Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Sam 30 Mai 2015 - 19:36
holding on to nothing's easier than letting go
pretend you're happy, prentend we're fine. i guess that's easier after all this time, talk about s o m e o n e else then look in my eyes. i know you still hold on to us inside but we watched that butterfly fly. i keep you in my mind even though you've gone. holding on to nothing's easier than l e t t i n g go. stuck in the memories of what has been, just please don't love another like you loved me. time doesn't heal, it just leaves me asking why. w/alec lynch & calista wolstenholme.
L’humeur de Calista, sa personnalité avaient toujours été une sorte de rayon de soleil (parfois, non désiré) dans la vie d’Alec. Elle avait toujours détonné, entrant en parfaite opposition avec la monotonie et les lourds silences qu’il portait sur ses épaules. Il avait cru ne jamais vraiment pouvoir s’adapter à une personnalité aussi solaire, presque envahissante : là où il préférait rester muet face à une situation, la Wolstenholme avait toujours trouvé de quoi ouvrir la bouche, une réplique non pas cinglante, majoritairement un trait d’humeur qui ne servait que de vaine tentative à détendre l’atmosphère. Le fait que cela ne marchait pas, ne semblait en rien stopper la détermination de la jeune femme à lâcher ces petites piques au silence, histoire d’avoir quelque chose au bord des lèvres, une sentence quelconque à rajouter au constat déplorable qu’ils faisaient trop souvent. Le Lynch ne fut guère surpris d’entendre la vague tentative d’humour de sa vis-à-vis, réagissant comme à l’habituel, dans un vieux réflexe qui leur servait toujours de lien indicible. Le débat intérieur qui se jouait en lui depuis qu’il avait découvert sa dégénérescence dépassait largement tout ce que Calista pouvait dire, penser, ou même représenter à son esprit. Il aurait volontiers crevé sans jamais avoir trouvé le pardon de la jeune femme, si cela avait pu signifier qu’il n’était plus rattaché à ce que Mère Nature ou toute l’ironie du monde avait fait de lui. Entre choisir de revoir la blonde, et se défaire de son identité de dégénéré, il avait fait son choix sans un clignement d’œil, rattrapé par un devoir trop profondément ancré dans les fibres de son corps pour même réfléchir posément aux choses. Calista ne pouvait pas comprendre, rien que sa réponse eut le don d’agacer le chasseur : il avait mis tant d’efforts à tenter de rattraper les miettes de relations avec Calista, qu’elle avait sans doute oublié au combien il pouvait être impulsif – lui qui avait trop souvent, ces derniers temps, essayé de la caresser dans le sens du poil pour gagner un pardon qui lui semblait presque futile aujourd’hui. Il n’était donc pas si dangereux que ça ?
L’ironie n’eut à peine le temps de le faire ricaner, Alec dévisagea la blonde pour une seconde, avant d’ouvrir la bouche à nouveau, l’agacement vibrant dans la voix. « C’est pas que je peux pas mourir, Calista. Je peux pas vieillir, ni être blessé, ni tomber malade. Ni être vacciné. Je pourrais foncer dans un mur maintenant, tu mourrais et en deux minutes chrono je pourrais faire comme si de rien n’était. » et sa voix grimpait graduellement, ces réflexes retrouvés en un rien de temps, bien loin de l’attitude héroïque qu’il avait pu avoir un peu plus tôt, ou même de tous les efforts qu’il avait faits pour un tant soit peu revenir en arrière par rapport à ce qu’il avait pu faire. Au fond, s’il avait commis des erreurs, elle en commettait de plus en plus également, à croire qu’un transmutant immortel pouvait être pas si dangereux que ça – comme quoi, l’expérience du terrain était un don précieux qui lui manquait grandement. « Je ne peux jamais mourir. Même si j’me tire une balle dans la tête. J’peux sauter d’un immeuble de quinze étages sans garder aucun dommage. Qu’est-ce que tu peux imaginer de plus contre-nature que ça, honnêtement ?! » les hommes étaient nés pour mourir. S’il sautait d’un immeuble, toutes les logiques du monde naturel voudraient qu’il crève d’une hémorragie, le crâne explosé sur le sol – ce n’était pas faute d’avoir essayé : sa vie était devenue une prison de laquelle il ne pourrait jamais s’échapper. Une réalité dont il avait bien trop conscience, une chape de plomb qui l’étouffait à mesure que chaque journée avançait : chaque plaie qui se refermait était une preuve de la monstruosité qui avait germé en lui, et il ne pouvait simplement pas voir le moindre côté positif là-dedans.
Calista Wolstenholme
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Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Dim 31 Mai 2015 - 13:46
feel your love float astray
ALEC LYNCH & CALISTA WOLSTENHOLME
Will you come along cause I'm about to leave this town. In my eyes, a waterfall, all I can hear, a siren call. Could you be waiting by the shore, oh I could drown without you. Will be holding out the line when I fall ? I'll never let you down, never let you down Never let you down, never let you down. I'll never let you down, never let you down. Have you ever had to be the one who sail away, Have your heart torn apart, feel your love float astray. Do you remember all the sounds, when I found you by the lake And how the water seemed to call your name. ~ never let you down.
Alec avait raison, ne pas pouvoir mourir, ça n’avait rien d’humain. Un être humain était voué à mourir et c’était là la fatalité même de la vie. On vivait pour mourir, la belle ironie. Les dégénérés étaient tous contre nature, c’était une chose qu’elle avait appris au cours de sa vie, c’était une notion qu’elle avait adoptée depuis longtemps maintenant. Mais il y avait quelque chose qu’on ne lui avait jamais expliqué, une question qui restait sans réponse depuis la mort de sa mère. Est-ce qu’une mutation changeait vraiment la personne qui la portait ? Est-ce que sa mère c’était suicidée parce qu’elle avait peur de devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de dangereux, un monstre ? On bien est-ce qu’il fallait que d’une façon ou d’une autre elle l’ait toujours été ? Elle ne pouvait pas imaginer que ce soit possible. La blonde avait aimé sa mère, elle l’avait admiré et jamais elle n’avait été capable de la voir comme un monstre. Elle était une femme bien qui s’était retrouvée un jour avec une mutation. Est-ce que c’était simplement la honte qui l’avait poussée à en finir avec sa vie, ou bien est-ce qu’il y avait autre chose ? Toutes ces questions, elle les avait enfouies au plus profond d’elle-même pendant des années, si bien qu’il n’y avait eu aucune raison pour qu’elles reviennent un jour. Elle avait évoluée avec ses certitudes. Les transmutants étaient dangereux, il fallait les éliminer. Point final, fin de l’histoire, il n’y avait rien de plus à comprendre. La condition d’Alec venait cependant ramener toutes ces questions en elle et malheureusement elle doutait qu’elle soit un jour capable de trouver des réponses à tout ça. Ce n’était pas son père qui y répondrait, pourtant c’était lui qui semblait toujours avoir toutes les réponses. Tout était simple dans son monde à lui, tout était carré et il n’y avait d’exceptions à rien.
« Mais tu étais parfaitement humain il y a quelques semaines, qu’est-ce qui à changé alors ? » Il ne pouvait plus mourir, c’était ça qui avait changé, elle l’avait bien compris et ce n’était pas ça qu’elle voulait savoir, c’était tout ce qu’il y avait à côté. « Je ne parle pas de ce que tu es, mais de qui tu es. » Sa personnalité, ce qui faisait d’Alec qu’il était Alec, ce qui faisait de lui l’homme qu’elle connaissait, celui qui, venait de lui sauver la vie, celui qui de toute évidence n’allait pas foncer dans un mur pour la tuer et s’en aller comme si de rien n’était. Sa mère n’aurait pas été moins sa mère parce qu’elle était devenue trasmutante. Elle l’aurait aimée de la même façon, elle aurait aimé Lorcan et Aspen comme elle l’avait toujours fait, alors pourquoi est-ce qu’il avait fallu que ça se termine comme ça ? « Je n’ai jamais pu poser la question quand ma mère s’est suicidée. » A qui de toute façon ? Son père aurait vu ça comme une faiblesse de plus, il en voyait déjà suffisamment en elle pour ne pas s’en rajouter d’autre. Elle reposa son regard vers l’extérieur, laissant sa tête venir s’appuyer contre le bord de la fenêtre. « Peut-être que le problème c’est que personne ne peut y répondre, parce que personne ne sait. » Parce que chez les hunters, il n’y avait rien entre le blanc et le noir, alors on ne faisait pas attention, on tuait ce qui n’était pas humain et on ne se posait jamais de question. Mauvaise hunter jusqu’au bout, elle, elle en avait des questions.
Alec Lynch
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Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Mar 9 Juin 2015 - 17:27
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Qu’est ce qui avait bien pu faire d’Alec un transmutant ? Ce n’était pas faute de s’être posé la question pendant ses semaines de solitude : aucune réponse n’était venue éclairer son chemin, et donner un sens à toutes les interrogations qui se bousculaient dans sa tête. A ressasser les images qu’il gardait encore de ses parents, le chasseur avait senti sa haine se faire plus vivace encore : une haine qui s’étendait au monde entier désormais, tant il était incapable de dire ce qu’il était destiné à haïr désormais – à blâmer, pour le meurtre de ses parents, les circonstances qui l’avait amené à devenir un orphelin sans racine, sans origine, sans appartenance. Aucune épiphanie n’était venue cependant : d’aussi loin qu’il se souvienne, ses parents n’avaient jamais manifesté quoique ce soit qui puisse s’apparenter à des pouvoirs de dégénérés – ils avaient été on ne peut plus humain, et l’héritier des Lynch qu’ils avaient laissé derrière eux, aurait dû, en toute logique, l’être aussi. Mère Nature avait sa propre logique, ses propres lois totalement immuables : et venait d’en balancer une belle, de fatalité. Plus encore qu’un pouvoir, c’était une véritable prison, faite d’épais murs de béton entre lesquels Alec Lynch se trouvait aujourd’hui piégé : ni la mort, ni la vaccination ne semblaient pouvoir le défaire de sa nouvelle identité – et tous les rejets qu’il pouvait expérimenter à l’égard de son don n’y changeaient rien. Se confronter à Calista n’y changeait rien.
Du passé de la Wolstenholme, il connaissait quelques bribes, les petits bouts d’autrefois qu’il avait saisis au vol, sans pour autant s’y plonger avidement. Parler de ce qui n’était plus, n’était pas ce qu’il appréciait particulièrement – il n’avait jamais imposé à la blonde d’en faire de même, quand bien même ça aurait pu permettre de faire table rase, démarrer d’un zéro absolu, un pied d’égalité sur lequel ils ne seraient plus jamais. Il n’était plus un chasseur – ne pouvait du moins, plus se prétendre en tant que tel alors même que dans ses veines vibrait cette mutation. La trace de l’ennemi. Son incapacité à faire preuve de la moindre finesse avait déjà coûté à Alec quelques bribes de confiance qui avaient demeuré à une époque, entre Calista et lui – était-il censé dire toutes les vérités qui tournaient dans son esprit ? Avaient sans doute même tourné dans l’esprit de la propre génitrice de la blonde ? Il avait été prêt, lui aussi, à quitter ce monde, à la quitter elle sans se retourner, si cela pouvait permettre à un quelconque ordre naturel en lequel il croyait dur comme fer, de se remettre en place. Avouer à Calista des vérités qui n’étaient peut-être que pour lui immuables, n’était probablement pas la solution, la réponse face aux questionnements qu’elle posait visiblement plus à un fantôme d’une mère disparue qu’à l’Alec face à elle. Il garda donc le silence pendant un long moment, laissant les secondes s’allonger, l’esprit de Calista divaguer dans ces sempiternelles interrogations auxquelles elle ne trouverait pas de réponse ici, avec lui. A croire qu’il avait retenu sa leçon de la dernière fois, et cherchait cette fois-ci à surtout la préserver, la laisser dans ce monde éloigné de la dure réalité de la chasse, des monstres sur le terrain, du meurtre et de la haine purs et durs. L’œil sur la route, Alec finit par ouvrir la bouche à nouveau : « Qu’est-ce que tu ferais toi, si tu devenais… l’un d’eux ? » et dans la pénombre, sous les halots jaunâtres des lumières de la ville, Lynch dévisagea son interlocutrice : qu’est-ce qu’elle ferait, si elle devenait ce qu’elle détestait de manière viscérale depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne ? C’était la hantise qui l’avait rattrapé lui, et qui avait frappé un jour la mère de la blonde. La question à laquelle, lui, il avait eu une réponse – la question à laquelle Calista disait que personne ne pouvait avoir de réponse.
Calista Wolstenholme
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Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Lun 15 Juin 2015 - 21:38
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ALEC LYNCH & CALISTA WOLSTENHOLME
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Calista restait avec des questions sans réponses depuis des années, elle avait fait avec depuis la mort de sa mère, s’en remettant simplement aux paroles de son père et aux enseignements qu’elle avait pu recevoir de lui, mais elle avait grandi et aujourd’hui, avec Alec, les certitudes qu’elle avait pu avoir dans le passé semblaient s’effriter petit à petit. Elle ne savait plus sur quel pied danser. Le fait était qu’elle avait une peur bleue des transmutants depuis les émeutes ayant eue lieu à Radcliff, depuis la mort de son petit ami, mais elle n’arrivait pas cependant à avoir peur d’Alec. La frontière entre l’humain et le monstre devenait de plus en plus floue. Si ça n’avait pas été lui, peut-être que les choses auraient été différentes. Ils avaient travaillé ensemble, ils avaient chassé ensemble, l’imaginer comme un monstre était une chose dont elle était incapable. C’était compliqué, tout semblait compliqué cette nuit. L’explosion de la mairie, les paroles dans le microphone, Alec. Tant de questions qui restaient sans réponses, des doutes qui commençaient à s’installer au plus profond d’elle-même, malgré toutes les choses en lesquelles elle avait eue une foi aveugle jusqu’à présent.
Qu’est-ce qu’elle ferait elle à sa place ? Et si un jour elle se découvrait mutante elle aussi ? Qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Elle n’en avait pas la moindre idée, la question ne s’était jamais posée et elle ne se poserait jamais. Elle était passée par la case dépistage et les résultats étaient formels, elle ne possédait pas ce gène. Alors c’était une question parfaitement inutile qui n’avait jamais effleuré son esprit. Elle tenait à la vie, confrontée à la mort quelques mois plus tôt, elle avait développé une peur démesurée de la mort, si bien qu’elle préférait restée cloitrée devant un ordinateur que sur le terrain, là où pourtant on l’attendait. L’aînée Wolstenholme était une trouillarde qui prenait bien souvent la fuite, elle n’était sans doute pas à la hauteur des attentes de sa famille, mais ça n’avait pas vraiment d’importance, elle se sentait en sécurité derrière ses écrans et c‘était tout ce qui comptait. Mais si elle était une transmutante, sans doute qu’elle ne pourrait plus se protéger derrière ses ordinateurs et elle ne pourrait pas non plus protéger ses proches. Peut-être qu’elle serait dangereuse, incontrôlable et si jamais elle blessait quelqu’un ? Mourir pour protéger ses proches, ça semblait honorable. Mais elle ne savait même pas si elle en était capable. « J’en sais rien. » Se contenta-t-elle de répondre. C’était la vérité, elle n’en avait pas la moindre idée. « Je ne suis pas le genre de personne assez courageuse pour oser affronter la mort. » C’était la vérité également. Elle était peut-être lâche, peureuse et tout ce qui allait avec, mais elle n’y pouvait pas grand-chose. Peut-être qu’au fond, elle ne comprenait ni Alec ni sa mère parce qu’elle était bien différente d’eux, tellement moins courageuse.
Alec Lynch
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Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Mar 30 Juin 2015 - 20:15
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Pour Alec, il avait toujours été évident que des questionnements ne viendraient jamais à son esprit : le pourquoi du comment, la légitimité de ce qu’il faisait. En treize longues années de chasse, le Lynch avait déjà eu tout le loisir de remarquer au combien sa vocation de chasseur avait aidé des gens, et permis à des dangers sur pattes de disparaître de la surface de cette planète. Les Lecter lui avaient tout appris, et en plus de trahir ses parents, il avait aujourd’hui l’impression de se dresser contre tout ce qu’on lui avait inculqué, lorsque son meilleur ami avait décidé de rester avec lui, et de lui donner un but dans la vie, plutôt que de le laisser dériver. Il n’y avait eu que Felix pour lui redonner ambition et volonté pour continuer à vivre, dans les mois chaotiques qui avaient suivi la mort de ses parents : des avocats, notaires et autres investisseurs étaient venus jusqu’à lui, murmurant des conseils dont il n’avait que foutre. Alec s’était très vite rendu compte que tous les associés de son père avaient toujours plus à l’esprit son fric que l’homme en lui-même. Le monde de ces requins n’avait jamais été le sien, et il avait trouvé de quoi laisser son jadis derrière lui. Peut-être bien qu’aujourd’hui, cela faisait de lui un homme à peine digne de porter le nom de Lynch : mais la chasse avait été son unique repère, son phare au milieu d’un océan en pleine tempête.
Qu’avait-il maintenant ? Car aussi tenace qu’il était à éviter le regard de la blonde à côté de lui, Alec savait bien que quelque part, à l’esprit de Calista, étaient nés des doutes, ces craintes et cette répulsion qu’elle avait toujours émises à l’égard des dégénérés. Il était l’un d’eux, et il préférait la mort que d’affronter le regard de ceux qui avaient cru en lui et qui découvriraient tôt ou tard qu’ils n’avaient fait que cultiver l’instinct meurtrier d’un monstre en devenir. L’époque du dépistage lui semblait bien loin : et au final, Alec ne savait même pas ce qui avait pu se passer à ce moment-là, quel imbécile s’était trompé dans la distribution des résultats pour maintenir l’illusion qu’il était bel et bien humain. Ce n’était pas le cas – ça ne l’avait jamais été, et la supercherie s’était effondrée comme un couperet sur sa nuque qui avait nettement tranché entre le présent et l’autrefois. La vérité et le mensonge. Les réponses de Calista n’avaient, elles-mêmes, rien de satisfaisant : aux paroles de la blonde, Alec se contenta de pincer les lèvres, demeurant silencieux, concentré sur la route qu’il empruntait. Radcliff n’était pas sa ville natale, mais ses occupations de flic et chasseur lui avaient permis d’apprendre très vite les raccourcis de l’endroit, les ruelles qui menaient irrémédiablement au point où il voulait aller. Assez tôt, en évitant les barrages qui commençaient à se dresser et tous les embouteillages créés par le drame au centre-ville, ils atteignirent les abords de l’hôpital. Il s’arrêta près de l’entrée des urgences, juste à temps pour observer Calista une dernière fois : « T’as pas à t’en faire, de toute manière. » remarqua-t-il, non sans une pointe d’amertume – Calista n’était pas une transmutante, et elle ne le serait jamais : ses gênes restaient loyaux à ses croyances, et elle ne se retrouverait pas un jour à devoir choisir entre son honneur de chasseuse, ce en quoi elle avait toujours cru, et ce qu’une Nature tyrannique lui imposait. Sans plus un mot, il quitta la voiture, pour la contourner et ouvrir la portière du côté passager pour venir aider Calista à sortir. Il avait été là pour elle ce soir, peut-être bien qu’il lui avait même sauvé la vie : quitte à ne pas crever, sauver Calista était la chose la plus honorable à faire à laquelle il pouvait penser.
Calista Wolstenholme
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Sujet: Re: (évent, alec) ›› never let you down. Mer 8 Juil 2015 - 13:15
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L’histoire d’Alec l’avait poussée à se poser des questions, qu’elle avait ignorées pendant de nombreuses années. Des questions qu’on l’avait plus ou moins forcée à ignorer. Elle était une Wolstenholme et dans la famille, la haine des transmutants étaient une évidence. On l’avait élevée de sorte à ce qu’elle comprenne à quel point ils étaient dangereux, à quel point ils étaient inhumains. De simples monstres qu’il fallait éliminer et eux, en prenant les armes, en les exterminant, ils protégeaient l’humanité. Ces discours étaient ancrés dans sa tête depuis son plus jeune âge, si bien qu’avant le suicide de sa mère, elle n’avait jamais douté de la véracité de ces propos. Mais sa mère s’était suicidée. Elle l’avait accepté, elle l’avait compris même. Elle avait ignoré les questions, pour se concentrer sur l’essentiel, sur ce que tout son père n’avait de cesse de lui répéter. Mais maintenant c’était Alec et son père était tellement indifférent à son sort qu’il ne prenait plus le temps de venir l’inonder sous ces discours de justicier il n’y avait plus personne pour faire taire ses doutes. Alec n’avait pas changé, il n’était pas plus dangereux qu’avant. Il venait de lui sauver la vie, alors pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle le maudisse pour ce qu’il était ? Parce que c’était une évidence, parce que c’était plus simple et que ça réglait tous les, problèmes. Parce qu’en agissant ainsi, elle ne remettait rien en cause et s’évitait les longues réflexions, les doutes et tout ce qui allait avec.
Elle n’avait pas à s’en faire. Son regard se posa un moment sur le jeune homme avant qu’il ne quitte l’habitacle de la voiture. Non, elle n’avait pas à s’en faire pour elle-même, parce qu’elle savait pertinemment qu’elle n’était pas une mutante. Elle avait fait le dépistage, elle ne possédait pas le génome x, elle n’était pas et ne serait jamais une transmutante. Mais ce n’était pas pour elle qu’elle s’inquiétait, c’était pour lui. Pour tout ce qui pourrait lui arriver à présent. Un soupire passa le seuil de ses lèvres avant qu’il n’ouvre la portière pour venir l’aider à sortir de la voiture. En se relevant, elle jeta un rapide coup d’œil à sa jambe, grimaça devant la blessure avant de poser son regard vers son sauveur. « Merci Alec. » Elle hésita un court instant, son regard plongé dans celui du jeune homme. Avant de déposer sa main contre sa joue. « T’es un homme bien. » Pour l’instant peut-être, elle n’en savait rien, elle n’avait même pas envie de penser à l’avenir. Elle retira sa main et recula d’un pas avant de hausser les épaules « Et c’est peut-être tout ce qui compte. » Elle lui adressa un léger sourire avant de s’éloigner vers les urgences. Il l’avait déjà conduit jusqu’ici, elle n’allait pas en plus lui demander d’attendre avec elle. Quelques pas plus loin, elle se retourna en agitant le téléphone portable qu’elle avait encore en mains. « Et ne t’avises pas de disparaitre encore une fois, cette fois, je te trouverais. » Et au passage elle l’inonderait de message jusqu’à ce qu’il se décide à lui répondre, il savait qu’elle en était capable, on pouvait douter d’elle pour bien des choses, mais certainement pas pour ça. D’un pas boitant, elle entra à l’intérieur de l’hôpital, priant pour ne pas attendre toute la nuit là-dedans avant qu’on s’occupe d’elle.