Sujet: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Lun 21 Sep 2015 - 19:22
Eva avait passé sa journée à effectuer une permanence au club de tir, vêtue d’un jean, d’une paire de boots style army et d’un sweat bordeaux, elle n’attirait pas vraiment l’attention. Mieux encore, elle se fondait dans le décor avec une facilité déconcertante, certains clients ne s’étaient même pas étonnés de ce nouveau visage au club de tir. Passer ainsi inaperçue lui permettait parfois de surprendre des conversations curieuses, l’amenant à se questionner sur telle ou telle personne susceptible d’appartenir aux hunters. Alors, pendant qu’elle démontait les armes, les nettoyait, les remontait et les rangeait, elle tentait tant bien que mal de rassembler les indices, les pièces du puzzle qu’elle avait amassées dans sa tête depuis son arrivée. Ce n’était pas une tache facile : les hunters se montrant relativement discrets mais Eve ne lâchait pas. Elle ne lâcherait jamais.
En fin de journée, la jeune femme se surprit à attendre avec impatience de rentrer « chez elle » ou plutôt chez Malachi. Ce sentiment était encore nouveau et Eva ne pouvait s’empêcher de craindre qu’il soit furtif. Au fil de ces sept dernières années, elle s’était mise en tête qu’elle ne serait plus jamais heureuse à nouveau, qu’elle n’avait pas le droit au bonheur et pourtant, aujourd’hui, elle pouvait effleurer ce sentiment du bout des doigts sans pour autant oser s’y abandonner de peur qu’il ne disparaisse.
Elle avait donc finit par se retrouver devant le grand manoir, sentant immédiatement le sentiment de réconfort qu’on éprouve quand on retrouve « son foyer ». Eva aimait la moindre brique rouge de la grande bâtisse, solide et chaleureuse. Elle imaginait sans mal des enfants jouer dans le jardin de derrière, percher sur des balançoires que Malachi et elle auraient installés. Elle entendait le rire des enfants et apercevait presque leur trait mais la vision s’évapora bien vite laissant place à Jumbo, le nouveau petit chiot qu’elle avait reçu à Noel, qui aboyait derrière la clôture. Elle ouvrit la porte, s’avança vers le dalmatien pour lui dispenser quelques caresses et joua avec lui pendant près d’un quart d’heure avant qu’elle ne se décide à rentrer à l’intérieur du manoir, passant par la véranda qui donnait sur la cuisine. Elle laissa Jumbo venir à sa suite, sortit ses croquettes et remplit un bol d’eau qu’elle plaça à côté de la porte de la véranda. En se redressant, des éclats de voix lui parvint, elle reconnut immédiatement le timbre grave de Malachi et celui nettement plus aigue, presque inquiet, de sa sœur Maureen.
Eva dispensa quelques caresses à Jumbo qui s’afférait déjà à dévorer ses croquettes avant de rejoindre le salon. L’ambiance dans la pièce était lourde, contrastant avec le feu de cheminée lumineux et chaleureux qui crépitait dans l’âtre. Eva, observa le visage anxieux de sa belle-sœur. Cette dernière finit par poser un regard étonné sur elle et Evangeline leva les mains « C’est Eve, Maureen tout va bien. » et avec un sourire qui se veut rassurant elle retrouva sa véritable forme, juste le temps d’enlacer sa belle-sœur. Cependant, Maureen mit rapidement fin à son étreinte afin de poser ses yeux sur un objet dont on pouvait à peine distinguer la forme sous l’épais sweet qu’elle avait arboré toute la journée. Instinctivement, Eva porta la main à sa hanche, sur son arme avant de se racler la gorge, honteuse. Elle évita soigneusement le regard de Malachi avant de décréter, en profitant pour retrouver son nouveau visage et ses cheveux bruns, « Je vais vite fait au sous sol j’arrive. ».
Elle dévala les escaliers, en soupirant, avant de ranger soigneusement son desert eagle avec ses autres armes qui avaient dorénavant trouvé leur place dans le sous sol. Eva se pliait aux règles de la maison comme n’importe quel mutant, même si elle n’aimait guère se retrouver ainsi dépossédée. Et si un hunter débarquait un jour ? Comment se défendraient-ils ? Ils ne pourraient jamais parvenir au sous sol à temps, toutes ces questions de survie trottaient dans sa jolie tête formatée à la survie pendant près de sept ans. Des préoccupations bien loin de celles de Malachi, elle en était certaine. Elle remonta l’escalier et rejoignit le frère et la sœur dans le salon avant de s’appuyer contre le chambranle de la porte, bras croisés et sourcils froncés devant l'inquiétude omniprésente de Maureen. « Qu’est ce qu'il se passe ? Rien de grave j'espère ?»
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Lun 21 Sep 2015 - 23:43
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Malachi avait reçu un appel de sa sœur quelques heures auparavant. Il était encore au lycée, dans la salle des professeurs à s’occuper des copies de ses seniors quand la sonnerie jazzy de son téléphone avait brusquement réveillé le professeur de latin qui pionçait tranquillement dans le fond de la salle. A l’autre bout du fil, elle paraissait nerveuse, contrariée, alors qu’elle lui annonçait lui faire une petite visite de courtoisie pour le soir même. A son ton, le mutant avait bien compris que quelque chose n’allait pas, mais qu’elle ne pouvait probablement pas en parler à voix haute. Aussi, il l’invita à arriver avant le couvre feu qui frappait la ville, lui assurant qu’il serait déjà au manoir, à l’attendre. Evidemment après un tel appel, il ne fut plus capable de se concentrer sur quelques copies que ce soit : Qu’est ce qui pouvait amener sa frangine a faire plus de 5 heures de voiture en milieu de semaine pour venir le voir ? Il n’avait pas un bon pressentiment, et s’éclipsa du lycée juste après son dernier cours, quittant la classe avant même ses élèves, fait rarissime pour le professeur d’histoire. Il avait traversé la ville à toute vitesse, manquant de griller un feu à l’entrée du lotissement, pour arriver finalement bien deux heures avant sa sœur chez lui, tournant en rond comme une bête en cage : sans les pourquoi et les comment, il se sentait inutile, à attendre sans pouvoir rien faire.
Maureen arriva sur les coups de 18 heures, alors que Malachi en était à son quatrième thé de l’après midi, qu’il avait failli arroser ses orchidées 2 fois d’affilée et que, si cela avait été possible, il aurait creusé une tranchée dans le salon à force de faire les cent pas. Il serra sa cadette dans ses bras, avant de reculer pour vérifier que celle-ci n’était pas blessée d’une manière que ce soit. Non, elle n’avait rien, à part cette aura étrange d’émotions mélangées. Derrière elle, caché dans ses jambes, Peter s’accrochait à son tigre en peluche, se frottant les yeux avec une moue boudeuse : de toute évidence, sa mère l’avait réveillé d’un bon gros dodo pour le faire descendre de la voiture. Malachi se baissa pour prendre son neveu dans ses bras, interrogeant sa sœur du regard : Et son mari ? Et la petite Lori ? Maureen lui murmura un « je t’expliquerai » avant de proposer à Peter d’aller jouer dans la chambre de son oncle, pendant que les grands discutaient. Le garçonnet n’accepta qu’à condition que sa mère lui monte l’énorme sac de jouets qu’il avait apporté pour le trajet à ‘étage, alors qu’il se tortillait des bras de Malachi pour se rendre directement en haut des escaliers. Une fois Peter mis à l’écart, Maureen s’affala sur le canapé du salon familial attrapant la théière pour se servir une rasade d’eau chaude dans l’une des tasses disposées sur la table basse. Par où commencer, par quoi ? Elle ne savait pas vraiment et à vrai dire, elle espérait presque que son frère devine …
( …)
Malachi devina l’arrivée de sa femme en entendant le chien aboyé dans le jardin, alors que Maureen achevait son récit dans un soupir las. Il lui passait la main dans le dos, la rassurant à voix basse, alors que la porte d’entrée claquait et que des pas humains et animaux résonnaient dans le couloir, puis dans la cuisine. Quand Evangeline se montra enfin, c’était sous son apparence « professionnelle » : une magnifique brune aux yeux pétillants, à la chevelure soyeuse et au nez légèrement pointu. Il la trouvait très belle comme ça aussi, bien qu’il préféra toujours la « vraie » elle. Cependant avec les quelques mois passés depuis leurs retrouvailles, il avait appris à apprécier cette apparence, conscient que la femme qu’elle était à l’intérieur était toujours la même, qu’elle soit brune ou blonde. Et puis, il y avait des choses qui ne changeaient pas, comme son odeur, le timbre de sa voix, la clarté de son rire … En cela il pourrait toujours la reconnaitre entre mille, peu importait l’apparence qu’elle arborait. Maureen en revanche marqua un temps d’arrêt avant de reconnaitre sa belle sœur et amie : elle avait vu Eva à Noel sous son ancienne apparence, et n’avait pas encore le réflexe de l’imaginer sous une autre forme que celle connaissait déjà. Malachi les laissa s’étreindre sans agir avant de voir la gêne des deux femmes alors que son épouse portait soudain sa main à sa taille. Il soupira mais ne dit rien : une arme, encore une. Elle s’avait que ça le mettait mal à l’aise, mais c’était plus fort qu’elle. Si elle avait pu se balader armée jusqu’aux dents dans la maison, elle l’aurait fait sans se faire prier. Il hocha la tête d’un air entendu quand elle indiqua descendre dans le sous sol, et attendit sagement qu’elle remonte, terminant sa tasse de thé, encore une alors que sa sœur envoyait un message à son mari.
Quand Evangeline revint enfin, elle s’adossa à l’encadrement de la porte, et le cœur de Malachi se serra un peu : elle avait pris la peine d’étreindre Maureen mais n’avait eu aucun geste à son égard. Ça arrivait parfois quand elle revenait du travail, perdue dans ses pensées, il lui fallait un moment pour reprendre ses habitudes et ses gestes tendres. Il aurait aimé dire qu’il s’y faisait, mais c’était plus fort que lui : il avait besoin de l’avoir auprès de lui dès qu’ils étaient dans la même pièce, de la sentir, de l’avoir contre lui, sans quoi il ne se sentait pas tout à fait bien. Bon, en l’occurrence, la situation n’était pas appropriée pour lui réclamer son bisou et son étreinte de bonjour. Mais elle n’y couperait pas.
Maureen jouait avec son alliance quand Evangeline posa la fameuse question, son regard anxieux passant de son frère à sa belle sœur sans savoir par quel bout commencer. Malachi devina le désarroi de sa sœur et prit la parole à sa place. Sa voix semblait égale, pareille à la normale, mais il y avait une légère tension dans son intonation, qu’il lui était impossible de contenir :
- Maureen est arrivée avec Peter il y a tout juste une heure. Lori et John sont à Memphis, ils ne sont pas en danger. Le petit est à l’étage, il va bien mais … Il semblerait qu’il ait des prédispositions particulières. John dit que Maureen s’imagine des choses mais …
Maureen secoua la tête fixant sa belle sœur avec un air assuré :
- Mais il se voile la face. John n’a aucun mutant dans sa famille, il ne sait pas à quoi sa ressemble, il dit qu’il est trop jeune pour développer quoi que ce soit. Moi j’ai grandi avec Malachi, notre famille porte le gêne. Je sais à quoi CA ressemble. Et mon fils l’a, j’en suis sure. Et je ne sais pas quoi faire …
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Dim 4 Oct 2015 - 17:25
Maureen ne répondit pas à la question, jouant avec son alliance, cherchant sûrement les mots pour commencer son histoire. Que pouvait-il y avoir de si grave ? La belle sœur d’Eva avait toujours été quelqu’un de très ouvert, voir de bavard, la voir si silencieuse était réellement inquiétant. Eve abandonna le chambranle de la porte avant de se rapprocher du canapé, s’asseyant sur l’accoudoir à côté de Maureen. Elle posa une main sur son épaule comme pour l’encourager à parler mais Malachi prit la parole, certain que sa sœur ne trouverait pas le courage de recommencer l’histoire depuis le début. La voix grave de Malachi résonna dans la pièce, égale, contenu comme si ce qu’il annonçait était une simple liste de course. Ca se voulait rassurant envers Maureen mais derrière cette apparente tranquillité, Evangeline percevait une légère tension dans sa voix et elle posa son regard dans celui si bleu de son mari. Il était inquiet, beaucoup plus qu’il ne le montrait.
C’est ce qu’elle aimait chez lui : sa capacité à prendre sur lui pour éviter aux autres toute inquiétude, à se contrôler pour apaiser les personnes les plus tourmentées. En cela, son don lui allait comme un gant. Depuis qu’elle le connaissait, Malachi avait toujours été son catalyseur d’émotions, qu’il utilise son don ou non. Elle qui était tout feu tout flamme, il l’apaisait d’une simple caresse ou d’un simple murmure à son oreille. Sa simple présence semblait lui faire croire que tout irait bien. Alors, tandis que son regard restait perdu dans le bleu des yeux de Malachi, Eva décida pour le plus grand bien de Maureen de ne pas relever la tension qui apparaissait dans la voix de ce dernier. A la place, elle commença à réfléchir à la teneur des propos du jeune homme. Peter avait peut être un don avait annoncé Malachi tentant comme toujours de tempérer les réactions et d’éviter les décisions trop hatives, tandis que Maureen l’assurait avec force.
« Tu as raison Maureen, il n’y a pas d’âge pour développer son don. Cela dépend avant tout du pouvoir en lui-même et du caractère de l’enfant. Le mien par exemple est apparu aux alentours de mes huit ans et Malachi a pu le développer très jeune aussi sans que personne n’ait pu déceler quoi que ce soit. »
Eva marqua une pause, effectivement les dons apparaissaient de manières très différentes selon chaque être humain mutant. Si Peter était vraiment doté, il serait beaucoup plus simple que le don ne soit pas visible, comme celui de Malachi, mais s’il s’agissait d’un pouvoir aussi repérable que celui d’Eva, alors il allait falloir être prudent et réfléchir au meilleur moyen de protéger Peter. Les doigts d’Eve effectuèrent une légère pression sur l’épaule de Maureen et elle demanda doucement :
« Qu’est ce que tu crois avoir vu exactement ? »
Maureen baissa le nez vers sa tasse thé, et fit une moue gênée avant de commencer :
« Je n’ai pas vraiment vu quelque chose… j’entends parfois des bruits étranges durant la nuit, je retrouve ses jouets à des endroits improbables et jamais à l’endroit où je les ai rangés… ça peut sembler ridicule…peut être que je deviens folle... mais…» et la voix de Maureen se brisa « je ne veux pas qu’ils vivent les mêmes horreurs que vous. » Encore une fois, le regard des deux époux s’accrocha et Eva sentit le fulgurant besoin d’être auprès de Malachi, de s’assurer de sa véritable présence auprès d’elle. Si la plupart du temps, Eva avait encore du mal à retrouver l’ensemble de sa tendresse, il arrivait qu’elle soit comme frapper par l’amour qu’elle portait à Malachi, comme si elle se souvenait d’un coup que oui il était vivant et qu’il était sien. Evangeline se leva de l’accoudoir et partit chercher un mouchoir qu’elle tendit à Maureen. « Si tu nous le permets, je voudrais aller à l’étage avec Malachi pour tenter de savoir si Peter a vraiment un don et quelle en est l’importance…» Maureen s’essuya les yeux avant de hocher lentement la tête, il valait effectivement mieux en être sûr. Evangeline et Malachi se retrouvèrent au bas de l’escalier après que ce dernier ait fermé la porte du salon derrière eux. Eva se rapprocha alors de lui avant de poser sa tête sur son torse et de l’entourer de ses bras. Voilà, déjà elle sentait les battements furieux de son cœur retrouver une forme d’apaisement tandis qu’elle retrouvait son odeur familière et la sensation rugueuse de son pull contre sa joue. Il y a encore quelques mois, elle n’aurait pu imaginer retrouver ces sensations, et pourtant, par on ne sait quel miracle il était là, dans ses bras alors que les mots de Maureen je ne veux pas qu’ils vivent les mêmes horreurs que vous… tournaient en boucle dans sa tête. Eva finit par s’écarter avant de glisser sa main dans la sienne, rebutant d’être séparée physiquement de lui. « On y va ? »
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Jeu 8 Oct 2015 - 22:27
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Malachi fut soulagé de voir Evangeline prendre le relai de cette conversation qu’il savait difficile pour sa sœur. Maureen n’avait jamais rien eu contre les mutants, d’abord parce qu’elle en côtoyait un depuis l’enfance, et ensuite parce qu’elle avait la clairvoyance d’envisager tout le bienfait qu’ils avaient pour une société : un médecin qui contrôle le sang, c’est quand même bien pratique face à une hémorragie, un empathe peut déceler les enfants en difficulté ou en détresse émotionnel, les surhommes qui sauvent des vie lorsqu’il s’agit de déblayer une maison qui s’est écroulée … non vraiment, Maureen était une pro mutante, discrète, mais assumée. Elle laissait même son frère utiliser son don sur ses propres enfants pour faciliter leur du coucher, et elle ne pouvait nier qu’elle avait largement profité de ce genre d’opportunités pour avoir un peu de temps pour elle. Pourtant, elle savait que la vie des mutants n’était pas une partie de plaisir, surtout par les temps qui couraient. Si son fils était un des leurs, sa vie serait en danger à la minute même où il serait dépisté, et il se ferait forcément dépisté, à l’école, à l’hôpital, n’importe où … Malachi perçut le désarroi de sa cadette, et lui envoya une puissante onde d’apaisement en lui pressant doucement l’épaule, alors qu’Eva’ corroborait à ses propres explications, encourageant Maureen à se confier un peu plus. La jeune femme du se rendre compte de ce que faisait son frère, levant la tête en lui offrant un faible sourire reconnaissant avant de reprendre : elle songeait à une mutation que Malachi avait déjà rencontrée dans quelques vieilles archives. L’animation d’objets inertes était un don a priori peu dangereux et potentiellement facile à dissimuler, si son utilisateur était suffisamment mature pour l’utiliser sagement. Mais Pete’ avait quoi … cinq ans à tout casser. Cela pouvait vite devenir compliqué à gérer pour Maureen et son mari s’ils ne savaient pas comment expliquer tout cela à leur fils.
Quand Maureen s’interrompit dans une déclaration aussi maladroite que parlante sur leur propre condition, les yeux du motiopathe se relevèrent spontanément pour chercher ceux de son épouse, comme si ce simple rappel de leur tragédie nécessitait qu’ils se raccrochent l’un à l’autre. Bien qu’Eva resta calme et rassurante pour Maureen, Malachi la connaissait par cœur et sentit le trouble qu’avait réveillé en elle. Elle proposa qu’ils montent voir Peter à l’étage, proposition à laquelle Malachi acquiesça avec un sourire encourageant. Maureen finit pas accepter d’un hochement de tête las, avant de se siffler son thé comme un verre de whisky. Alors qu’elle se levait pour aller s’en servir un autre dans la cuisine, le couple Porter s’était retiré dans l’entrée, et avant que Malachi ne pense à faire quoi que ce soit, il ouvrit spontanément les bras pour enlacer Evangeline qui se serrait contre lui, l’entourant de ses bras également. Ils n’avaient même pas eu besoin de se concerter, ils avaient ressenti ce même pincement au cœur alors que Maureen s’était exprimée ses inquiétudes sur le futur de son petit, si il était « l’un d’eux ». Dans ses mots maladroits, toute l’histoire du couple avait été sous entendue, le deuil, la souffrance, le secret… alors sentir Evangeline là, contre lui, son parfum léger, les chatouilles de ses cheveux contre son nez, son souffle … C’était vital, ça le gardait de la folie dans laquelle il aurait pu sombrer, dans de fois… Quand elle se recula, il la garda une demi seconde encore contre lui avant de la laisser partir, hochant la tête en serrant sa main dans la sienne. Il ne savait pas si le petit était « doué » ou non, il était si jeune … Et malgré tout, il savait que c’était tout à fait plausible, la génétique penchait pour cette option d’ailleurs.
Le petit Peter était dans l’une des chambres d’amis tout au fond du couloir, celle que lui et sa sœur avaient occupé pendant les vacances d’hiver. Son oncle préféré, de toute façon c’était le seul qu’il eut, lui avait acheté toute une ménagerie de la savane en petites répliques ainsi qu’un tapis de jeu représentant la steppe africaine, et le garçonnet faisait bouger tour à tour l’éléphant, le lion, racontant des histoires à voix haute en rigolant. Le spectacle de cet enfant enfermé dans une bulle d’innocence et d’imagination avait quelque chose de magique pour Malachi qui avait ouvert la porte sans un bruit. Le petit se tenait dos à eux et ne les avait probablement pas entendu, trop occupé par les aventures de Léo le lion et Geegee la Girafe. Sa petit voix flutée tentait de se faire grave quand il jouait le lion, plus féminine et maniéré quand venait le tour de la girafe, alors qu’il s’exclamait :
- Ohlala Geegee, tu n’as pas soif après tant d’aventure, il faudrait que tu ailles à la rivière boire de l’eau !
Il tapa dans ses petites mains, comme pour encourager la figurine à lui obéir … Ce qu’elle fit. La petite girafe se mit à se balancer sur ses jambes si fines, et traversa le tapis Pour rejoindre la tache bleue représentant le fleuve, baissant la tête en sa direction. Malachi se tourna vers son épouse avec un air entendu :
- Je crois qu’on a la réponse à nos questions…
Le petit garçon sursauta en entendant la voix grave de son oncle, alors que la petite figurine courut se cacher derrière lui en poussant un petit cri aigu. Les yeux du bambin se remplir de larmes, alors qu’il couina d’un air catastrophé :
- … Tu vas te mettre à crier comme maman Tonton Mal’ ? je veux pas qu’on me crie dessus, c’est pas ma faute …
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Sam 31 Oct 2015 - 11:57
Le couple monta les escaliers silencieusement et Eva ne put s’empêcher de ressentir une forme d’angoisse. Et si Peter avait réellement un don ? Comment faire grandir cet enfant dans ce monde tourmenté où il serait à coup sûr stigmatisé et rejeté ? La traversée du couloir lui sembla interminable, alors qu’on percevait à peine la voix de l’enfant qui s’échappait de la porte ouverte au fond du corridor. La jeune femme en profita pour laisser tomber sa nouvelle apparence au profit de l’ancienne : il valait mieux éviter de faire peur à Peter ou de le perturber davantage. Une fois arrivés devant la porte ouverte, les deux jeunes gens s’immobilisèrent observant en silence Peter jouer. Voir un enfant s’amuser au sein du manoir, teinta le cœur d’Evangeline d’une aura mélancolique. Auraient-ils l’occasion d’observer, un jour, un autre enfant s’épanouir au sein de leur foyer ? Mais sa rêverie laissa place à l’évidence. Non, ce n’était pas raisonnable. Evangeline ne voulait pas avoir à traverser ce que vivait Maureen, elle ne voulait pas avoir à s’inquiéter pour la survie de son fils ou de sa fille. Car avec deux parents mutants, il était presque impossible que leur descendance puisse échapper à la mutation. Sans compter qu’elle ne voulait pas risquer de laisser derrière elle un orphelin.
Le claquement de main de Peter l’arracha à ses pensées et ses yeux s’agrandirent en découvrant la girafe s’animer. Combien d’enfant aurait rêvé d’avoir pareil pouvoir ? Dans la folie et la cruauté de ce monde, on oubliait bien trop souvent la beauté de la différence et à quel point les dons pouvaient se révéler magique, poétique même. Eva observa, émerveillée, la girafe se diriger vers le point d’eau et baisser son long cou. La jeune femme leva les yeux vers Malachi et hacha la tête à sa remarque.
Oui il n’y avait plus aucun doute possible, il allait maintenant falloir prendre des décisions, aussi désagréables puissent-elles être. Les yeux de Peter se remplirent de larmes et Eva sentit son cœur se serrer devant la détresse du petit. Eva s’avança avant de s’asseoir aux côtés de Peter sur le tapis de jeux. Elle posa sa main dans son dos et dit doucement :
« Voyons bonhomme, est-ce que tu as déjà vu tonton Mal crier ? On sait tous les deux que ce n’est pas son genre. »
Elle lui adressa un sourire rassurant avant que la main qui était sur son dos descende vers la girafe qui tremblotait. Eva la saisit délicatement avant de caresser l’objet animé du bout du doigt.
« Dis Peter, si tu arrives à la rendre à nouveau immobile je te montrerais un truc super cool ! Tu es d’accord ? » Demanda-t-elle avec un petit sourire malicieux.
Le petit garçon essuya ses yeux remplis de larme et effectua une petite moue comme si il réfléchissait à la proposition. Il finit par hocher la tête avant de froncer ses fins sourcils bruns, empruntant un air concentré. Peter frappa dans ses mains une nouvelle fois mais la girafe resta animé, continuant de gigoter dans la main ouverte d’Eva. Le garçon baissa la tête, honteux :
« Je suis désolé, j’y arrive pas. »
Evangeline resta pensive quelques instants avant de lever la tête vers Malachi puis la tourna vers Peter. Elle avait une idée derrière la tête :
« Tu sais quoi on va essayer tous les trois ! »
La jeune femme se décala afin de laisser une place à Malachi pour s’assoir auprès de son neveu puis elle déposa la girafe devant eux.
« Ensemble, on ne peut que y arriver non ? Allez on se concentre et on compte jusqu’à trois. »
La jeune femme égrena lentement les chiffres et une fois arrivée à trois, ils frappèrent tous ensemble dans leurs mains. La girafe s’immobilisa alors comme par magie. Evangeline se sentit soulager et elle adressa un franc sourire à Peter. Le jeune garçon avait déjà un très bon contrôle de ses pouvoirs et il s’en servait à la perfection quand il se sentait accompagné et soutenu. La jeune femme reprit :
« Alors je te le montre ce truc cool ? »
Le garçon se dandinait sur place, visiblement ravi. Eva concentra alors sa pensée sur ses longs cheveux blonds qui se teintèrent rapidement d’une couleur rose fluo. Peter resta quelques longues secondes la bouche ouverte laissant simplement échappé un « whooo » admiratif.
« Dis, dis, tata, tu peux les mettre en bleu ? »
Et à peine eut-il fini sa phrase que les cheveux d’Eva empruntèrent une couleur bleu océan.
« Peter, maintenant je compte sur toi, il ne faut parler à personne de ce que tu peux faire avec les jouets et moi avec mes cheveux d’accord ? Il faut que ça reste notre secret à tous les trois ! »
Le jeune garçon hocha la tête d’un air fier, comme si il était investit d’une mission et Eva se releva avant de rejoindre Malachi dans le couloir, fermant la porte de la chambre derrière eux.
« Il a déjà de grandes capacités pour son âge, il sait comment déclencher son pouvoir et il a suffit qu’il se sente soutenu pour arrêter de lui-même la girafe. A cinq ans c’est incroyable. » dit-elle, fascinée par le petit garçon.
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva Ven 6 Nov 2015 - 21:04
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Pour l’instant, Monsieur Porter ne pouvait rien faire d’autre que d’observer sa chère et tendre agir : toujours posé contre l’encadrement de la porte, il la laissa s’approcher du tout petit garçon doucement, s’accroupissant même pour se tenir à la hauteur de ce dernier. Peter renifla en secouant la tête timidement, alors qu’elle lui demandait de se rappeler si son « tonton Mal » était du genre à crier. Forcément, il ne lui viendrait même pas à l’idée une demi second d’hausser le ton sur un enfant, il avait déjà terriblement du mal à lever la voix sur un adulte … Evangeline avait pris la petite bestiole dans la main, et encourageait le petit garçon à utiliser son don à nouveau pour immobilisait la girafe qui grattait le doigt de la jeune femme du bout de son minuscule sabot. Il ne fallut pas longtemps avant que l’aura du petit se teinte à nouveau de crainte et de déception : à cinq ans, il était déjà incroyablement jeune pour avoir un pouvoir aussi subtile, alors réussir à le contrôler cela relever probablement du miracle… Malgré tout, Evangeline ne perdait pas une goutte de patience, et c’était là tout le talent et l’aisance naturelle de sa femme auprès des enfants : elle savait comment les guider tendrement, les conduire à faire ce qu’elle souhaitait sans trop de difficulté, par le jeu, les comptines ou encore la compétition. Pour un petit bout un peu timide comme Pete’ le jeu et la douceur était le cocktail gagnant pour l’amener à se concentrer un peu plus. Aussi, quand elle proposa qu’il s’y mette à trois pour inviter Geegee à se tenir tranquille, il vient s’asseoir en tailleur à coté du petit garçon, en profitant pour apaiser très légèrement ses émotions désordonnées. La difficulté avec les enfants, c’était que leurs émotions étaient tellement bruts, tellement franches que la moindre influence pouvait avoir des répercussions extrêmes et explosives, alors il n’y toucha qu’à peine, préférant laisser la magie toute personnelle d’Evangeline faire son œuvre sur Peter.
Finalement le jouet s’endormit sous le regard émerveillé des adultes et soulagé du garçon, et Malachi ébouriffa la chevelure sombre de son neveu avant de laisser Eva reprendre les rennes, l’attendant sagement dans le couloir. Elle referma la porte derrière lui quelques minutes plus tard, alors que le petit garçon avait repris ses jouets pour les ranger précautionneusement dans leur boite. Il hocha la tête, tout aussi impressionné que son épouse :
- C’est peu de le dire … Je crois que je n’ai jamais observé de cas aussi précoce, en dehors d’enfants dont la mutation était physique … c’est un petit prodige, tu as vu le naturel et la facilité avec lesquels il fait ça ? Si à son âge il peut animer de petits objets, va savoir jusqu’où il pourra aller en étant plus âgé et conscient de ses capacités…
Le potentiel du petit garçon le laissait songeur, alors qu’il faisait tourner son alliance autour de son doigt mécaniquement : Peter était un petit garçon adorable, doux, gentil, et son don était à son image, une capacité délicate et féérique sous son contrôle. Avez-vous seulement vu un jour quelque chose de plus enchanteur qu’un enfant animant une peluche pour qu’elle lui rende ses câlins ? Bien sur ce n’était pas sans danger, mais quel être humain ne l’était pas ?
- Ma sœur avait donc raison et bien raison … Je ne suis pas sur que ce soit une bonne nouvelle pour elle … Ne me regarde pas comme ça, tu sais très bien ce que je veux dire ...
Maureen ne renierait pas son fils, qu’il soit un mutant ou non, mais Malachi savait qu’elle se consumerait d’inquiétude, à s’imaginer tous les dangers qui menaceraient son fils une fois un orteil sorti de la maison familiale.
- Il va falloir lui dire … tu préfères le faire, ou je me dévoue ?
La décision prise, ils redescendirent tous les deux rejoindre Maureen dans le salon. Elle leva les yeux vers eux avant de raccrocher son téléphone, les yeux plein d’inquiétude et d’espoir :
- J’étais avec John, il s’inquiétait que je ne l’appelle pas avant … Alors, j’avais raison hein ? Il est comme vous ? Vous ne me ferez pas croire que ce n’était pas son tigre en peluche que j’ai entendu plusieurs fois rugir dans sa chambre …
Malachi glissa un regard vers Evangeline en prenant une large respiration : ça n’allait pas être une partie de plaisir, encore une fois ….
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Sujet: Re: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva
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Sujet: Don't worry, he will be fine | Malachi & Eva 
Lun 21 Sep 2015 - 19:22
