Dès qu’il commençait à travailler, dès que son cerveau se mettait en route, concentré sur une chose uniquement, il était facile pour Avi, de complètement oublier ce qui pouvait se passer, ensuite. Dans la frénésie de ses songes, l’ébullition de ses idées, il avait décroché son téléphone, trouvé le nom de Reyna juste en haut de la file de ses appels récents, pour lui demander de venir ce soir. Comme ça, sans réfléchir plus avant. Dans son travail, ses projets, il avait bien vite compris que c’était ainsi que les choses se faisaient le plus efficacement, en étant le plus concentré possible sur ce qu’on faisait : une énergie à sens unique, que le jeune Ashcroft avait affutée avec le temps. Il ne se perdait que rarement dans des songes parasitaires, comme pris dans une seule et unique idée, de laquelle il ne se déconnecterait pas, avant des heures. Des heures à la fin desquelles il découvrait généralement tout le bordel qu’il avait foutu, à force de griffonner sur des feuilles et de les empiler, d’en balancer certaines, d’en froisser d’autres. C’n’était pas pour rien, qu’après ces frénésies de travail, il passait de longues minutes à faire de la vaisselle à tour de bras, à laver mug sur mug : ouais, Avi n’était pas de ces économes qui réutilisaient le même contenant pour boire son café – bien souvent à mi-chemin, il se rendait compte qu’il avait oublié sa tasse sur le bureau. Alors il en prenait une nouvelle, sans compter, sans réfléchir, et ainsi de suite. Tout récemment, le brun se découvrait une toute nouvelle volonté à se perdre comme ça, dans la tempête de son travail : au moins, il ne réfléchissait pas à tout ce qui pouvait aller plus loin que ça. Le simple message abandonné par sa sœur, l’énergie qui planait sur toute la ville, et à laquelle il se sentait totalement étranger. Pour la toute première fois, depuis aussi loin que ses souvenirs pouvaient remonter. Clairement, d’autres appelleraient ça du déni pur et dur ; Avi, lui, il préférait s’dire qu’au moins, il concentrait son cerveau et l’électricité frénétique de chacun de ses neurones en une cause qui en valait la peine. Il l’espérait, en tout cas.

Ces derniers mois, fallait croire qu’Avi apprenait surtout à dépendre de lui, à croire en lui et ses capacités à être productif, plutôt qu’en les autres ou même en la foi que ces fameux autres pourraient placer en lui. Pourquoi Blake serait-elle partie, sinon ? Il ne voulait pas de réponse à cette question, Avi, rappelé à l’ordre par son cœur s’enserrant dans son poitrail dès qu’il levait le nez de ses expérimentations, éprouvettes ou calculs savants. Mais il avait appelé Reyna – et comme ça, comme une étoile fracturant brusquement le voile d’ombre et d’ignorance qu’il avait étendu entre le reste du monde, elle était arrivée. Circonspect, il leva un regard vers elle, sa main encore suspendue par un fil invisible par-dessus les notes qu’il avait commencé à prendre juste avant qu’elle ne passe la porte. Joyeux Noël ? S’il arqua un sourcil en premier lieu, Avi abdiqua, pour hisser son poignet, observer sa montre, qui indiquait bel et bien que… eh bien, que c’était le soir du réveillon. Une date qu’il avait volontiers laissé couler jusqu’à lui ; le mois de décembre avait juste été chaotique, compliqué, désagréable, somme toute. Et c’était la toute première fois qu’Avi jouait les fils ingrats, prétendant à ses parents qu’il avait trop de travail pour faire la fête – à quoi bon, quand la famille n’était pas au complet, de toute manière ? Plus aucune tradition ne pourrait en valoir la peine, sans sa sœur pour les célébrer avec lui. « Uh-… » il lâcha, donc, lui, en tout premier lieu, plutôt que de retourner la politesse à la brune ; voilà que la réalité l’avait rattrapé, assombrissant son regard, faisant se tasser ses traits, comme si une fatigue paralysante venait de s’attaquer à son cerveau. Il baissa les yeux, pour seule réelle réaction à tout ce qu’elle venait dire. « C’est… vraiment Noël ? » il releva sa montre devant ses prunelles pour s’en assurer, toujours habité par l’inhabitude : il n’aimait pas particulièrement ça. Le fait de ne pas être entouré d’un grand sapin, de décorations pleines de couleurs, de sa famille ; le fait que ce soit il n’y aurait pas de bon repas, même si chez les siens, il n’y avait typiquement pas de dinde sur la table. Le fait qu’il n’y aurait pas de cadeaux par millier cette année. Même le temps où ils avaient été enfants, venait à lui manquer, à Avi, alors qu’il n’avait jamais été une personne particulièrement prompte à la nostalgie : il se souvenait encore trop bien des temps où leurs parents s’étaient escrimés à essayer de lui faire croire au père Noël, alors qu’il avait déjà largement compris que c’était eux qui foutaient les cadeaux sous le sapin : sans traineau, et sans passer par la cheminée. « J’ai pas vraiment réfléchi. » admit-il enfin, relevant le regard vers Reyna ; il aurait pu s’excuser, mais elle venait bien de dire qu’elle n’avait personne avec qui le fêter. Et oui… lui non plus. « Je suppose que ça doit faire de toi… l’elfe de Noël, ou la mère Noël. » il plaisanta, dans un vague rictus avant d’enfin se décoller de sa chaise, pour s’avancer vers elle. « Des fois, je perds vraiment le compte des dates. » et malgré le sourire pincé au coin de sa bouche, il haussa les épaules, en vague excuse : il n’pouvait certainement pas dire qu’il n’était pas content qu’elle soit venue malgré tout, ou qu’il ait envie qu’elle s’en aille. Bien au contraire ; juste comme ça, Noël était devenu bien mieux que tous les scénarios qu’il avait pu créer dans sa tête, quelques temps plus tôt.

Noël avait toujours eu son ambiance, son humeur, son mois spécial – Avi avait attendu ce jour pour retrouver sa famille, bien plus que pour se mettre à rêver. Ses croyances en un père Noël volant sur un traineau tiré par des rennes n’avaient pas duré bien longtemps, et si les cadeaux avaient été une bonne part du réveillon, il avait été ce genre de personne à même de plus apprécier le lien social qui le rattachait aux autres, plutôt que chaque biens matériels qu’il pourrait retirer des paquets emballés dans du papier coloré, sous le sapin. Probablement était-ce ce sentiment, si évident en lui, et pourtant au quotidien compliqué à démontrer- il voulait bien l’admettre, ça – qui le rendait si amer cette année. Est-ce que Blake se donnerait seulement la peine de décrocher son téléphone pour lui donner des nouvelles ? Pour l’heure, alors même que ce vingt-quatre décembre durait depuis un moment maintenant, elle n’en avait rien fait. La rancœur pourrait presque laisser croire au brun qu’il avait meilleur temps de croire au petit Jésus, ou à ce qu’une bonne étoile n’apparaisse dans le ciel pour faire descendre un ange sur terre. Il ne savait pas ce qu’elle était, alors Reyna, dans tout cela. C’était fou qu’elle ait décroché son téléphone déjà, si ce soir était bel et bien supposé être un temps de fêtes. C’était encore plus fou, alors, qu’elle se soit donnée la peine de faire des emplettes avant de débarquer jusqu’ici, en se disant que s’ils devaient déjà se voir ce soir, autant marquer un peu le coup. Passé l’abrutissement réveillé par le contrecoup de tout ce qui était arrivé ces dernières semaines dans sa vie, le jeune homme se retrouvait à ne pas vraiment savoir quoi dire, quoi penser, quoi faire de ses dix doigts. Il avait prévu de passer la soirée, probablement la nuit même, à bidouiller des trucs, explorer des pistes – plus désespéré que jamais. Peut-être que s’il trouvait une solution aux problèmes de tout le monde, Blake serait obligée de revenir en ville, pour voir de quoi il en était, non ? Il s’en voulait, quelque part, d’avoir des pensées galvanisées par l’égoïsme comme ça- sa sœur était partie pour gérer le deuil de sa fille, après tout ; la fin de son mariage, en plus du reste. Blake avait besoin d’trouver dans son cœur meurtris, quelque place pour l’espoir… et il ne savait pas, Avi, c’qu’il était censé garder du fait qu’il semblait que c’n’était pas à ses côtés, qu’elle le cherchait, son fameux espoir.

Alors qu’est-ce qu’elle pouvait bien chercher en sa compagnie, ce soir, la brune ? Peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas décrocher son téléphone. Peut-être aurait-elle dû, elle aussi, oublier que c’était Noël ce soir, et que partout dans les maisons à Radcliff, on fêterait l’occasion. Sauf eux. Parce qu’ils n’avaient plus grand-chose à célébrer en bonne et due forme. Plus grand-chose, d’attendre de la vie, des événements comme ça, toutes ces choses qu’ils avaient vu la vie leur offrir comme bonheur pendant tant d’années. Non, elle n’était pas venue à la bonne personne si elle cherchait un peu de joie pour ce vingt-quatre décembre ; pas en ce moment, pas alors que ses songes étaient réveillés par cette cruelle réalité. « Ca n’veut pas nécessairement dire que ça vaut le coup de le fêter toutes les années. » il se retrouva à marmonner, presque contre sa volonté, aux paroles sardoniques de la jeune femme. Ils se comprenaient, tous les deux, ils avaient toujours eu une relation sans prise de tête : si tout ce qu’ils essayaient d’accomplir avait trait au grave, au compliqué, au triste, entre eux deux, ç’avait toujours été amical. Ils n’avaient pas trop gratté la surface de leur intimité, leurs secrets, des confidences personnelles qui pouvaient aller au-delà des limites de ce laboratoire, les expériences qu’ils menaient ensemble, ou tout ce qui avait trait à la mutation de la jeune femme. Est-ce que Reyna savait seulement quoique ce soit de son passé à lui ? Avi était tant concentré sur le présent – il l’avait été, du moins, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, motivé et galvanisé par l’instant – qu’il ne ressassait pas les choses comme ça, et n’se sentait pas le besoin d’étaler sa vie comme du beurre sur une tartine. Et pourtant, c’était Reyna qui était là, un genre de contact humain, probablement la première conversation qu’il avait eue de la journée – le sourire qu’il eut alors à la blague de la brune, fut naturel, et sympathique, aisé, malgré la complexité des pensées qui pouvaient désormais s’être rattachées à Noël. « Même si c’était habituel dans cette région, la neige – et ça ne l’est pas – le fait que ce climat semble être réservé à la zone de Radcliff et de ses alentours laisse croire que non… tout ça n’a rien de naturel. » il se retrouva à parler bien assez vite, pris dans la théorie qu’il avait fini par se faire avec lui-même dans un coin de sa tête : « Je dirais que ça peut être un mutant qui s’amuse, à qui la neige manque ou je n’sais pas… » des motivations qui lui échappaient, à Avi – probablement parce qu’il vivait très bien dans son laboratoire, ou derrière un bureau devant des feuilles à gribouiller des trucs, en tester d’autres. Il n’aimait pas particulièrement la neige, avoir les pieds mouillés sous les chaussures, les glissades ou la paranoïa qui s’installait en ville à cause de ça. Alors malgré la présence de Reyna, les décorations qui pouvaient trainer n’importe où – même dans les couloirs ici – l’humeur d’Avi n’était pas de celles stables et apaisées par les fêtes, la promesse d’une bonne dinde ou de voir les gens qu’il aimait. Il haussa les épaules, donc, avec un genre de détachement qui ne lui ressemblait pas beaucoup, lorsque l’idée de lever le nez de son travail lui fut amenée. Pour quoi faire, au juste ? Remarquer que sa sœur, sa vraie sœur, de sang, d’héritage, de cœur, de confidences, de passé lourd, l’avait laissé derrière sans crier gare ? Il n’en avait pas vraiment envie. Des confessions qu’il n’voulait pas faire peser sur Reyna, de toute façon. Même des choses personnelles dont il n’avait pas l’habitude de parler tout court. « Si j’n’avais pas oublié, je n’t’aurais pas appelé, c’est sûr… » confia-t-il donc, en observant la brune – c’était à elle d’interpréter, d’savoir si c’était une bonne chose ou non, alors, qu’il ait oublié. Elle non plus, elle ne devait pas avoir beaucoup de gens avec qui fêter – sinon elle n’serait pas désespérée au point de s’être pliée en quatre pour faire quelque-chose avec lui. Donc peut-être, qu’il ait l’esprit ailleurs, ça n’avait pas été une si mauvaise chose que ça, pour eux deux.

Quoiqu’il advienne, quoiqu’il se passe dans sa vie, quelles que soient les mauvaises nouvelles, la science avait toujours été un refuge dans la vie du jeune homme. Avi avait découvert que celle-ci était une constante, immuable et inébranlable par les êtres humains, les trahisons et les déceptions qui pouvaient marquer le quotidien. C’était un euphémisme que de dire qu’à l’école, il avait été un solitaire, déjà amoureux de ses expériences et de ses livres, avec relativement peu d’amis. Un véritable cliché vivant, guère aidé par le cerveau sous sa boîte-crânienne qui avait toujours tourné à cent à l’heure. Alors au bout d’un moment, quand personne ne venait à ses fêtes d’anniversaire organisées par ses parents, quand il passait la récréation en solitaire parce que personne n’voulait lui parler ou parce qu’il était incapable de se contenter de taper dans un ballon pour dépenser son énergie, le Ashcroft s’était tourné vers l’évident. Mais ce soir, le truc, c’était qu’Avi n’savait pas vraiment si tout cela était suffisant: c’était Blake qui l’avait trahi cette fois. Blake qui l’avait abandonné sans crier gare; comme si les années qu’ils avaient passées ensemble, à s’assurer qu’ils étaient bien la seule véritable famille restant l’un à l’autre, n’avaient pas eu la moindre importance. C’était facile, théoriquement, de s’dire que juste en travaillant le plus souvent possible, y penser était statistiquement moins possible; mais pourtant, ici ou ailleurs, l’amertume le poursuivait, tenace et traitresse. Des sentiments qu’Avi n’avait pas l’habitude de ressentir - surtout en pleine période de Noël s’il devait être honnête. Malgré ce qu’il avait marmonné à l’adresse de Reyna jusque-là, il avait toujours particulièrement apprécié cette période de l’année; le mois de décembre et les occasions qui faisaient qu’on sortait les décorations et cherchait le plus grand sapin qui soit pour orner la maison. Ç’avait surtout été parce que ç’avait toujours rassemblé sa famille, qu’Avi avait eu un profond amour pour ces traditions-là: techniquement, le père Noël lui n’avait jamais existé, et le brun avait toujours jugé stupide de faire croire de telles choses aux enfants. Mais pour le coup, il avait au moins pu se montrer un tant soit peu conciliant: et maintenant, tout ça était réduit à néant. Par nulle autre que Blake. Et pas parce qu’un hunter l’avait tuée, pas parce qu’il avait développé une mutation empoisonnée qui avait tué sa soeur - non, parce qu’elle l’avait choisi tout simplement, parce que du jour au lendemain, la jeune femme avait plié bagages, embarqué dans sa voiture vers une destination inconnue, coupant drastiquement les ponts avec tout le monde. Même avec lui. Il dirait volontiers que c’n’était pas une bonne façon de gérer le deuil quel qu’il soit - surtout pas le deuil de Lydia, que toute leur famille partageait; mais que pouvait-il y faire, maintenant? Sa grande soeur ne s’était jamais confiée à lui, elle n’lui avait jamais fait assez confiance pour ça, et à la fin, elle avait juste choisi de partir sans se retourner, comme s’il n’avait rien signifié.

Pour ce réveillon-là, alors, les paroles de Reyna faisaient tristement écho en lui. Elle n’était pas la seule à être seule, d’une certaine façon. Il avait ses parents adoptifs, quelque-part en ville, sûrement dans leur maison, essayant de faire ce qu’ils pouvaient malgré les plans initiaux et habituels qui les avaient remplis de joie, quelques mois plus tôt. Avi les avait sans doute déçus tout autant que Blake l’avait déçu lui; il n’savait pas. Et il n’arrivait pas à être assez altruiste, à assez être le bon fils pour y penser. Les Ashcroft avaient tout fait pour lui pourtant; ils avaient tout fait pour Blake aussi, et voilà où ils en étaient, maintenant: tout ce que le scientifique pouvait se dire, c’était que peut-être d’ici l’année prochaine, quelque-chose ferait qu’ils réussiraient au moins à limiter les dégâts. Mais pour cette année, s’asseoir à table pour voir les places de sa soeur et de sa nièce vides, c’était impensable. Il ne fêterait alors probablement pas le nouvel an non plus: que pouvait-on lui souhaiter pour l’année à venir? Il se sentait pitoyable, au moins dans son orgueil de se sentir avoir tant besoin que Blake revienne, alors qu’elle l’avait abandonné sans vergogne. « Ouais. Je parie que le type qui a inventé tout ça ne s’attendait pas à ce que plein de crétins fassent la même chose, génération après génération. » et qu’ils aiment tous ça à ce point: y’avait quand même quelque-chose d’un peu ridicule, dans les répétitions que l’humanité appréciait tant? Les amoureux devaient se marier, le vingt-cinq décembre on célébrait la naissance de Jésus, le trente-et-un janvier on fêtait la nouvelle année, comme si ça pouvait signifier quelque-chose d’autre qu’un changement de mois sur un calendrier créé de toute pièce par des moines. Des moines qui, eux, n’avaient sûrement jamais fêté la nouvelle année comme ils le faisaient aujourd’hui; et des traditions qui avaient bien changé depuis le temps. Maintenant, y’avait même des décomptes à la télé pour les gens en solitaire; Avi, il s’disait presque que pour cette année, il ne se rendrait sûrement pas compte du moment où 2015 s’achèverait pour laisser place à 2016. Et ça n’ferait pas beaucoup de différence: il y avait toujours autant de choses dans son travail pour le frustrer, toujours autant de vide dans sa vie, au-delà de ce laboratoire, cette université, et Reyna. Peut-être était-ce sa faute, à tant s’accrocher à sa soeur et à avoir pour seul ami un prof d’Université qui avait sa propre famille. Décidément, Reyna et lui ils faisaient la paire. Alors malgré le manque de chaleur dont il avait fait preuve jusque-là dans son accueil, Avi était content, aussi, d’avoir arrêté de compter les jours et d’avoir été assez égoïste pour oublier quelle date ils étaient. Il pouvait être content, au fond, de n’pas être seul, si en plus ça sauvait la soirée de la brune en face de lui. C’était comme s’ils avaient une connexion, indicible et chaleureuse, glissant jusque dans leurs regards alors que le silence parlait pour eux. Pour trop longtemps, sans doute. Avi aurait presque pu en jurer qu’il vacilla, avant de cligner des yeux pour se concentrer sur la réalité à nouveau: « Enfin... J’ai oublié, surtout ces derniers jours, hein. C’est plutôt difficile de ne pas remarquer qu’on est en décembre et que c’est bientôt Noël. » dans le hall de ce bâtiment même, il y avait un grand sapin couvert de boules et de guirlandes. « Mais j’ai quand même quelque-chose pour toi. » et pour le coup, rien que par fierté, par excitation aussi, Avi ne put s’empêcher d’avoir un sourire franc, et vrai, et bel et bien baigné de chaleur, au moment de retourner vers ses éprouvettes, son sac un peu plus loin, pour en ressortir un paquet, soigneusement bien emballé, mine de rien. « Quand j’ai-... du temps en plus, mon cerveau a tendance à avoir des idées un peu innovantes. » un peu. Pour le coup, ça pouvait grandement arranger la vie quotidienne de Reyna, le temps qu’il trouve quelque-chose de mieux - il trouverait, quelque-chose de mieux pour sûr. D’une certaine façon, ce n’était pas bien compliqué de trouver un contre-poison pour la substance que la brune injectait aux autres quand ils la touchaient; c’était comme n’importe quel poison. Mais c’était l’effet rapide de celui-ci qui était traitre avant tout. Il n’en restait pas moins qu’il suffisait d’un tout petit rien, d’un éclair de génie presque inattendu, pour au moins faire quelques progrès.