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 (calista), true north

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMar 9 Mai 2017 - 3:23



it's like nothing else would dare to be
CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Il n’savait plus qui blâmer pour ses conneries, à la fin, Alec. Il n’savait plus sur quoi balancer tous les mauvais choix qu’il faisait, toutes les décisions qu’il prenait pour mieux les regretter l’instant d’après. Larguer Calista, ç’avait été à cause de sa mutation, à cause de Rhaena Dryden, à cause du reste du monde. Techniquement, que de bonnes raisons, pourrait-on se dire, alors que celles-ci semblaient complètement dominer son existence et happer toute son attention - sans compter que Rhaena s’était attaquée à la Wolstenholme avec la claire intention de la tuer, tout ça parce qu’eux deux, ils s’aimaient. Mais et boire avec Calista jusqu’à en avoir l’esprit hagard, le soir de son anniversaire, finir dans un lit avec Calista, encore une fois, fuir dès qu’il en avait eu la possibilité? Sur qui pouvait-il blâmer tout ça? Au fond, ça n’servait pas à grand-chose, il semblait, d’éloigner la blonde de sa vie sans en avoir véritablement envie - ils revenaient toujours graviter dans l’existence l’un de l’autre. Peut-être que ce soit était une erreur, aussi. Encore une. Une à ajouter à la liste que celles que tous les critiques de l’amour pourraient s’faire dans leur tête; combien de fois est-ce qu’Alec pouvait-il piétiner le coeur de Calista Wolstenholme avant qu’elle ne l’envoie définitivement chier? Et dire qu’ironiquement, il avait été le type à dire qu’elle valait mieux que ça, il avait été la personne déterminée à lui prouver qu’elle était importante, qu’elle pouvait avoir sa propre vie, et sa propre valeur, et qu’elle pouvait se défaire de toutes les personnes qui la blessaient trop sévèrement, dans son existence. Maintenant, il était fort possible qu’Alec lui-même face partie de la liste de ces individus: ç’aurait très bien pu se régler après ce mariage, alors même qu’il n’avait laissé Calista derrière lui qu’une journée. Il aurait pu décrocher son téléphone toutes ces fois où elle avait appelé: était-ce une conversation qu’ils voulaient avoir au téléphone, pourtant? Était-ce une conversation qu’ils voulaient avoir, tout court? Parce que fondamentalement, qu’est-ce qui avait changé? Ils avaient couché ensemble, une fois de plus - une fois de trop. Et quoi? Il était toujours le même transmutant immortel qui n’pouvait pas vieillir avec elle, peu importaient leurs envies. Rhaena était toujours dans la nature, il n’savait où, il n’arrivait même plus à la trouver désormais. Et quoi d’autre, quoi d’autre? Il avait reçu ses papiers, le reconnaissant officiellement comme un dégénéré: combien de temps avant que cette chose ne s’retourne contre lui? Calista l’avait bien dit elle-même, par-dessus le gâteau qu’ils avaient partagé pour fêter son anniversaire: ces informations n’étaient pas bien protégées. Elles n’l’avaient pas été du moins pour un temps, et qui pouvait savoir, quelque-part, d’une quelconque façon, elles pouvaient très bien n’plus l’être à nouveau, d’ici quelques temps. Et puis même si ces informations n’sortaient pas, même si le gouvernement était digne de confiance, qu’est-ce que ces simples papiers d’identité allaient devenir, au bout d’un moment? C’était bien la première fois qu’Alec avait de véritables pensées sur l’intégrité et les droits des transmutants, puisqu’il en était un lui-même. Mais qu’est-ce qui se passerait, le jour où les transmutants finiraient à la rue parce que personne n’voudrait leur vendre de logement? Quand des transmutants s’verraient s’faire refuser des emplois, à cause de ce qui était dans leurs gênes? Personne n’pourrait avoir envie d’cette vie-là et Alec, s’il en était là, c’était parce qu’il n’en avait juste pas l’choix; pas besoin d’entrainer Calista plus avant avec lui.

Des songes qui avaient semblé être, encore et encore, des bonnes raisons pour expliquer son silence; pour justifier son acceptation plutôt facile pour une mission à l’autre bout du pays. Radcliff n’était pas la seule ville du pays, qui avait besoin d’être apaisée par l’arrivée du Gouvernement pour retourner les choses, et fouiller dans la vie des citoyens américains qui n’avaient rien demandé. Il avait volontiers souvent oublié son téléphone, alors, il avait laissé passer des jours sans consulter ses messages vocaux, il avait fui, fui de toutes les façons possibles et imagines. Il était un expert en ça, quand bien même Calista était particulièrement tenace, et que chaque message avec sa voix, chaque dose d’incompréhension et de distance qui s’ajoutait entre eux n’avaient fait que lui crever le coeur. Les messages avaient fini par s’amenuiser, et personne ne l’avait attendu, Alec, quand il était revenu en ville de sa mission. Il avait passé toute une journée, isolé chez lui, à ressasser ses choix, à regretter ses décisions, à tourner et tourner et espérer s’faire oublier. Il s’était aussi épuisé en entrainements en tout genre, essayant de refouler les souvenirs qui trainaient ici ou là, ses conversations avec Isolde Saddler, dans le cadre idyllique de son mariage à elle. Il s’était probablement planté - il avait sûrement tout fait d’travers, mais c’était mieux comme ça. Alors quand on lui avait annoncé que personne n’arrivait à faire quoique ce soit de tout ce qu’il avait ramené avec lui de sa mission, ces données informatiques recueillies partout où il le pouvait, pour essayer de détecter des terroristes, pour essayer de déjouer des complots, pour essayer d’comprendre ce qui se passait dans ce pays, il avait évidemment, parlé de Calista. Parce qu’elle était la meilleure dans ce domaine, sans hésitation; un songe qui demeurait en Alec, et c’était presque comme si, juste avec ça, il pouvait totalement s’rattraper pour les semaines qui venaient d’passer. Quel con. Parce qu’évidemment, c’était lui qu’on avait envoyé, avec ses données à lui, retrouver la personne dont il avait parlée - et la milice ne s’fiait pas à grand monde, alors le Lynch s’doutait qu’un quelconque écart aux indications qui lui étaient données, lui vaudrait un aller simple vers le chômage dont il n’avait certainement pas envie, en ce moment. Devant le pas de la porte de chez Calista, alors, il resta de longues minutes à essayer de rassembler son courage, sa volonté, ou même c’qu’il allait pouvoir dire: la dernière fois qu’il était venu jusque-là, ç’avait été à leur arrivée de leur voyage au Canada; il avait eu les valises de Calista en main, et ils avaient passé la soirée ensemble, incapables de se séparer après avoir passé deux longues et idéales semaines rien que tous les deux. Il finit par frapper, et Calista finit par ouvrir, lui volant sa contenance pour une seconde. Peut-être même plus; comme si le poids de ces deux, trois, peut-être même plus semaines s’affaissait soudainement dans l’air. « Hey. »  il finit par lâcher, d’une demi-voix. C’n’était pas très souvent, qu’il revoyait une fille qu’il n’avait pas recontactée après une nuit ensemble. Et là, c’n’était pas une fille, c’était Calista. Et son regard à elle lui fit détourner les yeux, alors qu’il désignait un genre d’ordinateur qu’il avait ramené avec lui; « Alors finalement, on dirait bien qu’ils ont vraiment besoin d’ton aide, à la milice. Parce que j’ai ramené ça, et... ils n’arrivent pas à en faire grand-chose. » un peu de professionnalisme, avec un genre de blague, dont le ricanement n’éclaira son visage qu’on instant, avant qu’il ne se retrouve à nouveau face, de plein fouet à Calista. Pourquoi avait-elle choisi de bosser avec cette milice, déjà? Pourquoi avait-il ignoré tous ses messages, et joué les connards? Pour cet instant précis, Alec n’savait plus rien de rien - il allait bien falloir qu’il se reprenne, sinon, il allait même oublier de respirer.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMar 9 Mai 2017 - 12:54


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alec lynch & calista wolstenholme

Elle se considérait comme une fille plutôt patiente Calista et elle estimait qu’elle en avait eu beaucoup, de la patience dernièrement. Suffisamment pour essayer d’appeler Alec et lui trouver un millions de bonnes excuses, alors que ses appels restaient sans réponse. Ça avait duré des jours et des jours, trop longtemps sans doute, pour que les excuses qu’elle s’acharnait à lui trouver puissent être encore valables. Il était peut-être occupé, il travaillait sûrement et s’il s’était encore fait enlevé ? Pas besoin de hacker son compte en banque cette fois pour surveiller les mouvements de ce dernier. Il avait suffi qu’elle parle un peu aux gens qu’elle connaissait dans la milice pour se rendre compte que non, Alec Lynch n’était pas porté disparu. Qu’est-ce qu’elle était censée penser au bout d’un moment ? Qu’il avait perdu son portable ? Qu’il l’avait malencontreusement laissé tomber dans les chiottes ? Y avait un moment où les excuses, elles devenaient juste ridicules et qu’au final, elles ne justifiaient rien du tout. Alors sa patience Calista, elle avait fini par l’épuiser et le silence auquel elle s’était heurté jour après jour avait été trop blessant, trop fatiguant pour qu’elle continue à s’épuiser comme ça. Y avait plus d’excuses, il n’avait pas envie de lui parler, peu importait ce qui avait pu se passer entre eux. Peut-être que ça l’arrangeait lui comme ça, mais c’était pas son cas à elle. Elle ne lui demandait certainement pas la lune, même pas elle n’irait penser que leur aventure voulait dire que ce qui les avait poussés à rompre n’était plus valable et qu’ils pouvaient reprendre comme si de rien n’était. Ça ne voulait pas dire non plus qu’il fallait faire comme si tout ça n’était jamais arrivé. C’était arrivé, quoi que ça veuille dire et elle n’avait pas l’impression d’être exigeante ou capricieuse, quand elle estimait qu’elle avait au moins le droit de ne pas être traitée comme toutes les connasses avec lesquels Alec avait pu avoir des aventures dans sa vie.

C’était comme ça qu’elle se sentait maintenant. Même pas comme ses filles qu’elle méprisait, qui elles allait dans les bars et usaient de leurs charmes pour rencontrer un mec pour le temps d’une nuit. Nan, elles au moins, elles auraient pu se satisfaire de cette nuit avec Alec sans se poser mille questions. Elle se sentait plus comme la pauvre fille qu’on avait utilisée pour une nuit et qu’on snobait après, quand bien même elle ne demandait rien de plus que quelques mots pour se dire que ça avait été quand même un peu plus que juste un coup d’un soir et on passe à autre chose. Mais apparemment, elle était juste la pauvre conne qui avait cru qu’elle était au moins un peu plus que ça aux yeux d’Alec, sans non plus devenir ce qu’elle avait pu être avant qu’ils rompent. Il devait bien y avoir un juste milieu entre l’histoire d’amour et le coup d’un soir. Peut-être qu’elle était trop naïve de voir les choses comme ça. Toujours était-il, qu’en attendant, quoi que ça ait pu vouloir dire pour Alec et quelques soient les bonnes excuses que lui, il se trouvait pour ne pas répondre au téléphone, c’était elle qui allait devoir subir les conséquences de cette fichue nuit. C’était en tout cas ce que lui indiquaient les résultats de la prise de sang qu’elle avait effectuée quelques jours plus tôt. Elle était enceinte et même si elle avait eu envie d’avoir des enfants à une époque, elle n’avait jamais eu l’ambition de pouvoir gérer ça toute seule, parce qu’elle serait tombée en cloque du premier imbécile, qui aurait tellement peu de considération pour elle qu’il ne prendrait même pas le temps de répondre au téléphone. Et puis, depuis ce qui s’était passé la dernière fois qu’elle avait été enceinte, elle avait développé ce truc, qui l’avait poussée à penser qu’elle ne voulait pas d’autres bébés que celui qu’elle avait perdu, alors, si ce n’était pas celui-là, elle s’était juré qu’elle n’en aurait pas d’autres. Maintenant, elle ne savait plus. Ce qu’elle savait c’était qu’elle avait laissé à Alec une ultime chance de décrocher le téléphone, sans même savoir si fallait qu’elle lui parle de ça ou pas. Il ne voulait pas d’enfants, elle pouvait le comprendre, forcément, son premier réflexe à Calista, c’était de vouloir le protéger, de lui cacher ça, parce qu’elle n’avait pas envie que ça puisse ajouter de la souffrance à celle qu’il portait déjà. Y avait une autre partie d’elle qui se disait que merde, elle n’avait pas été la seule, trop bourrée ce soir-là pour faire la part des choses, alors y avait pas de raison pour qu’elle soit toute seule à en assumer les conséquences. Pourquoi est-ce qu’elle devrait seulement se donner la peine d’essayer de le protéger quand lui de toute évidence, il n’en avait rien à foutre de ce qu’elle pouvait ressentir, alors qu’il trouvait ça normal,  apparemment, de laisser son téléphone sonner dès qu’il voyait Calista, s’afficher dessus. Elle ne savait pas quoi faire. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle en avait ras-le-bol, qu’elle était fatiguée et probablement toujours plus empathique que le reste du monde, parce qu’elle, elle avait encore assez de respect – d’amour aussi sans doute – pour Alec pour pas le lui gueuler à travers un message téléphonique, qu’il n’écouterait sûrement pas de toute façon, qu’il allait être père, qu’il le veuille ou non. Elle ne savait même plus comment se détendre maintenant. Au moins, il faisait beau, elle pouvait sortir ses robes sans craindre d’avoir froid, un maigre réconfort dans sa vie. Cela-dit, cette robe qu’elle avait sur le dos, dans quelques semaines, elle ne pourrait même plus l’enfiler, à moins que son père vienne encore une fois essayer de la tuer, après tout, comme sa vie était pourrie pourquoi pas ? Si c’était pas lui, ce serait peut-être Rhaena. Tiens, ça lui ferait les pieds à Alec, peut-être qu’elle avait été en danger les quinze-mille-cinq-cent fois où elle avait essayé de l’appeler et qu’il l’avait ignorée. En rentrant du boulot, elle avait balancé ses escarpins quelques part pour se laisser tomber dans son canapé, au moins, elle avait encore netflix, c’était peut-être déjà ça. Elle soupira en mettant sur pause ce qu’elle était en train de regarder pour aller ouvrir la porte, puisqu’on venait de frapper. Voir Alec devant elle, ça la poussait à se dire qu’elle allait quitter cet appartement, déménager en évitant de lui dire où. Elle aurait presque pu avoir l’espoir qu’il vienne pour lui parler, après avoir su tous ses appels mais ses paroles semblaient prouver le contraire. Elle serra les mâchoires, et s’arma de ce qui lui semblait être tout le courage du monde pour ne pas lui fermer la porte au nez. Le regard qu’elle lui lança devait au moins être aussi explicite qu’une porte fermée au nez. « Evidemment, quand il est question d’informatique, on se souvient que Calista Wolstenholme existe. » Elle attrapa le machin qu’elle avait en main avant de s’éloigner pour rejoindre la table d’où elle tira une chaise pour s’asseoir, ça ferait plus sérieux que si elle se reposait dans son canapé, après tout, fallait rester professionnel hein. Elle avait laissé la porte ouverte, qu’il fasse ce qu’il veule, du moment qu’il faisait gaffe à ce que le chat ne se barre pas, manquerait plus qu’elle perde son chat à cause de lui. « C’est quoi la prochaine étape ? Est-ce que je dois aller faire mes affaires pour partir Dieu seul sait où avec toi ? » C’était évidemment un écho à cette fois où il était réapparu comme par magie après trois mois de silence pour lui demander de l’accompagner à Elizabethtown et elle, évidemment, elle avait été trop conne pour refuser. Fallait croire qu’au moins ce serait un peu différent aujourd’hui. Elle allait lui régler son problème, elle était déjà en train, à regarder l’ordinateur sous tous les angles, puisque qu’elle n’était vraiment bonne qu’à ça apparemment, au moins ça lui faisait au moins un truc qu’il n’avait pas encore blessé chez elle, c’était déjà.
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Alec Lynch
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMar 9 Mai 2017 - 14:53



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CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Avait-il déjà, un jour, prétendu être c’qu’il n’était pas, Alec? Quoiqu’il ait pu faire, de toute façon, internet n’aurait jamais menti comme lui, et c’était par ce biais-là que la Wolstenholme avait appris le plus de choses à son sujet: le millionnaire orphelin qui avait multiplié les rixes plus jeune, qui était presque encore une légende à Elizabethtown; «le fils prodige disparu», envolé du jour au lendemain, pour poursuivre une quête dans les ténèbres. Celle de la vengeance qui l’avait amené jusqu’à Radcliff; il n’avait jamais eu de désir au-delà de la chasse, jamais eu d’attente dans sa vie, plus grande que celle qui consistait à abattre Lewis Duncan pour enfin avoir un sentiment que la justice avait été donnée pour ses parents. De bien des façons, alors, il n’avait pas l’impression d’avoir menti à Calista. Jamais, pas alors qu’ils n’avaient été que des collègues, ou des amis, ou même lorsqu’ils avaient été en couple; y’avait eu des choses de son passé dont ils avaient été, tous les deux, bien contents de n’pas parler. Comme sa forte propension d’autrefois, à multiplier les conquêtes sans intérêt: mais combien d’fois lui avait-il prouvé, dit, et démontré à la blonde, qu’elle n’était pas comme ça? Qu’ils n’étaient pas ensemble pour ça? Leur toute première nuit ensemble, ses justifications quant au pourquoi du comment il n’avait pas donné signe de vie, avaient été somme toute acceptables: encore heureux que Calista n’lui avait pas tenu rigueur de s’être fait kidnapper par des transmutants enragés qui l’auraient tué si seulement ç’avait été physiquement possible. Elle avait été la première personne vers laquelle il avait accouru, à l’époque; tout avait été net dans sa tête, au moins à ce moment-là. Il avait voulu la protéger, il avait voulu être avec elle; il avait été persuadé, au fond, qu’il n’y avait que du reste du monde que Calista avait besoin d’être protégée. Pas d’lui, des gens qu’il pouvait amener dans sa vie, des choix qu’il pouvait faire, ou de l’avenir inéluctable qui allait avec sa condition. Peut-être était-ce parce qu’à l’époque, il avait encore eu quelque espoir de changer les choses sur sa mutation; il n’avait eu l’temps que de gratter la surface, après des mois de déni. Maintenant, peut-être était-ce prématuré aussi, diraient certains, mais le Lynch avait la sensation d’avoir retourné toutes les possibilités; et quand il n’l’avait pas fait lui-même, on l’avait fait pour lui; Maiken, Andreas Kovalainen, les transmutants d’Insurgency, les scientifiques de la milice - et même Calista elle-même. Qu’on l’juge autant qu’on l’voulait, Alec n’arrivait pas à regretter d’avoir baissé les bras; ça s’était fait de soi-même, comme un instinct de survie pour échapper à une énième déception. N’était-ce pas tant mieux, alors, que toutes leurs chances au bonheur, à Calista et lui, ensemble, aient été avortées avant même qu’ils n’en profitent? Au moins, il n’y avait pas eu de petit nuage de bonheur à faire s’évaporer; il n’y avait pas eu de famille à briser, il n’y avait pas eu d’attentes surdimensionnées pour le couple qu’ils essayaient tant bien que mal de devenir. Non, ils avaient été encore trop occupés à gérer leurs démons d’autrefois, leurs souvenirs désastreux trop frais, pour penser à l’avenir; c’était tant mieux comme ça. A force de s’être répété tout ça dans un coin d’sa tête avec les semaines, Alec avait fini par y croire, évidemment, à tous les arguments idéaux pour justifier son silence.

Y’avait parfois eu des moments, même, où il s’était demandé pourquoi Calista mettait tant d’ardeur à essayer de le joindre, d’ailleurs; voulait-elle, elle, repasser encore une fois par la même discussion déplaisante qu’ils n’avaient que trop souvent eue? Croyait-elle qu’une nuit ensemble, alors qu’ils avaient plus bu que mangé ou réfléchi, avait pu changer quoique ce soit? L’alcool n’avait pas effacé sa mutation, l’alcool n’avait pas réglé les problèmes, effacé les blessures, défait les esprits. Et Alec, il était épuisé d’cette même bataille d’argumentaires où leurs regards lascifs s’affrontaient, où ils devaient s’résister pour mieux se ruiner. Pourquoi devraient-ils en parler encore? Ouais, ils s’aimaient toujours, et où était la surprise? C’n’était pas pour ça qu’ils s’étaient séparés. Qu’y avait-il d’autre à faire ou à dire? Agir comme si cette nuit-là avait été si significative, qu’elle avait totalement réécrit leur histoire, ramené de la volonté en Alec, et remis en place tout ce qui n’allait pas dans leurs vies? Au moins, peut-être que s’il descendait de son piédestal dans sa tête, à Calista, si elle le voyait pour l’homme qu’il était, vraiment, elle arrêterait d’attendre après lui. Elle arrêtait d’croire qu’elle n’pouvait pas faire mieux, qu’elle n’pouvait pas avancer ou passer à autre chose. Confronté à la rancune évidente de la blonde, alors, le Lynch ne put que s’armer d’une contenance ferme, serrant les mâchoires dès les premières contre-attaques. Demeurer silencieux avait été un mauvais choix, une décision qui avait blessé Calista et créait désormais un fossé de rancune entre eux; et il était tenté de s’excuser pour ça, d’avoir envie d’essayer de s’rattraper. Mais pour quoi? S’ils avaient parlé, s’ils parlaient maintenant, ce n’serait que pour découvrir que rien n’avait changé - à quoi bon, alors? Toujours sur le pas de la porte, là où la jeune femme l’avait abandonné, le chasseur eut donc un soupir, une longue inspiration pour prendre son courage à deux mains - il allait devoir faire avec cette situation, jusqu’à c’qu’il ait quelque-chose à ramener pour le boulot. Les premiers pas dans l’appartement de Calista, lui permirent au moins de s’rendre compte que, peut-être, la colère qu’elle pouvait avoir contre lui était une énergie positive dans la vie de la blonde: il n’y avait pas trois tonnes de mouchoirs dans tous les coins, pas de signe évident pour indiquer qu’elle était restée des jours sans travailler, à pleurer sur son histoire. N’était-ce pas un bon début? On s’remettait plus facilement des gens qui nous décevaient que d’ceux qu’on quittait à contrecoeur. Il aurait pu en être au moins satisfait, jusqu’à un certain degré - pas par malice, ni par cruauté, mais parce qu’au fond, ses paroles se prouvaient; Calista avait tout à perdre à s’accrocher à lui, alors autant qu’elle n’le fasse pas. Mais quelque songe un tant soit peu positif concernant cela fut vite fauché à raz par la question de la jeune femme; une rixe qui le fit tiquer, dans une moue circonspecte. Il n’s’était pas attendu à c’qu’elle ressorte les vieux dossiers; ceux-là même dont ils avaient déjà parlé - il l’avait déjà dit, qu’il n’aurait pas dû l’embarquer à Elizabethtown, et elle lui avait clairement fait comprendre que ç’avait été une décision qu’elle ne regretterait jamais. Comme quoi. « Non. » il dit simplement, croisant les bras; s’il avait évité leur «conversation» jusque-là, c’n’était pas pour que ce soir tourne en dispute inutile. Au pire, Calista pouvait toujours sauter droit au but, histoire qu’ils n’ressassent pas des choses qui n’avaient rien à voir avec leur situation actuelle - il la laisserait lui hurler dessus, il le mériterait, et comme ça, elle arracherait une bonne fois pour toute cette histoire de sa vie. « Cette fois, j’suis parti tout seul. » c’n’était pas une tentative de justifier quoique ce soit, plus un genre de façon d’faire la conversation; « Il s’avère que beaucoup d’villes aux alentours se sentent inspirés par les soulèvements à Radcliff. » c’était rien de l’dire; Alec était plus à l’aise avec l’idée de parler de ça, clairement - ils étaient au moins similaire sur ce point-là, l’envie avec laquelle ils se plongeaient dans leur boulot pour garder la face.
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Calista Wolstenholme
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMar 9 Mai 2017 - 15:53


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C’était des semaines qui s’étaient écoulées depuis l’anniversaire d’Alec, des semaines pendant lesquelles elle n’avait pas eu la moindre nouvelle, qu’importait le nombre de fois qu’elle avait essayé de le joindre. Elle aurait peut-être dû s’en douter, après tout, elle le connaissait bien Alec et cette nuit qu’ils avaient passé ensemble, elle avait tout pour contredire tout ce qu’il avait pu dire, quelques temps plus tôt quand il avait rompu avec elle. Mais c’était trop facile de simplement faire comme si cette nuit n’avait pas existée ou que Calista elle-même avait disparue de la circulation. Elle le connaissait, alors elle pourrait facilement se douter qu’il n’avait pas envie de parler de tout ça et qu’il craignait que ça ressemble à toutes ces discussions qu’ils avaient déjà eu et desquels ils étaient toujours ressortis, tous les deux avec un cœur en mauvais état. Mais est-ce qu’il avait cru qu’elle appelait parce qu’elle avait envie de se perdre là-dedans elle ? Non, elle n’en avait pas eu l’envie, elle n’avait pas eu la volonté d’être confrontée une fois de plus à cette réalité qu’elle maudissait tant. Alors, elle ne savait pas ce qu’il avait pu penser d’elle à chaque fois qu’il avait vu son nom sur son téléphone, mais ça devait pas être joyeux pour elle. Elle avait dû passer pour une fille trop naïve qui pensait qu’une nuit pouvait tout changer, ou une pauvre conne un peu maso sur les bords qui adorait qu’on lui brise le cœur. Peut-être qu’il s’était dit qu’elle était vraiment collante, chiante même et bornée comme pas deux. Elle n’en savait rien. Ce qu’elle savait en revanche, c’était qu’elle ne lui avait pas couru après comme une désespérée, qu’elle n’avait pas cru que tout allait mieux entre eux et qu’elle n’avait pas eu envie d’avoir cette conversation là avec lui. Elle avait eu besoin de parler de ce qui s’était passé et s’il l’avait bien connue, bha lui, il aurait su qu’elle aurait besoin de ça.

Il se croyait être doué pour juger de ce qu’elle méritait, de ce qu’elle avait envie ou de ce qu’elle pouvait avoir besoin, le tout sans lui demander son avis, mais fallait croire que c’était loin d’être le cas. Pour le coup, elle aurait méritait un peu plus de considération de sa part, elle avait en envie et besoin de de lui parler. Mais il n’y avait pas pensé à ça. Parce que c’était tellement évident que tout ce qu’elle méritait, c’était un autre type qui pourrait lui consacrer sa vie sans être rattrapé par une mutation pourrie. Bha pour le coup, elle se disait que ouais, au moins, elle méritait un gars qui savait appuyer sur le touche répondre de son téléphone et c’était pas comme si c’était un exploit. Elle aurait méritait aussi d’avoir quelqu’un à ses côtés pour l’aider à gérer une grossesse qu’elle n’avait pas prévu et dont elle n’avait pas spécialement envie. Elle aurait mérité de ne pas être toute seule à assumer les conséquences d’une erreur qu’elle n’avait pas commis toute seule et ce qu’y ait un bébé à la clé ou non. Mais ça il n’y avait pas pensé. Il s’était contenté de filtrer ses appels et de la laisser dans son coin. Peut-être que c’était tout ce qu’il avait voulu, la laisser ruminer assez longtemps pour qu’elle soit en colère et qu’elle lui foute enfin la paix, qu’elle aille faire sa vie avec quelqu’un d’autre, parce qu’elle était trop en colère pour le supporter lui. Si c’était le cas, elle pourrait presque l’applaudir, pour sa grande victoire, sauf que passer à autre chose, maintenant qu’elle était enceinte de lui c’était probablement encore plus compliqué, mais peu importait, il allait falloir qu’elle prenne sur elle et qu’elle se débrouille toute seule, comme une grande. Parce qu’elle, elle était peut-être encore assez conne pour essayer de pas le blesser avec cette histoire. Peut-être qu’elle irait faire sa vie avec quelqu’un d’autre ouais, si jamais elle rencontrait un mec qui n’avait aucun problème avec l’idée d’élever l’enfant d’un autre. Y avait peu de chance pour qu’un type pareil existe à Radcliff cela-dit. C’était pas demain la veille qu’elle rencontrerait l’âme sœur, c’était clair. De toute façon, pour l’instant elle était encore trop occupée à voler au secours de son ex, qui se souvenait d’elle quand ça l’arrangeait. Au moins, il n’avait pas l’intention de la trimballer dans une autre ville, c’était déjà ça. « Hm, je sais. J’ai demandé autour de moi, histoire d’être sûre qu’au moins cette fois personne t’avais enlevé. » Parce qu’elle y avait pensé, évidemment, ça aurait bien justifié qu’elle se prenne vent sur vent quand elle essayait de le joindre. « Va falloir que je l’ouvre. » Puisqu’ils en étaient là, à parler boulot, elle pouvait lui donner des détails sur ce qu’elle s’emmerdait à faire pour ses beaux yeux. Alors elle se leva pour aller chercher ce dont elle avait besoin, revenant quelques secondes après, elle se concentra rapidement sur ce qu’elle faisait avant de lever enfin le regard vers Alec. « Tu peux me prêter ton téléphone ? » Elle tendit la main et puisqu’elle avait l’air assez sérieuse et sûre d’elle, peut-être que ça pourrait laisser sous-entendre qu’elle en avait besoin, pour le boulot, après tout, il n’y connaissait rien à ce qu’elle faisait, sinon, il ne serait pas là, après tout, il avait passé tellement de temps à la fuir, que ça devait sacrément le faire chier de s’être senti obligé de venir vers elle.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 2:14



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S’il avait eu le choix ce soir, Alec aurait probablement trouvé une autre solution, que celle qui consistait à aller voir Calista pour lui demander de l’aide. Il aurait trouvé un autre «gars» à payer pour ses services, et il se serait totalement contenté de ça. Cependant, s’il avait dû faire sortie des données importantes de la milice, au-delà des rangs des gens qui l’avaient rejointe, il aurait fini dans une situation bien plus périlleuse, que celle dans laquelle il avait foutu les pieds, dès le moment où il avait frappé à la porte de l’appartement de la jeune femme. A son échelle à lui, en tout cas, pour c’qui ne concernait qu’eux deux, le chasseur aurait en tout cas essayé d’éviter la confrontation, le plus longtemps possible - à quoi bon remuer le couteau dans la plaie? Au bout d’un moment, cette histoire si désastreuse n’serait devenue qu’un tout petit truc sur lequel Calista aurait rageusement passé l’éponge; et comme ça, aussi facilement, tout ce qui avait été un problème n’serait plus rien. Ce que Calista aurait jugé comme une rupture de laquelle elle n’pouvait pas se relever, serait devenu une histoire désastreuse qu’elle s’empressait d’effacer de sa vie. Ce qui aurait pu être des réminiscences de sentiments, aurait été empoisonné par les circonstances qu’ils avaient laissée en suspens, par les mensonges et par la distance. Avec le quelque-peu de contrôle qu’il avait sur sa vie ces derniers temps, le Lynch s’était dit que c’était la meilleure chose à faire, des quelques cartes qu’il avait eues en mains. Cette nuit ensemble avait été une erreur: devaient-ils pourtant, s’regarder droit dans les yeux encore une fois, pour lâcher ce mot brutalement, qu’il fasse mal au coeur et leur retourne les tripes de regrets? C’n’était pas parce que Calista n’était pas assez bien pour lui. C’n’était même pas parce qu’il n’était pas assez bien pour elle, quand bien même il aurait pu discuter ça de toutes les façons possibles et imaginables. Ils n’s’étaient pas disputés, ils n’s’étaient pas quittés avec des mots violents. Non, ils avaient juste rajouté une connerie à toute la colonne de leurs conneries; des actes qu’ils avaient accomplis pour nier l’évidence que l’univers leur balançait dans la tronche, dès lors qu’ils essayaient de construire quoique ce soit, tous les deux. Alec n’croyait pas au karma, il n’croyait pas au destin, et même en voyant Calista, il n’avait pas cru en l’âme soeur ou au coup de foudre; mais il n’pouvait nier le pouvoir des circonstances, les conséquences des moments désastreux, et les remords et les rancoeurs que ceux-ci pouvaient laisser derrière eux. Alec n’avait pas envie de s’retrouver encore une fois, face à une Calista qui se serait fait tomber dessus par Rhaena Dryden. Il n’avait pas envie de s’réveiller encore un matin, avec elle, là, plongée en plein déni du surplace qu’ils faisaient, dans leur «couple», parce qu’ils n’pouvaient rien faire d’autre que ça. Il n’avait pas envie, non plus, d’chercher une quelconque «issue idéale» à leur condition, qui n’existait pas, et n’existerait jamais. Et fondamentalement, rien qu’à c’niveau-là, il n’voulait pas non plus trainer sur ses épaules, un genre de déprime qui finirait tôt ou tard par contaminer la vie de la blonde, alors même qu’elle bataillait déjà pour essayer d’sortir du trou noir qu’avait créé son père dans sa vie. Le truc, c’était que quelles que soient ses intentions, à Alec, son coeur était capricieux, et il n’avait jamais été très malin, facilement posé en amour, facilement apte à résister à ses désirs ou à n’pas foncer pour c’qu’il voulait. Alors, ça créait des nuits comme la première qu’ils avaient passée ensemble. Des nuits comme la dernière qu’ils avaient passée ensemble, également, quelques semaines plus tôt.


Et ouais, aussi pitoyable que cela puisse paraître, il n’avait pas trouvé d’meilleure réponse à tout ça que la fuite - et peut-être qu’enfin Calista l’voyait pour ce qu’il était, et non pas au travers d’un filtre qui l’avait aveuglée elle seule, et lui avait fait voir un homme qu’il n’était pas. Trop souvent, quand elle avait parlé d’lui, c’était comme si tous ses espoirs, toutes ses attentes n’avaient pas fait écho dans le crâne du Lynch - comme quoi, peut-être que ç’avait été plus vrai qu’ils n’avaient été tous les deux prêts à l’admettre. C’n’était, au fond, pas une question de c’qu’ils méritaient ou c’qu’ils n’méritaient pas; Alec avait fait c’qu’il avait fait. Peut-être, alors, que cette nuit ensemble était c’qu’ils avaient fait tous les deux, une impulsion qui les avait pris tous les deux, par-dessus leurs verres d’alcool. Et peut-être que ç’aurait dû être, dans les meilleures circonstances, quelque-chose qu’ils géraient tous les deux. Mais au moins pour cette fois, Calista savait avec qui elle s’lançait dans ces histoires d’amour démesurées qui n’en valaient pas la peine. Qu’elle lui en veuille, alors, qu’elle le déteste; pour l’coup, ça n’avait pas été son intention - il n’avait pas menti, jamais. Il n’avait pas eu d’arrière-pensée machiavélique à chaque fois qu’il avait vu son nom s’afficher sur son écran de téléphone, ou pendant les secondes interminables où il avait laissé la sonnerie de celui-ci défiler à ses oreilles. Si elle était en colère, alors, c’était contre lui. Pour c’qu’il était, pour c’qu’il avait toujours été. Pourquoi est-c’que sa générosité, à Calista, s’était étendue aussi loin? Il pouvait toujours s’dire que la première fois, il avait eu des bons prétextes. Mais qu’en était-il du reste? Dans son coin, alors, il dut ravaler un autre soupir, alors qu’il se débattait avec lui-même pour garder contenance et patience aussi, face aux rixes à peine cachées de la blonde. Peut-être qu’elle la voulait, elle, cette conversation. Encore. Peut-être qu’elle la méritait; peut-être même que c’n’était pas une question de mérite, de justice ou de quoique ce soit. Peut-être que c’était juste naturel; c’n’était pas nouveau pourtant, qu’en ça, Alec était un lâche. Il n’avait jamais prétendu l’contraire, et peut-être bien qu’il préférait juste être lâche, ouais, au fait d’affronter encore une fois ces moments trop répétitifs, entre Calista et lui. Et dans tout ça, la tempête qui couvait insidieusement, le jeune homme se retrouva pris de court par la requête de sa vis-à-vis: elle avait... besoin de son téléphone, pour ouvrir le truc qu’il lui avait ramené? A la périphérie du champ de vision de la blonde, Alec eut une moue circonspecte, sans doute, la question lui brûlant les lèvres: il n’y connaissait rien, en tous ces trucs de toute façon. Peut-être que Calista s’disait qu’il méritait qu’elle réduise son téléphone en miettes, aussi. Il fouilla dans sa poche sans se faire prier, pour lui tendre l’objet. Bizarrement, il n’avait pas vraiment envie de discuter quoique ce soit des requêtes de Calista, ce soir; peut-être pour que ça aille plus vite, peut-être parce que c’était mieux comme ça.
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 12:30


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Peut-être qu’on pourrait lui dire que c’était de sa faute à Calista, toute cette histoire, qu’elle l’avait bien cherché après tout à se pointer chez Alec le jour de son anniversaire, comme si de rien n’était. Elle n’avait pas pensé à mal, évidemment, Calista à ce moment-là et elle avait été bien loin d’imaginer la façon dont la soirée s’était terminée. Elle s’était juste dit qu’il n’avait pas à passer cette journée tout seul et puis, elle avait eu envie de le revoir et ça ne lui avait pas semblé être la pire décision de sa vie sur le moment. Maintenant elle ne savait pas trop. Dans le fond, elle pouvait se dire qu’au moins, elle l’avait revu, ça c’était réussi et puis, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il avait dû passer une plutôt bonne soirée, vu comment ça s’était terminé, ça la ferait quand même chier d’admettre que sur le coup, cette soirée ait pu être pourrie ou qu’il ait pu ne pas apprécier les choses. C’était la suite qui était nettement plus compliquées, les conséquences de cette nuit, qu’elle portait en elle aujourd’hui et que de toute évidence, la suivrait pour le restant de sa vie. Dans le lot de ces conséquences, y en avait bien quelques-unes qu’ils auraient pu s’éviter, si seulement Alec avait été décidé à répondre à son téléphone. Il aurait au moins pu se dire qu’il pouvait décrocher, lui dire qu’il n’avait pas envie de parler de ça et puis basta, ça aurait été déjà moins frustrant que la façon dont il s’était contenté de l’ignorer. C’était lui pourtant qui avait dit qu’elle aurait toujours sa place dans sa vie, quoi qu’il arrive et blablabla. Sur le coup, elle n’avait pas franchement eu l’impression d’avoir une place où que ce soit. Il n’avait de toute évidence pas été là quand elle avait eu besoin de lui et elle ne parlait pas de cette fois où elle s’était pris une balle quand il avait été kidnapper ou de l’autre fois, quand son père l’avait vacciné et qu’il n’avait pas été dans les parages pour la sauver, ou même quand Rhaena s’était attaquée à elle, tous ces trucs pour lesquels il semblait culpabiliser, alors qu’évidemment, il ne pouvait pas être toujours derrière elle à vérifier que tout allait bien.

Là, c’était différent, elle n’avait pas été en danger, certes, mais elle l’avait appelé, encore et encore. Elle avait eu besoin de lui et elle était allée vers lui et tout ce qu’il avait fait lui, c’était l’ignorer. Là, elle lui en voulait, contrairement à tous les autres trucs pour lesquels il n’aurait rien pu faire. Cette fois, il aurait pu décrocher son téléphone pour lui parler, c’était quand même pas bien compliqué, c’était pas avec ça qu’il risquait de se fouler le poignet. Mais il l’avait pas fait. Par contre, aujourd’hui, il avait très bien su où la trouver parce qu’il avait besoin de son aide. Il avait vraiment de la chance qu’elle soit trop gentille – ou trop débile, d’après ce qu’elle pensait maintenant – pour ne pas lui refermer la porte au nez et l’ignorer de la même façon qu’il l’avait fait. Au moins, lui, il se serait retrouvé avec un vieil ordinateur dont il ne savait pas quoi faire, ça aurait été toujours plus simple à gérer que les doutes, la tristesse, un bébé et l’impression d’être prise pour la reine des connes. Elle allait lui obtenir ce qu’il voulait, ça ne voulait pas dire qu’elle était obligée de le faire gentiment. Au pire, il pouvait encore l’ignorer, il avait montré à quel point il était doué pour ça, elle était certaine maintenant, qu’il en serait parfaitement capable, même en étant dans la même pièce que lui. Au moins, il lui avait filé son téléphone sans poser de question. Heureusement qu’il était trop nul avec tout ça pour mettre quinze mille mots de passes pour le protéger, au pire, elle aurait quand même trouvé le moyen d’entrer dedans, au moins, ça lui économisait du temps. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, avant d’ouvrir le répertoire d’aller jusqu’à Calista et d’appuyer sur la touche appel. Plus loin, quelque part sur le canapé, évidemment, son téléphone sonna, alors elle raccrocha avant de reposer le téléphone du jeune homme sur la table, juste à côté d’elle et de regarder de nouveau sa montre. « Apparemment, ça prend à peine dix secondes d’aller chercher mon nom dans ton répertoire pour m’appeler. C’est pas bien long. » Et sans doute qu’elle aurait pu ajouter qu’il en fallait encore moins pour juste appuyer sur le bouton pour décrocher un appel, mais bon, après tout, peut-être qu’il avait été trop loin de son téléphone, les quinze-mille fois où elle avait appelé et que du coup, il avait pas eu le temps de répondre. « En plus il a l’air de vraiment bien fonctionner ce téléphone. » Elle haussa les épaules, s’il avait eu un problème particulier, elle aurait peut-être plus le lui réparer en plus, mais non, à première vue, y avait rien à signaler. Elle avait ramené avec elle toute une boite d’outils, dont plus de la moitié de lui servirait pas pour ouvrir ce qu’il lui avait ramené, elle aurait très facilement pu se contenter de ne ramené que le strict de minimum plutôt qu’une caisse à outils lui donnant des allures de bricoleuse. Mais pour le coup, y avait des trucs dont elle avait besoin dedans, au moins pour passer ses nerfs, alors elle attrapa un marteau pour cogner plusieurs fois sur le dit téléphone. Il marcherait nettement moins bien comme ça. Au milieu de ses outils, elle avait bien une paire de ciseaux qu’elle attrapa avant d’aller chercher dans ce qu’il restait du téléphone d’Alec, la carte sim, parce que là, il n’aurait qu’à la remettre dans un téléphone neuf et tout serait réglé et ça lui semblait encore trop facile. Alors que, coupée en deux, la dite carte était maintenant, inutilisable. Elle repoussa ce qu’il restait de l’engin vers Alec. « Maintenant, il marche moins bien. » Il marchait plus du tout surtout. Enfin, c’était une question de perspective, elle, elle dirait qu’y avait des pièces qu’il pouvait récupérer, mais il pouvait encore se démerder avec ça. Maintenant, elle pouvait s’occuper de ce qu’elle avait devant elle, elle avait au moins un peu passé ses nerfs, c’était déjà ça, ça l’aiderait pour les gestes précis qu’elle allait devoir accomplir maintenant. 
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 15:37



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Alec, il voulait bien croire que c’était égoïste, au fond, d’faire les choses comme il les faisait. D’choisir pour son propre bien d’ignorer ce qui s’était passé, d’ignorer Calista par la même occasion, pour des raisons qui lui étaient propres. C’n’était pas particulièrement pour la blesser, parce qu’il avait joué avec ses sentiments, ou parce qu’elle avait fini par sombrer au même niveau que «toutes les autres» à ses yeux; à quoi bon remuer le couteau dans la plaie? Qu’il se disait, lui, trop souvent rappelé aux événements passés. Ne l’avaient-ils pas déjà assez eue, cette conversation? N’s’étaient-ils pas déjà assez souvent rendus compte d’au combien la situation leur échappait, quelle que soit l’ardeur de leurs sentiments, l’un pour l’autre? Alors, il n’pouvait pas vraiment croire, lui, que Calista ait pu finir par s’dire qu’il l’avait juste manipulée, qu’il avait juste passé la nuit avec elle avant de passer à autre chose - pourquoi est-c’qu’il n’l’aurait pas fait la première fois directement, plutôt que de s’encombrer de sentiments incontrôlables qui, pendant des mois, avaient semé le bordel dans toute sa vie? C’n’était pas comme si son coeur avait, à n’importe quel moment d’leur histoire, pu être aussi changeant; ç’avait toujours été vers elle qu’il était revenu, quoiqu’il advienne, et peu importaient les souffrances qui allaient avec. Le truc, c’était qu’à force, leur relation était criblée de douleurs avec lesquelles ils n’savaient pas quoi faire - des mêmes évidences qu’ils n’avaient de cesse d’amener et ramener au milieu de leur couple, ou de quelque relation que ce soit, qu’ils essayaient de construire, tant bien que mal, malgré les circonstances. Ç’avait été une erreur, de finir la nuit ensemble le soir de son anniversaire - pire encore que toutes les tentatives qu’ils avaient accomplies jusque-là, ç’avait été une erreur qu’ils avaient accomplie en étant bourrés, le genre d’acte désespéré dont ils n’avaient pas besoin, pour venir compliquer les choses plus encore. Alors, à chaque fois que son téléphone avait sonné, avec le nom de Calista sur l’écran, Alec n’avait pas vraiment su c’qu’elle essayait d’accomplir: pourquoi en parler, pourquoi ressasser, pourquoi tourner et retourner ces événements dans leurs crânes, pour leur donner plus d’importance qu’ils n’en avaient? Pas parce que c’était elle, pas parce qu’ils n’s’aimaient plus tout d’un coup, comme ça. Mais parce qu’irrémédiablement, qu’ils aient fait ça, avec un taux d’alcoolémie élevé dans le sang, ça n’changeait rien. Ça voulait juste dire qu’ils étaient encore plus désespérés qu’ils n’l’avaient été à une autre époque. Ça voulait juste dire que quand ils étaient ensemble, dans la même pièce, à prétendre pouvoir être autre chose, l’évidence vrillait complètement l’air, et les poussait à des actes qu’ils finiraient tôt ou tard par regretter. Cette nuit-là avait été une erreur, et à quoi bon philosopher sur ça, ou même pire, risquer de la répéter, encore? Il n’y avait qu’un nombre limité «d’erreurs» qu’ils pouvaient accomplir, après tout, avant de définitivement se perdre l’un l’autre.

Certains diraient que c’était arbitraire, d’la part d’Alec, de choisir les conséquences et les aboutissants de leurs actions, à lui tout seul. Était-ce réellement une surprise, au fond? Peut-être était-ce juste la fois de trop, mais son attitude n’était pas différente de toutes les autres fois. Il n’avait jamais rien eu du prince charmant, du type idéal, clair et net sur ses volontés, ses désirs et l’avenir qu’il voyait dans son crâne. En réalité, quand il s’était pris à penser à un futur avec Calista, ç’avait toujours été en opposition avec tout ce qu’il avait toujours eu dans la tête, pour sa vie. Et parfois ç’avait été bon, ç’avait été parfait, une chance inespérée d’pouvoir penser comme ça, d’pouvoir penser mériter tout ça, et y arriver, alors même que ça n’avait pas semblé être dans son genre, pendant tant d’années. Mais d’autres fois, plus souvent, ç’avait surtout été une erreur; quoiqu’il veuille, il ne vieillirait pas avec Calista, quoiqu’il veuille, il n’aurait pas été serein, disponible et idéal comme père, si le bébé qu’on leur avait arraché, avait un jour dû naître. Alec, il avait été chaotique déjà avant d’être un transmutant; maintenant, c’était pire encore. Quand c’était sa tête et son coeur qui s’accordaient enfin sur ses envies idéales, c’était la vie tout court qui lui prouvait qu’il avait tort. Et quand il prenait la fuite à toutes jambes, il avait tort aussi, visiblement. Il n’était pas aveugle ni stupide, et Calista n’laissait pas vraiment de place au doute, pour le coup - ironiquement, ça lui rappelait toutes les rixes, tous les sarcasmes et toutes les petites piques insidieuses qu’elle lui avait balancés dans la gueule, la dernière fois qu’elle avait été en colère contre lui. Peut-être bien qu’à force de se créer une image idéalisée de lui dans sa tête, elle n’était vouée qu’à être déçue; à qui la faute? Peut-être n’y avait-il pas de faute tout court; malgré les apparences, il s’était dit aussi à un moment, qu’éviter cette discussion n’serait pas si mal pour la jeune femme, elle aussi. Ces conversations houleuses, ces batailles d’arguments où rien n’changeaient pesaient tout autant sur Calista que sur lui - au bout d’un moment, il était épuisé d’se blesser lui-même, d’la blesser elle aussi, et de ruiner un peu plus de la relation qu’ils tentaient d’avoir. C’était déjà assez difficile comme ça, de n’pas pouvoir obtenir c’qu’il désirait sans détour, de n’pas même pouvoir le dire à haute voix, pour mieux créer l’inatteignable et c’qui ne serait jamais. Qu’elle soit en colère contre lui, alors, ça n’changerait rien, et il pouvait l’encaisser - au pire, si elle devait le détester à nouveau, ils repartiraient sur le même chemin que la dernière fois; Alec, il serait prêt à dire que c’était toujours mieux que d’se crever le coeur, en allant d’échec en échec. Il ne rechigna pas, ne discuta pas au moment de lui passer son téléphone; et même lorsque Calista commença à faire tout son manège avec celui-ci, l’appareil de la blonde sonnant dans la pièce depuis le canapé, Alec resta muet. Qu’y avait-il à dire? Allait-il prétendre ne pas avoir entendu chaque fois qu’elle appelait, n’pas avoir écouté chaque message, n’pas avoir lu chaque sms? Elle n’avait pas besoin d’éveiller sa culpabilité, elle était déjà là, et depuis le quinze avril; pas besoin de chercher plus loin. Il serra les dents pendant tout ce temps, et évidemment que les secondes qu’il mit à comprendre ce qui se préparait, ne lui permirent pas de voler au secours de son téléphone. Il ne put que grogner, lâchant un juron alors qu’il n’avait pu faire qu’un pas vers elle - trop tard, manifestement. Quoique- « Mais qu’est-c’que-?! » il pinça les lèvres, se mordit la langue pour ne pas lâcher une réplique trop cinglante; c’n’était certainement pas l’idéal, quand bien même sa bouche semblait littéralement brûler d’une hargne soudainement éveillée. « J’peux savoir c’que ça t’a permis d’accomplir, d’faire ça?! » au Diable la politesse ou la demi-mesure, Calista elle-même n’en faisait manifestement pas preuve; et hein, peut-être que c’était mieux comme ça, qu’est-ce qu’elle croyait?! Qu’elle avait supprimé tous les numéros de téléphone des filles qu’il s’était tapées entre le quinze avril et aujourd’hui? Y’en avait pas eu. Par contre, là-dedans, y’avait eu plein de choses les concernant eux, des souvenirs auxquels il s’était accrochés comme une adolescente de quinze ans, parce qu’il était pitoyable comme ça, en amour. « Tu sais quoi? Mon boulot, c’était juste de te ramener l’truc. Maintenant que c’est fait, j’ai pas besoin d’rester. Alors t’auras qu’à le rendre quand t’auras fini. En espérant que tu l’réduises pas en miettes juste parce que j’l’ai touché. » parce que bon, hein, son téléphone n’avait été responsable de rien d’autre que ça. C’était juste un putain de gadget, duquel il n’avait plus rien à tirer maintenant - autant qu’elle le garde, elle n’avait qu’à le réduire encore plus en morceaux si ça pouvait l’amuser. Lui, il en avait déjà marre: elle n’avait pas besoin de s’mettre à ruiner toutes ses affaires pour qu’il comprenne le message.
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 16:56


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Elle était vraiment énervée Calista. Ça ne lui arrivait pas souvent d’avoir les nerfs comme ça. Elle était plutôt du genre calme et posée en général. Plus réfléchie qu’impulsive, mais là, elle était vraiment énervée et ça faisait des jours et des jours qu’elle ruminait toute seule dans son coin, parce qu’Alec avait décidé de ne pas répondre à ses appels, qu’elle était enceinte et qu’elle ne savait même pas à qui en parler. Elle était complètement paumée dans sa vie et Alec, il était celui vers qui elle s’était toujours tournée dans ces moments-là. Il était le premier à qui elle avait confié des doutes qui auraient bien pu la tuer à une époque et maintenant, elle ne pouvait rien lui dire, parce qu’il ne répondait pas au téléphone et quand bien même il l’aurait fait, est-ce qu’elle aurait pu en parler de ce bébé ? C’était forcément un problème de plus qui viendrait se mettre entre eux deux, à cause de cette mutation qu’il portait encore en lui et pour laquelle, malgré toute la colère qu’elle ressentait ces derniers temps, elle continuait de chercher une solution. Mais rien ne semblait à même de tomber miraculeusement du ciel pour lui offrir une solution, par contre, il semblait bien que des trucs qui sortaient de nulle part pour lui compliquer la vie, ça y en avait plein, partout, tellement qu’elle ne savait plus quoi en faire Calista. Pour le coup, c’était pas Alec qui allait l’aider avec ça, elle l’avait bien compris maintenant. Elle n’avait pas attendu grand-chose des coups de téléphone qu’elle lui avait donnés. Elle n’avait pas cru que ça lui offrirait une solution toute faite, comme si un truc pareil pouvait vraiment exister. Mais peut-être qu’au moins, entendre la voix d’Alec, avoir quelques mots rassurants quant à tout le bordel qu’elle pouvait ressentir maintenant, ça aurait pu l’aider. C’était certain, que même quelques mots, ça aurait été plus gérable que le silence.

Alors, elle ne savait pas ce que lui il pensait de cette nuit qu’ils avaient passée ensemble, elle ne savait pas ce qu’il pouvait ressentir vis-à-vis de tout ça, parce qu’il n’avait pas voulu en parler de toute évidence. Elle ne savait même pas ce que ça pouvait dire pour elle, alors sans doute qu’elle n’aurait jamais demandé à Alec de lui fournir une explication sur tout ça. Ils s’aimaient encore, ils avaient trop pu ce soir-là, ils avaient fini dans le même lit et qu’importait que ça n’aide pas à remettre en place cette relation à laquelle ils avaient renoncé, elle, ça le lui convenait pas que ça s’arrête juste comme ça. Elle n’aimait pas traitement. Il avait pu le réservé autant de fois à toutes les autres filles qu’il avait connu dans sa vie, elle s’en fichait complètement, mais pourquoi est-ce qu’il fallait aussi qu’elle soit traitée comme ça hein ? Est-ce qu’il avait pas déjà dit qu’elle était différente des autres ? Alors pourquoi la traiter de la même façon hein ? C’était pas juste et c’était encore moins juste sans doute, qu’il revienne vers elle comme ça, juste parce qu’il avait besoin d’aide. Elle bouillonnait de rage depuis un moment et elle se disait que tous les bouleversements d’hormones qui se jouaient en elle depuis qu’elle était enceinte, ça ne devait certainement pas aider. Elle avait l’impression d’être une bombe à retardement qui n’allait pas tarder à exploser et Alec qui venait juste pour une histoire d’ordinateur, ça n’aidait absolument pas. D’ordinaire, elle aurait été la dernière à s’en prendre à un téléphone comme elle l’avait fait avec celui d’Alec, après tout elle aimait tellement ces trucs-là, qu’elle n’oserait pas les casser. Mais là, ça avait été plus fort qu’elle et qu’est-ce que ça pouvait prouver ? Rien du tout. C’était ça le pire peut-être. Sur le moment au moins, ça lui avait permis de passer ses nerfs, mais maintenant, le téléphone, il était en miettes et elle n’allait pas franchement mieux. « Pendant les trente secondes que ça m’a pris de le casser, j’me suis sentie mieux. J’suppose que trente secondes, c’est le mieux que je puisse avoir ces derniers temps. » Alors techniquement son téléphone, il était mort pour la bonne cause, pour trente malheureuses secondes de sa vie pendant lesquelles elle s’était sentie un peu mieux alors qu’en ce moment, c’était un bordel à peine croyable dans son quotidien. « Tu fais ce que tu veux. J’ai pas l’intention de détruire ma réputation au boulot à coup de marteau. » Si c’était elle qu’on était venu chercher et pas n’importe quel informaticien du coin, ça voulait probablement dire qu’on la respectait au moins pour son boulot. « C’est tout ce qui me reste, apparemment. » C’était la seule raison pour laquelle lui, il s’était pointé à sa porte après plusieurs semaines de silence. Alors, si c’était le dernier truc qu’elle avait encore pour elle à présent, autant le préserver.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 22:50



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CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

A force de faire encore et encore les mêmes conneries, «choisir» les choses de la même façon, Alec avait fini par développer un véritable talent, pour éviter tout c’qu’il ne voulait pas affronter. Quand il avait abandonné une fille le lendemain d’une nuit avec elle, c’était avec une nonchalance extrême qu’il avait toujours réussi à ensuite, éviter tout contact avec la demoiselle en question. Quand il avait décidé de finir une histoire un peu trop chiante pour lui, il l’avait aussi fait avec une netteté assez cruelle pour que le message soit clair, et indéniable. Il n’avait pas peur de faire les choses avec excès, de faire comprendre à quelqu’un dont il n’voulait plus dans sa vie, que c’était fini, et qu’il n’y avait plus aucune fibre de volonté en lui, qui pouvait encore s’accrocher au lien qu’ils avaient en commun. Des intentions qu’il n’avait clairement pas eues, à l’égard de Calista, quoiqu’elle ait pu en penser, de son côté à elle. Non, en vérité, avec Calista et ce, depuis bien avant qu’ils ne passent encore une nuit ensemble, il n’savait pas quoi faire; il n’savait pas quoi décider, quoi changer, ou même en quoi croire. Il savait c’qu’il voulait, et il savait aussi que c’qu’il voulait, il n’pouvait pas l’avoir. Alors quoi? Ils se l’étaient dit sans se le dire, maintenant qu’ils n’étaient plus en couple, ils devaient essayer de trouver ce juste-milieu entre connaissances et amis, ce qu’ils avaient eu autrefois, et qui leur avait permis de se côtoyer l’un l’autre, sans que ce n’soit complètement bizarre. Sauf que ça, le Lynch, il n’savait pas faire; et peut-être bien que le soir de son anniversaire avait également prouvé que Calista n’savait pas comment faire non plus. Qu’ils essayaient, mais qu’ils n’y arrivaient pas. Qu’ils savaient ce qu’ils devaient faire, mais qu’ils ne voulaient pas le faire. Et Alec, il portait en lui le sentiment qu’il n’s’était que trop souvent prouvé à lui-même cette évidence-là; il aimait Calista, ouais, c’était bien beau, stupide et naïf, et ça foutait le bordel dans sa vie dès qu’il baissait sa garde. Ça ne réécrivait pourtant rien de la réalité, et n’permettait pas aux choses de changer de façon concrète, pour leur permettre d’être ensemble, sans arrière-pensée et sans lourd réel explosant devant leurs yeux. A quoi bon en reparler? A quoi bon y réfléchir, encore et encore? Alec était un transmutant, Alec était immortel, Alec était apparemment l’seul des deux à trouver que c’était un si gros problème qu’ils n’pouvaient pas être ensemble. Pour une fois qu’il écoutait c’genre de moralité sommeillant en lui, voilà qu’il était constamment confronté à une Calista qui l’aurait plus volontiers, à foncer dans le déni le plus total. Le déni n’leur allait pas non plus, cependant; c’était la fondation des quelques mois qu’ils avaient passés ensemble - le couple qu’ils avaient essayé de devenir, mais qui avait été fracturé en mille morceaux par Rhaena Dryden, un beau jour, sans crier gare. Ils n’étaient pas forts, pas à même de résister aux intempéries ou même à pouvoir se faire des promesses surdimensionnées comme se le faisaient tous les amoureux - à quoi étaient-ils bons, alors? A s’offrir l’un l’autre un bonheur présent et instantané, voué à tourner acide dans leurs âmes, un jour ou l’autre?

Pour le coup, ouais, peut-être bien qu’au niveau de sa propre conscience à lui, Alec n’avait pas l’impression d’avoir fait pire cette fois-ci que toutes les autres fois. Comme pour l’reste, il n’avait pas la prétention d’avoir de réponse idéale, il n’avait certainement pas l’orgueil de dire qu’il avait bien agi - il n’avait aucun argument à servir. Il n’était pas venu pour ça, et peut-être bien était-ce même pour ça qu’il n’avait jamais osé décrocher son téléphone; ses sentiments n’avaient pas changé, ils n’changeraient pas - qu’ils s’envoient en l’air une nuit par erreur, ou trente nuits par erreur. Il n’y pouvait rien; mais ça n’changeait pas grand-chose au fait qu’il n’avait pas sa place dans sa vie, à Calista. Qu’elle s’acharne donc sur son téléphone - il aurait presque pu juste en lever les yeux au ciel et marmonner pour lui-même, si elle ne mit pas d’efforts à faire en sorte que tout soit inutilisable. Il avait tout perdu maintenant, pour le bon-plaisir d’une Calista qui avait dû construire dans sa tête, tout un tas de scénarios sur le pourquoi du comment de son silence, qui, finalement, n’lui ressemblaient pas. Qu’est-c’qu’elle avait bien pu penser, jusque-là? Évidemment qu’il n’y avait pas pensé; évidemment qu’il n’avait pas voulu y penser - par culpabilité bien plus que parce qu’il s’en foutait. Et puis quoi? Il semblait que si elle s’estimait justifiée d’faire c’qu’elle avait fait, c’était parce qu’elle s’était construit dans le crâne tout un tas d’idées pas forcément flatteuses à son sujet - comme quoi, les problèmes insidieux qu’ils essayaient de nier si souvent, revenaient bien assez vite à la surface, quoiqu’ils fassent; « Qui sait, t’aurais pu avoir toute une minute avec ton propre téléphone. » il répliqua, quand même, levant les yeux au ciel à toute cette histoire; c’était bien pour ça que le sport existait, hein, pour se défouler. Personne n’pouvait prétendre avoir une façon d’gérer les choses meilleure que les autres - et Calista, quoiqu’il en soit, elle n’pouvait pas prétendre être celle deux d’eux qui portait, en solo, toutes les merdes qui s’étaient un jour posées entre leur couple. Alors il ne put pas vraiment faire comme si de rien n’était, quand elle lâcha son autre réplique, le poussant à faire volte-face alors même qu’il avait été si bien parti pour passer cette porte sans se retourner; « J’ai retenu la leçon t’en fais pas. La prochaine fois j’dirai rien quand les autres s’demanderont qui peut bien s’occuper de trucs comme ça, quand tous les autres n’y arrivent pas! » on l’avait envoyé ici, ouais, techniquement - c’n’était pas pour autant que trente autres personnes avaient essayé avant Calista. Et quand bien même elle pouvait trouver ça dégradant, ou horrible comme perspective, ç’avait été Alec qui avait mentionné les talents de la Wolstenholme pour c’genre de trucs. Et puis merde, si c’était tout c’qu’elle avait, c’était au moins quelque-chose qu’ils avaient en commun; « Bienvenue au club. » contre-attaqua-t-il sans détour, « T’en fais pas. Fais tes trucs; avec un peu d’chance la prochaine fois ils sauront aller chez toi directement, et on aura plus b’soin de se croiser. » ça sauvegarderait son futur téléphone, et n’importe quoi d’autre qui pouvait mal aller maintenant chez Calista. Si c’était comme ça qu’elle espérait se défouler sur lui, désormais, ça n’allait pas fonctionner de la façon qu’elle l’imaginait - quoiqu’il advienne, quoiqu’il se passe entre eux, c’qui était clair dans sa vie à lui, c’était qu’il n’avait nettement plus assez de patience pour les choses comme ça.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 0:02


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Elle ne savait plus quoi faire ni quoi penser Calista ces derniers temps. Peut-être que tout ce qu’il avait voulu Alec en ignorant ses appels, c’était qu’elle se vexe, qu’elle s’énerve, qu’elle le déteste assez pour passer à autre chose, puisque c’était ce qu’elle méritait, ou quelque chose du genre. Calista, elle se disait que si jamais elle était capable de faire ça, elle en serait probablement soulagée. La colère, elle aurait du bon dans ce cas-là, elle l’aiderait à avancer dans sa vie et tout finirait par aller mieux dans le meilleur des mondes. Mais c’était pas comme ça que ça marchait. Sa colère, elle n’avait rien de bon là, rien qui puisse l’aider à tourner la page, oublier Alec et construire sa vie sans cette relation qui ne les menait nulle part. Mais Alec elle l’aimait, c’était un fait qui ne changerait jamais apparemment. Elle essayait pourtant. Elle disait que peut-être en se persuadant qu’il n’en avait rien à faire de sa tronche, qu’il ne l’avait pas rappelée, parce qu’il l’avait traitée comme les autres, une pauvre fille trop naïve avec qui il avait passé la nuit avant de l’oublier complètement, elle arriverait à lui en vouloir assez pour le chasser définitivement de sa vie. Mais ce serait toujours plus simple de conclure qu’il avait ignoré ses appels pour ne pas parler avec elle, pour éviter une conversation qui n’aurait pas de sens, parce qu’ils l’avaient déjà trop eue et que ça ne servait à rien de recommencer encore une fois. Comme quoi, elle en avait encore en stock, des excuses à lui servir pour son silence. En ça l’énervait ça aussi Calista, de pas être fichue de croire en ce qui l’arrangerait le plus, ce qui les arrangerait le plus tous les deux, de toute évidence. Alors voilà où elle en était maintenant, en train de s’agacer sur Alec, sur elle-même et sur le monde tout entier, parce qu’il était pourri et qu’il ne leur simplifiait pas la vie.

Elle s’énervait parce qu’elle était blessée d’avoir été ignorée par la seule personne au monde de qui elle avait cru ne jamais avoir se comportement. Elle était énervée, parce qu’elle avait besoin qu’y ait un sens dans toute cette histoire et qu’elle ne pouvait pas le trouver sans Alec. Elle était énervée parce qu’il n’avait même pas dû penser qu’elle avait besoin de ça et qu’il se contentait de revenir pour des raisons purement professionnelles, comme si de rien n’était. Comme si tout ça n’avait jamais existé. En plus de ça, y avait cette histoire de bébé qu’elle ne savait pas comment gérer et cette frustration qu’elle avait alors qu’elle se disait que ce serait pas juste de lui en parler à cause de sa mutation et de tout ce que ça pourrait impliquer dans cette histoire de bébé. Elle avait envie d’en parler, besoin aussi, mais ça aussi, ça resterait sous silence. Comme tout le reste. Alors ouais elle était vraiment énervée et casser ce téléphone, ça lui avait permis de se sentir mieux pendant quelques secondes et maintenant, elle était revenue au même point. « Non, mieux vaut pas imaginer mon état si mon téléphone était en miettes. » Elle y tenait à son téléphone, elle était ce genre de personne qui ne pouvait pas vivre sans, Alec, au moins, il était un peu plus désintéressé qu’elle de ce genre d’outils et puis, elle, elle répondait toujours à son téléphone, alors elle ne méritait pas ça. « Ouais, j’ai cru remarquer que tu avais un talent pour ça, ne rien dire. » Garder le silence, il semblait bien que c’était son truc à Alec. Ça l’avait été ces dernières semaines aussi. A moins que son véritable talent soit sa capacité à repousser les autres, peu importait les efforts qu’ils faisaient pour rester auprès de lui. Elle essayait, elle essayait vraiment, elle ne l’avait pas laissé tomber le jour de son anniversaire, elle s’était répété encore et encore qu’elle ne le laisserait jamais tomber, qu’elle soit sa petite amie ou autre chose. Mais fallait croire que c’était tout l’inverse qu’il voulait. « J’pensais que c’était déjà ce que tu essayais de faire, ne plus me croiser. » C’était compliqué de penser autrement, il l’avait ignorée elle ne savait combien de fois, alors fallait croire qu’il ne voulait plus lui parler, plus la voir, peut-être que c’était plus simple pour lui et ça aurait dû l’être aussi pour elle. Mais ce n’était pas le cas. « Au moins, tu vas pouvoir changer de numéro de téléphone, si tu me donnes pas le nouveau, tu seras débarrassé de moi pour de bon. » Elle haussa les épaules, les yeux baissés vers ce qu’elle était en train de faire. S’il se débrouillait pour ne plus la croiser et qu’elle n’avait plus les moyens de le joindre, il n’aurait plus besoin de l’avoir dans ses pattes, si son silence, il avait visé à quelque chose du genre, au moins, il avait gagné.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 6:15



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Pour la toute première fois qu’il essayait quelque-chose avec quelqu’un d’autre dans sa vie, Alec n’aimait pas toutes les sensations que ça éveillait en lui; les regrets, les remords, l’impression de déteindre sur la vie de quelqu’un, et pas dans le bon sens du terme. L’impression que tout allait mal quoiqu’il fasse, et que rien n’finirait comme ils pouvaient le créer, dans un coin de leur tête, parce que leurs coeurs les empêchaient d’être réalistes, le plus souvent. Ç’avait été déjà assez difficile comme ça, de tenir bon face à une Calista qui n’avait eu de cesse de discuter ses arguments, de contredire tout c’qu’il avait pu penser, alors même que ses songes lui paraissaient si légitimes; il n’avait pas besoin de quelqu’un qui lui mentait en lui faisant croire qu’ils trouveraient tôt ou tard une solution pour sa mutation, et qu’en attendant, s’ils devaient passer des mois, des années à faire du surplace, ça n’aurait pas d’importance. Il n’voulait pas de quelqu’un qui se contentait de ça; il n’voulait pas regarder Calista en sachant parfaitement bien quels étaient ses rêves, quelles étaient ses envies de toujours et ses ambitions à peine dites à haute voix, et en étant la personne qui n’pourrait jamais répondre à tout ça. Y’avait qu’à voir ses précédentes histoires, comparées à celle-ci - ils n’semblaient même pas compatibles au premier regard, et il suffisait que la situation se gâte un tant soit peu, pour qu’ils en soient tous les deux à déjà, imaginer le pire de l’autre. Est-c’que la Wolstenholme s’était imaginée avoir été soudainement recalée au rang de «toutes les autres femmes», après quelques semaines de silence, alors même qu’il avait passé des mois, des années même, à lui démontrer le contraire? Combien d’fois avaient-ils eu cette conversation - à croire qu’elle n’avait peut-être pas fait son chemin jusque dans la tête de Calista; peut-être parce qu’elle n’lui faisait pas confiance. Alors peut-être bien que ç’avait été pour ça qu’il n’avait pas fait partie de toute sa vie pendant un moment; qu’elle avait tenu à garder un pan de son existence indépendante de leur couple. Peut-être était-ce ce qu’on récoltait, à avoir passé tant d’années à vivre avec une telle nonchalance, du coeur des autres. Indéniablement, des mecs comme lui, on dirait à toutes les nanas qui s’éprenaient d’eux, qu’elles «pouvaient faire mieux» - alors qu’est-c’qu’il avait dit de si terrible qui n’était pas une vérité indéniable que le monde n’avait de cesse de lui démontrer, à la blonde? Il n’savait pas, alors, c’qu’il avait attendu, ou pu penser de tout le silence qu’il avait fait planer ces derniers temps, entre eux deux - il savait que c’était d’sa faute, il savait qu’il avait été celui d’eux deux qui avait été un véritable mur énigmatique, une franche limite à toute négociation. A quoi bon? Il n’voulait pas changer ce qu’ils étaient devenus - ils n’pouvaient pas le faire; alors fondamentalement, cette nuit ensemble avait juste été une connerie, un souvenir qui deviendrait encore plus amer dans leurs crânes et dans leurs tripes s’ils devaient mettre des mots dessus.

Il n’était pas doué en mots, en plus, Alec; il était plus doué en actes, et ceux-ci n’étaient pas toujours les meilleurs. Comme aller presque tuer son père quand celui-ci vaccinait Calista, entrainant tout un tas de conséquences qu’personne n’avait calculé. Comme quoi, pouvait-elle prétendre Calista, qu’y’avait quoique ce soit de bon qui ressortait des mois et des mois durant lesquels ils avaient littéralement lutté contre le monde, pour quelques brins de bonheur éphémère? Il n’voulait pas encore plus empoisonner leur relation; et paradoxalement, ça incluait l’fait de n’pas vouloir se planter plus encore. Peut-être alors que la seule option avait été le silence, aussi drastique cette «solution» avait-elle été. Il n’pouvait pas revenir là-dessus désormais - heureusement, cette nuit n’était vouée qu’à être une image progressivement de plus en plus lointaine, comme toutes les ambitions disproportionnée qu’ils avaient pu avoir, trop amoureux pour voir la réalité. Et tant pis pour le téléphone, au fond - que ça ait aidé les nerfs de Calista n’était pas une si mauvaise chose - certains diraient qu’il lui devait bien ça. C’n’était qu’un stupide gadget, au moins à l’extérieur; et peut-être bien que de son point de vue à elle, la blonde n’avait pas dû juger à toutes les choses auxquelles il avait pu tenir, dans la petite carte qu’elle avait détruite comme le reste. Ça aussi, c’était désormais un geste, un choix sur lequel ils n’pouvaient pas revenir - c’était perdu, comme beaucoup de choses. Peut-être que c’n’était pas si mal. Il les comprit, les sous-entendus à peine voilés de Calista, ceux qui le firent soupirer; et malgré tout, il continua de sous-peser l’option de partir, de juste tracer son chemin. Un genre de choix passif-agressif comme il en faisait souvent, mine de rien. C’était un fait, il n’avait pas envie d’parler, il n’avait pas envie de discuter d’cette nuit-là, ou du reste; il n’avait certainement pas envie d’se confronter à ce que ses choix avaient pu laisser dans la vie de la jeune femme. Si ça se trouve, elle l’avait déjà détesté pour c’qu’ils avaient fait cette nuit-là, et les jours qui avaient passé n’avaient fait qu’en rajouter une couche. Un peu plus, un peu moins - quand il songeait à l’éternité, tout semblait désuet. « Qu’est-c’que tu veux que j’dise? » il finit par balancer, à force d’essayer d’construire dans sa tête le sens de tout ça; le fait que Calista lui en veuille, pour quelque-chose qui semblait s’être réglé, qu’ils le veuillent ou non, avant qu’ils finissent la nuit ensemble. « Jusqu’à preuve du contraire, rien n’a changé d’la dernière fois qu’on s’est retrouvés à parler. Alors peut-être bien que t’as fini par t’faire tes propres idées, et qu’est-c’que j’y peux? Au moins, y’a un d’nous deux qui pense savoir c’qui ressort de tout ça. » parce que lui, il n’savait pas; et à force de s’écraser contre un mur de réalité, il s’découvrait, Alec, plutôt prompt à la fuite qu’à répéter, encore et encore, les mêmes actes désastreux. « Alors vas-y, t’as quelque-chose à dire, toi, peut-être, de tout c’qui s’est passé?! » c’était elle qui voulait tant parler, elle qui avait appelé en boucle et qui maintenant agissait comme s’il avait commis la pire trahison, en n’voulant pas remuer les mêmes choses, encore et encore. Il voulait bien admettre que c’était égoïste, qu’il n’avait pensé qu’à lui, ouais, de prime abord; mais jamais ça n’avait été pour chasser Calista d’sa vie- il l’aurait fait avec son coeur, bien avant cette nuit-là, si ç’avait été c’dont il avait eu envie. Au moins, ç’aurait évité qu’ils s’étendent encore plus longtemps sur ces sujets dangereux et douloureux, juste pour une nuit impétueuse, motivée par l’alcool et le désespoir.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 12:02


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Elle savait bien Calista, que cette nuit qu’ils avaient passée ensemble, elle ne changeait rien à tout le reste. Evidemment, Alec était toujours un transmutant immortel et la solution pour régler ça, elle n’était certainement pas tombée du ciel comme par magie, parce qu’un soir, ils avaient trop bu au point de finir dans le même lit. Elle n’était pas encore assez naïve, pour croire qu’il suffisait de ça pour que tout le reste ne soit plus qu’un vieux souvenir sur lequel ils ne seraient plus obligés de revenir. Peut-être qu’Alec, il avait cru qu’elle était assez débile pour ça et que du coup, ça justifiait parfaitement le fait de ne pas répondre au téléphone. On pourrait presque penser alors qu’y avait un genre de geste bienfaisant dans son silence, qu’il n’avait pas voulu lui briser le cœur encore une fois ou mettre à mal les espoirs débiles qu’elle avait pu s’enfoncer dans le crâne après une nuit, partagée à cause des trop fortes quantité d’alcool qu’ils avaient avalé. Non, elle savait que ça ne voulait rien dire, que rien n’avait changé et que c’était complètement inutile de revenir sur les raisons qui avaient poussé Alec à rompre la dernière fois. Après tout, il avait bien dit qu’il n’avait plus l’intention de se laisser endormir par ses discours. Elle avait bien compris l’idée maintenant et si elle était partie la fois dernière, sans continuer d’insister dans le vent, c’était parce qu’elle avait décidé de respecter sa décision à Alec et ça valait encore pour aujourd’hui, quand bien même c’était toujours aussi injuste que la fois précédente. Elle n’avait rien attendu en particulier, hormis le fait de parler, au moins un peu de ce qui avait pu se passer entre eux deux, plutôt que de laisser ça en suspens dans un silence qu’elle pouvait bien interpréter de mille façon maintenant, elle avait fini par se faire une raison, elle n’aurait jamais d’explication pour tout ça.

Il aurait peut-être mérité alors, qu’elle se contente de coller les pires interprétations possibles et imaginables au fait qu’il n’ait pas fait l’effort de décrocher son téléphone. Il aurait peut-être été content dans le fond, si ça l’avait aidée à passer l’éponge sur leur histoire pour définitivement passer à autre chose et elle aurait pu s’en réjouir aussi, au moins, elle aurait pu laisser tomber et arrêter de se prendre la tête, parce qu’Alec Lynch refusait catégoriquement de lui parler, après tout, si elle n’avait pas été aussi amoureuse que ça de lui, ça n’aurait pas eu d’importance, qu’il l’ignore comme il l’avait fait. Mais elle l’aimait, encore, toujours, comme si quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle essaie de penser ou qu’importait la force qu’elle engageait dans sa rancœur, ça ne changeait absolument rien à la façon dont son cœur battait pour Alec. Ce qu’elle savait de l’amour Calista, c’était que c’était censé être beau, réconfortant, agréable et que là c’était juste affreusement douloureux et qu’il en ait eu quelque chose à faire ou non, son silence, il n’avait pas du tout arrangé quoi que ce soit à cette fichue douleur au fond de son cœur. Peut-être que ça avait épargné le sien de cœur, parce que de toute évidence, ils n’avaient pas du tout la même façon de gérer les choses. Tant mieux pour lui, s’il avait pu s’en sentir mieux comme ça, mais ça n’avait pas été son cas à elle. Ça avait juste entraîné tout un tas de questions dans sa tête. Est-ce qu’il s’en fichait ? Est-ce qu’elle l’avait définitivement perdu ? Est-ce qu’il lui en voulait ? Est-ce qu’il allait bien ? Est-ce qu’il essayait juste de la repousser ? Est-ce que tout un tas de trucs auxquels elle n’avait pas pu répondre et auxquels s’étaient trop vite rajouter cette fichue question à laquelle elle n’avait pas de réponse : est-ce qu’elle devait lui dire qu’elle était enceinte ? Il ne pouvait pas savoir, à quel point cette grossesse la torturait et était loin, très loin d’arranger les choses, parce qu’il savait pas que c’était un truc à prendre en compte et il ne pouvait pas deviner ça, mais le fait été que pour elle, c’était comme un énième coup qu’elle se prenait en pleine gueule depuis quelques semaines et qu’elle avait toutes les raisons du monde d’être complètement à bout de nerfs. « C’est pour ça que t’as pas décroché ? Parce que tu pensais que j’allais te bassiner avec mes belles paroles et prétendre qu’on pouvait tout recommencer comme si de rien n’était et que tu allais encore devoir me casser dans mon délire ? » Comme ça avait été le cas déjà plusieurs fois, dans ces discussions qu’ils avaient déjà eues et auxquelles de toute évidence, il n’y avait pas d’issues. Si lui il avait pensé comme ça, alors c’était pas elle la première à avoir eu des interprétations erronées de la situation. « C’est bon, j’ai compris. J’ai jamais eu l’intention de revenir là-dessus. » Peut-être même qu’elle comprenait encore mieux maintenant qu’elle était enceinte et qu’elle réfléchissait encore et encore à tout ce que ça pouvait impliquer. « J’avais juste besoin de parler, peu importe de quoi, juste parler. J’ai jamais été ce genre de fille à savoir gérer ça, juste coucher avec un mec et être ok si y a pas de suite. Je sais pas faire ça. Je suis vraiment, vraiment nulle pour aller de l’avant. » Encore plus depuis qu’il était question d’Alec, tourner la page lui semblait encore plus insurmontable que dans tout ce qu’elle avait connu précédemment. « Alors j’avais juste besoin de parler, pour savoir qu’y avait quand même quelque chose après, même si c’était pas tout ce que j’aurais pu vouloir et pas juste complètement, définitivement rien. » Et il n’avait pas décroché son téléphone, alors qu’est-ce qu’elle était censée penser ? « T’as pas répondu alors … » Elle haussa les épaules. Forcément, elle avait fini par trouver dans ce silence une réponse à tout ça, il lui avait semblé qu’y avait plus rien à tirer d’eux. « J’avais tort. Au moins, on est encore collègues. » Elle laissa échapper un long soupire, elle aurait quand même voulu qu’y ait un entre deux à ce qu’ils avaient été avant et juste ça, lui qui se pointait après des semaines de silence, pour qu’elle lui décortique son truc. Au moins, elle était pas trop mal partie avec ça, elle avait ouvert le machin et c’était en mauvais état à l’intérieur, c’était sans doute ce qui avait démotivé les autres. Heureusement, elle, elle était plus facilement démotivée par les appels sans réponse que par un ordinateur en ruine, c’était déjà ça de gagné.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 14:16



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CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Indéniablement, il y avait eu une part d’Alec qui avait su, dès le moment où il avait accepté de suivre les indications qu’on lui avait filées, que la confrontation avec Calista était imminente. Que leurs «retrouvailles» ce soir ne seraient pas faites que de professionnalisme et de leurs habitudes à se comprendre. Il avait très bien su, ce qu’il semait lentement mais sûrement entre eux deux, à chaque coup de téléphone refusé, à chaque discussion qu’il avait fuie, à chaque fois où le silence avait été de mise. Il n’avait pas eu raison d’faire c’qu’il avait fait - c’n’était pas pour autant qu’aujourd’hui, il avait fait sa paix avec quoique ce soit des évidences qui planaient dans l’air, dès qu’ils pensaient à ça. A eux deux, à cette nuit-là. A cette soirée tout court. Dès le moment où il avait ouvert la porte de chez lui pour laisser la jeune femme entrer, il avait su pourquoi elle était là; que c’était un geste altruiste en quelques sortes, à cause des sentiments qu’elle avait pour lui. Ceux qu’ils avaient tous les deux encore, et qu’ils n’arrivaient pas à réfréner, faire taire, ou contrôler d’une quelconque façon, peu importait le temps qui passait. Il y avait eu tout un tas de conversations qu’il n’avait pas eu envie d’avoir avec la Wolstenholme; parfois même, des conversations qui étaient parfaitement opposées entre elles: il n’avait pas eu envie de se retrouver à nouveau face au fait qu’ils n’pouvaient pas être ensemble quoiqu’il en soit, parce que rien n’avait changé, si ce n’était qu’ils avaient rajouté une erreur, faite dans l’ivresse de trop de verres avalés, pour semer le chaos dans leurs têtes. Il n’avait pas non plus eu envie que soudainement, y’a un genre d’épiphanie qui éclate dans leurs esprits, et qu’ils se rendent compte que peut-être, ils n’devaient plus se voir pour un moment. Qu’ils se disent clairement et nettement que tout ça, ça n’pouvait plus arriver, parce qu’ils ne devaient plus s’aimer de la sorte. C’était, visiblement, une entreprise qui prenait du temps - Alec, quoiqu’elle en pense, il s’disait que ça les condamnait moins, s’ils le faisaient en silence, sans dire des choses qu’ils pourraient regretter, sans prendre des décisions qu’ils pourraient haïr. Il était trop impulsif, sans doute, pour avoir eu quoique ce soit de bien à tirer de ce qui était arrivé entre eux cette nuit-là et ce, pendant un long moment. Peut-être n’était-ce encore qu’une évidence, prouvant au combien ils étaient opposés, peut-être même incompatibles, et juste voués à se blesser et se décevoir encore et encore. C’n’était pas ce qu’il avait voulu; ses pensées avaient été désespérément vides, à chaque moment qu’il avait passé, accroché à son téléphone. Il avait hésité à la rappeler, tant de fois; il avait hésité à décrocher, encore plus de fois. Il s’était même trouvé le prétexte à une époque, que c’n’était pas une conversation à avoir au téléphone. Il n’avait aucune excuse à donner sur ça - il n’avait rien à justifier. Et tout à la fois, il n’était pas responsable de là où était allé l’esprit de Calista, pendant tout ce temps.

Irrémédiablement, il avait su, quand même, qu’ils étaient voués à se revoir, à un moment ou un autre. Il n’avait certainement pas déployé les mêmes efforts pour n’plus jamais croiser Calista, qu’il n’avait pu le faire, plus jeune, avec d’autres femmes. Combien d’fois allait-il devoir l’admettre, hein, qu’il avait été un connard avec les nanas à une époque de sa vie? Quoiqu’elle en dise, Calista, à l’heure actuelle, c’était elle qui demeurait être une énigme, distante et froide - alors qu’il parlait, elle restait concentrée sur ce qu’elle faisait. Elle était la première à avoir sorti les armes pour lui faire comprendre son mécontentement - et l’instant d’après, elle était, manifestement, celle d’eux deux qui tournait le dos à la moindre communication qu’ils pourraient avoir. Pourquoi est-c’qu’il n’avait pas décroché, alors? Les mots de la blonde le firent soupirer, d’une évidence qu’il ne pouvait pas contredire - « C’est c’qu’on fait, Calista. A chaque fois. Même au tout début, ou à Elizabethtown, ou l’autre soir. J’vais pas-... j’vais pas un jour finir par apprécier avoir cette conversation, encore et encore avec toi. » et ils savaient très bien ce qui était arrivé, les deux tiers de ces fois-là; il n’avait pas tenu bon, il n’était pas resté ferme et définitif sur ses croyances, sur les évidences que la réalité pointait de partout, dans sa direction. Il avait cru aux bonnes paroles pleines d’espoir, de «ça va s’arranger», de «on peut le faire», de «on s’aime maintenant, et c’est ce qui importe»; non, clairement, il n’avait pas eu envie de voir ce scénario s’rejouer devant ses yeux, pour la énième fois, pour répéter soit les mêmes erreurs, soit les mêmes paroles douloureuses qui lui avait écorché la gorge, et avaient déjà demandé tout son courage, cette fois-là, après l’attaque de Rhaena. Elle avait toujours le rôle facile, dans ces confrontations; quoiqu’elle en dise, quoiqu’elle en pense - elle était celle qui était libre d’laisser parler ses sentiments quand, sans cesse, il devait raisonner, raisonner. Penser sa vie avec cette mutation dégueulasse, écrire sa vie en fonction de celle-ci, et n’jamais voir rien de tout ça, changer d’une quelconque façon. « De quoi est-c’que tu voulais parler, hein?! » il lâcha, d’un geste leste, d’une frustration qu’il n’pouvait pas retenir; à quoi bon parler d’cette nuit-là, qu’est-ce qu’il y avait eu de si mémorable pour que ça vaille la peine d’être ressassé? Ç’avait été une erreur - génial, qu’ils se le disent, qu’ils se fustigent avec ça, encore et encore - l’énième erreur qu’ils avaient commise dans la relation qu’ils essayaient tant bien que mal de construire; « C’était du sexe! Du mauvais sexe comme j’en ai jamais eu d’ma vie-... Tu peux toujours croire que c’est comme ça que j’ai traité toutes mes autres relations, mais c’est pas l’cas. J’ai jamais fini dans un lit avec une femme parce que j’étais trop bourré et désespéré pour rester seul. » encore moins parce que cette femme lui manquait, parce qu’il la voulait elle, et que personne d’autre n’semblait l’atteindre ou donner sens à tout ça, comme elle. Mais c’n’était pas possible, c’n’était pas possible tout ça: alors lui, il n’voyait pas ce qui aurait pu ressortir de n’importe quelle «discussion», autre que ces évidences qu’ils n’pouvaient décemment plus discuter. Il prit une inspiration, encore une, pour essayer de reprendre contenance, reprendre patience, et assez de détachement pour imiter les paroles de Calista; « Collègues, ouais. Manifestement, on est pas bons pour le reste. » amour, amitié, les frontières se brouillaient trop, fallait croire. Il n’disait pas que c’était la faute de l’un d’eux en particulier, il n’pouvait même pas dire que c’était mal ou bien - il n’pouvait pas dire que cette nuit-là, elle-même, avait été mal ou bien. Ç’avait juste été... ça, et encore, ils se retrouvaient juste à en essuyer les mauvaises conséquences.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 17:55


we’ve lived through the wreck of our hearts.
alec lynch & calista wolstenholme

Il s’était passé quelque chose en elle et Alec cette nuit-là. Elle voulait bien croire que c’était arrivé à cause de l’alcool, parce qu’ils avaient quelque peu perdu le contrôle au fil des verres qu’ils avaient enchainés et elle pouvait admettre que ça ne changeait rien à tout ce qui s’était déjà dit entre eux. Elle ne prétendait pas qu’à chacun des appels qu’elle avait passés à Alec, elle s’était attendue à ce que les choses s’arrangent que leur histoire reprenne là où elle s’était arrêtée. Elle savait bien que c’était impossible, elle avait entendu et compris les raisons qu’Alec lui avait énoncé et peut-être que les précédentes fois, elle avait encore eu en elle la volonté d’essayer de le convaincre de le changer d’avis, mais ce n’était pas le cas cette fois. Elle avait l’impression d’avoir épuisé ses ressources l’autre fois, quand elle avait passé le seuil de la porte de chez lui, ce fameux soir après l’attaque de Rhaena. Elle avait essayé, encore et encore et maintenant, elle savait que ça ne servait à rien de continuer comme ça. Elle l’avait dit à Alec, c’était lui l’immortel des deux, lui qui risquait de vivre l’éternité, alors c’était son choix et maintenant, elle le respectait. Si un jour, elle devait revenir insister sur leur histoire, ce serait avec une preuve que concrète que maintenant, c’était vraiment possible et qu’ils pouvaient s’engager dans une histoire dans laquelle ils avanceraient ensemble et pas elle toute seule et lui figer dans le temps. Si jamais elle avait eu envie de revenir là-dessus, elle n’aurait pas nécessairement eu besoin que ça se fasse après une nuit passée ensemble, elle aurait essayé avant d’être bourrée, avant de s’envoyer en l’air avec lui. Elle serait venue exprès pour ça, chez lui. Mais ça n’avait vraiment pas été le but, ni le jour où elle était venue, ni à chaque fois qu’elle avait téléphoné et certainement pas maintenant. Après tout, discuter ça ne voulait pas forcément dire revenir sur tout ça.

Elle avait eu besoin de savoir où ils en étaient là. Elle savait qu’ils n’étaient plus un couple, qu’ils n’en ne seraient pas un de nouveau simplement parce qu’ils avaient couché ensemble en étant un peu bourrés. Mais au-delà de ça, il devait bien resté quelque chose d’eux deux. Elle avait voulu qu’il y ait encore quelque chose, une amitié ou un truc s’en approchant et que le fait qu’ils aient couché ensemble cette nuit-là, ça n’avait pas complètement gâché ça. Elle ne savait plus du coup, puisqu’il n’avait pas l’air décidé à lui adresser la parole pendant des semaines, elle était quand même en droit de se poser des questions. Elle avait aussi le droit de s’énerver à chaque fois qu’elle avait eu l’impression de se prendre un vent de sa part, qu’il l’ignorait qu’importait la raison le poussant à le faire et elle avait encore plus le droit d’être vexée en le voyant se pointer à sa porte pour lui demander un coup de main alors qu’elle avait passé des semaines à essayer de le joindre, sans résultat. De toute évidence, si elle, elle avait eu besoin d’un coup de main, elle aurait pu aller se faire voir. « Pas cette fois, c’était définitivement pas le but de mes appels. » S’ils devaient parler de ça maintenant, ce serait parce qu’il l’aurait décidé, parce qu’elle n’avait pas voulu revenir là-dessus elle, dans aucun de ses coups de téléphones, ni depuis qu’il avait passé cette porte. Ils n’étaient plus ensemble, ils ne pouvaient pas être ensemble, fin de l’histoire. Fallait pas croire qu’elle prenait son pied à l’idée de remuer le couteau dans une plaie encore grande ouverte. « J’en sais rien Alec ! J’avais besoin de parler, ça veut pas dire que j’ai dressé toute une liste de sujets à aborder ! » Ils auraient bien pu finir par se mettre à parler de la pluie et du beau temps que ça aurait été moins difficile que d’avoir l’impression d’enchainer les vents. « Ouais, c’était une erreur, on aurait pas dû faire ça. Je le sais bien. T’as pas idée d’à quel point j’en ai conscience. » Non, il n’avait pas la moindre idée du degré de certitude qu’elle pouvait avoir là-dessus. C’était clairement une erreur, du genre monumental, qu’elle regrettait et pas forcément juste parce que ça n’avait fait qu’aggraver les peines qu’elle portait depuis des semaines. « Est-ce que ça veut dire qu’on doit plus se parler ? J’ai essayé et je me suis retrouvée devant ta porte à la première occasion que j’ai trouvée ! J’peux pas être ta petite amie, okay, on a déjà fait le tour du pourquoi c’était pas possible et crois-moi, j’ai pas le cœur de recommencer. » Cette discussion, elle était close, ce n’était vraiment pas la peine de revenir là-dessus, au moins, ils étaient d’accord là-dessus. Elle avait fini par lâcher ce qu’elle était en train de faire, se levant de sa chaise au passage. « Mais j’ai pas non plus envie d’être juste la fille que tu ignores pendant des semaines et que tu reviens voir en dernier recours parce que les autres ont pas réussi à te récupérer des fichues données. » C’était pour ça qu’il était venu après tout non ? Il l’avait dit un peu plus tout que les autres, ne savaient pas quoi en faire. Ça lui rappelait cette histoire de wifi, ça avait été insignifiant sur le coup, merde, qu’est-ce qu’elle devait en avoir à faire qu’il paie un gars pour lui installer le wifi ? Mais maintenant, ça lui donnait juste l’impression de n’être plus que ça, la collègue qu’on allait voir quand personne d’autre, ne pouvait aider et à qui on ne parlait même pas le reste du temps.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), true north   (calista), true north Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 23:13



it's like nothing else would dare to be
CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Alec avait eu l’habitude de vivre égoïste - de n’souvent penser qu’à lui, de n’souvent vivre que selon ses propres lois. Quand il n’avait pas été un jeune homme pourri-gâté qui avait vécu avec la terrible sensation d’avoir le monde à ses pieds, la solitude la plus froide s’était brusquement imposée à lui. Il n’avait pas de frère, de soeur, de famille étendue lui, pour le rappeler à l’ordre sur les chemins qu’ils prenaient; ses parents, ils avaient été patients avec lui, ils l’avaient laissé vagabonder, «chercher sa voie» et quelque-part, ça n’avait pas été le pire crime qui soit. Mais un gars comme ça, lâché en pleine nature sans aucun repère, ç’avait créé l’Alec qu’il était aujourd’hui. Il n’pensait souvent qu’à lui, il avait passé des années à aimer sa liberté, à en jouir, à en abuser. Il était impulsif, impétueux, entier - il n’pardonnait pas, et s’il n’prétendait pas être mieux que tous les gens qu’il jugeait si durement, il n’avait lui-même, jamais eu de compte à rendre à personne. Calista avait bien dû le voir - il avait, à Elizabethtown, tout ce qui pourrait faire de sa vie un truc parfait, au moins à l’extérieur; une grande maison que des employés invisibles gardaient en état, jour après jour, année après année. Un héritage, bien au chaud sur son compte en banque. Et probablement plus d’espoirs abandonnés par ses parents qu’il n’pouvait l’imaginer. Mais tout l’reste n’était que vide; y’avait personne dans sa ville natale à qui il manquait tout particulièrement - aucune de ses conquêtes d’un soir, qui, évidemment, s’réveillait le matin en pensant à Alec Lynch. Aucun de ses amis de lycée, plutôt cons et plutôt immatures, qui se demandait ce qu’il avait bien pu devenir. Même Felix, quoiqu’il advienne, avait déserté le rôle qu’il avait toujours eu. Paradoxalement, à cet Alec-là, la malédiction d’être éternel n’aurait même pas eu grand-chose d’une malédiction; maintenant, c’était ça l’ironie - la seule personne qu’il voulait dans sa vie, la seule personne vers laquelle il revenait sans cesse, était la seule personne qu’il s’devait d’écarter de son existence, en n’sachant que trop bien que le temps, la biologie, la génétique, le hasard même, jouaient contre eux. Cette conversation qu’ils avaient eue, après que Rhaena ait attaqué Calista, ça n’avait pas été sur c’qu’il voulait, Alec - ça n’avait pas été l’admission de leurs désirs, de leurs envies. Ç’avait juste été Alec, embrassant encore une fois les évidences qu’il n’avait que trop fuies - et il n’avait probablement à disposition, qu’un nombre limité de chances à pouvoir rester fidèle à ce devoir-là. Il n’pouvait pas mêler Calista à sa vie; principalement parce qu’il n’avait pas d’vie normale à avoir - et puis, à côté, il s’disait qu’au moins ça la protégerait aussi de Rhaena, au moins elle ne s’lancerait pas dans un amour lui bouffant des années de sa vie, avec un type qui ne l’méritait pas. Qu’au moins, il n’avait pas à être confronté à toutes ces choses qui n’semblaient pas être lui; pas être faites pour lui. L’amour pour commencer. L’avenir avec quelqu’un, l’avenir pour quelqu’un - c’était cruel, franchement, il avait encore en tête l’évidence qui avait semblé transparaître dans le mariage d’Isolde Saddler; et quoiqu’il advienne, Alec n’savait même pas s’il serait capable de voir les choses aussi nettement, aussi simplement, avec qui que ce soit. Même avec Calista.

A quoi bon essayer d’savoir, de toute façon? Peut-être alors que cette mutation était le bouc-émissaire idéal pour des problèmes qui allaient bien au-delà de ça. Parce qu’il avait été persuadé qu’elle avait raison, la Wolstenholme, au moins jusqu’à un certain degré, quand elle disait qu’elle voyait en lui quelqu’un qui n’baissait pas les bras. Il avait passé, pour lui-même et avec lui-même, sept longues années à poursuivre du vent, à la recherche de Lewis Duncan. Et ç’avait été évident, quelles que soient les contrariétés ou les déceptions. Il n’voulait certainement pas embarquer Calista dans une quête longue de sept années; pas pour lui, pas pour qu’ils se retrouvent dans un couple qui, peut-être, aurait d’autres problèmes qui n’tiendraient pas de la biologie et de la génétique, mais juste... de lui. D’eux deux, de leurs envies si différentes, de leurs goûts si opposés. Pendant si longtemps, d’toute manière, il n’avait été qu’un hunter, que voué à ça, que concentré sur ça - encore aujourd’hui, quand il observait le vide laissé par la chasse, c’était juste... du vide. Du vide que même la milice n’pourrait pas remplir. Du vide qui faisait naitre question sur question et remord sur remord. Qu’il en ait un peu plus pour cette fois, ça n’changeait pas vraiment - c’n’était pas comme s’il avait frappé à la porte de chez la jeune femme ce soir, en se croyant dénué de toute responsabilité, comme si de rien n’était. Ils n’y arrivaient pas, à faire comme si de rien n’était, pas même pour leur boulot, pas même quand ils se disaient que «c’était mieux comme ça». Quel bordel. « Ça, ce truc, là- » il désigna ce que Calista était en train de faire, jusque-là, « ça a rien à voir avec nous. C’est moi, qui fais mon job, et toi qui fais le tien. C’est toi qui es allée t’proposer pour faire partie de la milice, jusqu’à preuve du contraire, c’est toi qui as dit que ce s’rait mieux pour ton entreprise! » la prochaine fois, il n’proposerait pas son nom, à Calista, il n’leur rappellerait pas son existence, il n’irait pas prêcher à tous ceux qui voulaient l’entendre, que quels que soient les échecs des uns et des autres, Calista Wolstenholme, elle, elle pouvait le faire. Qu’il en soit ainsi, peut-être que ce serait mieux comme ça. « J’me suis pas porté volontaire pour venir et faire comme si de rien n’était! » peut-être n’était-ce pas la vérité qu’elle voulait entendre; ouais, s’il avait pu, il aurait juste... continué à l’éviter. « Et je-. » il pinça les lèvres, incapable de savoir comment l’exprimer; « J’t’ignorais pas. Pas comme ça. Pas-... » pas des pires façons qu’elle avait dû imaginer dans sa tête. « La dernière fois que j’suis revenu vers toi après-... après trois mois; on a quand même foncé droit dans l’mur, on a quand même fait comme si d’rien n’était. Et on l’a refait l’autre soir-... » parce qu’être séparés, c’n’était pas c’qu’ils voulaient; et d’combien de façons différentes allaient-ils se le dire, s’le prouver, s’le montrer, avant que ça n’fasse trop mal? « J’peux pas... prétendre m’y faire, à tout ça. » alors peut-être bien qu’il avait passé une grande partie d’sa vie, à faire comme il l’entendait; à mentir quand il le voulait, à manipuler, à quitter des gens sans s’retourner parce qu’il le décidait. Mais il n’arrivait définitivement à rien d’tout ça avec Calista - il n’arrivait pas à mentir, pas à s’jouer d’elle; et aussi peu habitué qu’il était en amour, il n’arrivait même pas à dompter son coeur. Il était juste une cause perdue, peut-être Calista aussi à cause de lui, parce qu’elle l’aimait - et ils revenaient l’un vers l’autre, toujours, et ils s’laissaient toujours prendre au jeu, comme des cons. Y’aurait un jour où, plus que leurs consciences, ce s’rait leur coeur qui seraient épuisés d’tout ça, et Alec, il n’pouvait décemment pas s’faire à cette idée.
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