⊱ QUI VA A LA CHASSE, PERD SA PLACE !
La vie est pleine de surprise. C’est comme ça que l’on doit se lever le matin, avec cette douce optique. C’est comme ça que je vivais en fait, en connaissant les surprises de la vie et vivant avec. Elles ne sont pas toujours bonnes mais il faut l’accepter et continuer. Quand un nourrisson à l’hôpital né 4 mois à l’avance qui se bat entre la vie et la mort ouvre un de ses deux yeux pour vous regarder… vous aimez les surprises. La vie. J’étais de grande humeur depuis ce miracle car c’est un miracle pour moi. Je partais de bon pied à 22 heures de la journée de garde. J’étais fatiguée ? Oui, un peu mais très peu. Parfois j’aimerais tellement avoir 30 heures dans une journée voir un peu plus pour ainsi avoir plus de temps car il faut bosser pour vivre et je ne voulais pas trop en demander à mes parents d’adoption et surtout ? Je pensais parfois vivre seule mais non, Mary n’était pas en état pour et je ne pouvais pas la laisser mais je mourrais d’envie d’avoir mon indépendance en quelques sortes. Je mettais souvent de côté et j’y réfléchissais aussi mais bon. La vie est pleine de surprise, il peut arriver n’importe quoi pour me faire prendre cette décision fatale, un jour. C’est l’esprit libre que je me rendais en direction du bar. Oui, directement. J’avais pris une douche à la fin de ma garde, je sentais bon le melon, parfois de mon gel douche bien entendu. J’avais laissé mes cheveux longs détachés, légèrement ondulés et enfilé un simple slim et une blouse classique. Bien assez classique pour montrer aisément mes formes sans froufrou superflu. Marcher dans la rue n’est pas vraiment un problème pour moi mais j’avais une sensation étrange en déambulant. Vous avez déjà eu l’étrange sentiment que l’on vous suit ? Entendre parfois des bruits derrière vous discret, une respiration ou des pas. Parfois il n’y a même pas besoin de bruit. Cela peut-être un pressentiment. Un petit tic dans votre tête qui vous donne un petit « conseil »… RUN ! Mais non je n’avais pas prise la fuite car je marchais toujours et encore en évitant de regarder derrière moi car je ne voulais surtout pas être la peureuse du quartier en me retournant et me mettant à passer pur une cinglée si ce n’était qu’un chat inoffensif. Enfin bref. J’entrais dans le bar naturellement comme d’habitude en allant enfiler mon tablier, prenant mon fruit pour avoir mes vitamines pour la soirée. Une pomme, cette fois. Rien de plus classique et je me mettais à bosser. Pas seule. J’avais une amie au bar, Clarissa qui me tenait compagnie. Elle bossait dans la boutique à côté et venait souvent passer la soirée après la fermeture. Son copain étant le fils du patron, elle connaissait assez bien la maison.  Il y avait assez bien de monde ce soir mais disons qu’il faisait calme au bar. Ils parlaient un peu tous autour d’une bière ou même de poulet fris. Une spécialité de la maison tous les vendredi soir. Je restai tranquillement à servir les quelques clients en mal de boisson et papotant avec la douce blonde qui me racontait sa journée. Et là, mon regard était attiré par bien d’autres personnes en fait depuis une minute, je ne l’écoutais même plus mais faisant mine en hochant doucement la tête. « Non mais quand même ce type était cinglé, il m’a regardé du genre : comment vous allez mademoiselle et m’a mis la main au fesse… », soufflait-elle en me regardant, elle semblait en colère mais je ne remarquais rien, mon regard était ailleurs. « Il est sympa ! », répondis-je pour dire de répondre à la jeune femme mais totalement à côté de la plaque. Elle mettait une main devant mes yeux en claquant des doigts. « Euh oh… t’es pas un peu dans la lune ? Tu devrais bosser moins et dormir plus ! », je riais nerveusement en la regardant. « Je suis désolée, tu disais ? », demandais-je alors qu’elle me regardait comme si j’étais une folle échappée d’asile. « J’ai un peu la tête ailleurs, excuses-moi ! », disais-je en lui offrant un joli sourire. « Ce n’est rien… je disais juste qu’un client m’avait mis la main aux fesses. », je souriais en l’entendant. « Cela m’arrive souvent, tu sais. Bosser dans un bar, c’est loin d’être un cadeau ! », je riais nerveusement en regardant encore dans la direction de la personne que je fixais. En fait, je me sentais presque idiote de le faire. Je ne savais pas pourquoi mon regard était magnétisé et cet homme mystérieux que je croisais souvent m’hypnotisait. Enfin, je détournais le regard car je sentais qu’elle commençait à me fixer surtout quand elle me balança une cacahuète sur la tête. « Tu recommences ! », je souriais doucement en la regarde. « T’es charmante quand tu veux ! », soufflais-je en haussant les épaules et servant les deux ou trois clients qui revenaient vers moi.