Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Jeu 4 Fév 2016 - 2:28
what if i need you too, and you're gone
I'LL NEVER STOP FIGHTING TO GET WHERE YOU ARE.
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Et tous les événements passés en compagnie d’Isolde auraient pu lui permettre de prévoir chacune des réactions qu’elle pourrait avoir : ils n’avaient pas fait que s’enticher l’un de l’autre, au fond – Cesare connaissait Isolde mieux qu’elle n’se connaissait elle-même à l’heure actuelle, si prompte à se noyer dans une hargne qu’il semblait lui avoir transmise. C’était à croire qu’ils étaient des âmes sœurs, mais certainement pas dans le bon sens du terme – qu’ils avaient atteint ce niveau d’unicité, d’amour où leurs âmes s’étaient mêlées l’une à l’autre. Un peu de la clarté de la Saddler en lui – trop de ses ténèbres à lui, en elle. Elle l’avait dit, pourtant, qu’elle n’poursuivait pas de vengeance aujourd’hui : et s’il devait y avoir une chose sur laquelle il n’la croyait pas, dans tous les mots qu’elle avait adressés à lui un jour, c’était bien ceux-ci. Isolde souffrait, Isolde était seule, Isolde était en colère et blessée – tout ça à cause de lui, d’ses actes récents. D’la façon dont il lui avait brisé l’âme et le cœur ; les flammes qui avaient résulté du simple fait qu’elle l’avait laissé entrer dans sa vie. La passion d’instants qui avaient littéralement effacé le monde tout autour, remplacée par l’âpre impression de s’être faite berner. Il n’avait jamais joué pourtant, n’avait jamais été d’ces grands amateurs de séduction, apte à s’attirer l’admiration d’une fille en quelques paroles bien placées. La drague, le charme, c’qui faisait ces types qui n’comptaient plus leurs liaisons aujourd’hui, ça n’avait jamais été lui. Peut-être parce qu’il avait eu une sœur, et que contrairement à certains, il avait vu les représentantes du sexe opposé comme des personnes, et non pas des créatures dont on pouvait se jouer. Il avait été honnête, doucereusement honnête dans le moindre des mots qu’il avait utilisés pour exprimer sa tendresse, ses sentiments, son respect pour la transmutante. Chaque caresse, chaque baiser, chaque instant charnel avaient laissé une empreinte indélébile sur son corps, sa peau et son âme – s’détruire, les détruire eux deux, ruiner leur idylle si stupide, ç’avait plus sûrement tué son humanité que les vingt-cinq années d’entrainement drastique et de chasse qui avaient composé son passé.
Il avait vécu, enfin – frappé par la flèche de Cupidon ou peu importait quoi d’autre – vécu sans se soucier du reste, oubliant ses parents, oubliant sa sœur comme le plus ingrat des connards – vécu à s’en cramer les ailes, ange déchu dans les méandres de l’Enfer. Il n’avait eu que c’qu’il méritait, comme la gifle qu’il se ramassa sans doute de la part de la Saddler : et elle aurait pu y ajouter sa force surnaturelle d’ailleurs, histoire de lui faire comprendre plus vivement encore l’étendue de sa colère. Il l’avait attendue – plus sous forme de cris pour manifester de sa ferveur à démonter et contredire le moindre des projets qu’il avait fait dans sa tête. C’était stupide, sans doute. C’était suicidaire, sans aucun doute. C’était la manifestation glaciale, indéniable d’un dernier espoir ; l’agonie d’une âme solitaire, qui n’demandait qu’à le rester. Il n’avait donc qu’à peine réagi, ses mâchoires se crispant dans un spasme douloureux pour répondre au geste de la jeune femme – mais déjà elle enchainait, déjà elle enserrait son visage, son palpitant, son être tout entier entre ses deux mains. Qu’ils n’s’engueulent pas, pas maintenant – une supplication qu’il n’eut pas à dire, probablement parce que la blonde lisait dans ses prunelles comme personne, et parce qu’elle devait partager cette envie-là. Et dans sa gorge, le nœud créé par ses mots, par l’immuable de la situation qui se nouait indépendamment de leur volonté, se noua plus ardemment encore, coupant presque le souffle au DeMaggio alors que ça lui était insupportable – insupportable – de lire la tempête de ressentiments qui s’animait dans une danse désespérée dans les yeux bleus d’Isolde. Et il aurait voulu retenir ses mains, s’ancrer à celles-ci pour ne pas perdre le fil des mots, des sérénades et des cascades de déclarations qu’il aurait voulu lui déclamer, rien qu’pour la rassurer. Rien que pour faire quelque chose – n’importe quoi. Mais lorsqu’il vint reprendre ses mains, s’accrocher, doux à ses poignets, il resta silencieux. Juste silencieux, pour un temps infini. « C’est pas une question d’confiance, Isolde-. » et il n’aurait pas dû être surpris, au fond, que sa voix soit si rauque, si imbibée de tout ce passé, de toutes les paroles qu’elle avait elle-même prononcées. « T’sais, après vingt-cinq ans à mener la vie que j’ai eue- tu finis par faire avec. Et-et j’aurais jamais cru qu’au pire moment d’ma vie, j’trouverais l’moyen de… » de s’reconstruire, quand bien même c’n’était pas le mot – comme si c’était un mot inédit, qu’il n’aurait dû inventer que pour elle, c’qu’elle avait déclenché chez lui, comme mécanique si complexe et si logique pourtant. « J’sais pas c’qu’on est là, maintenant, Isolde. Mais peu importe c’que j’ai fait, ou c’que j’ai dit à certains moments, j’ai jamais arrêté de t’faire confiance. Mais j’ai pas l’intention d’te perdre toi aussi. » il aurait voulu, avoir lui, la volonté de la transmutante, la regarder droit dans les yeux alors qu’il disait ça. « J’dois le faire tout seul… parce que tout ça, c’est ma faute. C’est moi qui ai pris la fuite, qui ai débarqué dans ta vie pour y foutre un bordel monstre. C’est moi qui ai abandonné ma sœur- » abandonnée, jusqu’au dernier moment. « Et c’est moi qui t’aies poussée à croire que-que, qu’y’avait rien qui en valait la peine chez les autres. Mais j’arrêterai jamais d’penser, écoute-moi- » c’était ce qu’il avait dit, dix fois, cinquante fois, de toutes les pires manières possibles et imaginables. « Insurgency – cet Insurgency, fait avec des gens qui veulent tuer, c’est pas toi. J’suis un tueur, mes parents sont des tueurs. Ma sœur était une tueuse, tout l’monde -- toute ma vie, j’ai été entouré des gens comme moi. Et t’es pas comme eux. » il avait enfin la détermination nécessaire de la regarder, de connecter ses convictions aux siennes. « Tu peux sauver des gens Isolde. Aider des gens- comme tu m’as aidé, moi. Et j’veux pas, j’serai pas responsable encore une fois d’t’entrainer avec moi dans j’sais pas quoi- J’veux pas que tu sois comme moi, j’veux pas t’pousser à faire ces choses que j’ai faites. Pendant tellement d’temps, tu m’as sauvé, moi. Et j’ai pas l’intention de t’perdre pour ça. J’le mérite pas. » et d’une main, il échoua une caresse juste sur sa peau – sa joue, chaque détail de son visage qu’il tentait de graver dans sa mémoire, parce que la vie était une chienne et qu’elle était pleine d’imprévus qu’ils n’accepteraient jamais. « Laisse-moi faire ça. Et laisse-moi t’aider… J’peux- j’pourrai avoir des infos, sur c’qu’ils prévoient, c’qu’ils veulent faire. J’parie que ce serait pas stupide, ça comme idée. » la logique, qui se supplantait au sentimentalisme, comme si c’était plus facile de fonctionner comme ça, pour chasser les remords, les rancoeurs, du bord de ses paupières ou dans l’intonation de sa voix – qui flanchait, flanchait déjà. Et dire qu’elle disait si facilement qu’il la menaçait, était paradoxal à la juger, lui dire c’qu’elle pouvait faire ou n’pouvait pas faire. Sa litanie, là, ressemblait plus à une supplication qu’une succession de jugements et d’ordres. « J’étais déjà assez chanceux pour t’connaître, savoir c’que ça fait, d’aimer quelqu’un – et si tu d’vais disparaître… j’aurais plus rien. Et tu – on –on laisserait notre fille derrière, toute seule. T’as toujours été tellement plus que moi- J’étais rien avant de t’connaître. Et j’préfère mourir que d’redevenir ça. » et peut-être était-ce parce que ça sonnait presque comme un adieu, avec l’énergie du désespoir, l’fait indéniable qu’il n’avait plus rien à perdre, il se pencha vers elle, déposant de ces baisers rares, tendres sur ses lèvres – le baiser à l’arôme de passé, synonyme d’une adoration qui ne mourrait jamais.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Jeu 4 Fév 2016 - 11:42
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— cesare demaggio & isolde saddler —
I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Fallait croire qu'y avait pas moyen pour que ça se termine bien avec Cesare. Quoi qu'ils fassent il devait y avoir une force quelque part qui était déterminer à les faire exploser. La liaison qu'ils avaient eu avait brûlé dans les flammes et malgré tous les sentiments qui pouvaient leur rester y avait probablement rien à faire pour que les choses s'arrangent entre deux. Leur romance était vouée à l'échec, il y aurait toujours un événement, un choix, qui viendrait les séparer. Elle le savait, sans doute qu'ils le savaient tous les deux et pourtant, y avait rien non plus pour les séparer complètement. Combien de fois avaient-ils crus se dire adieux pour après se retrouver de nouveau ? Ils n'arrivaient pas à se séparer, même si cette histoire n'avait de cesse de les détruire. Tout l'amour du monde ne pourrait certainement pas les sauver. L'idylle avait existé mais s'y accrocher c'était complètement vain. Mais elle ne voulait pas laisser tomber, elle ne pouvait pas le laisser faire n'importe quoi. Ce qu'il voulait faire, c'était idiot et ça méritait probablement plus qu'une simple claque dans la figure. Elle ne pouvait pas accepter de le laisser repartir vers ses parents, pas après tout ce qu'il avait pu leur dire sur eux. Elle pouvait l'aider, elle en était certaine.
Peut-être que la claque, ce n'était pas la bonne solution pour lui remettre les idées en places, alors, elle avait envie de l'attraper par le col et de le secouer comme un prunier, dans l'espoir que ça puisse l'aider à raisonner mieux que ça. « T'as pas à être tout seul Cesare. Si tu m'fais vraiment confiance, laisse-moi t'aider. » Ce n'était pas compliqué quand même. Il n'avait pas à tout faire tout seul, dans le fond elle pouvait bien en trouver mille des raisons personnelles de vouloir l'aider, quand il s'agissait de chasseurs, elle n'avait pas besoin qu'on la supplie pour qu'elle file un coup de main. « Et si j'ai pas envie de te perdre non plus hein ? C'est pas juste que ça n'aille que dans un sens. » Elle l'aimait, elle l'avait dit et elle le pensait, elle ne voulait pas le perdre, elle ne voulait pas le laisser entre les griffes de ses parents. « Recommence pas avec ça. Insurgency c'est pas le sujet pour le moment. J'suis capable de prendre mes propres décisions, arrête de croire que tout c'que j'fais ou tout c'que j'peux devenir c'est de ta faute. » C'était le monde qui était pourris alors fallait bien s'adapter. « J'en veux pas de tes infos. J'veux pas de ton aide si c'est comme ça que tu penses pouvoir aider … » Elle voulait le frapper, encore une fois, pas qu'une seule, elle avait envie de passer ses nerfs sur lui, dans l'espoir de pouvoir le calmer. Mais c'était probablement une cause perdue. « Si tu m'aimes ou qu'tu m'as aimée à un moment et si tu en as vraiment quelque chose à faire de Clara, fais pas ça. J'veux pas avoir à lui raconter un jour comment son père est mort comme le dernier des imbéciles. » Parce que c'était ce qui allait se passer à ce train là. Il voulait tout faire tout seul ça lui couterait la vie. Si y avait bien quelque chose qu'elle avait appris avec Insurgency, c'était ça, seul dans cette pagaille, on allait jamais bien loin. Il avait pas le droit de l'embrasser, pas après tout ça et pourtant elle ne le repoussa pas, savourant ce baiser qui la ramenait des mois en arrière, à une époque où tout allait mieux. Finalement elle vint se coller contre son torse l'enlaçant dans ses bras, comme dans une volonté de le retenir. « S'il te plaît ... » C'était de la folie tout ça et il ne s'en rendait pas compte, mais de son point de vu à elle, ça aurait quand même bien méritait qu'il y réfléchisse de nouveau, qu'il remarque un peu plus les nombreuses failles du problème, la principale étant, qu'on ne s'alliait pas bêtement avec des chasseurs, famille ou pas, d'autant plus que les Demaggio étaient cinglés, il était le mieux placé pour le savoir.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Jeu 4 Fév 2016 - 14:51
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Isolde et lui, ils n’avaient jamais vraiment été comme ça – dans toute leur idylle loin d’être idéale, ils avaient bien souvent privilégié les moments de silence ; l’adoration doucereuse créée par leurs regards se cherchant, se trouvant, dans une caresse de leurs âmes respectives. Les discussions à cœur ouvert, baignées de bons sentiments, le DeMaggio avait toujours fait son possible pour les esquiver. Parce que combien de fois, la vérité avait-elle flirté au bord de ses lèvres ? Combien de fois la tentation avait-elle été grande, omniprésente, oppressante ? Sa dévotion pour sa famille, l’amour sans définition claire qu’il avait voué pour la transmutante – il avait été encore en plein débat avec lui-même, la danse impétueuse de ses songes, lorsque ses parents avaient découvert toute la vérité, et avaient décidé de répondre à la trahison, par le sang. Quelques jours, quelques semaines de plus, et il aurait craqué, sûrement – car dans ces moments de solitude intense, y’avait toujours eu qu’Isolde comme flamme brillant dans la nuit – qu’elle, pour le sortir des ténèbres de ses propres doutes. Parfois avec juste une caresse de sa main contre la sienne, ces signes d’affection qu’on n’lui avait jamais vraiment montré. C’avait été elle, parce qu’un Cupidon invisible l’avait touchée elle de sa flèche – mais dans le désert aride qu’avait été toute sa vie, Cesare aurait définitivement pu s’amouracher de toute personne faisant preuve de la moindre tendresse à son égard. Une tromperie, aujourd’hui la vérité éclatait dans les mots qu’il avait pu prononcer un peu plus tôt : ouais, à la surface des choses, à Isolde avait été amoureuse d’un type duquel elle n’connaissait rien – d’un traitre tapis juste à côté d’elle, doux bien souvent, comme pour ne jamais éveiller ses soupçons. Et pourtant, dès le premier moment où il s’était laissé aller à s’éprendre d’elle, tout avait été vrai, infiniment réel – bien plus palpable et vivace que tout ce qu’il avait pu connaître auparavant. Etait-ce ce que sa litanie, sa sérénade de déclarations désespérées lui disait ? Cesare était incapable de savoir, d’se souvenir une seconde après les avoir dits, quels mots il les prononçait – ils venaient tous de ses tripes, des profondeurs de ses convictions. Isolde, ça n’avait pas été une trahison orchestrée par des hunters, Isolde ça n’avait pas été juste un crush – Isolde, c’était l’énergie qui continuait de faire palpiter son cœur, et aidait son âme à survivre dans ses chairs. Etait-ce une preuve de leur passion, le fait qu’ils n’en fassent qu’à leur tête tous les deux, et s’poussent irrémédiablement dans les retranchements l’un de l’autre ?
Ses lèvres à lui sur les siennes à elle, ç’aurait pu être comme un moyen de la faire taire, de l’éloigner de tous les arguments qu’elle pourrait avoir – qu’elle avait eus jusqu’alors, ceux qu’elle n’avait pas hésité à lâcher entre les longues déclarations qu’il avait pu faire. La Saddler, incapable d’écouter simplement – sans doute avait-il déjà trop épuisé sa patience et sa bonne-volonté jusque-là ; il n’s’en fourvoyait pas, son palpitant tambourinant, égoïste, arrogant, alors que comme une empreinte charnelle, les paroles d’Isolde apaisaient son être tout entier. L’apaisaient lui, sans pour autant changer quoi que ce soit à la détermination glacée qui courait dans ses veines. Et alors qu’elle s’était blottie contre lui, il enroula doucement, égoïstement, ses bras autour d’elle également, l’enlaçant à son tour pour répondre à son geste à elle - « Evidemment que-… » il s’interrompit, son visage se fermant dans une expression de douleur que la jeune femme ne put remarquer, là contre lui. « Oui, j’t’aime Isolde. Et j’ai jamais arrêté de le faire. » et ç’avait été la pire erreur de sa vie ; non pas parce qu’elle ne l’méritait pas, parce qu’il n’aurait pas voulu le faire – ç’avait été beau, si beau, beau comme il n’l’aurait jamais mérité. Mais elle, elle… elle aurait mérité n’importe quelle histoire, n’importe quelle romance sans vague, à mille kilomètres de quelqu’un comme lui. Alors il l’écarta de lui, pour venir prendre son visage entre ses mains, dans des caresses incontrôlées de ses mains – comme si c’était la dernière fois, et qu’il devait intégrer le plus d’informations, le plus de souvenirs possibles et imaginables. « Et j’peux pas- j’peux pas rester là à rien faire. A attendre qu’ils s’décident sur quoi faire, sur comment attaquer la prochaine fois. » elle, lui, eux deux – ou leur fille, parce qu’ils en découvriraient l’existence d’une façon ou d’une autre. « Personne n’a b’soin de moi, Isolde. T’as pas besoin de moi-… tu, tu peux faire tellement mieux. J’sais pas, rencontrer quelqu’un d’autre, avoir- avoir le béguin et vivre ces histoires de merde qu’on voit partout dans les téléfilms. » mais ce n’serait pas avec lui, parce qu’ils n’faisaient que se ruiner, se détruire jusqu’aux larmes, jusqu’au sang. « Et peut-être qu’un jour t’en arriveras même à penser au mariage et à avoir une tribu de bébés partout autour de toi. Et-et… » pourquoi est-c’qu’il disait ça, déjà ? « Et tu m’oublieras. J’serai juste ce type stupide mort pour une stupide raison, ou juste incapable d’avoir c’genre de vie-là, parce que c’était pas fait pour moi, d’toute façon. » dans ses veines, dans ses chairs, dans ses souvenirs, son histoire, il serait toujours un hunter. Un tueur, quelqu’un qui n’pourrait jamais effacer l’empreinte de ses crimes – quelqu’un qui n’pourrait jamais être un père, ou un mari, ou un d’ces êtres humains lambda et chiants à souhait, où tout était incroyablement prévisible. « J’sais que j’serai jamais… bien pour toi. » alors pourquoi n’pas mettre fin à tout ça tant qu’ils le pouvaient ? De la main de hunters, de la main d’ces ennemis dont ils devaient pouvoir se débarrasser s’ils voulaient envisager quoique ce soit d’autre. Ils n’étaient pas encore morts, après tout.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Jeu 4 Fév 2016 - 19:18
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La vie était injuste, cruelle même. Isolde avait l’impression que cette dernière n’avait de cesse de prendre un malin plaisir à lui faire du mal. On lui avait pris son père, elle avait regardé ses amis mourir, elle avait retrouvé Anthea pour mieux la perdre après et maintenant, y avait Cesare. Elle aurait préféré le détester, le haïr de tout son être, pour n’avoir que faire de ses choix stupides. Elle aurait dû le détester, mais fallait croire que Cupidon en avait décidé autrement. C’est qu’il avait un sens de l’humour assez particulier cet ange de malheur. C’était injuste de faire de deux personnes que tout séparerait toujours, des âmes-sœur. Cette histoire, c’était une tragédie romantique des temps modernes. Fallait croire que ses parents l’avaient deviné, pour la prénommer Isolde Juliet, c’était peut-être tout tracé que sa vie finirait dans le chaos et les pleurs. A chaque chose bien qui lui arrivait, y en avait une autre douloureuse pour venir la faire descendre de son petit nuage. Il y avait Clara pour la rendre heureuse, Cesare pour lui briser le cœur. Ce n’était pas juste. Ça la révoltait, comme tout un tas de chose dans la vie, mais là elle n’avait personne contre qui s’énerver, personne contre qui hurler, parce qu’y avait un moment où fallait bien l’admettre, c’était le monde qui semblait décidé à se mettre entre eux deux. Plus ils se rapprochaient l’un de l’autre, plus le gouffre se creuser sous leurs pieds. En finir à jamais, ce serait tellement plus sain, mais ça lui semblait impossible.
Elle aurait voulu le serrer contre elle plus fort, trop fort, si ça avait pu le retenir. Elle aurait fait n’importe quoi pour qu’il oublie cette idée débile et ne franchise jamais la porte qui l’éloignerait d’elle. Il l’aimait, alors pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il s’en aille comme ça ? Pourquoi est-ce qu’il fallait que ce soit plus compliqué entre eux deux qu’avec les autres ? « Alors reste avec moi. » Ça semblait tellement logique comme réponse. C’était ce qu’auraient fait n’importe quels amoureux, n’importe quel couple. Mais pas eux évidemment. Jamais eux. Parce que la belle idylle ce n’était pas eux. L’amour, la romance, l’histoire qui se termine bien, ce n’était pas pour eux. Qu’il la lâche au lieu de déposer des caresses contre ses joues, qu’il s’éloigne au lieu de rester là en face d’elle, parce qu’elle ne le ferait pas elle, ses mains restaient agrippées à ses hanches et elle le lâcherait que s’il choisissait de la repousser. « J’te demande pas de rien faire. Juste de faire les choses différemment … » De ne pas s’allier à ses parents, parce que c’était de la folie, c’était le plan qui se terminerait mal, celui pour lequel il n’avait apparemment pas penser à peser le pour et contre. Il était plein de failles et s’il ne les voyait pas, elles s’imposaient à elle. « J’veux pas de ça. J’veux pas de mariage, j’veux pas d’autres bébés … J’veux pas de quelqu’un d’autre … » Parce que c’était typique de la tragédie ça, de s’attacher à la seule chose qu’on ne pouvait pas avoir, de s’amouracher de celui avec qui s’était impossible. « C’qu’est pas bien pour moi c’est d’être laissée derrière, encore et encore et encore … » Par son mère qui était morte le jour où elle était née, par son père qu’on lui avait arraché alors qu’elle sortait tout juste de l’adolescence, par Bonnie qu’elle avait aimé et qui l’avait trahie. Par Cesare une première fois, par ceux qu’il avait tué ce jour-là. Par Anthea et maintenant par Cesare, une seconde fois. Elle avait perdu trop de monde déjà, est-ce que ça ne pouvait pas s’arrêter à un moment ? Elle avait perdu tellement de monde, qu’elle avait tendance à ne plus vouloir personne à ses côtés. Personne de nouveau, parce qu’il fallait mieux rester seule que toujours déçue. « Et si, t’avais l’impression j’étais à deux doigts de commettre la plus grosse erreur de ma vie est-ce que tu me laisserais partir ? » Certainement pas, déjà qu’il passait son temps à essayer de la convaincre de laisser Insurgency, quand bien même pour l’heure, ça restait moins dangereux que ça pouvait en avoir l’air. Si ça avait été le contraire, qu’est-ce qu’il ferait lui ? C’était toujours plus facile d’être celui qui sauter dans le vide que d’être coincé sur le bord. S’il devait vraiment mourir dans ce plan débile – et c’était tellement stupide que les chances de survies étaient maigres – il n’en souffrirait pas. Mort ce serait fini pour lui et c’était peut-être tout ce qu’il voulait, mais en attendant, ce serait elle qui en pâtirait, encore.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Jeu 4 Fév 2016 - 21:51
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Le destin avait ses propres lois, les circonstances leur propre gravité – leurs cœurs semblaient, eux aussi, avoir obéi à une force supérieure (Cupidon et ses flèches peut-être bien) plutôt que d’écouter l’instinct de survie qui avait probablement rythmé toutes leurs vies. Isolde et Cesare, deux protagonistes d’une guerre dans des camps opposés, et pourtant, deux âmes pas si différentes que ça. Tuer ou être tué, la litanie d’la survie à tout prix avait été celle qui avait guidé chacune de leurs croyances, chaque instant éveillé qu’ils connaissaient. Ils auraient pu être autre chose, s’ils étaient nés différemment : ils pourraient être comme c’reste du monde, baignés de préoccupation et d’affections toutes simples. A vingt-six ans, ils seraient peut-être en train de se retrouver à penser fiançailles, puis mariage pour célébrer leur si belle idylle de parfaits idiots. Ils s’diraient sûrement, qu’un jour ils enrichiraient bien leur vie d’un bébé afin de commencer une famille, faire d’ces belles photos parfaites qu’aucun d’eux deux n’avaient, dans cette vie-là. Parce qu’ils étaient là, et pas ailleurs ; ils étaient à Radcliff, dans cette chambre d’hôpital – Cesare, fuyant toute responsabilité qui pourrait changer sa vie. Isolde, Isolde et toutes ses passions toujours affichées au grand-jour. Cette ferveur d’où avait fleuri sa hargne, sa rage, ou toutes les volontés avec lesquelles elle tentait de le retenir – tenace comme il la connaissait si bien. A une époque, elle avait épuisé toute son énergie dans l’attente d’un monde meilleur, d’une société évoluée dans laquelle les gens comme elle seraient reconnus. Puis y’avait eu lui, y’avait eu Insurgency, y’avait eu leur romance tragique, leur idylle partie en flammes. Etait-ce l’énergie du désespoir, cette fois, qui guidait ses gestes, ses instincts ? Ses baisers ou la douceur de ses caresses ? L’empreinte charnelle laissée par la main d’Isolde contre sa joue, jamais il n’pourrait s’en lasser, jamais il n’pourrait envisager quoique ce soit d’autre, pour conforter son âme dans une vénération silencieuse. Il aurait voulu s’y accrocher, si accrocher avec toute la vie qui lui restait – après Aria, après avoir perdu sa propre sœur, ce serait simple, infiniment simple de s’perdre dans l’idée de rester auprès de la dernière personne qui insufflait un tant soit peu de joie en lui. Il le voulait, le voudrait, ses sentiments et ressentiments pris dans une danse qui entrait brusquement en contradiction avec ses volontés, ses ambitions. Et même la hargne qu’il était prêt à mettre pour venger sa petite sœur. Comment pouvait-elle, comment pouvait-elle le faire flancher comme ça, si facilement ? Le chasseur en ferma étroitement ses paupières, à croire qu’il n’voulait plus jamais croiser les yeux clairs de la transmutante, ou entendre ces mots, ces déclarations qu’il avait pu construire dans sa tête en guise de et si. Et si elle était encore amoureuse de lui, et s’ils étaient encore ravagés par cet amour jusqu’à s’y perdre littéralement. Et si la prescience du futur leur crèverait le cœur – et si. Ils en revenaient toujours au même point. Des âmes sœurs du désarroi, amants même dans leur façon de s’fondre dans le chagrin – tant que c’était ensemble, comme si ce simple fait pouvait inverser chacun de leurs noirs desseins.
Qu’il reste avec elle – avait-elle seulement conscience d’au combien il l’aurait voulu, attendu, espéré quelques mois plus tôt à peine ? Il en soupira, plus que jamais tenté de capturer ses lèvres à nouveau dans un baiser digne des plus grands désespérés d’l’histoire – parce qu’aucun mot n’semblait avoir de sens, là, maintenant. « J’fais pas ça pour t’laisser derrière. J’te laisserai jamais derrière si c’était à moi d’choisir. » mais le malheur, Dieu quelconque, ou cette autorité toute omnisciente et sadique, était celle qui choisissait pour eux. « Tu veux que j’fasse quoi pour te l’prouver, hein ? Et si j’reste avec quoi, on fait quoi ? On regarde par-dessus notre épaule tout l’temps, et un jour, mes parents reviendront. Et toi, ou quelqu’un d’autre finira blessé dans l’truc, et on repartira dans ces mêmes chemins d’pensée, cette même façon d’être. » ils n’en sortaient qu’à peine, la tête tout juste à la surface de l’eau, aspirant de l’air à plein poumons avant de sombrer à nouveau dans les abysses. « Ouais, j’te laisserais jamais faire une chose pareille, j’te laisserais jamais risquer ta vie pour moi. J’sais, j’sais que c’est peut-être égoïste – au fond, même laisser ça s’passer, t’laisser m’aimer c’était une erreur, un truc égoïste que j’aurais jamais dû faire. » et au fond, il n’savait vraiment pas ce qu’elle avait pu aimer en lui – froid, distant, évidemment brisé dans chaque zone de son être qu’il avait exhibée. Qu’est-ce qui les avait amenés, l’un avec l’autre ? Cesare se sentit fléchir, s’écartant d’Isolde comme s’il était nauséeux, pour juste se laisser retomber sur la chaise qu’il avait quittée, presque sans même s’en rendre compte. Il n’lui avait pas lâché la main, pourtant, le palpitant au creux de la gorge – et presque l’envie, l’envie incontrôlable qu’ils trouvent une autre solution. « Bien. Si j’te dis qu’on a qu’à trouver un truc différent à faire. On fait quoi alors ? Tu veux qu’on reste à s’planquer, qu’on cache notre fille dans un coin parce qu’elle n’pourra jamais vivre normalement tant que mes parents seront là, tant que Radcliff sera comme ça. » il avait ses yeux sombres accrochés à la main d’Isolde, celle qu’il triturait pour ne pas perdre conscience de ses mots, de ce qu’il devait dire – lever ses prunelles pour soutenir le regard de la Saddler, c’était trop… trop compliqué. Trop d’sentiments. « Et-et-et quoi ? Si j’rejoins ton groupe-là, Insurgency pour essayer d’t’aider. Ils ne m’feraient jamais confiance. Et j’placerais jamais ma vie- ta vie dans leurs mains. Pas avec c’t’histoire-là. J’ai déjà fait trop d’dommages partout où j’vais Isolde. » qu’il ne laisse pas le temps pour son esprit d’s’arrêter de fonctionner, à son cœur de hurler, hurler ces idéaux qu’ils n’auraient jamais. « Et si c’était quelqu’un d’ton groupe, qui te demandait de faire ça. Et t’offrirait tout un tas d’opportunités d’avoir des ressources d’informations grâce à ça – tu penserais comment ? » c’n’était pas le désespoir qui parlait, le besoin de la faire comprendre – il éveillait sa logique, à des années-lumière du sentimentalisme qui les détruirait s’ils devaient continuer à voir les choses comme ça. « Je-j’connais mes parents, Isolde. Ils m’tueront pas, pas maintenant. Même si j’reviens pas vers eux, ce sera pas leurs intentions… ils peuvent pas l’faire maintenant que j’suis leur seul enfant encore vivant. Ils- » sans aucun doute, pour quelqu’un comme Rafael DeMaggio, ça devait être un véritable duel interne qui se jouait – laisser son fils vivre pour perpétuer leur nom quand bien même il portait le gène mutant, ou le tuer pour effacer cette marque empoisonnée à leur héritage, et voir la lignée des DeMaggio s’éteindre. Après tout ce temps. Après des générations et des générations de servitude à une cause assassine. Comme quoi, y’avait de l’ironie partout. « J’veux-j’veux pas te repousser, Isolde. J’veux pas faire les trucs dans ton dos, et qu’tu comprennes plus, après. Mais-… j’sais pas quoi faire d’autre, j’sais pas quelle autre décision peut être préférable à ça. » lui, seul, sur ce champ de bataille auquel il avait été voué depuis le jour de sa naissance, sûrement. « J’en sais rien. Peut-être qu’on peut réfléchir à un truc plus intelligent ensemble. » qu’il marmonna, pris dans la tornade de ses pensées, le regard dans le vague – il le pensait, vraiment, sincèrement ; alors que c’était la première fois qu’il envisageait un truc de c’genre. « Mais à la fin, on sait tous les deux que cette histoire, ma famille- c’est ma responsabilité. » et c’est lui qui mourait en premières lignes, lui qui se ruinerait l’existence à faire les choses mieux s’il le fallait. Il était le fils maudit, le type incapable de se sortir de c’cercle vicieux engendré par le simple nom qu’il portait. Isolde, elle, elle pourrait toujours survivre, subsister, continuer. Lui, sans elle, il n’serait plus rien – c’qu’il avait dit, il le pensait. Il le savait ; c’était écrit dans chaque détail désastreux et pitoyable de leur histoire à eux deux.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Ven 5 Fév 2016 - 10:36
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I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Les idylles, les belles histoires, les romances se terminant en mariage, ça n'avait jamais fait partie des choses qu'Isolde avait pu désirer obtenir dans sa vie. Elle s'en fichait elle de tout ça. C'était pas demain la veille qu'elle irait baver devant les boutiques de robes de mariées en rêvant du grand jour. Mais, ne pas avoir de rêves grandioses de ce côté là, ça ne voulait pas pour autant qu'elle crachait sur l'amour et qu'elle se complaisait dans sa petite vie en solitaire. Le problème de ce genre de passion, c'était que ça tombait dessus sans prévenir. Elle n'avait pas prévu qu'elle allait s'enticher de Cesare. Elle n'avait pas pensé une seule seconde qu'elle pourrait finir par avoir un bébé avec lui et qu'ils se retrouveraient coincés dans cette histoire impossible. Mais maintenant qu'ils y étaient, en sortir, c'était loin d'être évident. Elle aurait voulu avoir la force de le laisser partir et de passer à autre chose, faire sa vie avec quelqu'un d'autre, comme il le lui avait dit quelques instants plus tôt. Mais non, c'était pas de cette vie parfaite décrite par Cesare dont elle rêvait. Elle ne savait même pas de quoi elle rêvait dans le fond. Ce qu'elle savait c'était qu'elle n'avait pas envie de laisser partir Cesare comme ça. Si c'était pour qu'il se fasse tuer bêtement, elle refusait catégoriquement de le laisser partir. C'était trop idiot comme plan d'après elle. Carrément pas assez réfléchi. Elle savait qu'en y réfléchissant ne serait-ce qu'un peu plus, ils pouvaient trouver une solution au problème qu'il n'implique pas qu'il retourne bêtement auprès de sa famille de psychopathe. Il n'avait rien à faire parmi eux. Il valait mieux que ça.
Y avait pas de caresses, ni de baiser qui pourrait la divertir assez pour qu'elle oublie tout ça. « Tu l'as le choix. » Y avait personne qui le forçait à faire une connerie plus grosse que lui. « J'ai pas dit qu'fallait laisser tomber. Juste trouver une meilleure façon de régler le problème. Si on commence à faire n'importe quoi à chaque hunter psychopathe qui plane sur nos vies, on s'en sortira jamais. » Aujourd'hui, c'était sa famille et puis après y en aurait d'autres et encore d'autres après. Ils seraient jamais complètement débarrasser alors se lancer dans une mission suicide, dans le fond, ce serait aussi efficace que de ne rien faire. « Jte laisserai pas faire non plus ... » Elle était sérieuse, elle trouverait bien quelque chose. Faudrait qu'il se débarrasse d'elle s'il voulait vraiment aller accomplir sa mission suicide et il devait savoir qu'elle ne lâcherait pas facilement l'affaire. Elle soupira alors qu'il s'était éloigné d'elle pour retourner sur sa chaise. Elle recula de quelques pas pour retourner s'appuyer contre le lit qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt. « J'ai pas dit ça non plus. » Elle n'avait clairement pas envie de rester planquée toute sa vie, c'était pas pour rien qu'elle avait un jour décidé de contre attaquer. « Moi je te fais confiance, c'est le principal. » De toute façon, y avait aucune chance pour qu'il rejoigne Insurgency, vu l'avis tranché qu'il avait sur la question. « J'laisserais personne faire un truc aussi débile Cesare. » Lui où quelqu'un d'autre, pour le coup c'était pareil. Être à la tête d'un groupe comme ça, c'était aussi prendre en compte les risques et envoyer un espion parmi les hunters ce n'était pas envisageable. « Peu importe. C'est débile. S'ils apprennent que tu reviens pour mieux pouvoir te débarrasser d'eux, j'suis pas sûre qu'ils se montrent très tolérants. » Vu ce qu'elle savait de sa famille, elle était certaine qu'ils n'hésiteraient pas à se débarrasser de lui s'ils apprenaient ça. « J'crois qu'à peu près tout, pourrait être plus intelligent qu'ça. » Elle aurait pu trouver des trucs encore plus débile, mais bon, fallait quand même admettre qu'il y avait du niveau là dans le domaine de la stupidité. « Évidemment qu'on peut réfléchir à quelque chose de plus intelligent. » Ce serait pas difficile de trouver quelque chose de toute façon. Elle ne pu retenir un léger rire ironique suite à la réflexion qu'il fit à propos de sa famille. C'était drôle comme apparemment celle qu'il avait pourtant appelé notre fille se retrouvait d'un coup en dehors de sa famille. « J'en connais une autre une partie ta famille qui aurait aimé faire partie de tes responsabilités. » Cela dit pour l'instant Clara n'était pas en mesure de juger quoi que ce soit, mais quand même. Elle se pencha vers la table de nuit pour attraper le certificat de naissance posé dessus et venir le déposer sur les genoux de Cesare. Elle ne lui demandait pas la lune, juste d'essayer de rester en vie et si ce n'était pas pour elle, au moins pour leur fille. Elle ne demandait même pas plus qu'une poussette, de toute façon, il pourrait vite remarqué que sur le certificat, y avait pas un mot de rempli du côté du père, en dehors du nom de famille qui apparaissait dans le nom complet de l'enfant, mais sinon, y avait qu'elle qui était noté comme parent. Mais qu'il vienne pas parler de responsabilité familiale s'il ne prenait pas en compte toute la famille, c'était trop simple, juste encore un moyen de lui faire croire que c'était normal qu'il gère ça tout seul, alors même qu'elle était persuadée du contraire.
Dernière édition par Isolde Saddler le Ven 5 Fév 2016 - 20:17, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Ven 5 Fév 2016 - 16:00
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Entre moments de tendresse et ces instants de hargne, Isolde et Cesare étaient un peu comme le feu et la glace – sans cesse prêts à être déséquilibrés dans leur affection par le moindre mot de travers. C’était ça, la danse de leurs sentiments ; fallait croire que Cupidon dans ses caprices incessants, n’créait pas l’amour idéal et sans faille, mais bien une romance à déchirer les cœurs et les âmes. C’était mieux comme ça, d’faire larmoyer le lecteur de la vie, au péril de ceux qui la traversaient – aride, et imprévue ; douloureuse. C’qu’ils savaient, c’qu’ils n’savaient pas – toute la dévotion que des mots pouvaient exprimer – la vénération incendiaire qui continuait de briller au fond de leurs regards : sûrement était-ce celle-là, qui, dès qu’elle partait en flammes dévorait leur bonne volonté et leur patience pour faire d’eux des déchainés, des fous furieux qui se hurlaient dessus à plein poumon. Ça n’ferait d’eux que des cas encore plus désespérés, probablement ; Cesare et Isolde, sans cesse condamnés à se vouer un culte incandescent. Ils n’en étaient même plus doux, empreints de respect ou d’adoration dès qu’il était question d’se protéger, s’contredire, s’opposer sur un champ de bataille verbal – leur ferveur plus glacée que n’importe laquelle des petites lueurs de joie qui avaient fait fondre leurs âmes l’une dans l’autre. Des âmes sœurs qu’ils étaient, des âmes sœurs dans l’chagrin et la tragédie, toujours voués à retourner dans ces mêmes retranchements.
Il les entendait, les arguments d’Isolde – il les entendait comme il avait saisis ses mots d’amour, ces déclarations qu’il n’aurait jamais cru avoir le droit d’entendre. Mais l’ardeur qu’elle mettait à le retenir, à essayer d’le détourner d’cette idée qui avait fait son chemin tout logique dans sa tête, était dénuée d’ces arguments logiques dont il pourrait avoir besoin. Il n’était, au fond, pas question d’pouvoir s’aimer librement, amoureux éperdus alors même que ça pouvait nuire à sa vie à elle. Leur vie à tous les deux, la vie de leur bébé – et oh, il avait beau n’jamais avoir daigné poser les yeux sur l’enfant tout juste né ou sur le ventre proéminent de la mutante, il s’en faisait, s’en préoccupait – comme si c’était l’acte le plus naturel qui soit, un instinct qui avait coulé dans ses veines sans même qu’il n’s’en rende compte. Un véritable poison, aurait-il dit, matérialisé par les reproches d’Isolde et le certificat de naissance qu’elle posa juste devant lui – juste sous ses yeux. Et toutes les informations sur le père vides, blanches, dénuées de vie ; là, ses prunelles sombres accrochées à ce vulgaire bout de papier, sûrement qu’Isolde ne remarqua pas, n’remarqua pas qu’elle venait d’enfoncer un poignard meurtrier juste entre ses côtes. Il garda contenance, ou la chercha, chercha pendant de longues secondes, avant de prendre le papier en main. « Date de naissance, le 13 Août 1989. A Roswell, Nouveau-Mexique, USA. » la dévisagea-t-il avec une certaine hargne, la même hargne qu’elle mettait à l’rendre coupable des choix qu’il faisait ? « Origines mexicaines par le père, honduriennes par la mère. Parents Rafael DeMaggio et Isabela Rivera. » on aurait presque cru un automate – il était si bon pour ravaler ce nœud dans sa gorge duquel il avait fini par s’acclimater. « Profession… hunter. » parce qu’y’avait rien eu d’autre dans sa vie, au fond. « Parce que quand j’avais huit ans, mon père a un jour décidé qu’il était tant qu’j’apprenne le métier. » au fond, elle pouvait les penser tous tarés, les siens, ses géniteurs et tous les DeMaggio avant lui, ça n’le dérangeait pas vraiment – mais qu’elle n’pense pas, qu’elle n’envisage pas qu’il n’était pas celui qui souffrait le plus des choix incessants qu’il avait eus à faire. « Et j’avais treize ans – presque quatorze, faut dire, la première fois qu’mon père a pensé qu’j’étais prêt pour tuer un dégénéré. Un autre être humain. » et si seulement il pouvait finir sa litanie, s’limiter à ça. « C’qui fait que sur les vingt-six années qui composent ma vie, j’ai passé la moitié d’celles-ci à tuer des gens. Et à n’trouver que ça à faire, pour n’importe quelle situation. » il n’croyait pas en la justice, il n’voulait pas attendre qu’une cour de justice condamne ses parents et sa famille, Kingsley Moren et Artur Kovalainen. Il voulait les tuer, les tuer jusqu’au dernier après leur avoir arraché toute l’âme qu’ils lui avaient eux-mêmes pris. « Tu connaissais peut-être le prénom d’ma sœur, Isolde. Mais tu sais rien d’ma famille, et c’est mieux comme ça. » c’était mieux pour lui, pour elle, pour ces miettes d’idylle qu’ils pouvaient encore avoir. « Alors pourquoi tu fais ça, hein ? Pourquoi est-c’que tu voudrais quelqu’un comme moi dans la vie de ta fille ? Ou dans la tienne ? » au fond, c’était une question qui le taraudait depuis un moment. « Tu-tu-tu penses qu’un bout d’papier va suffire à faire d’moi quelqu’un d’exemplaire pour notre fille ? Que-que ça va miraculeusement effacer mon passé ? Qu’un jour, quand Clara cherchera un peu du côté d’sa famille paternelle, elle m’détestera pas, parce que j’suis resté et qu’j’ai rempli c’bout d’papier ? » et la nervosité, la tristesse, dans sa voix devenait si facilement d’la rage ; il en soupira, las. « Pourquoi tu fais ça, hein ? » finit-il par lâcher, son visage dans une de ses mains, épuisé comme il n’l’avait jamais été. Au fond, c’était presque plus facile quand ils s’engueulaient.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Ven 5 Fév 2016 - 20:15
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Y aurait que dans un autre monde sans doute qu’Isolde et Cesare pourraient vivre leur idylle en se fichant de tout le reste. Ici, c’était impossible, pas avec tout ce qui pouvait se passer dehors. Ils avaient beau être hors du temps, pour l’instant, dans cette chambre d’hôpital, à se dire des mots d’amour et échanger quelques baisers, ça n’était qu’éphémère, parce qu’il faudrait bien qu’à un moment, ils remettent les pieds dehors pour s’apercevoir d’à quel point le monde était pourris, d’à quel point leur romance était impossible. Et c’était injuste parce qu’ils ne pouvaient pas simplement se quitter, s’oublier et avancer. Ils étaient comme des âme-sœurs que tout voulait séparer, sans jamais briser le lien qui les unissait. Si elle avait cru en ces conneries, Isolde se serait volontiers mise à haïr cupidon, parce que ce qu’il leur faisait, c’était de la torture. Mais y avait pas d’ange pour réunir les amants, c’était juste eux qui devaient trop aimer souffrir pour dire stop, où leurs cœurs qui ne voulaient simplement pas se détacher l’un de l’autre.
C’était peut-être la première fois qu’il parlait vraiment de sa famille, pas juste en disant qu’ils étaient tarés, qu’ils allaient les tuer et qu’il fallait se méfier d’eux comme de la peste. Non, il parlait vraiment de lui et de ce qu’il avait pu vivre jusqu’à présent. Une vie de merde, à l’image de ceux qui l’avaient élevé sans doute. Chacun des mots qu’il prononçait ne faisait que renforcer le dégout qu’elle avait pour ce Rafael Demaggio. Ce type était un monstre, ça ne faisait aucun doute et après c’était les gens comme elle dont on avait peur. La logique des hunters n’avait véritablement aucun sens à ses yeux. C’était à se demander parfois si, eux-mêmes ils étaient en mesure de la comprendre. Il avait sans doute raison, mieux valait qu’elle évite d’en savoir plus sur sa famille, sans quoi, elle risquait d’aller en personne poser une bombe directement chez eux. « Nan. J’pense qu’y a rien qui effacera ton passé. Mais je crois pas qu’on soit obligé de rester ancré dans le passé. On fait tous des erreurs, mais on peut toujours essayer d’arranger les choses après, d’faire des meilleurs choix. » Et s’il le faisait, s’il choisissait Clara au lieu de tout le reste, y avait pas de raison pour qu’elle le déteste. « C’est que … » Elle laissa échapper un léger soupire, avant de baisser les yeux vers le sol. « Je suis juste stupide des fois. » C’était pas le genre de trucs qu’elle était capable d’admettre facilement, trop confiante en elle sans doute. « J’en ai marre d’avoir l’impression que c’quoi fait s’est juste déterminé par tout le monde à part nous. » Parce qu’elle en avait marre de cette situation, marre d’être condamnée à suivre les choix de … de qui d’abord ? Y avait pas de Dieu, à ses yeux, pas de karma, pas de connerie de ce genre, alors pourquoi fallait toujours que tout se passe mal ? Est-ce que c’était juste une poisse monumentale, ou le destin ? Une énième connerie qui avait bon dos. « J’aimerai juste que pour une fois on puisse choisir c’qu’on veut faire sans avoir à se dire que forcément ça va mal se terminer. » Elle soupira de nouveau avant de finalement relever la tête. « J’voudrais dire au reste du monde d’aller s’faire foutre et d’faire les choses comme j’ai envie de les faire. » Mais elle ne pourrait jamais faire ça, parce qu’elle savait trop bien que le combat qui se menait dehors, il prenait de l’ampleur jour après jour et elle ne pouvait pas baisser les armes. Quand bien même elle lâchait tout, ça la rattraperait tôt ou tard. Parce que c’était comme ça et qu’elle n’y pouvait rien. « Je suis désolée. Je suis juste égoïste aussi je suppose. » Elle se redressa pour récupérer la feuille entre les mains de Cesare et la reposer là où elle l’avait trouvée. C’était idiot de toute façon, après tout qui elle était pour vouloir lutter contre cette connerie de destin hein ?
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Ven 5 Fév 2016 - 21:55
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Chaque face à face avec Isolde, chacune de leurs conversations, chaque caresse qu’il déposait à la surface de sa peau s’avérait être un véritable ascenseur émotionnel – toute une chimie, une alchimie de sentiments contradictoires. Irrémédiablement, c’était comme s’ils entraient en collision pour exploser – dans les flammes de leur rage, les silences glacés de leur tristesse. L’expression évidente de leur désarroi. Et le temps délicat, imprudent de leur idylle n’en était que plus lointain, subitement ; comme une romance ayant appartenu à deux différentes personnes. Un différent Cesare, du moins – d’ces êtres humains qui cherchaient la grâce quelque part, entre quelques moments baignés de tendresse coupable au beau milieu d’une liaison qui avait fini par avoir ses propres lois, sa propre façon d’agir. Et ça l’avait dépassé, ça les avait dépassés tous les deux – c’n’était pas pour rien, qu’ils se retrouvaient, à mi-chemin entre l’incompréhension, la haine, l’amour, à se regarder en chien de faïence, à parler du bébé qui grandirait probablement sans père. Et peut-être sans mère si elle continuait à vivre ainsi. L’enfant abandonné, l’enfant né au beau milieu d’une guerre ouverte, où les protagonistes n’étaient autres que ceux qui auraient dû lui vouer toute leur vie, tout leur cœur et la dévotion toute naturelle qu’un parent vouait à sa progéniture. C’était tordu, complètement tordu, mais pendant les vingt-cinq premières années de la vie de son fils, Rafael DeMaggio n’avait jamais ressenti quoique ce soit d’autre qu’une profonde vénération pour la simple existence de cet héritage si précieux. C’avait été de l’amour, de la part de ses parents, que de le pousser à devenir un tueur. Quelqu’un qui pourrait se défendre, quelqu’un qui pourrait vivre dans c’monde décharné et désespéré. Le précieux fils qui survivrait à toutes les embuches, tous les ennemis ; et l’enfant qui survivrait en arrachant la vie aux autres. Isolde n’avait d’eux que ces histoires où ils étaient les adversaires, ceux qui cherchaient à leur nuire plus qu’autre chose – mais chez les DeMaggio, les séances d’entrainement, les heures d’épuisement, les blessures physiques avaient été plus efficaces pour prouver leur lien que les bisous, les câlins et toutes ces conneries à même d’affaiblir les cœurs. Ça n’avait jamais eu l’moindre charme mielleux des belles familles bien posées qui avaient habité dans leur quartier chic, mais Cesare avait été important, la pièce maitresse des espérances, des volontés, des ambitions d’ses parents. N’était-ce pas ce qu’un parent pouvait vouloir pour son enfant ? Lui donner les armes pour s’émanciper dans c’monde ? Ouais, ç’avait été complètement tordu, toute cette vie-là. Et ç’avait été la sienne à lui. Et il n’avait jamais été une exception – aux dires de son patriarche, son grand-père n’avait pas été différent. Et les fiançailles et le mariage de ses parents n’s’était pas fait entre deux amoureux transis prêts à passer leur vie ensemble – ça s’était fait, tout simplement.
Cupidon, ses putains d’flèche, l’affection, l’adoration matérialisée dans tous les gestes de tendresse possibles et imaginables, c’n’était probablement pas pour lui. C’n’était pas dans son ADN, dans l’code qui avait mis en branle toute sa vie, et dictait son avenir. Cesare le savait, l’avait su lorsqu’il avait rencontré Isolde et avait commis la cruelle, stupide erreur d’l’oublier. D’l’oublier avec elle, d’l’oublier pour elle – et d’nourrir, nourrir tellement d’espoirs inatteignables juste parce que ç’avait été elle. Revenir sur terre était le pire – et la transmutante en fit l’expérience ; combien de réactions avait-il imaginées de sa part, alors qu’il s’était vu et revu livrer des bouts de sa vie, des confidences à son attention ? Elle n’voulait pas savoir, indéniablement – elle n’voulait même pas imaginer de quel monstre elle avait fait l’erreur de s’éprendre. Il le savait, le lisait dans le silence tendu qui avait suivi ses paroles si abruptes. « J’suis désolé… » lâcha-t-il du bout des lèvres, morne et torve, alors que du plat d’une de ses mains il chassait au coin de ses paupières, ses regrets – ces mots qu’il venait de dire dans un réalisme aussi brutal que la gifle qu’elle lui avait foutue à peine quelques minutes plus tôt. « J-j’aurais pas dû dire les choses comme ça. Faire comme ça, je-… » Isolde, sa sœur, ce certificat de naissance, et les pleurs d’un bébé au loin, de l’autre côté de la porte qui semblèrent l’atteindre droit dans les tripes. Y’avait pas d’mot, sûrement, pour matérialisait l’éclair d’son humanité qui se mourait un peu plus à chaque fois qu’on lui prenait quelqu’un. Les autres. Le Destin. Ou juste sa famille ; il n’savait plus qui était l’ennemi – mais au moins, ses parents, ils étaient atteignables. Tangibles. Il pouvait les tuer. « J’en sais rien, j’ai-j’ai… j’ai juste l’impression qu’à chaque fois que j’décide quelque chose… des gens finissent blessés. Ou pire. Et-et… » et il était toujours le seul survivant, au beau milieu des cendres ; avec toujours plus d’âmes à porter sur ses épaules, toujours plus de regrets. « Peut-être que si j’m’étais réveillé plus tôt, si-si j’avais choisi d’faire les choses différemment plus tôt, ce s’rait différent… » parce qu’au fond, peut-être bien qu’elle avait eu raison ; il avait toujours eu l’choix, au fond, sous des couches et des couches d’endoctrinement. D’la bouche d’Isolde, avec Isolde – pour Isolde tout lui aurait semblé plus envisageable que c’qu’ils avaient là. Cet infime instant hors du temps qui se craquelait déjà et la réalité, s’infiltrant à nouveau de partout pour les anéantir un peu plus.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Sam 6 Fév 2016 - 14:46
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I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
Peut-être que c’était plus simple entre Cesare et Isolde quand ils se contentaient de se disputer. Ça leur permettait d’éloigner tous ces sentiments qui ne faisaient que leur briser le cœur un peu plus chaque jour. Oublier qu’à une époque, ils avaient cru en une idylle qu’ils voyaient aujourd’hui se détruire petit à petit, sombrer dans les flammes d’un monde en guerre dans lequel ils ne maitrisaient plus rien. Se disputer, c’était encore le meilleur moyen de ne pas se retrouver à la réalité des choses. Celle qui était cruelle et douloureuse, celle qui faisait de leur histoire un amour impossible dont ils ne sortiraient jamais. Ils n’étaient plus maitres de rien, juste bercés dans le flot de ce qui pouvait leur arriver sans vraiment chercher à contredire le Destin ou n’importe quelle connerie dans le même genre, qui, de toute évidence leur en voulait. S’éprendre de Cesare avait été une erreur, la pire de toutes celles qu’elle avait pu commettre au cours de sa vie. C’était ce qui avait tout compliqué dans son existence. Maintenant, elle avait ce bébé, qu’elle aimait déjà plus que tout au monde, mais qui porterait à jamais le poids de leurs erreurs. Elle n’aurait pas de famille stable et normale. Y aurait pas de mariage entre ses parents, y aurait même pas d’histoire. Parce qu’ils ne pouvaient pas. C’était comme ça. Ce n’était qu’un rêve vain, que d’espérer que les choses puissent être différentes. Elle avait essayé, elle aurait voulu continuer à chercher, à trouver les mots pour essayer de changer les choses mais à quoi bon ? C’était une battante, de celles qui ne déposait pas les armes. Mais pour le coup, elle ne pouvait que l’admettre, le combat était perdu d’avance.
Elle soupira, le regard de nouveau posé dans le vide. « Ouais … Je connais ça … » Les décisions à la con qui menait à la mort d’autrui, c’était son lot quotidien. Son père, c’était de sa faute. Ses amis, c’était aussi de sa faute, parce qu’elle s’était entichée de Cesare ou parce qu’elle n’avait pas su voir ce qui n’allait pas chez lui ou simplement parce que ces gens, c’était elle qui les avait réunis. C’était déjà pareil avec Insurgency. Y avait eu Lyudmila, y avait eu Johan et déjà tant d’autres et ce n’était pas fini. Parce que tant que le combat continuerait, y aurait des morts. « Ouais. Si … » toujours ce même mot qui revenait en boucle dans la conversation, comme pour leur rappelait qu’il s’en était fallu à peu de chose pour qu’ils en arrivent dans cette situation. « Tu sais, tu dis toujours que j’pourrais faire les choses autrement. D’une meilleure façon et … » Il l’avait déjà dit plusieurs fois ça, et la plupart du temps, elle avait juste eu envie de lui coller une baffe en pleine figure pour le ramener sur Terre, mais ce n’était pas pour autant qu’elle n’écoutait pas. « et sur le coup, ça m’donne juste envie de t’étrangler … Mais après, je réfléchi … » Et souvent ça finissait par l’agacer de nouveau, cette façon qu’elle avait de tourner les problèmes pour donner un moyen de lui donner raison. « J’aimerai trouver quelque chose qui f’rait qu’on pourrait tout régler sans à faire couler plus de sang ou à faire exploser des trucs ou à s’ranger du pire côté possible parce que ça semble être la meilleure solution. » Y avait rien de tout ça qui représentait la meilleure solution. « Et j’finis par réaliser qu’y a rien de mieux à faire. Même si j’arrive à virer Lancaster et à redresser la ville et à arrêter les hunters du coin, c’qui paraît déjà totalement impossible, le reste du monde continuera de brûler. » La paix, ça avait l’air d’une cause perdue, un espoir qui semblait la quitter jour après jour, alors y avait y avait que la colère et la frustration pour parler, et ça faisait exploser des bâtiments ce genre d’émotions. « Tout ce que je peux faire c’est leur dire que j’suis pas d’accord avec tout ça, que jvais pas me laisser faire et qu’finalement j’ai oublié c’qu’était la justice moi aussi. » Pourtant, elle y avait longtemps cru, plus jeune, dans ce qui semblait maintenant être une autre vie. « Peut-être que la seule solution ce serait de fuir et de tout laisser tomber. » Partir ailleurs, là où les choses étaient moins compliquées, là où peut-être qu’enfin ils pourraient faire leurs propres choix sans avoir peur que ça finisse par tuer quelqu’un. Y avait encore des endroits comme ça, d’après ce qu’on racontait, là-bas, loin vers la Suède. « Mais toi et moi, on est pas l’genre de personne qui abandonne. » Elle le savait, y avait pas moyen qu’elle laisse tomber Radcliff ou son combat et Cesare, il irait jusqu’au bout de sa vengeance, qu’importait les conséquences. « Alors, toi et moi, on va mourir pour rien du tout. » C’était la triste conclusion qu’elle pourrait tirer de tout ça. Parce qu’ils étaient probablement trop stupides pour faire autre chose qu’admettre qu’ils n’avaient pas le choix, quand bien même c’était loin d’être le cas. Ils avaient choisi et y avait aucun si, qui changerait quoi que ce soit à présent.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Sam 6 Fév 2016 - 16:15
what if i need you too, and you're gone
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Les complications, avec le temps, ils avaient fini par croire qu’elles avaient commencé avec leur idylle – si prompts à s’disputer, à sembler se haïr, à se déchirer. Ils en oubliaient les moments de bonheur insouciant, les instants où leur liaison avait tout eu pour devenir une romance des grandes histoires idéales. Cesare et Isolde, tous les deux, et le monde tout autour qui avait disparu. Ils en avaient connu d’ces moments, emplis d’une vénération silencieuse pour chaque moment qu’ils passaient ensemble, chaque baiser qu’ils partageaient – chaque caresse de leurs âmes pour soigner les maux de l’un et de l’autre. Il n’avait jamais cherché à donner de direction bien définie à cette relation, à s’dire en couple alors même que l’avenir avait toujours été pour lui, cette chose glacée et incertaine – mais avec Isolde, ses jours s’étaient approchés du bonheur le plus incandescent qui soit. Elle le savait – il l’espérait, cette vérité qu’aucune sérénade ou aucune poésie bien pesée ne saurait déclamer ; c’qu’elle avait signifié. A mille kilomètres de ses béguins d’autrefois, la façon dont il avait pu s’enticher fut un temps, de ces quelques personnes honnêtes et toutes simples, tel un cœur esseulé à la recherche d’un quelconque réconfort. Rien d'autre qu’du réconfort, aussi éphémère que mielleux, avant que la réalité ne s’impose de nouveau à lui. Il n’voulait pas que c’t’histoire avec Isolde devienne pareille, une énième petite tranche de vie au beau milieu d’une marche infernale, dévorée par les flammes du désespoir, du devoir, d’son nom de famille et des origines auxquelles il avait toujours appartenu. Corps et âme, voué à la chasse, voué aux attentes de ses parents – voué au chagrin morbide qui planait, palpable dans l’air environnant la grande et fière maison des DeMaggio. Fallait croire qu’avec Isolde, pour elle, il usait d’toute sa ferveur pour fuir la réalité, le passé, les responsabilités qui incombaient à sa propre personne. Son adoration pour la transmutante, toute la passion qu’il avait pu mettre à s’éprendre d’elle n’effacerait jamais les cadavres qu’il avait laissés dans son sillage, ou les quantités chaudes et poisseuses de sang qu’il avait sur ses mains. Il l’avait toujours su, quand bien même dans l’extase doucereuse de leur bonheur, ç’avait été facile à repousser – Isolde le découvrait, Isolde s’prenait la gifle sempiternelle de Cupidon l’ange traitre en pleine figure. A cause de ses déclarations à lui, d’ses mots presque baignés de trop de hargne – comme s’il avait cherché à lui briser le cœur, à couper net ce lien qu’elle avait mis en place en cherchant à le retenir. Ouais, c’était stupide cette mission suicide au cœur même d’sa propre famille ; mais en effet, c’était c’qu’ils faisaient. C’que la réalité de leurs choix leur imposait.
En réponse au regard lointain, fuyard de la jeune femme, Cesare soupira, lèvres closes comme si le silence pouvait être un médicament à leurs douleurs désormais. Mâchoires crispées, scellées dans la manifestation évidente de l’ardeur avec laquelle le réel les torturait, l’un comme l’autre. C’était l’bourreau de toute l’humanité sûrement, des amoureux comme des rêveurs, ces idéalistes qui finiraient ravagés par les guerres qui se faisaient, partout et n’importe où. La réalité était celle-là, l’humain craignait, l’humain était la pire plaie d’ce monde ; et l’ironie c’était qu’ils étaient eux-mêmes humains. Peut-être des âmes sœurs ou deux imbéciles juste bons à être la destruction de l’autre – fallait croire que ça faisait leur charme. « Mes parents, ils-… » à vrai dire, il n’savait pas où il se lançait, là, ses yeux sombres accrochés au néant, sa voix porteuse d’cette admiration poussiéreuse et brisée qu’il avait toujours eue à l’égard de ses géniteurs. Un devoir héréditaire, génétique plus qu’autre chose, comme l’reste de sa vie. « A l’époque de leurs fiançailles, ils s’connaissaient pas vraiment. Ca-ça a jamais été un mariage heureux, ou un mariage qu’ils avaient vraiment choisi. » et à chaque fois qu’il avait vu sa mère poser un regard sur les photos d’cette époque-là, il avait cru saisir une ombre empoisonnée au fond de ses prunelles. « Et-et… et j’ai toujours su, au fond, que ce s’rait ce qui m’arriverait aussi. Qu’un beau jour, on m’présenterait une fille limite triée sur le volet, et qu’on exigerait d’moi de-… » de s’plonger dans cette vie dénuée d’affection, de respect – d’ces bonheurs tout simples qu’il avait connus avec Isolde, comme ça, sans les voir venir. Si indispensables désormais à son existence. L’amour entre ses parents, il n’avait jamais existé – il n’avait pas été dupe, même jeune ; lui, Aria et leur mère, à chaque fois qu’ils avaient semblé revivre loin de l’emprise de son père. « C’que j’veux dire… c’est qu’on sait jamais c’qu’y peut se passer après. Et que peut-être qu’on va ressortir plus… détruits qu’jamais par cette histoire, mais. Mais jamais j’regretterais d’t’avoir connue. Ou d’m’être laissé aller à avoir des sentiments pour toi. » sa dévotion avait toujours été à sa famille avant tout le reste ; il payait, payait encore et encore les conséquences de sa trahison, mais c’passé qu’il avait, soigneusement enfermé dans son âme, verrouillé et protégé dans un coin d’son cerveau, jamais il n’voudrait revenir dessus. « On est pas encore morts, Isolde. » eux deux, le culte qu’ils s’vouaient pour seule religion. Ou juste Isolde la transmutante, et Cesare l’ancien hunter à la recherche de sa vengeance. Peut-être le tout, la douce vie idéale qu’ils avaient commencé à imaginer comme deux abrutis transis. « Et-et peut-être qu’on devrait arrêter d’agir comme si ça allait arriver. Ou comme si on était tous seuls pour affronter cette idée… » il n’savait pas, au fond, agir seul, être seul, ç’avait été toute sa vie. « On est plus tout seuls, qu’on l’veuille ou non, y’a ce bébé qui est né… et-et-et quoi ? » un nouveau soupir. Sans doute qu’il était l’dernier à pouvoir parler comme ça ; « T’as dit à une époque, que c’que tu voulais, c’était rendre c’t’endroit mieux pour quand notre fille naîtrait. C’est pas meilleur pour le moment… mais à quoi bon l’faire si elle finit toute seule ? Ou si tu t’perds dans cette histoire ? » c’n’était pas un reproche, c’n’était pas un jugement, c’n’était pas tout c’qu’elle pouvait croire « Ouais on doit arrêter mes parents, et arrêter Lancaster si on veut qu’les choses s’améliorent ici – mais, mais… mais combattre l’ennemi en devenant aussi monstrueux qu’lui- j’sais c’que c’est… J’veux dire, mes parents aussi, ils croyaient m’aider, quand ils ont fait d’moi un tueur sous prétexte qu’y’avait des gens pires que moi, des transmutants, dans c’monde. » il haussa les épaules, le regard furetant autour de la pièce : « Peut-être que partir ouais, c’est l’option de facilité. Mais t’as toujours voulu aider les gens, Isolde- et, et, peut-être que c’est ce qu’Insurgency fait, derrière tout ça, mais ici, c’qu’on voit, c’que les gens voient, c’est les attaques, la façon dont les hunters répondent, toujours plus vivement. Le truc important, c’est aussi qu’les gens sachent – pas que les transmutants, les gens – que les gens sachent qui tu es… Qu’t’es, que t’es mieux que Lancaster, et les hunters. » et il n’était définitivement pas né pour être orateur, ou trouver les mots idéaux pour mettre à haute voix ses convictions, ses pensées, ses assurances de toujours.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Sam 6 Fév 2016 - 17:26
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Fuir, ça aurait pu être la solution idéale, celle qui résoudrait tous les problèmes. Partir loin de cette ville été des problèmes qu’ils n’avaient de cesse d’y rencontrer. Arrêter de se laisser porter par le poids de tout ce qui leur tombait dessus pour simplement vivre leurs vies. Ce n’était qu’une idylle, un rêve qui ne se réaliserait jamais. La romance mielleuse, les belles histoires d’amour, les mariages et compagnie, c’était bien pour les autres. Pour eux ce n’était qu’une chose impossible, parce qu’ils étaient trop occupés ailleurs. Trop occupés à suivre leurs convictions. Ils ne laisseraient pas tomber, c’était certain, même si au final, y avait plus à perdre qu’à gagner au bout de la route qu’ils avaient choisi d’emprunter. Pour eux, ça ne se terminerait pas avec des fiançailles et le début d’une belle histoire. Ils avaient choisi la violence et les flammes, là où la romance n’avait pas sa place. Ça semblait loin, si loin maintenant l’époque où ils avaient été heureux, l’époque où ils avaient pu échanger quelques doux baisers en toute innocence. Et ça avait été plus beau, plus simple, mais le monde avait changé et eux avec. Revenir en arrière, ce n’était plus possible, arranger les choses, ça semblait compromis, alors fallait juste faire avec et continuer de suivre leur route, rester dans le chemin qu’ils maitrisaient le mieux ; et ce n’était pas celui que cupidon avait pu tracer pour eux.
Elle avait bien du mal à imaginer Cesare, marié à une fille choisie par ses parents, c’était affreusement archaïque et particulièrement triste. Peut-être que la vie qu’avait eu ses parents avaient été aussi pourrie que celle de Cesare, décidée par un patriarche qui pensait avoir tous les droits. Heureusement, Cesare avait brisé la chaine. Heureusement qu’il n’avait pas épousée la première fille qu’on aurait pu lui proposer et pour laquelle il n’aurait pas eu le moindre sentiment. Heureusement, peut-être, qu’ils n’étaient rencontrés tous les deux, qu’ils s’étaient amourachés l’un de l’autre, parce que quand bien même ça s’était terminé dans des cœurs brisés, c’était toujours mieux que ce que ses parents avaient pu prévoit pour lui. Un couple sans affection, ce n’était pas fait pour marcher. » Peu importe ce que j’ai pu dire l’autre fois. Je ne regrette pas non plus … » Elle avait dit que tout aurait été plus simple s’ils ne s’étaient pas rencontrés et c’était peut-être toujours vrai, mais elle ne regrettait pas. Elle aurait dû sans doute, parce que leur rencontre, c’était à l’origine de la mort de plusieurs de ses amis, mais quand elle oubliait ça et qu’elle pensait à ce qu’il y avait eu avant, elle était bien incapable de regretter quoi que ce soit et c’était affreux, pour ceux qui étaient morts. Horriblement égoïste aussi, mais à cette époque et pour la première fois depuis la mort de son père, elle avait été vraiment heureuse, alors, non, elle ne regrettait pas. Les yeux de nouveau posés sur Cesare, elle l’écoutait, ne pouvait s’empêcher de les lever au ciel à l’évocation de l’idée de ses parents sur les transmutants. Ça relevait presque plus du réflexe qu’autre chose, tant elle était fatiguée des récits bidons sur les transmutants. » Je suis juste trop en colère pour agir autrement. Trop fatiguée pour trouver la solution miracle. » Si elle existait et plus elle réfléchissait à la question, plus elle en doutait. « J’vois vraiment pas quoi faire d’autre. Virer Lancaster ? Devenir maire à sa place, restaurer l’ordre dans ce commissariat et au tribunal et faire en sorte que tout criminel soit envoyé en prison, hunter ou transmutant ? » Ça semblait utopique. C’était pourtant ce qu’elle avait toujours voulu, ce qu’elle aurait voulu pour son bébé, mais ça semblait aussi complètement impossible.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Sam 6 Fév 2016 - 19:34
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Refaire le monde, si on leur en avait laissé le choix, sûrement qu’ils décideraient d’être parmi la masse, la foule d’indifférence qui regardait certains autres – les autres – se déchirer. Combien d’gens y avait-il, là-dehors, qui étaient dotés de pouvoirs particuliers, de savoirs particuliers, et décidaient malgré tout de rester les bras croisés, à regarder toute la ville se détruire ? L’humanité, ils le savaient tous les deux l’un autre que l’autre, était cette chose complexe et trop souvent répugnante, faite de rares individus qui se soulevaient de la masse pour changer les choses. Mais le respect, l’honneur, la dévotion étaient probablement ces qualités bien trop rares dans l’âme du monde moderne. On les lui avait inculquées, à lui, Cesare DeMaggio, y’avait des années déjà – du respect à l’égard de ses parents, de son héritage, des savoirs qu’on lui transmettait. De l’honneur, dans sa loyauté, ses engagements. De la dévotion, comme un culte voué à ceux qui lui avaient donné la vie, et s’réclamaient alors tous les droits sur son avenir et l’homme qu’il deviendrait. Peut-être bien des bonnes intentions, qui avaient fini aujourd’hui par être totalement dévorées, perverties par la haine, la hargne et la colère – celle de son père, ou celle de son père avant lui ; impossible de savoir, au fond, où le poison mortel du cercle vicieux de fureur avait commencé à pourrir les racines précieuses de l’arbre ancestral des DeMaggio ? Et au milieu d’tout ça, l’amour avait fini par s’déliter, s’oublier ; tendresse, affection remplacés uniquement par le devoir que c’était, d’naître DeMaggio et de ne jamais pouvoir échapper à cette destinée. Cesare n’avait même pas daigné combattre l’immuable, tenter de se défaire du filet qui s’était refermé sur lui le jour où son père lui avait fait prendre les armes. Tout guerrier avait-il été sur le terrain, son devoir à sa famille avait été ses chaines – et sa prison, sa prison elle s’était toujours rappelée à lui. A travers Aria, l’adoration qu’il avait eu pour elle, l’ardeur qu’il avait mis à n’jamais faillir, n’jamais manquer à la moindre de ses responsabilités vis-à-vis d’elle. A travers ses parents, c’qu’ils appelaient sentiments, protection, héritage, et n’était en réalité qu’un cercle vicieux de violence. Pouvait-on dire que son idylle avec Isolde était arrivée à point nommé ? Qu’elle lui avait sauvé l’âme, sauvé la vie, sauvé l’humanité ? Sans aucun doute, sûrement ; et peut-être était-ce ça au final qui f’sait le plus mal. L’aisance avec laquelle il avait frôlé le bord du gouffre avant de la connaître, la ferveur avec laquelle il était prêt à recommencer pour une raison ou une autre. Définitivement, il était le dernier à pouvoir juger la Saddler d’être en colère, d’avoir d’la hargne et de la haine pour le monde stupide qui les entourait, les happait et les torturait tant. Mais du temps de leur romance, accroché à ses prunelles avec toute l’admiration qu’il avait pu avoir pour quelqu’un d’autre, Cesare avait vu d’autres choses ; une autre Isolde, à mille kilomètres de l’âme décharnée, esseulée et brisée qu’il avait laissée derrière lui cette nuit-là, derrière les flammes de l’entrepôt qu’il avait lui-même fait sauter. Oui, bien des choses qui avaient blessé la transmutante, ç’avait été à cause de lui, parce qu’il avait existé, parce qu’il était entré dans sa vie – peut-être parce qu’ils étaient des âmes sœurs et que celles-ci s’vouaient, s’accouplaient uniquement dans les ténèbres. S’il fallait qu’il en soit ainsi, il préférait largement sombrer, disparaître, et n’jamais plus la voir. La sauver d’une quelconque façon, d’ce gouffre infernal si tentateur ; car d’toute façon, leur histoire aurait déjà perdu toute sa saveur, toute son extase et son charme d’autrefois, quand ils n’avaient été qu’eux deux.
Eux deux. Eux deux contre l’reste du monde ; peut-être bien qu’ç’aurait pu être ça, la réponse à tous leurs problèmes, tous leurs maux – chacun des obstacles qu’ils avaient eus à franchir seuls, pendant tant de temps. Ils n’en seraient que plus coupables, des amoureux damnés par Cupidon lui-même, s’assemblant malgré les cadavres abandonnés dans leur sillage, à cause de leur propre passion. Attachement, tristesse, vénération ; colère. Ils étaient une houle insatiable et impossible à stopper désormais, penchant d’un côté et de l’autre de la balance déséquilibrée du monde – elle était trop en colère qu’elle disait ; une responsabilité qui le fit fléchir encore plus, dans un soupir difficilement retenu entre ses lèvres. Trop en colère à cause des trahisons – la sienne à lui, celle du reste du monde – les jours maudits qui avaient révélé leur liaison si coupable. Couple, ennemis, amants maudits, amis, alliés – qu’étaient-ils, là, lui sur sa chaise, elle au bord de son lit, avec toutes les responsabilités de leur béguin imprudent et mielleux pour tendre l’air ? Un bébé en première ligne, et tout Radcliff qui partait en cendres. Anthea, les autres. Aria ; combien d’cadavres leur histoire allait-elle semer ? Et y’avait aucun ange ici-bas, aucune bonne parole qu’ils pouvaient se dire pour apaiser leurs doutes. La fracture invisible qui les séparait encore. Comment avancer, comment s’reconstruire ? Cesare, lui, il était un expert pour tout détruire, pour tout enflammer – l’reste, ça l’dépassait presque. « Je sais. » signifia-t-il simplement à la transmutante, à nouveau le regard fuyant ; leurs regards, et cette danse brûlante qu’ils faisaient l’un avec l’autre, à se chercher, se trouver, pour mieux se fuir à nouveau. « J’vais pas prétendre que… que c’est pas la colère qui motive quatre-vingt-dix pour cent de c’que j’fais. » parce qu’on lui avait appris que c’était le moteur essentiel à toute vie ; la motivation suprême qu’on éveillait en lui. En menaçant Isolde, en menaçant sa propre sœur. En tuant sa propre sœur. « J’sais pas vraiment c’qu’on peut faire avec une super force, ou avec un type qui peut contrôler le métal mais... mais j’ai vu des transmutants guérir des gens, des transmutants capables d’apaiser les esprits ou de… de j’sais pas. Enlever la douleur des autres, donner de la chance à qui ils voulaient- » et une part de lui continuait de se dire que c’était trop, trop pour l’reste du monde, l’humanité. Trop. « Et j’ai vu des transmutants, des vrais dégénérés qui méritaient d’être arrêtés. Et qu’personne de normalement constitué aurait pu stopper. » il soupira, bien peu enclin de se lancer dans un débat d’idées qu’ils avaient déjà eu trente fois d’affilée. « C’que j’veux dire c’est que… qu’j’ai toujours appris à faire c’qu’on m’a dit d’faire. Et que l’passé d’ma famille fait que… que toutes les croyances d’mon père, c’est surtout… à cause de c’qu’y est arrivé à son propre frère, et à mon grand-père. » au fond, n’était-ce pas c’qu’il aurait pu devenir, si ç’avait été un dégénéré qui avait tué sa sœur ? N’était-ce pas c’qu’il était ? « A la fin, on peut quand même s’rendre compte que la colère d’mon père… elle a pas engendré grand-chose. » de la douleur – et la mort, surtout la mort, partout ; pour le reste du monde, ou pour Rafael lui-même – détesté par sa femme, sa fille tuée par ses propres alliés. Et son fils… son fils à mille kilomètres d’savoir où il en était, encore aujourd’hui.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Dim 7 Fév 2016 - 11:19
And the day dream ends it all.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I have a thing I'd like to say to you. Put down your guns and listen to Me. I am unarmed and I have no fear. I will not budge or steer clear Of you. So just save your words and I'll fade away now. Give me a match and I'll burn it all down Pick up your feet and take me home now'Cause it's dark inside, and I'm all alone. Your heart is filled with superficiality, I don't quite know what has come over me. — unarmed.
La colère, c’était probablement ce qui motivait les pires actes, ceux dénués de réflexion logique, ceux dénués d’humanité même parfois. Mais c’était souvent tout ce qui restait quand on avait le sentiment d’avoir tout perdu. Isolde avait cru, à un moment qu’elle n’aurait pas besoin de ça pour faire la différence. Elle avait eu des idées beaucoup plus ancrées dans la justice, des idées qui faisaient peut-être d’elle une meilleure personne. Celle que Cesare continuait à voir en elle, celle qu’il se donnait tant de mal à essayer de ramener, quand bien même elle, elle avait tendance à penser que c’était peine perdue, que cette Isolde-là avait disparue en même temps que leur idylle. L’explosion, les personnes qu’elle avait perdu dedans, c’était trop pour elle. Il ne lui restait plus que cette colère en elle qui ne demandait qu’à s’exprimer. Parce qu’elle était fatiguée de voir les hunters gagner à chaque fois. Si ça n’avait pas été Cesare faisant sauter cet entrepôt, ça aurait été quelqu’un d’autre, ça ne faisait aucun doute. Elle n’en pouvait plus de voir le monde tel qu’il était et la seule chose qu’elle pouvait faire, c’était contre-attaquer. Faire en sorte qu’enfin, les hunters aient une réelle résistance en face d’eux. Le résultat de tout ça, c’était le chaos, elle n’en doutait pas, mais au point où le monde en était, qu’est-ce qu’elle pouvait faire de mieux ? Elle, la pauvre gamine au milieu des conflits ? Rien. C’était ce constat qui n’avait de cesse de lui revenir en plein visage et qui l’énervait sans doute encore plus. Qu’importait ce qu’elle faisait, le monde ne changerait pas.
Alors, ils étaient là tous les deux, trop en colère contre le reste du monde pour faire des choix corrects. Trop en colère pour suivre leur romance en oubliant le reste. L’amour, c’était trop doux pour eux. Alors malgré ce qu’ils pouvaient ressentir, malgré ce qu’ils avaient pu se dire ou les baisers qu’ils avaient échangés, malgré leur bébé qui venait de naitre, ils n’étaient voués qu’à suivre la route sur laquelle ils s’étaient engagés, sans jamais oser faire marche arrière. Leur histoire n’était pas de celles qui se terminaient en mariage, ils avaient peut-être était un couple à une époque, mais c’était terminé tout ça. Il n’y avait plus rien d’autre que leur colère pour les faire avancer à présent, le béguin qui les avait réunis appartenait au passé. « Et j’ai vu des hunters tuer des transmutants qui pouvaient faire ce genre de choses. J’crois pas que le monde soit prêt pour tout ça. Les gens, ils ont besoin d’tellement moins que ça pour s’entretuer. » Les hunters, en fin de compte, est-ce que ce n’était pas une excuse pour simplement continuer les massacres trop souvent perpétués au cours de l’histoire. « Des fois je me demande si c’est pas juste la nature humaine qui veut ça … et c’est aussi dans la nature humaine de s’battre en retour. » Les massacres, les génocides, les guerres, l’histoire humaine en était parsemée, ce n’était sans doute pas pour rien. « P’t’être que ton père il s’est juste complètement perdu dans sa colère. » Ça ne justifiait rien et elle n’avait aucunement l’intention de défendre ses actes, il restait un connard de première à ses yeux, et y avait probablement rien à faire pour la faire changer d’avis là-dessus. « On devrait juste faire attention à c’que ça nous arrive pas. » Et comment ? Ils étaient ces anciens amants qui n’avaient de cesse de se disputer à chaque fois qu’ils se croisaient, ils étaient ceux qui se laisser souvent guider par la colère sans réfléchir après. Mais y avait des choses que son père, il avait l'air d'avoir oublié depuis trop longtemps, des choses qu’eux au moins, ils avaient encore. Cette passion qui restait en eux envers et contre tout, et à laquelle ils s’attachaient plus que de raison, leur capacité à s’amouracher bêtement l’un de l’autre, c’était la preuve qu’ils seraient probablement toujours meilleurs que son père et tous ceux qui étaient comme lui.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv, cesare) ≡ into the fire. Dim 7 Fév 2016 - 14:57
what if i need you too, and you're gone
I'LL NEVER STOP FIGHTING TO GET WHERE YOU ARE.
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she drew her first breath out of what love meant. in my heart, reconciled all the darkness and light inside my chest. i saw the future unfold in silver and gold. you are grace, you are light. the better version of our past. from the start of life, what a privilege to love you. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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A eux deux, pris dans la tornade de leur romance, happés par leurs erreurs et la rage qui les consumait, ils erraient complètement, incapables de savoir où aller, probablement – au fond, pourquoi Cesare avait-il eu le sentiment de devoir venir jusqu’à cette chambre d’hôpital, briser l’idylle quotidienne de la jeune mère pour faire revenir si brusquement la réalité jusqu’à elle ? Pendant qu’elle avait vécu dans sa petite bulle, son bébé dans les bras, le monde avait continué de tourner, oui ; et c’était juste cruel, cruel d’être celui qui lui ramenait cette vérité en pleine face. Cesare et toutes ses histoires, Cesare et toute sa vie désastreuse, qui débordait chaque fois un peu plus sur la blonde, juste parce qu’ils avaient fait l’erreur de s’éprendre l’un de l’autre : combien de temps avaient-ils, combien de faux pas pouvaient-ils faire avant qu’Isolde ne le déteste même pour ça ? Pour l’avoir laissée s’faire un chemin jusqu’à son cœur, et avoir possédé le sien pour mieux le briser ? Et toutes les sérénades du monde, toute la dévotion possible et imaginable ou toute l’affection dont il pouvait baigner ses gestes, n’y changeaient plus rien – le jour où ils se déchireraient définitivement, il n’y aurait plus de retour en arrière. Plus d’futur, plus de couple, plus de pardon envisageable au bout du tunnel obscur qu’ils traversaient. A tâtons, solitaires parfois, ensemble bien peu souvent. Cesare, il s’était déjà depuis longtemps acclimaté à sa propre croix, la souffrance intérieure qu’il se devait de porter – parce que le Destin l’avait choisi avant même que l’angeCupidon n’s’ajoute à l’équation pour compliquer encore plus les choses. Le fils DeMaggio, sur lequel retombait lourdement la responsabilité d’être différent – différent de toutes les générations de DeMaggio avant lui. Etait-ce un moyen pour les siens d’faire Pénitence ? Une punition pour tout ce qu’il avait fait avant ses vingt ans – si jeune, trop jeune ? La danse capricieuse des circonstances, ouais, le chasseur la connaissait, la subissait assez pour s’être fait à l’idée qu’il valait mieux être seul dans la houle. Seul – quand bien même il lui était insupportable d’envisager de la perdre, elle. Pas après Aria, pas après tout, tout ce qui s’était désagrégé entre ses doigts ; quel était, au fond, l’choix le plus égoïste qu’il faisait dans tout ça ? Cesare n’savait plus ; alors il restait là, incapable de quitter cet espace hors du temps, ce calme avant la tempête – et tout aussi incapable de clairement soutenir le regard de la Saddler.
Des hunters qui tuent des transmutants. Des transmutants qui tuent des hunters. Des transmutants qui sauvent des vies. Finalement, le panel de leur histoire était à l’image de tout l’genre humain – y’avait aussi, dans c’monde, des humains parfaitement humains, qui tuaient d’autres humains parfaitement humains. Changer l’monde, c’était impossible – le sauver, encore moins. Alors peut-être qu’à s’enticher l’un de l’autre, ils avaient juste été égoïstes comme le reste du monde ; ni plus, ni moins que le commun des mortels qui s’donnait une chance d’avoir une vie au beau milieu du chaos. Une vie qui en valait la peine ; où les âmes sœurs furetaient sans culpabilité aucune, des promesses de mariage et de beau futur brillant dans leurs yeux. Qu’est-c’qu’y’avait fait, qu’eux ils soient différents des autres ? Qu’ils doivent porter tant de responsabilités sur leurs épaules ? C’était celles-ci, après tout, qui les avait rassemblés ; qui avaient éveillé la vénération et l’adoration qu’ils se vouaient – Cesare, pour l’âme qu’elle avait été, l’espoir qu’elle avait allumé, comme une petite flamme dans ses entrailles. Isolde, ç’avait été sa volonté d’en sortir, l’énergie nécessaire pour s’dire qu’il pourrait être mieux. Plus. Et combien d’temps leur passion pourrait-elle survivre au milieu du noir ? Ne pas s’perdre dans la colère, c’était peut-être ça le truc. Et à nouveau, le hunter en soupira, d’une de ses longues inspirations faisant glisser l’air vital à sa survie, jusque dans ses poumons. « Sûrement, ouais. » mais lui, il avait déjà l’sentiment de s’être fait bouffer de A à Z par la colère, d’n’être plus que ça – ça, et abattement. Ca et solitude. Ca et errance. Alors oui, l’seul truc qu’il pouvait faire, le seul truc qui pouvait éveiller toute son ardeur, sa ferveur et ses volontés, c’était d’sauver l’âme d’Isolde. Parce qu’elle n’était pas une DeMaggio, et que c’n’était pas parce qu’elle avait fait l’erreur de l’aimer, qu’elle devait en devenir une. Et ses yeux sombres retrouvèrent, à la vague lumière d’une lampe de chevet juste à côté du lit, le certificat de naissance de leur fille. Sans un mot, Cesare se pencha vers la table sur lequel elle avait posé le papier, attrapant un stylo pour venir inscrire son nom à lui, là où les champs étaient restés si longtemps désespérément vides. « Peut-être bien qu’un jour, c’est quelque chose qu’on pourra lui apprendre. » s’ils y arrivaient, s’ils sortaient eux-mêmes la tête de l’eau. Peut-être. Parce qu’au fond, y’avait qu’Isolde qui valait la peine d’en voir la surface. Ou peut-être qu’il pouvait juste espérer l’atteindre un jour, sauvegardant les apparences pour un temps. « Peu importe c’qu’y s’passe Isolde. T’es pas toute seule, et- » il eut un vague sourire, plus ironique que moqueur – certainement pas enjôleur, mais doux, comme trop rarement entre eux. « et j’veillerai à c’que ça t’arrive pas. Qu’tu te perdras pas dans ta colère. » parce qu’au fond, il faisait partie d’ces gens bien placés pour connaitre par cœur quelques dommages ça pouvait faire. Il l’avait regardée, s’était au moins tourné vers elle à nouveau, lorsqu’il vint poser sa main sur la sienne – comme si par ce simple contact charnel ils se liaient par un pacte silencieux. Un geste plein de tendresse, respect, quand bien même il semblait au DeMaggio que tous ses muscles s’étaient crispés dans une expression inquiète et contrite : « On aurait peut-être dû faire les choses différemment avant. Mais on peut toujours changer. Et j’sais, Isolde que… que quoiqu’il arrive, j’ferai jamais quoiqu’ce soit pour te blesser. » et elle avait dit qu’elle lui faisait confiance sur c’point-là, il n’y a pas si longtemps, un peu plus tôt dans leur conversation. Il l’avait fait pourtant déjà, la blesser, sans y penser, sans réfléchir parce qu’au fond, ça lui avait sauvé la vie alors à quoi bon réfléchir plus loin ? Mais y’avait encore cette route, effroyablement froide et sinueuse qui s’ouvrait devant eux. Des décisions, qui pourraient tout mettre en péril, au moindre faux pas.