will you be there holding my hand ? (w/ malachi)

Sujet: will you be there holding my hand ? (w/ malachi) Jeu 29 Oct 2015 - 17:06

Will you be there holding my hand ?

— Malachi Porter & Costia Manning —

I took a walk around the world To ease my troubled mind. I left my body lying somewhere In the sands of time But I watched the world float To the dark side of the moon. I feel there is nothing I can do. After all I knew it had to be Something to do with you. I really don’t mind what happens now and then As long as you’ll be my friend at the end. — kryptonite.

Allez Bailey, tiens bon ! C'est ce que la blonde flamboyante ne cessait de se répéter depuis les dernières minutes. Le jumeau sous le bras, ensanglanté - entre la vie et la mort. Elle tremblait la jeune infirmière. Pas parce qu'elle voyait. Pas à cause du corps meurtri qu'elle traînait avec elle jusqu'à la voiture. La vision du sang était une amie quotidienne. Non, elle tremblait puisque c'était le sang de son frère. Lui. Son âme soeur sous forme de liens du sang intouchable. La porte qui se referma sur le corps blessé du jeune homme, Costia passa sur le banc du conducteur alors que ce n'était même pas sa voiture mais celle du jumeau. Elle jeta un coup d'oeil par dessus son épaule pour vérifier l'état du Manning, anxieuse comme elle était, apeurée de détourner l'attention un instant et de le perdre à jamais. Elle attrapa son cellulaire. Elle allait appeler les urgences, n'importe qui mais pouvait-elle vraiment faire confiance à ses collègues ? Et puis ceux qui avaient fait cela à son frère viendrait le chercher là-bas pour achever le travail, elle n'en doutait pas. C'était trop risqué. Elle fourra donc l'appareil dans sa poche dans un mouvement maladroit et aggripa les clés. Elle tremblait tellement que ça lui prit quelques instants pour dégager la bonne clé qui sert à démarrer la voiture. Et puis encore quelques instants de plus pour arriver à l'enfoncer dans le réceptacle. Enfin, elle entendit le vrombissement du moteur et appuya sur la pédale dans un soupir de soulagement - tout aussi paniqué pourtant. Elle fila à travers les rues alors que le soleil commençait à se coucher à l'horizon, teintant le ciel d'un rose presque pourpre, se moquant cruellement de la jeune femme qui voulait sauver son frère, comme un mauvais présage envoyé des cieux. Et pourtant, en temps normal, ce spectacle lui aurait coupé le souffle à la jeune Manning qui s'arrêtait souvent pour apprécie les petites choses de la vie, tel un coucher de soleil apaisant. Mais là, c'était différent. Là, la panique empoisonnait ses membres tremblant. Mains crispées sur le volant, elle allait vite et pourtant, elle avait l'impression que le chemin s'allongeait à chaque seconde.

Quand enfin elle distingua le grand manoir Porter, elle sentit son coeur s'arrêter. Elle y était presque. Tiens bon Bailey, qu'elle lança par dessus son épaule au jumeau gémissant sur la banquette arrière. Les pneus qui crissèrent, la porte sur laquelle elle frappa avec force... l'une de celle qu'elle qu'elle connaissait que trop bien. Un visage discret qui passa par l'encolure, probablement un mutant réfugié chez Malachi. On lui ouvrit aussitôt, le visage de la blonde synonyme de bienveillance et de soulagement dans les parages. Le Porter n'était pas à la maison. Pas encore. Ce fut le réfugié mutant qui aida donc la jeune femme à aller mettre en sûreté Bailey qui glissait de plus en plus vers les limbes accueillantes d'une mort prochaine. Le matériel de soins qu'on lui tendit, les bandages et le reste lui servirent bien vite à soigner rapidement le blessé sanglant. Pourquoi la nature avait décidée de lui faire immunisés l'un à l'autre. D'un simple toucher, elle aurait pu lui sauver la vie. Mais non, elle devait maintenant se salir les mains et user de ses talents de soigneuse pour l'aider. En toute normalité. Apparemment, ce fut assez... son jumeau se stabilisant - bien que précaire - après quelques soins prodigués.

En colère, triste, anxieuse. Les émotions qui se bousculaient dans le coeur trop grand de la jeune femme lui donnaient envie d'éclater. Elle se contenta plutôt de veiller un instant sur Bailey, s'assurer qu'il allait bien avant de se lever. Elle ne savait pas trop où elle allait, mais elle avait besoin d'être seule. En jetant un coup d'oeil sur un miroir d'un des couloirs, elle aperçut tout le sang qui la couvrait Ses mains surtout, mais aussi ses vêtements et même un coin de sa mâchoire, probablement après avoir éloigné quelques mèches de cheveux pour mieux sauver son frère bien trop impulsif et incontrôlable. Elle fit donc le chemin vers la salle de bain du deuxième. Elle était si souvent venue entre ses murs pour y soigner les pauvres mutants victimes de violence chasseresse, qu'elle ne pensait pas vraiment où ses pas la portaient. C'était un automatisme, son esprit encore bien trop préoccupé par l'état de son frère. Et par qui avait pu faire cela. Les Hunters, elle n'en doutait pas. Elle ne voulait pas imaginer. Ne pas se résoudre à essayer de comprendre cette violence. Alors, son esprit sembla se shut down alors qu'elle entrait dans la pièce propre. Le regard vide, elle se mit à nettoyer ses mains, sa mâchoire et quelques mèches de cheveux teints d'un rouge qui était loin de lui appartenir. L'eau coulait entre ses doigts quand elle entendit des pas s'arrêter dans l'encadrement de la porte.

" Malachi. C'est toi. " Elle avait eu un mouvement de recul, encore incroyablement nerveuse du choc de voir son frère ensanglanté. Aucun autre mot ne réussit à franchir ses lèvres. Et elle le regardait, d'un regard perdu et sur le point de craquer.

It's Okay, you're safe now
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La vie des mutants de Radcliff n’était plus qu’urgence dans cette période troublée. L’urgence de vivre, de se défendre, d’aimer, de se battre, pour lutter contre la rapidité de la frappe mortelle des chasseurs. Ils étaient toujours plus nombreux, comme une meute de loups toujours plus compacte, affamée, organisée. On les avait armé, excité comme des animaux que l’on jetait ensuite dans une arène face à des adversaires désarmés, ou presque. Il y avait de moins en moins d’endroits où se cacher, la sécurité était un luxe que peu pouvait se permettre quand le test sanguin était positif. Certes, l’opinion public n’était pas encore tout à fait acquise à la cause des hunters, mais pour encore combien de temps, si les médias s’y mettaient à leur tour ? Un hunter tuait, pas une seule ligne ne le mentionnait dans le journal local. Un mutant perdait le contrôle ou se défendait, et déjà les unes parlaient de terrorisme transmutant, de complots mondiaux et de révolution. C’était cet obscurantisme qui rendait Malachi Porter malade, qui le révoltait au point de se mettre en danger pour sauver la vie des autres.

Le manoir Porter était presque arrivé à saturation ce soir-là : la gunpowder squad avait entamé l’un de ses premiers raids, et un flux de mutants épouvanté s’était déversé dans l’immense maison en moins d’une heure : il y avait les chanceux qui avaient pu fuir avant que les hunters ne leur mettent la main dessus, et les autres. Evangeline avait transformé le salon en infirmerie de fortune, alors que les autres s’entassaient dans la cuisine ou investissaient les chambres dans un calme morne : les humains ne les trouveraient pas ici, mais il ne fallait pas non plus que les voisins appellent la police pour tapage nocturne, ça aurait vraiment, vraiment été bête. Malachi en propriétaire des lieux passait de couples en familles, demandant des nouvelles des uns et des autres, appelant les mutants encore chez eux pour les prévenir du risque du passage des chasseurs, utilisant son don à tour de bras pour calmer les angoisses et apaiser les esprits vengeurs sans montrer le moindre signe de fatigue ni d’énervement. C’était pour cela qu’il était un responsable d’Uprising après tout. Parce qu’il prenait les choses en charge, les gens auprès de lui. Il affrontait les tempêtes stoïquement, attendant que chacun soit paisiblement endormi pour subir le violent contrecoup de l’utilisation excessive de ses capacités. Il savait que cette nuit, il ne dormirait probablement pas, bien trop malade de l’utilisation de sa motiopathie pour être capable de trouver le sommeil. Mais ce n’était pas l’important. L’important, c’était eux, ses amis, ses gens, qu’il devait protéger.

Les jumeaux Manning arrivèrent parmi les derniers au manoir, une fois le couvre-feu instauré. Malachi était sorti dans le jardin pour passer quelques coups de fil à ses amis les plus proches, ceux qui n’étaient pas au manoir ce soir et dont la sécurité était peut être compromise : Moira, Clarke, Ivory, Aloys, Seth …. Il avait même poussé le vice jusqu’à prévenir ce crétin de Marius Caesar de se barricader chez lui et de ne sortir sous aucun prétexte. Ce fut Clarence, un mutant animorphe au physique félin qui accueilli Castia et son frère, soulevant le blessé dans ses bras comme s’il n’eut absolument rien pesé. Il amena Costia dans le salon pour le déposer sur le seul canapé encore libre, que la maitresse des lieux avait couvert d’un drap blanc. Clarence apporta un kit de premier secours à Costia sans lui poser de question avant de retourner auprès d’autres mutants blessés : l’homme savait que l’infirmière ferait de toute façon un meilleur job que lui. Quand Malachi rentra à nouveau dans le manoir, il aperçut Bailey allongé, pâle comme la mort : seule son aura vacillante lui indiqua que le mutant était encore en vie. Clarence lui fit un bref résumé de l’état dans lequel il avait trouvé les jumeaux sur le pas de la porte, sans véritablement d’explications sur ce qui leur était arrivé, mais y en avait-il vraiment besoin ? de toute évidence, ce n’était pas un accident de voiture … Malachi remercia l’homme-tigre avant de monter à l’étage à la recherche de Costia. Connaissant l’attachement viscéral de la jeune femme à son frère, elle devait être dans tous ses états. Lui-même ne savait pas dans quel état il serait si quelqu’un s’en prenait à sa petite sœur. De plus les Manning étaient tous les deux mutants, alors le risque que l’un ou l’autre soit blessé était d’autant plus important …

" Malachi. C'est toi. "

Les yeux de la jeune femme étaient rouges d’irritation, ses traits tirés trahissaient son épuisement et son stress. La vue de la jeune femme acculée serra le cœur du professeur qui s’était arrêté au pas de la porte de la salle de bain pour ne pas la prendre par surprise : elle devait être bien assez traumatisée pour en rajouter une couche.

- C’est moi … Je viens d’aller voir ton frère, ses constantes sont stables, plusieurs personnes le surveillent … A priori, il est tiré d’affaire … Mais toi ? Tu es blessée, on t’a fait quelque chose ? * un silence* … Que s’est il passé ?

Il ouvrit les bras en posant sa dernière question, tout juste au bon moment pour sentir le front de la jeune femme s’écraser dans son cou. Qu’elle hurle, pleure, s’effondre si elle le voulait. Il était là pour elle, un peu plus que pour tous les autres ce soir. A Evangeline de gérer le rez de chaussée, lui devait prendre soin de son amie …

Will you be there holding my hand ?

— Malachi Porter & Costia Manning —

I took a walk around the world To ease my troubled mind. I left my body lying somewhere In the sands of time But I watched the world float To the dark side of the moon. I feel there is nothing I can do. After all I knew it had to be Something to do with you. I really don’t mind what happens now and then As long as you’ll be my friend at the end. — kryptonite.

Malgré tous ses efforts pour rester loin des conflits, la jolie Manning était entourée que de cela. La guerre. Bailey qui se lançait tête première dans une vengeance violente. Gabriela qui voulait partir en guerre contre ses propres parents et chasseurs qui plus est. Ren qui était à la tête de l'escouade tyrannique anti-mutants... Lui à qui elle n'arrêtait plus de penser. Même Malachi, faisant partie d'Uprising et qui se mélangeai lui aussi aux conflits. Elle n'avait pourtant nulle part d'autre où aller. Tout cela lui était insupportable mais il n'y avait rien de pire que de voir son jumeau dans un tel état. Elle avait déjà failli le perdre une fois... Elle s'était déjà épuisée à son chevet quelques années plus tôt mais elle ne l'avait jamais vu couvert de sang, en train de périr dans ses frêles bras. La seule pensée qu'il ait passé si près des griffes de la Faucheuse faisait monter la panique en elle. Heureusement, Malachi était là. Heureusement, elle savait qu'elle pourrait toujours compter sur lui. Et ce soir, plus que jamais... Après tout, il prenait soin de tant de mutants, ça semblait simplement faire partie de sa nature. En cet instant, la belle était au bout du rouleau. Ça pouvait bien se voir dans les traits de son visage fatigué et même dans ceux inquiets du jeune homme en posant les yeux sur elle. Les mains lavées du liquide chaud et rouge qu'elle avait pourtant l'habitude de porter sur elle, elle observait son ami un peu désespérée.

" C’est moi … Je viens d’aller voir ton frère, ses constantes sont stables, plusieurs personnes le surveillent … A priori, il est tiré d’affaire … Mais toi ? Tu es blessée, on t’a fait quelque chose ? " Incapable de parler sans une voix tremblante, elle laissa le silence planer. " Que s’est il passé ? "

Elle secoua la tête rapidement pour s'assurer qu'il ne s'inquiète pas pour elle. Costia n'avait rien, elle savait rester hors de la mire des Hunters. Personne n'avait jamais levé la main sur elle. Bientôt, elle se jeta pratiquement dans ses bras. Elle avait besoin de relâcher toute cette tension qu'elle accumulait ses derniers temps et de voir son frère ainsi avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Ce fut plus fort qu'elle, elle fut secouée de quelques sanglots alors qu'elle posait sa tête au creux de l'épaule du jeune homme. Elle en pouvait plus de cette guerre stupide et de toutes les gens que ça mettait en danger. Autant d'un côté comme de l'autre. Ça la rendait malade mais surtout de voir son jumeau à l'article de la mort quelques heures plus tôt sur le pas de sa porte, c'en était trop. Elle s'accrocha au chandail de Malachi comme si sa vie en dépendait, tentant de retenir les larmes qui se faufilaient sur le coin de ses yeux.

" Ça va, j'ai rien. "

En réalité, elle était dans tous ses états mais elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle. De corps, elle n'avait absolument rien mais elle avait le poids du monde sur les épaules, même si ce n'était pas à elle de sauver tous ceux qu'elle croisait. Un peu comme le Porter qui prenait en charge tant de vies en laissant les gens se réfugier dans son manoir. Après tout, comme elle, il avait le don d'apaiser les coeurs avec son don, c'était dans leurs natures aux deux mutants de faire passer leurs proches avant. Ça la tuait également que son frère soit immunisé à son don. Elle pourrait au moins s'assurer de le sauver à coups sûrs mais non... elle devait utiliser la façon humaine de soigner et cela ne faisait qu’accroître l'inquiétude de ne rien pouvoir faire pour lui un jour.

" J'ai juste trouvé Bailey en sang à ma porte, je sais pas ce qu'il est allé faire mais il a bien faillit y passer. J'en ai assez qu'il prenne des risques insensés. "

Lui et tout le monde dans cette foutue ville. Elle marqua une pause pour essayer de se contenir, encore secouée de quelques sanglots. Inspirant profondément pour tenter de se reprendre. Elle détestait se sentir aussi impuissante.

" Je voudrais seulement que tout le monde arrête de se battre. "

Ne serait-ce pas plus facile pour tout le monde ? Surtout pour des âmes aussi altruistes que la sienne. Son ton de voix s'était un peu durci en réalité. Presque fâchée. Mais elle ignorait contre qui, contre quoi. Passant du choc, aux sanglots, à l'indignation. Les émotions s'entremêlaient désagréablement dans son coeur trop grand. Si seulement les gens pouvaient arriver à s'entendre. Chasseurs, mutants et humains. Elle n'aurait pas à se cacher, à s'inquiéter pour son frère sans arrêt. Ni à s'inquiéter qu'on découvre son pouvoir à elle. Mais heureusement, ce soir, elle s'était jetée dans les bras de Malachi intacte, seulement avec un coeur qui n'arrivait plus à endurer cette ville partie en flammes.

It's Okay, you're safe now
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Il sera fort la jeune femme contre lui, l’enfermant dans des bras chauds et réconfortants tout en lui envoyant de puissantes ondes de réconfort. Il comprenait la détresse de la jeune femme mieux que quiconque, lui qui avait déjà vu le corps ensanglanté de sa femme sur la chaussée, il y a des années. Mais elle avait bien réagi en le ramenant ici au plus vite : les hunters ceinturait les rues autour de l’hopital pour ralentir les urgences, et laisser les mutants mourir gentiment de leurs blessures. Au manoir, il y avait presque tout pour soigner les blessés et effectuer des chirurgies de base. A priori, les meilleures chances étaient du coté de Bailey. Il renforça sa prise sur la jeune femme, caressant ses cheveux roux comme le ferait un grand frère ou un père sur sa fille terrifiée.

- Je suis soulagé que tu ailles bien, Les hunters sont devenus fous, ils refont le massacre de la saint Barthélémy version mutant… J’avait peur qu’il s’attaque à toi directement à l’hopital… Pour tout te dire, je suis à peu près sur que même Bailey n’y est pour rien, ils ont du l’attaquer par surprise…

Il recula un peu, puis essuya les larmes de Costia doucement d’un revers du pouce. La seconde réflexion de la jeune femme lui laissa échapper un soupir. Evidemment, la paix … ce serait la panacée, mais c’était loin, très loin d’être une éventualité dans un futur proche. La politique internationale paniquait totalement de l’émergence d’une nouvelle minorité dont elle ne savait presque rien. Les Etats Unis se déchiraient sur la question de la protection de transmutants, et Lancaster profitait du désordre ambiant pour installer son régime de terreur. Aucun politique n’avait fait son coming out transmutant, et Malachi Douta même qu’un mutant de la sorte ait véritablement intérêt à ce genre d’entreprise. Pour l’instant, la défense était la meilleure des attaques, en attendant que les passions tiédissent et que les gens réapprennent à discuter calmement autour d’une table, et ça, c’était pas franchement gagné.

- Je te comprends Costia, si seulement ça pouvait être aussi simple … Mais qu’est ce que l’on devrait faire ? Attendre que les Chasseurs viennent toquer à chacune de nos portes pour nous coller une balle dans la tête ? On ne peut pas les laisser faire, il faut au moins trouver comment se soustraire de cette menace …

Il soupira à nouveau, passant sa main dans ses cheveux en bataille, avant de la passer sur les traits tirés. Il avait beau être chrétien, tendre la seconde joue après une gifle, il trouvait ça limité. Il n’était pas pour les représailles sanglantes non plus, mais une stratégie long terme, ça prenait du temps, et ils n’avaient pas encore de pythie sous la main pour prévoir chaque attaque.

- Descendons voir ton frère si tu veux bien, ou même simplement à la cuisine… Voir du mouvement et de la vie te fera du bien, j’en suis persuadé …

Il sera sa main dans la sienne, lui communiquant autant de réconfort qu’il le pouvait. Il avait utilisé son don toute la soirée, cela se voyait à ses prunelles incandescentes : le regard du professeur n’avait absolument plus rien d’humain, en dépit de la douceur de son expression …

Will you be there holding my hand ?

— Malachi Porter & Costia Manning —

I took a walk around the world To ease my troubled mind. I left my body lying somewhere In the sands of time But I watched the world float To the dark side of the moon. I feel there is nothing I can do. After all I knew it had to be Something to do with you. I really don’t mind what happens now and then As long as you’ll be my friend at the end. — kryptonite.

Elle savait bien qu'elle n'arriverait pas à le convaincre - ni lui, ni les Chasseurs - d'abandonner cette foutue guerre mais au moins, laisser tomber les mots, l’amertume eut l'effet de la soulager d'un poids immense. Dans les bras de Malachi, elle pouvait se laisser aller. Elle avait été là pour le soigner autrefois. Bien que lui c'était sa jambe, aujourd'hui, il prenait soin de la mutante qui en avait trop sur le coeur. De l'angoisse... Car, dans un camp comme dans l'autre, il y avait des morts. Trop nombreux. Voir Bailey dans un tel état lui rappelait violemment que d'un jour à l'autre, elle pourrait recevoir un appel lui annonçant le pire. Que d'un jour à l'autre, on pourrait lui arracher un être cher. Oh, jusqu'à maintenant, elle avait été chanceuse et n'avait perdu aucun proche à cause de cette guerre. Mais pour combien de temps encore cela allait durer ? Son jumeau, Gabriela, Malachi... Ren.

La blonde aux reflets de feu ne voulait pas y penser... frissonnant à l'idée que la Faucheuse planait beaucoup trop près de son entourage. Prête à cogner à la porte à tout moment. La Manning sentit une vague réconfortante l'envahir alors que le jeune homme l'enlaçait de son pouvoir. Au moins, elle pouvait se rassurer en se disant qu'avec propres pouvoirs, elle pouvait sauver ses proches... enfin, tous sauf Bailey. Et pendant que Malachi tentait de la calmer, elle ne pensait qu'à son jumeau. Il proposa même de descendre pour aller le voir, veiller sur son état ou au moins aller à la cuisine une fois qu'il avait prit soin de chasser les larmes au coin de ses yeux d'un azur presque électrique. La mutante hocha la tête. Ce n'était pas en s'enfermant ici qu'elle allait chasser ses démons. Cependant, elle ne se sentait pas prête à aller rejoindre son jumeau. Pas maintenant... Et puis, elle réalisait soudain qu'elle mourrait de faim. Ayant à peine eut le temps de souper, son ventre hurlait famine et ce n'était que maintenant qu'elle y faisait attention.

" Oui... La cuisine. Je sais pas si tu as quelques chose à grignoter, mais je meurs de faim. "

Puis ça allait probablement lui redonner des forces. À travailler comme une acharnée, manger ne lui ferait pas de tort. Ça, Gabriela ne cessait jamais de le lui répéter. À force de s'inquiéter pour les autres, elle en oubliait de prendre soin d'elle parfois. Ce n'était pourtant pas étonnant vu tout ce qu'elle faisait pour se garder occuper. Malgré tout, elle trouvait la force de toujours faire plus, revigorée à l'idée d'être présente pour les autres. C'était pratiquement une drogue... Se morfondre dans sa chambre, c'était pas son truc ; tout le monde qui la connaissait un peu le savait bien. Alors, la voir en compagnie du Porter et proposer tout bonnement d'aller manger, c'était pratiquement une vision irréelle. Le pouvoir du mutant avait réussi à l'apaiser... pour un temps.

Alors, il valait mieux en profiter pendant que ça passait. Elle le suivit donc à la cuisine, s'efforçant de résister à l'envie d'aller aider les réfugiés qu'ils croisèrent sur le chemin et qui se préparaient pour la nuit. Une tâche difficile pour la douce altruiste mais au final, elle comprit qu'elle avait si faim que c'était un miracle qu'elle tenait encore sur ses deux jambes. La peur de perdre son frère avait été assez alarmante pour lui détourner suffisamment l'attention. Une fois dans la cuisine, elle jeta un coup d'oeil à Malachi. Elle avait beau ne pas avoir un pouvoir comme le sien, elle avait l'impression de se voir dans un miroir... car prendre soin de tous ces gens devait être épuisant pour lui. Elle se contenta de garder le silence, affichant un sourire bienveillant au mutant. Son propre pouvoir qui irradiait la pièce d'un calme surnaturel, Costia s'installa du même coup à la table sans le quitter des yeux.

" Qu'est-ce qu'il y a au menu, monsieur le Chef ? " L'amusement dans sa voix était palpable, réussissant tant bien que mal à ne pas trop s'inquiéter pour son jumeau qu'elle savait entre de bonnes mains.

Have a seat, Dove
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En réalité, il n’y avait pas vraiment à convaincre Malachi que cette « guerre » n’avait pas de sens, il en était intimement persuadé lui aussi. S’il avait eu la certitude que les chasseurs arrêteraient d’assassiner impunément des mutants aujourd’hui, lui-même cesserait ses agissements au sein d’Uprising, puisque le groupement n’aurait même plus lien d’exister. Les Up ne prônaient pas la suprématie transmutante, ni même une quelconque distinction entre les humains et les mutants. Ils demandaient juste à disposer des mêmes droits et libertés que les citoyens américains lambdas, sans que leurs ADN ne soient fichés par l’administration étatique, sans qu’on puisse venir les chercher en plein milieu de la nuit pour les mettre en garde à vue sans mandat, et que tout le monde trouve ça normal dans cette ville. Alors il résistait, à sa manière. En ouvrant sa porte, à l’abri des regard, à des gens seuls, à des familles, des couples, des gens propres sur eux, des marginaux, tous ceux que Thaddéus Lancaster souhaitait rayer de la carte. Il comptait bien lui compliquer la tâche jusqu’au bout.

Il offrit un nouveau sourire rassurant à la jeune femme alors qu’elle lui répondait qu’en effet, elle mourrait de faim. Il n’était pas un expert en psychologie, mais en général les personnes venant de subir un évènement stressant, mais non traumatique avaient tendance à rechercher dans la nourriture, en générale tres grasse ou très sucrée, un certain réconfort. Ça devait être une histoire d’endorphine, ou alors que le corps cherche à se raccrocher à une activité génératrice de vie : manger. Il paraitrait que cela fait aussi ça avec le sexe, mais ça, il n’était pas assez curieux pour aller le verifier.

- Je devrais avoir de quoi satisfaire la moindre de tes fringales * il rajouta, alors qu’ils descendaient les escaliers menant au rez de chaussée* tu sais que depuis que je suis en charge de la protection chez les Up, j’ai du acheter un second congélateur pour toujours avoir suffisamment de nourriture à la maison ? Heureusement que je suis propriétaire, parce que c’est que ça mange, ces petites bêtes là …

Ça pouvait paraitre anecdotique, mais cela ne l’était pas tant que ça, figurez vous. Il y avait en tout douze chambres dans l’immense manoir des Porter, et plusieurs canapés pouvant servir de couchage de fortune. En tout, plus d’une vingtaine de couchages pouvaient être occupées quotidiennement, ce qui faisait autant de bouches à nourrir. Evidemment, il était excessivement rare que toutes les chambres soient occupées, mais ce soir, ils ne devaient pas en être loin. D’aileurs, il en était à son quatrième paquet de pâte de la soirée, et avait fait près de 6 litres de café et trois de thé. Autant vous dire que la vaisselle attendrait demain. Malachi la fit passer par la véranda pour ne pas passer par le salon où se reposait Bailey, ouvrant directement la porte de la cuisine où Jumbo, le petit dalmatien des Porter, ronflait paisiblement dans son panier, ouvrant à peine un œil ensommeillé avant de se remettre à ronfler légèrement. Ce n’était pas une heure pour un petit chiot, non mais.

- Alors voyons… Il me reste des pâtes, de la sauce tomate … Mais comme tu es largement favorisée par rapport aux autres, je crois que j’ai quelque chose de bien plus alléchant dans mon frigo personnel.

Dans un geste de main théâtral, il ouvrir le frigo pour en sortir un reste de poulet froid, ainsi que ses fameuses pommes de terre sautés et des haricots verts enroulés de lard. C’était un peu le plat signature de Malachi, il était bien rare qu’un de ses invités résistes à son poulet roti.

- Ne dis pas aux autres que je t’en ai proposé, je craindrais l’émeute.

Il sourit, attendant la réponse de son amie tranquillement. Elle semblait se calmer progressivement, c’était plutôt bon signe. Une fois qu’elle aurait mangé, ils pourraient peut être aller voir Bailey ensemble, mais il tenait à ce qu’elle mange d’abord. Il s’installa ensuite sur la chaise haute à coté d’elle, se massant le genou inconsciemment : son moignon le lançait, ce qui était assez fréquent quand il restait débout trop longtemps, et que la fatigue commençait à le travailler. Mais ce n’était pas important. L’important pour l’instant, c’était Costia et son appétit.

Will you be there holding my hand ?

— Malachi Porter & Costia Manning —

I took a walk around the world To ease my troubled mind. I left my body lying somewhere In the sands of time But I watched the world float To the dark side of the moon. I feel there is nothing I can do. After all I knew it had to be Something to do with you. I really don’t mind what happens now and then As long as you’ll be my friend at the end. — kryptonite.

Maintenant que Bailey allait s'en sortir - plus ou moins - Costia pouvait respirer un peu. Bien qu'encore extrêmement inquiète pour son jumeau - inquiète pour tous ses proches en réalité depuis que cette ville partait en flammes - elle pouvait par contre soulager l'angoisse quand Malachi était dans les parages. Non seulement pas son don, mais aussi par son soutien. Elle l'avait aidé avec sa jambe et maintenant, elle pouvait le compter parmi son entourage proche. Un entourage restreint, fallait l'avouer puisque la douce mutante n'était pas du genre à s'ouvrir à qui le voulait bien. Plutôt solitaire, n'ayant que peu d'amis. Elle les comptait sur les doigts de la main en réalité mais au moins, elle partageait une profonde complicité avec chacun d'entre eux. Et Malachi ne faisait pas exception, ce n'était donc pas étonnant qu'il proposait tout de suite de lui changer les idées avec de la nourriture.

" Je devrais avoir de quoi satisfaire la moindre de tes fringales, tu sais que depuis que je suis en charge de la protection chez les Up, j’ai du acheter un second congélateur pour toujours avoir suffisamment de nourriture à la maison ? Heureusement que je suis propriétaire, parce que c’est que ça mange, ces petites bêtes là. " Bientôt, ils entrèrent dans la cuisine qui était vide sauf pour le petit chien tâché qui dormait dans un coin et cela suffit à calmer la blonde. " Ça ne m'étonne pas en fait. Je voudrais même pas imaginer acceuillir autant de gens dans mon petit appartement. "

En réalité, elle accueillait très peu de gens chez elle. Sauf Bailey qui déboulait souvent sans l'avertir ou les quelques visites de Ren plus récemment, sa petite demeure bien chaleureuse ne profitait qu'à elle. Et son frigo était pratiquement vide à force de mener des millions d'activités par ci, par là.

" Alors voyons… Il me reste des pâtes, de la sauce tomate … Mais comme tu es largement favorisée par rapport aux autres, je crois que j’ai quelque chose de bien plus alléchant dans mon frigo personnel. "

Il lui sortit du poulet avec quelques accompagnements et déjà Costia sentait son ventre crier famine. Ça avait l'air très appétissant. Bien plus que ce qu'elle pouvait se préparer elle-même. La mutante n'était pas nulle en cuisine mais elle avait souvent de la difficulté à trouver le temps de faire des recettes plus compliquées que du macaroni. Mais si elle s'y mettait, elle pouvait être très douée en cuisine. Et voir ce que Malachi avait à lui offrir la soulagea, heureuse de manger autre chose que de la nourriture en canne pour une fois.

" Ne dis pas aux autres que je t’en ai proposé, je craindrais l’émeute. " Costia rigola doucement, voyant mal une émeute envahir le manoir même s'il venait à court de bouffe. Les réfugiés lui semblaient reconnaissants au Porter, peu importe ce qu'il gardait dans le frigo.

" Ce sera notre secret. " Dit-elle avec un sourire amusé.

Il lui prépara son assiette et vint la rejoindre à la table haute. Dès que la nourriture se trouva sous son nez, elle attrapa une fourchette et avala quelques bouchées. C'était délicieux et elle ne manqua pas de le faire remarquer à Malachi.

" C'est vraiment bon, Mal. "

Elle remarqua du même coup qu'il se massait le genou, là où sa jambe s'arrêtait. Pour avoir été sa soignante il y a quelques temps, elle savait mieux que quiconque les détails de sa blessure. Elle s'était toujours demandée si elle serait capable de lui faire retrouver sa jambe. Elle contrôlait bien son pouvoir, la guérisseuse, mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas atteint les limites de tout ce qu'elle pouvait faire. En effet, la Manning rêvait du jour où elle pourrait soigner le cancer et toutes ses maladies fatales. Le jour où elle pourrait redonner une jambe à Malachi ou encore la vue à des aveugles. Elle abandonna un instant son assiette pour tendre le bras et poser ses doigts sur le poignet de Malachi. Sa peau entrant en contact avec la sienne et tout de suite, elle envoya une vague guérisseuse à travers le corps du mutant jusqu'à sa jambe pour y dissiper toute douleur ou inconfort.

" Voilà, ça devrait aller mieux comme ça. Est-ce que tu as des problèmes avec ta jambe récemment ? N'hésite surtout pas à venir me voir. À l'hôpital ou à l'appartement, ça me ferait plaisir. " Elle marqua une pause pour avaler quelques bouchées. " Si tu veux, je peux essayer de faire repousser ta jambe. "

Une simple proposition lancée avec candeur car après tout, il pouvait compter sur elle, comme l'inverse était tout aussi vrai. Elle ne savait pas si elle en serait capable mais rien n'empêchait d'essayer. Bon... ce soir, elle était trop chamboulée pour tenter quoi que ce soit, mais c'était une proposition à laquelle réfléchir. Après tout, elle avait sauvé la vie à un Chasseur au risque de représailles. C'était quoi aider un ami à retrouver une jambe perdue ?

Have a seat, Dove
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Pour être tout à fait honnête, Malachi ne pouvait pas décemment se plaindre de l’activité et des allées et venues dans le manoir : lui qui avait vécu si longtemps reclus chez lui, sans parler à personne pendant parfois des semaines quand il n’avait pas cours, le retour d’Evangeline dans sa vie coïncidait avec celui de la fin de son introversion forcée : Malachi était d’une nature réservée, mais pas nécessairement introverti. La nature même de son don le liait indéfectiblement aux êtres humains autour de lui, et inconsciemment, les émotions autour de lui alimentaient les siens, le faisaient se sentir vivant. Il n’était pas empathe bien sur, il ne pouvait que compatir ou se réjouir pour les autres, sans être capable de ressentir directement les émotions, mais avec le temps, il le détaillait avec tant de finesse que, parfois, il avait l’impression de les ressentir un peu, lui aussi. Une déformation professionnelle sans doute.

- C’est uniquement une question d’opportunisme. Il y avait de la place ici, j’en ai profité. Si j’avais vécu dans un studio, je me serais trouvé une autre utilité pour la cause. Mais il ait vrai que, par la force des choses, ce rôle me convient bien.

Il s’installa à coté de la jeune femme qui se jeta sur le diner avec plus d’entrain qu’il ne l’avait soupçonné, et cela lui faisait chaud au cœur : en voilà au moins une qui ne se laissait pas abattre, c’était toujours ça de pris. Lui quand il était contrarié, il avait tendance à s’arrêter de manger, et n’était pas particulièrement épais de nature, il avait assez rapidement l’air maladif. Il inclina légèrement la tête en avant devant le compliment de la jeune femme, avant que celle-ci ne se rapproche de lui, posant ses couverts sur le rebord de son assiette, pour poser sa main sur son genou engourdi. Aussitôt il sentit une sorte de relachement dans les muscles de sa cuisse, et les picotements désagréables dans sa jambe disparurent presque instantanément. Il soupira de soulagement, offrant un sourire reconnaissant à la jeune femme : il se demanda si son propre don pouvait faire ça, aussi, dans une certaine mesure : Costia soulageait la chair, quand lui-même soulageait les cœurs. Il secoua la tête avant de répondre à la jeune femme :

- Merci beaucoup. Pas plus de problème que ça, la routine : quelques douleurs fantômes par ci, par là, au réveil et au coucher surtout. Ensuite, c’est comme pour tout le monde, la fatigue à tendance à accentuer le tout… J’ai couru de partout toute la journée, et ce soir … La nuit va être longue. Alors nécessairement de temps en temps, mon corps me rappelle à l’ordre. C’est un juste retour des choses, tout simplement. Etre mutant ne veut pas dire être surhomme, et on a tendance à l’oublier de temps à autre, tous autant que nous sommes.

A la dernière phrase de Costia, Malachi releva son regard fluorescent dans celui de la jeune femme : bien sur, il avait déjà pensé à cette possibilité : retrouver sa jambe, être à nouveau « complet » avec tous les avantages physiques que cela comportait. Mais en même temps….

- Pour être tout à fait honnête avec toi mon amie, je ne suis pas sur que cela soit une bonne idée. Non que je doute de tes capacités, loin s’en faut, mais … ça va faire bientôt 8 ans. Huit ans que je vis ainsi, avec un tibia, un pied en moins. C’est ça, ma normalité à présent, et je ne me sens plus incomplet, comme je pouvais l’imaginer à l’époque. Et puis…

Il sourit, l’air taquin, avant de reprendre :

- Tu imagines, si je débarque au lycée avec une jambe toute neuve ? Moi qui ai réussi à rester discret toutes ses années, je suis bon pour la préventive illico …

Malachi réprima un bâillement, levant les yeux sur l’horloge de la cuisine : en effet, il se faisait tard, très tard.

- Veux tu que l’on te prépare une chambre, pour toi et ton frère ? Il doit me rester une ou deux suites à l’étage, et selon son état, je pense que nous pourrons le transporter jusque là bas…Qu’en dis tu ?

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Will you be there holding my hand ?

— Malachi Porter & Costia Manning —

I took a walk around the world To ease my troubled mind. I left my body lying somewhere In the sands of time But I watched the world float To the dark side of the moon. I feel there is nothing I can do. After all I knew it had to be Something to do with you. I really don’t mind what happens now and then As long as you’ll be my friend at the end. — kryptonite.

Joindre le groupe de mutants lui avait déjà passé par la tête. Après tout, elle était très proche du Porter et connaissait un grand nombre d'autres membres, comme des collègues de travail par exemple. Ils utilisaient leur savoir en médecine pour sauver des vies dans ce manoir. Avec un don comme le sien, elle savait bien que son aide pourrait être très précieuse pour Malachi et ses alliés mais elle ne voulait pas prendre partie. Quand il appelait à l'aide, elle n'hésitait pas à répondre présente. Après tout, comment refuser ce qu'elle savait faire de mieux. Donner la vie, arracher les bras de la morts à ses futurs amants. Non, elle allait toujours venir si on lui demandait mais elle ne voulait pas faire partie du groupe rebelle. Heureusement, Malachi et les autres semblaient en avoir conscience et ne lui en demandait pas trop, ne la poussait pas non plus. Et elle appréciait. Personne ne savait ce qu'elle avait fait. Qu'elle avait sauvé un Chasseur. Probablement qu'ils en seraient indignés. Elle l'ignorait mais pour ceux qui la connaissaient bien, ce n'était pas du tout étonnant. Ce qui était surprenant était qu'elle ait pu n'en sauver qu'un. On lui présenterait leur armée et elle se jeterait parmi les blessures pour tous les soigner. Hunter ou mutant. Alors c'était tout aussi honorable de la part du Porter d'acceuillir autant de gens chez lui.

" C’est uniquement une question d’opportunisme. Il y avait de la place ici, j’en ai profité. Si j’avais vécu dans un studio, je me serais trouvé une autre utilité pour la cause. Mais il ait vrai que, par la force des choses, ce rôle me convient bien. "

Elle hocha la tête, tout en mangeant avidement. Tout de même, elle l'admirait pour ce qu'elle faisait. Jamais elle ne serait capable de supporter autant de pression. Nerveuse comme elle était, elle ferait des crises de nerfs à n'en plus finir. Non, elle, c'était la guérison son don, pas posséder des épaules aussi larges. Alors dès qu'elle remarqua le malaise du brun, déjà, son pouvoir faisait effet.

" Merci beaucoup. Pas plus de problème que ça, la routine : quelques douleurs fantômes par ci, par là, au réveil et au coucher surtout. Ensuite, c’est comme pour tout le monde, la fatigue à tendance à accentuer le tout… J’ai couru de partout toute la journée, et ce soir … La nuit va être longue. Alors nécessairement de temps en temps, mon corps me rappelle à l’ordre. C’est un juste retour des choses, tout simplement. Etre mutant ne veut pas dire être surhomme, et on a tendance à l’oublier de temps à autre, tous autant que nous sommes. "

Ouais, ils étaient tous humains... ce que les Chasseurs semblaient souvent préférer ignorer. Elle le voyait bien dans les quelques discussions qu'elle avait eu avec Ren. Il croyait bien faire... séparant clairement la population lambda de ceux avec des pouvoirs. Elle essayait de comprendre cette façon de penser... mais elle en était incapable. Elle essayait de comprendre comment un homme aussi charmant en venait à considérer les simples humains comme des agneux, les mutants comme des loups affamés et lui-même, son Squad comme les valeureux chasseurs venus protéger leur troupeau de brebis. Ouvrir les portes du manoir Porter, c'était se rendre compte que cette image était loin d'être la réalité. Les rôles s'inversaient, se muaient sans cesse. Agneaux, loups, chasseurs, tout se confondait. Maintenant plus que jamais. Alors elle garda le silence, acquiessant d'un signe de tête simplement avant de se remettre à manger un peu. Au moins, il savait qu'il pourrait compter sur elle s'il avait un problème avec sa jambe. Ou quoi que ce soit d'autre.

" Pour être tout à fait honnête avec toi mon amie, je ne suis pas sur que cela soit une bonne idée. Non que je doute de tes capacités, loin s’en faut, mais … ça va faire bientôt 8 ans. Huit ans que je vis ainsi, avec un tibia, un pied en moins. C’est ça, ma normalité à présent, et je ne me sens plus incomplet, comme je pouvais l’imaginer à l’époque. Et puis… Tu imagines, si je débarque au lycée avec une jambe toute neuve ? Moi qui ai réussi à rester discret toutes ses années, je suis bon pour la préventive illico … "

La blonde n'y avait pas pensé en effet. Voir sa jambe réapparaître comme par magie serait bien difficile à expliquer. Aucune science ne s'était rendue jusque là. Et prétendre qu'il avait toujours eu une jambe était hors de l'équation... pas après huit ans. Elle se sentit un peu idiote d'avoir proposé une telle chose. Son altruisme sans fin l'empêchait bien souvent de penser clairement faut croire. Jusqu'à voir même les choses les plus évidentes que cela. Un air gêné apparut tout de suite sur ses traits fins, le rouge lui montant aux joues.

" C'est vrai, que je suis conne, j'aurais dû y penser. " Elle poussa une mèche de cheveux tombée devant ses yeux derrière son oreille, le signe qu'elle était embarrassée. Une manie qu'elle avait bien trop souvent.

" Veux tu que l’on te prépare une chambre, pour toi et ton frère ? Il doit me rester une ou deux suites à l’étage, et selon son état, je pense que nous pourrons le transporter jusque là bas…Qu’en dis tu ? "

Costia ancra son regard dans le sien en considérant la proposition. Il était bien vrai que Bailey ne pourrait pas retourner à la maison cette nuit. Il avait besoin de repos. Et elle aussi. Une fois le ventre plein, elle n'allait pas tarder à tomber comme une brique. Il était hors de question qu'elle ne quitte ses murs cette nuit, surtout qu'en jetant un coup d'oeil à l'heure elle aussi, Costia réalisa que l'heure du couvre-feu était passée. Puis elle voulait rester aux côtés de son frère. Ne pas le quitter des yeux, sentir sa présence à ses côtés avant de s'endormir. Cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas sentie en sécurité dans cette ville, cette nuit serait probablement la première depuis longtemps.

" Oui, c'est gentil. Une seule chambre pour nous deux ferait l'affaire, j'aimerais m'endormir à ses côtés. "

Elle termina de manger le repas que Malachi lui avait si gentiment offert et alla elle-même le nettoyer dans l'évier, peu importe si le mutant protestait. Ça lui occupait l'esprit et les mains, puis elle n'allait pas laisser l'assiette sale. Même si elle était invitée en ces murs. La Manning se retourna ensuite vers son ami, appuyée au comptoir de l'évier.

" Tu vas rester debout toute la nuit ? " C'était un peu égoïste mais elle espérait qu'il dise oui. Savoir que quelqu'un veillait sur elle, sur Bailey, ça la rassurait plus qu'elle ne le réalisait.

Et puis, il avait de la chance, au matin, elle pourrait facilement lui redonner des forces et chasser toute la fatigue qui aurait pu décider de s'attaquer à lui. Elle qui se sentait si impuissante dans cette ville qui partait en flammes, elle pouvait au moins faire cela. Pour lui. Lui qui l’accueillait ici malgré les risques. Ouais, elle se demandait vraiment comment il faisait pour être aussi fort mentalement comme physiquement devant tant d'adversité. Elle, elle avait parfois l'impression de s'effondrer comme un château de cartes.

Have a seat, Dove
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Malachi rit de bon cœur à la réflexion de la jeune femme : sa proposition partait d’un bon sentiment, bien qu’elle ne soit pas vraiment réalisable. Il savait que c’était du Costia tout craché, proposer à un infirme de faire repousser sa jambe, sans même savoir si elle ne se tuerait pas dans le process. Il l’observa nettoyer son assiette et la ranger dans le placard sans rien dire : il était de toute façon trop fatigué pour venir ronchonner que la jeune femme soit bien élevée, et se contenta de la remercier d’un geste de la tête et d’un petit sourire. Il envoya une onde de réconfort dans l’aura un peu gêné de la mutante, sa façon toute personnelle de lui dire qu’il ne lui en tenait pas rigueur, et qu’elle n’avait pas à se sentir gênée le moins du monde. Il la sentit ensuite un peu hésiter face à sa proposition, sans qu’il ne sache pourquoi : il avait proposé cette alternative pour qu’elle ne se sente pas obligée de demander, mais en réalité, il ne voyait pas trop comment elle aurait pu faire autrement : Sauf miracle, son frère n’était surement pas en mesure d’aller où que ce soit à part à l’étage, surtout qu’il y avait une mutante douée d’un don de téléportation qui pouvait l’amener directement jusqu’à son lit sans prendre le risque qu’on le déplace et de le faire souffrir. Heureusement, elle prit sa décision rapidement, au grand soulagement du Motiopathe : ici, aucun des jumeaux Manning ne risquerait sa vie une fois de plus cette nuit, et c’était toujours ça de pris. Il acquiesça tout en faisant un geste en direction d’un mutant qui passait devant la porte de la cuisine, l’arrêtant au passage :

- Pas de problème, cela s’entend totalement. Et puis il vaut mieux ne pas le laisser seul pendant la nuit, au cas où il ait besoin d’un transfert de dernières minutes à l’hopital ou d’une intervention d’urgence, on est jamais trop prudent.

En quelques instructions rapides mais courtoises, il enjoint le mutant d’aller vérifier que la chambre en question était bien libre, et de demander à la téléporteuse de se tenir prête elle aussi. Le mutant acquiesça dans un sourire avant de s’éclipser d’un pas tranquille : malgré l’effervescence nerveuse du manoir, Malachi mettait un point d’honneur à ne pas s’adresser à ses hotes et amis dans l’urgence ou dans le stress. Il s’était bien vite rendu compte que c’était totalement contre productif : le voir nerveux rendait les autres nerveux, alors que son calme, même s’il n’était que de façade, donnait l’impression qu’il gérait les choses, que tout était sous contrôle. Ce n’était pas grand-chose, mais ça évitait à l’énervement et à la volubilité d’épuiser tout le monde. Cela fait, il se retourna vers Costia en s’étirant, les bras en l’air, avant de lui répondre d’un ton toujours aussi égal :

- Je ne me coucherai pas avant d’être sur que tout ceux qui sont dans le salon sont hors de danger. Ensuite, il faudra probablement que je fasse un rapport et que j’appelle Sheldon, pour qu’il puisse savoir qui est ici, qui est potentiellement porté disparu, sans quoi il ne pourra pas envoyer d’équipe d’intervention sur place, je suppose. Et puis je vois mal Evangeline dormir de si tôt, et j’aimerai la convaincre de ne pas aller risquer sa vie cette nuit … Et pour ça il faut que j’ai les deux yeux bien ouverts. * il se tut un instant, avant de reprendre* donc si tu veux aller dormir avec ton frère, je n’y vois aucun inconvénient. Si vraiment j’ai besoin de toi, je n’hésiterai pas à te faire réveiller, mais je pense que le plus important, pour l’instant, c’est que tu veilles sur Bailey. Je suis sur que même inconscient, il sentira que tu es avec lui.

A cet instant, une petite demoiselle au teint olive et aux cheveux coupés vint toquer à la porte de la salle à manger, levant le pouce vers le plafond : Bailey venait d’être transporté sans encombre dans une des chambres à l’étage. Malachi remercia la mutante puis reprit auprès de Costia :

- Il est probablement dans la chambre neuf, la cinquième porte à gauche à l’étage, celle avec une couronne de Noel encore accrochée dessus. Il y a du linge propre et de serviettes dans la salle de bain, si tu as besoin de te délasser, n’hésite pas. Je serais en bas si il y a le moindre souci. Repose toi bien, Costia.

Il la serra brièvement dans ses bras, puis disparu dans l’essaim de mutants qui s’agitait dans le salon, boitant tranquillement parmi les blessés et les soignants. La nuit serait encore longue pour le propriétaire des lieux…

» (+) put your hand in my hand, and we'll stand.
» « keep holding on » (astoria b.)
» (Noaspen xmas) If "Happy Ever After" did exist, I would still be holding you like this
» it's holding me morphing me and forcing me to strive ~ Nolan Cobb
» red right hand.

will you be there holding my hand ? (w/ malachi)

will you be there holding my hand ? (w/ malachi)

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