Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel
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Faith Cunningham
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Sujet: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Mer 17 Déc 2014 - 16:40
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7H10. Depuis son lit, la demoiselle fixait le plafond, transpirante et le visage blanc tel un cadavre fraîchement enterré. La couverture était glissée jusqu'à son bas ventre alors que ses mains étaient déposés le long de son corps et qu'elle serrait fermement le draps entre ses doigts fins et couverts de marques, certaines profondes, d'autres récentes, mais elles étaient toutes là. La blonde était réveillée depuis une heure déjà, incapable de s'extirper de son lit. La douleur était insupportable, toutes ses peurs étaient là en train de la hanter. Se réveillant en larmes, incapable de de soulager ses maux et en payant ce prix depuis des années désormais. Son esprit était corrompu, et la demoiselle commençait lentement à fondre comme neige au soleil. Un silence de mort régnant dans la chambre, mais aussi dans le couloir pour finalement laisser paraître un silence dans l'appartement. Pas un son, pas un grincement, simplement la respiration de la demoiselle, ses tremblements contre les draps et ses larmes venant s'exploser sur le sol. Un bref mouvement pour venir se retrouver sur le côté, une main devant-elle alors que l'autre venait se réfugier sous son oreiller. Son regard se perdit devant ce placard blanc, où fut un temps trônait un miroir étincelant. Si le miroir avait disparu, c'était par besoin. Le reflet de la demoiselle au réveil était devenu une torture. Si ce même miroir était toujours là, elle se verrait fatigué, un maquillage ayant coulé sous les cauchemars et les larmes. En voyant ce reflet, probablement qu'elle fondrait de nouveau en larme, mais ce n'était pas le cas. Pourquoi, alors, la demoiselle laissa-t-elle s'échapper des larmes en se mordant les lèvres et laissant s'échapper un léger gémissement. Elle pleurait, parce que c'était cet infime moment de vulnérabilité ou Faith disparaît, pour ne laisser place qu'a la fille sans nom qu'elle était devenue. Et pourtant, une fois sortie de son lit la demoiselle mettrait des vêtements de marque, et pourrait se pavaner de nouveau pour mieux tuer sans sourciller. C'était une mesure indispensable : le double jeu.
Mesure et contre-mesure. Un enchaînement perpétuel et éternel de causes, qui entraînaient des effets pour finalement parvenir à une fin. Tout cela demandait des moyens, des moyens humains, et non pas surhumains comme pourrait le penser certains. Si ce soir la demoiselle se retrouvait dans cette funeste forêt, ce n'était pas pour jouer à cache-cache avec les hunters. Pour une fois, elle était là par choix et non pas par nécessité. Elle attendait dans les bois, la localisation était extrêmement précise et la blonde n'était pas du genre à déconner avec les lieux de rendez-vous. La blonde, éclairée par la seule lumière de la lune attendait silencieuse en croisant les bras. Elle avait rendez-vous à 22H00. Il était déjà 22H09. Dans exactement une minute, elle serait loin. Faith avait une relation particulière avec ses informateurs, relation qui était généralement éphémère d'ailleurs. C'était une simple sécurité, pour elle, comme pour eux... bon principalement pour elle. La demoiselle se montrait encore plus ferme lorsqu'il était question de ses relations depuis quelque temps. Elle était pourtant fidèle, elle ne brisait jamais un contrat, mais elle limitait au maximum ses relations avec le monde extérieur. Le contact de ce soir était un mutant, doué d'hyper vitesse d'ailleurs, mais ce n'était en aucun cas cela qui intéressant véritablement la demoiselle : il avait un casier judiciaire long comme le bras. C'était cela que la demoiselle s'amusait désormais à faire : jouer les princesses en fréquentant sournoisement la haute société, tout en trafiquant avec les truands. Travailler au noir fut un atout de poids, et la misère rapprochait les miséreux dans les bas-fonds. Faith restait cette belle demoiselle, mais elle commençait à étouffer. Suffoquant sous les vêtements de marque, les boulots de merde et la souffrance mentale qui l'empêchait de passer une nuit complète. Elle ne voulait plus se lever, et parfois, elle n'y arrivait même plus. Elle était en train de s'écrouler, mais ce n'était qu'une blessure infime, et elle continuait sa lutte. C'était sa vie, et elle en mourrait. Mais ça, elle le savait.
22H10. La demoiselle détourna sa main alors la paume vers le ciel pour observer l'heure. Se décollant de son arbre en soupirant, mais ce n'était pas de l'exaspération, mais plus de la peine. Son maquillage intensif mettait en avant ses yeux, tout simplement pour cacher sa fatigue et surtout, pour continuer le rôle de cette blonde qui se révoltait contre la société. Ce n'était en aucun cas la belle demoiselle qui volait les bourges, mais ce n'était certainement pas celle qui luttait pour la survie des siens. Faith n'était rien de tout cela, mais soit. La blonde glissa alors sa main dans une veste pour en sortir un téléphone portable jetable, l'allumant pour finalement composer un numéro en glissant délicatement le téléphone à son oreille. D'un pas lent, elle commença à avancer. Messagerie, évidemment. « J'espère que tu es mort, parce que tu détesterais me revoir. » Sourire narquois avant de finalement raccrocher. Coupant le téléphone à nouveau. La blonde s'arrêta un instant avant de jeter le téléphone à terre et de l'écraser violemment avec les talons de sa botte. Elle avança finalement à nouveau, c'était lui qui devait la ramener en voiture, mais elle allait devoir marcher visiblement.
Des talents ? Faith en possédait des nombreux, mais se repérer en pleine nuit avec pour seule lumière la lune, et comme seule arme, un couteau... ce n'était pas la joie ! Avançant lentement, écoutant les bruits, les craquements, le vent chuchotant calmement qu'il était bien vivant. La blonde marcha durant une durée indéterminée, avant de finalement débarquer face à un endroit qu'elle pensait ne plus jamais croiser : cette putain de ferme abandonnée. « Putain la blague. » Le problème ? Il n'était pas nécessairement évident. Cet endroit fut le début de la galère, de l'attachement et des emmerdes. Ezekiel. Cela remontait à quelque temps, et elle s'était juré de plus le croiser. Le pire dans tout ça ? Elle avança lentement. Les souvenirs remontaient, et pourtant elle continuait à avancer. Sans réellement se soucier de si elle était regardée. Restant finalement silencieuse, quelques instants face à cette maison qui allait bientôt s'écrouler sous le poids des années à ne rien faire. Commençant finalement à reculer, mais une voix vint entraver son retour en arrière. Une voix masculine, qui provenait de la grange. La demoiselle garda alors les mains dans ses manches. Ce n'était pas une voix inconnue, le timbre semblait familier, et c'était bel et bien le cas. Avançant finalement jusqu'à cette voix, les mains dans sa veste, le regard vide, les cheveux blonds détachés et volant légèrement au vent. Une claque de plus, un couteau de plus, la voix avait enfin un visage.
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Ezekiel Blackwell
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Mer 21 Jan 2015 - 21:47
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" Faith & Zeke"
Le coeur lourd de ressentiment, le cerveau gentiment déposé entre les doigts habiles d'un cousin de se défunte épouse, Zeke n'avait eu d'autre option que l'habituelle, répondant à l'appel de sa belle famille et gagnant le terrain de chasse. Il s'agirait d'un petit groupe, quatre mutants d'âges, d'ethnies et de pouvoirs différents, ayant trouvé asile dans les tréfonds de la forêt, parcourant l'État depuis un mois désormais sans qu'aucun chasseur ne soit parvenu à en coincer un seul. Jusqu'à ce soir. Jusqu'à ce qu'un fin observateur ne repère leur présence à proximité de Radcliff. Peu renseigné sur le sujet de ces individus, le médecin avait rapidement fourré tout l'attirail nécessaire dans un sac à dos, glissant tout ce qui n'y trouvait pas sa place dans les poches d'une veste rapidement enfilée au dessus de sa chemise sérieuse de médecin. Le genre de vêtement qui pouvait lui donner certains airs guindés une fois la blouse blanche passée en supplément, mais qu'il adoptait chaque semaine au cours des consultations. La grise, ma préférée. La voix de Constance avait commencé à le taquiner plus tôt dans la soirée, présageant de longues heures de torture une fois sur le terrain, à entendre ses mots imaginaires commenter le moindre de ses faits et gestes. Détail qu'il taisait joyeusement à son psychiatre, au risque de se voir classé dans la catégorie névrosé en un battement de cils. Moqué pour ses traits tirés dans un air renfrogné, légèrement bousculé par son beau-frère qui ne manquait aucune occasion de lui rappeler quelle rancune il nourrirait à jamais à son égard, Zeke suivait le groupe en traînant des pieds. De temps à autre, rehaussant son sac sur ses épaules, la cicatrice de sa plaie le taquinait, déclenchant quelques décharges électriques le long de son muscle pectoral que la balle avait soigneusement déchiré. Assez tôt, le médecin avait cessé d'utiliser ses antalgiques soigneusement volés à la réserve de l'hôpital, remarquant que la douleur se dissipait rapidement. Trop, sûrement. L'état second dans lequel il naviguait depuis ses derniers jours ne lui avait guère laisser l'occasion de s'interroger sur l'incroyable cicatrisation de cette blessure, sur sa capacité respiratoire qui croissait à nouveau, comme si son poumon gauche avait recouvert son intégrité en un claquement de doigt. Les interrogations se réveilleraient plus tard, l'esprit plus clair.
« Moins de bruit Doc', t'avise pas d'nous faire repérer. » Un regard noir glissé à son interlocuteur, et Zeke tenta vaguement de réorganiser ses instruments dans son sac de manière à ce que les lames cessent de s'entrechoquer. Une réplique amère au bord des lèvres qu'il retint difficilement, le temps de remonter la fermeture sur le tissu et déjà ses acolytes se mettaient à presser le pas derrière leur éclaireur. Merry n'était pas présente, et c'était pour le mieux. Sloane quant à elle avait été envoyée sur un autre terrain, et Zeke commençait sérieusement à se sentir seul et hors du coup, à avancer maladroitement le plus silencieusement possible, plissant les yeux pour tenter de distinguer vaguement la source de cette agitation subite. Après deux heures de recherches minutieuses, celles-ci touchaient finalement leur but du bout du doigt. A la traîne, achevant de refaire son lacet, un coup de feu retentit, le projectile griffant la souche d'un arbre à quelques centimètres de sa tête. Se relevant d'un bond, le coeur martelant furieusement sa poitrine, le médecin garda une seconde le souffle coupé, remarquant alors que les autres chasseurs avaient déjà disparu autour de lui. Un nouveau coup de feu, et cette fois, celui ci toucha sa cible. Apparaissant comme par enchantement face à lui, là où tout n'était que vide l'instant précédent, une jeune femme n'ayant sans doute pas la vingtaine le percuta de plein fouet, l'entraînant avec elle quelques mètres plus loin dans une cahoteuse roulade. La tête du médecin tournait dans tous les sens, une douleur sourde s'éveilla alors que son coccyx se brisait sous le choc de la chute, et que le pied de la mutante percutait malencontreusement une côte fragile, la fêlant au passage. Le souffle coupé, le médecin resta haletant au sol, palpant d'une main tremblante ses os fracturés, tout en relevant un oeil hagard vers la demoiselle.
Une large marée rouge se répendait déjà sous sa tête, là où la balle l'avait atteinte, celle qu'Ezekiel aurait inévitablement reçu si elle ne s'était pas trouvée devant lui. Faisant abstraction de la douleur mordante faisant écho à chaque mouvement, le médecin se déplaça tant bien que mal vers la mutante, la forçant à se retourner sur le dos tandis que sa respiration se perdait dans d'interminables hoquets de douleur. Contemplant une seconde la plaie qui avait ouvert sa carotide en percutant son cou, l'homme plaque instinctivement sa large main sur les tissus déchirés, comprimant tant bien que mal la blessure qui lui serait sans aucun doute fatale. Au loin les hurlements se répercutaient, des coups de feux perdus à ceux trouvant leur cible, et c'est avec une sensation de déjà vu que le médecin posa ses yeux sur les traits de la mutante, y lisant la même incompréhension qu'avait exprimé Skylar, près d'un mois plus tôt. Lâche là, abruti, c'est une connasse comme elle qui m'a tué, et tu la protèges ? Levant un regard perdu vers les alentours, appréhendant la vision qu'il pourrait avoir, son pouls s'accélérait dans son corps tandis qu'il sentait la situation lui échapper. J'suis morte pour quoi, hein ?! Avoue que ça t'a plu, avoue que tu l'aurais protégée cent fois plutôt que moi ! Secouant la tête dans le vide, Zeke remarqua à peine que sous ses mains, le sang s'était arrêté de pulser, et que chaque cellule avait retrouvé sa place en refermant la plaie. En une seconde, la mutante était de nouveau sur pied, le dévisageant d'un air ébahi attraper sa tête entre ses mains en marmonnant des paroles destinées à ne trouver aucune oreille attentive. La jeune femme touchait son cou de nouveau intact, dévisageant celui qu'un malheureux hasard avait doté d'un don pour quelques semaines, celui là même qui n'avait pas conscience de la propre résorption de ses propres os, trop occupé à répondre au fantôme de sa défunte épouse.
Les images autour de lui se distordaient, se dédoublant avant de finalement se réassembler tandis que ses neurones ne semblaient plus s'animer de manière cohérente. Tâtonnant à l'aveugle, ne croyant plus les mensonges que lui servaient sa rétine fatiguée, l'homme sentait ses épaules percuter les troncs des arbres sur sa trajectoire zigzagante. Comme après quelques verres de trop. L'alcool manquant. Écorchant ses phalanges en tentant d'agripper l'écorce pour s'arrêter, une force invisible le condamnait à avancer, à suivre cette lueur blanche dans la nuit, ces longues ondulations dont la blondeur lui ricochait en pleine gueule sous la lueur de la lune. Une main plaquée sur son front, la sueur humidifiant légèrement ses tempes tandis que la migraine cheminait le long de ses artères temporales. Le coeur au bord des lèvres, l'estomac prêt à se retourner, la nuit pour seul témoin de ce pathétique spectacle, le médecin buttait sur la mousse asséchée par le soleil d'été et trébuchait dans les racines qui prenaient un mesquin plaisir à parsemer son chemin déjà semé d'embûches. Pourquoi cette nuit ? Pourquoi maintenant ? Au loin, le combat faisait rage, peut être le cherchait on, peut être.... Peut être que ce sera l'tour de mon frère, c'est lui que tu vas laisser crever cette nuit, c'est ça ?!!! Se bouchant les oreilles en y pressant fortement ses paumes, sous ses yeux humides se dessinait les contours de la ferme abandonnée. Sans y réfléchir, l'homme pénétra rapidement dans la grange, dans cette ferme censée détenir mille fantômes auquel il préférerait faire face plutôt que d'affronter celui de Constance.
Les secondes se disloquèrent, le temps devint si subjectif qu'il ne sut combien de temps il resta là, à laisser la voix résonner dans son cerveau meurtri. Jusqu'à ce que des pas feutrés n'attirent son attention, et que le coeur pressé, il ne se retourne pour n'apercevoir qu'une silhouette en ombre chinoise renvoyée par la lune, entourée du halo doré d'une chevelure. « Constance ? » Après ces longues minutes de torture, l'appel sonnait encore comme un espoir. Plaçant un bras devant ses yeux comme pour se protéger de cette vision, le médecin laissa son coeur se calmer un instant, ne maîtrisant pas la supplication qui perça dans son ton. « Constance, il faut que tu me pardonnes. Bordel, Constance, j'suis désolé, j'aurais jamais dû te parler comme ça, t'aurais pas dû partir et rien de tout ça... » Réprimant des larmes inévitablement montées à ses cils, un long soupir lui échappa tandis qu'il s'approchait petit à petit de celle que son esprit torturé prenait pour sa femme. « Jm'occupe bien de ta famille, tu dois m'croire, j'ai encore soigné ton frère la semaine dernière, putain, j'fais tout pour me rattraper, tout, vraiment, tout... » Les mètres s'amenuisaient, et bientôt, le médecin se retrouva en face de Faith, aveuglé par les hallucinations visuelles, un brouillard lumineux d'une aura migraineuse animant d'étoiles son champ de vision. « Pardonnes moi, jt'en prie, j'pourrai jamais accepter, jamais, j'pense à toi tous les jours, y'a pas une minute.. Jm'en voudrai toute ma vie, putain, toute ma vie, tout ça n'aurait jamais dû se produire, j'aurais dû répondre, j'aurais dû être là, j'aurais dû t'écouter et écouter ta famille dès le départ, j'suis désolé, désolé... » Ses jambes menaçaient furieusement de le lâcher, tandis qu'une main hésitante se levait vers le visage de son hallucination, de peur de la voir disparaître. Se posant doucement sur la joue de celle qui n'était définitivement pas Constance.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Jeu 22 Jan 2015 - 20:21
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Que fallait-il faire pour faire taire ce calvaire ? Qui fallait-il assassiner pour enfin connaître une fin ? Comment fallait-il se comporter face au temps qui ne cessait d'être en mouvement ? Pourquoi fallait-il souffrir et constamment fuir ? Où se trouvait la corde, pour la nouer au cou et tomber dans un trou ? Fallait-il se couper les veines pour libérer ses ailes loin de la haine ? Et si la réponse à tout cela n'existait pas ? Faith n'y croyait pas, et encore, elle doutait d'un jour avait cru en tout cela. Elle regrettait d'être là, dans cet endroit, ce soir alors qu'elle devrait être chez elle en train de s'informer plutôt que de se promener avec des bottes dans la forêt. La blonde gardait un souvenir immonde de cette ferme, et après tout ce temps, elle gardait un teint terne qui finirait par s'écrouler sous les rafales de vent. Cette histoire datait, et la ressortir lui donnait envie de vomir. Pourquoi était-elle la putain ? Bordel, dans cette même ferme où fut un temps, elle frôla la mort, mais un enfoiré sur son cheval blanc décida de pointer le bout de son nez. Elle aurait dû mourir ce soir-là, il aurait été le dernier d'une lutte acharnée pour sa liberté, et dans le pire des cas : les hunters seraient venu la récupérer pour l'interroger, et cela était bien pire que la mort. Mais non, tout cela n'arriva pas : cela fut bien plus vicieux, bien plus affreux et beaucoup plus emmerdant. Au lieu d'envoyer un enfoiré pour la rattraper, elle tomba sur un mec complètement paumé qui voulait l'aider... bordel depuis quand il existe des gentlemans sur cette terre ? La blonde fut sauvée malgré son sale caractère qui faisait tout pour qu'il la laisse crever par terre. La demoiselle ne fit pas trop longtemps sa rebelle, et elle se laissa soigner. Elle s'y attacha à ce pauvre gars, qui traîna par là sans vraiment lui expliquer pourquoi. Et ces rencontres recommencèrent pour lui éviter de finir dans un cimetière. Elle pensait avoir trouvé quelqu'un de bien, qui l'aiderait sans pour autant la poignarder dans le dos ou qui tenterait de lui faire la peau. Finalement, le médecin était un vaurien et menteur. Faith avait bien des choses à se reprocher, mais en aucun cas elle ne c'était remise en question, parce qu'elle connaissait ses méfaits, ses défauts et ses qualités. Celui qui se vantait de l'aider avait fini par jouer avec bien plus qu'un corps. Ezekiel, qui malheureusement, aurait mieux fait de s'enfermer ce soir. La dernière fois elle lui avait demandé d'oublier son visage, il n'avait plus de dette envers elle et il en valait de même pour la demoiselle. Merveilleux, c'était le début d'un tout nouveau jeu, mais cette fois, il n'y échapperait pas.
Il était là, il ne semblait pas très bien le pauvre gars. Tâché, abîmé et visiblement ses mains étaient tâchées. Ezekiel souffrait du syndrome du héros, mais il fallait finir par comprendre qu'il finirait par se pendre s'il continuait de vouloir aider le monde entier. La blonde restait là, pour le regarder, elle pourrait presque avoir pitié tellement il avait l'air de chier le pauvre mec. Il détourna son visage vers la blonde, comme une illumination se dessinait dans son visage débordant de désespoir. Perdu dans le noir, il semblait comme vivre son propre cauchemar. Une supplication sortie alors de sa bouche pour laisser s'échapper un nom, qui ne résonnait pas pour la première fois : Constance. Cette même femme fut nommée lorsque la blonde tenta de s'échapper d'un château avec ce même homme. C'était intéressant de voir comme quoi n'importe quel homme pouvait se laisser manipuler par une femme qui était suffisamment intelligente pour en jouer. Il semblait désespéré ou complètement shooté. Mais en tout cas, il ne semblait pas être lui et encore moins réaliser que c'était Faith qui lui faisait face, et certainement pas Constance. La blonde restait de glace, glissant les deux mains dans sa veste pour le regarder se débattre avec lui-même et continuer son petit délire. La demoiselle n'avait en aucun cas envie de rire : elle voulait découvrir la vérité. Il pourrait toujours essayer de la masquer, mais elle trouverait et cela serait plus simple s'il acceptait de tout lui avouer. Il implora le pardon, manque de chance, qu'importe qui était Constance, Faith n'accordait jamais son pardon. Le voir si mal inquiétait – sincèrement – la mutante, mais il avait besoin de se relever, seul, sinon autant le foutre dans un linceul. Il se releva, tel un zombie pour s'avancer vers elle. Il avait les yeux vitreux, alors qu'il avançait presque silencieusement. Le cœur lourd il ferait mieux de faire demi-tour. Il continuait de s'exprimer, tandis que la mutante ressentait de la colère plus que la pitié. Les mots d'Ezekiel en disaient trop, mais pas assez. Il défendait une famille, et à ces mots il était facile de supposer qu'il parlait des hunters. Alors tout cela ? C'était au nom de quelqu'un qui n'était plus là ? Il collaborait pour soulager sa putain de conscience de merde . Il ne faisait que se rapprocher, alors que finalement Faith avait la confirmation qu'il espérait : il était Hunter et il continuerait à l'être. Le regardant alors continuer à s'exprimer, alors que la colère, la haine et la pitié semblait s'unifier pour venir exploser contre celui qui lui faisait face.
Lentement, il déposa sa main sur la joue de la demoiselle, alors que la blonde ne cessant de le regarder. Il ne cessait pas de trembler, comme s'il allait tomber pour ne plus jamais se relever. La blonde laissa la main couverte de sang venir se placer sur sa joue. Ce sang qui était certainement celui d'un mutant, parce qu'Ezekiel n'était pas en tenue pour faire du sport, et pour sembler si mal c'était qu'il était là pour une chasse. La blonde imaginait le sang d'un mutant d'un de ses frères ou d'une de ses sœurs. Elle imaginait un corps agonisant en train de se vider de son sang. Pourtant à cet instant, elle laissa une larme coulée en tentant de continuer de le fixer. Faith savait que ce qu'elle devait faire, et pourtant, Ezekiel était la seule personne à qui cette connasse de blondasse était attachée. Triste ironie de cette vie, mais bon, il était temps d'évoluer. Mourir ou périr. Il était temps de lui révéler la triste vérité « Bravo, tu as finalement oublié mon visage. » Un sourire en coin pour finalement faire un léger geste de la tête, et alors, il s'envola contre le sol de cette grange. Parce que cette fois, il ne partirait pas. La blonde sortie les mains de sa veste pour légèrement s'avancer avec un petit sourire moqueur. « J'espère que tu aimes mon entrée en matière et que tu es bien par terre , car si tu veux te relever, il va falloir le mériter. » La blonde s'avança suffisamment pour finalement effectuer un nouveau geste de la main pour l'observer s'envoler contre le mur de droite. « Tu demandes pardon Ezekiel ? Mais qui s'excuse s'accuse. » S'avançant encore, le regardant alors, en gardant ce dédain, ce ton froid et ne dégageant pas la moindre colère, seulement du mépris. « Tu veux consacrer ta vie à Constance ? Tu veux passer ta vie à te punir et à aider ceux qui ne le méritent pas ? Écouter des gens qui tuent des gens pour un gêne ? Si je suis la dégénérée, alors j'ai le plaisir de t'annoncer que tu es pourtant le seul monstre. » Accentuant le mot « plaisir » de manière à le mettre plus bas que terre. S'il fallait le briser, alors elle le ferait. Si elle devait le tuer, alors elle le ferait.
La blonde passa finalement sa main sur sa joue pour voir ses doigts touchés le sang d'une victime encore anonyme. « A qui est ce sang ? Un innocent ? Ou plutôt mutant dans votre jargon. » La blonde savait qu'elle avait peu de temps, qu'il n'était très probablement pas seul. Si un seul hunter débarquait : elle le tuerait. Un de plus ou un de moins... personne ne verrait la différence. La réponse d'Ezekiel jouerait, parce qu'il avait le sang d'un innocent sur les mains, alors elle appliquerait une règle simple : en tuer un, pour en sauver mille.
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Ezekiel Blackwell
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Mar 10 Fév 2015 - 18:22
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Devant ses yeux aveuglés d'une lumière blanche factice se découpait en ombre chinoise les contours d'un visage dont il ne distinguait pas les traits. De la bouche de la supposée épouse s'extirpèrent quelques mots abrupts, mordants. Typiquement ce qu'aurait pu dire Constance en d'autres circonstances. Jamais la blonde n'avait eu de cesse de piquer le mari, d'appuyer sur des points douloureux dont elle avait fini par connaître avec exactitude la topographie. C'était une voix plus grave qui s'adressait à lui, noyée dans ses tympans qui ne recevaient que les sons que son esprit torturé lui laissaient le loisir d'entendre. Ouvrant la bouche comme pour répliquer quelque chose, tout se brouilla à nouveau alors qu'une force implacable l'emportait de sa main de fer, souffle invisible qui détacha ses pieds du sol en l'envoyant rencontrer le sol à quelques mètres de là. Ses omoplates claquèrent violemment sur la pierre froide, manquant d'y briser son échine tendue dans un craquement de vertèbres, alors qu'une grimace de douleur défigurait ses traits fatigués. Ce n'était pas la première fois qu'on l'expédiait de la sorte sans qu'aucun contact ne l'en ait averti. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, la silhouette de la jeune femme se dédoublant devant son regard troublé ne cessait de trembler devant ses yeux ébahis. Petit à petit les courbes se stabilisèrent pour ne faire plus qu'un, redessinant sous ses yeux l'identité de celle qu'il avait dans son malheur confondu avec sa défunte femme. Un grognement sourd trancha l'air entre ses dents serrés, la colère embrasant ses tripes en mugissant le nom de la mutante. N'avait-elle jamais de cesse de le faire chier ? Son dos endolori ne daignait lui permettre de se relever sur l'instant, sans doute qu'une ou deux côtes s'étaient à nouveau fêlées sous le choc et des élancements furibonds martelaient sa colonne vertébrale. Tout défilait à cent à l'heure dans ses neurones suractivés, devant ses iris bleutés qui avaient du mal à accepter la vérité. Il s'était adressé à elle comme à Constance, sans retenue, se mettant à nu devant inopportune qui pour la seconde fois en un mois usait de son don pour prendre l'ascendant sur lui. Et pourtant. Les circonstances de cette dernière altercation au cours du bal meurtrier lui avaient semblé moins pénible que cette nuit là. La douleur l'empêchait de prononcer le moindre mot, condamné à écouter Faith lui exposer à quel point il devrait mériter sa clémence, lui qui n'avait demandé qu'à trouver un peu de solitude en ces lieux reculés.
Serrant un poing machinalement tandis que son regard s'assombrissait, de nouveau la mutante semblait prendre un malin plaisir à agiter sa main. Le souffle du brun se coupa dans sa trachée tandis que son corps qu'il ne maîtrisait pas face à la puissance de la télékinésiste partait s'éclater contre le mur opposé. Quelques craquements sonores s'élevèrent de sa colonne tandis que ses jambes raidissaient sous son corps, paralysées dans la rupture de sa moelle épinière. Un cri étouffé de douleur vibra dans sa gorge alors que son cortex déformé par ces années de médecine effectuait un vague calcul, réalisant qu'il ne pourrait probablement plus marcher dans les suites de cette fracture. Son corps retomba au sol telle une vulgaire poupée de chiffon, sur le dos. Quelques gouttelettes jaillirent de son canal lacrymal alors que les mots de Faith se mélangeaient dans son esprit, en écho sinistre à la souffrance de ces blessures, ne distinguant plus réellement laquelle s'apparentait à la torture physique ou mentale. Se forçant à ouvrir les yeux en sachant pertinemment que la blonde ne le lâcherait pas sans avoir obtenu de réponse, il s'évertua à soutenir la pression insoutenable de ces iris accusateurs. « Ferme la, arrête de parler de ce que tu ne connais pas, et dégage. » Les mots passèrent lentement le seuil de ses lèvres, dans un ultime effort dans la douleur, articulant soigneusement pour que chaque lettre s'ancre dans l'esprit de son ancienne patiente. Il n'avait pas la force de répliquer, pas lorsque tout son corps manquait de défaillir sous les hurlements de ses nerfs à vifs, écrasés dans ses vertèbres. Un rire s'échappa entre ses lèvres en secouant ses épaules épuisées, alors qu'il fermait les yeux pour ne plus voir celle qui ne semblerait jamais s'arrêter avant de l'avoir définitivement brisé. « Encore un effort, Faith. Tu y es presque. » Le rire se calma lentement dans la gorge du médecin, une larme roulant sur sa joue en emportant avec elle la crasse récoltée dans sa chute dans un sillon ensanglanté. « Bientôt il n'y aura plus de monstre ici. » Son champ de vision s'était brouillé de ténèbres et l'homme commençait à réaliser que la blonde parviendrait sans doute à le tuer dans les minutes qui suivraient. « J'espère que tu es fière de toi. Tu attendais tellement ce moment, n'est ce pas ? » Les paroles déchiraient ses lèvres comme une plaie qui ne cicatriserait pas. Petit à petit, le médecin pensait réaliser à quel point il avait pu sous-estimer la haine de la mutante à son égard. Il n'avait eu qu'un répit, mais le dessein de la jeune femme semblait apparaître clairement devant lui. Elle avait voulu le tuer depuis toujours. Elle avait sans doute attendu le moment adéquat. Celui où aucun doute n'entraverait plus son jugement. Le procès d'Ezekiel touchait à sa fin. Elle avait effrité les morceaux de lui en passant et repassant le fil de ses paroles aiguisées sur ses croyances déjà élimées.
Ses yeux se réouvrirent légèrement et visualisèrent Faith dans la contemplation d'un sang récolté sur sa joue, empreinte rougeâtre qu'il y avait déposé quelques minutes plus tôt sans même s'en apercevoir. De quoi rompre le couperet au dessus de sa tête sans tarder. « Ce n'est pas un tueur que tu assassines. » Ce fut la seule réponse qu'il lui adressa, bien conscient que la blonde ne lui laisserait pas davantage de temps et que chaque mot comptait. Ses jambes inertes sous son buste ne lui permettraient pas de se relever ni même de prendre la fuite. Et à quoi bon ? La blonde était si teigneuse qu'elle ne manquerait guère de le retrouver pour lui régler son compte un jour ou l'autre. Levant la tête vers elle, Zeke lâcha un long soupir empli de fatalité. « Pourquoi t'es là ? Pourquoi faut-il toujours que tu sois là ? » Marmonnant ses mots tout en levant un bras douloureux vers son visage, le médecin massa son front du bout de ses doigts rêches comme si cela allait conjurer la douleur qui martelait son crâne. « Si je meurs ce soir, un mutant vit, selon toi ? » Un nouveau rictus se dessina sur son visage. Après tout, qu'avait il de plus à perdre ? « Si je n'avais pas été là ce soir, un mutant serait mort. Ce sang que je porte sur mes mains, c'est le sien. Celui de l'hémorragie que j'ai arrêté. » Dans son dos, un nouveau craquement s'éleva, brisant ses dernières paroles dans un gémissement de douleur. Puis, un second, le pliant en deux sous l'atroce sensation de ses os se ressoudant brutalement. Ses yeux plissés fermement brouillèrent sa vue de points rouges scintillant alors qu'à nouveau s'échappait de ses vertèbres une insupportable douleur. S'il continuait à céder sous les hurlements que lui arrachaient ce processus de guérison étrange, il ne manquerait guère d'ameuter chaque hunter et mutant aux environs. Mais brutalement, tout se stoppa. Chaque hématome en formation s'était miraculeusement résorbé, chaque fracture ressoudée et il sentit avec effarement la ligne de ses jambes contre le sol glacial. Recroquevillé comme un chien dans les restes de paille qui parsemaient les environs, le médecin finit par détendre ses muscles en réalisant qu'il ne ressentait plus la moindre douleur. Visiblement, le médecin serait plus difficile à tuer que prévu.
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Mar 10 Fév 2015 - 22:54
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Son combat, sa guerre et ses valeurs. Qu'était ce pauvre type sur son chemin ? Elle le présentait comme un vulgaire grain de poussière, un simple mec qui avait eu un peu trop d'audace et avait réussi à la berner un peu trop longtemps. Faith n'accordait aucune importance à cette personne, ou du moins, elle le hurlait haut et fort. La demoiselle mentait. Constamment. Comme si les mensonges autour du hunter étaient un remède à ses maux. La blonde avait toujours préféré rentrer ses blessures plutôt que d'affronter et d'assumer tout ce qui faisait d'elle une chose fragile et douce... cette douce humanité qui vibrait en elle. La blonde ne connaissait rien de la sincérité des émotions, elle se contentait de vivre pour ses passions, de succomber à ses désirs et de ne jamais s'interroger sur la possibilité de s'attacher à quelqu'un. Elle avait toujours rejeté la compassion des gens, parce que durant trop longtemps elle fut la victime des sentiments. La blonde gardait toujours un souvenir amer du verbe aimer. Comment oublier tout le mal qu'elle avait subi ? Toutes les déceptions ? Tous, uns à uns, l'avaient abandonné. Au nom de quoi ? Parce qu'elle était celle qui refusait d'être un objet. Faith avait lutté contre sa nature pour finalement la dévorait et se laisser consumer par quelqu'un. Quand elle y repensait, elle se revoyait objet, elle se revoyait pantin, simple mannequin qu'il était facile d'une camisole de force, ou d'une robe digne d'une putain. La demoiselle n'oublierait jamais le mal que l'humain lui avait, et bien plus tard, que le mutant lui causerait. La blonde avait choisi de détester celui qui l'avait trompé en premier, mais la vie n'était qu'une suite de choix. La blonde avait libéré sa nature, mais sa vie aurait été différente dans d'autres circonstances. La demoiselle avait vu en Ezekiel tout ce qu'elle détestait et rejetait, toutes ces parties d'elles qu'elle avait fuies durant son enfance, toute cette culpabilité de tuer sa propre race. Elle n'en fit rien, mais elle renonça à toute son humanité en refusant de tuer ceux et celles qui partageaient son don. Elle voulait le détester, mais malgré son acharnement, elle ne pouvait pas. Au fond, il y avait toujours ce vulgaire soupçon d'émotion, cette infime humanité qui sommeillait dans la dégénérée. Il ne saurait jamais tout ça, car il mourrait, elle savait qu'elle devait le tuer. Qu'elle devait le briser pour le libérer, mais mon Dieu qu'elle ne le pouvait pas. C'était inexplicable et implacable : elle ne pouvait pas le tuer. Pourtant, elle le haïssait autant qu'elle l'aimait. Alors, il n'était rien, ni haine ni amour, simplement un fragment de destin.
Elle le regarda souffrir sans agir, elle le regardait mourir en sachant pertinemment qu'il finirait par succomber. La demoiselle était en colère, contre le monde, et c'était lui son monde aujourd'hui. La blonde le regarda alors s'énerver, elle n’éprouvait que du dégoût et du mépris. Elle l'écouta parler, il était déjà fatigué . La gamine venait pourtant seulement de commencer à s'amuser avec son corps, ses os et son âme. Elle l'observa avec un petit sourire narquois alors qu'il parlait, elle le trouvait pathétique. « Dégager ? Mais tient, c'est drôle tu ne trouves pas. Avec un chouilla plus de classe puisque c'est naturel chez moi... j'ai demandé la même chose au château. Alors crois- moi, que ça ne fait que commencer. » Elle s'approcha alors, le regard noir en l'observant de haut. « Et toi, tu ne connais pas la gravité de tes actes, mais tu vas découvrir la gravité des miens. » Faith n'avait en aucun cas de délicatesse en elle. La gamine l'écouta ensuite rire. Il riait . Ça devait l'éclater de crever. Après tout, il fallait bien mourir un jour. Il se présentait désormais lui-même comme un monstre, elle esquissa alors un sourire en voyant qu'il se débattait en continuant de parler. La gamine avait le cœur serré, l'âme en peine en l'écoutant l'accuser de tous les maux qu'il pouvait. Elle afficha alors un léger rictus, mais pourtant, c'était une larme qui coulait sur sa joue. Elle continuait à le regarder, les bras tendus. Tout dépassait la blonde, absolument tout. Elle sentait chaque objet vibrer, comme si elle était capable de tout détruire simplement sur un désir. « Tu étais la seule personne, que je voulais sauver. » La gamine n'était pas fière d'elle, elle aurait sincèrement voulue lui venir en aide, mais c'était trop tard. La larme coula sur sa joue pour finalement venir frapper le sol de paille, et elle disparue, comme si elle n'était jamais venue.
La gamine se rapprochait, encore et toujours, toujours avec cet air hautain et mauvais qui faisait d'elle la parfaite petite pétasse que tout le monde détestait. Il annonçait une vérité, la demoiselle acquiesçait sincèrement même en riant, faussement. « En effet, tu n'es pas un assassin. Je ne traque pas les meurtriers, mais les hunters. » Elle se rapprochait encore et toujours de lui alors qu'il la fixait. Il jouait les victimes et ce rôle était parfait pour sa personnalité. La rebelle n'allait en aucun cas le présenter comme un homme plein de conviction, parce qu'il ne fut que la victime de ses propres actions. Sans la moindre passion autre que celle de sauver, Ezekiel avait assassiné bien plus qu'il n'avait sauvé. Il ferait mieux de s'interroger sur le fondement de ses actions. Il lui posa une question, mais cela ressemblait plus à un cri de désespoir qu'à une véritable interrogation de la part de celui qui se vantait de n'être qu'un pion dans cet immense jeu. Elle se contenta de le regardé avec pitié et de secouer la tête négativement dans sa direction. Il lui posa une seconde question, qui encore une fois, sonnait fausse. Cela sonnait comme une accusation. Il annonça alors ensuite une bombe. La gamine resta silencieuse. Elle fixait alors qu'il semblait si fier de lui. La blonde elle, sentait son cœur cesser de battre, ses jambes semblaient se briser sous le poids de son passé. Elle était persuadée qu'il ne mentait pas et que tous ces gémissements et ces cris de douleur étaient réels pour cet homme. La gamine resta de marbre, alors que dépassée, elle sentait ses mains vibrées, alors que lentement, elle avançait une main en avant au niveau de son bassin. Elle perdait le contrôle de tout, d'elle-même, de sa vie, de sa mutation, car sa vie, c'était sa mutation.
La mutante fit craquer ses mains, alors qu'elle fixait l'humain pour finalement tourner une seule fois sur elle-même, d'abord à 180 degrés. Il ne lui aurait donc pas menti ? Du début à la fin ? Aurait-il réellement sauvé des mutants. La demoiselle regarda alors sa main vibrer, alors que lentement tout ce qui composait cette pièce commençait à léviter. Tout commençait à dépasser l'attraction terrestre. Seul Ezekiel, ainsi que les murs, semblaient résister à la demoiselle, pourtant, les planches en bois semblaient craquer. La paille semblait voltiger. La blonde perdait toute notion de ses capacités, poussant ses propres limites, sachant pertinemment que sa mutation n'était pas un puits sans fond. Toute cette douleur, tous les moments où Faith avait perdu le contrôle : la fuite de l'asile ou encore l'explosion qui fit d'elle une fugitive chez les deux camps. Elle retrouvait cette peine passée, cette trahison, cette terrible sensation de faux. Tout le monde sonnait faux en elle. La gamine se retourna finalement vers Ezekiel en le faisant glisser jusqu'à elle, le traînait sur le sol sans s'inquiéter de ses douleurs. L'attrapant finalement par le col une fois à ses pieds, elle le fixait, et n'avait pas la moindre compassion. « Où est ce mutant ? » D'une voix douce et moqueuse, alors que les murs ne cessaient de craquer sous les émotions trop fortes de l'enfant.
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Ven 13 Fév 2015 - 16:52
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S'il trouvait ça drôle ? Disons qu'il ne s'agissait pas du terme le plus approprié pour décrire la situation cauchemardesque dans laquelle il était plongé. D'abord, il y avait eu la chasse, détail qui ne l'avait clairement pas mis en joie puisque son seuil de tolérance à l'égard des autres hunters atteignaient des niveaux irréversibles. Et puis, il manquait de se prendre une balle, pour la seconde fois en un mois tout cela commençait à devenir légèrement pesant. Enfin, une mutante à demi-morte manquait de lui exploser la cage thoracique dans la panique, Constance se mettait gentiment à le rendre cinglé et voilà qu'à présent, après s'être positionné dans un état de vulnérabilité le plus total face à Faith, celle ci s'apprêtait à lui régler son compte sans manquer de l'humilier une dernière fois. Non, vraiment, si certains auraient pu le qualifier de masochiste pour avoir supporté son épouse durant près de huit ans, ou encore pour s'obstiner à aider dans sa grandeur d'âme les femmes les plus timbrées de Radcliff, la situation actuelle dépassait tout de même ses limites. L'homme ferma les yeux un instant, comme si cela allait annihiler la voix qui résonnait à ses oreilles et lui donnait envie de mourir là, tout de suite, pour ne plus avoir à l'entendre. La voilà qui désormais, après cet avant goût musclé, lui annonçait qu'il allait devoir affronter la gravité de ses actes, détail redouté depuis ces quelques secondes de lucidité. Ses iris bleus contemplaient à nouveau Faith, prêt à l'observer lui ôter la vie, luttant pour ne pas détourner les yeux et puisant dans toutes ses dernières réserves pour que son regard ne retransmette pas seulement l'antipathie liée à ses blessures. Un sursaut d'instinct de survie, sans doute, là où pourtant la question de la valeur d'un potentiel avenir venait douloureusement chatouiller ses pensées. L'air de la grange s'était presque mis à crépiter dans les ondes énergiques s'évadant de la blonde telle une aura incontrôlable, destructrice. Zeke eut l'impression que quelque chose se tordait au fond de son ventre en voyant l'expression qu'arborait la télékinésiste. Se sentir touché par ses mots après les blessures qu'elle venait de lui infliger sans merci gonfla son coeur de colère. Comment pouvait-il encore être aussi con ? C'était ce qui l'avait amené dans cette situation qui se révélerait sans doute mortelle, et le voilà qui pourtant laissait l'émotion l'envahir aux mots de la blonde. Le médecin ferma les yeux pour ne plus voir l'insupportable, pour ne plus ressentir les affres d'un attachement impossible. Le médecin et la patiente. Le hunter et la mutante. Qui était réellement la victime ?
Et puis, Faith redevint Faith. Tout du moins, ce masque qu'elle semblait prendre tant de plaisir à arborer face au monde, comme un bouclier qu'elle ne souffrait pas de voir vaciller. Un soupir s'échappa des lèvres du médecin, tant lié à ses blessures éprouvantes pour sa conscience qu'à l'attitude de la blonde. Il aurait aimé lui dire qu'elle n'avait pas à jouer, que le temps des jeux était révolu et que les efforts n'étaient plus nécessaires. Qu'elle aurait beau lever le menton de cet air altier qu'il n'en partirait pas moins avec le souvenir de cette larme qu'elle venait de verser. Mais était-ce vraiment utile ? Déjà, elle mordait, et le brun ripostait avec hargne. « Vraiment ? Meurtrier, hunter, c'est pourtant bien la même chose dans ton vocabulaire en général. L'heure est-elle encore propice à ces futilités ? » Un petit rire entrecoupé d'une toux qui lui comprima la cage thoracique rompit sa parole. Et puis, de derniers mots sortirent de la bouche d'Ezekiel, des mots vrais, sincères, qui auraient peut être le don de l'agacer davantage. C'est ce qu'il crut dans un premier temps, en notant son nouveau geste de la main et en appréhendant un nouveau numéro de haute-voltige. Lentement, il s'était redressé, en recouvrant l'usage de ses jambes par un miracle inexpliqué, contemplant la blondinette sans ne jamais ciller. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, peu habitué aux démonstrations du genre alors que chaque objet s'élevait autour de lui, les brins de paille piétinés venant frôler son visage en lévitant doucement au dessus du sol. Le spectacle se révélait aussi effrayant que captivant, mais l'imprévisibilité du prochain acte de la mutante le maintenait sur ses gardes. Brusquement, le corps du médecin parcourut les quelques mètres les séparant l'un de l'autre, traîné dans la poussière avec peu de cérémonie, ce qui lui arracha un éternuement qui résonna contre les murs. Ne laissant rien au hasard, la blonde s'était saisit du col de sa veste pour l'attirer à elle tandis que l'homme oscillait entre ressentiment et exaspération. Tout. Elle lui aurait tout fait. « J'crois que j'aime autant quand tu t'énerves. » Il avait marmonné en détaillant ses traits, ne supportant pas le ton mielleux qu'elle pouvait alors employer. Son esprit cependant fulminait à cent à l'heure, prêt à lui exposer à quel point la mutante en question devait déjà se trouver loin d'ici, et qu'il avait été trop occupé à parler à sa défunte femme pour s'adonner à la politesse des aurevoirs. D'ailleurs, en y réfléchissant, l'homme commençait à sérieusement se demander s'il n'avait pas rêvé la guérison de la jeune fille, étant donné le peu de clarté de son esprit à ce moment de la nuit. Ouvrant la bouche tandis que les mots se bousculaient dans sa tête, une voix féminine s'éleva derrière eux, lui glaçant le sang dans les veines. « C'est moi que vous cherchez. »
Penchant légèrement la tête dans la direction de la nouvelle arrivante - qui en réalité se tenait postée là depuis le départ, invisible, ayant suivi son "sauveur" en ne sachant où aller - Zeke fronça les sourcils en la voyant tranquillement postée sur ses deux pieds, n'ayant pour trace de sa blessure qu'un pull imbibé de liquide vermeil et un cou rougi sous le sang séché. La tête lui tourna un instant tandis qu'il fermait les yeux une seconde. Ainsi l'avait-il donc réellement sauvée. Mais comment ? Tous ces événements lui donnaient la nausée. Les contours de la silhouette de l'adolescente apparaissaient de plus en plus clairement à mesure qu'elle se rendait visible à leurs yeux. Zeke reporta son regard sur Faith en arquant un sourcil d'un air sans équivoque, n'en menant cependant pas large lui même.
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Ven 13 Fév 2015 - 18:02
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Laisser mourir quelqu'un, pouvait en sauver des centaines, mais s'ouvrir à quelqu'un, pourrait en souffrir tout autant. La gamine en était arrivée tout en bas, ce terrible moment ou un simple pas menait au mur. La gamine se retrouvait à devoir avancer, sa vie n'était plus un long labyrinthe, mais un chemin tracé qu'il serait impossible de détourner. Pas de chemin de traverse, plus la moindre ivresse, simplement ses cris de détresse étouffés. Faith avait le choix entre avancer où se faire tuer, concrètement c'était cela. En chemin, elle laissait des cadavres, des relations inachevées et des amitiés occultés. La blonde perdait des gens, mais lentement, elle perdait du sang. Elle commençait à se laisser approcher alors que son cœur et sa raison lui dictaient de tous les tuer, pour continuer. La culpabilité ne fut jamais la priorité de la demoiselle, mais l'humain avait une fâcheuse tendance à faire culpabiliser la demoiselle, ou du moins, il tentait de le faire. L'humain ? Cela pourrait bien être Ezekiel, mais il était plus simple pour elle de généraliser que de nommer quelqu'un qui n'avait rien demandé. Ce pauvre médecin, qui s'était toujours trouvé là lorsqu'il ne fallait pas. La blonde ne pouvait s'empêcher de repenser à la première fois qu'elle avait croisé celui qui deviendrait son enfoiré préféré. C'était la nuit, dans cette même grange, mais elle fut la faible chose qui gisait à terre, et non pas le médecin. Lui, il l'avait relevé malgré les résistances de la connasse de blondasses. Elle ? Elle ne faisait que l'enfoncer encore un peu plus, s'amusant à le rendre plus médiocre qu'il ne pourrait jamais l'être. Sur une échelle d'honneur, il avait probablement sauvé plus de gens que la résistante. La mutante avait toujours jugé et jaugé avant de décider qui sauver. Il avait décidé à l'aveugle sans jamais réellement se demander si cela était bon ou mal. Faith ne cessait de hurler au drame et à la connerie, mais c'était plus que cela : c'était l'impartialité. Ezekiel faisait exactement l'opposé de la demoiselle et des hunters : il ne jugeait pas. Il soignait et cela même si la personne était mauvaise et que cela déclenchait une braise. La blonde n'irait jamais le lui dire, elle n'irait jamais le hurler qu'il avait fallu qu'elle est le courage d'envisager de le tuer pour comprendre toute l’absurdité de ce même meurtre. Pourtant, le plus absurde, était la relation en elle-même. Elle haïssait tout ce qu'il était, tout ce qui pourrait le pousser à agir, mais pourtant, il était le seul qu'elle était certaine d'aimer – un peu. C'était ironique cette vie, c'était terriblement pathétique aussi. Ce soir était la consécration, de tous ces moments douloureux vécus dans l'absurdité et pour des raisons futiles. Cette histoire allait achever où tout avait commencé. Une histoire humaine, naissant dans les blessures d'une rebelle qui se battait corps et âme pour sauver sa propre race sans se méfier, et ce soir, cette histoire mourrait dans le corps d'un médecin incapable de choisir qui soutenir, mais c'était pour le meilleur et non pas le pire qu'il ne pouvait choisir. Dommage, il ne saurait jamais tout ça.
Ce bref moment d'émotion laissa place à la colère. Le médecin commençait à la chercher, enfin non, il ne commençait pas, mais continuait. Il la poussait à bout dans l'espoir de la voir exploser et de tout ravager sur son passage. Il venait encore de toucher un point qu'il ne pouvait pas comprendre, la blonde le laissa alors échapper son rire en voyant qu'il continuait de souffrir. La gamine le regardait avec dédain, elle aurait voulu fondre en larmes et simplement le tuer pour cacher tout ce qui venait d'elle quelqu'un humain. La blonde haussa alors les épaules avec un sourire qui cachait des souvenirs, tous plus douloureux les uns que les autres. La demoiselle sentait ses yeux se mouiller. « Qu'est-ce que tu sais de mon vocabulaire ? Crois-tu que les hunters ont fait la différence avec moi ? Crois-tu que, quand ils m'ont drogué à outrance pour m'enfermer, ils se sont demandé si j'étais plus qu'une dégénérée ? Mais non, enfermer une gamine de 16 ans c'est tellement plus simple. » Son regard se perdait dans du mépris. « Non, personne n'a jamais fait la différence. » La demoiselle parlait de son passé, vaguement, mais cela suffisait. La demoiselle fut toujours cette enfant blessée dans son orgueil, délaissée et finalement repêchée pour mieux se laisser couler. Cette soirée serait les dernières confessions auxquelles le médecin assisterait. C'était comme pour le laisser mourir avec de la culpabilité, pour réaliser que la vie n'avait jamais offert à la demoiselle ce qu'elle voulait. Il allait mourir en ayant un poids de la blonde sur le dos, un fardeau de plus.
La demoiselle lui offrait une dernière chance de mourir en paix : où était la mutante. C'était tout ce qu'elle demandait, après elle le tuerait. Il décida de jouer une dernière fois avec les nerfs de la mutante. Cela n'aidait pas la situation, et clairement, la blonde le forcerait à tout avouer. Elle se contenta d'un rictus en coin, mais avant de pouvoir lui répondre, une voix se fit entendre. Faisant violemment se retourner la blonde en lâchant Ezekiel pour le laisser tomber à nouveau sur le sol. Faith balaya alors la demoiselle du regard, vivante, et se tenant debout. La mutante sentait sa colère montée, encore et encore, mais c'était contre sa propre personne. La rebelle sentait sa respiration s'accélérer. « Sauve-toi, maintenant. » C'était un avertissement, et la mutante disparue subitement dans la nuit. Faith resta alors quelques instants dos à Ezekiel. Incapable de réaliser que sans lui, elle serait véritablement morte. La résistante ne supportait pas l'idée de remercier quelqu'un, mais elle remerciait pourtant le ciel d'avoir sauvé un mutant. La demoiselle sentait subitement toute sa colère, elle ressentait tout ce qui l'entourait en promenant son regard dans la grange. Il fallait mettre fin à tout ça, sinon, son don allait lui couper toute sa vitalité et elle allait s'écrouler par terre. La demoiselle se retourna alors vers Ezekiel, avec cette même envie de le tuer, et pourtant, elle ne le ferait pas. Faith s'abaissa alors, pliant les genoux pour être un petit plus à son niveau. « Merci. Pas de l'avoir sauvée elle, mais de m'avoir sauvée moi. La boucle est bouclée. » La demoiselle sentait alors toute la pièce retomber, toute sa colère s'envoler. Et elle profita de cet instant, pour venir coller ses lèvres à celui qui l'avait maintes et maintes fois sauvé des pires conneries.
Un bref moment, un court instant de bonheur, pour finalement l'envoyer contre le mur, et s'envoler dans la nuit étoilée. La garce avait réclamée grâce, mais demain il ne resterait plus rien.
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel Sam 14 Fév 2015 - 0:01
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" Faith & Zeke"
Il ne s'y était pas préparé. Quelques petits mots, des imprévus, et entre les craquements d'os jaillissaient des paroles inattendues qui le laissèrent interdit. Zeke n'était pas le seul à ressortir blessé de cette entrevue aux allures de confrontation, comme chacune de leur nouvelle rencontre qui apportait avec elle son lot de dégâts et d'insatisfaction. Il se rappelait l'avoir trouvée là, plusieurs mois plus tôt, alors que son deuil restait trop frais pour qu'il ne se perde pas au cours de ses nuits lui rappelant une autre. Il s'était égaré. Et au milieu du chemin tortueux qu'il avait emprunté dans la nuit noire, ses pas foulant la terre dans une course sans but précis, il avait trouvé Faith, dans cette même bâtisse. Aux allures de lionne blessée, sauvage, insaisissable, ruant en tout sens pour récuser chaque tentative d'approche. Pourquoi ne s'était-il pas détourné, alors ? Il n'en avait pas droit. Il avait prêté serment. Et pourtant, il s'agissait de tellement plus que ça, que de quelques putains de mots solennels à respecter au cours de sa pratique. Il l'avait ramassée là, à quelques pas de l'endroit où elle se tenait. Sans se douter à quel point cela allait lui compliquer la vie. A quel point cela lui remuerait l'esprit en tous sens.
Ses yeux ne se détachèrent pas de ceux de la blonde lorsqu'elle prit la parole. C'était court, mais assez percutant pour marteler son coeur de quelques coups supplémentaires. Il en avait entendu, des récits tristes et déprimants, donnant envie de hurler à l'injustice et de se rompre les phalanges contre le sol. C'était son pain quotidien. Mais Faith n'était pas n'importe quelle patiente. L'avait-elle jamais été ? Alors, ces confidences là, elles faisaient mal, vraiment. Il s'était imaginé divers scénarios, pouvant motiver sa haine envers les hunters, sa haine envers lui. Aucun n'était réjouissant. Il aurait aimé lui parler, tenter d'apaiser un peu ces souvenirs torturés, mais chaque mot prononcé par l'un ou par l'autre ne semblait voué qu'à attiser le brasier les séparant. Ces confessions ne pouvaient signifier qu'un destin peu réjouissant pour le médecin, son heure s'approchait inéluctablement, et mourir entre les mains de Faith avait un goût amer, comme si tout n'avait été que perte de temps.
Ses genoux percutèrent le sol tandis que Faith le lâchait, la mutante précédemment sauvée se manifestant in extremis. Posant ses paumes sur la pierre, il pinça l'arête de son nez entre ses doigts, son coeur s'excitant à nouveau en lui rappelant sans cesse à quel point il était en danger. Mais la fuite était impossible. Déjà, la jeune femme ordonnait à la mutante de s'en aller. Voilà. C'était l'heure. Relevant la tête vers la télékinesiste, le médecin crispa sa mâchoire en réalisant qu'il allait mourir à genoux. Une exécution en règle. Sans doute ne méritait-il pas plus d'égard, et il s'imagina un instant qu'il s'agirait probablement de l'avis de Constance à ce sujet. Il était prêt à le lui dire, en guise de dernière paroles. Qu'elle se serait sans doute bien entendue avec sa femme. Sans doute auraient elles eu le même avis sur sa personne, au final. Ces pensées n'aidaient guère à contenir le millier d'émotion qui menaçait de lui ôter ses derniers vestiges de contrôle de lui même. La belle s'abaissa vers lui, et il plissa légèrement les yeux en s'attendant à une nouvelle démonstration de force. Alors, Faith lui adressa ses derniers mots.
Si le plus grand nombre y aurait sans doute ressenti du soulagement, ce fut un sentiment étrange qui noua l'estomac d'Ezekiel à ce moment-là. Curieux mélange de surprise, de nostalgie, de gratitude et de rancoeur. Immobile, incapable de souffler mot, à contempler son regard ce fut presque comme s'il s'était attendu à la voir s'approcher, finalement. Les lèvres de la mutante déposée sur les siennes alors qu'il laissait ses paupière retomber devant ses yeux l'espace d'un instant, les mots de Faith prenaient tout leur sens. La boucle était bouclée. Et c'était comme si toute la douleur, tous les éclats de voix et de coeur trouvait leur finalité dans ce bref baiser.
Le médecin garda les yeux fermés alors qu'elle se détachait de lui, la sentant s'éloigner tandis qu'elle ne le privait pas d'un nouveau vol à travers la pièce. Attendant que ses blessures disparaissent, un peu plus longtemps que la fois précédente, Zeke resta immobile quelques minutes, à sentir le froid du sol s'immiscer le long de ses nerfs, le souffle court en se repassant le fil de la soirée qui déjà se ternissait dans un vague souvenir. Les dernières paroles de la demoiselle Cunningham résonnant toujours à ses oreilles alors qu'il quittait la ferme abandonnée, pour une dernière fois.
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Sujet: Re: Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel
Every picture tells a story and sometimes we don't like the ending ♢ Ezekiel