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 (fst -18) what it takes to come alive

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Mai 2016 - 0:46


Maybe I'm, maybe I am just as scared as you, it's alright, stay by my side. On the edge, on the edge of everything we know, it's alright, just don't look down, and I will hold on. In the end, in the end I'm just the same as you. And it's alright, just stay by my side, and I will hold on. I'll never let go, you're right beside me.

(c) acidbrain

Se laissant entraîner dans les bras de Lorcan, elle le suivait à l'aveuglette, sans chercher à savoir où il les conduisait, tant qu'il la tenait comme ça, qu'il l'embrassait comme ça, plus rien n'avait vraiment d'importance. Chutant avec lui sur le canapé, renforçant davantage leur proximité physique en revenant bien vite contre lui, chaque seconde s'avèrait plus intense que la précédente. Elle sentait chaque parcelle d'épiderme s'électriser à mesure que les doigts de Lorcan progressaient sur sa peau nue, lui arrachant quelques soupirs rapidement noyés dans quelques baisers, perdant ses lèvres dans son cou, son souffle à son oreille, ses mains s'accrochant à ses bras, à sa nuque, ne laissant d'elle que cette peau brûlante s'animant sous ses baisers et ses caresses. C'était Lorcan, Lorcan qui s'appropriait doucement chaque parcelle de son être, qui ancrait ses baisers dans sa chair avec de plus en plus de vigueur, et ça n'avait rien d'effrayant, rien d'étrange. C'était juste légèrement étourdissant, assez pour lui donner l'impression d'évoluer dans un rêve, un rêve où elle ne désirait que lui, sa peau contre la sienne, ses baisers à elle qui en demandait toujours plus, goûtant sa peau du bout de sa langue, dispersant ses caresses, se perdant dans ce moment hors du temps. Et puis, il y eut cette étreinte plus prononcée encore, tandis que son nez venait se nicher dans son cou pour s'imprégner de son odeur, cette odeur si familière et si grisante à la fois. C'était tellement agréable, de se retrouver dans ses bras, qu'il lui fallut sans doute quelques secondes pour revenir sur Terre. S'immobilisant en réalisant que quelque chose ne collait pas, la brune esquissa un léger mouvement de recul pour pouvoir poser ses yeux sur Lorcan, dégageant d'une main les cheveux défaits qui lui barraient le visage.

Les mots l'atteignirent avant qu'elle n'ait pu poser la moindre question, le jeune homme prenant le soin de mêler le geste aux paroles qu'elle n'était pas certaine de comprendre. Se laissant faire en se redressant lentement, Salomé peinait à émerger, à réaliser ce qui était en train de se produire. Ou peut-être simplement qu'elle se rendait sourde à ses paroles volontairement, juste quelques secondes, pour que ce retournement de situation ne l'atteigne pas.  C'était pourtant le cas. Et ça ne faisait pas du bien. Un geste maladroit vint remettre bien en place l'une des bretelles de sa nuisette, ses mains encore tremblantes en ajustèrent ensuite les pans sur le haut de ses cuisses alors qu'elle se remettait bien assise. « Une... une douche ? » Sa voix encore rauque se cassa dans sa gorge, la conduisant à s'éclaircir la voix plus pour se donner une contenance qu'autre chose. Ses yeux tombèrent alors sur les phalanges meurtries qu'il lui présentait, avant de remonter jusqu'à son visage, incapable pourtant de capter son regard.  Portant une main à sa poitrine comme pour y calmer les battements frénétiques de son coeur, elle détourna le regard une seconde, le portant machinalement sur le couloir, à l'opposée de Lorcan. Elle essayait de se repasser mentalement le fil de ce qui venait de se produire, cherchant une éventuelle maladresse, un moment où ils se seraient mal compris, où elle se serait révélée trop entreprenante, mais il n'y avait rien à faire, aucune explication ne lui venait. En plus de ça, y repenser renversait son cerveau torturé d'hormones et ne la laissait plus réfléchir du tout. Les lèvres tremblantes, les essuyant du revers du poing tandis que les secondes continuaient à s'écouler et à alourdir sa poitrine, la brune continuait à triturer le tissu de sa nuisette, avant de réaliser qu'elle n'avait pas répondu à sa question. « Tu sais où est la salle de bain. Il y a des serviettes dans le placard. » Nuls reproches, nulle animosité dans ce ton qui  sonnait absent, les mots s'envolant doucement tandis que son esprit demeurait ailleurs. Reportant son regard sur Lorcan en essayant de lui adresser un vague sourire, celui-ci n'eut pas le temps d'étirer le coin de ses lèvres qu'il s'en évaporait déjà. C'était un peu trop difficile, tout à coup. Et elle finit par ne plus le regarder du tout.

Il y eut ces quelques secondes, trop longues, durant lesquelles le silence était retombé dans le salon. Pesant subitement très lourd sur ses épaules. Lorcan était parti dans la direction de la salle de bain, la brune tentant encore de rassembler les vestiges d'une dignité qu'elle semblait avoir égaré en chemin, sans réussir à mettre le doigt sur ce qui avait pu déconner. Jetant un vague regard vers la porte qui venait de se refermer sur lui, Salomé attendit d'être certaine qu'il n'allait pas en ressortir dans les secondes qui suivraient, avant d'enfin relâcher son échine crispée et de glisser ses mains le long de son visage, s'accrochant à ses cheveux en fixant le sol. Et toujours ces mêmes questions qui tournaient dans sa tête. Pourquoi. Encore et encore, ça éclatait dans son crâne, diverses hypothèses s'y immisçant malgré ses efforts pour les repousser, pour conserver un semblant d'égo et ne pas tout bonnement s'affliger de mille reproches. Il y avait une explication qui ressortait plus que les autres, la plus évidente sans doute, justifiant ce départ précipité et ces mots bafouillés sans lui adresser un regard. Il regrettait. Il venait de réaliser pour eux deux que c'était une erreur, qu'ils s'étaient égarés et visiblement, ç'avait été assez vivace comme révélation. Se relevant brusquement alors qu'elle commençait à ne plus tenir en place sur le canapé, Sam parcourut les quelques pas qui la séparaient de l'entrée, décrochant son sac à main du porte-manteau pour y plonger la main dans une recherche frénétique. Finissant par revenir sur ses pas pour en renverser le contenu sur la table basse. Nulle boîte rectangulaire parmi le fouillis, et un grognement lui échappa tandis qu'elle plaquait une main à son front. Elle était certaine d'en avoir gardé un, un seul, au cas où, pour les moments difficiles, juste les moments très difficiles, un peu comme en ce moment, même si elle ne se serait jamais imaginée ce moment-là une semaine plus tôt, en jetant visiblement à la poubelle son dernier paquet de cigarettes. Merde. Pinçant l'arête de son nez entre deux doigts en se remettant debout, elle effectua quelques pas dans le salon, ramassant au passage les vêtements de Lorcan qu'elle posa mollement sur le canapé, récupérant son verre vide en allant le déposer dans la cuisine. Un coup d'oeil se posa sur la bouteille qu'il avait tant cherché un peu plus tôt, soupirant en s'en détournant, parce que ça non plus elle n'était plus censée y toucher. Et vraiment, ça faisait chier, là, tout de suite. Crispant ses mains sur le plan de travail, Salomé ne parvenait pas à apaiser la machine infernale qui tournait dans sa tête, pas même en prenant le temps d'envisager chaque petite théorie. En se disant que finalement, c'était sûrement pour le mieux, que ça lui laissait le temps d'y réfléchir elle aussi, au lieu de se laisser emporter par ses ardeurs sans prendre le temps de se poser les bonnes questions. Vraiment, ça ne les aurait probablement mené à rien de bon. Des choses à cacher, un nouveau malaise, peut-être, comme à l'instant mais en cent fois pire si... s'ils étaient allés jusqu'au bout. Son échine s'était hérissée à cette pensée, maudissant intérieurement les pulsions qui ne cessaient d'animer ses nerfs. Ouais, ç'aurait été affreux le lendemain matin, elle en était sûre maintenant. Certainement la raison pour laquelle son rythme cardiaque ne daignait plus se calmer depuis qu'elle avait repensé à ce qui venait de se passer, avant ce moment gênant où il... où il l'avait laissée en plan. Et de nouveau, c'était ce mal-être abrupt qui reprenait le dessus. Et ça n'avait de cesse d'alterner. Du souvenir de ses mains sur elle, à son regard fuyant. De ses lèvres sur sa peau, à ce mouvement de recul. Et plus elle y réfléchissait, plus c'était difficile d'y voir clair tout à coup. Se décalant de quelques mètres pour venir s'adosser à l'encadrement de la plus haute fenêtre de l'appartement, son regard se perdit sur la petite rue du centre-ville, à peine illuminée de quelques lampadaires. Elle n'avait pas envie de se réveiller demain matin avec ce poids dans la poitrine et l'estomac noué, comme en ce moment, pas alors qu'elle essayait de remonter la pente. Était-ce ce qui l'aurait attendue, si Lorcan n'avait pas été pris d'elle-ne-savait quelle illumination divine ? Ou bien est-ce-que c'était de nouveau cette atroce solitude qui pesait si lourd derrière ses côtes ? S'humectant les lèvres machinalement avant de râler pour elle-même en réalisant que ce n'était sûrement pas ça qui allait faire taire les pensées qui la ramenaient à Lorcan, Salomé jeta un regard sur l'étendue du salon, à peine éclairé par les lumières de la cuisine, sa vue se troublant légèrement en lui arrachant une protestation. Elle était vraiment trop conne. Survolant ses paupières du bout des doigts pour en décrocher l'humidité avant que celle-ci ne prenne trop d'importance, la télépathe reporta son regard sur le ciel qui se découpait entre les toits, le fixant avec ténacité, comme si c'était au milieu des constellations que se trouvaient les réponses à ces questions. Elle l'avait voulu ce soir, probablement qu'elle le voulait toujours, et probablement qu'elle le voudrait encore demain. Et c'était peut-être ça qui animait la douleur de se tenir là, le plus loin possible, littéralement, à s'imaginer partout sauf entre ces murs, là où elle n'entendrait pas l'eau s'écouler dans la douche en ne manquant pas de lui rappeler sa présence, les maux physiques et psychologiques desquels elle se voyait contrainte de se tenir à distance, parce que c'était son interprétation de la tournure qu'avaient pris les choses ce soir.

Un soupir lui brûla les lèvres alors qu'elle prenait la direction de sa chambre, passant devant la salle de bain en accélérant le pas, son ventre se tordant au passage. En une minute, elle avait déniché dans ses placards ce t-shirt qu'il lui avait prêté lorsqu'elle s'était pointée chez lui en avril, glacée jusqu'aux os, l'embarquant avec elle le lendemain matin en oubliant à chaque fois de le lui rendre depuis. Voilà qui serait mieux que son t-shirt sale, au moins pour la nuit. Ses doigts se serrèrent légèrement sur le tissu, la laissant marquer une pause avant de quitter la pièce. Ses pas reprirent le chemin inverse, ralentissant cette fois imperceptiblement à l'approche de la salle de bain, la brune élevant le poing pour frapper quelques coups à la porte, pour le prévenir qu'elle allait entrer, ne pas regarder, lui poser un t-shirt propre et repartir. C'était ce qu'elle s'apprêtait à faire, vraiment. Figée dans le mouvement, l'angoisse achevait de s'évader par tous ses pores, la conduisant à baisser le bras. C'était pire, pire que tout. Elle n'avait pas envie d'entrer en se cachant les yeux pour le principe, elle n'avait pas envie de s'en retourner et puis quoi ? De lui dire qu'elle lui laissait son lit, honneur aux blessés, et qu'elle occuperait le canapé ? Est-ce-que c'était vraiment ça, qu'elle voulait ? Baissant légèrement les yeux, prenant une profonde inspiration, sa main se referma finalement sur la poignée, ouvrant la porte avant d'entrer sans s'annoncer. Déposant le vêtement à côté du lavabo sans un bruit, faisant demi-tour aussi rapidement qu'elle était venue, avant de s'interrompre dans le mouvement. Pour finalement refermer la porte sans sortir. Il n'y avait pas de place pour le doute, pour les regrets, elle avait suffisamment donné, c'était terminé. Portant ses mains aux bretelles de sa nuisette pour les laisser dégringoler le long de ses bras, elle l'abandonna au sol avant d'achever de se dévêtir. Le souffle hésitant, elle pivota sur ses talons, avançant dans la salle de bain jusqu'à la cabine de douche entrouverte. Elle ne se détournerait pas, elle ne comptait pas fuir, pas dans cet éclat de lucidité qui animait son coeur de la manière la plus déraisonnable qui soit, la plus agréable aussi. En quelques secondes, elle l'avait rejoint, sans un bruit, posant simplement une main sur son omoplate, le laissant assimiler sa présence. Et puis, un baiser déposé sur la ligne de son épaule. Un baiser qui voulait juste dire j'suis là, j'te laisse pas. Parce que c'était sa promesse à elle, adressée pudiquement du bout des lèvres, se libérant dans un dernier effort des questions de fierté mal placée, de ce besoin viscéral de prendre l'ascendant même lorsqu'il n'était même pas question de ça, parce que ça n'avait pas été le cas pendant toute cette année à se tenir là, l'un pour l'autre, même dans ce qui resterait les pires moments de leur existence. Elle se livrait, simplement, entièrement, parce qu'elle était sûre et certaine de tenir cette promesse-là.
Elle ne l'abandonnerait pas.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Mai 2016 - 23:27

the night is young, and i'm tired of being alone


Lorcan avait parcouru comme un automate les quelques mètres de couloir qui séparaient le salon de la salle de bain, sans prononcer un mot de plus. Il avait vu le visage de Salomé se décomposer quand il l’avait repoussée, il n’avait pas pu manquer la façon dont elle avait réajusté sa nuisette. Comme s’il venait de la surprendre dans un moment trop intime auquel il n’aurait jamais du assister. Et même s’il n’avait pas croisé son regard, il était à peu près sûr de ce qu’il aurait pu y voir. Il aurait du parler, dire quelque chose pour s’expliquer, au moins lui dire que ce n’était pas de sa faute à elle et qu’il avait toujours autant envie de … Bon dieu, heureusement qu’il n’avait rien dit, toutes les phrases qu’il tournait dans sa tête alors qu’il se déshabillait lui semblaient pires les unes que les autres. Mais qu’il ait ouvert la bouche ou non, qu’il ait essayé de s’expliquer ou non, le mal était fait. Il l’avait repoussée. Il ouvrit le robinet de la douche en grand et se raidit quand l’eau glacée s’abattit sur lui, mais il la laissa un instant à cette température avant de s’autoriser à l’augmenter. Pour engourdir ses sens, pour penser une seconde à autre chose … Pour calmer ce manque qui pulsait dans ses veines, cette envie d’elle qui le torturait depuis l’instant où leurs corps s’étaient éloignés. Mais l’eau froide n’eut aucun effet, si ce n’est qu’elle le rendit plus nauséeux encore. Il attrapa le savon et commença à frotter convulsivement ses mains, jusqu’à ce qu’elles se remettent à saigner. Mais il eut au moins la satisfaction de voir la poussière de l’hôtel de ville s’en aller en même temps, coulant le long de sa peau en se mêlant au flux ininterrompu d’eau, dernières traces encore visible de cet après-midi cauchemardesque. Mais il y avait des traces qu’il ne parviendrait pas à effacer, tout ce qu’il gardait dans la tête, les images et les mots … Pourtant, même en se forçant pour y penser, les pensées de Lorcan étaient constamment détournées de l’attentat. Il avait l’impression que ça s’était passé des jours plus tôt, dans une vie différente. Et ce n’était pas ça qui le rendait malade. C’était le visage de Salomé qui s’imposait, quoi qu’il fasse. C’étaient ses pommettes rougies par l’excitation, ses lèvres entrouvertes qui n’attendaient que les siennes, ses paupières closes, son souffle court et ses soupirs … C’était la façon dont elle l’embrassait, dont elle le touchait. Tous ces détails qui lui avaient été inconnus jusque là, mais qui ne voulaient plus quitter ses pensées. Il se consumait, torturé par un désir qui n’aurait jamais du exister, mais qu’il ne savait plus comment éteindre. Parce qu’il le savait, il devait absolument se l’enlever de la tête. C’était terminé. Il n’avait pas pu continuer sur ce chemin avec elle. Il l’avait repoussée, bon sang ! Il aurait du faire ça autrement. Expliquer, n’importe comment, qu’il avait juste besoin de cinq minutes mais qu’après … Après quoi ? Il serait revenu en sifflotant et ils auraient repris leurs affaires où ils les avaient arrêtées ? La laisser en plan était de toute façon une très mauvaise idée, surtout dans leur situation. Ils n’avaient pas réfléchi avant et il valait mieux qu’ils n’aient pas le temps de réfléchir à ce qu’ils faisaient. A ce qu’ils avaient fait, à ce qu’ils avaient failli faire. Lorcan eut envie de se taper la tête contre le carrelage de la douche. Ce qu’ils avaient failli faire. Toutes ses terminaisons nerveuses vibraient à cette pensée, et il était mortifié de ne pas réussir à se calmer. Mais maintenant, il réfléchissait, ce qu’il n’avait pas fait avant de l’embrasser la première fois, et de tout faire basculer d’une façon qu’il n’aurait jamais imaginée. C’était Salomé. C’était sa meilleure amie, celle qui le connaissait mieux que quiconque, Aspen mise à part. Comment est-ce qu’il allait faire, quand il devrait sortir de la salle de bain ? Comment est-ce qu’il pourrait à nouveau la regarder en face, lui parler, sans avoir constamment en tête le regard qu’elle lui avait lancé quand elle lui avait enlevé son t-shirt ? Et sans qu’il ne pense à la façon dont il avait caressé ses cuisses … ? Sans parler qu’elle allait être furieuse, elle ne lui pardonnerait jamais d’avoir déclenché ce rapprochement, puis de l’avoir conclu si abruptement. Il l’avait humiliée bien comme il faut, et elle ne le lui pardonnerait pas de si tôt. Il avait envie de se noyer, et il essaya de déterminer comment il pourrait faire ça sous la douche, juste pour ne pas avoir à en ressortir, jamais.

Complètement plongé dans ses réflexions moroses ponctuées du souvenir de la peau de Salomé sous sa langue, il n’entendit pas la porte s’ouvrir, ni se refermer. Il eut un petit mouvement de surprise en sentant la main de la jeune femme se poser sur son épaule, et se retourna pour la voir, avec lui. Il la fixa sans rien dire, assimilant avec une certaine difficulté le fait qu’elle l’ait rejoint, mais quand elle l’embrassa doucement sur l’épaule, il réalisa enfin. D’une main presque hésitante, il lui caressa la joue, puis glissa ses bras autour d’elle pour la serrer contre lui, un étrange sentiment de plénitude l’envahissant avec ce geste. Un sentiment tel qu’il n’en avait pas ressenti depuis bien longtemps, quand plus rien ne venait parasiter son cerveau avec des pensées négatives, que ce soit la peur, la honte ou l’hésitation. Cette fois, il n’avait pas l’intention de clore cette étreinte par un rejet quelconque. Cette fois, il voulait juste la remercier d’être là, d’avoir accepté pour eux deux ce choix qu’il n’aurait pas fait, si elle n’était pas venue. Il avait eu trop peur pour leur amitié, trop peur de la perdre complètement et irrévocablement après ça. Le premier pas, il l’avait fait et s’en était mordu les doigts quand il avait ensuite du faire marche arrière. Mais elle était revenue, et c’était tout ce qui comptait. Il ne l’avait pas perdue, elle était dans ses bras. En même temps, il prit conscience de sa nudité parfaite contre lui, de ses courbes qui épousaient les siennes, et le feu reprit de plus belle au creux de ses reins. Il n’aurait pas le plaisir de la déshabiller, songea-t-il une seconde sans même parvenir à ressentir de déception. Tant pis, il se ferait très bien à ce sacrifice. Laissant de côté le chaste de cette étreinte, il s’empara fiévreusement de ses lèvres, les retrouvant avec un soulagement qu’il n’aurait jamais du ressentir avec autant de puissance. Elle lui avait manqué. Il restait entre eux quelque chose d’inachevé, qu’il brûlait de poursuivre. Il se pressa un peu plus contre elle, et il lui sembla que la température de la salle de bain venait d’augmenter sensiblement à ce contact de leurs deux corps. Une de ses mains se glissa le long de son ventre, jusqu’à sa poitrine. Une nouvelle décharge d’excitation le traversa en sentant le corps de Salomé répondre sous ses caresses, et bientôt il abandonna sa bouche, pour l’embrasser le long du cou et sur l’épaule. Il prenait son temps, malgré son impatience grandissante, mais il voulait profiter de chaque instant, de chaque contact. Il sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, et il sentait celui de Salomé à travers sa cage thoracique, battant à l’unisson. Ils n’étaient plus poussés que par ça, la puissance qui pulsait dans leurs veines, par la fournaise du désir qui menaçait de les consumer. Il fit ensuite descendre ses baisers sur la peau fine de sa gorge, et de son buste. Sa langue vint s’ajouter à la danse, impudique et enfiévrée, redessinant la courbe de ses seins entre deux baisers. Il joua avec elle, puis il descendit encore plus bas, sur son ventre, puis jusqu’à son nombril, dessinant des arabesques délicieuses sur sa peau tendue, mais il se redressa avant d’avoir atteint le centre de son plaisir, et l’embrassa presque chastement, ses lèvres se déposant légèrement sur les siennes. « Il fallait me le dire, si tu voulais prendre une douche. » Lâcha-t-il, un irrésistible sourire lui étirant le coin de la bouche. « Je t’aurais laissé la place. Mais je te laisse avant d’avoir vidé ta réserve d’eau chaude, si tu veux. »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Mai 2016 - 20:59


let's embrace the point of no return.


 Lorsque Lorcan se retourna, il y eut ces quelques secondes de flottement durant lesquelles la réalité de l'instant la frappa brutalement. Prenant conscience de ce qu'elle venait vraiment de faire, dominée par la fourberie de l'adrénaline et de ces secondes d'égarement. Sans regret, des doutes pourtant ne manquaient pas de l'assaillir, jusqu'à ce que la main de Lorcan ne vienne caresser sa joue. C'était un poids qui quittait sa poitrine, alors que ses bras se refermaient autour d'elle, qu'elle l'étreignait à son tour, comme si toutes ces dernières minutes venaient de s'envoler. Il n'y avait plus que la chaleur de son corps contre le sien, ses cheveux mouillés sous ses doigts, et puis, cette peau nue dont elle prenait lentement conscience, à mesure que ses joues s'empourpraient et que son coeur se mettait à battre plus fort. Un moment durant lequel la tendresse qu'elle avait pu ressentir commença à se mêler à tout autre chose, réalisant que l'innocence n'allait pas de pair avec cette étreinte, pas alors qu'ils se retrouvaient dans leur plus simple appareil et qu'elle ne répondrait bientôt plus de rien. Son rythme cardiaque s'accélérait, coordonnant ses battements avec ceux de Lorcan, de plus en plus fort, jusqu'à ce que ce soit lui qui agisse le premier, s'emparant de ses lèvres tandis qu'une décharge d'excitation la saisissait toute entière. Resserrant sa prise dans son dos tandis que le baiser redoublait de vigueur, ses mains finirent par se laisser innocemment glisser le long des muscles pour se poser sur ses fesses. Un sourire de contentement s'arracha à ses lèvres rougies par les baisers, un gémissement s'éteignant contre la joue de Lorcan en sentant sa main remonter le long de son ventre jusqu'à sa poitrine, les frissons frappant sa chair tandis que ses ongles s'enfonçaient légèrement dans le bas de son dos, s'ancrant physiquement à lui pour ne pas perdre pied.

Surprise, la brune l'était un peu plus à chaque seconde passée à son contact, sous les caresses qui se dispersaient sur chaque centimètre de sa peau en déchaînant ses nerfs sous leur passage. Surprise de fléchir de la sorte en laissant ses baisers la consumer avec de plus en plus de ferveur, de laisser le déluge se déchaîner sous le trajet qu'avait emprunté sa langue le long de son buste, la cambrant toujours un peu plus alors que ses mains s'accrochaient désespérément à sa peau humide, sur ses épaules, l'une d'entre elle venant se perdre dans ses cheveux alors que ses inspirations s'entrechoquaient de manière totalement désordonnée. Surprise également, lorsque les flammes si savemment attisées dans les profondeurs de sa chair commencèrent à vaciller, grondant contre l'éloignement soudain de Lorcan qui s'en désintéressait subitement, achevant de se redresser face à elle, aposant sur ses lèvres un baiser des plus prudes. Mais elle ne fut pas surprise, lorsqu'il reprit la parole. Lorsque ce qui sortit de ses lèvres espiègles détonna tant dans le décor qu'elle ne parvint à s'en étonner. Haussant pourtant les sourcils à ses mots, une frustration sans nom s'installait doucement dans chacune de ses cellules, tiraillant son être au point de galvaniser un peu plus encore ce désir qu'il avait su exacerber en quelques minutes à peine. Assimilant ses paroles, l'ironie de celles-ci, le coin de sa bouche s'éleva dans un sourire réprobateur. Elle savait pertinemment à qui elle avait affaire, et les dires prétendument innocentes du Wolstenholme le confirmaient parfaitement. Bien loin de la maladresse à laquelle il prétendait vouloir lui faire croire, la taquinerie aurait pu fonctionner à merveille, si elle ne s'était pas appelée Salomé Callahan, adversaire à laquelle il regretterait sans doute de s'être mesuré. Comme toujours. C'était ce qu'elle se disait, la belle, ce qui échauffait un peu plus encore son esprit. Ils évoluaient en terrain inconnu, neutre de tout affrontement passé, incapable d'anticiper et de reprendre l'avantage en se la jouant à la loyale. Si c'était un jeu dans lequel il désirait se lancer, Lorcan venait clairement de manquer de fair-play, la prenant au dépourvu de manière follement agréable, avant de se détacher sans prévenir. Les règles avaient été jetées sans équité, ce qui résonnait doucement dans son esprit alors qu'elle initiait le second round. Loin de se laisser décontenancer face à celui qu'elle avait côtoyé depuis bien trop longtemps pour accepter de lui laisser la moindre victoire, les mains de Salomé se logèrent doucement dans son cou, pour venir se reposer dans sa nuque. Seul contact véritable entre leurs corps qu'elle maintenait soigneusement éloignés, suffisamment pour s'effleurer sans jamais se toucher, pas même lorsque l'envie menaçait de la rapprocher sans réflexion. La brune détailla les traits de son visage, le laissant savourer cette réplique dont il ne semblait pas peu fier, sans réprimer l'air mutin qui germait déjà sur ses propres traits. Caressant du bout des doigts la racine de ses cheveux, Salomé leva légèrement le menton en accueillant la seconde remarque, hochant légèrement la tête d'un air entendu, lui accordant que le jeu était rondement mené, en témoignait le rythme erratique qui vibrait de long en large de son organisme, incapable de chasser l'incandescence qui rougeoyait sur ses pommettes depuis qu'il s'était aventuré plus bas. Cette seule pensée manqua de lui faire tout oublier, parce qu'elle en voulait encore, et lui en donner plus qu'il ne le supporterait, s'embraser pour de bon en achevant de se découvrir. Sa prise s'était raffermie imperceptiblement dans sa nuque, la quittant en revenant longer son torse en quelques effleurements éphémères. C'était peu, loin d'être suffisant pour la contenter, et son visage s'approcha doucement du sien, laissant son souffle heurter sa lèvre inférieure avant de la capturer entre ses dents, pour finalement la relâcher dans un mouvement de recul.  « Mh, c'est pas tout à fait ce que j'avais en tête en te rejoignant. » Laissant ses doigts se promener le long de ses pectoraux, glissant sur la ligne de son abdomen sans s'y arrêter, un léger pas en avant venant rompre la distance pour un bref instant, juste le temps pour elle de sentir son coeur battre avec vigueur contre son sein, sa peau brûlante couvrir son ventre alors que son souffle se perdait un instant.  Relevant légèrement la tête en lui offrant son regard le plus sensuel, celui qu'elle n'aurait jamais - ô grand jamais - imaginé poser sur Lorcan,  son nez effleura le sien dans une caresse calculée alors qu'elle reprenait d'une voix plus suave. « Mais c'est vrai qu'après réflexion... » Tordant légèrement ses lèvres, ses mains se reposèrent soudain de parts et d'autres de son bassin sans achever leur course, bien trop avancées dans leur progression pour ne pas témoigner de leur destination initiale. Descente inaboutie, figées pudiquement tandis que la suite de ses paroles s'accompagnait d'un regard faussement consterné. « ... j'crois que j'ai à peu près tout vu, là. Alors, la douche, ça semble être une bonne alternative. » Haussant légèrement les sourcils en détachant son corps du sien dans une lenteur insoutenable, Salomé se voyait déjà trahie par l'esquisse d'un sourire en coin, par ce sourcil qui s'arquait de manière provocatrice tandis que l'une de ses mains se détachait, la laissant le contourner tandis que sa seconde paume accompagnait le mouvement, glissant de sa hanche à son abdomen, caresse innocente dessinant son bas ventre alors qu'elle achevait d'inverser leurs positions, sentant à son tour l'eau réchauffer son échine déjà bouillante. Secouant légèrement la tête pour dégager sa gorge de ses longs cheveux bruns, Salomé reposa ses prunelles sur lui, les perdant le long de ce corps dont elle disposait enfin d'une vue d'ensemble, dévorant chaque parcelle encore inconnue de son anatomie sans la moindre retenue, sans s'inquiéter de ce qu'il pourrait ressentir alors qu'elle ne se gênait pas pour en profiter. Elle s'y brûlait, inévitablement, à attiser de la sorte son propre désir, à ne plus réellement savoir si elle était en train de mener cette partie qu'elle ne maîtrisait absolument pas, tant son sang bouillonnait et menaçait de lui faire perdre tout vestige de contrôle. Féline, elle acheva de lui tourner autour en se repositionnant à ses côtés, ses doigts rencontrant innocemment sa cuisse, grimpant sagement le long de cette dernière, sans ne jamais dévier de leur trajectoire avant de remonter avec langueur jusqu'à son ventre, son torse, se glissant lentement jusqu'à son cou, ses lèvres frôlant son oreille tandis qu'elle laissait un soupir d'insatisfaction s'y loger. « C'est con, tu vois, y'a déjà plus d'eau chaude de toute façon. » Le ton était faussement déçu, grandement joueur. Coupant le robinet de sa main libre, tandis que la mesquinerie du geste se mêlait à la symbolique de ses propos, la brune s'éloigna de quelques centimètres pour laisser son dos s'appuyer contre le carrelage de la douche, le corps tendu par cette distance imposée, ses doigts s'éloignant à contrecoeur. Sa peau moite offerte à son tour à la vue de Lorcan, immobile contre le carrelage glacé qui électrisait sa colonne, ses iris de braise profitant encore et toujours de la nudité du jeune homme avant de retrouver le chemin de son regard, prédatrice à l'immobilité fébrile de cette proximité inachevée, de cette juste revanche qui n'était qu'à moitié prise.  
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Mai 2016 - 21:17

the night is young, and i'm tired of being alone


Quand il s’écarta, rompant ce contact ardent qu’il ne désirait rien de plus qu’approfondir encore et encore, Lorcan eut la satisfaction de voir le regard de Salomé changer. Il la connaissait trop bien, et il sut déchiffrer sans aucun mal son expression. Derrière ses joues enflammées et ses lèvres qui l’appelaient furieusement, il y avait autre chose, une résolution provocatrice. Un petit tu vas le regretter qui lui donna envie de rire. Ils ne se connaissaient pas sous cet angle, ils se découvraient à tâtons et Lorcan était le premier surpris de ce désir qui brûlait au creux de son ventre, dirigé uniquement envers elle. Mais malgré cette découverte de l’inconnu, il la connaissait toujours par cœur. Salomé, il l’avait côtoyée si longtemps, il connaissait ses colères tout autant que ses joies. Il n’y avait qu’ici qu’il ne la connaissait pas. Il y avait quelque chose de très étrange dans cette situation, une sensation familière mais inédite, une étincelle qui le rendait euphorique et qui, forcément, le poussait à en vouloir davantage. Elle allait le lui faire regretter, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Parce que ce regard là, il l’avait toujours aimé, quand elle le fusillait des yeux parce qu’il réussissait un entraînement où elle avait échoué et qu’il ne se privait pas pour s’en vanter, ou quand il prononçait une phrase qu’elle aurait préféré qu’il garde pour lui, autant de petites provocations auxquelles il attendait une réponse en se bidonnant. Elle le lui faisait toujours regretter, son inventivité en la matière était sans bornes, mais il recommençait invariablement quelques temps plus tard sans avoir retenu la leçon – ou plutôt sans s’en soucier. Et il n’avait jamais autant souhaité qu’elle se venge qu’aujourd’hui, sous ce flot d’eau chaude qui coulait dans son dos et qui embrumait la pièce, leurs deux corps nus à quelques centimètres l’un de l’autre. Dans ces conditions inédites, le jeu n’était plus le même. Il savait comment elle était susceptible de réagir, en dehors, bien qu’elle parvienne toujours à le surprendre. Seulement là … Là, il était dans le flou complet, et c’était sans doute ce qui l’avait poussé à la provocation. Il pouvait s’attendre à tout, venant d’elle. Elle noua ses bras autour de son cou, et son sourire mutin parut un bon présage à Lorcan. Mais elle gardait soigneusement de la distance entre eux, et il se garda de la rompre, lui laissant le champ libre pour ce qu’elle avait en tête. Pourtant, s’il s’était écouté, il se serait une nouvelle fois rapproché, il brûlait de sentir sa peau retrouver la sienne. Il cru qu’elle allait l’embrasser, mais elle n’en fit rien, capturant ses lèvres entre ses dents, puis les relâchant, sans rien de plus, et il eut un grognement de frustration quand elle se recula. Son sourire s’élargit pourtant quand elle confirma que la douche n’avait pas été son objectif en le rejoignant, mais il fut distrait par la course de son doigt sur sa peau, puis son soudain rapprochement et – bon sang – ce regard qu’elle lui lança. Sa gorge s’assécha et le brasier reprit de plus belle, accentuant le désir qui régnait sans partage quand il la sentait contre elle. Il esquissa un geste pour la retenir, mais elle reprit la parole, et la position sans équivoque de ses mains alliée à la suggestion peu flatteuse qu’elle venait de proférer, le firent se renfrogner. Elle le faisait marcher, il l’avait cherché, néanmoins c’était le genre de sous-entendu qu’il ne pouvait pas laisser passer sans accuser le coup. La mine boudeuse, il cherchait une façon intelligente de rétorquer quand elle reprit son petit jeu. Il se promit de répondre, parce que l’affront ne serait pas laissé impuni, mais pour l’instant … Le regard qu’elle lui lança, le sourire en coin qui étirait ses lèvres, et puis cette main baladeuse qui ne faisait que l’effleurer sans vraiment le toucher … Il n’y avait que comme ça qu’elle pouvait le réduire au silence, et elle en jouait à la perfection. Il devait faire un effort monumental pour rester parfaitement immobile sous cette caresse infime qui électrisait sa peau et qui lui faisait perdre son souffle. Il la suivait du regard, chacun de ses mouvements le mettant au supplice. Mais alors qu’elle le détaillait sans vergogne, il ne se privait pas pour en faire de même, et il se perdait dans cette contemplation qui accentuait la pression sur son bas-ventre. Il ne l’avait jamais regardée ainsi. Elle était une nouvelle personne, pas une amie d’enfance qu’il considérait de la même façon que sa sœur, mais une femme aux courbes magnifiques et dont la nudité le rendait fou. Les pensées qu’il avait pour elle étaient soudain bien moins fraternelles, mais ça ne le gênait pas le moins du monde.

Salomé arrêta brusquement le jet d’eau chaude, et elle s’écarta de lui, rompant le léger contact de sa main, faisant regretter à Lorcan ce qu’il avait pourtant considéré comme une torture. Elle resta là, contre le mur, son regard de braise l’incitant à saisir ce qu’elle lui avait refusé. Il la contempla sans rien dire, haletant, incapable de reprendre ses esprits mais savourant ce spectacle qu’elle lui offrait sans aucune pudeur. Elle savait très bien l’effet qu’elle avait sur lui – il aurait bien eu du mal à le cacher, même s’il l’avait voulu. Cette distance qu’elle avait imposée pour lui apprendre à tenir sa langue, était un calvaire auquel il ne rêvait que de mettre fin. Et elle savait qu’il allait craquer, elle n’attendait que ça. Il n’était pas capable de quoi que ce soit d’autre, il était trop tendu pour penser à quoi que ce soit d’autre. « Plus d’eau chaude ? » Lâcha-t-il finalement avec un soupir à fendre l’âme. D’un pas il rompit la distance, et lui caressa doucement le bras, puis le creux du cou. Il vit sa peau se couvrir de chair de poule et il eut un sourire, non sans cesser la course de ses doigts. « Je ne voudrais pas que tu attrapes froid … » Il descendit une nouvelle fois vers sa gorge, ses seins qu’il effleura sans s’y arrêter, puis son ventre, comme elle l’avait fait avec lui quelques minutes plus tôt. De son ventre, il continua jusqu’à ses fesses, et l’attira contre lui. « … à cause de moi. » Souffla-t-il à son oreille, avant de l’embrasser dans le cou. Il se laissa peut-être un peu trop emporter dans ce baiser, plaquant Salomé contre le carrelage de la douche, ses hanches ondulant contre les siennes, ses mains fermement plaquées contre ses fesses. Mais la retenue n’était pas son fort, surtout pas quand la proximité annihilait ses derniers neurones encore en état de marche. « Et puis prendre une douche froide c’est tellement … triste … » Reprit-il finalement, haletant. Il n’était pas très sûr de la cohérence de ce qu’il disait, mais qui se souciait encore de ça ? Il se recula juste suffisamment pour glisser sa main plus bas, entre ses cuisses, et il captura ses lèvres entre les siennes en même temps que ses doigts s’aventuraient à la caresser au centre de son plaisir. Elle l’avait mis à la torture en ne faisant que l’effleurer, ses mains laissant des traces incandescentes sur sa peau, mais il n’allait pas se contenter de ça. Ses doigts à lui se faisaient entreprenants, et son baiser, passionné. Il la sentait réagir contre lui, il ne vivait que pour leurs deux corps brûlants et moites plaqués l’un contre l’autre, leurs respirations hachées et leurs cœurs qui battaient à l’unisson, et c’était la chose la plus délicieuse qui soit. Il avait la tête emplie d’elle, mais ça ne suffisait jamais, il voulait plus, il la voulait toute entière. Pourtant … Il mit fin au baiser, et la lâcha, mettant fin aux caresses aventureuses qu’il avait entreprises plus bas. Il recula d’un pas, puis de deux, et mis autant de distance entre eux que la douche exigüe le lui permettait. « Mais puisque je t’ai déjà lassée, je te laisse à ta douche froide. » Il tremblait, et son bas-ventre le mettait au supplice de la brutalité de cette séparation, mais il avait une vengeance à prendre pour une certaine phrase qu’elle avait prononcée. Alors il poussa la porte pour sortir et retourner dans la salle de bain. Finalement, ils se connaissaient peut-être un peu trop pour que les choses se passent simplement.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Mai 2016 - 21:50


let's embrace the point of no return.

Rongée entre la satisfaction de lire la frustration se dessiner sur son visage, et son propre désir mis en défaut dans la manoeuvre, elle ne cessait de le contempler, de se faire la réflexion qu'il était beau, vérité qu'elle avait sans doute toujours sue sans pour autant réaliser dans quelle mesure il pouvait être attirant. Le regard perdu sur son physique se rattacha à ses yeux dès qu'il entreprit de répliquer, ce qu'elle attendait désespérément depuis ces longues secondes de silence. Elle n'avait pas envie qu'il la laisse gagner sans riposter, pas quand ses contre-attaques avaient le don de la faire frissonner de la sorte sous ses doigts qui couraient sa peau, lui coupant le souffle, témoin muette de la progression de ses mains le long de son corps. Ses mots résonnaient à ses oreilles sans qu'elle ne cherche à répondre, le laissant y aller de ses propres initiatives, trop fébrile pour contrarier ses gestes, succombant au plaisir de le sentir de nouveau contre elle, tressaillant sous son souffle et ses mots prenant fin dans son cou, zone sensible qui ne cessait de frémir sous ses lèvres. Ses doigts se perdirent dans sa crinière brune alors que son dos se retrouvait plaqué au carrelage, son ventre achevant de s'embraser alors qu'elle n'exprimait pas la moindre forme de résistance, se livrant à ses mains et à ses lèvres sans que plus rien n'ait d'importance. C'était sûrement le plus surprenant, de s'abandonner de la sorte alors qu'il s'imposait maître de son corps, de sentir son envie croître un peu plus encore sous son emprise ferme et ces gestes sans retenue. Il parlait mais déjà elle n'entendait plus rien, perdant pied alors qu'un baiser scellait de nouveau leurs lèvres et que sa main se glissait entre ses cuisses. Se plaquant un peu plus encore contre le mur en étouffant un gémissement contre ses lèvres, ses bras se resserrèrent autour de lui, ses mains s'accrochant à son dos alors qu'elle chancelait sous ses caresses. Ses doigts ne cessaient de raffermir leur prise sur sa peau, les baisers de taire ces soupirs qui peinaient à s'assourdir contre ses lèvres, alors que son corps se cambrait sous ses mains au gré de ce plaisir brûlant qui l'envahissait toute entière. Elle en avait oublié les provocations, durant ces instants à se laisser submerger par les vagues extatiques que Lorcan répandait sous ses caresses. Et lorsque tout s'interrompit brutalement, il lui fallut un petit moment pour se reconnecter avec la réalité. Une seconde incapable de sauver les apparences, la contrariété prit place sur ses traits alors qu'elle l'observait s'éloigner, lui arrachant la chaleur et le plaisir d'un même mouvement de recul. La remarque - méritée - qu'il lui adressa fut difficile à avaler, et ça devait se voir sur son visage à Salomé, que ça lui restait bien en travers. Elle avait peut-être perdu la partie, en s'imaginant que ses pulsions à lui seraient plus indomptables que les siennes, qu'il lui reviendrait dans l'instant sans ne plus se détacher. Peut-être que le réduire à ses instincts d'homme était bien trop naïf, et que c'était à son tour d'avoir sous-estimé l'adversaire, d'avoir oublié de qui il s'agissait réellement. A son plus grand désarroi, il n'en était rien, et le voilà qui lui faisait bien payer ses airs bravaches en rompant nette toute forme de rapprochement, l'abandonnant encore frémissante et incapable de calmer les martèlements de son coeur. Trouvant tout juste la force d'arquer un sourcil en le voyant ouvrir la porte, le gouffre creusant un peu plus son ventre à l'idée qu'il s'ose à sortir, à mettre ses paroles à exécution. Comme pour l'enjoindre à considérer ce qu'il était en train de faire, à quel retour de flamme il était bien certain de se préparer en agissant de la sorte, avant de le voir simplement quitter la cabine de douche. Il venait littéralement de sortir, après lui avoir fait miroiter monts et merveille du bout de ses doigts agiles, il sortait, comme ça, sans cérémonie. Et ce fut sûrement ce qui raviva les muscles de la brune, calquant ses pas sur les siens sans y réfléchir une seconde de plus. Le désir ne cessait de monter crescendo au fond de ses entrailles, adroitement exacerbé par chaque étape de cet affrontement improvisé. Parce qu'il ne faisait plus de doute qu'il n'était pas uniquement question de compter les points, que de découvrir Lorcan sous cet angle l'exaltait plus que de raison, quand bien même devaient-ils se tourner autour et ne cesser de s'éloigner.

S'arrêtant derrière lui silencieusement, le miroir surplombant le lavabo se chargeant d'annoncer sa présence, la télépathe demeura un instant immobile, troublée par ce reflet qui les dessinait sous ses yeux, laissant deviner sa nudité derrière les épaules sculptées de Lorcan alors qu'elle descendait d'une marche pour arriver à sa hauteur. Vision troublante lui rappelant une fois de plus ce qui était en train de se produire, gravant l'image dans sa rétine de sorte à ce qu'elle ne puisse s'en défaire dans les minutes à venir.  « Tu capitules si facilement, maintenant ? » Question faussement innocente glissée à son oreille, hissée sur la pointe de ses pieds nus, son souffle caressant son cou alors que l'une de ses mains passait sous son bras pour s'aventurer sur son ventre, faux prétexte pour se rapprocher de nouveau, coller chaque parcelle de son buste à son dos. Le calme apparent n'aurait sûrement rien de rassurant pour lui qui la connaissait par coeur, n'annonçant que trop la tempête qui montait au fond de ses iris, les foudres certaines de cet orage provoqué par ses soins, attisé au fond de son bas ventre, aguiché sous ses caresses. Ses prunelles étincelantes se plantèrent sur leur reflet, s'ancrant indirectement au regard de Lorcan, alors que ses doigts se déplaçaient toujours plus bas, jusqu'à disparaître du cadre du miroir. Le sourire victorieux qui se dessinait sur ses lèvres s'effaça alors qu'elle dispersait quelques baisers le long de sa nuque, parcourant les muscles de son épaule avant de se détacher pour se retrouver bien en face de lui, oubliant cette glace qui lui renvoyait alors presque chacun de ses faits et gestes. Il n'y avait plus que lui, en face d'elle, sa peau sous ses doigts brûlants qui avaient fini par atteindre leur but, s'en emparant sans détour alors qu'elle relevait un regard provocateur vers lui, sa seconde main prenant son temps pour remonter le long de son torse, dessiner ses pectoraux avant d'atteindre son cou, l'angle de sa mâchoire alors que ses lèvres venaient de nouveau se perdre sur les siennes pour quelques secondes. « Je te pensais plus... persévérant. » Piquante remarque adressée en quittant ses lèvres, ne cessant pour autant ce jeu initié plus bas, éprouvant son excitation avec un peu plus de vigueur à chaque nouvel assaut, donnant le rythme à son tour sans en oublier sa fâcheuse rancune. Ses baisers s'éparpillaient sur l'angle de sa mâchoire, au coin de ses lèvres, déposant leur empreinte sur son cou, les dents s'emparant parfois de la chair tandis que les mots s'évadaient à nouveau, ravivant son orgueil mis à mal quelques minutes plus tôt. « Mais j'me suis sûrement trompée. » Soupir s'éteignant alors qu'elle mordillait le lobe de son oreille, sa main raffermissant son emprise sur son entrejambe, avant de se faire plus douce, la danse plus lente et plus calculée, dans une langueur interminable. Achevant de dévorer son cou pour replanter sur lui un regard aux échos revanchards, la brune sentait son souffle s'amenuiser à son simple contact, à ces perspectives se dessinant sous ses doigts et au plus profond de sa chair, à la proximité dangereuse de son corps contre le sien. Elle espérait bien avoir renversé son esprit autant qu'il avait pu malmener le sien en électrisant son être sous ses lèvres et ses caresses. Parce que son corps parlait pour elle avant qu'elle n'ait pu exprimer la moindre protestation, se pressant contre Lorcan tandis qu'elle abandonnait un instant ses résolutions, capturant ses lèvres une fois de plus en se laissant aller à ses pulsions sulfureuses.

La faiblesse s'éteignit à l'instant même où elle finit par s'arracher à sa peau brûlante, libérant les lèvres, arrêtant d'entretenir son plaisir en détachant sa main, reculant d'un pas avant de sentir le lavabo dans le bas de son dos. Tendant le bras pour arracher une serviette de bain de l'un des portants, ses mains prirent leur temps pour l'attacher autour de son corps, privant Lorcan du plaisir de sa vue non sans une certaine mesquinerie. « Faudrait pas que t'attrapes froid non plus, t'as l'air tétanisé. » Sans lui laisser le temps de répliquer, la brune s'était emparée d'une seconde serviette, la glissant autour de ses hanches, juste pour le forcer à s'approcher d'elle en se contentant d'en tirer les deux pans, rompant l'éloignement sagement instauré entre eux. Prenant un malin plaisir à effleurer ses lèvres des siennes avant de reporter son regard dans le sien, fébrile de le sentir si proche et pourtant encore et toujours si loin, elle dut se faire violence pour ne pas simplement céder à l'appel de ce désir qui approchait de l'insoutenable. « Tu croyais sincèrement pas que ça serait si simple ? » Cartes sur table, assumant ce rapport de force sans que son regard ne cesse un instant d'exprimer l'ardeur de ses envies à son égard. « T'as jamais fait le poids contre moi, Lorcan. » Un murmure, comme une confidence. Un sourire à la malice indécente s'étendant sur sa bouche qui continuait d'exaspérer la sienne en quelques frôlements éphémères. C'était peut-être de mauvaise foi, peut-être ce qu'elle lui avait déjà dit et redit à des tas de reprises durant les entraînements, ce qu'elle savourait d'autant plus à cet instant précis où tout était encore possible, où le jeu s'évaporait doucement devant les supplications de sa chair. « Ou bien c'est là que je me trompe ? » Nouant sa serviette à lui autour de ses hanches en arquant un sourcil, anticipant ses probables répliques avant de caresser sa joue du bout des doigts en s'éloignant déjà vers la porte. Ne jetant qu'un regard au-dessus de son épaule, bref et appuyé.  « A ce moment-là viens me chercher. » Pour se détourner dans toute sa superbe, laissant la serviette glisser sur sa chute de rein et s'échouer au milieu du couloir, sur le chemin qui menait à sa chambre.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 5 Juin 2016 - 21:38

the night is young, and i'm tired of being alone


La vengeance était parfaite. Les efforts titanesques que Lorcan avait du déployer pour ne pas tout simplement craquer devant elle, se payaient au regard qu’eu Salomé quand il se détacha d’elle. La façon dont elle avait réagi sous ses doigts, ses gémissements et chacun de ses frémissements tandis qu’il la caressait, étaient autant de signes qu’elle supporterait aussi mal que lui la séparation. Et effectivement. S’il avait un mal fou à maintenir la distance, il le fit quand même sans hésiter, et il put lire sur le visage de Salomé une contrariété jouissive avant qu’il ne lui tourne le dos pour sortir pour de bon. Elle ne le croyait pas capable de faire ça, elle n’avait pas besoin de reconnecter sa télépathie pour qu’il le comprenne parfaitement à son regard. Elle était ulcérée qu’il se permette de laisser les choses en plan, et encore plus de s’en aller sans se retourner. C’était un pari dangereux qu’il prenait, parce qu’elle pouvait être assez mauvaise pour le laisser partir sans le retenir, juste pour lui prouver qu’elle était plus forte que lui, mais il ne s’y était pas arrêté. C’était sans doute la raison pour laquelle il jouait : parce qu’il y avait toujours un risque, quelque part. Cette infime incertitude rendait les choses plus excitantes encore. Et il fallait l’avouer, il ne résistait pas quand il s’agissait de la pousser à bout. Quand il l’entendit lui emboîter presque immédiatement le pas, il eut un sourire victorieux qu’il ne chercha même pas à dissimuler. L’infime incertitude pesait très peu face à l’embrasement de leurs sens, qui ne demandaient qu’à reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Et si elle n’était pas venue, il serait de toute façon allé la chercher … Mais c’était bien meilleur si c’était elle qui capitulait. Il la vit apparaître derrière lui dans le miroir, et il planta ses yeux dans les siens, avant d’émettre un petit rire moqueur à sa question. Il était loin de lui avoir concédé la moindre victoire, elle le savait tout aussi bien que lui. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle lui lançait ce regard pénétrant, où il pouvait y lire toutes les promesses de supplices qu’elle comptait mettre en œuvre pour le punir. Mais si c’était de cette façon qu’elle comptait le punir … sa main se glissant sur son torse tandis qu’elle collait son buste à son dos … il ne se plaignait pas. Le simple fait de la sentir contre lui était un plaisir en soi, et elle en jouait sans doute pleinement, en y rajoutant des baisers qu’elle piqueta le long de sa peau, déclenchant d’exquis frissons. Puis elle se détacha et revint lui faire face, la course de sa main sur son torse venant s’achever plus bas. Il retint son souffle quand elle saisit sa virilité dressée entre ses doigts pour entamer sa danse sensuelle, et un râle de plaisir s’échappa d’entre ses lèvres. Il l’entendit à peine se moquer de sa persévérance, et il ne prit même pas ombrage de ce qu’elle pouvait sous-entendre par là, plus capable de penser à quoi que ce soit d’autre qu’au contact qu’elle avait initié. Il l’enferma entre ses bras, ses mains se plaquant fermement sur sa chute de reins, puis il captura sa bouche avec avidité quand elle revint vers lui, son désir d’elle montant à chacun des mouvements de sa main. Mais elle ne lui laissa pas le temps de jouir de ce baiser, lui interdisant le moindre répit tandis qu’elle se détachait de lui pour revenir à l’assaut de plus belle. Le jeu de ses lèvres sur sa peau venait se mêler au plaisir qu’elle faisait monter plus bas, entremêlant les sensations avec un art consommé, lui arrachant des gémissements quand ses dents venaient s’inviter ponctuellement dans la danse en mordillant sa chair. Les frissons qui montaient alors le long de sa colonne lui envoyaient des décharges de délice brut, à lui en faire perdre la tête. Quand il se souvenait qu’il devait encore respirer, ses inspirations se faisaient laborieuses, hachées. Le plaisir qui montait en lui était intense, ravageur, et s’accentua encore davantage quand elle le prit plus fermement avant de faire ralentir le rythme de sa main. Les reins en feu, de nouveaux soupirs s’échappant de sa gorge à ce changement qui le mettait au supplice, il échangea un regard sulfureux avec Salomé. A nouveau, elle lui accorda un baiser, qui se révéla si passionné qu’il cru avoir définitivement gagné la partie. Son corps pressé contre le sien, il la sentit s’abandonner une seconde et il en ressentit une satisfaction intense. Elle n’avait pas cessé ses mouvements, et sa lenteur associée au baiser le faisaient chanceler de plaisir. Il s’accrocha plus fort à elle, approfondissant ce baiser avec voracité. Mais presque immédiatement après, elle se détacha de lui, le laissant au bord du précipice. Sa main se détacha et un douloureux manque se fit aussitôt ressentir dans son bas-ventre.

La rupture brutale le laissant pantelant. Tendu par un désir extrême, il mit plusieurs secondes pour revenir sur terre, pour réaliser, pour comprendre. Elle s’était jouée de lui exactement comme il l’avait fait, exacerbant ses sens jusqu’au point de rupture mais l’abandonnant avant le moment critique. C’était parfaitement réalisé, et elle avait également eu cette vengeance parfaite dont il s’était flatté quelques minutes plus tôt, mais il était bien incapable de réfléchir de cette façon. Il était empli d’une frustration intense, qui augmenta quand elle se couvrit d’une serviette. Il comprit vaguement ce que ce geste signifiait : la fin, trop vite. Elle se moquait de lui, bien sûr, mais ses connexions neuronales ne s’étaient pas encore assez rétablies pour qu’il l’accepte pleinement. Par contre, il saisit pleinement le rapprochement qu’elle initia en faisant passer une serviette derrière ses hanches pour le tirer vers elle. Mais elle jouait encore et ses lèvres ne firent que l’effleurer, lui tirant un grognement déçu. Cette nouvelle proximité était insupportable, il pouvait presque sentir sa chaleur contre sa peau, à moins que son imagination n’ait reprit le dessus pour le persuader de rompre la distance et de mettre un terme à ce jeu du chat et de la souris. Il suffirait d’un rien, un mouvement du bassin pour la faire pleinement sienne, enfin, et … Et il n’en était pas question, pas alors qu’elle le narguait encore une fois. Son ton malicieux achevait de raffermir le peu de volonté qu’il lui restait encore. Parce que non, ce n’était pas aussi simple. C’était lui qui avait commencé, et il ne s’avouerait pas vaincu aussi aisément. Il ne pouvait pas lui laisser la victoire sur ce dernier mouvement, il ne l’avait jamais fait quand ils se mesuraient l’un à l’autre en entraînement, et il ne le ferait pas davantage sur ce terrain. Il ne supportait pas qu’elle gagne, et encore moins qu’elle déclare qu’il ne faisait pas le poids. Ces paroles familières dans ce contexte inédit étaient une provocation qui le touchait directement dans sa fierté masculine. Alors il se força à rester stoïque quand elle noua sa serviette autour de sa taille, puis quand elle lui caressa la joue avant de se détourner. Il la regarda traverser le couloir et sentit une nouvelle vague de désir tirer douloureusement sur son bas-ventre quand elle fit glisser sa serviette, dévoilant la courbe de ses fesses, mais il ne bougea pas d’un pouce. Il n’y eut que quand la porte de sa chambre se referma derrière elle qu’il s’autorisa un soupir.

Lorcan resta planté dans la salle de bain quelques secondes, l’envie de courir après elle se heurtant violemment à celle de ne pas céder à son vil chantage. Le fait était cependant qu’il se sentait tendu à bloc, et il ne pouvait pas rester comme ça. Il appuya ses mains sur le lavabo et inspira plusieurs fois profondément, se forçant à penser à autre chose qu’à elle, qui l’attendait sûrement dans sa chambre. Il fallait absolument qu’il chasse au loin les envies charnelles que cela provoquait en lui. Il lui fallut un moment avant de faire redescendre un peu la pression et pour retrouver un peu de lucidité. Il fit couler de l’eau froide dont il s’aspergea le visage, puis il ferma le robinet, s’essuya rapidement et sortit de la salle de bain, sa serviette toujours nouée autour des hanches. Il eut un sourire en voyant celle de Salomé au milieu du couloir, et s’arrêta encore une demi-seconde devant la porte de sa chambre. La dernière fois qu’il était entré ici, c’était pour la coucher après une soirée à boire comme des trous. Il l’avait soutenue jusqu’à son lit en rigolant avec elle, il l’avait déposée là et avait ensuite titubé jusqu’au salon où il s’était écroulé comme une masse jusqu’au lendemain. Il n’avait même pas défait ses draps, il l’avait laissée se débrouiller. Il n’était jamais entré là avec le désir qui le torturait actuellement, ça lui aurait même semblé complètement impossible encore quelques heures plus tôt. Mais les choses avaient changé du tout au tout, et quand il ouvrit la porte, ce n’était plus avec des idées aussi innocentes que par le passé. Il trouva Salomé assise sur son lit, la seule entorse à sa nudité offerte étant ses jambes croisées dans une attitude trahissant – selon lui – son impatience. La voir ainsi démultiplia le désir qu’il avait pour elle, et il s’avança. Il l’avait fait attendre assez longtemps. Il monta sur le lit, à genou, et l’embrassa doucement, simplement. Il ne la touchait pas encore, profitait juste de ce baiser. Il fit passer une de ses jambes par-dessus les siennes sans cesser de l’embrasser, puis passa une main dans son dos et l’accompagna jusqu’à ce qu’elle se retrouve couchée sur le lit. Il lui attrapa alors les poignets qu’il plaqua sur le lit et bloqua ses cuisses de ses genoux. « Je fais pas le poids ? » Fit-il avec un sourire narquois. Il fit alors descendre ses baisers le long de son cou, jusqu’à sa poitrine. Sa langue retrouva sa peau fine, ses tétons trop vite abandonnés quand ils étaient encore dans la douche. Il prit son temps, appréciant de les sentir durcir sous ses coups de langue, savourant sa chaleur. Il s’arrêta pour remonter son visage jusqu’au sien. « J’aimerais bien voir ça. » Lui souffla-t-il en effleurant ses lèvres. Il reprit ensuite sa descente, dans son cou, sur sa gorge, entre ses seins, jusqu’à son ventre qu’il couvrit de baisers. Cette lenteur calculée le mettait au supplice, et il devait se forcer pour ne pas tout envoyer balader. Mais elle l’avait mis au défi, et il comptait bien le relever, aussi difficile que ce soit. Le feu dans ses reins ne demandait qu’à être assouvi, mais il avait des idées différentes en tête. Ayant exploré son ventre, apprivoisé le grain de sa peau, il continua sa descente et sa langue vint jouer sur ses cuisses, alternant baisers et effleurement, arabesques qui se rapprochaient toujours un peu plus de ce point qu’il mettait tant de temps à atteindre. Mais il se redressa avant d’y parvenir et refit le chemin en sens inverse, remonta ses baisers jusqu’à ses lèvres. « Ca m’embête de devoir te prouver le contraire, tu sais. » Un autre sourire moqueur, et il reprit à nouveau ses baisers le long de son corps tendu, puis à l’intérieur de ses cuisses. Et finalement, après avoir estimé qu’il avait titillé suffisamment l’impatience de Salomé, il libéra ses mains et lui écarta doucement les cuisses pour l’embrasser, là où il avait à peine joué quand ils étaient sous la douche. D’abord lentement, il fit courir sa langue avec de plus en plus d’ardeur. Cette fois, il n’avait aucune intention de s’arrêter, aucune intention de provoquer puis de se retirer. Il ne pouvait plus faire semblant, et c’était le plaisir de Salomé qu’il recherchait. Il finit tout de même par s’écarter un peu et se redressa l’espace d’un instant, lui jetant un regard qui signifiait clairement sa question silencieuse. Alors, est-ce que tu vas le reconnaître ? Mais il n’attendit aucune réponse de sa part. S’il était d’humeur joueuse, il n’était pas un tricheur. Et sa langue reprit sa course au plaisir, se perdant entre ses cuisses, excitant cette flamme qui s’était allumée entre eux et qu’il ne voulait voir s’éteindre sous aucun prétexte. Ce soir, il n’existait qu’elle, avec lui, et il savourait cette proximité indécente avec une ardeur toujours redoublée.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 17:31


let's embrace the point of no return.

Gardant ses allures fières jusqu'à ce que la porte de sa chambre ne claque derrière elle, Salomé ne tarda guère à y appuyer son dos, fermant les yeux avec force le temps de reprendre ses esprits, d'assimiler tout ce qui venait juste de s'enchaîner depuis qu'elle avait eu l'idée d'entrer dans la salle de bain. En ébullition, la brune peinait à tenir en place, les oreilles encore pleines de leurs respirations qui s'entrechoquaient, les lèvres brûlantes de ces baisers de plus en plus prononcés, la frustration tordant son ventre alors qu'elle tentait de tendre l'oreille en attendant de l'entendre prendre sa suite dans le couloir. Elle avait piqué là où elle l'avait voulu, en plein dans cet égo qu'elle aimait tant malmener lorsque le sien se retrouvait mis à mal, et elle avait visé juste, ça s'était vu à la tête de Lorcan, à sa manière de rester prostré après-coup. Tant d'années à en faire son adversaire préféré, ce n'était pas rien, suffisant même pour qu'en d'autres circonstances elle ait pu prévoir les réactions qui s'ensuivraient, malgré cette part d'imprévisible qui persistait, qui pimentait leurs échanges. Pourtant, plus les secondes passaient, plus le doute s'insinuait en elle, la laissant envisager un instant qu'il ne vienne pas, qu'il soit vexé, trop vexé pour chercher à reprendre l'ascendant. Et là, franchement, elle n'aurait rien gagné du tout. Mais elle se plaisait à croire qu'il serait tenace, aussi tenace que d'habitude, même si la situation n'avait rien de commune. Réalisant aussi que s'il se décidait à franchir cette porte, il allait la trouver plantée au beau milieu de sa chambre, à l'attendre de manière ridicule, la brune s'avança vers son lit pour y prendre place. Là encore, il lui fallut bien deux minutes à se positionner de manière fébrile, finissant par croiser ses jambes de manière calculée en se disant que ce serait peut-être le mieux, les secondes lui semblant incroyablement longues, si longues que lorsque la porte s'ouvrit de nouveau, elle était prête à retourner le chercher. Balayant le soulagement qui avait traversé son regard en entendant le loquet, la brune l'observa s'approcher en sentant la fièvre la gagner à nouveau, un peu plus encore lorsqu'il monta sur le lit et qu'il s'approcha pour l'embrasser. S'employant à mesurer le baiser, à faire taire ses ardeurs qui lui hurlaient de le coller contre elle et de le débarrasser de sa serviette, elle s'aligna sur son tempo en y répondant avec douceur, sa pulsation cardiaque s'accentuant malgré tout lorsqu'il prit place au dessus d'elle pour l'allonger. Elle en voulait plus, incapable pourtant de reprendre le dessus, le laissant agir en savourant le contact retrouvé de sa chair, quand bien même restait-il à demi-couvert. Jusqu'à ce qu'il ne rompe brutalement cette délicatesse, l'immobilisant sans qu'elle n'ait rien vu venir, la contraignant à esquisser un mouvement de recul entravé par ses mains harponnant fermement ses poignets. Laissant ses prunelles s'assombrir en comprenant son petit manège, elle esquissa un sourire moqueur alors qu'il lui rappelait ses paroles précédentes, levant légèrement le menton d'un air provocateur. L'air de dire ouais, c'est bien ce que je pense. Alors qu'elle ne le pensait pas franchement pendant qu'il la maintenait ainsi captive, que le voir la dominer de la sorte n'était pas pour lui déplaire, comme lorsqu'il l'avait plaquée contre la paroi de la douche, ravivant un peu plus son excitation, à son grand désarroi. C'était bien une première, d'apprécier de le voir reprendre le dessus malgré elle, et ça l'agaçait d'autant plus, de sentir son ventre la tirailler alors qu'elle ne pouvait que le laisser faire, que soupirer un peu plus fort en sentant ses lèvres reprendre leur exploration, que ployer un peu plus encore en réponse aux caresses précises et insoutenables de sa langue sur ses seins. Soutenant son regard avec difficulté lorsqu'il revint lui adresser quelques menaces, frôlant ses lèvres sans pour autant s'en saisir, la brune se laissait aller à cette appréhension exaltante de ce qui allait suivre, spectatrice impuissante de ses initiatives, sa peau s'éveillant de nouveau sous les baisers qu'il dispersait de plus en plus bas. Ce n'était pas sans lui rappeler avec amertume cette même descente qu'il avait semblé entreprendre dans la douche, celle-là même qui avait initié les hostilités. Frémissant alors qu'il s'attaquait à l'une de ses cuisses, ses mains toujours prisonnières se crispèrent un peu plus, la contraignant à fermer les yeux tant l'attente se révélait insoutenable, sa poitrine se soulevant sous sa respiration haletante avant qu'il ne finisse par s'éloigner, par remonter ses baisers, lui arrachant une plainte de mécontentement. Braquant un regard noir dans le sien, parce qu'il avait osé recommencer, qu'elle n'aurait pas assez d'une nuit pour venger les tourments qu'il éveillait dans sa chair, la brune détourna franchement la tête lorsqu'il reprit la parole, faisant mine d'entièrement se désintéresser de ce qu'il pouvait encore dire ou faire. Seulement une fois de plus, son corps la trahissait, incapable d'exprimer la rancune, se tendant un peu plus à chaque nouveau baiser, même si cette fois, elle se préparait à la chute, à la brutale retombée des plaisirs naissants entre ses cuisses.

Toute esquisse de résignation fut balayée dès qu'elle sentit Lorcan libérer ses poignets, et écarter ses cuisses. Ce fut sur ce second détail qu'elle resta focalisée, en oubliant sa liberté soudainement regagnée, cette possibilité de se venger. À le voir s'approcher comme ça, malgré ses airs renfrognés, elle en frissonnait d'avance. Et ce fut sans la moindre contestation, que le plaisir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se tendait un peu plus encore. Cette fois, elle ne s'y était plus attendue, et ce fut sans doute pour cette raison qu'elle en oublia le reste dans la seconde, les montées lancinantes qui s'éveillaient dans son bas-ventre l'empêchant de retenir son souffle, de réprimer ces inspirations de plus en plus fortes, cette tension qui se propageait à l'intérieur de ses jambes. C'était si fort, subitement, qu'il fallut qu'il s'interrompe à nouveau pour que Sam se souvienne tout juste de ce petit jeu qu'il était en train de mener haut-la-main. Il s'était arrêté et son regard s'était abaissé vers lui, se jumelant au sien en y décelant ses provocations muettes, lui renvoyant ses foudres pour réponse, sourcils froncés et prunelles étincelantes. Elle imaginait sans peine ses pommettes rougies et ses cheveux défaits, ce regard brillant qui ne parvenait à se révéler aussi déterminé qu'elle l'aurait souhaité, ces signes qui ne manqueraient pas de lui assurer qu'il était en train de gagner, malgré les résistances de la brune. A peine le temps de protester, de commencer à se redresser sur un coude que déjà Lorcan repartait à l'assaut, lui arrachant un gémissement qu'elle ravala en se mordant les lèvres, son dos achevant de retrouver le lit alors que ses forces abandonnaient son bras. Durant de longues secondes, Salomé s'employa à demeurer la plus immobile possible, chaque muscle crispé à en devenir douloureux, rassemblant toutes ses forces pour garder ses lèvres scellées, ne laisser aucun témoignage de son plaisir s'échapper et venir chatouiller les oreilles de Lorcan. Sa ténacité mise à rude épreuve par la délicieuse torture qu'il lui infligeait, qu'elle s'infligeait à elle-même en tentant de contrer les réactions de son corps,  ses mains agrippaient fermement les draps à s'en blanchir les phalanges, son souffle incendiant sa poitrine alors que le contrôle lui filait doucement entre les doigts. La lutte contre sa fierté impossible s'acheva bien malgré elle, incapable de fournir le moindre effort de maîtrise supplémentaire, le plaisir grondant au fond de son ventre, la laissant à sa merci, répondant de plus en plus fort sous la langue de Lorcan. Ses jambes qu'elle s'était évertuée à garder immobiles tendaient à se resserrer alors que son souffle tremblant s'élevait de manière erratique, gagnant en intensité alors que son dos se cambrait légèrement, la laissant incliner la tête en arrière en s'abandonnant lentement aux sensations qui la gagnaient. L'envie pour seul instinct, Salomé semblait prête  à renoncer au combat, frissonnant d'aise et ne refreinant plus le moindre témoignage de cette montée crescendo qui s'amorçait entre ses cuisses. « Lorcan.. » Le prénom s'était évadé de ses lèvres entrouvertes, nommant celui qui la tenait au supplice depuis plusieurs minutes, sonnant dans sa tête comme un appel à la déraison, vibrant d'un tel désir qu'elle s'en voulut dans l'instant de lui avoir offert la satisfaction de gémir ces syllabes comme s'il était subitement tout-puissant. Ce fut sans nul doute ce qui la poussa à se redresser avec vigueur, le souffle court et le corps bouillant, ses mains tremblantes s'emparant du visage du jeune homme pour le forcer à relever la tête vers elle, l'attirant lentement dans sa direction, son regard ne laissant supposer qu'une seule et unique raison à cet arrêt soudain. Elle en voulait plus, insatiable face aux plaisirs adroitement exaltés en son sein, à un rien d'être poussés à leur paroxysme. Apogée à demi-acceptable pourtant, qui la laisserait sur sa faim, elle qui le voulait entièrement, qui brûlait désormais de le sentir se perdre pour de bon entre ses cuisses fébriles, un peu plus encore alors qu'elle s'allongeait de nouveau, sans le lâcher, incapable de détacher son regard du sien alors qu'elle l'entraînait sur elle, si brûlante que sa peau lui sembla presque fraîche contre la sienne, la laissant frissonner de nouveau.

Prenant conscience de la serviette qui entravait toujours ses hanches, achevant de remettre un semblant d'ordre dans ses pensées, la brune emprisonna son bassin entre ses cuisses, inversant en deux secondes les positions tandis qu'ils roulaient sur le côté. Stoppant le mouvement en s'emparant sans attendre des poignets de Lorcan qu'elle plaqua au lit d'un geste symbolique, honnête revanche envers ce geste qu'il avait pu avoir un peu plus tôt, l'esquisse d'un sourire s'invita au coin de ses lèvres sans s'étendre cependant. Son coeur battait trop vite, trop fort, sa peau résonnait encore bien trop des délices qu'y avait laissé Lorcan pour qu'elle ne s'en détache, pour que l'effervescence n'abandonne son être. Le sens de cet affrontement était de plus en plus difficile à saisir, à entretenir, la chaleur brutale qui envahissait sa chair ne lui laissant que de brefs instants de réflexion. S'abaissant un peu plus pour presser sa poitrine contre son torse, ses doigts desserrèrent leur prise pour venir s'entremêler aux siens, dans un faux témoignage de paix. La brune déposa ses lèvres sur les siennes, perdant légèrement le fil alors que son bassin rencontrait le sien en électrisant ses reins dans une inspiration saccadée. La frontière imposée par la serviette la rappela à peine à l'ordre, sans qu'elle ne s'empêche pourtant de le titiller en intensifiant le contact de quelques mouvements de hanche lascifs, de plus en plus appuyés et vigoureux. « Presque... à  la hauteur... » Un gémissement brûlant ricocha contre ses lèvres, signant la fin de la trêve, cessant de l'aguicher en immobilisant son bassin alors que l'ombre d'un sourire triomphant s'imposait sur son visage. Sans attendre davantage, elle se redressa en libérant ses mains pour venir les glisser sur son abdomen, dénouer la dernière pièce de tissu qui les séparait encore, soutenant son regard en se sachant prête à donner le coup de grâce, certaine de cette vengeance qu'il ne saurait sans doute qu'apprécier. La serviette défaite d'un tour de main, ses intentions ne manquèrent pas de se clarifier alors qu'elle venait s'intéresser à son ventre, l'embrassant en laissant sa langue courir entre les abdominaux, en découvrant toujours plus alors que la satisfaction résonnait sur son visage, l'impatience se faisant pourtant de plus en plus difficile à dissimuler. Nul besoin de mot, d'énième provocation grondante de mauvaise foi, la brune se contenta d'un ultime regard ne renvoyant plus que l'intense désir qui la consumait, que cette envie intense de lui rendre la pareille. Une main glissa sur son ventre tandis que sa langue venait s'aventurer le long de sa virilité, laissant les secondes se faire insoutenable sous ces caresses à leur tour précises et appliquées, premières notes doucereuses, de plus en plus farouches, avant de venir l'emprisonner entre ses lèvres sans ne laisser présager du moindre répit. Elle voulait qu'il ressente ce qu'elle avait ressenti, qu'il s'incline à son tour face aux plaisirs abrupts et incontrôlables, annonciateurs de l'imminence du point culminant de leur affrontement, de ces étreintes et de cette fusion que la brune brûlait de ressentir du plus profond de sa chair.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Juin 2016 - 15:05

the night is young, and i'm tired of being alone


C’était un jeu. Si Lorcan avait été le premier à l’initier en lançant une plaisanterie – dont il était loin de mesurer les répercussions – il se rendait compte seulement maintenant du sérieux avec lequel Salomé prenait la partie. Pour lui, il n’avait jamais été question de perdre ou de gagner, ce genre de considération était passé très loin derrière toutes les choses plus intéressantes que leur rapprochement soulevait. Il aurait du se douter qu’une seule provocation serait déjà de trop avec Salomé, il l’avait appris très tôt, mais il l’avait oublié quelque part entre son salon et sa salle de bain. Elle, elle ne l’avait pas oublié. Sa fierté blessée, elle la soulageait en restant de marbre sous les caresses qu’il lui procurait. Lorcan ne s’attendait pas à ce qu’elle soit aussi entêtée, mais il pouvait l’être tout autant, si elle le cherchait suffisamment. Et sa plus grande victoire fut de l’entendre gémir son nom après avoir si visiblement lutté pour rester impassible sous ses assauts. Le son de sa voix gorgée de plaisir lui tordit l’estomac, et si elle ne l’avait pas elle-même arrêté pour changer les règles du jeu, sans doute n’aurait-il pas pu tenir bien plus longtemps. Elle avait les joues en feu mais le regard toujours aussi déterminé quand elle l’amena à lui, et Lorcan lui adressa son meilleur sourire narquois : elle avait beau se cacher derrière son air fier, elle avait perdu une sacrée manche en laissant échapper de ses lèvres ce qu’elle avait si fort essayé de contenir. Et pourtant, encore une fois, il aurait tout laissé tomber, le jeu comme les provocations, si elle le lui avait demandé. Il ne restait que la serviette entre eux alors qu’elle se rallongeait et qu’il se trouvait sur elle, dans une étreinte fébrile où le regard qu’elle lui lançait trahissait le même désir intense que lui-même ressentait. Mais malgré cela, malgré cette supplique silencieuse qu’ils s’adressèrent de mettre fin aux tortures pour atteindre cette fusion qu’ils se refusaient depuis le début, Salomé ne daigna pas le libérer. Elle le fit basculer sur le lit, inversant leurs positions pour se retrouver couchée sur lui, et elle lui attrapa les poignets pour entraver ses mouvements, comme il avait pu le faire quelques instants plus tôt. Un sourire lui échappa, toujours amusé de la voir si farouchement opposée à ce qu’il ait le dessus, en quelque situation que ce soit. Mais la prise de pouvoir toute symbolique que cela pouvait représenter se trouva diminuée quand elle entremêla ses doigts aux siens, dans un geste révélant sans doute le consensus qu’elle voulait bien lui accorder … A moins que ce ne soit qu’une nouvelle ruse avant d’autres délicieux tourments qu’elle comptait lui infliger en retour. Il captura ses lèvres quand elle s’approcha de lui, étouffant dans ce baiser le gémissement qui prit naissance dans sa gorge quand elle entama un va-et-vient sensuel sur son bas-ventre. Le consensus avait été de courte durée. Son bassin qui se mouvait sur le sien excitait tous ses sens, et Lorcan maudissait cette serviette qui les séparait et que Salomé utilisait sans vergogne. Mais c’était elle qui menait la danse, elle qui le tenait à sa merci, elle qui faisait monter la pression à chaque mouvement. Et c’était elle, encore une fois, qui refusait de lui accorder la victoire, qui dénigrait avec insolence ce qu’il lui avait pourtant arraché quelques instants plus tôt. Ce n’était pas un presque qu’il voulait entendre, mais feindre la vexation n’était plus dans les cordes de Lorcan quand elle se mouvait sur lui de cette façon. Plus tard … Il aurait le temps de prouver qu’il était à la hauteur. Quand tomberait cette dernière barrière entre eux, il ne manquerait pas de lui reprendre ce presque qu’elle venait de susurrer avec culot – et une certaine sensualité.

Et finalement elle lâcha ses mains pour faire glisser ses doigts sur son ventre, avant de dénouer la serviette qui les séparait encore. La course de ses mains sur sa peau était un délicieux prélude à ce qu’elle avait en tête, quoi que ce fût. Elle n’avait pas terminé de jouer avec lui, il le lisait sur le sourire victorieux qu’elle arborait. Quand elle fit courir sa langue sur ses abdominaux, un frisson le parcourut, ce contact électrisant ses terminaisons nerveuses. Elle faisait monter son impatience avec un art certain et il se consumait dans une attente fébrile, mais elle descendit enfin plus bas, et un râle de plaisir lui échappa quand elle fit jouer sa langue sur sa virilité. Il rejeta la tête en arrière alors que Salomé entamait sa merveilleuse torture, faisant naître sous ses légères caresses des sensations quasi-extatiques. L’aurait-il voulu, il aurait été bien incapable d’imiter l’impassibilité dont elle avait fait preuve quand les rôles étaient échangés. Son souffle erratique seul était un bon indicateur du plaisir intense qu’elle déclenchait en lui, mais ses gémissements venaient s’y ajouter de temps à autre, se faisant plus sonores encore quand elle referma ses lèvres sur lui. Il n’était plus maître de ses réactions, et la satisfaction que Salomé pouvait tirer à le torturer ainsi n’était plus une considération très importante. Les vagues de plaisir montaient au rythme qu’elle lui imposait, anéantissant toute trace de fierté mal placée. Lorcan savourait sa défaite sans aucune honte. Ses mains d’abord crispées sur les draps vinrent se perdre dans les cheveux de la jeune femme, et il dut faire un effort gigantesque pour ne pas se laisser emporter par la montée irrésistible des sensations qu’elle provoquait. Comme elle l’avait fait quelques instants plus tôt, il lui prit le visage pour la faire reculer, pour qu’elle revienne s’allonger à côté de lui. Haletant, torturé par un désir qui emplissait chacune de ses cellules, il la prit dans ses bras avant de l’embrasser une nouvelle fois. Sans rompre le baiser, il la fit basculer sur le côté et reprit le dessus. Les secondes s’étiraient sans fin, il avait une conscience exacerbée de son corps brûlant plaqué contre le sien, de son désir intense qui n’attendait plus que leur fusion pour exploser pour de bon. Il continua de l’embrasser, avidement, passionnément, faisant durer cet instant où l’impatience ne rendait la torture que plus délicieuse encore. Ses baisers glissèrent dans son cou, et dans un mouvement souple du bassin, il se glissa enfin en elle. Leurs deux corps se joignirent, merveilleuse union qui lui tira un soupir rauque tandis qu’il plaquait une de ses mains sur sa cuisse pour approfondir le mouvement. Ses lèvres couraient toujours sur sa peau, y laissant la trace de ses baisers comme de son souffle erratique, au rythme que ses hanches imprimaient à leur communion. A la sentir ainsi proche de lui, dans cette fusion de leurs deux corps brûlants qui ne cessait d’électriser chacune de ses terminaisons nerveuses, Lorcan perdait complètement pied. Il s’abandonnait totalement au plaisir qu’elle provoquait en lui, oubliant les horreurs qui, par une étrange combinaison du destin, les avaient rassemblés jusque là. Chaque va-et-vient enflammait davantage le désir qu’il avait pour elle, et il revint l’embrasser presque fébrilement, détaillant son visage rougi par le plaisir, ses yeux brillants, ses cheveux épars. A cet instant, il réalisait qu’elle était la plus belle femme qui soit, et il ne comprenait pas qu’il ait mis si longtemps à s’en rendre compte. Il avait fallut un temps infini et des épreuves terribles pour les rassembler ainsi, mais Lorcan n’avait jamais été plus heureux qu’à cet instant. Parce qu’enfin, enfin il était en elle, dans ce parfait aboutissement d’une relation qui ne serait plus jamais la même. Et cela ne lui avait jamais aussi peu importé qu’à ce moment, où rien n’était plus indispensable qu’elle. Il accéléra le mouvement de ses hanches contre les siennes, ses coups se faisant plus profonds, augmentant la tension dans ses muscles dans la montée fracassante de ce paroxysme si attendu, puis ralentit soudain, plus doux, tandis que ses lèvres venaient capturer les siennes une nouvelle fois, et que le brutal changement de rythme ne faisait qu’attiser le feu au creux de ses reins. « Sam … » Son nom, il voulait bien le prononcer encore et encore, c’était la seule chose qui franchissait ses lèvres, retentissant de temps à autre au milieu de ses gémissements.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 17:04


let's embrace the point of no return.

L'envie enflait au fond de ses entrailles à en devenir insupportable, tant et si bien que lorsqu'elle se détacha pour regagner les bras de Lorcan, un certain soulagement vint la délester du calvaire de cette attente dont elle avait été la dernière initiatrice. S'allongeant docilement alors qu'elle achevait de se perdre contre ses lèvres de manière impatiente, elle finit par s'abandonner entièrement à son emprise, un millier d'implorations silencieuses s'éteignant à chaque nouveau baiser, alors que son soudain empressement était mis à rude épreuve. Chaque seconde plus langoureuse que la précédente et le moindre contact semblait s'intensifier, la laissant mesurer chaque nouvelle sensation qu'éveillait son corps contre le sien, chaque frisson glissant dans sa nuque dès qu'il l'embrassait avec un peu plus d'ardeur. Tant et si bien qu'il n'y avait plus une seule pensée qui n'était plus tournée vers cet instant précis, ce moment de flottement où les muscles de son cou se tendirent sous ses lèvres, où elle avait entièrement conscience de ce qui était sur le point de se produire, prête à se laisser consumer toute entière. Un soupir de satisfaction s'échappa enfin, le plaisir se dispersant de son bas-ventre à l'entièreté de son bassin, sans qu'aucune retenue n'entrave plus l'expression de son plaisir. Glissant ses mains dans son dos en y enfonçant ses doigts avec le besoin désespéré de s'accrocher à quelque chose, l'intensité de leur étreinte semblait la submerger, annihiler ses repères, ne lui laissant rien d'autre que ce brasier qui se répandait à l'intérieur de sa chair. Sa respiration s'accélérait, encore et encore, et son souffle se perdait tantôt contre ses lèvres, tantôt à son oreille, en redemandant, sans cesse, pour que ces instants hors du temps jamais ne s'arrêtent. Il lui semblait impossible qu'une fin se dessine à cette effusion de plaisir qui s'animait de plus en plus fort à chaque nouvel assaut, tant elle en voulait plus, toujours plus alors que ses mains se pressaient dans le bas de son dos, intimant un rythme plus soutenu, irrésistible. Son être entier se déchaîna une nouvelle fois alors que Lorcan revenait l'embrasser, noyant pour quelques secondes ces gémissements incontrôlables en lui coupant le souffle, pour se retrouver troublée l'instant suivant par ce regard qu'il reposa sur elle, empourprant davantage ses pommettes qu'elle sentit s'embraser. Il n'y avait pas eu une fraction de seconde qui lui avait semblé étrange, leurs corps s'unissant le plus naturellement du monde sans qu'aucune réflexion ne l'assaille, qu'aucun regret ne s'immisce dans son être en ébullition. Pas même lorsque son esprit de compétition s'était enfin dissipé, emportant avec lui certains schémas composant habituellement leur relation qu'elle avait pu retrouver à travers ce jeu qui avait pris fin. Il n'y avait plus de remarques aiguisées et de regards provocateurs derrière lesquels se camoufler, aidant sans nul doute à conserver cette confiance dans laquelle elle évoluait depuis qu'il l'avait enlacée à nouveau dans la salle de bain. Alors, ç'aurait sûrement dû se corser, désormais que les barrières avaient achevé de s'abattre et que son désir s'affirmait pour ce qu'il était réellement. Une envie de lui, entièrement, et non celle de gagner. Et c'était peut-être ce qu'il y avait de plus déconcertant, de ne pas se poser la moindre question à ce sujet. Pas même alors que ses iris se plongeaient dans les siens, et qu'un éclat de lucidité aurait pu s'inviter de manière importune. Mais même à cet instant précis, aucun remord ne se laissait pressentir, aucune crainte ne vint ponctuer la danse acharnée qui poussait les délices à l'orée de leur paroxysme. Glissant doucement l'une de ses cuisses contre sa hanche tandis que la cadence se dispersait dans une lenteur insoutenable, ses prunelles s'accrochaient aux siennes sans le moindre signe de résistance, la moindre protestation. Le laissant seul maître de ce tempo qui électrisait ses reins alors qu'elle enfouissait ses doigts dans ses courtes mèches brunes dans une caresse possessive, les baisers s'approfondissaient sans qu'elle ne réfléchisse plus au moindre de ses actes, son nom résonnant à ses oreilles non sans lui arracher l'esquisse d'un sourire. Perdant ses lèvres brûlantes dans son cou alors que ses ongles s'enfonçaient une fois de plus dans les muscles de son dos, certainement que ses prises n'avaient de cesse de se raffermir, d'harponner sa chair sans qu'elle ne le réalise, parce qu'elle comptait bel et bien l'emporter avec elle dans les limbes frémissantes de ce plaisir qui l'envahissait, prête à se livrer entièrement à cette chaleur qui roulait le long de ses hanches et qui se propageait le long de ses cuisses, les resserrant autour de son bassin alors que son souffle se faisait de plus en plus irrégulier.  Son prénom à lui s'évada à son tour à quelques reprises, de manière désordonnée, ne lui refusant plus le plaisir de l'entendre haleter ses syllabes, ancrant un peu plus encore cette nuit dans sa réalité. Syllabes rendues incertaines par l'échauffement de leurs corps, hâchées et abandonnées à son oreille tandis que ses lèvres s'égaraient dans son cou, sur ses lèvres, baisers tremblants la transportant un peu plus loin encore.

Suffisamment loin pour éveiller sa fougue une dernière fois, un mouvement les portant sur la droite et suffisant à inverser les positions sans que jamais leurs bassins ne se détachent, Sam replongeant son regard dans le sien en reprenant les rênes à son tour. C'était une simple impulsion, pure envie de lui rendre la pareille, sans mesquinerie, sans concurrence, en témoignaient ses prunelles ne brûlant que d'un désir sans bornes. Fol espoir de voir les secondes s'allonger à mesure que ses muscles se contractaient, qu'elle poursuivait à son tour ces mouvements lascifs qui ne tardèrent à s'accentuer. Une main posée sur son torse glissa jusqu'à ses hanches alors que la brune perdait pied, s'épuisant dans cette fusion qui ne cessait de repousser les limites de sa détermination, le plaisir l'emportant sur son envie de poursuivre, de ne pas s'arrêter, de ne pas se reconnecter au monde extérieur, à tout ce qu'ils percevraient de nouveau une fois que tout serait terminé. Chassant de son esprit cette descente certaine en focalisant son attention sur la montée brûlante qui se propageait dans ses reins, ses mains glissèrent jusqu'à ses épaules avant de venir écraser ses lèvres contre les siennes, scellant une ultime fois les sommets de son envie. Jusqu'à ce que l'air ne vienne à lui manquer, que sa respiration ne s'égare à chaque nouvelle ondulation du bassin, n'ayant que son nom au bout des lèvres, le laissant se perdre dans son cou, aggripant ses épaules, ses bras, sa nuque. Le plaisir éclatait dans sa voix sans qu'elle ne le taise, échos nocturnes inattendus, destinés à rester gravés au plus profond de son esprit. Et alors que ses prunelles plongeaient dans les siennes sans pudeur, ce fut l'implosion délicieuse qui l'enveloppa, qui se propagea à l'ensemble de ses nerfs, jusqu'au bout de ses doigts ancrés dans sa chair à lui. Curieuse osmose à laquelle sans doute aurait-elle tout le temps de réfléchir plus tard, lorsqu'un regard timide se poserait sur le souvenir de cette nuit, lorsque l'heure des questions s'annoncerait, loin de ces instants de pure insouciance, à se laisser emporter, à ne rien regretter.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Juil 2016 - 20:43

the night is young, and i'm tired of being alone


C’était si facile, si naturel. Comme si tous ces derniers mois n’avaient existé que pour aboutir à cet instant précis. Salomé dans ses bras, leurs jambes entremêlées, leurs corps ardents plaqués l’un contre l’autre. Et cette danse dont la perfection n’avait d’égal que leur plaisir qui montait crescendo, et cette mélodie que faisait le son de leurs voix exprimant le désir qu’ils avaient l’un de l’autre … Lorcan s’y perdait avec délectation, sans plus songer à rien d’autre qu’à Salomé, sans rien ressentir d’autre que tout son être ne faisant qu’un avec le sien. Quand leurs regards se croisaient, il ressentait un élan de tendresse pour elle qu’il n’aurait pas su expliquer, mais qui lui semblait si spontané qu’il ne se posait aucune question à ce propos. Cela aurait pu paraître déplacé, mais tout ce qu’ils faisaient depuis qu’il l’avait embrassé pour la première fois semblait l’avoir propulsé dans un monde parallèle, où plus rien n’était déplacé. Quelque part où il pouvait poser ses lèvres sur celles de sa meilleure amie sans que cela ne soit bizarre, où elle pouvait le rejoindre sous la douche et qu’il en soit parfaitement heureux, où ils pouvaient rouler ensemble sur ce lit à moitié défait, leurs gémissements battant la mesure d’un plaisir sans tabou … C’était certainement une existence qui ne cadrait pas avec le monde réel, parce qu’il n’aurait pas imaginé qu’il puisse se matérialiser pour de bon. Mais c’était là, c’était maintenant, c’était leur réalité pour le moment présent et la seule chose à faire était d’en profiter. Tout ce qu’il ressentait pour elle, tous ces sentiments incroyables qui lui donnaient envie de rester ainsi pour le reste de son existence, à se perdre entre ses jambes tout en savourant ses baisers, c’était réel. Et savoir si cela existerait encore à leur réveil, ce n’était pas une question qu’il se posait. Il n’y avait pas de lendemain, il n’y avait qu’un maintenant. Il n’y avait que le plaisir qui enflait, les caresses qui se perdaient sur sa peau, les hanches de Salomé qui ondulaient sur les siennes à présent qu’elle avait échangé leurs positions. Et toujours ce besoin de capturer ses lèvres, de sentir ses doigts se perdre sur son dos, dans ses cheveux, sur ses cuisses.

L’apogée se faisait plus nette à mesure que leurs voix se faisaient plus sonores, sans aucune restriction à présent que les dernières barrières étaient tombées. Il n’était plus question de jouer, ils avaient déjà gagné. Et vainqueurs de cette bataille, ils combattirent avec délectation jusqu’à l’ultime instant, quand les vagues se firent impossibles à réprimer, quand l’onde de choc les transperça presque simultanément. Lorcan sentit le corps de Salomé se tendre sur le sien, ses yeux rencontrèrent les siens une dernière fois tandis qu’il ressentait à son tour l’explosion de plaisir au fond de son être. Il se laissa emporter par la lame de fond en lâchant encore une fois son nom d’une voix rauque, gorgée des délices qui le transperçaient, et il resserra son étreinte sur son corps brûlant. Il la garda contre lui après que la vague fut passée, prolongeant volontairement ce geste qui gardait encore pour cette nuit sa connotation possessive, appréciant de sentir leurs deux cœurs battre à l’unisson comme des oiseaux affolés. Encore enivré de leur étreinte, il n’avait aucune envie de bouger, mais il fini par se retirer, sans la lâcher cependant. Il l’embrassa encore, presque surpris de retrouver le goût devenu familier de ses lèvres. D’une main, il repoussa une mèche folle qui avait glissé sur son visage, caressant sa joue au passage, et ses lèvres retrouvèrent le chemin des siennes, encore une fois, puis une autre. Il se sentait engourdi, comme flottant dans un brouillard bienfaiteur l’empêchant de réfléchir correctement, ne laissant d’espace que pour le plaisir que ces simples instants continuaient d’entretenir. Et peu à peu, l’engourdissement céda le pas à l’épuisement. Ses membres se firent lourds, et il sombra dans le sommeil avec le visage de Salomé gravé derrière ses paupières, plus heureux qu’il ne l’avait été depuis des mois.

≈ ≈ ≈

Un coup de feu tira Lorcan de son sommeil, et il sursauta avant de grimacer dans le noir. Il avait le cœur battant du rêve qu’il venait de quitter, mais déjà il comprenait que ce n’était qu’un rêve et qu’il était en sécurité. Le coup de feu n’avait pas été réel, tout comme aucune des images qui s’effaçaient déjà de sa mémoire. Par contre la douleur qui martelait ses tempes, son dos, ses bras et encore davantage son genou, tout ça n’était pas une part de son rêve. Il avait l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur, et il soupira doucement. Il n’arriverait sans doute plus à se rendormir s’il ne prenait pas quelque chose pour calmer la douleur. Il essaya de se souvenir s’il lui restait de l’aspirine, échoua à percer le semi-endormissement qui réduisait encore ses facultés mentales, et se résolu à se lever. Il se redressa lentement dans son lit, mais il se figea en entendant un mouvement à côté de lui. Alors seulement, il se rappela. L’appartement de Salomé, le pantalon taché de sang, le baiser, ses mains sous sa nuisette, la douche, ses courbes dénudées, la chambre, leur étreinte. Le lit. Il jeta un regard paniqué autour de lui, essayant de percer l’obscurité, mais il ne se souvenait de rien d’autre après … Ce qui signifiait qu’il était toujours là. Dans son lit à elle, à côté d’elle. Il n’osa pas poser les yeux sur elle, préférant les braquer n’importe où ailleurs, de peur de voir son visage. Son cœur s’était remit à battre avec force dans sa poitrine et il eut peur que le boucan ne la réveille. Il écarquilla les yeux avec horreur à cette idée. Il ne fallait pas qu’elle se réveille, bon sang, qu’est-ce qu’il lui dirait ? Comment est-ce qu’il pourrait la regarder en face ? Il sentit son visage s’embraser au dernier souvenir d’elle qui lui vint en tête, et il enfouit son visage dans l’oreiller dans l’espoir que cela le fasse disparaître. Bien au contraire, il n’en entendit que de plus belle les gémissements lascifs de sa meilleure amie résonner au creux de son oreille. A la faveur de la nuit, tout lui revenait en tête avec une clarté édifiante, et il avait plus que jamais envie de disparaître. Son estomac se serra violemment quand il prit conscience que leur relation ne serait plus jamais la même à partir de cette nuit. Ils avaient envoyé balader toutes les limites qu’une amitié comme la leur imposait forcément, et ils s’étaient découvert sous un nouveau jour … Mais Lorcan ne pourrait jamais ignorer ce qu’ils avaient fait, ce qu’il avait vu, là où ses mains et ses lèvres s’étaient posées … Avec agacement, il ressentit une pointe de désir le titiller au creux des reins en repensant à ce qu’ils avaient fait. C’était mal, bon sang ! Il n’avait pas le droit de la vouloir comme ça ! Ils n’avaient pensé à rien en se donnant le droit de dépasser les frontières ainsi, ils s’étaient laissé emporter par un désir purement physique qui s’expliquait sans doute par la frustration qu’imposait leur mutation respective. Elle avait été sa plus proche confidente ces derniers mois, et elle avait pris beaucoup de place dans sa vie. Ils s’étaient rapprochés davantage grâce à leur mutation. Et c’était parfait comme ça ! Il ne voulait pas la perdre à cause d’une soirée d’égarement. Et pourtant, cela lui semblait inéluctable, parce qu’il voyait mal comment reprendre leur amitié là où elle était restée avant qu’ils ne prennent ce tournant charnel.

Repoussant le drap avec délicatesse pour ne pas réveiller Salomé, Lorcan se leva. Il resta chancelant pendant une seconde, la douleur irradiant de son genou lui transperçant la jambe, puis il essaya de rejoindre la porte en boitant, une main sur le mur pour ne pas perdre l’équilibre. Il tâtonna pour trouver la poignée, priant le ciel qu’aucun des bruits ne tire son amie de son sommeil, et il ouvrit enfin la porte. Quand il l’eut refermée derrière lui, il réalisa qu’il était complètement nu. Dans la pâle lumière du matin, il avait l’impression de ne voir que ça, mais il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il avait laissé ses vêtements la veille. Il se traîna donc jusqu’à la salle de bain, la douleur qui lui vrillait les nerfs devenant plus vive à chaque pas. Il trouva la pièce comme ils l’avaient laissée la veille, une serviette sur le sol, les vêtements de Salomé gisant également sur le carrelage encore humide, et il détourna les yeux. Il les posa alors sur un t-shirt soigneusement plié – ce n’était pas le sien, d’ailleurs ? Il l’attrapa, et l’enfila : effectivement, c’était le sien. Il avait oublié qu’il l’avait prêté à Salomé, quand c’était elle qui s’était douchée chez lui … Et qu’il l’avait laissée tranquille, lui ! Il n’allait pas jusqu’à regretter que Sam l’ait rejoint, la veille, parce que ce qui avait suivi avait été des plus agréables, mais … Si elle s’était abstenue, ils n’en seraient pas là. Il ne se torturerait pas à se demander ce qu’il lui dirait quand elle se lèverait … Il quitta ensuite la salle de bain pour rejoindre le salon, où il enfila son pantalon taché : mieux valait ça que d’être encore nu quand Sam se réveillerait. Et il se laissa ensuite tomber dans le canapé, espérant sans trop y croire s’endormir – et ne jamais se réveiller. Mais au bout de quelques minutes seulement, il sentit son estomac grogner. Depuis combien de temps n’avait-il pas mangé ? Il se leva à contrecœur et se planta dans la cuisine de Salomé. Si elle ne se levait pas très vite, il allait sans doute mourir d’inanition, vu la vigueur avec laquelle sa faim s’était réveillée. Mais comme il ne voulait surtout pas qu’elle se réveille et qu’il ne pouvait pas aller lui demander la permission de se servir … Il laissa de côté ses bonnes manières. Ainsi quand il entendit la porte de la chambre s’ouvrir, il avait presque fini de cuisiner le petit-déjeuner et il était déjà plus détendu, comme à chaque fois qu’il se mettait aux fourneaux. « Je me suis permis d’ouvrir tes placards, je me suis dit que tu préfèrerais ça plutôt que de me retrouver mort desséché dans un coin. » Lança-t-il à Salomé dès qu’elle eut pénétré dans la pièce, mais en gardant les yeux soigneusement baissés sur sa préparation. « J’espère que t’as faim, je me suis un peu laissé emporter et j’ai préparé le petit déj’ pour une armée. » Il se força à lever les yeux à ces paroles pour regarder Salomé. Il craignait ce qu’il y verrait, mais il fallait bien y faire face à un moment où à un autre, et fuir n’était pas une option. Par contre, faire semblant de rien … Ca, il pouvait.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 13:20


let's embrace the point of no return.

Son coeur affolé ne daigna se calmer dans les minutes qui suivirent, à rester bien calée dans ses bras, à ne pas éprouver la moindre envie de s'en défaire. Laissant son souffle retrouver une cadence convenable alors que ses paupières se soulevaient pour le regarder encore une fois, bercée par ces instants d'euphorie qui continuaient à la transporter lentement, aucune question n'entrava cet instant de flottement. Aucun mot ne passa la barrière de ses lèvres closes, éprouvées par les baisers, par son prénom qui n'avait cessé de leur échapper à mesure que tout s'accélérait. Le contemplant distraitement, Salomé accueillit ses lèvres dans un contentement redoublé, s'y accrocha avec une douceur nouvelle, qui n'avait pas trouvé sa place dans la ferveur, qui se dessinait dans l'abandon. Appréciant ce geste doux sur sa joue, ses yeux s'étaient fermés en s'imprégnant de cet instant de sérénité. Prolongeant le baiser avec langueur pour ne rien perdre de cet apaisement qui glissait le long de sa peau et alestait ses muscles, effleurant du bout des doigts un repos auquel elle ne semblait plus avoir eu droit depuis des mois et des mois, la brune le laissa se détacher alors qu'une douce torpeur l'envahissait lentement à son tour. Sans qu'elle ne se l'explique encore, du chaos de leur existence s'était dessiné ces moments hors du temps, parvenant à soustraire les difficultés, les interrogations, le temps de cette union, cette fusion les ayant plus rapprochés en une nuit qu'en une vie. Inexplicable et indescriptible, peut-être valait-il mieux ne pas trop y réfléchir pour ne pas rompre le charme de ces dernières heures de quiétude. Laisser à cette nuit l'importance qui lui revenait de droit, l'exaltation et le soulagement qu'elle avait pu distiller dans leurs veines à mesure qu'ils se trouvaient, qu'ils effaçaient de leurs corps enlacés la douleur de l'année passée.  Et surtout, ne pas trop réfléchir au lendemain, à la redescente inévitablement brutale, à se confronter à toutes les réflexions passées sous silence alors que la chair prenait le pas sur les questions gênantes. C'était sans nul doute ce qu'il y avait de mieux à faire, pour jouir encore un peu de cette harmonie, de ce temps-mort improvisé qui ne s'achèverait déjà que brutalement.

Trois heures du matin, les yeux grands ouverts et les pupilles fixées sur le plafond. Tapotant nerveusement le drap qu'elle n'avait pas tardé à remonter sur son corps nu, Sam désespérait de trouver le sommeil. Ce qui n'était visiblement pas le cas de Lorcan, alors qu'elle le jalousait presque de s'être si rapidement laissé emporter dans la sécurité de l'inconscience. Ce n'était pas son cas, à elle. Elle l'avait pourtant cru, en scellant ses paupières alors que son corps sa faisait cotonneux et que son pouls se calmait enfin. Et elle s'était bien trompée, puisqu'elle n'avait plus fermé l'oeil depuis, incapable de se laisser aller, de faire taire le vacarme naissant de ses pensées. Elle était d'abord restée trente bonnes minutes à réaliser plus ou moins brutalement ce qui venait de se passer, à ne pas oser bouger d'un poil de peur de réveiller Lorcan, de retrouver dans son regard le même effarement que dans le sien. Strictement immobile, à réaliser que cette proximité commençait à ranimer dans le désordre son rythme cardiaque, elle avait fini par se dégager, soigneusement. Començant par soulever le bras de Lorcan en se décalant sur le côté, démêlant leurs jambes sans manquer de marquer des pauses dès lors qu'il grognait un peu lorsqu'elle se faisait plus brusque. Bien plus stressant qu'un parcours du combattant ordinaire, la brune n'en ressentit pourtant pas la moindre fierté alors qu'elle retrouvait difficilement son côté du lit. Son côté du lit. Cette pensée la hérissa et la conduit à réfléchir dix bonnes minutes encore. C'était son lit, il n'y avait pas de côté qui tienne, vraiment, ça faisait vieux couple, et ses lèvres s'étaient pincées à cette pensée. Il ne fallait vraiment pas qu'elle commence à cogiter, ou elle allait finir par y passer la nuit. Après tout, Lorcan ne semblait pas s'en faire le moins du monde à propos du lendemain matin, c'était peut-être pas la peine d'en faire tout un plat.

Après tout, c'était lui qui s'était pointé chez elle, lui qui l'avait embrassée en premier, lui qui l'avait embrassé après qu'elle l'ait embrassé juste pour voir et... Quatre heures. Ses prunelles se détachèrent des chiffres rouges du réveil, réprimant un soupir désespéré alors qu'elle recommençait à fixer le mur. Son corps épuisé ne demandait qu'à s'assoupir, pourtant, ces foutus questionnements ne la quittaient pas, lui interdisant tout repos. Elle avait fini par en venir à la conclusion que c'était quand même un peu plus de sa faute à lui, même si elle l'avait rejoint sous la douche ensuite. Après tout, c'était encore lui qui l'avait embrassée, elle n'avait rien demandé, même si effectivement à le rejoindre toute nue ce n'était pas tellement innocent... Serrant ses doigts sur le matelas à cette pensée, alors qu'elle tentait de se maudir intérieurement, le fait était qu'elle ne parvenait pas à regretter ses actes, ni ceux de Lorcan. C'était déroutant, un peu effrayant aussi de réaliser qu'ils avaient franchi les limites de leur amitié de longue date, et que ce souvenir ne manquerait pas de les parasiter lorsqu'ils chercheraient à discuter comme avant. En tout cas, c'était le cas de Salomé, qui s'imaginait déjà sans peine le regard fuyant qu'elle ne manquerait pas d'arborer et la peur d'éventuels lapsus qui la conduirait à peser le moindre mot. A regarder l'heure défiler, les minutes s'inscrire les unes après les autres dans une lenteur pesante, Sam sentait son ventre se nouer un peu plus encore en voyant s'approcher le moment où ils allaient devoir communiquer.  Durant ces heures de réflexion, ce mot s'était définitivement révélé être le pire de son vocabulaire, surpassant même le sympa qui se situait déjà en bonne position. Elle ne s'imaginait pas une seconde discuter de ce qui avait pu se passer la veille, déjà rongée par l'appréhension alors que le jour était encore loin de s'être levé. Est-ce-qu'ils pourraient jamais se parler à nouveau, se regarder sans que la gêne ne s'incruste dans leurs iris de manière bien trop perceptibles ? Avaient-ils franchi un point de non retour, cette nuit avait-elle été une faiblesse qu'ils payeraient toute leur vie, qui leur coûterait leur amitié ? Ce furent sur ces pensées terrifiantes, que Salomé finit enfin par s'endormir.

✩ ✩ ✩

Lorsqu'elle émergea enfin, repoussant d'une main ses cheveux en bataille en s'étirant lentement, il fallut quelques minutes avant que le souvenir lui revienne, que son regard se pose nerveusement sur la place qu'occupait Lorcan lorsqu'elle s'était endormie. Vide. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'elle se redressait, jetant un regard au reste de sa chambre en restant perplexe. C'était une pensée qui l'avait effleurée la veille, de se réveiller alors qu'il était parti, de l'imaginer préférer fuir son appartement et se risquer à tomber sur son père plutôt que de se confronter à une éventuelle discussion. Et sans doute que ça l'aurait travaillée aussi, Sam, si elle n'avait pas été chez elle, mais chez lui. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, s'il avait quitté précipitemment les lieux en se remémorant cette nuit, en ne sachant comment l'assumer. Parce que dans le fond ça l'arrangeait un peu, si c'était le cas, et elle pourrait très bien le lui reprocher après, une fois qu'elle se serait remis les idées en place. C'était presque un soulagement, finalement, qu'il soit parti. Presque. Se détendant très légèrement en quittant son lit, elle ne tarda pas à se diriger vers la porte en se souvenant avoir délaissé ses vêtements dans la salle de bain. Légèrement tendue en se souvenant méticuleusement de cet instant précis de la soirée, sa main se figea pourtant sur la poignée alors qu'elle tendait l'oreille. Merde. Se crispant des phalanges à la nuque en distinguant plus  nettement les quelques bruits qui s'élevaient de la cuisine, elle ne tarda pas à s'éloigner de la porte, renonçant totalement à parcourir les quelques pas la séparant de la salle de bain, certainement pas toute nue, certainement pas avec le risque d'être vue. D'ailleurs, elle n'avait vraiment pas envie de remettre cette nuisette, en y repensant elle était vraiment trop échancrée. D'ailleurs, en y pensant un peu plus encore, elle se souvenait un peu trop nettement des mains de Lorcan froissant le tissu sous leurs caresses avant de se glisser en dessous pour parcourir sa peau et... Se mordant les lèvres à s'en faire mal pour s'éloigner de ces pensées perturbantes qui empourpraient ses joues, Salomé se dirigea vers son armoire à la recherche de quelque chose de plus décent. Attrapant un short de pyjama et un t-shirt suffisamment large pour ne pas lui coller à la peau, balayant d'un geste vague ses cheveux défaits en les laissant retomber en désordre sur ses épaules, il lui fallut encore deux bonnes minutes à se regarder dans le miroir, à tirer sur les pans de son short comme si celui-là était encore trop court, à remonter le col trop évasé de son t-shirt qui lui dégageait trop les épaules. Son esprit carburait à cent à l'heure alors que la porte s'ouvrait et qu'elle s'engageait enfin dans le couloir, se sommant mentalement d'arrêter d'ajuster nerveusement ses vêtements, s'engueulant au passage de ne pas avoir mis de soutien-gorge, de rougir encore une fois à cette pensée, d'avoir l'air tendue au point de marcher de manière bien trop raide, de ne pas cesser de s'interroger avant même d'avoir atteint la cuisine et de l'avoir vu.

La remarque de Lorcan la figea dès qu'elle entra dans la pièce, dès que son regard se posa sur lui et qu'elle menaça de défaillir en sentant le stress comprimer sa poitrine dans son étau. Bizarrement, l'idée de le retrouver desséché dans un coin et par conséquent incapable de parler, incapable de bouger, incapable de la regarder, n'avait rien de déplaisante sur l'instant, c'était même plutôt intéressant comme idée, tiens. Réalisant que son cerveau n'allait pas tarder à disjoncter si elle continuait à s'énerver de la sorte, et que de ne pas répondre était peut-être pire encore que de dire quelque chose, ses lèvres s'entrouvrirent dans l'idée de commenter sa tentative d'humour. « Ha-ha. » C'est quoi ce vieux rire ? Encore un peu et elle aurait déjà rebroussé chemin, si la reprise de parole de Lorcan ne lui avait pas évité cet instant fugace de lâcheté. Scellant ses lèvres en hochant la tête alors qu'il se détachait enfin de la contemplation visiblement si passionnante de son plat, ce fut à son tour de détourner le regard en faisant mine de s'intéresser à la pièce, comme si elle la découvrait pour la première fois. C'était tellement con, comme réaction, qu'elle s'en voulait déjà de se comporter de la sorte, et pourtant dès qu'elle y repensait, c'était la même angoisse qui lui revenait par salves. Elle qui se targait d'être courageuse, de ne jamais se laisser démonter, peut-être qu'il allait falloir sérieusement se décider à regarder les choses en face et à dire quelque chose de concret. Après une hésitation, Sam finit par s'approcher, prudemment, venant croiser ses bras sur sa poitrine pour cesser de se tordre les mains. « Ouais, j'ai trop faim, en plus ça sent vraiment bon ce que t'as préparé. » Un regard timide se posant sur lui assorti d'un sourire en coin, ses yeux ne tardèrent pas à se détacher après cet effort et à tomber sur son pantalon déchiré, laissant son coeur manquer un battement. Elle se remémorait subitement son arrivée en trombe, son père, l'attentat, sa blessure, tout ce sang, et ses prunelles se reportèrent sur lui, un instant départies de cette gêne qui ne tarderait pas à revenir. « Ton genou, ça va ? Si tu veux un truc pour la douleur, je dois avoir quelque chose. » L'observant avec un peu plus de ténacité, alors qu'elle achevait de se poster à ses côtés. « Ce que j'ai dit hier, ça tient toujours, hein. Tu restes ici autant que veux, le temps qu'il faudra, c'est vraiment pas un problème pour moi. » C'était dit sincèrement, même si à trop le regarder la brune se doutait que les choses seraient peut-être moins évidentes, alors qu'à nouveau les souvenirs s'incrustaient dans son esprit. « Surtout si tu me fais la cuisine, là vraiment, t'es pas obligé de partir. » Le sarcasme s'éteignit au bord de ses lèvres suite à cette phrase qui aurait pu sonner totalement innocente quelques jours auparavant, mais qui lui parut légèrement déplacée alors qu'elle la regrettait déjà. Il fallait qu'elle arrête de sortir les choses naturellement comme si tout était normal. Rien n'était normal. Rien ne serait plus jamais normal. Pas quand elle ne pouvait s'arrêter de ressasser ce qui s'était passé sans parvenir à en détacher ses pensées. « Enfin, façon de parler quoi. » Façon de parler ? Comme si cet ajout n'allait pas rendre les choses encore plus bizarres et expliciter davantage son malaise, peut-être ? Prétendre qu'il ne s'était rien passé, c'était plus facile quand il ne s'était agi que d'un baiser volé, là c'était vraiment plus compliqué. Trop compliqué, pour qu'elle maîtrise l'exercice sans trahir sa nervosité. Aurait-elle dû dire quelque chose ? Mettre les pieds dans le plat ? Est-ce-qu'elle n'allait pas finir par imploser, à recommencer à garder ça pour elle, sans en parler ? Elle cherchait quelque chose à dire, n'importe quoi, alors que ses yeux fixaient à leur tour la préparation de Lorcan. « Bien dormi, sinon ? » Ses traits se décomposèrent à peine la question sortie, dardant un regard penaud sur Lorcan en réalisant sa bourde, celle dont elle aurait pu rire si elle ne s'était pas subitement transformée en piquet incapable de prononcer la moindre parole supplémentaire. Non, vraiment, le mieux était peut-être de se taire.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Aoû 2016 - 22:22

the night is young, and i'm tired of being alone


Lorcan s’était jeté à l’eau et avait levé les yeux de sa poêle, bien décidé à la regarder en face puisqu’il n’avait de toute façon pas d’autre choix. L’éviter éternellement, ça semblait être une solution particulièrement douce après l’angoisse où il s’était trouvé en réalisant ce qu’ils avaient fait, mais il était chez elle à moins de sauter par la fenêtre, il ne pouvait plus fuir. Il avait envisagé de quitter son appartement avant qu’elle ne se lève, pour rejoindre le sien et s’assurer qu’ils ne puissent pas se croiser avant un siècle ou deux, mais il préférait encore faire face à Salomé plutôt qu’à son père, il fallait être honnête. Pourtant, quand il vit son amie détourner vivement la tête quand il la regarda, il ressentit un pincement à l’estomac, et il replongea aussi sec ses yeux dans sa préparation. Bon, ça faisait mal, okay. Pas autant que de se retrouver avec le canon du revolver de son père sur le front, mais ça venait quand même de monter d’un cran dans son échelle des trucs vraiment pas agréables. Elle ne voulait pas le regarder. Génial. Il pouvait la comprendre, bien sûr, parce qu’il savait très bien quelle image lui viendrait en premier quand leurs yeux se croiseraient – cette image ne l’avait pas quittée depuis qu’il s’était réveillée. Et s’il fallait qu’il lui parle en face, il préférait ne pas la revoir telle qu’elle avait été quand ils … Bref. Sans doute qu’elle devait avoir le même genre de pensée en tête, avec tous les regrets qui s’ensuivaient. Il se raidit quand lui vint l’idée que si elle perdait le contrôle de sa télépathie, il les entendrait directement, ses regrets. Il lui jeta un regard en coin, comme pour s’assurer qu’elle gardait son pouvoir sous contrôle pour l’instant. La dernière chose qu’il voulait, c’était de savoir à quoi elle pensait maintenant. Il fut surpris qu’elle s’approche un peu de lui, et il se concentra davantage sur les pancakes qu’il faisait soigneusement cuire depuis qu’elle était arrivée. Il leva pourtant les yeux quand elle lui fit ce qui semblait être un compliment, et hocha la tête avec un maigre sourire. Il avait plutôt envie de se frapper le crâne contre le mur le plus proche ! Il se sentait pétrifié par le malaise, et ses réactions étaient tout sauf naturelles. Salomé avait l’air gênée, sans doute, mais pas autant que lui. Et il la remercia silencieusement quand elle changea de sujet, le ramena sur un terrain bien plus facile à aborder. Il n’avait pas osé ouvrir les placards dans la salle de bain pour chercher quelque chose qui le soulagerait un peu de la douleur qui irradiait dans tous ses membres. Cuisiner l’avait aidé à ne pas trop se focaliser dessus – cuisiner était toujours le meilleur remède qu’il connaisse – mais il ne pouvait pas l’oublier complètement. « Ah ouais, je veux bien, si t’as de l’aspirine ou quelque chose comme ça … Ton pansement a bien tenu la nuit mais j’ai mal partout, j’ai l’impression de m’être pris un mur. » L’ombre d’un sourire moqueur flotta sur ses lèvres, comme s’il hésitait à retrouver ce réflexe si naturel qui existait encore la veille au soir entre eux, avant que tout ne bascule. Mais son sourire s’évanoui avant d’être réellement apparu tandis que Lorcan étouffait en se morigénant toutes les paroles qui lui étaient venues et qui, dans un autre contexte, auraient été spontanées. Il espérait juste qu’elle comprendrait qu’il parlait de l’attentat et pas de ce qu’ils avaient pu faire ensuite dans son lit.

Il ne se comportait pas naturellement, pourtant il se détendit quand Salomé réitéra sa proposition d’asile. Au premier abord, la conversation semblait venir plus simplement s’ils ne parlaient que de ça et s’ils ne pensaient vraiment qu’à ça … A l’attentat, à son père et à rien d’autre. Ca n’était pas bien difficile, parce que songer à son père le mettait au bord d’un abattement sans nom. « Merci. » Répondit-il en levant les yeux vers Salomé, vraiment soulagé qu’elle maintienne son offre malgré ce qui s’était passé cette nuit. « Je préfère pas rentrer chez moi tout de suite. » Il se promit de mieux se tenir et de garder ses distances avec elle pour ne pas lui donner davantage de raisons de regretter qu’il squatte son appartement, promesse qu’il se garda bien de faire à haute voix. Les lapsus venaient beaucoup trop vite dans la conversation, visiblement, même s’ils faisaient de sacrés efforts pour s’en tenir à des sujets anodins. « Et je te ferais la cuisine tous les jours si ça peut te faire plaisir ! Là tu peux en profiter, ça me dérange pas. » C’était tellement bizarre ! Sam semblait au bord de l’apoplexie à force de regretter chacun des mots qu’elle prononçait, et Lorcan … Lorcan avait l’impression que toutes ses phrases contenaient des double-sens. Cette histoire allait devenir très vite épuisante … Pourquoi est-ce qu’ils n’étaient pas capables de discuter correctement ? Il avait vraiment envie d’oublier ce qui s’était passé cette nuit et de faire comme s’il n’y avait rien eu entre eux. Si toutes leurs conversations devaient être aussi coincées que celle-ci, ils n’allaient pas s’en sortir. Et leur amitié serait réellement ruinée, est-ce que c’était vraiment ce qui les attendait ? Est-ce qu’ils n’avaient aucune autre solution ? Lorcan n’en avait pas d’autre à proposer, en tout cas. Et il allait bientôt se trouver à cours de pâte à pancakes, il n’aurait plus d’excuse pour s’occuper les mains et l’esprit …

Il leva les yeux vers Salomé quand elle posa sa dernière question, et il ne put empêcher un petit rire de franchir ses lèvres closes. Il vit très bien, à la façon dont elle le regarda, qu’elle regrettait déjà cette question, qui pouvait contenir tant de sous-entendus que Lorcan ne savait même pas par lequel commencer. « Ouais, j’ai très bien dormi. J’adore ton matelas. Ca me ferait presque regretter toutes les fois où tu m’as fait dormir sur le canapé. » Il eut une grimace désolée. Alors là, c’était d’une subtilité … Son cerveau n’intégrait vraiment pas le fait que les tentatives d’humour n’avaient plus leur place entre eux. « Mais je récupèrerais le canapé les autres nuits. Pas de problème. » Ajouta-t-il précipitamment, légèrement paniqué à l’idée qu’elle n’imagine qu’il était en train de lui faire des avances. « Et toi, bien dormi ? » La question était toujours aussi étrange que quand Sam l’avait posée, mais sa réponse à elle ne pouvait pas être pire que la sienne. « Ah, c’est prêt. On va pouvoir manger, j’ai rien avalé depuis hier midi et je suis affamé ! » Lança-t-il d’un ton légèrement trop enthousiaste. Il fit glisser le dernier pancake sur la pile de ceux qu’il avait déjà formés, donna un dernier tour aux œufs brouillés avant de les retirer du feu, et fit signe à Salomé pour qu’elle ouvre le passage vers la table. « T’as quelque chose pour manger avec les pancakes, du miel, de la confiture ? J’ai fait du café aussi. » Il avait mis tellement de bonne volonté à ce petit déjeuner qu’il avait même songé à aller jusqu’à l’épicerie du coin pour ramener ce qui lui manquait, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il était beaucoup trop tôt pour ça … Et qu’il ne ferait sans doute pas cent mètres avant de devoir ramper, vu l’état de son genou. Mais il était arrivé à un résultat qui n’était pas si mal vu les circonstances. Il se laissa tomber sur une chaise avec un grognement à mi-chemin entre la satisfaction et la douleur, et attrapa immédiatement une assiette de pancakes. « Au fait … Tu pourras envoyer un message à Aspen pour moi ? Je sais pas où j’ai mis mon portable, s’il est resté à la mairie ou si je l’ai oublié chez moi … Elle doit s’inquiéter. Et si mon père lui a déjà parlé, elle va … Bon, faut au moins qu’elle sache que ça va quoi. » Il imaginait dans quel état devait être sa jumelle. Et il ne voulait pas imaginer ce que son père pouvait lui avoir raconté. Est-ce qu’il lui demanderait de choisir entre eux deux ? Est-ce qu’il lui mettrait son devoir de hunter dans les dents ? L’humeur soudain bien plus sombre, Lorcan mâchonna son pancake sans enthousiasme. « Si j’avais su que la journée tournerait comme ça, je serais resté chez moi, putain. » Maugréa-t-il sans réfléchir, avant d’écarquiller les yeux et de relever vivement la tête pour regarder Salomé. « Mais je regrette pas pour hier soir ! Enfin je veux dire … pas pour ce qui … ce qu’on … C’était … Ahh ! Oublie ça s’il te plaît. » Il était en train de se noyer dans ses balbutiements, incapable de se rattraper, et il n’avait fait qu’empirer les choses. Maintenant il regardait Salomé avec un air presque suppliant. Ne plus. Jamais. En reparler.  C’était tout ce qu’il demandait.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 12:12


let's embrace the point of no return.

Hochant la tête d'un air qui se voulait compatissant, la brune sentit l'ombre de son sourire achever de s'estomper alors que Lorcan poursuivait. S'être pris un mur. C'était drôle, qu'il en parle, parce que pour le coup elle aussi avait l'impression de s'être pris un mur, littéralement, à en juger par ses omoplates qui la tiraillaient depuis qu'elle s'était étirée ce matin, avant de se raviser. Et c'était qu'elle s'en rappelait parfaitement, à cet instant précis, du carrelage de la salle de bain contre lequel son échine n'avait eu de cesse de se coller, sans grande douceur. Immédiatement, une chaleur peu rassurante commença à se glisser le long de ses joues trop expressives, alors qu'elle s'empressait de tirer vaguement sur ses cheveux pour  tenter de noyer le poisson. Et puis, pourquoi diable aurait-il eu envie d'utiliser cette expression, maintenant ? Était-il normal d'en rire, dès à présent ? Est-ce-que cela lui donnerait une allure décontractée, si elle commençait à ricaner à ses paroles en lui assénant une bonne bourrade dans les côtes ? Se comporter avec la délicatesse d'un joueur de rugby envers son partenaire de jeu était peut-être susceptible d'être encore plus gênant, et plus inhabituel. Partenaire de jeu résonnait encore dans sa tête, sans qu'elle n'ait pu décider du comportement à avoir, lorsqu'elle remarqua enfin que Lorcan ne plaisantait pas du tout. C'était une gaffe, rien de plus. Ou même rien du tout. Si ça se trouve, il n'y pensait déjà plus de son côté. Visiblement, elle allait devoir reprendre la parole, et rapidement, s'ils ne voulaient pas se terrer dans ce silence de plomb qui s'installait insidieusement. Insister sur le fait qu'il pouvait rester, malgré tout, allégation silencieuse qui plana dans l'air alors qu'elle s'expliquait, l'entendre accepter, c'était une pointe de soulagement qui s'invitait réellement derrière les côtes de Salomé. Si leur écart, en plus de s'avérer des plus pénibles à gérer, l'avait poussé à retourner errer dans les rues en se cherchant un autre pied-à-terre, la culpabilité n'en aurait été que plus intense encore. Insupportable, même. Elle préférait le savoir chez elle, être certaine qu'Alistair ne risquait pas de l'approcher ni de près ni de loin, et cette seule pensée suffisait à la galvaniser un peu plus, bien décidée à tout mettre en oeuvre pour qu'une telle chose ne se produise pas. Ce n'était pas parce qu'elle ne supportait que difficilement cette atmosphère tendue qu'elle ne ferait pas un effort, si cela incluait sa sécurité à lui. Et à le regarder un peu plus ouvertement, à lâcher une nouvelle esquisse de sourire à sa remarque sur la cuisine, ce fut tout ce qui sembla importer durant au moins dix bonnes secondes. Qu'il ne lui arrive rien. Qu'il ne prenne aucun risque inutile, sous prétexte qu'elle ne savait plus comment se comporter en sa présence sans avoir un air des plus guindé.

C'était peut-être en étant coincée entre cet état de familiarité et ce malaise incessant que sa langue s'était déliée un peu trop rapidement. Et de l'entendre en rire, ça n'arrangeait vraiment rien. Mais alors, rien du tout. Elle avait même envie de lui coller une claque sur l'épaule, pour le réprimander, avant de réaliser que le toucher n'était certainement pas l'idée du siècle. Encore moins avec cette remarque qu'il lui servit dans la foulée, qui la conduisit à entrouvrir la bouche pour rétorquer, avant de se figer. Elle n'arrivait même pas à répondre quoique ce soit à ça, s'imaginant une fois de plus qu'il prenait un malin plaisir à se jouer d'elle, avant qu'il ne lui serve un air désolé. Ouais. Il pouvait bien l'être, à la tétaniser de la sorte et à la laisser appréhender chaque nouvelle parole qu'il dirait, chaque réponse que ses lèvres à elle formuleraient sans lui laisser le temps de réfléchir. A la vitesse qu'il mit pour corriger ses dires, les sourcils de la brune se défroncèrent légèrement. Très légèrement. Parce que cette question qu'il lui retournait l'hérissait un peu plus encore. « A merveille. Un sommeil sans rêve, tu vois l'genre ? Où t'as absolument rien qui te passe par la tête. » C'était perfide, et un véritable mensonge également, mais ça, il n'était pas censé le savoir. « J'vais te chercher les cachets, j'reviens. » Profitant de cette excuse pour mettre fin au sujet de leur nuit de sommeil respective, Sam demeura une seconde immobile avant que ses jambes ne se rappellent comment aligner deux pas sans avoir l'air totalement crispée. Et même une fois lancée, elle était à peu près certaine d'avoir l'air d'un robot. Elle ne tenait pas le moins du monde à lui faire partager ces heures d'intenses réflexions qui l'avaient empêchée de fermer l'oeil alors qu'il ronflait tranquillement à côté d'elle. Rien qu'à y repenser, ça recommençait à l'agacer. Elle avait bien compris, qu'il avait bien dormi, grand bien lui en fasse s'il n'avait pas la moindre question en tête au petit matin. Était-elle si mal à l'aise, qu'elle n'en décelait qu'à moitié son état à lui, ou était-il juste meilleur comédien ? Dans tous les cas, elle avait la furieuse impression de s'enfoncer de plus en plus dans les tréfonds de l'embarras. Et elle ne comptait définitivement pas y sombrer toute seule. Après tout, à force de débat interne, elle en était venue à la conclusion qu'il avait une plus grande part de responsabilité qu'elle, dans ce qui avait pu se produire. Le voir s'en tirer sans dommages n'était donc pas une option, aux yeux de la Callahan. Revenant dans la cuisine en déposant le flacon de médicaments bien en face de lui, elle acquiesça un peu trop vigoureusement avant de partir ouvrir un placard, en extirpant tout ce qui lui tombait sous la main. Miel, confiture, pâte à tartiner, il fallait dire que ses stocks en la matière étaient bien garnis, puisqu'il était bien plus rapide de s'en nourrir que de se mettre aux fourneaux. L'application qu'avait mis Lorcan dans la préparation du petit-déjeuner aurait pu être touchante, en d'autres circonstances, peut-être même qu'elle lui aurait demandé de lui apprendre à refaire ses pancakes, mais à cet instant précis, la situation semblait devenir de plus en plus dérangeante aux yeux de la brune. Certainement parce qu'à être repassée par la case salle de bain pour fouiller  la pharmacie miniature, à être retombée sur ses vêtements jonchant l'entrée de la pièce, tout redevenait trop réel, brutalement. « J'crois que ma cuisine va pas se remettre de ton séjour. Elle a pas l'habitude d'être utilisée, la pauvre. » Jetant un regard en biais à Lorcan, elle s'empressa de reprendre le chemin de la table en tâchant d'arrêter presto ses tentatives  d'humour. C'était pas franchement naturel, c'était même encore pire de faire mine de rien alors que tout son visage semblait résonner des échos de sa détresse. Déposant ses trouvailles avant de s'installer, il lui fallut un temps avant de se désintéresser de son assiette et trouver le courage de reporter son regard dans le sien. Aspen. Aspen c'était très bien. Un sujet neutre. Très très bien. « Ouais, je vais lui envoyer de suite, t'inquiète. » Quittant sa chaise pour aller récupérer son portable sur la table basse, Sam ne tarda pas à venir se réinstaller. C'était le genre de chose qui ne pouvait pas attendre, à ses yeux, s'imaginant sans peine l'appréhension que devait ramener chaque nouvelle minute chez la rouquine. L'ombre qui traversa ses traits en s'apercevant que Noeh ne s'était finalement jamais manifesté de la nuit finit par tordre ses lèvres de contrariété. « Elle va bien, en tout cas, elle m'avait envoyé un message hier soir. Et elle avait eu des nouvelles de Noeh, il allait bien aussi, apparemment. » Sous-entendant vaguement qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de sa part, directement, sans pourtant priver Lorcan de savoir qu'il allait bien. C'était pas forcément le sujet qui l'intéressait le plus, depuis le fiasco de leur anniversaire, mais au moins c'était dit. En parler raviva légèrement la rancune de Sam à l'égard de son jumeau, plus facile à accepter que ce noeud qui serrait son estomac face à l'absence de nouvelles. Si ça avait sûrement le mérite d'être clair, ce n'en était pas moins difficile à avaler. S'éclaircissant la voix en y chassant les échos de cette fichue amertume qui l'envahissait déjà, elle reporta brièvement son regard vers lui avant de commencer à rédiger son texto. « Lorcan va bien, il retrouve plus son portable, mais il va bien, je suis avec lui. Comme ça, ça te va, ou tu veux que je mette plus de détails ? » Pinçant ses lèvres en réprimant un soupir, Sam finit par braquer ses prunelles dans les siennes. « Par rapport à l'attentat. Bien sûr. Rien d'autre. » Certainement pas d'autres détails auxquels elle n'avait pas la moindre envie de repenser. Certainement pas préciser qu'il avait passé la nuit chez elle, même si l'idée que quelque chose de déplacé ait pu se produire entre eux n'effleurerait sûrement jamais Aspen. Attendant sa réponse, Sam sentit très nettement ses traits se décomposer alors qu'il reprenait la parole à propos de la veille, de manière très véhémente. Déposant son portable sur la table alors que ses épaules se crispaient, elle ne le quitta pas des yeux une seule seconde en attendant sa justification. S'il était plutôt évident qu'il faisait allusion à l'attentat, rien n'était vraiment clair dans l'esprit de la Callahan qui ne manquait pas de se méprendre à ses propos, aussi facilement qu'elle pouvait elle-même lâcher quelques lapsus. C'était qu'à se tendre pour un rien, tout se compliquait un peu plus. Et si la nuit était plutôt difficile à se remémorer, s'imaginer que Lorcan pouvait la regretter à ce point était plus déplaisant encore. A vrai dire, ça venait chatouiller son égo, à Salomé. Et ce n'était jamais bon, lorsque sa fierté se retrouvait titillée de la sorte. Commençant à déguster un premier pancake en prenant tout le temps du monde pour détailler Lorcan en train d'essayer de se rattraper, ponctuant ses explications de quelques « hm-hm » qui voulaient clairement dire « mais encore ? », la brune retrouvait lentement de sa superbe, à se sentir reprendre l'ascendant d'une manière peu fair-play. « Respire, tu vas t'étouffer. » Le ton était d'une nonchalance rare, presque irréelle à ses oreilles alors qu'elle réprimait l'éclat d'insolence qui traversait ses iris. « C'était ..? » Rebondissant sur un de ses derniers cafouillage en l'observant non sans un certain sadisme - ce serait pour les lapsus précédents qui l'avaient conduite à se décomposer. « Ben vas-y, va au bout de ta pensée. » C'était bas, très très bas, mais elle ne comptait pas perdre à nouveau ce panache si difficilement retrouvé. « C'était ? » Elle semblait des plus sérieuses, d'un calme olympien qui ne l'empêcherait pas de bondir si ce qu'il en disait la dévalorisait un peu trop. Ne jamais titiller son égo, pas même par inadvertance. Il n'y avait que cet éclat dans ses iris, ce petit sourire qui se dessinait lentement au coin de ses lèvres, qui étaient susceptibles de trahir le malin plaisir qu'elle prenait subitement à le voir patauger dans ses explications. C'était tout de même beaucoup plus agréable, quand c'était lui qui bafouillait. C'était que ça lui évitait de dire des bêtises, à elle-aussi. « T'en fais pas pour l'oubli, j'ai travaillé mes qualités en la matière depuis février, j'vais bientôt passer experte dans le domaine. » Foutue ironie. Si elle n'avait pas été capable d'oublier un simple baiser, inutile de préciser que la veille n'était certainement pas prête à disparaître de ses pensées.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 18:05

It's a bad idea, me and you, let's just keep kissing til we come to ...


Ca allait être compliqué. Voilà tout ce à quoi Lorcan était capable de penser à mesure qu’ils se hérissaient à chaque fois que l’autre laissait échapper une parole malheureuse. Ce qui la veille n’aurait été que des plaisanteries prises à la légère, devenaient soudain des pièges à éviter en priorité, et Lorcan ne savait pas du tout comment faire. Il n’avait pas l’habitude de réfléchir avant de parler, surtout pas quand il était avec Salomé. Elle était censée être celle avec qui il était le plus à l’aise … ! Et généralement il sortait connerie sur connerie, sans que ça n’ait la moindre conséquence. Mais après la nuit qu’ils venaient de passer, tout avait été chamboulé. Il la regardait à la dérobade, elle se raidissait à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, ils ne savaient plus comment interpréter la moindre parole. Ce qui avait été la meilleure des amitiés était en train de s’enfoncer dans un magma d’embarras, et Lorcan s’en désolait. Mais il n’avait pas la moindre idée de la façon dont il devait gérer les choses pour que tout redevienne à la normale. Sa plus grande peur, en vérité, était que les choses ne puissent plus jamais revenir à la normale entre eux, et qu’il doive faire une croix sur son amitié avec Salomé. Elle avait accepté qu’il reste chez elle malgré tout, et c’était un sacré soulagement, mais il avait l’impression que la cohabitation allait être chaotique s’ils ne parvenaient pas à aller de l’avant. Mais comment est-ce qu’ils allaient bien pouvoir s’en sortir ? Encore une fois, il s’était jeté à pieds joints dans la panade en commentant son sommeil, et la façon dont elle lui répondit lui fit hausser les sourcils. Génial, maintenant elle lui reprochait son sommeil, et elle lui faisait clairement comprendre qu’elle avait passé sa nuit à cogiter. Quand elle se leva pour aller chercher ses cachets, il enfouit son visage entre ses mains, se frotta vigoureusement les yeux, et poussa un grand soupir. La journée allait être longue ! Et toutes les autres à venir également … Ca n’allait pas être gérable, cette situation, pas du tout. Il allait falloir qu’il se trouve une autre solution, un endroit sûr où dormir qui ne soit pas ici, parce qu’il redoutait déjà le moment où ils devraient aller se coucher. Bon sang ! Il était resté dormir chez elle des dizaines de fois, et jamais il n’aurait pu imaginer que ça finisse comme ça. Alors qu’elle revenait lui déposer le flacon devant lui, puis repartir aussi sec pour farfouiller dans sa cuisine, Lorcan eut la très nette impression qu’elle lui en voulait. Et qu’elle lui en voudrait encore plus s’il lui annonçait qu’il préférait ne pas rester. Il se sentit légèrement pris au piège entre deux Salomé furieuses, mais quitte à choisir un mal, autant prendre le moindre. Ils allaient s’entretuer s’il restait une nuit de plus, décréta-t-il, et même si elle lui en voulait, elle verrait sans nul doute les avantages à ce qu’il mette de la distance entre eux, au moins le temps que … toute la nuit s’efface de leur mémoire. Ce qui prendrait un peu de temps. Pas trop, espérait-il. Il attrapa le flacon, considéra les cachets et en avala deux avec son café. Il espérait que ça ferait effet rapidement, il n’avait pas besoin de la douleur qui frappait derrière ses tempes et un peu partout ailleurs pour se sentir bien assez mal comme ça. « Ca peut pas lui faire de mal que je sois là, alors. T’es pas mal équipée, en plus, c’est agréable de cuisiner ici. » Répondit-il à sa petite tentative pour alléger la conversation. Il préférait ne pas lui faire part tout de suite de sa décision de ne pas rester. Tant qu’ils en restaient à des sujets à peu près sûrs, il n’avait pas de raison d’envenimer la situation.

Elle se leva presque immédiatement pour aller chercher son portable quand il parla d’Aspen, et ils en revinrent brusquement à des considérations qui allaient au-delà de leur nuit et du malaise qui les tenaillait. Lorcan s’assombrit, repensant à son père et imaginant l’angoisse dans laquelle il avait plongé sa sœur en ne lui donnant pas de nouvelles. Il savait qu’elle n’était pas allée à la mairie, mais il hocha la tête avec gratitude quand Salomé lui confirma qu’elle allait bien. « Je suis le seul blaireau à avoir eu l’idée d’aller là-bas alors. » Fit-il en secouant la tête. Il comprenait à l’expression de Salomé que son jumeau n’avait pas daigné prendre de ses nouvelles d’elle, et il baissa les yeux. Cette fois, le malaise qu’il ressentait était tout autre, mais il ne sut pas quoi dire pour réconforter son amie. Les mots restaient bloqués, devenus soudain tous trop ambigus pour qu’il ose les prononcer. « C’est bien, que Noeh n’y soit pas allé. » Finit-il par lâcher, un peu inutilement. Il hocha la tête quand elle lui fit la lecture de son sms, plissant les lèvres en entendant sa dernière précision. Cette fois, c’était elle qui remettait le sujet sur le tapis ! « C’est parfait. Il faudra que je lui en parle de vive voix, de toute façon. De mon père et tout ça. » La précision était-elle encore nécessaire ? Il n’avait pas la moindre intention de parler à Aspen de ce qui s‘était passé ensuite. En fait, il n’avait pas l’intention d’en parler, jamais et à qui que ce soit. Il préférait même faire comme si ce n’était jamais arrivé, et il était persuadé que c’était aussi le cas de Salomé. Ainsi, quand il lâcha son dernier – et inexcusable – lapsus, il était certain qu’elle passerait à autre chose. Il était gêné, elle était gênée, il n’aurait pas du dire ça mais ils étaient assez grands pour ne pas s’y attarder. Pourtant elle n’en fit rien : elle le regarda bien en face et lui demanda d’éclaircir sa pensée, et il écarquilla les yeux, n’en croyant pas ses oreilles. Il la fixa avec incrédulité, son expression exprimant clairement ce qu’il ne parvenait pas à articuler. Il se racla la gorge ou fois ou deux mais non, aucun son ne voulait encore en sortir, et il ne pouvait qu’être gêné, à la regarder prendre ses aises devant lui comme si la question était parfaitement normale. Elle plaisantait, non ? Mais à voir l’air satisfait avec lequel elle le regardait, il commença à comprendre, et il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, sans briser le contact visuel. Elle se foutait de lui dans les grandes largeurs, elle profitait de son malaise pour retourner la situation contre lui. Comme si elle, ça ne la gênait pas tant que ça d’en parler. Foutaises ! Depuis tout à l’heure elle paniquait à chaque fois qu’il fallait qu’ils se regardent ! Elle avait failli tomber dans les pommes à chacun de ses lapsus malheureux ! Même quand il avait dit qu’il serait resté chez lui s’il avait su pour l’attentat, elle l’avait pris pour elle, il en était certain. Mais elle se vengeait, à présent … Ah tu veux jouer à ça ? Un rictus étira lentement les lèvres de Lorcan, et il prit son temps avant de répondre. « Tu veux que je te dise ce que j’en ai pensé ? » Il lui en voulait, de ne pas avoir saisi la perche au vol et d’avoir accepté d’oublier, de ne pas en parler. Mais puisqu’elle insistait, elle allait être servie. « C’était sympa. Pas terrible-terrible mais c’était passable, dans le genre de truc pas trop prévu, quoi. » Fit-il en agitant vaguement une main dans le vide pour bien souligner le côté passable. Même le sympa faisait pâle figure à côté d’un qualificatif aussi insultant. « Je voudrais pas te décevoir hein, j’ai bien vu que tu prenais ça hyper au sérieux et que visiblement c’était vachement mieux pour toi, tout ça … Mais franchement, j’ai connu mieux. » Il asséna sa dernière phrase puis se servit une nouvelle tasse de café, qu’il sirota tranquillement en la regardant avec un très grand sourire. Il restait quand même sur ses gardes, dans le cas où elle lui balancerait au visage le premier truc lui passant sous la main : cafetière, assiette de pancakes … couteau … Il avait appris à se méfier des réactions de Salomé, et avait découvert cette nuit qu’elle cachait des ressources insoupçonnées quand il s’agissait de sa fierté. Sachant qu’il venait de l’entamer sérieusement, il valait mieux rester prudent. « Je te fais confiance pour oublier, ouais … » Fit-il en riant à moitié. Il avait pu voir à quel point elle oubliait bien : il y avait presque cru, en fait, jusqu’à ce qu’elle lui prouve que non, elle n’avait rien oublié de leur baiser. Alors oublier qu’ils avaient couché ensemble ? Si elle y arrivait, il voulait prendre la même drogue qu’elle. « Mais je serais plus serein si tu évitais aussi d’aller projeter ça dans la tête de Noeh. Je veux pas mourir si jeune, merci. » Il avait bien assez à gérer avec son père, pour ne pas en plus ajouter Noeh à la liste de ceux qui voulaient lui faire la peau. Le baiser n’était pas passé, et n’avait pas l’air de vouloir passer de quelque manière que ce soit, et si par malheur Salomé lui envoyait l’image de leur petite partie de jambes en l’air … Si Noeh n’était pas tué sur le coup, il viendrait l’assassiner à la seconde où il apprendrait ce qui s’était passé. Lorcan ne survivrait pas plus du temps qu’il lui faudrait pour traverser la ville et venir le trouver. « D’autant que c’est toi qui est venue me rejoindre dans la douche, donc techniquement c’est même pas de ma faute. Faudra que tu penses à le lui préciser. »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive   (fst -18) what it takes to come alive - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 19:41


let's embrace the point of no return.

Son expression se figea littéralement aux premiers mots de Lorcan, alors qu'elle tentait de récupérer le contrôle de ses airs assurés qui se faisaient la malle. Ce rictus qu'il affichait n'avait rien présagé de bon, et cela se confirma alors qu'il reprenait la parole. Merde. Celle-là, elle ne l'avait pas vue venir. Elle aurait pu s'en douter, si elle ne s'était pas complue dans cette détresse avec laquelle il s'était débattu un instant plus tôt. C'était Lorcan, pas n'importe qui, et si elle l'avait oublié le temps de le déstabiliser un peu plus, voilà qu'elle le payait cher. Sympa, passable. Les termes employés tendirent un instant ses muscles sur la table alors qu'elle manquait de venir écraser son petit geste de la main d'une poigne féroce. Se ravisant presque naturellement, ses doigts se refermèrent sur sa tasse et elle vint noyer son air décomposé dans sa tasse de café. Les noms dont elle brûlait de le qualifier s'éteignirent alors qu'elle reposait le récipient, dardant un regard noir dans le sien alors qu'elle digérait lentement l'affront, avec énormément de difficultés. Non seulement, c'était elle qui se retrouvait prise à son propre jeu, à repenser malgré elle à cette nuit et à devoir l'assumer, mais y repenser de la sorte, en devant souffrir l'humiliation, c'était presque trop pour éviter à Lorcan une droite bien sentie.  L'entendre en parler de la sorte manquait de lui donner des sueurs froides, carbonisant son égo au fond de ses tripes alors qu'elle souffrait la critique sans piper mot. Venant ranger ses mains entre ses cuisses pour éviter tout geste malencontreux en direction de la joue de son ami, Salomé pinça ses lèvres en continuant à le dévisager. C'était qu'il ne cachait même pas ce malin plaisir à lui balancer ces horreurs, et la Callahan dut une nouvelle fois se faire violence pour ne pas lui sauter dessus alors qu'une nouvelle salve de remarques l'atteignait de plein fouet. Prête à se laisser dépasser, à abandonner cette maîtrise d'elle-même si rudement gagnée, c'était un véritable combat interne qui mettait ses nerfs à rude épreuve. Entre cette envie incontrôlable de l'empoigner par le col et de l'attirer au dessus de la table pour lui en coller une, et celle de ne pas davantage trahir sa contrariété, de laisser ses mots glisser sur elle sans l'atteindre le moins du monde. Sûrement qu'il lui faudrait bien quelques minutes, avant de réussir à regagner suffisamment de sang-froid pour se risquer à ouvrir la bouche. En attendant, elle se contentait de le fixer, de le laisser poursuivre en marbrant son regard d'un masque froid, plutôt inexpressif. Il avait connu mieux. Pour celle qui n'avait eu de cesse de tenter de s'élever au rang des meilleurs depuis toute petite, c'était presque encore plus violent, dit comme ça. Surtout qu'à y réfléchir, il n'avait pas été mauvais du tout, plutôt très bon, même, ça l'avait même surprise de le découvrir si adroit et... Ses dents s'enfoncèrent dans sa joue alors qu'elle essayait de demeurer impassible. Ce qui s'avérait de plus en plus compliqué, alors que l'envie de le traîner jusqu'à la porte et de la refermer sur lui - en lui coinçant les doigts dedans au passage - se faisait de plus en plus tentante. C'était déjà chiant de visualiser cette nuit avec ces nouveaux qualificatifs en tête, de se dire que ça allait devenir un sujet de moquerie si elle ne parvenait pas à reprendre l'avantage, mais la suite n'était pas en reste non plus. Esquissant un faux sourire totalement glacial alors qu'il continuait à se foutre de sa gueule, Sam tenta de s'accoutumer à l'amertume qui ne quittait pas sa poitrine à mesure que ses mots la marquaient un peu trop profondément. C'était désagréable au possible, et il lui fallut quelques instants de silence et une nouvelle gorgée de café avant qu'elle ne parvienne à reprendre la parole, mettant toute son énergie dans le ton qui enroberait ses mots. « C'est vrai, tu trouves que ça avait l'air de me plaire ? » Faisant mine d'être sincèrement intéressée par sa réponse, la brune vint soutenir délicatement son menton dans la paume de sa main, l'observant d'un air songeur. « C'est fou c'qu'il faut pour vous convaincre, les mecs. Alors ça y est, un soupir et un air extatique et tu t'imagines que c'était bien ? Merde alors. Dire que j'te pensais futé. » Se laissant aller à un premier contact physique, ce qu'elle aurait peiné à imaginer encore quelques minutes plus tôt lorsqu'un simple regard semblait déjà relever de l'insupportable, Sam glissa sa seconde main jusqu'à se saisir de celle de Lorcan. Avant de la serrer, d'un air réconfortant, comme si elle s'apprêtait à lui annoncer une sale nouvelle et qu'il allait avoir besoin de soutien. Mettant tous ses efforts en oeuvre pour ne pas lui broyer les phalanges en se souvenant des mots qu'il avait pu utiliser, de cet air qu'il arborait, de cette acidité dans sa gorge. « Je suis désolée de te le dire, mais... je me suis vachement ennuyée, et j'étais pressée d'en finir. C'est pour ça que j'ai... ben, donné l'impression que c'était... vachement bien. » Soupirant comme si elle venait de s'ôter un poids en lui soufflant cette révélation, Sam libéra sa main en reculant légèrement, s'appuyant contre le dossier de sa chaise en le dévisageant, ne souhaitant pas manquer la moindre de ses réactions. Prétendre qu'elle n'avait que simulé tout au long de leur étreinte était sans doute l'ultime carte à abattre pour tenter de descendre cette nuit comme il venait de le faire, même si garder ses airs convaincus et faussement soulagés ne l'empêchait pas de repenser un peu trop à ce qui s'était passé. Au fait que non, elle ne s'était pas contentée de donner le change pour abréger un moment atrocement fade. Un moment qu'elle n'oublierait pas, et c'était ce dont il semblait convaincu également, à en rire alors qu'il reprenait ses mots. « Rigole si ça te rassure. N'empêche que t'as encore pas mal de trucs à apprendre, avant de devenir inoubliable. » Mesquine, épuisant doucement la rancune qui avait pu s'animer au fond de son ventre à chaque pique précédente, Sam s'humecta les lèvres en continuant à le toiser, de manière délibérément appuyée. C'était dingue comme elle n'éprouvait plus la moindre difficulté à le regarder, maintenant qu'il avait commencé à la titiller sur un terrain dangereux, comme ses prunelles ne daignaient plus se détacher de lui, pas avant qu'elle n'ait terminé de répondre à ses remarques. Sans en oublier aucune. C'était méthodique, fait proprement, sans ne rien laisser au hasard si ce n'était ces mots qui lui échappaient avec ardeur, comme à chaque fois qu'il avait pu la provoquer par le passé. Si ce n'était ce sujet totalement irréaliste qui se retrouvait au centre de cettes esquisse de joute verbale. « J'peux rien promettre pour Noeh. » Haussant les épaules d'un air impuissant, même si la simple perspective que cela puisse se produire lui donnait froid dans le dos. « Enfin, si par inadvertance ça devait arriver, tu le saurais sans doute bien assez tôt. » Elle se contenta de laisser la menace planer avant de terminer sa tasse sans davantage de précisions. Nul doute que son jumeau réagirait avec tact et délicatesse et ne lui laisserait même pas le temps de s'expliquer avant de partir à la recherche de Lorcan, quitte à retourner toute la ville. C'était presque tentant, de lancer Noeh à ses trousses, face à ses petits airs satisfaits qu'elle mourrait d'envie de gommer de ses traits. Et puis, il y avait la question de savoir à qui revenait la faute de cette nuit qui semblait subitement si quelconque et inintéressante dans leurs paroles respectives. Et ce qu'en disait Lorcan ne lui plaisait pas, mais alors, pas du tout. Elle avait eu le temps d'y réfléchir suffisamment longtemps en cherchant le sommeil pour savoir pertinemment que c'était sa responsabilité, à lui. Et d'autant plus après ce nouvel échange qui la faisait passer pour un mauvais coup. Elle n'allait certainement pas le laisser s'en tirer avec tant d'aisance. « Et ouais, bien sûr, enfin faudrait peut-être lui préciser lequel a sauté sur l'autre en premier, pour être exact. » Arquant un sourcil en venant croiser ses mains sur la table avec l'air le plus sérieux du monde, comme s'ils se trouvaient en réunion pour discuter d'un sujet d'une importance capitale. Il ne manquait plus que le tailleur et le costard pour parfaire le tableau. « Théoriquement, si t'avais pu tenir tes ardeurs et éviter de m'embrasser en premier lieu, tu nous aurais épargné ces heures perdues. » Levant légèrement le menton en lui laissant à peine le temps de répondre, Sam reprit la parole. « Du coup, je pense qu'au contraire c'est totalement de ta faute, et que t'es le seul à blâmer pour cette expérience désastreuse. »
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