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 (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeMar 31 Mai 2016 - 16:40

Noeh regarde l'heure sur son portable malmené. 15H16. Il a pratiquement une heure d'avance. Une foutue heure d'avance. Ça lui arrive jamais. Même en traînant des pieds il arrive pas si tôt d'habitude. Son but ultime, quand il doit venir voir son psy, c'est d'être assez en retard pour perdre au moins une demi-heure de rendez-vous. En ce moment, il a pas envie de parler. Il cause trop. Soit il balance des conneries, soit il s'enfonce, soit il blesse, alors prendre la décision de la boucler pour de bon, le pianiste s'est dit que c'était pas si mal. Sa mini-résolution est un échec total, ce qui ne le surprend même pas, et ne devrait surprendre personne. Il a échoué avec Laura, avec Aspen, avec Sam ; il a réussi à faire un presque combo parfait. Manque plus qu'il réussisse à poser les bonnes questions à Pietra et il aura gagné la partie haut la main. Mais pour le moment, il y arrive pas. Et même si ça s'est bien terminé avec Laura et Sam, ou à peu près, il reste qu'il a laissé Aspen derrière lui et que c'est la plus belle connerie de sa vie. C'est ce qu'il se martèle depuis qu'il a quitté sa chambre, dans le même temps qu'il s'acharne aussi à penser qu'il n'y a que comme ça qu'il arrêtera de lui faire du mal. Noeh avance avec ce poids bien trop lourd à porter sur les épaules, dans l'espoir de le voir disparaître avec le temps. Pourtant, quand le Callahan s'avance dans l'enceinte de l'hôpital, qu'il se retrouve dans le grand hall devenu si familier et qu'il devrait presque le premier couloir à sa gauche, il fonce dans le sens inverse. Il part à droite, bêtement, avec dans l'idée d'aller attendre un ascenseur pour monter dans les étages et voir si elle est toujours là. Un fantôme lui-même rongé par un souvenir qui ne veut pas le quitter, voilà ce qu'il est. Un esprit frappeur paumé, qui veut juste... Juste quoi ? Noeh n'a pas le temps d'essayer de plus y voir clair que la silhouette de Lorcan, assise sur une chaise dans le couloir qu'il traverse, le freine. Ça le stoppe presque net, tant, qu'une infirmière lui jette un regard noir en passant à sa gauche avec son chariot la seconde suivante. Le cadet Callahan se souvient tout à coup pourquoi il s'était débrouillé pour venir voir Aspen de nuit ; éviter les mauvaises rencontres. Même si Lorcan ça n'en est pas une ; ça n'en a même jamais été une. Noeh sait pas pourquoi il est encore là. Il aurait dû poursuivre sa route au lieu de rester planté dans ce couloir, à s'inquiéter de l'état de son plus vieil ami. Parce que c'est ça qui le retient : si lui a eu un choc à l'annonce de l'accident d'Aspen, il ne préfère pas imaginer ce qu'a pu ressentir Lorcan. Le pianiste a déjà été confronté à la peine de Pietra lorsque cette dernière a perdu sa jumelle, il ne peut que soupçonner ce qui a dû traverser l'esprit du Wolstenholme en conséquence.  “Elle va mieux ?”, qu'il questionne, s'approchant de la chaise installée à côté de celle de son ex-meilleur ami pour prendre place. Peut-être qu'il va se barrer. Peut-être que Noeh va se retrouver comme un con dans ce couloir d'hôpital parce que c'est tout ce qu'il mérite. Il comprendrait. Il dirait rien, ça serait pas grave ; ça serait même la réaction la plus logique à avoir. Nerveux, le Callahan préfère regarder devant lui, juste après avoir croisé le regard de Lorcan, alors que sa main valide vient aplatir les plis de son jean dans un geste nerveux. Sur son autre cuisse repose la seconde, toujours repliée sur elle-même, blessée dans la chambre d'Aspen l'autre jour, et encore recouverte d'un épais pansement, le temps que l'ématome qui s'est formé à cause du coup qu'il s'est donné ne se résorbe seul.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeMar 31 Mai 2016 - 19:08

Un bonbon, deux bonbons, trois bonbons, une rangée et on recommence. C’était vraiment un jeu à la con. C’était le premier truc qui était apparu dans la liste des applications les plus téléchargées sur son portable, et qu’est-ce que c’était con. Mais pourtant il ne s’en détachait pas, Lorcan, il passait les niveaux les uns après les autres avec acharnement, son regard se relevant à intervalles réguliers pour fixer la porte au bout du couloir. A chaque fois elle était fermée, bien sûr – il l’aurait entendue si elle s’était ouverte – mais à chaque fois il fulminait un peu davantage, et puis il retournait à son jeu à la con. Il s’en voulait d’être arrivé en retard. Il avait fait un peu de zèle au restaurant au service de midi pour adoucir son patron, parce qu’après avoir fait le mort pendant près d’une semaine, il avait pas mal d’heures à rattraper. Mais ça n’avait servi qu’à le mettre en retard, et quand il avait débarqué dans la chambre d’Aspen, il avait eu la très désagréable surprise de voir que son père s’y trouvait déjà. Il avait fait demi-tour illico, sans même dire bonjour à sa jumelle, et maintenant il attendait. Le cul vissé à cette chaise inconfortable au possible, pas trop près de la porte pour ne pas que son père lui tombe directement dessus s’il sortait, mais pas trop loin non plus pour ne pas louper sa sortie. Il ne voulait pas lui parler, bien entendu, il voulait juste voir sa jumelle mais il ne pouvait pas le faire tant que le paternel se trouvait dans sa chambre, et l’attente lui mettait les nerfs à rude épreuve. Depuis le coma d’Aspen, il comptait chaque heure qui le séparait des moments où il la rejoignait, il avait un besoin quasi viscéral de la voir, il y pensait constamment, et le fait que ce soit son père qui retarde comme ça leur réunion quotidienne … Il bouillait intérieurement, il avait envie d’aller tambouriner à cette porte pour le faire sortir et réclamer son droit de visite. Au lieu de ça, il se défoulait sur ce jeu abrutissant, un bonbon, deux bonbons, trois bonbons … Finalement, c’était plutôt prenant, comme jeu. Tellement prenant qu’il ne reconnut pas la voix qui s’adressa à lui avant de relever les yeux pour regarder son propriétaire. Il ne put empêcher une fugace expression de surprise traverser son visage en voyant Noeh, sans doute la dernière personne au monde qu’il s’attendait à croiser ici, mais il se reprit très rapidement et un masque de colère vint figer ses traits. Il avait cru entendre une question empreinte de sollicitude, comme c’était souvent le cas de la part de ceux qu’il rencontrait dans les couloirs de cet hôpital, mais il avait du se tromper. La sollicitude n’était plus dans les cordes du dernier des Callahan, surtout quand il s’agissait d’Aspen. Et ça le foutait en boule, Lorcan. Il était d’une humeur bien assez massacrante sans avoir besoin de le voir, lui. Mais lui, ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Provocant jusqu’au bout selon ses habitudes, Noeh s’assit sur la chaise à côté, et Lorcan se leva immédiatement. Il s’écarta de quelques pas et s’adossa au mur en face, son téléphone toujours allumé sur le jeu, prêt à y retourner au plus vite. « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Lâcha-t-il d’un ton agressif, les yeux plantés dans ceux de son ancien ami.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 12:06

Quand Lorcan ne perd pas une seconde pour se lever de sa chaise, dès que Noeh s'est installé sur celle d'à côté, ce dernier n'arrive pas à réprimander un petit sourire. Il aurait dû s'en douter, il aurait pu le présager. Après toutes les conneries qu'il a pas arrêté de lui balancer en plein visage, quelle réaction plus naturelle que l'éloignement le Callahan pouvait-il espérer ? Mis à part un coup de poing en plein visage ; une idée qui trotte quotidiennement dans la tête de son ancien ami d'après ses propres dires. Faut pas que Lorcan le prenne mal, son sourire, parce qu'il n'est pas méchant, juste un peu triste, un peu moqueur sans le vouloir aussi, parce qu'en face de lui il a Noeh et pas un gars qui, même avec les meilleurs intentions sous le bras, a perdu de sa bêtise. Ça lui colle trop à la peau, malgré les efforts qu'il veut vraiment fournir. La réponse du Wolstenholme est si tranchante qu'elle arrache un nouveau sourire difficilement dissimulé au pianiste. Chassez le naturel... il revient au galop. Noeh aperçoit dans le regard qui fait face au sien une colère – une rancoeur ? - tout aussi évidente. “Ouais, t'as raison, j'm'en fous un peu.” C'est ce qu'il veut entendre, pas vrai ? Son regard dérive une seconde en direction de la chambre au bout du couloir. Il aurait pu simplement répondre qu'il a vraiment envie de savoir si Aspen va mieux, s'il ne l'a pas empêchée de se remettre de ce qui lui est arrivée en venant en pleine nuit échouer à lui avouer ce qu'il peut ressentir pour elle. Aussi flou que ça soit. Non, à la place, Noeh s'enfonce encore un peu dans le rôle du connard de service parce qu'il sait qu'il n'y a que de cette façon qu'il va pouvoir maintenir un peu plus l'attention de Lorcan. Ce qu'il veut savoir aussi, c'est comment il va lui. Reposant son regard dans le sien, le cadet Callahan s'enfonce un peu plus dans son siège. Il a aucune idée de comment il va bien pouvoir s'y prendre pour faire parler le coléreux qu'il a dans le champ de vision, mais va bien falloir qu'il réussisse. “Laisse tomber, j'posais juste la question...”, qu'il souffle pour passer un peu de pommade sur ce qu'il a pu dire avant. Détente, Noeh, détente.Pourquoi t'es pas avec elle ? Elle est pas dans sa chambre ?”, qu'il interroge alors, en essayant de paraître détaché. Un foirage complet, quand il saisit que sa nouvelle question s'enquiert à la fois de Lorcan et d'Aspen, alors que c'est pas ce qu'il voulait à la base, et qu'il sait que désormais et depuis longtemps, la moindre erreur de sa part ne passe plus. Et pourtant, il rouvre la bouche. Il a même pas le temps de calculer ce qui va en sortir que, déjà, il est trop tard pour faire marche-arrière. “Tu t'es fait jeter p't-être ?
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 13:01

Un sourire. Voilà la réaction qu’eut Noeh en voyant Lorcan s’écarter de lui. Toujours ce même sourire narquois et provocateur, qui avait sans doute pu être marrant à une époque, mais qui donnait envie à Lorcan de le lui effacer de façon violente, aujourd’hui. Ils avaient toujours été le jour et la nuit, très différents dans leurs caractères, mais ils se complétaient parfaitement quand ils étaient ados. Et si Lorcan n’avait pas toujours compris comment Noeh pouvait prendre tout et n’importe quoi à la dérision, il avait toujours réussi à s’y faire. Mais les choses étaient bien différentes maintenant. Parce qu’Aspen failli y passer et qu’il n’y avait rien de drôle là-dedans, parce que Noeh leur avait fait bien comprendre qu’il se foutait d’eux et de leur amitié … Il y avait tellement de points qui avaient ruiné leur relation que non, Lorcan ne pouvait plus faire face à ce sourire ironique sans ressentir une colère brûlante envers celui qu’il avait longtemps considéré comme son meilleur ami. Il y avait un fossé gigantesque entre eux, une incompréhension qui rendait Lorcan complètement fou. Parce que c’était ça, le pire. La sensation de ne rien comprendre. A chaque fois, il se demandait ce qui s’était passé pour que Noeh se mette à les détester comme ça, et à chaque fois il se heurtait à des murs sans aucune issue. Juste la connerie de son vis-à-vis, qui s’exprima une nouvelle fois par l’expression la plus criante de son indifférence. Lorcan serra les poings convulsivement. Il avait envie de lui gueuler dessus, de lui demander ce qu’il foutait là alors, s’il n’avait rien à faire de la santé d’Aspen, mais il se tut. Il serra les dents, s’interdit d’entrer dans le jeu du Callahan, qui ne devait désirer que ça. Il adorait provoquer les autres, ça au moins ça n’avait pas changé, et Lorcan savait trop bien qu’il adorait quand on s’énervait en face de lui. Il ne lui ferait pas ce plaisir, même s’il bouillait à l’intérieur. Il se contenta de le fusiller du regard, en espérant que ce message, au moins, passerait de façon claire et nette. Mais quand Noeh en rajouta une couche, posant ses questions comme si les réponses pouvaient potentiellement l’intéresser, Lorcan faillit bien céder. Seulement voilà, ça cachait forcément une saloperie derrière, et elle arriva si vite qu’il n’eut même pas le temps de répondre. Si la rage que Lorcan ressentit fut aussi brutale, ce fut sans doute parce que Noeh, dans l’étendue de sa provocation, avait presque touché juste. Et ça le tuait de le reconnaître, parce qu’il n’était pas question que Noeh le sache. Le fait que ce soit son père que l’empêchait de voir Aspen était déjà une sacrée claque en soit, mais que Noeh vienne le lui remettre dans la gueule … Pas question. Il inspira profondément, tachant de se calmer un minimum. « Elle a déjà un visiteur, je leur laisse leur intimité. » Rétorqua-t-il d’une voix égale. Cette fois, il était pour lui, le sourire narquois. Il voulait que Noeh s’imagine des trucs, n’importe quoi. Un soupirant, une armée de bellâtres aux abdos parfaits, Lorcan était prêt à donner tous les détails possibles tant que son père restait bien planqué dans la chambre sans prendre l’idée d’en sortir maintenant. Juste pour faire chier Noeh cinq minutes, si c’était encore quelque chose dont il était capable. Mais même si ça ne marchait pas, Lorcan n’en avait pas terminé. « Pourquoi je me serais fait jeter ? J’te rappelle que t’es le seul à jeter ta propre jumelle. Avec la mienne, tout va bien. » Avec la tienne aussi, aurait-il pu ajouter.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeSam 4 Juin 2016 - 15:35

Noeh, il se délecte pas de voir les poings de Lorcan se serrer à sa remarque. Ça le fait juste se sentir très con. Même quand il a l'envie de bien faire, il se rate. Il a tellement pris l'habitude de chercher à faire du mal pour empêcher quiconque de vouloir rester auprès de lui que sa vilaine et vieille habitude, il ne peut pas s'en défaire si facilement. Elle s'accroche à lui, telle une sangsue, prête à lui faire oublier l'idée qu'il est capable de plus. De mieux. De beaucoup mieux. Seulement, si Lorcan fait partie de ceux qui ont longtemps refusé de s'aligner à sa connerie, aujourd'hui il n'hésite même pas. Quand il entend sa réponse, Noeh se doute pas qu'il a touché un point trop sensible. A ses oreilles bourdonne juste une horreur qu'il s'attendait pas à entendre si tôt. Et même s'il avait voulu ne pas regarder là-bas, même s'il avait essayé de faire comme si l'annonce de Lorcan ne l'affectait même pas, les traits de son visage qui perdent de leur superbe soudain le trahissent. Son regard se détache brutalement de son ancien ami pour se perdre au bout du couloir. Ça le démange, de bouger, ça le démange, d'aller voir qui est le con qui a besoin d'intimité Aspen. Assez pour que Lorcan soit contraint de leur foutre la paix. Le Callahan, il a envie d'en savoir plus mais dans le même temps sait qu'il n'a pas le droit à ce privilège. Mais putain il le savait. Il sait que c'est le gars de la dernière fois, celui qui lui a piqué son portable pour lui envoyer des conneries alors qu'il s'inquiétait de plus avoir de nouvelles d'elle, c'est cet enfoiré qui a sous-entendu qu'ils s'éclataient bien durant leur partie de beer-pong. C'est ce gars qui a écrit noir sur blanc pixelisé qu'il est son copain. Et Noeh se revoit devant le lit d'Aspen. Il se revoit debout, à ne pas pouvoir sécher ses larmes, à lui tourner le dos... “Je sais que tu vas le trouver. Parce que t'as raison, Aspen, tu le mérites. Je vais te laisser tranquille, je veux plus te faire de mal.” C'est en se rabâchant ses propres mots que le Callahan reporte son attention sur Lorcan. Il va s'y tenir. Il ne va pas foutre en l'air sa promesse en même pas deux jours juste pour aller casser la gueule au gars du téléphone. Même si ça le ronge, même si c'est le seul truc qu'il a envie de faire là, tout de suite. Rentrer dans cette chambre, lui foutre un coup de poing magistral et libérateur et le dégager de la vue d'Aspen pour plus qu'il pose ne serait-ce qu'un regard supplémentaire sur elle. Son air blasé rencontre celui, victorieux, du jumeau Wolstenholme. Ouais, congratules-toi, ça fait mal. Pour le coup, Noeh a perdu l'envie de sourire de façon instantanée. Ça l'emmerde de pas réussir à masquer ça devant son ex-meilleur ami, mais tant pis. Il a tenté, il a gagné. Il a touché, il a coulé. Noeh peut pas dire qu'il l'a pas cherché. Toutefois, à faire ça, Lorcan repousse loin la minuscule bonne résolution qui a poussé le Callahan à ne pas l'ignorer, encore plus quand il poursuit sur son comportement avec Sam.  Vraiment ? Bien, il aurait jamais dû s'asseoir sur ce siège. Il peut plus se défiler à présent. Il peut pas et il commence à plus le vouloir, parce que ne pas répondre à une provocation aussi franche... ça serait pas Noeh. Ou alors ça serait un Noeh de 90 ans et raisonnable. Tout ce qu'il n'est pas encore. “Tu veux quoi ? Un trophée ?”, qu'il rétorque, avec son éternel brin de dédain dans la voix. C'est vrai que Sam a le pire jumeau de tous les temps. Il est méchant, il la repousse, il joue les sombres idiots. Alors elle mérite, qui, Sam, comme jumeau ? Lorcan peut-être ? Ça le fait doucement rire, vu les relations tout sauf fraternelles qu'ils entretiennent tous les deux à la connaissance de Noeh. Du coup, le Callahan, ça lui fait froncer les sourcils. Comme s'il venait de se perdre dans une intense réflexion, alors qu'en fait, c'est déjà tout réfléchi : sa bonne résolution, elle est partie en fumée dès que Lorcan s'est aventuré sur le mauvais terrain. Un petit air goguenard sur les traits, le pianiste se met à fixer son ancien ami dans les yeux. “Enfin, j'te retourne la question : qu'est-ce que ça peut te foutre que je jette ma sœur ?”, qu'il prononce d'un petit ton trop léger pour être innocent. Détourner le sujet, il sait faire. C'est moins douloureux que de continuer à se poser mille et une questions sans pouvoir obtenir une seule réponse. “A part si je dois déduire de cette subtile remarque qu'à présent t'es officiellement son garde du corps ?” Il laisse naître sur ses lèvres un sourire narquois, il laisse s'incruster dans son regard une dose de défiance assez élevée pour qu'elle soit subtile. “Dont la garde serait très rapprochée, quand même...”, qu'il commente, d'un ton faussement timoré. “Limite déplacée.” Sa mauvaise foi vient de prendre un tournant légendaire. Mais on se fout pas de son histoire avec Aspen comme Lorcan vient de le faire, on piétine pas ce qu'il est supposé avoir ressenti un jour - et ce qu'il ressent encore - sans en subir les conséquences. Le Callahan, il peut pas se laisser avoir comme ça sans répliquer. Même s'il se frappe déjà mentalement de le faire, il se jette à pieds joints dans sa nouvelle connerie pour faire comprendre à Lorcan que ses réflexions complètement stupides après avoir évoqué la nouvelle vie d'Aspen, il peut sincèrement se les enfoncer au fond de la gorge et s'étouffer avec. “Là, tout serait plus clair”, qu'il ponctue avec un petit haussement d'épaules. La réaction, les rancoeurs, tout. “Bref, j'suis pas venu te voir pour parler de ça à la base, mais si c'est le cas, autant me l'dire. Puis si t'as besoin ou envie de me dire des trucs, autant le faire.” Noeh sait pas s'il est prêt à digérer l'affreuse vérité qu'il sous-entend entre Sam et Lorcan, mais juste l'entendre peut-être qu'oui. “J'essaierai de pas rire.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeSam 11 Juin 2016 - 22:51

Noeh l’avait cherché, et il l’avait trouvé. Lorcan ressentit une intense satisfaction en voyant le sourire s’effacer du visage de son vis-à-vis, et ses yeux se poser la porte, au fond du couloir. Fermée pour toi aussi, mon grand. C’était presque assez drôle pour qu’il en oublie que s’il était lui-même dans ce couloir, ce n’était pas parce qu’Aspen roucoulait avec un amoureux. Mais il y avait de la jalousie dans le regard de Noeh, Lorcan en aurait mis sa main à couper, et ça lui faisait oublier son père. Il n’aurait pas parié que Noeh soit réellement ennuyé qu’Aspen ait de la compagnie, d’après ce qu’elle lui avait raconté c’était elle qui était amoureuse de lui, tandis que Noeh n’en avait rien à foutre de ce qu’elle ressentait. Mais peut-être pas tant que ça. Même s’il était carrément con et qu’il adorait faire du mal à Aspen, il avait toujours un côté possessif envers elle. C’était pathétique. Elle n’était pas à lui, et Lorcan comptait bien veiller à ce que Noeh le comprenne. Il avait trop joué de ce pouvoir qu’il avait sur elle, et il lui avait fait trop de mal. Tout comme il avait fait trop de mal à Salomé quand il l’avait violemment rejetée après avoir découvert sa mutation. Lorcan pouvait comprendre que ce soit dur à avaler, qu’il faille du temps avant de surmonter la peur et le dégoût, il y avait trop de temps qui était passé, et rien n’avait bougé. En temps normal, il n’aurait pas ramené ce sujet sur la table, ce n’était pas à lui de le faire, mais tout ce qui pouvait blesser Noeh était bon à prendre en ce moment. Et ça, ça marchait toujours très bien. Le visage de Noeh s’était assombri encore un peu à sa question, mais ça aurait été trop demandé qu’il encaisse et qu’il se casse. C’était tout ce que Lorcan attendait : le pousser à bout pour qu’il s’en aille. C’était ce qu’il préférait faire, de toute façon, non ? Il l’avait assez dit clairement la dernière fois, il préférait être seul qu’avec ses anciens amis … Mais il avait quelques piques à envoyer avant de tourner les talons, visiblement. Lorcan se rappela juste à cet instant que Noeh avait vu le baiser qu’il avait eu avec Sam sous les décombres, et qu’il ne l’avait pas digéré. Mais c’était le moindre de ses soucis à cet instant … « Limite déplacée ? » Répéta Lorcan en émettant un rire narquois. « Putain, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Depuis quand tu peux juger de ce qui est déplacé ? Tu t’es tapé ma sœur pendant des années dans mon dos, tu l’as traitée comme une merde, et tu viens encore me faire des leçons ? T’es sacrément gonflé … » Mais ça, c’était du Noeh tout craché. La mauvaise foi était son domaine réservé. « J’ai pas besoin de me confesser, surtout pas à toi. Mais tu veux que je te dise la vérité ? » Ca le démangeait, Lorcan. Ca le démangeait franchement, de raconter ce qui s’était passé entre Salomé et lui. Quand Noeh n’avait pas daigné envoyer un sms à sa sœur pour s’assurer qu’elle allait bien après l’attentat, et que c’était lui qui s’était retrouvé chez elle. Quand ça s’était terminé sous la douche, puis sous les draps, et que tout ça pourrait lui causer une putain de crise cardiaque à Noeh, si Lorcan se mettait à raconter. Même pas besoin de détails, il le savait déjà, que la moindre allusion lui ferait péter un câble bien comme il faut. Si un simple baiser le mettait dans un tel état d’énervement, il n’y avait aucun doute à avoir sur la réaction qu’il aurait s’il savait tout le reste. Et le sourire moqueur de Lorcan sous-entendait déjà bien trop de choses, tout ce que Noeh refusait encore d’admettre, tout ce qu’il avait peut-être à peine imaginé avant de secouer la tête pour effacer ces images d’horreur … « On s’est embrassés, ouais. » Commença-t-il, s’arrêtant à la fin de sa phrase pour laisser à Noeh le temps de digérer. Lorcan n’allait pas nier, et il voulait profiter de sa réaction. « Une fois, une seule. Juste après qu’un bâtiment nous soit tombé sur la tête. Elle a été ensevelie sous un tas de gravats, elle a failli y rester. Et quand on en est sortis, elle m’a embrassé. Sois pas trop déçu, mais c’est tout. Juste parce qu’on a failli mourir et qu’on était soulagés d’être encore en vie, tu vois ? » Mais non, il ne voyait pas. Même avec cette explication, il ne verrait pas, il resterait buté sur son indignation pathétique. Mais Lorcan avait quand même envie de se justifier, simplement pour clarifier les choses une bonne fois pour toutes. « Tu lui avais jamais demandé, hein ? T’en as rien à foutre, qu’elle soit passée à deux doigts de crever, parce que c’était trop dégueulasse dans ta petite tête qu’elle ait osé m’embrasser. » La seule chose qui retenait Lorcan de lui raconter tout le reste, c’était que Salomé lui en voudrait s’il le faisait. Pourtant, il était convaincu que la réaction de Noeh illuminerait sa journée. Dommage …
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 11:11

Noeh a toujours eu du mal à maintenir le cap, en particulier lorsque l'ambition de bien faire s'est insinuée dans son esprit. Il a essayé un nombre incalculable de fois avant de repartir dans ces travers qui font de lui ce qu'il est. La moquerie, l'agressivité, la bêtise. Toutes ces petites choses, toutes ces petites réactions et réflexions qui reprennent le pas sur le reste dès que la situation ne prend pas le chemin qu'il avait imaginé. Encore une fois, dans le couloir de cet hôpital, il recommence cet inlassable manège. Même s'il a eu dans l'idée de venir s'asseoir à côté de son ancien ami pour engager une conversation cordiale – la première depuis un long moment, certes – il ne lui a pas fallu deux minutes pour tout foutre en l'air. Le Callahan a tenté un truc qu'il n'avait jamais esquissé auparavant, un moment d'apaisement au milieu de cette guerre incessante qu'il a débuté seul comme un grand, jusqu'à ce que la réaction en face dérive vers un terrain sur lequel il s'avère encore plus fébrile qu'avant. A sous-entendre une certaine vérité au sujet d'Aspen – non, à dire la vérité sur la vie d'Aspen – Lorcan a forcé Noeh à rediriger cette soudaine rancœur qu'il peut avoir contre lui-même vers lui. Il l'a sous la main, c'est plus simple, ça fait moins mal. Ça évite de rajouter une énième ligne à la liste toujours plus exhaustives de ses regrets et de ses conneries. Sa simple envie de savoir si le Wolstenholme s'était fait jeter de la chambre de sa jumelle, ça serait passé pour une broutille futile il y a quelques années. Une blague débile que Lorcan aurait balayé comme il l'a fait sans pour autant ressentir toute cette colère envers lui. Malheureusement, aujourd'hui, après des mois à rejeter tout le monde, Noeh va bien être obligé de comprendre une chose : ça passe plus. Son petit sourire ne quitte pas ses lèvres quand les accusations lui tombent sur le coin de la figure. C'est vrai qu'il est pas gêné, Callahan, encore moins quand il s'agit de mettre en avant la règle du fais pas ce que je fais. Il aimerait ajouter quelque chose, quand il entend qu'il s'est tapé Aspen, il aimerait avouer un truc sur le fait qu'il a pas fait que ça, qu'il l'a aimée, aussi, et que dans son esprit il ne conjugue pas ce verbe qu'au passé, même si Lorcan peut pas le comprendre, et pour cause ce dernier manque pas de lui rappeler son comportement ensuite et ça a le mérite de d'empêcher Noeh de l'ouvrir. Il serre les dents, pour encaisser les reproches, parce qu'il va bien falloir qu'il les affronte à un moment ou un autre. Ça a déjà commencé avec Aspen l'autre soir, ça continue maintenant avec Lorcan, ça se poursuivra sans doute avec Sam. C'est logique, il s'en doutait. C'est juste plus douloureux qu'il ne le pensait. Et si Noeh pense que ce qu'il vient d'entendre fait déjà mal, la suite lui fait manquer un battement de cœur. Il le voit, ce sourire malin sur les traits de son ancien meilleur ami, mais il bloque sur ce qu'il dit. Sur le baiser qui se confirme, mais avant tout sur les conditions dans lesquelles c'est arrivé. Ce qu'il décrit c'est... c'est l'attaque ? En juillet ? Il foutait quoi ce soir-là... Ah si, il a donné des nouvelles, mais il en a pas demandé. Il a répondu à son père, a harcelé Aspen jusqu'à ce qu'elle arrête de faire la tronche et lui donne signe de vie et... il a pas appelé Sam. Ni n'a envoyé de message. Merde. Noeh sent son palpitant se serrer, mais il ne laisse rien paraître. Il garde ce sourire trop fier sur le bas du visage, tandis que son regard se ternit un peu, malgré lui. Il culpabilise déjà pour pas mal de moments, de mots, d'attitudes, mais là, c'est au-dessus de tout. Le Callahan manque acquiescer à ce que vient de lui dire Lorcan. Ouais, effectivement, il a été tellement obnubilé par le baiser que lui a envoyé Sam en faisant son truc bizarre qu'il a pas pris le temps de regarder le bordel autour et... c'est exactement ce qu'il s'est passé. Noeh a vu ce qui lui était présenté, le visage de Lorcan devant lui, mais il a pas vu les décombres derrière, il a pas vu le sang, ni la fumée peut-être. Il ne peut même pas le décrire parce qu'il a oublié dès l'instant où il a compris ce que ce souvenir représentait. “Si la situation avait été inversée...”, qu'il rétorque d'une voix posée. S'il est de mauvaise foi, autant l'être jusqu'au bout. Et con aussi, puisque les bonnes vieilles habitudes ne s'oublient jamais en chemin. Noeh n'a aucune idée de comment gérer le bazar qui vient de remuer son esprit, tenter de se planquer derrière une aisance à retourner la situation à son avantage, ça ne peut qu'aider.  Pense-t-il... “Tu te serais vraiment préoccupé des conditions dans lesquelles j'ai embrassé Aspen pour la première fois ?” Il a pas raison, sur ce coup-là ? Lorcan aurait vraiment pris le temps d'observer les alentours, le banc, le toit, avant de se focaliser sur ce qui se passait.   “Moi j'crois pas”, que Noeh ponctue en affichant un petit et bref air victorieux. Tout ça pour s'alléger un peu les épaules de ce poids trop lourd qui vient de s'écraser dessus, tout ça pour se dédouaner de cette culpabilité qui commence à le ronger. “Mais impossible de savoir malheureusement, vu que la situation est ce qu'elle est...” Ça n'est qu'un souffle qui passe ses lèvres. Un souffle parce qu'en prononçant ces mots, le Callahan ne peut que prendre conscience que même en imaginant une autre situation, ça n'enlève en rien au fait que c'est lui qui a merdé. C'est lui qui n'a pas pris de nouvelles de Sam, lui qui a blessé Aspen, lui qui a repoussé Lorcan. Ça vient de lui tout ça, ça vient pas d'eux. Il aura beau se planquer derrière son masque favoris d'emmerdeur de première, la peine et les regrets, ils sont là. De là à savoir comment les exprimer... “J'en ai pas rien à foutre – j'ai juste jamais demandé, ouais.” Il lâche ça au bout d'une minute de silence ; une fois que son sourire s'est désagrégé et que son regard s'est détourné de celui de Lorcan. “C'est dit. Tu t'sens plus heureux ?” Même quand il pose cette question, il n'arrive plus à le regarder. Il y a juste sa main qui vient se perdre sur son visage, histoire que la honte qu'il ressent à l'intérieur ne transperce par sur ses traits bien trop expressifs. Poussant un soupir, Noeh finit par venir coller son dos contre le dossier de sa chaise. Il n'a plus envie de sourire, ça y est. “Ok, je sais que c'est pas le bon moment. Je comprends que je suis le dernier que t'as envie de croiser, encore moins ici alors qu'Aspen est là-bas, mais j'allais pas passer devant toi en t'ignorant. J'ai pas 6 ans.” Non, en théorie il a vingt de plus, mais on se pose souvent la question à son sujet. “Je suis venu voir Aspen l'autre soir et je me suis excusé. J'ai jamais voulu lui faire de mal...” Vu comment les choses se sont terminées, et vu comment il a raté son coup,   Noeh préfère éviter de trop détailler sa visite. “Je... Je sais que j'ai déconné...”, qu'il concède, d'une voix toujours monotone, pour éviter de voir Lorcan se congratuler de le voir enfin mal en point à son tour. Il l'est déjà depuis longtemps, Noeh, c'est juste qu'il ne leur a jamais montré, pour éviter d'encore plus les affecter. “Je voulais pas faire du mal à Sam non plus, ni t'en faire à toi. Vous méritiez pas ça.” Il laisse une dernière fois son regard revenir dans celui de son ancien ami, avant d'hausser les épaules et de regarder vers le fond du couloir. “Je suis vraiment pas le meilleur pour les excuses, alors t'en fais ce que t'en veux.

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeVen 24 Juin 2016 - 21:58

Lorcan n’avait vu Noeh en personne que de rares fois depuis qu’il était sorti de l’hôpital, et s’il l’avait regretté au début, le sentiment de culpabilité avait fini par passer vu la façon dont les choses avaient tourné à chaque fois. Oui, Lorcan avait été un ami lamentable en évitant d’aller le voir après son accident, trop focalisé sur ses petits problèmes personnels pour oser faire le premier pas vers lui. Il s’était excusé auprès de Sam et avait eu l’intention de le faire aussi avec Noeh … Mais il n’en avait pas eu l’occasion, chacune de leurs rencontres s’étant terminées en fiasco. Et maintenant, il n’était plus question qu’il s’excuse. Il avait essayé, il avait fait des efforts, il avait fait de son mieux pour faire amende honorable et repartir sur de bonnes bases. Mais celui qu’il avait eu en face de lui à chaque fois était tellement différent de l’ami dont il se souvenait qu’il n’avait même plus envie de renouer avec lui. Noeh avait bel et bien du mourir lors de son accident, et Lorcan préférait regretter son souvenir plutôt que de s’en prendre plein la gueule par celui qui l’avait remplacé. Mais il ne s’agissait même pas que de lui. Parce que finalement, il avait l’impression d’être celui qui s’en sortait le mieux, quand il voyait la façon dont Aspen et Salomé avaient été traitées. Lorcan se souvenait trop de l’état terrifiant où avait été Sam quand elle avait été repoussée par Noeh à cause de sa mutation, et il gardait encore au travers de la gorge tout ce qu’Aspen avait fini par lui avouer sur sa relation avec son ancien meilleur ami. Le Callahan avait été sans pitié avec les deux jeunes femmes, qui pourtant étaient – avaient été – ses plus proches amies. Lorcan ne pouvait pas le comprendre, et il voulait surtout arrêter d’essayer de comprendre. Cela ne servait à rien, sinon à le mettre dans une rage noire. Et il n’avait vraiment pas besoin de ça, ces derniers temps. Avoir Noeh sous la main, ici et maintenant, alors que son humeur était déjà déplorable, cela présageait vraiment du pire. Le Callahan ne se rendait pas compte qu’il était en train de dépasser les bornes en le provoquant malgré tout, à moins qu’il n’en ait rien à faire … Comme d’habitude. Mais Lorcan n’avait plus l’intention d’accuser les coups sans rien dire. Il suffirait de peu pour qu’il se lâche, pour qu’il laisse échapper le mot de trop. Et cela effacerait pour de bon le sourire de Noeh.

Mais la simple évocation du baiser avec Salomé suffisait déjà amplement pour réajuster la balance des humeurs. Parce que Lorcan ne regrettait absolument pas ce baiser et tout ce qui s’était ensuivit, alors que Noeh n’en supportait pas l’idée. Et surtout, surtout, parce que c’était une nouvelle occasion pour le mettre devant son comportement pitoyable. Lorcan était curieux de savoir si Noeh allait chercher à se défendre sur ce point, ou s’il ignorerait l’attaque. Mais son sourire ne flancha même pas, égal à lui-même il ne semblait même pas réaliser l’ampleur de ce qu’il faisait subir à sa jumelle. Il répondit par une nouvelle pirouette, sans se mouiller, augmentant encore l’agacement de Lorcan. La question, c’était pas de savoir ce que lui aurait fait s’il avait appris que son meilleur ami embrassait sa sœur. « Pt’être pas. »  Rétorqua-t-il avec un rictus. « Pt’être que je serais juste venu t’en coller une, que t’aurais gueulé comme un putois en me traitant de connard, et qu’ensuite tout se serait très bien passé parce qu’en ai rien à foutre que tu sortes avec elle, en fait. Mais c’est un peu tard pour te poser la question. » A une époque, Lorcan aurait pété un plomb en apprenant que Noeh sortait avec Aspen, et il aurait vraiment pu aller lui casser la gueule, mais il s’en serait tenu là. D’autant qu’Aspen n’aurait jamais accepté qu’il se mêle de ses affaires … Et si elle lui avait dit en face qu’elle voulait sortir avec Noeh, ça aurait clos le débat pour Lorcan. Il se serait fait à l’idée et serait passé à autre chose, tant que sa sœur était heureuse. Elle l’avait été pendant un moment, mais cela faisait longtemps que Noeh ne la rendait plus heureuse du tout. Et ça résolvait la question très facilement.

Mais à la grande surprise de Lorcan, Noeh n’en avait pas terminé. Il haussa les sourcils en le voyant perdre un peu de sa grande gueule et de son sourire suffisant pour lâcher un premier aveu. Et il lui demandait s’il était heureux ? « Je devrais ? » Répliqua Lorcan d’un ton sec. « J’en ai rien à secouer. C’est encore trop tard pour te poser des questions. » Et ce n’était pas à lui que Noeh aurait du dire ça. C’est à Sam qu’il devait aller parler, pas à lui. Lorcan estima à ce stade que la conversation était close, que le Callahan devait avoir fait un effort assez énorme sur lui-même pour la décennie à venir, qu’il allait se casser et le laisser tranquille maintenant. Mais non. Il avait du ouvrir une vanne et perdre le mode d’emploi pour la fermer, parce qu’il reprit la parole. Et encore une fois, Lorcan le regarda avec un mélange de surprise et de suspicion. Il ne chercha même pas à cacher sa réaction, trop étonné par ce qui semblait être l’expression des … regrets, de la part de son ancien ami ? Il n’osait pas y croire tant cela sortait de nulle part. Et puis il évoqua Aspen, leur discussion, Sam, et Lorcan s’assombrit une fois de plus. Il secoua la tête et croisa les bras, partagé entre la colère et le mépris. Pendant un long moment, il ne décocha pas un mot, laissant Noeh mariner dans sa tentative d’excuse. Il envisagea même de partir pour de bon et laisser le Callahan derrière sans rien lui répondre. Il l’aurait mérité, et même amplement. Mais Lorcan n’était pas capable de rester silencieux. « C’est tellement facile. J’suis pas doué en excuses mais puisque je fais un effort t’as plus qu’à l’accepter et à la fermer. » Il eut un petit rire bref, mais ses yeux restèrent froids. « C’est ça que t’as fait avec Aspen, non ? Ca a super bien marché. Parce que t’as jamais voulu lui faire de mal, oh ça non, jamais. » Ironisa-t-il. Lorcan aurait presque pu se faire avoir, s’il n’avait pas vu Aspen en larmes, si elle ne lui avait pas raconté tout ce que Noeh avait fait. Peut-être qu’il voulait s’excuser, peut-être qu’il regrettait vraiment, mais ça n’effacerait jamais ce qu’il avait fait à sa jumelle. « Je me demande comment tu t’y prends quand tu veux faire du mal, si c’est pas ce que tu cherchais à faire. » Il haussa les épaules et fit un geste vague de la main. « Si t’as vraiment envie de t’excuser, trouve une meilleure raison. T’as merdé, du début à la fin, et si tout ce que tu trouves à dire c’est que tu voulais pas nous faire de mal, ça suffira pas. Et tu le sais très bien, t’es pas assez con pour te cacher derrière des excuses pareilles. » Les excuses ne suffisaient plus, Lorcan ne pouvait plus les croire aussi facilement, plus maintenant. Il avait un trop-plein de colère qu’il était prêt à déverser sur le premier venu, et Noeh lui offrait une occasion en or de se défouler. Il se planta devant lui et le regarda de haut. « T’as dit que les efforts que je faisais, t’en avais rien à foutre. Alors les tiens, tu peux te les carrer où je pense. J’en ai marre que tu te foutes de ma gueule sans arrêt. T’as pas voulu le comprendre jusqu’à maintenant, mais s’il faut qu’Aspen passe à deux doigts de mourir pour que tu ouvres les yeux, tant mieux pour toi. Seulement fallait peut-être t’en soucier avant. Quand tu nous auras tous perdus, ce sera bien le temps de te demander ce que t’as fichu. »
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeMer 29 Juin 2016 - 1:39

Comme s'il s'en posait pas, des questions, Noeh. Comme s'il avait jamais pris la mesure que ses actions, ses mots surtout, pourraient avoir sur ses relations avec les autres... Bien sûr que lui sait depuis le début ce qu'il avait vraiment sur le cœur quand ses paroles semblaient dépasser sa pensée, mais s'apercevoir que Lorcan a été blessé au point de ne plus pouvoir, ou vouloir, lui faire confiance sur ce qu'il peut dire dorénavant, c'est douloureux. “Arrête de te marrer, crétin.” Ça n'est qu'un murmure bafouillé dans sa barbe inexistante, vite remplacé par l'idée que ça fait peut-être partie du processus, d'être confronté à des réactions aussi surprenantes de la part des personnes qu'il pensait ne jamais voir changer. Est-ce que... C'est vraiment lui qui a pu faire ça ? “Je le pensais pas...” Noeh souffle, répond, même s'il devine qu'il sera à peine écouté. Il sait que son murmure ne sera entendu que par sa personne, mais il sait aussi que ça ne sert à rien de pousser le bouchon plus loin. Il leur a fait du mal, il ne peut que comprendre qu'ils n'aient pas envie de l'écouter. Le Callahan distille juste des débuts d'excuses, parce qu'il n'a pas le temps de plus. Il a perdu le temps de pouvoir faire plus. “Je sais que j'ai merdé...” Ses mots prennent un peu plus de consistance, alors qu'il redresse un instant son regard aux couleurs tristes dans celui de son ancien meilleur ami. Il n'a pas envie de rajouter quoi que ce soit, sauf que ça le démange. A cet instant, Noeh aimerait être comme tout le monde et la fermer. Se l'écraser pour ne pas décevoir une nouvelle fois alors qu'il se sait en tord. Complet. Du début à la fin, comme l'a si bien dit Lorcan. Au fond de lui il ne peut qu'avoir conscience de toutes ces choses qu'il a gâchées, bien qu'il en ait conscience depuis longtemps : c'est juste qu'avant, il ne voulait pas voir la vérité en face. Le pianiste a toujours eu l'adorable tendance de se planquer pour ne rien voir de ses conneries. A présent, il se doit de les affronter, de se les prendre de plein fouet dans la figure pour se secouer. Ça fait juste plus mal que prévu, c'est pire après chaque nouvelle seconde même. Il ne peut alors que supposer que c'est ce que sa jumelle, son ex-petite-amie et son ancien ami ont ressenti à chaque fois qu'ils se sont vus. “Bordel vous avez rien voulu comprendre”, qu'il balance d'une voix sévère. Plus sèche et acide qu'il ne l'aurait voulu à la base, mais il est déjà trop tard pour revenir dessus. Noeh ne trouve rien de mieux que de croiser les bras et de baisser un peu la tête, pour démontrer que ce côté défensif qu'il a, il est pas capable de s'en débarrasser d'un jour à l'autre, et surtout que ça va lui prendre pas mal de temps. Il veut arranger les choses ; il est juste le gars le plus mal informé sur comment s'y prendre. “J'vous ai dit de me foutre la paix mais vous êtes les personnes les plus bornées que je connaisse. Et putain, pourtant, pourtant j'suis pas une petite référence en la matière”, qu'il ricane. Pour la première fois depuis longtemps, il n'a même pas la force de crier. Il a juste les épaules basses, Noeh, trop lourdes de toutes ces émotions contraires qui luttent dans son esprit et face à son incapacité à tout réparer en un claquement de doigts. “Vous avez préféré croire que rien n'avait changé sauf que c'est pas le cas. J'ai changé parce qu'un mutant est rentré dans ma tête et que je-” Il se freine, serre les dents. Il cesse de regarder son ancien ami, ça rend les choses encore plus compliquées qu'elles ne le sont déjà. Puis il l'agace avec son petit air victorieux, et éviter toute motivation pour s'énerver et réduire à néant cet essai déjà peu fructueux d'excuse, le Callahan se dit que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. “J'vous en veux même pas parce que j'ai vraiment voulu croire aussi que rien n'avait changé.” Un léger haussement d'épaules accompagne ses coudes qui viennent s'appuyer sur ses genoux. Un instant, il regarde cette main qui commence à se remettre de son traumatisme. Il la masque de sa main gauche valide, dans cette autre habitude de défense qui s'est incrustée dans son quotidien, au fil du temps, avant qu'il ne soit obligé de bouger un peu la jambe gauche, encore fragile malgré son autonomie retrouvée, soudain trop sensible au haut de son corps qui y prend délibérément appui. C'est vrai qu'il a voulu croire que tout redeviendrait comme avant. Dès qu'il a ouvert les yeux, dès qu'il a posé le pied par terre, il... il a vraiment voulu y croire. Inspirant profondément, Noeh s'empêche de continuer de penser à tout ça. C'est du passé, il faut que ça le reste. “Tout ce que j'ai fait je le regrette. Je peux pas revenir en arrière, je suis désolé.” Pour le coup, il le relève, son regard. Il l'ancre dans celui du Wolstenholme pour qu'il puisse, peut-être, saisir qu'il déconne pas pour le coup, qu'il y a juste sa sincérité et rien d'autre qu'il cherche à mettre en avant. “T'as toujours été le plus intelligent de nous deux ; si tu choisis que plus rien ne pourra être comme avant, c'est que t'as raison.” Noeh lui-même ne sait pas s'il courbe l'échine pour prouver sa bonne volonté ou pour tenter d'arranger un peu les choses dès à présent. Il tente des choses ; il va sûrement se planter plus vite qu'il n'en faut pour le dire, néanmoins, il n'a pas envie de repartir d'ici sans avoir dit certaines choses. Que ces dernières soient entrées par une oreille pour sortir par l'autre, qu'elles aient été entendues pour être reléguées au second plan dans l'esprit de son ancien ami, le pianiste se dit que ces quelques minutes comptent malgré tout. Elles comptent comme tous les instants qu'il a passés à s'en prendre à eux sont gravés dans leurs mémoires, ce qui lui fait songer une fois de plus qu'il ne peut que comprendre la réaction de Lorcan. Il  comprend, ça l'empêche pas de trouver ça à la fois frustrant et emmerdant. “Et t'imagines même pas à quel point ça me fait chier de dire ça.” Et de dire qu'il est intelligent, et que plus rien ne pourra être comme avant. Surtout la deuxième option. Mais il va assumer. Il va le faire jusqu'au bout parce que le Callahan a bien saisi le concept de ne pas pouvoir rectifier le tir, le passé, l'avenir qui en découle désormais, et il va également le faire parce que c'est ce que tout le monde semble lui demander. D'ouvrir grand les yeux sur les dommages collatéraux qu'il a engendrés seul. De réaliser que les choses vont pas être simples, par sa faute. “T'as besoin de-”, qu'il reprend, pour pousser Lorcan à poursuivre. Est-ce qu'il a autre chose à lui balancer ? Une énième erreur à lui reprocher ? C'est le moment, c'est son moment. Ça l'est en tout cas jusqu'à ce que du mouvement empêche Noeh d'aller au bout de son idée. La porte au fond du couloir ; celle de la chambre d'Aspen. Malgré le bruit ambiant, qui aurait pu priver le pianiste de remarquer quoi que ce soit, c'est un banal coup d'oeil sur le côté qui le prive de la parole. Mais, elle est pas... C'est quoi ce bordel ? Le soulagement qui l'envahit fait cogner son dos contre le dossier de son siège. “Ah ouais...”, qu'il souffle, jetant un bref regard à Lorcan. Noeh aimerait ne pas sourire comme un idiot, même si sa mimique est minime et en partie maîtrisée, car ça signifierait ni plus ni moins donner une nouvelle raison à son ancien ami de le détester, mais réaliser que c'est pas un pauvre mec qui sort de la chambre d'Aspen mais juste son père, ça donne à son cœur un second souffle. La peur s'évade un peu, même s'il ne peut pas s'empêcher de penser que le voleur de téléphone, l'initiateur du beer-pong et l'auteur de sms intempestifs, il se planque quelque part. “J'savais pas qu'Aspen les préférait aussi vieux...” Si Noeh était resté sans rien dire après ce qu'il vient de voir, on aurait affaire à un Callahan complètement différent. Un jumeau Callahan qui se serait fait enlever par des extraterrestres et laver le cerveau ; sauf que ça n'est pas arrivé, alors... il a un petit sourire en coin qui pare le bas de son visage et une étincelle dans le regard qui trahit son envie de se lever de ce fauteuil juste pour voir si Aspen va bien. Et peut-être aussi pour lui dire qu'il a été qu'un con. Et aussi qu'il est qu'un foutu menteur de pacotille. A la place, il se retient. Il reste vissé sur sa chaise malgré la tentation si forte que ça représente à ses yeux, de savoir qu'elle est à présent seule et si proche, s'efforçant de reporter son attention sur Lorcan. “Mais j'ai rien contre ton père, hein, je sais à quel point il peut être sympa...” Noeh arque un sourcil interrogateur. Si c'était juste son père, qu'est-ce qu'il foutait dans ce couloir, à attendre ? “Si sympa que même toi t'as plus envie de lui causer ?

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 19:40

Ils n’avaient pas voulu comprendre. Lorcan encaissa le reproche avec difficulté, l’injustice d’une telle phrase le frappant douloureusement. A une époque, il avait essayé de ne rien voir et de ne pas comprendre, mais c’était il y a longtemps. Après, il avait essayé, il avait fait des efforts pour saisir les rouages tordus dans la tête de son ancien ami. Il avait essayé de se mettre à sa place, mais rien n’y avait fait. Borné, ça oui, il l’avait été, beaucoup trop même, seulement que Noeh ne vienne pas le lui reprocher maintenant. Parce que justement, il avait abandonné. A la demande expresse de ce petit con qui venait maintenant le lui reprocher. Il avait bataillé, il s’était borné, il s’en était pris plein la gueule et ensuite il avait décidé qu’il ne ferait plus d’efforts. Comment est-ce que Noeh parvenait à le critiquer pour avoir fait l’un et l’autre, c'est-à-dire exactement ce qu’il attendait de lui ? C’était particulièrement fort de sa part. Mais Noeh avait toujours été plus tordu que la moyenne, et il semblait décidé à éclaircir la situation. En rejetant la faute sur le monde entier au passage, certes, mais il avait quand même plus au moins reconnu qu’il avait été un crétin et c’était pas si mal. Depuis des mois que Lorcan attendait ça, il ne pouvait pas fermer la porte à une telle opportunité. Peut-être qu’il allait enfin comprendre. Peut-être que Noeh allait lui donner des clés différentes, pour démêler ce qui s’était vraiment passé. Il avait beau être en colère et lui avoir assez clairement dit d’aller se faire foutre, sa curiosité le poussait à écouter. Et leur ancienne amitié avait trop compté pour qu’il réussisse à se désintéresser totalement de ce que Noeh avait à dire, de toute façon. Seulement, les mots sortaient difficilement, et Noeh s’arrêta même au moment le plus intéressant. Un mutant était entré dans sa tête et il … ?? Lorcan s’était redressé en entendant le début de sa phrase, mais il se radossa au mur quand la suite ne vint pas. Pourtant, cela aurait certainement pu l’éclairer, l’aider à comprendre. Ce qui s’était passé avec Adriel, Lorcan n’en savait rien, uniquement ce que Salomé avait pu lui raconter. Et ce qu’il avait pu voir lui-même les premiers temps, quand le mutant commençait à accaparer complètement le Callahan. Mais il n’avait jamais eu la version de Noeh. Il ne voulait pas en parler, ça il le comprenait, seulement il allait quand même devoir crever l’abcès pour passer à autre chose. Cela rappela à Lorcan l’hypocrisie avec laquelle il se comportait envers Salomé et l’espèce mutante en générale. Noeh était passé à autre chose, en vérité. Mais juste avec Pietra Nelson-Byrd. Comme quoi, Adriel ne l’avait pas secoué suffisamment … Et Lorcan se mordit la langue pour ne pas le dire à haute voix. Le but, c’était d’encourager Noeh à vider son sac, pas le braquer pour ruiner tous ses efforts. Si la conversation dégénérait à nouveau, par contre, Lorcan ne se gênerait pas pour en parler. Et puis Noeh avait continué, surprenant encore le Wolstenholme en arguant qu’il ne leur en voulait pas. Là, Lorcan eut un sourire sarcastique, mais ne fit aucun commentaire. Ce fut une bonne idée, parce que les mots tant attendus sortirent enfin : des regrets, des vrais qui sonnaient justes – ou du moins, que Lorcan avait envie de croire justes. Et il failli s’étouffer de rire quand Noeh lâcha sa dernière bombe, un compliment ou ce qui ressemblait très fort à quelque chose dans le même genre. Et comme il avouait même que ça le faisait chier, Lorcan accepta le geste. Il n’entendrait pas ça de si tôt à nouveau ! « Enfin ! T’as besoin de le reconnaître de temps en temps, ça faisait longtemps. Tu veux pas le redire d’ailleurs ? Juste pour me faire plaisir. » Fit-il avec un sourire, le premier vrai qu’il lui adressait depuis qu’ils étaient là. « Tu fais des progrès de minute en minute, lâche pas tes efforts et je vais finir par te croire. » La hache de guerre n’était pas loin d’être enterrée, alors ? Il avait envie d’y croire, mais ne savait pas encore trop s’il pouvait se le permettre.

Et comme si son père avait senti que les choses étaient en trop bonnes voie de s’arranger, c’est le moment qu’il choisi pour sortir de la chambre d’Aspen. Dans un même mouvement, Noeh et Lorcan tournèrent la tête vers la porte qui s’était ouverte, pour voir sortir le patriarche Wolstenholme en sortir. Lorcan le fixa, son cœur ratant un battement – l’habitude avait été vite prise – mais Alistair ne leur jeta pas un regard et s’éloigna dans le couloir. Alors seulement, le mutant reposa ses yeux sur Noeh, s’attendant au pire. Il n’avait plus envie de rire, Lorcan. La vue de son père remuait toujours une peur sournoise au fond de ses entrailles, même quand il l’ignorait, même quand leurs regards ne se croisaient pas. Et puis il y avait ce pieux mensonge qu’il avait servi au Callahan pour l’emmerder, qui ne pouvait plus fonctionner à présent. Il ne put manquer l’éclair qui traversa les yeux de son ancien ami, cette lueur de … de quoi, de joie ? D’espoir ? Même si Noeh garda un visage relativement neutre, il en fallait plus à Lorcan pour ne pas saisir son soulagement. Trop content qu’elle ne soit pas avec un amoureux mais juste avec son père. Trop content qu’elle ne l’ait pas remplacé et qu’elle soit toujours trop attachée à ce sentiment destructeur qui la liait à lui ? Les larmes d’Aspen revinrent très vite à l’esprit de Lorcan, et il se renfrogna encore un peu. « Cache ta joie, je te rappelle que t’as rompu avec elle y’a dix ans. » Lâcha-t-il d’un ton sec. « T’as eu ta chance et tu l’as loupée, alors reste en dehors de sa vie maintenant. » Lorcan inspira profondément, tachant de se calmer et de ne pas sauter tout de suite à la gorge de Noeh. Il avait failli lui pardonner, et il n’avait pas envie que tous leurs bons sentiments retombent dans le néant aussi rapidement. « N’empêche que j’ai jamais dit qu’elle était avec son copain. J’ai dit que je lui laissais un peu d’intimité avec son visiteur. Toi, t’as fait tes conclusions. » Piètre tentative d’humour pour alléger un peu une discussion qui risquait fort de tourner au pugilat, mais Lorcan espérait que Noeh saisirait cette perche tendue vers un changement de sujet. « C’est pas moi qui n’ai plus envie de lui causer, c’est lui qui veut plus me voir. J’ai un peu trop accumulé les déceptions ces derniers temps et ça lui a pas plu. Je pense que je suis pas loin d’être rayé de son testament. » Puisque Noeh avait fait des efforts – maigres, mais conséquents quand même vu la situation – Lorcan voulait bien en faire aussi … En espérant que cela puisse apaiser encore un peu la situation. Et qu’ils ne reparlent plus d’Aspen.
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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeVen 8 Juil 2016 - 20:51

Même si Noeh la digère mal, très mal, la satisfaction de Lorcan face à ses excuses maladroites ne peut que le rassurer. C'est une preuve qu'il a écouté, à la différence de ce qu'il aurait pu faire lui face à ce qu'il vient lui-même de dire, à savoir secouer la tête et faire la sourde oreille. Quand le Callahan avoue que son ancien ami est le plus malin des deux, c'est pas pour rien. Bien sûr, Lorcan ne le croit pas encore totalement, mais, ça, Noeh peut saisir pourquoi. Après tout ce temps à avoir gâché leur amitié, les souvenirs qu'ils avaient ensemble et tout le reste, il commence à entrevoir que c'est la réaction la plus normale à laquelle il peut avoir affaire. Seulement, se rendre compte qu'il n'est pas le seul à voir du mal à dire les choses, ça empêche Noeh de se montrer raisonnable. Alistair Wolstenholme – son cauchemar d'adolescent, il doit quand même bien le reconnaître – qui sort de la chambre d'Aspen, c'est quand même bien plus rassurant que d'apercevoir un inconnu qui la mérite pas sourire comme un crétin après avoir pu lui parler pendant des heures. La mise en garde au sujet d'Aspen,  d'ailleurs, elle fait arquer un sourcil mi-surpris mi-agacé au pianiste. Et il le force à ne pas répondre immédiatement. Noeh attend de longues secondes, défiant son ancien meilleur ami du regard, quand l'envie de lui répondre une nouvelle bêtise malvenue est soudain si forte qu'elle fait naître un sourire malin sur son visage d'ange déchu. “J'vais essayer”, qu'il souffle finalement. Ça lui aurait fait trop plaisir qu'il capitule de suite. Ça aurait peut-être aidé Noeh à prouver sa bonne foie, même, sauf que la décision de s'éloigner d'Aspen, il l'a déjà prise seul et qu'en avoir un rappel aussi rapide et mesquin, ça le fait lui-même douter de ses bonnes intentions. Alors Lorcan peut rêver de son c'est vrai, j'ai raté ma chance, je vais la laisser en paix maintenant, il l'entendra pas aujourd'hui. “Je peux pas dire que t'as tord...” Jetant un nouveau regard en direction de la chambre de la plus belle des Wolstenholme, le pianiste ne peut qu'accuser le coup. Il s'est fait des idées, il s'est planté face à la mauvaise personne, qui plus est, tant pis pour lui. Toutefois il n'a pas envie de s'étendre là-dessus pour le moment. Il veut faire les efforts nécessaires pour prouver qu'il ne va pas réagir aux piètres provocations de Lorcan, mais plutôt continuer d'écouter ce qui a bien pu se passer avec son père. Lui, accumuler les déceptions ? Mais qu'est-ce qu'il a foutu ? Son propre père rêvait d'avoir Lorcan comme fils, par moment, Noeh ne peut que froncer les sourcils sous la surprise. Il cherche à deviner seul ce qu'il a bien pu foutre pour mériter un tel traitement... puis il se souvient qu'ils viennent de famille de chasseurs. Ils sont les descendants de personnes qui ont du mal à laisser passer la moindre minuscule erreur. Noeh n'est pas une exception pour rien – son caractère merdique lui a au moins permis de s'opposer aux décisions démesurées de ses parents. Et des 4 membres de leur petit groupe du lycée, 5 si l'on compte Laura en plus, il est bien le seul à avoir réussi à faire ça. A voir également où tout ça l'a mené... “Carrément...”, qu'il commente l'annonce du testament. “Qu'est-ce que t'as fait pour mériter les foudres de papa comme ça ? Il en faut d'habitude pour qu'ils nous lâchent rien qu'un peu...” Néanmoins, Noeh sent que le sujet est délicat, et il suppose qu'il est trop tôt pour qu'ils réussissent à engager une conversation aussi banale aussi vite. “En tout cas... bien joué ?”, qu'il tente d'ironiser, malgré le visage grave que cette nouvelle lui fait adopter.

A la place, son attention divague encore vers Aspen. Il ne peut pas aller la voir même s'il en crève d'envie, encore moins vu que Lorcan l'en empêcherait pour sûr s'il tentait un truc maintenant. Il se contente juste de chercher à apercevoir du mouvement vers le bout du couloir en sachant pertinemment qu'elle ne sortira pas de sa chambre. Elle doit se reposer, il doit la laisser. Ça peut pas être si compliqué, d'oublier quelqu'un, ça peut pas être si dur, de passer à autre chose, c'est... impossible. Il lui a déjà dit à elle, il pourra pas l'oublier, on peut pas oublier Aspen, jamais. Ça fait des années qu'il cherche à le faire et pourtant ça n'a pas marché. Pourquoi il y parviendrait maintenant ? Parce que Lorcan le veut ? Parce que Monsieur le demande ? Noeh fonctionne pas comme ça malheureusement, il devrait le savoir, depuis le temps. “Elle a pas besoin de toi pour me faire comprendre qu'il faut plus que je l'emmerde, au fait. On s'est expliqués l'autre soir et je lui ai dit que j'allais arrêter de lui gâcher la vie.” Il peut pas être plus sincère, pour une fois. “Tes réflexions à deux balles tu peux te les garder”, qu'il développe, son regard à la fois blasé, effronté et triste, dans le fond, se reposant sur son ancien ami. “Puis tu viens pas de dire qu'après m'avoir frappé, t'en aurais rien à foutre que je sois avec elle ou pas ?” Comme à sa mauvaise habitude, Noeh détourne les dires et les arrange à sa sauce pour emmerder le monde. A voir si Lorcan y est véritablement insensible ou si les choses peuvent encore se terminer d'une manière tout à fait inédite. “C'est pas ce que t'as fait quand t'as appris, à la fête des fondateurs ? Tu m'as pas frappé ?”, qu'il ricane dans un petit rire triste. “Vu que tu galères à répondre : si, c'est exactement ce que t'as fait. Alors d'après tes propres mots que je reprends sans rien ajouter d'plus : t'es censé en avoir rien à foutre.” Au final, le Callahan s'est perdu entre la provocation et la capitulation, ne parvenant même plus à se montrer indifférent à tout ça puisque se dire qu'il ne pourra plus revenir en arrière sur tout ce qu'il a fait subir à Aspen, ça le rend malade.  “T'emmerdes tous les gars avec qui elle cause de la même manière ?”, qu'il reprend finalement. “C'est pas une réflexion, c'est une vraie question.” Il cherche à se rehausser dans son siège, mal à l'aise de ce qui va suivre, illégitime à balancer une telle chose, mais incapable de la boucler plus longtemps. “J'veux pas qu'elle souffre.
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeDim 17 Juil 2016 - 19:48

Essayer, c’était peut-être tout ce que Lorcan pouvait exiger de Noeh à ce moment. Il savait qu’il n’aurait rien de mieux,  et s’il essayait effectivement de rester loin d’Aspen, ce serait déjà pas mal. Mais que le Callahan ne se fasse pas d’illusions, Lorcan ne lui faisait aucune confiance sur ce point – et il doutait de pouvoir y parvenir à nouveau un jour. Il avait déjà vu Noeh jouer avec des filles, et il s’était marré avec lui, mais ce n’était plus la même chose. Avec Aspen, ça ne lui donnait pas du tout envie de se marrer. Il savait trop comment il fonctionnait, Noeh. Il savait trop à quel point il excellait dans son genre quand il voulait blesser quelqu’un. Ca passait pour n’importe qui, mais pas pour le petit cercle qu’ils avaient formé à quatre depuis l’enfance, et encore moins quand il s’agissait d’Aspen. Il allait le tenir à l’œil, et veiller à ce qu’il ne recommence plus ce petit jeu qui avait été si destructeur pour sa jumelle. Même si Noeh semblait vouloir changer, même s’il avait prononcé des regrets qui laissaient penser à Lorcan qu’il ne voulait plus refaire les mêmes erreurs … Il se méfiait. Beaucoup. Et il n’en faudrait pas énormément pour qu’il bascule à nouveau de l’autre côté, pour anéantir les minuscules progrès qu’il venait de faire. Mais Noeh n’en rajouta pas et Lorcan en fut soulagé. Ce sujet là restait miné, autant l’éviter. Il avait dit ce qu’il avait à dire, ils pouvaient passer à autre chose. A quelqu’un d’autre. A Alistair Wolstenholme et au fait que Lorcan ne puisse même plus se trouver dans la même pièce que lui, par exemple. Il vit la surprise se peindre sur les traits de Noeh. De tous les quatre, il n’y avait que lui qui avait osé défier pour de vrai l’autorité parentale. Malgré tous leurs petits écarts aux règles établies, Aspen, Sam et Lorcan étaient restés sur les rails, prêts à obéir et à reproduire les schémas familiaux avec un empressement fervent. Et Lorcan n’aurait jamais dévié s’il n’y avait pas été forcé. Alors bien sûr que Noeh pouvait trouver ça incroyable. Lorcan n’y aurait pas cru non plus, quelques années auparavant. « Merci. » Répondit-il avec un rictus, tout aussi ironique que Noeh. « Tes parents ont toujours su que tu suivrais pas leurs voies, vu comme t’étais chiant aux entraînements, du coup ils ont eu du temps pour accepter l’idée, seulement moi j’ai mis trop longtemps à le lui faire comprendre. Ca lui a fait un choc et il m’a foutu dehors. » C’était l’explication officielle, celle qui ne faisait pas trop mal à avouer. Il avait effectivement renoncé à ses études pour aller pour de bon vers la cuisine, et il avait officiellement dit non aux hunters, même si ce point là était clair depuis plusieurs mois. Quant à la mutation, il valait mieux éviter ce sujet avec Noeh. Même s’ils avaient été en meilleurs termes, Lorcan ne se serait sans doute pas risqué à le lui avouer.

Malheureusement pour Lorcan, cette espèce de trêve ne fut que de courte durée. Il vit le regard de Noeh revenir vers la chambre d’Aspen, il se tendit légèrement. Ce simple petit geste avait tant de signification qu’il le hérissait déjà, il n’avait pas besoin de quoi que ce soit d’autre. Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté – et le sale caractère – de Noeh. Est-ce qu’il s’entêtait vers ce sujet uniquement parce qu’il n’avait pas apprécié que Lorcan le mette en garde, ou parce qu’il voulait vraiment se justifier ? Lorcan n’en savait fichtrement rien, et il n’avait aucune  envie d’en discuter. Il n’avait plus trop le choix malheureusement … Mais devant la mauvaise foi évidente de son vis-à-vis, il leva les yeux au ciel. « Qu’est-ce que tu fous là alors, si tu veux vraiment arrêter de lui gâcher la vie ? J’avais cru comprendre que ça s’était assorti d’une promesse du style "tu me verras plus jamais", mais si tu commences déjà à revenir sur ce que t’as dit, elle est mal barrée. » Quand Lorcan avait trouvé Aspen, après cette fameuse discussion qu’elle avait eu avec Noeh, elle était si mal qu’elle lui avait tout déballé. Tout ce qu’elle lui avait soigneusement caché pendant des années et qu’elle aurait peut-être gardé pour elle s’il n’était pas arrivé à ce moment là. « Ouais, j’en ai rien à foutre. Exactement comme toi avec ta sœur. » Fit-il avec un sourire sarcastique. Il n’avait pas de leçons à recevoir de Noeh, qui ne supportait même pas qu’il embrasse Salomé. « J’en ai rien à foutre quand elle me dit de pas m’en mêler, quand elle est heureuse, et quand le gars l’insulte pas juste devant moi. Tu le fais exprès ou tu comprends vraiment pas ? » S’énerva-t-il finalement. « Je pourrais même être content qu’elle soit avec toi ! Mais merde, quand je vois comme t’es constamment, avec Sam, avec moi et avec elle, alors que t’as une autre meuf  à côté, que tu joues sur tous les tableaux, et que tu viens encore nous dire que c’est notre faute, comment tu veux que j’accepte ça ? » Il ne pouvait pas, c’était impossible. Se réjouir de voir son meilleur ami sortir avec sa jumelle, ça aurait été possible dans un monde parallèle où Noeh serait resté Noeh, mais pas ici, pas maintenant. « Si tu veux vraiment pas qu’elle souffre, très bien. Mais va falloir que tu restes loin d’elle, et que tu mettes les choses au clair avec beaucoup d’autres personnes. » Lâcha-t-il d’un ton plus calme. Dans les autres personnes, il englobait surtout Pietra. « C’est pas mes affaires, okay. Je veux même pas me mêler de vos histoires, mais je veux pas la retrouver à pleurer à chaque fois que tu lui auras parlé, parce que t’es pas capable de faire quoi que ce soit d’autre. Tu lui as vraiment fait du mal, j’espère que t’es au moins conscient de ça. » Il ne voulait plus être moralisateur, ni même sous-entendre qu'il reviendrait lui casser la gueule si Noeh reprenait ses conneries. Il voulait juste essayer de faire comprendre certaines choses à Noeh ... Et ensuite seulement, il arrêterait de s'en mêler.
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeVen 29 Juil 2016 - 12:24

Noeh essaye de faire bonne figure. Quand il sait que son audace se pointe la fois de trop, le regard de Lorcan sur lui illustrant à la perfection un ras-le-bol qu'il ne peut que comprendre. Comment peut-il se permettre de demander quoi que ce soit au sujet d'Aspen, alors qu'il est à l'origine de ses larmes ? Alors qu'il est parti ? Le Callahan a conscience de tout ça, sauf que comme la plupart des choses qu'il fait, c'est plus fort que lui. La réflexion vient plus tard, l'action est toujours précipitée et mal-maîtrisée. Très mal-maîtrisée. Et plus Lorcan parle, plus Noeh en prend conscience, de toutes ces choses qu'il fait de travers... ou qu'il n'a en théorie pas le droit de faire. Ce dernier le fiche face à ses conneries sans détour, en ayant sans doute assez de rendre les choses plus faciles à entendre, à supporter, ne prenant plus de pincettes pour prouver qu'il est en tord. A chaque nouvelle seconde, le rythme cardiaque du pianiste s'accélère, son désir de disparaître de ce couloir se faisant plus grand en simultanée. Il a vraiment envie de partir pour se masquer au monde durant quelques temps. S'il le fait exprès ? Non, il fait pas exprès, puis exprès de quoi ? Le visage de Noeh se rembrunit quand il entend une nouvelle fois qu'il va devoir rester loin d'Aspen. Il sait qu'il doit rester loin d'elle ; il le sait, il l'a même promis. C'est juste que... l'image de son ex-petite-amie en train de pleurer s'impose à lui et annihile toute justification qu'il aurait pu tenter de trouver. Il n'a pas d'excuse. Aucune. Il n'en a plus depuis longtemps et se souvenir qu'Aspen a encore souffert par sa faute, alors qu'il s'écorchait au passage d'une situation qu'il voyait lui échapper, c'est trop difficile. Baissant le regard au sol, Noeh cesse de se montrer plus fier qu'il ne l'est vraiment. Ses épaules suivent le même mouvement, s'affaissent doucement, tandis que ses prunelles dérivent une infime seconde en direction de la chambre de la jolie Wolstenholme plus loin.

Je sais.” A-t-il besoin de préciser que ce n'était pas dans ses projets ? Lorcan n'a déjà plus aucune raison de le croire. Plus personne n'a aucune raison de le croire. Il a promis d'arrêter bien trop de fois pour que quiconque ait envie de lui faire confiance de nouveau. “Désolé.” Ses excuses sont penaudes, aussi tristes et paumées que celles qu'il a pu prononcer devant Aspen, et sans doute qu'aujourd'hui ces dernières s'adressent à la fois à Lorcan et à sa jumelle, qui ne peut malheureusement pas les entendre. “Je voulais juste...”, que Noeh cherche à reprendre, avant de reporter son attention sur son ancien ami. Son idée de la fermer, lorsqu'il est arrivé près des portes de l'hôpital, reprend instantanément forme dans son esprit. Il en a déjà trop dit, inutile de poursuivre en sachant que tout ce qu'il dira n'effacera pas tout le reste. Ça ne réparera rien, rien du tout. “Rien.” est d'ailleurs tout ce qu'il souffle à l'attention de Lorcan, avant de se relever de sa chaise, quelques secondes après. Noeh n'ose plus regarder dans la direction opposée, il veut juste oublier qu'il a pu un jour venir dans ce couloir, qu'il est rentré dans cette chambre au fond et qu'il a tout gâché. Il doit assumer, à présent. Faire exactement comme son ancien meilleur ami vient de le dire : rester loin d'elle, et mettre les choses au clair avec les autres. Il craint de trop bien comprendre où il veut en venir en disant ça, mais Noeh préfère ne pas s'enfoncer. “Je vais te laisser aller la voir”, qu'il propose, d'un voix absente et d'un regard triste. Faisant un pas sur le côté, en direction de l'autre aile de l'hôpital, le côté psychiatrique auquel il ne peut toujours pas échapper « après le traumatisme qu'il a vécu », l'ex-étudiant se stoppe pour adresser un dernier mot à Lorcan, histoire que cette conversation ne soit pas vaine, et que ce dernier voit que Noeh a bien compris le message : ne plus faire de mal à Aspen. “Je suppose que t'allais pas le faire mais lui dis pas que je suis venu.
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MessageSujet: Re: (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ?   (fst - lorcan) no one's moving, we lack the courage to ? Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 23:30

Lorcan s’attendait à tout de la part de Noeh. Encore une pirouette pour rejeter la faute sur le monde entier, une petite blagounette pour détourner le sujet, des reproches frontaux, peut-être même  un petit rappel du baiser avec Salomé? Mais certainement pas à du silence. Et encore moins à ce qui semblait être du malaise de la part du Callahan. Mais étrangement, les paroles de Lorcan semblaient avoir touché juste. Alors qu’il avait uniquement l’impression d’avoir répété une énième fois la même chose, cette fois avait peut-être été la bonne. Il observa avec un peu de méfiance le visage de Noeh qui s’était rembrunit au fil de ses paroles, puis son regard qui avait filé vers la chambre d’Aspen, encore une fois. Et il attendit. Il ne savait pas trop quoi, puisque la réaction normale du Noeh actuel semblait avoir bel et bien été annihilée. Et finalement, quelques mots. Encore des excuses. Lorcan s’adossa au mur, faisant de son mieux pour garder un visage neutre malgré la surprise qui enflait en lui. Noeh s’embourbait avec ses mots, ne semblait pas être capable d’aligner une phrase complète, réduit au silence par dieu seul savait quel miracle. Et Lorcan ne pouvait qu’écouter ce silence qui s’étendait entre chaque tentative d’explication, un silence qui parlait bien plus que tout ce qu’il avait pu exprimer à haute voix jusque là. Il avait l’impression, fausse peut-être mais à laquelle il tenait vraiment, que c’était la première fois qu’il revoyait le Noeh qu’il avait connu, des années plus tôt. Et c’était perturbant d’avoir une telle pensée, alors qu’il nourrissait envers lui tant de rancœur quelques instants plus tôt. Il ne parvenait pas à être en colère envers celui qui tentait désespérément de s’excuser mais qui ne savait plus comment s’y prendre pour paraître sincère. Lorcan ne voulait pas pardonner aussi vite, et encore moins oublier juste parce que Noeh avait l’air de vouloir mieux se conduire à cet instant précis. Mais ça aidait pas mal. « C’est dingue comme t’es plus convainquant quand t’arrives pas à parler, en fait. » Lâcha-t-il finalement, les bras croisés sur son torse et un mince sourire aux lèvres. « Je te crois. Je pense. Enfin j’espère. » Seul le temps pourrait le dire. Lorcan attendait de voir comment Aspen s’en sortirait, et il espérait sincèrement qu’elle passerait à autre chose.  Noeh aussi, d’ailleurs. Espérer qu’ils puissent reformer leur petite bande comme au bon vieux temps, c’était un rêve un peu trop ambitieux considérant tout ce qui n’avait pas encore été résolu, et Lorcan ne se risquait pas à y songer. Trop de choses avaient changé dans leurs vies, quand Adriel était apparu et que les enfants des chasseurs s’étaient trouvés devenus eux-mêmes des proies. Tous les uns après les autres, ils avaient du faire face à ce qu’on leur avait toujours dépeint comme étant la pire engeance que la terre ait porté. A présent ils n’étaient plus des enfants, ils n’iraient plus boire des bières sur le toit du lycée en parlant de filles ou d’un match à venir, ils étaient marqués trop profondément par tout ce qu’ils avaient vécu. Lorcan resterait encore un bon moment crispé à chaque fois qu’Aspen et Noeh seraient dans la même pièce, et il allait espérer encore plus longtemps que cela ne se produise pas trop souvent. Mais il finirait peut-être par se détendre. Mais peut-être qu’ils retourneraient boire des bières ensemble. Un jour ou l’autre. Finalement, Lorcan regarda Noeh se lever, faire mine de partir puis s’arrêter. « Nan, je comptais pas le lui dire. » Le moins il évoquerait Noeh avec Aspen, le mieux ce serait. Il lui dirait juste qu’il était allé faire un tour pour ne pas croiser encore une fois leur père, et ça justifierait très bien le temps qu’il avait mis à venir la voir après qu’Alistair ait quitté sa chambre. Juste avant de partir pour enfin la rejoindre, il se tourna vers Noeh. « Ca fait plaisir de voir que des fois t’arrives à être moins con. Faudra qu’on se refasse ça. »
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