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 (calista), here we are - fighting

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeVen 22 Jan 2016 - 3:18


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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Combien d’choses avait-il retourné dans sa tête ? Combien d’idées accrochées à son esprit en de lascifs rappels du temps qui courait ? Il avait tenté de les ravaler, encore et encore, pourchassé par la hantise que quelqu’un n’les perçoive, les saisisse à l’orée de ses prunelles et s’en serve contre lui. Ces indéniables faiblesses, pulsant à la vitesse du sang dans ses veines paniquées, épuisées, lassées à mesure que les jours s’étaient alignés, derrière les lignes ennemies. Ennemies – il n’savait plus vraiment ; Alec Lynch était tout autant l’adversaire des transmutants aujourd’hui, que celui des chasseurs qui avaient découvert le lourd secret qu’il n’avait que trop longtemps porté à bout de bras. Là, juste aux frontières du réel, la tentation chaque fois grandissante, d’avouer enfin les vérités éhontées que lui livrait sa génétique toute entière. Et sans Calista, sans sa voix, sans ses paroles ; sans sa présence, le fardeau n’avait été que plus lourd à porter. Était-ce la faim, une quelconque dépendance, une envie irrépressible, un caprice dangereux qui poussait chacun des pas du chasseur en cet instant ? Il défiait les lois du monde, toute prudence ou toute sécurité là, maintenant, errant dans les rues d’un Radcliff qui lui était plus hostile que jamais – non pas libéré par Insurgency, tout simplement fugitif aux yeux de toutes les forces qui s’opposaient dans ces rues. Il suffirait d’un faux pas, d’une erreur, d’un regard dans la mauvaise direction pour que les choses déraillent : était-ce pour cela, qu’il y avait ce nœud, palpitant avec force dans sa gorge alors qu’il croisait chaque fois plus de gens ? Personne ne le reconnaissait, très peu de gens l’observaient à dire vrai, trop occupés à regarder par-dessus leur propre épaule. C’était tant mieux : peut-être bien que l’atmosphère électrique de la ville offrirait au Lynch le couvert dont il avait tant besoin. Car rien ne l’ferait reculer, maintenant ; pas après les mois passés dans le silence le plus épais – l’absence, la lourdeur d’une rancœur incrustée dans ses chairs plus efficacement que n’importe quel mal éphémère. Qu’y avait-il pu se passer ici, dans l’reste de la ville, tandis qu’il était aux abonnés absents, forcé de patienter comme un lion en cage, son existence suspendue aux caprices de dégénérés qui n’comprenaient rien à rien ? C’était tout juste un coup de chance qui l’avait sorti des tréfonds humides où il n’avait passé que trop de temps ; collaient encore aux sens du Lynch, le silence oppressant, l’odeur de moisi, la froideur de l’air qui l’avait entouré. Et le monde avait continué de tourner, somme toute ; tout comme treize ans plus tôt, la Terre avait poursuivi son immuable chemin, alors même que la vie d’Alec Lynch s’était suspendue du tout au tout. Qui restait-il, désormais ? Ses pas ne l’guidaient pas vers Felix cette fois-ci, quand bien même ils l’avaient fait treize ans plus tôt. Cette époque où il aurait fié toutes les parts de son âme à son meilleur ami, aux Lecter, aux croyances qu’ils avaient fait germer dans son cerveau. C’était différent maintenant, et dans l’errance de ses songes, il n’y avait qu’une personne qu’il voulait voir. Une ; une vers qui il semblait flotter, à mi-chemin entre une conscience ferme et définitive, et la crainte viscérale que tout ceci n’était qu’une cruelle illusion. Ca n’changerait pas beaucoup de la traversée du désert, infiniment solitaire, qu’il avait dû endurer pendant tout c’temps.

Qu’une illusion, qui se suspendrait, se stopperait au moment décisif, alors que les rues s’alignaient, s’ressemblaient pour l’amener lentement mais sûrement à la destination tant désirée. Alec n’avait pas pris le temps de calculer sa fuite, défiant vertement le moindre de ses protagonistes, son bourreau-libérateur ou ceux qu’il avait sauvés, de le retenir pour une quelconque raison. Quelque part, chacun des protagonistes de la scène qui avait précédé ces instants, savait qu’ils seraient amenés à se retrouver, d’une quelconque façon, pour une raison ou une autre. Le Lynch fuyant la scène du crime avant que les flics n’arrivent pour poser des questions, n’était qu’un moyen de brouiller les pistes – une réponse préférable à un étau se refermant autour d’eux tous. Il savait, qu’cette histoire avec Andreas Kovalainen n’était pas finie – juste en suspens, et il comptait profiter de chaque instant de liberté et de solitude qu’il arracherait d’entre les mains du type qui croyait tenir sa vie au creux de celles-ci. L’moment où leurs volontés entreraient brutalement en confrontation, ce serait définitivement pour plus tard : sauver la gamine du transmutant devait au moins lui gagner ça, quelques heures de trêve loin d’ces histoires, loin des frontières emprisonnées et empoisonnées d’l’endroit où il avait été retenu captif, pour trop longtemps. Tout ça parce qu’ils n’avaient rien trouvé d’mieux à faire, tout aussi incapables de le tuer qu’il l’avait été lui-même ; ça n’avait pas été faute d’essayer. Au moins, les larbins d’Insurgency n’avaient pas fait de lui un rat de laboratoire : tout ça ne faisait que flouer un peu plus les frontières déjà fragilisées dans son esprit. Passer des heures par jour seul avec lui-même, avait, somme toute, poussé le chasseur à réfléchir à des choses qu’il n’avait pas envisagées jusqu’alors – faute de temps, faute d’envie. La solitude, ça activait certaines choses, certains procédés dans l’esprit ; et c’était les sens en alerte, chacun de ses voyants en alerte, que le Lynch appréhendait chaque personne qui se présentait face à lui. Comme s’il était devenu comme tous les autres ; rien de mieux qu’un pauvre type tout juste bon à attendre la sentence que d’autres apposeraient sur lui. Heureusement avait-il encore le réflexe de porter une arme sur lui, quand bien même c’n’était pas son arc – l’arme à feu serait toujours pour lui un bon moyen de se débarrasser d’une quelconque gène qui se présenterait sur son chemin. Un transmutant, de préférence ; le meurtre de ceux-ci coulait plus aisément dans son sang que celui de ses semblables hunters, quand bien même les circonstances voulaient qu’ils soient, aujourd’hui, eux aussi, ses adversaires. Peut-être était-ce la chose la plus stupide qu’il avait fait depuis longtemps – aller chez elle, comme ça, si vite, sans réfléchir, sans faire preuve de la moindre précaution. Comme s’il n’faisait que répondre à un appel que lui seul pouvait saisir, à des milliers de kilomètres de la réalité palpable, des autres, des hunters et des transmutants. Un appel destiné qu’à lui ; égoïstement, c’était c’qu’il se disait. Et pourtant, Alec imaginait déjà Calista avoir assez d’amour-propre pour le haïr d’avoir disparu sans crier gare, sans lui donner la moindre nouvelle. Ca n’avait certainement pas été d’son plein gré, mais ça n’allégerait probablement pas la rancœur de la blonde. Il la connaissait, après tout ; et n’savait que trop bien qu’elle pouvait parfois être excessivement têtue, dans sa façon d’retenir de la hargne à son égard, à lui. Ils étaient déjà allés loin, bien loin dans ce domaine-là.

Alors quoi ? Qu’est-c’qui pouvait bien chasser toute retenue de son esprit ? De ses entrailles ? Alec, au cœur de la ville maudite qu’il aurait dû préférer fuir, à la recherche désespérée de quoique ce soit pour renouer avec… avec ce il n’savait quoi, ils n’en avaient jamais parlé. N’en avaient jamais eu l’occasion. N’y avaient jamais songé. Et le silence s’était imposé de lui-même, mutisme forcé ; l’oubli ? Après toutes ces semaines, il n’savait plus, n’savait pas à quoi il allait se confronter d’ici des poignées de minutes à peine. Est-c’que quelqu’un d’autre qu’Alec Lynch aurait essayé de faire les choses différemment ? Sûrement aurait-il au moins pu faire l’effort de prendre une douche, et de chasser les stigmates laissées par des mois d’abandon et de perdition – dans l’empressement, il n’en avait rien fait, n’en avait eu cure : était-ce une preuve suffisante de sa bonne foi, quelle qu’elle soit ? Il y arriva enfin, après ce qui lui sembla être une éternité à regarder à droite, à gauche, à l’affut d’un visage ennemi, d’un ancien allié qui lui planterait un couteau dans le dos : l’immeuble où vivait Calista, là où il n’avait que rarement égaré ses pas, parce qu’ils n’avaient fait que gratter la surface, après tant de temps à s’perdre. La dernière fois qu’il avait laissé la misère l’amené jusqu’ici, Alec était parti après quelques secondes à peine, la sentence tombant pour briser quelque chose entre eux – à jamais, ou pour le meilleur, qui pouvait savoir. Il lui avait annoncé c’qu’il était, la désastreuse réalité qui s’faisait un chemin pernicieux à travers son esprit aujourd’hui. Il lui avait demandé de le tuer, et maintenant… maintenant. Le tuerait-elle pour ce qu’il était ? Est-c’que quelques semaines de silence suffisaient à changer tout à ce point ? L’Alec hunter des treize dernières années se serait au moins posé cette question pour une fugace seconde, une simple précaution – l’irremplaçable méfiance qui avait habité son être pendant tant de temps, à l’égard de tous. N’importe qui. Sauf elle, curieusement ; à croire qu’il était trop con pour s’poser la question. Ou qu’il la sous-estimait – peut-être pensait-elle ça, pensaient-ils tous ça. Jamais une telle pensée, une telle idée n’avait-elle fait son chemin jusqu’à lui – jamais et peu importaient les croyances des autres. Elle devait l’savoir, elle devait savoir tant d’choses, sous le voile de silence – ces instincts qui n’en étaient pas vraiment, et l’amenaient à hésiter, là, juste devant la porte de chez la Wolstenholme. Pas parce qu’il se méfiait ; parce que c’était Calista. Et qu’il était à Alec ; le fugitif avec une cible dessinée dans le dos – celui qu’Insurgency n’mettrait pas bien longtemps à rechercher comme des chasseurs traqueraient un gibier leur ayant glissé entre les doigts sans qu’ils ne sachent vraiment pourquoi. Et s’ils l’avaient suivi ? Et si Calista était en danger maintenant ? Et si… ? Là, contre le bois de la porte sur laquelle il l’avait pas encore frappé, sa main se referma en un poing, les ongles de ses doigts s’enfonçant dans la chair de ses paumes. Et l’hésitation devint paralysie, pour de longs, longs instants. Un doute pernicieux, empoisonné. Faire demi-tour. Tenter le Diable, défier n’importe qui de venir, ici, et maintenant, s’attaquer à la mauvaise personne. Il restait Alec Lynch, chasseur entrainé et formé depuis treize longues années, le soi-disant héros de Radcliff. Et elle restait Calista. Tant de choses. Y avait-il une quelconque bonne décision à prendre ? Pour répondre à une ivresse quelconque pulsant au rythme de son cœur, les battements de l’organe vital tout contre ses côtes, oui ; enfin, le chasseur frappa à la porte, de son poing qui glissa sur la surface de bois qui le séparait encore de ce qui ne pourrait être stoppé ensuite. La suite d’événements qu’il mettait lui-même en place ; combien de secondes avait-il pour disparaître avant que la blonde n’atteigne la porte ? Les lèvres sèches, une bile nauséeuse au bord des lèvres, Alec ne bougea pas, ses pieds ancrés dans le sol. La réalité. Calista, à quelques pas de là – combien ? Etait-elle seulement chez elle ? C’n’était qu’enfin qu’il réalisait, qu’elle pouvait tout aussi bien être à la mairie, en train de bosser avec le maire. Ou avec d’autres hunters. Ou qu’elle pouvait être avec sa famille. Ou, ou… ou plein de possibilités. Quelle idiotie, cette façon qu’avait son cerveau d’cesser de fonctionner en un claquement de doigt, baigné par un stress qu’il n’avait jamais connu. Jamais, non jamais. Et enfin, après une infinité d’temps, la porte s’ouvrit ; sur Calista. Calista qui n’avait pas franchement changé ; similaire au visage qu’il avait gardé soigneusement caché dans sa mémoire – à l’abri des regards, des intentions meurtrières qui avaient rôdé autour de lui. Tous les prédateurs qui n’avaient attendu qu’ça, sûrement, un moyen de l’atteindre directement là où ça f’sait mal, plus mal que n’importe quelle blessure. Et dans les prunelles de la jeune femme, il sut, il savait déjà ; il devait dire quelque chose, faire quelque chose. Se justifier ? S’excuser ? S’expliquer ? L’embrasser ? Curieusement, lâchement, c’était l’option la plus tentante. L’enlacer ? Elle semblait en avoir besoin, infiniment besoin – de lui ? D’un autre ? Il ne dit mot, non pas parce qu’il n’en avait pas envie, ni l’intention – parce que ses cordes vocales semblèrent inactives, noyées et court-circuitées par une angoisse qu’il ne se connaissait pas. Il aurait dû, pourtant, lui demander c’qu’y allait pas – parce qu’il savait déjà, que les mois passés avaient laissé des séquelles. Il n’voulait juste pas les affronter ; c’était à croire qu’il n’était vraiment pas v’nu au meilleur endroit, pour ça.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeVen 22 Jan 2016 - 20:08

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Allongée dans son lit à une heure déjà bien avancée de la journée, Calista laissa échapper un long soupire. Elle ne voulait pas sortir de sous sa couette. Là, sous ses draps elle avait l’impression d’être coupée du monde et ça avait quelque chose de rassurant. Le monde, elle n’osait plus y mettre les pieds. Il lui était devenu bien trop hostile, bien trop incompréhensible, pour qu’elle ose mettre le bout de son nez dehors. Elle n’avait jamais été franchement courageuse, mais les événements récents l’avaient d’autant plus poussée à craindre tout et n’importe quoi. Elle savait que dès qu’elle repousserait son épaisse couette, elle se retrouverait en position de panique extrême dès qu’un bruit viendrait agresser ses oreilles. Y avait bien qu’au fond de son lit qu’elle se sentait en sécurité, bercée par les ronrons réguliers de son chat qui dormait à poings fermés sur l’oreiller à côté d’elle. Mais est-ce qu’elle allait vraiment rester toute la journée au fond de son lit ? Ça ne semblait pas impossible à ses yeux. Ça faisait des jours qu’elle ne sortait de son lit que pour aller manger et se laver. Il lui arrivait parfois de rester un peu sur le canapé, mais jamais bien longtemps. Elle n’était pas sortie depuis des jours. Au boulot, ça ne posait pas de problème, elle avait été arrêtée et elle n’avait probablement pas l’intention de retourner un jour au commissariat de police. Pas après tout ce qui avait pu s’y passer et les souvenirs encore flous de cette soirée qui l’avait envoyée à l’hôpital. Retourner à la Mairie, ce serait compliquée maintenant qu’elle savait qu’elle avait tout d’une transmutante. Ce n’était pas logique, elle ne savait pas comment est-ce que c’était possible qu’elle soit devenue une transmutante du jour au lendemain, alors que les tests de dépistages étaient formels, elle ne possédait pas ce fichu gène. Mais à un moment, le bracelet de détection s’était mis à sonner pour elle, comme il avait sonné pour Lorcan. Elle l’avait senti, la dernière fois qu’elle avait serré la main à quelqu’un, cette impression de se sentir revigorée, alors que la personne en face d’elle avait l’air de plus en plus mal au point. Ça avait permis de soigner une grande partie de ses blessures. Mais c’était une malédiction à laquelle elle ne voulait plus se confronter. Ne plus pouvoir toucher qui que ce soit sans manquer de le tuer, ça ressemblait à l’enfer. C’était peut-être normal après tout qu’elle ait essayé de se tirer une balle dans le ventre. Une volonté de mettre fin à cette mutation qui avait tout pour lui gâcher la vie. Mais au moment où elle avait tiré, le bracelet n’avait pas sonné. Au moment où elle avait tiré, elle n’avait eu aucune preuve de cette mutation. Pourtant, elle avait été persuadée que la meilleure chose à faire était de se suicider, à cause de ce qu’elle était. Comment cette idée avait pu venir jusque dans son esprit alors même que, dès lors qu’Alec était venu chez elle avec l’envie d’en finir avec sa vie de transmutant, elle avait admis que ce n’était pas la solution au problème.

Y avait tellement de points flous dans cette histoire qu’elle ne savait plus quoi penser. Le problème n’avait de cesse de tourner au fond de sa cervelle, rendant les choses d’autant plus compliquées. Rester au fond de son lit, ça la forçait à ruminer. Lorcan lui, était persuadé que c’était quelqu’un qui lui avait tiré dessus, parce que ça semblait complètement fou que ce soit elle qui ait appuyé sur la gâchette. C’était vrai dans un sens, que ça semblait complètement irréaliste. Elle ne savait plus quoi penser. Cette histoire était compliquée, tellement sans doute qu’elle lui avait fait perdre de vu son objectif des dernières semaines. Elle avait passé  tellement de temps à rechercher Alec et pourtant, depuis quelques jours, elle avait complètement laissé tomber. Elle continuait de vérifier régulièrement son téléphone, dans l’espoir qu’il écrive quelque chose, donne signe de vie, mais elle ne tentait plus rien pour essayer de le retrouver. Son ordinateur était éteint, posé sur la table de nuit depuis un moment maintenant. Son bras droit n’était pas encore complètement remis, si bien que l’atèle l’empêcher de le bouger correctement, coupant court à son envie d’attraper l’engin qui pourtant représentait beaucoup pour elle. C’était inhabituel de voir Calista aussi loin de son ordinateur. Y avait rien qui la motivait de toute façon. Elle était toujours trop occupée à essayer de remettre de l’ordre dans son esprit pour pouvoir se consacrer à autre chose. Elle avait fini pourtant, par trouver le courage de sortir de son lit. Les volets étaient encore fermés, depuis des jours. Elle ne sortait pas, elle vivait dans le noir, elle n’était même pas descendue pour chercher son courrier. Même ça, il lui semblait que c’était un risque démesuré qu’elle ne pouvait pas se permettre de prendre. Elle prit le temps de rabattre la couette sur son lit, comme pour donner un aspect mieux rangé à la chambre, quand bien même il y avait des fringues un peu partout sur le sol. Parce qu’elle n’avait pas eu le courage de s’occuper de ça depuis trop longtemps maintenant. Elle se dirigea dans la salle de bain dans un soupire pour aller prendre une douche. Elle assise dans le bac à douche, perdue dans ses pensées jusqu’à ce que l’eau, devenue trop froide la force à se redresser pour sortir de là. Il fallait qu’elle refasse son pansement. A regarder dans le miroir la plaie à peine fermée qui restait de ce coup de feu, elle grimaça. Ça allait laisser une cicatrice bien moche. Elle soupira avant de s’efforcer de refaire son pansement, malgré son bras cassé qui n’avait de cesse de lui faire mal. Ça l’agaçait plus qu’autre chose cette histoire. Finalement, me pansement ne ressemblait pas à grand-chose, mais tant pis. Elle enfila un jogging et un débardeur, ce serait très bien pour rester chez elle avant de filer dans son salon pour allumer la télévision, peut-être que ça pourrait l’aider à penser à autre chose, au moins pendant quelques minutes, quelques heures si elle était chanceuse.

Lancée dans un programme qu’elle ne suivait qu’à moitié, la blonde sursauta alors qu’on cogna contre la porte d’entrée. Le son n’était pas bien fort et la télévision était la seule source de lumière de la pièce, les volets étant complètement fermés. Elle pouvait bien faire comme si elle n’était pas là, peut-être que la personne qui était venue jusqu’ici aller partir. Ou peut-être qu’il allait défoncer la porte pour entrer. Un frisson parcouru son échine à cette pensée. Ça pouvait aussi être Lorcan ou Aspen qui venait s’assurer qu’elle était encore en vie, puisqu’elle ne donnait pas de nouvelles. Mais, ça pouvait aussi être quelqu’un voulant la tuer. Elle n’en savait rien, elle n’avait pas envie de savoir, jouer la carte de l’absence ce serait pas mal. Elle soupira avant d’attraper les coussins du canapé, les soulevant jusqu’à trouver l’arme à feu qu’elle avait laissé trainer là la veille. Elle s’assura qu’il était chargé avant de retirer la sécurité d’un geste habile et rapide, parce qu’il semblait qu’elle avait appris à faire ça presque avant de savoir parler, tant c’était normal chez les Wolstenholme d’apprendre le maniement des armes. Elle avança avec prudence jusqu’à la porte, son arme dans la main gauche, elle avait beau être droitière, elle pouvait quand même tirer de sa main droite, alors l’atèle au bras droit, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle tourna doucement la poignée avant de tirer la porte du bout du pied afin de l’ouvrir, son flingue directement pointée vers la personne qui venait de frapper. Elle s’attendait probablement à tout le monde sauf à lui. Y avait même un moment où elle s’était demandé si ce n’était pas les témoins de Jehova. Mais non, c’était Alec, celui qu’elle n’attendait presque plus. Elle fronça les sourcils, le dévisageant soudainement comme pour être sûre qu’elle n’était pas victime d’une soudaine hallucination. Elle se pencha rapidement pour regarder à droite puis à gauche dans le couloir. Y avait personne, tout allait bien. Sans un mot elle tira Alec à l’intérieur de l’appartement avant de refermer rapidement la porte, le verrou également, puis la chainette, parce qu’on était jamais trop prudent. Habituée à l’obscurité de l’appartement depuis quelques temps, elle ne prit pas le temps d’allumer la lumière ou d’ouvrir les volets. L’éclairage télévision, ça lui allait très bien. Elle y était habituée et puis, ça mettait en valeur son écran plat nouvelle génération, incurvé, haute définition et tellement d’autres options qu’on pourrait presque se demander s’il ne faisait pas grille-pain également. « Alec ? » Elle fixait le jeune homme d’un air complètement perdu. Qu’est-ce qu’il faisait là après tellement de temps d’absence et où est-ce qu’il avait été pendant ces longues semaines qu’elle avait passé à le chercher. « J’t’ai cherché pendant … » Elle ne savait même pas pendant combien de temps elle avait cherché, elle n’était même pas sûre de savoir depuis combien de temps elle était enfermée dans son appartement, incapable de donner une date si on la lui demander. « Et j’ai laissé tomber … Je suis désolée. » Lui, il ne l’aurait pas laissée tomber comme elle l’avait fait. Lui, il n’aurait certainement pas passé tout ce temps enfermé dans le noir chez lui à craindre tout et n’importe quoi. Elle avait envie de se jeter à son cou, de se blottir dans ses bras, mais elle ne pouvait pas. Elle n’avait pas envie d’entrer en contact avec sa peau, elle ne pouvait pas prendre ce risque. « J’ai quand même trouvé un tas de trucs qui pourraient t’intéresser ... » Sa mère par exemple. Des récits sur un transmutant capable d’annuler le pouvoir des autres mutants. D’autres trucs moins intéressants aussi, suffisamment de bordel pour recouvrir sa table basse de plusieurs piles de dossiers. « Tu vas bien au moins ? » Sans doute qu’elle aurait dû commencer par là. Mais elle n’était pas au top de sa forme, elle en perdait ses manières. Vivre en ermite depuis quelques jours, ça lui faisait perdre son rapport à la société, ce dernier étant déjà endommagé en tant normaux, elle était définitivement plus habile avec les machines qu’avec les êtres vivants. Elle se dirigea d’un pas trainant vers la table basse pour rejoindre ses mille et un dossiers, commencé à en soulever quelques-uns, à la lumière de la télévision qui continuait de tourner, le son tellement bas qu’il fallait presque se concentrer pour l’entendre. « Ça doit être quelque part par là … J’avais tout imprimé, parce que je sais que c’est pas ton truc de lire sur un pc … » Mais elle avait probablement imprimé trop de trucs, qu’elle avait posé les uns sur les autres. Puis par-dessus elle avait ajouté son courrier, tout un tas d’autre paperasse puis les papiers de l’hôpital, ceux de l’assurance, dont la plupart n’était même pas encore remplis, ça avait fini par se perdre au milieu de tout ça. « J’vais retrouver hein … » Elle continuait à chercher, d’une seule main, l’autre étant toujours coincée dans son atèle. Finalement elle se laissa tomber sur le canapé quelques feuilles entres les mains, qu’elle laissa tomber sur le canapé à côté d’elle, là où s’empilait déjà un tas de bordel, vernis, portable, chargeurs, manettes, encore des papiers bref, c’était zone sinistrée ce salon. « Juste, cinq secondes. » Elle passa sa main contre son ventre en grimaçant, elle s’était juste penchée au-dessus d’une table basse et elle était épuisée comme si elle avait couru un marathon. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait de rester dans son lit, y avait bien que là qu’elle pouvait presque oublier à quel point se prendre une balle dans l’estomac, ça pouvait faire mal.

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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 18:52


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Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Pourquoi eux deux ? C’était curieux, la façon dont un tracé d’vie pouvait être écrit, défini par un instant tout particulier, parmi tant d’autres. Si Calista n’était pas née une Wolstenholme, si les parents d’Alec n’étaient pas morts treize ans plus tôt – et si Lancaster n’avait pas jugé bon de les mettre en équipe, ils n’en seraient pas là. Là, à se dévisager chacun d’un côté de la porte d’entrée, incapables de savoir quoi faire. L’indécision, ça n’avait jamais été vraiment son truc, à Alec ; lui qui s’était toujours plu à tout contrôler dans sa vie – même à l’époque de suivre Felix dans cette quête à la recherche de justice pour ses parents, il n’avait pas vraiment pris le temps d’évaluer ses possibilités et toutes les opportunités qui s’offraient devant lui. Tout d’suite après l’enterrement de ses parents, comme ça, à dévisager des tombes toutes fraiches encore, le Lynch ne s’était pas vu avoir le moindre avenir, une quelconque route tracée loin de la vengeance qu’il devait obtenir pour ses géniteurs. Calista, définitivement, l’plongeait dans ces épreuves de vie auxquelles il n’avait que trop rarement goûté. Les femmes, elles avaient eu cette place passagère, éphémère et dispensable dans son quotidien – un rôle sans cesse renouvelé à mesure que les visages s’alignaient, sans jamais vraiment s’ressembler. A bien des égards, la chasseuse blonde était la seule depuis bien longtemps, à habiter son quotidien d’une manière aussi ferme et définitive, quand bien même ça n’avait jamais été ça. Depuis combien de temps, au juste, ne vivaient-ils pas un jour de leur quotidien sans se voir au moins une fois ? Ca n’avait jamais été dit clairement, déclamé à haute voix ou affiché aux yeux de tous, mais Calista Wolstenholme était celle qui connaissait l’mieux Alec Lynch aujourd’hui – plus que Felix, probablement, et ce, malgré le caractère peu loquace du chasseur. Felix, il connaissait d’lui ce passé douteux qu’il préférait ne pas trop appréhender, des souvenirs qui tournaient inlassablement dans leur tête pour rendre les circonstances de leurs rancœurs aujourd’hui, plus désagréables que jamais. Felix était son meilleur ami – avait été son meilleur ami. Calista était… Calista était sa partenaire ; la voix dans son oreille, la compagne invisible qui n’avait pu faire autrement, qu’être spectatrice de chaque panel d’émotions qu’il aurait préféré traverser seul. Elle était cette présence qu’il aurait volontiers chassée, pour une raison ou une autre – cette personne qu’il aurait, aurait dû repousser coûte que coûte dans ces longs moments de perdition où il aurait choisi la solitude, avant n’importe quoi d’autre. Calista s’était toujours retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Etait-ce donc ça, qui expliquait pourquoi ses pas l’amenaient jusque-là, sans état d’âme, sans l’ombre d’une hésitation, ni la moindre retenue ? Etait-ce pour ça que dans leurs têtes, se bousculaient des souvenirs échaudés d’une nuit passionnée ? Parce que les circonstances l’avaient voulues ? Parce que le hasard – une main du destin - avait voulu que ce soit Calista qui s’retrouve à toujours être le réceptacle des confessions du Lynch ? Jamais le chasseur n’avait voulu penser sa vie ainsi ; destinée, écrite depuis le jour de sa naissance, toute tracée par une autorité supérieure qui faisait s’entrecroiser des vies, comme ça, en quelques caprices savamment pesés. Non, y’avait quelque chose d’autre, forcément ; quelque chose qui avait focalisé les songes du chasseur dans ses longues journées de solitude au sein d’Insurgency. Quelque chose qui l’avait maintenu, la tête au-dessus de la surface de l’eau – cet élan rassurant, ce baume réparateur qui se diffusa, pansa toutes ses plaies, alors qu’il n’avait même pas encore fini de dévisager la jeune femme à quelques pas de là.

Que dire, que faire ? Il fallait croire qu’une dose de fatigue ralentissait ses réflexes, puisque Calista fut la première à réagir, à faire quelque chose. Alec n’avait pas encore eu le temps de ciller, lorsqu’elle l’attira à l’intérieur de son appartement, empli de ténèbres qu’il n’lui connaissait habituellement pas. Lui qui avait cru qu’il faisait jour, c’était comme si la nuit venait de brusquement s’abattre partout autour ; et malgré les apparences, perdre la lumière du soleil au profit des ténèbres, ça n’lui plaisait que moyennement. « T’es au courant qu’il fait jour, hein ? » ne put-il s’empêcher de lâcher, presque dans un effort de détendre l’atmosphère grâce à un vague sarcasme – ça n’avait clairement pas été la première phrase qu’il avait envisagé dire à une Calista qu’il retrouvait tout juste après des mois de silence. Mais c’était toujours mieux que rien… hein ? Et maintenant ? Elle l’avait cherché… et ? Et ? Alors que les yeux clairs du jeune homme couraient des pieds à la tête de la blonde, toute une quantité d’informations, de questionnements, s’pressèrent contre son esprit. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi était-elle comme ça ? Et son bras ? Et ce noir ambiant ? Et… et, tout ?! Mais tandis que ses lèvres brûlaient de questions auxquelles ils n’arrivaient pas à donner d’ordre précis, Calista, elle, fuyait son contact plus qu’autre chose – il avait à peine eu le temps d’ingérer les informations qu’elle lui offrait comme ça, qu’elle avait filé vers un coin de son salon. Ici et là, des tonnes de paperasses et de bordel désordonné – c’n’était que maintenant, oui, que maintenant, que le chasseur se rendait compte du carnage. « Calista… » se contenta-t-il de marmonner, inaudible à la jeune femme, qui remuait, remuait des paperasses. Dans la gorge du Lynch, il y avait déjà le doute qui brisait sa voix, et des hésitations incessantes qui rendaient sa respiration erratique. Avait-il bien fait de venir, franchement ? Tous les visages des dégénérés qu’il avait eu la désagréable surprise de croiser à Insurgency revinrent s’imprimer sur le voile de ses paupières ; Nerea Castellanos, Pietra Nelson-Byrd, Isolde Saddler, Andreas Kovalainen. Si le dernier avait été celui qui avait mis fin à sa captivité, il avait eu des motivations personnelles pour le faire : tous deux demeuraient dans un statu quo dans lequel Calista n’avait nullement sa place. Quant aux autres… les autres, s’étaient-ils déjà rendus compte que leur captif n’était plus là ? Cinq secondes – oui, il avait bien besoin d’au moins cinq secondes, pour remettre ses idées en place, reconnecter avec la réalité ; et s’rendre enfin compte qu’il n’avait pas bougé de juste derrière la porte, où la blonde l’avait laissé. Chacun de ses muscles crispés dans une inquiétude incontrôlable, Alec sortit de sa torpeur silencieuse, simplement pour mieux se rendre compte qu’il n’était plus seul – seul avec lui-même. Mais que Calista était là, à demi-là, mais là quand même. « Calista. Hey. » une main glissant sur son visage, suffit à éloigner les fantômes des dernières semaines, Alec abandonnant le passé et Insurgency et les doutes sur le pas de la porte, pour contourner le canapé de l’appartement de la jeune femme, et venir s’asseoir à côté d’elle. « Je-je-j… » il était presque tenté de dire qu’il n’comprenait rien, rien à ce qu’elle faisait, ou à pourquoi il la retrouvait là, prisonnière dans son appartement à verrouiller trois fois sa porte dès que quelqu’un en passait le seuil. Il ne dit mot pourtant, ravalant une frustration qu’il n’devrait pas ressentir, pas alors que les circonstances semblaient… « J’ai… j’ai pas besoin de savoir c’que t’as trouvé. Pas maintenant. » c’n’était sûrement pas pour ça qu’il était revenu vers elle ; quand bien même il n’pouvait pas clairement expliquer quoique ce soit d’autre. Il était revenu, parce qu’elle était là ; parce qu’il n’pouvait se résoudre à faire les choses différemment.

« Qu’est-c’qu’y s’est passé, Calista ? » qu’il ne put retenir plus longtemps, avant que le silence ne se fasse – et qu’il se sente le besoin d’ajouter. « Je- j’sais que… les choses sont bizarres. J’avais certainement pas l’intention de disparaître comme ça. J’espère que tu le sais. » il avait besoin d’savoir qu’elle le savait, qu’elle y croyait. Qu’elle en avait pleinement conscience, peu importait c’que c’était, qui l’avait ramené là, et n’l’aurait jamais fait fuir comme ça, sans crier gare. « Y’a… des mutants qui m’ont trouvé. » et il n’avait eu que trop bien conscience, que Calista aurait pu imaginer qu’il était simplement parti sans se retourner, comme il en avait déjà parlé. A cette époque, cette nuit-là. Dans une inspiration, un éclaircissement de gorge, Alec se reprit – chassant les souvenirs désastreux et les longs jours sans fin. Sa main trouvant instinctivement celle de la jeune femme, malgré la pénombre qui les entourait. « J’vais nulle part, Calista. J’serais jamais parti- » pas après ça ; c’qu’il s’était passé, peu importait c’que c’était. Il l’aurait fait, avec n’importe quelle autre des femmes du passé, fuyard plus volontiers que celui qui restait et tenait bon. Mais ouais, fallait croire qu’avec Calista, ça dépassait vraiment les caprices du destin. « Qu’est-c’qu’y t’est arrivé ? » était-il pressant, excessif, impatient ? Ça lui ressemblait, sans conteste ; « Tu sais que tu peux m’dire… tout c’que t’as à dire. » tout ce qu’elle voulait dire, tout ce qu’elle ne daignerait pas dire à quelqu’un d’autre. Ou toute la hargne qu’elle avait amassée à son égard, à mesure que les jours de silence s’étaient alignés. Rien de c’qu’elle dirait, n’lui était pas déjà venu à l’esprit, pendant les derniers mois qui venaient de passer, ou lors des quelques minutes qui s’étaient écoulées, l’temps qu’il arrive jusqu’ici. S’était-il attendu à ça, tout ça ? Y avait-il des choses qu’il n’avait pas envie d’entendre ? Il le pressentait, comme ça, du bout de ses doigts accrochés à ceux de la blonde à ses côtés ; mais il restait là, tenait bon, s’raccrochait aux quelques lueurs éclairées qu’il saisissait dans la pénombre. Avec le vague sentiment d’se tenir au milieu d’un champ de ruines – c’n’était pas pour autant qu’il avait l’intention de disparaître. Car ils le savaient bien, l’un comme l’autre, la guerre était partout, autour d’eux – et c’était trop tard, pour s’défiler, maintenant.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 21:28

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle en arrive là ? Elle était au fond du trou, si loin de celle qu’elle pouvait être d’habitude. Coincée dans son petit appartement, elle avait peur de tout et c’était à peine si elle avait le courage et l’envie de passer des heures sur son ordinateur ou sur son téléphone. La télé tournait, mais avec le son tellement bas qu’on pouvait se demander si elle la regardait vraiment. Elle avait perdu pied. Tout ce qui avait pu se passer ces dernières semaines était en train de la rendre folle. Maintenant, elle savait qu’elle n’était pas faite pour la chasse. Elle serait toujours mieux cachée derrière un écran d’ordinateur, encore que, y avait toujours des cinglés pour venir l’emmerder quand elle était tranquillement devant son ordinateur. En même temps elle avait la conviction qu’elle devait être meilleure. Il fallait qu’elle soit plus forte si jamais elle voulait survivre à tout ça. Elle était beaucoup trop faible. C’était son père qui avait raison sur toute la ligne sans doute. Pour qu’elle commence à penser de la sorte, c’était clairement que plus rien n’allait dans sa vie. Elle était vraiment tombée très bas pour donner autant de crédit à son paternel. Mais le fait était qu’elle n’en serait pas là si elle avait été plus forte. Elle aurait peut-être réussi à trouver Alec beaucoup plus tôt, au lieu de rester à fouiller partout pendant tellement de temps sans jamais rien trouver. Peut-être qu’elle ne se serait pas pris une balle dans le ventre. Une balle qu’elle avait probablement tiré elle-même. Peut-être. Elle n’en savait rien. Tout était horriblement flou dans son esprit et ça ne l’aidait pas franchement à se sentir mieux. Elle réfléchissait vraiment à tout ce qui avait pu se passer ce soir-là. Elle se creusait les méninges à s’en coller des migraines dans le but de comprendre ce qui avait bien pu se passer, mais y avait rien qui revenait. On pouvait bien lui dire que c’était le traumatisme qui la plongeait dans cet état d’incertitude, qui venait mélanger ses souvenirs et embrouiller son esprit fragile. Mais elle avait du mal à croire à y croire. Ce flou, ça n’avait rien d’habituel. Et ça ne venait pas expliquer tout le reste de l’histoire. Elle avait reçu un don digne d’un transmutant, comme ça, du jour au lendemain, sans que ce soit scientifiquement possible, alors y avait quoi comme explication de ce côté-là ? Ce n’était pas le traumatisme qui voulait ça. Elle ne savait pas d’où ça venait, mais c’était probablement la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase et qui l’avait conduite là où elle en était aujourd’hui. Perdue, complètement perdue et vivant en ermite au fond de son appartement.

Sans ces histoires, elle aurait sauté au cou d’Alec, heureuse de le retrouver enfin. Mais là, elle s’était contentée de le faire entrer chez elle avant de fuir rapidement vers sa pile de dossier qui n’en finissait pas. Elle avait ignorait sa réflexion sur le fait qu’il fasse jour dehors. Dans le fond, elle n’en savait rien. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était et vivre dans le noir complet ne l’aidait pas du tout à se rendre compte du temps qui passait. Il pouvait faire nuit ou jour dehors, de toute façon, elle s’en fichait, elle n’avait pas envie de sortir de cet appartement. Elle ne s’y sentait déjà pas en sécurité, alors dehors, elle n’osait même pas imaginer. Elle était mieux à l’intérieur, même si elle avait juste l’air d’une grande cinglée paranoïaque. Elle vivait bien avec ça cela-dit, enfin non, elle vivait tout mal, mais disons que passer pour une cinglée paranoïaque c’était le cadet de ces soucis à l’heure actuelle. Elle s’était laissée tombée dans le canapé après quelques efforts risibles qui avaient suffi à réveiller l’horrible douleur qui lui tordait les tripes depuis quelques jours. Elle des antidouleurs normalement, mais elle ne savait pas où ils étaient. Elle souleva un peu ce qui trainait sur le canapé dans le but de trouver l’une des boites qu’elle aurait pu laisser trainer dans un coin, mais y avait rien et elle n’avait pas envie d’aller plus loin. Finalement, Alec était venu la rejoindre et il avait l’air aussi perdu qu’elle. Y avait de quoi sans doute. Il ne devait pas avoir l’habitude de la voir se comporter ainsi. Il s’était rapproché d’elle, mettant fin à cette distance qu’elle s’efforçait de mettre entre eux. Sa main contre sa joue la fit frissonner. Il fallait qu’il la retire et rapidement. Parce qu’elle n’avait pas envie de lui faire du mal. Il avait beau être immortel, ça ne changeait probablement rien à la douleur que pouvait causer la malédiction dont elle était victime. Fallait qu’il arrête ça tout de suite. Mais elle ne trouva pas immédiatement la force de retirer sa main. Elle avait simplement envie de se mettre à pleurer et d’aller se réfugier dans ses bras. Elle était certaine que là au moins, elle serait en sécurité. Rien de mal ne pouvait lui arriver tant qu’Alec était dans les parages. Dès qu’il disparaissait en revanche, c’était beaucoup plus compliqué. Dès qu’il n’était pas là, elle finissait à l’hôpital, dans un sale état. Stupide Calista qui avait besoin de quelqu’un derrière elle pour la protéger. Elle était vraiment nulle, terriblement nulle. Telle pathétique que son père avait eu raison, pendant toute ses années de se montrer si dur avec elle. Elle n’était qu’une bonne à rien qui avait besoin de son prince charmant pour la protéger, quelle image risible elle pouvait renvoyer au reste du monde. « Tu devrais pourtant … » Parce que ça remettait probablement un tas de choses en question. Sa mère était en vie. C’était important. Elle donnerait cher elle, pour qu’on lui annonce que sa mère était encore de ce monde. Mais ce n’était pas prêt d’arriver. Elle était définitivement morte et enterrée sa mère. Jamais elle ne reviendrait.

Elle écouta les paroles du jeune homme, cherchant encore la force de fuir, ne serait-ce que quitter le canapé pour aller s’effondrer sur le fauteuil à quelques pas à peine. Parce que ce serait mieux pour eux deux. Elle était maudite. Elle lui adressa un léger sourire, même si dans la pénombre, elle n’était pas bien sûr qu’il puisse distinguer les traits de son visage. Vu la tronche qu’elle devait avoir, ce ne serait pas plus mal de toute façon. Elle devait certainement faire peine à voir. « Les mutants nous trouvent tous … » Qu’elle prononça à mi-voix avant de poser son regard sur l’écran de la télévision qui continuait de tourner. Elle n’en regardait pas les images, les transmutants, ils étaient partout de toute façon. Dangereux ou pas. Elle n’en savait rien. Lorcan n’était pas dangereux, Alec ne l’était pas non plus. Mais elle, qu’est-ce qu’elle était dans tout ça ? Elle savait qu’elle pouvait tuer quelqu’un en un simple contact. C’était affreux. Elle ne voulait pas pouvoir faire une chose pareille. D’autant plus qu’elle était une fille tactile, le genre de personne à facilement faire des câlin à tout va. Elle n’allait pas passer sa vie à rester dans son coin sans pouvoir toucher qui que soit. C’était de la torture. « J’me doutais bien qu’il t’était arrivé quelque chose. » Elle haussa les épaules. « J’ai eu des doutes au début, complexe de la fille qu’on laisse tomber en trente secondes chrono. Mais bon, après j’ai hacké ton compte bancaire et j’ai vu qu’y avait pas de mouvement dessus et puis j’ai hacké les caméras de la ville et à peu près tout ce que je pouvais hacker et y avait rien … Alors j’ai compris que quelque chose n’allait pas. » Et elle avait continué à creuser malgré ça, ça avait été le début des problèmes. Elle avait mis la main sur quelque chose ce soir-là, elle en était sûre. Sinon elle n’aurait jamais désactivé les caméras du poste de police. Mauvaise idée d’ailleurs. Finalement, elle se leva du canapé d’un bond, alors qu’elle sentait bien que la douleur commençait à s’estomper et elle n’était pas stupide, elle avait bien compris que c’était parce qu’elle était en contact avec Alec, en train d’absorber son énergie, elle ne voulait pas faire ça, même si ça pouvait la débarrasser de son bras cassé, de la plaie à peine refermée qu’elle avait au ventre et de cette fichue fatigue qui ne voulait pas la quitter. « J’ai continué de chercher et jsais pas trop ce qu’il s’est passé … » C’était vraiment trop flou dans sa tête. Elle continua se soulever quelques dossiers pour retrouver son bracelet de détection qu’elle avait balancé dans un coin de l’appartement en rentrant de l’hôpital. Elle attrapa l’objet qui se mit directement à sonner, comme il le faisait à chaque fois qu’il était proche d’un transmutant. Y avait pas grand-chose à dire de plus. « J’crois que je me suis tirée dessus à cause de ça. » Mais ça n’avait pas de sens. Elle laissa retomber le bracelet plus loin pour qu’il arrête de sonner. « Lorcan dit que c’est pas possible, que j’ai pas pu me faire ça à moi-même. Ce qui parait presque évident, parce qu’appuyer sur une détente je veux bien, mais me casser un bras, faut pas déconner. Puis les bleus aussi, c’est pas logique. » Elle ne s’était pas tapée dessus elle-même avant de se casser le bras et de se tirer une balle dans le ventre, si elle avait voulu en finir, une balle, ça aurait suffi. « J’ai hacké mon propre fichier de dépistage, parce que j’ai perdu l’original. » Est-ce que c’était vraiment surprenant vu la façon dont elle rangeait les papiers importants ? Suffisait de voir les factures de l’hôpital, les papiers de l’assurance qui trainaient sur la table au milieu de mille et un papiers sans rapport avec ça. « Et je suis clairement dépistée négative et pourtant … » Elle soupira. « Pourtant je pourrais tuer quelqu’un rien qu’en le touchant. Tu l’as ressenti hein ? » Si elle l’avait senti quand il l’avait touché, alors le contraire devait être vrai et peut-être qu’il avait ressenti ça comme un petit truc passager et sans importance, mais c’était loin d’être le cas. « Donc, scientifiquement parlant, je peux pas être une transmutante, mais en même temps j’ai cette … chose en moi. » C’était n’importe quoi cette histoire, y avait de quoi virer complètement cinglée. « Alors, de ce point de vue là, ça a du sens que j’ai pu essayer de me flinguer, parce que je ne peux pas vivre comme ça. Clairement j’peux pas vivre comme ça, à ne pas pouvoir toucher quelqu’un sans manquer de le tuer. Alors ouais, y a toujours une partie de moi qui a bien envie de me flinguer pour en finir. » Elle avait parlé tellement vite qu’elle n’était pas sûr qu’il ait pu comprendre un mot de ce qu’elle racontait et elle se laissa juste le temps d’avaler sa salive avant de reprendre. « Mais en même temps, après ma mère, après toi, et puis Lorcan maintenant, je suis presque sûre que le suicide c’est pas une solution et puis clairement, jsuis la dernière personne au monde qui pourrait avoir le courage de faire une chose pareille. Mais je suis quand même sûre et certaine d’avoir tiré moi-même. » Elle continuait de parler à une vitesse record. C’était qu’elle en avait des choses à raconter, peut-être qu’il aurait pas dû lui dire qu’elle pouvait tout lui dire, parce qu’elle s’était laissée aller du coup. Elle se laissa finalement tomber dans le fauteuil, pas question de retourner à côté d’Alec. « Du coup, je sais pas si quelqu’un a essayé de me tuer ou quoi … Mais dans le doute je préfère être prudente. » Ce qui pour elle, expliquait le noir dans la pièce, l’arme à portée de main, les verrous à la porte. « Puis comme j’peux toucher personne de toute façon, c’est mieux si je reste enfermée ici. » Elle soupira. C’était n’importe quoi cette histoire. Maintenant qu’elle avait tout dit à haute voix, elle avait encore plus l’impression d’être bonne pour l’asile. « Oh merde, ça n’a vraiment aucun sens cette histoire. » C’était une bonne conclusion de cette affaire. D’un geste lent, elle se pencha pour attraper une bouteille déjà presque vide qui trainait dans le coin, ça aussi ça l’aidait à tenir depuis quelques temps. Elle avala une large gorgée d’alcool, sans vraiment faire gaffe à ce que c’était. Tant pis, ça faisait vraiment un bien fou.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 0:46


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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Y’avait des choses qu’il savait ; au moins pouvait-il prétendre ça. Alec n’avait jamais été particulièrement studieux, trop impatient pour lire, trop indiscipliné pour rester sur les bancs d’une Université prestigieuse payée par son père. Totalement incapable d’avoir la volonté de capter des informations élémentaires, comme celles que les profs de biologie avaient vaguement tenté d’lui faire entrer dans le crâne. La vie avait été son expérience, chacune des étapes d’existence qu’il avait eues à traverser – en solitaire, ou accompagné d’ces quelques personnes. Les autres avaient-ils fait une différence ? A dévisager Calista, à songer à son implication, sa présence, sa main dans la sienne – son regard dans le sien, il n’pouvait s’dire les choses différemment. Sans la Wolstenholme, où serait-il ? Et le bilan était aussi encourageant que dévasté ; car hormis elle, qui y avait-il eu ? Certainement pas Felix, qui, un beau jour, avait frappé à sa porte sans crier gare, et s’était juste après offusqué de la réaction de son ancien meilleur ami. Depuis bien longtemps déjà, le Lynch survivait sans ses parents, sans le repère qu’ils avaient si souvent représenté à sa vie : qu’auraient-ils pensé de lui, transmutant jusqu’au bout des doigts ? Différent, immortel. Sa mère aurait sûrement accepté la chose, comme elle avait toujours tout accepté de lui : avec ce sourire, aux abords de ses lèvres, cette bonté chaleureuse brillant au fond de ses prunelles. L’espérait-il, en tout cas, presque sans le vouloir ; ouais, ça signifierait alors qu’il n’aurait jamais eu la moindre raison de haïr les dégénérés. Mais ça signifierait aussi qu’ses parents avaient eu une façon d’fonctionner, une façon d’penser qui n’aurait jamais cautionné c’qu’il avait fait. Le chemin qu’il avait choisi d’emprunter, cette haine viscérale à l’égard de ces êtres surnaturels – leur simple présence parmi l’reste du monde. Treize ans ; treize ans à semer la mort dans son sillage et à vivre comme un loup solitaire : curieusement, ça n’lui avait jamais semblé long, avant aujourd’hui. Avant cette période-là, c’t’étape dégueulasse de sa vie où il n’faisait que tourner en rond dans quelques centaines de kilomètres carrés – cette misérable ville qui n’rimait à rien, s’autodétruisait, et deviendrait bientôt un amas de cendres et de cadavres. Y’avait des choses qu’il n’savait que maintenant – après avoir passé des semaines à tourner en rond comme un animal en cage, des choses qui s’remettaient d’elles-mêmes dans une perspective bien particulière. Sans sa putain d’mutation, il n’serait plus là ; Insurgency se serait fait un plaisir de l’exposer comme tous les autres hunters avant lui, un cadavre parmi tous les autres pour montrer à quel point ils étaient prêts à tout pour répondre aux attaques. Et que ce serait-il passé, alors ? Par orgueil, une hargne incontrôlable à l’égard de ses bourreaux et captifs, Alec n’daignait guère songer à tout cela – le fait était, qu’il avait été absent, silencieux et déclaré disparu pendant longtemps. Trop longtemps lui hurlait Calista sans même le dire à haute voix – il suffisait qu’elle soit comme elle était, qu’elle expose ses plaies, ses stigmates, la douleur et la confusion brillant dans ses prunelles, malgré la noirceur qui les entourait. Il avait été absent pour trop de jours, trop de semaines, impuissant et déconnecté de la réalité, alors même qu’la vie avait continué de tourner ici-bas. Et comment avait-elle tourné ? Pourquoi avait-elle gravité d’la sorte, sombrant dans des tréfonds d’existence qui se révélaient plus violents, plus vivaces et réels que jamais ? Etait-il censé simplement accepter ça ?! Dévisager la Wolstenholme telle qu’elle s’affichait devant lui – brisée, différente – et n’pas sentir le serpent pernicieux de la rage réclamer son dû dans ses entrailles ? Car malgré le temps qui avait couru, Alec Lynch restait celui qui, treize ans plus tôt, avait choisi d’prendre les armes pour venger ses parents, s’lançant corps et âme sur le chemin tortueux des meurtriers affamés. Et les vieux réflexes, avaient cette façon de revenir facilement, si facilement.

Il pouvait les ravaler, les repousser temporairement – juste s’inquiéter pour Calista pour l’heure, la presser de question. Elle était au moins encore là, vivante, la peau chaude de ses mains contre les siennes, rugueuses et usées. Tout ça pour ça ? – n’pouvait-il s’empêcher de songer ; tout ça, treize ans d’entrainement, treize années de chasse, treize ans à s’livrer à des inconnus pour en arriver là ? Traqué d’un part et d’autre de la guerre ? Paria pour les deux camps ? Et tous les meurtres, toute la justice qu’il avait amenée au nom des hunters ?! Tous les secrets qu’il avait gardés sur le Gunpowder Squad et les plans de Lancaster ? Etait-ce ça, l’issue des mois passés dans la solitude la plus glaciale, avec l’assurance qu’personne n’viendrait voler à son secours ; pour découvrir que Calista avait été celle qui en avait payé les conséquences ? Qu’elle avait subi, subi sans qu’personne ne fasse rien pour elle ?! A mesure que la blonde ouvrait la bouche, se livrait, lâchait des informations toutes plus confuses les unes que les autres, Alec sentait se diffuser à travers chaque parcelle de son corps, des désirs qu’il n’avait pas ressentis depuis longtemps déjà. Si longtemps, dans un autre décor, une autre histoire, pour un autre Alec Lynch – comme quoi, il fallait croire qu’il n’avait pas tant changé que ça. Calista ne le remarqua sans doute pas, trop occupée à chercher à s’éloigner de lui, à éviter son regard ; la façon dont son visage s’assombrit plus encore, presque pour se fondre dans les ténèbres. Etait-ce ça, le scénario qu’il avait envisagé, en songeant au jour où il pourrait enfin venir jusqu’ici ? A vrai dire, il avait fini par s’dire que ce s’rait mieux, s’il ne la revoyait jamais, s’il ne revenait pas dans sa vie avant d’être sûr de ne pas être porteur de risques pour elle. De n’pas amener avec lui une montagne d’emmerdes et de dégénérés enragés à l’idée d’lui faire payer pour un crime qui commençait définitivement à être vieux et obsolète. Dans son esprit à lui, en tout cas ; Pietra et d’autres, eux, ils avaient définitivement la rancœur tenace – combien d’fois le nom Johan Lachlan était-il ressorti pour naviguer juste sous son nez à mesure que les semaines de captivité s’étaient alignées ?! N’pas revenir n’aurait rien changé ; une réalité que les circonstances lui balançaient en plein nez, presque dans des conditions qu’il n’s’était jamais imaginé avoir à endurer. La force de l’habitude, un certain luxe dont il n’avait eu qu’à peine conscience, à l’époque ; Calista, protégée derrière son ordinateur, loin du terrain et de tous les dangers qui y grouillaient. Est-c’que tout ça lui était arrivé parce qu’il n’avait pas été là ? Pour une autre raison ? Parce qu’elle était une transmutante et qu’elle avait décidé d’se tirer une balle dans le ventre pour se suicider ?! L’aberration le pousser à lâcher un grognement, plus exaspéré que sauvage, une protestation dénuée de mots et de phrases, que la chasseuse ne remarqua probablement pas, trop prise dans sa diatribe. C’n’était pas possible ; pas possible – la réponse que toutes les répliques de la jeune femme trouvaient dans un coin d’la tête de son interlocuteur. Le bracelet avait bipé, et il l’avait senti, senti du bout des doigts, vaguement, un picotement loin d’être dérangeant en comparaison de l’océan de douleurs physiques et mentales qu’il avait pu déjà affronter. Tant d’tempêtes, tant d’questions, tant de plaies ouvertes – certes, sa mutation les avait toutes effacées, celles du passé comme celles du présent ; mais il en avait connues. Des plaies béantes, au cœur, aux tripes, à la surface de ses chairs. Dans son esprit, ses assurances si profondément ancrées. Et si souvent, si souvent, y’avait eu Calista pour y répondre. Calista, l’élément stable au milieu d’une instabilité incessante ; le visage au beau milieu d’une tempête qui l’avait totalement déchiré. Et qu’est-c’qu’il en restait ? Des miettes, probablement ; personne capable d’faire la morale à qui que ce soit. Mais quelque chose infiniment raccroché à elle – eux, un devoir quelconque qui avait guidé ses pas jusque-là, et le forçat à se relever vivement aussitôt qu’il vit la blonde s’emparer de la bouteille d’alcool qui trainait là.

Elle eut le temps d’en boire quelques gorgées, avant qu’il ne lui arrache la liqueur des mains – il aurait bien voulu boire, lui aussi, curieusement, rien qu’pour remettre en place toutes les pièces du puzzle et construire dans sa tête le chantier que la chasseuse venait d’semer. Mais d’toute manière, quoiqu’il fasse, ça n’changerait rien – l’ivresse, tout ça, ça n’avait plus aucune influence sur lui. Et il se souvint, d’cette nuit-là, cette conversation par-dessus quelques verres de whisky, avec Calista. Ses mots, diffus, confus, pris dans le brouillard de ses doutes. Sa présence. Ses baisers. Il n’pouvait pas, se résoudre à n’pas la toucher – peu importaient les conséquences. « Stop, juste- » il n’l’observa qu’à peine, presque pour n’surtout pas lui montrer son indécision, l’incapacité qu’il avait à choisir ses mots. N’pouvait-elle pas savoir, depuis le temps, qu’il n’était définitivement pas doué à ça, et qu’il valait mieux qu’elle compte sur lui pour frapper une cible à des centaines de mètres avec une flèche ? « Arrête ça, Calista… okay. » et c’était tout c’qui lui venait. A la lumière diffuse, tantôt bleutée, tantôt jaunâtre, tantôt orangée de la télévision, Alec observa la bouteille à moitié vide. « J-j-je… je sais pas quoi faire. » admit-il enfin, non sans une honte incontrôlable baignant dans chacun des mots qu’il venait de prononcer. Il reposa finalement la bouteille là où elle l’avait prise. « J’suis sensé dire quoi, hein ? Que t’es pas une transmutante ? Que j’peux pas croire que t’en sois une ? » avait-ce une quelconque importance ? Ça n’en avait pas eu, pour elle ; c’était du moins c’qu’elle avait répété, encore et encore, à chaque fois, l’regardant droit dans les yeux. « J’veux pas que ça sonne comme si j’pouvais pas y croire. Ou comme si ça changeait quelque chose. » ça n’changeait rien ; ses entrailles, en accord avec sa tête, avec son cœur, avec les parcelles de sa peau qui avaient définitivement besoin de la retrouver, tous étaient en accord pour lui dire ça. Ils étaient des chasseurs, pourtant, et combien d’temps avaient-ils vécu piégés dans cette haine ? Mais c’était Calista. « Et-et si t’es une mutante, Calista. » peu importaient les statistiques, la mort des autres, la douleur, la fatigue, les épreuves ; il attrapa sa main, l’enserra entre les deux siennes à lui. « J’peux l’encaisser. J’peux-j’peux m’y faire. » pour tellement de raisons qu’il n’savait pas si ça leur filerait le tournis, la nausée, ou si ça pouvait permettre de chasser tous les doutes de la jeune femme, les questions qu’elle s’posait, les hantises qui voilaient le fond de ses yeux clairs. « J’veux dire, qui peut mieux s’y faire que quelqu’un qui a ses cellules qui s’régénèrent à la vitesse de l’éclair. » marmonna-t-il vaguement, dans un sourire à peine tenté, à la commissure de ses lèvres. Y’avait toujours cette hargne, cette haine en lui pour les circonstances, c’qui avait fait qu’la vie, la nature, son corps lui-même s’étaient retournés contre lui, tout ce en quoi il avait cru. Tout c’qui l’avait si longtemps motivé, rendu si déterminé. Tout c’qui l’avait fait subsister, survivre. Mais jamais, jamais elle n’pourrait se transposer sur elle ; Calista, la vie qu’elle lui avait insufflée, l’indispensable songe auquel il s’raccrochait si souvent – trop souvent, pour qu’il puisse même croire n’pas avoir perdu la raison. « Alors, Calista, n’pense pas qu’t’aies pu faire ça. Ou même envisager d’le faire. T’es pas… t’es pas comme ta mère. Ou comme moi. » elle était l’éclat, l’éclat d’vie et d’croyance qui était apparu aux détours les plus ténébreux de sa marche solitaire à lui ; que s’rait-il devenu, comme dégénéré, hunter, piégé dans sa haine, sa hargne, ses désirs suicidaires, sans elle ? Ses mains la relâchèrent, peu importait c’qu’elle craignait, c’n’était pas son cas à lui. Grâce à elle ; il les passa sur ses joues, encadra son visage de ses paumes pour supporter son regard. « T’es pas toute seule. Okay ? » maintenant moins que jamais ; elle n’l’avait jamais été, non plus. Il n’avait pas laissé tomber, n’s’était pas laissé submerger par un quelconque désespoir, l’instinct d’se laisser moisir dans sa cellule désolée plutôt que d’songer au jour où il en sortirait, d’une façon ou d’une autre. Tôt ou tard. « On va trouver, d’accord ? J’vais pas laisser tomber. » ç’avait comme une saveur d’antan, ces paroles qu’elle avait elle-même prononcées – ces promesses qu’il avait si âprement jugées, dans les méandres de son désespoir à lui. Les avait-elle pensées jusqu’au bout, c’soir-là ? Lui, il les pensait ; quelque part, dans ce sacro-saint lieu, qu’seule Calista parvenait à éveiller dans son âme.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 19:28

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Les choses s’étaient enchainées trop rapidement ces derniers temps. Vraiment trop rapidement. Tellement qu’à présent, elle était complètement perdue. A peine capable de dire comment elle en était arrivée là en donnant du sens à ses propos. Y avait eu ce moment où elle avant envoyé un message pour signaler à Alec qu’il ferait mieux d’éviter le gunpowder squad. Ce moment où elle s’était pointée chez Felix, comme une cinglée pour savoir si lui, il avait eu la chance de voir Alec récemment. La journée qu’elle avait passée avec Aspen à faire du shopping pour oublier cette histoire, quand bien même elle n’avait rien oublié. Et après, ça devenait beaucoup plus flou. Le commissariat, la douleur, l’hôpital avec Lorcan et maintenant ça. Son appartement plongé dans le noir et son cœur qui commençait à s’accélérer dès qu’elle entendait un bruit dans le couloir ou quelque part dans l’appartement. Elle était là, complètement brisée, si loin de la Calista qu’elle avait pu être encore quelques semaines plus tôt. Ça faisait combien de temps qu’elle n’avait rien mit à jour sur les réseaux sociaux ? Combien de temps qu’elle n’avait pas fait une nuit blanche simplement parce qu’elle était en train de jouer à n’importe quel jeu l’ayant complètement happée ? Trop longtemps sans doute. Ses ordinateurs étaient éteints, chacun dans un coin différent de l’appartement. Son téléphone portable, elle serait probablement incapable de le retrouver s’il ne sonnait pas et la télé elle ne tournait que pour combler le silence trop pensant de la pièce. Ce n’était pas elle tout ça. Elle n’avait pas juste perdu le fil de l’histoire. Elle s’était perdue elle-même au milieu de tout ça et franchement, elle ne savait pas comment retrouver pied. Tout avait tellement changé que même revoir Alec ça semblait presque complètement irréel. Sa vie c’était devenu un véritable carnage ces derniers temps, un monde dans lequel y avait pas d’Alec, pas d’intérêt à rester la nuit branchée à l’ordinateur. Y avait même pas de lumière dans cette nouvelle vie. Y avait juste le noir, la peur et tellement d’incompréhension qu’elle avait l’impression que sa tête allait exploser. Elle devenait folle, tout simplement. On pouvait bien l’interner maintenant. Au pire, elle n’avait plus rien à perdre et si jamais on pouvait traiter la paranoïa qui s’était emparée d’elle, peut-être que ce serait une bonne chose. Mais de toute façon, avant de l’emmener où que ce soit – même à une convention star wars dont elle pouvait rêver depuis des mois – ça allait être compliqué, pour l’instant, il était absolument hors de question qu’elle sorte de cet apparemment, faudrait la tirer de force sans doute, si on voulait qu’elle mette le nez dehors.

Au fil et à mesure qu’elle racontait son histoire, elle se rendait compte d’à quel point c’était complètement fou. Elle avait l’impression que ça n’avait vraiment aucun sens. Elle avait presque pensé que dire les choses à haute voix, ça pourrait lui permettre de donner un peu plus de sens à tout ça, mais ça semblait presque être tout le contraire. Elle avait vraiment envie de boire jusqu’à être complètement bourrée, au moins, elle s’endormirait et elle n’aurait plus besoin de penser à tout ça. Elle n’avait plus envie d’y penser, mais ce n’était pas comme si elle avait vraiment le choix. C’était devenu son quotidien maintenant. Elle était presque sûre qu’elle ne pouvait même pas caresser son chat sans manquer de le tuer. Elle ne savait pas si ce truc, ça marchait aussi avec les animaux, mais du coup, elle n’osait même pas le toucher ce pauvre chat. Fallait pas prendre de risque inconsidéré. Alors forcément, elle n’imaginait pas non plus qu’elle puisse un jour enlacer de nouveau quelqu’un. Embrasser de nouveau quelqu’un. Même serrer une main, ce serait impossible. Elle ne pourrait pas non plus retourner au boulot. Pas au commissariat parce qu’elle aurait trop peur après ce qui s’était passé là-dedans et que clairement, Calista, elle était loin d’être réputée pour son courage. Elle ne pourrait pas non plus retourner à la mairie, parce qu’il y avait là-bas trop de personnes équipées de bracelets de détection, à commencer par le maire lui-même et qu’en s’approchant de lui, elle risquerait de faire sonner ce maudit machin. Alors qu’est-ce qu’elle allait faire de sa vie ? Pour l’heure, elle ne voyait vraiment pas d’autres alternatives à ce qu’elle faisait en ce moment. Se contenter de vivre enfermée au fond de son appartement, c’était bien. En même temps, si elle ne travaillait pas, elle ne pourrait pas payer les facture et elle était presque sûre qu’au milieu du bordel qui régnait sur la table, y en avait des tas de factures. Elle ne pourrait pas non plus payer son loyer et du coup, elle ne pourrait pas rester enfermée au fond de son appartement, on la mettrait à la rue. Vraiment, plus elle y pensait, plus elle avait l’impression d’être au fond d’un gouffre et qu’elle ne s’en sortirait jamais. L’alcool du coup, c’était une bonne solution pour lutter contre ses problèmes. Une bonne cuite de temps en temps, ça ne pouvait pas faire de mal. La gueule de bois, qui venait après, ce n’était pas bien grave. De toute façon, vu l’état dans lequel elle était, elle n’était plus à une migraine près. Puis, peut-être que si elle avait mal à la tête, elle oublierait qu’elle avait un trou dans le bide qui la faisait souffrir au quotidien.

Mais cette bouteille qu’elle avait vue comme sa sauveuse, lui échappa trop rapidement des mains. Rattrapée par Alec qui ne semblait pas penser que boire pour oublier c’était la solution. Y avait probablement pas de solution au problème de toute façon. Elle pouvait bien se prendre une cuite ce soir et oublier pendant quelques heures que ça n’allait plus du tout dans sa vie, ça finirait par lui revenir en plein visage. Elle soupira avant de poser son regard sur Alec. Elle non plus elle ne savait pas quoi faire. Elle voyait sa vie lui filer entre les doigts sans être capable de faire quoi que ce soit pour la rattraper. Calista n’était pas une reine du contrôle, bien au contraire, elle en avait eu à revendre des imprévus, des problèmes et des tas de conneries à gérer sans savoir vraiment comment s’y prendre, mais là ça dépassait, et de loin, tout ce qu’elle avait pu connaitre par le passé. Ça changeait tout de son point de vu à elle. Trop de choses qu’elle ne savait pas comment gérer. Elle avait du mal à imaginer qu’elle puisse rester loin d’Aspen, même loin de son père. Parce que tous les deux, ils seraient bien incapable d’accepter ça et quand bien même ça ne poserait pas de soucis, elle ne pourrait plus jamais les serrer dans ses bras. Ni eux, ni Alec. Peut-être que ça ne le dérangeait pas lui, mais elle si. Tellement qu’elle retira rapidement sa main de la sienne, comme si elle venait de la poser sur une plaque brulante. « J’peux pas l’encaisser moi. » Si c’était autre chose qui lui était tombé dessus, peut-être que ça aurait été plus simple, mais là, l’idée de ne plus jamais pouvoir avoir de contact physique avec quelqu’un, ça lui semblait absolument impossible. « Peut-être que j’te tuerais pas. Mais j’veux pas t’faire de mal. Ni à toi ni à personne. » Calista elle était gentille, trop gentille sans doute. Elle ne pouvait tout simplement pas imaginer faire du mal à quelqu’un simplement en le touchant et même si elle ne tuait pas Alec à force de lui pomper son énergie, parce que ses cellules se régénéraient à la vitesse de l’éclair, elle ne voulait pas lui faire du mal. Il était clair qu’elle ne pouvait pas vivre avec ce truc en elle, c’était trop horrible. Est-ce qu’elle s’était tirée une balle dans le ventre pour autant ? Elle avait la certitude que oui. Même s’il n’y avait rien de cohérant autour de cette histoire. Elle détourna le regard. Elle savait qu’elle l’avait fait. Aussi étrange que ça puisse paraître, elle en était absolument persuadée. Elle repoussa doucement et à contrecœur le bras d’Alec, pour qu’il écarte ses mains de son visage. Elle remonta ses jambes sur le fauteuil, les serrant contre elle pour qu’elles fassent un barrage entre Alec et elle. Elle n’était pas toute seule qu’il disait et pourtant, elle avait l’impression de l’être. Ecartée du reste du monde parce qu’elle ne voulait toucher personne. Le regard toujours posé sur lui, elle esquissa un très léger sourire. « Est-ce que tu le crois vraiment ? » Parce qu’il lui avait semblé que lors que c’était elle qu’il le disait, il n’en croyait pas un mot, qu’il pensait que c’était une perte de temps, un combat perdu d’avance. « Ça sonne différent quand c’est quelqu’un d’autre qui le dit. » Elle savait de quoi elle parlait pour le coup. Elle l’avait dit et elle y croyait encore tant que ça concernait Alec, c’était beaucoup plus compliqué quand ça la concernait elle. « J’crois toujours qu’on va trouver un moyen de t’aider, alors, ce serait hypocrite de pas y croire pour moi aussi. » L’espoir c’était important, c’était bien la première à le dire. Il allait bien falloir qu’elle se remettre à y croire, même si elle avait vraiment l’impression d’être complètement au fond du trou. « J’te fais confiance. Parce qu’on laisse pas tomber les gens qu’on aime hein ? » C’était ce qu’elle lui avait dit l’autre soir, un peu trop vite. Elle l’avait vraiment pensé et elle y avait beaucoup réfléchi ces derniers temps, sans jamais regretter ces mots. « J’aurais pas dû m’enfermer dans mon appartement et laisser tomber. » C’était ce qu’elle avait fait depuis quelques jours, elle avait tout abandonné, alors qu’elle s’était promis de tout faire pour le retrouver. D’un geste lent et peu assuré, elle ramena sa main vers Alec, elle la posa contre son épaule, là où elle n’était en contact qu’avec ses vêtements, là où il n’y avait aucun risque de le blesser. « J’suis vraiment désolée. » Elle était tellement nulle de toute façon, comment aurait-elle pu faire quoi que ce soit pour l’aider de toute façon ? Tellement pathétique qu’elle était. « Tu viens toujours pour moi. J’aurai dû venir pour toi. » Encore cette fois, c’était lui qui était là pour elle, alors qu’il avait été, elle ne savait trop où pendant tout ce temps. C’était encore lui qui était là pour elle. Qu’importait les circonstances, lui il était toujours là pour elle.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 19:02


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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La misère, un certain degré d’celle-ci, il pouvait au moins dire qu’il connaissait. Qu’il partageait la lourdeur d’ce sentiment, qu’il pouvait lire au fond des prunelles de quelqu’un : particulièrement au fond de celles de quelqu’un comme Calista. A la voir comme ça, brindille humaine, avec sa chevelure blonde, ses obsessions et passions dignes d’une gamine, son caractère totalement spontané, on pouvait s’imaginer qu’il n’fallait pas grand-chose pour la briser. La misère, pourtant, elle connaissait aussi. Sans vraiment l’dire, sans même le crier sur tous les toits comme il avait été si prompt à le faire pendant longtemps. Treize, presque quatorze interminables années ; un long tunnel droit dont il n’était même pas sûr d’avoir enfin vu la sortie. C’était ça l’truc, avec la misère, la torpeur, un cercle vicieux qui avait pris l’pas sur la vie humaine pendant trop longtemps : à trente-quatre ans aujourd’hui, Alec Lynch pouvait-il clamer haut et fort qu’il avait mis au clair chacune de ses idées ? Peut-être qu’c’était impossible à faire, même en cinquante ans de vie – même dans cette éternité qui se profilait devant lui ; y’avait des choses, sur lesquelles il pouvait dire qu’il était sûr. Probablement. Dès qu’il creusait un petit peu - grattait la surface et dépassait ce qu’Alec Lynch avait toujours été. Imprudent. Ambitieux, certes, mais impétueux. Si incapable de tenir en place qu’il avait eu le besoin vital de quitter sa ville natale dès que ses parents étaient morts – comme si ç’avait été trop dur à porter, tout simplement. Et tout ça pour ça. Tout ça pour se retrouver à Radcliff, le pire bled que l’humanité ait un jour engendré, une ville au bord de l’explosion, où il se retrouvait à être un soldat sans aucun camp. Ni pleinement transmutant. Ni hunter. Car les circonstances, les semaines et les mois qui avaient couru n’changeaient rien – Alec n’envisageait pas d’vivre avec cette chose battant dans son sang. Peu importait ce que la génétique pouvait avoir à dire là-dedans, la vie éternelle, la mutation, c’n’était pas fait pour lui. Et rien qu’pour ça, malgré ses propres envies et la hargne destructrice qui s’était éveillée en lui, ses anciens alliés voulaient sa mort. Ils la réclameraient, sûrement, aussitôt poseraient-ils le regard sur lui. Ouais, dans l’océan d’indécision qui venait de s’déverser sur lui après la libération qu’il avait tant espérée, le Lynch n’avait trouvé qu’une seule chose qu’il savait sans faillir, sans douter. Calista serait là. Calista n’le balancerait pas au reste des hunters s’il venait frapper à sa porte. Calista était celle dont il avait besoin. Celle qu’il avait espéré retrouver maintes et maintes fois, lorsqu’il laissait ses songes s’envoler en des rêveries parasites, là où il avait été. Encore et encore, il s’était mis en danger, l’avait mise elle en danger, presque sans même s’en rendre compte. Aujourd’hui encore… y avait-il eu quelqu’un fiché dans le sillage d’un Alec trop imprudent pour s’en rendre compte ? Combien de temps avaient-ils, avant qu’une armée de dégénérés ou une armée de hunters n’se pointe à leur porte ? Et… et n’les embarque tous les deux, n’les tue tous les deux, comme des animaux. Tous les deux – comme le prouvait le bracelet qui bipa dès que Calista le prit entre ses mains : pour beaucoup, ç’aurait été une preuve irréfutable (les membres du Gunpowder Squad n’avaient sûrement besoin que de ça), pour lui, c’était autre chose. Peut-être bien parce qu’il n’avait été que victime de ce mécanisme-là, que ce bracelet l’avait détecté lui et avait fait de lui une cible pour tous ceux qui voudraient réclamer sa tête, comme un trophée de chasse. Mais maintenant plus que jamais, c’était comme si détecter les transmutants n’voulait plus rien dire… ça n’voulait pas dire que la mort devait s’ensuivre comme ultime jugement. Ca n’voulait pas dire qu’ils étaient tous, juste bons à être condamnés. Ouais… c’qu’il avait su, c’qu’il savait désormais, un perpétuel changement, que lui-même était prêt à trouver dégueulasse et ironique.

Il n’voulait presque pas songer, pas penser, pas s’pencher sur tout ce que ça remettait en question. Les longues, longues quatorze années qu’il laissait derrière lui. Les paroles de Maiken Holst. Les paroles de Felix. Les paroles de Calista. Les siennes à lui. La misère, l’irrémédiable sentiment qui restait dans ceux qui étaient incapables de s’faire aux changements, quels qu’ils soient. C’était donc ça, les réponses à tout ce qui se passait dans la vie ? Tous les lourds sentiments qu’il avait gardés enfouis en lui ? A dévisager la Wolstenholme, miroir de ses propres réponses à lui face à une mutation qui avait débarqué comme ça, sans crier gare, Alec n’pouvait s’imaginer les choses différemment. Car elle n’pouvait pas le voir, le père de la jeune femme n’pouvait pas le voir. Personne n’pouvait le voir, le percevoir comme il l’avait déjà fait – mais Calista avait ce quelque chose qui la rendait brave. Plus brave que lui, plus brave que toutes les personnes qu’il avait un jour croisées dans son sillage. Etait-ce cette bravoure, qui accrochait l’attention, attirait le regard ? Cette bravoure qui la rendait si… si Calista ? Et quand il pensait courage, la blonde, elle, s’était construit tout un monde dans lequel elle n’était pas grand-chose ; rien d’autre que la fille décevante d’un homme qui n’l’avait jamais comprise. Merde, même Alec lui-même, n’serait jamais capable de la comprendre totalement, de A à Z, sans faille aucune et sans surprise aucune. Mais Calista… Calista c’était celle qui avait porté le poids d’être la fille ainée de deux gamins qui avaient perdu leur mère comme ça, sans crier gare, trop jeunes qu’ils avaient été à l’époque. Calista ç’avait été l’orpheline qui avait bien mieux vécu la mort de sa mère que le Lynch lui-même. Prendre les armes, ç’avait été la partie facile, le réflexe de survie ; la haine, la hargne, la vengeance. Et ça l’avait dévoré de l’intérieur, ç’avait manqué de le tuer à tellement de reprises. Et tout ça, tout ça… ça semblait presque être des ressentis qu’elle n’avait jamais eus, elle, d’ces tares d’humanité qui n’l’avaient jamais entachée. Jamais pleinement. Jamais comme ç’avait bouffé son âme à lui, jusqu’à c’qu’il risque d’y perdre son humanité à chaque fois un peu plus. Quinze ans, quinze ans d’massacre dont il commençait tout juste à ressasser l’impact, la prescience que ç’avait eu sur le jeune homme qu’il avait été. C’n’était pas pour rien qu’il n’était plus le fils que ses parents avaient connu, à l’époque de leur vivant. C’n’était pas pour rien, qu’il n’avait pas envie, et n’aurait jamais la force sûrement, d’refaire le trajet en sens inverse, direction l’Elizabethtown où il était né. Plus une hantise, qu’un progrès quelconque : Alec n’avait pas tourné la page, il n’l’avait jamais fait. Au fond, comment pouvait-on faire pire que ça ? Pire que lui, sa façon d’avoir géré le deuil et d’avoir encaissé les putains d’imprévus d’cette tortionnaire de vie ?! Et l’voyage ne faisait que commencer, hein, elle n’avait pas fini de jouer avec eux, celle-ci ; ils auraient pu, simplement se retrouver après des semaines de séparation. Et advienne que pourra. Ils auraient pu, avoir une vie bien plus facile à encaisser que c’qu’ils connaissaient, traversaient jour après jour. Ici, à Radcliff ou ailleurs. Mais ils en étaient là, suite à une succession de choix qu’ils avaient faits – pourquoi ? Comment ? Qu’importait. « Tu m’feras pas de mal… » lâcha-t-il, avant de pouvoir retenir ses mots : ce n’était certainement pas ça, cette simple phrase pour répondre à ses inquiétudes, qui allait pleinement soulager la jeune femme. C’était juste c’qu’il pensait, c’qu’il pensait au plus profond de ses tripes – une assurance aussi froide que l’acier, et indestructible que celui-ci. Mais ça n’changeait rien au problème, ce problème qu’il avait lui-même affronté. Qu’il continuait d’affronter, à chaque fois qu’une de ses plaies se refermait, à chaque fois que ses propres cellules guérissaient d’une blessure qui aurait dû être mortelle. « Et si tu veux blesser personne, Calista… apprends à l’maîtriser. » sûrement c’que tout chasseur pouvait haïr dans le fait d’avoir un pouvoir : l’accepter, faire avec, et le maîtriser. Trois étapes qu’il n’avait pas franchies lui-même, et un devoir qu’il n’avait même pas à accomplir. Ses touchers n’tuaient pas. « Tu peux l’faire… Parce qu’au fond, c’est c’qu’y importe. » comme elle l’avait dit ; y’avait que ceux qui choisissaient d’être dangereux qui l’étaient. Ils s’retrouvaient vraiment là, les rôles inversés et Alec, goûtant au doux-amer sentiment qu’avait dû connaître la chasseuse, il n’y avait pas si longtemps que ça. Le besoin incontrôlable de dire ces mots, d’les mettre à haute voix – pour elle, pour lui, pour eux. Et à la fois, quelque chose dans ses tripes qui protestait contre ça – l’instinct du chasseur.

Instinct qu’il ravala, qu’il ravalerait toujours si c’était elle ; peut-être était-ce de l’hypocrisie à l’état pur. Ou d’la confiance aveugle. Il n’avait pas peur d’lui prendre la main, pas peur d’enserrer son visage entre ses deux paumes à lui. Moins peur que dans l’fait d’affronter le miracle qui se produisait à chaque fois que ses propres cellules le sauvaient d’une mort certaine. Quel paradoxe – mais c’était comme ça, hein… comme ça. Et les scènes se succédaient, infiniment similaires à ce qu’ils avaient déjà connu – si Calista n’avait pas encore dit ’peut-être que ce serait mieux que j’quitte la ville’, tout dans son attitude le repoussait. Elle avait écarté ses mains, encore et encore ; ça n’avait pas empêché Alec de revenir, par masochisme sans doute. Il était loin, l’chasseur d’y a sept ans, qui n’avait jamais hésité une seconde sur l’humanité ou l’inhumanité d’un dégénéré auquel il tirait une flèche droit dans le cœur. Mais il ne la toucha plus, n’fit plus aucun geste dans sa direction – il le voulait, le voulait tellement, insatiable de ce contact humain qu’elle était la seule à pouvoir lui offrir. Mais elle ne l’voulait pas, ne l’pouvait pas, ou le craignait pour une quelconque raison ; qu’il en soit ainsi. Il s'était alors contenté de s’accroupir devant le fauteuil sur lequel elle s’était assise, l’observant se recroqueviller sur elle-même. « Ouais… c’est différent quand c’est quelqu’un d’autre qui le dit. » lâcha-t-il dans un sourire. « Et c’est plus facile de le dire aussi, je l’sais Calista… » il pouvait l’savoir maintenant, du moins. « Mais y’a rien qu’tu pourras faire, ou qu’tu pourras être qui me fera… dire autre chose. » qu’elle fasse un faux-mouvement et manque de lui arracher toute son énergie. Qu’elle reste terrée dans son appartement avec la pire allure qui soit, dans le noir, comme ça, sans bouger. Quand bien même elle n’pouvait pas y croire, n’pouvait pas le voir – c’était toujours elle, toujours c’qu’elle faisait, piégée dans une tempête de misère qui n’semblait pas vouloir s’arrêter. C’était toujours mieux que c’que lui il avait fait, avait été prêt à faire à de si nombreuses reprises. « Je sais que tu l’as pas fait, moi. » elle n’pouvait pas. Elle n’était pas comme ça, à frôler le désespoir à ce point. C’était son genre à lui, ça, pas à elle. « Et on va creuser cette histoire, retourner c’dossier dans tous les sens – et même trouver toutes les preuves scientifiques possibles et imaginables pour que t’y crois. » parce que, parce que… « Parce que, ouais. On laisse pas tomber les gens qu’on aime, j’suppose. » j’suppose, plus un stupide réflexe de n’pas dire ce qu’il avait dit, de la même façon qu’elle, y’a des semaines déjà. Trop longtemps, trop de mois de silences qui avaient précédé ces paroles-là. ‘J’suppose’, il aurait sûrement pu trouver mieux que ça ; mais si elle pouvait y croire, si près qu’ils étaient l’un de l’autre malgré la pénombre, c’était en saisissant le sourire né à la commissure des lèvres du Lynch, discret, distrait. Il n’était clairement pas un expert dans l’domaine – mille fois, il préférerait aller foutre des flèches dans une armée de dégénérés enragés plutôt que de délivrer des longues tirades sur ce genre de sujets-là. Il était le bras armé et elle était… elle était… « Hey, c’est pas grave. » s’empressa-t-il d’ajouter pour répondre aux doutes qu’elle mettait à nouveau à haute-voix ; il était celui qui volait à son secours, ouais. Parfois. Souvent. Pas assez souvent. « On dirait bien que… qu’j’ai manqué à c’devoir aussi, ces derniers temps. » ne put-il s’empêcher d’ajouter, détaillant la jeune femme ; car même si elle vivait dans le noir quasi-complet, il avait déjà remarqué son bras en écharpe, les stigmates qu’elle portait à la vue de tous, les douleurs qui passaient sur son visage. Et lui, qui n’avait pas été là. Il avait envie, tellement envie d’savoir ce qui avait bien pu s’passer – car ouais, c’n’était pas franchement humainement possible de se casser le bras tout seul. Il se retint pourtant d’insister, le regard dans le vague, un sourire comme vague diversion. « J’veux dire… si t’as cherché au point de me googleiser ou va savoir quoi… j’devrais surtout m’estimer heureux qu’tu m’aies laissé passer la porte. » et il eut un souffle, ou plutôt un vague ricanement alors que dans sa tête, s’alignaient déjà toutes les informations que Calista avait dû trouver sur lui. Oh, on avait parlé de lui, dans les journaux locaux lorsqu’il avait été en Spring Break et qu’il avait foutu le feu à sa chambre d’hôtel… Le millionnaire qui était l’image même de la décadente jeunesse américaine. Ou cette fois-là où il avait planté un avion qu'il avait volé, au beau milieu d’un champ. Ou toutes les informations sur son casier judiciaire, les rixes de jeune con, que son père avait faites effacer avant son entrée à l’Université, mais que quelqu’un comme la chasseuse ne pouvait que trouver. « Faut pas croire… j’suis une mauvaise fréquentation. » ajouta-t-il, trouvant de son regard, celui de la blonde à quelques pas de là. Mauvaise fréquentation, déjà à l’époque où il avait été un jeune normal. Maintenant, aux yeux des Wolstenholme, ça d’vait aller plus loin que ça – transmutant, en plus du reste.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeMer 27 Jan 2016 - 17:46

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Confrontée à un Alec qui craignait ce qu’il était devenu, Calista était toujours restée positive. Elle avait su affronter la situation sans jamais baisser les bras. Parce qu’elle y croyait, parce qu’elle voulait vraiment l’aider. Mais elle s’était toujours dit au fond d’elle, qu’elle était peut-être mal placée pour comprendre. Elle n’était pas à sa place. Elle était humaine, simplement humaine et jamais elle n’aurait dû savoir ce que ça pouvait faire que d’être une transmutante. Pourtant, la voilà avec un don à présent. Une malédiction plutôt. Parce qu’y avait rien de bien dans ce qu’elle était capable de faire. Elle regrettait à présent d’avoir cru qu’elle ne saurait jamais ce que ça ferait. Maintenant elle savait et elle comprenait beaucoup mieux le point de vu d’Alec. Ils avaient appris à détester les transmutants et quand bien même, son avis sur la question avait beaucoup évolué depuis quelques temps, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un avis particulièrement négatif sur la question. Elle l’avait accepté chez Alec, elle l’avait accepté chez Lorcan. Mais chez elle, c’était différent. C’était beaucoup plus compliqué. Elle n’était pas prête à en assumer les conséquences de ce qui était en train de lui arriver. Elle ne savait pas comment ça marchait exactement cette mutation, mais une chose était certaine, ça ne lui plaisait pas du tout. Si elle ne pouvait plus toucher personne, ça allait rapidement être invivable. C’était presque la pire chose qui pouvait lui arriver. Elle voulait que ça s’en aille. Elle voulait que tous puisse redevenir comme avant, mais elle n’avait aucune idée de comment faire partir ce truc. Y avait bien le vaccin, mais est-ce qu’il pouvait vraiment combattre une mutation qui de toute évidence, n’existait pas dans son génome ? Elle ne l’avait pas ce gène. Elle n’était pas généticienne. Mais, elle avait des bases quand même dans le domaine, elle avait toujours été assez douée en sciences alors y avait encore quelques trucs qu’elle savait et même si l’ADN pouvait se modifier au cours de la vie et que la génétique était encore pleine de surprise, elle avait quand même du mal à imaginer qu’un gène pareil puisse simplement apparaitre du jour au lendemain. Elle ne savait pas d’où est-ce que ça pouvait venir, mais de toute évidence, ça n’avait rien de logique et comme e n’était pas logique, elle avait tendance à croire qu’il ne suffirait pas d’un vaccin pour que ça disparaisse. Ce serait beaucoup trop simple, bien évidemment. Elle aurait dû essayer, elle devait bien en avoir qui trainaient quelque part, on lui en avait confié quelques-uns dont elle ne s’était jamais servi, quand ils avaient été mis sur le marché. Mais au lieu d’essayer, elle s’était contentée de rester dans son terrée dans son appartement, probablement à attendre qu’un miracle ait lieu.

Elle était pitoyable, là dans son appartement, dans le noir à pleurer sur son sort sans vraiment essayer de chercher de solution. Hypocrite dans le fond, d’avoir pu promettre à Alec qu’elle chercherait jusqu’à la trouver la solution, tant qu’elle était pour lui. Alors que, pour elle, elle avait bien vite baissé les bras. C’était tellement facile en fait de sombrer dans la dépression et le désespoir dès que quelque chose n’allait pas. Même pour une fille aussi optimiste qu’elle, la chute pouvait arriver très facilement. Pour ce qui était de se relever, c’était beaucoup plus compliqué, il ne suffisait pas d’être optimiste. Il aurait voulu qu’elle soit forte aussi, brave, courageuse, tout ce qu’elle n’était pas. Calista, c’était celle qui préférait rester planquer plutôt que d’affronter les difficultés. C’était ce qu’elle avait fait après la mort de son ex-petit ami, incapable d’encaisser le coup. C’était encore ce qu’elle faisait là. C’était idiot sans doute, mais elle n’y pouvait rien, elle était comme ça. Mais, c’était vraiment difficile de se dire que tout finirait par s’arranger alors qu’elle avait l’impression que sa vie était en train de se transformer en un véritable cauchemar. Elle voulait toucher Alec, elle voulait l’enlacer, l’embrasser, parce qu’elle en avait envie depuis le jour où il avait disparu, alors résister à la tentation, c’était compliqué. Mais elle savait ce que ça faisait. Elle savait aussi que ça ne le tuerait probablement pas. Y avait rien qui pouvait le tuer apparemment. Mais il pouvait être blessé et ressentir la douleur. Alors contrairement à ce qu’il pouvait bien dire, elle pouvait lui faire du mal, elle allait lui faire du mal si leurs peaux entraient en contact. Elle lui adressa un léger sourire avant de baisser les yeux vers le sol. Signe qu’elle ne croyait pas ce qu’il disait, mais qu’elle n’avait pas l’intention de le contredire. Il le devinerait, elle n’en doutait pas. « Je suis pas franchement douée quand il s’agit de contrôle. » Suffisait de voir comment elle gérer sa vie dès qu’un truc n’allait pas pour s’en rendre compte. Calista c’était plutôt le genre à se laisser porter sans chercher à contrôler quoi que ce soit. « T’as sûrement raison … » Elle soupira légèrement. Il fallait qu’il ait raison, que ce soit possible de choisir de faire du mal ou non. Elle voulait croire que si elle arrivait à contrôler ce don, elle pourrait toucher les gens sans leur faire du mal. Parce que pour le moment c’était à peu près sa seule lueur d’espoir depuis un moment maintenant. Fallait bien qu’elle s’accroche à ce qu’elle avait et pour l’instant, les paroles d’Alec, c’était tout ce qu’elle avait. Qu’elles soient justes ou non, c’était un problème qui appartenait au futur.

Pour l’heure, elle préférait ne pas prendre de risque avec ce pouvoir et rester loin de tout contact physique. Bien qu’elle ait carrément envie de s’effondrer dans ses bras. C’était un conflit entre son cœur et son cerveau et elle avait de grandes difficultés à le gérer ce conflit. Recroquevillée sur son fauteuil, ça semblait déjà plus simple de résister à la tentation. Les rôles étaient inversés et ça semblait vraiment plus difficile d’être celui qui se retrouvait transmutant du jour au lendemain. Elle s’en rendait compte maintenant, qu’elle n’avait peut-être pas assez pris en compte tout le problème quand elle s’était retrouvée face à un Alec complètement désespéré qui était venu lui demander d’en finir avec sa vie. Enfin, même avec ça, elle aurait été incapable de tirer. « Merci. » C’était pas grand-chose à répondre à toutes les paroles réconfortantes qu’il avait pu lui dire, mais c’était ce qu’il était le plus approprié à dire. Elle lui en était reconnaissante, d’être encore là en train de l’aider, de la sauver une nouvelle fois en la tirant du gouffre dans lequel elle avait sombré. Lui il la sauvait tout le temps, alors qu’elle,  sa tentative de lui sauver la vie était complètement ratée. Elle aurait voulu l’aider et encore cette fois, à la fin de l’histoire c’était elle qui avait besoin qu’on la sauve. « Tu peux pas être toujours là pour moi. J’suis presque sûre que tu étais très occupée avec tes propres problèmes. » Ou qu’il ait pu être avec des transmutants, il n’avait pas dû passer un meilleur moment qu’elle, d’autant plus que ça faisait un moment qu’il avait disparu lui, alors elle avait du mal à imaginer tout ce qu’il avait pu connaitre. « Faudrait vraiment que j’réapprenne à me gérer moi-même. » Parce qu’elle avait su à une époque, elle avait été plus ou moins douée comme chasseuse, assez efficace pour se défendre elle-même puis elle avait tout perdu quand elle avait décidé que tout ça, c’était trop pour elle. Sans doute que ça avait été une erreur de sa part de tout laisser tomber comme ça, mais elle n’avait jamais vraiment aimé ça les entrainements et compagnie. Elle préférait et de loin, rester sur l’ordinateur ou devant la télévision, plutôt que de sortir de chez elle pour s’entrainer. Le sport, elle en faisait de temps en temps, histoire de se dire qu’elle entretenait sa santé et le plus souvent, c’était sur wii sport. « Oh, Alec … » Elle soupira, un sourire sur les lèvres. Peut-être qu’il la connaissait mal en fait ou qu’il avait encore trop d’espoir quant à son savoir vivre. « Tu crois vraiment qu’il a fallu attendre que tu disparaisses pour que je te googlise ? » Il fallait beaucoup moins de temps à Calista pour faire ce genre de recherches sur quelqu’un. « Google, c’est mon meilleur ami. Alors c’est son devoir de me renseigner sur les mecs que je mate discrètement depuis mon bureau. » Ou pas discrètement d’ailleurs. Parce que clairement, la discrétion, ça ne faisait pas partie de ses qualités. Elle ne pouvait que compter sur le fait qu’Alec était complètement paumé avec les autres êtres humains – comme elle mais d’une manière complètement différente – pour qu’il n’ait jamais remarqué qu’elle pouvait avoir souvent posé un regard insistant sur lui au poste, avant même qu’ils ne s’adressent la parole. « T’as beaucoup changé de toute évidence. » C’était ce qu’elle avait pu en conclure quand finalement elle avait commencé à le connaitre. Il avait de quoi avoir changé, après ce qui avait pu arriver à sa famille. Sa famille qui finalement n’était pas complètement morte. » Tant mieux pour moi. Le type de gars que tu étais, ils remarquent jamais les filles comme moi. » Elle le savait d’expérience, elle en avait connu des types comme ce qu’il avait pu être et ce n’était pas les petites geeks du fond de la classe qui les intéressaient. Probablement qu’elle-même, elle ne s’était pas non plus intéressée à ce genre de mecs cela dit. « Cela dit, j’ai au moins appris que ton compte bancaire avait bien meilleure allure que le mien. » De toute évidence elle, elle n’avait pas hérité de la fortune Wolstenholme.  Elle soupira légèrement. Avant de finalement quitter le fauteuil en passant par l’accoudoir pour ne pas venir piétiner Alec qui était devant. Elle se décida à appuyer sur le bouton pour relever le rideau et enfin laisser la lumière du jour entrer dans l’appartement. Plissant les yeux alors qu’elle était soudainement aveuglée par la lumière du jour qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps. Elle retourna rapidement vers le canapé sur lequel elle récupéra son boitier de lunettes. Elle s’empressa de les mettre sur son nez. Avec ça en plus de la lumière, elle y voyait définitivement plus clair. Elle passa près de la télé pour l’éteindre, vu qu’elle ne servait plus à rien maintenant. Puis elle s’assit par terre, le dos appuyer contre le canapé pour finalement se remettre à fouiller dans la masse de papiers sur la table et y attraper un dossier, qu’elle tendit à Alec. « Mais le compte en banque, c’était pas la chose la plus surprenante que j’ai pu apprendre sur toi. » Ce qu’il y avait dans ce dossier, même lui il devait l’ignorer. Tout ce qu’elle avait pu trouver sur sa mère. Celle qu’il pensait morte depuis des années. « Avant que tu l’ouvres, j’veux que tu saches que c’qu’y a là-dedans, c’est perturbant. Genre, le truc qui peut changer beaucoup de choses. T’es pas obligé de l’ouvrir, jpeux le reprendre et le ranger quelque part. Ou le perdre, ce qui sera plus probable que ranger. Mais je suis vraiment pas douée pour garder des secrets, alors c’est peut-être mieux que tu le saches maintenant avant que je lâche l’info comme une bombe. » Ce serait bien son genre après tout, d’évoquer la mère d’Alec lors d’une conversation, quand bien même il serait encore persuadé qu’elle était morte. En plus, elle était à Radcliff, elle l’avait rencontrée, rapidement, très rapidement, alors c’était mieux qu’il sache avant de lui tomber dessus par hasard.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016 - 0:27


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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Treize ans plus tôt ou y’a quelques mois à peine, il y avait eu des choses qu’Alec n’s’était jamais senti prêt à accepter. Pas avant qu’elles ne sortent de la bouche de Calista, revêtant alors une allure toute autre, de ces saveurs mielleuses et optimistes qu’il n’avait que trop rarement connues dans son existence. Alec, ça n’avait jamais été le type qui se laissait envahir par des sentiments qu’il ne maîtrisait pas ; y’avait eu la rage, une hargne vengeresse implacable qui avait guidé ses jours et ses nuits pendant bien longtemps, certes. Mais d’aussi loin qu’il s’en souvienne, le Lynch avait toujours eu l’ambition – ou du moins la croyance – de contrôler toute sa vie : l’amour, l’attachement, d’ces portes grandes-ouvertes sur son âme et son cœur, très peu pour lui aurait-il dit sans l’ombre d’un doute. Si tant est que ç’ait pu exister dans son passé, fut un temps, il avait envoyé tout ça en Enfer le jour où il avait opté pour le tortueux chemin de la vengeance, en dépit de tout ce qui aurait pu le retenir à Elizabethtown. Le simple fait qu’il n’avait jamais été un chasseur, qu’il n’était pas fils d’une grande famille de hunters comme les Lecter ou les Wolstenholme. Ou le fait qu’il n’avait jamais eu de haine particulière envers les transmutants, ou de griefs quelconques avec ceux-ci – pas avant qu’l’un d’eux, Lewis Duncan ne s’décide à décimer sa famille, comme ça, sans crier gare. Pour combien de temps, ce simple nom était-il resté graver dans sa mémoire, comme une seule et unique motivation ? C’était aujourd’hui comme si toute cette période n’avait été qu’une vaste rêverie, qui s’était parfois limitée à quelques secondes à peine, ou à toute une éternité en d’autres circonstances. Les débuts de sa formation – toutes ces premières fois où il s’était pris une raclée, même de la part de son meilleur ami ; la détermination, farouche et glacée qui avait couru dans ses veines, ses entrailles et ses muscles à mesure qu’il s’était construit. Pièce par pièce, érigé et façonné en l’homme qui avait tué le meurtrier de ses parents, un beau jour, comme ça, sans crier gare. Il avait suffi d’un instant, une information durement obtenue de la part des multiples contacts des Lecter et Alec, lancé à corps perdu sur le chemin que la hargne à elle toute seule avait fait naître juste devant lui. Et qu’est ce qui l’avait changé, au fond, hein ? Toutes ces tentatives de suicide infructueuses ? Les semaines passées dans les sous-sols d’Insurgency à devoir supporter joutes verbales et disputes musclées avec des dégénérés qui n’comprenaient rien, et auxquels il n’daignait rien comprendre non plus ? L’expérience, la façon dont la vie l’avait façonné au cours des quatorze années qui séparaient le jeune homme de vingt ans, perché par-dessus les cercueils de ses parents, et celui de trente-quatre ans, qui s’tenait là, juste en face de Calista ? Car il avait changé, somme toute ; quelque chose en lui, avait changé – y’aurait eu un Alec, qui aurait dévisagé la blonde face à lui comme un monstre imprévisible. Un danger, danger dans les yeux duquel il aurait vu briller les mêmes instincts meurtriers que ceux qui avaient poussé Lewis Duncan à tuer ses parents. Peu importait c’qu’ils avaient été – expéditif à souhait, comme si la fin en soi avait été la seule motivation dont il avait eu besoin, Alec n’avait jamais demandé. Alec n’avait même pas laissé au transmutant le temps d’ouvrir la bouche, de comprendre ce qui lui arrivait – est-ce que celui-ci savait seulement pourquoi il était mort ? Probablement pas… ç’avait juste été une main justicière, s’abattant brusquement sur la vie d’un type qui avait peu à peu, silencieusement, empoisonné les rues de l’Elizabethtown où le Lynch avait grandi.

Son père, sa mère, ils n’avaient été que des visages parmi tant d’autres ; deux personnes que l’homme n’avait probablement pas gardé en mémoire bien longtemps – leurs cris d’agonie, mêlés à ceux de tous ceux qui étaient passés avant. Et ceux qui avaient suivi après. Combien d’raisons, combien d’éléments à charge avait-il eu juste sous la main pour transformer Lewis Duncan en le monstre parfait ? La motivation n’avait jamais manqué, n’avait jamais failli – un devoir de fils à l’égard de ses parents. Deux cadavres, qu’il avait peu à peu idéalisé, à mesure que les jours étaient devenus insoutenables, des plaies béantes qui faisaient leur chemin dans ses chairs, et empoisonnaient son sang. Ouais, indéniablement, c’était comme si tout un éventail d’états d’âme s’ouvrait juste devant lui ; Alec le chasseur n’avait rien eu de pareil à Alec le jeune homme sans aucune responsabilité. Et l’Alec transmutant, qui s’tenait face à Calista, n’était plus vraiment comme le hunter déterminé qu’il avait été, il n’y a pas si longtemps. Et qu’adviendrait-il alors ? Que se passerait-il lorsqu’il daignerait s’retourner sur les années pendant lesquelles il avait sévi, en tant que chasseur convaincu, meurtrier déterminé et sans retenue aucune ? Il n’avait fait que supprimer des transmutants, après tout. Les humains… les humains, c’est comme si ç’avait toujours été son point faible, ce talon d’Achille, l’ultime trahison à sa confiance. L’humain, ç’avait été ses parents, des gens comme eux, victimes collatérales d’ces mondes dangereux et violents qu’il n’aurait jamais dû, n’aurait jamais voulu côtoyer si on lui en avait donné le choix. Peut-être bien que Calista aussi. A bien des égards, la blonde ne ressemblait à personne dans la famille d’où elle venait – certes, dans l’échantillon des Wolstenholme, il n’y avait qu’Aspen, qu’il connaissait. Mais la rousse était infiniment… différente de ce que Calista offrait et affichait si ouvertement, dans ses attitudes et ses réflexes. Difficile, d’imaginer un jour l’informaticienne spontanée perchée sur ses talons, avoir été sur le terrain, à blesser, assassiner des transmutants à la pelle. Comme Aspen le faisait. Comme Alec lui-même le faisait. Comme Felix l’avait fait. Un cercle vicieux, qui touchait tous les noms qui venaient à l’esprit du Lynch, désormais. Y’en avait pas un pour rattraper l’autre, et Radcliff n’faisait qu’afficher ça à la vue de tous. Etre ici, rester ici, stagner ici, c’était infiniment différent que parcourir les routes sans s’retourner ni s’arrêter ; était-ce donc ça, la différence capitale ? Le fait d’observer toujours les mêmes visages, d’avoir l’sentiment de porter l’empreinte de ses crimes sur son facies ? Un mal nécessaire ; ouais, c’était comme ça que l’idée s’était construite dans sa tête à lui, Alec Lynch, le gars sans histoire autres que ses conneries de jeunesse, qui prenait subitement les armes pour devenir un hunter plus engagé que d’autres encore. Un mal nécessaire, qui avait manqué de dévorer son âme, ses sens, sa raison toute entière. C’n’était pas ce qu’on pouvait appeler contrôler quoique ce soit ; alors oui, sûrement que le chasseur n’avait aucun conseil à donner à la jeune femme face à lui, pour c’qui était d’accepter, faire avec et contrôler une mutation qui s’pointait du jour au lendemain. A choisir, il aurait appris à maîtriser la sienne, rien que pour stopper les réparations capricieuses de ses cellules et de ses plaies, lorsqu’il se tirerait une nouvelle balle dans la tête. A choisir, à maintes reprises, encore aujourd’hui, il resterait juste un chasseur, sans cette chose pour battre ses veines – ça pouvait lui permettre de toucher Calista sans y laisser sa peau, ça pouvait lui permettre de sauter du haut d’un immeuble sans devenir un cadavre en mille morceaux. C’était tout c’que ça faisait, ça ne rendait ni l’passé, ni le présent, ni les circonstances ou les choses plus acceptables – ni plus faciles. Ni plus claires. Alors combien d’mots, combien d’mots pouvait-il dire à haute voix pour faire comprendre à Calista qu’ils traversaient les mêmes choses, les mêmes états d’âme, et qu’il n’avait certainement pas fini d’les affronter lui-même. Et jusque quand, à la fin ? Pour toujours, sûrement - aussi longue serait l’éternité que sa génétique lui offrait ; cette putain d’mutation qui faisait de lui un être immortel. Il en avait vu un, d’immortel, dévisagé sa solitude et haï plus profondément que jamais tout ce qu’il représentait. Des impressions, souvenirs et traversées solitaires qu’Alec avait gardés pour lui, loin de la Wolstenholme et de ses espoirs qu’il avait été incapable de partager.

Incapable, pendant tout ce temps ; alors peut-être que tout autant qu’elle se croyait l’être, Alec se montrait totalement hypocrite, empli d’un espoir qu’il n’avait même pas pour lui-même. Depuis combien d’temps tournaient-ils en rond ? D’impasse en impasse, de fausse piste en fausse piste – ç’avait presque été reposant d’se retrouver dans une cellule, incapable de faire quoique ce soit alors que les jours avaient couru trop rapidement. Et c’n’était pas pour ça qu’il était revenu ; c’n’était pas gagné par l’espoir que les choses seraient différentes, qu’il était venu frapper à la porte de chez Calista. Ouais, dans toutes les hypothèses possibles et imaginables, tous les scénarios construits pour décrire les scènes de leurs retrouvailles, Alec n’avait pas imaginé ça. Le noir presque étouffant, synonyme de sa captivité à lui. La jeune femme, brisée dans une certaine mesure, en quelques morceaux qu’il n’pouvait qu’observer, analyser, caresser dans le lointain des jours qui avaient passé sans qu’il n’puisse faire quoique ce soit. Car ouais, s’il avait été là, il aurait fait une différence – et quelle quantité de rage, combien de hargne pulsèrent dans ses veines en un éclair, face aux paroles de la Wolstenholme ? Oui, elle pouvait apprendre à s’défendre – mais ça n’changeait rien. Ca n’changeait rien au fait qu’il n’avait pas été là, et que pernicieusement, silencieusement, ça l’bouffait de l’intérieur. « Tu devrais pas avoir à apprendre à te gérer si c’est pas c’que tu veux. » lâcha-t-il, presque sans pouvoir le contrôler ; ouais, c’n’était y’a pas si longtemps que ça, qu’il l’avait maladroitement poussée vers le terrain qu’elle n’avait aucune envie de rejoindre. Le terrain auquel elle n’appartenait pas. Y’avait eu une certaine colère, empreinte dans ses mots, comme s’il la jugeait, la blâmait l’espace de quelques secondes frivoles et pourtant, infiniment réelles. Jusqu’à ce qu’il se reprenne, dans un soupir, un spasme enserrant ses mâchoires. « Des fois, même les gens préparés, comme moi… finissent par s’faire prendre. » qu’il ajouta, à mi-voix, comme si c’était difficile de l’admettre. Ca l’était, car au fond, il n’avait que très peu de souvenirs encore, des circonstances qui l’avaient amené à se retrouver chez Insurgency ; c’était flou, infiniment flou, comme s’il avait plongé tête la première dans une masse opaque qui l’avait privé de ses cinq sens. Juste le temps que les dégénérés lui mettent la main dessus. Le reste, était vivide à son esprit ; les heures, les jours, les douleurs, les complications. La certitude que s’ils l’avaient pu, ils lui auraient juste tiré une balle dans le crâne pour abandonner son cadavre comme ils l’avaient fait avec tous les autres avant lui. Certains diraient que c’était la chance, la chance qui lui permettait d’être là en face de Calista aujourd’hui. Sûrement, ouais. C’n’était pas la clémence de leurs ennemis, en tout cas. « Mais… mais si tu veux te préparer. A nouveau. J’peux t’aider. » il eut un vague sourire, comme s’il n’était qu’à moitié convaincu ; c’n’était certainement pas les bonnes raisons qui poussaient la chasseuse à envisager les choses de cette façon-là. Qu’avait-il bien pu lui arriver ? Et pourquoi était-elle persuadée qu’elle s’était tirée dessus ? Que c’était la réponse à tout ?! C’n’était pas le moment, sûrement pas l’moment de retourner le couteau dans la plaie en insistant avec tout ça ; le Lynch n’en avait même pas envie. Car encore une fois, c’n’était pas comme ça qu’il s’était imaginer la retrouver – et c’était comme s’il était imbécile au point d’y chercher une échappatoire, une petite phrase amusante et ironique pour qu’ils se sortent de ce cercle-vicieux de regrets, de remords empreints des dernières semaines, qu’ils n’pouvaient désormais plus changer. Au moins avait-il réussi à lui arracher un sourire, chose à laquelle il ne put s’empêcher de répondre à l’identique – quelques doutes glacés et ignorés jusqu’alors, semblaient s’élever silencieusement de ses entrailles. L’étau d’une inquiétude empoisonnée, se défaisait peu à peu : est-ce que ça suffisait ? La question était là, sans cesse ramenée par l’allure de Calista, sans qu’il ne puisse la retenir, sans qu’elle n’y pense, sans doute ; s’jeter la pierre, c’n’était pas la solution, c’n’était pas ce qu’il voulait qu’elle fasse elle-même pour ne pas être venu après lui. Alors pourquoi continuer de le ressentir, lui, au fond de ses tripes ? Parce qu’y’avait eu quelqu’un, quelque part, qui avait profité de son absence à lui, pour s’attaquer à Calista. C'avait une saveur de quatorze ans plus tôt. Ca couvait les mêmes menaces, les mêmes dangers. Etaient-ils voués à toujours revenir sur ça ?

« Bah, tu sais Calista... la plupart des personnes demandent directement. Et qui sait, peut-être que j’attendais que tu le fasses. » non c’n’était pas un reproche, plus une moquerie tentée du bout des lèvres, dans un nouveau rictus à la commissure de sa bouche. « Maintenant j’vais commencer à me dire qu’tu devais pas avoir une très haute opinion de moi, quand on s’connaissait pas et que tu t’étais contentée de me googliser. » définitivement. Il aurait été bien naïf de penser les choses différemment – alors quoi, heureusement qu’il avait été agréable à regarder ? « J’parie que j’étais pas vraiment le genre de mecs que tu côtoyais, de toute manière. » ou qu’elle voulait côtoyer, à dire vrai ; c’n’était pas comme si les mecs comme lui avaient aussi une certaine réputation à porter et assumer, quelle qu’elle soit. Coureur invétéré, ce type avec qui on n’restait qu’une nuit, et s’échappait juste après s’être envoyé en l’air. Résultat, il avait souvent eu des petites amies obsessives et jalouses, qui lui avaient tapé sur le système plus vite que la lumière, et qu’il s’était toujours empressé de tromper. C’était peut-être ça, l’fin mot de l’histoire de tous les jeunes lycéens : peut-être que les mecs comme lui devraient s’orienter vers les filles comme elle. Riche, le corps athlétique, indiscipliné, dragueur, imprudent, provocateur ; ouais, y’avait de quoi faire un portrait presque fidèle de ce qu’il avait été, dans sa jeunesse, rien qu’avec ces quelques mots. Il n’eut qu’un demi-sourire, d’ailleurs, lorsqu’elle évoqua son compte en banque – sûrement même que Calista elle-même ne s’en rendit pas compte. Quand bien même ça pouvait sembler utile à beaucoup d’gens, Alec avait laissé les millions hérités de ses deux parents, dormir sur son compte en banque pour les treize dernières années qui avaient passé. Et contrairement à avant tout ça, il n’en avait gaspillé que très peu, pompant ses dépenses sur le maigre salaire d’officier de police qu’il s’était fait à Radcliff. Après la mort de ses parents, loin d’Elizabethtown, avec un seul objectif en tête, le fils Lynch n’avait plus trouvé aucun intérêt dans les voyages à l’étranger, tout ce qui était tape à l’œil, ou le surplus de luxe qui bavait de tous ces endroits qu’il avait côtoyés, plus jeune. La mort d’ses parents l’avait transformé en tueur – plus encore, la mort d’ses parents l’avait rendu économe ; ils avaient d’quoi se retourner dans leur tombe. Et la Wolstenholme avait déjà mis en branle le mécanisme d’ouverture automatique de ses volets, lorsqu’Alec se reconnecta avec la réalité, chassant l’expression traitresse d’une nostalgie assassine qui avait glissé jusqu’à son visage. Se redressant sur ses jambes, le chasseur ne put s’empêcher de soupirer, d’un indéniable soulagement, lorsque la lumière du jour retrouva son chemin tout naturel dans l’appartement. Est-ce que ça signifiait que ses mots, aussi indécis avaient-ils été, avaient fait une différence ? Est-c’qu’il avait vraiment été capable, d’atteindre Calista là où personne d’autre n’avait pu l’faire ? Y’avait pas à douter, que son frère, sa sœur ou quelqu’un d’autre avait essayé avant lui, après tout. Alors quoi ? Il fut presque tenté de poser la question, comme ça sans crier gare, presque avec l’imprudence la plus totale ; mais la blonde ouvrit la bouche avant lui. Elle avait tiré un dossier, parmi les quantités de bordel et de papiers qui trainaient ici et là – et ses mots, ses mots n’avaient clairement aucun sens ; le Lynch eut beau les écouter, les imprimer dans son esprit, il ne put que hausser les sourcils dès qu’elle eut fini, lui tendant le fameux mystérieux dossier. Et-et quoi ? N’devait-il pas l’ouvrir ? Ou devait-il l’ouvrir ? Le choix était le sien, bien entendu ; mais… mais quoi ? Que pouvait-il y avoir sur sa propre vie qu’il ignorait, hein ?! Ouais, google était certes, une source d’information intarissable, et Calista avait des ressources encore plus mystérieuses et surprenantes – c’n’était pas pour autant qu’elle pouvait en savoir plus sur lui, que lui-même.

Secret. Le mot avait asséché sa gorge et sa bouche sans même qu’il n’s’en rende compte, une réaction physique – était-ce de la peur ? De l’appréhension ? Au bout de ses doigts, c’était comme si le papier était devenu brûlant, insoutenable. Et il aurait voulu, il aurait voulu le jeter à travers la pièce, le rendre à la jeune femme avec l’sentiment que ça lui suffirait, que ça n’changerait rien. Que, que… C’est presque sans s’en rendre compte, qu’il avait ouvert le fameux dossier mystérieux, dérangeant. Dérangeant – il le sut dès que ses yeux se posèrent sur le premier élément empilé là-dedans. Une photographie, vaguement imprimée sur un papier blanc qui n’payait pas de mine. Rien d’autre qu’un papier blanc, qui retraçait d’ces parts d’existence avec lesquelles il n’voulait pas renouer. C’était sa vie, le point de départ d’Alec Lynch, et pourtant ces non-dits qu’il gardait pour lui. Même avec elle, même avec Calista ; parce que ouais, les discussions à cœur-ouvert, ça n’avait jamais été son truc. La photo, c’était lui – lui si jeune, des décennies en arrière ; quel âge avait-il au juste ? A peine dix ans, encore loin du type dont on pouvait dépeindre un portrait plutôt fidèle, grâce à google. Lui, sa mère, là, jeune, rayonnante, douce comme dans ses souvenirs. Son père – qu’il eut presque du mal à reconnaître, c’visage qui avait fondu dans sa mémoire au fil des années. Treize ans, y paraissait que ça faisait des dégâts : leurs voix, leurs visages, il n’s’en souvenait pas. N’s’en était que vaguement souvenu jusque-là, dans un recoin de son esprit qui n’avait appartenu qu’à lui, et qui avait pris la poussière pendant tout ce temps. Avait-il pâli ? Avait-il laissé quoique ce soit transparaître sur son visage, alors qu’il dévisageait cette copie vulgaire d’une photographie oubliée ? Ca relevait du miracle qu’il soit encore debout sur ses jambes, en vérité. « Je-je… j’comprends pas. » parvint-il à articuler, incapable de retenir le regard accusateur qu’il envoya en direction de la Wolstenholme. Parce que oui, chercher son nom sur google, gratter la surface, c’était une chose ; mais ça… ça, ouais, probablement qu’elle aurait au moins dû essayer d’lui en parler avant. « Pourquoi t’as cherché tout ça ? » il y avait cet éclat de rage dans la voix, qu’il n’pouvait pas vouloir lui jeter en pleine figure – c’n’était pas sa faute à elle. C’n’était pas elle qui avait tué ses parents quatorze ans plus tôt, dans leur maison, en le laissant lui orphelin. Il ne lui laissa pas le temps de répondre – comme si ça pouvait servir à quelque chose, de toute manière – reportant son attention sur les amas de papiers qu’il avait entre les mains ; certains tombèrent au sol alors qu’il les chassait, parce qu’il les connaissait, et parce qu’il n’avait pas envie – pas envie de s’replonger dedans. Il la connaissait, son histoire, de A à Z, tous les détails tordus, tous les relents du passé, les conclusions des médecins légistes, les factures de l’enterrement, la masse d’argent qu’il avait gagnée sur l’assurance vie de son père. Il avait un putain d’compte en banque à six zéros, c’n’était pas pour autant qu’il flirtait avidement avec les circonstances qui l’avaient rendu si riche, et si pauvre à la fois. Ca n’pouvait pas être juste ça, certainement pas une tentative de la part de la chasseuse pour le blesser, éveiller quelque chose en lui ou le pousser à la confession. Y’avait autre chose, autre chose qu’il chercha presque fébrilement – sans même en avoir envie, juste besoin. Lynch – son père. Raeken – sa mère. Lilith Raeken ; combien d’fois, combien d’fois le nom passa devant ses yeux avant qu’il ne réalise ? 2001. Oui, il se souvenait de 2001. 2003. 2006 – 2010. L’Europe ; Lilith Raeken, le nom affiché en haut d’un certificat médical. En haut d’un relevé de compte en banque. Sur un certificat de propriété d’un grand domaine au cœur de l’Europe. Un billet d’avion, direction l’Amérique. Et Alec n’avait jamais été un expert en sciences, un grand-connaisseur des études sur le cerveau – alors il fut bien incapable de dire ce qui se mit en route en premier chez lui. Ses tripes, son cœur précipité contre ses côtes ? Ou une chimie dans son cerveau, une information électrique qui le frappa comme la foudre venue de nulle part ? 2010. 2011. 2014. Combien d’temps, combien d’temps resta-t-il à ne pas respirer ? L’air qui trouva enfin son chemin jusqu’à ses poumons sembla avoir une autre saveur, âcre, amère. Différente. Oui, subitement, il était dans un autre monde. Un autre monde où il dévisageait une autre photo, imprimée aussi sur un putain d’papier blanc qui criait la vérité. Une photo méconnue, celle-là, d’un visage maternel qu’il n’avait jamais connu. Avait-il eu besoin de dizaines de minutes, de milliers d’heures ou d’infimes secondes pour trouver les histoires dérangeantes dont avait pu parler Calista ? Alec ne se vit qu’à peine refermer le dossier, le reposer sur le premier élément de mobilier qui se présenta à lui. Ou peut-être même par terre. « Je... » et est-c’que dans c’nouveau monde-là, il était devenu muet ? A sa gorge, dans son corps tout entier, l’oxygène n’avait plus aucun sens – ça n’fonctionnait plus. Plus comme ça. « J’peux-j’peux pas rester. J’dois- » et dans un coin de sa tête il était sûr d’avoir fini cette phrase. Il avait besoin d’air, de plus d’air que tout c’qu’il pourrait engranger d’une quelconque manière. Il avait besoin de quatorze ans, envolés, comme ça, juste sous ses doigts. Quatorze ans qui n’rimaient à rien, plus à rien. Le chasseur avait trouvé le chemin jusqu’à la porte, la poignée sur laquelle il tira, tira inutilement. Calista avait fermé les verrous, c’est vrai. Il n’savait plus combien, il n’savait plus pourquoi. Il n’savait plus comment. Les mains moites, il tâtonna, tâtonna trop longtemps – ou pas assez longtemps – à la recherche d’un moyen d’sortir, sortir, disparaître. Partir sans s’retourner. Mais alors que son cœur tambourinait, agonisait contre sa cage thoracique, il n’avait pas bougé, il n’avait pas réussi à passer la porte. La rage l’emporta sur tout le reste, la bile au bord des lèvres, la tête lui tournant comme s’il était hypnotisé par ses propres sens, Alec ne sentit même pas son poing s’écraser contre le bois de la porte, sa hargne se déverser dans tous ses muscles – une fureur bouillante courir sous sa peau. Et encore, et encore ; il n’était même pas sûr de c’qu’il venait de lire. Parce que ça n’pouvait pas être vrai.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016 - 15:39

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

S'il y avait bien quelqu'un en qui Calista voulait croire, c'était en Alec. C'était plus simple avec lui. C'était déjà à lui qu'elle avait confié tous ses doutes quelques semaines plus tôt. Ça lui avait semblé logique de se tourner vers lui, comme s'il s'agissait de la seule personne au monde en qui elle pouvait avoir confiance. Ce n'était pas seulement parce qu'il lui avait déjà sauvé la vie. C'était vers elle également qu'il s'était tourné quand il avait appris sa mutation, est-ce que c'était vraiment  parce qu'il était persuadé qu'elle le détestait qu'il était venu vers elle ou bien est-ce qu'il avait senti que ça avait été le réponse évidente au problème, comme ça avait été son cas à elle, quand elle était venu partager ses doutes avec lui ?  Y avait toujours eu quelque chose pour les lier ensemble, malgré toutes leurs différences. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance, à lui plus qu'à n'importe qui d'autre dans ses proches. C'était Alec et c'était tout ce qui comptait. Il était toujours là pour elle, toujours là pour lui sauver la vie. Fallait croire qu'elle en aurait toujours besoin, qu'il soit là pour lui sauver la vie. Dès qu'il était absent de sa vie, ça devenait une totale catastrophe. Elle s'était fait tirer dessus, elle avait le bras cassé et plusieurs marques sur le visage pour témoigner de tout ce qui s'était mal passé dans sa vie ces derniers temps. Son appartement pouvait également en témoigné, là plongé dans le noir, faiblement éclairé par la simple présence de la télévision allumée. Malgré le jour dehors, les volets étaient fermés, les lumières éteintes. La porte solidement fermée et elle ne sortait pas. Même pas pour aller chercher le courrier, non, elle se contentait de simplement rester enfermée chez elle, parce qu'elle avait peur du monde extérieur. Tout lui semblait être devenu hostile. Elle ne ne voulait pas quitter cet appartement. C'était à peine si elle voulait bien ouvrir la porte à ceux qui venaient frapper. Alec avait sans doute eu de la chance qu'elle prenne son courage à deux mains plutôt que de faire la morte au fond de son appartement. Mais, elle lui avait ouvert et sans doute que c'était la meilleure décision qu'elle avait prise depuis longtemps. Heureusement qu'il était là, à lui remonter le moral, à lui redonner confiance en elle alors que franchement elle était arrivée à un point où elle avait l'impression d'être à un point de non retour. Mais Alec était arrivé et tout semblait déjà beaucoup plus simple.

C'était toujours Alec qui venait la sauver, quelle que soit la situation, il serait toujours là pour lui sauver la vie. Toujours ou presque. Il n'avait pas été là quand elle s'était faite attaquer, mais elle n'avait aucune raison de lui en vouloir, la seule à qui elle pouvait en vouloir, c'était elle-même. Elle n'était pas douée, elle ne savait pas se défendre parce qu'elle avait abandonné tout ça y avait un moment maintenant, trouillarde comme elle était, elle avait préféré resté planquée derrière son écran d'ordinateur. C'était plus simple comme ça, mais maintenant, elle en voyait les conséquences maintenant. Si seulement elle avait été fichue de se défendre, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Elle haussa les épaules suite à la réplique d'Alec. « J'aime pas ça avoir à me battre … mais j'ai pas envie de dépendre toujours de quelqu'un. » Même d'Alec. Même si elle se sentait plus en sécurité à ses côtés, même si elle avait envie de rester près de lui parce que c'était beaucoup plus simple comme ça. Il ne serait pas toujours là pour elle, il ne pouvait pas. Y avait toujours des problèmes partout qui l'empêcherait d'être toujours collé à elle pour la protéger. Il avait une vie quand même. « Et j'ai vraiment pas envie de revivre ça ... » Elle avait déjà assez donné là, alors faudrait bien qu'elle puisse se bouger mieux que ça si jamais ça devait se produire de nouveau, sinon c'était clair qu'elle n'allait pas faire de vieux os dans une ville comme Radcliff. Elle n'avait pas envie de mourir bêtement, simplement parce qu'elle avait toujours besoin qu'on soit derrière elle pour la protéger des dangers divers et variés de la petite ville. « T'as toujours moins de chance de t'faire avoir que moi ... »  C'était un fait que personne ne pouvait nier. D'autant plus qu'une balle dans la tête, ça ne l’arrêtait pas lui. Alors qu'elle, elle ne se relèverait pas. Elle avait cette impression qu'elle allait se faire flinguer dès qu'elle aurait passé la porte de son appartement. Elle lui adressa un sourire avant de hausser les épaules. « Si tu n'as pas peur d'avoir envie de me tuer au bout de trente minutes, pourquoi pas. » Son père avant abandonné bien des années plus tôt tellement elle était nulle, alors y avait des chances pour qu'elle le pousse à bout au bout de trente secondes.  Elle était un boulet, y avait pas à dire. Elle était nulle, ça n'était un secret pour personne. Cela dit, peut-être qu'avec la motivation, ça pouvait y changer quelque chose. Elle n'avait jamais vu l’intérêt de s’entraîner avant, si elle pouvait rester devant son ordinateur, ça lui convenait. Mais maintenant c'était différent, parce que, plus que jamais elle se rendait compte du danger. Il avait fallu qu'elle manque de peu de mourir avant de réaliser qu'il fallait qu'elle se réveille, fallait croire qu'elle était vraiment lente.

« Je ne suis pas vraiment comme la plupart des personnes. » Il le savait bien ça. Calista, c'était Calista. Une fille complètement hors normes et qui l'assumait très bien. Elle avait toujours été plus habile avec les ordinateurs qu'avec les gens, alors, c'était une évidence pour elle d'aller sur google – ou ailleurs – chercher des informations sur les gens avant même de leur parler. Concernant Alec, fallait bien admettre qu'elle avait d'abord pensé que de toute façon, y aurait jamais aucune chance pour qu'ils s'adressent un jour la parole. « T'avais juste tout du mec absolument inaccessible au début. » Elle haussa les épaules. «  Mais si ça peut te rassurer, je googlise vraiment tout le monde. » C'était plus fort qu'elle de toute façon. Toujours branchée à internet, elle ne pouvait pas s'en empêcher. Puis fallait trouver des infos, sur twitter, facebook ou juste sur le net, qu'importait, c'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle fouine, silencieusement derrière l'écran de son ordinateur. « Nan c’est clair. » Elle grimaça légèrement, pas parce que ce qu’il pouvait représenter lui arrachait une grimace, mais parce que c’était une évidence qui fallait bien admettre, quand bien même maintenant, elle ne pouvait pas imaginer sa vie sans Alec dedans.  « Y a pas si longtemps que ça, mon homme idéal parlait l’binaire, était capable de réciter de tête toutes les répliques de star wars et comprenait l’intérêt du cosplay. » Tout ce qu’Alec n’était pas en somme. Tout ce qu’elle venait de dire, ce n’était vraiment pas lui, mais c’était elle, parce qu’elle comprenait le langage binaire, qu’elle connaissait pratiquement toutes les répliques de star wars par cœur et que le cosplay était l’une de ses nombreuses passions que personne ne comprenait autour d’elle. « Mais ce serait un peu comme si je sortais avec moi-même au final. Ce serait ennuyeux et bizarre. » De toute façon, qu’importait comment elle avait pu imaginer l’homme idéal quelques années plus tôt, maintenant, c’était Alec qu’elle voulait et personne d’autre, les gouts et les couleurs de toute façon, faut bien que ça évolue avec le temps. Son ex-petit ami, celui qui était mort, il avait de toute façon été plus comme Alec que comme elle. Il n’y comprenait  rien trois fois sur quatre à ses délires, mais ça n’avait pas empêché qu’elle l’ait aimé et qu’il l’ait aimée en retour. « J’pourrais pas être avec quelqu’un comme moi t’façon. Imagine s’il est plus doué que moi avec un ordinateur entre les mains. » Elle aurait presque pu en frissonner. Le fait était qu’elle ne le supporterait pas. Son talent en informatique, c’était probablement sa plus grande fierté, bien qu’elle soit assez certaine qu’elle était la seule à le remarquer. « Heureusement qu’on évolue après le lycée. » Elle soupira en se levant pour aller s’occuper des volets. Elle était bien contente d’avoir changé depuis cette époque-là.  On pouvait bien la considérer comme une grande gamine, elle avait quand même beaucoup changé et pas seulement en matière de gouts pour les garçons.

Elle ne pouvait pas garder le silence éternellement concernant la mère d’Alec et même si elle savait que ce n’était pas le genre de truc qui allait ravir la journée d’Alec, il avait fallu qu’elle le dise. Elle aurait préféré de rien savoir elle aussi, ça aurait été beaucoup plus simple. Mais maintenant, il fallait qu’elle le lui dise. Elle ne pouvait pas lui cacher ça. Alors une fois les volets ouverts, elle lui avait confié le fameux dossier. Elle aurait presque pu la prévoir sa réaction, parce que même si sa mère était encore en vie, y avait peu de chance pour qu’il se lève en dansant de joie. Elle ne répondit pas à sa question, le laissant se replonger dans le dossier. De toute façon qu’est-ce qu’elle pouvait bien répondre ? Ce n’était pas ça qu’elle cherchait à la base. C’était des signes de vies, des indices qui pourraient lui dire où trouver Alec. Mais son nom avait circulé dans toutes les bases de données possibles et inimaginables alors qu’elle écumait le web à la recherche de tout et n’importe quoi qui puisse lui permettre de lui remettre la main dessus. Et c’était sorti sans qu’elle ne comprenne au début. Sans qu’elle ne fasse attention dans un premier temps. Puis comme si elle avait décidé de faire les fonds de tiroir pour apaiser un peu son désespoir, elle s’était penché un tout petit peu plus sur cette histoire et la vérité avait éclaté devant ses yeux. Sa mère était en vie et elle était à Radcliff. Mieux valait lui dire avant qu’il ne tombe sur elle au détour d’une rue. Elle l’avait trouvé avec tellement de facilité qu’y avait quand même une forte probabilité pour qu’il lui tombe un jour dessus par hasard. Radcliff était une petite ville. Alors qu’il s’était levé, elle en avait fait autant, s’appuyant contre la table basse avant de trainer des pieds pour le rattraper jusqu’à l’entrée. « Je suis désolée … » Elle ne savait pas quoi dire d’autre et dans le fond, ce n’était pas à elle de s’excuser, mais à celle qui avait abandonné son fils pendant tout ce temps. « Elle est à Radcliff Alec. » Peut-être qu’elle venait d’enfoncer le clou, alors qu’elle n’aurait pas dû, mais c’était sa façon de lui faire comprendre qu’il aurait fini par tomber sur elle ou qu’elle aurait fini par tomber sur lui. « Ça peut pas être juste un hasard. » Parmi toutes les villes du monde, elle se pointait là où y avait son fils ? La petite ville paumée au milieu de nulle part dans laquelle vivait son fils. Elle voulait bien croire au hasard mais y avait des limites. Elle se glissa contre la porte juste devant lui. « J’voulais pas tomber là-dessus, j’ai pas vraiment fouiller pour trouver ça. C’est tombé un peu par hasard … Quand on creuse internet, on tombe rarement sur ce qu’on voudrait. » Elle, tout ce qu’elle avait voulu, s’était retrouvé Alec, pas sa mère. « J’ai juste retrouvé le mauvais Lynch je suppose. » Elle soupira avant de retirer difficilement les verrous derrière elle, de sa main encore en forme. S’il voulait partir, elle n’allait pas le retenir, elle pouvait comprendre. Elle ne savait pas comment elle réagirait si sa mère était encore en vie alors qu’elle l’avait cru morte pendant longtemps. « J’en sais pas plus qu’c’qu’y a dans le dossier. J’aurais voulu pouvoir t’en dire plus … » Parce que là c’était flou et qu’elle voulait croire – encore trop optimiste – qu’il y avait une bonne raison qui pouvait expliquer tout ça. « Mais j’ai été un peu occupée à essayer d’pas mourir à l’hôpital, alors j’ai un peu lâché ça … » Carrément lâché ça et tout le reste au passage en fait. « Mais, doit bien y avoir quelque chose pour expliquer tout ça. Une raison, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Et j’pense que tu devrais aller la chercher. » Parce que si c’était elle, elle serait probablement déjà en train de lui causer à sa mère. Mais ce n’était pas elle. Si elle voulait aller parler à sa mère, la seule chose qu’elle pouvait faire, c’était s’adresser à une tombe. « Et peu importe le résultat, moi je serais là. » Contrairement à sa mère qui avait jugé bon de le laisser tomber pendant quatorze ans, elle, elle serait toujours là. Elle posa sa main sur sa joue, oubliant complément son pouvoir sorti de nulle part. « Alors, si tu veux passer cette porte, ce sera plus facile maintenant qu’elle est ouverte. Elle a l’habitude de s’ouvrir plus facilement quand on retire les verrous plutôt que quand on tape dedans. » Tais-toi Calista. C’était plus fort qu’elle fallait qu’elle cause sans réfléchir à ce qu’elle disait, c’était pas vraiment le moment de raconter n’importe quoi. « J’comprendrais que t’ai besoin d’être seul, de réfléchir … Juste … S’il te plaît, si tu passes cette porte, ne disparais pas encore. » Il ne pouvait pas disparaitre de nouveau. Volontairement ou non d’ailleurs. Elle ne pourrait pas l’accepter, pas encore une fois alors qu’elle venait tout juste de le retrouver. Elle retira rapidement sa main, alors qu’elle réalisait enfin qu’elle était en train de lui pomper son énergie. « Désolée. C’est plus fort que moi. » Fallait qu’elle se coupe les mains, ou qu’elle mette des gants, mais qu’elle arrête de faire ça. Elle esquissa un léger sourire avant de se décaler, laissant la porte totalement libre. S’il voulait partir, il pouvait le faire maintenant.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeVen 29 Jan 2016 - 3:38


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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L’idéal – sans doute la notion d’l’espoir à l’état pur, rien d’autre qu’une fantaisie qui servait de moteur à quelques personnes. Alec Lynch avait déjà appris, d’puis des années, que l’idéal était inatteignable : c’n’était pas faute d’y avoir cru. C’n’était même pas faute d’avoir eu l’orgueil de le représenter, à certaines époques : n’avait-il pas été le mec idéal, fut un temps ? Riche, populaire, malin, beau parleur, plein de ressources et toujours prompt à profiter de la vie ? Si jeune, il s’était senti pouvoir avoir le monde au creux de sa main – au fond, combien de fois le fils Lynch avait-il largement péché d’orgueil ? C’n’était pourtant pas ça, il osait l’espéré, qui lui avait coûté tant de choses. Ses parents, ses assurances de toujours, la façon dont il avait pu voir le monde : car au fond, si le malheur n’était pas venu frapper sa vie comme la foudre s’abat sur le sol, Alec ne se serait jamais intéressé aux transmutants. Peut-être même qu’un jour, il aurait fini par sortir avec une belle sirène de ce genre-là. Ou peut-être même avait-il déjà passé une nuit en la compagnie d’une personne de ce genre, sans même s’en rendre compte et sans même s’en préoccuper. On aurait pu dire, à cette époque, qu’il avait été plus ouvert d’esprit, disponible et prompt à s’ouvrir à l’humanité qu’aujourd’hui : à vingt ans, il aurait sûrement été impossible pour Alec de n’pas être impressionné, attiré par l’adrénaline que ça pouvait créer, le fait d’être un dégénéré. N’aurait-il pas eu envie d’avoir son pouvoir à lui ? N’aurait-il pas jalousé, envié les transmutants capables de faire des trucs dignes des héros de films ? L’idéal, probablement un but inatteignable, tant les choses étaient vouées à changer, n’jamais rester les mêmes : le monde tournait, le temps passait, des idées qui s’étaient faites un chemin d’elles-mêmes, jusqu’à la raison du Lynch. Celle-là même qui était née si brutalement, lorsqu’il avait perdu ses parents, sans même s’en rendre compte : quels procédés chimiques et alchimiques, s’étaient joués en lui ce jour-là, pour qu’il devienne subitement si froid, rapidement si prompt à haïr là où il n’avait toujours posé qu’une œillade moqueuse et calculée sur le monde ? Ne jamais passer trop de temps à essayer de connaître quelqu’un, sans doute avait-ce été ça, son mantra et son credo de vie pendant toute sa jeunesse – n’pas gaspiller trop d’énergie pour les autres, quitte à en devenir un connard égoïste et prétentieux. A bien des égards, il avait frôlé la grosse tête : les autres n’l’avaient pas aidé – toutes ces filles qui tombaient en pamoison devant lui, aussitôt leur avait-il adressé un clin d’œil. Tous ces gens qui reconnaissaient son nom, et acceptaient le moindre de ses caprices pour cette raison. Tout ça, l’insouciance, ça n’avait rendu que la réalité plus brute de béton que jamais : car la mort, elle, elle n’en avait rien eu à foutre de son charme qui f’sait tourner de l’œil les naïves, ou du nom qu’il avait porté. Ses parents étaient morts, comme de vulgaires insectes écrasés par une force supérieure – un pouvoir surnaturel qui avait cramé la chair sur leurs os, consumés leurs êtres et détruit leurs corps dans des dernières minutes, des dernières heures de vie faites de supplices insoutenables. C’était ce qu’avaient dit les rapports des légistes ; on avait même dit que son père avait subi de nombreuses tortures – avec une logique imprenable et glaciale, le médecin avait expliqué comment le coupable avait d’abord brûlé les doigts de son père, puis s’était attaqué aux chairs de ses bras. Il n’savait plus comment, aujourd’hui, quels détails scabreux le scientifique avait donnés pour expliquer les conclusions mathématiques et inhumaines auxquelles il était arrivé. L’idéal, pour lui, ç’avait été d’se ramasser un poing dans la gueule pour parler si froidement de deux cadavres sur ses tables d’opération.

L’utopie de la vie, Alec la connaissait, somme toute, pour l’avoir sentie lui couler entre les doigts aussitôt l’avait-il perdue. Lorsqu’il avait laissé Elizabethtown et Alexander Lynch derrière lui, pour devenir un hunter, un errant, un nomade sans passé et sans avenir. Sans avenir autre que l’idée simple et linéaire de retrouver le tueur de ses parents : combien d’années lui avait-il fallu, de traque et de travail pour sortir le nom de Lewis Duncan d’entre les lèvres d’une de ses victimes ? Et combien d’autres encore, pour arriver à sa maison à lui, le bourreau de ses parents – le regarder dans les yeux, pour une seconde à peine, sentir la rage le submerger, voir les flèches siffler dans l’air et prendre la vie. L’idéal qu’il avait tant poursuivi, pendant sept longues années, qui n’avait été qu’un infime exutoire d’une poignée de secondes à peine – et toujours les mêmes sentiments qui subsistaient derrière. Le vide à l’état pur, et toujours la responsabilité d’avoir manqué à un de ses devoirs les plus fondamentaux. C’n’était pas faute d’avoir vengé ses géniteurs, d’avoir fait payer le prix du sang à l’homme qui avait un jour décidé de s’en prendre aux Lynch – mais Alec, lui, il n’avait pas cramé les doigts du meurtrier de ses parents. Il n’l’avait pas torturé, immolé vivant dans une agonie plus longue que la vie elle-même. Avait-ce été ça, le problème ? Avait-ce été pour ça, que le chasseur avait continué de marcher sur cette vaste planète, avec un trou béant à la place du cœur ? L’idéal, il l’avait senti lui glisser entre les doigts comme de l’eau insaisissable ; et il avait cru que plus jamais il ne le retrouverait. Que ç'avait été une chance unique, qui s’était définitivement envolée hors de sa portée à peine l’avait-il caressée du bout des doigts. « Hey Calista – écoute-moi. » il avait eu tort, et c’était à Radcliff, la ville tant détestée, qu’il pouvait sentir à nouveau ce sentiment-là l’envahir, glisser insidieusement dans son corps tout entier, une saveur mielleuse juste-là, accessible dans le regard qu’il saisit droit dans les prunelles de la jeune femme. « Je-j’veux pas faire de toi quelque chose que tu n’veux pas être. Ou t’pousser à faire des choses qu’tu voudras pas faire- » car au fond, il savait comment fonctionnaient l’entrainement et la formation de n’importe quel hunter. Wolstenholme, c’était un d’ces noms de la chasse, un lourd fardeau à porter pour quelqu’un comme la blonde, plus douce que meurtrière, malgré toutes les épreuves qu’elle avait traversées. Quelque part, il n’avait aucun mal à l’imaginer nulle dans l’domaine du meurtre, incapable de tirer sur une cible à plus de douze mètres, d’assassiner quelqu’un d’un coup de couteau bien placé au niveau de son foie, ou de lacérer les tendons d’un adversaire pour l’immobiliser. Et c’n’était, franchement, paradoxalement, pas une mauvaise chose. Au contraire. « J’veux juste t’aider… » ajouta-t-il, dans un mince sourire ; l’aider, n’jamais la changer. N’jamais lui faire épouser ces chemins ténébreux que lui avait choisis, suivis avidement ; Calista n’était pas lui, Calista était infiniment différente de lui. L’idéal, qu’il n’aurait jamais cru avoir, mais qui s’était pointé sans crier gare juste sur son chemin ; et dire qu’ils avaient perdu tant d’temps, perdu tant d’temps à s’paumer eux-mêmes, à s’noyer dans des abysses de chagrin et de silence. « Peu importe c’qu’y t’est arrivé. Ca n’arrivera plus. » signifia-t-il enfin, l’observant comme il n’l’avait pas observée jusqu’alors – franchement, droit dans les yeux ; qu’il soit là ou qu’il n’soit pas là. Qu’elle soit seule et incapable de le joindre, qu’il ait fini abattu sous les balles des hunters ou des dégénérés pour une raison ou une autre. Ou parce que l’idéal avait pris fin, comme ça, comme il le faisait si souvent – tout l’temps, trop souvent.

Elle ne pouvait que le savoir, que connaitre d’expérience, l’aisance avec laquelle la vie pouvait se retourner contre les minuscules êtres humains qu’ils étaient. Il avait suffi qu’il commette un pas d’travers, un acte d’imprudence pour se retrouver pris en otage par les membres d’Insurgency ; et au fond, il n’savait même pas si son expérience de hunter avait pesé dans la balance, ou servi à quelque chose au moment crucial de passer de prédateur, à proie. Et il avait suffi qu’elle cligne des yeux, un jour, pour que sa vie bascule du tout au tout : elle avait perdu sa mère, elle avait perdu son fiancé. Somme toute, ils avaient tous les deux été destitués de pans entiers de leurs vies, ces petites choses qu’ils avaient si longtemps cru intouchables et inchangeables – changer, ça f’sait un mal de chien, une putain de douleur lancinante incrustée à l’âme. Changer, c’était c’qui les avait amenés là. Peut-être bien, à la fin, qu’c’n’était pas une si mauvaise chose que ça – Alec, il était passé d’inaccessible à autre chose, accessible somme toute, mais autre chose encore. Plus, tellement plus qu’il avait juste envie de s’accrocher à sa main à nouveau, n’jamais se tarir ou se fatiguer de ce que ça faisait, du bien que ça diffusait en lui, d’enfin la retrouver. Enfin – comme si y’avait qu’elle qui avait compté pendant tout ce temps, là où son univers tout entier avait tremblé, tremblé jusqu’à tomber en ruines. Ni chasseur, ni complètement transmutant, sans meilleur ami, incapable de faire confiance à ceux à qui il aurait confié sa vie peu de temps auparavant. A dévisager son tuteur, son précepteur sans savoir s’il pouvait lui faire confiance. A chercher, chercher à échapper à la prescience de c’quelque chose dans ses gènes qui bouleversait son existence toute entière. Et Calista, au milieu. Changée, inchangée, au fond, elle avait toujours été ce quelque chose, c’quelque chose qui le rattachait à la vie. La survie, par tant d’instincts qui l’avaient guidé à elle, sans même qu’il n’s’en rende compte parfois. Et il avait beau souvent détester n’pas contrôler sa vie, perdre pieds ; c’était différent avec elle. Différent à cause d’elle. Différent sous tellement d’aspects qui n’pouvaient pas être nommés. Il soupira, un sourire au coin des lèvres, lorsque la Wolstenholme ouvrit la bouche à nouveau – elle n’était pas comme les autres, non, pas comme tous ceux qui avaient hanté Radcliff pendant tout c’temps, sans que ça ne change quoique ce soit chez le Lynch – le connecte d’une quelconque façon à tout ce qui l’entourait. Comment contredire ça ? Une idée si évidente à son esprit : ouais, Calista n’était pas comme les autres, Calista n’s’était pas mêlée à la foule de ceux auxquels il n’pouvait pas faire confiance, ces derniers mois. Et pour quelle raison ? Quelque chose de physique, quelque chose de biologique, quelque chose de binaire ? Quelque chose de plus ? Avait-ce été dans son regard ? Dans ses mots, sa voix ? Sa façon d’être la personne la plus tactile qu’il ait pu croiser dans son existence ? Car ouais, la jeune femme non plus, ne répondait pas aux critères qu’il avait pu avoir, autrefois, pour toutes ses autres conquêtes : « T’as conscience que c’est pas du tout moi, j’espère- » lâcha-t-il dans un léger ricanement impossible à maîtriser : oh oui, elle devait bien le savoir. « J’crois que j’sais même pas c’que ça peut être, le cosplay. » qu’il marmonna, le regard dans le vide comme s’il cherchait dans sa mémoire. « Enfin, histoire d’équilibrer la balance, y’a quelques critères dans mes exigences d’avant, qu’tu remplis pas nécessairement non plus. » car après tout, c’était facile d’être critique, hein ? Il n’pouvait pourtant pas donner d’exemple, là maintenant ; à vrai dire, il n’avait que trop rarement attendu quoique ce soit des autres – et jamais, jamais d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il n’en était allé jusqu’à s’imaginer la femme idéale, celle qui collerait parfaitement à lui. Pour toujours.

Non, c’était ça d’être volage ; une jolie fille, éphémère comme un papillon, et toujours l’fait de passer à autre chose. Une façon de voir le monde, d’percevoir les autres, que la Wolstenholme ne partagerait pas, probablement ; elle parlait de ses petits-amis, de son ex-petit-ami comme s’ils avaient tous occupé cette place particulière en son cœur – un instinct, un besoin, qu’il n’avait jamais eu lui. Jamais, presque jamais, sauf là, maintenant, lorsque ses pas l’avaient amené jusqu’ici. Et la physique, la chimie qui faisait le reste du job, ces petits cocktails qui explosaient dans leurs esprits, appelaient leurs regards à n’jamais se tarir l’un de l’autre. Combien de temps, auraient-ils pu chasser le réel, comme ça ? Et c’est même la chasseuse elle-même qui le ramena, sans crier gare, alors même qu’il s’était tout juste redressé sur ses jambes. Alec n’l’avait pourtant que trop bien connu, le réel, sa prescience et sa cruauté, ces dernières semaines – pendant si longtemps que ç’avait été une croix qu’il avait pris l’habitude de porter en solitaire. Y’avait toujours des responsabilités pour se rappeler à lui, ou à eux deux, tandis que la lumière du jour retrouvait un chemin jusqu’ici. Le jour, les minutes qui avaient couru, toute leur importance cruciale qui couraient dans leurs veines au moment où il tenta de chercher des réponses, droit dans les yeux de son interlocutrice : au fond, qu’est ce qui pouvait bien être important au moins que tout s’retrouve perturbé, comme ça, en un clin d’œil par des révélations qui devaient être dites ? Annoncées, de but en blanc, à travers des papiers qu’il observa avec indécision. Incompréhension. Hargne. Rage. Des quantités de remords et des relents de passé qui retournèrent ses tripes, son estomac tout entier pour ramener la saveur âcre d’une bile d’réalité implacable juste au bord de ses lèvres. Pouvait-il mourir, avec sa mutation qui battait dans ses veines ? Au moment de lâcher l’insoutenable du regard, le Lynch en était arrivé à se dire que son cœur se brisait, derrière les apparences, et qu’sa putain de dégénérescence le réparait. Encore, et encore, et encore. Dans une boucle impossible à briser, rien qu’pour qu’il continue de vivre, traverse c’qu’il n’voulait pas traverser. Affronte, c’qu’il n’pouvait pas affronter. Calista, Calista ; pourquoi avait-elle fait ça ? Il n’pouvait s’empêcher de se le demander, comme un animal blessé qui demandait à son bourreau quels instincts sadiques l’avaient pris et avaient guidé ses gestes. Fuir, c’était sa réponse à tout. Fuir, c’était survivre et avancer. Fuir, c’était ce besoin vital auquel il se devait de répondre : l’air dans ses poumons se consumait dans un incendie qui dévorait tout l’oxygène dont son corps avait tant besoin et toutes les bouffées que le Lynch luttait à avaler, n’faisait que faire battre son cœur, s’écraser son palpitant plus fort encore contre sa cage thoracique. La douleur qui se répandit à travers son bras, n’avait rien de comparable avec celle qui grondait, hurlait comme un torrent en crue, à travers tout son être. Combien d’temps ? Combien d’secondes y avait-il dans quatorze ans ? Elle est à Radcliff. Ca n’peut pas être un hasard. La marche mécanique et logique des pensées de Calista ne trouvait aucun, aucun écho dans les songes du chasseur. Et il aurait pu la pousser, la pousser si brutalement à dégager du chemin, à s’taire, à n’plus parler, ne plus rien dire, ne plus, ne plus enfoncer dans son crâne des informations dont il n’voulait pas ! Il sursauta, tressauta probablement – il eut le sentiment de le faire, jusque dans le moindre grain de son épiderme – au toucher de la jeune femme ; c’était fou, fou cette haine qui s’était si brutalement éveillée en lui, ce réflexe de survie indispensable à lui, à tout ce qu’il était et qui se dirigeait contre la première personne qui se trouvait là. La mauvaise personne, indéniablement. A croire qu’il n’avait pas tant changé qu’ça – à croire qu’il avait à nouveau vingt ans, et qu’il venait d’perdre ses parents – il était sourd, si sourd aux mots de Calista, si sourd à sa douceur, à l’idéal qui s’était déjà envolé, désagrégé. Le pseudo-idéal qu’il avait tant galéré à trouver, toucher, accepter d’une quelconque manière : cet équilibre/déséquilibre, d’un orphelin qui se reconstruisait enfin, après quatorze ans d’un cercle vicieux qui avait bouffé son âme. Et aussitôt la jeune femme avait-elle dégagé le chemin jusqu’à la porte, qu’il s’empressa en direction de celle-ci : ouais, il avait ignoré sa demande, ignoré tout c’qui n’avait pas d’importance – y’avait plus que ça, une nouvelle avalanche saccageant sa vie, sans raison, comme ça. Mais pourtant, quand bien même sa main s’enserrait autour de la poignée avec toute la force dont il disposait, il n’ouvrit pas celle-ci. Au contraire, alors que l’monde se désagrégeait sous ses pieds, que sa vue se troublait, Alec posa son front glacé tout autant que fiévreux, moite, nerveux contre le bois de la porte. Paralysé. Paralysé par les quatorze putain d’années du passé, qui coulaient sur lui comme une douche froide. Pire qu’une gueule de bois. Pire qu’une mutation. Pire que la mort. Pire- pire que. Le souffle lui manquait, les mots lui manquaient, ses idées s’enfuyaient. Et pourtant, la vulnérabilité, c’n’était pas lui. « Je-je-j... » il n’se sentait même pas la force physique de dire autre chose, Alec, fondant comme d’la glace sous une canicule étouffante. « J’sais pas quoi faire, Calista. » comme un appel, envoyé du plus profond de ses entrailles, une mélopée lancée par un naufragé qui allait s’faire submerger par des flots assassins. « J’sais pas... » et les mots moururent à petit feu dans sa gorge ; tant de réalités qui tournaient dans sa tête. Comment affronter l’fait que sa mère était vivante, qu’elle avait jugé bon d’le laisser pendant quatorze ans, à moisir dans la solitude la plus totale ? Comment passer cette porte pour foncer tête baissée à la recherche d’un fantôme, d’un fantôme qui n’avait jamais été… Jamais été comme dans sa tête. La réalité, qui n’avait jamais été la réalité. Et derrière tout ça, plus rien – y’avait plus rien.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeSam 30 Jan 2016 - 19:48

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Calista c’était la fille ratée des Wolstenholme. Celle sur qui on avait arrêté de compter depuis longtemps maintenant. Elle n’avait jamais été très à l’aise avec les entrainements. Elle n’avait jamais voulu être une chasseuse de toute façon. Pour le reste de la famille, ça avait toujours semblé très important, mais pas pour elle. Dans le fond, c’était ce qu’avait tué sa mère. Après cet événement, Calista s’était occupé de Lorcan et d’Aspen comme aurait pu le faire une mère. Tous les deux, ils étaient devenu sa priorité, à côté de ça, la chasse n’avait pas la moindre importance. Les entrainements, ça avait toujours été un calvaire à ses yeux et y en avait beaucoup qui avaient abandonnés parce qu’elle n’arrivait à rien, pensant à retrouver son ordinateur, dès lors qu’elle le laissait le temps d’aller s’entrainer. Lorcan avait été le seul à réussir à la motiver. Peut-être parce qu’il avait toujours su s’y prendre avec elle. Il la comprenait bien mieux que les autres sans doute. Avec lui, un combat avec des bâtons se transformait en combat de sabres lasers et ça suffisait à la motiver. Fallait lui parler avec des choses qu’elle comprenait, sinon, on la perdait facilement. Tout comme elle perdait facilement les autres avec son propre langage. Elle avait réussi à être une bonne chasseuse avec Lorcan. Mais elle n’avait jamais aimé ça. C’était plutôt l’obligation un peu chiante, plutôt qu’un devoir noble à ses yeux. Elle n’était peut-être tout simplement pas faite pour ça. Elle était mieux derrière son écran d’ordinateur et probablement beaucoup plus efficace. Les chasses qu’elle avait pu réaliser avec Alec avaient toujours été plus efficaces que lorsqu’on l’envoyait directement sur le terrain. Elle pouvait aider de là où elle était mieux que directement sur le terrain. Mais à passer trop de temps derrière son ordinateur, elle avait commencé à perdre de vu beaucoup de choses. Elle ne savait plus se défendre comme elle en aurait été capable autre fois. Elle avait la conviction que si elle ne s’était pas relâchée de la sorte, elle n’en serait pas là aujourd’hui. Quoi qu’il lui soit arrivé, cette histoire était horriblement confuse, elle s’en serait mieux tirée si elle avait été en mesure de se défendre. Ce serait toujours pareil. Tant qu’elle ne reprendrait pas un peu du poil de la bête, elle serait toujours aussi faible. La proie facile à qui on pouvait s’en prendre sans risquer grand-chose. Elle avait quitté le terrain parce qu’elle avait peu de mourir, parce que son ex était mort dans ses bras, mais la réalité des choses, c’était que même si elle n’allait pas directement sur le champ de bataille, y aurait toujours quelqu’un pour la retrouver. Elle risquait autant sa vie sur le terrain que cachée derrière son ordinateur.

« J’ai peur de sortir de chez moi. J’vis dans le noir, parce que je me dis que si quelqu’un se pointe et pense que jsuis pas là, peut-être qu’il partira … » Et clairement, ce n’était pas une vie ça. Elle passait pour une cinglée, complètement paranoïaque doublée d’une gamine apeurée qui ne voulait pas aller affronter le monde extérieur. Il fallait qu’elle retrouve la force de franchir le seuil de sa porte et ça ne risquait pas d’arriver, tant qu’elle aurait la sensation qu’on pourrait la tuer dès qu’elle prendrait le risque de mettre un orteil dehors. « J’ai vraiment besoin d’être capable de me défendre. » Elle savait le faire au fond d’elle. Elle avait toujours une arme dans son sac et elle savait très bien l’utiliser. Ce qui lui manquait c’était le courage de le faire. Si on s’en était vraiment pris à elle, de toute évidence, ça avait été pour la tuer et ce n’était pas avec ses craintes et son manque de courage qu’elle pourrait résister face à quelqu’un ayant décidé de mettre un terme à sa vie. Elle avait certainement cédé à la panique, parce qu’elle n’était qu’une trouillarde et à trop être comme ça, elle allait vraiment finir par se faire tuer. Elle était tellement loin de ce qu’on attendait de quelqu’un portant le nom de Wolstenholme. Elle était certaine que ce qui venait de lui arriver, ça ne serait jamais arrivé à Lorcan ou à Aspen. C’était tombé sur elle et ce serait toujours sur elle, parce que les gens n’étaient pas tous cons, autant s’en prendre à la fragile petite Calista plutôt qu’à tous ceux qui savent bien se défendre. Contrairement à ce que pouvait penser Alec, tout ça, ça finirait par se reproduire, tant qu’elle ne serait pas un peu plus débrouillarde. « Seulement si je suis capable de me débrouiller toute seule. » C’était la seule solution. Tant qu’elle était faible, on reviendrait s’en prendre à elle et Alec, il ne serait pas toujours là. D’autant plus que dans le fond, y avait quoi de mieux pour blesser le type immortel que de venir s’en prendre au boulet qu’il se trainait au pied ? Si on voulait s’en prendre aux Wolstenholme, elle était le choix évident, si on voulait s’en prendre à Alec aussi, parce que dans son entourage, elle était probablement la seule à ne plus rien savoir faire de ses dix doigts dès qu’on l’éloignait de son ordinateur. « Tout est tellement plus facile dernière un écran d’ordinateur. » Elle soupira, y avait pas à dire. La vie était plus simple quand elle restait plongée dans ses programmes, dans ses jeux, et dans tout ce que son ordinateur pouvait lui offrir. Elle avait l’impression d’être intouchable sur son ordinateur. Mais c’était complètement faux. Elle avait beau être la meilleur hackeuse de la ville – ou être persuadée de l’être – ça ne l’épargnait en rien de tout ce qu’il pouvait y avoir au-delà de l’ordinateur. C’était une machine, rien de plus, certainement pas un bouclier infaillible qui pourrait lui éviter tous les problèmes du monde. C’était ce qu’elle maitrisait le mieux, mais ses dons en informatique, ce n’était clairement pas ce qui viendrait lui sauver la vie, si de nouveau, quelqu’un avait envie de l’envoyer six pieds sous terre, d’une balle dans le ventre.

Calista et son ordinateur, c’était pourtant toute une histoire d’amour. C’était l’une des nombreuses choses qui la rendait unique. Des comme elle, il n’y en avait pas deux dans les environs. Elle était cette fille particulière et tellement différente d’Alec, qu’elle aurait pu se demander pourquoi il avait fallu que ce soit lui et pourquoi il s’intéressait à elle. Ils n’avaient pas grand-chose en commun, ils ne pouvaient pas le nier et pourtant, c’était autour d’Alec que tout gravitait en ce moment dans le monde de Calista. Dès qu’il avait disparu de son existence, elle avait eu l’impression qu’elle allait s’effondrer, qu’il manquait à sa vie quelque chose d’essentiel. Elle avait besoin de lui à présent et elle se fichait bien qu’il soit incapable de réciter tout star wars devant elle ou de comprendre quelque chose au langage binaire. C’était le genre de mec qui oubliait de brancher un ordinateur et qui après se plaignait parce qu’il ne marchait pas et pourtant elle ne pouvait plis imaginer sa vie sans lui. Pourquoi ? C’était presque une question à laquelle elle ne pouvait pas répondre. Parce qu’y avait des choses qu’il était difficile de comprendre dans la vie et ce qu’elle ressentait pour Alec, ça en faisait partie. C’était compliqué à comprendre et pourtant, ça se passait d’explication. Y avait pas besoin de chercher pourquoi. Elle n’avait pas besoin de savoir, personne n’en avait besoin. Tout ce dont elle avait besoin, c’était de lui. « Oui, je sais. » Qu’elle lui répondit, le sourire sur les lèvres. Evidemment qu’elle le savait et elle n’attendait certainement pas de lui que du jour au lendemain, il corresponde à ses attentes débiles, parce que tout ça, ça n’avait pas d’importance. Elle haussa les épaules. « J’te monterai un jour. Je suis sûre que c’est le genre de trucs qu’il est facile de faire apprécier à n’importe qui. » Suffisait juste de choisir le bon cosplay. Celui qui la mettrait suffisamment à son avantage pour qu’on oublie le côté inutile et enfantin du truc – bien qu’elle, elle ne trouve ça ni inutile, ni enfantin. Elle en avait des cosplay qui pourraient facilement faire oublier ça. « Ah ouais ? T’as jamais rêvé de fréquenter une nana qui s’prend des crédits pour s’payer un nouvel écran plat, qui possède quatre ordinateurs, cinq téléphones et des chaussons en pattes de yoda ? » Parce qu’elle avait tout ça et bien plus encore. Y avait sans doute pas grand monde pour rêver de ce genre de nana sans doute. Ce n’était pas comme si elle avait un physique de rêve pour venir compenser en plus, c’était certain, elle devait être bien loin des fantasmes du jeune Alec Lynch et de ceux de la plupart des mecs de la planète de toute façon.

Avec la lumière du jour de retour dans l’appartement, tout semblait plus réel. Peut-être qu’elle aurait dû se taire encore un peu avant de lui montrer ce fichu dossier. Mais c’était injuste de se taire et plus le temps passait avec ce secret non dévoilé, plus il aurait l’occasion de lui reprocher de lui avait caché cette histoire. Maintenant, il pouvait lui reprochait d’avoir remué son passé, d’avoir ouvert une plaie dont il se serait bien passée et il aurait raison. Dans les deux cas, il aurait eu des raisons de lui en vouloir, alors elle estimait avoir fait le meilleur choix entre les deux. Elle n’était pas douée pour garder des secrets de toute façon. Elle aurait juste voulu ne jamais rien savoir de tout ça. Le fait été que ça aurait été beaucoup plus simple pour eux deux. Mais non, il avait fallu que ça lui tombe dessus sans qu’elle ne le veuille. Elle avait creusé là où elle n’aurait pas dû creuser. Retrouver sa mère ne l’avait absolument pas aidée. Cette dernière l’avait royalement envoyée balader. Très désagréable d’ailleurs, mais ça, elle n’en parlerait pas avec Alec. Elle pouvait lui dire qu’elle lui avait parlé genre trente seconde, mais pas lui dire qu’elle l’avait trouvée particulièrement odieuse. Son avis sur la mère d’Alec n’avait pas d’importance en cet instant. Elle regrettait d’avoir sorti ce dossier. Pourquoi est-ce qu’elle avait sorti ce dossier maintenant ? Ça aurait pu attendre quelques heures, quelques jours même, mais non, elle s’était sentie rongée par la culpabilité à s’apitoyer sur son sort tout en sachant ça. Elle se serait sentie rongée par la culpabilité si elle avait attendu des heures, des jours avant de lui dire ça et là, elle se sentait rongée par la culpabilité. Y avait pas de bon choix de toute façon. Elle avait gâché leurs retrouvailles tant attendues. Elle l’aurait fait à un moment de toute façon. Parce qu’elle avait ce dossier dans les pattes dont elle ne voulait pas. Elle aurait voulu le brûler, l’oublier, qu’il disparaisse à jamais et qu’il ne vienne jamais causer le moindre tort à Alec. Parce qu’à le voir dans cet état, elle se sentait horriblement mal. Elle avait envie de se mettre à pleurer comme une idiote. Mais elle ne pouvait pas. C’était quelque chose qu’elle avait fini par apprendre au cours de sa vie. Rester solide quand les autres étaient mal. Elle avait dû l’être pour Aspen et Lorcan, quand leur mère était morte. Alors elle pouvait l’être là aussi, même si voir Alec comme ça, lui brisait le cœur, tout comme le malheur de ses cadets avait pu le faire, des années plus tôt. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait dire ? Parce qu’elle ne savait pas non plus ce qu’il devait faire. C’était une réponse à laquelle elle n’avait pas de réponse malheureusement. Elle retira son atèle sui lui paralysait le bras et dont elle pouvait bien se passer pour le moment. Le bouger lui faisait mal, mais toujours moins que l’état dans lequel elle avait plongé Alec. Passée dans son dos, elle étreignit sa taille, une étreinte, ce n’était pas grand-chose sans doute, mais pour elle, c’était plus efficace que de simplement t’inquiètes pas, jsuis là et jte lâcherai pas. C’était pourtant ce qu’elle voulait qu’il sache. Elle était là et elle n’allait pas le laisser tomber, parce que même si ça ne valait pas grand-chose en cet instant, elle l’aimait trop pour ça. » Respire. Ça va aller. » C’était vraiment typiquement le genre de phrases qu’elle avait pu sortir à ses frangins après la mort de leur mère, peut-être que ça avait marché, ils allaient mieux maintenant. « Ma mère s’est suicidée et je suis persuadée qu’mon père me déteste. J’sais ce que ça fait d’être abandonné par des gens qui sont supposé t’aimer plus que tout le reste. C’est pas juste. » Y avait pas besoin d’être mort puis ressuscité pour abandonner ses gamins. Sa mère à elle, elle était encore morte et y avait toujours une part de Calista qui se sentait abandonnée depuis sa mort. Son père lui, tout ce qu’elle voyait dans son regard dès qu’il l’a regardait, c’était qu’elle était sa plus grande déception. Il lui avait tourné le dos depuis longtemps maintenant, alors elle savait ce que ça faisait d’avoir été abandonné par ses parents. « Jsais pourquoi elle s’est suicidée, j’l’ai accepté pendant longtemps, mais maintenant je voudrais tellement pouvoir lui demander pourquoi elle a fait ça. Pourquoi elle s’est pas battue pour nous au lieu de nous laisser tomber. » Parce que finalement, la mutation, c’était pas le truc le plus horrible du monde. Elle aurait pu vivre avec ça. Comme Alec, comme Lorcan et comme elle si elle n’avait pas le choix. « Jcrois que tu devrais lui demander pourquoi elle a fait ça. C’est pas juste d’être juste celui qu’on laisse derrière sans explication. » C’était facile de juste abandonner tout le monde sans jamais avoir à s’expliquer. « C’est ce que je ferais moi … » C’était ce qu’elle avait essayé de faire, mais la mère d’Alec n’avait de toute évidence pas eu envie de parler de quoi que ce soit avec elle. « C’que je fais, c’est souvent des erreurs remarque. » Cette situation en était la preuve. Ou le fait qu’elle se doit fait tirer dessus. Ou encore qu’elle ait décidé de se pointer à la mairie le soir où elle avait explosée. Merde, la liste était sacrément longue. Sans doute qu’elle devrait éviter de donner des conseils, vu comment elle gérait sa vie, ce serait probablement mieux pour tout le monde.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeDim 31 Jan 2016 - 15:54


love’s all-encompassing when you’re in it
NOTHING WORTHWHILE EVER COMES EASY.
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i breathe in slow to compose myself but the bleeding heart i left starts beating now, bleeding half death. the world will turn and we'll both will learn how to be. to be incomplete. i breathe out now and we fall back in, let your arms push slow up against my skin, let it all feel just right. w/calista wolstenholme & alec lynch.
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Errer dans l’indécision ; n’pas savoir, ne pas comprendre, nager dans l’ignorance – tout ça, ça lui avait toujours profondément déplu. Alec avait cru, quatorze ans plus tôt, qu’en se lançant dans la vie que lui offraient les Lecter, il n’aurait plus jamais à ressentir ça. L’impression désagréable, amère coulant dans sa gorge, de subir la vie – d’la voir défiler, et s’acharner sur son âme avec plus de hargne à mesure que les années couraient. L’impuissance, l’impuissance battant dans ses veines avec tout ce que ça pouvait amener : l’avalanche de haine que ça engendrait, le cercle vicieux d’une existence qui s’bouffait elle-même. Alec n’avait plus voulu affronter tout ça, continuer comme ça : être le fils insouciant qui voyait ses parents se faire tuer par un inconnu, subir les condoléances des uns et des autres, les écouter parler. N’capter que quelques maigres parties de la cérémonie pompeuse qui avait été mise en place en l’honneur de ses parents : s’il avait été un tant soit peu honnête avec lui-même, le Lynch aurait su qu’on avait dépeint de ses deux géniteurs, des portraits hypocrites, idéalisés par leur absence et la culpabilité de c’que ça faisait, d’être vivant. Etait-ce ça qui l’avait bouffé, plus qu’autre chose, pour la dernière décennie qui venait de courir ? Ne pas avoir été dans ce manoir avec eux, pour y crever à genoux comme eux ? Vivre, sur les cendres de ses propres parents ? Avec leur argent, leur nom, leur héritage, leurs traits de visage et de caractère. Eux, sans être eux complètement. Subsister après tout ça, subsister à tout ça : ça n’avait pas été pour Alec. Le chasseur en lui, n’avait finalement jamais connu les cinq, six ou infinies phases du deuil – au fond d’lui, il s’était toujours dit que c’était de la connerie. Le deuil n’finirait jamais ; il serait toujours là en lui, une lueur pernicieuse qui ne mourrait jamais – éternelle. Si éternelle qu’il avait fini par en faire son moteur, c’qui avait alimenté ses jours et ses nuits, ces dizaines d’heures sans trouver le sommeil. Ces mois, ces années à traquer le meurtrier de ses parents, sans jamais faillir. Comment aurait-il pu faillir ? Comment aurait-il pu rester juste un pauvre gars insouciant vivotant grâce au renom et à l’influence de ses parents ? Y’avait eu une part de lui, pendant tout c’temps, qui s’était dit qu’au moins, il les rendait fiers en faisant ça. En n’lâchant pas l’affaire, en se battant pour la justice – leur justice que toutes les institutions du monde possibles et imaginables ne leur avait jamais rendue. Malgré les paroles hypocrites, malgré les condoléances qu’on lui avait offertes à l’entrée de l’église où il avait subi une heure entière de cérémonie obséquieuse. Malgré tous les clients de son père, qui étaient venus dans leurs habits noirs pour présenter leur respect à l’homme qui leur avait sauvé la mise. La reconnaissance, finalement, ç’avait été quelque chose d’illusoire. Y’avait eu que le fils, que l’orphelin décharné pour essayer de faire quelque chose – quelque chose pour faire au moins une différence. Et quelle différence, au juste ? Jamais l’Alec Lynch de trente-trois ans n’avait eu le moindre compas moral, une quelconque indication de la part de ceux qui l’avaient mis au monde et éduqué, afin d’voir s’il ne se plantait pas complètement. Il n’y avait jamais cru, n’avait jamais daigné y croire – à la fin, il n’avait même pas voulu s’pencher sur la question. Combien de prétextes, combien d’arguments de haine et de hargne avait-il eus pour cacher tout ça ? Tout ça… la réalité, la vérité qui éclatait comme mille bombes envoyées sur lui, autour de lui – un cercle de feu qui annihilait plus d’une décennie de sa vie. Une décennie qu’y’avait eu du sens, dans tout ça.

Plus de sens que sa vie toute entière avant ça ; Alec Lynch le fils de ses dignes géniteurs n’avait rien eu pour lui – certes, un physique avantageux, un grand talent pour le sport, un esprit malin et ingénieux, quoique provocateur. Mais jamais il n’avait été la source d’espoirs infinis, de promesses pour l’avenir : sûrement que derrière les apparences, la distance de son patriarche, y’avait eu la mort lente et douloureuse de chacun de ses espoirs. Alexander, le fils si digne au nom si pompeux, qui n’était finalement qu’un prétentieux gamin arguant sur le monde une œillade véhémente. Quel pitoyable fin mot, pour une pitoyable histoire : alors quoi ? Le fils qui avait cru venger ses parents n’avait-il finalement été qu’un pantin lancé dans une destinée qui ne lui correspondait pas ? Est-ce que ses parents avaient seulement été morts, un jour dans leur vie ?! Est-c’que Lewis Duncan avait été le coupable ou un bouc-émissaire envoyé comme ça, fruit d’une manipulation – un panneau dans lequel il était tout droit tombé ? Et si… et si. Défilaient devant les yeux du chasseur chacun d’ces souvenirs refoulés depuis si longtemps ; une avalanche, une vague qui roulait, roulait sur elle-même jusqu’à vider l’air de ses poumons. Il allait crever ici, peu importait sa mutation, peu importait la régénérescence empressée de ses cellules, ou le sang qui battait avec force à ses tempes – jamais le Lynch ne s’était senti plus proche du baiser glacé de la Faucheuse. La pernicieuse créature qui l’avait berné, berné tout autant que… que. Sur le voile de ses paupières s’était nettement imprimé le portrait de sa mère, polie par les années qu’ils avaient passées, séparés l’un de l’autre : qu’est-c’que c’était que cette histoire ?! Comment remonter à la surface, comment retrouver une quelconque idée de la réalité ?! L’air ne suffirait pas, respirer lui consumait les organes plus que ça ne lui offrait la moindre clairvoyance – là, contre la porte de chez Calista, la poignée juste à portée de main pour tenter une échappée, Alec pouvait sentir son cœur bondir. Bondir contre son poitrail comme un cavalier tout juste rasséréné par une rage incommensurable et incontrôlable. Rage, malheur – ces deux idées s’étaient toujours entremêlées jusqu’à la confusion dans l’esprit du Lynch ; si différentes, et pourtant si similaires, comme une lame tortionnaire qu’on enfonçait dans ses tripes pour les dévaster le plus possible. Il se souvenait d’sa mère, pourtant, si nettement – trop nettement pour un gamin qui aurait fait son deuil treize ans plus tôt, si prompt à passer à autre chose. Ou même y’a sept ans à peine, au-dessus du cadavre du tueur tant détesté. Il n’l’avait jamais fait, n’avait jamais affronté, n’avait jamais accepté. C’n’était pas pour autant que l’idée d’avoir été trahi, trahi de A à Z par le sang de son sang était plus acceptable. Car y’avait pas d’excuse, au fond, pas d’prétexte qu’il pourrait accepter pour justifier ça, pour renouer avec tout ça. Quatorze ans, à traquer, à tuer, à n’apporter rien d’autre que la souffrance, dans sa propre tourmente à lui. Quatorze ans, dont les cendres incandescentes, les braises rougeoyantes se glissaient dans tous ses muscles, chaque parcelle de son esprit. La femme qui lui avait promis le monde, la femme qui avait enserré son visage entre ses mains en étant la douceur incarnée. La femme qui l’avait toujours regardé avec ces yeux clairs, limpides, faisant naitre en Alec l’illusion d’appartenir, et de toujours savoir à quoi s’attendre. Y’avait eu des photos, toujours des photos à travers tout le manoir dans lequel il avait grandi ; des photos que sa mère avait dit chérir plus que son cœur – d’ces clichés qui auraient pu apporter la honte à n’importe qui, sauf à un fils qui s’était toujours senti appartenir. Et appartenir à quoi ? C’mensonge ? Le mensonge le plus grandiose, le plus savamment orchestré de l’histoire d’l’humanité ?

Et pourtant, par-dessus sa tombe, on avait dit d’sa mère qu’elle avait été une femme juste, droite, honnête. Noble, ouverte sur le monde. Généreuse. Que des mensonges, des mensonges qui bouillonnaient aux frontières de l’esprit du Lynch – combien d’scènes, combien d’scènes emplies d’une toute nouvelle haine, passèrent devant ses yeux clos ? En une seconde à peine, comme ça ; il avait revu, revécu chacune de ses discussions avec sa génitrice, chacun des baisers qu’elle avait déposés sur sa joue. Chacune des fois où elle avait passé une main dans ses cheveux, ou critiqué son caractère avec son habituel talent pour prendre des pincettes. Le jour de sa mort – supposée mort – où il n’y avait même plus eu de cadavre à enserrer, auquel se raccrocher pour y chercher un quelconque réconfort. Tout est tellement plus facile derrière un écran d’ordinateur – c’était curieux, que subitement, ce soient les paroles de Calista qui lui reviennent si vivement en tête, une idée à laquelle il n’avait jamais crue, et qu’il n’avait jamais comprise. Ce réflexe sempiternel de la blonde, de s’renfermer sur elle-même derrière un écran qui ne lui aurait offert que du virtuel, du silencieux, du lointain. Il la comprenait, subitement ; comprenait chacun des instincts qui l’avaient poussée à l’écart du reste de l’humanité – il les détestait tous, là, maintenant, en un éclair de hargne fracturant et ses muscles et son cerveau. Et il n’avait pourtant jamais été ce genre de personne : quand bien même il s’était entouré d’un mur glacé qui avait représenté une nette frontière entre les autres et tous ceux qui auraient tenté de se faire un chemin jusqu’à son âme et ses faiblesses, Alec n’avait jamais baissé les bras. Il n’avait jamais renoncé en les autres, l’humanité, l’humain miséreux que ses parents avaient toujours été si prompts à défendre : son père avocat, sa mère grande humaniste qui œuvrait si souvent pour des groupes de charité, divers, variés ; on l’avait dite touche à tout, toujours prête à aider le monde. Ils, d’ailleurs, lui avaient tous envoyé une carte de condoléances quelques temps après la mort de la grande Lilith Raeken. D’ces cartes impersonnelles qui avaient transpiré l’indifférence à cette époque-là ; plus encore maintenant, maintenant qu’tout ceci n’avait été qu’une farce dont il n’connaissait même pas encore les limites. Respire qu’elle disait, la Wolstenholme, le ramenant à ce réel brutal et palpable, juste sous ses doigts, la poignée toujours enserrée entre ses phalanges comme s’il n’s’était pas encore décidé. Ses yeux dans le vide, accroché au néant indécis qui se dessinait partout autour de lui, il n’écouta, probablement, que d’une oreille ce qu’elle disait. Sa mère à elle s’était suicidée. Sa mère à lui s’était… s’était quoi, au juste ? Dans sa gorge, il voulut croire que c’était la fureur plus qu’autre chose, qui contrôlait le nœud qui lui coupait la respiration, bloquait sa trachée et l’empêchait de répondre le moindre mot. Ils auraient pu n’faire que ça – rester là dans un océan qui n’appartenait qu’à eux : et dire que ces retrouvailles auraient pu avoir une toute autre allure, un tout autre arôme, si la vie n’avait pas été une putain de saloperie. Calista mutante. Et Alec, à qui on d’mandait de s’acclimater à… à la perspective vertigineuse que sa vie n’avait jamais eu le moindre sens. Et pour n’pas sombrer, ne pas s’perdre littéralement, il se raccrocha à la main de la jeune femme – là, celle accrochée autour de sa taille, la blonde fichée dans son dos, enlaçant son âme, dans la peur silencieuse qu’elle n’disparaisse plus encore. Une crainte qu’il n’pouvait que comprendre, partager : combien d’coups de poignards dans le dos allait-il devoir se prendre avant de s’effriter totalement ? Dans l’fond, s’il devait avoir l’éternité devant lui, peut-être bien que le chasseur devrait revêtir une armure plus résistante et glacée que jamais. L’envie était là, et elle aurait été beaucoup plus tentante, beaucoup plus facile à envisager sans la jeune femme accrochée à lui ; sans ses doigts à elle, qu’il trouva des siens à lui, entrecroisant ceux-ci sans même avoir encore ouvert la bouche. Depuis combien de temps, était-ce la première fois qu’il faisait un geste, un signe quelconque pour lui faire comprendre qu’il n’l’avait pas oubliée ? Elle n’parlait pas dans le vent, elle ne s’cognait pas encore et encore à un mur d’indifférence. Quelque part, il les entendait ses mots – une voix, dans le torrent assourdissant de ses sens partis en vrille. Ces quatorze, interminables années où tout prenait une nouvelle allure. Tout. Presque. « T’es pas une erreur, toi. » qu’il signifia, la voix rauque, un murmure comme s’il n’avait pas parlé depuis des heures entières – des instants infinis, passés à combattre, repousser les milliards d’ressentiments qui avaient tout fracturé en lui. Tout. Presque. Il n’savait pas grand-chose – n’savait plus grand-chose – mais dans toutes les lois physiques, humaines et les écrits d’son âme qui venaient de se remettre en question, du tout au tout ; y’avait une chose qu’il savait. Sans laisser à Calista le temps de répondre, sans peser ses paroles à lui ou la stupidité niaiseuses qu’elles portaient à bout d’bras comme ça, Alec se retourna – sa main ancrée à celle de la blonde, le silence doucereux, rassurant, d’eux deux au milieu d’une houle qui ne cesserait jamais. L’incertitude du reste du monde. Et Calista. Calista et ses lèvres, sur lesquelles il fondit – ou qu’il attira à lui, impossible d’savoir, d’calculer, de sous peser. Calista et sa peau, douce comme les illusions qu’il caressa furtivement, fébrilement avant que sa paume ne trouve le chemin tout tracé, tout logique jusqu’au bas de son dos, pour l’attirer à lui. Lui qui avait tant besoin d’ça ; pas une échappée, pas une évasion, Calista, sa présence son âme lovée contre la sienne à lui, tout c’qu’y faisait sens comme rien d’autre. Rien d’autre que la mélopée empressée de son cœur, pulsant contre ses côtes sans être brisé, ou blessé – tout l’contraire ; pulsant pour vivre, survivre. Subsister. Qu’elle lui prenne sa vie, son énergie ; qu’ils le décharnent complètement, c’n’était pas comme s’il n’souffrait pas déjà. Souffrait plus que toutes les peines des chairs invisibles qu’elle croyait lui faire. Y’avait rien, d’physique ou possible, dans c’monde là ou dans un autre, qu’elle pouvait faire du bout de ses doigts contre sa peau à lui, qui le détruirait plus que la vie elle-même. Le monde de l’autre côté de cette porte. Eux deux, blessés, seuls, qu’il en soit ainsi. « T’en fais pas. » qu’il murmura tout contre la courbure de ses lippes, dans un souffle, un souffle plus insoutenable que l’assassinat pernicieux de leurs baisers, du moindre contact physique qu’ils échangeaient. Qu’elle oublie cette chose qui ne les avait que trop séparés jusqu’alors ; la réalité de laquelle ils n’avaient pas besoin. Il avait parlé avant qu’elle ne se recule, ne s’évade sous des prétextes dont il n’avait cure, capturant une nouvelle fois sa bouche avec l’énergie du désespoir. Parce qu’au fond, ils avaient combien d’temps, avant qu’elle ne s’échappe ? Avant qu’ils s’prennent un nouveau coup d’pied de la destinée droit dans les tripes ? Qu’ils se l’disent avec tout c’que les mots n’pouvaient pas exprimer : il l’aimait, l’aimait au point que rien en elle n’pourrait jamais l’blesser – ses mains, ses baisers, qu’elle soit mutante ou humaine, qu’il haïsse le reste du monde ou l’ignore tout simplement. Et si elle l’aimait, si elle l’aimait – qu’elle n’parte jamais, qu’elle le laisse savoir encore, c’que ça faisait, d’avoir quelque chose qui avait un sens dans sa vie.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), here we are - fighting   (calista), here we are - fighting Icon_minitimeDim 31 Jan 2016 - 22:37

How could I leave, I would be broken in two.
— alec lynch & calista wolstenholme —
Lights out trail blaze. The unsaid silently ricochets Don't mean what we're saying But it hurts like we do. The blind faith, the hollow Keep us at line, they make us crazier too. you needed in me, I needed in you. 'Cause in the madness there is a perfection Where do you end, where do I begin ? You were my broken imperfect reflection The kiss on my skin. And I know that if we are Shut out of paradise, For all that was, it was never for you and I. Heaven is here in the wreckage All that is broken but all that is true. I know I found it in my love for you. — shut out of paradise.

Calista aurait vraiment aimé ne pas avoir être celle qui viendrait bouleverser complètement la vie d’Alec. Elle aurait voulu ne jamais avoir ce dossier entre les mains, ne pas connaitre la vérité et que toute cette scène pendant laquelle elle avait senti son cœur se serrer avec force devant le mal-être d’Alec, n’ait jamais eue lieu. Y avait tellement de choses qu’elle aurait voulu éviter sans y parvenir, qu’elle pouvait toujours regretter, culpabiliser, ça ne changerait rien à la situation. Au moins, peut-être que c’était mieux si ça venait d’elle plutôt que quelqu’un d’autre. C’était ce qu’elle essayait de croire. Le mince réconfort alors qu’elle avait l’impression d’avoir vraiment fait du mal à Alec, bien plus que si elle était simplement restée la peau collée contre la sienne. Elle n’avait jamais voulu lui faire du mal pourtant. Ni à lui, ni à personne d’autre, c’était bien ce qu’elle avait dit quelques instants plus tôt et elle le pensait toujours. Elle était trop gentille, trop douce sans doute, cette pauvre fille qui n’avait peut-être pas sa place parmi les hunters tant elle était différente. Ça avait toujours été un défaut dans les yeux de son père, elle était la gamine trop faible dont on ne ferait jamais rien. Celle qui se faisait agressée, tirer dessus sans se souvenir de ce qui avait pu se passer. Celle qui n’allait pas au bout de ses objectifs, mise hors-jeu bien avant de les entendre. Vraiment trop gentille, elle était brisée par la douleur des autres, détruite à la simple idée qu’on puisse brûler une maison avec des innocents dedans, alors que d’autres vivaient très bien avec cette histoire en tête. Trop douce pour rester de marbre devant la douleur d’Alec. Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Quoi elle ne savait pas, mais elle ne pouvait pas rester là à le regarder dans cet état sans rien faire. C’était impossible pour quelqu’un comme elle. Elle avait appris à ravaler ses maux quand il s’agissait d’aller porter main forte à ceux à qui elle tenait. Parce qu’elle était trop gentille et qu’elle cachait volontiers ses peines pour s’occuper de celles des autres. Elle s’écrasait face aux autres et ça faisait d’elle une personne trop gentille. Trop naïve, trop faible peut-être. Ou assez forte pour prendre sur elle le temps de s’occuper des problèmes des autres, mais jamais elle ne le remarquerait ça, jamais elle n’aurait l’idée de penser une chose pareille, trop habituée à toujours être rabaissée ; elle la Wolstenholme dont on ne ferait jamais rien. Elle n’était peut-être pas douée avec la chasse, carrément nulle quand il s’agissait de se défendre, mais au moins, elle ne laissait jamais tomber ceux qui comptaient pour elle. C’était déjà ça, sans doute.

Alec, elle ne le laisserait pas tomber. Jamais. C’était impossible. La simple idée de le perdre la rendait folle. Ça l’avait déjà tellement perturbée ces dernières semaines, de ne pas savoir où il était, d’être incapable de remettre la main sur lui, qu’elle ne pouvait pas imaginer qu’une telle situation vienne à se reproduire. Elle était soulagée qu’il n’ait pas encore franchi le seuil de la porte, malgré sa main qui semblait avoir du mal à lâcher la poignée. Parce qu’il n’avait pas promit, comme elle le lui avait demandé, que si jamais il partait, il reviendrait. Une promesse, qu’est-ce que ça valait ? Ce n’était que quelques mots, une phrase que rien ne pouvait vraiment forcer à respecter. Y en avait combien qui promettaient en sachant très bien qu’ils ne tiendraient jamais parole ? Les promesses, ce n’était pas une valeur sûre. Mais elle y croyait quand c’était Alec qui parlait. Elle croyait sans difficulté à ce qu’il lui disait. S’il lui disait qu’il ne lui arriverait plus rien, elle le croyait, elle se sentait déjà beaucoup plus en sécurité. S’il lui disait qu’ils trouveraient une solution quant à cette mutation sortie de nulle part, elle y croyait aussi. Alors, si jamais il lui avait dit qu’il reviendrait elle aurait su qu’il reviendrait. Il n’avait rien dit, mais il était toujours là. Elle comprenait qu’il puisse avoir besoin d’air, besoin d’être tout seul ou même de s’éloigner d’elle parce qu’il lui en voulait, mais elle ne voulait pas le voir disparaitre encore une fois. Ça avait été déjà trop dur de ne rien savoir pendant tout ce temps, elle ne pouvait pas revivre ça. Tant qu’il était encore là devant la porte close de l’appartement, ça avait quelque chose de rassurant, quand bien même elle aurait voulu qu’il ne soit pas dans cet état-là. Il ne savait pas quoi faire et elle non plus. Mais, elle avait lancé une bombe dans sa vie, alors c’était sans doute à elle de s’arranger pour en ramasser les morceaux. Elle pouvait le faire, comme elle s’était efforcée de le faire avec Aspen et Lorcan après la mort de leur mère. Elle pouvait dire quelque chose, n’importe quoi, juste, casser ce silence qui devenait trop dur à supporter et faire en sorte de calmer, au moins un peu toute la peine qu’il pouvait ressentir. Ça elle savait le faire. Elle n’était peut-être pas la fille la plus habile du monde avec les mots, on pouvait dire qu’elle s’en sortait beaucoup mieux en face d’une machine plutôt que d’un être humain. Mais elle pouvait aider Alec, il le fallait. Il devait bien y avoir un truc à dire dans cette situation.

Une étreinte. C’était ce qu’elle avait choisi. Là, plaquée contre son dos, peut-être que les mots n’avaient pas d’importance, parce que parfois, un câlin ça suffisait. Des fois, ça valait mieux que les mots. Ce geste simple qui voulait dire qu’au moins, elle était là. Au moins, il n’était pas tout seul et il ne serait jamais tout seul parce qu’elle n’avait pas l’intention de le laisser tomber. Ni ce soir ni jamais. Elle serait là pour lui et si finalement, fallait qu’elle se prenne une autre balle dans le bide pour lui, alors elle le ferait. Elle était là, et peut-être que ça ne valait pas grand-chose pour lui en cet instant, peut-être que sa seule présence ne suffisait pas à alors que tout son monde était en train de s’effondrer, mais, elle voulait qu’il le sache. Il pouvait franchir cette porte, malgré l’absence ce promesse et elle, elle serait toujours là s’il avait besoin de lui, à tenter de trouver quoi dire pour essayer de l’aider, au moins un peu. Alors, c’était dans des paroles incertaines qu’elle s’était aventurée. Elle ne savait pas où est-ce que ça pourrait mener, mais dans le fond, elle voulait qu’il sache qu’elle pouvait comprendre, mieux qu’on pouvait l’imaginer. La sensation d’être injustement abandonnée, c’était son lot quotidien depuis des années. Parce que sa mère avait baissé les bras beaucoup trop tôt, parce que son père ne voyait en elle que la pire des déceptions. Pourtant, elle les aimait, tous les deux, malgré tout. Elle les aimait, même si elle sentait son cœur se briser quand elle pensait à sa mère ou qu’elle voyait la déception dans les yeux de son père. Ça faisait vraiment mal d’être abandonné, encore plus quand on ne savait pas vraiment pourquoi. Au moins, s’il pouvait avoir le cœur net sur la situation, peut-être que ça irait mieux. Peut-être pas. Dieu seul savait quels horribles autres secrets pouvaient se cacher derrière tout ça. Mais qu’il le sache, s’il devait être encore plus déçu, encore plus brisé, elle serait toujours là elle et elle trouverait le moyen de recoller les morceaux. C’était une promesse qu’elle lui faisait, sans prononcer le moindre mot, juste en étant là, derrière lui à l’étreindre avec le peu de force dont été doté son petit corps blessé. Elle avait senti ses doigts contre les siens et n’avait pas envie de les retirer, pas maintenant. Jamais, si seulement c’était possible. Que ce maudit pouvoir leur foute la paix cinq minutes, de toute façon, il n’allait pas mourir et peut-être qu’il ne pouvait pas souffrir plus qu’à cause de cette histoire. Il avait fini par parler, enfin, brisant ce silence qu’elle ne trouvait plus la force de rompre. Elle n’était pas une erreur elle. C’était ce qu’il disait, une phrase qui la fit froncer les sourcils, parce qu’elle ne savait pas vraiment d’où ça venait. Elle n’avait pas eu le temps de répondre, tant mieux sans doute, parce que les mots qui seraient sortis de sa bouche auraient été stupides. Il s’était retourné, lâchant enfin cette poignée de porte. Il était resté finalement et si elle n’avait pas été troublée par ce changement soudain de comportement, elle aurait pu s’en réjouir. Mais il déposa ses lèvres contre les siennes et dès lors, plus rien n’avait d’importance. Elle ne pensait même plus à ce don qui lui pourrissait la vie depuis des jours. Elle ne voulait pas lâcher ses lèvres, ça faisait combien de temps qu’elle en rêvait de ce baiser ? Elle avait perdu le compte. Elle oubliait complètement les conséquences de ce fichu pouvoir, glissant ses mains contre sa nuque, contre sa peau, elle ne se souciait plus de rien. Elle ne s’en faisait pas. Elle n’en avait plus la force à présent. Elle ne s’en faisait pas pour le moment, ils pourraient toujours se soucier de ça plus tard. Il n’allait pas mourir de toute façon. Il se régénérait bien trop vite, alors tout irait bien. Ils verraient plus tard, parce que pour l’heure, elle n’était concentrée que sur ses baiser et la caresse de sa peau contre la sienne, cette sensation au fond de ses tripes qu’elle avait tant voulu retrouver pendant tout ce temps, ce temps beaucoup trop long où ils avaient été séparés l’un de l’autre.
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