Sujet: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 2:06
And the day dream ends it all.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Clara Aria Demaggio-Saddler. C’était le nom qui figurait maintenant sur le certificat de naissance de sa fille, qu’on venait de lui confier. Un certificat sur lequel il n’y avait aucune information sur le père. Juste un nom de famille, rien de plus. Elle aurait pu remplir un peu plus, parce qu’il y avait bien des choses qu’elle aurait pu remplir. Il y avait eu un moment où ils avaient été un couple avec Cesare, alors elle savait des choses. Mais elle n’avait rien rempli. Comme par mesure de sécurité. La famille de Cesare, elle ne le savait que trop bien, était assez particulière, une bande de monstres qu’elle ne voulait pas voir tourner autour de son bébé. Alors, moins on en savait sur la branche paternelle de sa fille, mieux ce serait. Isolde avait passé la matinée à la nurserie, le regard plein d’admiration, posé sur sa fille. Elle était toute petite, minuscule, si fragile. Elle avait la peau toute douce et était tellement adorable, qu’elle pourrait faire fondre le cœur de n’importe qui. Il avait fallu peu de temps à Isolde pour vouer un véritable culte à la petite fille qu’elle avait mise au monde, après des heures et des heures de douleur. Au moment où elle avait tenu cette petite dans ses bras, elle avait été submergée par un sentiment de bonheur comme elle n’en avait probablement jamais connu. Elle avait beau être toute seule dans une épreuve compliquée, elle s’en fichait, elle était heureuse. Elle avait jalousé ces femmes avec un beau mariage, qui venaient toujours à la clinique avec leur amoureux. Mais aujourd’hui, elle s’en fichait complètement. Contrairement à ce qu’on pourrait penser d’elle, elle avait en elle assez de tendresse, pour combler cette petite fille d’amour.
Il avait fallu qu’elle retourne à sa chambre. Parce que la petite dormait et qu’il fallait qu’elle se repose. C’était ce que disait le médecin, toujours le même, celui qu’elle n’écoutait jamais. Elle n’avait pas envie de se reposer elle avait envie de serrer sa fille dans ses bras et la couvrir de câlins et de bisous. Elle ressemblait déjà une mère poule, là sur son petit nuage de bonheur. Elle reviendrait vite à la réalité sans doute, quand s’imposeraient les nuits blanches. A cause des pleurs de la petite. Elle n’en était pas là pour le moment alors tout allait bien. Y avait rien pour se mettre en travers de sa joie pour le moment, même pas la télé qui déblatérait des idioties qu’elle n’écoutait que d’une oreille et qui l’aurait vite agacée quelques jours plus tôt quand elle avait été chez elle à s’ennuyer. Encore une émission débile sur des nanas venues se plaindre que leurs maris avaient une liaison avec la voisine. C’était fou d’aller étaler ses problèmes à la télé. Elle éteignit le tout d’un geste las. Il en faudrait plus d’une émission pour Cesare et elle. Il faudrait une série télévisée. Un truc bidon du genre les amants maudits. Le truc chiant avec deux abrutis, toujours en train de se hurler dessus. C’était tout à fait eux ça. Loin des âmes-sœurs des séries télévisées à l’eau-de-rose, pleine de passion et d’idylle. Elle soupira, attrapant le bouquin sur la table de nuit, plus un truc policier qu’une romance à deux balles, c’était beaucoup mieux. Elle releva la tête en entendant la porte de la chambre s’ouvrir. « Cesare ? » Il était bien la dernière personne qu’il pensait voir se pointer ici. Ce n’était pas qu’elle doutait de sa dévotion pour sa fille, mais un peu quand même. « Tout va bien ? » C’était elle qui était dans un lit d’hôpital, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que s’il était là, c’était qu’il y avait un problème quelque part. Il ne pouvait pas être là juste pour elle ou pour Clara. Ce n’était définitivement pas comme ça que ça marchait entre eux deux.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 3:32
what if i need you too, and you're gone
I'LL NEVER STOP FIGHTING TO GET WHERE YOU ARE.
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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La nuit avait accompagné son départ, la dernière fois. Après des heures, et des heures de torpeur silencieuse, on avait fini par venir lui dire que tout s’était bien passé ; le même médecin, qui l’avait analysé des pieds à la tête – ce soir-là. Et l’avalanche avait suivi, la vague déferlante d’il n’savait quoi : subitement, la solitude avait été plus assourdissante que jamais. L’absence d’Aria, l’absence d’Isolde, l’absence de tout, résonnant comme l’écho d’un rocher, lourd comme son cœur qui avait sombré dans des abysses glacées. Il avait ramassé les papiers d’Isolde, comme ça, les feuilles éparpillées à travers la pièce où il était revenu – seul. Mais il n’les avait pas regardés, ni analysés, comme si subitement il avait perdu de vue son objectif principal. A quoi aurait-il dû s’attendre, au fond ? Isolde et lui, ils n’avaient sûrement jamais été un couple, rien d’autre qu’un voile de mensonge qu’il avait dû porter à bout de bras, comme ça, pour l’bien de la cause. Et quelle cause. Il s’retrouvait là désormais, le fils déchu, avec l’estafilade sanguinolente d’une ferveur qui n’trouverait jamais plus de sens. Pas juste une idylle, pas d’ces romances desquelles on pouvait écrire des pages et des pages dégoulinantes de sentiments, ou d’passion – encore moins de tendresse qui avaient du sens. Nan, même Cesare lui-même, maintenant, il n’savait plus quelles pièces mettre ensemble, ou comment mettre en place les chainons de son existence. C’avait été plus facile quand ils avaient été ces flammes incandescentes, sans cesse au bord de l’explosion : si prompts à se hurler dessus, une dévotion à eux deux. Au rien du tout qu’ils n’seraient jamais. Qu’ils y mettent donc toute l’énergie dont ils disposaient, toute la ferveur avec laquelle ils avaient voulu vivre leur vie, à une époque – ça n’changerait plus rien, maintenant. Une évidence qui s’était fait une place, un cocon chaleureux dans l’esprit du DeMaggio : combien d’limites, leur barreraient la route même s’ils le voulaient d’une quelconque façon ? Y’avait leur passé, qu’aucune sérénade emplie d’amour n’pourrait effacer – les fantômes, leurs fautes, les épreuves qui leur faisaient ployer l’échine. Ils devaient bien avoir un penchant pour le sadisme, le masochisme, la destruction – étaient-ces instincts, qui ramenaient Cesare aux abords de l’hôpital, sous le couvert de la nuit à nouveau ? Les heures de visite étaient sûrement terminées depuis longtemps ; et c’était comme s’il comptait sur ça. Comme s’il avait calculé, savamment, à la recherche de la meilleure opportunité.
Personne ne le verrait, personne ne le remarquerait au milieu de l’hôpital qui se rapprochait lentement mais sûrement de l’endormissement : il n’y eut d’ailleurs personne d’autre, qu’une employée plongée dans des dossiers par dizaines, pour l’accueillir dès qu’il passa la porte. Elle n’se rendit même pas compte de sa présence, du fait qu’il passa devant elle, à quelques pas de là, pour s’engouffrer dans les couloirs silencieux de l’hôpital. C’n’était pas les urgences ici, pas les services par lesquels ils étaient entrés, y’avait pas si longtemps que ça. Il en était là, à compter sur l’fait qu’il n’y avait sûrement pas beaucoup eu de naissances dernièrement dans une ville comme Radcliff – et qu’il trouverait facilement le nom de la Saddler sur les dossiers, accrochés juste à côté des portes d’entrée des chambres, pour permettre aux médecins de faire plus efficacement leur job. Il avait eu raison, au moins ; rares étaient les instincts qu’il n’voyait pas fléchir, manquer à leurs obligations les plus élémentaires – Cesare conservait encore quelques-uns de ses bons réflexes de hunters, une bonne marche d’esprit qui lui permit d’arriver jusqu’à la bonne chambre. Peu importait l’numéro ; de l’autre côté, il y avait Isolde. Seule, en toute logique. Un fait qu’il ne put s’empêcher de vérifier dès qu’il poussa la porte, à la recherche d’une menace invisible – une menace qui n’était autre qu’un bébé techniquement. Le sien à lui ; le leur à eux. Une fille, vraisemblablement – à moins qu’Isolde ait eu le pire gynécologue qui soit, une surprise somme toute, pourtant bien différente de celle que la transmutante semblait avoir, en le voyant ici. Est-c’que tout allait bien ? – bah, s’il n’y avait pas de nourrisson ici pour le surprendre et lui forcer la main, oui, dans les miettes restant à son existence, on pouvait dire que tout allait bien. Et que plus rien n’rimait à rien. « Ouais- ouais… rien d’grave. » signifia-t-il, comme si en soit, ça pouvait rassurer n’importe qui. Rien d’grave, ça pouvait malgré tout inclure quelque chose était arrivé. « Ehm, désolé. J’veux dire- j’voulais pas… risquer de venir en journée. » ses mâchoires se crispèrent, dans la pénombre elle ne le remarqua probablement pas – mais c’était l’signe évident que ça l’enrageait, malgré tout. « J’suppose que tu vas préférer dormir- j’vais… pas rester longtemps. » une évidence ; aussi évidente que l'extase subite qu’il vouait au sol de la pièce, alors qu’il s’était approché du lit où se trouvait la jeune femme. « J’voulais juste voir si… si t’allais bien. » culpabilité, affection, au fond, il n’savait plus ; Isolde avait toujours, occupé et gardé cette place que personne n’avait jamais eu auparavant. Difficile de dire celle d’une âme sœur alors même qu’ils avaient plus souvent l’allure d’ennemis jurés. Mais leurs pas, leurs pas encore une fois, les ramenaient à s’dévisager l’un l’autre – comme ça, contre toutes les statistiques vaguement mathématiques du monde humain. Nan, ils avaient leurs propres lois, eux ; et l’pire, c’était qu’ils n’les comprenaient pas toujours eux-mêmes.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 12:48
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I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Dans l’esprit d’Isolde, la seule chose qui aurait pu ramener Cesare à elle, ça avait été une énième dispute, parce qu’ils trouvaient toujours quelque chose à se reprocher, toujours un bon moyen de se déchirer comme des imbéciles. Ils avaient été des amants pourtant à une époque. Isolde se souvenait de leur romance, des bons moments passés ensemble. Les fois où elle était tombée amoureuse avait été trop rares dans sa vie et pour cause, c’était un sentiment qui finissait inexorablement par lui briser le cœur. Il y avait eu Bonnie et puis Cesare. Les deux grandes histoires d’amour d’Isolde, les deux histoires qui s’étaient terminées dans les flammes. Isolde, elle n’avait jamais rêvé de belle idylle, y avait pas de mariage dans ses plans, y avait même pas eu de bébé. Ce n’était pas ce qu’elle cherchait dans la vie. Mais y avait eu des moments où elle avait cru qu’au moins, elle pourrait trouver quelqu’un, qui aurait assez d’affection pour elle pour sa sortir d’une solitude qui trop souvent s’était imposée à elle. Mais ce n’était que du vent tout ça, des espoirs vains, qu’au moins, elle avait décidé de laisser tomber après Cesare, parce que c’était la goutte de trop sans doute. Celle qui avait fait déborder le vase et réveillé en elle toute la fureur qu’elle s’était pourtant efforcé de garder enfouie en elle pendant longtemps. Cupidon – si tant est qu’il puisse exister – était un être incroyablement sadique sans doute. Créant des âmes-sœurs là où il n’y avait que le chaos et la destruction ; il devait être plus démon qu’ange celui-là, pour avoir osé pousser Cesare et Isolde à un jour se croiser.
Mais il était là pourtant, debout dans cette chambre d’hôpital, dans laquelle en fin de compte, bien peu de personnes étaient passées depuis qu’elle y séjournait. Ça n’avait pas d’importance dans le fond. Être seule ça lui allait bien après tout. Mais Cesare, ça restait celui qu’elle attendait le moins. Il n’était pas là pour attraper sa fille avec tendresse, c’était certain. Alors pourquoi est-ce qu’il était là ? Y avait une partie d’elle qui avait envie de lui poser la question, de but en blanc, avec la rancœur qu’elle lui réservait toujours, dans le fond de la voix. Mais, elle se retient, par respect pour lui et pour ce qu’il avait pu faire pour elle la dernière fois. C’était lui qui l’avait amenée jusqu’aux urgences, lui qui l’avait soutenue, aussi longtemps qu’elle l’avait laissé faire. C’était des remerciement qu’elle aurait dû lui présenter, pas les paroles acerbes qu’elle lui réservait à chaque fois et qui était bien plus simple à prononcer qu’un misérable merci. » Ouais, fais attention quand même. On pourrait presque penser qu’t’es un vampire. » A chaque fois qu’elle le croisait elle, il fallait que ce soit à la nuit tombée. Mais ce n’était rien d’autre que de l’humour, parce qu’il fallait croire qu’elle était assez de bonne humeur pour tenter une blague en face d’un Cesare qui habituellement n’aurait eu le droit qu’aux soupires et aux regards noirs. « Je vais bien. On va bien. » Clara aussi elle allait bien, et c’était sa façon de le lui dire sans pour autant en dire trop. Pourtant elle aurait pu se perdre dans la description de ce magnifique bébé qu’elle avait mis au monde. Mais pas devant Cesare. Mais il n’était pas là pour avoir des nouvelles. Un message aurait très bien pu suffire sinon. Elle s’était penchée pour lui attraper la main, comme dans une volonté de le retenir, avant qu’il ne parte, parce qu’il en était capable, elle ne savait. « Pourquoi est-ce que tu es là Cesare. Rien de grave, ça cache quand même quelque chose. » Et elle ne pouvait croire qu’il était juste venu pour avoir des nouvelles, parce qu’après tout, il était le premier à voir ça comme un risque que de venir jusqu’ici, alors, il devait y avoir une autre raison, quelque chose qu’un sms n’aurait pas suffi à expliquer.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 13:59
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Aller dans une maternité, avec la ferme intention de ne pas croiser le moindre bébé ; il n’y avait sans doute qu’un DeMaggio pour vouloir faire les choses comme ça. Aller à contre-courant, inverser la tendance, ou être la personnification du paradoxe, c’était tout Cesare. C’n’était pas pour rien, qu’il était aujourd’hui considéré par ses géniteurs comme le paria de la famille – pas juste parce qu’il était un transmutant, pas juste parce qu’il avait développé des pouvoirs créés par une génétique que personne n’aurait pu maîtriser. Il les avait aussi trahis, tous autant qu’ils étaient, presque sans haine, sans rancœur particulière – juste pour survivre. Survivre à l’encontre de tous les préceptes qu’il avait pu recevoir dans sa jeunesse ; quelque part, peut-être bien que ouais, le fils tant aimé avait été celui qui avait poignardé les autres dans le dos, en premier. Et on pouvait presque croire qu’il avait fini par s’enticher du sentiment de puissance que ça procurait, le fait de trahir quelqu’un sans crier gare, comme ça ; c’était ce qui avait mis fin à leur idylle insouciance, à Isolde et lui. C’qu’y l’avait fait passer d’âme sœur à âme maudite, sur laquelle elle ne pouvait s’empêcher de poser une œillade empreinte d’une certaine véhémence. Peu importait c’qu’il ferait, la dévotion avec laquelle il ramperait à ses pieds, l’ardeur qu’il mettrait à chercher sa confiance à nouveau. Y’avait eu les flammes d’un incendie rougeoyant qui avait tué leurs amis, et tout ravagé de leur amour quel qu’il soit. Sans doute qu’ils n’seraient jamais allés jusqu’au mariage, n’auraient jamais incarné la romance idéale, mais ils avaient été quelque chose. Plus que du batifolage sans importance, d’l’amusement temporaire ; une caresse sur l’âme de l’un et de l’autre. Le poison qui avait suivi, somme toute, c’était tout c’qu’ils pouvaient ressentir désormais. Alors non, il n’était pas venu là pour voir sa fille, ni livrer ouvertement chacun des éclairs de douleur, bonheur, drame qui avaient traversé son cœur sur le chemin – périlleux - de leur histoire, quelle qu’elle ait été. Ca avait aiguisé leurs sens, façonné leurs esprits : et Isolde n’échappait pas au problème, si prompte à analyser, reconnaître l’empreinte des problèmes là où elle n’était que diffuse.
Et pourtant, le contact de sa main contre la sienne, aurait pu pousser le DeMaggio hors de la route toute tracée qu’il s’était faite dans son esprit, avant de venir ici. La tendresse, c’n’était plus leur truc depuis tellement longtemps : leur passion à eux deux, avait plus été synonyme de destruction, que d’ces grandes idylles dont on parlerait dans les chansons. La dévotion, pourtant, infaillible, qu’il avait à son égard, Isolde n’aurait jamais dû l’oublier. La faiblesse aurait voulu qu’il réponde à son toucher, resserre doucement ses doigts autour de ceux de la jeune femme ; s’imprègne presque trop de cet instant, et en oublie le reste – ç’aurait été la première fois depuis bien longtemps, que ça n’aurait pas été une dispute entre eux qui aurait fait disparaître le reste du monde. Pourtant, Cesare brisa bien vite le contact que la mutante avait initié ; quelques pas en arrière plus loin, il trouva une chaise, qu’il ramena aux abords du lit où elle se trouvait. Peut-être bien qu’il avait tout d’un vampire, au fond, avec son allure lugubre, son aura glaciale, et toujours le flot de mauvaises nouvelles qui découlaient de sa simple présence dans une pièce. Il n’avait jamais été voué à être amoureux, à donner ses tripes, son sang et sa vie à n’importe qui – c’était sûrement de là que venait le problème central. Mais les tirades tragiques, il préféra les garder pour plus tard, soufflant un coup avant d’adresser un maigre sourire à son interlocutrice. « J’suis venu… pour t’parler d’un truc, enfin- » il cherchait ses mots, parce que déjà il avait oublié toutes les répliques qu’il avait pu préparer. « On en parlera plus tard, j’ai juste-. » il avait besoin de lui expliquer ; et pourquoi des mots, une déclaration aussi simples que ça, n’parvenaient pas à passer la frontière de ses lèvres ? Un nouveau soupir, histoire de ponctuer le truc. Et pour palier à tout ça, il plongea une main dans la poche de sa veste, pour en sortir un bout d’papier, qui n’payait pas de mine et qui était plié en quatre, les côtés cornés comme si ça faisait trop longtemps qu’il était là, et que le chasseur n’avait pas daigné venir. Si Isolde s’donnait la peine de le déplier, elle y trouverait la vague impression d’un modèle d’ces fameuses poussettes problématiques. « J’avais pas vraiment l’opportunité d’faire le tour des magasins. Alors j’ai cherché en ligne… » ouais, internet, son secours à tout fallait croire. « J’ai rien compris non plus, faut dire, mais tout l’monde a l’air de dire que c’est le top du top. » un vague sourire au coin des lèvres, comme si l’reste de l’humanité si différente d’eux deux et de leurs drames l’amusait. Y’avait des gens, en effet, qui n’avaient rien de mieux à faire que d’aller sur internet pour noter des poussettes qu’ils achetaient pour leurs mômes. « Elle devrait arriver chez toi demain – y suffira que t’envoies quelqu’un et... » et il haussa les épaules, avec la ferme intention d’un jour finir une de ses phrases. Il n’connaissait rien à la logistique post-accouchement ; c’était presque un coup d’bol qu’Isolde soit encore dans cette chambre et qu’il n’ait pas fait le tour de tout le secteur maternité pour n’y trouver que des mères déprimées et des bébés entre la vie et la mort.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 19:41
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L’amour, c’était probablement le plus compliqué de tous les sentiments. Celui qu’Isolde en tout cas, elle avait le plus de mal à comprendre. Est-ce que ce n’était pas ça qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle posait son regard sur Cesare, ce truc qui n’avait de cesse de briser son cœur, parce que c’était voué à l’échec. Elle lui manquait cette histoire qui les avait réunis à une époque qui lui semblait tellement lointaine. Il lui manquait plus qu’elle n’aurait été capable de l’annoncer en face de lui. Pourquoi il fallait toujours qu’ils trouvent un moyen de s’engueuler, alors qu’ils auraient pu se contenter de faire les choses différemment. Est-ce que c’était cause de la famille de Cesare qui se mettrait toujours entre eux deux ? Est-ce que c’était parce qu’elle n’était pas prête à lui pardonner ses fautes ? Elle n’en savait rien. Quand ça concernait Cesare, elle ne savait plus rien de toute façon, plongée dans le flou le plus total à espérer trouver un jour un signe qui l’aiderait enfin à comprendre. Y en avait bien qui arrivaient à être heureux, alors pourquoi pas eux ? Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez eux pour qu’ils se repoussent en continue pour mieux s’attirer après. Elle avait l’impression d’être coincée dans la romance la plus compliquée de la planète et quand bien même elle essaierait de s’en défaire, elle en serait incapable.
Il avait vite repoussé ce petit geste, pourtant simple comme bonjour, elle n’avait fait que lui prendre la main et déjà il avait fui. Elle l’avait regardé faire sans un mot. Dans l’obscurité de la chambre, elle continue de l’observer, attendant qu’il parle, qu’il dise pourquoi il était vraiment là. Plus tard. Encore une façon de prendre la fuite sans doute. Elle haussa les épaules. De toute façon, elle ne lui ferait pas dire ce qu’il n’avait pas envie de dire. S’il était venu pour parler, alors ça finirait par venir. Lentement, elle déplia le papier qu’il venait de sortir de sa poche, un sourcil arqué face à ce qu’il y avait dessus. Il avait vraiment retenu ce qu’elle avait pu raconter dans son moment de panique ? Elle ne s’attendait sans doute pas à ça et ce n’était qu’une poussette dans le fond, mais ça semblait beaucoup plus que ça sur le coup. C’était une preuve d’une dévotion de sa part qu’elle n’avait pas imaginé connaitre un jour. Envers elle, envers un bébé qu’il avait décidé de fuir. « Mince, j’aurais dû dire que j’avais absolument besoin d’aller passer une semaine aux Bahamas. » Peut-être qu’il se serait pointé avec un séjour aux Bahamas tous frais payés. Elle fixa l’image un moment avant de relever les yeux vers lui, un sourire sur les lèvres, de ceux qu’il n’avait pas dû voir depuis que leur idylle avait brûlé dans les flammes. « Merci beaucoup, vraiment. » Ça représentait beaucoup pour elle. Plus que l’objet en lui-même, c’était je geste qui la touchait vraiment. Elle n’avait vraiment pas pensé qu’il s’en souviendrait et encore moins qu’il viendrait pour lui offrir ça. « Si c’est le top du top en plus, on est sauvées. » Quand elle écoutait les vendeurs, tout ce qui était particulièrement cher, ça semblait être le top du top, alors sans doute qu’il avait dû y mettre le prix, quand bien même c’était loin de l’intéresser, le fric tout ça, ce n’était pas dans ses centres d’intérêt, elle pleurait parfois sur les factures exorbitantes, était prête à faire un scandale dès qu’elle s’apercevait qu’un de ses collègues masculin gagnait ne serait-ce qu’un dollar de plus qu’elle, mais au-delà de ça, elle était loin d’être matérielle comme fille.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 21:20
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Trouver les mots, c’n’était pas son truc : même pour décrire une situation des plus aisées – avec tout c’qu’il avait connu dans sa vie, on aurait pu croire qu’il aurait pu résumer les circonstances en trois mots à peine, clairs, nets et précis. C’était c’qu’il avait toujours été, dans tous les aspects de sa vie, sauf dans ceux qui touchaient d’plus au moins près au cœur. Alors ses sérénades n’auraient sans doute jamais le moindre sens, quand bien même elles auraient pu être délivrées avec tout l’amour dont il pouvait disposer, dans les tréfonds d’son âme. Et si un jour il s’retrouvait capable de mettre un sens à ses sentiments et organiser de manière logique le pourquoi du comment de sa tenace dévotion à l’égard d’Isolde, ça voudrait sûrement dire que Cesare DeMaggio n’était plus lui-même. Et dans le réel et l’irréel, c’que la jeune femme pouvait savoir sur lui et ce qu’elle disait ne pas comprendre de lui, y’avait au moins une chose qu’elle pouvait conclure de tout cela – Cesare n’avait jamais été bon acteur au point d’prétendre être un genre de type qu’il n’était pas. L’archétype du fonceur, aux charmes magnétiques, et capable d’éveiller l’admiration de n’importe qui. La vérité, elle était là, elle avait toujours été là, dans les longs regards qu’il avait égarés sur la blonde, sans jamais dire le moindre mot, sans mettre à haute voix la ferveur qui s’emparait de lui dès qu’il s’imaginait libéré de toutes ses chaines – irrémédiablement défait de celui qu’il avait été, par une simple caresse sur sa main de la part de la transmutante. Y’avait peut-être bien, une part égoïste de lui, qui espérait encore aujourd’hui que tout n’soit pas parti en flammes, que la vérité n’ait pas explosé au grand-jour pour tout détruire. Alors que seraient-ils, aujourd’hui ? Un couple aux bases malsaines ? Et pourtant, quelque chose qu’il n’pouvait imaginer pire que cette situation. La situation qui faisait qu’il lui était presque insoutenable d’envisager poser le regard droit dans les yeux d’Isolde – parce qu’après les douleurs, l’inquiétude de l’accouchement, qu’y avait-il ? Ils avaient été aux abords risqués de l’explosion, juste avant toute cette histoire. Et dans tout ça, la chronologie de leur romance tragique, un bébé n’pourrait jamais effacer les dommages. Les peines, la colère, la hargne. La culpabilité.
C’était à croire que Cesare DeMaggio avait un culte pour les complications, ces adorations qui allaient toujours vers la mauvaise personne, ou n’pouvaient être synonymes que de déception à venir. S’il n’s’était jamais laissé aller, à faire entrer ces brins de tendresse insouciante à sa destinée, ils n’en seraient pas là. Isolde aurait eu une autre vie, et lui… lui il aurait poursuivi cette route solitaire, à esquiver la triste réalité offerte comme un poing dans la gueule, par sa mutation. Somme toute, dans tout ça, une poussette imprimée sur un bout d’papier, c’n’était pas grand-chose : même pas comme s’il s’était pointé avec le modèle réel sous le bras, juste à disposition de la jeune femme. C’n’était pas ça, qui reconsoliderait les débris, pas ça qui réveillerait un respect depuis trop longtemps perdu : mais pour le chasseur, l’évidence avait été là dès qu’il avait laissé Isolde se faire un chemin jusqu’à son âme. Toujours, y’aurait cette passion vouée qu’à elle – plus qu’un devoir, plus qu’une histoire de crush qui était suivie par une avalanche de conséquences. Non ; tout c’qu’ils avaient perdu en si peu d’temps, ç’avait été sur le trajet de leur idylle aussi compliquée qu’innocente, stupide – grandiose et à la fin d’la fin, c’était ça qui rendait si coupable, le simple fait de ressentir, renouer. Il avait laissé la main d’Isolde lui échapper, trop conscient que c’n’était pas là de l’affection, peut-être bien juste des remerciements, qui ne passeraient jamais ses lèvres ; mais il n’put s’empêcher d’avoir un sourire, là, dans la pénombre, aux coins de sa bouche, alors qu’elle semblait au moins apprécier le geste qu’il venait de faire. « J’vais pas prétendre que j’ai compris quoique ce soit de c’que j’ai lu. En plus, on sait tous que c’genre de trucs ça finit toujours pas être une catastrophe pour une raison ou une autre- » plus souvent, quand il fallait démonter l’engin pour le mettre dans le coffre – une préoccupation qu’Isolde n’aurait pas, au moins. « J’ai surtout… r’gardé le nombre d’étoiles que les gens donnaient, quoi. » parce que ça se faisait, y paraissait, comme un hôtel ou un restaurant ; et pour le reste, comment savoir franchement, qu’un minuscule nourrisson pouvait se sentir bien dans un truc pareil ? « Je-je-j. » ouais, le regard dans le vide, il passa une main nerveuse dans sa nuque, avant de lâcher un soupir, dévisageant Isolde. « J’voulais juste qu’après… après tout ça, tu vois, t’aies pas à t’occuper de ça. » au moins ; alors que se profilaient bien dix-huit ans d’errance et de complications maintenant pour la jeune femme. Le destin des mères célibataires, à moins qu’elle survive à tout ça, connaisse un jour les joies du mariage et d’toutes ces histoires niaises qu’ils n’auraient jamais pu être, malgré tous les efforts du monde. « C’est pas grand-chose, j’suppose. » marmonna-t-il finalement, comme il s’l’était déjà répété en boucle, toutes les fois où il avait commencé à chercher, pour abandonner dans un soupir, parce que finalement, c’n’était ni sa place, ni celle qu’Isolde voulait qu’il prenne.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Lun 1 Fév 2016 - 23:58
And the day dream ends it all.
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I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Il n’y avait rien de bon, sans doute à s’accrocher aux débits d’une liaison comme ils le faisaient. Y en avait des couples qui se séparaient pour tellement moins que ce qui les avait séparés eux et qui arrêtaient définitivement de se voir. Ces amoureux déchus qui savaient dire stop quand c’était nécessaire. Isolde, elle les enviait, ceux qui savaient comment mettre un terme à une histoire sans jamais se retourner. Elle, son cœur, il ne voulait pas passer à autre. Elle aurait voulu, elle savait que ce serait tellement plus sain de laisser Cesare derrière elle et d’avancer. Mais elle n’y arrivait pas. C’était l’histoire d’amour impossible à laquelle n’importe quel héros de tragédie romantique s’accrochait. Et on la connaissait, la fin de la tragédie. Ça se terminait dans le sang et les larmes. Alors, lâcher prise avant d’en arriver là, ça aurait probablement été la meilleure chose à faire. Si seulement ils en avaient été capables. La romance avait disparue pourtant, il ne restait plus rien de leur idylle, juste les cris, la rancœur et tout ce qui pouvait aller avec. Avec parfois des moments qui pouvaient rappeler le passé, mais avec toute la distance du monde qui semblait se glisser entre eux. Y avait des vérités qu’ils ne se diraient probablement jamais. Des mots qui pourraient tout changer mais qu’ils ne pouvaient pas se permettre de prononcer. Leur histoire, elle était comme figée dans le temps. Jamais pire, jamais meilleure. Elle était juste ce qu’elle était, désespérante sans doute, à leur image à tous les deux.
Pourquoi est-ce que Cesare était venu ? La question était toujours là au bord des lèvres de la jeune femme. Elle le sentait, qu’il y avait plus que cette histoire de poussette derrière tout ça. Elle le savait que ce petit moment qui pouvait réveiller en elle la flamme d’une passion révolue, il n’allait pas durer. C’était le calme avant la tempête. Le moment où tout allait bien jusqu’à ce que l’explosion vienne de nouveau tout ravager sur son passage, ce cercle vicieux dans lequel ils étaient coincés. « Ouais, je sens déjà venir les crises de nerfs à cause de cet engin. » Fallait bien l’admettre, Isolde n’était pas particulièrement patiente et si tout n’allait pas comme elle le voulait, elle avait tendance à très facilement s’énerver. Alors la poussette et ses fonctionnement apparemment si simples d’après les vendeurs et pourtant si compliqués dans la réalité, y aurait des moments où ça la rendrait cinglée. Fallait croire qu’il en passait du temps sur internet, Cesare, à regarder wikipédia ou commentaires sur les sites. C’était peut-être plus simple comme ça que d’aller directement au-devant des choses. « C’est vraiment gentil. » Elle le pensait sincèrement. « Tu sais … J’ai plus d’alliés que d’amis et c’est loin d’être la même chose … » Clairement, elle ne voyait pas les membres d’Insurgency venir à tour de rôle la féliciter, ce serait trop bizarre de toute façon et fallait pas éveiller les soupçons sur qui que ce soit, alors même s’ils avaient décidé de venir, elle leur aurait probablement gueulé dessus. « Anthea … Elle est partie, elle a quitté la ville. Du coup … t’es l’seul à être venu. » Fallait dire aussi qu’elle n’avait pas pris le temps de prévenir grand monde, mais c’était qu’y avait pas franchement beaucoup de personnes dans ces contacts qui étaient vraiment des amis, de ceux avec qui on va boire un coup, manger un morceaux, avec qui on partage des trucs. « Alors, ça veut dire beaucoup pour moi. » Ce n’était probablement pas la fin de la guerre entre eux, parce qu’il n’y avait pas de fin à leurs conflits, mais c’était une trêve qu’elle lui accordait volontiers, ravalant sa rancœur et tout le reste au moins le temps qu’il la laisserait faire.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mar 2 Fév 2016 - 1:23
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Ils l’avaient eue, presque, cette allure de romance parfaite, le sourire au bord des lèvres – l’idylle noyant chacun des jours qu’ils avaient passés l’un avec l’autre. Isolde avait sûrement déjà connu l’amour ; elle avait parlé de la personne qui lui avait brisé le cœur déjà avant lui, dans une ultime trahison qui avait coûté la vie à son père. Alors la blonde ne pouvait pas savoir, elle n’pouvait pas comprendre, c’que ça faisait, après vingt-six ans d’errance, d’enfin connaître ça. Il en avait eu, des ex lui, d’ces filles qu’il s’était accroché à voir différemment que juste un crush, un besoin de compagnie, d’appartenance – ou juste une liaison vouée à s’étouffer sur elle-même avant de naître. Dans tout le spectre de son amour aussi rare que compliqué, y’avait toujours eu qu’Isolde – Isolde pour posséder son âme, son cœur, sa conscience en entiers ; Isolde pour l’arracher de la sorte aux bonnes vieilles habitudes qui lui avaient toujours donné tous les prétextes du monde pour ne rien envisager de sérieux : deux âme sœur, trouvant l’écho de leurs sentiments dans les yeux de l’autre, allant jusqu’aux choses concrètes comme des fiançailles, des projets de mariage ou le fait tout con de construire une famille. Ca pouvait paraître débile, anodin, la marche normale de la vie normale pour beaucoup – pour le DeMaggio, c’était presque exceptionnel d’voir autant de gens être amoureux à s’en vouer le monde. L’humanité dans toute sa splendeur, défilant devant ses yeux, alors même qu’il avait été si prompt à demeurer seul. Au point d’repousser chacune de ses histoires passées, elles avaient toutes eu leur charme guilleret, comme des histoires d’enfants – mais toutes à peine commencées, il avait su qu’elles étaient vouées à s’finir. Pourquoi la Saddler lui avait-elle fait voir les choses différemment ? Etait-ce une phrase qu’elle avait dite, un regard qu’elle avait posé sur lui ? La tendresse honnête qu’il avait vouée à la blonde, il l’avait vouée à toutes les autres au tout début – mais ç’avait muté, sans même qu’il ne l’maitrise, sans même qu’il ne l’voit venir. Les sérénades amoureuses et les films à l’eau de rose parlaient tous de ça, mais jamais c’n’était arrivé dans la vie d’un DeMaggio, probablement. La mort avait été leur dévotion, la chasse un véritable culte qui avait rythmé chacun des souffles de sa vie – clairement, ç’avait été égoïste ce béguin devenu amour au fil des jours. Pour elle, pour sa famille à lui, pour la cause, pour le chemin tout tracé devant ses pieds. Maintenant, il méritait bien d’marcher, solitaire au milieu des ravages, les flammes d’ses catastrophes ayant tout détruit sur leur passage : la confiance de son patriarche, l’adoration de sa mère, les promesses dites à sa sœur. Et l’ardeur avec laquelle ils s’étaient aimés à en oublier tout l’reste.
Et que pourraient-ils retrouver ? Que pourraient-ils sauver du naufrage – ou plutôt de l’incendie brûlant ? Maintes fois, dans les prunelles de la jeune femme, il avait cherché une caresse d’antan, les premiers instants de leur histoire faits de c’qu’on aurait appelé des batifolages tout simples. L’empreinte charnelle laissée sur son épiderme à lui, dès qu’ils étaient si près l’un de l’autre. Des ressentiments en voie de disparition, qui subsistaient dans les tripes du chasseur, tordaient ses entrailles et l’torturaient jour après jour : qu’Isolde l’oublie, qu’Isolde le déteste – il n’méritait que ça, sûrement, d’devoir supporter seul le fardeau de leur passé révolu sur ses épaules. Mais les mots de la mutante, insidieusement, le réconfortèrent, dans ces impressions doucereuses qu’il n’avait pas connues depuis trop longtemps déjà ; il en prit même le luxe de revenir chercher la main de la jeune femme, celle qu’il avait lui-même fuie y’a peu, dans une vague caresse. Amicale, amicale lui dictait sa raison – parce qu’il n’pouvait pas se permettre de décider de plus. Pas lui. « Désolé. Pour Anthea. » ne put-il s’empêcher de lâcher ; il n’avait jamais eu la moindre haine pour la meilleure amie d’Isolde, quand bien même les choses avaient tourné au désastre pour eux deux aussi. Il était désolé – peut-être bien parce qu’il avait une part de responsabilité dans cette histoire : entre Isolde et Anthea, comme pour tout, y’aurait toujours l’empreinte noirâtre que Cesare avait laissé sur la vie de la blonde. Matérialisée maintenant en un bébé – au moins, Isolde n’semblait pas ressentir la moindre hargne à l’égard de la petite fille qu’elle avait mise au monde. « J’sais c’que tu te dis. » finit-il par lâcher, non sans une once de regret dès que les mots flottèrent dans l’air. « J’veux dire… tu dois t’dire, quand est-c’que ça va dérailler. Quand est-c’qu’on va se mettre à gueuler, parce que c’est c’qu’on fait si bien. » il ne put retenir un sourire ironique, presque noir, alors qu’il n’avait pas encore lâché ses doigts – au contraire, il les pressa doucement entre les siens un moment ; entre son regard fuyant et le contact qu’il n’semblait pas vouloir lâcher, Cesare renouait avec ses bonnes vieilles habitudes de paradoxe personnifié. « J’suis venu parce que... ouais, t’as peut-être raison. J’sais que- que tu dois pas savoir à quoi t’attendre avec moi. » et il avait relâché sa main, ramenant les deux siennes au même niveau, entrelaçant ses doigts les uns aux autres. « Principalement parce que j’sais moi-même pas c’que j’fais, la plupart du temps. » ajouta-t-il, prenant son courage à deux mains pour dévisager à nouveau la mutante. « J’ai… j’ai pas vraiment l’pouvoir de changer tout c’que j’ai fait. Même avant qu’on s’connaisse… » suspendu au silence qui lui permettait de reprendre contenance, Cesare ne daigna pourtant pas laisser à Isolde une chance de le couper. « C’que j’veux dire c’est que… y’a peut-être des choses que t’as besoin de savoir. Que tu devrais savoir, et dont j’ai pas préféré parler, pour plusieurs raisons. » toutes plus personnelles les unes que les autres : parce qu’au fond, c’était encore différent qu’elle le zieute comme un hunter parmi la masse, et non pas précisément pour tous les crimes qu’il avait commis. De ses propres mains. « Ouais, j’t’ai menti sur mon passé. D’où j’venais ou c’que j’avais fait… mais, mais j’ai pas envie qu’ça continue comme ça. Alors- » ses mâchoires se crispèrent, comme s’il retint au dernier moment une formulation maladroite ; sourcils froncés, les traits de son front tassés dans l’expression de ses doutes, d’ces tirades toutes faites qu’il avait perdues encore une fois. « Peu importe c’que tu demandes, j’veux-j’veux juste que tu saches que j’serai honnête. Et… et que même si ça effacera rien, j’te dirai toute la vérité. Tout c’que tu peux… te d’demander à mon sujet, ou-ou… ou c’que t’as - genre, besoin de savoir. » tout ça, dit comme l’handicapé social qu’il avait toujours été, probablement. Est-c’que ses paroles avaient eu un sens ? Il se le demanda, au moment d’observer, chercher les réactions de la mutante sur son visage – est-c’qu’elle allait trouver un moyen de se mettre en colère pour ça ? Est-ce que… que quoi, au fond ? L’esprit cotonneux, vide, happé par un brouillard opaque, Cesare sentait juste l’air, glacé et irritant, racler sa trachée ; les secondes, s’étendre infiniment, en suspens.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mar 2 Fév 2016 - 13:18
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Est-ce qu’il fallait vraiment que cette situation se termine dans les cris ? Tout avait si bien commencé et c’était loin d’être toujours le cas avec Isolde et Cesare. Ça aurait été appréciable sans doute que pour une fois, la situation ne se perde pas dans les flammes de leur rancœur respective. Ils n’y échappaient pourtant jamais. Alors au fond d’elle, Isolde ne pouvait pas s’empêcher de penser que cette fois encore, ça se terminerait de la même façon. Y aurait forcément un moment où ça hausserait le ton. C’était toujours comme ça, pourquoi est-ce que ce serait différent aujourd’hui ? Ce n’était pas parce qu’ils venaient d’avoir un bébé que tout allait changer. Ils n’allaient ma renouer leur vieille liaison, oublier le passé et les plans qu’ils pouvaient avoir aujourd’hui pour se perdre de nouveau dans une romance éphémère. Ce n’était plus possible aujourd’hui. Leur couple était brisé et y avait rien à faire pour réparer les choses. Au point où ils en étaient, c’était trop compliqué. Qu’importait l’amour et les autres sentiments qu’ils pouvaient éprouver, ça restait trop compliqué. Ils s’étaient entichés d’une histoire impossible qui ne serait toujours que trop compliquée pour être gérable. Alors oui, elle pensait que ça se terminerait dans les cris, parce qu’y avait plus que ça qu’elle connaissait d’eux. C’était l’expérience qui leur montrait qu’à chaque fois qu’ils étaient en face l’un de l’autre, fallait qu’à un moment, ça hausse le ton. Elle était loin l’époque ou en face à face, ils auraient échangés quelques baisers et autres douces caresses. C’était fini tout ça. Ils avaient été amoureux, peut-être qu’ils l’étaient encore au fond, ou pas. Elle n’en savait rien et c’était peut-être plus simple de ne pas savoir.
Elle ne put s’empêcher d’être surprise en sentant la main de Cesare contre la sienne. C’était pourtant elle qui la lui avait attrapée en premières quelques instants plus tôt. Mais après tout ça, fallait toujours que ça fasse bizarre. Elle haussa simplement les épaules. Elle n’avait pas envie de parler d’Anthea, avec lui c’était un sujet qui pouvait facilement se compliqué et puis, c’était de sa faute à elle si Anthea avait été obligée de quitter la ville. Si elle avait été en danger, c’était de sa faute à elle, parce qu’elle l’avait embarqué avec elle dans un conflit qui n’était pas le sien. Anthea était humaine, elle n’avait pas à se prendre la tête avec tout ça. Elle n’avait pas à mourir pour elle tout comme l’avait fait son père. Alors elle était mieux ailleurs, dans cette mission improvisée en dehors des frontières de Radcliff. Elle écouta attentivement le jeune homme, se faisant violence pour ne pas le couper, parce qu’elle n’était pas douée pour simplement écouter et ne rien dire entre temps. Il voulait répondre à toutes les questions qu’elle pouvait avoir. C’était compliqué, qu’est-ce qu’elle pouvait lui demander d’abord, y avait des choses qu’elle aurait voulu savoir, c’était certain, mais par où commencer ? Elle soupira légèrement. « Est-ce que ça va vraiment se terminer avec nous en train de se gueuler dessus ? » C’était la première question qu’elle avait, pas sur lui, pas sur ce qui avait pu le mener là où il en était, mais sur eux, sur ce moment qu’ils étaient en train de vivre. Il savait mieux qu’elle, c’était lui qui avait quelque chose à lui dire. Mais y avait d’autres choses qu’elle avait en tête, alors elle enchaina. « La première fois qu’on s’est parlé, est-ce que t’avais déjà prévu tout ça ? » Par tout ça, elle entendait faire exploser ses amis et elle aussi sans doute, parce qu’au début, y avait rien eu ente eux qui aurait pu le retenir. « Est-ce qu’y aurait pas eu un moment, au moins un court moment, où tu te s’rais dit qu’en m’en parlant, on aurait pu trouver une solution. Ensemble. » Parce qu’elle a un moment, elle lui aurait fait confiance sur tout, parce que leur relation à ses yeux avait dépassé la phase de crush, ça avait été plus qu’un simple béguin. Elle lui faisait vraiment confiance. Est-ce qu’il ne lui avait pas fait confiance de la même façon à un moment ? « Qu’est-ce qui a bien pu s’passer dans la vie de tes parents pour en arriver là ? J’veux dire … Quand j’la vois, toute petite, toute fragile, j’ai juste envie d’la prendre dans mes bras et de jamais la lâcher. C’est d’la torture d’être là alors qu’elle est dans une autre pièce. » Elle parlait de sa fille, de leur fille, bien évidemment, de ce petit être qu’elle aimait déjà à la folie. « J’peux pas imaginer qu’on puisse menacer ses propres enfants. J’comprends pas. » Est-ce que lui il comprenait dans le fond ? Il n’avait probablement fait que subir en pensant que ça devait être normal, puisqu’il ne connaissait que ça. « Pourquoi est-ce qu’ils ne m’ont pas tuée ? » Parce qu’ils avaient donné leur parole, s’il tuait ses gens, elle, elle survivait ? Elle avait du mal à y croire. « Qu’est-ce qui te retient encore à leurs côté aujourd’hui ? » Si sa sœur était morte, pourquoi il restait ? Il aurait pu leur dire d’aller se faire voir et de partir, d’essayer de construire quelque chose ailleurs, mais il ne le faisait pas, et pour elle, ça n’avait pas de sens.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mar 2 Fév 2016 - 15:34
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Et déjà avant, ils auraient pu l’faire, s’ouvrir, s’livrer comme ça avec des mots clairs et précis – d’ces discussions à cœur ouvert qu’avaient deux personnes qui cherchaient à reconsolider des débris de quelque chose. Livrer ses sentiments sur un plateau, ça pouvait être aisé selon les circonstances, si tant est qu’il y ait quelque chose à comprendre ou à maîtriser dans le lot. Mais d’affection à crush, de batifolage à liaison – de liaison à couple, Cesare n’savait déjà plus où ils en avaient été, avec Isolde, avant que tout n’parte en flammes. Ils se disputaient avec passion pour sûr, toute la ferveur que pouvait éveiller la hargne de leur âme – se déchirer, ils le faisaient comme s’ils étaient des maîtres dans ce domaine, des âmes sœurs à travers toutes les guerres de l’âme. Mais ouvrir la bouche, pour aligner des mots lourds de sens et avouer ces vérités nues, c’était autre chose. Autre chose que le DeMaggio s’décidait à faire, peut-être bien, après tant de temps à esquiver ce genre de règlements de compte. Comme si la hargne, la haine, la brûlure de leurs disputes et de leurs mots rageurs pouvaient être préférables à tout ça. Qu’est c’qu’y’avait changé au fond ? Y’avait toujours ses parents à lui, qui s’étaient faits la promesse de détruire sa vie, d’une façon ou d’une autre, avant de l’abattre comme un vulgaire animal. Y’avait toujours Insurgency, sa cause à elle, toute la dévotion qu’elle mettrait dans la cause mutante, jusqu’à en perdre ces choses si essentielles à son âme. Avoir un bébé, surtout dans leurs circonstances à eux, ça n’suffisait clairement pas à inverser la tendance, ou à transformer la trahison en affection. Elles étaient là toujours, pourtant, ces impressions gardées secrètes, réveillées par le toucher doux, réconfortant de leurs mains qui se cherchaient, sans vraiment s’retrouver. Y’aurait rien qui les ramènerait à l’époque de leur idylle – c’temps où ils avaient vécu leur romance comme si le reste du monde n’avait pas eu d’importance : alors forcément, même le simple fait d’enserrer les doigts d’Isolde entre les siens avait un arôme différent. Combien d’temps allaient-ils continuer, cette danse entre le chaud et le froid, le calme et la tempête ? La tendresse était toujours là, débordant par chacun des pores de la peau du jeune homme – cette chose si inédite, si innée et logique pourtant à l’égard de la blonde.
Et lui mentir n’avait pas fait partie d’un grand plan machiavélique, dans lequel il avait dû user de toutes les techniques de séduction et d’attendrissement possible et imaginable – bordel, s’il avait pu choisir, il aurait préféré n’jamais s’attacher à qui que ce soit dans le groupe de transmutants qu’il avait rejoint, sans vraiment savoir où aller sinon, comme un naufragé, qui s’était laissé échouer en plein milieu d’une terre hostile et détestée. Mais il n’pouvait plus lui mentir, il n’en avait plus envie – une promesse sur laquelle il ne reviendrait pas ; alors pour répondre au léger soupir de la transmutante, il en lâcha un lui aussi, un vague rictus compatissant au coin des lèvres, ils pouvaient forcément trouver un terrain d’entente sur ça. « C’est pas c’que j’veux… m’disputer avec toi. J’suis pas venu pour ça, mais après… » après, c’était un peu leur façon de parler, d’s’exprimer l’un face à l’autre – monter, monter en pression jusqu’à l’explosion on ne peut plus honnête de leur amour saccagé, et tout c’que ça laissait derrière. « Si c’que tu veux savoir, c’est si j’avais prévu de… de m’attacher à qui que ce soit, ou d’prétendre le faire pour m’attirer la confiance des gens. Alors non… c’était pas c’que j’avais prévu. » au fond, c’qu’il avait prévu, ça n’avait même pas été c’que son père avait prévu. C’avait été ces ambitions, ces secrets qu’il n’avait gardés que pour lui, même loin d'Aria, plongeant sa cadette dans une solitude glaçante qu’il n’avait jamais pris le temps d’envisager avant tout ça. « Je-j’savais déjà c’que j’étais, à l’époque… Et j’avais juste besoin de- partir. » partir parce qu’il n’avait pas envie de mourir, contrairement à tout ce que son asservissement à la cause des chasseurs aurait dû exiger de lui. « Pour mes parents, la mission c’était de- de trouver ce groupe. Et de l’infiltrer pour avoir des informations… alors j’me suis proposé, parce que c’était plus facile, et… » s’il peinait déjà à répondre à cette question, toutes les autres, ce serait encore plus compliqué. « J’suppose que j’savais juste pas où j’en étais. J’voulais juste… prendre l’air, vis-à-vis de tout ça. » voir c’que ça pouvait faire, d’être un transmutant – quel crime il commettait dans le dos de toute sa famille, lui, l’erreur génétique dans la noble lignée des DeMaggio. Le fils, si prompt à trahir ses géniteurs qui lui avaient tout donné. « Et avec le temps, j’leur… donnais des informations histoire qu’ils s’posent pas de question. Des trucs pour qu’ils croient que j’continuais de faire mon job, alors que- » qu’il n’l’avait jamais vraiment commencé – ou ne s’était jamais décidé à le faire concrètement. Et à cette époque déjà, Isolde et lui étaient devenus ce quelque chose d’indéfinissable. Ce petit crush digne du gars perdu qui s’retrouvait accroché aux lèvres, aux impressions charnelles de quelqu’un qu’il n’avait jamais été voué à connaître. « J’faisais que gagner du temps, au fond. Et puis y’a eu le dépistage. » l’époque à laquelle ils avaient, eux aussi, découvert qu’Aria était une mutante : combien d’temps ses parents lui avaient-ils caché ce fait ? Pendant combien d’temps, ils avaient œuvré à détruire leur propre fille sans qu’il n’en sache rien ? « J’avais pas... l’impression d’avoir besoin d’aide. J’croyais que c’que je faisais marchait- et que quand ça marcherait plus, faudrait juste que… que j’parte. » l’idée qu’il avait repoussée, repoussée encore – pour elle, à cause de lui et de c’qui n’avait jamais été du batifolage sans intérêt ; Isolde avait gagné son cœur, ses chairs, son âme avant même qu’elle n’s’en rende compte. « J’aurais dû l’faire, à la première chance que j’avais. Mais- mais j’voulais pas laisser ma sœur derrière. Ou, ou toi, même si c’était stupide. » elle n’lui avait rien dû à l’époque, ils n’avaient pas été grand-chose en ces premiers temps – alors il serait parti seul, laissant Radcliff derrière lui sans le moindre remord, sauf pour cette minuscule poignée d’humains parmi la masse d’indifférence.
« J’croyais qu’j’avais gagné du temps, en f’sant en sorte que les résultats du dépistage soient négatifs... » c’n’était pas faute, souvent, de s’demander c’qu’il aurait pu faire de différent. « Mais- voilà... ils devaient avoir des contacts là-bas, ils ont eu mes résultats. Mes vrais résultats. » et mentir – leur mentir, ç’avait été à l’encontre de toute la notion de respect qu’on lui avait inculquée depuis… si longtemps. « J’crois pas… qu’y’a une façon d’expliquer comment ils fonctionnent. J’veux dire, si j’avais su qu’ils venaient, si j’avais su c’qu’ils avaient prévu- » sa voix se suspendit, à tant de et si qu’il aurait pu en refaire le monde, un genre d’idylle où rien n’aurait jamais ruiné leurs vies à tous les deux. Leur histoire, l’aisance avec laquelle il avait pu lire tout l’avenir dans les prunelles d’Isolde. Cesare préférait fixer ses mains, pendant tout l’temps où il parlait, comme s’il s’adressait à lui-même – c’était plus facile, infiniment plus facile que d’essayer de subir, vivre sa litanie à travers le faciès de son interlocutrice. Elle avait posé les questions, c’n’était pas pour autant qu’elle pouvait en aimer les réponses. « C’est c’que j’dis, Isolde… quand, quand j’te dis que tu peux pas comprendre, qu’tu peux pas savoir. Je, je sais même pas moi-même comment ils ont fait pour savoir pour nous deux, comme ça, en quelques jours à peine. Ils ont des contacts, des ressources dont j’connais même pas l’existence. C’était, c’était pas juste la vie d’ma sœur qui était en jeu, ils avaient mis la tienne aussi dans la balance, et j’sais même pas comment ils ont su qu’ils pouvaient utiliser ça contre moi. » parce qu’au fond, c’était ça le concept de ses parents. « J’sais pas pourquoi tu crois que j’suis de leur côté. » plus une phrase pour souligner ouvertement son incompréhension, qu’une pique ou une agression quelconque – ouais, la transmutante avait toutes les raisons du monde de n’pas le croire. « Après… après l’explosion, j’ai pris ma sœur et j’suis parti. Et tout c’que j’savais, c’est que j’devais la protéger – elle et que mes parents seraient assez obnubilés par l’idée d’nous faire payer le fait d’être des dégénérés, pour t’laisser tranquille. » il releva enfin les yeux vers Isolde, comme s’il approchait enfin de la vérité la plus facile à dire depuis le tout début de ses tirades. « Tout c’que j’ai fait... tout c’que j’ai fait depuis c’jour-là, c’était pour la protéger, elle. J’suis jamais revenu vers mes parents, ils m’tueraient si j’revenais ramper devant eux, et ils l’auraient tuée elle. » il pinça les lèvres, sans se laisser le temps de prendre cette inspiration dont il avait bien besoin, mais après laquelle il n’saurait pas s’il serait capable de parler à nouveau. « Quand j’suis venu, après la mairie. J’avais aucune nouvelle d’elle – j’veux dire, tu m’détestais mais elle… elle c’était pire. Et cette fois-là, elle était juste partie à cette stupide fête, et j’avais aucune- aucune idée d’où elle était. J’savais pas si mes parents avaient décidé d’se lancer après elle, si tous les hunters d’la ville savaient pour elle et moi, ou si ma famille avait fait en sorte de garder cette histoire secrète. » et il avait déjà détourné le regard à nouveau. « Mais… mais maintenant qu’Aria est morte… » parce qu’elle l’était vraiment, et y’avait pas d’quoi en douter : c’était la réalité, la vérité brutale et tortionnaire. « Ils vont revenir vers toi, Isolde. Parce que c’est c’qu’ils font. Mon père-… mon père il a jamais rien ressenti, vraiment, pour Aria. En fin d’compte, elle était juste en vie parce que… c’était juste un moyen d’m’atteindre. » était-ce ce savoir-là qui avait poussé le patriarche à envisager de laisser sa mutante de fille en vie ? Parce que quand bien même Rafael DeMaggio n’pouvait pas comprendre, ni saisir le sentimentalisme de son fils pour sa cadette ou Isolde, il savait l’utiliser à bon escient -- toujours en faire une arme. « J’sais que… qu’tu peux prendre soin de toi, qu’t’as de quoi te défendre, ou c’que tu veux. Mais mes parents, Isolde- ils-ils n’doivent jamais savoir tout ça. » ouais, quelle belle façon de résumer ses sentiments, et l’existence de ce nourrisson né de leur passé. « Parce que dès qu’ils le sauront, ils l’utiliseront – contre moi, contre toi, contre n’importe qui. Et-et… et j’ai besoin de temps. » de temps pour organiser ses idées, mettre en place la contre-attaque que ses tripes exigeaient dans un chant de guerre qu’il n’pouvait plus réprimer. Pas après ce qui était arrivé à Aria. Pas alors qu’il avait laissé grande ouverte la porte jusqu’à ses tripes, et que tant de choses en dépendaient maintenant.
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Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mar 2 Fév 2016 - 19:56
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I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Ecouter Cesare parler sans le couper, ça relevait presque du miracle pour Isolde. Elle était cette fille qui avait un avis sur tout et n’importe quoi et qui ne pouvait pas s’empêcher de le partager. Mais elle avait probablement encore assez de respect pour lui, pour prendre sur elle et pour écouter calmement. Il fallait bien à un moment sans doute, se laisser parler pour éviter les colères. Parce qu’il n’était pas venu pour ça et qu’elle n’avait pas envie que ça se termine en crise de nerfs. C’était une bonne journée pour elle. Fallait croire que la maternité la rendait heureuse, alors fallait en profiter. Elle l’écoutait se confier, bien plus que quand ils n’avaient été en couple. A cette époque-là, il n’avait pas beaucoup parlé de lui. Elle, elle avait raconté son histoire, l’histoire de son père, qu’on avait tué à sa place, cette histoire qui l’avait brisée, elle avait parlé de tout et de n’importe quoi. Mais lui, mais lui jamais. C’était presque comme si elle ne le connaissait pas. Leur amour avait été basé sur quoi alors ? Et ces sentiments qui restaient en elle aujourd’hui ? Pourquoi ils étaient là, alors qu’au fond elle ne savait rien de l’homme dont elle s’était pourtant amourachée. Elle voulait croire qu’il n’y avait pas eu que des plaisirs charnels entre eux, mais une vraie liaison amoureuse. Est-ce que c’était vraiment basé que sur du vent alors ? Elle ne pouvait pas y croire, quand bien même chacun des mots qu’il prononcé semblait aller dans ce sens-là.
« On aurait pu vous aider, ta sœur et toi. C’était c’qu’on faisait. On essayait de s’aider les uns les autres … » Ce groupe ça n’avait pas été Insurgency. Y avait eu quelques cadavres derrière eux qui avaient fait qu’on les avait remarqués, mais ça n’avait été que de la défense. Légitime défense. Mais ce n’était pas Insurgency. Y avait moins de colère dans leurs actions, moins de fureur. C’était aider avant tout alors que maintenant, c’était frapper qui comptait. « Si tu l’avais dit, on aurait trouvé quelque chose. » Elle aurait cherché une solution à en perdre le sommeil à cette époque. Parce qu’elle l’avait vraiment aimé. « Si … » Elle soupira. Si seulement hein ? C’était facile avec ce genre de mot de refaire l’histoire. « Je déteste ce mot. » Parce que tout ce qu’il pouvait changer, c’était des songes, il n’avait aucune incidence sur la réalité. Il ne servait à rien d’autre qu’à se rendre compte de tout ce qu’on avait pu faire de travers. « J’pensais que t’étais à cause de c’que t’as fait. Ça avait plus de sens. J’pensais que si tu étais avec eux, j’pourrais te détester. » Mais est-ce qu’elle l’avait vraiment détesté à un moment ? Elle avait eu le cœur brisé et une rancœur certaine, mais de la haine, elle avait essayé sans que ça ne marche. « J’suppose que j’peux toujours les détester eux. » Y avait pas besoin de les comprendre pour les détester de toute façon et de toute évidence, elle ne comprendrait jamais. Qu’importaient ses efforts, ça la dépasserait toujours et c’était peut-être mieux comme ça. « Ils sauront pas. » Elle n’avait pas l’intention de leur adresser un faire-part de naissance, alors, ils ne sauraient jamais et quand bien même l’idée leur viendrait de s’en prendre à elle ou à sa fille, elle savait se défendre. « Du temps pour faire quoi ? » Ça sentait quand même la belle connerie. Fallait essayer de ne pas crier, de ne pas s’énerver, alors sans doute qu’il avait intérêt de choisir avec soin ses mots. S’il était toujours le premier pour critiquer ses plans à elle, y avait aucune raison pour qu’elle, elle se retienne.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mar 2 Fév 2016 - 21:20
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Y’avait quelque chose de salvateur dans la vérité – c’était du moins c’que disaient bien des gens. Ces humains lambda aux histoires toutes simples : définitivement, une tranche de monde à laquelle le DeMaggio n’appartenait pas. C’n’était pas faute de le vouloir, ou l’avoir voulu à une époque : sa vie n’avait jamais été idéale, faite de petits moments desquels il avait saisi une maigre affection, l’amour – principalement de la part de sa mère et de sa sœur. Les sentiments bienveillants d’son père, ils n’s’étaient pas manifestés par des bisous et des câlins qui faisaient toutes les histoires niaises. Même dans son mariage, Rafael DeMaggio n’avait certainement pas l’allure de l’époux doux. S’il n’avait jamais frappé sa femme, ç’avait été tout comme, sûrement, et il n’avait pas manqué de s’faire les nerfs sur ses enfants au moindre faux pas : la tendresse immuable qui liait tous les membres de toutes les autres familles qui soient, avait été remplacé chez les DeMaggio par un sens du devoir, plus une dévotion que quelque chose que les autres pourraient comprendre. Et y’avait jamais eu personne pour le détourner ça, personne pour le sortir du culte véritable qu’avait été sa famille – personne, avant Isolde. Même transmutant, toutes les lois capricieuses de la nature lui prouvant qu’il était différent des projets de ses parents, n’avaient fait que le culpabiliser d’avantage, guère lui ouvrir les yeux. Et venait alors la question, brûlante, incandescente, que ni lui ni Aria n’avait osé poser : se serait-il retourné contre elle, comme leurs parents, si elle avait été la seule transmutante de la famille ? L’aurait-elle fait, elle, si ç’avait été son cas à lui ? Frère et sœur, avaient entretenu une véritable liaison avec les non-dits, les crises de haine et de hargne, sans pour autant que rien de concret n’en sorte – somme toute, le schéma désastreux qui l’avait tant opposé à Isolde n’avait pas été unique.
« Ouais, peut-être bien... » qu’il soupira pour répondre à la blonde – non pas qu’il doutait d’elle, mais les et si lui filaient la nausée à lui – et si, et si, ouais y’avait douze façons différentes de faire quelque chose. Et s’il avait choisi différemment, peut-être que sa sœur serait toujours là. Au moins ils s’accordaient sur ça ; y’avait tout à détester dans ce simple petit mot, composé de deux lettres à peine – si. S’ils étaient passés à côté de leur chance ? S’ils avaient été deux âmes sœurs vouées à l’éternité qu’il avait lui-même détruit ? Et s’il relevait les yeux vers Isolde, pour y lire toutes les expressions de haine, d’incompréhension, de distanciation glaciale qu’il avait vu dans ses cauchemars, ses doutes, les images qui s’étaient créées d’elles-mêmes sur le voile de ses paupières. S’attirer, s’éloigner ; s’éprendre à s’en cramer les ailes, et se détruire plus ardemment encore – c’était une danse qu’ils avaient entrepris depuis trop longtemps maintenant. « Nan, j’ai… tout fait seul. J’réussissais plutôt bien à tout détruire tout seul. » dans un marmonnement, il songea que peut-être bien ç’avait fait partie des plans de ses parents : acculer le fils, et le voir détruire toutes ses chances au reste. Sa relation avec Aria, son histoire avec Isolde – romance ou autre, ils avaient juste planté la graine, et Cesare avait fait le reste du job. Et on n’récolte que c’que l’on sème, comme disait si bien le proverbe ; Isolde avait saisi les mots qu’il fallait, l’irrémédiable sous-entendu qu’il n’avait pu retenir entre ses lèvres – celles-là même qu’il pinça en retenant le moindre son. Encore une fois, les répliques toutes faites qu’il avait préparées, il les avait oubliées. « J’veux dire-… pendant tout c’temps-là, j’croyais qu’en restant planqués, on éviterait des problèmes. Que-que j’sais pas, ça permettrait aux choses de s’tasser. » ou peut-être avait-il juste fui l’évidence, par respect immuable pour son père. « Mais tu peux faire c’que tu veux- tu peux... tu peux, arrêter Lancaster, ou relever la quarantaine autour de la ville, ça les arrêtera pas, eux. » ses parents, lui-même, ils avaient tous été hunters avant que Lancaster n’décide de faire de la traque aux mutants, la chasse aux sorcières des temps modernes. « J’sais que… que t’as aucune raison de l’faire. Et que ce s’rait bien la dernière chose que j’pourrais te d’mander. Mais j’essaye de faire les choses différemment, Isolde. » parce qu’irrémédiablement, ça allait changer plein de choses – tout ce qui se profilait dans l’ombre. « J’ai-j’ai besoin d’savoir que tu m’fais confiance, Isolde. Si c’est pas sur certaines choses, ou pas grand-chose, au moins sur ça… » le cœur battant au creux de sa gorge, il l’observa enfin. « Après tout ça, t’es la dernière personne qui m’empêche de devenir complètement taré. J’veux dire-… t’es la dernière personne que j’aurais envie d’perdre, ou d’trahir – ou-ou-ou… » il soupira, il n’savait même plus où il avait commencé cette phrase, où il la finissait. « Je-j… j’ferais jamais rien pour t’blesser. J’l’aurais jamais fait, même si, si ça a pu être compliqué parfois, ou t’sembler n’pas être le cas. » qu’est-c’qu’il n’avait pas envie de la poser, cette question précise - « Est-c’que tu m’crois ? Tu m’fais confiance, au moins pour ça ? » c’était à des milliers de kilomètres de tout c’qu’il avait prévu de dire, ou même de la logique implacable avec laquelle il avait pu répondre à ses questions, y’avait pas si longtemps que ça ; et les secondes paraissaient être des heures subitement, la nausée chaque fois plus acide à sa gorge alors que son palpitant pulsait, pulsait juste contre sa cage thoracique avec cette force qu’il n’se connaissait que trop bien – l’énergie du désespoir, des ultimes recours, et des conséquences désastreuses que ça allait entrainer.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mer 3 Fév 2016 - 21:41, édité 1 fois
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mer 3 Fév 2016 - 11:36
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Cesare et Isolde. Isolde et Cesare, ça avait tout d’une histoire dont il était difficile de prédire la fin, tant les choses s’étaient compliquées. D’amants ils étaient passés à ennemis. Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’ils étaient ? Y avait pas de mot juste pour définir la relation qu’il y avait entre ces deux-là. Pas de sentiment précis qui pourrait venir tout expliquer. C’était bien l’amour qui les avait réuni à une autre époque, mais tout avait fini par se briser, entre les trahisons, les accusations et la rancœur. Détester Cesare, ça avait semblé être la réponse évidente d’après Isolde. Le truc qui règlerait tous les problèmes et viendrait apaiser, au moins un peu les maux de son cœur. Mais ça n’avait jamais marché. Y avait plus de baisers entre eux, plus de caresses, même plus la passion qui avait pu les lier avant tout ça. Mais y avait quelque chose c’était certain. Peut-être qu’il suffirait d’une étincelle pour rallumer la flamme, mais fallait croire qu’elle ne pouvait pas venir cette étincelle. Coincée par tout le reste, tellement de choses qu’il était difficile de définir. Tellement de choses qui étaient vouées à les tenir l’un à l’écart de l’autre, malgré l’affection qu’ils pouvaient avoir. La romance avait était là, mais elle n’avait pas survécus aux coups qui lui avait été portés et de l’idylle, ils s’étaient retrouvés dans cette situation qui n’avait pas de sens.
Ouais, elle aurait pu aider Cesare et sa sœur, essayer de faire les choses différemment. Si seulement, les choix qui avaient été faits avaient pu être différents. Mais y songer, ça n’allait pas refaire l’histoire. Se rappeler que les choses auraient pu être différentes, ça n’améliorerait rien. Ce qui était fait était fait. Remonter le temps, c’était peut-être possible avec les transmutants, mais c’était un choix qu’ils n’avaient pas. Les sourcils froncés, elle regardait le jeune homme sans vraiment savoir quoi dire ? Est-ce qu’elle lui faisait confiance ? Est-ce qu’elle était seulement capable de faire confiance à quelqu’un sur cette planète ? Y avait trop de fois où elle avait eu confiance et ça s’était fini dans le sang et les larmes. Il avait été de ceux qui l’avaient trahie. Y avait rien qu’il puisse dire ou faire qui ferait disparaitre cette sensation qui s’était logée en elle à cette époque. Leur histoire était tumultueuse, basée sur les doutes et trop de moment où ils avaient été incapable de croire l’un en l’autre. C’était lui qui l’avait traitée de menteuse, lui qui s’était persuadé qu’une explosion dans le coin, c’était forcément elle, lui qui avait sous-entendu qu’elle pouvait être responsable de la mort de sa sœur. C’était lui qui ne lui faisait pas confiance, mais elle, elle avait continué à placer sa vie entre ses mains, dans la base militaire ou dans cette chambre de motel dans laquelle elle avait bien cru qu’elle allait mourir. Alors sans doute qu’elle lui faisait beaucoup plus confiance qu’elle n’était prête à l’admettre. « J’voudrais pouvoir te dire que non, parce qu’à chaque fois qu’j’ai fait confiance à quelqu’un ça s’est mal terminé. » Son père, ses amis, ils étaient morts parce qu’elle avait eu confiance, alors elle ne devrait pas, elle le savait, mais c’était Cesare, alors elle ne pouvait pas plus le détester que d’arrêter de lui faire confiance, malgré cette trahison qui les avait séparés. « Mais j’peux pas t’dire ça, sinon je mentirais … » Et elle n’était pas une sale menteuse contrairement à ce qu’il avait pu penser d’elle, ce soir après l’explosion de la fête foraine. Sa plus grosse erreur, ça avait sans doute été de s’éprendre de lui un jour, parce qu’il fallait croire qu’elle n’en sortirait jamais, condamnée à avoir pour lui une dévotion que beaucoup penserait injustifiée après ce qu’il avait pu faire. Mais elle ne pouvait pas lutter contre ça, prise au piège dans une histoire qui pourtant n’avait pas le moindre sens.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mer 3 Fév 2016 - 22:13
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La dévotion de Cesare aurait bien souvent pu s’apparenter à une avalanche : chacun de ses sentiments, la moindre de ses affections vouées à ruiner le reste du monde partout autour. Sans doute était-ce pour ça, qu’il pouvait limiter ses réelles relations humaines à un nombre minimal : y’avait eu le reste, un genre de batifolage de l’âme évoluant parmi les mortels auxquels il appartenait – rare, infiniment rare avait pourtant été sa tendresse pour qui que ce soit. C’avait fini par totalement glacer son cœur, le laissant plus esseulé que jamais : même face à la Saddler, ici et maintenant, il demeurait être ce fils qu’on avait soigneusement aiguisé à devenir une arme, plus qu’une âme à part entière. Sa vénération à lui, elle n’était allée qu’à l’encontre des mauvaises personnes pendant les vingt – ou plus – premières années d’sa vie, et changer cette bonne vieille habitude, c’était comme tenter d’inverser le temps. Alors ouais, c’était sans doute égoïste de d’mander comme ça, de but en blanc, à la mutante de lui dire si oui ou non elle lui faisait confiance – au moins sur certaines choses. Au moins sur l’passé de leur idylle, l’honnêteté avec laquelle il avait vécu leur romance – amoureux à sa façon, quand bien même il n’avait certainement jamais clairement dit les mots. Les signes avaient été là, une douce extase courant comme une empreinte charnelle à chaque baiser qu’ils avaient échangé. S’enticher d’Isolde, complètement s’éprendre d’Isolde jusqu’à être prêt à en perdre la vie si on le lui avait demandé, avait indéniablement été d’ces erreurs que d’autres, ces ennemis serviles et sans visage, auraient tôt fait d’utiliser. Un jour. Et quand bien même y’avait la raison qui lui disait qu’en effet, toute furieuse qu’elle était, leadeur d’un groupe de rebelles et la moindre de ses passions prêtes à exploser en des hurlements clairs, nets et précis, Cesare serait toujours celui prompt à voler à son secours – quitte à laisser sur ce trajet-là, des dizaines et des dizaines d’autres à crever. Etait-ce genre d’amour que se vouaient les âmes sœurs, franchement ? Ou n’était-ce là qu’une façon malsaine d’entretenir une flamme ravageuse ?
Alors peut-être bien qu’elle aurait dû n’pas lui faire confiance, ne pas faire confiance à cette adoration envers ces si rares personnes qui le pousserait à tous les extrêmes possibles et imaginables. Anthea, tous les autres – ouais, leurs fantômes l’avaient poursuivi, mais aussitôt qu’il avait posé les yeux sur sa cadette, ou sur Isolde, ça n’avait plus eu d’importance. Isolde et Cesare, les amants tornades, détruisant tout sur leur passage – définitivement, ça pouvait faire une belle histoire tragique, d’ces sérénades mielleuses qui tourneraient à la catastrophe un peu plus à chaque nouveau couplet. Ça aurait sûrement tout détruit en lui, le moindre espoir, la moindre assurance – son palpitant, bondissant contre sa cage thoracique - si elle avait dit non, qu’elle n’lui faisait plus confiance, qu’elle n’pouvait plus lui accorder la moindre chance. Mais peut-être bien que ç’aurait été mieux pour elle, pour leur bébé sur lequel il n’avait daigné attarder que trop peu d’attention jusque-là. Sans doute est-ce pour ça, que quand bien même son visage ne laissa rien paraître, son cœur fondit dans sa poitrine, dégringolant dans un vide invisible et inatteignable, comme une pierre au fond d’un ravin. La légèreté coupable, pendant un temps, avant que ses responsabilités ne se rappellent à lui. Et à nouveau, il ouvrit la bouche, se forçant, se forçant contre toutes les lois de ses envies lâches, à observer sa vis-à-vis. « Okay, parce que j’vais avoir besoin qu’tu m’fasses confiance, maintenant. » et ce serait compliqué, ardu, d’ces routes toutes tracées vers une nouvelle catastrophe, le bout du tunnel qui s’éloignait encore et encore. Combien d’temps allait-il continuer à vivre dans les ténèbres ? « Je sais qui a tué ma sœur. » lâcha-t-il, toujours ces mêmes blessures écorchant sa gorge à chaque fois que la réalité se rappelait à lui. « J’veux dire… qui s’est arrangé pour que c’soit fait. » l’homme de main, ou l’imbécile entartinné qui l’avait suivi aveuglément, c’était Artur Kovalainen, et tout le flot de hargne, de rage et de vérités transcendantes qui assombrissaient son âme – d’ces faciès démoniaques que Cesare n’avait pas la force, pas la force physique, mentale, morale de montrer si ouvertement à la jeune femme face à lui. « Il s’appelle Kingsley. Kingsley Moren. Et c’est un hunter. » et ça n’rendait que la chose plus désagréable encore – vingt-six putains d’années asservi à cette cause pour en arriver là. Est-ce la rage qui poussa Cesare vers le repli, le silence, ses yeux plus sombres que jamais posés sur ses mains à nouveau. « Et j’vais le tuer. » une conviction qui grondait comme une avalanche en lui, qu’aucun mot d’Isolde ou d’un autre ne pourrait faire taire. Qu’elle épargne sa salive, donc, il avait entendu son histoire de poussette, alors le mantra de samouraï de ‘qui poursuit sa vengeance doit commencer par creuser deux tombes’, il le connaissait, et il s’en foutait. « Mais je sais que si j’m’en occupe tout seul, ce sera trop compliqué. J’veux dire, j’me suis entrainé avec lui, à une époque. » et il en avait détesté la moindre seconde, tout autant qu’il exécrait l’homme – ça n’voulait pas dire pour autant qu’il en ignorait les divers talents de monsieur l’avocat ; notamment celui de retourner les esprits imbéciles afin d’se faire une armée de disciples tous plus cons les uns que les autres, mais asservis à lui, presque. « Et-et ça peut paraître être le truc le plus stupide du monde… » il en aurait presque craché un ricanement ironique, au moins un souffle. « Mais mes parents, ils sont plutôt remontés à l’idée que quelqu’un ait pu prendre la liberté de tuer ma sœur- » oui, haïr, c’était peut-être aussi juste une histoire d’famille au fond. « J’sais qu’avec leur aide – leurs ressources, j’pourrai atteindre mon but. Et plus encore. » plus encore – cet acte répugnant qu’il n’aurait jamais cru avoir à accomplir. Mais tous les membres de la famille DeMaggio avaient passé un nouveau stade dans la fureur et la haine – il le savait, pour avoir manqué de peu de s’prendre une balle dans le crâne de la part de son père, avant de rater l’opportunité de l’embrocher avec une partie de son si précieux mobilier. « C’que j’veux dire, c’est que-… on peut pas nier l’fait que quoiqu’y s’passe, c’est de eux dont on doit se débarrasser tous les deux, si on veut que les choses changent. Si tu veux que- » il s’interrompit, en un cillement les mots retenus dans sa gorge. Ouais, il n’savait même pas le prénom de sa propre fille, il n’savait rien d’elle, et n’en avait tellement pas eu envie pendant si longtemps - « On doit arrêter ça. Les faire s’arrêter, et n’plus jamais avoir à craindre quoique ce soit d’ma famille… et-et ouais, j’sais bien que ce sera jamais une cour de justice qui le fera. Et on – je – dois arranger ça avant qu’ça empire. » c’était lui qui avait amené la marque noire des DeMaggio dans la vie d’Isolde. Lui qui soupesait si facilement toutes les autres vies du monde contre la sienne à elle. Lui qui oscillait entre hargne et indécision, incapable de vivre dans l’monde des vivants : pourquoi donc craindre de tomber dans sa vengeance, au fond ? C’n’était pas comme s’il avait un jour été vraiment vivant.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Mer 3 Fév 2016 - 23:14
And the day dream ends it all.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Isolde avait eu l’occasion d’en entendre des conneries au cours de sa vie. Suffisait de voir le nombre de débiles qu’on pouvait parfois jeter dans les cellules du commissariat, dont la défense reposait sur des bêtises tellement énormes qu’elles en devenaient ridicules. Les conneries, s’était son lot quotidien. Quand ce n’était pas les détenus, elle trouvait toujours un de ses collègues pour dire une ânerie plus grosse que lui. C’était tous les jours comme ça, alors elle avait l’habitude. Elle avait appris à lever les yeux au ciel et à passer à autre chose quand on lui disait des choses absurdes, des choses qu’elle n’avait pas envie d’entendre. Mais là, elle ne pouvait pas se contenter d’un geste aussi simple. Elle pouvait faire confiance à Cesare, ça elle le sentait au fond de ses tripes. C’était peut-être à cause de l’amour ou de n’importe quel autre sentiment qui pourrait s’être emparé de son cœur. Elle ne saurait l’expliquer. Ce qu’elle savait c’était qu’elle lui faisait encore confiance, envers et contre tout, même si c’était complètement stupide. Une folie amoureuse, dénuée de logique, parce qu’un jour elle avait eu le malheur de batifoler avec le Demaggio au point de s’enticher de lui. Lui faire confiance, c’était une chose. Accepter ce qu’il venait de lui dire sans broncher, s’en était une autre. Malgré tout le respect qu’elle pouvait avoir pour lui, elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver cette idée complètement stupide. C’était probablement le truc à mettre en première place du palmarès des trucs débiles qu’elle avait pu entendre au cours de sa vie.
Tellement débile que ça lui coupa le souffle. Absurde à un point qu’elle n’avait même pas le courage de relever le fait que sa sœur soit morte de la main d’un hunter et pourtant le j’te l’avais dit, elle ne le retenait pas forcément. S’allier à ses parents, après lui avoir dit des millions de fois qu’il ne voulait rien avoir à faire avec eux ? Après avoir dit clairement que s’il revenait, ils risquaient de le tuer ? Mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans sa tête ? Est-ce qu’elle ne lui avait pas fait comprendre, elle, qu’est-ce que instant plus tôt, qu’elle pouvait l’aider ? Elle aurait pu à l’époque, elle le pouvait toujours aujourd’hui. Il fonçait tête baissée dans ce qui semblait être la plus grosse erreur de toute sa vie. Sans doute que s’était inévitable, que ça allait se terminer en dispute, que ça ne pouvait pas finir autrement. Elle avait gardé le silence probablement trop longtemps. Peu habituel venant d’elle, mais c’est qu’il lui en valait du temps pour avaler tout ça. Fallait croire qu’elle s’était amourachée de l’homme le plus idiot de la planète terre. Finalement elle repoussa les couvertures sous lesquelles elle était allongée, la colère chauffant son corps comme les flammes dans une cheminée. Elle s’assit sur le bord du lit, juste en face de Cesare avant de lever la main et de la laisser claquer contre sa joue. C’était la meilleure des réponses qu’elle avait. « T’es cinglé. T’es complètement cinglé. » C’était même pire que ça. Cinglé, c’était encore trop gentil d’après elle. « C’est la pire connerie que j’ai entendue de toute ma vie. » Elle ne savait pas quoi faire, quoi dire de plus. Elle ne savait pas s’il fallait qu’elle crie à s’en détruire la voix ou s’il fallait qu’elle se barre de cette chambre – quand bien même c’était la sienne – pour éviter les problèmes. « Cesare, je t’en supplie. » Crier ne servirait à rien. Juste à calmer ses nerfs et à faire débarquer la sécurité, l’envoyer directement en psychiatrie pour crise d’hystérie. Elle reposa sa main contre sa joue, juste là où elle l’avait frappé quelque seconde plus tôt. Un contact qui s’apparentait désormais plus à une caresse qu’à une gifle. « Fais pas ça. » Elle se serait presque mise à genoux pour le supplier de ne pas faire cette connerie monumentale. « Y a forcément une autre solution. Laisse-moi t’aider cette fois. Si j’peux te faire confiance, pourquoi tu peux pas en faire autant hein ? » Elle pouvait l’aider, elle le savait elle, alors pourquoi il ne pouvait pas y croire lui ? « Qu’est-ce qu’ils ont qui pourraient t’aider ? Une armée de chasseurs, des flingues ? » Une folie hors catégorie aussi sans doute. « J’ai une armée de transmutants en colère qui ne demandent pas mieux que d’aller exterminer des hunters. » C’était ça Insurgency, des mutants fous de rages contre les hunters, qui ne reculeraient certainement pas si on leur proposait d’aller en détruire. « J-J’ai quelque chose qu’ils auront jamais et qui peut faire la différence. » Elle posa sa deuxième main contre son autre joue, comme pour s’assurer qu’il la regarderait, qu’il pourrait voir au fond de ses yeux à quel point elle croyait chacun des mots qu’elle prononcerait. « Je t’aime toujours. Même si j’ai fait tout c’que j’ai fait pour te détester, j’ai pas réussi. J’t’aime toujours et y aucun moyen pour que je te laisse faire ce truc complètement stupide. » Elle retira ses mains les laissant retomber contre ses cuisses, poing serrés, le regard se renforçant, y avait vraiment pas moyen qu’elle le laisse faire ça et s’il fallait qu’elle l’assomme pour l’enfermer dans une pièce, alors elle le ferait, que ce doit au fond de son appartement où dans l’une des cellules d’Insurgency, y avait de la place et elle en était plus que capable.