i. que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Avant, il était contre enfin pas totalement. Parce que sa famille est reconnue pour la chasse mais il n'a jamais voulu y participer. Pour lui chasser des êtres humains parce qu'ils sont différents c'était inhumain. Il ne comprenait pas sa famille ou plutôt pas ce point-là. Toutefois, il n'était pas ignorant, il savait exactement comme les choses se passaient. Il connaissait beaucoup de choses en laissant trainer ses oreilles. Ce qu'il espérait pour sa famille c'est un changement, voir les choses devenir autres. Malheureusement il savait que c'était impossible que tout cela était dans leur sang même s'ils n'arrivaient pas à comprendre pourquoi. Son avis était donc partagé puisqu'il ne pouvait être contre mais il ne pouvait pas non plus être pour cela allait à l'encontre de ces principes. Maintenant tout est différent parce qu'il ne sait plus ce qu'il pense, ce qu'il aime, ce qu'il déteste. Ce qui est certain ce que son avis va changer. Comment, il ne le sait pas encore mais tout ne restera peut-être pas comme avant parce qu'il a changé, bien malgré lui.
   ii. êtes-vous effrayée par l'apparition des transmutants dans la société ?
Avant, il n'était pas contre eux. Dans son esprit, ils étaient des humains comme tous les autres, Des personnes qui avaient le droit de vivre comme tout le monde. Il n'était nullement effrayé. Il les acceptait car dans son esprit différent, ils étaient avant tout humains avant d'être des personnes dotées de pouvoir. Peut-être même qu'une partie de son esprit appréciait l'idée d'en devenir un, de posséder un pouvoir. L'idée pouvait être intéressante si seulement il n'y avait pas les hunters. Ce qu'il effrayait c'était de voir les deux groupes s'affronter. Il ne désirait pas voir d'innocents se faire tuer mais il ne désirait pas non plus que sa famille soit assassinée. Il était pris entre deux feux. Maintenant c'est différent, il ne sait pas qu'elle sera sa réaction. Il ne sait plus et il n'a définitivement pas envie de voir un transmutant croisé sa route.

   iii. avez-vous déjà fréquenté des mutants ?
Les vacances passées, il a aidé une demoiselle à s'enfuir. Toutefois, la plus grande expérience qu'il a eu avec un mutant fut son colocataire de fac, Adriel qui pendant des mois s'est amusé à utiliser son nouveau don sur sa personne. Il l'a utilisé, en a abusé jusqu'à ce que Noeh ne sache plus qui il était. Il était devenu une marionnette avec laquelle Adriel jouait. Cela a failli causer sa mort et l'a conduit à passer plusieurs mois dans le coma et puis en rééducation. Nul doute que Noeh n'a plus jamais envie de rencontrer un transmutant après cette mauvaise expérience. Il ne sait nullement que sa soeur en est une et si avant il aurait été facile de deviner sa réaction ce n'est pas le cas maintenant.
   iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
Il était dans le coma, incapable de connaitre cette information et les quelques mois qu'il a passés n'ont pas été portés sur la politique. Il a appris à se reconstruire et il n'a pas fini. Alors, savoir qui dirige la ville, cela n'a pas vraiment d'importance pour lui, plus maintenant. Toutefois, il sait une chose, l'ancien lui aurait détesté cela mais le nouveau c'est différent, il n'a plus aucune certitude. Plus aucun choix, plus aucun avenir. Alors, qui sait ce qu'il pensera en apprenant tout cela.écrire ici, un minimim de cinq lignes.

Les mots faisaient mal, les mots déchiraient le ciel. Comment tout avait commencé ? Comment tout avait-il pu se dérouler de la sorte ? Comment tout avait pu changer du tout au tout. La fin de l'été avait montré le bout de son nez ou plutôt la fin de leur retrouvailles stupide. Il savait que rien de bien ne ressortirait jamais de ce qu'ils étaient en train de faire. Que la danse de leur coeur n'était au fond qu'une stupidité de leurs corps, un truc chimique sans aucune importance. Non, il ne pouvait pas l'apprécier et tout cela pouvait se voir à cet instant précis. Au fond, il savait que leur besoin de pousser plus loin l'autre c'était le truc à eux, un moyen bizarre, étrange, malsain de communiquer. Sauf que tout avait été trop loin, sauf qu'ils avaient été trop loin. Leurs différences venaient d'avoir raison d'eux. Aleska avait laissé éclater son venir. Parce qu'il l'avait empêché de se lancer à la poursuite d'une amie commune qui devant leur dispute avait laissé éclater son pouvoir. Elle était une transmutante et dans l'esprit de la rouquine c'était une raison suffisante pour la poursuive. Comme si elle ne comptait pas, comme s'ils n'avaient pas été à l'école tous ensemble. Il ne comprenait pas le comportement d'Al, il ne le comprendrait jamais. Et le ton était monté, une fois encore, les mots avaient été dur, bien trop. Aleska s'était exprimée avec une virulence qu'il ne lui connaissait pas, qui était bien trop même pour lui. « Alors, c'est ce que tu penses de moi...» Sa voix semblait ailleurs, elle était bien plus froide qu'à son habitude comme si ce qu'elle venait de sortir changeait tout. Au fond c'était le cas. « Parce que tu te penses mieux peut-être ? » Il savait qu'en se lançant dans une attaque directe, il était en train de prendre un risque mais il ne pouvait faire autrement, il ne pouvait laisser les choses passer, pas après ce qu'elle venait de lui dire. « Tu es pire Al ! Bien pire ! Tu te rends compte que tu étais prête à chasser une fille qu'on connait depuis des années ! Tu es allée à son anniversaire ! Qu'est ce qui change ? Elle a des pouvoirs et alors ? Elle reste la même ! » Il commençait à s'énerver ce qui, étrangement, ne lui arrivait que très rarement mais là, il ne pouvait rester calme, pas après tout ce qui avait été dit, pas après les choses qui restaient en suspens et qui ne reviendraient plus. « Tu sais comment tu vas finir ? Veille, seule, aigrie et avec comme seule compagnie tes poignards. Tu es en train de devenir une chasseuse et de la pire espèce, le genre de personnes que je n'ai pas envie de côtoyer... » Et c'était vrai, si elle prenait ce chemin, il ne désirait nument être en lien avec elle, il n'en avait pas envie, il n'en aurait jamais envie. « Je préférais encore sortir avec une transmutante plutôt qu'avec la femme que tu es en train de devenir... » Les mots étaient blessants, parce que dans les non-dits se trouvaient la vérité, parce qu'ils savaient tous les deux ce que cela voulait dire. Que derrière les non-dits il y avait quelque chose. Que l'on ne couchait pas de la sorte avec quelqu'un pendant autant d'années si ce n'était qu'un rien. Mais là c'est ce qu'il indiquait, par ces mots, il venait de lui faire mal, vraiment mal, il le savait et pourtant il l'avait fait. Parce qu'elle l'avait blessé et qu'il devait la blesser en retour. Parce qu'il n'arrivait pas à lui parler normalement. Parce qu'ils cachaient tous les deux le secret, parce que leur histoire n'en était pas vraiment une ce n'est qu'un fil décousu sur lequel ils tenaient tous les deux dans un équilibre instable. « Va-t-en » Et il était parti, en sachant bien qu'aujourd'hui une page se tournait, que le mois de septembre venu, elle ne viendrait pas au lieu de rendez-vous, qu'elle ne lui enverrait pas de dernières vacheries avant qu'il ne s'en aille. Parce qu'il n'y aurait plus rien. Ils avaient tout brisé pour une transmutante, pour une amie, pour une vie dans laquelle ils ne s'étaient jamais fait de cadeaux.

Elle est là. Elle est venue. Mais toi tu n'y es pas. Non c'est lui qui contrôle. Lui qui est venu dans ton esprit, petit à petit depuis la rentrée tandis que tu ne savais pas aller à l'encontre. Il t'a eu, sans même que tu t'en rendes comptes. Tout avait commencé par le t-shirt que t'avais offert Salomé. Tu t'en souviens ? Celui que tu aimais bien... Celui dont même la mort n'aurait pu te séparer. Il est à lui maintenant. « T'es bizarre, Noeh. » Tu sais qu'elle a raison ou plutôt tu l'aurais su si tu étais toi mais tu ne l'es pas. Non tu es cet autre, cette créature, cette marionnette qui est perdue. Perdu parce qu'il n'est pas là. Perdu parce qu'il t'a dit de rien faire alors tu obéis. Un peu, beaucoup trop, tu ne peux pas t'en empêcher. Le temps de comprendre qu'Adriel est un transmutant, il était déjà trop tard. Il t'avait pris dans ces filets et maintenant tu ne pouvais plus t'en échapper. Pris au piège d'un tourbillon que tu ne comprenais même plus. Pauvre âme, pauvre esprit, ils étaient morts petit à petit pour arriver à ce résultat. Quelque chose qui n'était pas toi. Non, la créature qui venait de se réveiller en voyant son créateur n'avait vraiment rien à voir avec ta propre personnalité. Parce que tu n'étais pas le genre d'hommes à dire amen à tout, à servir quelqu'un sans penser à toi. Depuis combien de temps n'avais-tu pu réaliser une action parce que tu en avais vraiment envie ? Trop longtemps pour en avoir une idée précise, pour arriver à réagir. Tu étais devenu un simple pantin qui ne pouvait plus rien faire sans l'autorisation de ton maitre. Sa voix, elle t'appelle, et tu te contentes d'obéir car tu ne peux faire autrement. Parce qu'il te murmure tout ce que tu ne peux oublier. T'es obligé de lui apporter son verre, de lui apporter le journal du jour, de tout faire même ce qui te dégoute de toi-même. T'es bien content au fond que ton soleil ne vit plus ici. Elle ne t'a pas vu faire le tour du campus nu comme un verre ou encore avaler de la pâtée pour chat ou encore marcher sur du verre. Tu ne veux pas faire tout cela mais tu n'as pas le choix, il te tient en son pouvoir et toi tu es bien contraint de lui obéir même si c'est la dernière chose dont tu aurais envie. Tu la vois Salomé, elle est là mais tu ne peux lui parler, il te l'a interdit. Il te contrôle mais tu veux voir ta Salomé, c'est ta soeur elle est à toi. Rien qu'à toi et cela personne ne pourra le changer. Non tu as besoin d'elle près de toi. Tu... Il crie encore et encore et toi tu ne sais plus quoi répondre, trop esprit est trop rempli de vide, tu es une poupée qui n'arrive même plus à agir. Salomé tu dois m'aider. Tu ! Il crie, ta tête te fait mal, tu la tiens, tu voudrais faire cesser les bruits, retrouver la personne que tu es, tu voudrais tout mais surtout pas ce qui est en train de se passer. Elle crie, il crie et toi tu es incapable de comprendre. Les mots se brouillent et tu as mal, si mal. Tu es vide. Si vide que tu ne tiens plus. Tu as besoin de ta musique mais les notes elles sont parties, loin très loin et tu aimerais les récupérer. Tu en as besoin, tellement besoin. Et là vers la fenêtre, tu entends le son doux, un son différent des cris qu'ils prononcent. Tu veux récupérer ta musique. Depuis combien de temps n'as-tu pu jouer. Tu es faible, fatigué tu la veux, tu en as besoin et tu vas la chercher. Tu ne te rends compte de rien. Tu n'es plus rien, juste une coquille vide qui entend un oiseau et avance vers le balcon. Tu es une coquille vide qui passe par-dessus la rambarde et qui tombe petit à petit vers le sol. Tu ne seras plus jamais rien mais peut-être que c'est dans la mort que ta mélodie te reviendra. Parce qu'un néant ne peut avoir d'existence, tu ne peux vivre. Pas sans toi. La mélodie est partie, tu n'entends pas les cris autour de toi. Tu ne sens plus ton corps, tu ne sens plus rien et tranquillement tu souris le vide les bruits ont cessé mais toi aussi.

Respirer, c'est ce qu'il doit faire. Une respiration après l'autre pour affronter ce qui l'attendait, ce qui allait maintenant devenir sa vie. La douleur restait même s'il voulait la faire disparaitre. Oh on lui avait dit que cela faisait partie des effets secondaires, qu'après une crise de ce genre, il ne retrouverait pas tout de suite toutes ses facultés mais les médecins ne pouvaient comprendre. Parce qu'ils n'avaient pas vécu son calvaire. Tout lui revenait, peu à peu, il se rendait compte de ce qu'il avait fait ou plutôt de ce par quoi il était passé. Tout n'était pas joyeux mais tout ne s'arrangeait pas. Oh, il était passé outre le pire mais les choses ne pouvaient tout de même pas s'arranger toutes seules. Non, il fallait laisser le temps au temps et pour le moment sa seule certitude était qu'il ne savait plus rien. Il ne comprenait plus ce qu'il aimait ou au contraire détestait. Son cerveau avait été totalement retourné ne lui accordant plus le moindre répit et finalement, il s'oubliait. Il se perdait dans les méandres des souvenirs dans l'assemblage des idées qui lui paraissaient des plus compliqués. « Noeh. » Il mit quelques minutes à comprendre qu'il s'agissait de son nom, même cela il avait réussi à lui prendre. « Noeh, tu as de la famille qui est venue te voir, ils sont là pour toi. » Son coeur se mit à tambouriner, il ne voulait pas les revoir, c'était trop dur, trop ... Non il ne se sentait pas bien sa respiration devenait de plus en plus difficile, il ne savait pas comment réagir par rapport à eux. « L'un d'entre vous pourra le voir 5 min pas plus et il voudrait peut-être mieux que ça soit vous. » Il n'écoutait pas vraiment essayant de calmer et surtout de retrouver ses forces. Il fut rassuré de voir son père. Sa présence était celle qui lui était le moins parce qu'il savait ce que cela impliquait et puis son père n'était pas le plus grand des bavards. Il respectait son rythme et c'était beaucoup moins douloureux que de voir Salomé. « Salomé est venue avec moi, tu lui manques tu sais... Depuis tout cela elle n'est plus la même. Mais tout va rentrer dans l'ordre. Les docteurs ont dit que tu pourrais rentrer à la maison bientôt. » Son coeur s'emballa ainsi que sa respiration et il n'arrivait plus à se calmer. Le monde tournait tout autour de lui. Non, il ne pouvait rentrer chez lui, il ne pouvait aller dans cette maison. Il n'était pas prêt. Il n'était pas ! L'aiguille venait de s'enfoncer dans son bras afin de le calmer. Il n'entendait plus, il ne voyait plus, ne restait plus que ce vide, ce vide qu'il connaissait si bien, réconfortant, celui dans lequel il se plaisait avec tant de force. Celui dont il ne pourrait jamais plus se passer.