Sujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Jeu 4 Fév 2016 - 22:39
C'mon play with me !
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Au pied de son maître et de la jeune humaine qu’il aimait bien, Jumbo commençait doucement à s’impatienter : c’est vrai quoi, d’habitude quand on le sortait au parc, il avait le droit de courir comme un fou, de courser les écureuils, même des fois d’aboyer, un peu, pas trop non plus sinon on le faisait revenir au pied. Il se roulait dans l’herbe fraiche, allait renifler tout ce qu’il trouvait de nouveau ou d’étrange, jouait avec d’autres chiens ou des petits enfants, tant qu’on ne lui tirait pas sur la queue. Bref, la vraie vie pour une petite boule d’énergie comme lui. Alors forcément, quand le jeu se transformait en séance d’attente au pied d’un banc, sur le béton froid, c’était tout de suite moins rigolo. Cependant, malgré son jeune âge, il avait bien compris que son maître était en train de faire quelque chose d’important : il avait pris sa grosse voix de chef, pas une voix méchante, mais la voix qu’il utilisait en général avec les autres humains qui lui obéissait un peu, en un sens. En général, après ça, l’atmosphère était un peu étrange, comme si il venait de se passer quelque chose d’important, sans que Jumbo ne sache ce dont il en retournait, simplement, quand Malachi son maître faisait sa grosse voix, il fallait être très sage, et attendre sagement. Si il était suffisamment sage, il aurait le droit à des biscuits succulents en rentrant à la maison, et peut être même de faire la sieste sur le canapé, devant la cheminée. Il adorait ça, les siestes sur le canapé.
- … Je vois. A défaut de comprendre, j’imagine assez bien à quel point la situation doit être compliquée à la fois pour toi et pour eux… Difficile de faire confiance en qui que ce soit dans ces circonstances.
Le motiopathe compatissait sincèrement avec la jeune femme : elle était bien jeune pour avoir à supporter tout ça. Sa grossesse, c’était une chose, mais en général, les secrets de famille, ce n’était jamais ni sain ni simple à gérer. Malachi était au courant de la présence de Letha en ville, pour la simple et bonne raison que cette dernière était carrément venue toquer à la porte du manoir, dans l’espoir que Malachi puisse lui donner des informations sur Néréa, sa santé, et savoir si il lui paraissait raisonnable d’aller à sa rencontre. Le motiopathe avait apprécié la démarche, et partait avec un plutôt bon a priori sur la mère fantôme malgré elle. Quand à Absalon… Il ne le connaissait que de vu, aussi il préférait ne pas trop s’avancer à son sujet. Il secoua la tête, rejetant d’un bloc l’argumentaire de la jeune femme : les hunters n’étaient pas si nombreux, tout dangereux qu’ils étaient. C’était ce que Lancaster voulait faire croire, que ses chasseurs se multipliaient comme des champignons, mais ses tueurs n’étaient pas tous des professionnels, loin s’en fallait. Et pour ce qui étaient de l’intelligence … Ils rejetaient une partie de la population à cause d’une donnée génétique pour laquelle ils ne pouvaient pas faire grand-chose, n’était-ce pas suffisamment éloquent ?
- Alors quoi ? On les laisse faire ? Néréa, si il t’a fait ça à toi, si il a réussi à te manipuler, toi qui es plus maline que la moyenne, qu’est ce qu’il arrivera à faire à une gamine plus influençable et fragile que toi ? Il y a des chasseurs qui retournent la tête de mutants paumés pour qu’ils viennent rejoindre leur camps, qui en font des chiens de chasse de luxe, parce que justement c’est ce qu’ils font, nous réifier, faire de nous moins que des animaux, mais des virus, des maladies personnifiées qu’il faut éradiquer. Ce sont pas juste des bêtises de lycéen ou des règlements de comptes entre gangs. On parle d’une élimination systématique, de la mise au ban de la société…
Il soupira, conscient qu’il était capable de parler de tout ça pendant des heures, dans l’espoir qu’elle comprenne. Peut-être le savait elle déjà, dans le fond, sans vouloir totalement l’accepter, ce n’était pas facile, surtout quand on avait aimé l’ennemi. Il la laissa continuer son développement, alors que chaque pièce du puzzle se regroupait auprès des autres dans sa tête jusqu’à ce qu’il prenne conscience de l’ampleur du dilemme pour la jeune femme : Elle craignait la réaction de ses parents à ces révélations, et nul doute que cette dernière serait surement violente, épidermique, fulgurante. Normal, pour des parents qui apprennent qu’on a blessé leur petit. Si il avait été à sa place, il aurait probablement réagi pareil. A la place de Letha et Absalon… Il aurait aimé savoir. Il se passa la main sur le visage, avant de reprendre prudemment :
- C’est un choix qui te revient, et chacune des deux options, parler ou se taire, a sa justification. Dis toi simplement que plus tu attends, plus il y a de risque qu’ils le découvrent par eux même, vu leur métier … Tu n’es pas à l’abri que ça éclate au grand jour sans que tu t’y attendes. Pour ce qui est de ma proposition, elle reste valable maintenant, demain, dans 2 mois … Tu ne serais pas la première à venir te reposer un peu à la maison. Elle est grande, si tu ne veux voir personne de la journée, c’est totalement possible. Tu es majeure, c’est à toi de voir ce que tu considères être le mieux pour toi … en entier.
Dans sa poche, il sentit son téléphone vibrer, alors que des rires d’enfants – ceux de son neveu et de sa nièce- résonnèrent en guise de sonnerie. Malachi vérifia le nom qui s’affichait, non sans un petit sourire :
- C’est Evan’, elle a du rentrer pendant que j’étais ici et dois se demander ou je suis … Je devrais sans doute pas tarder, pour une fois qu’elle rentre tôt … Alors, est ce que tu veux bien venir avec moi, ou pas ?
Spoiler:
Tu conclus ? Je fais un closure après ton post ?
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Sujet: Re: Yeah, let's pretend that i'm fine ⚔ Malachi Jeu 18 Fév 2016 - 19:55
yeah, let's pretend that i'm fine
Everybody's always so fucking 'fine', but we're not. We're hurt, bruised, nearly completely shattered. This is not what one calls 'fine'. But, yeah, let's pretend that i'm fine, aside from the not sleeping, the jumpiness, the constant, overwhelming fear that something terrible’s about to happen. It’s called hyper vigilance. The persistent feeling of being under threat. It’s not just a feeling though. It’s like it's a panic attack, like you can’t even breathe, as if you were drowning.
Peut-être cela avait-il toujours été bizarre et étrange pour les gens. De ne jamais connaître que le Sheriff Castellanos et non Absalon Castellanos. Sa fonction publique était chronophage, et il était bien rare qu'il sorte de chez lui sans sa tenue professionnelle. Et même sans, il restait prioritairement le Sheriff, aux yeux des gens. Cela devait faire pareil pour les médecins, qui devaient bien être assaillis de questions et de préoccupations médicales et ce même en dehors des heures d'ouverture de leur cabinet, quand ils étaient au rayon fruits et légumes, par exemple. Il n'y avait guère que chez eux que ce genre de professionnels là pouvaient être pleinement eux-même. Et encore ... Après tout, même chez lui, Absalon avait maintes et maintes fois fait la police, auprès de Nerea tout particulièrement. Mais on pouvait sans doute aisément objecter que c'était ce que tout parent faisait, faire la police, rappeler à l'ordre sa marmaille et tenter, au mieux, de la faire filer sur le droit chemin. Il n'en demeurait pas moins que Nerea se savait particulièrement privilégiée de connaître Absalon, et non uniquement le Sheriff. D'une façon ou d'une autre, elle était parvenue à ce qu'il ne débarque pas trop souvent au lycée, convoqué par l'un des enseignants de sa fille pour mauvaise conduite ou autre souci du même genre. Clairement, à de nombreuses reprises, elle avait dû manœuvrer et faire usage de sa capacité si spéciale. Elle avait su objecter qu'il avait des choses bien plus importantes à régler, et que le convoquer serait lui faire perdre son temps. Et, peut-être aussi qu'il avait toujours été plus agréables pour eux de ne pas voir toute leur ouaille lycéenne s'affoler de voir le Sheriff débarquer. Après tout, tous les lycéens n'étaient pas réglo, ils dissimulaient même très souvent de drôle de choses dans leur casier personnel. Alors, non, la jeune femme n'était pas plus surprise que ça que Malachi se soucie de savoir ce qu'avait bien pu penser son père de toutes ces histoires. Certes, tous deux se connaissaient depuis un certain nombre d'années, mais Absalon avait toujours majoritairement été laissé hors de tout ça, à raison, d'ailleurs. Malachi savait régler ses problèmes et ses différents par lui-même, après tout. Quant à Letha ... Quant à Letha, Malachi ne l'avait jamais vu, n'est-ce pas ? Pour la simple et bonne raison qu'elle n'était présente, ici, à Radcliff, que depuis une poignée de semaines ou de mois, et qu'avant ça ... Et bien qu'avant ça, Nerea avait vécu et évolué sans sa mère depuis ses 13 ans, ne possédant d'elle qu'une photo, et une absence totale de souvenirs, la faute à elle-même et aussi à son cher géniteur. Les sensations, ça ne suffisait pas pour se raccrocher pleinement à quelqu'un, surtout quand cette personne vous échappait, n'était pas là, était loin, ailleurs, quelque part ... Ces parents là, avec leurs défauts, leurs failles et leurs manquements, malgré tout, Nerea tenait à les protéger. Quitte à inverser les rôles, et à endosser celui du protecteur parental au-dessus des siens ...
Face à la réaction de Malachi, Nerea avait terriblement envie de protester, de s'insurger, d'aller donner un coup de pieds dans la poubelle pour épargner le chiot de Malachi et les genoux ainsi que la virilité de ce dernier. Nerea n'avait pas des origines espagnoles pour rien, après tout, via ses grands-parents paternels. Elle avait visiblement toujours eu ce caractère affirmé, ainsi que ce penchant pour contrarier et agacer à bien des égards. Elle aimait que les choses bougent, qu'elles ne restent pas statiques, qu'on ne s'endorme pas sur ses lauriers et que l'on ne se stoppe pas dans toute progression entreprise. Elle aimait mettre son grain de sel, se mêler de ce qui ne la regardait pas, être là où on ne l'attendait pas, tout comme elle aimait surprendre, contredire et perdre en route ceux qui essaieraient tant bien que mal de pleinement la cerner. Mais, là, présentement ... Les choses étaient ce qu'elles étaient, c'est à dire loin d'être évidentes et habituelles. Et ce bien que cette grossesse ne date pas exactement de la veille. Le truc, c'était qu'elle ne s'y adaptait pas toujours totalement. Que c'était comme une épine dans le pied. Une épine qui, à mesure des jours, se transformait en taille et en encombrement ainsi qu'en difficultés en un rosier. Bien piquant, bien chargé d'épines, et, oui, bien trop peu dissimulables. Nerea ne pouvait pas faire l'autruche, et d'une certaine façon, elle savait que tout le monde savait ce qu'elle avait fait. Qu'elle avait couché avec un garçon, et que, maintenant, même pas mariée et même plus avec lui, elle attendait son bébé ... Que Malachi lui passe la brosse à reluire ne la dérangeait pas vraiment, bien au contraire. Dans sa situation présente, cela faisait même du bien, à l'égo comme à l'âme. Sans doute parce que la jeune femme s'était déjà maintes et maintes fois flagellée de ce qui lui était arrivé, d'avoir fait confiance à un connard, de n'avoir rien vu, d'avoir été aussi crédule et stupide que toutes ces gourdasses à qui elle le reprochait déjà depuis des plombes. Relevant le regard vers le prof, elle finissait par soupirer, non sans lui tapoter un peu le torse, là où se trouvait son cœur.
« Non, bien sûr que non on ne doit pas les laisser faire. Mais la guerrière que je suis s'est pris un grand coup dans l'aile, et ... Et j'aime pas ça. Pas ça du tout, même. Si je m'écoutais, je leur ferais les pires misères, si tu savais. Mais ça, c'est dans ma tête. Je suis enceinte, et je ne suis pas encore invincible. J'ai conscience de la gravité de tout ça, c'est pour ça que, pour une fois, j'essaie de garder les pieds sur terre sans être disproportionnée dans mes réactions, mais c'est pas évident. Et ça me met avec les fesses entre deux chaises. Parce que j'ai peur, et que je devrais pas. Parce que j'ose pas franchir le pas de sacrifier ce que j'ai pour le bien de tous ... J'ai fais honte à mon père, des dizaines de fois, je lui ais mené la vie dure, tout ça, mais je n'ai jamais réellement mis sa vie en danger. Et là, il faudrait que je franchisses le pas, alors qu'on a encore tant à se dire, qu'il a encore tant à m'expliquer, et que j'ai encore besoin de lui ... »
Elle était fatiguée. Tout ça la fatiguait. De se ronger les sens, de se sentir dans cet éternel entre-deux. D'être enceinte, aussi, et de se torturer l'esprit, également. Elle était également fatiguée de devoir évoluer dans la société dans laquelle ils évoluaient, de devoir ronger son frein pour ne pas crier publiquement tout le mal qu'elle pensait d'un peu tout le monde. Nerea voulait bien faire, elle voulait être de ceux qui agissaient, mais elle ne voulait pas être responsable de toute mission suicide de la part de son père. Quant à sa mère ... Elle ne la connaissait pas encore assez pour évaluer son degré de potentiel kamikaze, mais elle croyait déjà savoir qu'elle ne resterait pas à ne rien dire et à ne rien faire, elle aussi, dès lors qu'elle apprendrait qu'on avait essayé de faire disparaître son unique enfant. Tous ces tourments, toute cette haine, toute cette tristesse, aussi, ça pesait lourd. Sur ses épaules à elle comme sur celles de bien d'autres. D'où l'importance, sans doute, de ne pas rester isolé. De ne pas éternellement se terrer en attendant que ça passe ou qu'on se sente mieux. Mais Nerea estimait ne pas être seule. Elle avait ses parents, ses proches, ses amis, Insurgency, aussi. Malachi était de ce groupe là, bien évidemment. Accepter une main tendue de sa part était donc nettement plus facile que de dire oui à la même entreprise si elle était initiée par un total inconnu. Quoi que Nerea se sente de plus en plus pourvue de la capacité de repérer les bonnes ondes. Ce qui était paradoxal, puisqu'elle avait bien cru que, Lui, aussi, il était bon pour elle. Mais la drogue avait alors bien de l'influence sur elle, alors, explique tout ou explique rien ? ... Elle fermait parfois les yeux et tentait de s'imaginer dans une réalité parallèle, une réalité où elle ne l'aurait jamais rencontré, lui. Une réalité où elle serait peut-être enceinte, là aussi, mais alors, serait-ce de Lorcan, ou d'un autre ? ... Trop de variables étaient à prendre en considération, sans nul doute. Et, là, oui, franchement, elle était fatiguée. Fatiguée de devoir se trouver des excuses ou de ne vouloir n'en faire qu'à sa tête ... Alors, face à un Malachi qui se devait de rentrer chez lui, un chez lui où sa délicieuse moitié l'attendait, Nerea ne pouvait pas continuer à faire la moue sans savoir sur quel pied se diriger. Il fallait qu'elle prenne une décision, et, sérieusement, sans doute céda-t-elle à la solution de facilité. Ne se voyant pas rentrer seule à sa voiture, avec toute cette conversation qui tournerait en boucle dans sa tête ...
« Malachi Porter, j'accepte votre proposition. Tant que tu ne me demandes pas de t'épouser ... La polygamie, c'est tout autant interdit que la polyandrie, paraît-il ... » Elle finissait par se relever, étendant ses membres en tout sens, délicatement et gracieusement, pour les défroisser et replacer pleinement dans son logement tout os qui pourrait s'en être légèrement écarté. Elle avait voulu chasser de son esprit tous ces nuages gris d'inquiétude et de préoccupation, en faisant quelque trait d'esprit. Et puis, finalement, elle choisissait pleinement d'attraper Malachi par le bras, et de la laisser l'amener jusqu'à bonne destination. Il éviterait qu'il lui arrive quoi que ce soit de mal, n'est-ce pas ? Et puis, ce n'était pas comme s'ils avaient un chien de garde avec eux, encore jeune et en formation, certes, mais ... Mais, honnêtement, c'était bien mieux que de se traîner en mode zombie songeur jusqu'à sa voiture. Oui, bien mieux ... Un instant d'affection peut simplifier la vie ...