Sujet: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Dim 29 Mar 2015 - 11:24
Elle s’était miraculeusement enfuit du laboratoire clandestin sans vraiment comprendre comment elle s’y était prit. Plusieurs semaines auparavant, ses pouvoirs étaient réapparus pendant quelques heures, suite, sans doute, à une perte d’efficacité de l’injection de NH24 ou de NH25 encore à l’essai. Entre les migraines et les nausées, la journaliste s’était connectée aux souvenirs d’un scientifique qui passait par là. Elle avait mémorisé les codes d’accès et à la première occasion venue, elle avait échappé à ces savants fous. Elle n’était pourtant ni la plus intelligente ni la plus forte des mutants enfermés. C’était un miracle. Quand elle avait respiré l’air frais pour la première fois depuis des mois, ça l’avait rendu presque folle à se demander si ce n’était pas simplement un rêve. Ou bien si elle n’avait pas passé l’arme à gauche. Les lumières des phares des voitures l’éblouissaient. Le bruit des moteurs l’étourdissait. Elle était paniquée, sur ses deux jambes frêles et son corps trop maigre, bien trop pour une femme qui aurait dû être une maman comblée depuis quelques semaines. Diable, elle aurait tout donné pour avoir ces quelques kilos en trop et ces vergetures disgracieuses. Au lieu de ça, elle avait un visage tiré et on voyait ses os saillants au travers de son T-shirt délavé. Elle avait tout perdu. Ses ressentiments étaient indescriptibles. Elle n’était qu’une enveloppe charnelle. Vide. Vide de sens. Vide de vie.
C’était l’automne sur Radcliffe, cela se voyait aux feuilles mortes et au vent qui soufflait. Lexie, elle, avait complètement perdue la notion du temps. Elle avait froid. Elle avait mal. Elle aurait voulu se blottir dans les bras de son fiancée mais elle avait incroyablement peur désormais de tous ses secrets qu’il cachait. Elle mutante, lui hunter, c’était bien se moquer du destin d’unir un couple pareil. Les Roméo et Juliette des temps modernes. Elle se mordit les lèvres presque à sang à se demander si il était capable de lui faire du mal. Que ferait-il si elle revenait à la maison ? L’enterrait-il ? Le père Caesar lui tenderait sans doute une pelle pour construire sa tombe au fond du jardin. A cette idée, elle vomit sur le bas côté. Des inconnus la regardèrent d’un air curieux mais aucun n’osa s’approcher d’elle. Elle avait l’air bien trop pouilleuse, bien trop perdue. Accroupie au sol, c’était comme si elle vomissait ses trippes, son horreur, sa colère, sa haine. Quelques sanglots s’échappèrent avant qu’elle ne reprenne sa route.
Se réfugier chez Marius, c’était loin d’être l’idée du siècle mais c’était la seule alternative qu’elle avait trouvé dans son désespoir. Elle aimait bien l’homme même si la réciproque n’était pas si évidente. Avec ses yeux de biches, elle était venue s’interposer dans cette relation fusionnelle et fraternelle. Parfois elle se demandait si elle n’avait pas dit ou fait quelque chose qui puisse contrarier le cadet Caesar. D’autres fois, elle supposait qu’il devait simplement être jaloux qu’une tierce personne partage la vie de son jumeau. Elle aurait voulu qu’une amitié se développe entre eux-deux, n’aimaient-ils pas le même homme après tout ? Mais l’ancien sportif était pire qu’un gamin et même si il tolérait la présence de la journaliste, il lui faisait bien sentir que c’était uniquement pour qu’elle ne révèle pas la pathologie cardiaque dont il souffrait à son frère. Un pacte qu’ils avaient scellé et qui, elle l’espérait, posait les bases d’une nouvelle complicité.
Revenir à la vie après plusieurs mois était une expérience assez traumatisante, et la mutante n’était pas au bout de ses peines. De toute évidence, retourner auprès de son fiancée maintenant qu’il savait pour sa mutation génétique était fortement risqué, c’est pourquoi elle choisi l’autre alternative. Le jumeau. Être auprès de Marius, c’était être en sécurité tout en ayant un peu de Martial avec soit. Quelques ressemblances physiques, quelques manies gestuelles, ça lui suffirait pour le moment à garder l’espoir. Elle ne savait pas encore très bien comment elle expliquerait tout ça à l’un et à l’autre. Le mutant n’avait aucune idée de la véritable nature de sa famille, et ce n’était pas le rôle de la jeune femme de lui annoncer qu’il était l’unique raté de plusieurs générations de tueurs. Quand elle s’était retrouvée au pied de l’immeuble du handballeur, elle priait pour qu’il soit seul et ne lui claque pas la porte au nez.
Cela faisait à peine quelques jours qu’elle dormait sur le canapé. Enfin, "dormir" c’était un bien grand mot puisqu’elle passait la plupart de ses nuits recroquevillée sur ses jambes blanches, une tasse de café noir à la main, les yeux dans le vide. Elle avait sur le dos un vieux T-Shirt trop grand du handballeur à l’époque où ils s’entrainaient encore à haut niveau. Elle n’était pas d’une compagnie très agréable et elle le regrettait sincèrement. Et quand Marius s’amusait à échanger le sel et le sucre, elle ne savait pas si c’était pour la pousser à bout et qu’elle fiche le camp de son studio d’adolescent attardé ou bien si il voulait juste la faire réagir et qu’elle sorte de sa torpeur.
Cette nuit, c’était la première fois qu’il la laissait seule dans l’appartement. Elle avait dégluti amèrement quand il avait claqué la porte derrière lui sans même se retourner pour savoir si elle irait bien. Les souvenirs de la nuit où elle avait été faite prisonnière lui revinrent alors en mémoire. Elle avait laissé toutes les lumières allumées et elle regardait pour une énième fois le journal télévisée sur une chaine d’informations barbantes. Une batte de baseball à la main. Prête à assommer quiconque franchirait cette porte, si elle en avait la force avec ses petits bras. Quelques heures plus tard, elle entendit les clés dans le verrou et se déraidit immédiatement avant de jeter un coup d’œil à l’entrebâillement de la porte. Marius en jaillit pour aller s’effondrer tant bien que mal sur le canapé, à côté d’elle. Elle le dévisagea bouche-bée en apercevant l’homme désarticulé. Les traits de son visage avaient bleuit sous les coups. Quelques égratignures lui balafraient la joue. Ses mains étaient écorchées et saignaient légèrement. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu t’es battu ? » s’interrogea-t-elle véritablement inquiète. La voix de la jeune femme était légèrement enrouée, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas prononcé un mot.
Marius Caesar
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Sujet: Re: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Ven 3 Avr 2015 - 1:02
Bloody sunday
J’ai mal. J’ai très mal. J’ai beaucoup trop mal. Pire que lorsque je me suis fracturé le bras. Pire lorsque j’ai fait un vol plané pendant ce match junior contre les meilleurs du championnat, vol plané qui s’est fini par une double fracture de l’humerus, oui monsieur. Pire que lorsqu’on m’a piqué le dernier kinder bueno à la cafétaria de la gare, il y a trois semaines. Pire que pire que tout. Ca fait beaucoup. Et là, j’ai mal. B#rdel de c#uille. Il est bien mignon, Serge le Lama, mais on n’est plus au Moyen-Âge, y’a des moyens civilisés de faire comprendre qu’on est asocial, c#nnard. Par exemple le taxi. Ca c’est un moyen civilisé. Un moyen de transport civilisé, d’accord, mais arrêtons de chipoter sur des détails. Dans tous les cas, le chauffeur m’a demandé quinze fois si j’étais sûr de ne pas vouloir aller à l’auspice, pardon, l’hôpital, et lorsque je lui ai répondu de manière plus appuyée par mon poing dans la tronche, je crois qu’il a compris. Et a menacé d’appeler les flics si je ne banquais pas sévère. Il a vite compris la vie, ce c#n ; après un troll des forêts, j’suis tombé sur un chauffeur de taxi avec une belle tête de mafieux, je crois que ma journée est pourrie. Vraiment pourrie. Méga pourrie. Et que je clopine dans les escaliers de mon immeuble, et que je trébuche, que je dégringole les marches en me prenant des coups tant et si bien que ma lèvre explosée donne l’impression que je me suis battu avec un troupeau d’ours en chaleur plutôt qu’avec le sol. Journée de meeeeyrde.
Surtout que j’étais parti pour courir tranquillou une petite heure en début – milieu – d’après midi et que là… là… il est tard. Suffisamment tard pour qu’il fasse nuit. Que je farfouille dans mes poches à la recherche de mes clés. Que je sautille sur une jambe me demandant si la police scientifique va rappliquer si je laisse de mon sang un peu partout. Il est suffisamment tard pour que je me retienne même de hurler un P#tain, victoire ! lorsque je mets la main sur la serrure et que j’appuie sur la poignée. Je pousse la porte avec la main et non d’un coup de pied comme à mon habitude, et je fronce les sourcils en voyant la lumière allumée. Une silhouette au milieu de mon appartement. « Oh p#tain, je l’avais oubliée celle là… » Délicatesse 0 – 1 Marius. Je viens d’envoyer toute ma gentillesse – si, si, je sais être gentil et distingué – au tapis d’un KO magistral. Mais sérieux, des surprises comme mon ex-future-belle-sœur qui m’attend, je m’en passerais. Pourtant, en théorie, je suis supposé savoir qu’elle loge chez moi. Certes, j’ai bien failli la foutre dehors lorsque cette grognasse a osé pointer le bout de son nez pour squatter chez moi. B#tch, tu sais que ta disparition a détruit mon frère ? Tu sais que je l’ai ramassé à la petite cuillère sans avoir même le droit de lui sortir un je te l’avais bien dit totalement mérité ? En fait, je me demande vraiment pourquoi je ne l’ai pas mise à la porte. Peut être parce qu’elle avait la tronche de celle qui a passé des semaines pourries et que j’ai toujours été bien plus crétin que ce qu’on peut penser – oui, c’est possible. Peut être. Dans tous les cas, elle est là. Et visiblement, y’a quelque chose qui la dérange chez moi vu qu’elle est en train de gober les mouches alors que je m’affale comme une crêpe tombée de la poêle sur mon canapé. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu t’es battu ? » Premier réflexe de l’ado de vingt-six ans ? « Ta g#eule, b#rdel, t’es pas ma mère. » Je ferme les yeux, en ramenant ma jambe ensanglantée avant d’enlever sweat, tee-shirt, jogging pour terminer en boxer sans aucune considération pour ma colocataire. J’suis certainement mieux foutu que Martial – moi aussi je t’aime grand frère, mais de nous deux, c’est moi le handballeur, tu sais ? – et j’assume totalement mon physique de BG. Et mon ego. Et mon… p#tain, ma jambe à une salle tronche, j’aurai mieux fait de ne pas enlever le garrot, ça pisse le sang. « J’ai eu un accident, Lexie, c’est tout. Ca va passer. » Mais bien sûr, mec… « Mais tu veux pas aller me chercher une bière et deux torchons, please ? Et inutile de te dire qu’il est pas question que tu décroches le tel pour appeler qui que ce soit, hein… » Qui que ce soit égale Martial bien évidemment. Déjà que mon cœur a fait des siennes tout à l’heure en me faisant une belle, frayeur, j’ai pas envie de cumuler les pénalités. D’ailleurs en parlant de mon cœur, la petite pointe de douleur est toujours présente. La panique, la marche, la douleur, les trois étages sans ascenseur… Je me prends la tête entre les mains, maculant au passage mes mèches blondes de mon joli petit sang rouge, à la mode Gryffondor, rouge et or, pour faire classe. « Et si tu peux choper mes médocs en plus, ce serait cool ! » Comment ça, médicament pour le cœur plus bière, ça risque de ne pas être vraiment idéal ? Osef. Osef, b#rdel, osef. Et si elle peut troquer la bière avec de la vodka, c’est encore mieux.
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Dernière édition par Marius Caesar le Sam 18 Avr 2015 - 9:39, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Jeu 16 Avr 2015 - 10:43
A peine Marius avait-il franchit le seuil de son appartement qu’elle l’entendait déjà bougonner dans sa moustache. Elle savait bien que sa présence, même la plus insignifiante soit-elle, le dérangeait amèrement. Certes la situation était assez délicate entre les deux adultes qui n’avaient jamais partagé d’atomes crochus, mais cette cohabitation était un mensonge effronté à Martial. Et pour l’un comme pour l’autre, la pilule passait mal. Sans doute plus pour le Caesar d’ailleurs qui n’avait aucune idée des raisons qui poussait Lexie à ne pas affronter son fiancé. Pourtant, elle ne pourrait pas repousser l’échéance éternellement. Un jour, il faudrait bien faire admettre aux deux jumeaux que leur famille était pourrie. Jusqu’à la moelle. Peut-être était-ce une erreur de se taire et de rester avec cet homme. Dès qu’elle avait su pour ses ambitions de Hunter, dès le début elle aurait du s’échapper de ce traquenard. Mais l’amour avait quelque chose d’idiot.
Il y avait du sang. Beaucoup de sang qui s’échappait du corps du jeune homme. Il s’en tartinait le visage et les cheveux avec ses mains maculées. Le pire c’est que cela ne semblait pas le déranger le moins du monde alors que la jeune mutante était terrifiée. Bouche-bée, incrédule, elle ne pensait pas devoir revivre ce genre de scène une fois sortie de son laboratoire de savants fous. Quoique ce ne fût pas le sang qui prédominait dans cet environnement stérile, mais plutôt les cris. Entrecoupés de silences de mort. La mauvaise humeur de Marius cette nuit avait au moins le mérite de la ramener à la réalité. Il n’y était pas allé pas avec le dos de la cuillère quand elle avait osé le questionner sur ses blessures. Déformation professionnelle, curiosité journalistique. Elle n’avait jamais vraiment appris à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Lui non plus de toute évidence.
Elle se renfrogna quand il lui pria avec toute la courtoisie qui le caractérisait de se taire. Elle tourna la tête en sens inverse, les dents serrées. Elle ne se sentait pas à sa place. De trop. Coupable. C’était une connerie d’être venue se reposer ici. Elle envoya alors valser la couverture sous laquelle ses jambes frêles étaient emmitouflées. Elle poussa alors la table basse devant elle pour poser ses pieds nus sur le sol froid. Sans dire un mot. Vulnérable, elle ne voulait plus imposer sa présence au handballeur. Il était temps de partir du loft. A peine avait-elle fait deux pas qu’il lui assura que ce n’était qu’un accident. C’était un peu comme des excuses à son attitude de petit con. Elle s’immobilisa en expirant. Ou pouvait-elle aller de toute façon ? Elle n’avait aucun refuge. Elle ne voulait la pitié de personne, juste trouver la force d’affronter Martial. Et c’est en regardant Marius qu’elle se disait que l’ainé ne pouvait pas être si dangereux que ça. Ce n’était qu’une illusion. Un mirage qu’elle avait réussi à se persuader pendant toutes ces années mais qui depuis son enlèvement avait une odeur de dégout.
Elle respira un grand coup devant les ordres du sportif raté. Elle le regarda par-dessus son épaule, il était vraiment en mauvais état. Appeler les urgences, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée après tout sauf que ça risquerait d’apporter plus d’ennuis encore au blondinet. Sans dire un mot, elle ferma le verrou de la porte d’entrée avant de se glisser dans la salle de bain pour trouver ce qui ressemblait le plus à une trousse de secours. Elle ne trouva rien de concluant, si ce n’est un caché de doliprane au fin fond d’une armoire, et probablement périmé, juste à côté de ces médicaments pour ses troubles cardiaques. C’était bien la tanière d’un mec. Elle en prit une poignée et improvisa pour le reste dans la cuisine et la chambre. Un verre d’eau, quelques draps propres, une paire de ciseau et une bouteille de vodka. Elle déposa le tout sur la table et tapa légèrement sur la main du malade avant que celui-ci ne s’empare de la bouteille d’alcool à pleines lèvres. « Pas touche. Je n’ai pas trouvé de désinfectant alors on va faire avec les moyens du bord. Montre-moi où tu es blessé. » dit-elle en découpant une partie du drap pour en faire un garrot solide puis en humectant le reste (plus propres qu’un vulgaire torchon de cuisine qui lui aurait refiler une bonne endocardite en moins de deux soit dit en passant) avec la vodka. « En attendant, bois ça. » dit-elle en lui tendant le verre d’eau et les médocs sur le coin de la table. Elle n’avait pas dû serrer le garrot très fort vu sa faiblesse musculaire des derniers mois, mais elle n’était pas non plus infirmière, alors elle faisait du mieux qu’elle pouvait. « Je sais que ce ne sont pas mes affaires mais tu devrais faire plus attention à toi. Avec ton cœur déjà. Et puis par les temps qui courrent… C’est dangereux. ». Elle laissa sa phrase en suspens, des mots qu’il était encore trop tôt pour elle d’exprimer. Une boule dans la gorge. Les mutants étaient traqués, elle était bien placée pour le savoir. Un moment de répits, quelques heures de sommeil et on vous privait de votre vie. Vlam ! Elle renifla discrètement avant que les larmes ne lui montent aux yeux. Elle aimait Martial. Martial aimait Marius. Donc elle aimait Marius. Pour cela, elle ne voulait pour rien au monde qu’il finisse aux mains des hunters. Son inquiétude était sincère et profonde. Mais l’homme était trop têtu pour s’en apercevoir.
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Sujet: Re: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Sam 18 Avr 2015 - 10:57
Ca pisse le sang. De partout. C’est totalement macabre, genre scène de crime. Et j’ai mal. Et j’ai mon cœur qui bat à toute vitesse dans ma poitrine, comme s’il veut s’en décrocher pour aller courir le marathon de Paris. Et ça me fait encore plus mal, parce que je commence à sérieusement galérer à respirer, et parce qu’un cœur qui bat aussi rapidement va forcément faire un arrêt cardiaque, surtout s’il est déjà mal foutu à la base. Ce qui est le cas du mien. B#rdel. Je suis dans la m#rde, voilà qui est certain, surtout avec l’infirmière pas sexy du tout qui traine dans mon appartement. Même pas sûr qu’elle sache mettre correctement un pansement d’ailleurs. Pas sûr non plus qu’elle en ait envie. Pas faux. Je me gratte le crâne avec mes doigts plein de sang, oubliant momentanément que mes cheveux ne vont pas apprécier le traitement. J’en ai rien à faire. J’ai mal. Et… j’ai juste envie qu’elle se casse, là. Non mais elle se prend pour qui, là ? Tu t’es battu ? Même pas. Ou alors juste avec les escaliers, mais pas question que je lui dise qu’ils ont failli me foutre un KO. Je ferme les yeux en ramenant ma jambe blessée avant de me déshabiller sans aucune considération pour la présence de mon ex-future-belle-sœur. Elle se casse ? Parfait. Quoique. Vu les papillons qui commencent à voltiger devant mes yeux… Est-ce qu’elle pourrait aller me chercher mes médocs pour le cœur, une bonne bière et deux trois torchons pour éviter de foutre encore plus de sang partout ? Son soupir m’arrache un sourire et lorsqu’elle revient sans bière mais avec une p#tain de bouteille de vodka, je suis presque prêt à lui faire un compliment. Presque. Parce que là, je lui prends la bouteille des mains pour m’en boire une bonne rasade. Et parce qu’elle me l’arrache violemment d’une petite tape sur le bout des doigts. « Hé ! C#nnasse ! » Les insultes font à ce point parties de mon vocabulaire qu’elles me viennent naturellement dans ces cas là, presque dénuées de sens. Presque. « Pas touche. Je n’ai pas trouvé de désinfectant alors on va faire avec les moyens du bord. Montre-moi où tu es blessé. » Hein ? « Quoi ? Mais t’es tarée ma pauv’ fille ! » J’ai peur de comprendre ce qu’elle veut dire. Wow… je suis peut être dans le cinéma, mais y’a pas besoin de me faire un remix de Rambo X, là ! On est des gens civilisés j’ai dit, et le carreau, c’est déjà trop de moyen-âge dans ma g#eule. Elle déchire une partie du drap, renoue un garrot qui m’arrache un petit geignement plaintif. Et lorsqu’elle humecte le reste du drap avec de la vodka, j’écarquille les yeux. « Wow meuf ! T’approches pas ça de moi ! Ca va pas de gâcher de la vodka comme ça ? » Une infirmière pas sexy et totalement psychopathe sur les bords. J’arrive encore moins à comprendre ce que Martial a pu lui trouver. Martial. Qui la croit morte. « En attendant, bois ça. » Je prends le verre d’eau pour mieux le vider dans sa gueule. « C’est à toi de le boire, b#rdel ! T’as pas les idées claires, là, pour… p#tain ! » Mon mouvement brusque et la douleur continue ont eu raison de mon cœur qui est sur la brèche depuis que je me suis fais empalé par ce taré de Robin des bois. Ma main droite monte à ma poitrine alors que je me plie en deux, attrape mes médocs que j’avale sans eau, du coup. Je suis bon pour un aller simple aux Urgences demain. Ou alors j’appelle juste Zeke. Ou alors… « Je sais que ce ne sont pas mes affaires mais tu devrais faire plus attention à toi. Avec ton cœur déjà. Et puis par les temps qui courent… C’est dangereux. ». Même avec les yeux humides de larmes de douleur, je m’aperçois qu’il y a quelque chose qui cloche. par les temps qui courent. C’est moi ou… ou… Dans un élan d’intelligence – entendez par là que je suis encore plus débile que d’habitude – et parce que j’ai envie de changer de sujet brutalement pour comprendre pourquoi elle a dit ça, je lui arrache la bouteille de vodka, m’en envoie une bonne rasade avant de verser le reste sur ma plaie. Je disais quoi tout à l’heure ? Que j’avais mal ? Bah c’était du pipi de chat comparé à là. Ma jambe, je ne la sens quasiment plus. Je m’affale en arrière sur le canapé, termine la bouteille en me prenant la tête entre les mains. Et lorsque mon appart cesse de jouer aux montagnes russes, je plante mon regard brûlant dans celui de l’autre greluche. « Qu’est ce que mon cœur vient faire là dedans ? Et d’abord, c’est pas moi qui ai disparu sans laisser de traces. » Je ne lui ai jusque là pas demandé d’explication, mais vu que je suis à moitié bourré et à moitié sonné par la douleur, ça me semble être le bon moment pour demander. J’dis ça, j’dis rien, hein… « Sérieux, meuf, tu devrais arrêter de te faire du souci pour moi, et tu devrais t'en faire largement plus pour Martial que j'ai ramassé à la petite cuillère quand t'es partie prendre des vacances, et pour toi si mon père te retrouve. Je te rappelle que c'est le coeur du fils préféré que t'as brisé. »
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Sujet: Re: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Ven 1 Mai 2015 - 11:30
Quand ils étaient à la faculté et que ses amies avaient apprit que Lexie était en couple avec un jumeau, elles avaient toujours ses ricanements qui voulaient dire « tu n’as jamais inversé les deux ? vous avez déjà fait des plans à trois ? pourquoi tu es amoureuse de lui et pas de l’autre ? » Questions futiles et immatures au possible qui lui faisaient lever les yeux au ciel à coup sûr. La réponse était pourtant une évidence : non. Marius n’avait pas seulement cet air de petit con, il avait plongé dedans la tête la première. Comme Obélix dans la marmite de potion magique. Il était exécrable quand il le voulait et quand il s’agissait de l’ancienne mutante, c’était aussi souvent que possible. Mais depuis le temps, elle s’y était habituée. Peut-être parce qu’elle n’avait pas le choix. Adopter l’un, c’était forcément accepter la paire. Les deux frères n’étaient rien sans l’autre et elle le savait depuis les débuts. Aimer, c’est aimer les défauts de l’autre. Peut-être était-ce Marius le pire défaut de Martial après tout. Bien qu’il soit sans doute l’agneau le plus doux de la famille Caesar. Et dire qu’elle avait accepté d’intégrer cette famille de psychopathes. Il n’y avait plus aucun doute : l’amour rend con. Et elle aimait Martial plus que tout.
Est-ce que c’était de sa faute si l’homme s’était battu ? Non. Etait-ce de sa faute si la bouteille de vodka était ce qui se rapprochait de plus d’un désinfectant dans cette baraque ? Non. Certes, elle avait imposé sa présence. Quoi que c’était plutôt une grande surprise qu’il lui ait ouvert la porte, il aurait pu tout simplement refuser puisqu’il en mourrait tant d’envie. Il doit être sadomasochiste à ses heures perdues. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, après tout, elle n’avait jamais rien fait de mal. Tout portait à croire qu’il allait lui en faire vivre de toutes les couleurs, pour le meilleur et surtout pour le pire. « C’est bon, il y a pire dans la vie, tu ne vas pas faire ta chochotte ! » lança-t-elle exténuée de son comportement infantile. Et vlan, elle se prit le verre d’eau en plein nez sans qu’elle ne l’ai vu venir. Monsieur n’appréciait pas les reproches visiblement. Elle lâcha tout ce qu’elle était en train de faire, furieuse. « Démerde-toi. » murmura-t-elle avant d’aller se nettoyer les mains au lavabo. Elle l’entendait bouger sur le canapé, gémir de douleurs, elle était à deux doigts d’appeler les ambulances. Il avait besoin d’un médecin surtout avec sa pathologie cardiaque. Elle s’essuya le visage avec un torchon avant de s’appuyer les mains contre le rebord du plan de travail de la cuisine américaine. Elle souffla, épuisée. Elle ne savait pas quoi faire et se sentait coupable. Il y a quelques mois encore, Martial aurait accouru à l’appartement de son cadet en un éclair. Aujourd’hui, ils étaient pris au piège dans un sacré pétrin dont elle avait peur de ne jamais pouvoir se défaire.
Imbibé par l’alcool, le jeune homme devenait bavard et surtout curieux. Les larmes dans les yeux de la journaliste était une porte dans laquelle il s’engouffra avec toujours autant de méchanceté. Elle ne répondit pas immédiatement, mais parti au quart de tour quand il évoqua la souffrance de son âme sœur et le seul fait d’entendre parler du père Hippolyte la fit sortir de ses gongs. « Tu crois vraiment que je suis partie en vacances ? Tu crois que j’ai abandonné Martial de mon bon vouloir ? Tu ne réfléchis donc jamais, Marius ? On vous a dit que j’étais morte, et de toute évidence ce n’est pas le cas, sinon je ne pourrais pas entendre tes conneries. C’est ceux qui vous ont fait croire à ce mensonge qui sont les véritables responsables. » Lexie se mettait rarement en colère, elle avait une patience d’ange, mais il l’avait touché en plein cœur. Elle était debout, devant lui qui était avachi dans le canapé. Elle était furieuse, son visage était rougi et elle ne cachait pas ses émotions. Ça lui brisait le cœur d’entendre la souffrance de Martial pendant tous ces mois. Il l’avait perdu elle, et le bébé. C’était un euphémisme de dire que leur amour était dévasté. « J’ai été enlevé Marius. On ne m’a pas demandé mon avis. Le fait que je sois une mutante était une raison suffisante à leurs yeux. » raga-t-elle en lui donnant, pour la première fois, des explications sur cette disparition soudaine. ‘était’, elle prenait soin d’utiliser le passé sur sa mutation génétique. Elle n’accédait plus à aucun souvenir depuis plusieurs semaines. Les injections quotidiennes qu’elle recevait n’étaient de toute évidence pas une perf de vitamines. Elle savait qu’elle avait perdu beaucoup dans la bataille. « Ah oui, ton père ne va pas être content de me revoir, ça c’est sûr… » lança-t-elle avec une ironie qu’elle ne prit même pas la peine de masquer. Elle était la cible numéro un du patriarche Caesar. Le Hunter ne voulait certainement que sa sublime lignée ne soit souillée par l’ADN modifié d’une mutante comme elle. Bravo, il avait réussi à la perfection.
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Sujet: Re: Bloody sunday ζ ft Marius Caesar Dim 10 Mai 2015 - 21:32
Lorsqu’on était au collège, avec Martial, on était un peu l’attraction de l’école. Déjà, notre nom de famille et le chauffeur qui nous amenait le matin faisaient leur petit effet, mais le fait qu’on soit jumeau en rajoutait encore plus. Sérieux : les gosses sont vraiment c#ns et moi, je l’étais encore plus. Et du coup, lorsqu’on était au collège ensemble, puis au lycée français, et bien… je ne compte même pas le nombre de fois qu’on m’a posé des questions sur mon frère. Vous êtes jamais jaloux l’un de l’autre ? C’est qui l’aîné ? Pourquoi vous ne vous ressemblez pas ? et la meilleure, celle qui me faisait toujours frapper l’inconscient à la poser ou exploser de rire, au choix : vos parents ne vous ont jamais confondu ?. B#tard. Non, nos parents ne nous ont jamais confondus, et je doute qu’ils en soient capable maintenant. Mais bon bref. Tout ça pour dire que si on nous en a posées, des questions stupides, j’ai pas trop souvenirs de c#nneries à propos de filles et si on était attiré, ou non, pas les mêmes filles voire la copine de son frère. Et lorsque je vois la g#rce qui se trouve dans mon salon, c’est évident que non, on n’a jamais flashé sur les mêmes c#nnasses. Parce qu’elle, elle en tient une sacrée couche. Je ne sais même pas à quel jeu jouer avec elle, déjà parce qu’elle a un moyen de pression efficace mais aussi parce que je ne veux que le bonheur de Martial et que pendant un temps, il s’est avéré que ce bonheur passait par elle. M#rde. M#rde de m#rde de m#rde. Et le pire, c’est que j’ai beau ne pas l’apprécier des masses, lorsqu’elle a disparu je l’ai presque regrettée vu le mal que ça a fait à mon frère jumeau. Presque, hein, parce que cette petite c#nnasse a failli m’enlever mon frère, avec leur délire de fiancailles et de mariage. Presque. Et p#tain, le presque prend tout son sens, là, vu qu’elle se ramène avec de la vodka. Elle se prend pour qui, là, Rambo ? P#tain mais elle a oublié comment être civilisée ? Elle s’est perdue dans la jungle ou bien elle me déteste vraiment presque autant que mon père ? J’ai la trouille, soudainement, parce que j’ai beau être stupide et avoir mal, je me rends bien compte que désinfecter à l’alcool, à l’alcool fort, ça va me donner l’impression que mes chairs déchirer ne font que picoter gentiment pour le moment. Et le pire, c’est qu’alors que je m’offusque de manière totalement légitime, ma psychopathe d’infirmière improvisée me balance un « C’est bon, il y a pire dans la vie, tu ne vas pas faire ta chochotte ! » qu’elle croit marrant. C’est ça, sors moi la voix fatiguée, moi j’en ai rien à battre, tu n’as pas intérêt à toucher à ma jambe. Et va te faire foutre avec ton verre d’eau à la c#n que je te balance à mon tour dans la figure. J’ai mal, p#tain, j’ai mal et ça me rend encore plus c#n et plus agressif que d’habitude – déjà que je ne suis pas mal dans mon genre en temps normal. « Démerde-toi. » Son murmure me fait brutalement l’effet d’une gifle. Et mon cœur décide justement que c’est le bon moment pour déconner. Plié en deux, j’avale avec difficulté – et sans eau – mes médicaments, les larmes aux yeux de douleur. P#tain mais p#tain pourquoi est ce que ça m’arrive à moi tout ça ? Et pourquoi est ce que je suis aussi débile ? Et pourquoi est ce que j’ai aussi mal ? Et pourquoi est ce qu’elle est en train de se barrer, là, l’autre, après m’avoir balancé quelque chose qui ressemble à de l’inquiétude réfléchie ou un truc dans le genre ?
Mon hyperactivité mêlée à la douleur me pousse soudainement à tourner la page de ma jambe, du moins le temps d’une soirée, et je m’envoie une bonne rasade de vodka avant de verser le rester sur ma plaie, histoire d’arrêter le saignement et de me concentrer sur autre chose, autrement dit sur elle et sa disparition et ses mises en garde aussi stupides que logiques, aussi inattendues que résonnant en écho avec l’inquiétude de Martial. Ce n’est qu’à la mention de mon père au final qu’elle réagit. Et plus vivement que je ne m’y attendais, me faisant l’effet – encore une fois – d’une gifle. « Tu crois vraiment que je suis partie en vacances ? Tu crois que j’ai abandonné Martial de mon bon vouloir ? Tu ne réfléchis donc jamais, Marius ? On vous a dit que j’étais morte, et de toute évidence ce n’est pas le cas, sinon je ne pourrais pas entendre tes conneries. C’est ceux qui vous ont fait croire à ce mensonge qui sont les véritables responsables. » Tu ne réfléchis donc jamais Marius ? Je secoue la tête. Je fronce les sourcils. Je dépoussière mes deux neurones. « Quoi ? » Je fronce les sourcils un peu plus. « Mais pourquoi tu parles de ça ? » C’est louche. Elle m’embrouille. Et elle me pousse à réfléchir. On m’a dit qu’elle était morte, je l’ai trouvée sur le palier. Ouais, c’est bizarre et alors ? Mon esprit relativement simple a décrété qu’il ne fallait pas se prendre la tête avec ça et qu’il fallait refermer la porte avant qu’elle ne rentre. Et je ne sais pas pourquoi, j’ai laissé la porte ouverte. « Qu’est ce que tu racontes ? Tout ce que je sais c’est que tu étais là, et que le lendemain, tu brisais le cœur de mon jumeau. Et j’ai beau pas des masses t’apprécier, Martial… je ne supporte pas que tu le brises. C’est tout. Et que tu ne sois pas morte au final, ça ne change rien parce que lui croit que tu es morte, et que tu ne veux pas que je dise à Marty qu’en fait, tu es vivante. » Je me redresse sur le canapé, grimaçant lorsque mon mouvement déplace ma jambe. P#tain va vraiment falloir que je change de canapé. Il est plein de sang maintenant, c’est moyen pour draguer si je ramène une meuf à l’appart. Je secoue la tête, encore. « Je te mets au défi de me donner une bonne raison d’avoir disparu. Une seule. » « J’ai été enlevé Marius. On ne m’a pas demandé mon avis. Le fait que je sois une mutante était une raison suffisante à leurs yeux. » Je dois être en train de gober des mouches. « QUOI ? » Un éclat d’affolement transperce mon regard, je me redresse. « Tu… tu… quoi ? » Elle est une mutante ? Elle ? La g#rce number one est une superhéroïne ? « Ah oui, ton père ne va pas être content de me revoir, ça c’est sûr… » J’en ai rien à foutre de mon père. Là, j’ai juste des sueurs froides. « Tu te fous de ma gueule, c’est ça ? Tu t’es dis que vu que je suis c#n, tu vas essayer de te payer ma tête ? C’est quoi cette histoire d’enlèvement ? Tu t’es barrée, tu l’as regretté, c’est tout. Et mon père va te le faire payer, parce que tu as fait mal à Martial. » C’est simple, dis comme ça. Je ne vois même pas pourquoi il en serait autrement. Mais… « Tu es une mutante ? Mais… »
Je ferme les yeux, le temps de reprendre ma respiration. Oubliée ma jambe. Oubliée ma colère. « Pourquoi Marty ne me l’a pas dit ? Et… on t’a enlevée parce que tu es une mutante ? » Je suis l’actualité, il ne faut pas croire. Quelque part, je sais bien que si Martial veut que je sois discret, c’est pour une bonne raison et c’est peut être pour ça que je tente tant bien que mal de l’être réellement malgré quelques râtés. Mais… Je secoue la tête. « Je ne te crois pas. C’est totalement fou, tu croyais vraiment que j’allais gober ça ? T’es pas une mutante. T’es juste une salope. Et dnas l'hypothèse où tu ne te fous pas de ma gueule, qui enlèverait des mutants hein ? » Question c#n, je le sais. Mais… non, je ne veux pas croire que ce qu’elle dit est la vérité. C’est trop… trop. D’une petite voix, cependant, je lâche un « Tu crois qu’ils pourraient viser Martial aussi ? » angoissé. Je suis un mutant. Logiquement, y’aurait des chances que mon jumeau aussi en soit un, non ? « Tu crois qu’ils pourraient nous viser Marty et moi ? »