer.

Les choses s'aggravent même lorsqu'Alana remet sur le tapis leur dernière discussion. Le jour de l'enterrement de sa mère. Le policier s'en souvient comme si c'était hier. Chaque jour, il se souvient de son regard, il se rappelle de l'insulte, il explique d'une énième façon sa réaction plus que logique à un comportement qu'il n'aurait jamais dû avoir envers elle. Surtout pas envers elle. L'indifférence, le rejet, l'abandon, alors que la jolie Kovalainen vivait une période difficile. A l'évocation de cette ultime erreur, ayant valu au final à Darian ce qu'il désirait pour permettre à Alana de continuer sans lui, son cœur se serre un peu plus. Se souvenir de cet instant déchirant seul face à soi-même, ça peut être tolérable. Comprendre qu'Alana ne l'a pas oublié non plus, c'est terrible. Ça ranime une blessure pas si vieille pour la remettre sur le devant de la scène et l'ouvrir un peu plus profondément. C'est douloureux, vraiment, tant que les mains du Segelbacher sur le plan de travail se contractent sans qu'il ne puisse le contrôler. Il le remarque même à peine, tant c'est un geste qui semble si naturel, en comparaison de ce manque d'expression sur son visage.  

Et pourquoi cherche-t-elle son regard comme ça ? Elle saisit pas que c'est plus difficile pour lui dès qu'il la regarde ? Il peut flancher à tout moment, il peut faire marche-arrière. Il peut cesser de se comporter comme le pire des enfoirés et la prendre dans ses bras. Parce qu'il en meure d'envie, depuis qu'elle a annoncé avoir été enlevée, l'idée a germé dans son esprit à la seconde où elle a répondu l'inattendu à son interrogation, juste pour s'assurer qu'il s'agit bien d'elle et que son idée farfelue de la penser fantôme n'est qu'en fait d'une bêtise infinie. Mais Darian se retient. Il reste campé au même endroit, perdu entre les meubles de la cuisine, ce plan de travail qui ne lui sert jamais à rien, cette cuisine dans laquelle il ne se rend jamais, qu'il regarde même à peine quand on y pense, pour être certain de ne pas commettre d'impair. L'aîné Segelbacher se concentre sur sa respiration qui manque s'affoler comme le fait son palpitant depuis tout à l'heure, à chaque nouveau souffle, à chaque nouvelle bouffée d'air, ce qui lui permet de garder un peu les pieds sur Terre. S'il continue en ce sens, il ne craquera pas. Il restera dans l'optique de ne plus interférer dans la vie d'Alana et sans doute que ce soir sera le point final à tout ça. S'il ne cède pas, s'il ne la regarde pas, s'il fait mine de l'ignorer, il pourra peut-être se féliciter de voir sa meilleure amie claquer la porte en partant. Le visage familier qu'elle doit chercher pour être rassurée, ça ne doit plus être le sien. Plus depuis qu'il a été incapable de la sauver.

Seulement, la dernière remarque de la jeune femme se plante en son cœur tel un coup de poignard.  S'il avait été seul, il se serait peut-être écroulé. Entendre un tel reproche, c'est la pire chose qui pouvait lui arriver un jour. Mais il l'a bien cherché. A l'éviter, à ne pas l'appeler, à refuser de lui parler, Darian a confectionné seul cette rancœur qu'elle peut avoir contre lui. Celle-là même qui l'a poussé à l'insulter justement au cimetière. Le Segelbacher sait qu'il méritait et mérite encore bien pire que ça. Toutefois, il ne pensait pas qu'entendre ça de la bouche d'Alana ferait aussi mal. Et après avoir serré les dents, détourné le regard une nouvelle fois pour éviter de cracher tout ce qu'il peut avoir sur le cœur, le policier laisse échapper une réponse trop rapide, peu réfléchie. “Non.” Non quoi ? Est-ce qu'il n'a pas remarqué qu'elle avait disparu ? Est-ce qu'il se fichait de sa disparition ? Se passant une nouvelle main sur le visage, Darian sait que son manque de clarté ne peut que lui porter préjudice. Ce n'est pas le moment qu'Alana interprète ses paroles, pas du tout. Ou surtout qu'elle les comprenne comme il faut les comprendre. Comme si un seul jour dans sa vie Darian pouvait ne pas se préoccuper d'Alana Kovalainen. “Je savais pas que t'avais disparu, je pensais juste que...”, qu'il reprend précipitamment plutôt que de laisser le silence s'éterniser. Mais les mots se coincent dans sa gorge et, après avoir inspiré une légère bouffée d'air, le policier croise les bras. Il n'a pas envie de reparler encore de ça, c'est du passé, rien que du passé, mais pourtant il ne dit là que la vérité pure et simple. En manque de son visage, ses prunelles fugaces s'élèvent en direction d'Alana. “...tu préférais qu'on évite de se revoir après notre discussion au cimetière.” Un bref haussement d'épaules. “Et j'ai respecté ça.” Encore une fois, un mauvais choix. Un énième parmi tous les autres déjà pris. Darian pensait pas qu'un jour il aurait faux, sur toute la ligne même, surtout pas avec Alana. Au bout du compte, le policier se rend compte qu'il ne fait jamais bien. Il rate tout. Il sait qu'il n'est pas le meilleur pour aimer, qu'il est le plus mauvais exemple de dévouement, d'obstination, car avoir promis un jour à Alana quand ils étaient gosses de ne jamais lui faire de mal, ça incluait s'exclure un jour s'il s'avérait être à l'origine de ce mal. Et elle a été blessée.  Par sa faute, son manque d'attention. Darian a assisté impuissant à sa vaccination. Il a vu son corps toucher terre, il a entendu son cri de douleur, il vu son visage se crisper sous l'assaut de l'aiguille. Enfin, il a veillé à son chevet silencieux à l'hôpital. Et une Alana silencieuse, inerte, c'est le pire des maux qui puissent nous être infligé. C'est un supplice du quotidien, l'angoisse de la mauvaise nouvelle qui peut tomber à tout moment, ça signifie même, à un moment, quand on s'y attend le moins, commencer à oublier son rire, ses mots, ses expressions fétiches. Alors non, Alana, je m'en fichais pas, d'où t'étais, je pensais qu'à le savoir dès que t'as tourné le dos au cimetière, mais je peux plus te protéger. Je le mérite plus.  

Mais avant qu'elle ne recommence à le détester, et à se souvenir de pourquoi, avant son enlèvement, ils ne se voyaient plus, Darian veut juste être rassuré. Et cette envie est si forte qu'il initie un pas dans sa direction, avant de se stopper. Non. Impossible. Pas juste après avoir affirmé non-intentionnellement juste avant qu'il ne se fichait pas d'où elle était. Ça fait trop de signaux contradictoires pour garder un discours cohérent. Et malheureusement, Darian sait que le langage du corps trompe moins que celui de la parole. Encore une fois, c'est à son désavantage. Maudissant ce geste avorté qui ne rime à rien, la boule qui se forme au fond de la gorge du policier l'empêche de reprendre de suite la parole. Putain ce qu'elle peut le troubler. C'est pas nouveau, mais après autant de temps sans la voir, Darian se rend compte qu'il n'est peut-être pas capable de tout gérer. Contractant les mâchoires, Segelbacher reprend peu à peu contenance, jusqu'à réussir à relever les yeux dans les siens. “Tu vas bien ?”, qu'il souffle doucement. “Ils t'ont fait du mal ?” Les images de l'attaque de la jeune femme lui reviennent encore en mémoire, comme des flashs lumineux trop grands, trop imposants pour pouvoir les manquer. Si ces hommes l'ont enlevée pour ne pas la laisser se mesurer à Lancaster, alors Darian soupçonne Alana de mentir au sujet de ces fameux livres qu'elle avait pour seuls compagnons de fortune. L'idée qu'elle ait pu souffrir alors que lui pensait l'avoir éloignée du danger en la laissant reprendre le cours d'une vie normale lui est insupportable. Alors qu'elle le rassure. Qu'elle le rassure et qu'elle disparaisse de sa vue avant qu'il fasse une nouvelle erreur et ne continue de se trahir bêtement.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeMer 1 Juin 2016 - 0:44



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Elle lui fit le récit de son enlèvement, chercha à savoir s'il avait même remarqué son absence. Elle avait envie de lui hurler à la tête, de le sortir de sa coquille. Embrasse-moi, bordel ! Maintenant tu peux le faire et je ne te repousserai pas. Plus jamais. Pouvait-il le voir tous ses mots qu'elle gardait bien enfouis en elle. Déjà, le comptoir qui les séparait dérangeait la belle qui ne manqua pas de remarquer les poings du Segelbacher blanchirent à force de se crisper. Elle ne savait pas ce que ce signe pouvait bien dire si ce n'est que son récit ne le laissait pas indifférent. Tant mieux. Elle voulait le sortir de cette torpeur, de ce manque d'expression qu'il affichait. Elle voulait le voir réagir. Après un mois à s'ennuyer dans cette chambre, elle voulait retrouver son meilleur ami. Pas le fantôme de celui-ci qui ne montrait absolument aucune émotion. Certes, Darian n'avait jamais été bien expressif mais la Kovalainen avait été la seule à lui tirer quelques sourires, quelques réactions. Ses amis lui en avaient fait la remarque bien souvent. Déclarant qu'elle devrait être inscrite au bouquin des records mondiaux, pour un tel exploit. Maintenant, elle voyait bien que l'allemand se retenait. Il cachait quelque chose, il ne se laissait pas aller. À la limite, elle préférait quand ils s'engueulaient au temps où elle faisait la course aux élections contre Lancaster que l'inverse. Alors, elle avait besoin de savoir, comprendre ce à quoi il pouvait penser. Tout ce qu'il lui donna, ce fut un "non". Aucun détail, juste ce mot. Direct et sans équivoques. Pourtant tellement peu précis que la belle ne savait pas à quoi il faisait référence. Non quoi ? Elle resta silencieuse bien qu'elle s'impatientait. Mais elle lui laissa le temps de clarifier sa pensée car elle le savait. Il n'allait pas la laisser avec cette simple réponse.

Le regard que la Kovalainen lui lançait lui demandait en tout cas de l'éclairer, ce qu'il fit bien rapidement. « Je savais pas que t'avais disparu, je pensais juste que... tu préférais qu'on évite de se revoir après notre discussion au cimetière. Et j'ai respecté ça. » Il aurait pu lui demander son avis plutôt que supposer un truc aussi stupide. Depuis quand Alana voudrait cesser de le voir ? Même après leurs nombreuses disputes pendant les élections ils n'avaient jamais cessé de se rencontrer presque à chaque semaine. Qu'est-ce qui aurait pu lui faire croire qu'elle voulait couper les ponts ? Oh, elle se rappela soudain. Elle l'avait traité de con. Un signe que toute personne normale prendrait pour un point final sur leur relation. Pourtant, Darian la connaissait bien, c'était le coup de l'émotion qui lui avait fait dire une connerie du genre. Elle lui en voulait presque qu'il n'ait pas cherché à se battre pour qu'elle s'excuse, pour clarifier les choses, n'importe quoi. À la place, il la laissait dériver seule. C'était hors de question qu'elle le laisse s'en sortir comme ça. Elle le vit faire un pas dans sa direction. Et haussa un sourcil. Pourquoi il s'arrêtait alors que c'était tout ce que la belle demandait. Un peu de réconfort, un peu de sa présence. Pourquoi s'arrêtait-il ? pourquoi ? Un air déçu flotta sur son visage brièvement, furtivement. « Tu vas bien ? Ils t'ont fait du mal ? » Maintenant il demandait. Maintenant, il semblait s'intéresser un peu à elle. C'était tout ce qu'elle voulait. Elle ne demandait pas de grandes déclarations, de roses et de trompettes. Elle voulait seulement retrouver Darian. Son Darian.

Putain qu'elle l'aimait. Ça la frappait plus que jamais. Elle se haïssait de l'avoir évité toutes ses années. Elle le haïssait qu'il inverse à présent les rôles. Il avait beau affirmer le contraire, elle savait que le Darian avec qui elle avait grandit ne se serait pas stoppé dans son mouvement. Il serait venu l'entourer de ses bras. Il avait essayé tant de fois quand elle avait encore son pouvoir et c'est elle qui avait fui. Maintenant, ils savaient tous les deux que les vieilles habitudes établies par la mutation de la belle pouvaient tomber. Qu'ils n'avaient plus à faire attention au risque qu'il retrouve le chemin de l'hôpital. « Non, je me suis seulement ennuyée bien comme il faut pendant un mois. Ils ne m'ont pas maltraitée si ça peut te rassurer. » Ce qui avait fait mal, c'était qu'il lui avait manqué. Lui, Darian. Qui continuait à être trop distant aux goûts d'Alana. Elle voudrait lui hurler à la tête qu'il arrête cette danse. Elle voudrait juste se jeter dans ses bras. Mais lentement, elle se mettait à douter. Après tant d'années, peut-être que Darian ne l'aimait plus comme elle pouvait l'aimer. Comme elle avait pu essayer de se convaincre toutes les années passées que ce n'était pas des sentiments mais de l'amitié qu'elle ressentait pour lui. Maintenant, elle savait que ce n'était pas le cas. Elle arrêtait de se mentir enfin et c'était lui qui se défilait. Est-ce que le baiser échangé au zoo n'était qu'un vieux souvenir poussiéreux qu'il avait relégué aux oubliettes ? Pour elle, ce ne serait jamais le cas. Ce baiser, c'était le seul souvenir auquel elle s'accrochait quand elle pensait à Darian. Et elle aurait voulu que sans son pouvoir, elle pourrait les goûter à nouveau ses lèvres. Retrouver leur douceur sur les siennes. Mais comment s'y prendre quand celui qu'elle désirait tant agissait comme un animal sauvage, acculé au mur. Elle avait besoin de savoir ce qu'il pensait vraiment. Elle avait besoin de savoir s'il ressentait toujours les papillons au ventre quand il la voyait. Ceux qu'il proclamait ressentir encore et toujours même après leur baiser. Leur baiser... un souvenir... d'une autre vie, d'un autre temps. « J'ai eu beaucoup de temps pour penser. C'était insupportable. Vraiment. Si tu savais toutes les conneries qui peuvent me passer par la tête. » Petite touche d'humour, preuve qu'elle était complètement dépassée par la situation et prise au dépourvu.

Son nez qui se retroussait dans une moue moqueuse pour cacher ses joues qui se teintèrent de rouge, avant de reprendre lentement son sérieux. Elle marqua une pause pour contourner le comptoir. Elle le coinçait, le prenait au piège. Elle s'arrêta à un pas de lui pour l'empêcher de se trouver un quelconque échappatoire. « Alors ouais... j'ai eu beaucoup de temps pour penser... à toi. À nous. » Au passé, et à l'avenir. Lentement, les mots se formaient dans ses pensées et cherchaient leur chemin jusqu'à ses lèvres. Elle ne savait pas comment lui dire qu'elle tenait à lui. Plus qu'à un simple meilleur ami. Elle avait l'impression de revenir en arrière, quand elle se trouvait bien maladroite au zoo, à essayer de lui faire comprendre qu'il était différent. Plus qu'un ami. « Je suis désolée de t'avoir rejeté y'a dix ans. J'aurais pu dû laisser mon pouvoir m'empêcher de voir où... ce qu'on aurait pu être. » Elle repoussa une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille et planta son regard dans le sien. Elle ne savait pas ce qui lui prenait. Ne savait pas pourquoi elle avait tant besoin de lui dans sa vie. Mais c'était le cas. Après un mois, enfermée et seule. Elle avait besoin de lui. De ses bras. Ou simplement de sa présence. Pas de cet air fuyard qui planait sur ses traits depuis qu'elle était entrée. Comme une droguée privée de sa dose pendant un mois entier dont les esprits étaient sans cesse ramenés vers cette addiction. « Alors... Je sais pas ce qui te tracasse, ce qui te rend si distant. Si c'est ton pouvoir qui est apparu, ou je sais pas ? Mais ne fait pas la même erreur que moi. » Elle le suppliait du regard. S'il te plaît. J'ai besoin de toi. J'ai besoin du Darian que j'ai toujours aimé. Mais en même temps, elle ne pouvait lui en vouloir. Elle lui avait fait subir la même chose qu'elle ressentait présentement. Un juste retour des choses... elle le méritait après tout. Du moins, c'est ce qu'elle commençait à se dire.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 2:09

L'attente de la moindre réponse de la part d'Alana devient une torture. L'infime silence qu'elle laisse s'installer, alors que le regard bleuté d'un Darian anxieux la fixe intensément, il cause des bleus au cœur à ce dernier car ses pensées sont toutes plus torturées les unes que les autres. Il l'imagine souffrir, il l'imagine apeurée, encore, sans arrêt, tel un film d'horreur qui tourne en boucle devant son regard impuissant. Il croit entendre son cri, il l'entend appeler à l'aide. Le monde des chasseurs n'est pas rose. Il n'est pas inoubliable, il ne laisse pas de bons souvenirs quand on l'a côtoyé, il vous marque à vie. Darian sait à quel point la pression peut être aussi bien psychologique que physique ; si Alana a été entre leurs mains autant de temps, elle peut souffrir de maux qui ne sont pas visibles, qu'elle peut décider de garder pour elle sans lui en souffler mot. Et imaginer cette issue possible, ça rend la nervosité du policier encore plus tangible. Il la regarde, Darian, dans l'espoir de lire dans ses prunelles ce qu'elle peut refuser de lui révéler. S'il a encore ce pouvoir de la comprendre sans forcément avoir à demander, alors il veut en user à outrance tant qu'il en a encore le temps. Avant qu'elle ne parte, avant qu'elle ne disparaisse à nouveau. Toutefois, quand la sentence tombe, quand la vérité éclate comme une bulle de savon à l'oreille du Segelbacher, ce dernier sent son cœur s'alléger d'un poids immense. Pour seule réponse, il se met à hocher la tête. S'il ouvre la bouche maintenant, elle va entendre son soulagement. Elle va deviner que cette nouvelle vient de faire manquer un battement à son palpitant dans le bon sens. Et c'est tout ce que la jeune femme ne doit pas saisir en un coup d'oeil, c'est tout ce que le trentenaire s'acharne à dissimuler derrière un masque de détachement qui lui brûle peu à peu la peau.

Et planqué derrière son comptoir, ainsi que derrière son fameux masque, Darian s'est dit qu'il ne risquait plus rien. Que s'il faisait plus attention à sa façon de réagir, Alana comprendrait que ça ne sert à rien de rester ici, avec lui. Sa place à elle est ailleurs. Elle est auprès de personnes qui peuvent ne pas la blesser, qui peuvent la protéger corps et âme comme lui n'a pas été foutu de le faire. Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas capable de le comprendre ? Sauf qu'en fait, Darian comprend qu'il a commis une belle erreur. Il a supposé que mettre de la distance entre lui et la Kovalainen grâce à ce pauvre meuble l'aiderait à ne pas aggraver son cas. Il a bêtement pensé qu'elle resterait à sa place sans faire le plus petit pas vers lui, même après avoir remarqué son propre désir de revenir vers elle, qu'il n'a même pas pu refréner. Darian ne se savait pas naïf. Il ne s'imaginait pas assez rempli d'espoir pour envisager les choses sous cet angle. Et dès que la tentative d'humour d'Alana lui arrache un infime rictus au niveau des lèvres, il saisit qu'il est dans de beaux draps. Pire encore quand elle s'avance. Si le policier était encore doué de la moindre raison, il se serait défilé. Il aurait tenté de fuir avant de se retrouver coincé dans cette partie de cuisine qu'il n'approche jamais d'habitude. Il aurait cherché à échapper à son regard, à son sourire, à ses mots. Mais elle est là à présent, juste devant lui. Proche. Bien trop proche. Alors qu'il n'a pas été capable de faire le moindre geste pour l'empêcher de poursuivre.

Darian s'en veut la seconde suivante. Dès qu'Alana recommence à prendre la parole, le Segelbacher doit se faire violence pour ne pas laisser transparaître à l'extérieur ce qui peut se passer à l'intérieur, à même son esprit soudainement empli d'une joie nouvelle. Ce qu'elle dit, ce qu'elle ose enfin mettre en avant ce soir, il attend de l'entendre depuis longtemps. Son cœur ne bat plus, tout d'un coup, il explose littéralement. Il tambourine comme un dingue pour que Darian puisse assimiler au plus vite ce qui est en train de se passer. “Du temps pour penser à...”, qu'il répète, dans un murmure nerveux. Sous la pression qui agite ses pensées, le trentenaire préfère se passer une main tremblante sur le visage plutôt que de laisser un sourire idiot se dessiner sur ses traits. Te plante pas, Darian, pas maintenant. Seulement, elle poursuit. Alana continue à divaguer au milieu des souvenirs, elle balaye de ses mots des doutes et des souvenirs douloureux qui prennent enfin des couleurs plus harmonieuses, plus avenantes, des souvenirs que le trentenaire ne s'imaginait pouvoir apercevoir un jour sous un autre spectre que celui de la douleur, du rejet. Elle revient dessus. Sa meilleure amie est en train de revenir sur ce qui s'est passé entre eux il y a plus dix ans et le Segelbacher n'arrive plus à la lâcher du regard. C'est plus fort que lui. Il l'observe, la contemple, il la dévore d'une façon qu'il n'a plus jamais osé adopter après son séjour à l'hôpital, après le zoo... Et est-ce qu'elle en joue ? C'est le sentiment qui étreint l'allemand quand elle repousse une simple mèche de cheveux derrière son oreille. C'est un geste tout bête, insignifiant, mais Darian n'a pas eu l'occasion de l'admirer depuis si longtemps. Il comprend alors une chose qui ne lui avait pas sauté aux yeux depuis son arrivée : Alana est toujours aussi magnifique, et ce soir, elle le repousse dans ses retranchements comme jamais.

Pourtant, il va devoir tenir bon. Il va commettre exactement la même erreur qu'elle parce que c'est ce qu'il s'est juré de faire pour la protéger. Et il en mesure toutes les conséquences. Il les mesure même depuis des mois, les conséquences d'un premier choix qu'il a déjà fait pour eux. A présent, il doit recommencer. Peut-être pour la dernière fois ; après ça, Darian suppose qu'Alana ne supportera plus de ne pas pouvoir compter sur lui. Il ne pourra que la regarder lui tourner le dos pour de bon, quand bien même il aura sans doute un mouvement malheureux pour la retenir, juste pour lui démontrer, sans qu'elle ne puisse le voir, qu'en son fort intérieur il est incapable de la laisser s'en aller. “Me regarde pas comme ça, Alana...”, que le policier lâche finalement. Il aurait aimé que son ton soit plus sévère. Il aurait voulu faire sentir qu'il ne céderait pas, ni à son regard, ni à ce qu'elle venait de dire. Il préfère refuser de voir l'évidence, ou du moins ce que le cœur amoureux du Segelbacher interprète telle la plus belle des évidences. Ces mots impensables qu'il a espéré durant tout ce temps, Darian choisit de croire qu'ils arrivent trop tard. Il se persuade soudain que les battements démesurés de son cœur à chaque nouveau mot, à chaque nouveau pas, à chaque nouveau sourire de sa meilleure amie, ils ne sont juste que le résultat de la surprise de l'avoir vue débarquer à sa porte ce soir. Rien d'autre. Tous les sentiments qu'il peut éprouver pour elle, il va les taire encore. Une dernière fois. Il n'y a pas de nous. Il n'y en aura jamaisPas de trace de ma mutation.” Le bas de son visage se contracte encore ; une énième tentative de sourire réduit à néant.  “Tu viens de m'annoncer que t'as été retenue prisonnière par des chasseurs depuis un mois, tu t'attendais à ce que j'en saute de joie ? Y'a rien qui me tracasse alors arrête.” Avant même d'achever sa phrase, le trentenaire a dérobé son regard au sien. Ça fait trop mal de la regarder. Ça n'a jamais fait aussi mal de la regarder. Quand à savoir s'il est distant ou pas, inutile qu'il recommence à nier. Dans cette pièce, dans cette maison, dans un endroit clos que celui-ci, Darian ne peut pas agir comme il aurait pu le faire en temps normal. Comme au cimetière. Il n'aurait pas eu le réflexe de se planquer dans l'espace le plus restreint, sans aucun moyen de fuite que de se plonger dans le regard d'Alana. Là, il est coincé. Il est définitivement pris au piège, alors qu'elle a réduit drastiquement la distance entre eux.

S'il se sent si mal, Darian, à lui mentir aussi effrontément, à ne plus s'autoriser à être celui qu'il veut être avec la Kovalainen, c'est que la lâcheté vient de l'envahir. Un sentiment qui le répugne, une impression qui le bouffe. Et toujours cette petite voix dans sa tête qui lui souffle que c'est la meilleure chose à faire pour elle. Ses iris bleutées continuent de se remplir d'un mal-être sans fond, de cette tristesse infinie qui l’oppresse dès qu'il s'agit de ne pas se montrer juste avec Alana. Dès qu'il s'agit de s'éloigner encore un peu plus d'elle, dès qu'il est temps de s'arracher une nouvelle partie de lui qui le rattache à elle. Dès qu'il est temps de la blesser. Hors de question qu'il la regarde. Il peut plus le faire. Il supporte plus tout ça. C'est au-dessus de ses forces. Lentement, sa main vient glisser sur le comptoir à côté de lui, pour se donner un peu de courage. Pour puiser dans les dernières ressources qu'il lui reste avant de tout foutre en l'air. “Je ferai pas la même erreur parce que c'était pas une erreur. T'as eu raison de le faire. Ça pouvait pas marcher. C'est tout, c'est comme ça. Faut juste arriver à se faire à l'idée... Et je me suis fait à l'idée.” Ses mots lui arrachent la bouche. “Ça sert à rien d'y repenser, Alana. C'est du passé.” Ce qu'il meurt d'envie de lui dire que c'est faux, à cet instant précis. Ce que Darian a envie de lui faire comprendre qu'il fait juste ça parce qu'il l'aime comme un malade et qu'il ne veut que son bonheur. Elle mérite pas de perdre son temps avec lui. Elle mérite un homme qui saura lui parler, un homme qui saura être présent, un homme qui saura l'aimer encore plus que lui ; même si le policier doute sincèrement que ça soit possible. “Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?”, qu'il souffle, en relevant brièvement et enfin ses prunelles dans les siennes. “Si t'as besoin de quelqu'un de moins distant, tu ferais mieux d'aller chercher ailleurs.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 19:06



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Des simples rêves, voilà ce qu'elle avait imaginé à quoi ressemblerait leurs retrouvailles. D'une naïveté sans bornes. Pourquoi elle avait-il cru qu'il l'accueillerait à bras ouverts comme il avait pu le faire dans le passé. Quand tout était moins compliqué. Elle commençait à regretter d'être venue. Elle aurait dû retrouver Léda sur le champ, pas un Darian fuyant comme son ami était devenu. Pourtant, elle n'y pouvait rien. Son existence entière se résumait au Segelbacher. Elle avait fui en Louisiane pour le fuir ; lui. Bien plus que pour simplement faire ses études. Elle était revenue et il avait été le premier qu'elle avait cherché. Et même lors de sa campagne électorale, c'était lui que s'occupait de sa sécurité. Sa vie n'était rien sans Darian. Jamais elle n'avait eu de relation amoureuse... pas parce qu'elle avait peur de blesser ses partenaires mais parce qu'ils n'étaient pas Darian. Maintenant qu'elle sortait de sa séquestration, il était le premier qu'elle voulait voir. Et il était le premier à la rejeter. Il avait beau nier, elle voyait clair dans son jeu. Comme l'inverse serait toujours aussi vrai. Alors, elle se retrouva bien vite de son côté du comptoir. Elle n'aimait pas cette distance. Depuis quand y en avait-elle une entre eux ? Certes, depuis qu'elle avait vu son pouvoir pratiquement le tuer sous ses yeux mais maintenant qu'elle était libérée de ses poisons, ne pouvaient-ils pas revenir comme avant ? Avant ce baiser empoisonné et dangereux. Quand elle se laissait porter par les papillons qui naissaient dans son ventre à chaque fois qu'elle le voyait. Même après la distance, elle a toujours continué à aimer Darian. Elle s'en rendait compte plus que jamais.

Darian ne serait jamais comme les autres, elle ne pourrait jamais se débarrasser des sentiments omniprésents qu'elle a toujours eu pour lui même quand elle se disait le contraire. Elle avait été stupide de le tenir éloigné et maintenant, elle tentait de se rattraper. De se rapprocher. Arrêtée à un pas de lui, elle l'acculait au mur. Pas d'échappatoire aucun et ... « Me regarde pas comme ça, Alana... » Comment ? Elle secoua la tête, incertaine de ce qu'il voulait dire. Ne plus le regarder comme cela reviendrait à devenir aveugle. Si elle le regardait comme ça c'était qu'elle ne pouvait pas se passer de lui. Il lui avait manqué, elle n'y pouvait rien. Et même s'il avait les traits tirés, il était toujours aussi beau. Plus que dans ses songes quand elle désespérait dans cette chambre du manoir. Elle osait espérer qu'il montrait si distant à cause d'un pouvoir enfin apparu qui ressemblait au sien. Quelque chose qui la mettrait en danger. Un espoir empoisonné puisque s'il décidait de faire comme elle avait pu lui faire, elle pouvait dire adieu à tout espoir de faire tomber les murs du jeune homme. « Pas de trace de ma mutation. Tu viens de m'annoncer que t'as été retenue prisonnière par des chasseurs depuis un mois, tu t'attendais à ce que j'en saute de joie ? Y'a rien qui me tracasse alors arrête. » Non, jamais elle n'allait arrêter de lui demander comment il va. Ce qu'il faisait de ses journées, ce à quoi il pouvait penser. Jamais elle n'allait arrêter de s'intéresser à lui et tenter de faire tomber ses murs qu'il semblait se construire autour de lui. Elle avait peur la Kovalainen. Elle ne comprenait pas ce changement d'attitude qu'il avait avec elle.

Était-ce la mère du jeune homme qui s'était montrée menaçante et la raison pour laquelle il la tenait loin de lui ? Pour ne pas qu'elle soit mêlée à ses problèmes ? Le connaissant, elle n'en serait même pas étonnée. « Je ferai pas la même erreur parce que c'était pas une erreur. T'as eu raison de le faire. Ça pouvait pas marcher. C'est tout, c'est comme ça. Faut juste arriver à se faire à l'idée... Et je me suis fait à l'idée. Ça sert à rien d'y repenser, Alana. C'est du passé. » Que... que cherchait-il à dire au juste ? Qu'il ne ressentait plus rien pour elle ? Pas même de l'amitié... Parce que la façon dont il agissait, elle avait l'impression qu'il n'avait plus aucune affection pour elle. Elle pourrait bien crever demain et ça ne lui ferait pas un pli, c'était bien ça qu'il cherchait à dire ? Oh probablement pas, mais c'était ainsi que la belle le prenait. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si t'as besoin de quelqu'un de moins distant, tu ferais mieux d'aller chercher ailleurs. » L'impression qu'un poignard s'enfonçait dans sa poitrine cloua la Kovalainen sur place. Pourquoi lui faisait-il mal à ce point ? Pour se venger, lui rendre l'appareil et lui montrer comment elle avait pu lui faire mal... À présent, c'était au tour d'Alana de vouloir retrouver contenance en trouvant appui sur le comptoir. Elle y déposa une main mollement tout en baissant les yeux. Qu'elle n'arrive plus à le regarder dans les yeux pour l'irlandaise... c'était du jamais vu. Elle avait besoin de s'arrêter et respirer. Comme si elle manquait de souffle. Pendant quelques instants, elle laissa le silence planer avant de reporter son regard sur lui. Planter ses iris dans les siens. Ferme. Croyait-il vraiment qu'elle allait rester là, à ne rien dire et à ne pas se battre. Pour eux. Il l'avait bien fait voilà des années. La différence c'était qu'elle ne comptait pas le laisser filer en Louisiane pour essayer de l'éviter. « Tu ne le penses pas... Je sais pas pourquoi tu dis ça, j'sais pas pourquoi tu cherches à m'faire mal comme ça mais je te laisserai pas. » Il la connaissait mieux que quiconque. À présent, que sa mère était morte, il était celui qui comptait le plus à ses yeux. Il devait bien s'attendre à ce qu'elle ne le laisse pas la traiter ainsi sans chercher à comprendre. Sans chercher à se battre. Elle voyait bien qu'il cachait quelque chose. Elle n'était pas idiote premièrement et elle le connaissait trop bien. Tout ce qu'elle désirait, c'était le serrer dans ses bras, le briser... ou plutôt briser ce masque qu'il affichait maladroitement avec elle. L'embrasser et arrêter de tourner autour du pot comme les deux idiots qu'ils avaient pu être toutes ses années. Mais elle n'aurait pas la force d'être rejetée à nouveau. Pas par Darian.

Mais elle avait besoin de lui. Plus qu'il ne voulait l'accepter. Alors, tout ce qu'elle trouva à faire pour évacuer la frustration et le sentiment de manque qui la tiraillait fut de le bousculer légèrement. De sa main, elle vint lui donner un léger coup sur le torse. « Viens pas me dire que tout.. ça... c'est dans le passé. J'vais jamais me faire à l'idée. J'vais jamais te laisser filer, tu m'entends ? S'il le faut, je quitte plus jamais ton appartement et je fais la grève de la faim tant que tu me serres pas dans tes bras. » Tant que tu ne m'embrasses pas comme tu aurais déjà dû l'avoir fait. Parce que le Darian qu'elle avait connu - qu'elle avait toujours aimé - il serait déjà en train de la traiter aux petits oignons. Lui offrant café, réconfort, et ses bras dans lesquels s'apaiser. Le pouvoir de la belle lui avait empêché de profiter de ses affections pendant des années. À présent, c'était tout ce qu'elle voulait... comme une addiction, une tentation trop forte à laquelle elle pouvait enfin succomber sans risques mais qui lui filait tout de même entre les doigts. « Tant que j'retrouve pas mon meilleur ami. Le Darian qu-- » que j'aime. Elle n'arrivait toujours pas à les dire, ses quelques mots. Pourtant, elle comprenait à présent qu'elle était folle de lui. Elle avait simplement peur de les dire et qu'il lui fasse encore plus mal en la rembarrant. La belle n'en pouvait plus. Elle était sur le bord de craquer, de simplement se jeter à son cou et de l'embrasser sans lui donner le choix mais elle s'arrêta dans son mouvement. Elle n'avait pas réalisé que dans cette folie, elle le coinçait encore plus dans un coin... son corps beaucoup trop près du sien. Une proximité qu'elle ne s'était jamais permise du temps de son pouvoir et Alana peinait encore à croire qu'elle se trouvait là, à quelques centimètres de se jeter sur lui. Comme un automatisme inscrit dans ses gènes, elle continuait de rester prudente bien que son don avait disparu. Pendant un instant, elle fut tentée de se reculer d'un coup sec, de mettre une nouvelle distance de sécurité entre eux. Mais elle était figée sur place, la situation dans laquelle ils se trouvaient lui paraissant si irréelle.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeMer 15 Juin 2016 - 23:18

Darian aurait aimé pouvoir dire tout ça à Alana sans être face à elle. Ça aurait évité aux regrets et à la honte de le gagner moins vite. Ça l'aurait privé de croiser son regard. Ça lui aurait garanti de ne pas manquer flancher à tout moment. Pourtant, c'est ce que son cœur veut le forcer à faire : renoncer à ses conneries pour enfin dire ce qu'il ressent vraiment à sa meilleure amie. Les battements de ce même coeur accélèrent, démesurément, lorsque c'est la jolie Kovalainen qui rompt le contact visuel. Et une seule pensée traverse alors l'esprit du policier : elle va partir. Elle va tourner les talons et passer la porte pour ne plus revenir. Si elle n'était pas déjà si proche, le Segelbacher aurait peut-être esquissé l'ombre d'un nouveau pas vers elle pour l'en empêcher. Afin de toujours rester dans l'idée que ses pensées et son cœur refusent de se mettre d'accord ; quand l'une cherche à ne faire que le meilleur, l'autre veut tout foutre en l'air pour permettre à Darian de se libérer de cette douleur constante qu'il ressent quand Alana n'est pas là. Mais le policier n'est pas égoïste à ce point, et il se persuade à nouveau qu'il le deviendrait s'il venait à faire une telle chose ; retenir Alana à ses côtés, c'est lui arracher la possibilité de débuter une belle vie. Une vie auprès d'une personne qui la protégera. Ce soir, l'allemand a dû mal à s'ancrer son propre principe dans la tête, la faute sans doute à ces traits magnifiques que la jeune femme lui impose. Darian n'a jamais été assez fort pour lutter contre ses sourires, sa présence ou son regard. Ce qui revenait à être une force à l'époque où ils étaient encore proches, ce qui n'est plus qu'une faiblesse à présent qu'il se refuse à la laisser revenir dans sa vie.

Ce fameux regard, à présent féroce, Darian sait ce qu'il veut dire quand Alana le relève dans le sien. Elle ne va pas partir. Pire, elle va continuer à vouloir comprendre alors qu'il en a déjà trop dit. Et même si ses minces réponses ne sont que mensonge, le policier ne sait pas comment il va pouvoir poursuivre sur cette voie alors que lui faiblit et qu'elle, elle gagne toujours plus de terrain, physique ou mental. Il n'aurait pas dû la laisser entrer. Il n'aurait jamais dû faire ça parce qu'à présent l'envie de la voir rester est si forte qu'elle en devient assourdissante aux oreilles de Darian. La Kovalainen face à lui n'a pas changé, elle, elle reste l'éternelle Alana combative qu'il a toujours connu et cette idée lui réchauffe le cœur malgré lui. S'efforçant de maintenir son regard dans le sien, histoire de lui prouver au mieux que lui aussi est toujours le même. Ce même Darian qui parvenait à lui tenir tête auparavant sans se laisser abattre. Pas comme ce soir. Ses mots le font tiquer. Pourquoi ne peut-elle pas simplement croire ce qu'il lui dit et cesser de se poser des questions ?! Et l'horreur lui tombe dessus sans qu'il ne s'y attende. ...pourquoi tu cherches à m'faire mal... Sa tête nie imperceptiblement. Il veut pas lui faire du mal, jamais, ou en tout cas il ne veut plus lui en faire. Assailli par l'image d'une Alana qui s'effondre au sol après sa vaccination sauvage, Darian entend sa propre voix hurler son prénom. C'est douloureux, de repenser à tout ça, de ressasser le passé une nouvelle fois, mais ça aide le policier à ne pas nier les faits : il lui a fait du mal, plus qu'il n'espère ne plus jamais lui en faire, alors il doit s'accrocher. Il va tenir le coup pour elle, bien qu'elle refuse d'entendre et de comprendre.

Le léger coup qu'elle lui donne n'est qu'une preuve supplémentaire de son refus d’obtempérer. Pour le coup, Darian comble les derniers millimètres qui le sépare du mur derrière lui. Il serre les dents, son regard se fait un peu plus sombre dans celui d'Alana. Cette fois, il est définitivement coincé ici, face à elle. Quelle foutue idée, d'avoir cru que ce comptoir pourrait les séparer assez pour lui permettre de s'armer de courage pour la repousser. Même si sa bousculade ne lui fait pas mal physiquement, le Segelbacher a le sentiment d'avoir la trace de cette dernière tatouée à même la peau. C'est un geste qu'il n'oubliera pas, ça, qu'il n'oubliera en aucun cas quand il se souviendra de cette soirée comme celle du départ définitif de la jeune femme loin de lui. Du moins, c'est ce que Darian a à peine le temps de penser, avant qu'Alana lui démontre qu'il a encore tord sur toute la ligne. Comment elle fait ? Comment elle fait pour trouver des mots aussi justes, aussi terribles pour lui ? Il veut la voir rester avec lui. Il ne demande que ça depuis des années, il rêve de ça depuis tellement de temps. S'il s'écoutait, il aurait déjà laissé ses bras l'entourer fermement pour qu'elle puisse sentir à quel point être en manque d'Alana Kovalainen est un supplice qu'il ne peut plus endurer. Et lui, la grève de la faim, même si elle est due à la base à sa maladie, elle s'est de nouveau aggravée à partir du moment où il se l'est arrachée. Dès l'instant où Darian a compris qu'il ne pourrait plus être à ses côtés, manger est devenu annexe, une chose bien moins importante que son travail dans lequel il se perd et son quotidien dans lequel il se noie. Elle peut pas se rendre malade pour lui. Elle mérite pas de faire ça, elle doit pas faire ça. Il veut pas en plus la voir souffrir comme lui souffre par sa faute et sur ce terrain, c'est un truc qu'il pourrait pas gérer, et qui lui coupe le souffle tant ça l'effraie. Sa bouche s'entrouvre légèrement, peut-être pour signifier sans qu'il ne le veuille sa surprise et sa hantise. Ses mains se crispent, le long de son corps, réprimant cette envie violente de céder et de la prendre dans ses bras. Parce que si c'est ce qu'il faut pour l'aider, il serait prêt à le faire des millions de fois, sans jamais s'arrêter.

La phrase inachevée d'Alana vient cogner le cœur du policier. Elle peut pas dire ça, pas maintenant. Il manque lui dire d'arrêter. A la place, il ne pose pas la question. Il ne veut pas connaître la fin, il ne veut pas l'entendre, il ne veut pas y croire. Il peut juste imaginer ce qu'elle aurait pu dire ensuite sans pour autant en demander la confirmation parce qu'il s'en empêche. Son énième pas vers lui ne lui laisse plus le choix : il ne doit regarder que ses yeux, rien qu'eux, ses magnifiques iris et ses prunelles envoûtantes, s'il ne veut pas dériver vers des idées contraires à sa ligne de conduite. Alana doit s'en aller...Le Darian qui n'a pas su te protéger ?”, qu'il achève doucement. Inutile de parler trop fort, à présent, elle est si proche qu'elle cueillera ses murmures sans la moindre difficulté. “Celui qui t'avait promis que jamais rien ne t'arriverait ? C'est celui-là que tu veux retrouver, Alana ?” S'il ne peut la bousculer physiquement, comme elle vient de le faire avec lui, le Segelbacher tente une dernière fois de la raisonner. Et peut-être que dans ce désir de bien faire, il va en dire trop. Sans doute que les aveux vont être de trop, mais elle doit comprendre. Elle doit saisir qu'il ne peut pas revenir en arrière sur ce qui s'est passé. “Tu as été vaccinée sous mes yeux. Tu as été attaquée et j'ai rien fait.” Ses prunelles bleutés se teintent de mélancolie, d'une tristesse infinie. Darian déteste se souvenir de ce jour fatidique, mais il y est obligé, pour jouer ses dernières cartes. Les plus vraies depuis le début de cette conversation venue d'un autre temps. “Alors si, tu vas te faire à l'idée. Tu vas me laisser derrière. Tu vas quitter cet appartement et tu f'ras jamais de grève de la faim parce que je te l'interdis.” L'arrière de sa tête vient rencontrer le mur à son tour. Darian a envie de se taire. Il a la soudaine envie d'arrêter ce qu'il fait pour ne plus jamais avoir à ouvrir la bouche et lui causer encore plus de mal qu'il ne lui en a déjà fait. Seulement, à évoquer les erreurs du passé et celles plus récentes, la culpabilité s'invite dans la danse et le policier ne cesse de sentir son cœur s'affoler dans sa cage thoracique. “Tu m'entends ?”, qu'il souffle et répète, pour que sa meilleure amie comprenne qu'il est toujours là, le vrai Darian, quelque part, et qu'il s'inspire ce soir de sa détermination à elle pour tenir bon. De longues secondes s'écoulent, durant lesquelles il n'arrive même plus à regarder ailleurs. Il la contemple, sa Alana, dans l'espoir d'avoir encore assez de temps pour mémoriser chaque détail de ce visage qu'il ne reverra peut-être plus avant longtemps. Finalement, il ne maîtrise pas les mots qui s'échappent de ses lèvres :  “Je supporte pas de te faire du mal mais je... mais s'il t'arrivait quelque chose, je le supporterais pas Alana...” Que ce soit par sa faute ou en son absence. Il en dit trop, Darian, il sait qu'elle a réussi à grappiller beaucoup trop de choses déjà, car Alana a toujours été celle qui en savait le plus sur lui. Et sur comment le faire parler, et avouer. Quand elle est là, et ce depuis toujours, c'est son cœur qui lui répond, le plus souvent, puisque ce dernier n'a jamais battu que pour elle et elle seule. L'allemand réalise qu'il doit faire quelque chose. Esquisser un mouvement sur le côté, tenter de se dérober sans la blesser. Leur proximité n'est plus supportable. S'il continue de refuser de laisser son cœur s'exprimer, il va étouffer et... et déjà son regard s'attarde une seconde de trop sur ces lèvres dont il n'a rien oublié, qu'il meurt d'envie de lier aux siennes, attitude dangereuse contre laquelle il se remet à lutter de toutes les maigres forces qui lui restent.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 4:01



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Il encaissait la bousculade. Il encaissait chacun des mots de la Kovalainen sans qu'elle ne puisse saisir une faiblesse. Une petite étincelle d'espoir. Espoir qu'il changerait d'idée. Qu'il cesserait d'être si têtu. Par contre, il ne serait pas Darian s'il cédait si facilement - ou même un jour. Elle le connaissait mieux que quiconque. Elle le connaissait mieux qu'elle ne se connaissait elle-même. Il n'avait pas besoin de répondre sur le champ, elle savait déjà qu'il ne céderait pas même si elle pouvait voir l'hésitation dans ses gestes, et chaque expression de ses traits si attirants. Même quand il tentait de se montrer dur. Au final, il allait ajouter de nouvelles paroles aussi douloureuses que les précédentes. L'irlandaise se préparait déjà à les recevoir. C'était étrange comment de simples mots pouvaient faire plus de mal que les poings. C'était c'qui arrivait quand on portait quelqu'un dans son coeur. C'était la seule personne qui pouvait blesser le plus, autant que rendre plus heureux encore. Capable des deux extrêmes, c'était ce qu'avait toujours été Darian pour la belle. Et comme elle pouvait s'y attendre, il ne la serra pas contre lui. Il resta figé, crispé, se refusant toute marque d'affection qui leur était pourtant si naturelle autrefois. Même avant les tourments du coeur, les élans du palpitant qui les malmenaient tous les deux depuis trop longtemps maintenant. Ne voyait-il pas qu'après avoir été enfermée par les hunters, elle avait besoin de lui ? Elle avait beau s'montrer forte, et fière devant les caméras et devant les journalistes, il n'y avait qu'avec Darian qu'elle se permettait d'être faible. Là maintenant, alors qu'il n'était pas enclin de la rattraper dans sa chute. Alors qu'il se dérobait. La choc n'en était que plus grand pour la Kovaleinen. Tomber de si haut pour frapper si violemment le sol. Y'avait encore moyen de se relever, encore moyen de ramasser les pièces brisées de son coeur malmené au fond de sa poitrine depuis le cimetière. Il n'avait qu'à tendre la main mais comme elle s'y attendait, il n'en fit rien.

Il compléta plutôt sa phrase par des paroles qui n'avaient aucun sens. Le Darian qui n'a pas su la protéger. Certes, il avait échoué en tant que chargé de sa sécurité auprès des forces de police lorsqu'il avait été de son devoir de veiller sur elle, plus d'un an plus tôt. Mais il oubliait que ce n'était pas réellement à lui de la protéger. Elle était sa propre personne, elle était celle qui avait décidé de se présenter aux élections et d'afficher sa nature de mutante, se mettant ainsi en danger. Si elle était à présent vaccinée, c'était à cause des choix qu'elle avait fait. Pas à cause que le jeune homme n'avait pas su repousser l'assaut des hunters lors de l'attaque sur la conférence. C'était même lui qui avait insisté pour qu'elle ne se présente jamais. C'était lui qui avait passé des nuits entières à hurler contre la vaccinée pour qu'elle n'avoue pas le lendemain sur la place publique qu'elle était de nature transmutante. Des avertissements, il en avait accumulé. Raison de bien des disputes avant tout cela. Alana n'en avait fait qu'à sa tête. Elle n'avait jamais eu peur. Le fait qu'elle subirait des représailles lui avait toujours paru évident et elle s'était toujours préparé à faire face à une telle situation si elle se présentait. Mais elle n'avait jamais pensé une seconde que Darian se sentirait responsable s'il lui arrivait quelque chose. Pendant une seconde, elle tressaillit aux paroles de l'allemand. Car si elle était morte ce jour-là, elle n'osait imaginer ce qu'elle aurait fait subir au jeune homme. L'enfer qu'il aurait traversé à cause de son entêtement à se tenir debout face au idées étroites de Lancaster. Elle qui se disait à l'écoute des gens, elle avait oublié de prendre en compte comment aurait pu se sentir Darian si elle avait péri ce jour-là.

Soudain, elle se sentait atrocement coupable et elle détourna les yeux une seconde. Une infime seconde d'hésitation avant de reporter son attention sur Darian qui termina d'achever son coeur en lambeaux. « Alors si, tu vas te faire à l'idée. Tu vas me laisser derrière. Tu vas quitter cet appartement et tu f'ras jamais de grève de la faim parce que je te l'interdis. Tu m'entends ? » Sinon quoi ? Il ne pouvait pas la blesser plus qu'il ne le faisait déjà. Ainsi, elle fronça les sourcils avec défiance. S'il croyait qu'elle allait l'entendre, il ne la connaissait pas du tout. Pas alors qu'il ordonnait une chose aussi insensée. Le laisser derrière et l'abandonner. Jamais elle ne se sentirait capable de faire une chose pareille. Se serait signer son arrêt de mort bien plus certainement qu'en dessinant une cible dans son dos pour les chasseurs. « Je supporte pas de te faire du mal mais je... mais s'il t'arrivait quelque chose, je le supporterais pas Alana... » Il disait des choses mais agissait différemment. Elle les remarquait les malaises, elle le remarquait que son regard glissait vers ses lèvres. Elle n'était pas aveugle et ce, même si ses oreilles projetaient une toute autre histoire. Il disait qu'elle serait mieux sans lui. Il répétait sans arrêt qu'il désirait qu'elle sorte de sa vie pour son propre bien, mais ce n'était pas sa décision même si il s'entêtait à rester sur cette voie. N'avait-elle pas son mot à dire ? Ne pouvait-elle pas choisir de se battre pour être auprès de lui ? Battante, la belle l'avait toujours été et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait changer du tout au tout. « J'ai une nouvelle pour toi, Darian. Que tu sois dans ma vie ou non, y'aura toujours des tarés pour tenter d'me faire du mal. De faire du mal aux gens comme... nous. » Comme eux, les mutants, ou ancienne dans son cas. La preuve, elle avait été capturée pour quelques semaines simplement parce qu'elle se serait présentée aux élections contre Lancaster et l'allemand n'avait pas été là pour empêcher un tel événement de se produire. Et même s'il n'avait pas été aussi distant avec elle au cimetière, s'il était resté à ses côtés plutôt que de jouer à l'ombre de lui-même, elle aurait terminé chez le Callahan malgré tout. Il ne pouvait pas être responsable de tout ce qui pouvait lui arriver.

Croyait-il vraiment qu'elle n'avait pas son mot à dire ? Il était lui-même mutant bien que son pouvoir s'entêtait à ne pas se manifester. Quand ce jour allait arriver, elle n'allait jamais cesser de se demander s'il allait bien. Ce sentiment d'impuissance, elle le partageait mais elle n'avait pas l'intention de disparaître de sa vie simplement parce qu'elle avait peur. Qu'elle se sentait impuissante de le cacher aux hunters. Elle voulait être présente, elle voulait pouvoir l'aider avec son pouvoir. Mais elle n'allait jamais pouvoir le faire s'il continuait à dire des mots aussi durs à entendre. Alors que le reste de son attitude donnait clairement l'impression à l'ancienne mutante qu'il ne voulait pas la voir partir. « J'voudrais pouvoir te promettre qu'il ne m'arrivera plus jamais rien. Que le pire est passé. Mais j'suis pas voyante. Tout ce que je peux te promettre, c'est que j'arrêterai jamais de vouloir t'avoir à mes côtés. » La voix pleine de détermination, assurée, elle marqua une pause. Un court instant pendant lequel, elle se mit à penser à la situation. Et lui, s'il lui arrivait quelque chose ? Croyait-il qu'elle ne voulait pas être présente pour lui ? Il s'était posé ce genre de questions ? Évidemment que non puisqu'il semblait penser qu'il n'y avait qu'elle dans ce monde que les loups armés de fusils cherchaient à purger. Lui, il était mutant aussi. Il était à risque à présent, bien plus qu'elle. « T'es conscient que tu es dans la même situation que moi ? Un jour, ton pouvoir va apparaître et j'vais jamais arrêter d'avoir peur qu'il t'arrive quelque chose. Est-ce que tu m'vois courir dans l'autre sens ? » Pas cette fois... Au contraire, elle était si proche, trop proche de lui. À ce point, son coeur ne suivait plus la cadence. Puisque Darian et son attitude n'avait pas de sens... il était froid, puis chaud. Il disait une chose, puis une autre. La tête de la Kovalainen tournait. Dans tous les sens, tellement la situation était insoutenable. Mais elle ne fuyait pas comme il pouvait être en train de le faire - comme elle avait pu faire par le passé. Portée vers l'avant même, toujours vers Darian et seulement lui.

Une danse infernale s'engageait entre eux depuis ce baiser échangé au zoo, et elle était maintenant si proche de lui en voler un second que son souffle se mêlait au sien. Mais elle se retenait, quelque chose la retenait de lui montrer à quel point elle était sérieuse. L'habitude de devoir faire attention à ses rapprochements pour ne pas tuer ceux qui touchent sa peau, ses lèvres. Le souvenir de leur baiser qui a failli coûter la vie du Segelbacher. Elle savait qu'elle était débarrassée de son pouvoir mais d'résister était si profondément inscrit en elle qu'elle restait là, suspendue à quelques millimètres de son visage sans arriver à briser la glace.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeJeu 18 Aoû 2016 - 2:06

Ce froncement de sourcils, Darian sait qu'il n'engage pas son départ. Il sait qu'il ne signe pas non plus son forfait, son abandon. Au contraire, il ne signifie ni plus ni moins que la détermination d'Alana est bien plus puissante que la sienne. Mûrie sans doute depuis plus d'un mois entier dans sa cellule de fortune chez les chasseurs, à simplement attendre d'être confrontée à la sienne pour la détruire de toute sa splendeur. C'est injuste. Si elle était venue à un moment autre, le matin au réveil ou au poste, n'importe quand, l'allemand aurait sans doute réussi à... Non, il aurait échoué. Lamentablement échoué à lui résister. Parce que Darian est aussi faible physiquement que mentalement ces derniers temps, et qu'au contact d'Alana sa volonté s'érode avec une facilité déconcertante. A la place, il la contemple. Il se perd à l'avoir si proche de lui, il en oublie sa décision première de la guider vers la sortie, il manque à sa promesse de la laisser vivre sa vie. Mais elle aussi, elle ne l'aide pas. Elle appuie chacun de ses mots d'un pas en avant, d'un coup bien placé, elle le fait plier de sa jolie voix rassurante et de sa présence si inespérée qu'elle en apparaît magnifiée aux yeux de Darian. Sa faiblesse en sa présence n'en est que plus édifiante. - Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle n'arrête pas ? Pourquoi est-ce qu'elle se butte à vouloir l'avoir auprès d'elle ? Darian se sent si incapable, que ce soit de la protéger et d'à présent la comprendre, que son regard continue d'afficher cette tristesse qui n'aurait pourtant plus sa place ici. Alana ne veut pas le quitter. A l'intérieur, ces simples mots suffisent à faire bondir son cœur et réchauffer ses joues, malgré tout ce qu'il peut en dire. Ses pensées restent bloquées sur ce nouveau pas en avant qu'elle fait vers lui, sans pour autant lui permettre d'y voir plus clair. Le Segelbacher continue de s'y refuser. Il doit la faire partir. Elle doit quitter cet appartement et attendre de personnes bien pour elle du réconfort et de la présence. Lui, il... il n'est pas capable de faire ça pour elle. Il n'est bon qu'à la blesser un peu plus à chaque parole, dans le seul espoir de ne plus la voir s'accrocher à la bombe à retardement qu'il est. Seulement, plus Darian s'y essaie, plus Alana s'accroche. Au moins, il ne peut pas dire qu'elle a changé sur ce point : toujours aussi téméraire, toujours aussi décidée à obtenir ce qu'elle veut. Et lui, petit pantin au cœur animé par son unique vis-à-vis, qui tente désespérément de lui résister. D'oublier cette proximité qu'elle ne cesse de réduire entre eux et qu'il ne peut plus contrer, paralysé par ce putain de mur dans son dos. Il n'a d'autre choix que d'écouter, alors. Plus d'autre choix que de murmurer ses réponses parce que tout ce qu'elle dit a tellement de sens que le policier n'a pas d'idée supplémentaire pour s'ériger contre elle. Ses plus grandes forces pour lui résister l'ont abandonné, et dorénavant Darian ne peut que laisser son regard se perdre dans le sien. - Je sais, qu'il murmure. Il sait que son pouvoir est à deux doigts de se révéler, qu'il n'est pas prêt, qu'il n'a aucune idée de comment gérer la situation, qu'Elsa est en danger à cause de lui, Alana de même, encore plus si elle s'est mise dans la tête de l'aider à gérer cette mutation. Et c'est le cas. Le Segelbacher le comprend parfaitement à ses mots et il ne parvient pas à lui dire non. C'est pour l'un des mots les plus simples qu'il connaisse, que le monde entier connaisse, mais il s'avère si difficile à prononcer face à elle qu'il ne passe pas les lèvres de Darian.

Ou, en tout cas, il ne le passe pas pour les mêmes raisons. Il le formule pour un simple constat, une réponse évidente à la question que la jeune femme vient de prononcer. - Non. Non, il ne la voit pas partir. Alana reste là, devant lui, proche de lui, et l'incapacité dorénavant évidente de Darian à imposer de nouveau de la distance le déçoit. Il se pensait plus fort, bien plus persévérant, bien moins dépendant d'elle. Seulement la proximité entre eux, cette proximité qu'elle a lentement distillé depuis qu'elle est arrivée, le policier n'est plus assez puissant pour s'ériger contre. Le frisson qui le parcourt au moment où son souffle se mêle au sien fiche un coup si adroit à son palpitant que ce dernier perd toute envie de se montrer ferme. Tant pis. Tant pis s'il fait n'importe quoi, tant pis s'il s'en mord les doigts, tant pis pour tout le reste. Elle est là. Alana est là devant lui et c'est tout ce qu'il demande depuis des années. Le souvenir du zoo refait de nouveau surface : sa meilleure amie proche de lui, la pénombre les entourant, le silence les couvant, leurs regards accrochés l'un à l'autre, et le moment où Darian s'est jeté à l'eau. Y penser, cela fait revivre le souvenir de cet instant où il a décidé d'arrêter de réfléchir, pour juste écouter son cœur amoureux. Ce cœur qui lui avait d'abord murmuré durant des années qu'Alana ne pouvait pas ressentir la même chose que lui, avant de lui crier de faire le premier pas.

A présent, les revoilà dans la même situation, des années plus tard. Après avoir vécu des choses qu'ils n'auraient jamais envisagé plus jeunes, bien trop inconscients et innocents à l'époque pour pouvoir y songer et surtout pour avoir envie de le faire. Le Segelbacher laisse plusieurs secondes s'écouler. Il sait qu'il a entre les mains une décision qu'il a déjà maintes et maintes fois réfléchie : fuir ou accepter. Accepter de laisser ses sentiments prendre le dessus, annihiler un peu cette culpabilité qui le ronge depuis la vaccination d'Alana, pour libérer ses épaules de ce poids devenu trop lourd à porter. Ne pas pouvoir aimer la jeune femme comme il le veut, comme elle le mérite, c'est une torture dont il commence à ne plus se relever. La preuve par ce corps qui perd en force malgré ce qu'il en dit à Elsa, la preuve avec cet esprit torturé qu'il n'arrive plus à soulager. Du moins, tout ça, ce sont les choses que Darian pensait à longueur de temps loin de la jolie Kovalainen. A présent qu'elle est plus proche de lui qu'elle ne l'a jamais été depuis leur baiser adolescent, le policier ne peut en nier les premiers bien-faits. Il a souri, un peu, il a succombé à l'envie de la regarder, il a senti son cœur se remettre à battre à sa vision au pas de sa porte. Toutes ces émotions démultipliées par sa simple apparition, sa simple présence auprès de lui, Darian ne se souvenait pas qu'elles étaient si vitales à son être. Une piqûre de rappel, une évidence, qu'il décide soudain d'écouter jusqu'au bout en scellant ses lèvres aux siennes. L'abandon qui s'en dégage ne passe pas inaperçu, mais désormais l'allemand laisse tomber les barrières. Il ne supporte plus l'idée de la tenir loin de lui alors qu'elle ne lui demande que de redevenir celui qu'elle connaissait avant, celui qu'elle semble apprécier bien plus que l'homme étranger qui se tient face à elle. Darian tente de le retrouver également en l'embrassant. Sentir les lèvres de la jeune femme contre les siennes diffuse une vague de bien-être dans tout son corps, si bien que le souvenir du baiser échangé au zoo s'efface petit à petit de sa mémoire. Après toutes ces années, la fougue de la jeunesse a laissé place à un besoin plus maîtrisé, un désir moins maladroit. Même si au premier abord, la tendresse du policier reste en arrière-plan. La peur du rejet, encore. La peur de revivre ce cauchemar de l'hôpital, l'éloignement d'Alana, son refus de l'écouter, son refus de l'accepter. Son refus de l'aimer. L'appréhension guette le Segelbacher alors que les doigts de sa main droite viennent agripper ceux de la jeune femme pour la retenir. Plutôt que d'utiliser les mots, Darian préfère s'appuyer sur les gestes. Qu'elle ne parte pas, qu'elle ne l'abandonne pas une nouvelle fois car il ne s'en relèvera pas. Comme si l'envie de lui faire comprendre était de nouveau plus forte que tout le reste, que la peur, les doutes, le bonheur, à peine éveillé pour le moment, le policier attire un peu plus Alana à lui avant de faire rencontrer son dos et le comptoir derrière elle. Peut-être un petit côté possessif qui ressort, Darian n'en sait rien, mais il se sent incapable de la laisser partir ou de la voir s'éloigner. Plus maintenant. L'empêcher de trouver une issue de secours ne peut que l'y aider.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeMer 14 Sep 2016 - 17:21



i'm helpless when it comes to you
darian & alana
« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Pourquoi ? Car elle n'arrivait pas à le sortir de sa tête... mais ça, elle fut incapable de le dire. Elle était incapable de placer un mot de plus, hypnotisée par la proximité qu'elle insinuait entre eux. Son regard rivé sur lui, incapable de s'en détacher, elle avait décidé qu'elle ne partirait pas. Non. Elle avait été enfermée pendant des semaines, hors de question de laisser la solitude l'envahir de nouveau. Elle avait besoin de lui. Plus que jamais, encore plus que lorsqu'elle gisait blessée d'une balle et vaccinée. C'était maintenant qu'elle le désirait à ses côtés. Maintenant qu'elle pouvait profiter entièrement de sa présence sans se sentir coupable de l'avoir rejetée. Elle n'avait plus à craindre de le tuer. Les baisers empoissonnés faisaient partie du passé. À présent, ses lèvres avaient tant à lui donner. Bien plus que la mort et la souffrance. Non, elle avait l'espoir dans le regard et le besoin de sa présence. Alors... non. Elle ne fuyait pas. Elle restait et ne le laissait pas la ranger hors de sa vie si facilement. Comme si elle n'avait été qu'un jouet de gamin que l'on met sur l'étagère pour y laisser prendre la poussière. Rien de ce qu'il pourrait dire, faire ou laisser entendre n'allait la faire changer d'avis. Elle était venue ici pour se réconforter, pour sentir sa présence et oublier le mois de solitude qu'elle venait de passer. Il n'y avait aucun autre homme dans sa vie qui aurait pu lui faire ressentir une telle sensation de bien-être. Il devait bien le savoir. Il devait s'en douter depuis le temps qu'ils se connaissaient. Elle se demandait soudain s'il avait pu deviner dans son coeur. S'il avait pu toujours deviner qu'elle le repoussait car ça lui faisait trop mal de l'aimer alors qu'elle ne pouvait pas l'avoir. Pas alors qu'elle avait à supporter le risque de le perdre d'un baiser... ou même d'un simple toucher aux effets de mort. Tout cela était maintenant derrière elle. Elle savait qu'il agissait exactement comme elle avait pu le faire avec lui. Elle avait failli mourir sous les balles et il prenait la responsabilité. Il n'était pas Superman, il ne pouvait pas dévier les balles pour elle en se tenant sur leur route. Pourtant, il avait le don de lui donner l'impression de s'envoler avec lui quand il la regardait comme ça.

Elle sentit son souffle se fondre au sien et ses lèvres s'emparer des siennes, et le monde entier lui échappa. Son myocarde s'emballait à lui faire monter le feu aux joues. Elle aurait cru qu'à trente-trois ans, elle n'agirait pas comme une adolescente mais elle sentait les mêmes papillons surnaturels tourbillonner dans son estomac que ceux qu'elle avait ressenti dans l'obscurité du zoo la toute première fois. Elle arrêta aussitôt de respirer, pas à cause de la proximité de l'allemand mais à cause qu'elle ne croyait pas à ce qui se passait. Était-elle encore dans cette chambre froide du manoir ? Enfermée et en train de rêver à sa fuite. Était-ce un cruel songe lui offrant tout ce qu'elle a toujours désiré sur un plateau d'argent mais qu'au réveil, le choc n'en serait que plus grand ? Elle ne voulait pas que ça s'arrête. Elle ne voulait pas que ce soit un rêve. C'était réalité, elle désirait s'y accrocher, elle voulait ne jamais la laisser filer. Comme s'il devinait la crainte que tout s'arrête d'un coup, Darian glissa ses doigts entre les siens, attrapa sa main et la pression qu'il y exerçait la fit plonger encore plus dans ce doux baiser qui lui semblait de plus en plus vrai. Non... elle ne rêvait pas. Non seulement elle était libre mais en plus, elle se perdait dans l'étreinte du Segelbacher pour la première fois depuis... depuis toujours. Jamais elle n'avait pu s'abandonner à ses désirs, à ses amours. Des sentiments contrôlés et gardés en cage dès l'instant qu'elle avait vu le blond dans ce lit d'hôpital à cause d'elle. Pourtant, plus les secondes passaient et il ne flanchait pas. Si le souffle lui manquait c'était uniquement parce que leur baiser s'allongeait et que ses langues furtives s'invitait doucement à la valse qui s'engageait.

La belle ne se rendit même pas compte qu'elle était à présent coincée entre le comptoir et Darian, trop absorbée par ses lèvres qui lui avaient tant manquées. Douze ans à ne rêver que de lui mais se l’interdire dès qu'elle ouvrait les yeux. La seule bonne chose qu'elle pouvait tirer de sa vaccination c'était que maintenant, elle n'avait plus à le repousser. Au contraire, elle tombait... succombait à la douce sensation de ses lèvres sur les siennes. Bientôt, elle réalisa qu'il n'y avait pas d'issues et que Darian s'accrochait à elle comme si sa vie en dépendait. Et elle n'avait pas envie d'aller nul part. Elle voulait rester ici, contre lui, à sentir son coeur battre au même rythme que le sien dans sa poitrine qu'elle pouvait sentir contre la sienne. Lentement, la douceur fit place à la passion de ses baisers. Elle avait passé trop de temps isolée, capturée et suspendue dans le temps... son existence mise sur pause. Maintenant, elle voulait vivre. À fond, et en trembler. En trembler avec lui, et personne d'autre. Elle défit doucement ses doigts de sa prise, pour venir les faire courir sur ses bras... lentement... jusqu'à ses épaules puis dans le creux de son cou. Elle aussi, elle avait peur. Elle ne voulait pas le voir fuir comme il s'était présenté plus tôt dans la soirée. Dans les cheveux blonds du jeune homme, elle y glissait ses doigts ne demandant qu'à découvrir un peu plus de terrain. La peur de l'empoisonner, la peur de le perdre est remplacée au fur et à mesure par une chaleur dans le fond de ses entrailles. L'impression d'étouffer la rendait plus vivante que jamais. Pouvait-il la sentir vibrer contre lui ? Pouvait-il sentir tout l'amour qu'elle avait à lui donner depuis toutes ses années. Un amour qu'il avait gardé en laisse mais qu'elle libérait enfin. Juste pour lui. Pouvait-il comme elle était en train de perdre la tête lentement, alors que ses caresses dans son cou se glissaient vers ses joues et sa mâchoire mal rasée. Elle ne fuyait pas, au contraire. Elle plongeait dans le moment comme jamais... parce que Darian, elle l'aimait et même le temps à essayer de se fuir n'avait rien changer à ses sentiments.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeDim 2 Oct 2016 - 22:36

Darian ne sait pas s'il doit regretter ce qu'il est en train de faire, ce qu'ils sont en train de faire, ou ne plus réfléchir pour pouvoir savourer chaque instant qui compose dorénavant ce moment particulier. Ce soir que le policier ne pourra plus jamais détacher de sa mémoire, ces infimes secondes qui se gravent dans son crâne et qui tapissent encore un peu les parois déjà remplies d'un amour inconditionnel pour Alana. A ces sentiments qui explosent, à ce sang qui pulse au niveau de son coeur pour ne cesser d'en affoler les battements, se joignent la peur et l'appréhension, celles qui guident les réactions du Segelbacher depuis que la jeune femme est entrée chez lui plus tôt. Elles craignaient le faux pas, elles attendaient l'instant fatidique où Darian serait incapable de lutter contre ce qu'il ressent. Elles le savaient faible, bien trop faible en sa présence, et elles avaient raison de craindre le pire. Enfin, le pire, le jeune homme ne perçoit plus les choses de la même façon. Il a beau vouloir encore se persuader que son audace est malvenue et qu'elle causera plus tard plus de mal que de bien, il est incapable de s'éloigner d'Alana. Les choses s'aggravent lorsqu'elle répond à son baiser et que ses joues s'enflamment d'une chaleur agréable. Sa main douce qui courre le long de ses bras, son visage, derrière son crâne, elle diffuse un frisson agréable dans son dos, jusqu'à ne plus permettre à Darian de se dérober. Il voudrait ne pas abandonner la partie. Il voudrait continuer à lui résister pour lui faire entendre raison. Mais entre ses mains... entre ses mains le policier n'est plus qu'une figurine de papier dont le cœur vient de se froisser à peine les lèvres d'Alana ont-elles trouvé le chemin des siennes. Ce qu'il se sent vulnérable, à fleur de peau. Ce qu'il se révèle impuissant, dès qu'elle est là, dès qu'elle lui accorde la plus petite attention. Ce soir, c'est l'espoir refoulé, inavoué, désavoué même, de toute une vie qui vient de flancher. La jolie Kovalainen évoque le passé de façon physique, si bien que Darian se revoit plusieurs années en arrière, au milieu de ce tunnel sombre, au zoo, quand il avait pour la première fois pris les devants pour lui faire comprendre la place qu'elle pouvait prendre dans son cœur. Et si cette fois, le souffle lui manque à peine, il sait que ça n'a rien à voir avec une mutation. C'est juste Alana.

Alana, un prénom, une présence, que son cœur et son esprit appellent et réclament un peu plus vite, un peu plus fort, à chaque nouvelle seconde qui s'écoule. Il y a deux minutes à peine, il refusait d'écouter la moindre note de cette mélodie trop belle, trop angélique, trop doucereuse pour qu'il puisse s'autoriser à le faire. Darian attend ce moment depuis longtemps, tout en le repoussant depuis la sortie du coma de la jeune femme. A présent, il est paumé. La lutte interne qui se mène à son insu depuis tout ce temps n'a jamais été aussi écrasante que ce soir. Son cœur rugit tandis que ses pensées espèrent ne pas le voir sombrer, se perdre dans cette étreinte que tout son être réclame depuis son propre réveil malheureux à l'hôpital, quand il n'était encore qu'un adolescent épris de sa meilleure amie. A cet instant précis, ses sentiments redoublent d'intensité comme jamais il ne l'aurait cru possible, parce que son baiser a pour don de fissurer son cœur meurtri pour n'en sortir que le meilleur. Plus il cherche à s'éloigner d'elle, plus elle prend de place dans sa vie. Elle revient le hanter avec son sourire rassurant et ses mots doux, chaque jour ne peut se passer sans qu'il ne pense à elle, alors il... il doit peut-être arrêter ? Il doit peut-être se reposer sur elle comme elle l'invite à le faire pour qu'enfin le monde ralentisse autour d'eux. La voir suffit au policier pour oublier tout le reste, la voir s'approcher continue à le projeter dans un autre monde, l'embrasser c'est... c'est indescriptible. C'est s'offrir un aparté sur ce quotidien qui n'est pas viable sans elle. C'est se permettre de reprendre un souffle de vie. Malgré les quelques secondes de trop qu'il met à réagir enfin, Darian vient enfin déposer une main tremblante sur sa hanche. Un geste délicat, hésitant, mais aventureux. Il a peur de tout gâcher, de voir ce moment voler en éclats s'il n'a pas compris où elle voulait vraiment en venir, il va...

Tant pis, il a besoin d'elle. Il a envie de se souvenir de ce qu'ils ont vécu il y a dix ans de ça, il veut profiter de ce bond dans le passé qu'elle lui dépose sur les lèvres, au cas où elle refuserait de rester plus longtemps à ses côtés, après ce qu'il vient de dire. Sa paume contre sa hanche remonte lentement le long de son dos, tandis que ses doigts s'aventurent contre sa peau nue, en-dessous de son vêtement. La prolongation de son baiser est elle plus abrupte, désireuse de faire sentir à son tour à l'allemand le goût de ces lèvres dont il n'a pourtant rien oublié. Ça les rapproche encore un peu. Au final, son bras entoure totalement sa taille pour la hisser sur le comptoir derrière eux, tandis que l'esprit du policier commence à ne plus pouvoir fonctionner qu'en songeant à la proximité inédite de la jeune femme. La culpabilité, elle,  n'est plus qu'une légère braise sous la cendre, qui cherche à se rallumer seule sans qu'il ne veuille lui apporter aucune aide. Seulement, elle réussit. Elle fait détacher les lèvres de Darian de celles d'Alana, elle fait s'écarter son visage du sien, avec précaution, elle empêche son regard de chercher ses adorables iris noisettes. - J'peux pas..., qu'il souffle contre sa joue. Ses lèvres viennent pourtant se déposer sur cette dernière, avant de dériver lentement vers son oreille, dans un bref chemin aux allures de caresse. - Je peux pas faire ça, qu'il reprend, d'une voix rauque, déboussolée, alors qu'il n'a toujours pas bougé. Son corps n'arrive plus à s'éloigner du sien. Tout le trahit, tout rend ses paroles obsolètes. Son souffle qui continue de venir se perdre dans son cou, son cœur qui bat au rythme du sien, le bas de son ventre qui se crispe soudain, ses lèvres si près de sa peau. Une dernière tentative pour se penser maître de la situation, pour se rassurer, pour espérer la voir faire le bon choix. Il a l'air d'un fou à dire et faire des choses si opposées les unes des autres ; mais il sait que c'est de sa faute. C'est elle qui le trouble à ce point, c'est elle qui le rend toujours plus dépendant au fil des jours, rien qu'Alana, encore, qui le rend capable d'aimer comme il n'a jamais pu aimer quelqu'un d'autre.

Sauf qu'il y a ce doute dans son esprit ; elle va regretter, elle va lui en vouloir et il ne le supportera pas.

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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 20:35



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« What makes my wounded heart feel like this ? Helpless, I'm helpless when it comes to you. Leave me alone. I know I'm not making sense But I know I can't let you come any closer. It's my security, it's my self-defense. I keep on doing all this over and over. »  w/ neontrees.

Soudain, elle redevenait cette adolescente complètement folle de son meilleur ami. Celle qui se perdait dans ses yeux sans retenue avant l'apparition terrible de son don. Elle se sentait enfin libre à présent, libérée du poids de la responsabilité qui venait avec son pouvoir. Libre aussi puisqu'elle se sentait légère, elle avait l'impression de voler au milieu des nuages alors que ses lèvres se mêlaient aux siennes. Lentement, il venait l'emprisonner dans ses bras mais jamais elle n'avait été aussi libre. Le poids du monde semblait se dérober de ses épaules. Lentement, son esprit s'embrouillait à mesure qu'elle sentait les doigts du jeune homme effleurer la peau de son dos. Jamais, au grand jamais, elle n'aurait pu imaginer qu'elle puisse sentir cette délicieuse sensation un jour dans sa vie. Pas alors qu'elle était celle qui l'avait repoussé pendant si longtemps. Elle ne le méritait pas, là dessus elle n'avait aucun doute. Ce qui ne faisait que rendre le goût de ses lèvres sur les siennes que plus délicieuses encore. Il lui avait été si longtemps interdit, elle avait si souvent fait taire son coeur qu'à présent, elle voyait tout ce dont elle s'était privée. Les papillons dans le ventre, les frissons qui naissaient sur sa peau pâle qui vibrait sous les doigts aventureux du jeune homme. Après quelques instants, les derniers sursauts de résistance refaisaient surface. Il sépara ses lippes des siennes et la belle l'observa d'une incompréhension soudaine. Pourtant, elle ne la repoussait pas complètement. Il restait là, serré contre ses courbes de nymphe. C'était une torture, aussi bien pour lui que pour elle. Elle détailla brièvement son visage et ne put s'empêcher de se dire qu'il était si beau, même quand elle pouvait encore y lire sa retenue. «  J'peux pas... Je peux pas faire ça » Ses mots et ses gestes se contredisaient. La tendresse du chemin de ses baisers jusqu'à son oreille venait effacer lentement tout le reste et brouiller l'esprit d'Alana pour oublier les dernières protestations du jeune homme. S'il ne pouvait vraiment pas faire ça, pourquoi restait-il cloué contre son corps ? « S'il te plaît, j'ai besoin de toi. » C'était un murmure, un souffle qui se perdait au creux de l'oreille de Darian.

Elle ne disait pas cela puisqu'elle voulait le faire craquer. C'était tout simplement sincère. La vérité désarmante de ses mots qui lui faisait peur à elle aussi. La solitude des dernières semaines la rendait plus vulnérable que jamais bien qu'elle s'efforçait de paraître déterminée et forte en permanence. Y'avait que Darian pour voir absolument toutes les facettes de l'irlandaise. Il était le seul qui la connaissait mieux qu'elle ne se connaissait elle-même. Et il avait beau dire qu'elle serait mieux sans lui, elle continuait à croire qu'il avait tort. Joignant les paroles à ses gestes, elle s'accrochait à ses épaules, refusant de le laisser partir. Elle avait beau tenté d'aller voir ailleurs. De trouver la même sensation dans les bras de d'autres femmes ou de d'autres hommes, il n'y avait que Darian qu'elle n'avait jamais voulu blesser et qui savait faire exploser son coeur au creux de sa poitrine. Elle réalisait à peine qu'elle était maintenant assise sur le comptoir. Tout ce dont elle arrivait à prendre conscience était à quel point elle en souffrirait si Darian se dérobait maintenant. Il ne pouvait pas lui faire cela. Elle avait besoin de lui plus que jamais. Le réconfort de ses bras, la chaleur de ses baisers. Ou même sa simple présence. Ils auraient pu passer la soirée assis sur un divan, chaque de leur côté et elle se serait sentie bien. Pas un mot à échanger, le Segelbacher à ses côtés lui aurait suffit. À présent, elle en voulait tellement plus. Elle le voulait tout entier et rien qu'à elle. « J'ai besoin de toi. » qu'elle lui répéta doucement alors qu'elle trouvait de nouveau le chemin jusqu'à ses lèvres. Elle l'embrassa doucement, d'une tendresse qu'elle n'avait jamais fait preuve à personne alors que ses mains qui se mettaient à glisser sur son torse au dessus de son chandail traduisait de la passion que lui seul savait éveiller en elle.
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MessageSujet: Re: (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind   (alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 17:32


Alana et Darian

I turn away and pretend that I'm doing just fine
but you're inside my mind


Sentir les doigts d'Alana contre sa peau suffit au cœur du policier pour s'affoler un peu plus. Il craint la crise cardiaque, l'arrêt fatal qui causera sa perte. Si Darian a pu rêver des lèvres de sa meilleure amie plus qu'il n'y avait droit, son corps tout entier a toujours été cette partie d'elle qu'il a contemplée, imaginée, supposée sans pour autant pouvoir l'approcher. Ce soir, à mesure que les secondes défilent, l'allemand entraperçoit une possibilité de pouvoir la chérir comme il désire le faire depuis si longtemps, l'aimer avec autant de force et de passion qu'il n'en accumule depuis tout ce temps à son égard. Sentir ses lèvres qui dérivent contre ses lèvres, sa peau, c'est une sensation merveilleuse qui fait courir un frisson le long de son dos, alors que ses mains se serrent un instant en deux points fermés, encore sur la réserve, quand les baisers de la jeune femme continuent de se montrer fiévreux. Aussi puissants que celui que s'autorise finalement le policier quand il capture à nouveau ses lèvres avec une délicatesse plus en demi-teinte, un baiser à son image, un baiser empressé à l'idée de la perdre que la douceur naturelle d'Alana ne peut qu'apaiser et compléter, si ce n'est aggraver. Ses mains près de ses cuisses finissent pas se délier, l'une venant se perdre à nouveau contre sa peau, pour commencer à en mémoriser la douceur, pour ne plus retenir que le souvenir de ces formes qui lui font monter le rouge aux joues, tandis que l'autre initie les jambes de la Kovaleinen à venir l'encercler sans outre-mesure. Le désir de Darian devient plus évident à mesure que les secondes s'écoulent, si bien que l'envie de toujours sentir Alana plus proche de lui l'obsède. Sa respiration se perd, son souffle s'égare, alors qu'une seule chose parvient à passer ses lèvres lorsque ces dernières s'éloignent de celles d'Alana pour simplement les frôler, incapables de plus s'évader au loin. - Al...

Une réminiscence de sa culpabilité, un désir de se faire pardonner, Darian ne prend pas le temps de le déterminer que déjà son regard repart se perdre dans celui de la jeune femme, ses lèvres reviennent frôler les siennes. Ses bras autour de son cou le privent de la moindre réflexion raisonnable, préférant l'inciter à remonter une main aventureuse encore plus haut sous le t-shirt d'Alana, jusqu'à détacher son sous-vêtement qu'il n'a pas encore aperçu. Sous le coup de l'émotion, brûle-t-il pour sûr des étapes, mais Darian ne perd pas de temps pour se rattraper et délester la Kovalainen de son vêtement le plus imposant. Et même si en général il en faut beaucoup pour gêner le trentenaire, la nouvelle teinte rougie que prend son visage à la vue d'une Alana plus belle que jamais témoigne du léger embarras qui le gagne. Les mêmes questions lui reviennent : pourquoi lui ? Pourquoi c'est lui le chanceux, pas un autre ? Est-ce qu'il la mérite vraiment ? Ses iris bleutés se redressent dans les siennes, alors que son corps est toujours si proche du sien. Darian éprouve le plus grand mal à garder les idées claires, et ce depuis qu'elle a débarqué sur le pas de sa porte. À cet instant précis, ça n'a jamais été plus évident. Il n'ose pas repartir à la découverte de sa peau nue, il ne préfère pas constater à nouveau qu'elle sera bientôt à moitié nue devant lui, sachant qu'elle n'a même pas besoin d'en jouer pour que ça lui fasse de l'effet.

Après quelques secondes de silence, à la regarder, à ne pas arrêter de caresser sa peau du bout des doigts, de cette main qui ose à peine se faire présente dans son dos, comme incapable de s'arrêter, le policier finit par ne rien dire. Il choisit pour une fois de ne plus réfléchir, de se laisser porter par son instinct. Ce soir, Alana est auprès de lui. Elle n'est pas auprès d'un autre, elle n'est pas dans la vie d'un autre, elle ne fait pas sa vie loin de lui. Ce soir, elle lui demande d'être présent pour elle, et lui ne demande que ça depuis le début. Tant pis si elle s'évanouit au petit matin, tant pis si, finalement, elle ne l'aime pas autant que lui l'aime. Tant pis si elle lui brise de nouveau le cœur. Tout ce qu'Alana voudra bien lui donner, Darian est prêt à le prendre jalousement et à ne le partager avec personne. Il attend son retour depuis trop longtemps sans se l'avouer, et il est désormais le seul à mettre des barrières entre eux. Ses bras finissent par la rapprocher sans détour de lui, tandis que ses baisers redoublent de cette intensité qu'il ne maîtrise plus. Alana est cette marionnettiste qui peut faire ce qu'elle veut de lui sans qu'il ne rechigne. Darian sait qu'il va peut-être s'en vouloir, de céder aussi facilement, de craquer et de replonger en plein dans tous ces sentiments qu'il éprouve pour elle depuis toutes ces années, sans même prendre plus le temps d'y réfléchir. Il se sent faible à agir de la sorte, mais si être faible signifie se retrouver entre les bras de la plus belle fille du monde, si cela signifie pouvoir aimer Alana Kovalainen au moins le temps d'une nuit, alors qu'il en soit ainsi. Lorsque ses lèvres finissent par relâcher les siennes, ce n'est que pour embrasser sa joue, sa mâchoire, son cou, lentement, pour arriver sur cette épaule dorénavant dénudée de tout vêtement. Darian mémorise l'odeur de sa peau, il savoure cette main qu'il peut passer sans crainte dans ses cheveux, cette proximité toujours plus enivrante. Finalement, le Segelbacher soulève la jeune femme du plan de travail sans la laisser s'éloigner. Dans un bref sourire discret, il dépose un nouveau baiser sur ses lèvres, avant qu'ils ne pénètrent tous les deux au coeur de sa chambre. Le lit finit par rencontrer les jambes du policier, ce dernier déposant avec délicatesse Alana tout contre les draps. Ce qu'il espère, c'est qu'elle ne remarquera pas à quel point cette pièce est aussi glaciale que les autres. Qu'elle ne comprendra pas à quel point son coeur peut être malheureux quand elle n'est pas dans sa vie. Qu'elle ne remarquera pas que la seule photo qui puisse exister pour décorer n'est autre que son visage souriant sur papier glacé, placé dans un cadre et installé sur sa table de chevet.

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(alarian // hot) I turn away and pretend that I'm doing just fine but you're inside my mind

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