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 Because we are broken beyond repair (Maxais)

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Thais Sanderson
Thais Sanderson

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MessageSujet: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeMer 28 Sep 2016 - 21:12

Because we are broken beyond repair


Une fois de plus, son travail avait été particulièrement calme. Quelques livres à ranger, les registres à tenir. Mais mis à part cela, il n'y avait pas eu de nouveaux arrivages, ni de demandes particulières. Sa bonne humeur ne l'avait pas quittée un seul instant, d'autant plus avec ce ciel sans nuages. Une journée magnifique, vraiment. Même ses poumons la laissaient à peu près tranquille malgré le fait que Nolan n'ait pas transféré sa maladie aujourd'hui. Ce qui n'était peut être pas plus mal, au final. La culpabilité de voir Maxence souffrir l'étouffait tout autant que sa véritable maladie. Thais avait l'habitude de ses crises, elle savait gérer la douleur, retrouver un tant soit peu son souffle jusqu'à sa prise en charge. Vivre avec, tout simplement. Mais ses frères eux, non. Il n'en avait jamais subi l'évolution, ne la supportant que de manière sporadique. Alors tant qu'elle pouvait le supporter sans le leur montrer, elle tenait le coup. C'était sa maladie, son fardeau, pas le leur. Déjà qu'à cause d'elle et des soins dont elle avait besoin, ils s'étaient endettés et attirés un nombre incalculable de problèmes... Hors de questions de les inquiéter ou de créer de nouvelles tensions.

-Je suis de retour~!

Sauf que lorsqu'elle arriva, son sourire s'effaça brutalement. La réalité venait de lui foutre une claque bien douloureuse.  Une fois de plus, son monde sembla s'effondrer sur lui même. Nolan au sol, le nez en sang. Et Maxence... Son frère aîné qui tabassait l'autre. Une véritable vision d'horreur. Il lui avait promis qu'il ne recommencerait plus... Que ça n'était arrivé qu'une fois.

-Arrête !

Un cri. Moins fort qu'elle ne l'aurait souhaité. Pour autant, on y entendait déjà toute la détresse du monde. Et elle se précipita pour s'interposer entre la forme inconsciente de Nolan et lui. Tant pis si elle se recevait un coup, elle assumerait les conséquence. Un bleu ? Elle s'en accommoderait. Mais que ça cesse... C'était tout ce qu'elle lui demandait. Qu'ils arrêtent de s'en prendre l'un à l'autre, que cela soit physiquement ou moralement. Elle commençait sérieusement à saturer de tout ça, d'autant plus lorsque l'on rajoutait l'inquiétude qui la bouffait à cause de Lazar. Il fallait stopper les frais.

Les deux malheureux mètres avaient suffi à l'essouffler, accentuant encore plus son état déplorable. Elle releva la tête vers Maxence, faisant office de maigre bouclier devant son autre frère. Il faudrait clairement qu'il lui passe dessus pour l'atteindre maintenant Si sa silhouette n'avait rien de très impressionnant, toute sa force résidait dans son regard. Obstiné, triste. Et surtout ce sentiment de déception et de trahison qui la traversait s'en ressentait. Pourtant, elle aimait son aîné. Vraiment. Sauf qu'elle ne savait pas comment réagir face à la violence dont il pouvait faire preuve.

-Ne le touche plus.

Oh, elle savait bien que Nolan avait dû le repousser dans ses retranchements. Lui en faire voir encore plus de toutes les couleurs pendant son absence. Mais ça n'était pas une raison pour le passer à tabac de cette manière. Une fois sûr qu'il ne bougerait plus elle s'accroupit à côté de Nolan, vérifiant son état du mieux qu'elle le pouvait malgré ses mains tremblantes et les larmes qui trempaient ses joues. Elle manqua de s'étouffer avec ses sanglots. Toutefois elle ne chercha pas à déplacer le plus jeune, sachant qu'elle n'en aurait pas la force nécessaire. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux avec douceur.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle n'osait plus vraiment le regarder, de peur de fondre en larmes à nouveau. Pour le moment, elle devait se concentrer sur sa respiration pour rendre cette dernière un peu moins inégale.


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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeMer 5 Oct 2016 - 23:27

Because we are broken beyond repair


« Tu es allé le voir ! Enfoiré ! » Je préfère ne pas relever la tête. Les yeux fixés sur mon bouquin, je me concentre sur les mots pour mieux ignorer mon frère. Jour de congé inespéré, mes cernes, ma faiblesse physique et mon air distrait m’ont mis à la porte de mon travail pour vingt-quatre petites heures et je compte vraiment les passer à me reposer, à obéir. Il n’ose pas me toucher, pas encore. Je suis assis en tailleur sur le canapé, j’essaye d’ignorer tout ce qu’il peut me raconter. J’essaye de l’ignorer, lui. Totalement. Sans succès. Il s’agite devant moi, il fait des allers-retours. Il n’a pas son petit sourire hautain, il n’a pas son petit air méprisant, il n’a même pas sa voix dégoulinante de sarcasme. Non. Nolan est en colère. Et moi j’ai encore les mains qui tremblent de l’avoir frappé. J’ai encore mes poumons chargés de la mucoviscidose de Thaïs. J’ai encore les côtes fêlées qu’il m’a gracieusement transmises deux semaines plus tôt. Et plus que tout, j’ai rivé sur moi le regard de Lazar. « Tu es allé le voir, t’as pas pu t’empêcher de te mêler de ma vie. Ça ne te suffit pas de nous traîner un peu partout alors que tout ce qu’on fuit, ce sont tes conneries ? Ca ne te suffit pas de nous ramener dans le viseur de Lazar, juste parce que tu as besoin de te cacher dans ses jupes ? » Mes phalanges blanchissent lorsque je crispe mes mains sur le livre. La page, je la relis pour la dixième fois mais je serais bien incapable d’en résumer le contenu. « Tu n’as pas quelque chose à faire, Nolan ? » Il ne s’arrête même pas de bouger. « Non. Et toi, tu n’as pas du fric à nous ramener par hasard ? Tu sais, le fric que tu nous as volés, lorsque tu as commencé à lécher le cul de Lazar et à faire ta lopette sur une planche de surf. » « Tais toi. » Il ne raconte que des conneries, je le sais.

Mais j’ai beau le savoir, il sait exactement où frapper pour faire mal. « Ca t’a pas suffi de nous lâcher au pire moment ? Ca t’a pas suffi de tuer Maman ? » Mon livre se referme dans un claquement sec. « Qu’est ce que tu veux, Nolan ? Qu’est ce que tu cherches ? » Mon ton est menaçant mais mon frère n’en a visiblement rien à faire. « T’avais pas à aller le voir. Que je deale, c’est mes affaires. Pas les tiens. Retourne cirer les bottes de Lazar, retourne retrouver le Hunter qui te chasse et laisse moi tranquille » Je me lève d’un mouvement brusque. Ça va mal se finir cette histoire. « Ca te manque la prison, hein ? » Je ferme et ouvre le poing pour dissiper un peu de ma nervosité et de cette fatigue colérique, de cette colère fatiguée, épuisée, éreintée, qu’il réveille en moi, en me titillant avec le masochisme d’un dresseur de tigre. Il me cherche, là, c’est évident. Et pour quoi ? Pour que je le frappe et qu’il me déverse dessous tous les coups et blessures que je lui aurai infligés ?

Mon frère est tordu. Mais tout de même pas à ce point, non ? Je ramasse mon livre pour aller lire dans ma chambre et éviter le drame. « Espèce de petite salope. » Je ferme les yeux. Je ne sais pas ce qu’il cherche. Mais il m’a trouvé. Je repose lentement le bouquin sur le premier meuble que je vois, avant de me tourner en direction de Nolan. « Pardon ? » Un sourire torve se trace sur ses lèvres : il a exactement ce qu’il voulait, de toute évidence. « Espèce de… » Il ne termine pas sa phrase, mon poing vient de heurter sa mâchoire, j’enchaîne sans réfléchir, dans le foie, dans la rate, dans les genoux, dans une sensation de puissance qui me permet d’évacuer sans réfléchir toute la frustration que je peux avoir à l’idée d’être continuellement une victime sur laquelle pleuvent les emmerdes sans qu’il n’y puisse rien faire. Il y a quelque chose de grisant, à se défouler sur un môme sur lequel on a le dessous, il y a quelque chose de grisant à lâcher prise dans des « Ferme ta putain de gueule, Nolan ! » et des coups de plus en plus violents. Je ne sais pas m’arrêter, je ne sais plus m’arrêter, il me faut un électrochoc pour me faire sortir du cercle vicieux.

Et cet électrochoc, c’est ma sœur. -Je suis de retour~! J’arrête de frapper, Nolan se recroqueville, attrape ma cheville que je dégage d’un coup de pied. « Thaïs ! » -Arrête ! Ne le touche plus. Je me recule d’un pas, et là, seulement là, lorsque Nolan se relève comme il peut, lorsque je vois sa lèvre explosé, son nez bien amoché, sa main qui se pose sur sa poitrine et ses côtes dans une grimace plus qu’éloquente, lorsque je vois les larmes de Thaïs, son visage pâle, son souffle pénible, je me rends compte que j’ai recommencé. Une nouvelle fois. « Thaïs, je… » Nolan me lance un regard noir, mais je n’arrive pas à savoir s’il sourit ou s’il me fixe d’un air mauvais. Il se dégage des mains de Thaïs, dans un boitement exagéré. -Qu'est-ce qu'il s'est passé ? En me contournant avec précaution, Nolan se replie stratégiquement dans la chambre qu’il partage avec Thaïs. « Demande-lui. » pour mieux me laisser seul avec notre petite sœur.

J’ai les mains qui tremblent. Et elles ne sont pas prêtes de s’arrêter de trembler. « Je suis désolé, j’avais promis, j’ai essayé, mais… » Mais quoi ? Est-ce que je peux lui dire que Nolan m’a provoqué sciemment, pour une raison qui m’échappe complètement ? « Il m’a énervé… » Ce n’est pas une raison. Encore moins une excuse. C’est à peine une justification.

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Thais Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 21:01

Because we are broken beyond repair


Son regard inquiet ne quittait pas Nolan alors qu'il se redressait et se dégageait de ses mains. Elle voyait déjà les traces de leur altercation violente et ça lui brisait le coeur. Oui, bien sûr qu'elle le couvait trop, qu'elle fermait les yeux sur ses nombreux défauts. Mais le plus jeune de ses frères gardait toujours une certaine réserve lorsqu'elle était dans les parages, ne l'avait jamais bousculée. Du moins jamais véritablement. Ayant toujours été dans ses pattes, le voir dans un tel état avait de quoi la faire paniquer, la rendre mal au possible. La jeune femme se mettrait dans le même état pour Maxence, sauf qu'aux dernières nouvelles, ce n'était pas lui qui se retrouvait avec une lèvre éclatée, et elle ne savait quelle autre blessure encore. Il faudrait qu'elle aille vérifier l'état de Nolan d'ailleurs, qu'il grogne ou non.

Son regard clair se posa ensuite sur son aîné. Elle lui en voulait. Très clairement. Et pour le moment, son ressentiment et sa déception prenait le pas sur tout le reste. Ne pouvait-il pas se retenir ? En quoi frapper quelqu'un était grisant ? Pourquoi faisait-il preuve d'autant de violence ? Son regard se durcit à son explication. Et pour la première fois, elle explosa. Oh... Aucun cri ne dépassa ses lèvres, ses gestes restèrent mesurés. Mais sa voix se fit glaciale. Polaire même. Ce qui, en soit, se révélait pire. Son ton mordant visait directement là ou ça ferait le plus mal.

-Il t'a énervé ? C'est ça ton explication ? Ton excuse ?


La jeune blonde pointa un doigt accusateur sur sa poitrine, n'ayant aucunement peur de lui. A quoi bon ? Qu'il lui mette une claque ? Ca lui ferait une belle jambe tien. Ses coups ne feraient jamais le poids contre ses poumons qui la privaient de plus en plus souvent d'oxygène ou que son système digestif qui lui déclarait parfois la guerre.

-Tant qu'à faire tu pourrais me frapper moi. Après tout, c'est de Ma faute si on en est tous là, pas vrai ? C'est Ma maladie qui nous a ruinés. Ca arrangerait tout le monde si avec un malheureux coup mal placé, tout soit fini. Ou encore mieux, je pourrais aller voir Lazar. Tant qu'à faire, ma disparition pourrait servir à quelque chose. Vous n'aurez plus à souffrir, et moi non plus.

Parce qu'au final, si elle n'était pas née... Ils n'auraient jamais eu autant de dette. Leur père n'aurait pas foutu le camp. Maxence et Nolan, aurait pu être heureux. Au final, elle était un parasite. Celui qui rongeait leur liberté, leur bonheur. Sans elle, ils seraient libérés, tout simplement.

Puis surtout, la lassitude prenait le dessus. Elle n'en pouvait plus de tout cela. Si elle supportait la douleur, la lente déchéance qui lui était destinée, c'était bien pour eux. Sauf que visiblement, elle tenait plus du poids mort que de l'aide. D'ailleurs, morte, elle le serait sûrement bientôt. Sans ses médicaments et la mutation de Nolan, elle n'en aurait que pour quelques semaines tout au plus. Ca ferait comme pour enlever un pansement. Vite et fort. Ca ferait moins mal.  

-Ca suffit, on arrête les frais. Je stoppe les traitements. Tu n'auras plus à faire à Lazar et Nolan n'aura plus à se mettre autant en danger.

La voilà, la solution. Peut être horrible à dire, mais elle n'en pouvait plus de les voir se déchirer, d'en être en grande partie responsable, même si cela relevait de l'indirect. Alors, il valait mieux couper la mauvaise herbe. Elle les avait bien trop tirer dans le gouffre avec elle. Parce que si elle avait accepté de sombrer, elle refusait qu'ils la suivent dans cette spirale infernale.

Elle finit par se reculer et essuyer ses larmes d'un geste rageur. Et là, la vague de culpabilité la heurta de plein fouet. Thais se trouvait bonnement horrible.

-Pourquoi vous arrivez pas à vous entendre, hein ? De faire des concessions ? Vous ne pourrez compter que l'un sur l'autre dans quelques temps...

Et ça arriverait bien plus vite au vu de ses dernières résolutions. Surtout qu'elle était assez remontée pour ne pas changer d'avis et leur tenir tête. Comme si au fond, sa vie n'avait pas une grande importance. Ca faisait un moment qu'elle s'était faite à l'idée de ne jamais vieillir.


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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeMar 11 Oct 2016 - 20:53

Because we are broken beyond repair


Mes mains tremblent. Mais le pire est certainement qu’en dehors de ça, je suis calme, parfaitement calme, d’une colère aussi irrationnelle que brutale, d’une colère aussi violente que brûlante. D’une honte aussi palpable que silencieuse. Je ne suis pas fier de moi, je ne suis en rien fier de moi, mais il y a en parallèle de cet écœurement que provoque mon propre comportement, il y a cette satisfaction effrayante qui prend le pas sur tout le reste. Un soulagement indescriptible à l’idée de dominer un combat, même un combat aussi inégal que celui là, même un combat aussi odieux que celui là. Je ne suis pas fier de moi, et pourtant ça ne m’a pas empêché de céder à la tentation de le frapper. J’aurais pu m’arrêter à la gifle mais non. Il a fallu que je continue, que je renchérisse, que j’y mette le poing mais aussi le pied. Le genou. Que j’explose sa lèvre, que je fêle ses côtes. Que je marque son corps de bleus. Ma violence est une étrangère que j’ai longtemps crue inaccessible, hors de ma portée. Mais c’est une étrangère qui s’est imposée dans mon univers, une étrangère qui m’étrangle et prend le pas dès que je lui ouvre un tant soit peu la porte. Comme maintenant. Mes mains tremblent, de colère. De perte de contrôle. Et mes yeux cherchent un point de repère pour éviter ceux de ma petite sœur. Trop tard.

Mes mains tremblent, lorsque j’essaye de m’expliquer, comme un enfant pris en flagrant délit par sa mère. Sauf que ce n’est pas ma mère, sauf que mon délit n’est pas un vulgaire vol de bonbons, sauf que Nolan s’échappe pour mieux me laisser ramasser à mains nus les éclats de ce que je viens de briser, avec son aide. Je suis fatigué de devoir me tenir droit. Je n’ai pas le droit de flancher, même une seule seconde. Je leur avais pris, à tous les deux, surtout à elle, je lui avais promis de ne pas recommencer, et même pas deux semaines plus tard, voilà que… « Il t'a énervé ? C'est ça ton explication ? Ton excuse ? » Sa voix, aussi polaire que son regard, est un coup de poing d’une violence inimaginable. Petite sœur, grand frère. Les dix centimètres qui nous séparent sont à l’image des onze ans qui se sont étirés entre nos deux naissances : ils ne veulent rien dire. Ils ne veulent plus rien dire, parce que j’ai beau la dépasser, c’est elle qui me surplombe, j’ai beau être plus âgé qu’elle, c’est moi qui baisse la tête. Bien malgré moi. Il m’a énervé. Depuis quand un frère aîné tabasse son frère sur ce simple prétexte ? Depuis qu’il n’y a que dans ces circonstances qu’il a l’impression d’être maître de quelque chose. Je n’ai jamais été violent, avant la prison. Je n’ai jamais été violent, avant que Lazar ne montre son vrai visage, avant qu’il me force à frapper des innocents, à tenir une arme qui me faisait trembler de terreur, avant qu’il ne me force à poser mon snowboard et qu’il ne m’oblige à devenir un homme de la manière la plus violente du monde. Il m’a énervé. J’aurais pu trouver mieux, vraiment. Mais…

« Tant qu'à faire tu pourrais me frapper moi. » J’écarquille les yeux. « Jamais ! » « Après tout, c'est de Ma faute si on en est tous là, pas vrai ? C'est Ma maladie qui nous a ruinés. Ca arrangerait tout le monde si avec un malheureux coup mal placé, tout soit fini. Ou encore mieux, je pourrais aller voir Lazar. Tant qu'à faire, ma disparition pourrait servir à quelque chose. Vous n'aurez plus à souffrir, et moi non plus. Je reste muet. Frapper Nolan est une monstruosité. Entendre ça est une punition à la hauteur de ce que je mérite, de ce que je mérite si violemment. « Je t’interdis d’aller voir Lazar, tu m’entends ? » Ma voix n’est pas acide comme elle sait l’être avec Nolan, non. Elle est terrifiée, angoissée, effarée à l’idée que notre oncle pose l’une de ses mains sur ma sœur. -Ca suffit, on arrête les frais. Je stoppe les traitements. Tu n'auras plus à faire à Lazar et Nolan n'aura plus à se mettre autant en danger. J’écarquille les yeux. « Quoi ? » Incapable de faire un geste, incapable même de comprendre ce qu’elle vient de dire, je cherche du secours dans les yeux de mon frère. Absent. Réfugié dans sa chambre. Parce que je l’ai frappé sans la moindre mesure, sans le moindre contrôle, juste pour lui prouver et me prouver que… que quoi, finalement ? « Thaïs je… » Je suis condamné à la regarder reculer. Les larmes aux yeux. Acide déversé sur des remords qui commencent à me submerger. Je suis allé trop loin. -Pourquoi vous n’arrivez pas à vous entendre, hein ? De faire des concessions ? Vous ne pourrez compter que l'un sur l'autre dans quelques temps...

Tu pourrais me frapper moi. Jamais, me suis-je exclamé. Trente secondes. Une minute. Deux peut être. Grand maximum. Elle est belle ma promesse, elle est bien belle la conviction. La claque est partie toute seule, au moment où j’ai compris ce qu’elle venait de sous-entendre. Jamais je ne frapperai Thaïs, c’était une certitude, une certitude que je viens de détruire à renforts de grands coups de talon dans les mottes de sable qui la constituaient. « Ne redis… ne redis jamais ça, Thaïs ! Dans quelque temps, tout sera rentré dans l’ordre. Et on sera tous les trois, toujours tous les trois. » Je serre les poings, mieux, je recule à bonne distance pour éviter de la toucher à nouveau. J’ai honte. J’aimerai partir en courant, j’aimerai partir en claquant la porte, j’aimerai retourner voir Lazar et lui tendre un flingue pour qu’il m’achève mais avant ça, il faut que je remette les idées en place dans la tête de Thaïs. Il ne faut pas qu’elle arrête son traitement, il ne faut surtout pas qu’elle l’arrête. « Je suis désolé, je… ne stoppe pas les médicaments, Thaïs, ce n’est pas de ta faute, rien de tout ça n’est de ta faute… » C’est ma maladie qui nous a ruinés… Elle ne comprend pas que sa maladie n’a rien à voir avec notre situation. Elle ne comprend pas que c’est moi, qui le premier, ai attiré l’œil de Lazar sur nous, son attention sur nous. Sans moi, sans mes capacités en skate, sans mon envie de nous sortir de notre situation précaire, jamais il n’aurait versé le moindre dollar pour nous. Nolan a raison lorsqu’il me dit que je suis responsable de tout, de l’abandon de notre père à la mort de notre mère en passant par ces dettes accumulées sur nos têtes. Thais, elle, n’est coupable de rien si ce n’est d’avoir eu la malchance de naître chez les Sanderson. « Assis-toi. Regarde-moi dans les yeux. Il est hors de question que tu arrêtes tout ça. Là-dessus, je suis sûr que Nolan sera d’accord avec moi. S’il t’arrivait quelque chose,… » Nolan et moi, nous nous étriperions sans la moindre mesure. « Je ne veux plus jamais t’entendre dire que ta disparition pourrait… ce qu’il se passe entre Nolan et moi, ça n’a aucun rapport avec tout ça. Nolan a fait une bêtise, j’ai… j’ai mal réagi. »

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Thais Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeSam 15 Oct 2016 - 17:33

Because we are broken beyond repair


La claque la surprit, faisant valser sa tête sur le côté. La jeune femme se figea, ses longues mèches blondes cachant son visage. Le picotement désagréable n'était rien comparé à l'étonnement qu'elle ressentait. Maxence avait levé la main sur elle. Pour la première fois. Elle hésite entre rire et pleurer. Ne l'avait-elle pas cherché après tout ?

-Tu vois ? C'était pas si difficile. Je peux facilement remplacer Nolan pour que tu puisses te défouler. Donc maintenant tu n'auras plus à le frapper, d'accord ?

Un sourire à la fois doux et amer lui étira les lèvres alors qu'elle plantait fermement son regard dans le sien. Est ce qu'elle lui en voulait de lui avoir mis une gifle ? Non. Par contre, elle lui tenait rigueur de l'état de Nolan. Hors de question que ça ne recommence encore, il était prévenu. Sinon... Et bien sinon, ça la briserait un peu plus. Parce que si la jeune femme ne pouvait décidément pas détester  Maxence, elle n'en restait pas en colère face à sa violence.

Le discours de son frère lui fit secouer la tête. Elle allait devoir être horrible une fois de plus. Lui briser le cœur pour qu'il puisse s'en remettre plus facilement. Sauf qu'il fallait que Lui ouvre les yeux. Même s'il devait la détester pour ça. Je suis un parasite. Voilà tout ce qu'elle pensait d'elle même. Mais elle n'osa pas insister sur ce fait. Elle le bousculait déjà suffisamment avec le reste. Mieux valait y aller par étape.

-Je ne suis pas éternelle Maxence. Mon espérance de vie ne dépasse pas les cinquante ans. A vrai dire, si j'atteins les trente ans, il s'agirait d'un miracle inespéré. Je suis condamnée depuis que j'ai quatre ans. Je m'y suis faite, maintenant, c'est à votre tour de l'accepter, tu comprends ? Je ne fais que vous attirer un peu plus dans le gouffre avec moi dans toute cette histoire.  

Des mots ignobles mais pourtant dit avec la douceur d'une caresse. Comme une mère expliquant certains faits inéluctables à son enfant. Quelque chose qu'il ne pourrait malheureusement pas changer. Jamais ils n'auraient les fonds nécessaires le jour où elle aurait besoin d'une greffe. D'autant plus que ça le mettrait en danger si leur nom ressortait quelque part.  Elle ne voulait pas le blesser plus que nécessaire, mais le laisser se bercer de telles illusions ne serait pas loyal, loin de là même. Il valait mieux qu'il accepte tout cela avant qu'elle ne disparaisse véritablement.

-J'ai empiré notre situation Max.. Le coût des soins est faramineux, et encore le mot est faible. Lazar en a largement profiter pour augmenter les dettes. Si Nolan a commencer a virer là dedans, c'est pour moi. Pour me soigner. Alors, si, je suis toute aussi responsable que lui, ou que notre père qui est parti.

Abandonné serait plus juste. Elle en voulait à cet homme qu'elle ne connaissait pas le moins du monde. C'était peut être injuste, mais elle le tenait responsable d'une grande partie de leur malheur. Parce que Max n'aurait jamais eu besoin de l'aide du mafieux si leur géniteur n'avait pas mis les voiles sans donner d'explications ni de nouvelles.

-Je n'irai pas voir Lazar, d'accord ? Calme toi.

Une phrase censée le rassurer un minimum. Mais elle n'aborda pas le sujet de son traitement. Ca, elle ne le reprendrait pas, point barre. Ils en reparleraient à tête reposée. Les Sanderson avaient suffisamment payé, et ça leur enlèverait un poids. Sa main frôla son poing avec douceur, cherchant à le ramener un peu vers elle.

-Il faut que vous appreniez à vivre l'un avec l'autre, tous les deux. Je vous en supplie. Vous pouvez faire ça pour moi ?

Parce qu'elle s'épuisait de plus en plus à les voir se déchirer. A essayer de recoller les morceaux après leurs disputes incessantes. La blonde ne voyait même plus qu'elle était le dernier rempart pour empêcher ses frères de s’entre-tuer littéralement, ni la douceur qu'elle leur apportait. Elle ne voyait que le côté négatif de sa personne, sa toxicité, même si elle cachait son malaise derrière des sourires et de la tendresse.


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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 11:33

Because we are broken beyond repair


Je l’ai frappée. Entre elle et moi, je ne sais pas qui est le plus surpris. Mais entre elle et moi, c’est moi le plus horrifié. Je l’ai frappée. Juste giflée, certes, mais je l’ai frappée. Et je n’ai aucune excuse. Je n’aurai aucun pardon pour ça. Et j’aimerais, quelque part, dire que je n’ai aucun regret mais c’est bien tout le contraire. J’ai honte du coup qui est parti tout seul, j’ai honte de la violence dont je viens de faire preuve, j’ai honte d’avoir honte d’avoir frappé Thaïs, et pas d’avoir frappé Nolan un peu plus tôt. Et j’ai honte de ce que je suis. -Tu vois ? C'était pas si difficile. Je peux facilement remplacer Nolan pour que tu puisses te défouler. Donc maintenant tu n'auras plus à le frapper, d'accord ? Honte. Honte. Honte. Mon coeur bat à tout rompre dans ma poitrine et me martèle de ce mot, alors que Thais ne fait que retranscrire à voix haute, qu’affirmer tout ce qu’on sait déjà, l’un comme l’autre. Que ce n’était pas si difficile. Comme si c’était inévitable. Je peux facilement remplacer Nolan. Remplacer Nolan. Comme si j’avais besoin de frapper quelqu’un et que par défaut, c’était Nolan qui jouait ce rôle. Comme si c’était moi, le malade dans la famille, moi, celui qu’il fallait gérer. Son sourire est un coup de poignard, je regarde mes mains sans plus savoir comment réagir.

Mes réactions sont à la hauteur de mon assurance: hésitantes, je tente de les affirmer en ignorant le fait que je viens de la frapper, elle, que je viens de franchir une nouvelle limite, que je viens, une nouvelle fois, de totalement dépasser les bornes avec Nolan et Thaïs. Et on sera tous les trois, toujours tous les trois. Si j’y crois ? Non. Si je veux y croire ? … Oui, bien sûr que oui. Je ne peux y croire, tout comme je ne peux que vouloir le croire. Parce que s’il y a bien une chose dont je sois actuellement certain, c’est que je suis prêt à tout pour eux deux, quitte à mourir de la maladie de Thaïs si un jour c’est possible, si le moment venu, Nolan pourra transférer dans mon organisme tout ce qui la clouera dans un lit d’hôpital, si le moment venu, mes organes sains pourront donner leur vitalité à ceux de ma petite sœur.

-Je ne suis pas éternelle Maxence. Mon espérance de vie ne dépasse pas les cinquante ans. A vrai dire, si j'atteins les trente ans, il s'agira d'un miracle inespéré. Je suis condamnée depuis que j'ai quatre ans. Je m'y suis faite, maintenant, c'est à votre tour de l'accepter, tu comprends ? Je ne fais que vous attirer un peu plus dans le gouffre avec moi dans toute cette histoire. Je la regarde, sans parvenir à cacher une détresse qui me dévore de l’intérieur. « Ne dis pas ça… arrête de dire ça, petite soeur… » Je sais que c’est la vérité, pourtant, je sais que je n’ai pas le droit de l’ignorer, mais… comment ma mère a-t-elle pu le supporter ? Comment a-t-elle pu réussir à l’élever tout ce temps en ayant conscience que sa fille, sa petite princesse, allait mourir, alors que son fils aîné était en prison et qu’elle n’arrivait pas à stopper la descente aux enfers de son fils cadet ? -J'ai empiré notre situation Max.. Le coût des soins est faramineux, et encore le mot est faible. Lazar en a largement profité pour augmenter les dettes. Si Nolan a commencé a virer là dedans, c'est pour moi. Pour me soigner. Alors, si, je suis toute aussi responsable que lui, ou que notre père qui est parti. Avec dix ans de moins, et aucun fardeau d’aînesse sur le dos qui m’oblige à garder la tête haute, je me recroquevillerais en plaquant mes mains sur mes oreilles pour ne pas entendre ça. J’ai envie de la frapper pour la faire taire, et mes doigts que je torture et mes poings que je serre canalisent tout juste cette envie. Parce que je ne veux pas l’entendre dire ça, je ne peux pas supporter cette idée. Surtout que c’est faux, horriblement faux. Sa maladie est peut être responsable d’un enveniment de notre situation, mais en premier lieu, celui qui a attiré le regard de Lazar sur notre famille, c’est moi, uniquement moi. Et tout ça pour quoi ? Pour rien. Une médaille perdue, dix ans de prison, des dettes à n’en plus finir et une vie de fugitifs. Le seul qui pourrait éventuellement porter sur le dos toute la responsabilité de notre situation, le premier à avoir enclenché la série de domino qui a conduit à la destruction de quatre vie, ce serait notre père. Mais pas Thaïs. Jamais Thaïs. -Je n'irai pas voir Lazar, d'accord ? Calme toi.

Je relève les yeux pour chercher les siens. -Il faut que vous appreniez à vivre l'un avec l'autre, tous les deux. Je vous en supplie. Vous pouvez faire ça pour moi ? Je ferme les yeux, en me relevant pour la prendre dans mes bras. Dix ans perdus, on pourrait croire qu’elle et moi, on ne se connaîtrait pas plus que ça. Et pourtant… trois années de cavale, autant ça a détruit le peu qu’il restait de fraternité entre Nolan et moi, autant ça nous a rapprochés, malgré ces onze ans qui nous séparent. « Arrête de dire que tu vas y rester, Thaïs. Tu sais que je ne laisserais jamais rien vous arriver, ni à Nolan, ni à toi. Je… je te promets d’essayer de ne plus le frapper, de trouver une solution pour ne plus déraper. Mais toi, tu fais que tu me promettes de ne jamais, jamais baisser les bras. Ça n’arrangerait rien, tu le sais. » Je l’attire vers moi pour que, lorsque je m’assois, elle s’asseye avec moi, sur mes genoux.

Je sais qu’elle a dix-neuf ans, mais elle reste encore dans ma mémoire la petite fille de six ans qui m’a vu aller en prison et que j’avais pris dans mes bras en lui jurant que tout allait bien se passer, alors même que dans son dos s’élevait la présence menaçante des hommes de Lazar. « Je pense qu’à un moment ou à un autre, il va falloir qu’on arrête de se demander pourquoi mais de réfléchir au comment. Je veux dire : les coupables, il y en a beaucoup. Notre père, Lazar, moi, les choix que Maman a fait… et les victimes, il y en a tout autant : Maman en premier lieu, toi, Nolan… » Moi, je me place dans les coupables. Dans les coupables qui ont eu la punition qu’ils méritaient et qui subissent les conséquences de leurs choix. « L’important, c’est qu’on arrive à regarder vers l’avenir, quelque chose dans le genre. » Quelque chose dans le genre : je suis tout à fait convaincu par ce que je suis en train de raconter. « Tu n’as en rien empiré notre situation. Lazar a exploité ta maladie pour nous enfoncer davantage, mais toi, tu n’y es pour rien. En revanche, il faut que tu nous laisses, Nolan et moi, tout faire pour t’aider. Et que tu te reposes bien, que tu restes en sécurité. D’accord ? »

Elle a beau avoir dix-neuf ans, pour moi, elle reste une petite chose fragile. Ma petite sœur. La seule personne qui justifie encore une famille Sanderson. La seule de la fratrie à ne pas avoir dérapé complètement dans l’illégalité, la seule qu’on puisse encore sauver. « J’irai m’excuser auprès de Nolan. » C’est tout ce que je trouve à dire pour le moment. Même si je sais qu’il vaut mieux, autant pour lui que pour moi, qu’on évite de se croiser dans l’immédiat. « Depuis qu’on est arrivé à Radcliff, on n’a pas trop eu le temps de se parler. Je t’offre un chocolat, si tu veux. Ou un café. »

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Thais Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeMar 22 Nov 2016 - 21:23

Because we are broken beyond repair


-Je sais que tu n'aimes pas l'entendre... Je suis désolée, Max. Je suis pas très douée comme soeur, hein ?

Un sourire triste étire faiblement ses lèvres alors qu'elle l'observait. Son coeur lui hurlait de lui dire ce qu'il voulait entendre. Qu'elle serait toujours là, jamais loin, saine et sauve. Parce qu'il lui arrivait bien souvent d'imaginer une vie où elle aurait été en bonne santé. Ou elle aurait pu les épauler, ne jamais les quitter. Sauf que la réalité la rattrapait toujours rapidement, lui donnant de plus en plus une impression amère. Parce que si elle ne craignait plus de fermer définitivement les yeux, l'idée de les quitter la rongeait de l'intérieur.

La blonde le serra dans ses bras. Comme s'il ne c'était rien passé, comme s'il n'avait jamais levé la main sur Nolan. Sur elle. Elle cala son front contre son épaule, lui cachant son visage l'espace de quelques secondes. Cette étreinte avait quelque chose de rassurant, chassant ses mauvaises pensées comme un charme. Tout simplement parce qu'il était là. Que c'était son grand frère, son Maxence. Celui qu'elle avait toujours défendu malgré les mauvaises langues dans la rue. Thais le laissa faire, restant sagement sur ses genoux. Ses doigts fins lui caressèrent les cheveux dans un geste tendre et apaisant.

-Toi aussi tu es une victime, Maxence. Ne l'oublie jamais. Tu n'étais qu'un enfant qui a voulu sortir la famille de la galère en passant par le sport. Un adolescent innocent qui n'avait pas encore été confronté à la cruauté du monde. Si nos places avait été échangées, j'en aurai fait de même. Si Lazar m'avait repérée avec mes tours de passes passes, et que cela aurait permis de subvenir au besoin de l'ensemble de la famille je l'aurai aussi suivi. Qui aurait pu deviner que celui qui nous tendait la main n'était pas un sauveur mais un croque mitaine ? Personne. Maman aussi lui a fait confiance, tout comme moi et Nolan.

La blonde cala sa tête contre son épaule, totalement blottie contre lui. Elle avait beau avoir dix-neuf ans et ne plus être une enfant, elle gardait un besoin irrépressible de ce genre de contact rassurant. D'être rassurée par leurs présences, à lui et Nolan.

-Je ferai de mon mieux pour rester en sécurité, d'accord ? Puis ce n'est pas à la bibliothèque que je risquerai grand chose.

Mais toujours pas de promesse concernant son traitement. Elle ne voulait pas lui mentir. Aussi égoïste que cela puisse être, elle n'en pouvait plus. Et elle se détestait de les entraîner dans sa propre chute.

-Je sais qu'il peut être difficile, Max... Mais Nolan n'est pas aussi mauvais que ça. Faut réussir à attendre la parcelle cachée et protégée par tout ce béton armé. Si tu veux je peux aussi essayer de lui parler un peu...

Des paroles censées le rassurer, surtout pour elle qui espérait que ses frères se réconcilient. Peut être refusait-elle de voir les défaut du plus jeune aussi. Parce qu'elle n'y était pas confrontée de plein fouet, qu'il savait la consoler comme personne d'autre. Qu'il avait été son pilier depuis qu'elle avait six ans, et que leur aîné se faisait emprisonner à la place d'un autre. Alors, non, Nolan n'était pas qu'un gars insolant et imbuvable, il gardait ses bons côté et elle s'y accrochait avec ferveur, effaçant le reste.

Son regard s'illumina alors qu'il lui proposait du temps ensemble. Rien que tout les deux. Son expression la rajeunissait encore plus, comme si elle n'était qu'une frêle adolescente. Et non pas une future adulte dans à peine deux ans.

-Un chocolat !

Ou comment perdre quinze ans d'âge mental en l'espace de quelques secondes. Un peu plus et elle en aurait sautillé sur place. Sauf qu'avec sa respiration légèrement irrégulière, elle préférait éviter. Ils avaient eu assez d'émotions pour la journée, pas la peine d'empirer encore plus son état et la tension entre Maxence et Nolan. Et elle voulait voir son sourire, pas les larmes contenu dans ses yeux semblables aux siens. Si seulement elle pouvait le décharger du poids qui pesait sur ses épaules, lui redonner sa légèreté d'avant.

-Tu en prendras un avec moi, hm ? Parce que si je suis la seule à en profiter, ça n'a pas le même gout.

L'éducation de leur mère ressortait bien, là. Le partage avant tout. S'il y en avait pour un, il y en aurait pour plus. Qu'ils soient deux, ou trois. Même si, à cet instant, il valait mieux qu'ils ne soient qu'à deux, pour éviter qu'une autre dispute n'éclate.

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeSam 10 Déc 2016 - 13:52

Because we are broken beyond repair


-Je sais que tu n'aimes pas l'entendre... Je suis désolée, Max. Je suis pas très douée comme soeur, hein ? Je la fixe, sans pouvoir m’empêcher de sentir mon cœur se briser dans ma poitrine. Elle n’a pas le droit de dire ça, elle n’a pas le droit de me dire qu’elle va forcément finir par s’envoler, elle n’a pas non plus le droit de dire qu’elle n’est pas très douée comme sœur, bien au contraire. C’est la meilleure, c’est la meilleure des Sanderson sur tant de plans que je ne peux tous les compter. Nolan, Nolan est comme moi, on est tous les deux déjà foutus, déjà perdus, déjà trop heurtés par la vie, on a déjà fait trop de choix sur lesquels on ne peut pas revenir pour s’imaginer un jour se fondre à nouveau dans la population. Trop de choix qu’on regrette ou qu’on devrait regretter. Mais Thaïs… Thaïs, elle… elle est encore épargnée, ne le voit-elle pas ? « Tu es la meilleure des petites sœurs, n’en doute jamais » J’ai envie de la prendre dans mes bras, j’ai envie de déposer sur haut de son crâne un bisou, comme le faisait notre mère à chacun avant qu’on aille dormir. J’ai envie de la protéger, de l’envelopper dans du papier bulle, de la préserver de tout, y compris de moi-même, j’aimerais trouver un moyen de la soigner, trouver un moyen de l’éloigner du danger, trouver un moyen de lui offrir la vie qu’elle mérite et pas cette vie de cavale que je leur ai imposée, à tous les deux.

Elle n’a pas empiré notre situation, loin de là. Elle ne l’a peut-être pas améliorée mais… Qui, qui donc aurait pu ? La seule solution viable aurait été de ne jamais, jamais mettre un doigt dans l’engrenage qui nous a écrasé, dans ce cercle vicieux qui ne veut que nous réduire en poussière, à termes, nous moudre chacun à notre tour, ce cercle vicieux qui nous a volé notre mère, qui a volé dix ans de ma vie, qui a volé l’avenir de Nolan et qui veut à tout prix désormais s’en prendre à ma petite sœur. Son sourire triste est une douleur que rien ne pourra arranger. Son attitude, cette étreinte fraternelle qu’elle m’offre, tout ce que je peux faire, c’est essayer de puiser en elle un petit peu de foi en l’avenir, chose que je n’ai pas, que je n’ai plus depuis des années, bien trop d’années. Ca oui, Thaïs ne le sait pas, mais elle est la meilleure des sœurs, elle est bien meilleure que Nolan ou moi ne le serons jamais. Je ne veux pas qu’elle se voie comme un parasite, je refuse qu’elle baisse les bras à son tour. Elle ne le sait peut-être pas, mais c’est elle qui maintient notre famille soudée, c’est elle qui me maintient en vie, c’est elle qui me fait croire qu’il y a peut-être en effet un petit peu d’espoir pour Nolan. Elle n’est pas un parasite, elle n’est pas celle qui a fait tomber le premier domino, elle n’est qu’une victime. Elle est la principale victime d’un choix malencontreux fait par notre mère, qu’un regard que j’ai attiré sur nous. Elle est une victime, tout comme Nolan. Et moi ? -Toi aussi tu es une victime, Maxence. Ne l'oublie jamais. » Je balance lentement la tête de gauche à droite. Je ne suis pas une victime, je suis un coupable. Et ça, ça, je ne l’oublie pas. « Tu n'étais qu'un enfant qui a voulu sortir la famille de la galère en passant par le sport. Un adolescent innocent qui n'avait pas encore été confronté à la cruauté du monde. » J’étais celui qui devait les protéger, celui qui a vécu un rêve pendant 7 ans, alors que je plongeais ma famille dans les dettes. Ma culpabilité devient rance, dans ma gorge, insoutenable. « Si nos places avaient été échangées, j'en aurai fait de même. Si Lazar m'avait repérée avec mes tours de passe-passe, et que cela aurait permis de subvenir au besoin de l'ensemble de la famille je l'aurai aussi suivi. Qui aurait pu deviner que celui qui nous tendait la main n'était pas un sauveur mais un croque mitaine ? Personne. Maman aussi lui a fait confiance, tout comme moi et Nolan. Je resserre ma prise sur ma petite sœur, je resserre ma prise pour qu’elle ne disparaisse pas, pour que je ne la perde pas comme j’ai déjà perdu Maman, comme on a tous perdu Papa, comme j’ai perdu Nolan. Je ne pense pas que Thaïs aurait fait comme moi. Elle aurait vu Lazar venir, elle ne lui aurait pas fait confiance. Notre mère et moi, tout ce qu’on a fait, ça a été fermer les yeux sur le miracle et juste en profiter. J’ai pu voyager, découvrir des régions du pays qu’aucun autre Sanderson n’avait foulé, j’ai pu participer à la plus belle des compétitions, glisser sur la plus belle des neiges, et tout ça, tout ça sur le dos de ma famille. Sans le savoir, peut-être, mais… tout de même. Je ne suis pas très doué, en grand frère, en frère aîné, en protecteur. Je ne suis doué que pour faire les mauvais choix, je ne suis doué que sur un skate et un snowboard, je ne suis doué que pour frapper mon petit frère parce que c’est le seul moyen que je vois pour avoir un peu de contrôle sur ma vie. « Tu n’as connu que lui, petite sœur, comment aurais-tu pu ne pas lui faire confiance. Maman et moi, on vous l’a imposé, on vous a confié à son bon vouloir, on… j’avais tellement confiance en lui… » Je sais que nous l’avons tous, absolument tous dans la fratrie, vu à un moment ou à un autre comme un père, un oncle, une figure paternelle qui nous protégeait, qui veillait sur nous. Ce n’était pas le luxe, ce n’était pas la grande vie, mais il nous permettait d’avoir des vêtements propres, pas trop élimés, il nous permettait d’aller à l’école, il m’offrait des skates, il offrait des séjours à l’hôpital et des séances de kinésithérapeutes à Thaïs et il offrait une protection, une réelle protection et une figure à suivre à Nolan. Comment aurions-nous pu nous en méfier ?

Comment puis-je, surtout, persister à lui tourner autour après ce qu’il nous a fait ? Comment puis-je lui pardonner, puis-je me remettre à son service, alors que je sais toute la perversité de ses taxes, de ces dettes qu’on contracte et qu’on contracte encore ? Je ne veux pas qu’elle l’approche, je ne veux surtout pas qu’il se souvienne de son existence, je veux encore moins qu’il se souvienne de l’existence de Nolan. Juste de la mienne. Pour que je sois le seul à subir les conséquences de mes choix. -Je ferai de mon mieux pour rester en sécurité, d'accord ? Puis ce n'est pas à la bibliothèque que je risquerai grand-chose. Ce n’est pas la promesse que j’attendais, mais je doute en avoir une mieux pour le moment. Je cale ma tête sur son épaule. Et moi aussi, je fais une promesse qui n’en est pas vraiment une. M’excuser auprès de Nolan. Ca ne t’a pas suffi de tuer Maman ? M’excuser auprès de Nolan. Espèce de petite salope. M’excuser auprès de Nolan. -Je sais qu'il peut être difficile, Max... Mais Nolan n'est pas aussi mauvais que ça. Faut réussir à attendre la parcelle cachée et protégée par tout ce béton armé. Si tu veux je peux aussi essayer de lui parler un peu... Je hausse les épaules, sans grande conviction. Parler à Nolan, c’est se heurter pour ma part à des insultes, du mépris ou de l’indifférence, c’est se heurter du côté de Thaïs à la violence du conflit entre ses deux frères. Rien, rien ne va en s’arrangeant puisque rien ne pourrait réparer ce qui a été brisé par dix ans d’absence. Je ne suis pas stupide, je le sais bien que Nolan me voyait comme un modèle, un modèle que j’ai brisé lorsque j’ai avoué au tribunal avoir tué un homme. Je ne suis pas stupide, il a été détruit par la trahison de Lazar, par ma propre trahison ; le peu d’équilibre qu’il y avait dans sa vie, par mon choix je l’ai réduit à néant. Sa colère, je la mérite, même si elle m’étouffe.

Et je l’entretiens par mon comportement. « Je ne suis vraiment pas doué, comme grand frère… » Je ne sais pas si je murmure ces mots pour Thaïs ou pour moi-même, mais dans tous les cas, ils sont là. Entre elle et moi. Entre nous. Un grand frère qui ne sait pas prendre soin des deux petits dont il a la responsabilité. Elle a dix-neuf ans, Thaïs, dix-neuf ans, toute la vie devant elle alors que je me sens déjà comme un vieillard. Non, je ne suis vraiment pas le plus doué des grands-frères, même si parfois, je tente de m’améliorer, comme en passant un peu de temps avec elle. Il faudrait que je me trouve un deuxième travail, en complément de celui chez le fleuriste qui a bien voulu de moi, pour mettre davantage de côté, pour pouvoir nous passer des vols et pouvoir payer Lazar, le rembourser. Cesser d’accumuler des dettes. Nous libérer. Il va falloir que je trouve un deuxième travail, même s’il me forcera à sacrifier le peu de temps libre qu’il me reste, le sommeil que je ne trouve de toute manière pas, même si… je soupire. Et je m’entends proposer un chocolat à Thaïs, pour quitter ce motel qui m’étouffe, la présence de Nolan qui m’angoisse. Pour passer un peu de temps avec ma sœur, aussi. -Un chocolat ! Je souris, face à sa réaction. -Tu en prendras un avec moi, hm ? Parce que si je suis la seule à en profiter, ça n'a pas le même goût. Je souris davantage, en déposant un baiser sur son front tout en me levant et en la poussant elle aussi à se mettre debout. « Promis, je prendrais un café, je pense » C’est moins cher que le chocolat, c’est plus efficace pour garder les yeux ouverts.

Je vais récupérer ma veste, tremble en passant à côté de la chambre entrebâillée où j’aperçois la silhouette de Nolan, allongé sur le lit, qui fume sans la moindre considération pour l’aération de la pièce, pour les détecteurs de fumée, pour sa santé. Je me retiens de lui faire la moindre remarque, je me force même à ne pas ralentir mes mouvements, à vite m’échapper du côté de la porte de sortie. Un chocolat, un café, j’ai presque l’impression que nous sommes une famille normale, une fratrie de ce qu’il y a de plus commune. On descend dans la rue, je me tourne vers Thaïs avec un regard soucieux.

« Tu aurais dû prendre une autre écharpe, tu vas attraper froid. Une… » Je ne sais pas comment désigner Fiona. Connaissance ? « … amie m’a fait découvrir un chouette bistrot, l’autre jour, tu veux que je te le montre ? Attends, mets mon écharpe. » Je ne lui laisse pas le temps de refuser. Fiona, Fiona m’a montré ce bistrot, quand je ne savais pas où aller. Si je me souviens bien, il ne doit pas être bien loin, il était du côté du quartier résidentiel… Je rentre ma tête dans les épaules, enfonçant mes mains dans les poches de ma veste, attrapant au passage la main de Thaïs pour la réchauffer. « Ça se passe bien à la bibliothèque au fait, tu t’es fait des amis ? »

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Thais Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeMar 13 Déc 2016 - 18:08

Because we are broken beyond repair


Ses doigts fins glissèrent dans ses cheveux à lui, alors qu‘elle profitait de sa proximité. Petite peluche à forme humaine. Elle l‘observa, n‘osant le contredire. Elle ne voulait pas le blesser plus encore, elle n‘en avait pas le courage. Alors la jeune femme se blottit encore plus contre lui, silencieuse l‘espace de quelques secondes.

Sauf qu‘elle n‘appréciait pas de le voir se considérer comme coupable. Qu‘aurait-il pu faire contre Lazar ? Ne pas le croire ? Il avait été jeune, si jeune lorsque l‘homme s‘était intéressé à lui. Leur géniteur aurait pu éviter ça. Ce… Ce père qui les avait abandonné comme une vieille chaussette alors qu‘elle n‘était encore qu‘un foetus. Sa rancoeur se concentrait sur lui, sur cet inconnu qui n‘avait jamais donné signe de vie et avait fuit ses responsabilités. Sa femme et ses fils. Ceux qu‘il avait vu naître, qu‘il avait chéri. Qu‘il ne veuille pas d‘elle, d‘accord, mais Maxence et Nolan, eux, il avait bien dû les aimer.

-Le fautif, c‘est notre… père. Et encore, ce mot ne lui convient pas, géniteur, tout au plus. Il a été le premier domino max, lui, il aurait pu tout éviter.

C‘était rare qu‘autant d‘amertume ne prenne le dessus. Mais l‘homme avait toujours été un sujet plus que sensible lorsque cela concernait Thais. Elle qui ne s‘énervait que très peu, s‘assombrissait dès que le sujet ressortait. A vrai dire, elle le mettait au même niveau que Lazar, ce qui tenait plus de la malédiction que du compliment.

Son affirmation lui fit froncer les sourcils. Non, non et non, il en était hors de questions ! Elle refusait q‘il se voit ainsi. Ses mains glissèrent sur ses joues alors qu‘elle le forçait à la regarder. Les yeux clairs de la jeune femme affrontèrent ceux de son frère. Une lueur obstinée y brillait, tout comme l‘amour qu‘elle lui portait. Elle voudrait tant balayer ses doutes et sa douleurs, quitte à les prendre pour elle. Porter le poids des regrets et de la culpabilité ne la dérange pas si ça pouvait les épargner eux. Mais malheureusement, la nature lui a refusé ce don.

-Ne dit pas ça, tu es mon frère, et je ne vous échangerai pour rien au monde, toi et Nolan. Je n‘en veux pas d‘autres.

Des paroles lancé avec ferveur. Une conviction inébranlable. Si on ne choisissait pas sa famille, Thais, elle, ne se verrait pas sans ses frères. On aurait pu lui promettre monts et merveilles, une vie sans maladie, un paradis sur terre, si cela signifiait les perdre, elle refuserait tout en bloc. Même si cela signifiait qu‘il ne devait lui rester que quelques semaines, elle préférait les passer avec eux. Raison pour laquelle la jeune femme le suivit avec entrain lorsqu‘il lui proposa un chocolat. Un bonheur simple et sans chichi, mais qui suffisait à lui remettre des étoiles dans les yeux. Toutefois elle se stoppa près de la chambre de Nolan, l‘observant a travers l'entrebâillement de la porte avec un air triste.

-A tout à l‘heure Nolan…

Elle savait qu‘il l‘avait entendue. Normalement, elle serait rentrée, lui aurait posé un baiser sur la joue sans lui demander son avis. Mais pas quand il fumait. Pas alors que la nicotine serait encore plus toxique pour elle, et que cela démarrerait une énième dispute entre les deux hommes.

La blonde attrapa sa veste, l‘enfila avec un bonnet. Parce qu‘elle n‘avait pas le droit de tomber malade, d‘empirer encore plus son état. Et surtout, parce qu‘elle savait bien que Maxence veillerait au grain, encore plus depuis qu‘elle avait décidé de stopper ses médicaments. Elle suivait le rythme de son aîné, surprise lorsqu‘il lui mit son écharpe, l‘enveloppant dans un cocon de chaleur. Les protestations n‘eurent même pas le temps de naître qu‘il avait déjà attrapé sa main pour la glisser dans sa poche. Mais elle ne s‘en plaignit pas, bien au contraire.

-Merci... Mais tu ne vas pas avoir froid toi ?  

Le reste attisa rapidement sa curiosité. Une amie ? Son sourire s‘agrandit encore plus.Autant dire qu‘elle chercherait à lui tirer les vers du nez concernant cette inconnue.

- Une amie ? Elle s‘appelle comment ? Tu me la montreras un jour ?

Et bien évidement, elle en oublia  presque de respirer entre les mots. Parce que sa curiosité l‘emportait. Et qu‘elle était contente de voir son frère s‘ouvrir aux autres. Qu‘il trouve des gens qui l‘apprécieraient, encore et toujours. Puis, ce serait tellement bien s‘il se trouvait une chérie…

-Oui, je me suis fait un ami. Il s‘appelle Maxim, je pense que tu l‘aimerais bien. Il me fait un peu penser à Luke.

Parce que le jeune homme en question était tout simplement adorable. Il avait le don de lui changer les idées, de lui donner l‘impression que tout devenait nettement plus facile.

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeVen 30 Déc 2016 - 10:29

Because we are broken beyond repair


Quelque part, je sais que j’ai tort. Que j’ai tort de m’obstiner à fermer les yeux, que j’ai tort de nier l’inéluctable, que j’ai tort de croire que les choses changeront, que ma sœur vivra, vieillira comme elle le mérite. Mais je ne peux pas m’en empêcher, parce que je ne veux pas croire que Thaïs porte autant sur les épaules, qu’elle ait si peu de chance, que sa vie déjà difficile s’avère si courte. Ma petite sœur est un trésor, c’est un trésor que je veux préserver, quoiqu’il en coûte à quiconque. Si Nolan pouvait définitivement échanger sa santé contre la mienne, je n’hésiterai pas une seule seconde ; s’il pouvait définitivement soigner Thaïs, je sais parfaitement que ni l’un, ni l’autre, nous n’hésiterions plus d’une fraction de seconde. Mais… mais ce n’est pas le cas. Et ça fait mal. Ça fait mal de la sentir se blottir contre moi, comme si nous n’avions pas trente et dix-neuf ans mais dix-sept et six petites années. Avant. Avant que tout s’écroule, quand on avait encore un peu de l’espoir, lorsqu’on n’était pas en fuite, lorsque Lazar ne nous avait pas encore détruit, lorsqu’il n’avait pas encore sapé toutes nos fondations… ou du moins avant qu’on s’en aperçoive. Coupable. Qui est coupable dans l’histoire, qui, entre Lazar, ma mère ou moi, porte le plus grand blâme ? La réponse n’est pas aussi évidente que tout ce qu’on pourrait croire. Elle écarte directement Nolan et Thaïs de l’équation, dommages collatéraux, victimes innocentes que l’on a éclaboussé de noirceur, d’illégalité et de dettes. Mais Lazar, notre diable personnel, ma mère, qui a vendu son âme au diable, et moi, qui ai servi d’appât, d’appât inconscient mais d’appât tout de même… nous trois… Rien ne peut nous dédouaner, rien ne peut justifier ce qu’on a fait et laissé faire, rien ne peut nous excuser. Nous sommes trois coupables, nous sommes les trois coupables. Les autres Sanderson sont des victimes, rien de plus. -Le fautif, c‘est notre… père. Je bloque ma respiration, je serre les dents lorsque Thaïs me force à me rendre compte qu’il y a un autre Sanderson que je n’ai pas pris en compte. Un père que j’ai aimé, connu, dont j’ai des souvenirs diffus, des souvenirs ternis par son abandon. Un père dont j’aimerais nier l’existence, que j’ai remplacé pendant des années par Lazar, que Nolan a remplacé par Lazar, un père qui est coupable. Thaïs a raison. Encore. Et encore, ce mot ne lui convient pas, géniteur, tout au plus. Il a été le premier domino, Max. Lui, il aurait pu tout éviter. Je contracte ma mâchoire, en détournant le regard. Mon père. Le sien. Celui de Nolan. Père de trois enfant, mari d’une femme courageuse et désespérée. Lâche. J’ai des souvenirs confus de cet homme qui m’a appris à monter sur un vélo, sur un skate, de cet homme qui m’a offert mes premières sensations de glisse. Je suis le seul de la fratrie à m’en souvenir, le seul à avoir de quoi rendre concret cet homme qui s’est transformé en concept pour les deux petits derniers.

Un concept haïssable. Je m’en veux de ne pas pouvoir corriger Thaïs, de ne pas pouvoir la corriger lorsqu’elle laisse transparaître autant d’amertume, lorsqu’elle est aussi dure avec lui. J’aimerais pouvoir lui dire d’un ton sévère qu’elle devrait montrer davantage de respect pour son père, que c’est lui qui lui a donné la vie malgré tout, que notre mère l’aimait, qu’en sa mémoire, on doit garder un regard bienveillant sur cet homme qui aurait pu, aurait pu nous aider. Mais j’en suis incapable. Toute gentillesse a ses limites, toute conciliation trouve ses frontières. « Cet homme… il ne mérite même pas qu’on l’afflige de tous les torts. » Je ne veux pas parler de lui. « Lazar est presque plus un père pour nous que l’autre ne le sera jamais. » Et je suis sincère. Lazar, s’il a détruit tout ce qu’on pouvait voir en lui, reste et restera toujours – je le sais – ce qu’on a de plus proche d’une figure paternelle. Le seul fait que je sois revenu vers lui pour nous protéger des chasseurs qui nous traquent est une preuve indéniable. Je le hais, Lazar, je le crains plus que quiconque mais c’est vers lui que je me suis tourné. Et ça ne veut pas rien dire. « Ce serait lui accorder trop d’importance que lui offrir le rôle de premier domino, Thaïs. » Il y avait de l’amertume dans la voix de ma sœur ? Il y a de la colère dans la mienne. De la colère, de la rancoeur, il y a de l’acidité, il y a des règlements de compte, il y a un terrain vers lequel je ne veux pas m’engager.

Il y a, aussi, cette conscience qui me taraude de ne pas valoir bien mieux que lui, au final. Il nous a abandonné. J’ai abandonné ma famille pendant dix ans. Il nous a oubliés, j’ai contraint Nolan et Thaïs à une vie de fugitif. Il a poignardé le coeur de notre mère, j’ai porté le coup de grâce. Je suis un mauvais frère, c’est une certitude. Et Thaïs pourra froncer les sourcils autant qu’elle voudra… Thaïs pourra froncer les sourcils autant qu’elle voudra, ça ne changera rien. Elle me force à la regarder, je lutte pour ne pas croiser ses rétines, je cède en quelques secondes. Je ne résiste pas à ma sœur, elle a un don certain pour me faire plier. -Ne dis pas ça, tu es mon frère, et je ne vous échangerai pour rien au monde, toi et Nolan. Je n‘en veux pas d‘autres. Je ne peux rien répondre à ça, je ne peux rien répondre. Lorsque je l’entends me dire ça, je m’entends lui dire que tout ira bien. Des mots en lesquels on veut croire désespérément, mais des mots qui ne sont que ça : des mots. Des souhaits. Des vœux lancés avec ferveur en direction d’une divinité qui ne nous écoute pas, ou que nous n’entendons pas. Je ne peux pas répondre à tout ça, je préfère faire l’autruche, changer de sujet, lancer une diversion en direction d’une promenade avec ma petite sœur.

Depuis notre arrivée à Radcliff, depuis que j’ai trouvé ce travail chez ces fleuristes, je n’ai pas vraiment eu le temps de retrouver Thaïs, je n’ai pas cherché à trouver le temps de retrouver Nolan. Travailler est une obligation, pour nous faire vivre. Céder au caprice de Thaïs de travailler elle aussi de son côté, un risque que je n’ai pu que prendre sous ses yeux suppliants – et déterminés. Depuis que nous nous sommes installés dans ce motel, stratégiquement situé vis à vis de la bâtisse de Lazar, nous n’avons pas vraiment eu de temps pour nous deux. Un chocolat, un café, qu’on paiera avec des économies extirpées de ma poche. Je m’habille en quelques mouvements, j’ignore douloureusement la présence de mon frère retranché dans sa chambre, je m’enfuis loin de lui pour attendre Thaïs dans la rue. Ma petite sœur. Si frêle, si fragile que je me sépare de mon écharpe pour bien lui protéger le cou. Peu m’importe de tomber malade, je suis solide. Mais elle… un rhume, un simple rhume n’est même pas envisageable. -Merci... Mais tu ne vas pas avoir froid toi ? Je balaie son inquiétude d’un sourire, je fais même diversion en lui parlant de l’endroit où je compte l’amener. Un bistrot, que m’a montré Fiona. Une amie, une connaissance, une médecin de l’hôpital… je ne sais absolument pas comment il conviendrait de la désigner. Le sourire de Thaïs fait éclore sur mes lèvres un sourire timide, j’ignore le froid glaçant qui s’immisce en moi, au travers de ma veste mille fois usée, pour écouter ses questions qui ne tardent pas. - Une amie ? Elle s‘appelle comment ? Tu me la montreras un jour ? Bonne question, mon sourire s’arrondit dans un o de réflexion. Je préfère pour le moment l’écouter répondre à ma question concernant son travail. -Oui, je me suis fait un ami. Il s‘appelle Maxim, je pense que tu l‘aimerais bien. Il me fait un peu penser à Luke. Luke ? Maxim ? « C’est chouette, ça ! » Mon instinct de fugitif me pousse à lui hurler de faire attention. De faire attention à tout ce qui pourrait la rattacher à son passer, me pousse à la secouer et à lui dire qu’il ne peut, en réalité, pas encore se permettre d’avoir des amis, de s’attacher à des personnes… notre pause à Radcliff est une escale, une escale le temps de nous débarrasser de ceux qui nous poursuivent. Mais je doute qu’elle apprécie. Et je ne veux pas la briser dans son enthousiasme. D’autant plus que moi aussi, je tombe dans le piège des amitiés. Tout ce que je peux faire, au final, c’est continuer à la protéger comme je peux.

« Je suis vraiment content que tu te fasses des amis ! Mais n’oublie pas les règles de base, hein ? Ne donne jamais ton nom de famille, pas trop de détails sur nous, sur la Nouvelle-Orléans… je sais que je radote, mais... » Mais ma paranoïa est justifiée. Thaïs et Nolan ignorent peut être l’épée de Damoclès suspendue au dessus de ma nuque, je suis incapable de l’oublier plus d’une journée. On arrive bientôt à quelques pas du bistrot, je souris au serveur qui nous ouvre en prenant bien soin de laisser Thaïs passer devant. « Il fait quoi dans la vie, ce Maxim ? Il a ton âge ? Il travaille à la bibliothèque ? » Je sais que je n’ai pas répondu à ses questions sur Fiona, mais je croise les doigts pour qu’elle, elle ne s’en aperçoive pas. Inutile qu’elle sache que j’ai fait un séjour aux Urgences.

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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeSam 14 Jan 2017 - 12:29

Because we are broken beyond repair

-Il en mérite sa part Max. Parce qu‘il vous a abandonné. J‘ai accepté le fait qu‘il n‘ait pas voulu de moi. Qu‘il soit parti avant même que je naisse. Parce qu‘il a appris que j‘arrivais. Mais je ne lui pardonne pas de vous avoir laissés, Maman, toi et Nolan. Personne ne le méritait.

Une discussion qu‘elle n‘aurait jamais dû entendre. Mais le mal avait été fait, et la plus jeune des Sanderson avait accepté ce qu‘elle considérait comme la vérité. Horrible mais réaliste. Mais si elle pouvait concevoir que son existence avait été la goutte d‘eau de trop, elle haïssait simplement le fait qu‘il ait pu faire ça à Nolan et Maxence. Ses deux fils. Qu‘il avait dû aimé. A sa femme, sa mère. Cette mère si douce, adorable. Celle qui leur avait tout donnés et qui s‘était détruite à petit feu pour leur offrir une existence convenable. Et ses grands frères qui avaient embrassé l‘illégalité, s‘y lovant, si on pensait à Nolan, et pourquoi ? Pour garder la tête hors de l‘eau alors que la seule figure paternelle auquelle ils avaient eu droit était celle d‘un homme corrompue jusqu‘à la moelle. Et encore, elle songeait que les deux hommes s‘en étaient plutôt bien sortis. Vivant, gardant tout de même une parcelle d‘amour dans leurs coeurs. Même si Nolan la cachait sous une immense couche de colère et d‘amerturme qu‘elle seule parvenait à percer jusqu‘à présent. Ils ressemblaient un peu à ces orphelins Beaudelaire que les ennuis ne cessent de poursuivre. Sauf que leur trio était bancale, elle en avait conscience. Ses frères ne s'éloignaient pas parce qu‘elle étaient là. Le dernier rempart pour empêcher une séparation définitive.

La brune perçoit sa colère qui fait écho à sa rancoeur qui la bouffait et noircissait son petit coeur. Son étreinte se resserra autour de lui, pour l‘apaiser. Parce qu‘elle préférait son sourire, sa douceur et la tendresse dont il était capable. Maxence avait assez souffert, et Thais désirait tellement qu‘il ait droit à sa part de bonheur aussi.

-C‘est bien ça qui est malheureux. Que l‘on considère Lazar comme un père, tous les trois.

Un sourire triste accompagna cette phrase, le tout avec un goût amer. La petite blonde avait beau avoir une peur bleue du mafieux, et de le détester tout autant, il en avait fait bien plus que leur géniteur. Et elle avait aimé Lazar à un moment donné, avec toute la tendresse et l‘innocence d‘un enfant. Puis l‘horrible vérité avait éclaté, sapant un peu plus ses fondations déjà bien fragiles. Sauf qu‘elle n‘avait pas le droit de s‘effondrer alors que les autres avaient gardé la tête droite. Thais avait alors appris à composer avec, d‘accepter ce qui leur arrivait et d‘essayer de décharger le plus possible le poids de leurs épaules, quitte à s‘en retrouver écrasée.

Mais à l‘extérieur, Thais retrouvait sa légèreté. Sa colère et ses soucis semblaient disparaître, emportés par le vent glacial. L‘hiver ne lui allait pas particulièrement au teint, elle en avait conscience. Pour autant, la jeune femme ne s‘arrêtait pas là dessus, retrouvant cette bonne humeur communicative qui la caractérisait tant. Et lorsque son frère la lança sur le sujet de son travail et de ses nouvelles rencontres, elle ne s‘arrêta plus. Parce que si elle aimait sa fratrie, la petite restait terriblement sociable. Un petit rayon de soleil en plein blizzard, comme le répétait sa mère.

-Oui, je fais attention. Jamais de nom de famille. Ni sur la Nouvelle Orléans. Pour lui, on a juste fait un passage sur la Louisiane avant de se fixer ici pour le travail. Ne jamais donner trop d‘informations, mais juste assez pour ne pas éveiller de soupçons. C‘est un peu comme les tours de passe passe au final...

Les mensonges les plus crédibles avaient toujours une part de vérité. Pour avoir plus d‘aplomb, de détails à fournir si des questions devaient tomber. Elle maîtrisait son sujet la gamine. C‘était peut être ça, le pire. Qu‘elle soit douée dans ce domaine, qu‘elle manipule la vérité sans ciller, malgré la culpabilité. Un autre point sur lequel, il valait mieux que Lazar n‘ai jamais vraiment fait attention à la petite malade des Sanderson. Se construire un passé, ça ressemblait un peu à l‘illusion au final. Sauf qu‘au moins, la magie, ça restait un loisir empli de légèreté et de joie. Pas une nécessité de survie. Pour Maxence comme pour elle et Nolan.

-Et Maxim…. Il a dix-huit ans, il travaille en tant que mécanicien. Il est patient, gentil. Je sais qu‘on ne doit pas trop s‘attacher, qu‘il faut faire attention, mais… Ca fait du bien de pouvoir lui parler et le voir de temps en temps.

Ca l‘apaisait un peu, la mini Sanderson. Parce qu‘elle avait besoin d‘amis, aussi, même si elle devrait leur dire adieu dans quelques semaines. Mais au vu de sa condition, elle prenait ce temps qu‘on lui offrait et en profitait comme elle le pouvait. Alors elle espérait qu‘il comprendrait, qu‘il sache que jamais, elle ne laisserait quoi que ce soit leur arriver à tous les trois. Qu‘elle préférerait encore se livrer à un troupeau de hunters ou à Lazar que de le renvoyer en prison.


-C‘est ce bar ?

Elle désigna la bâtisse de sa main libre, aussi impatiente qu‘une enfant le soir de Noel. Oui, elle avait hâte d‘être au chaud, avec son chocolat et son frère devant elle. Pas besoin de cadeaux hors de prix, un peu d‘attention lui suffisait. Econome la gamine.

Malheureusement pour son aîné, Thais avait plutôt bonne mémoire. Surtout lorsque quelque chose l‘intéressait. Autant dire que la mystérieuse jeune femme, qu‘il avait mentionné quelques minutes plus tôt, avait attisé sa curiosité. Alors non, elle ne lâcherait certainement pas le morceau.

-Mais tu n‘as pas répondue à mes questions~!

Le tout accompagné d‘un regard curieux, le scrutant en essaynat de deviner ce qu‘il pouvait bien lui cacher. Serait-il gêné ? Cette jeune femme deviendrait-elle plus qu‘une simple amie ? Très clairement, il n‘échapperait pas à l‘interrogatoire.
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeVen 20 Jan 2017 - 14:20

Because we are broken beyond repair


Je ne suis pas un grand frère exemplaire. Oh ! Je ne cherche pas, vraiment pas, à me dénigrer et me flageller en disant ça, je constate juste. Je ne suis pas un grand frère exemplaire. Frapper son petit frère, l’entraîner ainsi que sa petite soeur en cavale alors qu’elle souffre de mucoviscidose et qu’elle entre dans les années plus ou moins critiques de sa vie, je pense que c’est rédhibitoire. Mais… mais. Mais il y a un mais. Je ne suis pas un grand frère exemplaire, mais je fais de mon mieux pour l’être, j’essaye de composer avec ce que j’ai pour limiter la casse, toujours oeuvrer pour Nolan et Thais et tenter de leur offrir une présence, une écoute, de combler finalement le vide et les gouffres que creusent entre eux et le reste du monde la plupart de mes travers. Je ne suis pas un grand frère exemplaire mais je m’accroche, je reste là, je persévère comme je peux, je tiens bon. Je ne les abandonne pas. Pas comme cet homme qui a disparu de nos vies alors que Thais, ma petite Thais, n’était même pas encore née. Pas comme ce père qui n’a même pas vu son cadet marcher. Pas comme cet inconnu qui pendant dix ans s’est plié au rôle d’un père attentif, attentionné, affectueux et, justement, exemplaire, pour tout gâcher. Thais et Nolan ne l’ont pas connu. Ils n’ont pas de souvenirs de lui. Ils ne rêvent jamais de cet homme, ils ne se souviennent pas d’un match de baseball où ils seraient allés, en tête à tête avec lui, entre hommes. Ils ne se souviennent pas de ses bras puissants qui soulevaient du sol, posaient sur un skate pour protéger, sécuriser la première glisse. Nolan et Thais ne peuvent pas comprendre la colère sourde qui pulse dans ma poitrine. Non. Mon père n’a rien à voir avec ce qu’on est devenu, parce que lui accorder ça, ce serait lui accorder une existence qu’il ne mérite pas. Il n’a rien à voir avec ça, parce qu’il n’était plus là. -Il en mérite sa part Max. Parce qu‘il vous a abandonné. J‘ai accepté le fait qu‘il n‘ait pas voulu de moi. Qu‘il soit parti avant même que je naisse. Parce qu‘il a appris que j‘arrivais. Mais je ne lui pardonne pas de vous avoir laissés, Maman, toi et Nolan. Personne ne le méritait. Je serre les dents. Tout mon visage est crispé. Comme toujours lorsque Thais fait la folie de parler de lui. Au final, ça me fait presque plus mal qu’évoquer la trahison de Lazar. ”Il est parti quand Maman était enceinte de toi depuis plus de six mois, Thais. Bon sang, arrête de te sentir responsable de tout ! Si ça se trouve, il était juste fatigué de voir la face de Nolan ou la mienne, ou.. et puis, on s’en fiche. Il n’est pas là, et on se débrouille sans lui.” Je ferme les yeux pour garder mon calme. Je suis du genre placide, je suis du genre gentil, je suis du genre mou et lâche, je suis du genre à m’écraser pour éviter le conflit mais… Mais la simple mention de notre père est comme une goutte d’acide tombée sur la peau: elle brûle, elle démange, elle occupe tant et si bien l’esprit qu’on n’arrive plus à penser à autre chose une fois qu’elle est là. Thais n’aurait pas dû en parler. Lazar est, une fois les comptes faits, bien plus un père pour nous que notre géniteur ne l’a jamais été pour les deux petits derniers. Je serre Thais tout contre moi pour me raccrocher à elle, je la laisse m’étreindre. -C‘est bien ça qui est malheureux. Que l‘on considère Lazar comme un père, tous les trois. Malheureux, ça l’est. Tout comme le sourire triste de Thais. J’hausse les épaules. ”Peut-être. Mais au moins, grâce à lui…” Grâce à. Je m’arrête avant d’aller plus loin, avant de m’enfoncer davantage dans une reconnaissance que Lazar ne mérite pas. Le mérite. Un concept omniprésent, de toute évidence. Je n’aime pas vraiment le tour que prend la conversation, parce que j’ai l’intuition qu’à force de chercher des excuses à tout le monde, qu’à force de vouloir déculpabiliser Thais, tout ce que je vais parvenir à faire, c’est me convaincre que Lazar a été bon pour nous, tout ce que je vais parvenir à faire, c’est donner raison à Nolan. Ce qui est absolument hors de question, par respect pour ma santé mentale et mon estime de moi, déjà bien amochée.

Je préfère, de loin, changer de sujet. Changer d’atmosphère. Changer de milieu. Je préfère, de loin, oublier que j’ai un frère et me concentrer sur une petite soeur un peu trop livrée à elle-même ces derniers temps, à mon goût du moins. Je préfère, de loin, offrir à Thais un peu de temps avec son frère aîné autour d’un chocolat chaud qu’on ne devrait pas pouvoir se permettre. Nous ne sommes pas pauvres, mais nous sommes endettés, pourchassés, plongés jusqu’au cou dans une inexistence légale à s’en glacer le sang; comme ce froid polaire qui nous gifle et s’incruste malgré toutes les épaisseurs qu’on peut entasser. Je me recroqueville dans ma veste usée, lui cède mon écharpe pour que son teint pâle et maladif ne s’accentue pas davantage: Nolan pas plus que moi ne me le pardonnerions. En chemin, je m’intéresse à sa vie, à ses amis, je cède, aussi, face à ses réponses, à cette paranoïa plus que craintive qui est désormais indissociable de mes pensées. -Oui, je fais attention. Jamais de nom de famille. Ni sur la Nouvelle Orléans. Pour lui, on a juste fait un passage sur la Louisiane avant de se fixer ici pour le travail. Ne jamais donner trop d‘informations, mais juste assez pour ne pas éveiller de soupçons. C‘est un peu comme les tours de passe passe au final... J’ai un petit sourire sur mes lèvres. Un mélange entre fierté et tristesse, un mélange entre des excuses et des remerciements. ”C’est exactement ça, championne” Mon bras enveloppe son épaule, pour la serrer contre moi, alors qu’on arrive en vue du bar que m’a fait découvrir Fiona. C’est exactement ça, et je lui fais confiance, bien sûr. Tout en ne pouvant pas non plus m’empêcher de m’intéresser non seulement à sa vie, mais aussi à ses amis.

-Et Maxim…. Il a dix-huit ans, il travaille en tant que mécanicien. Il est patient, gentil. Je sais qu‘on ne doit pas trop s‘attacher, qu‘il faut faire attention, mais… Ca fait du bien de pouvoir lui parler et le voir de temps en temps. C‘est ce bar ? J’hoche la tête, avec un sourire un peu plus affirmé sur mes lèvres en voyant son enthousiasme. Elle est la plus innocente des Sanderson, et celle qui semble parfois porter le plus du poids causé par notre nom. ”Mécanicien, vraiment ?” Je pense à Priam. Je pousse Thais devant moi, avant de jouer, sans le vouloir, l’habitué des lieux. Ce n’est que la seconde fois que j’y mets les pieds, pourtant, mais il y a quelques choses de… d’inqualifiable, d’indescriptible au fait de pouvoir se comporter comme une personne normale. Aller boire un chocolat chaud avec sa soeur, dans un lieu connu, jouer à l’habitué. J’en oublie presque ce qu’il vient de se passer. J’en oublie presque Lazar, notre père, j’en oublie presque Nolan et ses insultes. -Mais tu n‘as pas répondue à mes questions ! Je lève les yeux au ciel, tout en attrapant la carte tendue à Thais par le serveur avant qu’elle ne l’ouvre et qu’elle voie les prix - exorbitants lorsqu’ils sont mis en perspective avec ce qu’on gagne et ce qu’on doit verser à Lazar tous les mois. ”On sait déjà ce qu’on va prendre. Un chocolat pour ma soeur, et je vais vous prendre…” Mes yeux parcourent les prix, se concentrent sur le plus bas, indépendamment de mes goûts. ”Un café. Merci” Je souris, avant de reporter mon attention sur Thais et faire diversion. J’anticipe des protestations de sa part, j’anticipe un scandale. ”J’attendais d’être installé pour y répondre” J’ai les joues qui rosissent sous le mensonge que je lance, sans véritable conviction. Les questions de Thais… concernant Fiona… ”Je l’ai croisée il y a une dizaine de jours. Elle est gentille. Elle sait que je m’appelle Max.” Je sens mes joues chauffer encore, mais cette fois, ce n’est plus un mensonge qui en est la cause. Bien au contraire: c’est un surplus de vérité qui en est à l’origine. ”Et toi, ton Maxim, tu me le présenteras ? Il travaille… où ?” J’aimerais ne pas avoir l’air d’être un grand frère surprotecteur, ni d’avoir à m’immiscer à ce point dans sa vie mais… je ne peux tout simplement pas m’en empêcher. Je me mords la lèvre en tentant de me détendre. ”Tu te plais à Radcliff ? Nolan m’a fait comprendre qu’il voulait qu’on parte, mais toi… ce serait bien qu’on puisse vraiment s’implanter ici, repartir à zéro, non ?”

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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeLun 13 Mar 2017 - 20:41

Because we are broken beyond repair

La blonde fit une petite moue quand il lui prit la carte sans qu‘elle ne puisse l‘ouvrir. Regarder les prix. Elle avait bien remarqué le fait qu‘il détournait son attention. Il la préservait, une fois de plus, pour serrer sa propre ceinture. eux ans plus tôt, elle n'aurait absolument rien remarqué, encore trop naïve face à son sourire et sa présence rassurante. Sauf qu'elle avait très vite finit par comprendre. Mais elle n‘eut pas le temps d‘enchaîner sur des protestations qu‘il répondit à ses questions. Belle diversion, Maxence. Même si, un jour, elle se débrouillerait pour lui rendre la pareille.

-Je pourrai la rencontrer un jour ? Elle a l'air vraiment géniale, ton amie.

Déjà ses yeux pétillaient alors qu‘elle tapotait la table du bout des doigts. Impatiente, la petite. Parce qu‘elle aimait voir les adorables rougeurs sur les joues de Maxence. Son sourire aussi. Celui là même qui trahissait sa tendresse.

-Je ne sais pas où il travaille excatement. Je lui demanderai la prochaine fois, tien. Et ce n‘est pas mon Maxim, Maxence. Tu sais très bien que Mon Max, le seul et l'unique, c‘est toi. Tu peux te détendre.

Elle n‘avait pas pu s‘empêcher de remarquer la tension dans ses épaules. Aussi gentil puisse-t-il être, le Sanderson restait un grand frère protecteur. Un trait qui avait été accentué au fil des années. Comment ça, elle lui servait les yeux doux ? Ce n‘était que la vérité, de toute façon. Avec Maxim, ils étaient amis. Une amitié salvatrice, légère. Une vraie petite bouffée d‘oxygène pour son petit coeur tout mou. Mais rien de plus.

-Mais oui, un jour vous allez faire connaissance. Tu verras, tu vas l'apprécier.

La ville n‘était pas si grande que ça, de toute façon. Et il serait plus que probable qu‘ils se croisent un jour, alors qu‘elle était en compagnie de Maxence.

-J‘aimerais bien, Max. Mais est-ce que c‘est prudent ?

Pour toi. Deux petits mots qu‘elle tut inconsciemment. Ce qui était dangereux pour lui, elle le reportait à leur trio. Aussi bancale soit leur famille, il n‘en restaient pas moins liés. Alors oui, elle adorerait rester, recommencer à zéro. Posséder une vie la plus normale possible. Mais si cela signifiait le mettre en danger, lui. Une nouvelle séparation qui serait définitive, cette fois ci, et bien, elle n‘hésiterait pas à sacrifier son petit confort personnel. Comme trois ans plus tôt. Sauf que la présence de Lazar ne la rassurait pas tellement. Et elle détestait l‘idée que son aîné retourne sous la protection du mafieux. Ca sentait les embrouilles à des kilomètres, bon sang…

-Si on reste… On va y arriver hein ? Tous les trois ?

Parce qu‘il lui offrait un espoir fou. Et l‘espoir, elle savait combien ça pouvait être dangereux. Ca pouvait vous briser si on vous l‘enlevait au moment critique. Alors, elle avait envie que ça fonctionne ici. Au moins pour quelques temps.

-J‘en parlerai à Nolan… Tu sais il est en colère contre le monde entier. Peut être que ça passerait mieux avec moi ?

Pas sûr. Si le jeune homme ne lui exploserait certainement pas à la figure, il ne changerait pas d‘avis. Il resterait, oui, mais il continuerait sûrement de mépriser la ville. D‘en vouloir à Maxence pour tout ce qu‘il pouvait se passer. Mais au moins, la tempête serait moins violente si elle se chargeait de lui faire comprendre les avantages. Là ou les frères se confrontaient avec force et fracas, Thais tâchait d‘amortir les chocs. E les empêcher de se sauter véritablement à la gorge.

-Puis il s‘adaptera, c‘est un vrai caméléon. C‘est juste le temps qu‘il se fasse des relations.

Le tout sans savoir que son cher et tendre frère frayait déjà avec l‘illégalité. Encore. A croire que la destruction et la mauvaise fortune couraient dans leurs veines, quelle que soit sa forme. Mais si elle l‘apprenait… Et bien Nolan aussi aurait droit à une poussée de voix. Et d‘apprendre aussi sec son refus qu‘il utilise de nouveau sa mutation avec elle, quitte à ce qu‘elle ne décline plus rapidement encore. L‘ironie viendrait dans le fait que les deux hommes seraient d‘accord pour la première fois depuis de longues années. Les prochains jours risquaient d‘être passablement agité.
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeVen 31 Mar 2017 - 0:46

Because we are broken beyond repair


Effacer l’impact que mon passé a pu avoir sur eux et préserver leur avenir, voilà deux de mes objectifs qui concernent Nolan et Thais. Deux objectifs qu’il m’est impossible d’atteindre. J’aimerais remonter le temps, décliner la proposition de Lazar et nous tenir loin de toutes ces dettes qui nous ont fait plonger. J’aimerais faire disparaître les heures passées dans des salles de sport, sur la neige, sur mon snow et mon skate, si ça pouvait m’éviter la prison et ramener ma mère à la vie. J’aimerais rendre ma médaille, déjà rendue, supprimer toute mention de moi dans les journées et ne plus avoir de nom pour retomber dans l’anonymat, former une famille normale avec ma mère, mon frère et ma soeur, et vivre comme tout un chacun. J’aimerais faire tout cela, je le ferais sans la moindre hésitation si on me le proposait mais… mais lorsque je regarde Thais faire la moue lorsque j’intercepte la carte pour lui éviter de voir les prix, je me fais la remarque qu’il ne me sert à rien de regretter et de regarder dans mon dos en agrémentant mes choix et ceux de notre mère de et si, que tout ce qu’il y a à faire maintenant, c’est d’avancer.

Avancer et faire mieux. Avancer et ne pas reproduire les mêmes erreurs. Avancer, offrir à Thais la fin d’enfance qu’elle mérite et un avenir. Elle fait la moue quand je commande à sa place, elle s’apprête à protester mais je la prends de court, en répondant enfin à ses questions, gardées jusque-là sous le coude précisément dans le but de m’offrir une diversion. Fiona. Mes joues rosissent à la seule évocation de la première amie que je me fais dans le coin, la première personne que j’ai envie de vraiment connaître depuis… depuis des lustres. -Je pourrai la rencontrer un jour ? Elle a l'air vraiment géniale, ton amie. Je me sens rougir davantage dans un petit sourire gêné. Elle est gentille et elle sait que je m’appelle Max. Devant la réaction de Thais, j’ai l’impression d’en avoir beaucoup plus dit que je ne le prévoyais, sans savoir exactement ce que je peux bien avoir dit de plus. Qu’elle soit gentille est un jugement que je fais, sur la base de quelques heures passées ensemble. Qu’elle connaisse mon surnom, à défaut de connaître mon prénom et mon nom de famille, c’est une marque d’affection mais aussi un entre-deux entre la défiance la plus complète et la confiance la plus téméraire. Quoiqu’il en soit, le terrain est miné et je préfère m’en éloigner le plus vite possible en reportant à nouveau la discussion sur ce Maxim qu’elle a évoqué un peu plus tôt.

-Je ne sais pas où il travaille exactement. Un léger froncement de sourcils, je retiens une remarque qui pourrait l’agacer. Je lui demanderai la prochaine fois, tiens.  Et ce n‘est pas mon Maxim, Maxence. Tu sais très bien que Mon Max, le seul et l'unique, c‘est toi. Tu peux te détendre. Un froncement de sourcils qui disparaît sous la gentillesse de ma petite soeur. Et ce que je ne peux m’empêcher de voir comme une taquinerie visant à me faire comprendre non seulement que je m’inquiète trop, mais aussi que je risque de l’étouffer. “J’espère bien, tiens, il manquerait plus que ça, qu’un autre max me détrône !” je souffle malgré tout sur un ton amusé. Nous avons frôlé le drame, tout à l’heure, avec sa colère et ses menaces de ne plus prendre ses médicaments. Il s’agit maintenant de la caresser dans le sens du poil le temps que tout s’apaise. De profiter de notre complicité avant que je ne sois obligé de remettre le sujet sur le tapis, et de la contraindre à avaler ses comprimés si elle s’obstine dans sa bêtise. -Mais oui, un jour vous allez faire connaissance. Tu verras, tu vas l’apprécier. J’ai un sourire aux lèvres, le sourire de celui qui veut bien croire ce que vient de dire Thais mais qui, aussi, en doute un peu. Ou souhaite en douter. Je sais que par défaut, j’ai tendance à apprécier les gens, à poser sur eux le regard de celui qui craint de faire confiance mais qui ne peut que voir avec bienveillance, et innocence. C’est cette absence de défiance qui a tué ma mère, c’est cette absence de défiance qui m’a mené en prison, et cette même absence de défiance contre laquelle je lutte continuellement, comme pour me convaincre qu’elle fera que nous mener à ma perte.

A notre perte : Thais la partage avec moi. Le seul qui n’ait en rien hérité de la naïveté de notre mère est Nolan. Et j’ai bien du mal à m’en réjouir. Mon frère n’est pas seulement différent de moi : il est aussi le fruit de tout ce que j’ai pu détruire dans notre famille. Y compris sa stabilité. La preuve : nous ne devrions rester à Radcliff aussitôt longtemps. -J‘aimerais bien, Max. Mais est-ce que c‘est prudent ? Les mots de Thais sont d’étranges échos à mes pensées, je lui offre un sourire désolé. -Si on reste… On va y arriver hein ? Tous les trois ? J‘en parlerai à Nolan… Tu sais il est en colère contre le monde entier. Peut-être que ça passerait mieux avec moi ? Tous les trois… en colère contre le monde entier… s’il y a bien une chose qui ne soulève en moi aucun scepticisme dans ses propos, c’est bien sa dernière question. « J’en suis certain. Tu sais qu’il tient énormément à toi. » Et de ça, toute la fratrie Sanderson en est plus que consciente. Si je me sacrifierais sans sourciller pour Nolan, je le ferais avec encore moins d’hésitation s’il s’agissait de Thais. Quant à Nolan… je doute qu’il lève un jour le petit doigt pour me protéger. Mais pour sa sœur… il n’y a qu’avec elle que je le vois déployer autant de douceur, de tendresse, d’affection. Alors oui, si Thais lui demande de rester davantage de temps à Radcliff, il en conviendra. -Puis il s‘adaptera, c‘est un vrai caméléon. C‘est juste le temps qu‘il se fasse des relations. Je soupire. Ma petite sœur est définitivement bien trop prompte à formuler ce que je ne fais que penser. « Un vrai caméléon, tu as encore une fois bien raison. En revanche, du point de vue relation… » J’esquisse une grimace qui parle d’elle-même. Ce n’est pas à moi de dire à Thais qu’il s’en est déjà faites, et pas des plus fréquentables. « J’apprécierais qu’il trouve un travail, si nous restons véritablement plus de quelques semaines dans le coin. Ça l’éviterait de devoir tromper l’ennui. » Et de s’approcher de Lazar. Le serveur qui glisse devant nous café et chocolat me fournit le temps de souffler. Et de poser mes pensées. Et de trouver une diversion, encore, pour ne pas m’attarder davantage sur le sujet. Une diversion risquée, comme ma main qui file dans ma poche, sort une boite de médicaments et la dépose sur la table sitôt le serveur éloigné. Je regarde Thaïs dans les yeux. « Tout comme j’apprécierais que tu ne les négliges pas, ceux là. » J’essaye de mettre un peu d’autorité dans ma voix. « Et je suis sérieux, Thais. Je veux bien te promettre tout ce que tu veux. Si la condition pour que tu poursuives ton traitement, c’est qu’on parte de Radcliff, alors nous partirons. Si c’est que je quitte Lazar, alors je trouverai un moyen et je le quitterai. Si… ta santé passe avant tout le reste, petite sœur. Et là-dessus, je pense que Nolan et moi sommes d’accord. » Je garde les prunelles rivées dans les siennes. « Si tu veux, on peut passer un contrat. Tu veilles sur ta santé, et tu as le droit de me demander n’importe quoi… Pour peu que ce soit raisonnable. »

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Thais Sanderson
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MessageSujet: Re: Because we are broken beyond repair (Maxais)   Because we are broken beyond repair (Maxais) Icon_minitimeDim 28 Mai 2017 - 22:51

Nolan resterait pour elle. Thais le savait, oui. Étrange duo qu'ils  formaient, les deux plus jeunes de la fratrie. Aussi différents que le jour et la nuit, mais qui continuaient de gravité l'un autour de l'autre. Encore et toujours. Et elle ne loupa pas le soupir de son aîné. Son propre sourire se fana légèrement. Ca ne voulait dire qu'une chose cette expression : Nolan avait recommencé, lui aussi. Il ne lui avait jamais promis d'arrêter, mais elle avait quand même  espérer  qu'il  n'ai pas eu le temps. Thais était  peut être  jeune, parfois trop innocente et gentille, mais elle n'était  pas idiote. Ni aveugle. C'était  peut être  ça  le soucis, d'ailleurs. A manipuler le monde de l'illusion, sans pouvoir pour l'aider, la petite blonde avait appris à acérer son regard.

-J'essaierai de parler de ça aussi avec lui. Je suppose qu'il a replongé, hein ?

Même si ça  ne changerait rien. Nolan essuirait ses conseils et la bercerait de douces paroles. Il la ramènerait dans un concon rassurant, confortable. Il s'en  tirait toujours, avec elle. Jusqu'à  ce qu'il  n'arrive dans un sale état, ou qu'elle  soit de nouveau à bout nerveusement. Elle n'imaginait pas encore sa réaction si elle lui faisait par d'un possible arrêt des traitements. Le jeune homme détestait l'idée, au moins autant que Maxence. Tous les deux craignaient le jour où elle ne serait plus là, refusaient ne serait ce que d'y songer. Rare sujet où ils étaient d'accord, d'ailleurs. Une bien triste vérité.

Elle l'aimait, son Maxence. Et il savait pertinement sur quel bouton appuyer pour lui faire changer d'avis. Son regard s'attarda sur la boîte de médicament, soupirant au passage. La blonde céda bien trop rapidement.

-J'ai quelques conditions. Tu arrêtes avec Lazar. Je ne veux plus qu'on l'approche tous les trois.

Un ultimatum. Une demande certainement injuste. Mais elle était égoïste, profitant de cette occasion inespérée pour que Macence s'éloigne définitivement de Lazar. Parce que s'il déviait, s'il  décidait de retourner voir le mafieux, ses médicaments repartirait au placard. Dans le moindre scrupule. Mais d'un autre côté, la culpabilité la rongeait déjà, car malgré sa toxicité, leur "oncle" avait une utilité non négligeable. Une protection contre les Hunter. Un bouclier supplémentaire pour Nolan. Pour son autre frère. Le presque jumeau, avec leur différence d'âge aussi minuscule. Et elle s'en  voulait de lui enlever ça. De le découvrir  un peu. Sauf que faire affaire avec le brun, c'était jouer à la roulette russe, mais avec l'arme parfaitement chargée. La certitude de perdre à tous les coups.

-Il faut qu'on trouve un autre moyen Max. Je peux pas rester assise à attendre en priant de vous voir rentrer sains et saufs au motel. J'aurais  bien une solution basée sur la logique pure et dure, mais ça vous ferait hurler toi et Nolan. Alors je vais me taire et sagement oublier cette idée un peu foireuse. Mais c'est hors de question que tu replonges la dedans. Sinon je plonge avec vous deux.

Sa voix n'était pas aussi constante qu'elle l'aurait souhaitée. La jeune femme s'essoufflait vite et ses poumons protestaient contre les longs discours. Il ne s'agissait pas d'un caprice, mais de l'inquiétude. De celle qui vous noue les intestins et vous tienne éveillé la nuit. Le message se voulait clair, net et précis. S'ils ne s'en  sortait pas, elle ne tiendrait pas. A quoi bon continuer sans eux ? Ils étaient littéralement la seule raison pour laquelle elle persistait, et ne se laissait tout simplement pas aller. Même si cela les mettait en colère, elle ne leur cachait pas la vérité. Tant qu'ils  seraient là, biens vivants, elle avancerait. Mais pas autrement.

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