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 (calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeVen 11 Nov 2016 - 4:11


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
let the days be dark, let me hate my work
cause you cut through all the noise
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calista & alec

Et même s’il avait eu des idées précises, quant au genre de personne qu’il voulait être, avec Calista, Alec n’avait pas vraiment su à quoi s’attendre, quand ils avaient commencé à devenir un couple. Il aurait cru que ce serait plus évident, sans conteste – mais avait-il cru que ce serait évident tout court ? Fallait être réaliste, quand même ; la vie, et surtout la vie qu’ils avaient menée jusqu’alors, avait toujours eu son lot de réalités plus ou moins déplaisantes, et de responsabilités à endosser. Quand il était revenu jusqu’à elle, ç’avait été en tant que fugitif, fuyant à la fois Insurgency et ses transmutants, et le Gunpowder Squad, le pouvoir en place à Radcliff, et ceux qui avaient autrefois été leurs alliés. Ils avaient décidé de revenir l’un vers l’autre, alors même qu’il n’aurait pas pu avoir une vie normale à Radcliff – pas de boulot, pas d’appartement, pas de simples moments pendant lesquels ils n’auraient pas besoin de regarder par-dessus leur épaule, parce qu’ils étaient ensemble. Alors au fond-… pourquoi était-ce devenu ce qu’ils avaient attendu, des événements ? Peut-être avait-ce été un sentiment qui s’était installé à mesure que les jours, les semaines et les mois étaient passés sans que rien ne leur tombe dessus, vis-à-vis de tout ça. Ils avaient déjà eu assez à faire avec le reste. Paradoxalement, dans le feu de l’action, au cœur de la situation, le Lynch avait attendu que les choses soient différentes et meilleures, sans pour autant expliquer ce qu’il avait attendu, ou pourquoi il avait attendu de telles choses. Ils n’s’étaient pas installés ensemble par désir, après avoir mûrement réfléchi à la chose : alors pourquoi s’était-il attendu à ce que la Wolstenholme perturbe tout son univers pour qu’ils prétendent avoir un quelconque équilibre ? Au fond, il n’aimait pas l’idée d’avoir sa vie précipitée par les événements, ou d’être une présence bousculant la vie de quelqu’un d’autre. Sûrement était-ce pour ça que ses histoires n’avaient toujours été que d’un soir, une vague connaissance sur laquelle il passait l’éponge dès le lendemain, sans se retourner et sans jamais faire de l’amusement, une erreur qu’il serait à même de regretter. Définitivement, sur quelques points, il s’était finalement comporté comme un pied, tantôt distant et silencieux, tantôt rancunier pour des choses qu’ils n’avaient même pas décidé ensemble. Il aurait juste cru que quoiqu’il advienne, quelles que soient les merdes qui leur tomberaient sur le coin du crâne, y’aurait toujours le truc qui leur viendrait naturellement : ç’avait toujours été comme ça qu’ils avaient affronté la moindre difficulté, ç’avait été comme ça qu’ils s’en étaient toujours sortis, dans leur job sur le terrain, pour Radcliff et pour les chasseurs. Mais sûrement que ça n’pouvait pas être aussi simple et impersonnel, quand il était question d’amour, d’engagement, de foi – d’eux deux uniquement.

C’était quand même une ironie paradoxale, le fait que pour ce qui leur tenait le plus à cœur, ils s’révèlent être bien moins capables de faire les choses bien que quand c’était leur mission, la cause qu’ils avaient défendu à tort avec d’autres. Ouais, ça poussait à croire alors, qu’ils n’étaient bons qu’à ça – à s’planter, et à subir la misère qui s’ensuivait. Maintenant Alec, il s’retrouvait à n’pas aimer qu’ils parlent au passé comme ça, comme d’une chose inscrite dans le marbre et sur laquelle ils n’pourraient pas revenir, quoiqu’ils fassent. Pourtant, c’était la vérité ; quoiqu’ils deviennent, toute cette période de leur vie serait inscrite dans leur mémoire, et peut-être bien que les plaies engendrées par celle-ci seront bien longues à guérir. Oui, comme ça quand il y réfléchissait, Alec avait bien du mal à avoir sur le bord des lèvres, un souvenir à ressasser, dans lequel ils avaient connu les meilleurs moments de leur histoire – y’avait toujours quelque-chose de plus noir, moins idéal pour teinter sa mémoire de ténèbres. C’était plus facile, de se souvenir de l’oppression, de l’impuissance, des longs silences, des soirs où il s’était couché au côté de Calista, sans vraiment savoir si c’était sa place ou si elle le voulait là. Il n’pouvait pas ouvrir la bouche et mentir en disant qu’elle lui avait fait connaître plus de meilleur que de pire ; c’n’était pas vrai. Et l’inverse était le même, sans doute ; elle n’avait pas connu le meilleur de sa vie avec lui, et c’était bien cette déception-là dans leurs attentes, qui les menait ici, face à face. Cette déception qui avait instillé la rancœur et la colère en eux, jusqu’à ce que tout explose en une dispute où les mots avaient largement dépassé la réalité de leurs esprits. « J’sais que-… de ces trois mois, j’peux pas prendre un paquet d’souvenirs pour te dire que ça en avait valu la peine. » et indéniablement, c’était parce qu’ils n’avaient même pas bénéficié d’un jour pour souffler : peut-être aurait-il juste suffi d’une semaine entre son retour de chez Insurgency, et sa vaccination à elle, pour qu’il ait tout un tas de bons moments en tête, de quand ils avaient été en couple. Mais même ça, même quelques petits jours, ils n’y avaient pas eu droit. « Mais d’avant… y’a tout un tas de trucs que j’peux citer, pour dire pourquoi c’était avec toi que j’avais envie d’être. Et personne d’autre. » alors, certains diraient que c’était injuste de tout réduire à ces trois mois-là. Il voulait bien croire que c’était vrai. « Et j’pense que-… quoiqu’il s’passe, même si l’temps continue d’avancer… ce s’ra toujours le cas. » enfin, il parlait au présent, au futur, plutôt qu’il passé. « C’est jamais-… en toi, que j’ai perdu la foi. C’était-… surtout en moi, et dans l’fait que j’sois capable de t’faire revenir au meilleur, même après le pire. » il n’savait pas franchement, cela dit, si ses paroles avaient du sens ; il était déjà obnubilé par le nœud dans sa gorge, ou le tambourinement de son palpitant contre sa cage thoracique, il n’pouvait pas veiller à tout, non plus, submergé de la sorte par le passé, le présent ici et maintenant, les possibilités d’avenir entre l’impossible qu’il pouvait vouloir, et les responsabilités qui lui brûlaient les lèvres. « Peu importe c’que j’faisais, c’que j’disais, c’que j’essayais ou c’que j’voulais-… j’ai jamais réussi à te-… faire revenir, à tout ça. Tout c’qui pouvait en valoir la peine et-… j’peux pas m’contenter de m’dire que ‘c’est comme ça’. J’voulais aussi qu’tu vois surtout le meilleur de c’qu’on pouvait avoir, malgré tout. » mais il avait échoué ; que ce soit sa faute à elle, sa faute à lui, leur faute à eux, la faute à pas de chance, ça n’avait pas vraiment d’importance. Il n’avait parfois, pas réussi à donner l’envie à Calista d’aller se promener dans la rue, qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire sur le reste ? « J’voulais juste… être mieux qu’ça. » quitte à ce que ce soit trop exigeant, pour un premier essai ; y’avait rien qui pourrait lui faire croire que ç’avait été trop demander, que la capacité d’faire sentir à l’être aimé, au combien il l’avait été, aimé et au combien il avait été important. Combien elle l’était toujours, Calista, quoiqu’il se soit passé, ou qu’elle qu’ait été la rancœur qui les avait éloignés.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeVen 11 Nov 2016 - 21:45

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alec lynch et calista wolstenholme


Calista était certaine que si les choses entre Alec et elle n’avaient pas été rythmées d’autant de catastrophes, les choses auraient été bien différentes entre eux deux. Elle le savait, parce que les sentiments qu’elle avait eu pour lui – ce qu’elle avait encore aujourd’hui – ils avaient été sincères et pas une seule seconde, elle n’avait pensé que l’inverse n’était pas vrai. Même dans les moments les plus difficiles qu’ils avaient pu connaître tous les deux, même quand elle était restée dans son coin avec aucune volonté de faire le moindre effort, que ce soit pour prendre l’air, pour chercher du boulot, pour essayer de faire quelque chose de sa vie elle s’était sentie aimée par Alec. Elle savait bien maintenant, avec le recul qu’elle pouvait avoir sur la situation, à quel point ça avait dû être chiant et frustrant pour Alec de rester là, à la voir se renfermer sur elle-même et à refuser tous les efforts qu’il avait pu faire et malgré ça, il était resté à ses côtés avec beaucoup plus de patience qu’elle ne l’aurait mérité. Y avait des fois où elle se disait qu’au final, il aurait même pas dû lui demander son avis et la forcer à sortir de cet appartement. Elle n’allait pas lui reprocher de ne pas avoir agi comme ça, mais peut-être que ça aurait été plus facile pour lui de juste la forcer au lieu de rester aussi calme et patient que possible. Elle avait été complètement nulle pendant ces quelques mois, elle en avait bien conscience, mais elle savait aussi que sur le coup, tout lui avait semblé trop compliqué, alors qu’elle avait vu sa vie s’effriter petit à petit. Elle se l’était souvent dit, pourtant, qu’au moins, elle avait Alec, mais au final, même ça, elle avait fini par tout foutre en l’air et c’était clair, qu’elle n’aurait jamais laissé les choses tourner comme ça, si tout avait été normal, dans sa vie, parce qu’elle était comme même une fille pleine de bonne volonté, à l’origine Calista.

Elle ne l’avait pas été pendant ces trois mois. Pas du tout même. Elle n’était pas comme ça d’habitude. Elle n’avait jamais été. Qu’importait la façon dont son père avait dû essayer de la briser, encore et encore pendant des années, au moins à ce niveau, ça n’avait jamais marché, ça n’avait jamais été suffisant pour la pousser au fond du trou. Ça lui avait fait du mal, ça l’avait rendue triste, mais ça ne lui avait pas retiré son dynamisme, sa motivation, son optimisme ou sa naïveté. Pendant trois mois, elle n’avait pas beaucoup l’impression d’avoir été elle-même. Elle non plus, de ces trois mois, elle ne pouvait pas citer tout un tas de bons souvenirs qu’ils avaient pu se construire ensemble, parce que même s’il y avait eu des moments où ils avaient pu être bien tous les deux, dans ses souvenirs ce qui prévalait malheureusement c’était le reste. La peine qu’elle avait eu et qu’elle n’avait pas assez partagé avec lui, cette impression d’être complètement coincée dans sa vie, toute la difficulté que ça avait représenté, de tout reconstruire et puis la trahison de son père, l’hôpital, tous ces trucs qui étaient arrivés beaucoup trop rapidement dans leurs vies. Mais entendre dire qu’avant au moins, Alec, il avait un tas de raisons à citer pour justifier qu’il ait eu envie d’être avec elle, ça lui arracha un sourire. Elle aussi elle en avait et bien souvent ce qu’elle avait dit à tout le monde sur Alec, c’était qu’il avait été vraiment sexy ; mais y avait tout un tas d’autres trucs, à commencer dans doute par l’impression que lui, il l’avait remarquée, là où souvent, elle avait eu l’impression d’être complètement invisible aux yeux des autres, lui, il avait su remarquer de quoi elle était capable, alors même qu’elle était trop habituée à se faire reprocher tout ce dont elle n’était pas capable. Il lui avait toujours donné l’impression d’être importante là où elle avait passé des années à penser le contraire, à cause de tout ce que son père avait pu lui dire. Alors, elle aussi, elle savait pourquoi ça avait été lui et pas quelqu’un d’autre, pourquoi c’était encore lui. « Tu l’as fait, me faire revenir au meilleur. Peut-être pas pendant ces trois mois, mais avant tu l’as fait et maintenant encore. » Son entreprise, elle en était la preuve, c’était parce qu’il lui avait dit qu’elle pouvait le faire qu’elle avait tenté, s’il n’avait pas été là, elle n’aurait probablement jamais tenté sa chance. « Ces trois mois, c’était pas de ta faute. T’as essayé. J’sais que t’étais là et que t’as tout fait pour m’empêcher de chuter. Je sais pas c’qui s’est passé pour que je laisse tomber malgré tout. J’essaie encore de comprendre et j’y arrive pas. Mais je sais que c’était pas toi le problème. » Non, ça n’avait jamais été lui le problème, alors forcément ça venait d’elle, mais pourquoi elle avait été incapable de faire ces choses toutes simples pour que ça marche entre eux ? Ce n’était pas juste parce qu’elle avait été paralysée ou triste ou déçue. « Je sais pas, peut-être que je suis assez dérangée pour avoir cru que je méritais pas qu’on m’aide ou quelque chose du genre. » Ça semblait pas complètement improbable comme explication après tout, elle avait été idiote a tellement de reprises dans sa vie ; toutes les fois où elle s’était battue pour finalement se confronter, encore et encore à la déception de son père et à son cœur à elle qui se brisait dans sa poitrine et qu’elle avait pourtant continué à essayer de justifier tout ça, c’était bien la preuve qu’elle en était capable, de penser comme ça, comme si elle méritait toute la souffrance qu’on pouvait lui imposer. C’était complètement débile et là maintenant, elle pourrait facilement dire qu’y avait pas moyen pour qu’elle ait pensé comme ça. Mais là maintenant elle allait bien, elle allait mieux, des mois plus tôt, ça n’avait pas été le cas, alors au fin fond de la misère, qu’elle puisse avoir pensé comme ça, c’était pas complètement impossible, mais elle ne savait pas, c’était le genre de pensées inconscientes sur lequel elle ne pouvait pas remettre la main si facilement.
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Alec Lynch
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeSam 12 Nov 2016 - 1:39


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A force de vivre en solo pendant quatorze ans, il n’était plus vraiment habitué à avoir ces conversations, Alec. Celles qui pouvaient concerner les autres, et étaient chargées des préoccupations qu’il pouvait avoir, vis-à-vis de ces rares individus qui faisaient intimement partie de sa vie, d’cette façon-là. Y’avait sûrement que Calista, et Felix pour faire partie de cette tranche de la population. La dernière véritable conversation de la sorte qu’il avait eue avec son meilleur ami, avait consisté en eux deux, se confrontant l’un l’autre dans les croyances qui rythmaient leur vie depuis peu, alors qu’ils s’étaient presque perdu de vue depuis des mois. A la toute fin, le Lecter avait fait comprendre à Alec que c’était comme ça, qu’il suivrait sa famille, peu importait c’qu’elle avait fait, ou ce qu’elle faisait pour être sous la protection de Lancaster. L’fait que son frère ait participé à tuer les Hodgins, le fait que son père soit devenu le toutou du maire pour sortir de prison, tout ça, ç’avait été parfaitement justifiable d’une certaine façon, aux yeux de son meilleur ami. Et c’était sur ça il semblait, que leur relation s’était achevée – peut-être que s’il avait su que ce serait la dernière conversation qu’il n’aurait jamais, Alec aurait cherché à agir différemment. Peut-être, il n’savait pas. Parce que dans celle-ci, tout comme dans ses face-à-face oscillants avec Calista, y’avait une part d’implication du cœur qui le rendait imprévisible et orgueilleux. Il essayait, il faisait l’effort d’reconnaître ses torts et d’affronter les répliques cinglantes qu’on pouvait lui balancer dans la gueule – le fait était pourtant, que le Lynch avait bien du mal à gérer les trahisons et les blessures qui foutaient toutes ses assurances d’autrefois en bordel. Il n’pouvait pas prétendre qu’il aurait su à nouveau faire aveuglément confiance à Felix comme il l’avait fait, pendant quatorze ans, après avoir quitté Elizabethtown et sa vie ici. Et quelque part, quand il parlait avec Calista, dans ces moments où ils n’étaient que tous les deux, y’avait quelque-chose qui avait un arôme différent – comme si les mots roulant sur leurs langues étaient chargés désormais, d’un poids tout nouveau. Et Alec n’arrivait pas à combattre ce sentiment – il n’savait pas s’il en avait la volonté en soit ; peut-être était-ce une question de confiance, ou de plaies encore trop fraiches, ou peut-être était-ce juste lui, étant rancunier plus que de mesure. Il voulait bien croire, pourtant, que c’n’était pas de sa faute ; pas vraiment. Il avait été victime de ces circonstances tout comme il avait été la semi-victime de la réalité qui l’avait rattrapé, quand il s’était retrouvé face à Felix après des mois passés sans le voir. Alors si c’qu’elle avait ressenti, ce qui lui avait fait jeter l’éponge à Calista, avait été quelque chose d’incompréhensible et qu’elle n’avait pas pu maîtriser, il en était peut-être de même pour lui, maintenant.

Et que pouvait-il faire différemment ? Que pouvait-il faire pour changer ça ? Cette conversation qu’ils avaient avec Calista, là, elle avait l’allure de ce qu’ils s’étaient dit trois mois plus tôt, quand il était allé la voir à son appartement, après leur dispute. Et si peu d’choses semblaient avoir changé, dans le langage qu’ils utilisaient ; ça le désespérait, quelque part, d’avoir l’impression de tourner en rond, de savoir ce qu’il pourrait vouloir dans un monde idéal, mais de n’pas oser ici. De n’pas savoir s’il avait envie de s’y risquer à nouveau. Il n’pouvait pas dire qu’elle en avait envie non plus, ils avaient tant échoué pendant trois mois, qui est-c’qui pourrait avoir le désir de s’remettre dans une situation similaire ? Ils avaient essayé, ils s’étaient plantés. Pas besoin d’chercher plus loin : c’était un peu comme avec ces mauvaises épreuves d’une vie, desquelles on apprenait à tirer quelque-chose, envers et contre tout. Peut-être était-ce juste parce qu’il était trop sévère ; trop sévère pour eux deux, pour elle, pour n’importe quoi et n’importe qui d’autre. C’n’était pas pour rien après tout, que pendant trente-quatre ans, il avait très bien vécu sans être en couple avec qui que ce soit d’façon aussi engagée et réelle. Peut-être que c’était mieux comme ça, surtout si au final, y’avait au moins quelque-chose de bien à retirer de tout ça. Au moins pour elle. « Au moins… si ça a servi à quelque-chose, tout ça. » il admit, d’une voix neutre, comme si les mots écorchaient ses lèvres et son esprit à la fois ; c’était sans doute vrai. Il aurait bien voulu qu’elle tire quelque-chose d’une situation meilleure que c’qu’ils avaient connue – surtout d’une situation de laquelle ils auraient pu croire pouvoir revenir, plutôt qu’un trait indélébile sur un passé trop douloureux à tourner et retourner. Il n’en pouvait plus, d’avoir ces conversations déjà. Il n’avait pas envie que ça revienne, encore et encore ; et pourtant, n’était-ce pas voué à être toujours l’éléphant dans la pièce, à chaque fois qu’ils seraient ensemble ? Y’avait bien des histoires partout, de gens qui ne voulaient pas ruiner leur amitié déjà existante en essayant d’être plus : sûrement qu’ils auraient dû penser à ça, à un moment. Au moins ça allait mieux, au moins ça irait mieux pour la prochaine fois. La prochaine histoire. La prochaine personne. Ouais, les seules répliques qui lui venaient ressemblaient à celles qu’il avait dites juste avant qu’il n’y ait plus rien à dire avec Calista. Et puis après, ils n’s’étaient juste plus vu, pendant trois mois, jusqu’à ce qu’il revienne à elle. Alors quoi, est-c’qu’ils en étaient encore à ce détour de la conversation ? Dans la pénombre de la nuit, Alec serra les dents ; « J’suppose que ça sert pas à grand-chose. Le pourquoi du comment… y’a que toi qui peux faire en sorte que ça se reproduise plus. » et il n’savait pas, franchement, si cette phrase pouvait sembler trop demandeuse ; parce qu’après tout, c’était ce qu’il avait dit aussi, trois mois plus tôt. Y’avait des trucs qu’il n’pouvait pas faire pour elle – et que personne n’aurait jamais pu faire pour elle. Sûrement que la prochaine personne, il l’espérait au moins, serait plus à même de montrer à Calista c’qu’il voyait en elle, c’qu’il aimait en elle, ce qui lui donnait toute sa valeur à ses yeux – mais à la fin, ingurgiter ces paroles et y croire tout comme elle avait cru aux jugements cruels de son père, y’avait qu’elle qui n’pouvait transformer les belles promesses en réels efforts. Il avait été la version d’essai – peut-être bien que le prochain serait assez chanceux pour avoir le mieux. « J’veux juste que tu sois heureuse. Et-… la moindre personne qui a l’effet inverse sur toi… Tu devrais juste-… t’en débarrasser. » quelquefois, ç’avait du bon de se défaire des choses et des personnes qui pouvaient s’avérer encombrantes. Peut-être qu’on avait besoin d’certaines d’entre elles, pour savoir qui on était, pour s’en souvenir ; mais y’en avait d’autres qui avaient l’effet inverse, culpabilisateur et plombant. Comme cette maison. Ou comme le père de Calista. Sûrement alors, qu’ils avaient tous les deux à apprendre de c’qu’ils avaient vécu.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeSam 12 Nov 2016 - 15:05

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Elle aurait voulu savoir pourquoi elle n'avait pas tenu le coup, pourquoi elle ne s'était pas battue davantage alors même qu'elle avait su qu'elle avait encore beaucoup à perdre, elle avait su qu'elle avait encore de bonnes raisons de se battre. Au moins une en tout cas et ça avait été Alec. C'était pas logique qu'elle ait si facilement laisser tomber alors même qu'elle avait su qu'elle pourrait être heureuse avec lui, malgré tout ce qui venait de lui arriver. Parce qu'elle l'aimait et que l'amour, c'était censé effacer tous les problèmes non ? Peut-être bien que ça marchait ça, dans les contes de fées, mais évidemment dans la vie réelle, tout était plus compliqué que ça. Calista le savait bien. Ce n’était pas pour rien, qu’elle aimait autant tout ce qui n’était justement pas réel. Elle était ce genre de fille qui aimerait vivre dans un jeu vidéo ou dans certaines séries qu’elle pouvait regarder simplement parce que là-bas, les choses semblaient beaucoup moins compliquées. Mais elle n’avait pas le choix, sa vie, elle était là où elle était, bien ancrée dans le réel et fallait faire avec, même quand c’était compliqué, décevant, assommant et impossible à gérer. Fallait tout supporter, même les tonnes d’erreurs qu’elle avait pu faire jusqu’à présent, Calista, elle n’avait pas d’autres choix que de faire avec, même si ça pouvait parfois être vraiment difficile. Ça l’était là, depuis plusieurs mois, alors qu’Alec lui manquait cruellement et qu’elle savait bien que si elle avait réussi à tenir le coup, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Alors elle aurait bien voulu être capable de comprendre pourquoi il avait fallu que les choses se passent comme ça, mais aucune de ses réflexions ne menait à une réponse dont elle pouvait être sûre et certaine. Finalement, peut-être que continuer d’y réfléchir, encore et encore maintenant, c’était juste encore une bonne façon de se faire du mal, de ressasser une période de sa vie qui avait été assez compliquée pour qu’elle ait juste envie de l’oublier à présent.

Passer l’éponge, passer à autre chose et avance, ça semblait quand même être la meilleure chose à faire, parce que, quelque soient les conclusions à tirer de tout ça, c’était certain que ça n’allait rien changer à ce qui pouvait se passer. Alors y avait des moments où c’était plus simple de juste se concentrer sur ce qui allait maintenant plutôt que sur ce qui n’avait pas été à l’époque. Ça restait plus facile à dire qu’à faire, pas ça faisait partie de tous les trucs qu’elle essayait de mieux faire jour après jour pour reprendre sa vie en mains. Bientôt, elle se ferait la liste de tout ce qu’il y avait de bien en se levant le matin, peut-être que ça l’empêcherait de penser à tout ce qu’elle voudrait changer, tout ce qu’elle aurait voulu avoir la chance de recommencer, sans même savoir si ce serait possible un jour, parce qu’évidemment, ça ne dépendait pas que d’elle. Les erreurs après tout, y avait bien des fois où ça ne voulait pas dire que tout était simplement fini, mais qu’y avait une leçon à tirer de tout ça et ne pas refaire encore et encore les mêmes conneries. Tout ça, ça faisait partie des choses qu’elle se disait, qu’elle essayait et qu’elle avait bien l’intention de réussir. « Je sais. J’y travaille. » Ouais, elle faisait de son mieux pour ne plus se laisser bouffer par ses problèmes, ses déceptions en se disant que si elle commençait par des petits trucs, si jamais un jour – ce qu’elle ne souhaitait pas – y avait encore un gros trucs pour venir se remettre en travers de sa route ça irait mieux et elle s’en sortirait, toute seule, parce qu’il lui semblait bien qu’imaginer l’avenir avec quelqu’un qui ne soit pas Alec était encore une chose complètement impossible. Elle esquissa un léger sourire à sa réplique. « Ouais, ça aussi, j’y travaille. » Elle avait renoncé à toute relation avec son père, elle avait même renoncé à se pointer chez lui pour passer ses nerfs sur lui, juste parce que c’était parfaitement justifié et qu’elle avait besoin de gueuler sur quelqu’un. Au lieu de ça, elle essayait juste de faire en sorte de le faire sortir de sa vie, parce qu’il n’avait fait que tout gâcher, encore et encore. « Au moins, y a des personnes dont je suis certaine d’avoir besoin pour être heureuse. » Lui. Alec, elle en avait besoin et elle n’était de toute évidence pas décidée à s’en débarrasser, sans quoi, elle ne serait pas venue avec lui aujourd’hui. Sans quoi, elle aurait moins réfléchi, là, avant de se rapprocher de lui, pour venir l’éteindre. Trop spontanée encore, elle était déjà accrochée à son cou quand elle réalisa que ce geste, il était peut-être un peu déplacé pour ce qu’ils étaient à présent. Elle ne savait pas, les conventions sociales de toute façon, ça n’avait jamais été son truc, elle était trop maladroite pour ça, alors tant pis, elle avait eu envie de cette étreinte, elle n’avait pas réfléchi et maintenant, elle n’avait pas envie de lâcher, même si elle se sentait complètement idiote, encore une fois, pour la énième fois depuis qu’ils étaient entrés dans cette maison.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeSam 12 Nov 2016 - 19:52


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Après des mois de galère, Alec, il n’avait plus vraiment envie d’chercher à qui était la faute. Quels avaient été leurs torts à l’un et à l’autre, qu’est-ce qui avait été indépendant de leur volonté, qu’est-ce qui avait le plus activement participé à ruiner ce qu’ils avaient eu. Est-ce que ça voulait dire qu’il fuyait, ou au contraire, qu’il faisait preuve d’un genre de maturité indispensable pour aller de l’avant ? Puisqu’il n’avait jamais eu de véritable expérience sur les couples, il n’avait pas non plus de réel savoir sur les temps qui suivaient une rupture, comment lire en les indices de deux personnes, qui s’étaient trop brisé le cœur pour être ensemble encore, mais qui n’voulaient pas se perdre au point de n’plus vouloir se voir. Sans conteste, cette situation était une nouveauté de A à Z pour le Lynch ; sûrement parce que c’était Calista, et que dans la catégorie des femmes avec qui il avait entrepris quelque-chose, elle avait forcément été une unique à laquelle personne d’autre dans sa vie d’avant n’avait pu ressembler. Et pourtant, ça n’avait pas faute d’avoir toujours été un bon parti : fils de bonne famille, riche, plutôt malin, avec un bon renom, physiquement bien plaisant à regarder – il n’y avait sûrement toujours eu que sa propre attitude, sa connerie de jeunesse ou ses choix volages, qui faisaient qu’il était un célibataire endurci aujourd’hui, auquel la solitude semblait mieux coller que quoique ce soit d’autre. Après tout, peut-être que s’il avait eu plus d’expérience dans le domaine du couple, dans le fait de vivre avec quelqu’un d’autre de la sorte, il aurait pu trouver les mots à même d’aider Calista à changer de vision sur sa condition. Peut-être qu’il aurait eu les éléments pour l’aider à vivre le quotidien de façon moins oppressante et lourde. Peut-être qu’il aurait su faire quelque-chose, n’importe quoi, pour qu’ils n’en soient pas là. Et qu’elle n’ait pas été aussi bas que terre, pendant trois mois ; elle était là, la vérité – peu importait la façon dont les choses avaient tourné entre eux, ç’avait été l’idée que la jeune femme ait eu à vivre les choses de la sorte, qui lui pesait sur le cœur. Peut-être plus que leur rupture en elle-même : s’il devait être honnête, elle avait toujours été là, dans un coin de sa tête, l’irrémédiable séparation qu’ils avaient fini par atteindre bien vite. Et pour cause ; forcément à un moment il aurait fait quelque-chose qu’il n’fallait pas, il aurait dit quelque-chose, ou le temps serait passé trop vite sans que rien ne change à sa situation : est-ce que appréhender la vie avec la Wolstenholme d’une autre façon, aurait pu aider ? C’était ironique, sans conteste, la façon dont toutes ces idées lui venaient, toutes ces questions l’habitaient comme des évidences, alors même que durant trois mois, il s’était senti si démuni et incapable d’avoir une bonne idée pour venir dans un coin de sa tête. A quoi ça pouvait servir, de penser comme ça ? Se fustigeait-il encore et encore en retrouvant la surface, observant la solitude qui l’entourait et l’avait toujours entouré, mine de rien – ça n’servait à rien, d’écrire et réécrire mille scénarios qui n’s’étaient pas passés. Ils s’étaient plantés, et c’était fini. C’était juste comme ça que leur histoire avait pris fin, pas besoin de chercher plus loin.

Alors même si à l’extérieur, comme ça, pour la forme, pour les regrets et les vérités qu’ils n’s’étaient pas dites, parler semblait important, tout c’qu’il voyait Alec, c’était à quel point ça n’changeait rien. Il n’y avait pas de phrase magique à même de faire disparaître leurs culpabilités et leurs peines respectives ; ils n’pouvaient qu’admettre qu’ils avaient foiré leur chance, et qu’aucun procédé humain, réel ou accessible n’pourrait réécrire l’histoire. C’était comme ça, et sûrement que si la distance avait paru trop lourde à ignorer trois mois plus tôt, elle l’était toujours aujourd’hui ; c’était pour ça qu’ils n’faisaient que parler au passé, avec la certitude presque malgré eux, que le présent et l’avenir n’auraient jamais la même allure que tout c’qu’ils avaient perdu. Et cette maison en était témoin ; quand les choses tournaient mal, Alec, il avait tendance à juste vouloir passer à autre chose – une tâche plus aisée à dire qu’à faire, dans le cas de Calista, sans qu’il n’puisse expliquer pourquoi. Y’avait pourtant tellement de bonnes raisons qu’il pourrait s’répéter dans un coin d’la tête pour expliquer, justifier ça ; elle le ferait, elle, irrémédiablement, alors quoi ? Peut-être y avait-il quelque-chose de relativement peu aisé à accepter, dans l’fait de devoir retourner à un genre de solitude palpable, du cœur et de l’esprit tout autant, quand on avait essayé de partager tous ces fardeaux avec quelqu’un. Elle essayait d’être heureuse. Il essayerait de l’être lui aussi ; et sûrement que ça leur pendait au nez, être heureux, ça voulait dire avancer de tout ça, s’en défaire. Qu’ils le veuillent ou non, peut-être alors que le temps se chargerait de creuser la distance qu’ils n’semblaient pas vouloir entre eux deux ; c’était bien comme ça que se délitaient toutes les relations qui n’avaient plus lieu d’être, non ? Et parfois, c’genre de choses prouvaient plus de vérités que les désirs d’un esprit trompé par des affections passées ; lèvres serrées, il avait vaguement hoché la tête à la réplique de la blonde. Il n’y avait pas eu si longtemps que ça, elle avait cru qu’elle aurait besoin de son père – tout c’qu’il pouvait espérer, Alec, ce serait que leur relation se meure discrètement, plutôt que par une trahison de trop, un mot de travers ou une énième dispute. Parce qu’après tout, d’ici quelques années, s’il devait avoir laissé une quelconque trace dans l’esprit de la jeune femme, il préférait que ce soit l’arôme d’une histoire qui avait pu être douloureuse à l’époque, mais avait fini par devenir une nostalgie qui avait du sens. Leur histoire, elle avait déjà été trop polluée d’éléments extérieurs qui avaient menacé de tout ruiner. Alors il ne sut pas vraiment comment interpréter l’étreinte qui lui coupa le souffle, faisant tambouriner son cœur contre ses côtes ; qu’est-ce que ça pouvait vouloir dire, tout ça ? Etait-ce là, la dernière étreinte qu’ils n’auraient jamais ? « Ca va aller... » il marmonna tant bien que mal, le temps de reprendre contenance, passant juste un bras autour des épaules de la jeune femme, comme pour résister à d’autres envies, de la serrer plus fort, et de n’pas la lâcher. Mais ça allait aller – si ce qu’elle disait était vrai, alors sûrement que tout ça avait servi à quelque-chose, et que pour la prochaine fois, elle trouverait les bonnes raisons de sortir de sa torpeur. D’ailleurs, il se força à sortir de la sienne, de torpeur, alors qu’il aurait aisément pu oublier le monde, entre les bras de Calista – il s’écarta d’elle, tant bien que mal ; « On devrait... retourner à l’intérieur. » qu’on en finisse, se retint-il de dire, sans savoir pourquoi ces mots lui brûlaient autant les lèvres. Subitement, il s’retrouvait à regretter d’avoir embarqué Calista jusqu’ici – peut-être aurait-il dû se trouver un autre informaticien pour le coup, même si ç’aurait dû prendre un peu plus longtemps qu’avec elle. Toutes ces histoires avec Rhaena, l’fait de l’avoir amenée ici au cœur du danger, l’fait de ressasser tout ça entre eux deux, ça allait trop évidemment à l’encontre de tout ce qu’ils s’étaient dit, pour ces dernières minutes.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeSam 12 Nov 2016 - 22:04

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Penser à l’avenir, c’était devenu particulièrement difficile ces derniers temps. Peut-être que c’était parce qu’elle était coincée dans le passé, à se poser mille et une questions sur ce qu’elle aurait dû faire et ne pas faire pendant ces trois mois. Elle essayait d’avancer à côté de ça, de prendre des décisions pour aller de l’avant et reconstruire sa vie d’une meilleure façon, parce qu’elle avait fait tout un tas d’erreurs, durant toute sa vie et qu’il était grand temps pour elle de changer ça, de faire quelque chose de mieux avec sa vie, avant de complètement tout foutre en l’air comme elle l’avait si bien fait pendant trois mois. Peut-être que c’était un truc essentiel pour aller de l’avant, résoudre les problèmes du passé, ou au moins les comprendre pour ne plus jamais les refaire à l’avenir. Alors peut-être que c’était trop tard pour tout ça, pour revenir sur tout ce qui avait pu se passer dans leur histoire, tout ce qui faisait qu’ils en étaient là où ils en étaient aujourd’hui, que ça servait à rien de ressasser le passer. Mais peut-être aussi que ça pouvait apporter au moins quelques réponses et un moyen d’avancer. Elle ne savait pas trop Calista, elle ne savait même pas vraiment vers où avancer, alors qu’il semblait bien qu’y avait aucune discussion, qui puisse lui permettre de tourner la page sur son histoire avec Alec. C’était l’inverse sans doute, être là en face de lui, se confier à lui comme si c’était la chose la plus normale à faire, ça lui donnait juste envie de se rattacher un peu plus à lui, d’espérer qu’y avait rien qui puisse être définitivement fini entre eux deux et c’était tout le contraire d’avancer ça, mais en même temps, y avait pas de solution miracle pour faire disparaitre ce qu’elle pouvait ressentir pour Alec. Y avait rien qui avait su ébranler la confiance qu’elle avait en lui et y aurait rien qui n’y parviendrait jamais, et pour le coup, ça faisait peut-être que ça faisait partie de ces choses qui étaient ‘comme ça’ et qu’elle ne pouvait rien changer, en avait-elle seulement l’envie de toute façon ?

Sans doute pas dans le fond. Elle était venue avec lui jusqu’à Elizabethtown sans poser de question, en se fichant complètement qu’il puisse avoir besoin de l’emmener avec lui sur le terrain, là où elle avait refusé d’aller pendant tant d’année et s’il avait fallu qu’elle se prenne une balle là-bas, elle l’aurait fait sans regret, comme la dernière fois, quand il avait été loin d’elle et qu’elle avait commencé à retourner tout Radcliff pour essayer de le retrouver ; elle ne regrettait pas ses tentatives même si elles s’étaient soldées par cette balle.  Elle n’avait pas eu peur des conséquences en venant avec lui, non seulement parce qu’elle avait su qu’il la protégerait, mais aussi parce qu’elle ferait n’importe quoi pour lui. C’était une dévotion qu’elle n’était pas prête de perdre et elle espérait qu’il le savait ça, après tout, elle lui avait dit un peu plus tôt, qu’elle était là et qu’elle serait toujours là pour lui et ceux même s’il avait juste besoin de ses talents en informatique. Dans ses bras, elle avait l’impression de pouvoir respirer, plus qu’elle n’en avait été vraiment capable ces derniers temps. Elle était bien là, même si ça ravivait encore plus tous les sentiments qu’elle avait pour lui. Elle avait de lui dire que ça n’irait pas, qu’elle ne serait pas heureuse si ça devait être sans lui et qu’elle n’avait même pas envie de l’être, pas sans lui. Elle avait l’impression de ne pas avoir le droit de dire des trucs pareil, quand bien même c’était ce qu’elle ressentait, ce qu’elle avait sur le cœur et qu’elle savait bien maintenant que garder pour elle ce qu’elle ressentait, ça n’avait jamais aidé. Pourtant, elle resta silencieuse, luttant pour garder ça en elle, parce qu’elle n’avait pas envie de compliquer encore plus les choses. Elle avait juste envie de rester dans ses bras, de s’accrocher, si bien quand il s’écarta, elle eut quand même du mal à relâcher prise. Elle hocha la tête, ouais ils devaient rentrer, il faisait froid après tout, tellement froid maintenant qu’elle n’était plus dans ses bras. Pourtant, elle n’arrivait pas à bouger là, elle se contentait de le fixer. « Je t’aime. » Elle avait plutôt envisagé de dire un truc comme ‘okay, rentrons’ et comment c’était possible de passer de ça à ce qu’elle avait dit ? Alors que le rouge lui montait aux joues, elle avait encore l’espoir que le son étouffé de sa voix et le fort raclement de gorge qui avait suivi sa phrase ait pu la rendre incompréhensible, si bien qu’elle essaya de se reprendre, bien trop vite, beaucoup trop fort, de façon trop nerveuse. » Je-Je-Je, j’aime les données à décrypter, genre, vraiment, vraiment très fort. Ça tombe bien j’en ai. » Elle laissa échapper un rire nerveux, elle était certaine que si le ridicule tuait, elle serait morte sur le coup. « J’aime les sushis aussi et le vin rouge. Et c’est du blanc qu’on a pris. Bha j’aime le vin le blanc aussi. » Là pour le coup, si Rhaena pouvait sortir de nulle part pour la tuer, ça l’arrangerait presque. Elle baissa la tête avant de repartir très rapidement vers la maison, avec l’envie de monter directement dans la salle de bain, histoire d’aller se noyer sur la douche et pourtant, elle se reposa devant l’ordinateur, sur lequel elle essayait de faire quelque chose, sans vraiment y aller, hésitant beaucoup trop, complètement perdue. Sérieusement, pourquoi elle avait dit ça  comme ça ? Y avait bien qu’elle pour dire des trucs pareil aux moments les moins importuns qu’elle trouvait. Y avait qu’elle pour en plus perdre toute contenance en trente secondes et s’enfoncer, bas très bas dans une tentative bidon d’essayer de se rattraper. Elle était ridicule, complètement ridicule. Elle ne savait pas mentir en plus, alors toutes les conneries qu’elle venait de raconter, y avait personne sur terre d’assez con pour les gober. Non, elle ne savait vraiment pas mentir, alors cette courte phrase qu’elle aurait voulu effacer et qui lui donnait à présent l’envie de se cogner la tête contre son clavier l’ordinateur, c’était évidemment, complètement vrai et c’était sorti, spontanément comme ça, comme du Calista tout craché et franchement, le Calista tout craché, c’était loin d’être glorieux.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 1:51


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Ça faisait un moment, sans doute, que contre toute attente, Alec se retrouvait à n’plus savoir ce qu’il voulait. Depuis l’arrivée de sa mutation, à vrai dire, alors qu’insidieusement, ce mal battant dans ses veines n’avait fait que remettre en question toutes les assurances qui avaient guidé sa vie depuis des années. Quelle légitimité avait-il eu, en tant que chasseur, alors même qu’il avait eu ce gène mutant endormi ou même pleinement révélé, en lui ? Quel sens est-ce que ç’avait donné à tout ce qu’il avait fait, jusqu’alors, motivé par la haine de tout ce que les dégénérés pouvaient représenter, de dangereux et d’imprévisible ? Il en était l’exemple le plus évident, tandis qu’il avait découvert que ni la vieillesse, ni la maladie, ni la moindre blessure et pas même une balle dans la tête ou un saut dans le vide ne pourraient l’arrêter. Même les toutes petites choses, comme sa capacité à lire en les autres et à faire confiance aux bonnes personnes, avaient été furieusement ébranlées : il aurait pu continuer à s’dire qu’il y avait eu, quand même en lui, quelques coins de son esprit qui s’étaient toujours méfiés de Rhaena Dryden. Mais ça n’avait jamais été à ce point – pour le coup, force était de constater qu’il avait été aveugle, parfaitement aveugle et sourd aux signes évidents, et il s’était planté. Le pire, ça restait sûrement la dure réalité des choses qui s’était imposée à lui quand il avait été face à Felix ; face à son meilleur ami, ses alliés d’autrefois, tout ce en quoi il avait cru et ce qui l’avait poussé à continuer pendant quatorze longues années. Et à mesure que tout s’était lentement mais sûrement effrité, il y avait toujours eu Calista au milieu de la cohue – au moins sa présence, au moins ses mots, au moins ces espoirs qu’elle avait eus, et dont il avait été furieusement dépossédé. Au moins ce il ne savait quoi qui existait en elle mais n’existait nulle part ailleurs – chez personne d’autre qu’il ait pu connaître à Radcliff, du moins – un genre de joie de vivre, de volonté, de luminosité humaine qui avait su amener des attentes démesurées, même dans les moments les plus désespérés d’sa vie. C’n’était sûrement pas pour rien, que c’était vers elle qu’il s’était tourné quand il s’était découvert être un transmutant ; c’n’était pas pour rien que c’était à elle qu’il avait fait confiance avec ce secret. C’n’était pas pour rien que, pour oublier son long passage chez Insurgency, ç’avait été vers elle avant tous les autres qu’il était allé. Et peut-être qu’il avait besoin de ça ; qu’il en avait eu besoin aux moments les plus tortueux de leur histoire – avait-ce été juste de sa part, d’s’attendre à ce que ça lui revienne si naturellement, que ça marche pour ça aussi comme ç’avait marché pour tout le reste ? Il n’savait pas, à vrai dire-… avec du recul, tout c’qu’il pouvait dire, Alec, c’était qu’il avait espéré qu’ils s’en sortent au moins un peu mieux que c’qu’ils avaient enduré, pendant trois mois.

Est-c’que ça servait à quelque-chose, qu’ils se fustigent encore et encore pour la tournure qu’avaient pris les choses ? Sûrement avaient-ils une part de responsabilité dans tout ça, et sûrement y avait-il une dose de malchance et de mauvaises nouvelles amoncelées à ajouter ; ils auraient pu faire mieux, et le monde entier aurait pu leur foutre la paix, au moins pour un temps. Mais ça n’s’était pas passé comme ça, ça n’avait pas été facile et évident comme ce qu’ils auraient pu espérer dans le meilleur des cas ; n’était-ce pas ça, être humain, en quelques sortes ? Déjà à l’époque où il avait passé la porte de l’appartement de Calista pour une dernière fois, Alec n’avait pas eu envie de décider à qui le blâme revenait le plus ; il avait eu besoin d’temps pour digérer les choses, pour remettre d’l’ordre dans sa tête, afin d’pouvoir fonctionner autrement que dans le cercle vicieux noir de culpabilité et de rancœur que Calista et lui s’étaient construit. Et maintenant, est-c’que c’était fait ? Il voulait bien croire que c’était fait, et que le plus dur, ça restait d’arriver à avoir une quelconque paix, avec ce qui était advenu de tout ça. De Calista et lui. De cette relation avec laquelle ils n’arrivaient pas à proprement s’aligner à nouveau, parce qu’ils n’savaient pas encore ce qu’ils pouvaient faire ou ce en quoi ils pouvaient croire. Et pourtant, elles étaient là, elles voulaient avoir un sens, toutes les impressions qui s’éveillaient en lui à avoir la jeune femme blottie contre lui, son bras autour d’elle, son visage si près du creux de son cou. Dans ces moments-là, sans doute que le plus important, c’était la façon dont le cœur prouvait qu’à l’intérieur, au fond du fond, dans les fibres les plus infimes du corps, les choses n’avaient pas vraiment changé. Les mots de Calista, alors, il les entendit, peut-être comme la continuité concrète de c’qu’il ne savait que trop bien être encore là, en lui, malgré les mois, malgré la distance, malgré l’absence. Loin des yeux, loin du cœur, ça n’avait pas vraiment marché – pas du tout, même. Mais s’il aurait dû ouvrir la bouche ou quoi, il n’en eut pas le temps – tout juste l’occasion d’aligner son esprit avec ces trois pauvres mots, avant qu’elle n’enchaine. Et quoi ? Il resta là, sonné, alors qu’elle était déjà repartie, et qu’il s’retrouvait à fixer la nuit ; était-il censé faire comme s’il n’avait rien entendu ? Comme si ses vaines tentatives de couvrir tout ça, avaient pu fonctionner ? Elle devait savoir qu’il serait bien con, si tel devait être le cas. Alors quoi ? Dans un soupir, profitant de sa solitude, le Lynch passa une main sur son visage, dans un long soupir. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Y’aurait pas de réaction plus stupide et inutile que le fait de rester là plus longtemps – quoiqu’il en soit, ils avaient tout un trajet retour à Radcliff à partager, et Calista avait en sa possession la clé USB avec toutes les données qu’ils avaient récoltées ce soir. Alors ? Il ne s’octroya pas beaucoup plus de secondes pour faire n’importe quoi, avant de suivre la jeune femme – elle s’était déjà réinstallée derrière son ordinateur, et le chasseur profita du fait de devoir faire volte-face pour refermer la porte, pour reprendre contenance. « Qu’est-c’que c’était, ça ? » il ne put s’empêcher de demander, encore debout, enfonçant ses mains dans ses poches, sans la moindre hostilité, plus une réelle question ; « Est-c’que… J’dois faire semblant d’pas avoir entendu, qu’on fasse comme s’il s’était rien passé ? » et oui, il s’retrouvait à vraiment poser cette question, haussant les épaules – après tout, elle le lui avait dit aussi le jour où il était parti. Et il lui avait dit également qu’il n’partait pas parce que ses sentiments avaient changé, mais pour d’autres raisons – toutes ces raisons, ce nœud au problème dont il n’voulait plus, maintenant. Au moins, s’ils devaient jouer aux idiots, s’enfoncer dans le déni, qu’ils le fassent en connaissance de cause.
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 13:05

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Dans tout ce qui avait pu se passer entre Alec et elle, y avait plein de trucs que Calista ne savait pas, des trucs qu’elle ne comprenait pas, des questions qui resteraient peut-être sans réponses pour le restant de ses jours. Mais y avait aussi des trucs qu’elle savait très bien. Tout ce que son cœur avait continué à lui dire pendant ces trois mois, quoi qu’ait pu être la peine qu’elle rencontrait, les problèmes avec lesquels elle n’arrivait pas à s’en sortir et tous les mots qui restaient coincés dans sa gorge, Calista, elle avait toujours su qu’elle l’aimait Alec. Ça faisait partie de ses trucs dont elle n’avait jamais douté, tout comme elle avait su qu’il l’aimait aussi. Maintenant c’était plus compliqué que ça. Ils ne s’étaient pas vus pendant trois mois et elle l’avait poussé à bout Alec, tellement qu’il avait préféré partir plutôt que rester avec elle, elle avait détruit ce qu’il avait été, à force de se comporter comme elle l’avait fait. Alors, elle pouvait l’affirmer, qu’elle l’aimait encore Alec, mais est-ce qu’y avait encore une chance pour que l’inverse soit vrai ? Il lui avait dit que c’était le cas, trois mois plus tôt, mais aujourd’hui ? Elle ne pouvait pas le deviner ça de toute évidence, surtout pas après tout ce qu’elle lui avait fait subir. Y avait toute une partie d’elle qui se disait qu’il aurait plutôt eu raison, d’utiliser ces trois mois pour se défaire des sentiments qu’il pouvait avoir pour elle, parce qu’elle ne les méritait probablement pas. Elle lui avait fait du mal à Alec, elle le savait bien, alors elle méritait bien qu’il l’oublie complètement. Mais, il s’était pointé à sa porte, plus tôt dans la journée, parce qu’il avait eu besoin d’elle. Alors elle ne savait plus trop quoi penser Calista, partagée entre le désir que sa présence à ses côtés veuille dire quelque chose et la certitude qu’elle ne le mériterait pas.

Ce qu’elle savait aussi, c’était qu’elle avait besoin de lui dans sa vie et si ça devait être en tant qu’ami, ça lui irait à Calista, elle pourrait l’accepter, parce que forcément, c’était mieux que rien. Ce serait mieux que ces trois mois qu’elle avait passé sans même pouvoir le voir. Elle avait besoin de lui, même si elle n’avait clairement pas su le montrer. Alors lui dire qu’elle l’aimait, elle avait vite eu l’impression que c’était la pire chose qu’elle aurait pu dire, là maintenant ? Et si lui ça lui donnait juste envie de tout laisser tomber ? Parce qu’elle l’avait trop déçu par le passé ou parce que l’avenir s’annonçait tout autant compliqué pour eux, pour lui, qu’au début de l’année quand elle lui avait dit la même chose ; à un moment beaucoup plus opportun que celui-là d’ailleurs. Elle ne savait pas Calista et forcément, elle craignait la réaction d’Alec plus qu’elle ne l’avait crainte des mois plus tôt, la première fois. Ce n’était même plus une histoire de confiance là, parce qu’elle avait confiance en lui, y avait toujours aucun côté de ce côté-là. C’était elle qui avait peur, elle qui s’était fait tout autant de scénarios idéales que de scénarios catastrophique, concernant ces trois malheureux et elle, qui était assez idiote pour se barrer rapidement après tout un tas de paroles confuses. Merde, elle avait l’impression d’être une pauvre lycéenne pleine de doute et d’angoisse, confrontée à un premier amour. Elle avait honte d’avoir réagi comme ça, elle aurait probablement mieux fait d’assumer cette phrase sortie de nulle part, parce qu’après tout, c’était ce qu’elle ressentait, elle ne pouvait rien faire contre ça et fallait mieux que ce soit dit, plutôt qu’elle garde ça en elle. A peine assise, elle avait hésité à revenir vers lui, mais elle avait eu l’impression que ça ne l’aiderait qu’à s’enfoncer davantage. Il avait fini par venir et le regard de Calista oscillait entre l’écran de son ordinateur sur lequel il ne se passait plus rien, alors qu’elle n’arrivait à rien, et Alec. « Je sais pas. » Qu’elle répondit, le regard de nouveau fixé à l’écran en face d’elle, pendant quelques trop longues secondes, avant qu’elle ne se décide à relever les yeux vers Alec, histoire d’assumer un peu, comme une femme de vingt-huit ans, et pas comme une adolescente de quinze. « Je le pense vraiment, ce que j’ai dit. J’ai paniqué. Désolée pour ça. » Elle était maladroite, parfois stupide et les deux combinés ça donnait un peu la réaction qu’elle venait d’avoir et c’était vraiment pas beau à voir. Elle se sentait vraiment ridicule, encore plus parce qu’elle était certaine d’avoir les joues encore complètement rouges et qu’elle ne pouvait même pas prétendre que c’était à cause du froid. « Alors, je préférerai que tu aies entendu, la première phrase et pas les autres, complètement débiles d’après. » Parce qu’au final, c’était les autres phrases qu’elle avait balancées après, qu’il fallait mieux oublier, parce que dans tout ça c’était bien le ‘je t’aime’ qui était important et elle n’avait pas l’intention de ne nier.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 20:06


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D’aussi loin qu’il s’en souvienne, les déclarations d’amour qu’Alec avait pu essayer d’avoir à l’égard de Calista avaient été chargées d’un malaise incontrôlable. Evidemment, puisque ce genre de poussées du cœur, ces moments où il mettait ses sentiments à nu, ça n’avait jamais été part de sa vie, ou de qui il avait été, pendant des années. Draguer, c’était facile. Charmer une fille pour la ramener chez lui le soir même, avec une aisance déconcertante, ça aussi, il dirait que c’était facile, quand bien même beaucoup lui envieraient ce talent. Se sentir attiré physiquement par une femme, flirter avec celle-ci, s’amuser avant de continuer sa vie - facile aussi. Et pendant si longtemps, le reste ne lui avait même pas effleuré l’esprit : pas alors que sa vie était partagée entre un genre de nomadisme, la chasse et tous les lourds secrets qu’il portait sur ses épaules, et seraient à même de mettre un rapide terme à la moindre relation qu’il aurait l’ambition de construire. Sinon quoi ; aurait-il été censé vouloir finir en couple avec une femme à qui il mentirait tous les jours, sur ses activités ? Aurait-il dû tout avouer à sa dulcinée, avec l’attente qu’elle comprenne, qu’elle accepte, et qu’elle continue d’aimer quelqu’un qu’elle jugerait facilement comme rien d’autre qu’un tueur ? Définitivement, selon les choix de vie qu’il avait faits, bien souvent, se contenter d’une relation d’un soir, sans sentiment et sans implication, avait été la meilleure décision qu’il ait pu prendre. Et il n’aurait jamais cru qu’il chercherait plus loin ; pas même avec Calista, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Ça n’avait pas été le coup de foudre comme on le vendait si facilement dans les romances à deux balles ; et aujourd’hui, c’était sûrement ça d’ailleurs, qui donnait toute sa valeur à la présence de la Wolstenholme dans sa vie. C’qu’il ressentait, c’n’était pas une inflexion du cœur, un désir, une pulsion incontrôlable – ç’avait été tout un entremêlement de sentiments qui s’étaient lentement mais sûrement construits, à mesure de leurs conflits, leurs ententes, leur travail main dans la main, leurs regards, leurs sourires. Chaque moment passé ensemble, comme une pierre à un édifice profondément ancré dans sa vie, avec les années : sûrement que c’était ça qui rendait la déception si amère – c’n’était que justice à ce qu’ils ressentaient après tout, puisque c’était également ça qui rendait les bons moments si infinis. L’attachement, c’était un choix de vie qui pouvait très vite s’avérer être à double-tranchant : tout autant qu’appartenir à sa famille, grandir aimé par ses parents avait été essentiel à ses souvenirs, ç’avait été aussi ce qui avait provoqué sa perte, quand Lewis Duncan était venu les tuer. C’était cette passion là, qui l’avait motivé, aveuglé pendant quatorze ans. Et c’était avec cette même intensité, que ses tripes s’enserraient, se dénouaient, se tournaient et s’retournaient à chaque détour de leur conversation ce soir, sans qu’il n’sache quand est-c’que ça s’arrêterait, ou si un jour il serait même possible que Calista n’éveille plus de telles sensations vertigineuses en lui.

Peut-être était-il temps qu’ils se comportent en adultes, chose dont le Lynch n’avait pas vraiment l’habitude, surtout quand il était question de tout ça. C’n’était pas parce qu’il avait passé quatorze ans à avoir un mode de vie bien particulier, différent de ce qu’il avait été avant, qu’il avait vraiment maturé, au fond. Sûrement que dans certains aspects, ça devait être plus évident que pour d’autres : s’il était devenu économe, fallait quand même admettre que même à Radcliff, il avait eu sa réputation avec les femmes. Le truc, c’était que ç’avait été un peu comme la chasse : à rester au même endroit, toutes ces histoires avaient parfois eu la méchante contrepartie de revenir jusqu’à lui. Comme Rhaena, par exemple. Fallait croire qu’au moins, s’il avait de quoi s’améliorer encore, c’était aussi le cas de Calista ; son attitude et ses mots confondus, lui arrachèrent un vague ricanement, alors qu’il détournait le regard. Peut-être qu’en fait, ça faisait de longues minutes qu’ils tournaient autour du pot : mais quoiqu’elle dise, quoiqu’elle pense, fallait quand même admettre que d’eux deux, la blonde avait été celle qui s’était armée de courage le plus vite et le plus efficacement. Comme la fois où elle était allée le trouver dans son appartement, des mois plus tôt. Ouais, les confessions comme ça, c’n’était pas encore trop son truc. « T’as une façon très efficace de paniquer, qui fait que même si j’aurais pu ne pas entendre c’que t’as dit en premier lieu, j’aurais quand même réussi à interpréter la chose, rien qu’avec ta réaction. » et quelque part, c’était ce qui faisait d’elle un livre ouvert comme il disait si bien ; même c’qu’elle pouvait essayer de cacher, Calista, elle avait une piètre façon de le faire. Encore une des choses qui la rendaient si différente du monde dans lequel ils avaient évolué : Lancaster, Wolstenholme, tous les hunters, lui-même, ils avaient perfectionné l’art de mentir et de manipuler, quand ça semblait être physiquement impossible pour elle de le faire. Mais quoiqu’il advienne, il n’lui avait jamais menti à elle. Il s’approcha, donc, pour prendre sa main, enfin, dans un contact franc et net pour la première fois depuis qu’ils étaient là ; un contact qui n’était pas une nécessité ou indispensable pour survivre. Juste une façon de l’entrainer à se retourner sur sa chaise, pour qu’elle lui fasse face. « Je t’aime aussi. » il dit, comme ça, franchement, dans un regard direct qu’il essaya de faire durer le plus longtemps possible, le souffle en suspens, et juste cette vérité planant dans l’air. « Ca n’a jamais été l’problème… » à l’époque de leur séparation, à l’époque où ils avaient touché le fond. Et ça n’avait pas changé, en trois mois – aussi inhabituel ça pouvait être pour quelqu’un comme lui. Trois mois, ça n’devait pas être grand-chose pour se révéler être incapable de tourner la page ; pour lui, c’était tout un monument de dévotion et d’affection. « Mais-… » il pinça les lèvres, cillant pour enfin détourner le regard, cherchant ses mots dans un coin de son champ de vision. S’ils devaient s’mettre à parler franchement, autant qu’ils le fassent, qu’ils arrêtent de dire des trucs débiles. « y’a-… des trucs, dans ma vie. » sa mutation, Rhaena, elle était bien la seule personne au monde à pouvoir comprendre tout ce que ‘trucs’ pouvait inclure, parce qu’elle était la seule personne au monde à faire partie de sa vie de la sorte. « Ils sont là-… et ils vont nulle part. » sa mutation au moins, ça semblait être le cas depuis trop longtemps ; comme près d’un an plus tôt, quand ils avaient eu une conversation similaire. Mais ça, ç’avait été y’a un an déjà. « Et je-… j’sais pas quoi faire. » il admit, sûrement pour la première fois « J’peux pas-… j’peux pas choisir pour toi. Mentir ou prétendre que j’t’aime pas, pour faciliter les choses. Mais-… j’peux pas faire… comme si c’était pas là, et comme si ça n’avait pas changé ma vie, ou… comme si c’était pas voué à l’faire, dans dix ans, ou plus tard. » il s’assit, relâchant la main de Calista pour s’la passer dans la nuque : « J’peux pas dire… que t’es en sécurité, avec moi. Que-… que ce sera pour toujours, sans l’ombre d’un doute, parce que chaque personne censée m’aider que j’rencontre c’est juste… un énième cerveau qui sait pas quoi faire pour moi. J’peux pas t’dire qu’on-… qu’on peut avoir un futur ensemble parce que… » parce que non, il le savait, il le savait dans ses chairs, dans sa conscience et dans son cœur, il n’se laisserait pas faire par la vie comme l’avait fait Aloys de Miribel, à juste regarder les gens autour de lui mourir en n’sachant que trop bien qu’il avait encore, en théorie, toute une éternité devant lui à vivre seul. « Je-… j’t’en veux pas, Calista. Pour c’qui s’est passé, pendant ces trois mois. C’est pas-… pour ça que ça semble si compliqué. C’est juste que-… j’peux pas dire que tu s’ras plus heureuse que jusque-là, avec moi. » et ils s’étaient déjà prouvé qu’ils n’étaient pas très bons pour faire semblant, ou tirer le meilleur d’une situation qui semblait si désespérée.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 21:59

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Fallait toujours que les choses soient compliquées. Peut-être bien que la vie elle était faite comme ça, de choses compliquées et que pour les simplifier c'était un véritable combat. Pourtant, il lui semblait bien à Calista qu'il y avait tout un tas de gens à Radcliff et ailleurs qui s'en sortaient très bien dans leurs vies alors pourquoi pas elle hein,  pourquoi pas eux ? C'était pas juste dans le fond que des choses qui pourtant auraient pu être très faciles se compliquent à l'extrême presque sans raison. Pourquoi ça leur tombait dessus à eux tout ça après tout ? Elle ne savait pas si tout ce qui lui était arrivé récemment lui était arrivé parce qu'elle était Calista ou si Alec était devenu un transmutant immortel parce qu'il était Alec et que c'était comme ça et que rien ni personne ne pouvait changer ça, mais ça avait quelque chose de carrément injuste. C’était peut-être le hasard qui faisait que tout ça avait fini par leur tomber dessus à eux plutôt qu’à d’autres, mais ça donnait cette impression d’être juste coincé avec les choses telles qu’elles étaient sans avoir aucun pouvoir de les changer. Pourtant, on devrait bien être capable de faire tout ce qu’on veut de sa vie, du moment qu’on se donnait la peine de vraiment tout mettre pour y arriver. Ils devraient pouvoir faire ce qu’ils voulaient Alec et Calista et y arriver, parce qu’ils en avaient la volonté, ça paraissait logique vu comme ça, mais dans les faits, la vie avait bien prouvé que c’était loin de marcher comme ça. La vie, elle leur avait foutu des bâtons dans les roues à tout va et ce n’était pas prêt de s’arrêter. Y avait toujours un autre problème, une nouvelle épreuve à affronter et on savait pas pourquoi, ça leur tombait toujours dessus là où, y avait un tas de personnes partout dans le monde qui étaient toujours bien tranquilles dans leur coin.

Y avait des histoires d’amour qui ne posait pas autant de problèmes que la leur. Des ‘je t’aime’ qu’on pouvait dire sans craindre l’avalanche de conséquences que ça pourrait avoir. Alors pourquoi les autres, ils avaient le droit à ça et pas eux ? Parce qu’elle avait bien su Calista que la phrase qu’elle avait prononcé quelques instant plus tôt, elle était chargée de complications. Tellement, qu’elle avait voulu fuir et qu’elle s’était enfoncée dans un tas de trucs débiles et qu’elle aurait presque pu pousser le vice jusqu’à se cacher sous la table pour ne pas qu’il la retrouve. Parce qu’elle avait paniqué et que ça l’avait rendue complètement stupide, ou bien ça n’avait fait qu’accentuer ce trait de personnalité qui était déjà bien ancré en elle. « Je sais. Je suis un peu débile, des fois. » Ou tout le temps peut-être, mais surtout dans ce genre de situations. Elle en laissa échapper un soupire, presque exaspérée par la façon qu’elle avait de se tourner au ridicule en un temps record. Elle leva les yeux vers lui alors qu’il s’était avancé vers elle, pivotant sur sa chaise pour se retrouver face à lui et lâcher des yeux cet écran d’ordinateur qui avait pourtant tout pour la rassurer. Ses paroles à Alec, elles auraient pu être parfaitement réconfortantes, elles auraient pu être ce qu’elle avait voulu entendre depuis un moment maintenant, si seulement y avait pas eu le ‘mais’ pour venir lui rappeler que non, eux deux, ils n’avaient pas le droit aux choses simples. Le ‘mais, elle le connaissait déjà de toute façon. « Mon choix, ce sera toujours toi. Peu importe toutes les conséquences possibles de cette histoire. Je sais pas de quoi sera fait l’avenir, alors peut-être que dans dix ans ou plus on sera obligés de reconsidérer la question, mais je suis prête à prendre le risque. Je crois que c’est plus d’échouer après avoir essayé que de regretter de pas l’avoir fait. » C’était son point de vue à elle en tout cas, peut-être parce qu’elle savait qu’elle n’avait pas essayé assez ces derniers mois et que du coup elle était pleine de regrets. « Mais je sais, que tout ça, c’est encore plus compliqué pour toi, je saurai jamais c’que ça fait d’être à ta place. » Parce que c’était pas elle la transmutante immortelle, c’était pas elle qui était bien obligée de se dire qu’elle risquait de vivre pour toujours en subissant les dégâts que ça  pouvait engendrer. « J’peux pas promettre que tout ira bien. Mais, au je serai un énième cerveau qui ne sait pas quoi faire de toi, qui ne laissera jamais tomber. » Elle lui avait déjà dit ça et elle le répèterait à l’infini, parce qu’elle le penserait toujours. Elle ne promettait pas de trouver une solution, parce qu’elle ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait plus le faire aussi aisément qu’avant, après avoir perdu espoir trop vite pour elle-même ; mais elle pouvait encore promettre d’essayer, encore et encore, peu importait qu’elle ne l’ait pas assez fait pour elle-même quand elle avait été paralysée. « Mais je peux pas non plus choisir pour toi. » Elle, elle savait ce qu’elle voulait, elle savait qu’elle voulait être avec lui, qu’elle voulait essayer encore une fois, parce qu’elle l’aimait et qu’il l’aimait et qu’elle en avait marre de juste laisser la vie décider pour eux ; peut-être bien qu’elle reviendrait les emmerder dans dix ans ou plus, ou même avant, mais aujourd’hui en tout cas, elle s’en fichait ; elle choisissait Alec et toutes les conséquences qui allaient avec, en parfaite connaissance de causes.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 4:48


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Alec, il n’s’était jamais senti être un expert dans l’fait de rendre les gens heureux ; la preuve avait été plus évidente que jamais avec Calista, pour les mois qui étaient passés. Certes, la vie de tous les jours n’avaient pas aidé, les circonstances non plus, mais alors qu’ils avaient lutté à trouver ne serait-ce qu’un bon côté à leur quotidien, il avait été plus évident que jamais que c’qu’il amenait à l’équation, ça n’avait pas été assez. Pas à cause de leurs sentiments, peut-être à cause de leurs volontés, peut-être que ç’avait été une question de timing ou d’autres choses – mais au fond, même dans ses précédentes relations avec les femmes, à part une nuit d’insouciance et de plaisir, il n’avait jamais été autre chose qu’un fantôme. C’était difficile alors, d’penser à vers quoi ils pourraient retourner, Calista et lui. Pourquoi étaient-ils animés par le désir, l’envie de retenter l’expérience, quand celle-ci en premier lieu avait été si douloureuse et décevante ? Avaient-ils tant foi l’un en l’autre ? Et si tout ça ne faisait que confirmer les impressions déjà laissées par les trois mois qu’ils avaient passés en couple, déjà ? Tout autant qu’il n’aimait pas penser comme ça, qu’il aurait aimé juste écouter les tambourinements de son cœur, les envies de ses prunelles, qui s’accrochaient à la courbe de ses lèvres, il fallait bien qu’il en parle. Qu’ils en parlent. De tout ce qui devait être clair, de tous ces sujets sérieux qu’ils avaient cru pouvoir ignorer quand ils s’étaient imaginés que l’amour, ça donnait des ailes au point de soigner toutes les plaies, juste comme ça, avec du temps et la volonté de s’accrocher. Ouais, au fond du fond, quoiqu’ils fassent, Alec, il était toujours un transmutant : et c’n’était pas cette plaie encore bien présente à son flanc qui prouvait quoique ce soit d’inverse. Sinon, il aurait aussi plusieurs impacts de balles encore sanguinolents, d’autres coupures, des traces de coups, les stigmates de tout ce qu’il avait encaissé ce soir. Et sûrement, ouais, que Calista était capable de comprendre tout ça, capable de prendre sa décision en connaissance de cause : elle l’avait déjà fait des mois plus tôt – du moins, c’était ce qu’elle pouvait croire avoir fait. S’il fallait que c’qu’ils avaient traversé ait servi à quelque-chose, au moins que ça ait aidé la blonde à se rendre compte que peut-être, il y avait des épreuves qu’elle n’serait pas capable d’affronter. Même pour lui. Lui, d’son côté, il n’avait pas l’choix ; pas d’autre choix que d’faire avec cette chose battant dans ses veines, en totale contradiction avec ses sentiments, et ce qu’ils pourraient le pousser de démesuré et stupide à faire. Maintenant qu’il n’avait plus rien, plus d’cause, plus de partenaires de chasse, plus de volonté à prendre les armes, plus de vengeance, il aurait très bien pu appréhender les choses avec la Wolstenholme comme l’opportunité idéale, se présentant au bout de son chemin. Mais c’était plus compliqué que ça, évidemment.

Ils s’entendaient sur ça, au moins ; l’assurance qu’y’avait là toute une part d’épreuves qu’ils n’méritaient pas. Du moins, pas elle. Et quelque part, l’omniprésence d’une Rhaena vengeresse sur leurs talons, ça pouvait déjà être assez comme brutal rappel à la réalité. Cette histoire de mutation, pourtant, elle durait depuis plus longtemps que quoique ce soit d’autre ; leurs envies d’amour à eux deux, ou même la menace que représentait la Dryden. Comme quoi, peut-être fallait-il admettre qu’avec le temps, ils n’avaient pas été aussi efficaces qu’ils n’l’auraient cru. Il pinça les lèvres, alors, une nouvelle fois, aux paroles de la jeune femme. Evidemment qu’elles étaient rassurantes, évidemment qu’elles lui donnaient encore plus envie d’arrêter d’parler, d’arrêter d’chercher, d’arrêter de réfléchir. Il l’avait déjà fait, ça – ils l’avaient déjà fait, quand elle avait tenu un discours similaire, et que tout était allé si vite. Et trop vite, hors de contrôle. A cause du reste, à cause d’eux deux qui n’avaient pas eu l’temps de voir où ils allaient. « Si ça doit prendre dix ans… c’est dix ans de ta vie entre parenthèses. C’est toi, à presque quarante ans, avec moi… un type qui a physiquement l’allure de quelqu’un de trente-trois ans. » à première vue, comme ça, ça n’semblait pas si terrible, évidemment. « Je-… j’sais pas c’que j’aurais fait, si ce bébé était toujours là, Calista. » il dut bien admettre, après avoir cherché la meilleure façon de formuler ça, malgré son regard fuyant, ou les oscillations dans sa voix, avant qu’un nœud ne bloque sa gorge. « J’ai écouté-… l’histoire d’un type, qui avait la même mutation et-… et qui a vu sa femme mourir. Son fils mourir. » il pouvait continuer d’avancer autant qu’il voulait, y’avait l’emprise invisible de ce face-à-face qui pesait sur ses épaules, des mots qui flottaient dans l’air, et dont lui seul avait le souvenir. Des mots qui se gravaient un peu plus dans sa chair à chaque échec, chaque déception, chaque personne qui baissait les bras. « Je sais qu’y’a… peut-être des raisons d’espérer. Peut-être quelque-chose qu’on peut faire. Mais-… mais j’peux pas faire ma vie en pariant sur ça. » c’était ça que ça impliquait, d’être avec lui ; vivre dans un genre de point de suspension, où lui il n’vieillissait pas, certes, mais où le monde continuait d’avancer. Le savait-elle, au moins, Calista ? Pouvait-elle seulement créer tous les pires scénarios dans sa tête ? Il l’avait fait, lui ; et au moment de relever les yeux vers elle, pour observer droit dans ses prunelles, Alec, il s’demandait s’il n’verrait pas que les assurances de la blonde, si évidentes il y a quelques secondes, s’étaient envolées comme la moindre volonté.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 13:34

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Calista, elle avait beau toujours été capable de croire qu’y avait une solution pour régler le problème d’Alec, elle avait déjà été capable d’imaginer aussi tout ce qui pourrait se passer si jamais ils ne la trouvaient pas cette solution. Evidemment, qu’elle en avait conscience de tout ça, elle n’était pas plongée dans un déni où elle pouvait ignorer la mutation d’Alec sans se poser de question. Au contraire, elle y avait toujours pensé, même la fois où elle avait été chez lui, la fois où ils avaient franchi un pas dans leur histoire, elle avait su toutes les conséquences qu’elle pouvait avoir la mutation d’Alec. Elle n’avait pas envie qu’il souffre toute sa vie, toute l’éternité, si ça devait être ce qu’il l’attendait, à cause de ce qu’il aurait perdu. Mais elle ne pouvait pas non plus imaginer un Alec qui aurait une longue vie, solitaire, loin du reste du monde, parce que s’attacher aux autres serait trop difficile. Est-ce qu’au final, resté seul pour le restant de ses jours, ce ne serait pas tout autant difficile ? Y avait bien qu’Alec qui pouvait savoir, ou que lui qui le saurait un jour, peut-être, selon ses choix, selon ce que l’avenir pouvait réserver. Elle ne voulait pas qu’il soit condamné à une vie complète de solitude, elle ne voulait pas qu’il soit condamné à voir tous ses proches mourir. Mais forcément, y avait une grande marge entre ce que Calista Wolstenholme pouvait vouloir ou ne pas vouloir et ce qui pouvait bien se passer en réalité. Mais y avait plein de trucs en lesquels elle arrivait à croire, des trucs qu’elle avait pu voir ou lire quelque part et qui lui faisait penser qu’y avait peut-être une solution et que c’était pas le moment de baisser les bras. Peut-être que la raison principale d’y croire elle était là, dans le simple fait de savoir que partout dans le monde, y avait un tas de transmutants capables de faire l’impossible ; alors pourquoi est-ce que ‘soigner’ Alec, ce serait la seule chose impossible au monde ?

Elle ne pouvait pas s’arrêter d’y croire Calista et peut-être qu’un jour, ce serait plus le cas. Même avant les dix années qui semblaient représenter la date butoir, peut-être qu’un jour, elle ne pourrait simplement plus faire sa vie en se disant qu’ils allaient trouver une solution et que tout irait mieux. Peut-être qu’elle les tiendrait ses dix ans et qu’elle partirait d’elle-même à la fin, persuadée que ce serait mieux comme ça. Peut-être tout un tas de trucs qu’elle ne savait pas et qu’elle ne voulait pas savoir aujourd’hui de toute façon. Mais elle ne pouvait pas nier qu’un jour, y aurait peut-être un choix à faire qui serait terrible, mais elle n’avait pas l’impression qu’elle aurait juste l’impression d’avoir perdu son temps, des années de sa vie, parce qu’elle aurait choisi de rester avec lui, elle ne pouvait pas penser comme ça. « Je sais Alec. Je sais qu’on se réveillera peut-être dans dix ans en se disant que c’est trop tard, qu’on a épuisé notre temps et qu’on peut plus continuer comme ça. J’sais aussi que c’est pas avec toi que j’aurais des enfants. » Parce qu’évidemment, tant qu’il serait un transmutant, ce ne serait pas une option pour lui ça. Elle avait dû le dire à un moment pourtant, qu’elle avait ce rêve, d’avoir des enfants un jour, deux, un garçon, une fille, ce genre de truc très précis dans sa tête, qui l’était relativement moins cependant, depuis que la seule grossesse de sa vie n’était pas franchement allée très loin. « Mais peut-être que la Calista de dans dix ans, elle aura pas une vie nécessairement meilleure parce que t’étais pas de dedans et elle se retrouvera bien conne à se dire qu’elle aurait au moins dû essayer. » Et peut-être que si aujourd’hui, elle était capable de se débarrasser des sentiments qu’elle avait pour Alec, la Calista dans dix ans, elle serait avec quelqu’un d’autre, mariée et heureuse, et peut-être qu’y aurait quelque chose qui viendrait flinguer ça, pour une raison ou pour une autre. Aujourd’hui, elle ne pouvait pas savoir ce que serait sa vie dans dix ans, mais elle savait ce qu’elle pouvait vouloir aujourd’hui et c’était Alec. « De toute façon, j’peux pas parler pour la Calista de dans dix ans, juste pour moi aujourd’hui et je sais ce que je veux et c’est peut-être la première fois de ma vie que j’en suis aussi certaine. » Pourtant elle connaissait les possibles conséquences de tout ça, mais ça ne la freinait pas, ça ne lui faisait pas franchement peur, sinon y aurait bien eu une partie d’elle qui aurait été capable d’admettre qu’il fallait qu’elle passe à autre chose et ce n’était pas le cas. « Si tu peux pas parier sur l’espoir, tu peux toujours parier sur moi. » Elle, qui saurait forcément le moment où faudrait lâcher prise parce que ce serait mieux pour elle comme pour lui, ce moment, elle pouvait pas imaginer que ce soit aujourd’hui, pas sans avoir essayé un peu plus que ce qu’ils avaient fait dans le passé. « Mais si tu peux pas non plus … » Elle haussa les épaules, peu désireuse de finir cette phrase qui lui faisait mal au cœur. Elle lui avait dit ce qu’elle voulait, ce qu’elle savait, ce qu’elle était capable de capable de croire, mais ce n’était qu’elle et elle n’avait rien à lui imposer. Alors, s’il ne pouvait pas, ça voulait dire qu’ils ne pourraient pas.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 18:14


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calista & alec

Sûrement que tous les autres couples, ils connaissaient aussi un moment où fallait remettre les pendules à l’heure, s’poser les bonnes questions, et espérer y trouver les bonnes réponses. Le truc, c’était que techniquement, Calista et lui, ils n’étaient plus ensemble, depuis plus de trois mois désormais. Et peut-être que techniquement, trois mois plus tôt, ils auraient dû être capables de s’asseoir comme ils l’étaient là, pour pouvoir se dire toutes ces choses – au moins n’avaient-ils pas perdu trop de temps. Et qui sait, s’il était revenu plus tôt vers elle, ils auraient pu avoir cette conversation bien plus tôt. Ou peut-être que, dans l’autre sens, le temps qui était passé depuis qu’il avait quitté l’appartement de la jeune femme avait été indispensable pour qu’ils fassent tout un trajet de pensées chacun de leur côté. Alec, il s’était rendu compte que sans cette part privée et intime de sa vie avec la jeune femme, il n’lui restait pas grand-chose ; parfois, il s’était retrouvé à s’demander s’il n’ferait pas mieux de laisser Radcliff derrière lui – que peut-être, même, faire ça, attirerait Rhaena à des milliers de kilomètres de cette ville et de Calista par la même occasion. Au fond, il n’savait même pas pourquoi est-ce que cette possibilité n’s’était pas fait un chemin assuré dans sa tête, au point de lui faire plier bagages une bonne fois pour toutes. Dans tout ça, la seule personne à même de le retenir dans cette ville pourrie qu’était Radcliff, était là juste devant lui. Quoiqu’il en soit, juste prendre la fuite et disparaître de la vie de la Wolstenholme n’aurait pas été la réponse idéale à tout ce qui s’était passé : et ils avaient sûrement encore plein de choses à se dire, des confessions qui viendraient à mesure qu’ils passeraient progressivement les couches de tout ce qu’ils n’s’étaient pas dit pour les six derniers mois. Pour l’heure, Alec, il avait déjà eu l’impression d’en avoir trop dit ; trop d’choses bien réelles, trop de vérités indéniables, qui brûlaient sa gorge et avaient habité son esprit. C’avait été paradoxal, pour lui, d’porter dans sa tête et ses tripes le deuil d’un enfant qu’ils auraient pu avoir, et tout autant l’assurance que c’était mieux comme ça. Pour lui, pour ce bébé, pour eux deux. C’avait été tout aussi paradoxal, d’sentir à quel point la blonde pouvait lui manquer, et de s’dire que ce serait peut-être une bonne chose, que de son côté, Calista tourne la page, pour s’trouver quelqu’un de mieux pour elle, un humain au moins, avec qui elle pourrait vieillir et réaliser tous ses rêves, sans qu’il n’y ait toutes ces complications qui semblaient immuables, pour planer tout autour d’elle. Après tout, après ce qu’elle avait vécu avec son père, ce qu’elle avait traversé en perdant ce bébé, en perdant l’usage de ses jambes, elle méritait bien de connaître le reste de sa vie, comme quelque-chose d’apaisant, reposant et réconfortant.

Est-c’que ce serait avec lui, que ce serait possible ? Y’avait bien une part de lui qui aurait voulu, rien qu’pour elle, rien qu’pour que ce soit plus facile, qui aurait espéré qu’elle ait fini par se dire qu’elle pourrait trouver mieux ailleurs. Même si ç’aurait été la vérité la plus douloureuse à affronter, il aurait pu vivre avec. Avec l’assurance qu’où que ce soit, Calista soit capable de trouver son propre bonheur, dans un quotidien qui n’était pas divisé entre le calcul du temps qui passait, et la recherche désespérée d’une réponse qu’ils n’avaient pas trouvée jusqu’alors. Et tout ce qu’il savait si bien, il semblait que Calista, elle, elle avait du mal à s’y faire ; une réalité qui s’imposa à lui aux paroles qu’elle eut. Certes, elles semblaient être de bon augure comme ça – mais lui, il n’put s’empêcher de serrer les mâchoires, en baissant les yeux. « Ce sera pas-… notre temps qu’on aura épuisé. » lâcha-t-il, s’armant de courage pour la regarder : « Ce sera le tien. A toi. » parce qu’à la fin de toute cette histoire, même si au bout de dix ans ils trouvaient quelque-chose, il reprendrait sa vie à trente-trois ans, comme si les dix dernières années n’avaient existé que dans sa tête, un genre de rêve qui n’aurait aucune prise sur celui qu’il était. « Et je sais que-… c’est pas une histoire d’âge ou de physique qui fera changer quoique ce soit à c’que j’ressens pour toi. » encore heureux, sans doute ; quand bien même ça semblait paradoxal, de telles paroles venant de quelqu’un comme lui. Mais comme ils l’avaient dit, Calista, elle n’était pas comme que les autres femmes. « Ma vie, elle est-… suspendue, que je l’veuille ou non. Pas la tienne. Et-… et j’peux pas, juste te laisser décider ça, quand c’est ta vie qui en pâtira le plus. Tes rêves. Des trucs que… tu pouvais vouloir. » ses désirs d’enfants, de famille, de toutes ces petites choses qu’elle n’aurait pas… à cause de lui, parce qu’il était un genre d’égoïste qui n’pouvait pas s’faire à l’idée de demeurer spectateur d’un temps qui passait pour tous ceux autour de lui. Il soupira. « J’suis désolé. » il lâcha enfin, « Je sais pas si ça fait-… d’moi quelqu’un d’égoïste, d’pas oser essayer. D’pas arriver à m’dire, que j’pourrais accepter d’fonder une famille avec toi, d’avoir des vrais rêves comme ça, en me disant qu’on trouvera quelque-chose. Et que si on trouve pas… c’est pas grave. J’arrive pas à penser comme ça. » alors irrémédiablement, la seule solution qu’il trouvait c’était d’tout bloquer, quitte à imposer ça à la personne qui était assez folle pour l’aimer. « J’t’ai déjà vue… pendant trois mois, dans une vie dans laquelle tu t’pouvais pas te sentir complètement heureuse. » et ça n’avait pas tourné de la meilleure façon qui soit, indéniablement. « J’ai envie d’essayer, avec toi. D’y croire. Et j’sais que ça fait d’moi… l’type le plus égoïste qui soit. » et quoi, alors ? Etaient-ils censés s’laisser partir l’un l’autre, une fois la date butoir arrivée, comme si ça n’signifiait rien ? « J’veux juste que-… que tu saches que… cinq, ou dix ans, à vivre comme ça… ça peut être trop. » et Calista, elle n’méritait pas de mettre ses rêves en attente, pour quelqu’un comme lui – elle l’avait déjà trop fait, ça, mettre sa vie en suspens pour d’autres gens, en l’attente de leurs jugements ou de ce qu’ils voulaient bien lui donner. Il n’voulait pas être cette personne-là, dans sa vie. « J’veux que tu sois heureuse, avec moi. Pas qu’on s’retrouve comme ça… parce que tu t’dis que peut-être tu trouveras pas mieux. » n’était-ce pas le problème qui créait tout plein de couples qui finissaient misérables l’un avec l’autre ? L’un d’eux, qui s’accrochait à l’autre par peur de n’plus trouver personne d’autre, surtout à l’âge qu’elle avait ? Lui, il n’doutait pas du fait qu’y’aurait tout un tas de types, là dehors, qui auraient conscience d’être chanceux d’être avec elle. Il voulait être cette personne chanceuse-là, sans laisser cette place à qui que ce soit d’autre ; mais il n’voulait pas l’être aux dépends du bonheur que Calista méritait, plus que n’importe qui d’autre.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 20:44

I wanna hold you high and steal your pain.
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I don't feel like I am strong enough 'Cause I'm broken when I'm lonesome And I don't feel right when you're gone away. The worst is over now and we can breathe again. I wanna hold you high, you steal my pain away. There's so much left to learn, and no one left to fight. I wanna hold you high and steal your pain
alec lynch et calista wolstenholme


Calista, elle n’avait pas envie d’imaginer qu’elle puisse rencontrer quelqu’un d’autre, être heureuse avec quelqu’un d’autre. Elle n’avait même pas envie de sortir de chez elle dans le but d’aller rencontrer quelqu’un d’autre et elle n’avait pas non plus envie de parler à n’importe quel type quelconque qui viendrait vers elle avec une idée en tête où qu’elle croiserait dans le plus grand des hasards au beau milieu de d’une rue de la ville. Elle n’avait juste pas envie de s’imaginer une vie avec quelqu’un qui ne serait pas à Alec. Elle pouvait peut-être passer pour une fille un peu trop têtue qui n’avait pas envie de passer à autre chose. C’était un fait, elle n’avait pas envie de passer à autre chose ? Comment le pourrait-elle de toute façon, alors qu’elle était amoureuse d’Alec et que c’était le genre de sentiment contre lequel personne n’était censé vouloir lutter. C’était un beau sentiment après tout l’amour non ? Pourquoi est-ce qu’elle voudrait s’en défaire après tout, ce serait complètement idiot. Peut-être bien, que c’était de s’accrocher, qui était idiot en vue des circonstances, parce qu’Alec était immortel et que forcément, ça compliquait leur histoire et ça faisait partie de ces millions de trucs qui n’étaient pas juste entre eux deux. Mais elle ne savait pas comment elle pouvait faire pour simplement laisser tomber. Est-ce que ce serait mieux pour eux deux ? Elle ne savait pas franchement. Elle n’avait pas l’impression que ce serait nécessairement mieux pour elle, parce qu’elle avait envie d’être avec lui et elle ne savait pas non plus si c’était mieux pour Alec de simplement rester tout seul, toute sa vie, toute l’éternité si ça devait être le cas. Il avait le droit d’avoir une vie, il avait le droit d’être heureux et elle ne voulait pas laisser tomber, surtout pas en se disant que ça pourrait être mieux pour elle, parce qu’elle n’en avait vraiment pas l’impression.

Elle était compliquée cette situation et c’était frustrant, encore plus frustrant que tout ce qui avait pu se passer pendant ces trois mois où elle avait été paralysée sans doute. Elle en avait marre de tout ça Calista, pas marre dans le sens elle voulait tout lâcher et s’éloigner de la situation, c’était plutôt le contraire, elle en avait marre d’avoir encore et toujours aucune emprise sur sa vie et l’impression de juste devoir subir les choses sans en avoir envie. Elle avait envie d’être avec Alec, qu’importait tout ce que ça voulait dire. « Mon temps, ma vie, ma décision, non ? » Elle avait bien le droit pour une fois dans sa vie de prendre une décision qui lui appartiendrait et qui ne serait pas dictée par tout le reste, par le reste du monde ou par les conséquences d’un futur qui de toute façon était incertain. C’était ses rêves aussi dont il était question et qu’elle pouvait laisser tomber, si c’était pour Alec, parce que dans la liste des trucs qu’elle voulait, il arrivait en première position. Si tout ça devait être une erreur, alors ce serait la sienne et elle était assez grande pour en assumer les conséquences. « Je te demande pas de fonder une famille avec moi, ou même de faire tout un tas de plans … » Pas aujourd’hui, pas maintenant, après tout, ça avait été un de leurs problèmes récemment, de faire les choses beaucoup trop vite, alors cette fois, peut-être que ce serait mieux de faire les choses lentement, d’autant plus si ça leur laissait l’occasion de trouver la fameuse solution qui règlerait leurs problèmes. « C’est différent cette fois, j’ai jamais voulu de ce qu’il m’est arrivé pendant ces trois mois. » Ça n’avait pas été un choix qu’elle avait fait de se retrouver dans un fauteuil roulant à déprimer à cause de sa situation, ça elle ne l’avait clairement jamais voulu. « Tu seras jamais égoïste à mes yeux. » Peu importait ses choix, il ne le serait jamais. « Peut-être que c’est moi qui le suis. » Parce qu’elle s’accrochait à lui comme une véritable sangsue, alors qu’au bout du compte, ça pourrait lui faire du mal à lui, parce que c’était lui qui était coincé dans cette situation et pas elle et qu’elle pensait peut-être plus à elle qu’à lui dans cette histoire et c’était peut-être pas juste de sa part de faire ça. « Je veux être heureuse avec toi, parce que c’est toi et que j’peux même pas imaginer l’être avec quelqu’un d’autre. » C’était comme ça que ça marchait sans doute l’amour, elle l’aimait lui et pas un autre, alors évidemment qu’elle ne pouvait pas s’imaginer avec quelqu’un d’autre, c’était logique sans doute. « Mais je veux que tu sois heureux aussi. Et peut-être que tu le seras pas avec moi, à cause de tout ça. » Penser au pire, ça ne l’aiderait pas de toute évidence, elle le savait bien, ça l’avait bloquée pendant trois mois. « Partenaires, c’est bien aussi, de toute façon. » Si c’était tout ce qu’ils pouvaient avoir, ce serait bien sans doute, à moins que ce soit plus possible maintenant, avec toutes ces révélations, tous ces problèmes. Cette idée-là, elle était encore plus terrifiante que tout le reste, alors elle n’avait vraiment pas envie de l’envisager.  
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 23:58


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
let the days be dark, let me hate my work
cause you cut through all the noise
bring me some hope by wandering into my mind
something to hold on to, day or night
calista & alec

Depuis quatorze ans, il n’y avait plus grand-chose, pour bien aller dans la vie d’Alec. Ici, et ce même s’il n’était jamais revenu, il semblait bien que la maison dans laquelle il avait grandi était encore profondément posée sur ses fondations, et qu’il restait encore quelque-chose de la famille Lynch à Elizabethtown. Mais à dresser le bilan de son existence, il semblait bien que c’était seule chose à même de rester dans les mémoires, venant de lui ; ça, et l’espèce de show qu’il avait exhibé avec Johan Lachlan à la fête de l’Hiver, au beau milieu des explosions. Quatorze années, pavées de choix qui l’avaient rendu solitaire, et n’avaient gravité qu’autour de ça. Un genre d’existence seul, et tout un tas d’assurances qui avaient été ébranlées du jour au lendemain. Ouais, il n’aurait pas su ce qu’il aurait fait, si Calista devait être aujourd’hui enceinte de leur bébé, et que d’ici trois mois, elle se retrouverait à donner naissance à leur fils ou leur fille. Mais s’il avait passé ces trois derniers mois à cogiter sur la couleur des cheveux de ce potentiel enfant, ou ce qu’ils auraient pu devenir avec cet être en plus dans leur vie, il avait aussi pensé à c’qu’il avait dans sa vie, c’qu’il laissait dans son sillage, sans tout cela. Il avait abandonné tout un tas de cadavres dans son avancée à travers le monde : des morts et des dommages collatéraux un peu autour, dont Rhaena Dryden probablement, qui elle-même avait semé d’autres morts, et d’autres dommages collatéraux. Et si c’n’était pas la seule ? Où est-c’que ça s’arrêtait ? Et s’il vivait vraiment éternellement, jusqu’où est-c’que ça irait ? Techniquement, ouais, le Lynch n’avait pas l’droit d’embarquer Calista dans c’genre de vie-là, bien différente de tout ce à quoi elle avait aspiré pendant des années ; déjà, quand elle avait décidé d’abandonner la chasse pour devenir autre chose. La voilà qui se retrouvait éprise d’un hunter, à n’pas avoir grand-chose d’autre à imaginer pour son avenir proche, que ce qu’ils auraient rien que tous les deux : sans famille, sans l’assurance que le futur serait simple et qu’ils vieilliraient ensemble comme c’que pouvait espérer n’importe quel couple qui, comme eux, décidait de retenter l’expérience malgré les déceptions, les mauvais moments, les épreuves. Il n’avait pas la prétention d’choisir pour elle, d’avoir la réponse idéale à leur situation, d’être celui qui avait raison ; il n’pouvait même pas dire que lui-même, avec sa tête, avec ses tripes, il avait une seule et unique réponse évidente. Non, c’était ça l’problème, il oscillait entre des désirs et une raison qui allaient dans deux directions opposées. Théoriquement, il n’se voyait pas être en l’état, une personne à même de rendre Calista heureuse, ou d’faire justice à ses rêves pour le futur. Mais instinctivement, il n’pouvait pas lâcher l’affaire sans avoir essayé.

Et au fond, qu’avait-il à perdre, lui ? Pas des années de vie, pas d’avenir particulier, pas d’autre personne ou de choses qui auraient la moindre valeur ; il n’avait pas grand-chose, à part de l’argent immatériel sur un compte en banque, une maison dans laquelle il n’osait pas retourner, et un sang magique qui l’empêchait de crever. Il n’avait même pas d’appartement à lui, même pas de job, même pas d’famille. Alors ouais, c’était son temps à Calista, sa vie, son choix ; la déclaration lui arracha un vague sourire, entre amertume et une impression plus légère, qui éclaira son visage alors qu’il hochait la tête. Peut-être même que s’ils s’étaient écoutés l’un l’autre, s’il n’y avait pas eu tous les éléments extérieurs à leurs volontés pour ces derniers mois, ils en seraient encore à tâtonner dans les débuts de leur relation, sans s’être pressés. Ils n’en seraient certainement pas à imaginer un futur à grande échelle, ou quels enfants ils auraient – alors même avec les rêves de la jeune femme sur le long terme, ça n’aurait pas été pour maintenant. « Tout c’que j’sais… c’est que si j’veux essayer, c’est avec toi, et avec personne d’autre. » déclara-t-il en réponse à ses paroles, sans savoir si c’était la réplique idéale – certainement pas. Aucun d’eux n’pourrait trouver la réplique idéale pour faire s’envoler tous leurs doutes et toute leur indécision : n’importe quelles personnes humainement constituées et incapables d’voir l’avenir, se lançaient à un moment dans une histoire de couple avec de l’indécision, non ? « J’vais pas-… vivre en baissant les bras. J’veux pas m’laisser prendre par-… un genre de défaitisme, qui m’fera accepter l’idée d’vivre j’sais pas combien d’années avec toi, avant que j’doive passer à autre chose. » il s’était demandé, dans son face à face avec Aloys, si ç’avait été ce qui lui avait traversé l’esprit à un moment, pour qu’il parle ainsi du fait qu’il ait dû voir sa femme, toute sa famille mourir. « Peut-être-... » le regard dans le vague, il pinça les lèvres, avant de se reprendre : « J’espère… qu’on mettra mois d’dix ans pour trouver un truc, pour m’soigner. Qu’on puisse penser à d’autres choses… pour plus tard. » d’autres choses, comme c’qu’elle voulait elle ; c’qu’elle avait voulu avant de le rencontrer, avant de s’dire qu’elle pourrait se contenter d’eux deux. Ce n’serait jamais assez, après tout, ça. « T’es la première personne… avec qui j’ai pu vouloir tout ça. Je sais que j’peux être heureux avec toi. » surtout alors qu’il n’avait, techniquement, pour l’heure, pas d’exigence bien particulière ; tout ce dont il avait besoin, ou envie dans sa vie, c’était de la tendresse toute naturelle qu’elle faisait battre dans ses veines au rythme de son cœur, quand elle était juste là. C’est pour cela, sans doute, qu’en prenant sa main, l’entrainant pour qu’elle se lève du tabouret pour venir jusqu’à lui, il déposa une tendre caresse sur sa joue, du bout des doigts. « Tout c’que j’ai voulu, ça a toujours été… d’te rendre ça, au moins un peu. » il y avait toujours cette gravité, l’empreinte de leurs trois mois d’histoire dans sa voix et dans son esprit, quand il pensait à ça – seul le temps, l’expérience de jours meilleurs pourrait améliorer tout ça, probablement. Peut-être que c’qui leur restait à faire, c’était essayer.
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 7 Icon_minitime

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(calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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