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 I know what it takes to fool this town (elsa)

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MessageSujet: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 11:58

Darian s'avance vers le Manoir Porter d'un pas à la fois lourd et déterminé. Il est un peu faible, aujourd'hui, il le sent à ses muscles qui le tirent et à cette angoisse qui le tenaille de ne pas savoir comment va Alana ou ce qu'elle fait, mais il a promis à Elsa de venir la voir et même de l'emmener faire un peu de shopping. Le shopping – on peut dire qu'une véritable histoire d'amour s'est développée entre cette activité et Darian depuis la première fois où sa sœur l'a embêté pour l'y emmener. Depuis, il y coupe rarement. Et peut-être même que ça lui manquerait, s'ils arrêtaient d'avoir ce genre de petits rendez-vous rien que tous les deux. Lorsqu'il est parti loin d'elle, l'année de ses 22 ans, il avait à l'esprit les jours où Elsa lui aurait demandé de la conduire faire les magasins. C'était tout bête comme souvenir, ou envie, mais c'était un moment qu'ils partageaient ensemble depuis tellement de temps que le fait de ne plus vivre ces journées si particulières avec Elsa lui manquait atrocement. Alors, maintenant qu'il est revenu depuis un bon moment, il rechigne un peu mais sans plus. Il n'est pas du genre à apprécier être enfermé dans ces boutiques à la climatisation exacerbée, ni du style à claquer tout son fric dans un vêtement hors de prix – mais pour Elsa, il est prêt à tout accepter. Surtout si ça peut lui faire plaisir et lui donner le sourire. A sa différence, sa cadette a une force de caractère qui le surpasse : là où il se taire dans un mutisme et une maladie qui le ronge, lorsqu'un problème devient trop difficile à gérer, Elsa démontre une détermination à s'en sortir qui lui montre l'exemple à suivre. Bien évidemment, il se doute qu'elle doit avoir ses moments de doute ou ses faiblesses, mais Darian voit en elle une personne si forte qu'elle force son admiration sans aucun mal.

Arrivé devant la porte, Darian ne prend pas le temps de cogner et tente de voir si cette dernière est ouverte. Par chance, elle l'est – c'est à se demander si le propriétaire est vraiment prudent... Même si c'est Elsa qui a pris la liberté de laisser ouvert en présage de son arrivée. C'est pas que Darian a pas confiance en Malachi Porter, c'est juste que... Il est méfiant. Ils se connaissent pas plus que ça, à peine de visu, mais ce dernier semble avoir une certaine affection pour sa sœur qui l'oblige à être sur ses gardes. Toutefois, il s'avoue heureux de savoir Elsa ici plutôt que dans une maison seule. Elle n'aurait pas accepté de venir chez lui – enfin c'est ce qu'il suppose. Dès que Darian se montre un peu trop intrusif dans sa vie, la jeune femme se braque. Il comprend pourquoi – la période n'est pas facile pour elle, et il peut se montrer trop protecteur avec elle sans s'en rendre compte. Les divers reproches qu'il a pris dans la figure vont en ce sens en tout cas. Néanmoins, l'ex-policier persiste et signe : il répondra présent dès qu'elle en aura besoin. Comme aujourd'hui. « Elsa, je suis là ! » Jetant un coup d'oeil à l'ensemble du hall qui se présente devant lui, Darian croise les doigts pour ne pas tomber sur Malachi maintenant. Il est pas prêt à avoir une quelconque discussion avec lui, ni physiquement ni mentalement. Encore affecté par la disparition d'Alana, aux prises d'une mutation qui menace de se réveiller d'ici peu, il le sent, est-ce véritable le bon moment pour entretenir une conversation à cœur ouvert avec l'ange gardien d'Elsa ? Non, très mauvaise idée. Du genre impulsif et tête brûlée dans ses mauvais moments, l'aîné Segelbacher aurait peur de ruiner la bonne entente entre Elsa et ce dernier et il se doute qu'il la décevrait pour de bon. Le bruit de son fauteuil se fait entendre dans son dos, et Darian ne met pas plus de temps à se retourner vers sa sœur. Avec le temps, il a malheureusement appris à le reconnaître, ce son distinctif, mais il l'omet bien vite dès lors que le visage de sa cadette illumine sa journée. S'approchant d'elle, il vient déposer un bref baiser sur sa joue avant d'essayer de graver un sourire sur ses traits – le résultat est peu satisfaisant, mais l'ex-policier fait mine de rien. Il a les traits tirés par la fatigue, les joues creusées par le manque d'alimentation, mais il est vraiment heureux de passer ce moment avec elle alors il va tout faire pour ne pas le gâcher. « Tu es très jolie. » Darian sait que les choses sont compliquées pour sa sœur depuis sa mésaventure avec le chasseur envoyé par leur propre mère. Elle a perdu l'usage de ses jambes, elle ne peut plus danser. Elle a ce fauteuil roulant qui l'empêche d'être totalement elle-même et le trentenaire se dit que, même s'il n'est pas hyper doué dans l'exercice, il peut la rassurer un peu. En lui soufflant qu'elle est belle, par exemple, parce que c'est vrai et qu'il ne veut pas qu'elle l'oublie. Darian a toujours voulu la protéger du moindre danger ou mal, alors la tirer hors de la déprime qui doit la soudoyer par moment est pour lui une bonne idée – puisqu'il n'arrive pas à se raisonner lui-même, autant servir un peu à quelque chose. « T'es prête ? On peut y aller ? », qu'il quémande, avant de s'approcher de la porte pour commencer à l'ouvrir, un certain enthousiasme le gagnant à l'idée de débuter cette journée avec Elsa. Il espère que ça va lui changer les idées – il veut pouvoir oublier un peu ce qui est arrivé à Alana, son moral qui ne suit plus la cadence, bref, il faut que cette journée l'aide à aller un peu mieux. A présent, Darian attend juste de savoir les clés de quelle voiture ils peuvent emprunter – étant venu jusqu'ici sur le dos de sa moto – avant de pouvoir s'élancer dans cet instant frère/soeur qu'ils n'ont pas eu depuis trop longtemps.
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeLun 21 Mar 2016 - 17:48


I know what it takes to fool this town
— Darian Segelbacher & Elsa Segelbacher —
What if I'm far from home ? Oh, brother I will hear you call. What if I lose it all ? Oh, sister I will help you out! Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, do you still believe in love, I wonder? — hey brother.

Tout le monde avait pitié d'elle. Ouais, elle le voyait dans le regard des gens autour d'elle. La petite blonde avec son portable sur les genoux à passer ses journées entières à rouler dans son fauteuil et même pas foutue de pouvoir monter à l'étage. Les semaines, les mois passaient et elle ne s'habituait tout simplement pas à sa condition. La danse lui manquait. Marcher tout simplement aussi. Et ses séances magasinage avec son frère aussi. C'était plus facile quand elle avait ses jambes, du coup, elle n'avait plus autant l'occasion de voir son aîné. Fallait clairement remédier à la situation et quand leur petit rendez-vous de la journée fut conclu, elle avait déjà hâte de le retrouver. Elle avait passé la matinée à se préparer, puisque ça lui prenait une éternité alors qu'autrefois, elle était prête en une seconde. Littéralement. Elle terminait de se peigner les cheveux quand elle entendit la porte s'ouvrit et la voix familière de Darian l'appeler. Il était un des rares à savoir qu'elle vivait au manoir parce qu'elle lui faisait entièrement confiance mais elle savait aussi qu'il était peut-être préférable de ne pas s'attarder ici. Il lui avait fallu un moment à la blonde pour que les autres mutants lui fassent confiance devant le fait que sa famille était une famille de Chasseurs connus dans le coin. Elle ne voulait pas que Darian attire les regards non plus. Alors, elle laissa simplement tomber sa brosse qui heurta le sol et roula jusqu'à l'entrée. Un sourie illumina ses pommettes quand elle aperçut le visage de son frère qui vient déposer un bisou sur sa joue. Sa présence lui manquait, jamais elle ne l'avait réalisé avant maintenant. Ils ne se voyaient pas assez souvent, c'était inexcusable. Elle avait beau être dans une chaise roulante, et lui inquiet de découvrir une mutation ou toutes autres préoccupations, elle comprit que cette journée allait lui faire du bien. Loin du manoir. Loin de ses tâches pour Uprising. Presque un retour en arrière, quand tout était plus simple. Plus simple... La blonde ignorait si sa vie avait un jour été simple mais en tout cas, c'était moins le chaos que son quotidien actuel ça elle pouvait en être certaine.

" Tu es très jolie. " La petite soeur sourit à ce compliment et le remercia. " Merci. Je fais de mon mieux. "

Ce n'était pas parce qu'elle était en chaise roulante qu'elle avait cessé de faire attention à comment elle s'habillait et se maquillait. Elle affectionnait encore de porter les jolies robes fleuries qu'elle avait acheté plusieurs années plus tôt et ses petits souliers roses. L'été à leur porte, elle ressortait ses vêtements légers. Prendre soin d'elle était bien la seule chose qu'elle pouvait encore faire normalement. Certes, elle avait parfois besoin d'aide pour enfiler un pantalon mais au moins, elle commençait à avoir appris le truc, se faire une routine où elle n'avait pas à demander au petit Peter de mettre son pantalon avec elle. Mais aujourd'hui, vêtue de sa robe bleue favorite et de ses ballerines roses, elle s'amusait de penser qu'elle allait pouvoir acheter de nouveaux vêtements en compagnie de son frère.

Darian n'avait jamais montré d'ennui face à cette activité et elle adorait passer du temps ainsi avec lui, à défiler dans le centre commercial même si c'était au final pour ne rien acheter. Elle ne manqua pas de remarquer que malgré son air sincère et doux, il semblait las. Elle devina bien vite que ce n'était pas nécessairement à cause de la séance de magasinage qui les attendait mais que quelque chose d'autre devait le préoccuper. Traits creusés, cernes, il semblait fatigué... Elle connaissait assez bien son frère pour deviner ses états d'âme sans avoir à glisser un mot. Si elle n'avait jamais pu imaginer que sa propre mère aurait envoyé un Chasseur la tuer, elle était cependant bien plus proche de son aîné et comprit bien vite qu'il se passait quelque chose. Il ne semblait pas tout à fait dans son état normal mais elle préféra ne pas en faire la remarque. Pas maintenant, du moment.

" T'es prête ? On peut y aller ? "

Il sembla se reprendre un instant, l'invitant à le suivre en ouvrant un peu la porte. Elle fit donc signe que oui et roula à l'extérieur où ils attrapèrent une voiture pour se rendre au centre commercial. Sur le chemin, elle lui raconta comment se passait ses séances de réadaptation... et qui ne se résumait qu'à un mot ; inutile. Elle avait beau encore avoir des sensations dans les jambes et aurait mal si on venait à la blesser, elle n'avait simplement aucun contrôle sur ses muscles qui refusaient de bouger. Mais elle continuait d'y aller, car même si la défaite lui faisait mal, abandonner lui était encore plus douloureux. Elle allait continuer à se torturer à aller à ses séances toute sa vie s'il le fallait. Une fois au centre commercial, Elsa réussit à sortir seule de la voiture et se rapprocha de son frère.

" Par où veux-tu commencer ? Moi j'ai pas eu le temps de dîner pour tout dire. "

Elle s'arrêta devant lui et l'invita à la pousser silencieusement, d'une simple regard levé sur lui. Elle avait beau être orgueilleuse, elle savait aussi ses limites et il était peu probable qu'elle arrive à rouler elle-même toute la journée dans les couloirs du centre commercial. Et pour une fois, elle avait bien envie de se faire chouchouter par son frère. C'était si rare, mais avec Darian, elle pouvait baisser sa garde, tout lui demander et elle savait qu'il serait toujours présent à ses côtés. Contrairement au reste de leur famille. Ils n'y avaient qu'eux parmi les Segelbacher qui comptaient aux yeux de l'ancienne ballerine. Les autres, elle les avaient rayés de sa vie. Mais Darian, elle ne pourrait jamais se passer de lui, même quand elle essayait de jouer l'indépendante.
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 23:20

Avant de monter dans la voiture, Darian s'assure d'un bref coup d'oeil qu'Elsa peut se débrouiller seule. Il sait qu'elle n'apprécie pas d'être épaulée, que lorsqu'elle en ressent le besoin il lui suffit de demander son aide, sauf qu'il a toujours ce besoin de veiller sur elle malgré tout. Il sait se faire discret, comme toujours, pour éviter qu'elle ne remarque son comportement et ne s'en agace. Après tout, elle le connaît. Elle sait qu'il s'inquiète pour elle, même s'il ne laisse rien voir, elle sait qu'il a ce côté trop protecteur qu'il gère mal parfois, elle sait que c'est son rôle aussi de la protéger du moindre danger. Même s'il n'a pas été capable de remplir correctement ce rôle auprès d'Alana, Darian s'est mis en tête de persévérer avec Elsa. Peut-être parce que cette dernière n'a pas le droit de l'abandonner. C'est sa sœur, après tout, sa cadette, celle sur qui il peut compter dans les bons comme les mauvais moments, celle qu'il s'est juré de défendre envers et contre tout. Alana n'a aucune obligation envers lui. Elle peut s'envoler au loin, le laisser livré à lui-même, lui en vouloir, surtout. Le blâmer pour ne pas avoir été assez compétent pour la priver d'une perte de ce qu'elle était. Sa mutation. Assuré par ses gestes précis que sa sœur s'en sort très bien seule, Darian reprend le chemin du côté conducteur. Il s'y installe, règle siège, rétroviseur, jette un coup d’œil à Elsa pour qu'elle attache sa ceinture plus vite que ça, puis démarre. Prudent jusqu'au bout, surtout quand on sait que l'ex-policier est plus doué à moto qu'au volant d'une voiture. Durant le trajet, le cœur de Darian est rythmé par les récits de sa cadette. Elle lui parle de sa rééducation et il écoute avec attention chacun des mots qu'elle peut employer. Chaque terme est si important, crucial, pour déceler le moindre instant où ça n'allait pas, et qu'il faudra essayer de combler par une présence peut-être plus régulière à partir d'aujourd'hui. Dans la famille Segelbacher, il a toujours été difficile d'exprimer ce qu'on a sur le cœur. Darian n'est que l'énième exemplaire de cette façon d'être. Il est à la fois si franc dans les moments difficiles, et pourtant si réservé dans les instants précieux. Il ne se sent jamais digne de s'attacher aux autres, même si le cas avec sa sœur. Il tient à elle avec tant de force qu'il a peur de l'effrayer si elle l'apprend un jour. Elsa, c'est un peu son repère. Cette petite étoile dans son existence qu'il se met à chercher dans le ciel lorsqu'il est perdu, que la route se veut moins clairsemée qu'à l'accoutumée. Ça arrive souvent. Depuis qu'il a laissé Alana à l'hôpital, depuis qu'il est obligé de rester loin d'elle pour la préserver de sa présence néfaste, inutile, l'ex-policier n'a plus que sa sœur à qui se raccrocher. Même Russell, il n'ose plus le rappeler. Même Blake, il ne veut plus lui parler. Léda pourrait tout révéler à Alana s'il se mettait à vraiment tout lui raconter. Déjà qu'elle supporte ses moments de doute, et ses questions sur les journées de la jolie Kovalainen, Darian peut pas se permettre plus. Elsa apaise ses tourments de sa présence douce, particulière, de ce petit voile de gentillesse et de candeur qu'il lui accorde encore, comme si elle n'était encore qu'une enfant, alors que depuis ses dix ans, elle a bien grandi.

Le centre commercial s'élève au loin. L'aîné Segelbacher se débrouille pour trouver une place ni trop loin, ni trop près de la bâtisse. Inutile de se pointer sur les premières places réservées, Elsa l'aurait peut-être fait changer. Darian comprend pourquoi elle n'aime pas entendre parler de ce qui lui est arrivée, ni qu'on la considère comme différente. Il a du mal à le faire, il doit bien l'avouer, car sa sœur n'est plus celle qu'elle était avant. Lui qui l'a vue grandir, durant toutes ces années, lui qui a suivi son existence à travers toutes les lettres qu'ils ont échangé alors qu'il voyageait un peu partout, a encore du mal à se faire à l'idée que sa cadette ne pourra peut-être plus jamais marcher. Bien qu'elle n'ait jamais eu l'occasion de beaucoup le faire sans être réprimandée, il se souvient encore des après-midis qu'ils ont passé tous les deux à courir dans le jardin de la maison familiale. Il aperçoit son sourire éclatant, entend son rire qui fait encore tambouriner son cœur comme lorsqu'ils étaient petits. Tous ces souvenirs n'arrivent pas à se formater à la nouvelle Elsa. Darian n'en dit rien, il le garde pour lui, bien sûr, il le pense sans l'avouer. Parfois, c'est juste au bord de ses lèvres, ça manque exploser dans la conversation, pour faire comprendre à Elsa qu'il n'oublie pas celle qu'elle a pu être avant ce que lui a fait leur mère, mais il se retient à temps. La jolie Segelbacher n'a pas besoin de ça pour faire trois pas en arrière. L'ex-policier sait qu'il doit être là pour l'aider à avancer, pas l'inverse. C'est difficile, sachant qu'il régresse lui-même, dans son coin, en silence, mais il sait qu'il peut le faire pour sa sœur. « Allons manger un morceau avant de commencer alors. » Darian est sorti de la voiture, et il a bien remarqué le regard rapide qu'Elsa lui a adressé pour lui indiquer qu'il peut la faire avancer. Jamais il ne se permet de le faire sans qu'elle ne l'y autorise. Il a déjà fait le coup plusieurs fois au début, avant qu'Elsa ne lui fasse entendre le fond de sa pensée, alors depuis il fait attention. Avec et auprès d'elle, ses gestes sont précautionneux et maîtrisés. Les deux Segelbacher passent plusieurs portes coulissantes avant d'arriver dans la grande galerie. Ils se mettent d'accord sur un restaurant dans lequel prendre placer pour le déjeuner, et Darian se repose surtout sur sa cadette pour faire un choix, n'y connaissant vraiment rien. Installé dans un coin tranquille de l'endroit, l'ex-policier se déleste de sa veste avant de reculer sa chaise pour s'y asseoir. Il sait que son t-shirt met en avant le fait que ses bras sont secs, plus maigres peut-être que la dernière fois qu'ils se sont vus, mais il a chaud. Il ne sait pas comment il va pouvoir se débrouiller pour ne rien avaler durant toute la durée du repas, sachant qu'Elsa peut constater le moindre petit geste de sa part. Une dizaine de minutes après leur arrivée, Darian est encore perdu dans la contemplation du menu. Le serveur qui vient de s'approcher de leur table se tourne d'abord vers Elsa, avant de s'intéresser à lui. « Je réfléchis encore... », qu'il souffle dans un sourire crispé, lorsque l'homme veut savoir ce qu'il prend. Segelbacher préférerait se préoccuper uniquement de sa cadette plutôt que de se prendre la tête avec ce problème, cette maladie, qui le poursuit ces derniers temps, sauf qu'il devine au fil des secondes qui s'écoulent que les choses ne vont qu'aller en se compliquant. « La vie au manoir, ça se passe bien, du coup ? » Sa question survient après que Darian ait refermé son menu, puis l'ait déposé sur son assiette. Pour la masquer, surtout. Pour la dérober au regard de sa sœur, aussi. Il jette un coup d'œil discret au serveur qui est reparti quelques secondes plus tôt, et est soulagé de le voir occupé par d'autres clients.
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeVen 13 Mai 2016 - 22:56

I know what it takes to fool this town
— Darian Segelbacher & Elsa Segelbacher —
What if I'm far from home ? Oh, brother I will hear you call. What if I lose it all ? Oh, sister I will help you out! Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, do you still believe in love, I wonder? — hey brother.

Les voilà arrivés, les deux Segelbacher. Pour une séance magasinage... surtout pour elle. La blonde savait à l'avance qu'il était peu probable que son frère achète quoi que ce soit. Elle allait sûrement insister pour lui payer un petit cadeau mais ça, elle ne lui en fit pas part tout de suite. Elle ne voulait pas le voir protester alors qu'ils n'avaient même pas franchis les portes du centre. Son ventre quant à lui criait famine alors ce n'était pas le moment de s'attarder sur ses futurs achats mais peut-être par un arrêt au restaurant.

" Allons manger un morceau avant de commencer alors. "

Elle approuva d'un signe de tête et le laissa la pousser vers le centre commercial. Elle fut tout de suite frappée par l'air tiède qui régnait à l'intérieur... à croire qu'ils n'avaient pas mis l'air climatisé. L'allemande ne s'en plaignait pas trop, de toute façon, elle n'allait pas faire beaucoup d'exercice aujourd'hui. Elle était bien confortablement assise dans sa chaise, pas de quoi courir un marathon. En général, elle préfèrait conduire elle-même son fauteuil mais elle avait laissé son cadet s'en occuper, sachant qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle en retirait aussi un petit plaisir coupable quand ça venait à Darian. Il était son frère, son ange gardien, son tout. Les petites attentions qu'il avait pour elle, bien que limitées vu le caractère indépendant de la belle, lui faisait toujours plaisir. Elsa aimait pouvoir compter sur son frère. Le seul qu'elle savait qu'il ne la décevrait jamais. Lui qu'elle admirait pour avoir rejeté les préceptes de la chasse même si cela lui a valu lui relation fort difficile avec le reste de la famille. Elsa avait de la chance, on avait jamais attendu cela d'elle. Son aîné par contre, c'était une autre histoire.

Du coup, passer un peu de temps au centre commercial, lui de la guerre, loin de toutes ses idées sombres leur ferait du bien à tous les deux. Surtout Elsa qu'elle avait été enfermé au manoir depuis des semaines. Mettre de côté Uprising pour une journée ne lui ferait pas de tort. Ensemble, ils choisirent un petit restaurant et Elsa s'installa dans l'espace vide qu'on lui présentait alors que Darian prenait place face à elle. Il avait retiré son chandail pour finir en t-shirt et Elsa ne manqua pas de remarque son apparence amaigri. Elle connaissait sa manie à arrêter de manger quand ça n'allait pas trop dans son quotidien. Elle essayait de ne pas trop empiété sur sa vie mais ça l'inquiétait à chaque fois de le voir replonger. La belle garda cependant le silence, jetant un coup d'oeil au menu alors que le serveur venait prendre leur commande. Elle demanda un soda avec un burger végétarien avant de laisser son frère commander pour lui. Il hésita... longtemps jusqu'à rien commander, ce qui n'échappa pas également à l'attention de l'ancienne mutante.

" La vie au manoir, ça se passe bien, du coup ? "

La blonde haussa les épaules. Malachi était d'une grande aide. Peter était adorable. Les autres mutants qui venaient s'y cacher quand ils en avaient besoin étaient accueillants même s'il y avait eu quelques incidents quand on avait su la famille à laquelle Elsa appartenait. Mais comme Malachi et d'autres membres d'Uprising faisaient entièrement confiance en l'allemande, souvent ils arrivaient à apaiser leurs craintes. C'était ainsi préférable que Darian ne rôde pas trop dans les environs du manoir également s'il ne voulait pas avoir le même accueil. La blonde savait que le pouvoir de son aîné ne tarderait pas à se manifester et à ce moment-là, les portes de la demeure du Porter lui seraient grandes ouvertes.

" La routine... ce n'est pas vraiment la vie au manoir à laquelle je dois m'habituer mais le fait de plus avoir mes jambes. Heureusement, tout le monde est très serviable avec moi. Parfois trop, j'ai l'impression d'être handicapée. "

C'était bien le cas mais la blonde préférait encore s'imaginer autonome. Elle s'habillait seule, faisait sa toilette seule bien qu'avec une grande difficulté. D'autres gens en chaise roulante ne pouvaient se permettre ce luxe. Elsa ne voulait même pas s'imaginer la honte de devoir se faire habiller par Malachi, ou même son aide pour prendre un bain. Non, elle devait chasser ses idées de sa tête.

" Et toi ? Tu ne mange pas ? Qu'est-ce qui ne va pas ? "

Demanta-t-elle sans paraître trop pressante. Elle connaissait assez bien Darian pour deviner ses états d'esprit... tout comme l'inverse était tout à fait vrai. S'il ne désirait pas en parler, elle n'allait pas insister mais elle se faisait un devoir de demander. Parce qu'elle l'aimait son frère et jamais elle n'allait cesser de s'inquiéter pour lui malgré le fait que c'était un grand garçon parfaitement capable de se défendre. Il n'avait certainement pas besoin d'une fille en chaise roulante pour surveiller ses arrières. Cependant, pour surveiller son coeur et ses états d'âme, elle allait toujours répondre présente. À ce moment, le serveur revenait avec la commande de la jolie blonde qui l'arrêta et commanda la même chose qu'elle pour Darian qu'il le veuille ou non. À la limite, il n'aurait qu'à l'apporter à la maison et le manger plus tard. Elle ne toucha donc pas son propre burger, attendant le retour du serveur et de connaître ce que son aîné avait à ajouter.
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 14:53

Darian ne regarde plus le menu qu'il vient de poser sur son assiette. Toute son attention est rivée sur sa cadette, dans l'attente d'une réponse à sa question qui lui parvient finalement, au bout de quelques secondes. Le policier a remarqué le haussement d'épaules d'Elsa. Il a aperçu ses prunelles un peu fuyantes sans pour autant en faire la remarque ; les réactions de sa sœur expriment souvent plus de choses qu'elle ne veut en avouer par la parole, alors chaque geste est important. Là où elle ne dirait rien de négatif sur une situation, une expression ou un impression étrange se dégageant d'un regard peuvent indiquer tant de choses contraires que Darian a souvent peur de les rater. Et la raison de cette soudaine brise étrange qui s'est apposée sur ses traits, elle est due à une chose très simple : la perte de sa mutation, toujours, ainsi que ces jambes qui ne lui répondent plus. La remarque suivante aurait pu arracher un sourire à toute personne préférant jouer sur ce tableau avec Elsa, dans l'espoir de dédramatiser la situation, mais avec Darian ; il ne sourit pas en temps normal, alors pourquoi maintenant ? Toutefois, il se veut sincère lorsque pour seule réponse un “Je comprends...” murmuré passe ses lèvres. Et si sa cadette a besoin de plus, elle pourra toujours compter sur lui. L'ex-policier sera là dans tous les cas, quoi qu'il arrive, dans les bons comme dans les mauvais moments pour la soutenir, car malgré sa carrure fragile aujourd'hui, Darian serait prêt à soulever des montagnes pour ne serait-ce qu'apercevoir le sourire d'Elsa. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin.

Sa question interloque soudain l'ex-policier qui tente de répondre d'une voix plus assurée qu'avant. “Tout va bien.” Pourquoi est-ce que ça n'irait pas, après tout ? Il a réussi à se relever après avoir démissionné. Il remonte la pente après son éloignement avec Alana. Il commence à sentir que sa mutation ne se déclenchera peut-être pas. Elsa s'habitue à cette nouvelle vie, même si c'est compliqué... Alors tout va bien. Tout ne peut aller que bien. Beaucoup se parent d'un masque plus souriant, plus enthousiaste, quand il s'agit de cacher ce qui ne va pas, au fond. Darian est encore une fois différent. Il affirme ce qu'il se persuade être en train de ressentir mais n'est pas capable de se laisser gagner par ces émotions heureuses et surtout fictives. Seulement, l'ex-policier garde tout à l'intérieur. Il espère à chaque fois que sa sœur ne remarquera rien, que son regard la convaincra sans qu'il n'ait besoin d'en dire trop, ni même de lui mentir... Mais le résultat est à chaque fois le même : Elsa comprend. Elsa devine ce que Darian ne peut masquer malgré sa bonne volonté de ne pas vouloir l'embêter avec cette vie si peu abîmée, par rapport à la sienne, et ce à cause de leur mère, jusqu'à prendre les devants. Ce qu'elle fait d'ailleurs sans plus perdre de temps en commandant la même assiette pour lui que celle que vient de déposer le serveur devant elle.

Le regard de l'ex-policier se dépose sur le burger de l'autre côté de la table, déformé par la bouteille d'eau en verre qui se trouve devant, à mi-chemin entre Elsa et lui, avant de s'en détourner dès que son estomac se tord d'une douleur désagréable. Celle du refus, de l'impossibilité, celle de la hantise et du dégoût. Darian s'empêche de grimacer à l'idée de se retrouver nez à nez avec une telle assiette dans peu de temps ; à la place, il relève le regard dans celui de sa sœur en esquissant un sourire timide. Triste. “T'étais pas obligée de faire ça...”, qu'il insiste. C'est qu'il a manqué avoir le temps de la détourner de son idée, avant que le serveur ne reprenne précipitamment le chemin des cuisines pour annoncer la nouvelle commande. A présent, le Segelbacher n'a plus le choix. Et le pire, c'est qu'il voit Elsa qui attend patiemment qu'on lui apporte son repas pour commencer le sien. Une idée qui place un poids bien trop lourd sur ses épaules. L'envie de vomir se fait plus forte dans son esprit et Darian papillonne un peu des paupières avant de se décider à désigner l'assiette intacte de la main. “M'attends pas Elsa, t'as dit que t'avais faim...” Darian ne veut pas qu'elle perde du temps à vérifier qu'il avale au moins une bouchée de ce qui va lui être amené. Elle ne doit pas se concentrer sur lui, mais sur elle – rien que sur elle.

Darian se sent soudain tel un gamin que l'on doit surveiller par devoir et obligation, ce qui le force malgré lui à éviter le regard d'Elsa à nouveau, surtout quand le serveur revient en direction de leur table avec son plat à la main. Une fois sous ses yeux, l'ex-policier ne peut pas s'empêcher de se reculer un peu, de façon presque imperceptible. Offrant un sourire crispé au serveur, le Segelbacher marmonne un “Merci.” avant de venir caler son dos contre le dossier de sa chaise. Plus une distance raisonnable sera établie entre lui et ce burger, mieux il se portera. Jetant un coup d'oeil à sa fourchette, puis à Elsa, Darian remarque que cette dernière n'a toujours pas touché à son plat non plus et il pousse un soupir agacé. Est-ce qu'elle ne peut pas le lâcher deux secondes ? Juste deux petites secondes, le temps qu'il reprenne ses esprits, qu'il fasse un effort, seul, sans son aide, plutôt que de devoir endurer son regard moralisateur ? Il sait que c'est pour l'aider, il le sait très bien, mais ça ne marche pas. Il préférerait la voir prendre des forces elle plutôt que constater qu'elle puisse, peut-être, s'inquiéter à son sujet. Il n'y a rien d'inquiétant dans son comportement. L'aîné Segelbacher a toujours fonctionné ainsi : son travail lui prend du temps, certaines pensées l'obsèdent, il n'a pas le temps de manger. Ce n'est pas vital pour lui, ça ne le sera jamais et il... il ne le supporte pas. Se retrouver confronté à une assiette si conséquente le met mal à l'aise, à tel point que les idées habituelles qui le guettent en général dans ce genre de moments commencent à affluer dans son esprit : une fois arrivé chez lui, il sortira de sa vue le repas minimal qu'il est supposé avaler selon le médecin qui le suit, il s'en privera une nouvelle fois, comme il le fait sans cesse au fil des jours, et il prendra la direction des WC car il ne supportera plus le poids qui pèsera pour sûr dans son estomac à cause de ce monstre qu'on a placé devant ses yeux. Ce ne sont que des mécanismes destructeurs dont Darian a cherché à se débarrasser étant jeune, a réussi durant une période de sa vie, lorsqu'il a voyagé, jusqu'à ce que son anorexie ne revienne en force.

Pour lui, elle disparaîtra un jour. Pour lui, il la gère assez bien pour ne pas sombrer dans la moindre spirale infernale. Sa famille a toujours considéré les rares hospitalisations qu'il a eues comme n'ayant servi à rien, si ce n'est le conforter dans l'idée qu'il pouvait être malade, alors que, d'après eux, cette prétendue maladie n'était qu'une idée saugrenue inventée par les membres du service hospitalier pour les faire payer. Et surtout pour lui faire cesser les entraînements. Cette idée est encore bien trop ancrée dans l'esprit du Segelbacher pour réussir à faire évoluer son point de vue sur le sujet. Alors, il cherche à l'ignorer. Il se refuse à voir la vérité en face, pour une fois, et il se laisse avoir par les méandres de ces habitudes dont il doit se débarrasser à tout prix depuis bien trop de temps maintenant. “J'ai pas vu Alana depuis un moment. Deux mois, peut-être trois.” Son aveu finit par tomber soudainement sur le repas, sans que ce dernier ne soit accompagné d'un regard en direction d'Elsa pour juger de sa réaction. Darian n'en a pas la force. Elle veut comprendre pourquoi il n'arrive pas à avaler ce truc ? Ni même à se saisir de sa fourchette, alors que sa main est pourtant posée juste à côté ? Il est préoccupé. Accaparé par ce qui peut lui arriver à elle, à Elsa, au quoditien, ainsi que par ce qu'il advient d'Alana depuis qu'il a été le pire des idiots au cimetière. Voilà pourquoi il angoisse, voilà pourquoi il n'est pas bien, voilà pourquoi il a le sentiment que sa vie ne cesse de s'arrêter et de repartir brusquement à chaque nouveau jour qui se lève. “Je sais plus.” Ça paraît être une éternité, que ça soit un jour, une semaine, un mois ou plus. Ça paraît toujours trop. “C'est tout.” Darian hausse les épaules, comme sa cadette a pu le faire juste avant, avant de relever le visage de son burger auquel il se sent incapable de toucher pour le moment. “Sinon ça va.” Une tentative d'humour ? Peut-être. Le Segelbacher sait d'avance que les questions de sa sœur ne vont peut-être pas tarder, et il ne sait pas s'il est prêt pour y répondre maintenant.

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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeLun 6 Juin 2016 - 4:27

I know what it takes to fool this town
— Darian Segelbacher & Elsa Segelbacher —
What if I'm far from home ? Oh, brother I will hear you call. What if I lose it all ? Oh, sister I will help you out! Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, do you still believe in love, I wonder? — hey brother.

Se concenter sur les missions d'Uprising, se préoccuper du bien-être de son frère, c'était tout ce qu'elle avait la belle vaccinée pour se détourner de ses propres démons. Elle savait comment Darian négligeait son alimentation quand quelque chose le dérangeait. Elsa avait été cette témoin silencieuse qui voyait ses parents s'exaspérer devant la santé de son cadet lorsqu'il était adolescent. Alors que bébé, c'était elle qui était souvent malade et qui avait failli mourir plus d'une fois. Un bébé faible, un bébé malade. Elle avait été bien malchanceuse aux débuts de sa vie mais Darian, il s'infligeait ça lui-même. Elsa savait bien que c'était une maladie, que ce n'était pas de sa faute mais quelque part, ça lui crèvait le coeur de le voir s'absenter de manger un morceau. Pour une jeune femme aussi gourmande qu'elle, sentait douloureux de le voir dans cet état. Un état qu'il tentait clairement de lui voiler mais elle n'était pas aveugle. La cadette voyait bien qu'il jouait un rôle. Bien sûr, elle n'était pas bien plus différente. Elle tentait elle-même de se convaincre de tant de choses. Des faussetés et des mensonges qu'elle se racontait à elle-même.

La belle ne pouvait clairement pas en vouloir à son aîné, elle était pareille. Ça n'empêchait pas le fait qu'elle aimait beaucoup son grand frère et elle souffrait de deviner son malaise à voyant arriver le burger devant ses yeux. Elle-même ne touchait pas à son repas même si elle était affamée. C'était peut-être par habitude, l'éducation stricte de leur famille. Les bonnes manières et de ne pas être le premier à toucher à son assiette. Mais une plus grande partie d'elle refusait d'y toucher car elle voulait voir son frère prendre une bouchée. Moralisatrice ? Mère poule ? Oui, et elle s'assumait totalement. Elle se le permettait avec son grand frère et seulement lui. Parce qu'il était l'homme - non la personne - la plus importante pour elle. Si le cas inverse l'enrageait, elle ne se gênait pas pour se montrer protectrice avec lui. Peut-être ne devrait-elle pas ? Le laisser vivre sa vie comme elle voulait qu'on la laisse tranquille ? Seulement c'était différent. Pour elle, tout le monde la regardait avec pitié. Tout le monde la prenait pour une petite plume fragile. La traitait avec des pincettes. Darian, elle devinait que personne n'osait se mêler de ses affaires. Il était si renfermé, qui pourrait arriver à percer ses défenses sauf elle ? Alors, ouais, Elsa se faisait un devoir de garder un oeil sur son aîné même si ça pouvait sembler absurde.

" J'ai pas vu Alana depuis un moment. Deux mois, peut-être trois. Je sais plus. C'est tout. Sinon ça va. "

Alana, bien sûr. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt. À force de s'apitoyer sur l'état de ses jambes, elle avait complètement oublié que la meilleure amie de son aîné revenait parmi les vivants. Elle n'avait pas vraiment fait attention à ce qui se passait entre les deux jeunes gens... parce que ce n'était pas de ses affaires et qu'elle avait été trop occupée dans son propre petit quotidien. Tout de suite, Elsa s'en voulut. Elle n'avait pas demandé depuis un moment à son aîné ce qui pouvait se passer de son côté. Quant au burger, Elsa n'incita pas plus et même s'il n'avait pas pris une seule bouchée, elle entâma son propre repas. Elle n'était pas sa mère non plus... elle ne serait jamais comme leur mère ; la source de tous ses malheurs. Leurs malheurs. Elle n'allait jamais le forcer à faire quelque chose qu'il ne désirait pas et s'il n'avait pas faim, la Segelbacher n'allait pas le forcer. Elle avait au moins essayé de lui faire avaler quelque chose en lui commandant. À partir de là, il faisait ce qu'il désirait du burger. Qu'il finisse aux poubelles et elle n'allait rien dire même si le regard qu'elle porta sur son frère était infiniment triste. Non, décidément, elle n'aimait pas le voir dans cet état. Elle se pencha aussitôt sur son burger et quand il termina sa première bouchée, elle répondit un peu curieuse...

" Est-ce qu'elle va bien ? Pourquoi vous ne vous voyez plus ? J'croyais que c'était ta meilleure amie. "

Plus qu'une meilleure amie, Elsa avait toujours remarqué la façon dont ils se regardaient ses deux-là. Mais avec le pouvoir d'Alana, elle savait que c'était compliqué. De loin, elle les voyait se rapprocher puis s'éloigner, et la belle peinait à en garder le fil. Mais après un an dans le coma, Elsa ne comprenait pas pourquoi ils ne seraient pas tout le temps fourrés ensemble. Ce serait logique, non ? En y repensant, elle ne réalisait pas à quel point elle était comme son frère. Tous les deux, ils étaient les meilleurs pour se voiler la face. C'était peut-être un trait héréditaire réservé à la fratrie Segelbacher.


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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeJeu 9 Juin 2016 - 14:40

Sur le moment, tout ce que veut Darian, c'est voir Elsa manger son burger et ne plus s'ennuyer avec ce qui peut lui arriver à lui. Ce qu'il veut, c'est la voir sourire, un petit peu, et ne pas s'embêter de ce qu'il a dans la tête. Lui-même trouve ça trop compliqué, trop douloureux. Imposer une seconde supplémentaire tout ça à sa cadette, c'est déjà assez difficile comme ça... mais les questions d'Elsa tombent, comme il s'y attendait. C'est le problème quand des personnes ne vous connaissent que trop bien. Sa sœur est peut-être même la meneuse de file de ce mouvement encore impossible à cerner pour Darian. Il a tenté de la raisonner en lui affirmant que ça allait, sans doute avec si peu de conviction qu'elle n'a pas eu la force de faire croire qu'elle le pensait sincère. Si l'ex-policer a depuis longtemps esquissé l'idée que personne ne puisse lire clairement au fond de son regard, il comprend à cet instant précis que sa tentative est un échec flamboyant. N'osant toujours pas regarder sa cadette, le trentenaire se saisit d'une frite dans son assiette. S'il peut la rassurer un peu sur ce plan-là, autant essayer. Lorsque l'aliment passe ses lèvres, le goût qui se diffuse dans sa bouche lui arrache presque une grimace. Il sait ce que ce geste représente pour son corps, il sait qu'il ne supportera pas de garder longtemps ça dans le ventre. C'est pour cette raison que Darian préfère travailler, pour ne jamais avoir à penser à tout ça – sa maladie, Alana, sa sœur. Toutes ces choses qui le troublent plus qu'il ne veut l'admettre et qui l'empêchent de remonter correctement cette pente glissante qui s'est établie sur sa route depuis l'enfance. Une fois revenu chez lui, le Segelbacher sait qu'il essaiera de ne pas se rendre dans la salle de bain. Il esquivera l'envie vorace de vider son estomac dans les toilettes pour se sentir plus léger, se libérer de ce poids écrasant qui vient d'alourdir ses épaules à peine cette frite en bouche. On le pensait guéri depuis plusieurs années maintenant, mais Darian sait au fond de lui qu'il est reparti dans cette spirale infernale aussi simplement qu'il a pu mettre du temps à la quitter.

Relevant le regard vers l'assiette de sa sœur, il constate qu'elle a commencé. Parfait, il préfère ça. Ça le fait presque sourire, d'ailleurs, avant qu'il ne se souvienne qu'il doit répondre. Il doit cesser de penser à ce qui va se passer après ce repas, il va arrêter de laisser ses pensées destructrices prendre le dessus pour laisser les autres pensées douloureuses, encore plus que les premières, prendre le dessus. Pourquoi ils ne se voient plus...C'était...”, que Darian murmure, en insistant sur le mot, le temps aussi. Son amitié avec Alana, l'ex-policer se dit qu'elle s'est terminée dans ce cimetière quand il a été incapable de la retenir. Sa meilleure amie s'est éloignée, triste, esseulée, et il n'a pas bougé. Il a laissé ce lien qui les unissait se défaire, s'étirer, se distendre, petit à petit, jusqu'à se briser. Lui. C'est de sa faute s'ils en sont arrivés là, malgré le fait qu'il soit fou amoureux d'elle depuis toujours. Le trentenaire a laissé passé sa dernière chance de tout réparer et, à présent, Alana ne lui parler plus. Alors même s'il se laisse dépérir sans le vouloir, il se rabâche qu'il a fait le bon choix. Pour elle. “J'ai-”, qu'il tente de reprendre, quand son regard n'a plus supporté de se trouver dans celui d'Elsa et qu'il a dû s'en détourner. Se confronter à sa peine ou sa déception, il n'en a pas envie. Pire, il serait inapte à prononcer le moindre mot s'il continuait à le faire. “Parfois on a juste besoin de prendre du recul”, qu'il explique brièvement. “Après son réveil, je me sentais pas de recommencer à la voir tous les jours alors qu'elle avait besoin de repos.” C'est simple, aussi, d'ajouter un brin de mensonge à tout ça. Elsa serait de ceux à lui dire qu'il a fait une erreur – peut-être même va-t-elle le lui dire d'ici peu. Seulement, si Darian peut tenter d'améliorer un peu l'histoire pour qu'elle ne soit pas trop déçue de lui, il veut quand même tenter.

L'ex-policier hausse faiblement les épaules. “Puis j'ai dû changer de boulot, j'ai été occupé, je...” Ses mots se perdent. Ses lèvres se ferment. Sa vérité améliorée lui pèse déjà sur le cœur. Darian réalise qu'il n'est pas très bon à cet exercice, même, quand il devine que son regard est aussi triste que l'atroce vérité qui coule dans ses veines et pollue son esprit depuis qu'Alana est partie. Poussant un soupir, l'aîné Segelbacher relève son regard clair dans celui de sa cadette. Il l'observe un instant, indécis sur ce qu'il doit faire ou non, avant de se lancer. “J'ai pas été présent pour elle quand elle en avait besoin.” Ça sonne comme un aveu. Un satané aveu qu'il se fait à lui-même depuis des semaines et qu'il expose aujourd'hui face à sa sœur qui ne comprendra peut-être pas qu'il n'ait pas eu envie de réparer cette minuscule erreur depuis tout ce temps. Minuscule, oui, en comparaison du jour où Alana a été vaccinée alors qu'elle se trouvait sous sa « protection ». “J'ai plus de nouvelles”, qu'il lâche. “Je suis sûr qu'elle va bien.” Il tente un sourire doux, bienveillant, sans succès à nouveau ; ce dernier se fait aussi triste que son regard. “Je veux pas t'embêter avec ça.” Secouant la tête, Darian se laisse retomber contre le dossier de sa chaise, tandis que son regard dérive sur le côté, ailleurs, n'importe où où Elsa ne peut pas encore plus mesurer l'ampleur des dégâts de son esprit.
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeSam 9 Juil 2016 - 0:48

I know what it takes to fool this town
— Darian Segelbacher & Elsa Segelbacher —
What if I'm far from home ? Oh, brother I will hear you call. What if I lose it all ? Oh, sister I will help you out! Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, do you still believe in love, I wonder? — hey brother.

Elle perçut un certain murmure. C'était... Quelque part, elle en doutait. Les disputes ne duraient jamais longtemps. Peu importe ce qui se passait vraiment, la belle se doutait qu'il ne faisait que se mentir à lui-même. Et elle n'eut pas besoin de dire quoique ce soit, seulement le regard qu'elle lui lança disait absolument tout. Elle lui laissa plutôt le temps de mettre ses pensées en place. Son frère était un jeune homme complexe, comme tout être humain - ou mutants dans leurs cas - ils avaient bien des trucs en commun tous les deux. Parfois, elle se demandait s'ils n'étaient pas des jumeaux et que sa naissance à elle avait seulement été retardée de deux ans.

'' Parfois on a juste besoin de prendre du recul. Après son réveil, je me sentais pas de recommencer à la voir tous les jours alors qu'elle avait besoin de repos. ''

Tout en l'écoutant parler, en l’observant se tortiller avec ses propres pensées, elle continuait de manger son burger. Elle savait qu'il n'allait pas toucher au sien mais au moins elle avait essayé. Elsa savait qu'il était aussi borné qu'elle pouvait l'être. La blonde savait lire dans les pensées de son frère, comme l'inverse était réciproque.

'' Puis j'ai dû changer de boulot, j'ai été occupé, je... J'ai pas été présent pour elle quand elle en avait besoin. ''

Puis, il avoua qu'il n'avait plus de nouvelles d'elle mais que ça devait aller. Sans pouvoir vraiment se retenir, elle eut un petit soupir amusé. Elle était exaspérée depuis des années de les voir aller ces deux-là. Mais comme elle n'était pas très douée de ce côté elle-même, elle ne pouvait qu'être témoin silencieuse de leur danse tout en restant toujours l'oreille attentive pour son frère.

'' Tu sais bien que tu ne m'embêtes jamais. Je t'agace pas mal avec mes propres problèmes, c'est la moindre des choses. ''

La vie est belle. Belle, elle devait se le répéter sans arrêt. Après tout, ça pouvait être bien pire. Certaines familles étaient détruites entièrement par la violence qui courait dans cette foutue ville. Elle avait seulement une mère complètement folle qui avait essayé de la tuer. Et à cause d'elle, elle n'avait plus ses jambes. Malgré tout, elle essayait de garder le sourire, chose plutôt facile quand Darian était auprès d'elle.

'' Je suis certaine que ça va s'arranger entre vous deux. ''

C'était toujours le cas avec eux. Elle osait espérer que c'était le cas pour tout ceux qui tenaient tant l'un à l'autre. Malheureusement, la blonde n'avait jamais vraiment eu la chance de son frère de ce côté. Elle n'avait eu aucun ami plus important pour elle que de la simple amitié. Elle n'avait que Calista, sa complice. Elle ne pouvait compter les gens bien dans sa vie que sur une main. À part Darian, elle ne parlait plus à aucun membre de sa famille. Calista revenait dans le portrait et elle commençait à bien s'entendre avec Malachi à force de passer tant de temps avec lui. C'était donc inévitable qu'elle reste auprès de son grand frère tant qu'il le voulait. Il était la seule famille qui lui restait.

'' Sinon... Tu as des nouvelles de... de maman ? ''
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MessageSujet: Re: I know what it takes to fool this town (elsa)   I know what it takes to fool this town (elsa) Icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 0:14

Un sourire triste vient se loger sur les lèvres de Darian. Elsa ne peut pas se rendre compte qu'il est celui qui cause le malheur d'Alana, dans toute cette histoire, il est son frère et il préfère lui épargner le récit de toutes les choses qui peuvent lui traverser l'esprit, ces derniers temps. L'ex-policier tait avec précaution le fait que la vaccination sauvage de la Kovalainen est en partie de sa faute, si bien qu'il garde le silence face aux mots si doux et bienveillants de sa cadette. Son cœur manque lui faire avouer qu'elle est sur le mauvais chemin, la déduction erronée, que leur amitié est bel et bien terminée par sa seule faute et que sa belle Alana n'est pas à blâmer. Elle n'a eu que raison en le traitant de con. Elle n'a mis qu'en lumière une vérité qui lui semble évidente à lui depuis tellement de temps, avant ce fameux jour au cimetière il y a quelques mois de ça. Néanmoins, évoquer devant Elsa ce qui a pu se passer, ou en partie, c'est une chose qui fait se ranimer les souvenirs douloureux de Darian. Les images de cette journée lui reviennent, comme celle du jour où elle a été vaccinée, ainsi que celle où il s'est effondré au sol après avoir eu la chance de l'embrasser, quand ils n'étaient encore que deux gosses ne se doutant pas de la suite... Plutôt que de regarder ce qui se trouve dans son assiette, l'allemand serre les dents. Toujours plus, pour tenter de faire disparaître la douleur qui envahit sans cesse son cœur et son esprit. “Merci...” est la seule chose qu'il parvient à souffler à sa sœur. Une réponse brève, simplement accompagnée de ce même sourire difficile, qu'il souhaite tout de même afficher pour tenter de la rassurer un peu. Darian ne peut même pas dire qu'il espère aussi. Il ne peut pas sous-entendre que ça va être le cas ; il est celui qui refusera que les choses s'arrangent. Il est celui qui ne veut plus jamais être le témoin impuissant de la souffrance d'Alana, et pour ça il doit la laisser en paix. Il doit garder une distance vitale avec elle, pour que jamais le jour maudit qu'elle a vécu ne recommence. Pour que jamais le cauchemar ne se reproduise une seconde fois. C'est difficile, pour le Segelbacher, toujours plus complexe à gérer au jour le jour, mais il tient bon. Il tiendra le coup jusqu'à voir au bras de sa meilleure amie de toujours un homme fait pour elle, une personne qui la méritera bien plus que lui...

La question d'Elsa fait froncer les sourcils à l'ex-policier. “Non.” Une sueur froide le force à se repositionner dans son siège, alors que toute son attention est dorénavant portée sur une Elsa qui lui en dit bien trop peu pour l'empêcher de paniquer. Pourquoi évoque-t-elle leur mère ? S'est-il passé quelque chose récemment ? Qu'est-ce qui se passe ? Les poings serrés, impossible pour le trentenaire de faire taire toutes les questions qui l'assaillent soudain. Il se fout de ce qu'il doit faire durant le repas, manger ou l'écouter le conseiller, il ne peut dorénavant plus qu'appréhender ce qui va suivre avec une certaine nervosité dans les gestes et la voix. “Elle a essayé de te contacter ?”, qu'il reprend, scrutant le visage de sa cadette pour ne pas manquer de réponse physique importante à sa question. Il sait qu'Elsa n'est pas du genre à lui cacher grand chose... mais il sait aussi qu'ils sont semblables en certains points, tous les deux, si bien que Darian préfère s'assurer que l'idée de lui dissimuler une information cruciale pour empêcher sa mère de lui faire du mal ne lui a pas traversé l'esprit. Depuis son attaque, le Segelbacher met un point d'honneur à la préserver de leur famille, et de leur mère en particulier. Le souvenir du visage fatigué d'Elsa à l'hôpital lui revient mémoire, tout comme les moments où il a dû s'accommoder de ses regards noirs, de son désir d'indépendance, d'autonomie, alors qu'il était évident qu'elle avait besoin d'aide. Darian fait partie de ceux qui ont été présent pour la soutenir et lui faire oublier cette période délicate. Malheureusement, oublier s'avère impossible quand les conséquences d'une vaccination ne sont autre que d'être coincé dans un fauteuil roulant. Il est hors de question que leur mère revienne. Il est hors de question qu'elle la touche, lui parle, la blesse de nouveau. Les prunelles pourtant clairsemées de l'ex-policier s'assombrissent à cette simple pensée. “Elle a tenté autre chose ?” Cette fois-ci, sa question est plus directe. La crainte de rater une évidence qu'il n'a pourtant pas dénoté jusqu'ici, jusqu'à se trouver dans ce restaurant, face à Elsa en personne, le terrifie. Si sa mère avait réussi un autre mauvais coup, il l'aurait sans doute vu. “Si c'est le cas il faut que tu en parles à Porter, il doit être au courant pour pouvoir te protéger. Je peux pas être là tout le temps, Elsa, je veux pas qu'elle t'approche.
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