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 just listen.

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: just listen.   just listen. Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 22:03

Le bruit de la béquille de Noeh résonne dans le couloir. Pour une fois, il se sent déterminé. Certes, une rancœur immense s'est logée dans tout son être depuis qu'il a ouvert les yeux le matin même, mais elle le revigore d'une force qu'il ne veut (et ne peut) contester. Se dirigeant vers une partie de la maison qu'il appréciait peu visiter lorsqu'il n'était encore qu'un adolescent turbulent (son père s'adorait à le convoquer dès que son absence aux entraînements parvenait jusqu'à ses oreilles), l'ancien pianiste s'en veut. Il se mord les doigts de n'avoir sous le coude aucun ami capable de comprendre ce qui lui passe par la tête, ni même une autre sœur extérieure à toute cette histoire qui lui ronge l'esprit. Lorcan et Salomé auraient pu être ce soutien précieux. Seulement Noeh a préféré s'en prendre à eux en premier lieu avant de songer aux conséquences. C'est ainsi, quand on réfléchit toujours avec un temps de retard. On agit, on jubile, puis on tombe. Et, pour le coup, le jumeau Callahan ne cesse de dégringoler sans moyen de remonter la pente. La respiration saccadée par l'effort qu'il est en train de fournir, Noeh ne met plus longtemps avant de laisser sa main droite s'écraser lourdement sur la porte du bureau de son père. Ce dernier s'occupe d'il ne sait quoi ; l'étudiant n'y prête pas grande attention. Non, déjà, il se met en quête d'un endroit où s'asseoir lui sera possible. D'une part parce que son corps claudiquant lui réclame une pause, d'une autre parce que ses pensées en implore une avec autant de force. Pose ton derrière sur cette chaise et laisse-nous respirer un instant. Noeh sait d'avance qu'il s'y prend mal. Cependant, à présent qu'il est presque lancé, plus moyen de reculer. « J'ai besoin de poser une seule foutue question. » Noeh se laisse tomber sur l'un des deux pauvres sièges qui se trouvent face du bureau de son père. Son regard ne remonte pas vers le sien, l'ancien pianiste s'obstine à garder les prunelles rivées au sol. La mine dépitée, quoique qu'agacé, voire frustré, il ne prononce rien d'autre. Il fallait que ça sorte. Pour le coup, le cadet de la famille Callahan sait qu'il ne s'est même pas adressé directement à son père, mais il s'en fout. Ce qui le préoccupe, c'est d'avoir une réponse à la fin de cet échange. Qu'il se déroule bien ou mal, ce n'est pas le propos. Aujourd'hui, Noeh s'est levé avec l'objectif d'obtenir quelque chose de quelqu'un. N'importe qui, n'importe où, mais au moins une réponse. Il est perdu, complètement paumé, mais c'est une chose qu'il n'a pas envie d'avouer. Laissant sa béquille claquer sur le parquet, sa tête acquiesce dans le vide, avant qu'il ne poursuive : « Une seule p*tain de question et j'ai personne à qui la poser. » Son père doit être en train de tirer une tête d'enterrement. C'est peut-être pour cette raison que Noeh ne fait toujours aucun effort pour établir un quelconque contact visuel. Il devine les pensées de son aîné et ça lui suffit amplement, pas besoin d'enfoncer le couteau dans la plaie. L'étudiant reste enfermé dans une bulle qui n'a cherché qu'une seule chose au cours de cette journée (qui lui a semblé, pour le coup, encore plus longue que toutes les autres) : exploser. Noeh sent que sentiment inexplicable pèse sur son petit palpitant qui, d'habitude, préfère malmener les autres et c'est une situation qui ne doit pas s'éterniser. Rien que l'idée d'avoir ça en tête encore une heure de plus manque de le faire frissonner. Malheureusement, le sort semble prendre un malin plaisir à s'acharner contre lui. « J'peux pas en parler à Sam », qu'il balance de but en blanc. Elle lui en veut sans doute encore. Puis c'est pas de n'importe qui dont il a envie de parler. D'ailleurs, Noeh est bien décidé à en dire le moins possible. Personne ne doit trop en savoir trop au sujet de sa relation avec Aspen. Encore moins son père, qui pourrait aller en souffler un mot à l'un de ses meilleurs potes et, pour le coup, le jumeau Callahan est certain que les coups feront bien plus mal que les frappes de fillette perpétrées par le cher Lorcan à son encontre. Le brun imagine même la jolie rousse venir le blâmer d'un tel aveu sans son consentement. Non, vraiment, quoi qu'il fasse en ce sens, Noeh se retrouvera avec un Wolstenholme sur le dos. Pensée qui le ravie peu mais qui a au moins le don de le décider rapidement. L'ancien pianiste ne perd pas de temps pour continuer sur sa lancée. Si son père venait à lui demander pourquoi il ne pourrait pas être en mesure d'en parler à sa jumelle, un sujet bien plus fâcheux que celui qu'il est venu aborder serait mis sur le tapis et Noeh en est certain : il n'est pas encore prêt pour ça. « J'peux pas parler à Matthias. » Il le déteste, simple comme bonjour. « J'peux pas en parler à maman », qu'il enchaîne sans rentrer dans les détails de pourquoi son adorable grand frère complètement dérangé le méprise depuis qu'il est sorti de l'utérus de sa mère. Même, ce serait lui accorder beaucoup trop d'importance. Et là, tout de suite, Noeh a vraiment besoin que son père soit un minimum compréhensif. Il se montré d'ores et déjà désagréable (uniquement car l'étudiant ne sait plus comment faire autrement pour se faire entendre), pas besoin d'en rajouter une couche en évoquant le psychopathe de la famille. Il s'excusera un jour... Peut-être. Pour en revenir au pourquoi il ne peut en parler à sa mère, la raison est toute aussi facile à résumer que pour son demi-frère : sa génitrice n'ose même pas le regarder dans les yeux, par moment. De fait, Noeh risquerait de s'emporter contre elle avant d'avoir pu parvenir à évoquer ce pourquoi il se trouve en ce moment même dans ce bureau, ce qui le mènerait bien vite à cette exacte et identique conclusion fatidique : « Il me reste que toi, papa. » Un petit sourire (presque) amusé étire ses lèvres. Il est un peu mauvais, Callahan, quand il s'agit de se montrer trop aimable avec un membre de sa propre famille dernièrement, mais il se permet encore de venir réclamer de l'aide. Il se sait égoïste, mais qu'importe. A sa décharge, pour une fois que ce n'est pas les autres qui viennent l'importuner en le semant de bien vouloir arrêter ses bêtises, d'être avenant ou d'accepter la pitié mal placée sans râler, son paternel peut peut-être faire aussi un effort de son côté. C'est pas trop demandé, ni cher payé. « J'te dérange ? », que Noeh s'enquiert enfin d'un air détaché, tout en préférant jeter un coup d’œil aux dossiers qui se trouvent sur l'imposant bureau près de lui plutôt qu'adresser le moindre geste (trop) correct en direction d'Alexander Callahan.


Dernière édition par Noeh Callahan le Jeu 17 Sep 2015 - 22:42, édité 1 fois
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Alexander Callahan
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SUR TH DEPUIS : 06/09/2015
MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 17:24

A thousand words then escape .
— noeh callahan & alexander callahan —
It ’s not that I’m lost, I know exactly where I am I’m in the middle of a mess that I don’t understand Why does it feel like the world’s stealing every single thing that I have ? I only got the air in my chest and even that won’t last What do I do here ? What’ll I do if I lose you ? What do I do here ? What’ll I do ? I feel helpless. — helpless/bloodlines.

Le nez plongé dans un dossier, Alexander restait concentré, focalisé sur ce qu’il faisait. C’était un énième dossier qu’il devait traiter pour le boulot. Le boulot officiel, celui d’avocat dans la boite qu’il contrôlait depuis plusieurs années maintenant. Il avait toujours su gérer avec brio ses affaires en tant qu’avocat et celles en tant que hunters. D’un côté comme de l’autre, il avait travaillé dur pour en arriver là, alors il n’était pas question de laisser tomber l’un de ses jobs pour l’autre. Ça le poussait souvent à faire des heures supplémentaires, enfermé dans son bureau au sein du manoir Callahan, mais il devait admettre qu’il aimait tout particulièrement le calme qui y régnait. Au bureau, il y avait toujours une certaine agitation, les collègues, qui allaient et venaient dans tous les sens, le téléphones qui n’arrêtaient pas de sonner. Durant les chasses, trouver le calme était difficile et parfois, en dehors les quatre murs de son bureau, au sein même du manoir Callahan ça l’était tout autant. Quoi que, ça s’était calmé au fil des années, quand les enfants avaient grandi. Maintenant, il n’y avait plus de pleurs à tout va, ni de cri – bien que ça pouvait arriver des fois – ni même de bruits de courses dans les étages. Alexander n’avait jamais regretté d’avoir eu des enfants, mais au fil des années, il avait fait de son bureau son havre de paix. L’endroit où il pouvait être tranquille, loin du vacarme de la vie quotidienne. Un bon verre de whisky posé à porté de main, son dossier en face de lui, il pouvait travailler dans le plus grand calme. En principe, personne n’entrait dans son bureau sans y avoir été invité, ce n’était même pas une règle qu’il avait décidé d’instauré, c’était plutôt quelque chose qui découlait de la logique. Ou peut-être Melissa qui avait toujours expliqué aux petits de ne pas venir déranger leur père quand il était en train de travailler. Qu’importait le pourquoi du comment, ils avaient tous compris qu’il ne fallait pas venir le déranger quand il était en train de travailler. Tous, sauf Noeh. Sans surprise évidemment. C’était ce qu’il pu conclure après avoir levé les yeux vers la porte que son fils cadet venait de pousser. Il laissa échapper un léger soupire avant de replonger le nez dans son dossier. Peut-être que le gamin pourrait comprendre qu’il avait encore besoin de quelques minutes pour terminer ce qu’il avait commencé. Juste quelques minutes pour terminer la phrase qu’il avait commencé à lire et il pourrait envisager de se concentrer sur autre chose. Mais c’était probablement trop demandé au cadet Callahan. Il fallait qu’il ouvre la bouche dans attendre. Alors il n’avait pas le choix, il allait devoir écouter ce que son fils avait à lui raconter. Alexander avait relevé la tête de son dossier et fixait le jeune homme avec un sourcil arqué. Qu’il en vienne aux faits, ils n’avaient pas toute la nuit. Mais il n’allait pas le mettre dehors, ce n’était pas comme si Noeh venait lui parler tous les jours. C’était même rare, dans le fond, c’était presque à se demander si ce n’était pas jour de fête.

Alexander ne décrocha pas un mot pendant le laïus de son fils, occupé à le fixer d’un air neutre, un sourcil toujours légèrement arqué, comme impatient qu’il arrive enfin au bout de ses pensées. Il aurait presque pu se sentir vexer de remarquer que son fils avait déjà envisagé toutes les possibilités avant d’admettre qu’il n’avait que son père avec qui il voulait parler, mais bizarrement l’entendre prononcer ces quelques mots avait presque quelque chose de satisfaisant. Ça devait plus le faire chier lui au final, alors ce n’était pas si mal. Il se décida enfin à lui demander s’il était occupé. La moindre des choses aurait été de le demander en rentrant. C’était ce que n’importe qui aurait fait. Sauf Noeh. Il laissa échapper un léger soupire avant de refermer d’un geste sec le dossier en face de lui. « J’étais occupé oui. » Il l’avait été, avant que son fils n’entre là dedans comme s’il s’agissait d’un moulin. Mais, il pourrait toujours s’y remettre plus tard, il avait le temps et maintenant il avait envie de connaitre la suite de cette histoire. Est-ce qu’il serait déçu à la fin de cette conversation, sans doute. Quoi que son fils ait à lui demander, il savait d’avance que ça n’allait pas être le truc formidable qui allait rendre sa soirée particulièrement passionnante. » Mais on va dire que ça peut attendre. » De toute façon c’était lui le patron de sa boite alors il n’avait de compte à rendre à personne si jamais il avait un jour de retard sur un dossier. Mais ce ne serait pas le cas de toute façon. Il serait à l’heure, comme d’habitude et cette petite conversation avec son fils n’allait rien changer à ça. « Ça va, pas trop dur de te rendre compte que je suis ta dernière option ? » Il ne pu s’empêcher de  sourire légèrement avant d’attraper son verre et s’en avaler une longue gorgée, bizarrement, il avait l’impression qu’il en aurait bien besoin. Il attrapa la bouteille encore posée sur le bureau. « Je te sers un verre ? » Il était majeur et vacciné, alors un petit verre de whisky, ça ne pouvait pas lui faire de mal. D’après Alexander, ça ne pouvait faire de pal à personne. « C’est quoi cette question que tu ne peux poser à personne sauf à moi ? » Qu’ils en viennent aux faits, ce serait pas plus mal. Malheureusement, il savait d’avance que ce ne serait pas une histoire de chasse, il ne risquait pas de lui demander de l’accompagner à sa prochaine chasse. De toute façon, avec sa béquille, il n’irait peut-être pas bien loin. Qu’importe, il aurait aimé qu’il comprenne quelque chose au beau milieu de ce qui lui était arrivé. Les transmutants étaient dangereux et il fallait se méfier d’eux. Ce n’était pas compliqué comme leçon à tirer d’une affaire comme la sienne, encore plus après avoir passé sa vie entière à entendre ses parents répéter ce même refrain. C’était pour le bien de leurs enfants. Noeh devrait le savoir mieux que personne. Et puisqu’il était là, en face de lui avec l’envie (ou le besoin) de discuter, Alexander savait que ce serait l’occasion de lui toucher quelques mots là-dessus, il était clair qu’il n’allait pas se priver.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeSam 19 Sep 2015 - 14:22

« Trop aimable... », que Noeh souffle tout bas, pour éviter que son père ne se décide à le ficher dehors. L'ancien pianiste sait qu'il doit se détendre, souffler intérieurement un grand coup et prendre sur lui. Il est venu jusqu'ici de son plein gré, après tout, alors il doit en être capable. L'ennui, c'est que ce dont il a besoin de parler rend les choses bien plus compliquées. Noeh n'avait pas pour habitude de se confier avant son accident, à qui que ce soit, et se retrouve encore plus démuni maintenant que sa faiblesse physique le pousse à éloigner les autres de sa vie. Sa famille la première. De ce fait, quoi de plus normal pour lui que d'être sur la défensive ? Même dans des moments comme celui-ci, Noeh ne parvient pas à calmer le jeu et se laisse avoir par ses vieux démons. Il s'agace de la moindre réaction de son paternel, abhorre chacune de ses paroles à son attention. Noeh n'a pas besoin qu'on lui explique les choses, surtout lorsqu'il s'agit des nouveaux liens établis entre lui et le reste de sa famille depuis son réveil. Malheureusement, il a tout saisi en peu de temps. L'étudiant relève un instant le regard en direction de son père, avant de recommencer à le fuir. Le problème, comme souvent, c'est que son cher petit papa ne l'aide pas. Sa  remarque plaintive comme quoi il ne représente à ses yeux que la dernière option de toute sa liste manque faire pouffer le cadet Callahan. Réaction inutile qu'il retient in-extremis. Il n'a vraiment que ça à faire ? Chouiner aux oreilles du jumeau ? N'est-il pas supposé être le gros chasseur tout méchant par excellence, conçu par sa lignée pour passer outre ce genre d'affront enfantin ? C'est l'image qu'avait Noeh de lui, en tout cas ; jusqu'à ce soir. « Non, ça va. » Un petit sourire provocateur délie les traits du visage de Noeh. Il relève ce visage insolent sans gêne, rien pour appuyer ses propos et prouver à son père que le considérer comme la dernière roue du carrosse ne lui fait ni chaud ni froid. L'étudiant se dit même qu'il pourrait se sentir flatter au lieu de râler, mais chacun son avis sur la question. Le jeune homme suit les gestes de son père. Évidemment, l'alcool est de la partie. « Non merci », que refuse l'ancien pianiste avec un geste de la tête négatif. Son père n'est vraiment qu'un boulet. Comment peut-on avoir l'idée de proposer de l'alcool à un mec qui semble (un peu ou complètement) perdu ? Le fond du problème n'a jamais été si évident que ce soir : ils ne se comprennent pas. Alexander Callahan n'est pas réputé pour sa relation avec son plus jeune fils et on saisit pourquoi. Le cœur lourd, le cadet de la famille secoue la tête. Il a presque envie de remercier son père de le ramener à ce pourquoi il est ici lorsque ce dernier s'impatiente d'entendre sa fameuse question. Après tout, Noeh est humain, souffrir ne se trouve pas dans son top ten des meilleurs moments de son existence. « Ouais, alors, hum... », qu'il lâche en se rehaussant sur son siège. Le malaise qu'il pensait avoir laissé au niveau de la porte d'entrée vient de ressurgir puissance dix. Ses prunelles se font encore plus évasives qu'auparavant, incapables de se poser de façon concrète sur le propriétaire des lieux. Se passant une main sur le visage, Noeh prend son courage à deux mains. Il s'avance, pose ses coudes sur ses genoux et écrase sa main gauche sur son visage afin d'être totalement en phase avec ce qui va se passer. « J'ai pas besoin que tu me dises que je suis qu'un crétin, ou quoi que ce soit dans le genre, j'l'ai compris quand tout ça est arrivé... », qu'il débute d'un ton sec. Même si son père n'a encore rien eu le temps de dire, l'étudiant n'est pas dupe. Dès qu'il en aura l'occasion, ses mots seront à son image : perturbants, directs et influents. « J'ai fait... J'ai- J'ai blessé une personne à qui je tiens. Genre, vraiment. » Oui, il a vraiment fait du mal à Aspen. Et, oui, il tient vraiment à elle. Mais le prénom de l'heureuse élue, il préfère le garder pour lui. De même, Noeh choisit de ne pas s'étaler sur sa définition propre d'une 'personne' à qui il tient de la sorte, cela pourrait avoir de mauvaises répercutions sur leur petite aparté père-fils et ce n'est pas le dessein du cadet Callahan (pour le moment du moins). Sa famille (ici son géniteur) ne doit juste pas s'en offusquer. Eux aussi, il les... apprécie. Les tolère dans ses meilleurs jours. « Elle m'a énervé, je me suis emporté, elle m'en veut, et cetera, et cetera. » Noeh n'en révèle pas trop. Pour la seconde fois en trop peu de temps, ses doigts viennent tracer un chemin sinueux sur son visage. Noeh revoit toute la scène et ça le tue. Il s'en veut mais se sent tellement mal qu'il a préféré aggraver les choses plutôt que de l'avouer. Une logique complètement stupide, voire irréelle, qui lui a valu de perdre son meilleur ami, un peu de ce lien si particulier qui le rattache à Sam et d'apercevoir la déception dans le regard d'Aspen. Et les trois d'un seul coup, ça fait bien plus de dégâts qu'il n'a bien voulu le laisser entendre le soir de la fête des fondateurs. « Comment tu fais pour renouer le- le 'contact' ? » Son père doit lire entre les lignes. Ou, tout du moins, discerner entre les mots. Ce que veut Noeh, inconsciemment, c'est se faire remonter les bretelles. Comprendre à la façon Callahan que ce qu'il a fait est complètement con, ahurissant, voire indigne, sans pour autant que son paternel lui remémore avec sa fierté mal placée qu'il ne cesse de le décevoir. Ce qu'il quémande s'avère complexe, mais l'étudiant se doute qu'il n'obtiendra peut-être un aller simple vers la sortie du bureau dans le meilleur des cas.

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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeDim 20 Sep 2015 - 20:01

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It ’s not that I’m lost, I know exactly where I am I’m in the middle of a mess that I don’t understand Why does it feel like the world’s stealing every single thing that I have ? I only got the air in my chest and even that won’t last What do I do here ? What’ll I do if I lose you ? What do I do here ? What’ll I do ? I feel helpless. — helpless/bloodlines.

Alexander ignora la réplique sue son fils avait essayé de faire discrète. Il commençait peut-être à se faire vieux avec son demi-siècle dans les dents, mais il n’était pas totalement sourd. Il avait entendu, mais il se garda de tout commentaire. Pourtant, il en avait des choses à dire. C’était lui qui était venu jusqu’ici pour lui parler, alors qu’il devait bien se douter que s’il était cloitré dans son bureau, c’était pour travailler et non pour faire un petit numéro de claquettes. Il aurait dû savoir que son intrusion jusqu’à cette pièce allait le déranger. Alors, il n’était absolument pas en droit de râler. Il pouvait s’estimer heureux que son père laisse de côté son travail pour écouter ses histoires. Un peu de politesse, c’était quand même la moindre des choses. Il était quand même mieux élevé que ça, même s’il se plaisait à n’en faire qu’à sa tête, malgré tout ce que ses parents avaient pu lui répéter au cours de sa vie. Qu’importait pour le moment, il voulait savoir ce que son fils avait à raconter et non déclencher une troisième guerre mondiale. Ce qui viendrait tôt ou tard, c’était inévitable. Il y avait des choses qu’il devait lui dire et le voir se pointer comme une fleur dans son bureau, ça semblait être le signe que c’était le moment idéal. Noeh était doué pour râler et son père savait très bien le faire aussi, alors ce serait chacun leur tout sans doute. « Bien. Tu m’en vois flatter. » Répliqua-t-il non sans ironie. Parce que ça l’était ironique, cette situation. Savoir que Noeh n’avait personne d’autre à qui parler que son père, c’était carrément ironique du point de vu d’Alexander. Presque amusant même. Il lui proposa un verre qu’il refusa, alors dans un léger haussement d’épaule, le Callahan rempli de nouveau son propre verre. Tant pis pour Noeh. Un bon verre, ça ne faisait pas de mal. On disait même qu’un verre de vin une ou deux fois par semaine, c’était bon pour la santé. Ce n’était qu’un verre qu’il lui proposait, pas l’occasion de se prendre une bonne cuite en compagnie de son père. Enfin bon, c’était comme il voulait. Il n’allait pas insister, il avait d’autres chats à fouetter et peut-être que ce refus témoignait d’un côté soudainement raisonnable de son fils. Dans ce cas peut-être qu’il devrait prendre le temps de l’applaudir. Mais il n’en fit rien, se contentant de ranger sa bouteille avant de s’enfoncer dans son fauteuil, les bras croisés contre sa poitrine. Prêt à écouter ce que son cadet pouvait bien avoir à lui raconter et à le conseiller s’il en avait les moyens. Attentif, il pouvait également porter attention à tous les petits détails qui lui permettrait après de le remettre à sa place.

Il écouta ce qu’il avait à dire, s’interdisant de le couper, même pour préciser que c’était déjà un bon début s’il avait conscience qu’il n’était qu’un crétin. Encore que crétin, c’était encore bien peu dire compte tenu l’ampleur des conneries qu’il avait pu faire. A commencer par celle de faire confiance à un transmutant au lieu de le tuer, comme il lui avait apprit à le faire. Mais ce n’était qu’un exemple parmi tant d’autres trucs qui lui passait par la tête. Le pire exemple de sa liste un peu trop longue des conneries de Noeh depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui. A la fin du discours de son fils il se redressa sur son fauteuil pour venir croiser ses doigts sur le bureau. « Elle t’as énervé. J’en conclu qu’il s’agit d’une fille déjà. » Noeh était apparemment radin sur les détails, c’était qui cette fille ? Sa curiosité était piquée à vif à présent. Peut-être qu’il ne la connaissait pas ceci-dit. Enfin, c’était une des questions qui venait s’ajouter sur la liste des choses à demander avant qu’il ne quitte cette pièce. « Déjà, il faut savoir qu’y a peu de chance pour que ce soit elle qui t’ai énervé. C’était forcément de ta faute au départ. » C’était la base quand on parlait de fille, c’était toujours de la faute du mec, même quand ce n’était pas de sa faute. « Je dis pas ça uniquement parce que tu as tendance à te comporter comme le roi des chieurs. Après tout, je sais pas, peut-être que c’est qu’avec tes parents que t’es comme ça. » Il haussa les épaules avant de reprendre. « C’est que c’est toujours comme ça avec les filles. Même si toi tu sais que ce n’est pas de ta faute, fait comme si ça l’était. » Ça ne sonnait pas très juste de faire ça, mais il avait apprit au cours des années que de dire à une femme qu’elle était responsable des problèmes, c’était forcément le meilleur moyen de les agacer. C’était peut-être pas seulement féminin, c’était toujours agaçant d’entendre quelqu’un nous faire des reproches. C’était humain. Or s’il voulait arranger les choses, il fallait être prêt à s’écraser. « Qu’est-ce que t’as fais exactement pour la blesser ? » Parce que selon la faute commise, il ne fallait pas s’y prendre de la même façon. Des fois des fleurs et des excuses ça suffisait, d’autres fois, c’était plus compliqué et là, il optait plus pour le plus compliqué étant donné que, d’après se propos, il l’avait vraiment blessée. Il fallait qu’il sache, que ce soit pour l’aider ou pour satisfaire sa curiosité personnelle. Peut-être aussi pour trouver une bonne raison de l’engueuler. Il n’en manquait pas de bonnes raisons, mais trouver un point de départ pour que ça ne parte pas de nulle part. De toute façon, les conseils ça n’allait pas l’aider, ça ne l’avait jamais aidé. Ce dont il avait besoin ce gamin, c’était qu’on le recadre. D’ailleurs peut-être que la solution à son problème, c’était de laisser cette fille l’engueuler un bon coup, quitte à mettre son égo de côté quelques minutes, au moins ça entamerait la discussion et parfois, la meilleure façon de régler un conflit quelqu’un soit c’était la communication. Surtout avec une fille, surtout dans un couple. Après deux mariages, il avait fini par le comprendre lui.
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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeLun 28 Sep 2015 - 23:38

Noeh relève enfin son regard dans celui de son père. Arquant un sourcil, il lui lance le plus blasé qu'il ait jamais arboré. Bon, pour le coup, c'est plutôt à lui-même qu'il doit en vouloir, vu qu'il a parlé de son fameux problème en utilisant « Elle ». Le truc, c'est que ce « Elle » n'aurait jamais pu être rattaché à l'évocation d'une « personne », juste avant, tout simplement à cause du ton qu'il a employé. Quel crétin. Même pas fichu de faire gaffe alors que son père fait partie des meilleurs pour tout saisir d'un coup. Après tout, il pourra dire ce qu'il veut, le sang de Callahan Senior coule dans ses veines, il en tire bien quelques avantages parfois. « Mouais... », qu'il approuve sans vraiment le vouloir. Le jumeau de la famille ne s'étend pas sur le sujet. Il sait que s'il en dévoile trop, tout ce qu'il dira sera retenu contre lui. Le moindre détail, le plus petit écart, la plus minuscule des allusions, et ses efforts seront foutus en l'air. Et c'est certainement pas le moment pour qu'une telle horreur se produise. Mal à l'aise dans son pauvre siège, Noeh commence à se demander s'il a bien faire de venir jusqu'ici. Pourquoi n'est-il pas resté sur son idée de tout garder pour lui ? Ah, oui, parce qu'il cogitait tellement depuis des jours entiers qu'il allait finir par exploser. Un petit sourire amusé étire ses lèvres. « Vous avez toujours eu une place bien particulière dans mon cœur, papounet, tu le sais. » Preuve irréfutable que ce qu'avance son père est vrai : il peut être considéré comme un emmerdeur de première, le roi même, si cela lui plaît. Ce n'est pas Noeh Callahan qui reniera ce titre tant convoité. Est-ce que c'est seulement avec ses parents qu'il est comme ça ? Non, pas vraiment. Il l'est avec à peu près toutes les personnes qu'il croise. Il ne sait plus agir différemment, de toute façon. C'est une façon d'être qui lui sied tellement au teint qu'on se souvient rarement du gars qu'il était avant. Certes, il a toujours été placé dans la catégorie « petit con » depuis qu'il est venu au monde, mais l'accident a ajouté une dimension supplémentaire au phénomène qui le pousse à se surpasser au jour le jour. En ce qui concerne la place particulière de ses parents dans son cœur (bien que le mot soit très fort pour le coup), c'est une autre histoire. Et Noeh n'est pas encore prêt à passer toute la rancœur qu'il éprouve pour Monsieur et Madame Parfait pour s'autoriser à offrir une véritable réponse à cette presque-question. Cette idée invraisemblable traverse et occupe son esprit jusqu'à ce que son père commence à lui souffler quelque chose d'encore plus affligeant. Son visage se tordant en une moue indescriptible (un semblant de dégoût, saupoudré d'une surprise négative comme il en existe peu), l'étudiant se met à secouer la tête. « Quoi ? Mais je vais pas », que Noeh commence à rétorquer, avant de laisser sa voix s'évanouir. Ça le tue d'avouer une telle chose, même intérieurement, mais son père a raison. Même s'il a envie de crier qu'il est hors de question pour lui de faire ça, surtout face à une Aspen qui n'attend que ça depuis des années, Noeh se sent obligé de se confronter de son plein gré à l'évidence. Faire comme si c'était sa faute... Quelle connerie. La plus belle qu'il ait jamais eu à supporter, mais peut-être la solution à un premier problème. Renouer le contact en avouant (encore et toujours un bien grand mot pour un geste qui sera sans aucun doute bien en-dessous des espérances) ne revient pas à conclure sur une cause perdue. Enfin, ça, Noeh se doute que c'est ce que son père essayer de lui laisser entendre. Et c'est le jackpot. Son père veut en savoir plus. Évidemment. L'ancien pianiste se congratule d'avoir cru ne serait-ce qu'un seul instant pouvoir sortir de cette pièce sans trop en dévoiler sur sa mésaventure, mais c'est raté. Complètement perdu d'avance depuis qu'il a passé la porte du bureau. A présent, l'instant fatidique est arrivé. Le cadet Callahan doit se débrouiller pour éviter le sujet Pietra, tout en faisant part de la majorité de la situation complexe pour obtenir une réponse correcte à son interrogation sortie de nulle part. Se rehaussant une nouvelle fois dans son siège (Noeh a le sentiment de glisser vers le sol depuis le début de cette conversation, sans savoir si c'est une illusion ou non), l'étudiant se lance : « J'ai possiblement exagéré certains propos à l'encontre de son... » Il allait dire frère. Le mot stagne un instant sur le bout de sa langue, mais il le retient in-extremis. Même si Noeh ne sait pas trop encore comment il va présenter les choses ensuite, il devine par anticipation que s'il indique qu'il a blessé le frère de la fameuse 'personne', son père n'aura d'autre choix que de faire le lien avec les frères et sœurs de son âge et arrivera trop vite à une conclusion sans faute. Impensable. « cousin. » Noeh tente de garder contenance, mais il a à la fois envie de rire et de foutre le camp du bureau. Si seulement Lorcan entendait ce qu'il peut sortir comme stupidité par moment, il en plaisanterait avec lui... Mais leur amitié est fortement remise en question ces derniers temps, alors l'ancien pianiste préfère se murer dans l'idée qu'ils ne se comprendront plus jamais plutôt que d'espérer. « Elle est très proche de son cousin, j'ai jamais compris pourquoi, mais c'est comme ça. » Noeh bafouille un peu ces explications contrefaites et préfère passer au plus vite à autre chose plutôt que de devoir démontrer de façon plus évidente à son père qu'il ne dit pas toute la vérité. « Et je me suis servi de ça », montre-t-il en poussant sa béquille du bout du pied. « pour appuyer quelques-uns de ces fameux propos. » Des insultes, des sous-entendus. Un melting-pot impressionnant d'idioties ; pas besoin de plus développer sur ce que ces 'propos' peuvent être, ils sont plus qu'aisés à deviner. « Mais je tiens quand même à préciser que son cousin n'y est pas allé de main morte non plus », que Noeh ajoute, en haussant les épaules. « J'annonce juste. J'ai pas envie que tu me dises que j'ai joué tous les rôles dans cette histoire alors que c'est pas le cas. » Ou du moins pas tout à fait, pas sur le papier. « C'est grave docteur ? », qu'il tente de plaisanter, alors que son visage est soudain plus grave qu'à l’accoutumée, bien qu'il cherche à ne rien laisser paraître pour perdre toute crédibilité.
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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 21:33

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It ’s not that I’m lost, I know exactly where I am I’m in the middle of a mess that I don’t understand Why does it feel like the world’s stealing every single thing that I have ? I only got the air in my chest and even that won’t last What do I do here ? What’ll I do if I lose you ? What do I do here ? What’ll I do ? I feel helpless. — helpless/bloodlines.

Alexander n’était peut-être pas la personne la mieux placer pour comprendre les problèmes sentimentaux de son cadet, les mœurs avaient probablement bien changées depuis son époque, le monde évoluait à toute allure et rattraper le train en marche, ce n’était pas toujours aussi évidant qu’on aurait pu le croire. Lui, il était marié depuis des années maintenant, un mariage qui s’était fait plus par défaut que par véritable amour et c’était peut-être ça qui faisait que jamais il n’avait été confronté aux mêmes genres de problèmes que ceux que son fils pouvaient rencontrer, parce que l’amour, ce n’était pas toujours aussi facile qu’on pourrait le croire. C’était peut-être même la chose la plus difficile du monde. Il suffisait d’un petit truc pour tout détruire. Noeh, il l’aimait bien cette fille, alors ça voulait tout dire sur ce qu’il pouvait ressentir pour cette fille. S’il s’inquiétait autant de ce qu’elle pouvait penser de lui – assez pour venir chercher les conseils de son vieux père – c’était qu’elle devait vraiment être très importante à ses yeux. Ça semblait déjà dépasser le simple stade du aimer bien. Alexander ne pouvait peut-être pas comprendre convenablement la situation en tant que personne, mais en tant qu’avocat, il pouvait très bien essayer de démêler la situation. C’était le genre d’histoires auxquelles il était habitué, au moins dans son boulot, parce que c’était vraiment fou ce que l’amour pouvait faire parfois. Du point de vu de la fille, c’était presque toujours la faute du garçon, alors il y avait de forte chance pour que cette fille ressente la même chose. Et puis dans le fond, il connaissait bien son fils, alors il savait qu’il y avait aussi de fortes chances pour que ce soit véritablement de sa faute. Il savait parfaitement comment s’y prendre pour être chiant. Il l’avait toujours su. S’il y avait eu un concours du gamin le plus chiant de Radcliff, il aurait gagné haut la main. Le hunter leva les yeux au ciel suite à la réplique de son cadet. « Ravi de l’apprendre, j’aurai presque pu être jaloux autrement. » Il aurait sans doute préféré qu’il soit plus chiant avec les autres qu’avec ses parents, cette place de choix qu’il lui offrait, il s’en serait bien passer et l’ironie dans sa voix en était une preuve irréfutable. Une preuve dont personne n’avait besoin de toute façon. Enfin, c’était peut-être l’une des responsabilités d’être parent que d’assumer les comportements même les plus déplaisants de ses enfants. Heureusement pour les parents Callahan, Noeh était le pire du lot. Matthias n’était pas toujours facile, notamment avec sa belle mère ou avec les jumeaux, mais il restait plus supportable que Noeh. Noeh, il avait passé sa vie à n’en faire qu’à sa tête. Il fallait croire qu’il était né dans le seul but d’en faire voir de toutes les couleurs à ses parents. Déjà bébé il était difficile, bien plus difficile que sa sœur jumelle. Au moins, il fallait croire qu’il y avait d’autres gens, en dehors des quatre murs de cette maison que Noeh réussissait aussi à énerver, ce n’était pas une grande surprise, mais ça avait quand même quelque chose de presque rassurant.

Ravaler sa fierté pour admettre que tout était de sa faute même si ce n’était pas nécessairement le cas, c’était souvent la meilleure chose à faire avec les filles, mais ce n’était pas non plus la plus évidente et l’idée ne sembla pas plaire à Noeh. « Ça ne coûte rien d’aller s’excuser, même si tu estimes que tout n’est pas entièrement de ta faute. Ça montre qu’au moins tu veux que les choses s’arrangent. » C’était logique comme façon de penser. S’excuser, ça n’avait jamais fait de mal à personne, à part peut-être à Noeh, mais en même temps, il n’avait jamais voulu arranger les choses avec ses parents. Là c’était différent. Il devait bien vouloir que ça change avec cette fille, sinon, il ne se serait certainement pas donné la peine de venir jusqu’ici. En définitive, ce qu’il fallait qu’il fasse pour renouer le contact avec elle, ça pouvait facilement se résumer à bouger son cul avant qu’il ne soit trop tard. Mais ce n’était pas sa spécialité ça. Sinon sans doute qu’il aurait fait bougé les choses avec l’autre transmutant, avant d’être réduit à se défenestrer. Le fait était qu’il fallait qu’il bouge, parce que personne ne pourrait jamais faire ça à sa place. Alexander écouta les propos de son fils, un sourcil légèrement arqué. Il n’était pas stupide et puis il était confronté tous les jours à des personnes qui changeaient des choses dans leurs histoires pour ne pas tout révéler. Alors le cousin, quoi qu’il soit dans l’histoire, il n’était clairement pas le cousin, le mensonge était flagrant, mais, qu’importait, il avait l’habitude de devoir géré avec des détails camouflés. Il ne pu s’empêcher de sourire quand Noeh lui présenta sa béquille avec laquelle il avait apparemment appuyé ses propos. Ça n’avait rien d’amusant, mais finalement, ça prouvait au moins que son fils savait se défendre, peut-être qu’il n’avait pas inutilement perdu nombreuses années de sa vie à l’entrainer au final. « Tu as frappé son cousin avec ta béquille ? » Ce n’était pas bien du tout, il n’y avait aucune raison pour lui d’être fier d’un tel comportement. Quoi que, il fallait bien la tirer de quelque part la fierté parfois et puisque Noeh ne lui offrait pas souvent d’occasion d’être fier, alors tant pis pour le prétendu cousin de la mystérieuse fille. « Le cousin, qu’est-ce qu’il t’avait fait ? » C’était plus de la curiosité qu’autre chose, parce que dans le fond, la réponse à la question était très simple, si c’était le cousin qui avait commencé et que Noeh avait répliqué, énervant ainsi la fameuse fille, aux yeux de la fille, il restait coupable, alors on en revenait au point de départ, il fallait s’excuser. Et puis, peut-être essayer de régler les choses avec le cousin, faire des efforts, ça ferait forcément plaisir à cette fille, c’était presque toujours ce qu’elles attendant. Et puis de toute façon, si elle était très proche de son cousin, c’était évident qu’elle voudrait que Noeh s’entende avec lui. Alors, il fallait faire des efforts, quand bien même ce mot n’avait pas franchement l’air de faire parti du vocabulaire du jeune homme. C’était l’occasion ou jamais de l’apprendre.
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 1:16

Même s'il n'est pas prêt de l'avouer, Noeh meurt d'envie que les choses s'arrangent. Il a besoin de retrouver Sam, Lorcan et surtout Aspen à ses côtés. Ils sont loin de lui depuis trop longtemps, et il n'a pas l'habitude. Il sait qu'il les rejette dès qu'il en a l'occasion, parce que sa confiance en lui et aux autres a été détruite par Adriel, mais Noeh donnerait beaucoup pour qu'ils puissent saisir à quel point ils doivent revenir, ou au moins juste un peu, dans sa vie. Seulement, comprendre une telle chose alors que l'ancien pianiste n'est même pas fichu d'adopter un comportement correct en leur présence n'est pas une mince affaire. L'idée d'aller s'excuser fait donc son chemin dans son esprit. Elle se fait une place de choix parmi les centaines de choses qu'il doit faire pour tenter de retrouver une vie à peu près normale, avant que le sourire de son père n'accapare toute l'attention de l'étudiant. S'il avait osé frapper le fameux cousin avec sa béquille ? « Et comment », qu'il approuve d'une voix à la limite de l'auto-congratulation. Pour une fois que Noeh donne et a l'impression de partager quelque chose avec son père, même si cela relève d'un sadisme certain, il en profite sans trop en faire. Moment de complicité bref et rare, mais inoubliable. Le cadet Callahan a toujours compris que le fait de n'en faire qu'à sa tête ne plaisait pas à ses parents. Ce qu'ils aiment, c'est avoir le contrôle sur chacun des pans de leur vie, ainsi que celles de leurs enfants. Leurs propres parents étaient les mêmes. Malheureusement, Noeh s'est révélé être le seul capable de tenir un peu tête à toutes cette lignée de chasseurs réduite à perpétrer les actions de la génération précédente sans broncher. L'esprit libre, ou du moins autant qu'il est possible de l'avoir dans une famille telle que celle des Callahan, l'ancien pianiste s'est permis de décider de sa route sans en demander l'avis à son père ou sa mère. De toute manière, même s'ils ne lui ont jamais avoué, Noeh est certain qu'ils le considéraient dès sa naissance comme le pire candidat pour devenir chasseur ; supposition qui s'est bien évidemment confirmée par la suite une fois que les entraînements ont commencé, d'où le fait qu'ils aient « accepté » de le laisser partir à l'université sans trop rechigner (ou presque). Enfin, là ne réside que l'avis en partie infondé de l'étudiant (mais qui tient quand même pas mal la route). Se rehaussant une nouvelle fois dans son siège, Noeh se lance dans des explications qu'il veut claires et concises. Il sait qu'il ne doit pas en dire trop sous peine de balancer l'information qui ruinera tous ses efforts pour ne pas faire deviner à son père de qui ils sont vraiment en train de parler. « Il a eu la mauvaise idée d'oublier à quoi j'en suis réduis à cause d'un- d'un dégénéré », débute l'étudiant en détournant le regard. Ce mot lui écorche presque la bouche, surtout depuis le baiser échangé avec Pietra, mais Noeh ne laisse deviner. Si son père comprend que cette notion devient de plus en plus floue dans son esprit, il ne donne pas cher de sa peau. Sa présente gêne peut tout à fait être assimilée au mauvais souvenir de sa colocation ratée, aucun problème là-dessus. « Et j'étais mal luné ce soir-là. » Là, son père ne peut que le reconnaître dans cette description. La réputation du caractère du cadet Callahan n'est plus à faire depuis le temps. « Sans doute à cause du costume de plouc que m'avait obligé à mettre maman », trouve-t-il intéressant d'ajouter avant de secouer la tête pour s'enlever cette image pitoyable de l'esprit. Il devra en parler avec Sam un jour, s'ils parviennent à redevenir aussi proches qu'avant : plus jamais leur mère ne leur choisira de fringues, que ce soit d'époques ou non. Jamais. Ça fiche généralement les Wostlenholme hors d'eux qui plus est, comme des taureaux face à un immense bout de tissu rouge, alors merci, ils s'en passeront. « Enfin bref, il a oublié, comme si c'était possible, donc on a échangé quelques... civilités, avant que les miennes ne lui donnent envie de me coller un beau coup de poing, ce qu'il a fait et que je suis obligé de reconnaître comme ayant été fort peu agréable. Fallait bien que je me défende avec ce que j'avais », qu'il ponctue avec un haussement d'épaules. « C'est-à-dire ma chère compagne de tous les jours et ma pauvre répartie supposée l'atteindre en plein cœur... », ironise Noeh avec une voix à la limite du mystique, comme s'il évoquait un simple spectacle et non des événements qui ont vraiment eu lieu. Sa main gauche a même osé venir se placer juste au-dessus de son organe vital pour se moquer encore un peu plus des réactions qu'a pu avoir Lorcan ce soir-là, même si ce dernier n'est même pas là pour assister à cette toute nouvelle représentation d'hypocrisie... et que Noeh avait bien cherché tout ce qui lui est arrivé au cours de cette fameuse fête. « Ça a marché, voire trop parce qu'au moment où la cousine qui ne devait pas arriver a débarqué à l'improviste, on était tellement pris dans notre connerie qu'on ne s'est pas arrêté en si bon chemin, tu te doutes bien. » Emporté par les souvenirs et son récit, l'étudiant poursuit sur sa lancée. « Du coup elle m'en veut de m'être attaqué à L- » Le prénom ne sort pas. La première lettre reste suspendue dans les airs un instant, le temps pour l'ancien pianiste de comprendre qu'il a peut-être commis une belle boulette, mais aussi et surtout de trouver le premier prénom de substitution pouvant correspondre à Lorcan pour sauver la mise... « Leonard. » Noeh a tenté de ne pas adopter d'attitude particulière durant ces quelques secondes d'hésitation, pour que son père ne se doute de rien, mais il se devine que c'en est peut-être fini de son semi-mensonge.

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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 0:29

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N’importe quel parent censé aurait sans doute été particulièrement déçu d’apprendre que son fils avait utilisé la violence. Mais ce n’était pas le cas d’Alexander, là où certaines personnes verraient simplement de la violence, de l’agressivité, lui, il voyait de la défense, de la riposte et enfin, des apprentissages qui aboutissaient à quelque chose. Se défendre c’était primordial dans un monde comme celui-ci. Les transmutants étaient partout et ils étaient dangereux. C’était une leçon que le Callahan avait toujours essayé d’implanter dans le crâne de ses enfants, mais avec Noeh le résultat était plutôt médiocre. Il s’était fait avoir par l’un d’eux et ça avait été une erreur qui pourrait facilement se répéter s’il ne se décidait pas enfin à se secouer et à se battre pour sa survie. Que ça commence avec le cousin de la fille qu’il aimait ou bien avec un transmutant qui ne méritait pas mieux que quelques coups dans le coin du nez, ça n’avait pas d’importance. Ce qui en avait, c’était qu’enfin, Noeh avait fait preuve d’un peu de force et c’était définitivement une bonne nouvelle aux yeux d’Alexander. Il y avait du progrès d’après lui. Ce n’était pas qu’il était juste complètement cinglé et particulièrement fan de violence, c’était qu’il voyait enfin que son fils n’était pas juste bon à se laisser faire par le premier venu au point d’aller se jeter par la fenêtre. Il savait se défendre, il savait agir de la bonne façon au bon moment. Il fallait croire qu’il lui fallait juste du temps, beaucoup de temps, pour qu’il puisse lui-même s’en rendre compte. Mais, aussi étrange que ça puisse paraitre d’un point de vu extérieur. C’était une bonne nouvelle. Il aurait presque pu dire qu’il était fier de lui. Ce n’était pas encore assez pour que ces quelques mots passent le seuil des ses lèvres, ni même pour qu’il descende à la cave chercher une bouteille de champagne. Mais c’était bien, très bien même. « Pour une fois que tu me surprends dans le bon sens du terme. Faudrait peut-être noter ça sur le calendrier. » C’était plutôt le contraire d’habitude. Noeh arrivait souvent à faire quelque chose de surprenant, mais aussi de particulièrement agaçant. C’était presque un talent à ce point là. De la déception concernant le cadet de la famille, Alexander en avait à revendre. Mais il avait encore espoir que ça puisse changer et là en l’occurrence, c’était un bon point dans le sens d’un changement meilleur. Un petit pas seulement sur une route qui était très longue. Mais un petit pas, c’était toujours mieux que rien.

Alexander continua d’écouter son fils. Il sentit une légère pointe d’énervement en lui alors que ce dernier parlait de dégénéré, à première vu, celui qui avait causé son accident. Il était impossible de la part d’Alexander de ne pas se sentir agacé en rependant à ce transmutant. Pas contre Noeh, même s’il aurait voulu qu’il réagisse avant de passer par la fenêtre, mais contre ce petit enfoiré de transmutant qui avait manqué de peu de lui arracher son fils. Qu’importait la déception qu’il pouvait avoir concernant Noeh, il restait son fils et il l’aimait, d’une façon peu démonstrative certes, mais il l’aimait. Alors repenser qu’il aurait pu le perdre à cause d’un monstre, ça l’agaçait. D’autant plus que, ce même monstre avait rendu Salomé suffisamment folle pour qu’elle se livre à un véritable massacre. Il était mort maintenant, mais ce qu’il avait fait à sa famille, Alexander ne l’oubliait pas et ça continuait de l’agacer. « D’homme à homme, je pense que tu as eu raison de ne pas te laisser faire. » Il le pensait vraiment, mais encore une fois, ce n’était que l’avis d’un autre homme, son père qui plus est. L’avis de la fille dont il parlait, c’était différent. « Mais, la cousine de ce type, on peut la comprendre aussi. La famille c’est sacré, ça passe toujours en premier. » Pour certaines personnes en tout cas. Pour lui c’était le cas. La famille prenait le pas sur le reste. Peut-être que c’était le point de vu de cette fille aussi, alors elle s’était rangé du côté de son cousin. Un léger rire passa le seuil de ses lèvres alors qu’il évoquait un costume ridicule que sa mère l’avait obligé à porter, il s’efforça à retrouver son sérieux, malgré un léger sourire qu’il n’arrivait pas à masquer. « Soit pas mauvais avec ta mère, elle s’est donné du mal pour ces costumes. Ils étaient authentiques apparemment. » Il haussa les épaules. « Le mode de l’époque n’était vraiment pas terrible. » Et puis leur mère avait probablement le don pour trouver les pires costumes possibles. Mais il garda cette réflexion pour lui. Le sourire sur ses lèvres l’avait déjà suffisamment trahi, pas la peine d’en rajouter une couche. Il écouta la suite du discours de don fils et la seule conclusion qu’il pouvait en tirer c’était la même que précédemment, il fallait qu’il s’excuse auprès de cette fille, sinon, il y avait peu de chance pour que les choses soient amenées à bouger entre eux deux. Des excuses, une bonne discussion, c’était un truc de fille ça. « Si tu tiens vraiment à elle, excuse-toi. Fait des efforts avec ce Leonard. S’il tient aussi à elle, il voudra aussi en faire. » Il pouvait aller s’excuser, prendre le blâme pour lui, mais dans le fond, Leonard avait aussi du tort dans l’histoire alors la logique voudrait que lui aussi il fasse des efforts, parce que c’était sa cousine et peut-être qu’elle aurait voulu que son cousin et Noeh puisse s’entendre. « Parfois se battre pour une fille, ça veut pas juste dire utiliser les poings, ou une béquille, ou qu’importe ce qui peut te passer sous la main. C’est aussi faire des efforts et des sacrifices pour faire en sorte que les choses fonctionnent. » Ça ne marchait pas seulement pour sauver une histoire d’amour ou une potentielle histoire d’amour, ça marchait pour tout. C’était comme ça que les choses fonctionnaient dans la vie. « La vie Noeh, c’est pas juste faire ce que tu veux quand tu le veux. Surtout à ton âge. C’est le moment de grandir et de pas rester accroché à tes frustrations comme un gamin. » C’était un reproche à peine dissimulé en plus d’être un véritable conseil. Toute cette histoire était frustrante, c’était un fait, mais il fallait qu’il bouge pour faire changer les choses. « Faut agir, avant qu’il ne soit trop tard, parce que personne ne le fera à ta place. Pas la fille, pas son cousin. Personne. » Bouge tes fesses. Il aurait facilement pu résumer les choses comme ça, mais ce n’était, de toute évidence, pas la meilleure façon de s’exprimer sans doute. Mais qu’importait la forme, le message restait le même. Il fallait qu’il se bouge, qu’il réagisse plus vite, avant qu’il ne soit trop tard. L’histoire l’avait montré pourtant, qu’agir avant que le pire n’arrive, ce n’était pas son fort.
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeSam 14 Nov 2015 - 17:03

Noeh accepte d'entendre beaucoup de choses : que ce soit au sujet de son accident, de ses entraînements pour devenir chasseur inutiles, ou autre, mais alors que sa mère s'est « donnée du mal » pour le costume dégueulasse qu'il a dû porter à la fête des fondateurs, ça contraint son sourcil droit à s'arquer sous la surprise. C'est donc ça, se donner à fond, chez les Callahan ? Quel héritage. Une telle réflexion ne passe pas les lèvres du cadet, bien évidemment (parce que survivre à Radcliff, ce n'est pas qu'éviter au mieux les mutants, c'est aussi éviter de provoquer une famille avec à son sommet Alexander Callahan – Noeh est un petit con, ce n'est pas un suicidaire), mais caresse assez son esprit pour qu'on devine sur ses traits ce qui vient de lui passer par la tête. Seulement, ce n'est sur ce minuscule détail que s'attarde l'ancien pianiste, mais bien sur le fait que son père semble prêt à le complimenter aujourd'hui. Pour la première fois, Noeh a l'impression d'avoir fait les choses de façon à peu près correcte. Ça change, c'est surprenant et presque dérangeant en même temps. Mais ce n'est pas désagréable. Le cadet de la famille a l'habitude d'entendre les reproches, même les plus dissimulés, depuis qu'il est gosse, alors il ne se prive jamais de garder ce genre d'instants singuliers dans un coin de son esprit. Ça forge le caractère, tout autant que les souvenirs un peu sympathiques qu'il pourra retenir de sa vie auprès de sa famille si spéciale plus tard. Bien sûr, cette brève aparté sur son geste de défense bien pensé est vite remplacé par les conseils directs de son père. Toujours bien installé dans le fond de sa chaise, le regard de Noeh scrute les traits durs de cet homme qui lui a appris beaucoup. Il sent qu'il a raison, même si ça l'agace. Rien que d'entendre les mots « efforts », « sacrifice » ou tout ce qui s'y rapporte de près ou de loin, rend l'étudiant nerveux. Il sent que derrière les phrases de son père se cache une belle leçon comme il n'y a pas eu le droit depuis longtemps et ça l'énerve aussi. Il se renfrogne, évite le regard du chef Callahan en détournant le visage vers le sol, et donne l'impression sans le vouloir d'être redevenu un petit garçon. « J'suis pas un gamin. » Puis, il est pas du tout frustré. Il a bien le droit de pas comprendre certaines choses, non ? Comme le fait qu'on lui en veuille à lui alors que la première connerie balancée à la fête des fondateurs, ça ne vient pas de lui, mais de Lorcan et Sam et leur désir de vouloir sauver le monde sans lui ? Forcément, il ne peut pas évoquer ça, pas devant son père, qui ferait alors bien trop de liens et qui ficherait toute tentative de faire croire à d'autres personnes à l'eau. Pourtant, tout deviendrait immédiatement plus clair. Que c'est pas lui le gamin frustré, mais les autres qui ne veulent et ne peuvent pas le comprendre lui, ou leur bêtise à eux. Les mots de son père le forcent à relever la tête. Faut agir, avant qu’il ne soit trop tard, parce que personne ne le fera à ta place. « On parle encore de la même chose ? », que balance l'étudiant du tac au tac. Il se sent agressé. Chaque mot qui vient de s'écraser dans l'air, il a le sentiment de les avoir déjà entendus, dans d'autres circonstances. Circonstances qui semblent reprendre le dessus maintenant. Comme toujours, il faut que le sujet de son accident et de son incapacité à se protéger reprennent le dessus. Ce n'est peut-être pas de ça dont veut parler son père, ni même ce qu'il évoque en demi-teinte derrière son précédent reproche, mais c'est ainsi que le cadet Callahan perçoit les choses. Ou, du moins, qu'il ne peut s'empêcher de les entendre. Il faut agir. Il faut s'éveiller, réaliser, avant qu'il ne soit trop tard. Mais, ça, Noeh, il ne semble pas capable de le faire. Il ne peut pas le faire à présent alors qu'il n'en a pas été capable auparavant. Face à Adriel, face à un mutant. Comment pourrait-il pouvoir prendre conscience que ses actes doivent se faire avant ceux des autres pour ne pas se faire avoir ? Comment ? Noeh se rehausse sur sa chaise. Il vient de réitérer trop de fois ce geste anodin. Preuve de son malaise, par moment, auprès de son père, de sa façon de faire, de lui dire les choses, même s'il devrait avoir l'habitude puisque c'est ainsi que ça marche depuis qu'il est tout petit. Alexander Callahan parle, Noeh Callahan écoute. Alexander Callahan assène, Noeh Callahan prend les coups. « Ou je me plante en pensant que tu commences à dériver sur un autre sujet ? » Pourtant, malgré les coups, l'ancien pianiste garde toujours cette envie de provoquer, à peine, juste un peu. D'une question supplémentaire qui lui permet souvent de dépasser la limite du raisonnable, ainsi que celle du tolérable. Noeh sait qu'il joue avec le feu dans ce genre de situations, qu'il se donne encore une fois le mauvais rôle, celui qu'on aime tant lui assigner lors de la répartition de ces derniers, mais c'est plus fort que lui. C'est un automatisme de défense qu'il se doit d'utiliser dans les instants périlleux. Exactement comme maintenant.
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 12:31

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It ’s not that I’m lost, I know exactly where I am I’m in the middle of a mess that I don’t understand Why does it feel like the world’s stealing every single thing that I have ? I only got the air in my chest and even that won’t last What do I do here ? What’ll I do if I lose you ? What do I do here ? What’ll I do ? I feel helpless. — helpless/bloodlines.

Noeh, il en avait commit des erreurs et pas seulement avec cette fille à laquelle il était apparemment un peu trop attaché ou avec ce cousin à qui il avait dû coller une petite raclée. Mais le problème c’était peut-être toujours le même. Il se comportait comme un gamin qui ne voulait rien entendre. Ce n’était pas faute de lui avoir répété plusieurs milliers de fois tout un tas de conseils dont il n’avait jamais voulu tenir compte. Il n’en faisait qu’à sa tête et avait du mal à bien vouloir reconnaitre ses torts, sans quoi il n’aurait pas eu besoin que son père lui dise d’aller s’excuser pour aller le faire. Et quand bien même il était venu jusqu’ici pour lui demander des conseils, qu’est-ce qu’il en ferait de ce que son père venait de lui dire ? Est-ce qu’il en tiendrait compte ou bien, est-ce que, comme d’habitude, ça allait lui rentrer dans une oreille pour ressortir par l’autre ? C’était toujours pareil avec Noeh, si bien qu’avec le temps, Alexander avait presque admit qu’il était parfois plus simple de s’adresser à un mur qu’à son fils cadet. Mais, il s’était donné la peine de lui dire ce qu’il en pensait de la situation dans laquelle il était. Puisque Noeh avait fait l’effort de venir lui parler, son père avait jugé qu’il pouvait bien faire celui de l’écouter et de lui donner des conseils. Ce qu’il en ferait après, il en était le seul responsable. Dans le fond, les histoires de cœur de son cadet ne faisaient pas parties de ses priorités. Celles des autres non plus d’ailleurs. Il était clair qu’il avait d’autres chats à fouetter. Des problèmes plus importants comme les transmutants qui n’arrêtaient de faire tout et n’importe quoi dans la ville de Radcliff ou les tonnes de dossiers qu’il avait à gérer au sein de son entreprise.

Bien sûr que si, Noeh était encore un gamin, quoi qu’il puisse en dire. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, il se comportait toujours comme un gamin, à peine capable de prendre ses responsabilité en mains et d’agir comme un homme. C’était ce qu’il avait toujours fait et quand bien même on essayait de l’aider, il faisait la sourde oreille. Il haussa les épaules avant de lever les yeux au ciel. « Alors arrête d’agir comme tel. » Il était grand temps pour Noeh de prouver ce qu’il avançait. Il fallait arrêter les caprices, les conneries et commencer à se prendre en main s’il voulait vraiment qu’on arrête de le prendre pour un gamin. Mais y avait qu’à voir comment il se comportait avec sa mère et avec son frère pour juger du niveau de maturité quasiment inexistant dont il faisait preuve. Est-ce qu’ils avaient changé de sujet ? Plus ou moins. Y avait aussi des choses qu’Alexander avait à dire et puisque ce n’était pas tous les jours qu’il avait Noeh en face de lui, fallait bien qu’il en profite. Et puis ça rejoignait le sujet de base. C’était toujours la même conclusion. Il fallait vraiment que Noeh se réveille et commence à agir convenablement. « Qu’est-ce qu’il se passerait si on changeait vraiment de sujet hein ? » Est-ce qu’il allait se lever de cette chaise pour aller s’enfermer dans sa chambre pour fuir la réalité des choses ? Ça ce serait évidemment prouver à Alexander à quel point il avait raison. « Et si on parlait de l’accident tiens. » Le regard posé sur son fils, le chasseur arqua un sourcil, à la recherche de réaction venant de son fils. Il cherchait à le provoquer, le faire réagir parce que bon dieu il en avait bien besoin. « Tu n’iras jamais bien loin avec cette fille si t’es pas capable d’admettre tes torts. » C’était peut-être compliqué parfois de ravaler sa fierté et d’aller s’excuser auprès d’une fille ou auprès d’un type qui était tout autant responsable du problème. Mais c’était ça aussi faire preuve de maturité, apprendre à faire le premier pas quand c’était nécessaire et savoir reconnaitre qu’y avait une erreur qui avait été commise. Noeh devait bien s’en rendre compte dans le fond, sans quoi, il ne serait pas là à étaler ses problèmes en face de son père. « Tu ne crois pas que tu as eu tort de lui faire confiance à ce type ? » Le Callahan haussa les épaules comme si la réponse à cette question était évidente et de son point de vu à lui elle l’était complètement. Evidemment qu’il avait eu tort de lui faire confiance, c’était ce qu’il l’avait conduit là où il en était. « Tu crois pas non plus que tu as eu tort de ne jamais écouter ce qu’on avait à te dire ? » Réponse évidente, encore une fois. « Les entrainements, ça n’a jamais été dans le seul but de vous emmerder tu sais. Ce que j’ai toujours voulu c’était éviter ça. » D’un geste du menton, il pointa Noeh, pour souligner ses propos, ce qu’il voulait éviter c’était bien évidemment que des transmutants s’en prenne à sa famille, il avait voulu qu’ils apprennent à se défendre contre ces monstres et qu’ils soient en mesure de les éliminer, parce que c’était la meilleure chose à faire. Mais Noeh, il n’avait jamais voulu écouter. Trop borné, il en avait toujours fait qu’à sa tête et voilà le résultat. « Qu’est-ce qu’il a dit exactement ce Leonard ? Que c’était de ta faute si tu étais dans cet état ? Que tu pouvais ne t’en vouloir qu’à toi-même ? » Non, le transmutant était le véritable coupable de cette histoire c’était certain. Ils étaient responsables de tous les malheurs du monde ceux là d’après Alexander alors s’il y avait bien quelqu’un à blâmer dans cette histoire, c’était le monstre de transmutant qui avait poussé Noeh à se défenestrer. Mais le fait était que si Noeh avait été fichu de se défendre, s’il avait écouté ce qu’on lui disait, il n’en serait peut-être pas là. Avec des si, on pouvait refaire le monde, c’était évidement. Mais se poser des questions, se remettre en tort, ça ne pouvait faire de mal à personne, surtout pas à Noeh. « P’t’être qu’il avait raison. » Il ne cherchait plus qu’une seule chose à présent, le provoquer pour voir sa réaction. Y avait peut-être mieux comme technique éducative, mais franchement passé vingt-cinq ans, ce n’était même plus de l’éducation qu’il fallait, mais plutôt une bonne baffe dans la tronche pour l’aider à revenir dans la réalité et a arrêter de jouer aux gamins, parce que malhré ce qu’il pouvait bien dire, c’était clairement ce qu’il faisait.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 17:48

Noeh ne sait même pas pourquoi il ne s'en est pas douté. Ou alors il l'a fait, mais a tout nié en bloc. Pour une fois qu'une discussion entre lui et son père n'était pas trop délicate, il fallait que ce dernier vienne tout remettre en question. Car c'est ainsi que l'étudiant perçoit soudain ce qui se passe : son père qui préfère ressasser le passé, le ramener encore en arrière, le jour de ce fameux accident, plutôt que de l'aider à reconstruire un semblant de futur. Le regard de l'ancien pianiste se fait d'instinct plus fermé, preuve ultime que l'instant 'normal' qu'ils viennent de partager semble bel et bien révolu. Laissant un soupir passer ses lèvres, l'étudiant tente de prendre sur lui. Il canalise toutes les pensées qui le gagne et qui déjà menacent de se transformer en paroles virulentes à l'attention de son père si ce dernier ne cesse pas de suite de se montrer aussi condescendant, et osa maintenir malgré tout le contact visuel. « Pourquoi est-ce que tu veux par- » Mais son père n'écoute rien, il embraye à nouveau sur la fille dont il est venu discuter à la base. Aspen et les efforts stupides qu'il envisage de faire pour arranger un peu les choses. Il se met à tout mélanger, réarrange le tout à sa sauce, prend et enlève ce qu'il pense juste et ce qu'il envisage comme mauvais, pour présenter enfin son véritable point de vue sur le problème de Noeh. La méthode Alexander Callahan, brutale et épatante. L'étudiant se disait bien, aussi, que quelque chose ne tournait pas rond depuis qu'il était rentré dans ce bureau. Là il reconnaît sans mal son cher papa. Dans ces moments-là, Noeh n'a pas le choix. Il est obligé d'écouter, de subir, d'encaisser. Sur ses épaules s'accumulent les reproches, les moqueries, les déceptions, les remords et une tension inimaginable, le tout saupoudré d'un ton imperturbable. Une fois lancé, son père ne s'arrête pas. Il poursuit, signe, persiste et enfonce le clou jusqu'à ce que ce dernier menace de ressortir de l'autre côté du cœur battant déjà faiblement qu'il vient de percer. C'est comme ça que ça marche. Noeh sait que la parole n'est pas encore à lui, qu'il ne sert à rien de vouloir masquer la voix forte de son père par des réponses qui ne seront pas entendues, alors il se renfrogne malgré lui, malgré l'assurance qu'il prétend avoir et détenir de son père, et il endure sans rien rétorquer. Les minutes qui s'écoulent sont longues. Terriblement éprouvantes. Elles tentent de forger tout autour de Noeh une carapace pour apaiser les maux qui commencent déjà à se faire une place dans son esprit, mais en vain. Même si ces compliments singuliers et violents, il les a entendus des centaines de fois, si ce n'est plus, ils font toujours aussi mal. L'ancien pianiste accuse le coup de menton, celui qui le désigne comme une pauvre bête de foire. Qui le renvoie aussi à sa condition délicate alors qu'il a fait des progrès ces derniers temps. Mais ça, Callahan chef a-t-il le temps de s'en préoccuper au milieu de toutes ses activités ? A-t-il même envie de s'en soucier ? Noeh n'a pas besoin de lire ses pensées pour savoir que non. Son père n'en a rien à foutre et c'est comme ça depuis le jour où il a refusé de se montrer digne de l'héritage familial et de participer à une quelconque chasse aux mutants. « C'est ce que t'aimerais entendre ? Que j'ai eu tort ? T'en crèves d'envie, pas vrai ?! », que Noeh réplique enfin, une fois que la voix de son père s'évapore pour de bon. Nerveux, mal à l'aise, les deux poings de l'étudiant s'écrasent contre ses cuisses et labourent ces dernières d'un geste mécanique supposé l'aider à ne pas s'emporter trop vite, trop fort. Les battements de son cœur ne doivent pas s'affoler, ni paniquer. Le jumeau Callahan a envie de prouver qu'il est passé au-dessus de tout ça, que tout ce que vient de dire son père ne l'affecte plus, qu'il est capable d'assumer ce qui s'est passé sans broncher. Mais non. Il veut pouvoir réagir de la sorte mais il sait que c'est impossible. Noeh peut être impulsif, lui aussi, et violent. Il sait faire, et toujours grâce au même mode de fonctionnement : les mots, les phrases, les reproches et les conneries. Il n'a que cette arme pour se défendre et pour tenter de rendre les coups, alors il compte sur son inventivité pour faire  entendre en force à son père qu'il n'est pas prêt à la fermer aujourd'hui. Que ça plaise ou non.  « Tu peux me dire ce que ça va t'apporter ? » Son sourcil droit s'arque, questionne les réactions de son père, observe son visage qui démontre le fait qu'il n'apprécie pas ce qui est en train de se passer, avant que Noeh ne poursuivre sur le même ton : « Ou alors ce que ça va m'apporter à moi de le dire ? Aide-moi à comprendre, sur ce coup-là, parce que je te suis pas. J'arrive pas à te suivre. » Le mouvement de ses mains sur ses jambes cesse brusquement. Sa paume gauche vient s’apposer tout contre son poing droit, figé, pour tenter de faire disparaître cette douleur lancinant qui vient de le traverser sans prévenir. Ce n'est pas le moment de s'amuser à le faire souffrir. Secouant la tête, l'étudiant rompt le contact visuel et cherche un point d'ancrage dans l'immense bureau. « J'arrive jamais à te suivre. Tiens, ni toi, ni maman d'ailleurs, ni toutes les conneries que vous m'avez fait bouffer durant ces putains entraînements ! » Noeh sait qu'il frôle des limites à ne pas dépasser, en aucun cas, mais il se souffle à lui-même, qu'au point où il en est, autant aller jusqu'au bout. Agrippant de nouveau son regard impétueux dans celui de son aîné, le cadet Callahan hausse les épaules avec dédain. « C'est ce que tu penses ? Que je peux m'en prendre qu'à moi-même ? » Il reprend les mêmes mots, juste pour être certain de ne pas perdre l'attention tangible que lui porte présentement son père. Il veut le voir concerné, et même lui faire regretter s'il le peut, un peu à sa façon. « Tu veux savoir ce que j'en pense, moi, de ta leçon de morale à la con ? », qu'il s'exclame enfin, les mots virulents ayant de plus en plus de mal à rester au placard. « Que tu caches derrière une p'tite rancœur par rapport au fait que ton éducation de forcené, elle a pas fonctionné sur le petit dernier. » Un petit sourire glisse sur les lèvres de Noeh, tandis qu'il ne perd pas une seconde pour continuer sur cette belle lancée... ou plutôt cette belle chute libre au cœur de laquelle il s'est jeté sans filet pour le rattraper. « C'est ton égo surdimensionné qui n'a pas supporté de prendre un si gros coup dans la tronche ? », qu'il ricane, perdu entre l'envie de laisser cette colère sourde le submerger ou, au contraire, se laisser avoir par le comique de la situation, juste pour agacer un peu plus ce père qui ne le comprendra sans doute jamais. « Désolé pour toi, papa, j'avoue que c'est vachement triste. » Un instant, son visage redevient sérieux. Ses traits se détendent, son esprit s'apaise, la tempête intérieure qui le secoue prend un peu de repos bien mérité. Seulement, pendant ce laps de temps, l'étudiant médite sur sa prochaine attaque, pèse le pour et le contre de façon brève et précise, avant de se décider et de se pencher légèrement en avant, comme s'il s'apprêtait à avouer le plus grand des secrets à son cher papa. « Tu sais, je me souviens d'un petit truc que m'a dit Adriel avant qu'il ne me fasse passer par la fenêtre. Ça m'est revenu il y a pas longtemps, je pense que tu devrais être au courant :  il m'a avoué qu'un jour, ils allaient tous nous butter, nous faire crever comme des chiens jusqu'au dernier, et qu'on pourrait rien y faire... » Noeh achève son aveux monté de toutes pièces sur son plus beau sourire d'enfoiré de première. Il sait qu'une telle idée, et le fait qu'elle soit imprimée dans son esprit, et qu'elle vienne de passer ses lèvres, ne va pas plaire à l'homme redoutable devant lui, ni au chasseur émérite, ni au père de famille dévoué. Si ça pouvait le rendre malade et qu'il vomisse ses tripes sur les bouts de papier étalés sur son bureau, Noeh applaudirait sans souci. Enfin, il applaudira le jour où l'usage de sa deuxième lui reviendra. « Parce qu'on serait jamais assez préparé... », qu'il développe d'un petit ton malin. Est-ce que Noeh sous-entend que le mutant ne parlait que de la famille Callahan, ou des chasseurs en général ? C'est au bon vouloir de son interlocuteur. C'est sa compréhension à lui, la plus importante, Noeh est juste là pour délivrer le message (bien que fictif de A à Z). « Alors je sais pas lequel de nous deux a tort, mais je crois qu'il y en a un qui a peu gâché sa -déjà misérable- vie... », que l'ancien pianiste termine, les lèvres serrées dans une mine compatissante envers son père, avant que son dos ne retrouve dans une tranquillité déconcertante le dossier de sa chaise et que son regard continue d'affronter celui de son supposé modèle dans la vie.

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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeJeu 17 Déc 2015 - 23:00

A thousand words then escape .
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Noeh était incorrigible, il n’entendait rien de ce qu’on pouvait lui dire et ça durait depuis des années maintenant. Tellement d’années, qu’il y avait des moments pendant lesquels le patriarche Callahan avait simplement baissé les bras. Alexander était peut-être comme ça lui aussi. C’était sans doute de lui que Noeh tenait ce trait de caractère, ils étaient bornés comme pas possible tous les deux et comme ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, fallait toujours que ça explose entre eux deux. Alexander, il avait su que ça allait se terminer comme ça, à la seconde où son fils avait passé la porte de son bureau. C’était inévitable. Après tout, il fallait toujours que ça se termine comme ça. Et puis, Alexander avait aussi des trucs à lui dire à son fils et puisque ce n’était pas facile d’avoir une conversation avec lui, c’était le moment d’en profiter. Il aurait pu jouer la carte du père compatissant et ne cherchant qu’à donner des conseils à son fils, mais c’était plus fort que lui, il fallait qu’il vienne ressasser le passé. Ce n’était pas comme si Noeh ne méritait pas qu’on revienne là-dessus de toute façon. La façon dont il se comportait au quotidien justifiait largement ce retournement de situation. De toute façon, que ce soit pour son histoire de gonzesse, pour cette affaire de transmutant ou plus généralement sur sa vie au quotidien, il était grand temps que Noeh se remette en question, alors, dans le fond, peut-être que lui balancer tous ces reproches dans le coin du nez, ça pouvait aussi être considéré comme une façon de l’aider. C’était l’éducation à la Callahan, l’éducation à la dure en somme. C’était comme ça qu’il avait été éduqué lui, c’était comme ça qu’il avait essayé d’éduquer ses enfants. Quoi que, si son père avait été encore là, il aurait probablement dit qu’il avait été trop tendre avec ses enfants. Parce que lui, si jamais on lui avait parlé comme Noeh osait parler à ses parents, il se serait manger bien plus que quelques reproches en  pleine face. Mais c’était un autre temps, une autre génération. Aujourd’hui, il fallait croire que les enfants avaient systématiquement plus de pouvoir que les parents. Il était bien content de ne pas être encore grand-père, si ça devait être pire de génération en génération, la prochaine risquait sans doute de le pousser au suicide. Au moins sur trois enfants, y en avait au moins une qui ne posait pas trop de problèmes. Et puis Matthias restait dans le droit chemin tant qu’il n’était pas en présence de sa belle-mère. Noeh, c’était l’exception de la famille, celui qui était là pour donner du fil à retordre, peut-être qu’il en fallait systématiquement un dans une famille.

Alexander s’était lancé, balançant ce qu’il avait à dire sans laisser le temps à son fils de répliquer. Y avait même des trucs qu’il ne pensait pas. Des répliques qui n’étaient que de la provocation, parce qu’il voulait le voir réagir autrement qu’en allant s’enfermer dans sa chambre, comme il le faisait beaucoup trop souvent. Fallait qu’il réagisse, ce serait un pas en avant d’après Alexander. Alors, il était soulagé en le voyant encore là en face de lui plutôt que parti d’un air blasé comme si rien n’avait d’importante. « C’est pas ce que je voudrais entendre Noeh, c’est la vérité et il faut savoir l’admettre. » On faisait tous des erreurs après, plus ou moins grave, ça dépendait des situations. Les admettre, c’était une chose compliquée mais essentielle. Il y en avait des choses qu’il avait faites ou pas faite justement, qu’Alexander regrettait dans sa vie. Un tas d’erreurs qu’il avait appris à admettre, parce qu’il le fallait bien au bout d’un moment plutôt que de nier l’évidence comme le faisait si bien Noeh. Ça y est, il s’énervait le cadet Callahan. « Qu’est-ce que ça peut m’apporter à moi ? Rien du tout. J’pourrais prétendre que ça me permettrait de te dire ‘jte l’avais dit’ mais même pas, ça j’peux te le dire des millions de fois que ça changera rien. Pourtant, c’est vrai, j’te l’avais dis. » Il y avait passé sa vie à lui dire qu’il fallait se méfier de tout le monde, qu’il fallait rester sur ses gardes qu’il fallait apprendre à se défendre, parce que les transmutants étaient partout et qu’ils étaient dangereux. Mais Noeh, il n’avait jamais écouté, alors évidemment qu’il s’était fait avoir comme un bleu par le premier transmutant qui s’était pointé dans sa vie. « Mais admettre que t’as tort, c’est un premier pas pour pas refaire la même connerie ! » C’était ce qui importait d’après Alexander, il ne voulait vraiment pas que son fils refasse une connerie du genre. Il pouvait passer pour le connard du coin, dénué de cœur aux yeux de son fils, c’était loin d’être le cas. « Mon égo n’a rien à voir là-dedans. Si  ça devait me démoraliser à chaque fois que j’me rendais compte qu’y avait quelque chose dans mon éducation qui n’avait pas marché avec toi, je serais déjà sous antidépresseur à pleurer chez le psy deux fois par semaine. » Mais c’était loin d’être le cas. Ça le frustrait c’était clair, il aurait aimé que les choses soient plus simples avec Noeh, mais ce n’était pas ça le fond du problème. Il voulait juste que son fils réalise pleinement les dangers du monde qui l’entourait et s’efforce d’être prêt à l’affronter. « Y a des moments où j’aimerai vraiment être capable de penser que tu devrais t’en vouloir à toi-même et peut-être que le fait que tu sois pas fichu de réaliser que c’est pas du tout ce que je pense, ça prouve que t’as vraiment rien écouté de ce que j’ai pu te dire en 25 ans. » Parce qu’il avait du le dire des milliards de fois que les transmutants étaient responsables d’à peu près tous les malheurs du monde, alors évidemment qu’Adriel était le premier à blâmer dans cette histoire, mais ça n’empêchait pas que Noeh avait commis une erreur qu’il aurait pu éviter et qui lui aurait évité de se retrouver dans cet état. « Ce que je pense c’est que si tu m’avais écouté, si tu avais écouté ta mère, ton frère et même Salomé, t’en serais certainement pas là. » Mais non, ce qu’on pouvait lui dire, ça lui passait par-dessus la tête. Fallait croire qu’il était trop bien pour les conseils des autres, alors c’était à se demander pourquoi il était venu jusqu’à son bureau.

Il laissa échapper un long soupire suite aux paroles de son fils avant de lever les yeux au ciel. Y avait rien à faire pour qu’il comprenne même les choses les plus évidentes. Il suffisait d’un Adriel pour que le reste n’ait plus d’importance. Et dire qu’il avait passé sa vie à lui rabâcher la même chose. Est-ce que c’était du temps perdu ? Est-ce qu’il avait gâché sa vie à balancer des conseils inutiles, sans doute pas. C’était cet Adriel qui racontait n’importe quoi. « Peut-être que je suis pas assez prêt. » Il haussa les épaules comme si ça n’avait pas d’importance. Clairement, ça n’en avait pas. « Mais je m’en fiche. Je me battrais jusqu’au bout et jamais j’aurais l’impression d’avoir gâché ma vie. Parce que je sais qu’en faisant ce que je fais, je sauve des vies. Tant que j’peux éviter à d’autres pères de voir leur fils dans un état pitoyable à cause d’un dégénéré, j’ai pas l’impression de gâcher ma vie. Y a rien de pire que de perdre quelqu’un qu’on aime Noeh. » Et qu’il soit capable d’y croire ou pas, il l’aimait. Il attrapa son verre sur le bureau pour en avaler le contenu d’une traite, il en avait vraiment besoin en cet instant. « Tu sais, quand j’étais jeune, je suis parti d’ici, pour aller étudier le droit à Louisville. J’ai rencontré une fille à l’université. L’histoire banale quoi. Je l’aimais. On avait vingt ans quand Matthias est né, vingt-et-un quand on s’est mariés. » Il se souvenait vraiment de cette époque, même si ça semblait tellement loin maintenant. Les années s’étaient écoulées, mais les souvenirs restaient intacts, rendant l’histoire toujours aussi douloureuse. « Je pensais vraiment que mon père était bien gentil avec ses dégénérés, mais c’était pas la chasse qui allait me permettre de payer les factures, fallait que je réussisse mes études et que je trouve du temps pour ma femme et mon fils, alors la chasse franchement, ce n’était plus vraiment mon problème. » Il avait clairement eu trop de trucs en tête à cette époque pour gérer des transmutants, alors il avait laissé ça de côté. Une des fameuses erreurs qu’il avait pu commettre dans le passé. « Un soir je suis resté bosser plus tard que prévu, j’étais le jeune diplômé qui voulait absolument bien se faire voir pour pouvoir gravir rapidement les échelons. Je suis rentré chez moi tard et j’ai trouvé ma femme qui baignait dans son sang sur le carrelage de la cuisine. » Cette histoire, c’était pas franchement le truc dont il parlait souvent. Noeh et Salomé savaient très bien qu’il avait déjà été marié avant Melissa, sinon il n’y aurait pas eu Matthias avait eux. Ils savaient aussi qu’elle était morte sa première femme, mais il n’était pas sûr de s’être déjà étalé sur l’histoire, sans doute qu’il avait déjà dit que c’était un dégénéré qui l’avait tuée, parce que c’était la preuve même qu’ils étaient dangereux, mais les détails, ce n’était pas ce qu’il racontait à chaque réunion de famille. « Elle était encore en vie, alors j’ai appelé les secours, mais ils sont arrivés trop tard. C’était l’amour de ma vie et elle est morte dans mes bras. Et je sais que si j’étais arrivé plus tôt j’aurais pu la sauver. Peut-être que si j’avais été plus concentré sur la chasse et moins sur ma carrière d’avocat, elle serait toujours là. » Il attrapa la bouteille de whisky sur le bureau pour remplir de nouveau son verre. « C’était l’un des pires moments de ma vie. J’en compte deux des évènements comme ça dans ma vie. Le deuxième c’est quand mon téléphone a sonné et qu’on m’a annoncé que mon fils était aux urgences. » Le fils dont il parlait c’était lui, bien évidemment. « Je les laisserais pas me prendre quelqu’un d’autre. C’est pour ça que j’ai toujours voulu que vous soyez prêt à vous défendre et à tuer ses monstres avant qu’il ne soit trop tard. Parce que mon père a eu raison de m’entrainer comme il l’a fait et j’ai eu tort de remettre en cause ce qu’il avait passé sa vie à m’enseigner. Alors peut-être qu’on est pas assez prêt, mais abandonner, c’est pas une option. » C’était impensable même à ses yeux, il l’avait déjà fait une fois, abandonner la chasse au profit de quelque chose qui semblait plus important et il l’avait payé cher. « Si on veut gagner, faut se battre et si tu veux pas avoir une vie aussi misérable que la mienne, faut pas se dire que c’est perdu d’avance. Si tu l’aimes cette fille, va falloir te battre pour elle, pas contre son cousin, mais contre ceux qui pensent qu’ils peuvent venir et nous buter tous comme des chiens parce que si tu le fais pas, tu pourrais bien la perdre pour toujours et crois moi, y a rien de plus horrible que ça. » Il laissa échapper un léger soupire. C’était clair que c’était bien la première fois qu’il parlait comme ça avec Noeh ou avec quelqu’un en général, se confier sur ce qu’il pouvait ressentir, c’était loin d’être son fort. « Si on m’disais qu’il suffisait que j’fasse la paix avec n’importe quel cousin Leonard pour pouvoir la retrouver, crois moi, je le ferais sans hésiter. » Si seulement c’était possible, c’était clair qu’il n’hésiterait pas bien longtemps. Mais c’était trop tard pour lui. Jemma, elle était morte et enterrée depuis plus de vingt ans maintenant, il ne la reverrait plus jamais, on la lui avait prise. Mais il lui restait encore Melissa, ses enfants et eux, il était hors de question qu’on les lui arrache, alors ce qu’Adriel avait pu raconter, ce n’était que des foutaises. Ils n’allaient pas gagner, c’étaient eux, ces monstres qui allaient crever comme des chiens.
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeLun 11 Jan 2016 - 0:40

Je te l'avais dit. Noeh jette à son père un regard dédaigneux. L'un de ses plus beaux de sa collection, celui qu'il sort de son placard pour les grandes occasions. Présentement, ce n'en est pas une, mais Alexander Callahan ne mérite que cette réponse silencieuse à ses yeux. Même face à son fils qui s'emporte, il garde cet air posé et agaçant. Il garde une maîtrise de lui-même qui dépasse l'entendement. Et pourtant, Alexander sait toujours appuyer là où ça fait mal. C'est peut-être un don chez lui, un truc inné qu'il n'a sans doute jamais eu à bosser. Le couperet tombe doucement. Noeh le sent arriver, au même moment où son palpitant se gonfle d'une appréhension nouvelle, mais ce n'est pas pour autant qu'il est prêt lorsque les mots résonnent dans la pièce. Si le cadet Callahan avait écouté tout le monde, il n'en serait pas là. Ça te ferait les pieds, le vieux, pas vrai ? Si c'était la vérité ? Ça te rendrait la vie plus agréable ? L'ancien pianiste manque repartir sur un flot de paroles toutes plus répugnées les unes que les autres, mais non. A la place, il laisse juste échapper un : « Pfff » comme seule réponse. Et ça ne sert même pas à arrêter son père qui se lance dans un récit tragique de l'histoire de sa vie. « Roh merde, c'est pas vrai... », que marmonne l'étudiant dans sa barbe inexistante en se passant une main sur le visage. Pourtant, la gorge de Noeh se serre. Même sa main droite, supposément immobile, ressent une pression en moins. Les battements de son cœur, alarmés par son emportement un peu plus tôt, s'apaisent un petit peu. Les paroles de son père le frappent de plein fouet et le cadet Callahan ne sait même pas comment réagir. Il laisse le silence poursuivre sa route de son côté, bien que ses sourcils se froncent sous l'incompréhension, sous ces quelques palabres qu'il n'a pas l'habitude d'entendre, et que sa tête penche d'instinct sur le côté. Son père ne lui a jamais parlé de tout ça. Noeh s'est toujours fait une idée bien à lui du passé de son père, de cet avant Mélissa et cet avant lui et Sam, et, à chaque fois, il s'est dit que cette époque était moins bien. De façon très égoïste, certes, mais c'est ce qu'il en a pensé. Noeh est comme tous les gosses (même si à présent il est un peu plus grand qu'un enfant, en théorie), il espère que la vie de son parent était moins sympa qu'avant son arrivée. C'est tout bête et tout méchant mais c'est la vérité ; l'étudiant a souvent songé de la sorte et aujourd'hui il se rend compte que ce n'est pas terminé, malgré le fait que ses parents lui sortent par les yeux. Seulement, son père n'a jamais pris le temps d'évoquer les choses sous cet angle : sous le sien. Aux mots de son aîné, Noeh imagine Aspen. Il la voit marcher dans la rue, sourire, rire, se renfrogner, se moquer ou râler, il se souvient de ses mimiques les plus discrètes, de sa voix, de ses coups de colère, de ses regards évocateurs, de ses lèvres contre les siennes, de ses reproches et de cette dernière altercation entre eux. Il se remémore brièvement tout ça, et il souffre de tenter d'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde vraiment perdre tout ça. Cette présence si particulière à ses yeux, toutes ces émotions qu'il est capable d'éprouver rien qu'auprès d'elle et pour elle. Même si, depuis sa sortie du coma, il n'est plus le même avec personne, en particulier avec elle, l'ancien pianiste sait qu'elle n'est pas loin. Aspen est là, en ville, elle sait se défendre, elle fout la trouille quand elle se met à froncer les sourcils, elle peut gravir des montagnes si elle se met l'idée en tête. Elle peut survivre sans lui, mais lui ne le peut sans doute pas sans elle. Et l'idée qu'il puisse lui arriver la même chose qu'à la première femme de son père est insupportable. « J'vais le faire. Pas besoin de sortir les violons », que s'agace Noeh en se rehaussant pour la énième fois sur sa chaise. Il détourne un instant le regard, avant qu'un sourire mi-sérieux mi-amusé ne gagne ses traits. Loin de lui l'idée de se moquer de son père, mais tout de même, c'est pas tous les jours que Monsieur Callahan en personne se livre de la sorte. On peut même qualifier ça "d'exceptionnel". « Tu vas me faire chialer », qu'il rétorque avec ce petit air moqueur. Ce dernier ne l'est cependant pas assez pour être blessant ; même si Noeh donne l'impression que si, il n'a pas perdu son coeur après qu'Adriel l'ait fait passer par la fenêtre de leur collocation. Il peut encore ressentir des choses. Heureusement d'ailleurs, sinon sa présence ici aujourd'hui relèverait du mystère. « J'savais pas que t'étais aussi sensible. » Ni que tu tiens autant à moi. Mais la suite ne sort pas. Noeh garde cette seconde impression troublante pour lui. Inutile que son père se rende compte que ses mots ne sont pas tombés dans l'oreille sourde qu'il prétend avoir pour se protéger de toutes les remarques qu'on peut lui faire. « Quel modèle tu es », qu'il souffle en penchant la tête en arrière. Inutile pour lui de chercher à montrer à son tour ce qu'il a vraiment sur le coup, son père n'y croirait pas. Et Noeh ne sait plus vraiment comment faire pour réussir un tel exploit. On va dire que c'est plus simple de continuer à montrer ce visage de petit con pas fini que celui du gars brisé qui ne s'est pas encore remis de son accident... et qui s'en remettra peut-être pas. Croisant à nouveau le regard de son père, Noeh s'avoue frustré. Agacé de voir que son père est d'un calme olympien alors que ses paroles à lui ont toujours le même effet sur sa personne : la colère, l'insubordination, la provocation. Au moins, Noeh est obligé de reconnaître qu'il tient de son père pour ça. Il ne sait pas de qui il a gagné ce côté emporté par contre, mais ça lui fait plus que défaut. Mais il est conscient qu'il ne s'en débarrassera pas comme ça et se lève d'un coup, en maintenant comme il le peut cet équilibre précaire qui est le sien pour se saisir de sa canne étendue au sol. Sans un mot de plus, il laisse cette dernière toucher le sol et entreprend de rejoindre de sa démarque claudicante la porte du bureau. Il se débrouille pour l'ouvrir de sa main qui tient aussi sa béquille, y parvient au bout de quelques (longues) secondes et commence à s'avancer dans le couloir avant de se freiner. Même s'il voulait le faire, Noeh n'arrive pas à partir de la sorte, sans un dernier mot pour son père avant de regagner son antre pour le reste de la journée. Poussant un soupir, il se retourne avec un visage bien moins dur que précédemment. « Je... Merci ? », qu'il tente en arquant un sourcil interrogateur. L'ancien pianiste se doute que son père ne s'attendait pas à recevoir un tel mot de sa part, et même si c'est une première depuis longtemps pour le jeune homme, ce dernier mot transpire d'une sincérité comme on ne la perçoit plus chez lui depuis son réveil. Puis, afin de ne pas faire perdurer l'instant plus longtemps, le cadet Callahan prononce un dernier « Salut. » bien plus direct et franc, à la limite entre cordialité et foutage de gueule, puis entreprend de quitter les lieux sans plus attendre.

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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: just listen.   just listen. Icon_minitimeDim 31 Jan 2016 - 16:09

A thousand words then escape .
— noeh callahan & alexander callahan —
It ’s not that I’m lost, I know exactly where I am I’m in the middle of a mess that I don’t understand Why does it feel like the world’s stealing every single thing that I have ? I only got the air in my chest and even that won’t last What do I do here ? What’ll I do if I lose you ? What do I do here ? What’ll I do ? I feel helpless. — helpless/bloodlines.

Alexander n’avait jamais été ce genre d’homme qui se confie facilement. Son histoire, elle n’était pas connue de tous. Melissa, elle, elle savait, parce qu’elle avait connu presque la même chose, parce qu’ils n’avaient pas, ou presque pas en tout cas, de secrets l’un pour l’autre. Mais il n’avait pas pensé qu’un jour viendrait où il se sentirait obligé de raconter cette histoire à Noeh. Surtout pas à Noeh. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire dans le fond, d’écouter le récit des malheurs de son père ? Pas grand-chose dans doute. Noeh n’écoutait jamais ce qu’on pouvait lui dire et quand bien même il tendait de temps en temps l’oreille, il ne retenait que ce qui l’arrangeait. Alors qu’est-ce qu’il pourrait bien retenir de cette histoire ? L’essentiel, si seulement. Les transmutants étaient dangereux, il fallait s’en méfier sans quoi on pouvait tout perdre en un rien de temps. Malgré les apparences, Alexander tenait vraiment à sa famille, à Noeh également, même si ce dernier pouvait en douter. Il ne voulait pas le perdre à cause d’un transmutant, pas comme ça avait manqué d’être le cas, de longs mois auparavant. L’idée était insupportable et il aurait voulu que son cadet soit en mesure de comprendre ça. Qu’il se décide à faire un peu plus attention, pour lui comme pour ceux qui pouvaient l’entourer. Il savait trop bien ce que ça faisait de perdre un être cher et il ne souhaitait pas à Noeh de traverser une telle épreuve. Cette fille qui qu’elle soit, elle était forcément en danger dans une ville comme Radcliff. C’était le problème ici, c’était comme une guerre qui avait vu le jour entre les transmutants et les hunters et il n’y avait que la victoire d’un camp qui pourrait mettre un terme à ce conflit. En attendant, tout le monde était en dangers. Fallait exterminer les mutants pour protéger ceux à qui on tient. Alors, il ne pouvait pas croire que c’était perdu d’avance. Qu’importait ce que cet Adriel avait bien pu raconter à Noeh, il s’était trompé. Le combat n’était pas vain. Alexander lui, il se battrait jusqu’au bout, parce qu’il avait été élevé comme ça. Si Noeh lui, il ne pouvait pas comprendre ça, s’il ne voulait pas se battre comme on pouvait l’attendre d’un gamin Callahan, qu’il tâche au moins d’être prudent. Ce n’était pas trop lui demander quand même. Alexander avait de toute façon arrêté depuis longtemps de lui demander grand-chose, parce que rapidement, même les choses les plus simples, ça semblait être comme lui demander la lune. Mais faire attention, ce n’était pas grand-chose. C’était tout ce qu’il voulait pour l’instant. La conclusion de cette histoire, elle était là. Agrémentée d’une petite phrase pour le pousser à faire des efforts avec cette fille qui semblait occuper son esprit. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était bien l’un des rares conseils qu’il pouvait lui donner. Ce genre de conseils qu’il aurait peut-être dû donner plus souvent au cours de sa vie. Lui en général, il se contentait de donner des astuces sur comment recharger une arme le plus rapidement possible. Mais des conseils en amour, jamais.

C’était peut-être un jour exceptionnel qu’il faudrait indiquer dans le calendrier pour le célébrer année après année. Parce qu’il avait fait des efforts pour écouter son fils, malgré toute la rancœur qu’il pouvait avoir en lui, toutes les choses qu’il pouvait avoir envie de lui dire qu’il s’efforçait tant bien que mal de retenir. Noeh n’en avait eu qu’un bref aperçu des reproches que son père gardait pour lui. Mais à quoi bon tout lui balancer ? A quoi bon s’énerver contre lui, puisque de toute façon, ça ne servirait strictement à rien. Alors il s’était calmé, il avait raconté son histoire, comme un exemple dans lequel Noeh trouverait peut-être plus de sens que dans les mots durs et secs qu’il pouvait avoir en réserve. Le fait était qu’on faisait tous des erreurs, lui le premier. Ça pouvait couter cher, mais fallait pas s’arrêter là, fallait trouver le moyen d’éviter d’en faire de nouvelles. Fallait se battre. Il leva les yeux au ciel suite aux paroles de son fils. C’était prévisible qu’il réplique comme ça. Il aurait pu en mettre sa main à couper. Pas la peine de commencer. Il se contenta de soupirer. Pas la peine de pleurer ou de sortir les violons, comprendre le fin fond de l’histoire, ce serait largement suffisant. « Bien, ne te fie pas trop aux apparences, elles peuvent être trompeuses. » Cela dit, il n’irait pas jusqu’à dire qu’il était sensible. Juste doté d’un cœur, même si on pouvait parfois se poser la question, tant il pouvait se montrer froid et distant. Cela dit, y avait pas à dire. Il aimait ses enfants. Il ne le montrait pas de la meilleure façon possible, mais il les aimait vraiment. Quel modèle il faisait hein ? Pitoyable dans le fond avec cette histoire qui montrait à quel point il avait pu merder à une époque de sa vie. Des erreurs qui avaient coûté la vie de sa première épouse. Il baissa rapidement la tête dans ces dossiers, comme si se concentrer de nouveau là-dessus ça pouvait aider à effacer tous les vieux souvenirs qu’il venait de raviver. Des souvenirs douloureux dans lesquels il n’aimait pas franchement se plonger. Mais, il releva la tête suite au merci de son fils. Ce n’était pas souvent ça. Il ne put s’empêcher de arqué un sourcil face à la surprise. Il en aurait presque pu perdre ses mots. « Il n’y a pas de quoi. » Il était son père après tout, c’était normal qu’il soit là pour l’écouter et essayer de l’aider. Mais ça il n’en dirait rien. Il n’irait pas dire que dans le fond, ça lui faisait du bien d’avoir pu parler avec lui et peut-être d’avoir pu l’aider. Il en avait déjà trop dit sans doute, maintenant, mieux valait se taire. « Salut. » Qu’il répliqua sur le même ton que le cadet Callahan, il léger sourire sur le coin des lèvres. Il le laissa partir sans un mot, se contentant de nouveau sur son boulot. Essayant en tout cas, parce qu’après tout ça, il fallait bien admettre que la concentration était difficile à trouver.

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