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 (alec) ›› all through the night.

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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeLun 27 Juil 2015 - 0:36

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Assise sur son canapé, Calista pianotait rapidement sur son clavier d’ordinateur. Elle avait récupéré les fichiers concernant l’incendie de la maison Hodgins, quelques jours plus tôt et depuis, elle n’avait de cesse de les analyser en profondeur. Il y avait tellement de choses qui ne correspondaient pas au rapport officiel que ça en était particulièrement inquiétant. Depuis le soir de l’explosion de la mairie, quelques mois plus tôt, Calista était pleine de doutes. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si cette fille avait raison ou si elle avait juste inventé quelques histoires pour faire peur aux habitants de la ville. Maintenant qu’elle avait les fichiers sous les yeux, elle avait la quasi-certitude que cette fille avait raison. Elle ne pouvait pas y croire. C’était de Thaddeus Lancaster dont on parlait. Il était comme un héros à ses yeux. Presque l’homme qu’elle aurait voulu avoir comme père. Lui au moins, il comprenait qu’elle pouvait être utile aux chasseurs même si c’était uniquement avec un ordinateur entre les mains. Le fait était que ces derniers mois, elle avait reçu de la part du maire plus de félicitations qu’elle n’en avait eu toute sa vie durant avec son père. Elle avait beaucoup d’admiration pour le maire de la ville. Mais maintenant, cette admiration était entachée par les doutes. C’était insupportable. Elle referma d’un coup sec son ordinateur avant de se lever de son canapé. Il fallait absolument qu’elle pense à autre chose, mais tout ce qu’elle était capable de faire en cet instant, c’était les cent pas dans son appartement. Elle avait l’impression d’être en train de devenir folle. Elle soupira longuement avant de partir rapidement en direction de la cuisine pour attraper n’importe quelle cochonnerie à grignoter avant de se laisser tomber dans le canapé pour allumer la télévision. Il n’y avait rien de mieux que la télévision pour se détendre et penser à autre chose. Elle arrêta son zapping sur une chaine diffusant une série qu’elle aimait et dont elle avait déjà vu tous les épisodes, mais tant pis, ça allait l’occuper. Malheureusement, ses yeux se posaient trop régulièrement sur l’ordinateur qu’elle avait laissé sur le canapé, si proche d’elle qu’il ne lui faudrait que très peu d’efforts pour l’ouvrir de nouveau et continuer à fouiller dans ces fichus dossiers. Comme si elle avait encore besoin d’en faire le tour, c’était limite si elle ne connaissait pas par cœur le contenu de chacun des dossiers qu’elle avait volé au commissariat. Emprunté plus exactement. Copié, sur sa clé usb, parce que l’informatique c’était son truc et qu’elle savait pertinemment que personne au commissariat ne pourrait savoir ce qu’elle avait fait, tout comme personne ne serait capable d’entrer dans son ordinateur pour retrouver ces dossiers. Ce n’était pas pour rien que c’était elle qu’on appelait dès qu’il y avait un problème informatique à gérer. Les types du commissariat avaient tendance à penser que taper sur l’ordinateur allait régler tous les problèmes informatiques, c’était dire à quel point ils étaient doués. Heureusement qu’il y avait des exceptions à la règles. Pas assez nombreuses à son gout. Elle était selon elle, trop souvent incomprise. Pour le coup, ça l’arrangeait. On ne l’accuserait de rien puisque personne ne serait capable de prouver qu’elle avait volé des dossiers. Quand bien même on s’en rendrait compte, elle estimait qu’après avoir manqué de peu de mourir dans les flammes s’étant emparées de la mairie, elle avait le droit de d’interroger sur la vérité. Certains, lui diraient volontiers qu’elle ferait mieux de chercher à rechercher qui était l’auteur de l’explosion, mais ce n’était pas son devoir à elle. Ni en tant que chasseuse, ni en tant qu’employée du commissariat. Dans le fond, elle s’en fichait complètement de qui avait fait ça. Ce qu’elle voulait elle, c’était le pourquoi du comment et les explications étaient là, à portée de main, enregistrées sur le disque dur de son ordinateur. Elle soupira avant d’attraper l’engin, pour se plonger une nouvelle fois dans des dossiers qu’elle avait déjà lu. Comme si cette nouvelle lecture allait mettre un terme à tous les doutes que les précédentes avaient pu éveiller en elle. Quelques lignes plus loin, elle réalisa que ça ne changeait rien. Elle avait besoin d’en parler à quelqu’un et il n’y avait aucune personne avec qui elle avait l’impression de pouvoir en discuter, parce qu’elle l’avait déjà fait dans le passé.

Elle se leva rapidement de son canapé avant d’éteindre la télévision, d’attraper son ordinateur et son portable et de quitter son appartement pour rejoindre sa voiture. Elle avait bien peur qu’Alec n’accueille pas ses histoires dans la plus grandes des joies, il lui avait dit de laisser tomber, elle en était incapable. Il lui avait aussi dit qu’elle ne devait parler de ses doutes à personne, même pas à lui et maintenant la voilà dans sa voiture, prête à aller lui en parler. Il allait probablement l’engueuler, mais tant pis. Ce n’était pas comme si elle n’avait pas l’habitude de se faire engueuler de toute façon. Et puis qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre de toute façon ? La tuer, elle doutait sincèrement que le mec qui avait traversé les flammes pour la sauver allait la tuer juste pour la faire taire. Elle avait besoin de parler à quelqu’un et malheureusement pour lui, il fallait qu’il soit sa victime. Dans le fond, peut-être qu’elle avait l’espoir qu’il puisse la rassurer, lui plus que n’importe qui d’autre, elle ne saurait dire pourquoi. Leur histoire était compliquée, mais ça semblait évident de se tourner vers lui en cet instant. Qui sinon ? Lorcan ? Ça aurait été une bonne option sans doute, mais c’était son petit frère, elle ne voulait pas le mêler à tout ça. D’une façon ou d’une autre, Alec lui, il y était déjà mêlé, bien qu’il n’ait jamais rien répondu aux doutes qu’elle avait pu partager avec lui ce soir là. Elle aurait pu en parler à Aspen, mais elle l’aurait sans doute prise pour une folle et peut-être qu’elle en aurait parlé avec leur père et lui il était la dernière personne au monde avec qui elle voulait parler de ça. Il la considérait déjà comme la raté de la famille, pas besoin d’en rajouter une couche en allant lui dire que peut-être que la nana de la mairie avait raison et que des chasseurs avaient brûlé vive cette famille d’innocents dans le seul but d’accuser des mutants. Douter des chasseurs, ce serait sans doute un affront aux yeux de son père. Tout ce qu’elle faisait semblait être un affront aux yeux de son père de toute façon. Son existence même en était un. Elle s’arrêta finalement sur un parking pas loin de chez Alec avant de se précipiter jusqu’à chez lui, son ordinateur en main. Pourvu qu’il soit là et pas de nouveau disparu Dieu seul savait où. Il avait du mal à gérer ce qui lui arrivait, elle pouvait comprendre, mais disparaitre sans un mot ce n’était pas la solution, d’après elle. Pour elle, le plus simple c’était d’ignorer le problème. Ce qui était incroyablement facile pour elle, puisque ce n’était pas elle qui venait de réaliser qu’elle était une transmutante et qu’il y avait rien qu’elle puisse faire pour se défaire de ça. C’était forcément plus compliqué pour lui, elle le savait mais pour l’heure elle préférait oublier ça, sans doute qu’elle s’était contenté de l’oublier à l’instant où il le lui avait annoncé. Vivre dans le déni, ça lui permettait au moins d’éliminer une partie de ses questions. Arrivée devant la porte du jeune homme elle commença à toquer avec force, elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais elle s’en fichait. « Alec. » Plusieurs autres coups dans la porte. « Alec. » encore quelques coups. « Alec. » et elle pouvait continuer encore longtemps. Toute la nuit s’il le fallait. Ce n’était pas comme si elle avait mieux à faire de toute façon. Même dormir ça lui semblait impossible, alors, elle allait continuer de frapper contre cette porte en répétant le nom du jeune homme jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Ou qu’elle se fasse engueulée par les voisins si jamais il s’avérait qu’il n’était pas chez lui.
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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeSam 15 Aoû 2015 - 16:54


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

Dormir n’était pas une option ; aussitôt qu’il arrêtait de bouger, de faire quelque chose, trop de questions et de piques acerbes revenaient résonner à son esprit. Encore et encore, comme une toupie impitoyable, ses songes continuaient de tournoyer autour des mêmes idées, des mêmes assurances impérieuses – elles collaient à la peau d’Alec depuis si longtemps. Il était loin, déjà, le temps où, jeune homme adolescent qu’il avait été, il n’en avait eu cure de l’existence ou de la non-existence des transmutants, s’octroyant le loisir de baigner dans un océan d’ignorance et de désintérêt pour son prochain. Quelle était déjà, cette époque, où ses quelques préoccupations se limitaient à ses conquêtes, au football américain, à Felix, aux soirées alcoolisées qu’ils passaient dans tel coin branché d’Elizabethtown ou d’une autre ville du pays ? Cet Alec était mort avec ses parents, disparu dans les cendres d’une vengeance qui avait consumé sept longues années de sa vie : des jours pendant lesquels il s’était fait une nette idée du monde auquel il voulait appartenir. Certainement pas à celui qui le rapprochait un tant soit peu du meurtrier de ses parents – ou d’autres potentiels meurtriers. C’était pourtant l’idée, l’image qui revenait à son esprit encore et encore depuis qu’il vivait cloitré dans son appartement : que pouvait-il faire d’autre ? Il avait tout essayé, disparaissant pendant des jours dans des zones sauvages, sautant tantôt dans le vide pour voir ses os se ressouder, ou se jetant dans une eau glacée pour mieux revenir à la vie. Rien ne marchait – mais l’acceptation n’était certainement pas son fort. Perché sur ses bras, Alec s’épuisait inlassablement, entamant l’énième série de pompes de sa soirée – rares étaient les occasions pour lui de s’entrainer depuis qu’il mêlait sa vie de chasseur au devoir d’officier de police ; à peine de quoi s’occuper l’esprit. Il n’avait pas besoin de l’argent, ni même de la place – tout au plus, ce poste lui permettait d’avoir des informations et de couvrir quelques traces : c’était bien pour ça qu’il pouvait si aisément prendre de longues périodes de congé sans même s’inquiéter au jour où il se ferait virer. Les flics de Radcliff étaient trop incapables de gérer les récents problèmes pour vouloir diminuer leurs rangs, de toute manière : le shérif avait volontiers accepté les vacances que le Lynch avait prises. Encore une fois, c’était le cadet de ses soucis : c’étaient d’autres préoccupations qu’Alec tentait d’effacer en épuisant chaque muscle de son corps, lessivant son esprit de toutes les manières possibles et imaginables. Depuis les jours que durait son exil, il s’était déjà plongé dans de nombreux dossiers houleux, se lançant parfois tête baissée dans des missions presque suicidaires – qu’importe, il ne semblait plus pouvoir mourir. Il n’avait pas envie de profiter d’une soirée bière/pizza avec Felix pour dire ce qu’il était devenu – lui-même n’était pas prêt à l’accepter, de toute manière, l’appellation transmutant n’ayant plus franchi ses lèvres depuis ce qui lui semblait être des lustres. Il était comme eux, ces monstres qui avaient tué ses parents, ces monstres qu’il avait traqués dans tous les coins du pays, et même la mort n’était pas une issue dans tout ça. Mais quelle était la bonne issue ? C’était à croire, ces derniers temps, que même chasser, débarrasser la planète des menaces qui planaient sur l’humanité, ne semblait pas être la meilleure réponse qui soit non plus : était-ce vrai, ce qu’ils avaient dit, ces dégénérés, avant de faire exploser la place centrale de la ville ? Alec ne voulait pas y croire, et pourtant, la petite pointe de doute que Calista avait inséré dans son esprit était devenue un véritable nœud de problèmes désormais.

Un questionnement de plus, à sa liste déjà interminable. De retour sur ses pieds, Alec fit quelques pas pour rejoindre une barre de tractions à quelques pas de là, poursuivant sans relâche l’entrainement intensif auquel il se soumettait depuis plus d’une heure désormais. Le torrent d’informations et d’idées à son esprit n’avait cependant pas cessé, bourdonnant à la même vitesse que le sang à travers ses veines : dix, quinze, vingt, cinquante, cent, il ne comptait déjà plus, soumettant les muscles de son corps jusqu’à ce qu’ils le tiraillent en signe d’alerte. Pour quelques secondes à peine, avant que la force de sa dégénérescence ne reprenne ses droits, effaçant toute douleur, toute conséquence de l’épuisement qu’il faisait subir à son corps : au fait de ne pouvoir mourir, s’ajoutait de plus en plus une endurance à toute épreuve, ses cellules se régénérant plus vite qu’elles ne s’épuisaient désormais. L’apparition inattendue de sa mutation l’avait au moins éloigné de tous les songes qui concernaient ces histoires on ne peut plus insignifiantes, entre lui et Calista ; après tout ça, lui en voulait-elle encore pour cette histoire de faux rendez-vous, qui s’était clôturé de la pire manière possible et imaginable ? Les regrets du chasseur étaient déjà noyés au milieu de nombreux autres ressentiments : et pourtant, se fourvoyait-il de croire qu’il en était de même pour la blonde ? Et pourquoi devait-il continuer de se poser ces questions ? Ce n’était pas parce qu’il l’avait sauvée d’entre les flammes, et qu’elle l’avait menacé de le retrouver pour lui foutre une raclée s’il disparaissait à nouveau – qu’il devait pour autant revenir dans sa vie, comme si de rien n’était. Ni fleurs, ni jolies paroles, ni belles promesses ne changeraient ce qu’il était devenu, désormais. Maintenant, la meilleure chose qu’il pouvait faire pour elle (et il le savait), c’était rester le plus loin possible d’elle, et ne jamais plus la soumettre à l’ultimatum qu’il était venu lui cracher en pleine gueule il y a bien peu de temps. Le murmure de la télévision en écho à sa séance de sport, Alec faisait son possible pour garder ses pensées aussi loin que possible de la Wolstenholme et de tout ce qui pouvait la rappeler à lui – il aurait pourtant aimé, quelque part dans son esprit, être capable d’être en paix avec elle avant de rompre tout lien. Qu’importe. Elle pouvait prétendre ce qu’elle voulait, ou voir les choses de la façon dont elle voulait ; il n’en restait pas moins qu’elle se porterait mieux sans lui alentours, qu’elle le veuille ou non. Calista, Calista, Calista ; comment l’effacer totalement de ses songes ? A vivre en ermite, il était presque impossible pour Alec de ne pas penser à la chasseuse au moins une fois par jour – des bribes de pensées parasitaires qu’il chassait en faisant tout et n’importe quoi. En avalant (inutilement) quelques verres d’alcool par exemple, ou un café noir, ou en se noyant pendant près de deux heures sous une douche chiante – être enfermé entre quatre murs, ce n’était clairement pas son truc. Sortir et risquer de croiser qui que ce soit n’était cependant pas dans ses plans originels – pas tant que cela ne concernait pas la chasse, une potentielle proie, de l’adrénaline, de quoi oublier pour un certain temps ce qu’il était devenu. Pourtant, c’était déjà arrivé ; qu’il se retrouve face à un transmutant qui lui avait envoyé un jet de flammes ou autre projectile mortel qui aurait pu le tuer, si seulement ses cellules ne se régénéraient pas en boucle et à une vitesse ahurissante. Rarement auparavant, il s’était retrouvé aussi grièvement blessé par son devoir de chasseur : les faits étaient là, depuis qu’il avait des désirs suicidaires à l’esprit, Alec faisait bien moins attention à sa vie – à croire qu’il commençait à beaucoup trop reposer sur une mutation qu’il répugnait plus qu’autre chose. Ce n’était pas faute de l’avoir déjà maudite dans tous les sens possibles et imaginables : lorsqu’il s’était réveillé, dans les ténèbres de son appartement, pour enlever lui-même la balle qu’il s’était tirée dans le cerveau, par exemple. Plus le temps passait, plus Lynch avait conscience que Calista n’aurait jamais pu le tuer, quand bien même elle aurait accepté de l’aider – ça ne changeait rien. Il l’avait suppliée, elle avait refusé. Et il ne savait toujours pas qui était le fautif des deux dans cette situation.

L’amertume revint aussi vite que Calista à ses songes, forçant Alec à abandonner ses tractions au profit d’un autre exercice, des abdos, encore et encore, toujours à ce rythme effréné, sans même se préoccuper de ses poumons qui n’avalaient plus assez d’air ou de son cœur, qui palpitait comme un furieux contre sa cage thoracique – il doutait de pouvoir mourir d’un arrêt cardiaque quoiqu’il en soit. Le tambourinement à sa porte le fit stopper net, son regard clair trouvant instinctivement la porte verrouillée qui le séparait du monde extérieur : combien de visites impromptues avait-il choisi d’ignorer, depuis les mois avec lesquels il vivait en cohabitation avec sa mutation ? Depuis combien de temps n’avait-il pas vu son meilleur ami, par exemple ? Quand il songeait au Lecter, Alec se rendait compte d’à quel point les choses avaient pu changer pour Felix, tout autant que pour lui – pouvaient-ils encore se considérer amis, dans ce nouveau monde qui se dressait tout autour d’eux ? Ce genre de pensée dramatique ne l’effleurait que trop rarement, le Lynch préférant n’importe quelle errance solitaire plutôt que d’un jour devoir avouer à son ami de toujours qu’il était devenu un de ces dégénérés qu’ils avaient chassés en duo pendant plus d’une décennie. Ce n’était pourtant pas Felix qui frappait à la porte : la voix, interrompant son silence au travers la porte, lui sembla bien plus familière que celle de son meilleur ami – quelle ironie. Se redressant silencieusement sur ses jambes, il fit les quelques pas le séparant de la porte, se penchant vers le judas pour entrevoir le visage de la personne qui se tenait là. Putain. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Et à nouveau, Calista vint frapper à la porte, visiblement pressée – ou inquiète ? – était-elle venue mettre ses promesses à exécution, prête à le charcuter d’une quelconque manière pour ne pas avoir donné de nouvelles depuis trop longtemps ? Lui qui s’ennuyait quotidiennement, enfermé dans son appartement, si loin de son devoir de flic, avait-il perdu la notion du temps à ce point-là ? Non pas qu’il craigne particulièrement la Wolstenholme à sa porte – il avait déjà appris que la sœur cadette de celle-ci, Aspen, s’avérait bien plus vorace et dangereuse que la blonde. Silencieusement, encore, il soupira, abdiquant à l’éventualité de feindre l’absence, encore une fois, malgré tous ses instincts qui lui dictaient d’ouvrir la porte, rien que pour voir comment elle allait. Ou ce qui semblait l’inquiéter à ce point. Pile au moment où la décision fut prise dans un coin de son esprit, elle frappa à nouveau, plus impatiemment que jamais, sa voix résonnant une nouvelle fois dans le vide. Putain. Allait-elle rester là toute la nuit ? Curieusement, il la sentait bien capable de faire une chose pareille ! Un juron glissa entre ses lèvres dans un murmure : la préoccupation de Calista à son égard lui semblait presque surréaliste, après tous les moments houleux qu’ils avaient vécus – il oubliait volontiers cette histoire de baiser, les moments complices qu’ils avaient pu connaître, à une époque où tout était plus clair dans le monde. Aussi silencieusement qu’il s’était approché, il entreprit de s’éloigner – comme s’il prenait volontiers son temps, dans l’espoir vain d’épuiser la bonne volonté de la blonde (ou quelque autre ressentiment qui l’avait amenée sur le pas de sa porte). Un soupir passa ses lèvres alors qu’il revenait dans le salon pour attraper le tee-shirt qu’il avait enlevé, ainsi que l’arme à feu soigneusement posée sur la table à quelques pas du canapé. Dans un cliquetis, il vérifia que celle-ci était chargée, avant de reprendre la direction de la porte, tout en enfilant son tee-shirt. Enfin, il ouvrit la porte, dévisageant la jeune femme de l’autre côté de celle-ci comme s’il venait tout juste de l’entendre, et que ça ne faisait pas plusieurs longues minutes qu’elle faisait preuve d’une volonté sans faille, face à cette porte en bois. « Calista. Calista. Calista. » répéta-t-il comme le premier des crétins, pour souligner la ténacité – presque non désirée - de la blonde. D’un regard dans le couloir autour d’eux, il inspecta que personne ne s’était ajouté à leurs retrouvailles, pour finalement reconcentrer son attention sur Calista. « T’as essayé de te casser les doigts sur ma porte ou quoi ? » oui, franchement, c’était l’accueil le plus agréable qui soit – il en eut conscience bien assez tôt, avalant une bouffée d’air pour pincer les lèvres, et adopter une attitude un tant soit peu plus sympathique. « Que me vaut cette visite ? Tu veux entrer, peut-être ? » sa voix avait une teinte obséquieuse malgré tout, comme s’il essayait coûte que coûte de ne pas songer à quoique ce soit d’autre, que le fait qu’il n’ait pas forcément envie de la voir venir sur le pas de sa porte sans s’annoncer avant. S’en préoccupait-il vraiment ? En claquant la porte derrière la jeune femme une fois qu’elle était entrée, Alec la dévisagea un instant, sérieux, enfin. « Y’a un problème ? » pour quelle autre raison viendrait-elle jusqu’à lui ? Les yeux clairs d’Alec quittèrent leur observation de la blonde, au moment où son regard s’accrocha sur ce qu’il jugeait être un bordel innommable – tourner en rond dans son appartement, avait tendance à le rendre bordélique. Du moins, à sa propre opinion : quelques verres qui trainaient ici et là, des fringues dans tous les coins, pas de quoi choquer le commun des mortels, mais un désordre qui ne ressemblait absolument pas au Alec minutieux et presque maniaque qu’elle avait connu jusque-là. L’Alec qui n’avait pas son monde qui partait en vrilles de A à Z, en tout cas.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeVen 4 Sep 2015 - 17:49

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Calista était sujette à trop de doutes, tellement, qu’elle se sentait impossible de tout garder pour elle à présent. Elle avait besoin de parler avec quelqu’un, mais elle ne savait plus à qui faire confiance. Thaddeus Lancaster était depuis un moment maintenant, l’homme en qui elle avait le plus confiance. Contrairement à son père, il la comprenait, il la soutenait et il lui avait montré à plusieurs reprises qu’il avait besoin de ses talents en informatique. Elle croyait en Thaddeus et en sa vision des choses, parce que c’était comme ça qu’elle avait été éduquée. Mais les choses devenaient trop compliquées. Et si Thaddeus était responsable de la mort d’une famille d’innocents ? C’était presque inimaginable à ses yeux et pourtant elle avait réuni des preuves qui allaient dans le même sens que ce que cette fille avait dit lors de l’explosion de la mairie. Elle était incapable de garder tout ça pour elle-même. il fallait qu’elle en parle avec quelqu’un et comme Alec était celui avec qui elle avait commencé à partager ses doutes, il serait aussi celui à qui elle irait se confier. C’était un choix évident malgré ce qui avait pu se passer entre eux. Après tout, elle ne savait même plus si elle pouvait faire confiance à sa propre famille. Certainement pas à son père. Ni à Apsen. Et puis Lorcan avait sans doute d’autres problèmes. Quant aux Lecter ses cousins, ils étaient apparemment impliqués dans l’incendie. Elle avait l’impression qu’il n’y avait qu’à Alec qu’elle pouvait en parler. Même s’il lui avait clairement dit de laisser tomber. Dans le pire des cas, il allait l’engueuler, mais elle n’était plus à ça près de toute façon. Il pouvait bien lui reprocher ce qu’il voulait. C’était trop tard maintenant. Elle avait fait ses recherches, elle avait ses preuves, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Qu’est-ce qu’elle ferait de tout ça concrètement ? Elle n’en savait rien. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle avait eu besoin de réponse à toutes les questions qu’elle n’avait de cesse de se poser depuis l’explosion de la mairie et ce qu’elle avait trouvé lui apportait une partie des questions. L’enquête de police concernant l’incendie avait bel et bien était bâclée, certaines preuves avaient été falsifiées et d’une façon ou d’une autre Thaddeus devait bien être lié à tout ça, puisqu’il était impliqué dans tout ce qui se passait au commissariat. Elle était bien placée pour savoir qu’il n’était pas rare qu’il intervienne pour dissimuler les actions des hunters, alors cet incendie aurait très bien pu être un des nombreux cas sur lesquels il était intervenu. Maintenant, elle avait des pistes à creuser, mais avant d’aller plus loin, il fallait qu’elle en parle. Qu’importait ce qu’Alec pourrait lui dire, elle irait forcément plus loin. Elle était plus déterminée qu’elle n’en avait l’air. Elle avait beau ne pas être très douée sur le terrain, quand elle avait un ordinateur entre les mains, c’était complètement différent. Elle n’avait aucun soucis pour hacker ce qu’elle voulait hacker sans se faire repérer. Et puisque c’était elle qui gérait le système informatique de la mairie et du commissariat, elle pouvait aisément entrer là où elle voulait sans laisser de trace. Obtenir des informations, c’était dans ses cordes, alors elle pourrait avoir ce qu’elle voulait pour avoir toutes les réponses aux questions qu’elle se posait encore. Personne – chez les hunters en tout cas – n’était à même de l’arrêter. De façon générale et sans doute à tort – mais elle avait une certaine fierté – elle avait tendance à penser que, quand il s’agissait d’informatique et de hacking, personne, absolument personne, ne pouvait l’arrêter, certainement pas Alec.

Elle avait frappé plusieurs fois à la porte du jeune homme, infatigable, elle aurait pu y passer la nuit s’il ne s’était pas décidé à ouvrir la porte de son appartement. Il ne pouvait pas la fuir éternellement de toute façon. il l’avait déjà fait pendant trop longtemps sans qu’elle n’insiste et pourtant, elle s’était inquiété pour lui pendant ses longues semaines de silence. Maintenant, c’était terminé, elle n’avait aucune envie de lui lasser de nouveau la chance de se cacher dans un coin en l’évitant comme il l’aurait fait avec un dangereux virus. « Nan, t’en fais pas pour mes doigts, il faut quand même un peu plus que quelques coups contre une porte pour me casser les doigts. » Ça ne paraissait pas comme ça, mais elle avait un entrainement de hunter, heureusement qu’elle ne se cassait pas les doigts contre une porte. Une jambe, en essayant d’en enfoncer une, peut-être qu’elle serait capable de s’en casser une, mais pas les doigts. Heureusement. « Nan, j’adore rester dans le froid sur le pallier d’une porte. » Evidemment qu’elle voulait entrer, elle n’était pas venue pour admirer son tapis à l’entrée et sur le seuil en plein mois de février il faisait froid. Elle entra rapidement à l’intérieur de l’appartement, ne faisant pas vraiment attention à la porte qui claquait dans son dos. « T’as l’air d’aller bien. C’est cool. » Puisqu’il avait des tendances suicidaire, c’était plutôt sympa de remarquer qu’il allait bien. Enfin, puisqu’il ne pouvait pas mourir e toute façon, il y avait peu de chance pour qu’elle le retrouve mort un jour. Ce don qu’il avait, il avait peut-être du bon dans le fond. Ça l’éviterait de terminer comme ça mère. Elle n’avait jamais blâmé sa mère pour le choix qu’elle avait fait, mais mutant ou pas mutant, Calista n’avait pas envie de perdre également Alec. Elle en avait marre de voir ses proches mourir pour une cause qui lui semblait de plus en plus bancale jour après jour. « J’avais besoin de parler à quelqu’un et peut-être que ça peut paraître bizarre étant donné qu’il y a quelques semaines encore, tu étais persuadé que je te détestais assez pour vouloir te tuer, mais j’ai l’impression que je peux faire confiance à personne à part toi. » Elle avait parlé, vite, trop vite sûrement, mais elle n’avait pas envie de discuter pendant des heures des raisons qui pouvaient la pousser à lui faire confiance à lui plutôt qu’à un autre. Elle ne l’avait jamais vraiment détesté, elle lui en avait voulu, c’était certain, mais jamais elle ne l’avait maudit au point de le vouloir mort. Jamais elle ne voudrait une telle chose. Il lui avait sauvé la vie, peut-être que ça suffisait à lui donner envie de lui faire confiance. Peut-être que c’était idiot, qu’elle faisait une erreur et que tôt ou tard, elle en paierait les conséquences. Cependant, elle se plaisait à croire que si elle ne pouvait pas envisager la mort d’Alec, il était dans le même cas la concernant, alors elle pouvait lui parler sans qu’il n’ait envie de la tuer le lendemain. « Tu sais, ce que tu m’avais dit de laisser tomber. Ce truc dont j’aurais dû parler à personne pas même à toi ? » Elle ne savait pas s’il arrivait à la suivre, mais qu’importait, des fois, il était plus sage de parler en sous entendu. Bien qu’elle soit presque certaine que l’appartement d’Alec ne soit pas sous écoute. « Bha j’ai pas laissé tomber et j’ai besoin d’en parler avec quelqu’un. » Rapidement, elle sorti son ordinateur portable de son sac pour le poser sur la table. Laissant l’enfin fermé, elle posa son regard sur le jeune homme avant de tapoter nerveusement son ordinateur du bout des doigts. « Si tu as l’intention de m’engueuler, fais le tout de suite, qu’on en parle plus. Parce que de toute façon, ça changera rien. » Comment est-ce que ça pourrait changer quoi que ce soit de toute façon ? C’était trop tard, elle avait épluché des rapports, elle avait déjà les informations dont elle avait besoin et si elle pouvait facilement faire disparaitre les données de son disque dur, ce n’était pas le cas de celle qu’elle avait dans son cerveau. Lui crier dessus ne servirait à rien, si ce n’est à réveiller le voisinage.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 20:09


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

En des années de collaboration, Alec avait d’ores et déjà su saisir quelques bribes, quelques indices à même de lui permettre de saisir la personnalité de Calista : somme toute, étaient-ils tout à fait différents, et la jeune femme avait dû le juger d’une bien sévère manière lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Rabat-joie, totalement aveuglé par sa cause, bourreau de travail, impulsif, colérique, sanguin ; le cocktail détonnant, qui avait toujours été en parfaite opposition avec la nature apaisante de la blonde. Probablement qu’il était difficile pour elle, d’imaginer un jadis où Alec Lynch avait éveillé en l’esprit des gens des termes peu flatteurs comme insouciance, imprudence, ou immaturité. Avait-elle seulement usé de ses talents en informatique pour creuser dans le passé de l’homme avec qui elle avait commencé à travailler ? Le passé n’avait jamais été un sujet qu’ils avaient tous les deux aimé appréhender, tant et si bien que le présent avait pris le pas sur tout le reste, effaçant ce qu’ils avaient été d’antan, pour faire d’eux une équipe redoutablement bien rodée. Pourquoi rester empêtrés dans ce qui n’était plus, alors qu’ils avaient accompli tant de choses, ensemble ? La simplicité de leur relation appartenait aussi à une autre époque, désormais révolue : qu’étaient-ils, maintenant ? A mesure que les jours s’allongeaient sans qu’il ne croise le chemin de la blonde, le Lynch sentait leur relation se désagréger, et leur collaboration habituelle disparaître au profit d’une solitude toute nouvelle. S’il avait été seul sur le terrain, la voix de Calista à son oreille, le simple fait de la savoir en train de veiller ses arrières derrière son écran d’ordinateur, avait été un privilège qui lui manquait – parfois. Probablement plus souvent qu’il ne serait prêt à le reconnaître : l’avantage qu’il avait désormais, par rapport à cet autre Alec, était la mutation qui lui sauvait inlassablement la vie. L’ironie pure et dure, le petit coup de pied au cul que la vie venait de lui infliger, et qu’il ne parvenait pas à accepter : comment accepter, de toute manière ? Le chasseur avait préféré l’exil et la solitude à un quelconque sentimentalisme – ou même au devoir d’affronter, faire semblant, comme si de rien n’était au beau milieu de ses alliés qui lui tourneraient le don aussitôt qu’ils apprendraient la vérité sur ce qu’il était. L’orgueil avait poussé le Lynch à accepter sa destinée ; pourtant, il n’était pas prêt à devenir un cobaye entre les mains de Lancaster et de ses pions – s’il devait mettre un terme à son existence parasitaire, il le ferait selon ses moyens, non pas pour devenir un accusé à tort pour soutenir la politique de la ville : s’il avait joué sur les apparences pendant tant de temps, Alec savait cependant ce qu’il en était, du maire de cette ville. Il savait que lui, Calista, ou Felix, ou n’importe qui d’autre dans les rangs des fidèles du maire, pouvaient être sacrifiés au moindre faux pas – l’idée n’avait jamais quitté son esprit, tout autant que la véhémence qu’il avait ressentie, à l’égard du devoir de bosser pour les politiques de Radcliff, alors que sa cause avait toujours été plus importante que cela. S’était-il appliqué à le croire, du moins, pendant tout ce temps : treize longues années de sa vie, sa façon de remonter la pente, et de ne pas sombrer dans l’oubli lors de la mort de ses parents. La bonne cause, voulait-il croire fermement, sans jamais perdre des yeux le droit chemin.

Mais ses cellules avaient beau se régénérer, son corps ne plus connaître la fatigue ; un épuisement tout nouveau s’emparait du Lynch, à mesure que les jours, les semaines s’allongeaient – cette putain de mutation le collait toujours, profondément incrustée sous sa peau, dans chaque fibre de son corps. Et chaque effort qu’il faisait, chaque recherche qu’il accomplissait pour trouver une réponse à son besoin de s’en débarrasser – se soldaient par un échec. Désormais, le chasseur valsait avec l’imprudence, accomplissant les actes les plus fous, prenant les choix les plus démesurés qui soient : cherchait-il à se faire prendre ? Peut-être ; ça règlerait bien des problèmes. Ca répondrait aux inlassables questions qui se bousculaient partout dans son esprit – ça aurait de quoi lui coller une migraine, si seulement de telles afflictions pouvaient encore trouver racine dans son corps. Il semblait être résistant à tout cependant : épuisement, blessures, maladies, vaccins. La visite de Calista était peut-être une distraction bienvenue – du moins, une distraction qu’il pourrait juger bienvenue, si seulement la simple présence de la blonde sur le pas de la porte ne faisait pas brusquement revenir à sa mémoire leur dernière discussion. Cette question lancinante, interne : qu’est-ce que ça changeait, qu’il soit un transmutant ? Qu’est-ce que ça changeait, concrètement ?! Les réponses, si claires et nettes pour lui pendant un temps, étaient désormais floues, perdues dans un océan brumeux. Calista. Calista et sa façon de voir le monde, sa façon se choisir ce en quoi elle croyait, presque de manière sélective, sans penser à tout ce qu’il y avait autour – un coup elle le chassait de sa vie, l’instant d’après elle revenait à lui. Il aurait pu la dévisager, surpris qu’elle se retrouve ici : avait-elle fini par accepter l’idée qu’il était, d’une façon ou d’une autre, un danger ? Pour elle ? Pour eux ? Pour la ville ? Pour elle, probablement plus que tout le reste : que se passerait-il, si leurs collaborateurs découvraient qu’il était un dégénéré, et que la fille Wolstenholme l’avait su bien plus tôt, et lui avait voué une certaine confiance plutôt que de le dénoncer ? Thaddeus Lancaster était trop imprévisible, pour que le Lynch puisse prétendre avoir une quelconque réponse à cela : tout ce qu’il savait, c’était que contrairement à ce qu’elle avait dit, contrairement à ce qu’elle voulait croire – Calista était mieux loin de lui. Mieux en le détestant et en le maudissant pour ses torts. La bonne volonté n’était alors peut-être pas au rendez-vous ; pourquoi venait-elle jusqu’ici, après tout ? Ce n’était pas comme si elle l’avait fait précédemment, comme si c’était dans leurs habitudes. Comme s’il désirait recevoir la moindre visite. « Tu semblais bien partie pour y passer la soirée là, on sait jamais. » releva-t-il, pour rebondir sur les paroles de la blonde ; peut-être était-ce un peu sexiste, d’imaginer une jeune femme se casser les doigts à force de frapper sur une porte d’entrée – c’était pourtant ainsi, que le rapport de force s’était initié entre Calista et lui. Elle avait ce côté fragile, quelque chose de sensible qu’il ne possédait pas, et qui le poussait à veiller sur elle ; parfois, avec cette bienveillance qu’il avait crue oubliée depuis bien longtemps. La chasse, Calista ; elle avait apporté un nouvel aspect à tout cela : au début, il l’avait aisément jugée hors contexte, faisant tâche dans l’univers de la traque des transmutants – désormais, c’était plus compliqué que ça. C’était Calista.

« Ouais j’vais bien. J’ai pas de tendance suicidaire tous les jours non plus. » la porte claquant derrière eux, le sérieux revenait se faire une place entre eux – loin des préoccupations sur les doigts de la jeune femme, ou l’état de santé d’Alec Lynch, désormais intouchable par la mort. Il n’allait pas pousser le vice jusqu’à demander à la Wolstenholme comment elle allait : quelque part, si elle lui rendait une visite nocturne imprévue, quelque chose clochait. Le chasseur n’avait pourtant pas perdu pieds au point de ne plus savoir ce qu’il se passait en ville : Lancaster était fidèle à lui-même, et le poste de police continuait de tourner comme il avait toujours tourné – avec le Castellanos pour faire illusion, mais le maire pour tirer les ficelles. Déjà, l’instinct d’Alec était éveillé par des soupçons tout à fait nouveaux, qu’il n’avait qu’à l’égard de Calista – et cette capacité qu’elle avait, à retourner sa veste de manière totalement imprévisible, comme par exemple, en émettant des doutes sur la politique de la ville, au beau milieu de la rue, et à haute voix, juste après un attentat qui avait détruit la moitié de la place publique. Elle avait donc besoin de parler à quelqu’un : aussitôt avait-elle commencé cette phrase, qu’Alec lâcha un soupir, croisant les bras, s’attendant déjà à tout un tas de révélations qu’il ne voulait pas entendre. Elle avait un don, comme ça, de découvrir des choses pas forcément agréables, et de n’avoir aucune retenue dans tout ce qu’elle disait. Comme là, maintenant, remuant le passé, les doutes omniprésents, alors même que cela ne faisait que quelques secondes qu’elle était ici, dans son appartement, face à lui. Ainsi donc, elle disait lui faire confiance ; qu’est-ce qui pouvait la pousser à agir ainsi ? Il ne s’estimait pas être le genre de type apte à gagner la confiance de qui que ce soit : tout simplement parce qu’il était, lui-même, totalement incapable de croire en qui que ce soit. Sauf elle, peut-être. Elle et Felix. Quoique, plus les jours de silence passaient, moins Alec n’avait le sentiment de connaître le meilleur ami avec lequel il avait grandi : quelle ironie – il avait suffi que la Holst vienne se mettre entre eux pour que tout déraille. Après vingt ans, vingt longues années d’une amitié qu’ils auraient volontiers crue indestructible, en un autre temps. Son lien avec Calista était-il plus que ça ? Après tout, ils ne se connaissaient pas depuis aussi longtemps ; pourtant, dans le néant qu’était sa vie désormais, elle était son seul repère. La seule qui était là. La seule qui savait. En ces circonstances, il aurait préféré qu’elle ne lui fasse jamais confiance cependant : à mesure que la blonde ouvrait la bouche pour s’expliquer, Alec sentait de plus en plus facilement l’agacement pomper au rythme de son cœur. Ne lui avait-il pas dit de laisser tomber ? Sa mâchoire se crispa, lorsque le silence retomba, comme si le Lynch venait de retenir un cri de rage ou une pique acerbe qu’il aurait volontiers balancé dans le visage de son interlocutrice – après tout, elle semblait on ne peut plus récalcitrante à tenir compte de ses avertissements, alors à quoi bon ? Finalement, c’est un soupir, qui en disait long, qui passa ses lèvres en premier : et prolongeant le silence plus longtemps encore, Alec passa une main sur son visage, lissant les traits fatigués de sa peau, cherchant un quelconque moyen d’expulser toute colère qu’il ressentirait, et qui lui ferait perdre pieds, leur coûtant irrémédiablement de précieuses minutes. Elle avait raison, après tout, qu’il lui gueule dessus ne changerait plus rien désormais : et pourtant, l’envie était tentante. Elle l’avait bien engueulé, lui, quand il lui avait tendu cette espèce d’embuscade-piège avec des transmutants – autant lui retourner la pareille, alors qu’elle venait de dessiner une cible dans son dos. Encore une. De quoi remuer le couteau dans la plaie, lorsque l’on remontera à lui avec la preuve criante qu’il était un dégénéré. Bientôt, on aurait de quoi l’accuser de trahison sans même avoir à falsifier le moindre papier. Qu’importe. Triant ses idées, Alec opta pour la solution de facilité, attrapant la bouteille de whisky qui était sa plus fidèle compagne ces derniers temps, ainsi que le verre, qu’il avait vidé il n’y a pas si longtemps. S’en servant une bonne rasade, il observa Calista, pointant l’objet entre eux : « Me dis pas que t’as fait tes recherches avec ton propre ordinateur, en plus. » marmonna-t-il, presque blasé ; oh, sans doute que la blonde allait lui répondre un charabia informatique qui aurait tôt fait de le semer, mais lui, il connaissait Lancaster, et ceux qui l’entouraient. Il connaissait la façon dont certains étaient on ne peut plus aptes à réagir, au moindre signe de trahison. « Okay, et qu’est-ce que t’as trouvé, hein ? Qu’il l’a fait, et alors ? Tu vas faire quoi ? » le doute avait été minime dans l’esprit d’Alec : aussitôt qu’il y avait eu cet attentat, et que la Wolstenholme avait rappelé les paroles de la terroriste, il y avait songé à de nombreuses reprises. Ouais, ça ressemblait à Lancaster, de tuer des innocents pour rien – et alors ? Que pouvaient-ils faire ? S’allier avec les dégénérés ? « Parce que tu crois qu’à part toi, y’a quelqu’un parmi les chasseurs qu’y’en a quelque chose à foutre ? » il la dévisagea, en toute connaissance de cause : il savait ce qu’il venait de dire. Et là aussi, il s’était maintes fois posé la question : est-ce que la vie de ces innocents avait un quelconque poids dans sa balance ? Est-ce que ça allait changer sa façon de voir les choses ? Pour fuir le regard bleu de la jeune femme, il décida de se replier sur son verre, avalant l’alcool âpre en une gorgée – sans doute moins amère déjà, que l’ambiance qu’il avait foutue dans la pièce autour de lui. C’était ça, la dure réalité. « Tu sais très bien que tu dois être la seule parmi nous qui fonctionne comme ça. » rajouta-t-il, non sans ressentir une pointe de honte à cette idée : ouais, il y avait eu un temps, où il n’avait pas été un tueur sans âme. Y’avait eu un temps, où Alec Lynch se serait soulevé contre des morts injustes. Peut-être.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeJeu 17 Sep 2015 - 17:04

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Calista était déterminée. Peut-être qu’on pouvait facilement en douté étant donné que son service au sein des hunters était limité, mais, quand elle avait quelque chose en tête, il était difficile de lui faire voir les choses autrement. Depuis cette attaque à la mairie, les questions n’avaient eu de cesse de se multiplier dans sa tête et il avait été évident, au bout d’un moment, qu’il lui fallait absolument aller chercher des réponses. Ce n’était pas rien ce que cette fille avait raconté, ce n’était pas quelque chose qu’il fallait prendre à la légère. Dans le fond, peut-être qu’elle avait espéré que ses recherches la mène à conclure que cette fille avait menti. Qu’elle avait inventé cette histoire de toute pièce dans le but d’accuser Thaddeus Lancaster ainsi que les chasseurs qui travaillaient pour lui de n’être que des monstres. Mais elle avait plutôt l’impression que c’était l’inverse. Il lui semblait que, comme cette fille l’avait dit, des chasseurs avaient incendié une maison avec des humains innocents dans le seul but d’accuser les transmutants et de crier haut et fort qu’ils étaient des monstres. Et ça avait marché. Calista elle-même était convaincue que ces êtres étaient dangereux, mais il y avait comme un doute maintenant. Une incertitude qu’elle ne savait pas comment gérer. Elle ne savait plus quoi penser. D’un côté il y avait la Wolstenholme qui avait été éduquée d’une main de fer, celle à qui on avait dit de maudire les transmutants, celle qui était convaincue des propos de ses parents et qui avait vu de quoi ces transmutants étaient capables. De l’autre, il y avait Calista, la fille qui ne comprenait pas ce qui avait changé quand sa mère était devenue une transmutante, celle qui ne voyait pas de différence entre un Alec sans pouvoir et un Alec avec pouvoir. Celle qui était sidérée de voir que les hunters pouvaient tuer des innocents et accuser à tort les transmutants. Elle ne savait plus sur quel pied danser. Il y avait bien trop de conflits au fond de son crâne, tellement qu’elle avait parfois l’impression qu’il allait exploser. Elle était perdue et elle ne savait pas qui pourrait l’aider à se retrouver. Elle ne savait plus à qui faire confiance. Toutes ses convictions étaient en train de s’effondrer et elle était incapable de gérer tout ça toute seule. Alec avait été un choix évident, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. C’était peut-être idiot, mais elle lui faisait confiance et en cet instant, il était le seul qui pouvait se venter d’avoir sa confiance. Elle ne pouvait pas en parler à ses plus proches amis, ceux-là étaient des chasseurs particulièrement endoctrinés. Elle ne pouvait pas en parler à sa famille qui était définitivement du côté de Thaddeus. Mais Alec, c’était différent. Il avait un peu le cul entre deux chaises lui, tout comme elle. Il était ce qu’elle était censé détester de tout son être et pourtant en cet instant, il était le seul en qui elle avait confiance. Et si jamais elle se trompait, qu’est-ce qui allait se passer ? Est-ce qu’il voudrait la tuer ? Est-ce qu’il irait balancer à tout le monde que l’aîné Wolstenholme commençait à perdre foi en la mission dans laquelle elle s’était engagée ? Elle n’en savait rien, elle n’avait pas pris le temps de réfléchir à ça et c’était bien parce qu’elle avait confiance en lui qu’elle n’avait pas pris le temps d’envisager qu’elle faisait peut-être une belle connerie. Il serait toujours temps pour elle d’avoir des regrets plus tard de toute façon. Pour le moment, elle n’avait que des doutes et elle avait besoin d’en parler.

Elle aurait pu continuer à frapper contre le bois de cette porte encore longtemps. Peut-être qu’elle aurait fini par attraper une épingle à cheveux au fond de son sac pour crocheté la serrure si vraiment elle en avait eu marre de cogner, mais elle aurait trouvé un moyen d’entrer dans cet appartement, même s’il avait refusé de lui ouvrir la porte. Elle avait besoin de lui parler et elle n’était pas du genre à abandonner aussi facilement qu’on pouvait le croire. Heureusement, après quelques coups et plusieurs appels il avait fini par ouvrir cette fichue porte. Entrée dans l’appartement elle haussa légèrement les épaules. « Heureusement, imagine si j’avais dû abimer ma manucure sur ta porte. » Elle s’en fichait de sa manucure, mais puisqu’il semblait vraiment la voir comme une fille fragile au point de se péter les doigts sur la porte en cognant dessus, elle pouvait bien entrer dans son jeu. Elle n’était de toute façon pas du genre à pleurer sur une manucure, au pire, ça se refaisait et puis, elle pouvait y passer du temps, assise dans son canapé en train de mater une énième série ou un film. Elle avait tout son temps pour s’occuper de ses ongles. Mais ce n’était clairement pas de ça qu’elle était venue parler ce soir, sinon, c’était clair qu’elle aurait choisi quelqu’un d’autre qu’Alec. Elle était presque sûre qu’il pouvait tenir une conversation sur les ongles aussi longtemps qu’une conversation touchant à l’informatique. Peut-être un peu plus, le vernis c’était moins compliqué qu’un ordinateur. « Ça c’est une bonne chose alors. » De toute façon de ce qu’elle avait compris, il ne pouvait pas mourir, alors se suicider ça allait être compliqué. S’il se coupait la tête, est-ce qu’elle repoussait ? Et s’il se coupait un membre ? La question venait soudainement de lui traverser l’esprit, la poussant à le regardé s’un air interrogateur pendant quelques secondes. Mais, elle secoua légèrement la tête comme pour virer ses drôles de penser de sa tête. Elle avait des affaires plus importantes à traiter – selon elle – que les mystères de la mutation d’Alec. Dans la mesure du possible, cette mutation, elle essayait de l’oublier de toute façon. C’était certainement plus facile pour elle que pour lui, puisque ce n’était pas elle la mutante, mais elle préférait voir Alec comme étant Alec plutôt qu’un transmutant. Ne prendre que le meilleur d’une situation, ça faisait partie de ses nombreux talents. Elle déposa son ordinateur portable sur la table, après avoir exposé la raison de sa visite. Elle ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel suite à la réplique d’Alec. Concernant l’informatique mieux valait éviter qu’il ne l’ouvre. S’il y avait bien un domaine dans lequel elle savait ce qu’elle faisait, c’était celui là. « Non, mais qu’importe. Tu veux pas que je t’explique comment j’ai récupéré les données dont j’avais besoin en faisant en sorte qu’on ne puisse par remonter jusqu’à moi ? Ou comment j’ai fais pour que personne à part moi ne puisse accéder à mon disque dur ? » Quelqu’un d’aussi doué qu’elle voire de plus doué qu’elle pourrait probablement entrer dans le disque dur sans en voir les données disparaitre. Mais il n’était pas question pour elle d’admettre ça. Il y avait personne de plus douée qu’elle à Radcliff, elle en avait l’intime conviction, il fallait bien qu’elle soit la meilleure dans au moins un domaine et c’était l’informatique. Elle ouvrit l’ordinateur, pris le fameux disque dur dans son sac qu’elle brancha à l’ordinateur avant d’entrer rapidement les codes nécessaires pour accéder aux données sur le disque, la voix d’Alec dans son dos. Elle fini par afficher le rapport de police qui avait été fait après l’incendie, le vrai, pas celui qui avait été publié, sans doute après que quelqu’un ait payé Dieu seul savait qui pour faire disparaitre les preuves. « J’suis pas policière, je suis p’t’être pas la mieux placée pour comprendre tout ça. Mais là, y a bien écrit que c’était un incendie volontaire, avec tout un tas d’évidences auxquelles je pige pas grand-chose, mais avec internet, ça aide. Bref. Quelqu’un à foutu le feu dans cette baraque avec une allumette et du combustible, en gros. » Dans les faits c’était plus compliqué que ça, avec plein de mots scientifiques qui la dépassait un peu. La chimie ce n’était clairement pas son truc, les maths et la physique, ça allait plutôt bien, mais les formules chimiques à rallonge, très peu pour elle. Elle appuya sur la flèche du clavier pour passer à l’image suivante. « Ça, c’est le rapport qui a été publié, celui auquel toi et moi on peut avoir accès quand on veut. » Pas celui qu’elle avait été obligée de récupérer dans une base de données privée, là où finissaient les trucs que la police faisait mystérieusement disparaitre. Des trucs que bien souvent, elle faisait disparaitre sans même regarder ce que c’était, simplement parce que Lancaster ou un autre chasseur le lui demandait. « Sur celui là, y a rien qui explique l’origine du feu. Il a été fait quelques heures après le premier. » C’était clair quand même, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette ville. « J’en fais disparaitre plein des fichiers comme celui-là et je cherche jamais à comprendre ce que c’est. Ce que je sais, c’est que j’les fais disparaitre pour protéger des hunters. » Alors, celui là n’en était qu’un de plus. Un fichier de plus qu’elle avait fait disparaitre pour protéger des hunters et leur permettre d’accuser une transmutante pour un crime qu’ils avaient commis. « Je sais pas ce que je vais faire maintenant. Mais j’ai pas envie d’être complice de l’assassinat d’une famille d’humains. » Elle l’était déjà, qu’elle le veuille ou non. Elle était prise au piège là-dedans, parce qu’elle avait signé pour aider Thaddeus Lancaster et les autres chasseurs qui viendraient lui filer un coup de main. « Toi, t’es d’accord avec ça ? » Elle ne pouvait pas être la seule parmi les hunters à penser comme ça, il devait bien y avoir quelqu’un d’autre pour trouver que ce n’était pas normal, ni juste. « Toi et moi et les autres comme nous ; on a été entrainés à tuer des transmutants. J’sais pas comment ça s’est passé pour toi, mais moi on m’a toujours dit qu’ils étaient dangereux et que les tuer c’était un moyen de protéger l’humanité. Et j'ai vu l'un d'entre eux tuer mon petit ami, alors j'ai jamais eu aucune raison d'en douter. » Les discours de ses parents, elle les connaissait presque par cœur et elle y avait cru toute sa vie, mais aujourd'hui, ils semblaient bancales. « Mais si des chasseurs sont capables de tuer des humains pour servir leurs intérêts, j’crois pas qu’ils puissent prétendre protéger l’humanité ou se dire moins dangereux que ceux qu’ils veulent éliminer. » C’était qui les monstres dans cette histoire ? Les transmutants et leurs effrayants pouvoir ou bien ceux qui étaient prêts à tuer mères et enfants pour faire croire en leur bonne volonté ? C’était un tissu de mensonge qu’ils étaient en train de dresser et peut-être qu’ils avaient tort depuis le début. Peut-être que les transmutants n’étaient pas les monstres dans cette histoire. Elle n’en savait rien. Elle ne savait plus. quoi penser à présent.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeLun 21 Sep 2015 - 16:45


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

Il en avait fait des choses, pour les hunters. De l’Alec d’autrefois, jeune et insouciant, était né le chasseur implacable et robuste qui ne s’était jamais écarté du droit chemin. Le droit chemin. Il ne pouvait pas se permettre de le perdre de vue – divaguer sur le bien ou le mal, treize ans trop tard, à quoi ça pouvait bien servir ? Y’avait des vérités, peut-être, parfois, qu’il valait mieux ne pas connaître ; ce n’était pas vivre dans le déni, que de ne pas renier tout ce qu’il avait accompli jusque-là, sous prétexte qu’une voix qu’il ne connaissait que vaguement, avait hurlé dans les micros de l’hôtel de ville que Thaddeus Lancaster mentait. Fallait être stupide, pour croire en tout ce que disait le maire de la ville : c’était un politique, avec tout ce que ça imposait – et en tant que Lynch, il avait passé toute son enfance à naviguer dans l’univers des menteurs politiquement corrects. C’était la même chose avec Lancaster : et du fléau de ses mensonges, il tirait son épingle du jeu. Est-ce que ça remettait en question, pourtant, tout ce que les chasseurs accomplissaient ? Combien de dégénérés prêts à s’enflammer, à exploser au milieu d’une place publique, à soumettre qui ils voulaient à leur volonté, avait-il stoppés, pendant la dernière décennie qui composait son errance ? Ça n’avait jamais été parce que Lancaster l’ordonnait, parce que ça servait la campagne d’un seul homme, ou parce que c’était mieux de bidouiller les preuves pour faire ce qu’on voulait – nan, il n’appréciait guère fonctionner comme ça, et depuis qu’il s’aventurait seul dans des chasses qu’il choisissait lui-même, Alec renouait avec ce qu’il avait fait autrefois. A une autre époque, avec Felix, lorsque les choses avaient été plus simples ; plus simples pour lui, plus simples dans l’univers de la traque aux transmutants. Nan, ce soir, la visite de Calista, apportant tous ses doutes rassemblés dans une machine, n’était pas la bienvenue – il s’en serait volontiers passé. Pourquoi fallait-il qu’elle lui fasse confiance à lui plutôt qu’à n’importe qui d’autre ? Il la maudissait, quelque part, à mi-chemin entre son agacement et son impossibilité à ne pas se sentir concerné – voire peiné – par les doutes que la blonde formulait à haute voix. Et lui qui avait cru que l’entièreté de sa soirée – voire même de sa nuit – ne serait faite que d’entrainements mécaniques, pompes, flexions, tractions, abdominaux, répétés à l’infini dans l’espoir de sentir quelque épuisement que ce soit ralentir son allure. Sa dégénérescence semblait désormais être, un problème refoulé à plus tard – du moins, aux yeux de la Wolstenholme, qui piétinait en plein déni à chaque fois qu’elle était en face de lui : parce que ouais, la logique voulait qu’elle le déteste autant qu’il se détestait lui-même, qu’elle le fui parce qu’il était devenu ce qu’elle avait toujours considéré comme ennemi. Parasitaire. Imprévisible. Le commun accord était là, tacite, indicible entre eux ; il serait bien incapable de lui en vouloir, si elle se détournait de l’idée de fricoter d’une quelconque manière avec un transmutant. Un d’ceux qui avaient tué son petit ami, ses parents à lui ; ils s’étaient ressemblés, à une autre époque, sur la même longueur d’ondes, tous les deux parfaitement conquis par le devoir qu’ils avaient à accomplir.

Lui n’était désormais plus qu’un menteur, continuant de chasser avec conviction, mais toujours porteur de cette tare qui était, à elle seule, une trahison à tous ceux qui l’entouraient. Ceux qui l’avaient soutenu. Ceux qu’il considérait comme ses amis, pour certains. Les Lecter, qui l’avaient tant soutenu, secouru alors qu’il aurait aisément pu plonger droit dans le chaos, en suivant un chemin tortueux. Felix ; c’était au meilleur ami déserteur, qu’allait la plupart de sa culpabilité – leur confrontation, avec la vérité crachée en plein milieu, ne viendrait que trop tôt. Pour l’heure, il n’y avait que Calista qui savait, et à la voir frapper à sa porte avec tant de conviction, il en arriverait presque à croire que c’était pas si grave que ça, ce qu’il était devenu. Si seulement. Il savait juste que ce n’était qu’un moyen pour la blonde de gérer les choses, les fuir à toutes jambes, se concentrer sur autre chose et faire comme si de rien n’était : n’était-ce pas comme ça, qu’elle chassait aujourd’hui ? Planquée derrière ses écrans d’ordinateur, fuyant cette peur viscérale qui s’était profondément nichée en elle, s’accrochant à la simplicité que c’était, de bidouiller quelques touches de clavier pour faire son job, plutôt que de même vouloir reprendre l’activité sur le terrain. Il le savait, quand bien même ç’avaient été des actes stupides qu’il avait exprimés, plutôt que des mots – il n’était franchement pas doué avec ça, se contentant ce soir, d’accueillir sa vis-à-vis avec toute la mauvaise volonté du monde, plutôt que de prononcer haut et fort, son refus d’entendre son amie lui rajouter des doutes. Ce n’était donc que justice, qu’il se retrouve là, à simplement lever les yeux au ciel, tenacement silencieux, face à une Calista qui commençait déjà ce qui semblait être un discours bien rôdé. Sa seule compagnie digne de ce nom, vers laquelle il se tourna instinctivement, fut sa bouteille d’alcool – celle-ci était destinée à faillir à sa mission pourtant, puisque quelque part, dans ses tripes, à peine avait-il avalé une gorgée d’alcool, que ses cellules s’occupaient déjà à tout absorber. C’est donc très naturellement, que tout au long du discours de la blonde, Alec ne se resservit pas un, mais deux verres : lui qui avait grandi avec un père au nez très aiguisé, amoureux des bons crus, se contentait d’avaler à la pelle des quantités de vieux whisky pourri sorti tout droit du supermarché du coin. C’était pas faute d’avoir largement les moyens de faire mieux ; mais à quoi bon, hein ? Sa patience était déjà mise à rude épreuve, et au milieu du speech de la Wolstenholme, il fut obligé de se masser les tempes du bout des doigts, avant de lâcher un soupir – plein de mauvaise volonté, sans doute : « Okay, j’ai saisi… un dixième de c’que tu racontais. Tu te pointes chez moi à pas d’heure avec des phrases à rallonge et ton ordinateur. J’te rappelle que j’suis flic moi. » non pas que ça voulait irrémédiablement dire qu’il était con, il avait imprimé – plus qu’il ne le voulait – chaque parcelle des paroles de Calista ; mais de là à vouloir leur donner un sens, y’avait tout un monde. « T’as pas une version papier que j’pourrai lire ? » ouais, plutôt se noyer entre des pages et des pages de rapport que de se tuer les yeux sur un écran d’ordinateur ; l’habitude, toujours l’habitude profondément ancrée en Alec, il n’pouvait pas saquer les ordinateurs, et Calista était bien placée pour savoir ça. Et savoir que le sien était mort, désormais, abandonné dans un coin.

« Ecoute- » lâcha-t-il finalement, reprenant un minimum de sérieux – ou quelque chose s’en approchant plus ou moins, il n’avait pas oublié de pousser un profond soupir également. A quelques pas de là, il observa Calista, incapable de demeurer imperméable aux doutes qu’elle avait – si seulement il avait pu, être un connard de politicien tout juste bon à manipuler les gens. « J’sais pas ce qu’y s’est passé. Mais pourquoi tu t’entêtes ? Parce qu’une fille qui a fait exploser la moitié de la place de la mairie l’a dit ? » un ricanement passa ses lèvres, il n’était pas encore arrivé, le temps où il estimait pouvoir se fier à un dégénéré sans avoir besoin de le menacer. « J’te rappelle que t’as failli mourir là-dedans, et que sans moi, t’y serais passée. Est-c’que c’est pour ça que tu veux revoir tout c’que t’as fait de toute ta vie ? » il reposa son verre sur la table, histoire de gagner un minimum de crédibilité, glissant une main sur son front, avant de trouver la chaise à côté de celle de la blonde, histoire d’être à sa hauteur. « Peut-être qu’ils l’ont fait, ouais. J’en sais rien, et tu devrais savoir que si c’est l’cas, y’a pas plus stupide à faire que d’enquêter là-dessus. Mais y’a des choses que t’as faites, qui m’ont sauvé la vie à moi. Des dossiers que t’as enterrés, pour moi. Et quoi ?! Une nana manque de te tuer dans la mairie et maintenant ça compte pour rien ? Qu’est-c’que tu crois, que j’ai jamais agi pour sauver les autres, moi ? »  d’une œillade, il dévisagea l’ordinateur de la jeune femme, maudissait les tonnes de preuves et de dossiers compromettants qu’elle avait, visiblement, facilement réussi à amasser. « J’te laisserai pas faire ça toute seule, mais ne dis jamais que c’que tu fais – ce qu’on fait – n’a pas aidé des gens. » elle était une bonne personne, c’était ce qu’il aurait dû dire, probablement ; Alec en avait l’intime conviction, c’était presque la seule conviction qui lui restait, profondément ancrée dans ses entrailles, maintenant que tout partait en vrilles dans sa vie. Calista n’était pas un monstre, et il n’était pas prêt à la laisser penser ça sans agir, sans aller exploser la tronche de tous ceux qui lui feraient croire le contraire ; lentement mais sûrement, il remontait toutes les pistes possibles et imaginables de ceux qui avaient pu attaquer la mairie. Il trouverait qui avait fait ça ; et pour tout ça, pour Calista, il ferait leur ferait payer.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeDim 27 Sep 2015 - 13:45

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Chez les Wolstenholme, Calista avait prit l'habitude de détester les transmutants. C'était ce qu'on lui avait apprit depuis son plus jeune âge. Elle se souvenait bien des récits de ses parents, de toutes les preuves qu'ils avaient pu apporter pour lui prouver par a+b que les transmutants étaient mauvais et qu'il fallait les éliminer pour protéger l'humanité. Elle avait été bercée avec ces histoires, alors jusqu'à présent, elle n'avait jamais eu aucune raison d'en douter. Tout avait été parfaitement carré pour elle, avant cette explosion. C'était peut-être débile de remettre en doute des années et des années de croyance à cause d'un seul événement, mais elle avait fouillé, elle avait fait ses recherches et les preuves qu'elle avait sous le nez, elle ne pouvait pas les oublier en se disant que ce n'était qu'un événement sans importance. Elle pensait protéger l'humanité et voilà qu'elle apprenait que les hunters, ceux avec qui elle était, avaient tués des innocents. Des humains, ceux qu'ils étaient censés protéger. Alors tout semblait perdre son sens maintenant qu'elle avait tout ça devant les yeux. Et puis il y avait Alec qui représentait à lui tout seul un élément de doute qui venait s'ajouter à tout ce qu'elle avait dans le crâne en ce moment. C'était trop facile de dire qu'il était méchant parce qu'il était un transmutant et que l'éliminer était la chose juste à faire, qu'importait si lui, il avait déjà cramé des familles d'innocents ou non. Le monde lui avait toujours étant présenté comme étant noir et blanc, d'un côté les transmutants qui étaient des monstres, de l'autre les hunters qui essayaient de sauver le monde. Mais Alec, c'était la nuance de gris qui venaient s'incruster dans son paysage, et maintenant il y avait de hunters qui tuaient des humains, alors pourquoi est-ce qu'il n'y aurait pas des transmutants essayant d'en sauver ? Tout était complètement chamboulé dans la tête de Calista et elle pensait qu'en parler avec quelqu'un pourrait l'aider à rendre les choses plus claires. Elle avait besoin d'évacuer tout ça et en parler avec son chat, ça ne semblait pas suffisant. Elle avait besoin de savoir qu'elle pouvait faire confiance à quelqu'un alors même qu'elle était complètement perdue et qu'elle doutait de tout et de tout le monde. Elle avait besoin qu'on lui donne des conseils et ce même si ça devait se résumer à la convaincre de retourner sur la bonne voie, celle qui était loin de tous ces doutes. Dans le fond, elle aurait tellement voulu qu'il lui ponde l'argument ultime pour la convaincre que tout ça, c'était n'importe quoi et qu'il fallait qu'elle passe à autre chose. Toute seule, elle avait bien essayé de s'en convaincre, mais elle n'y était pas parvenue. Elle n'avait pas trouver l'argument de choc pour se convaincre de faire marche arrière. Peut-être qu'Alec, il l'avait lui et si tel était le cas, tout pourrait alors devenir beaucoup plus simple. Mais elle doutait fortement qu'il existe, l'argument ultime qui pourrait la convaincre de laisser tomber. Elle se connaissait trop bien et maintenant que cette idée avait fait son petit bout de chemin dans son esprit, s'en débarrasser n'allait pas être une chose particulièrement facile.

Elle s'était empressée d'expliquer à Alec le fruit de ses recherches, tout ce qu'elle avait pu trouver depuis les quelques semaines qu'elle fouillait dans les dossiers du commissariat pour trouver des réponses à ses questions. Alors qu'elle parlait, elle pouvait voir Alec se servir et se resservir un verre, est-ce qu'elle était vraiment assommante au point qu'il se sente obligé de se bourrer la gueule plutôt que de vraiment l'écouter ? Elle ne releva pas ouvertement le côté un peu déplacé – selon elle – de ce comportement. Elle alla jusqu'au bout de sa pense, racontant tout ce qu'elle avait à dire, presque sans marquer de pause. « Une version papier ? » L'idée lui semblait surprenante à elle, elle était plutôt du genre à tout faire sur l'ordinateur, sur la tablette, si bien que le papier c'était devenu presque rare chez elle. Mais elle possédait évidemment une imprimante, mais elle n'avait pas pensé à faire une impression. « Non, pourquoi utiliser su papier ? Soit un peu plus écologique. » Elle soupira légèrement, ce manque d'informatisation avait parfois tendance à la plonger dans l'incompréhension la plus totale, cela dit, elle commençait à avoir l'habitude, pas seulement avec Alec, mais avec son entourage en général. « Enfin, je peux l'imprimer, si ça peut t'aider. » Elle haussa les épaules, elle pouvait bien faire ça puisqu'il semblait être complètement allergique aux écrans. Alec revint rapidement au sujet qui les intéressait, les doutes qu'elle avait depuis l'explosion de la mairie, ces petites choses qui s'étaient immiscées dans sa tête et dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Elle savait bien qu'elle aurait pu mourir lors de l'explosion de la mairie et il lui restait encore une large cicatrice sur la jambe pour venir le lui rappeler régulièrement. Mais ce n'était pas ce qu'elle retenait de cette soirée. Sa jambe, elle s'en était remise. Mais la famille Hodgins eux, ils étaient morts. Rien n'allait les ramener. Ils étaient morts, brûlés dans leur propre maison, assassinés à tort simplement pour trouver une bonne raison de pointer les transmutants du doigt. « Je sais bien que j'aurai pu mourir. Cette fille était peut-être timbrée et clairement dangereuse, mais elle n'a pas inventé tout ça. Au final, moi je suis en vie et personne n'est mort dans cette explosion, mais y a une famille d'innocents qui à brûlé simplement pour faire plaisir aux hunters. » Elle ne défendait pas cette cinglée qui avait fait explosé la mairie, elle ne disait pas que c'était bien. Ce qu'elle voulait dire ce qu'elle, elle n'avait tué personne, elle la probablement transmutante, alors que les hunters ils avaient tués des innocents, c'était assez paradoxal d'après elle. « Ils avaient un bébé. Y a bien que des monstres pour brûler vif un bébé. » Tuer des innocents déjà c'était inconcevable pour Calista, mais en plus des bébés, elle trouvait ça horrible. « Ce que j'ai fais pour toi, je l'ai pas fais pour t'aider à tuer des innocents. » En tant que chasseurs, ils avaient tous les deux du sang sur les mains, mais puisque aucun d'eux ne considérait les transmutants comme des innocents, ça rendait les choses beaucoup plus faciles. « Nous peut-être qu'on agit bien, mais c'est pas le cas de tout le monde et si on les aide, on vaudra pas mieux qu'eux. » Elle en avait fait disparaître des tas des dossiers, sans jamais se poser de questions, parce qu'elle était persuadé que les hunters étaient des personnes justes. Mais là, cette affaire, ça remettait en doute toutes ses convictions. « Les Lecter sont liés à ça, ce sont mes cousins, ma famille. Et si mon père faisait des trucs aussi horribles que ça ? » Elle n'avait pas franchement envie d'imaginer son père lier à des affaires de ce style, mais savoir que les Lecter étaient liés à ça, ça ne la rassurait absolument pas, au contraire, ça ne faisait que la pousser un peu plus dans le doute.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeMer 30 Sep 2015 - 1:31


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

Treize ans. Treize ans qu’il ne comptait plus. Une infinité – une autre vie. Aurait-il fini par se crasher droit dans le néant sans les Lecter ? Lynch se posait rarement la question ; jamais il n’avait tout remis en cause, jamais il n’avait dévisagé son meilleur ami avec le lourd sentiment qu’il ne le connaissait pas totalement. Qu’il ne pouvait pas lui faire confiance totalement. Les faits étaient pourtant là : il était un aussi piètre meilleur ami de toujours que Felix lui-même – peut-être aurait-il dû frapper à sa porte à lui, pour lui demander de le tuer et effacer de ses gênes cette mutation qui le dévorait de l’intérieur. Il ne l’avait pas fait, cependant ; comme si quelque chose, un non-dit gênant, l’avait plutôt orienté sur Calista. Pourquoi elle et pas lui ? Pourquoi étaient-ils ici ce soir, à comploter contre le reste du monde des chasseurs, alors même qu’ils avaient voué toute leur vie à cette chose ? Etaient-ils de ceux qui avaient une quelconque âme, une conscience qui les empêchait d’être totalement aveuglés par la haine des dégénérés ? Aveuglé, il l’était pourtant, lui ; difficile d’imaginer plus aveuglé que lui – le gamin d’une famille riche qui devient un tueur en quelques années à peine, sans plus sourciller, tout simplement parce qu’il n’a plus rien d’autre vers quoi se tourner. Ni parent lointain, ni destinée grandiose ; ni une ambition particulière. Il s’était laissé vivre pendant tant de temps ; et intérieurement, il savait que sans son meilleur ami pour le soutenir, sans Felix, il se serait laissé vivre jusqu’à s’noyer. Jusqu’à mourir. La perdition à l’état pur, Alec Lynch, devenu un gâchis de la tête aux pieds. Combien de choses dans sa vie, devait-il aux Lecter ? A Felix ? Aux chasseurs ? Il n’devait rien à Lancaster, il n’demandait rien à Lancaster ; il aurait largement préféré pouvoir faire ses activités loin du cercle politique qui s’était mis en place à Radcliff, et qui avait pris le dessus sur tout le reste. Etait-ce donc ça, ce vide de confiance évident qu’il avait à l’égard du maire de la ville, qui le rendait trop réceptif aux paroles de Calista ? Bon Dieu, qu’est-ce qu’il aurait préféré y rester sourd ; être différent d’elle et se foutre complètement qu’elle le mêle aux monstres qu’elle nommait elle-même pour ce qui avait été fait. Il n’était pas c’genre là, pourtant, dévisageant la blonde à ses côtés sans trouver les mots. Sans trouver la phrase ultime qui, à défaut de chasser les doutes d’une fille aussi tenace que celle qui lui faisait face, les siens à lui, celui qui s’donnait tant de mauvaise volonté à croire en les paroles d’une dégénérée plutôt qu'en l’âme de son meilleur ami. De leur cause toute entière. Tout remettre en question, à cause d’une voix dans un micro, quelques secondes à peine avant qu’une bombe n’explose et réduise à néant la place de l’hôtel de ville ? Bah voyons. S’il y avait tant de preuves comme ça, à étaler sous le nez des ignorants, pourquoi avoir eu recours à des explosions ? Pourquoi avoir eu recours à la violence, si les dégénérés étaient si mieux que les chasseurs ? C’était c’que ses entrailles de hunter lui dictaient ; c’que sa volonté de toujours croire en ce qu’il était lui hurlait – jamais il ne ferait confiance au moindre dégénéré. En être un, c’n’était pas quelque chose qu’il acceptait, et ça n’changeait rien. Non, ça ne changeait rien.

Il souffla une nouvelle fois, perdu, happé, noyé. Il ne savait plus ce qu’il était – s’il en avait eu l’occasion, il serait sorti pour traquer un transmutant quel qu’il soit, remettre les choses en place. Ou il aurait au moins repris ses activités précédentes, le cycle infini de ses pompes, de ses tractions, de ses abdominaux pour ne laisser à son cerveau qu’une infime chance de lui infliger des hésitations nouvelles. Calista était là cependant, et elle ne lâchait jamais le morceau aisément. Elle était trop têtue, assez têtue pour lui avoir fait la tronche des mois durant, assez ardemment pour qu’il pense qu’elle le détestait plus que n’importe quel autre être humain de cette planète. Et pourtant, si apte à éviter des évidences, comme le fait qu’elle avait une trouille bleue des dégénérés qui l’empêchait de faire son boulot dignement. Ou le fait qu’il soit un transmutant, une loi immuable de la nature qu’ils semblaient presque ignorer, quand ils étaient tous les deux. Ca l’bouffait pourtant de l’intérieur ; c’n’était pourtant pas avec la Wolstenholme qu’il pourrait se livrer à ce sujet – il n’se livrait jamais, de toute manière. Y’avait qu’elle, pour frapper à sa porte à pas d’heure pour essayer de soulager sa conscience, ses doutes et ses agitations nocturnes. Lui, il se taisait, et essayait de gérer à sa façon. Elle venait pourtant de lui faire peser sur la conscience un fardeau qui le rendrait tout aussi fou que tout le reste : dans une telle période, où il découvrait tout juste sa dégénérescence à lui, la complexité d’un monde qui le dépassait de loin, voilà qu’on frappait à sa porte pour lui offrir sur un plateau d’argent des preuves tangibles de la pourriture de certains de ses semblables. De la famille qui l’avait élevé pour devenir un chasseur ; de son meilleur ami lui-même. Bon dieu, n’aurait-elle vraiment pas pu aller voir quelqu’un d’autre ? « Oui. Oui ça m’aidera si tu me l’imprimes. » marmonna-t-il, à demi fuyant la conversation : si seulement l’alcool pouvait avoir un quelconque effet sur lui. D’un œil hagard, il dévisagea la bouteille qui avait été son soutien jusque-là – illusoire, en tout cas – aucune sensation d’ivresse, de légèreté ne parvenait à lui faire oublier cette conversation ; déjà, elle se gravait dans chaque coin de son esprit. Sa mémoire, sa conscience, sa raison, ses ressentiments. Qu’est-c’qu’il pouvait faire contre ça, hein ?! Allaient-ils rendre justice à ces trois personnes contre le reste de la ville ? Les Hodgins étaient morts, enterrés et leur maison allait tôt ou tard être recouverte par un immeuble tout neuf, construit par les soins de la ville : que restait-il à honorer ? « Alors quoi maintenant, hein ? On remet tout en question ? » il dévisagea Calista, incapable de ne pas ressentir une profonde colère, une profonde répulsion pour ce qu’elle venait de dire. « Ouais c’est ta famille. Les Lecter sont ta famille. Et ce sont mes amis ; tu sais que c’est par eux que j’suis devenu un chasseur ? Que quand j’ai perdu toute ma famille à cause d’un putain de dégénéré, c’est Felix qui m’a sorti de ma merde de vie pour que j’fasse quelque chose de mes dix doigts ? » il observa attentivement Calista ; en des années de collaboration, ils n’avaient sans doute que très peu couvert du passé de l’un et de l’autre – Alec n’en parlait pas. Alec ne parlait pas de ses parents morts, de c’que ça avait fait à sa vie.

D’au combien ça avait été important ; la vengeance, le sens du devoir, quel qu’il soit. « J’vais pas remettre tout ça en question parce qu’une putain de nana a fait exploser la mairie en déblatérant des accusations sans montrer la moindre preuve. Tu veux savoir pourquoi personne n’est mort ? Parce qu’elle a été chanceuse. » il se servit un nouveau verre, et qu’importait ce que Calista en pensait. « Chanceuse, que le connard de chasseur que j’suis soit entré dans c’te mairie. Parce que sans ça, tu serais morte. Et va savoir combien de personnes ont été blessées. Tu crois que ce sont des gens qui n’ont rien à s’reprocher qui font ça ? Des gens qui sont sains d’esprit ? Quand t’auras des preuves, tu f’ras quoi toi hein ? T’iras faire sauter l’hôpital après avoir parlé dans un haut-parleur peut-être ? » il savait que Calista ne ferait pas ça ; que Calista serait prête à afficher son visage, montrer des preuves grandioses sur tous les écrans de la ville plutôt que de faire exploser un bâtiment en plein milieu d’une fête, remplie de gens innocents. « Combien d’gens sont venus avec leur bébé à la fête des Fondateurs, hein ? Combien d’innocents elle aurait tués si ça avait mal tourné, franchement ? Si cette histoire n’concerne que les chasseurs, pourquoi est-c’qu’y’a d’autres gens qui doivent se trouver au milieu ? » d’autres gens comme ses parents ; victimes d’un connard qui n’était pas capable de se soumettre à la loi – un homme au-dessus des lois du monde qui avait fait comme il voulait, qui avait tué sans conséquence. Ça ressemblait étrangement à ce que certains reprochaient aux hunters. « J’sais bien que Lancaster est un pourri ; j’suis désolé si tu lui as fait confiance, toi. Mais tes tripes ont dû te dire un jour que c’était pas possible : tu découvriras bien assez tôt que les politiciens, ils font tout ce qui est nécessaire pour garder leur pouvoir. Mais viens pas chez moi pour remettre en question tout ce qu’on a fait, ou pourquoi on l’fait. T’attends pas à ce que je te soutienne là-dedans. » il abandonna son verre, sans même l’avoir touché, se penchant vers Calista pour prendre son visage entre ses mains, l’observant droit dans les yeux. « Je te demande pas de ne rien faire. J’ai dit que je t’aiderai. Mais tu sais ce que tu as fait, pendant toute ta vie Calista. Et tu sais pourquoi tu l’as fait. N’laisse personne te dire le contraire, ou te dire que t’avais tort. Surtout pas quelqu’un comme cette fille. » était-elle mieux qu’eux, hein ? Il en doutait fortement ; lui, même pour abattre un ennemi dégénéré, il ne faisait pas sauter un bâtiment sans penser aux autres, autour. Cette guerre, il ne l’avait jamais laissée empiéter sur les autres, les humains, les innocents, les gens comme ses parents qu’il s’était promis de protéger, treize ans plus tôt. « T’es mieux qu’elle. Mieux que tous ces gens. » l’ombre d’un sourire passa sur son visage ; sincère, mais presque nostalgique, touché par quelque chose d’indescriptible. Finalement, il relâcha la blonde à ses côtés, avant de reprendre son verre en main, observant sa vis-à-vis : « Alors, t’as besoin de quoi de moi ? » il reprit ses vieux automatismes, comme si fuir ses dernières paroles, à mi-mot, était préférable. « J’n’ai pas mis le nez dans le rapport de police. Mais j’suppose qu’il ne ressemble pas à ce que tu as toi. Comment tu peux savoir que ce sont pas des fausses preuves, d’ailleurs ? » qui sait hein, mieux valait demander ; probablement que la Wolstenholme lui pondrait des réponses faites de longues phrases compliquées auxquelles il ne ferait l’effort de comprendre que la moitié – mais au moins, il montrait une quelconque bonne volonté.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 21:39

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Calista était née chasseuse, elle n’avait jamais eu le choix de faire autre chose et elle n’était pas sûre d’avoir vraiment eu envie de faire autre chose de sa vie. Elle n’était plus vraiment chasseuse à proprement parlé depuis un moment, mais elle avait trouvé sa place dans le monde des hunters et elle y était bien. Elle était bien devant ses écrans d’ordinateurs, elle se sentait utile et efficace, même si son père ne partageait pas cet avis sur la question. Elle, elle avait toujours eu l’impression d’être utile aux autres hunters, elle avait l’impression de bien faire son travail. C’était bien la première fois qu’elle se retrouvait assaillie par les doutes. Elle craignait d’avoir servi une cause qui ne lui plaisait pas. Elle ne voulait pas être impliquée dans la mort d’humains innocents. Si ça avait été des mutants dans cette maison, ça aurait été différent, elle restait une hunter, persuadée que les mutants étaient mauvais, alors si cette nuit là, des mutants étaient morts plutôt que des humains, ça aurait changé pendant de chose à sa vision des choses. Elle en avait tués des mutants, elle avait aidé à en tuer. C’était ce qu’elle faisait tous les jours dans son boulot. Mais des humains, l’idée était insupportable. Elle avait toujours cru que ce qu’elle faisait, c’était pour le bien de l’humanité, que c’était un combat important pour protéger les humains innocents et maintenant elle apprenait qu’on les brulait en toute impunité, simplement pour faire porter le chapeau aux transmutants. Elle était persuadée qu’il existait des tas d’autres moyens, pour montrer au reste du monde qu’ils étaient dangereux. Des vrais moyens, utilisant la vérité et non des preuves montées de toutes pièces. Pour Calista, tout ça n’avait pas le moindre sens. Elle ne comprenait pas pourquoi ils avaient fait ça. Comment ils avaient pu arriver à un moment donné à se dire qu’il s’agissait d’une bonne idée. Qu’est-ce qu’ils représentaient les Hodgins dans tout ça ? Des dommages collatéraux qui étaient morts pour la bonne cause ? Et de quelle bonne cause est-ce qu’on parlait ? La protection de l’humanité ? C’était quand même bien paradoxal de tuer des humains dans le but de protéger l’humanité. Elle, c’était les transmutants qu’elle avait appris à détester à a tuer. Pas les humains. Elle ne voulait pas devenir un monstre cautionnant de telles actions et pourtant, elle avait joué un rôle dans cette histoire. C’était une idée qu’elle ne supportait pas et qui la tracassait depuis un moment maintenant. Ses doutes avaient commencés avec l’explosion de la mairie et ils n’avaient fait que s’intensifier au fil des semaines qui avaient suivies, si bien que maintenant elle avait l’impression d’être sur le point d’exploser. Il y avait trop des choses qui arrivaient en même temps dans sa vie, trop de doute qui venaient se heurter à d’anciennes certitudes au point de commencer à les faire s’effondrer. Elle ne savait plus quoi penser, au fond elle ne savait même pas ce qu’elle allait en faire des preuves qu’elle avait réussi à trouver. Elle ne savait plus quoi faire à présent. Elle aurait peut-être dû écouter Alec avant qu’il ne soit trop tard et éviter de fouiller dans ces affaires. Mais elle avait été trop têtue, trop curieuse et maintenant, elle s’en mordait mes doigts.

Frapper à la porte d’Alec, c’était ce qu’elle avait trouvé de mieux à faire. Pourtant il ne pouvait pas grand-chose pour elle, mais elle avait besoin d’en parler avec quelqu’un, alors elle avait jeté son dévolu sur lui. Peut-être qu’elle devrait envisager de le plaindre pour ça. « J’te l’imprimerai alors. » Si ça pouvait l’aider à y voir plus clair après tout, elle pouvait bien faire cet effort, quand bien même, elle n’en voyait pas vraiment l’intérêt. Elle laissa échapper un soupire. Est-ce qu’il fallait tout remettre en question ? Elle n’en savait rien. Sans doute pas non. Il devait bien y avoir encore des raisons de croire en ce qu’ils faisaient. Elle voulait continuer de croire qu’il y avait aussi des vies qui étaient sauvées grâce au travail des hunters, mais est-ce que ça suffisait à oublier complètement ces pauvres gens qui n’avaient rien demandé à personne et qui étaient injustement mortes ? Certainement pas. Elle, elle ne pouvait définitivement pas effacer tout ça de sa mémoire tant elle trouvait ça injuste. Elle ne pouvait pas non plus douter complètement des Lecter, ils étaient sa famille et malgré son emprisonnement, elle avait beaucoup d’admiration pour son oncle, avant de finir derrière les barreaux, il avait su parfois se montrer plus présent pour elle que ne l’avait pas son père. Elle ne pouvait pas croire que son oncle – malgré les années passées en prison – ou ses cousins puissent être assez fous pour faire un truc pareil. Peut-être que c’était à eux qu’il fallait qu’elle aille parler, surtout à Desmond puisque c’était son nom qui avait été prononcé lors de l’attentat de la mairie. « Je sais. Les Lecter sont des gens bien. J’comprends pas comme ils auraient pu être impliqués là-dedans. » Elle voulait croire que cette fille s’était au moins plantée sur les noms des responsables de cet incendie. Parce qu’elle savait déjà qu’elle avait eu raison concernant les causes du feu. « Ouais, cette fille était clairement cinglée, j’ai pas l’intention de défendre ce qu’elle a fait. Elle a détruit le matériel informatique de la mairie, c’était de la qualité en plus, je m’en étais personnellement assurée. » Ce qui s’était passé ce soir là à la mairie, ça avait été n’importe quoi. « Puis, tu devrais voir la cicatrice que j’ai à la jambe. Je déteste cette fille, elle est folle. » Pas seulement parce qu’elle avait détruit le matériel informatique que Calista avait commandé récemment ou pour une cicatrice le long de sa cuisse. Elle était cinglée parce qu’elle avait fait exploser un bâtiment sans se soucier des conséquences. Des innocents auraient pu être tués et c’était forcément quelque chose que Calista ne pouvait pas supporter. « C’est juste pas juste pour ces pauvres gens. » Et il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour les ramener à la vie de toute façon. Il n’y aurait jamais rien qu’elle puisse faire pour changer les choses, à moins peut-être d’être prête à sacrifier beaucoup de choses, mais est-ce que c’était le cas ? Peut-être qu’elle était un peu égoïste sur les bords, mais elle ne pensait clairement pas en être capable. Elle n’avait pas envie de se mettre sa famille à dos, de risquer sa vie pour tout ça, mais elle ne pouvait pas non plus se débarrasser de tout ce qu’elle savait. « J’sais bien qu’on a aussi fait des trucs bien. » Ils avaient sauvé des vies en luttant contre le fléau des transmutants, c’était forcément une bonne chose. Un léger soupire passa de nouveau ces lèvres. « Lancaster, c’est probablement l’une des rares personnes qui ne me voit pas comme une trouillarde qui se planque derrière son ordinateur, alors je pensais qu’il valait mieux que ça. » Parce qu’il avait été l’une des rares personnes à lui faire comprendre qu’elle était utile à faire ce qu’elle faisait et qu’elle n’était pas nécessairement obligée de retourner sur le terrain pour servir la cause des hunters. C’était un avis que peu de gens partageaient. So père certainement pas. Aspen non plus, même Alec dans le fond, il ne devait pas y croire puisqu’il avait aussi voulu la revoir sur le terrain. Mais, Thaddeus lui, il avait toujours été très réconfortant avec elle, alors c’était dur. « Désolée. T’as raison, c’est juste que j’veux pas faire partie de ce genre de plan. J’veux aider et faire ce qu’on m’a appris à faire toute ma vie. Tuer des humains, ça en fait pas partie. » Ce n’était clairement pas ça que ses parents lui avaient appris, ce n’était pas pour ça qu’elle s’était battue pendant toutes ces années et ce n’était pas non plus pour ça qu’elle avait été obligée d’assister, impuissante à la mort de son petit ami. « Merci. » Un léger sourire vint se dessiner sur les lèvres de la jeune femme. Elle aurait presque eu envie d’aller se blottir contre lui en cet instant, mais elle ne savait pas si c’était vraiment approprié. Elle avait tellement l’habitude de câliner ses frangins, qu’elle avait parfois un peu de mal à se retenir avec les autres. « C’est forcément pas le bon, parce qu’il y en a un deuxième qui a été dissimulé et le deuxième a été publié quoi ? Vingt minutes après le premier. Je ne pense pas que les scientifiques aient juste réévalués toutes les évidences pour en arriver à une conclusion complètement différente en vingt minutes. » C’était quasiment impossible et puis si ça avait été le cas, on aurait juste signalé que c’était un deuxième examen, là, on avait dissimulé le premier et on avait sorti le deuxième en le faisant passer pour le seul et unique qui avait été fait.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 19:58


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

Commettre le pas de trop, celui qui faisait qu’il était impossible de faire marche-arrière. C’était exactement la situation dans laquelle Calista venait d’atterrir : un martyr qu’Alec aurait préféré lui éviter – désormais qu’il la dévisageait sous la lumière des lampes de la cuisine, il se rendait compte qu’il aurait sûrement dû être plus virulent. Lui interdire de faire ce qu’elle avait fait, la menacer de la dénoncer ; quelque chose, n’importe quoi qui aurait permis que la blonde n’aille pas fouiner dans des histoires pourries qui les dépassaient largement. Qu’est-ce qui aurait pu lui faire lâcher l’affaire, hein ? Rien, probablement, parce que la fille Wolstenholme était une femme maline, mais têtue ; Calista n’aurait jamais lâché le morceau, ou aurait continué à agir en étant poursuivie, et dévorée par les doutes. Des doutes qui auraient fini par déborder sur son travail, son attitude, leur collaboration tout court : la blonde était de ces gens entiers, qui agissaient selon une ligne de conduite on ne peut plus claire ; un peu comme lui. Un peu comme les Lecter – c’était du moins ce qu’il avait cru, pour les treize dernières années de sa vie. Il avait cru trouver quelque chose qui lui correspondait, quelque chose qui était lui dans la chasse, la cause que la famille de son meilleur amie lui avait inculquée, comme ça, pour donner un sens à sa vie. Il avait toujours su que quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, quoiqu’il veuille, Calista aurait fouiné de toute manière : devait-ce alors être rassurant pour lui, pour eux qu’elle vienne frapper à sa porte sans la moindre hésitation, avec toutes ces précieuses informations ? Est-c’que ça voulait dire qu’elle lui faisait confiance, coûte que coûte, peu importe ce qu’il était ? C’n’était pas vraiment la vérité qu’il recherchait – la vie, autrefois limpide et claire d’Alec, n’était qu’obscurité et complexité désormais ; malgré elle, Calista n’allégeait pas la situation, ni même le poids des conséquences qui pesaient sur les épaules du chasseur. Il était un dégénéré, et en plus maintenant, un chasseur qui avait flirté aux frontières de ce qui était acceptable, et ce qui ne l’était vraiment pas. Avait-il, un jour, exécuté un innocent qui n’aurait jamais nui à personne ? Trop rarement, le Lynch s’était posé une telle question : pourquoi l’aurait-il fait, à vrai dire ? Les dégénérés étaient dangereux, imprévisibles, tellement au-dessus des lois naturelles qu’ils pouvaient inverser l’ordre de la société en une fraction de seconde, juste parce qu’ils le voulaient – et qu’ils en avaient les moyens. Largement les moyens. Thaddeus Lancaster, sa cause, sa politique ; tout ça, c’n’était pas lui – c’était pourtant une partie de lui, de la sale besogne qu’il accomplissait parfois, à la nuit tombée, en traquant des gens de qui il ne connaissait rien : rien d’autre du moins, que les contenus des dossiers qu’on lui présentait. Ou les rapides présentations faites par un de ses supérieurs à la botte du maire. Le château de cartes s’effondrait, dans une lente mais irrémédiable chute, à mesure qu’il dévisageait Calista, perdant peu à peu l’espoir silencieux de se raccrocher à quelque chose. La tornade blonde face à lui n’avait sûrement pas pensé aux répercussions de ses actes, quelles qu’elles soient. Sur la ville, sur elle-même. Sur lui. Elle venait de se présenter à la porte d’un type déjà perdu, trahi et dévoré de l’intérieur par son corps qui avait désormais la capacité surnaturelle de se régénérer, comme ça, à la vitesse de l’éclair. Son ami, devenu immortel du jour au lendemain, inatteignable par les balles, les coups de couteau, les chutes vertigineuses, la maladie, la vieillesse.

Celui qui résistait à la mort, lui résisterait pour le restant de ses jours, s’il ne trouvait pas de solution vite, prochainement ; l’espoir s’amenuisait pour lui à mesure qu’il saisissait une nouvelle option, qui s’avérait être un échec cuisant. Les Lecter avaient été des gens biens, au moment où il les avait rencontrés, concrètement, vingt ans plus tôt, le gamin prêt à s’effondrer sur place, l’orphelin qu’ils avaient pris sous leur aile pour en faire l’homme qu’il était aujourd’hui. Mais qu’en était-il désormais ? Alec avait-il perdu son meilleur ami, sa famille de substitution à Thaddeus Lancaster ? Il n’pouvait pas y croire, pas alors que son frère d’armes le délaissait de plus en plus pour s’acoquiner d’une femme comme Maiken Holst, celle qui luttait avec tant de volonté pour la cause des mutants. Une des ennemies de Lancaster et des préceptes qu’il faisait planer sur la ville : alors quoi ? Etait-ce un autre Lecter ? Un nom sortit rapidement du lot à l’esprit du Lynch, qui ne dit mot pourtant, demeurant muet et presque imperméable aux paroles de Calista. C’était sa famille à elle, par le sang et par les gênes. C’était sa famille à lui aussi, d’une autre manière, moins physique mais plus subtile : la servitude d’Alec, sa confiance, son orgueil de chasseur, tout ceci appartenait aux Lecter. Personne d’autre que les Lecter ; Felix en tête. Carlisle, l’homme qui lui avait tant appris, le guerrier déchu en lequel Alec n’avait pas envie de perdre foi – si seulement. Si seulement les preuves n’étaient pas si accablantes – parfaites, parfaites au point de tout retourner dans ce qu’ils avaient cru, jusque-là. L’esprit distrait de Calista au moins, eut le don d’arracher un ricanement amusé au chasseur face à elle ; il y avait relativement peu de personnes qui survivaient d’un incendie dévastateur, pour se préoccuper des dégâts matériels faits sur des ordinateurs – aussi grande pouvait-être la qualité de ceux-ci. Il n’y avait qu’elle pour être comme ça, que la Wolstenholme pour avoir des préoccupations qui échappaient à tous les autres chasseurs, obsédés par ce cercle vicieux né de leurs assurances. Les gens comme lui. Tout ce qu’il pouvait ressentir, c’était de la rage, de la haine pour cette terroriste sans visage qui avait tout remis en question. Et qui avait failli lui faire perdre la jeune femme à côté de lui : beaucoup diraient que ça n’aurait probablement pas eu d’importance, que l’Alec fermé, froid, agressif était tout à fait apte à survivre sans Calista Wolstenholme, la semi-chasseuse, petite protégée de Lancaster, et tout juste bonne à bidouiller des boutons sur un ordinateur. Tout c’qu’ils étaient, leur échappait totalement – et échappait aux autres ; c’n’était pas nécessairement une mauvaise chose. L’immuable de leur relation, était pourtant ce qui avait probablement amené la blonde devait sa porte, plutôt que sur le seuil de n’importe qui d’autre. Il lui avait sauvé la vie, elle lui avait sauvé une part d’âme – ou sinon, où serait-il ? Depuis tant d’années déjà, leurs existences étaient entrelacées, qu’il était impossible pour le Lynch d’imaginer un quotidien sans elle, sans la présence joviale et spontanée de la jeune femme pour amener un peu d’éclat à sa vie terne. Oui, terne, il n’serait que terne, si elle n’était pas là ; terne et toujours plus haineux. Et elle ne devait pas perdre ce qu’elle était, l’assurance qui faisait d’elle une chasseuse hors normes : ouais, bien souvent il se demandait pourquoi elle n’était pas sur le terrain – il en arrivait même à s’interroger sur son utilité – mais Calista en tant que Calista était… irremplaçable, sans doute. Ni dégénéré, ni Lancaster ; il n’pouvait laisser personne lui arracher ça, ce qu’elle était.

Quoiqu’il ait pu faire, quoiqu’il ait pu dire pour alimenter la curiosité ou la volonté de la jeune femme, Alec le regrettait désormais. Et pour prouver cela, il soupira, se décidant finalement. D’un mouvement, il ferma l’ordinateur de Calista : loin de lui l’idée de réduire à néant les heures de recherches qu’elle avait accomplies. Ou même lui refuser la vérité qu’elle cherchait tant à obtenir. Elle en avait le droit. Ils en avaient le droit tous les deux. Mais pas ce soir, pas comme ça. Pas ici. Pas trop d’un coup. « J’t’ai écoutée. J’t’ai entendue. Et si tu veux continuer… on continuera. » prochainement, un jour – qu’il aurait pourtant aimé repousser, encore et encore. Les mâchoires serrées, il se forçat malgré tout à lâcher un sourire à la jeune femme, histoire de se donner une chance de balayer d’un revers de main ce malaise qui avait glissé en lui. En eux deux. « Il est presque deux heures du matin, Calista… » ajouta-t-il en jetant un bref regard autour d’eux. « Et j’ai pas ma version papier. » dans un vague ricanement, un souffle ; avant qu’il ne se redresse sur ses pieds, pour venir poser son verre intouché devant la blonde. « J’serais un mauvais… ami, si j’te laissais continuer à retourner ça dans ta tête pour toute la nuit. Tu devrais te reposer. » Ami, était-ce le terme pour les qualifier ? Ils n’en avaient certainement pas discuté – ils vivaient dans le déni de ce qui les avait liés, et séparés. Presque déchirés. Collaborateurs, alors ? Curieusement, ça lui semblait trop impersonnel, trop froid pour les décrire tous les deux. Alors quoi ? Ils n’s’étaient jamais donnés la peine d’avouer ce qu’ils étaient, de prononcer le mot qui les définissait – c’était probablement mieux. Mais il se préoccupait d’elle, plus que de mesure ; assez pour se jeter dans les flammes d’un bâtiment pour l’en sortir. Mutation ou non ; et sous les yeux du reste de la ville, leurs partenaires de chasse compris. Elle pouvait alors savoir, bien facilement, qu’il ne la laisserait pas tomber, pas sur cette affaire qui l’obsédait avec tant d’intensité. Mais elle méritait mieux que ça, mieux que de voir son monde entier s’effondrer comme ça, en une soirée.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeLun 19 Oct 2015 - 19:34

We both forget Before we dwell on it.
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Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Les doutes étaient insupportables. Elle n’avait pas pu s’empêcher d’aller chercher plus loin, d’aller creuser, là où sans doute, elle aurait mieux fait de rester bien sagement dans son coin. Calista, elle croyait en ce qu’elle faisait, en ce que les hunters faisaient. Elle était persuadée que c’était pour le bien de l’humanité et cette idée était profondément ancrée en elle. Inscrite au plus profond de son éducation. C’était ce qu’elle retenait, ce qui comptait par-dessus tout le reste. Aider l’humanité. Pas la détruire, ça jamais. Alors cet événement restait coincé au fond de sa gorge. Elle ne voulait pas prendre part à ce genre de choses. Elle ne voulait pas tuer des êtres humains, elle voulait les protéger. C’était ce qu’elle avait toujours voulu. C’était ce qui l’avait poussé à poursuivre son entrainement, même si elle était la plus nulle de la famille, même si son père l’avait souvent regardée d’un air complètement désespéré. Elle n’avait jamais baissé le bras, parce qu’elle voulait aider les autres. Mais tout ça, c’était clairement pas aider les gens. C’était tout le contraire. Ils avaient tués des gens. Un couple qui n’avait rien demandé à personne et leur bébé. Tous les trois avaient été brûlés vifs dans leur maison. Ça avait été une soirée comme les autres pour eux sans doute et pourtant, ils étaient morts cette nuit et pourquoi ? Cette question elle était là, dans un coin de sa tête et elle ne pouvait la faire taire. Parce que c’était horriblement injuste ce qui était arrivé à cette famille et ça la rendait malade. Ils n’auraient jamais la justice qu’ils méritaient, parce que, qu’importait ce que l’autre cinglée avait pu dire l’autre soir lors de la fête des fondateurs, on avait vite étouffé ses propos et tout ce qu’on retenait, c’était l’explosion de la mairie. C’était important certes, mais le reste l’était aussi d’après elle. Peut-être que cette fille, elle avait un raisonnement qui avait du sens, une envie de justice qui était parfaitement justifiée. Mais, elle avait aussi une folie destructrice. Peut-être que si elle s’était contentée de dire ce qu’elle avait à dire sans faire exploser un bâtiment, le message aurait été plus efficace. Mais tout ce qui restait, c’était cette explosion qui aurait facilement pu couter des vies. Alors le message n’était pas passé. Elle était peut-être la seule à Radcliff qui avait retenu les mots de cette fille et qui s’en inquiétait. L’explosion de la mairie, elle préférait oublier, tout comme la cicatrice le long de sa cuisse qui témoignait de la folie du geste de cette fille. Cette famille, elle aurait dû avoir le droit à une véritable justice, mais ça n’arriverait jamais. Même si Calista se mettait à crier haut et fort ce qu’elle savait à travers la ville. Déjà parce qu’il n’y aurait personne pour l’écouter et puis surtout parce qu’on se débarrasserait d’elle en un temps record. Peut-être même que ce serait son propre père qui viendrait lui tirer une balle dans la tête pour la faire taire. Tout ce qu’elle savait, elle ne savait pas quoi en faire à présent. Le révéler au grand-chose, c’était se condamner et elle était sans doute encore trop lâche pour ça, elle la fille qui passait son temps planquée derrière ses écrans d’ordinateur pour ne pas avoir à affronter la vérité. C’était peut-être de ce côté-là qu’elle devait chercher. Parce que la réalité c’était trop compliqué à gérer, mais sur un réseau internet, elle était la reine. C’était à creuser. Plus tard, certainement pas ici avec Alec, sinon, autant se mettre à lui parler en chinois, elle aurait plus de chance qu’il la comprenne que si elle commençait à parler informatique.

Qu’est-ce qu’il lui restait à faire alors ? Rentrer chez elle et oublier tout ça pendant quelque temps ? Franchement, elle n’en avait pas envie. Elle savait qu’elle finirait par replonger dans ses dossiers au lieu de dormir. Elle était bien partie pour une nuit blanche, d’autant plus qu’elle avait vidé sa cafetière avant de se pointer chez Alec. Elle n’avait pas envie de dormir, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle à broyer du noir, mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autre ? Ce n’était pas à cette heure là qu’elle allait pouvoir s’occuper en faisant les boutiques de toute évidence. Elle pinça légèrement les lèvres, suite à la réplique d’Alec, avant d’appuyer sur une touche du clavier de l’ordinateur qui était encore posé sur la table, retirant l’écran de veille pour vérifier l’heure. En effet, il était plus de deux heures du matin. Déjà. « Okay. D’accord. » Elle éteignit l’ordinateur en quelques clics rapides. « Désolée, j’aurais pas dû venir aussi tard. J’avais juste, pas réalisé l’heure qu’il était. » Parce qu’elle avait passé la soirée le nez dans ces affaires et qu’elle n’avait pas vu le temps passer, parce qu’elle n’avait pas envie d’aller se mettre dans son lit avec tout ça en tête. Elle referma l’ordinateur à présent éteint avant de se tourner vers le jeune homme, lui adressant un léger sourire. « Tu l’auras ta version papier. Peut-être que je te l’enverrais par pigeon voyageur, monsieur le vieux-jeu. » Alec avait clairement un problème avec la technologie et ça la dépassait un peu parfois. Mais il n’était pas le seul dans ce cas. Son père était probablement pire encore. Cette aisance qu’elle avait elle, elle était tout sauf génétique. « Je suppose qu’il faut être un bon ami déjà pour me laisser entrer au beau milieu de la nuit. » Il y en avait du monde qui lui aurait d’aller se faire voir, que ce n’était définitivement pas l’heure de venir frapper aux portes et qu’en plus il y avait un couvre feu. Elle n’était pas censée être dehors à une telle heure. Mais bon, son statut de chasseuse lui permettait de se promener en pleine nuit dehors si ça pouvait lui faire plaisir. « Me reposer avec tout le café que j’ai avalé, ça va être compliqué. » Les idées qui tournoyaient au fond de sa tête, ça n’aidait pas non plus. Elle lui adressa un petit sourire avant de plonger son regard dans le sien. « Merci de m’avoir écouté. C’est vraiment … Gentil. » Elle aurait probablement pu trouver mieux, ce qu’elle voulait dire c’était que ça représentait beaucoup pour elle qu’il ait pris le temps de l’écouter, même si elle avait l’air d’une folle, même si elle remettait en doute des choses qui étaient importantes pour eux. Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui l’auraient écoutée si ça n’avait pas été Alec. « Y a pas beaucoup de personnes qui supportent de m’écouter plus deux minutes. C’est peut-être parce que des fois je me mets à parler une langue fictive en plein milieu de mes discours. Faudrait vraiment que je travaille ça. » Elle soupira légèrement avant d’attraper son ordinateur pour le remettre dans sa sacoche. « Je devrais peut-être y aller maintenant. Tu as peut-être envie de dormir toi. » Elle marqua une pause de quelques secondes en l’observant d’un air interrogateur. « Est-ce que tu dors ? J’veux dire, tu sais, avec … tu sais. » Elle fronça les sourcils devant la stupidité de ses propres propos. Il y avait vraiment des moments comme ça où elle ferait mieux de se taire. « Est-ce que si je te coupe un doigt, il repousse ? S’il te plait répond au moins à celle là. » C’était parfaitement immonde quand on y pensait, mais ça avait aussi quelque chose de cool bizarrement. « Ça pourrait être cool. Pas que je trouve ça cool de couper des doigts, c’est même dégueulasse. Mais je sais pas. Noël, après la mort de ma mère, j’avais essayé de préparer le repas et je me suis à moitié coupé le doigt en coupant la dinde. Alors ça peut être cool. Quand tu coupes de la dinde. » Elle s’enfonçait royalement là, maintenant elle avait vraiment envie de quitter l’appartement et d’aller se jeter sous une voiture. « Je suis folle. » C’était un constat qu’elle s’était déjà fait des millions de fois au cours de sa vie, mais là, elle touchait le fond. Elle avait vraiment envie s’en aller et d’aller mourir dans son coin mais, elle avait aussi vraiment envie de savoir. Curiosité maladive, la même qui l’avait poussée à enquêter sur la mort de cette famille, la même qui causerait sa mort probablement.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeMer 21 Oct 2015 - 1:06


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

Le pouvoir du tabou, une chose à laquelle Alec n’avait que très rarement goûté dans sa vie : honnête, la plupart du temps, entier dans chaque parcelle de son âme, le Lynch n’avait jamais pris l’habitude de laisser la gêne trahir ses attitudes. On lui connaissait son caractère implacable, la capacité presque inégalable qu’il avait, de n’jamais mâcher ses mots, de ne jamais tempérer ses réactions. Ce n’était pas pour rien, qu’il vouait une méfiance naturelle aux hommes comme Thaddeus Lancaster. A ces types si similaires à ceux qu’il avait côtoyés dans sa jeunesse, les collaborateurs de son père, chargés de faire respecter la loi, mais qui flirtaient bien souvent eux-mêmes dangereusement avec celle-ci. Une ironie qui avait toujours déplu au gamin qu’il avait été ; pas de quoi le changer de la tête aux pieds, ou le pousser à réfuter d’où il venait. Les activités de son père avaient fait la richesse de sa famille, permis l’aspect tout confortable de sa vie – bien souvent, plus jeune, le fils prodige avait baigné dans une atmosphère hypocrite qui lui avait, contre toute attente, si bien correspondu. Tout autant que Radcliff était à des centaines de kilomètres de l’endroit où il avait vu le jour, le nouvel Alec, né des cendres de son passé, n’avait plus grand-chose pour ressembler au jeune homme qui avait retrouvé les cadavres de ses parents. Tout ça, les magouilles, les magouilleurs ; il les avait laissés derrière. Et treize ans, c’était un long parcours pour le façonné d’une toute nouvelle façon, de faire de lui un autre homme. Il était rare qu’il se préoccupe des autres et de leur sensibilité au point d’en oublier la sienne à lui : paradoxalement, malgré sa spontanéité presque blessante tout autant que maladroite, il se préoccupait des états d’âme de Calista. Et il savait qu’elle se préoccupait des siens, quand bien même c’n’était pas la chose la plus évidente à deviner, parfois, quand elle ouvrait la bouche. Encore ce soir, probablement, elle n’avait pas réfléchi une seconde à ce que ça lui ferait à lui, si elle se pointait sur le pas de sa porte avec des preuves accablant leurs proches, les Lecter qui avaient encadré sa formation de chasseur. Ou même Lancaster. Leur cause toute entière. Il n’était pas surpris, loin de là, du fait que la blonde ait été uniquement obnubilée par ses préoccupations à elle, aveuglée par ses craintes à elle au point de ne pas penser à celles des autres. Aux siennes à lui, du moins. Probablement parce qu’il se présentait bien souvent comme un être inatteignable, infranchissable quand il était question de ressentiments quels qu’ils soient. Tout autant qu’il s’était acclimaté au caractère de la Wolstenholme, il avait fini par s’y attacher, presque sourire aux paroles de trop qui tendaient l’air d’un malaise qui leur était désormais bien familier. Y’avait pourtant eu, encore jusque-là, des paroles qu’ils n’avaient jamais daigné échanger : malgré le caractère entier d’Alec, malgré la capacité hors du commun que la chasseuse avait, de parler trop, sans réfléchir. Sans même se le dire, sans même l’évoquer, le Lynch et sa collaboratrice en étaient arrivés à un commun accord qui semblait les mettre sur la même longueur d’ondes : ils n’parleraient pas de leur unique baiser. Ils n’parleraient plus des fautes commises par un Alec qui avait poussé Calista sur le terrain contre son gré. Et ils ne parleraient pas de la mutation traitresse qui battait dans les veines d’Alec.

Cette même dégénérescence qui faisait qu’il était toujours là, à se dresser devant elle, bel et bien vivant. Car cette saloperie lui avait sauvé à la vie à lui, lui avait sauvé la vie à elle aussi. Ce soir-là, dans la mairie en flammes, ils seraient probablement morts tous les deux, sans cette tare pour réparer ses cellules, empêchant ainsi la toxicité des flammes de l’étouffer comme elle avait étouffé la jeune femme. Où serait-il sans cette mutation ? Où seraient-ils tous les deux ? Sans doute dans un endroit bien moins obscur, au niveau de leurs assurances de toujours. Sans doute bien moins distants de tout ce en quoi ils avaient cru, jusque-là. Et ce serait bien plus facile de cette manière – probablement. Arrêter Calista de se torturer l’esprit, n’avait pas été aux lèvres d’une Lynch une déclaration à même de foutre la blonde à la porte : ce qu’il voulait surtout, c’était qu’elle arrête de remuer ces choses dans son esprit, trouve un quelconque calme et qu’elle puisse passer à autre chose. Au moins pour la nuit, le temps de se reposer, plutôt que d’épuiser toutes ses forces dans une lutte qui était vaine. Quasiment vaine, du moins. Il n’avait pas envie de briser tous les espoirs de la blonde, de la rembarrer sans aucun sentimentalisme ; tout autant qu’il n’avait pas envie d’avoir le sentiment de la relâcher à la rue alors même qu’elle était encore chargée de ses doutes et de ses hésitations. Ce qui était forcément le cas, bien entendu, alors qu’elle rangeait son ordinateur dans son sac, et se levait prestement, prête à partir aussi vivement qu’elle était arrivée. Venait-il de commettre le faux pas, qui éloignerait Calista de lui désormais ? C’n’était pas faute de vouloir l’aider, de même vouloir découvrir la vérité coûte que coûte maintenant qu’elle avait attisé sa curiosité. Il n’avait pas dit ça, fait ça pour lui ; il l’avait fait pour elle, peu importait ce qu’elle pouvait penser, à l’instant de se retourner vers lui, en une énième parole sympathique. Mais il n’y avait rien à dire, pas la place de dire quoique ce soit, tandis que la Wolstenholme lançait des répliques en boucle, sans même se rendre compte qu’Alec s’était placé dans cette habituelle position corporelle qui en disait long. Sur le fait qu’il abdiquait face à ce flot de paroles, ou même qu’il la laissait finir avant de répondre : bras croisés contre son poitrail, lèvres pincées, presque le regard fuyant. Combien de minutes allaient passer comme ça, avec seule la jeune femme qui ouvrait la bouche pour aligner encore et encore des paroles sans intérêt ? C’en était comique, sans aucun doute possible et imaginable – heureusement pour elle, tout son entourage s’était probablement déjà adapté à ce talent qu’elle avait. « Je devrais peut-être y aller maintenant. Tu as peut-être envie de dormir toi. » il aurait pu avoir le temps de répondre quelque chose, avec une autre personne en face de lui que la foudroyante Calista. Ce ne fut pourtant pas le cas – c’n’était pas faute d’avoir ouvert la bouche. La question fusa plus rapidement qu’elle n’aurait dû, claquant dans l’air avec plus de force qu’elle n’aurait dû également. Le Lynch en vint même à dévisager son interlocutrice, incapable de savoir si l’interrogation était sérieuse, une moquerie quelconque – ou pire, une défiance. Etait-elle vraiment curieuse de savoir ça ? Voulait-elle vraiment parler de ça, de long en large ? Voulait-elle vraiment qu’elle lui expose de manière on ne peut plus impersonnelle et répugnante tout ce qu’il avait découvert sur cette atrocité qui déchirait son être ?

Ouais, parfois, même quand elle ne le voulait pas, la spontanéité de Calista la rendait quasiment insensible. Etait-elle folle ? C’était peut-être même pire que ça. Dans un soupir, le chasseur baissa la tête – non, finalement, il allait avoir besoin d’un autre verre. L’alcool à laquelle la blonde n’avait pas daigné toucher, il l’avala d’une traite, mi-figue mi-raison. S’il avait été face à une autre personne que Calista, si quelqu’un d’autre avait eu l’idée de lui poser de pareilles questions, Alec serait probablement entré dans une furie inimaginable, quelque chose qui ne lui ressemblait pas tellement : c’n’était pas comme si sa mutation était un sujet de conversation qu’il affectionnait particulièrement. Mais c’était Calista, et ça n’changeait pas vraiment de son habituelle façon de briser la glace, le silence. Le commun accord qu’il avait cru sentir entre eux. Visiblement, il s’était trompé. « Je dors, oui. » lâcha-t-il en premier, au prix d’un effort mental qui sembla lui coûter plus encore que sa fierté. C’était la seule chose qui semblait à peu près décent de dire, en de telles circonstances. « Même si… j’n’ai pas vraiment besoin de beaucoup d’heures de sommeil. » au contraire, il s’était découvert increvable, dans tous les sens du terme : increvable parce qu’on n’pouvait plus le blesser mortelle. Increvable parce qu’il pouvait traquer un dégénéré toute la nuit sans sentir ni lassitude ni fatigue. Increvable, parce que même s’il dormait deux heures par nuit, c’est comme s’il en avait dormi dix d’affilée. « Et l’alcool ne marche plus sur moi. J’peux même plus finir bourré. J’peux sauter du haut d’un immeuble, ça m’brisera les os, ça fera mal, mais en quelques secondes, ce sera comme si de rien n’était. J’n’ai plus aucune cicatrice nulle part… » il marqua une pause, après avoir détourné le regard, fuyant finalement tout contact visuel avec Calista. Il n’savait pas pourquoi il disait tout ça : peut-être pour mettre toutes ces vérités à plat afin qu’elle ne lui pose pas une nouvelle question. Ou peut-être pour lui faire payer sans le dire, l’imprudence qu’elle avait chargée dans ses phrases. « Oh, et je n’vieillis plus non plus. » était-ce remuer le couteau dans la plaie ? Pour lui comme pour elle, qu’elle ne s’y trompe pas. Et pour accompagner le tout, le chasseur retrouva sa bouteille d’alcool, cette compagne qui, elle, au moins, n’posait pas toutes ces questions douloureuses. « Et oui. Oui Calista, quand j’me coupe le doigt, il repousse. » il n’était plus qu’une ignominie sur pattes : était-ce ça qu’elle avait voulu demander ? Ne l’avait-elle pas compris, dès l’instant où il lui avait dit qu’il était un dégénéré ? Avait-elle saisi l’agacement palpable dans sa voix ? Probablement – et il culpabilisait déjà. Pour elle, plus que pour lui : il fallait pourtant qu’elle sache qu’il n’pouvait guère parler de ce qu’il était bien longtemps, avant de sortir une rage brûlante s’éveiller dans ses entrailles. Il soupira après de longues secondes de malaise, s’armant de bonne volonté : « J’avais… surtout dit ça pour toi. J’ai pas forcément envie que tu t’mettes à penser à ça jour et nuit, au point d’en perdre le sommeil ou d’faire n’importe quoi. » oui, détourner la conversation de sa putain de mutation, c’était mieux – quand bien même ça les ramenait à quelque chose de tout aussi blessant et compliqué. « J’t’avais dit qu’y fallait que tu sois prudente avec ça. Plus maintenant qu’avant, faut pas que quelqu’un sache que t’as ces informations, tu l’sais ça ? » question rhétorique, il ne savait que trop bien qu’elle n’était pas stupide. « Qu’est-c’que tu fais, quand tu peux pas dormir ? » ajouta-t-il finalement, tentant un vague sourire – qu’elle ne lui réponde pas qu’elle posait des questions débiles ou autres, il préférait faire n’importe quoi, n’importe quoi d’autre que de revenir sur c’qu’il fuyait si ardemment. Le constat criant de sa condition, son avenir tout entier, la solitude glaciale qui l’englobait totalement, face à tout ça.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 18:19

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Calista savait qu’elle avait de nombreux défauts, sa curiosité devait certainement en faire partie. C’était elle qui l’avait conduit à enquêter sur des choses qui dans la fond ne la regardait pas vraiment, des choses qu’elle aurait, de toute évidence, mieux fait de laisser tomber. Mais c’était plus fort, il fallait qu’elle trouve des réponses à ses questions, quand ça concernait une histoire d’incendie meurtrier perpétué par les hunters ou même quand ça concernait Alec. Elle n’aimait pas l’idée qu’il soit un transmutant. Elle n’arrivait pas à imaginer qu’il puisse être un monstre. Depuis que la nouvelle était tombée, elle  s’était efforcée de mettre cette histoire de côté, de passer à autre chose et de faire comme si rien de tout ça n’avait la moindre importance. C’était Alec et elle était incapable de penser qu’il puisse être une mauvaise personne. Il avait des défauts lui aussi et puis, il y avait eu des moments où elle avait eu suffisamment de reproches à lui faire pour ne pas être loin de le détester. Le maudire pour ce qu’il l’avait fait, mais jamais elle n’avait vraiment pensé qu’il n’était qu’un monstre ou qu’il ne méritait pas de vivre. Cette transmutation, ça remettait en cause tellement de choses qu’en principe, c’était plus simple de juste l’ignorer. Elle le faisait la plupart du temps, mais il n’empêchait qu’il y avait souvent des questions qui venaient s’imposer à elle. Toutes sortes de questions pour la plupart particulièrement bizarres, mais auxquelles il n’y avait probablement qu’Alec qui avait des réponses. Elle se doutait bien qu’il n’avait pas la moindre envie d’en parler. C’était une malédiction qui lui était tombée dessus et lui aussi, sans doute, qu’il préférait mettre ça dans un coin de sa tête et essayer d’oublier. Lui balancer ses questions de but en blanc, ce n’était pas évident, elle savait que c’était complètement déplacé, mais elle ne pouvait pas résister à la tentation. Tant pis si ça devait la faire passer aux choix pour la fille la plus indiscrète de l’univers ou pour la pauvre cloche qui se posait des questions complètement débiles. Il y avait des phrases qui avaient passé le seuil de ses lèvres, des paroles absurdes qu’elle aurait probablement dû retenir. Mais c’était Calista et il la connaissait certainement suffisamment bien pour s’être douté que tôt ou tard elle finirait par en parler. Il lui avait balancé une bombe, le soir où il était venu jusqu’à chez elle pour lui apprendre cette nouvelle, pire encore, ce soir là, il était venu lui demander de le tuer ; chose qu’elle était bien incapable de faire. Après tout ça, il devait bien se douter qu’elle n’allait pas juste en rester là sans rien demander. Peut-être qu’il y avait des questions plus importantes. Pourquoi elle ? Pourquoi le baiser ? Est-ce qu’il l’aurait tuée lui, si jamais les rôles avaient été inversés ? Mais ils s’agissaient de questions plus difficiles à poser que les conneries dans lesquelles elle s’était enfoncée. Il était plus simple pour elle de partir sur un ton qui restait relativement léger, plutôt que dans les choses vraiment sérieuses. Pour lui, est-ce que ça faisait une différence ? Peut-être pas. Quelles qu’elles soient, les questions qu’elle avait en tête tournait autour d’une chose dont Alec n’avait pas envie de parler, un malheur qui lui était tombé dessus sans crier gare, alors pour lui, toutes les questions qu’elle avait en tête, c’était probablement du pareil au même. Une bonne façon de remuer le couteau dans une plaie ouverte. Une plaie qui ne se refermerait peut-être jamais.

Calista était également une personne particulièrement optimiste, elle était de ceux qui cherchent toujours un avantage, même dans les pires situations. Des fois, elle ne trouvait rien, même si elle passait des heures à réfléchir, mais dans le cas d’Alec, ce n’était pas si compliqué que ça de trouver des avantages. Peut-être que c’était simplement parce qu’elle ne voulait pas voir les aspects négatifs de la situation, elle ne voulait pas y croire tout simplement, alors elle retenait les points positifs et le reste, elle l’oubliait sans regrets. « J’aimerais ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil. Je suppose que c’est mieux de dormir deux heures par nuits et d’avoir la forme, plutôt que se droguer au café et de se couvrir le visage de fond de teint pour avoir l’air en forme et ne pas avoir à expliquer à son patron qu’on a pas beaucoup dormi la nuit parce qu’on vient de s’acheter un nouveau jeu vidéo. » C’était souvent son cas à elle, elle parlait d’expérience là. Ce n’était vraiment pas rare qu’elle se pointe au boulot après des nuits blanches tout ça parce qu’elle jouait à la console et qu’elle n’avait pas vu l’heure passer. Puis elle haussa légèrement les épaules « Pas de cicatrices, doigt qui repousse, franchement, ça sonne plutôt cool. » Elle avança d’un pas vers Alec pour lui mettre son index gauche devant le nez, lui montrant ainsi la cicatrice qui marquait le doigt qu’elle avait manqué de ce coupé à cause d’une dinde à noël. « C’est vite arrivé ce genre de cicatrices moches. » Quand on était pas très doué, comme c’était son cas à elle. Elle avait un talent pour se blesser malencontreusement, pour des raisons parfaitement débiles. « Et encore, c’est pas grand-chose. Tu devrais voir ma jambe, à cause de l’explosion de la mairie, c’est affreux. Ils conseillent quinze mille crèmes pour éviter les cicatrices, mais tu parles. Ça change rien. » Elle leva légèrement les yeux au ciel. Elle avait vraiment essayé de faire partir cette fichue cicatrice, mais il n’y avait rien à faire, elle restait là toute moche contre sa jambe. Elle attrapa la bouteille qu’il avait en main, avant de boire directement au goulot une longue gorgée d’alcool. « Moi, je peux me bourrer la gueule. Alors, au pire ça en fait plus pour moi. » Elle déposa la bouteille sur la table, ce n’était pas qu’elle n’avait pas franchement envie de picoler, dans le fond, elle en aurait probablement bien besoin. Mais, elle avait besoin de faire appel au sérieux qui lui restait, alors elle soupira avant de revenir vers Alec, plongeant son regard dans le sien. « Ça craint Alec. Je sais bien que ça craint. » Elle comprenait, malgré ce qu’elle pouvait raconter, bien évidemment qu’elle se rendait compte de l’horreur de la situation dans laquelle il se trouvait, elle déposa sa main contre l’épaule du jeune homme, dans un geste plein de compassion. « Mais, si tu as besoin de quelqu’un pour trouver des avantages même dans les pires choses, t’as qu’à m’appeler. Ou m’envoyer un fax. Peut-être un télégramme même, sinon, on peut rester sur le pigeon voyageur. » Elle haussa les épaules avant de lui adresser un sourire. Elle n’était peut-être pas capable de lui tirer une balle dans la tête pour abréger ses souffrances, mais, elle pouvait être là s’il en avait besoin. Elle pouvait essayer de le rassurer. Elle pouvait au moins, faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire en sorte que la situation dans laquelle il était soit moins horrible qu’elle en avait l’air. « Je suis pas juste bonne à poser des questions débiles. J’peux aider. » D’une façon ou d’une autre, elle le pouvait, elle en était certaine et puis surtout elle le voulait. Elle laissa la main redescendre le long de son bras afin d’attraper ses doigts. « C’est ce que font les amis non ? » C’était le terme qu’il avait employé les concernant. Amis. Elle sentait bien quelque part en elle que c’est plus que ça, mais en rester là, c’était très bien, pas la peine de se perdre de nouveau dans un sujet compliqué. Elle fini par détourner le regard, sentant quand même un certain malaise s’emparer d’elle. Elle recula d’un pas, lâchant au passage les doigts du jeune homme. « C’est trop tard, je sais bien que je vais pas dormir si je rentre me coucher. » C’était déjà pour ça qu’elle avait décidé de sortir de chez elle, parce que les recherches qu’elle avait faites étaient à présent inscrites dans son crane et elle n’arrivait définitivement pas à s’en débarrasser, dormir allait être compliqué prochainement. « Hm, qu’est-ce que je fais quand je n’arrive pas à dormir. » Elle réfléchit quelques secondes, cherchant une activité qu’elle faisait lors d’insomnie et qu’Alec pourrait comprendre, mais c’était compliqué. « En général, je regarde toute la saga Star Wars. Ou les versions longues du seigneur des anneaux. Une saison de Game of Thrones ou Doctor Who. Je regarde des trucs que j’aime à la télé quoi. » Elle était presque sûre qu’il ne connaissait rien de ce qu’elle venait de citer. Ou juste de nom. Au moins de nom, elle l’espérait. « Sinon, je joue aux jeux vidéos. Ou je trouve quelque chose à faire sur l’ordinateur, y a toujours un truc à faire sur l’ordinateur. Pirater des comptes, programmer des trucs. Regarder des vidéos de chats trop mignons, l’éclate quoi. » Ça résumait parfaitement comment sa vie pouvait être pathétique des fois. Elle s’en rendit bien compte, mais elle chercha quelque chose à quoi se rattraper avant de passer définitivement pour une fille qui n’avait pas de vie. « Avant le couvre feu, j’aurais aussi pu sortir. Parce que je sors des fois, je rencontre des gens. Des vrais gens. Tu sais, au bar, en boite. » Aux conventions de geeks aussi, mais ça n’allait pas arranger son cas. « Mais, les bars et les boites sont fermées maintenant, aloooors. » Elle haussa les épaules comme pour conclure sa phrase. « Et toi ? Rien de tout ça, je suppose. » A part peut-être pour le bar et la boite, mais la question ne se posait pas vraiment puisqu’à cause du couvre feu, ce genre d’endroits étaient fermés. Radcliff était devenu un endroit particulier où il n’était pas facile de s’amuser à la nuit tombée. Même  avant cela dit. Alors certes, elle n’avait pas envie de dormir, mais trouver autre chose à faire que de glander devant la télévision, ça semblait, à ses yeux, compliqué, quoi que si on lui demandait vraiment, elle pourrait en trouver des moyens de s’occuper avec Alec, mais il y avait des moments, contre toute attente, où elle savait parfaitement comment se taire pour éviter le malaise.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 20:00


covering your wounds, filling your empty heart
i see that you are lonely. if you couldn't know, you'd leave with me. it's more than curiosity, and i've never longed for winter, till your presence made me shiver. untethered you'd be better if you'd only come with me. one night i will be the moon hanging over you. like the ocean in a perfect storm, and i've never been so jealous, i've never felt so helpless. so out of breath and hungry for you w/calista wolstenholme & alec lynch.

En des années à travailler ensemble, à se côtoyer, entrecroiser leurs vies l’une à l’autre, Alec et Calista avaient bien rarement pris le temps de comparer leurs emplois du temps, leurs occupations quelles qu’elles soient. L’évidence avait été très vite établie pour eux deux, qu’ils étaient diamétralement opposés de bien des manières : la Wolstenholme était agile et efficace avec un clavier au bout des doigts, tandis que le Lynch perdait efficacement son calme et sa patience devant de tels engins. Le chasseur aimait le terrain, l’aventure et l’adrénaline, le risque constant tandis que Calista était paralysée par des peurs refoulées, et restait volontiers le plus loin possible de tout ce qui ressemblait à un dégénéré potentiellement dangereux. Et finalement, la blonde était capable d’énumérer divers programmes et autres passe-temps qu’elle aimait sans qu’Alec soit capable d’en comprendre le moindre sens. Jamais il n’avait été un grand fan de ces activités sédentaires qui le forçaient à rester accroché à un siège pendant des heures : évidemment, il avait fait son plein de culture générale. La base de la base au niveau cinématographique – les westerns qui avaient fait la célébrité d’hommes comme Clint Eastwood. Le fameux Taxi Driver, quasiment le seul film qui devrait composer sa collection de Blu-ray à la maison. Star Wars également, l’inébranlable saga qui avait traversé tous les âges, et continuait encore aujourd’hui d’avoir un certain succès : le Lynch ne s’était pourtant jamais plu à s’imaginer dans un univers lointain, plein de fantaisie et d’un futur tel que celui qui était décrit dans ces films. La réalité, au contraire, avait toujours eu une prescience bien particulière sur tout son être : autrefois, ça s’était traduit par une volonté accrue de vivre, de flirté avec toutes les aventures possibles et imaginables, toutes les fantaisies que l’argent de ses parents pouvait lui offrir. Indéniablement, ça l’avait fait ressembler à un putain de gosse de riche, pourri gâté ; mais le jeune homme qu’il avait été avait toujours été plus à l’aise avec le fait de toujours bouger, ne jamais s’arrêter, plutôt qu’avec la perspective de laisser les minutes, les heures passer en restant assis sur une chaise. Ensemble sur le terrain, dans l’adrénaline d’une chasse particulière et sous la tutelle du maire de la ville, Lynch et Wolstenholme étaient un duo indéniablement efficace, diablement dangereux, et qui palpitait d’une cohésion à nulle pareille. Lentement mais sûrement, Calista avait pris la place de Felix dans les instincts de chasseur d’Alec, et le travail sur le terrain n’en avait été que plus plaisant : leurs différences avaient été rares, on ne peut plus rares, on moment de se confronter à leur vision de la chasse, leur façon d’appréhender les transmutants et la menace qu’ils apposaient sur le monde. C’avait été ce qui importait – au fond. Pendant un temps du moins ; pendant ces mois, ces années où ils avaient simplement navigué dans des eaux quasi impersonnelles, glaciales, faites de rapports qui auraient pu lier n’importe qui. Le personnel avait fini par se mélanger au reste, comme ça, presque naturellement ; Alec ne se souvenait guère aujourd’hui, du jour où il avait décidé de faire pleinement confiance à Calista dans tout ce qu’elle disait, tout ce qu’elle décidait. Du jour où en lui était né l’instinct qui l’avait poussé, plus tard, à frapper à sa porte pour lui annoncer sa nature de dégénéré, sans craindre quelque chose. C’avait été plus que les effets dévastateurs de leurs rixes, ç’avait été quelque chose de plus grand, immuable, profond ; ces choses qui n’avaient pas de nom, et n’en auraient sûrement jamais entre eux deux.

Amis – oui, sûrement que c’était mieux de se contenter de ces apparences-là, la semi-entente qu’ils avaient sur ce terme si simple, sans complexité aucune, ni sens caché. Amis. Et Calista était tout aussi efficace dans ce domaine que dans celui de la spontanéité maladroite ; voilà qu’après avoir commis les premiers faux pas dans le domaine ardu de la dégénérescence du Lynch, elle parvenait à faire apparaître un mince sourire au coin de ses lèvres. Ces histoires de dinde de Noël ressemblaient tellement à la jeune femme elle-même, qu’il ne s’en fourvoya pas – les blessures de guerre du jeune homme (elle était bien placée pour le savoir) avaient été bien différentes de quelques entailles causées par un couteau de cuisine lors d’une fête de Noël. A vrai dire, ça faisait des lustres déjà que le chasseur n’avait plus daigné festoyer sur les célébrations de Noël, ou même d’envisager de souffler des bougies en l’occasion de son anniversaire : tout ça n’avait plus eu d’intérêt lorsqu’il n’avait plus eu de famille pour l’entourer. Et aujourd’hui, ça n’en avait encore moins – les années qui passaient n’avaient plus la moindre influence sur son état, interne ou externe : des Noël, il était quelque part, voué à en connaître plus que ce n’était humainement possible, si rien ne changeait. Et quand bien même beaucoup pouvaient voir cela comme un cadeau inespéré, le Lynch ne retenait ça que comme une malédiction, imprenable et accrochée à son être tout entier. Encore un signe évident, de la solitude qui englobait sa vie toute entière. Mais la compagnie de Calista parvenait bien aisément, à chasser les démons de ses doutes, les questionnements complexes qui ne seraient réservés qu’au lendemain : plus encore que le simple fait de sa mutation, il y avait également désormais, ces histoires de chasseurs corrompus qui se mettaient à tuer des humains, sans le moindre état d’âme. Définitivement, s’il n’avait pas été voué à haïr au plus profond de ses os les dégénérés, Alec pourrait facilement juger sa mutation d’utile, dans la guerre chaotique qui se jouait à l’heure actuelle dans les rues de Radcliff. Elles avaient presque déjà coûté la vie de la blonde à ses côtés – et il n’y avait sûrement que grâce à cette mutation qu’il maudissait tant, qu’il avait pu faire quelque chose contre ça. « A vrai dire, si jamais tu les détestes vraiment, tes cicatrices, j’ai un bien meilleur remède que les crèmes. » et il aurait presque pu en avoir l’air fier, un fin rictus au coin de ses lèvres pour répondre aux répliques amusantes de la jeune femme au sujet de ses blessures de guerre. Les chasseurs qui survivaient aux intempéries de la mission étaient pourtant ceux qui étaient aisément jugés comme les plus braves ; pour Alec, ses cicatrices avaient été bien plus que des plaies refermées. L’incessant rappel de pourquoi il avait commencé ce qu’il faisait aujourd’hui – les signes évidents du chemin parcouru. Tout ça, oublié et lavé en un clin d’œil, par un caprice de la nature qui en exigeait bien trop de lui. S’accepter comme ça, ce serait renoncer à tout ce qu’il avait fait, tout ce qui l’avait constitué pendant treize ans. Ce serait se détourner de ses parents, accepter la légitimité de leur assassin. « Me demande pas comment, mais j’ai déjà eu l’occasion de tester- » mieux valait pour eux deux qu’elle ne connaisse pas ces activités nocturnes qu’il accomplissait, qui avaient fut un temps, consisté à traquer une humaine comme Maiken, pour la réduire à ses volontés à coups de menaces diverses et variées. Menacer, c’était toujours mieux qu’exterminer dans un incendie, mais ça revenait sans doute au même, dans le fond ; l’abus d’un pouvoir quelconque, sur des gens qui n’avaient presque rien demandé, au milieu de tout ça. « Une transfusion de mon sang, et t’aurais plus aucune trace. » et il ne pouvait guère se faire à l’idée que la nature puisse mettre en œuvre de tels miracles surnaturels ; au contraire, tout cela semblait être le fruit d’une anormalité pure et dure – à chaque plaie qu’il voyait se refermer, Alec ne pouvait s’empêcher de ressentir plus vivement encore cette assurance. Ne pas mourir, ne pas pouvoir être blessé, ne plus ressentir la maladie ; c’était ne plus être humain.

Il était clair à son esprit, que ce que Calista (ou d’autres) appelait si volontiers un avantage, il n’y voyait qu’un poison dans ses veines, qui se retournerait tôt ou tard contre lui. La marque du déshonneur, pour un fils qui avait juré de venger ses parents – mais qui, finalement, se calquait sur le modèle monstrueux de leur tueur. Quelle ironie. Et dans tout ça, les doigts de Calista enserrant les siens, furent une consolation indéniable – quand bien même il évita son regard en premier lieu, elle parvint à réveiller dans le Lynch ce sentiment léger, d’une liberté grandiose qui dépassait tout le reste. La liberté de son cœur, tambourinant contre ses côtes avec une volonté ragaillardie. Amis ; ils étaient amis, et pourtant aucun ami n’avait réussi à complètement chasser les démons de l’existence du Lynch. L’impression délicate qu’elle éveilla en lui ne fut pourtant que de courte durée – aussi courte que le contact de leurs peaux, la rencontre de leurs regards au détour d’une phrase qu’elle venait de prononcer. Et puis plus rien, la réalité transperçant à nouveau le voile de ces illusions si faciles à accepter avec la jeune femme à ses côtés. De bien des manières, Calista avait rendu sa vie plus facile, le fardeau de la chasse plus léger. La solitude plus gracieuse. Son cœur moins glacial. Il le savait. Elle le savait. Ils ne se l’étaient jamais dits, l’avaient murmuré au détour d’un baiser qu’ils oubliaient si volontiers ; deux chasseurs devenus fuyards, probablement pour leur propre bien. Amis. Ses doigts se refermant sur eux-mêmes, Alec ne dit mot, ne laissa rien transparaître pour déformer la simplicité de ce qu’elle venait de dire – c’était ce que faisaient les amis, en effet, se soutenir d’une quelconque manière. Même à une heure indécente. Ils jouaient si bien à ce jeu, faire comme si de rien n’était ; passer l’éponge sur des actes d’il y a quelques secondes à peine, peu importaient leur importance, derrière les apparences. Croisant les bras contre son poitrail, Alec observa Calista, profitant des longues répliques de la blonde pour reprendre contenance ; « Tu fais vraiment ça ? Regarder des vidéos de chats sur internet ? » il n’avait pu retenir un vague souffle, un ricanement amusé et sarcastique à la fois – ça lui semblait totalement incroyable, que des gens puissent décider de faire ça de leur temps. Alec n’était pas de ces gamins qui avaient grandis entourés d’animaux ; au contraire, sa mère n’avait jamais été une grande amoureuse de ça, et elle avait toujours trop aimé la propreté de son intérieur pour accepter l’éventualité d’avoir une bestiole à poils entre ses murs. Indéniablement, Alec avait toujours été voué à ne pas comprendre c’qu’il pouvait y avoir de particulièrement mignon, dans une bestiole à poils qui chie, pisse, bouffe et vomit. Sur la propreté, l’aspect quasi maniaque de son environnement, le Lynch était le portrait craché de sa génitrice, sans conteste. « Moi ? Je... » il se tut un instant, le mot retenu dans sa bouche – Calista l’avait sûrement déjà deviné avant même qu’il ne s’approche des frontières de ses lèvres ; observant la blonde, Alec se laissa à hausser les épaules, comme s’il n’y avait pas de secret, pas d’illusions, pas d’Alec autre que celui qu’elle côtoyait. « -chasse. » finit-il par admettre. Oui, la plupart de sa vie se résumait à ça ; l’acte inlassable de traquer, tuer, et avancer. Souvent s’entrainer, ne jamais rien lâcher. Faire du repérage divers et varié : leur activité était, sur le terrain, bien plus chronophage que ce que Calista devait connaître, derrière ses écrans. Ou alors était-ce simplement parce que le flic qu’il était, luttait ardemment pour ne jamais laisser sa vie aller plus loin que ça ; plus loin que la cause impérieuse qui était née en lui. « Je fais du sport, sinon. Même si j’ai laissé mes années de sport en équipe derrière moi. » indéniablement. Il était difficile en voyant le chasseur indépendant et solitaire qu’il était devenu, d’imaginer un Alec Lynch, de dix-huit ans, en train de faire du football américain en équipe. Ça avait pourtant été le cas. Dans une autre vie. « Mais sinon, oui je… sors. Souvent. J’n’ai jamais été vraiment du type à rester chez moi. » contrairement à ce qu’on pouvait aisément croire aujourd’hui, tant il partageait son temps entre exil dans son appartement, et chasses en solitaire. « Je- chercherais probablement à me trancher les veines si tu m’faisais regarder l’intégrale du Seigneur des Anneaux, ou un truc du genre. » comme pour les ordinateurs, ce n’était pas dans ses talents particuliers, que d’intégrer les noms des personnages, les lieux complètement fantaisistes, et même toutes ces histoires de magie, alors même que le monde tombait en ruines à l’extérieur. « Mais contrairement à c’que tu dois croire, j’ai probablement regardé Star Wars avant toi, à vrai dire. » reconnut-il, presque avec un ton de défi – ils avaient, après tout, un certain nombre d’années d’écart ; et Star Wars… qui avait pu y échapper, de toute manière ? Pas les Lynch, ni même le – trop – jeune Alec qui avait eu un père qui se serait sans doute entendu, sur bien des points, avec quelqu’un comme Calista. Tout ça, tout c’qu’il avait laissé derrière lui, c’était presque indolore de l’évoquer avec quelqu’un comme la jeune femme en face de lui.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec) ›› all through the night.   (alec) ›› all through the night. Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 20:52

We both forget Before we dwell on it.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Well, maybe I'm a crook for stealing your heart away, And maybe I'm a crook for not caring for it Yeah, maybe I'm a bad, bad, bad, bad person. Well, baby I know. So I think it's best We both forget Before we dwell on it The way you held me so tight All through the night 'Till it was near morning. 'Cause you love, love, love When you know I can't love you. — love, love, love.

Calista n’avait aucune idée de ce que ça pouvait faire de se rendre compte que, du jour au lendemain, on était ce qu’on détestait le plus au monde. Elle avait de la chance de ce côté-là. C’tait arrivé à sa mère, mais elle, elle n’aurait jamais à connaître ça. Elle s’était faite dépister dès qu’elle en avait eu l’occasion et les résultats étaient formels, elle ne possédait pas le génome x. Elle ne pouvait pas savoir ce que sa mère avait pu ressentir quand elle s’était rendu compte de ce qu’elle était, tout comme elle ne pouvait pas savoir ce qu’Alec ressentait en cet instant. Mais, elle ne pouvait pas imaginer que ça puisse changer la personne qu’il était, elle ne voulait pas qu’il finisse comme sa mère et quand bien même il l’avait voulu, il ne pouvait pas mettre un terme à sa vie. Il était condamné à vivre avec cette chose en lui, cette malédiction qui pouvait facilement faire de lui un monstre. Elle ne pouvait pas vraiment comprendre ce que ça faisait, mais il n’était pas question de lui tourner le dos. Il devait bien y avoir une solution quelque part et ils finiraient par la trouver. Elle n’avait pas envie de l’abandonner, qu’importait ce qu’il pouvait être. Elle voulait le soutenir, même si ça se résumait à trouver les bons côtés de sa mutation pour éviter qu’il ne se concentre que sur ce qui craignait. Il y avait forcément des points positifs dans cette situation, après tout, ce n’était pas comme s’il menaçait de provoquer une explosion nucléaire en un battement de cil. Ça aurait pu être pire, se plaisait-elle à croire. Lui, il ne pouvait pas mourir, dans le fond il devait bien y avoir un grand nombre de personne souhaitant un truc pareil. Il n’avait plus à craindre la mort, ce genre de trucs qui elle, la terrorisait tellement qu’elle avait abandonné la chasse pour aller se planquer derrière ses écrans d’ordinateurs. Il ne pouvait pas mourir du tout. Ni d’une balle dans la tête, ni emporté par l’âge. Etre immortel, c’était peut-être compliqué. Ça voulait dire qu’il vivrait éternellement, qu’il survivrait là où toutes les personnes qu’il connaissait allaient mourir. C’était affreux ça par contre, elle devait bien l’admettre. Mais pour l’heure, il n’avait qu’une trentaine d’années devant lui et encore largement le temps de trouver une solution à son problème. Parce qu’il devait bien en avoir une quelque part. Elle y croyait dur comme fer elle, parce qu’elle était toujours optimiste ou du moins, elle tâchait de l’être. Dans cette situation, il fallait bien qu’elle le soit pour deux, parce qu’Alec lui, il était loin d’être l’homme le plus positif qu’elle ait pu rencontrer au cours de sa vie. Il était tellement différent d’elle, ils n’avaient presque rien en commun dans le fond. Mais ils étaient amis, ou quelque chose dans ce gout là. Alors elle continuerait à être là pour lui rappeler les bonnes choses de la vie, même s’il était décidé à voir tout en noir.

Elle serait toujours là, peut-être à raconter des conneries, à s’enfoncer dans des histoires qui n’avaient pas d’importance, toujours avec un ton d’humour, parce que le monde n’était pas tout noir et qu’il y avait toujours de la lumière au fond du couloir. Il avait été assez désespéré pour lui demander de le tuer, mais ce n’était pas là une chose qu’elle pourrait faire, même si Alec aurait pu mourir d’une balle dans la tête, jamais elle n’aurait été capable d’être celle pressant la détente. Elle pouvait l’aider d’une façon différente, avec ses histoires débiles et le récit de ses mésaventures. Se couper le doigt en découpant une dinde n’était qu’une histoire parmi tant d’autres qui venait prouver sa maladresse. Elle pouvait en avoir bien d’autres à raconter, parce que la plupart des cicatrices qu’elle portait sur son corps étaient le résultat d’histoires plus stupides qu’héroïques. Ce n’était pas pour rien qu’elle était définitivement plus à l’aise derrière un écran d’ordinateur, là au moins, elle avait peu de chance de se faire du mal. Elle arqua légèrement un sourcil suite à la réflexion du jeune homme, quelque peu surprise qu’il puisse avoir une solution miracle contre les cicatrices, là où elle avait l’impression d’avoir tout essayé en vain. Elle le laissa parler et sa solution à lui, elle ne l’avait jamais essayé, en effet. C’était bizarre, il fallait bien l’admettre et franchement, elle n’allait pas demander comment il avait eu l’occasion de tester un truc pareil. Mais il semblait que c’était une solution miracle à bien des choses. « Est-ce que ça veut dire que ton sang pourrait régénérer, toutes les cellules d’une autre personne ? » Calista qui avait tendance à voir le bien partout où elle avait envie de le voir, là elle était servie. C’était carrément miraculeux cette histoire. « Si quelqu’un passe cette porte et me tire dessus, est-ce que ton sang pourrait me sauver ? » Ou est-ce qu’il pourrait sauver la vie d’un pauvre gamin souffrant d’une quelconque maladie parce qu’il serait né avec des cellules mal formées ou des conneries de ce genre. C’était une question importante, clairement un seuil entre le monstre qu’il pendait être et le héros qu’il pourrait être. « C’est rhétorique hein. J’ai pas envie qu’on me tire dessus pour tester. » Elle ne savait même pas pourquoi elle précisait ça, c’était presque logique, mais elle avait un don pour raconter des trucs débiles presque sans s’en rendre compte. « J’ai pas envie de me prendre une balle tout court. Ça doit faire super mal. » Soudainement prise dans ses réflexions sur la douleur qu’on devait ressentir quand on se prenait une balle, Calista secoua la tête pour revenir sur terre. C’était fou comme elle pouvait rapidement se laisser happer par des pensées sans importance, mais encore cette fois ses réflexions la poussait à penser qu’elle était très bien planquée derrière ses ordinateurs, là où il y avait peu de chance pour qu’elle se fasse tirer dessus. Le risque zéro n’existait pas, elle avait bien faillit exploser en même temps que la mairie alors qu’elle n’avait techniquement pris aucun risque, mais, derrière ses ordinateurs, elle se sentait déjà plus en sécurité que sur le terrain.

Elle se sentait aussi plus en sécurité quand il y avait Alec dans les parages. Il lui avait sauvé la vie et il était tout ce qu’elle n’était pas. Il était courageux et fort là où elle, elle n’était qu’une trouillarde de première catégorie. Elle s’en fichait de cette mutation dans le fond, parce qu’elle savait bien que ça ne changeait rien entre eux. Il avait été là pour elle, elle serait là pour lui. C’était une promesse qu’elle lui faisait, avant de fuir comme elle le faisait si bien, parce que, le regard plongé dans le sien, sa main dans la sienne et le peu de distance les séparant, le tout ajouté au sérieux de la situation, ça la rendait mal à l’aise. Soumise à tout un tas de pulsions qu’elle faisait peut-être mieux de refreiner, parce qu’il y avait toujours l’ombre d’un baiser dénué d’explications entre eux. Parler de ce qu’elle faisait pour s’occuper les nuits où elle n’arrivait pas à trouver le sommeil, c’était déjà beaucoup plus simple. Même si, ça la faisait passer pour une cinglée, elle n’était plus à ça prés. « J’aime les chats et puis y a vraiment énormément de vidéos avec des chats trop mignons ou rigolo et comme le mien est plus chiant qu’autre chose, faut bien que je compense. » Elle haussa les épaules, peut-être que ça n’en avait pas l’air à première vue, mais les vidéos de chats sur internet ça devenait vite très passionnant, le genre d’activité qui pouvait facilement lui prendre des heures de son temps à elle. Elle leva les yeux au ciel d’un air à la fois amusé et exaspéré à la suite des paroles d’Alec. « Faire du sport, ça t’occupe ? Mais c’est de la torture. » Elle détestait ça, elle avait toujours détesté. Elle n’aimait pas quand on l’avait forcée à faire des tours de terrain quand elle devait s’entrainer, elle était du genre à faire trois abdos et à être complètement morte. Elle avait été douée au tir à l’arc mais ça faisait des mois qu’elle n’avait pas touché à un arc. Le sport ça n’avait jamais été son truc. « T’as besoin de quelqu’un pour t’apprendre ce qui est vraiment fun, Lynch. » Ils n’avaient clairement pas la même conception de ce qui était amusant de toute évidence, elle c’était plutôt les soirées télé, lui le sport. « Et je sais comment m’amuser sans télévision ou ordinateur, même si ça peut paraitre incroyable comme ça. » Même si évidemment, c’était le genre de solution facile, mais y avait plein de choses amusantes à faire en dehors de la télé ou du sport, ne serait-ce qu’un verre entre amis ; même si, à radcliff, c’était compliqué. « Mais n’empêche que sans le seigneur des anneaux, tu loupes quelque chose. » Elle haussa les épaules avant de s’appuyer contre la table derrière elle. Elle ne pu s’empêcher de rigoler alors qu’il lui parler de star wars. Certes il l’avait peut-être vu avant elle, mais elle état sûre qu’elle l’avait vu la saga plus de fois que lui. « T’as raison. Quand je suis née, les trois premiers étaient déjà sortis. Mais ça veut rien dire du tout. » Elle restait la fan numéro un de star wars, au moins à Radcliff, personne ne pouvait la battre de ce côté-là. Elle haussa les épaules avant de croiser les bras sur sa poitrine. » A part que t’es vieux. » Taquine évidemment, puisqu’il n’était pas beaucoup plus vieux qu’elle non plus. Cinq ou six ans tout au plus, une poignée d’années sans importance, ou qui venaient peut-être de prendre leur sens dans le fond. Il ne vieillissait pas, mais pour l’heure, elle restait plus jeune que lui, il n’avait pas encore à craindre qu’elle ne parte bien longtemps avant lui.
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