Alyne… Ce nom à lui seul résume tout mon passé. Il était celui de ma femme. Oui, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, j’ai eu une femme. J’ai aimé, il y a de cela fort longtemps. Avant tout ça. Avant Radcliff, avant Thaddeus, avant la guerre, avant… Sa mort. Faisons un petit résumé de ma vie… Ma mère était battue par mon père, dès que j’ai eu l’âge de comprendre ce qu’il se passait, j’ai voulu me mettre entre le deux, pour défendre ma mère. Et j’ai alors moi aussi goûté aux poings de mon père. J’ai réussis à convaincre ma mère d’appeler la police, et quand ils ont emmené le paternel, je pensais tous nos ennuis finis… Alors oui, la paix c’est installé un moment, mais il ne fallait pas penser que cela allait durer. J’ai rencontré Alyne à une fête du village, elle dansait, elle dansait merveilleusement bien, tout comme elle chantait. Nous avons fait connaissance là, moi, le bâtard avec les cheveux en pétard, la veste en cuir terreuse et les chaussures trouées ; et elle, la danseuse féérique aux longs cheveux blonds et à la robe fendue rouge vif. Je crois que j’ai dû dire quelque chose comme « Excusez-moi, vous n’auriez pas vu mon chien ? C’est… un corniaud à peu près haut comme ça… » Et elle m’a aidé à retrouver mon clébard. A cette époque, je m’entraînais à apprivoiser tous les chiens et chats errants du village. Même si je ne préférais pas m’attacher, et les laisser reprendre leur liberté très vite. Mais pourquoi ? Pourquoi la danseuse de flamenco s’était-elle laissé tomber dans les bras du bad boy de la cité ? Et pourquoi le clochard que j’étais a succombé à la danseuse de tango ? A cette époque, on parlait de coup de foudre, des personnes comme elle, il n’en existe qu’une seule dans ta vie. La personne capable de briser la glace qui entoure ton cœur. Et cette personne qui avait réussis l’exploit de me faire sourire d’un amour sincère, m’a été arraché par un cambrioleur. Un simple, petit, enfoiré, de merde, de cambrioleur. Et alors qu’après avoir entendu ses cris je me précipitais dans la maison, je vis son corps, par terre, sans vie. Je ne mis qu’une seconde pour réaliser deux réalités : 1- elle était morte, je n’y pouvais plus rien. 2- son tueur n’était pas bien loin… Je l’ai rattrapé, et lui ai horriblement hotté la vie. Mais en revenant devant chez moi, j’ai juste été incapable d’entré dans ma maison. Si j’entrais, j’allais voir à nouveau le corps d’Alyne. Pourtant, je ne le voulais pas. Je ne l’avais regardé qu’une demi-seconde pour comprendre. Je n’avais pas eu le temps de graver cette image dans mon esprit. Cette image d’elle… morte. Et je ne voulais pas l’avoir, je voulais me souvenir d’elle comme elle était, la danseuse aux cheveux d’or, la chanteuse à la voix de cristal, alors planté devant chez moi, j’ai mis le feu à la cabane qui nous servait de toit.

Après cela j’ai disparut de la circulation comme je le pouvais, ma mère, en apprenant que j’avais tué quelqu’un, n’a pu le supporté et s’est donné la mort par la corde dans sa chambre, le soir de noël. De mon côté, je n’ai plus donné signe de vie à personne, je fus présumé mort en très peu de temps, puis déclaré mort au bout de plusieurs années. Je n’avais ni ami ni famille, qui pouvait bien se soucier d’un mec comme moi pour jurer aux flics qu’il était encore en vie ? Non, ils ont préféré m’enterrer, et ce n’était pas plus mal. Arrivé à Radcliff depuis un petit bout de temps, j’eu une surprise à laquelle ne je me serais jamais attendue. Alexis Johnson. Désormais, c’est ce nom qui représente tout mon passé. Puisque ce nom, est celui de la meilleure amie du seul amour de ma vie. Quelque part, j’aurais dû l’ignorer et la laisser de côté parce qu’après tout, nous n’avons plus rien à voir tous les deux. Mais je pense que je ne serais pas tranquille si il lui arrivait quelque chose… alors régulièrement je passe devant son magasin pour voir si tout va bien. Mais récemment, il y a eu un problème, un braquage je crois, quelque chose comme ça… Alors aujourd’hui, je sors de l’ombre et je passe la voir à son appart. Je ne sais pas trop comment elle réagira en me voyant débarquer ici, enfin ça, je ne le saurais pas si je n’appuie pas sur la sonnette. *Driiing*

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Quand la porte s'ouvrit, je m'attendais bien à ce que je ne sois pas la personne qu'Alexis s'attendait à voir, j'étais un fantôme revenu de son passé, tout comme elle pour moi en quelque sorte. Sauf que moi je ne la croyais pas morte, je pensais juste ne jamais la revoir. Seulement quand la porte s'ouvrit, il était trop tard, je ne pouvais pas faire marche arrière. Ce qu'elle avait changé pendant toutes ses années! Sa surprise fut compréhensible.

"Mikael Hartman… je  pensais…"

Que j'étais mort. Oui c'est à peu près ce que pense tout le monde. Au bout de 3 mois sans nouvelles, tu es porté disparu, présumé mort au bout de 2 ans, oui il ne leur faut pas longtemps. au bout de 5 ans, je fus déclaré mort car personne ne cherchait à prouver le contraire, un dossier rangé dans les archives, moins de paperasse pour la préfecture.

"Mort? Ouais il parait."

J'opérais sous le pseudonyme de Roy quand je travaillais. Peu de gens connaissent mon vrai prénom, les gens de confiance uniquement, ceux que je sais qu'ils ne me balanceront pas.

"J'fais à manger, j'peux pas rester à la porte pendant trois heures, entre."
J'entrais, et tandis qu'elle retournait à ses casseroles, je m'assis dans l'un des fauteuils autours de la petite table basse.
"En quoi, je peux t'être utile, Mika? ... Maintenant."

Elle ne s'attendait pas à me voir, et elle se serait probablement mieux porté si je n'étais pas venu. ça se percevait au ton de sa voix. Elle voulait vite en finir et que je sorte d'ici. Si ce n'était pas le cas, elle m'aurait demandé comment j'allais, ce qui s'était passé, et surtout où j'étais passé... Mais elle ne voulait rien savoir de tout ça. Des souvenirs trop douloureux, des plaies infectées et refermées de force sans être nettoyées, ça fait toujours mal. pour moi, cette blessure est celle qui m'a été faite quand on a décidé de m'arraché le coeur, cette nuit là. Mais aujourd'hui je n'étais pas là pour parler d'Alyne, non je ne préférais pas. même si je me doute qu'elle ressortira forcément à un moment ou un autre dans la conversation. J'étais là parce que j'ai appris pour le magasin, et que je voulais m'assurer que tout allait bien. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas eu de comportement de la sorte, je ne sais même plus comment prendre un air inquiet, alors je me contenterait de ma tronche de tueur habituelle.

"Je ne viens pas ici pour te demander un service. Je me doute bien que je suis la dernière personne que tu t'attendais à voir, ou même que tu voudrais voir. Je sais que tu me déteste certainement pour avoir disparu... Et pourtant moi je savais que tu étais là, je passais régulièrement devant ton magasin pour savoir si tu allais bien... Et en vérité, je n'osais pas me montré, pour ne pas voir cette réaction sur ton visage. Mais aujourd'hui j'étais bien obligé. Parce qu'il y a une chose que je voulais te dire absolument. Je fermais les yeux, soupirais un grand coup avant de relever la tête et de plonger mon regard dans le siens. Pardonnes moi."

Me pardonner pour quoi? Certainement pour tout. Aujourd'hui je me rabaisse à quand coup de marteau. Jamais je ne m'étais excusé pour quoi que ce soit. Jamais je n'avais demander pardon à qui que se soit. c'est pour moi un signe de faiblesse extrême. J'espère qu'elle comprendra que si je fais ce pas vers elle, c'est que j'éprouve pour la première fois depuis longtemps, des regrets.

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AVENGEDINCHAINS

Il faut croire que a réaction ne fut pas celle que j'attendais, après tout, je ne m'attendais à rien. Je ne savais pas si elle allait fondre en larme, si elle allait se poser calmement pour parler, si elle allait exploser. « Comment oses-tu ?! » Et elle a explosé. « Ma meilleure amie et toi étiez mort dans un putain d'incendie, j'ai mis des années à m'en remettre et toi, tu crois que tu peux venir ici pour me demander pardon ?! »Jetant son ustensile à travers la cuisine, venant m'agripper au col avec dans ces yeux le mélange de fureur, de colère et de douleur qu'elle ressentait face à cette tragédie. « T'es pardonné, vermine, maintenant barres-toi de chez moi ou tu risques d'avoir mal Hartman. » oui. J'aurais pu partir. Oui, j'aurais pu en rester là. Oui, j'aurais pu décider de ne jamais la revoir, de disparaître de sa vie pour de bon, de lui foutre la paix, de la faire sortir de ce cauchemar interminable. Mais non. Ce n'était pas possible, pas dans mes gènes.

J'apposais ma main sur la sienne qui me tenais le col, pour la faire lâcher tout doucement. Je poussais un long soupir.
"Tu as mis des années à t'en remettre? Tant mieux. Tant mieux parce que toi au moins, tu as réussis à t'en remettre. Alyne a été l'étoile de ma misérable existence, celle qui nous permet d'avancer dans le noir. Aujourd'hui je ne l'ai plus, et j'avance dans le noir sans savoir où je vais. J'avance mais ça ne sert à rien."
Je m'éloignais de quelques pas pour m'appuyer sur le rebord de sa fenêtre.
"C'est moi qui ai mis le feu à la maison. Pour ne pas avoir à supporter la vue de son corps sans vie, examiné par les policiers. Pour ne pas avoir sa photo dans le journal communal le lendemain matin en première page. Car non, Alyne n'est pas morte dans l'incendie, elle a été assassinée."

Cette révélation allait certainement la mettre hors de ses gonds. Elle nous croyait mort tout deux dans l'incendie de notre petit taudis, au lieu de ça, elle apprend des années après que sa meilleure amie a été assassinée, mais qu'en plus c'est moi qui ai mis le feu pour le salut de son âme. Je m'attendais presque à ce qu'elle me pousse par la fenêtre. Enfin maintenant que j'étais là, elle savait toute la vérité. Enfin non, pas exactement.

"Son meurtrier était un cambrioleur de pacotille. Si j'avais été là à ce moment, rien ne serait arrivé. Mais je me suis occupé de lui. Alyne à été vengée."

Je m'apprêtais mentalement à faire fasse à la fureur d'Alexis. Elle qui avait fait son deuil, je la replongeais la dedans, la tête la première. Mais je ne pouvais lui cacher ça plus longtemps. Elle me détestait sûrement depuis que j'avais sonné à sa porte, mais là, je pense que le sentiment qu'elle éprouvait n'a pas encore eu de nom attribué.

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AVENGEDINCHAINS

Je savais très bien dans quel situation émotionnelle je la mettait. Elle déjà si fragile d'ordinaire. Elle avait fait son deuil sur l'incendie ayant emporté sa meilleure amie ainsi que son mari. Et ce dernier réapparaissais d'entre les morts pour détruire tout ce sur quoi elle avait réussis à se hisser pour oublier. Et la chute fut sévère. Sévère et très haute. J'étais sur le bord de la fenêtre, et elle se retenait au plan de travail pour ne pas se retrouver par terre. Et je n'avais pas réagis. J'étais quelqu'un de très franc, et très direct. Je n'allais pas par quatre chemins pour dire quelque chose. Et en plus de ça, je n'étais pas doué pour les étreintes chaleureuses qui redonnent confiance, espoir, et soutient, ni pour les mots doux synonymes d'empathie et d'amour... Mais je ne pouvais lui cacher encore des choses. Je lui ai tout caché beaucoup trop longtemps, pensant que je ne la reverrais jamais, mais aujourd'hui, mon passé me traque et me teste. Je suis plus fort que ça. Mais elle non. Elle n'était pas capable de faire fasse à toutes ses révélations, et pourtant je lui imposais. Elle n'avait pas le choix. Si on arrache un pansement d'un seul coup, on a mal sur le coup puis ça passe. Plus on l'arrache doucement, plus on souffre sur la longueur. D'habitude, faire souffrir les gens, c'est ma passion principale. Mais pas quand il s'agit que quelqu'un comme Lexi. Elle ne savait rien de celui que j'étais devenu, le chasseur de prime impitoyable, le tueur sadique, l'assassin sans scrupule, le fossoyeur de hunters. Elle venait d'apprendre que j'avais vengé Alyne, donc que j'avais tué quelqu'un, et même si depuis il y en a eu tant d'autre, elle n'en savais rien. Elle venait d'apprendre que j'étais un meurtrier. Je ne faisais vraiment rien pour l'aider à s'en remettre.

Alexis se jeta sur moi, me frappant de ses poings serrés, mais de ses muscles las. Au début je ne réagis pas, la laissant se défouler même si se coups se voulaient indéterminés par son état émotionnel. « Comment t'as pu, espèce d'enfoiré! » Oui. Je concevais cela. Comment avais-je pu? Avec une allumette simplement. Je ne voulais pas voir le corps d'Alyne sans vie. Elle qui en débordait toujours. Comment supporter la vue de son corps souillé, autopsié, dénudé dans une chambre froide, en attendant qu'on demande à Alexis de venir identifier le corps... Alyne fut incinérée dans cette maison pourrie qu'elle aimait tant. Et quand j'ai emménagé à Radcliff, j'ai fais faire une pierre tombale à son nom dans le cimetière, devant laquelle j'ai enterrée les quelques cendres que j'avais récupéré, et un foulard lui ayant appartenu. Mais je ne suis jamais retourné voir cette pierre tombale. Je sais qu'elle est là, c'est tout. Je ne sais même pas si Alexis l'a déjà vu. Elle qui me rouait de coup, sous lesquels je restais stoïque. Puis je lui attrapais les poignets pour la stopper, pour qu'elle se calme. « Elle méritait pas ça. Tu ne la méritais pas ! Tu ne les méritais pas. » Elle avait raison. "Bien sur que je ne la méritait pas. Je n'ai jamais été à la hauteur de son amour pour moi! La danseuse de Flamenco avec le chien errant. Je n'ai jamais mérité tout ce qu'elle m'apportait au quotidien. Mais elle jugeait que si." quelque chose m'interpella. Elle avait dit "tu ne -les-méritais pas" Que voulait elle dire par là? Parlait-elle des autres filles avec qui j'avais pu être auparavant? "Comment ça "les", Alyne est la seule femme que j'ai aimé, et la seule encore aujourd'hui."


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« Lâche-moi espèce de vermine ! N'ose pas me toucher, meurtrier ! Assassin! » Oui, c'est ce que j'étais. Et elle ignorait vraiment a quel point. J'étais un chasseur de prime avec un arsenal dans chaque placard, et un tableau de chasse infini. J'ai tué énormément de gens. Je ne regrette aucun de mes gestes. Mon premier meurtre était l'homme qui avait tué ma femme, Alyne. Et depuis je ne saurais compter le nombre de personnes ayant rendues leur dernier souffles entre mes mains. Moi je prenais les contrats, je tuais les gens, ou les ramenais vivants, mais pas toujours entiers, puis je récupérais l'argent et disparaissais à nouveau, comme je sais si bien le faire. Ce soir là, j'avais disparu dans un incendie, ma mère savait que je n'étais pas mort, les mères savent toujours ça. Ils n'avaient retrouvé qu'un corps calciné, alors j'avais été porté disparu, puis présumé mort. Mais le meurtrier d'Alyne lui, n'avait pas été tué par un fantôme. Et ça aussi, ma mère l'avait compris. Elle savait que j'avais tué. Elle savait que je l'avais tué lui. Et elle n'a pas supporté cette idée, elle s'est donnée la mort. Un choix judicieux, que j'aurais pu faire également. Après tout j'avais assez de rancoeur envers la vie pour l'abandonner, et j'avais venger Alyne. Mais cette chienne de vie méritait que je me venge moi.  Depuis je n'ai plus rien a perdre, je ne crains ni les blessures, ni la mort, et c'est sans doute ça qui me donne l'avantage dans la plupart de mes combats. Je suis prêt à aller jusqu'au bout. Et si je meurs, j'aurais au moins trouver quelqu'un de plus fort que moi, qui méritera de m'avoir tuer. Je n'en ai encore jamais rencontré.

Cette phrase m'avait interpellé, pourquoi je ne "les" méritais pas? Je n'ai eu qu'une seule femme dans ma vie, c'était Alyne. Après sa mort, je n'ai jamais pu ressentir quoi que ce soit pour qui que se soit. A quoi sert de toute façon ce sentiment? l'amour est une faiblesse. Un sentiment inutile pour une chose que la vie prendra grand soins de nous arracher lentement pendant qu'on se battra pour le garder, en vain. Ce ressenti m'a été enlevé. Je n'ai plus ce fardeau, cette état d'esprit, se besoin d'aimer, d'être aimer, cette sensation d'être bien avec une personne, ce... besoin de protéger. Combien sont morts pour leur amour? vous ne me conterez pas parmi eux. Vous ne m'y conterez plus. Je serais volontiers mort ce soir là pour qu'Alyne vive. J'aurais tout donner, tout fait, tout tenter. Car je l'aimais. Elle, ses cheveux blonds dont les mèches volaient au vent, ses yeux bruns si profonds qu'il était si facile pour moi de m'y perdre des heures, sa peau si douce que ses doigts fins se glissaient parfaitement entre les miens, ses paroles si belles que le simple fait de l'écouter me faisait voyager au pays des rêves, ses pas d'une légèreté virevoltante lorsqu'elle dansais sous sa jupe rouge fendue... Alyne... L'étoile amoureuse du chien errant. Le chien errant suivant son étoile en se disant qu'il ne sera jamais, à sa hauteur. Bien sur que je ne la méritais pas. « C'est dommage que tu aies brûlé son corps par pur intérêt... Tu aurais pu savoir de quoi je parle plus rapidement si tu avais laissé les scientifiques leur travail... » Que voulait-elle dire? Je ne la suivais plus. J'arquais un sourcil, aucun scientifique n'avait le droit de souiller son corps. Elle, si pudique. « Elle m'a rendu visite peu de temps avant... » Elle avait du mal a parler, elle haletait et son souffle était saccadé. Je gardais le silence. Que voulait-elle me dire à la fin?! « qu'elle ne disparaisse... Et tu sais qu'Alyne ne pouvait rien me cacher... Elle avait cette petite robe bleue qu'elle aimait tant porter, tu te souviens ? Ses cheveux étaient attachés mais tombés sur ses épaules pourtant... Toujours ravissante et je ne sais pas ce qui me mit la puce à l'oreille... Mais une nouvelle allait bouleverser nos vies. C'était peut-être son trop plein d'énergie, ou ce sourire qui fendait la moitié de son visage pale. Je ne sais pas... » Cette petite robe bleue... Elle me revint en souvenir, celle dans laquelle était Alyne la première fois que je l'ai vue... C'est pour ça qu'elle aimait tant la porter... je me souviens... Sur la scène, en train de danser, au milieu de toutes les autres, elle était la star de la soirée, elle se démarquait des autres... Je la revois par la suite, courant dans la forêt, salissant sa robe, rire, et dire qu'elle la laverait en rentrant... Elle était pleine de vie... Alyne... Repenser à tout ça me fit relâcher mes muscles, et desserrer les poignets de Lexi. Elle en profita pour les retirer d'un geste violent. Je ne luttais pas. « En tout cas, je fus la première et je pense, au vu de tes expressions que j'étais la seule à savoir. Elle m'a offert une petite boite. » Mais bon sang de quoi parlait-elle? Une boîte? En général se sont les hommes qui offrent des petites boites, a genoux devant leurs femmes, pour les demander en mariage. Alyne et moi étions déjà mariés. Lexi s'empressa de monter à l'étage, puis redescendis avec cette fameuse boîte, pas plus grosse qu'un étuis à lunette... sur laquelle la poussière et les marques du temps s'était déposées. « Et elle m'a présentait ce qu'il y avait  à l'intérieur en me demandant, de veiller sur ce qu'elle contenait. Ce que je n'ai pu faire... » Lexi me tendis la boîte, je la pris d'une main, en lui jetant un regard interrogateur, puis de l'autre main, je l'ouvris.

La boîte tomba au sol, mes mains n'avaient pas réussis à tenir le choc que subissais à ce moment là tout mon être. La boîte tomba au sol, laissant s'échapper ce qu'elle contenait. Un teste de grossesse. Il était si vieux que le résultat n'était plus lisible, mais s'il était là, ce n'était pas par hasard. Alyne était... Alyne était... Je perdis l'équilibre. Me rattrapant à une chaise qui s'était trouvé là. les deux mains appuyées sur le dossier, ma tête plongea entre mes bras. La chaleur commençait à monter. Enceinte... Enceinte... "Enceinte..." Mes deux mains s’agrippèrent soudain au dossier de la chaise, avant de l'envoyer voler à travers la pièce, celle ci passa à moins d'un mètre de Lexi, involontairement. Je poussais un cris de rage dans l'appartement, qui allait sûrement rameuter les voisins dans pas longtemps. Mais comment? Comment? Pourquoi ne me l'avait-elle pas dit?! Elle devait attendre le bon moment... Elle devait attendre... Elle attendait... Elle attendait un enfant... Nous attendions un enfant... Un enfant... Un... Je fus stoppé dans mon cheminement par quelque chose de chaud, ruisselant sur ma joue... Une larme... Une seule... Je ne pris même pas soins de l'essuyer, mon poing s'enfonça a travers la fenêtre, ressortant en sang. D'un excès de rage, je m'approchais d'Alexis d'un pas rapide, puis l'attrapais à la gorge avec ma main ensanglantée, j'aurais voulu crier, j'aurais voulu la frapper, j'aurais voulu lui hurler dessus un "pourquoi ne me l'as-tu jamais dis?!" Mais c'était ma faute. Tout était de ma faute. J'étais morts. Et elle l'a pensé comme tout le monde, elle n'a jamais pu me mettre au courant... Je repris mes esprits, et desserrais lentement ma main qui l'étranglait. mais celle-ci partit aussitôt d'un geste brusque raser tout ce qu'il y avait sur le plan de travail. La haine, la colère, le regret, les souvenirs, les incontrôlables souvenirs qui fusaient dans ma tête... Et si j'étais mort? Et si Alyne avait survécu, et que moi j'étais mort? Alyne et Alexis aurait élevé mon gosse, un gamin ou une gamine pleine de vie, grandissant entouré d'amour et de soutient... Mais Alyne est morte. Morte. Morte. Enceinte! Enceinte! Alyne est morte ENCEINTE! "PUTAIN DE BORDEL DE MERDE!" Ah ce moment là, un voisin franchis la porte, en me gueulant après, demandant si Lexi allait bien, après tout, elle avait du sang sur la gorge à cause de ma main. Mais je n'écoutais pas ce qu'il disait, je ne comprenais pas. J'ai juste tourné la tête vers lui, et il s'est tut. Il a fermé sa grande gueule quand il a vu mon regard. Plus rien de pouvait m'arrêter, je m'avançais vers lui, et l'attrapais avec ma main gauche, tandis que la droite gouttait encore du sang. Il tenta de m'arrêter, mais ma main sur son cou le serrait si fort qu'il n'arrivait pas à garder les yeux ouverts. Je le plaquais contre le mur et commençais à le soulever, il n'était pas bien lourd, ou bien j'avais trop d'adrénaline en moi pour ressentir quoi que ce soit. Sa femme derrière poussa un hurlement, tandis que ce gringalet tourna de l'oeil, avant que je ne le jette par terre. Sa femme se précipita sur lui, pleurant, me hurlant après, je ne l'écoutais pas. Son mec vivait, je ne l'avais pas tué. J'aurais pu. Elle ne connaîtra le désespoir de perdre un amour aujourd'hui. Moi je regardais une dernière fois Lexi, elle avait un regard envers moi que je ne pouvait analyser. Je n'y arrivais plus. M'avait-elle parlé? M'avait-elle ordonné de lâcher son jeune voisin? Je ne sais pas, je n'entendais plus rien. Mon regard plongé dans le siens, encore une seconde, avant que je ne quitte la pièce, bousculant la jeune femme larmoyante sur le sol d'un geste parfaitement volontaire.


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