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 Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]

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MessageSujet: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeJeu 1 Sep 2016 - 23:50

Nous sommes jeudi. L'horloge pendue au mur blanc écaillé des cuisines indique treize heures passées. Autrement dit, la boutique tourne à son plein régime. Autrement dit, il y a plus de quatre tables occupées. A peine de quoi rentabiliser la soirée. Mais hey, ça n'est pas mon problème. Je ne fais pas dans la comptabilité. Aux fourneaux, je m'active. Tablier noué autour de la taille, j'achève d'assaisonner la grande marmite de sauce dont le contenu frémit doucement sur les flammes. Du bout de l'index, j'y goûte. J'y ai été fort sur le piment, et toussote dans le creux de mon bras sous ce choc maladroit. On coupera tout ça avec encore un peu plus de gras.

“Tiens donc, une revenante !” C’est Maria, qui s’occupe de la caisse et garde un oeil sur les allés et venus des clients. A force de me voir jouer avec des couteaux, elle a fini par être au courant de ma particularité. Alors, quand il le faut, et parce qu’elle sait qu’ils rôdent dans le quartier, elle me fait signe d’aller me planquer. Passer par la porte arrière, sous le prétexte bidon d’une pause clope. Juste le temps de leur échapper.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, ça n’est pas tout à fait ça. Et tandis que la cinquantenaire s’extasie comme une mère devant son gosse disparu, je passe la tête par l’ouverture des cuisines pour satisfaire ma curiosité. C’est Aileen. Une habituée. Pourquoi s’entêter à venir manger ici plutôt que dans quelconque endroit plus décent, plus fréquenté ? Je n’en sais rien. Peut-être parce qu’elle s’y sent bien. En temps que mutants, on n’a pas trente six lieux de sérénité, où se cacher, d’alliés. C’est triste, c’est révoltant, mais la plupart des commerces high-standing vous font bien comprendre qu’ils ne vous sont pas… adaptés.

J’essuie vaguement mes mains sur le tissu grisâtre accroché à mes cuisses, écrase le mégot qui me pend encore aux lèvres, et passe les battants des cuisines pour gagner la salle principale, derrière le comptoir, la caisse, aux côtés la patronne. Face à toi. Le regard planté dans le tien, en ce mélange subtile de reproche et d’affection fraternelle. Quand on est comme nous, Aileen, on apprend à ne plus trop s’inquiéter du sort de ses congénères. Parce qu’on n’est jamais certain de les retrouver. Mais ça fait quoi ? Un mois ? Deux mois ? “Tu as eu des emmerdes, la naine ?” dis-je en t’adressant un signe du menton. Trop las, trop absent. Si bien que Maria, pas bien plus grande que toi -mais infiniment plus large- trouve un torchon pour me le claquer à l’arrière du crâne. Comme à un gamin. Ouais, à croire que cette bonne femme se donne comme mission divine de m’éduquer là où ma mère a misérablement échoué. “Sois gentil avec elle !” dit-elle de sa voix forte, l’accent espagnol bien marqué. Et ça me fait sourire, souffler du nez, moqueur, bien malgré elle.  “Pardon. Je suppose que je devrais dire “personne de petite taille”...” Je roule des yeux, sarcastique, avant de les reposer sur ton petit minois. Ce restau de merde commençait à faire vide, sans toi.


Dernière édition par Leevy Pearson le Mer 14 Sep 2016 - 16:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeVen 2 Sep 2016 - 8:30

Ça doit faire quoi ? Un mois ? Deux ? Tu ne sais plus, ça fait un moment que tu ne comptes plus les jours qui passent, mais tu sais que ça fait trois mois qu'il est mort te sauvant des chasseurs, que tu as coupé les ponts avec ceux qui étaient comme une famille pour toi. Quand t'es trop proche de qui que ce soit, ça se finit toujours mal, alors tout ça c'est fini, tout ce que tu as en tête c'est ta vengeance, venger la mort de Joshua et continuer à avancer sans lui à tes côtés.

Tu as quitté Radcliff pendant quelques semaines, sans donner de nouvelles à ceux qui te connaissent, tu t'es dit que ça ne servirait probablement à rien de les inquiéter encore plus, puis ceux comme toi on probablement leur propres problèmes aussi.

Mais y'a peut-être bien une personne qui t'as manqué, ce gars, là, Leevy qui t'ressemble un peu, qui ressent aussi pas mal de haine envers les Hunters, tu le connais depuis moins d'un an, mais à chaque fois que tu vas l'voir au resto où il bosse, en général ça s'passe plutôt bien. Mais là, non, rien, tu ne lui as pas donné de nouvelles, un peu trop paumée, fracassée de l'intérieur depuis la mort de ton meilleur ami, à traquer à ton tour les chasseurs, apprendre le maximum d'infos sur eux, sur leur mode de vie, leur fonctionnement quand ils traquent les mutants.

Et finalement tes pas t'ont ramenée à Radcliff, en plein centre ville, tu as posé tes affaires dans un petit motel miteux en attendant de trouver mieux, t'as payé pour un mois pour cette chambre minuscule, un lit, une armoire et c'est tout. Ouais salle de bain et chiottes dans le couloir, utilisé par les autres paumés et drogués du coin, qui squattent comme ils le peuvent des chambres dans le même état que la tienne.

Chienne de vie, putain, t'as qu'une envie, c'est de te tirer de ce trou, ce motel pourri et vivre un peu plus correctement que maintenant.

T'es là allongée sur ce lit où les ressort sortent du matelas, ça fait trois nuits que tu dors mal, que t'as des douleurs au dos, t'as pas eu de crise depuis une semaine, c'est un bon signe, c'est déjà ça, t'as pas encore fait exploser les murs autour de toi, ni même pété les fenêtres.

Ton ventre grogne, ça fait deux jours que t'as pas correctement mangé, ou même mangé un truc consistant, alors tu décides enfin de bouger de ton lit, de cette chambre, la quitter pour quelques heures ne pourra que te faire du bien. T'enfiles un froc, un haut un peu déchiré, une veste, la capuche sur ta tête, tes bottines préférées que t'as volé dans une boutique un mois plus tôt, et tu quitte cette chambre qui pue. Dans le couloir y'a quelques drogués affalés par terre, tu les regarde même pas et tu sors rapidement du motel, dehors il fait encore jour, tu jettes un coup d'œil sur ton portable, il est 14h mais tu sais où tu vas aller manger.


“Tiens donc, une revenante !”

Ah, la Maria, tu l'aimes bien elle, elle est cool, puis elle t'as toujours considérée un peu comme sa fille, alors tu lui souris, venant même l'embrasser sur les deux joues.

"Holà Maria !" tu lui dis alors que tu poses tes fesses sur ton tabouret habituel au comptoir, jouant avec tes cheveux, t'as hâte de le revoir, d'lui montrer que t'es toujours vivante et qu'il ne va pas se débarrasser aussi facilement de toi. Tu l'attends, presque impatiente, comme un gosse un matin de Noël, impatient de découvrir les cadeaux sous le sapin.
Il est là, tablier autour de la taille, à te demander si t'as eu des emmerdes, rajoutant l'éternel "la naine" à ton intention, tu grognes un peu, mais Maria s'occupe de son cas avant toi. Un coup de torchon derrière le crâne, ça t'fait sourire, ça te manquait tiens cette ambiance entre les deux, on croirait voir la mère et son gosse mal éduqué.

"La ferme Pearson, écoute un peu Maria, soit gentil avec moi." tu souris au brun, il t'as manqué cet idiot, puis il a visé dans le mille en te demandant si tu as eu des emmerdes.

"Tu me connais, je suis un aimant à emmerdes. Et toi aussi d'ailleurs." Ouais, parce que tous les deux vous êtes pareils. Depuis trop longtemps. Tu fixes le brun, avec ce regard qui dit "je t'expliquerais plus tard" parce que tu n'as pas envie d'inquiéter Maria, et ton ventre décide de se manifester encore devant les deux.

"J'ai faim Leevy, nourris moi !" tu t'esclaffes alors que Maria revient avec un verre rempli de glaçons et de coca, comme elle sait que tu adores ça. "Gracias mama." et tu attrapes une paille du bout de tes doigts, relevant ton regard vers Leevy. "Allez, hop hop aux fourneaux beau brun."
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeVen 2 Sep 2016 - 13:38

Ouais, sans aucune doute, elle fait comme chez elle. Aileen pourrait virer ses pompes et poser ses pieds en éventail sur le comptoir qu'elle aurait encore le soutien de toute l'équipe. Faut dire qu’on manque cruellement de clients réguliers. Je pense que c’est en partie ce qui fait que Maria la traite avec autant d’affect. Il y a ça, l’aspect pécuniaire ; mais aussi, et dire le contraire serait se mentir à soi-même, le lien qui a emmêlé nos vies. La patronne n’est pas conne. Elle sait très bien de quoi il en retourne, même si elle n’y a jamais mis les mots justes. Je n’en sais rien, peut-être sa conscience a-t-elle besoin d’être soulagée en épaulant les détraqués dans notre genre. Peu importe. Dans un sens, ça me rassure de la retrouver aussi à l'aise qu'avant. Comme si rien ne s'était passé. Comme si les dernières semaines n'avaient été qu'une courte journée. Pour tout ce qui est probablement arrivé depuis... Je suppose que l'on prendrait le temps d'en discuter un peu plus tard. Entre nous. Une fois l'estomac de la blonde bien rempli, et la Mamma plus occupée.

"Ça a été relativement calme, par ici. Depuis la dernière fois que tu nous as pété une vitre." Je lui avise un sourire mutin, revanchard. Soit, c'était il y a longtemps, et je serais bien le dernier à lui en tenir rigueur. Mais j’aime ramener ce genre de malheureux accident sur la table. Plutôt que de parler de la disparition de quelques amis. Un peu plus chaque semaine qui passe.

Je hausse les sourcils, un rictus faussement outré aux lèvres alors qu'elle réclame à se faire nourrir à la façon d'un petit animal esseulé. Je la considère quelques secondes, d’aussi haut que notre différence de taille peut me le permettre. "J'suis pas à ton putain de service." Je tourne la tête de droite à gauche, un mouvement exaspéré bientôt freiné net par un nouveau coup de torchon en pleine tête. "Langage, jeune homme !" me lance Maria en déposant un verre plein devant la jeune femme. Alors je peste, à moitié boudeur, à moitié insolent, resserre le tablier autour de ma taille en croisant le regard amusé d'Aileen. "J'espère que t'as l'estomac bien accroché." Je tourne les talons, non sans ajouter à ces vagues menaces culinaires, une main levée au dessus de mon épaule, "Si tu veux me donner un coup de main, les cuisines te sont grand ouvertes." Si tu veux parler, si tu veux te confier. Comme à ton habitude, tu pourras hisser ton arrière-train sur le plan de travail, me laisser faire ma tambouille et te permettre de critiquer chacun de mes gestes, chacune de mes maladresses.

Je passe les battants de la porte, retrouve l'atmosphère lourde en épices, cette odeur infâme mais familière d'huile brûlée. "Merde." Sur le feu, la marmite a débordé. La sauce boue, bulle, fume, éclate. Je m'en approche en hâte, tourne le bouton de la cuisinière de quelques crans en arrière. Et d'un linge déjà sale, j'essuie grossièrement les coulées sur la surface en fonte. De quoi s'en brûler les doigts, pour les petites gens ordinaires.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeVen 2 Sep 2016 - 14:04

Tu t'sens un peu comme chez toi quand tu viens au resto où bosse Leevy, c'est un peu ton refuge, tu ne saurais pas expliquer pourquoi tu ressens ça, mais ça t'fais du bien de revoir des visages connus. Même si concrètement Leevy tu le connais depuis moins d'un an.
Mais le premier jour où t'as mis les pieds dans ce petit resto mexicain, tu t'es tout de suite sentie à l'aise, la chaleur amicale de Maria, puis le fait d'avoir su parler si facilement avec Pearson, c'que tu as trouvé déconcertant au début, puis tu t'es habituée à discuter avec lui, que ce soit de la pluie ou du beau temps. Puis de votre mutation, ouais, tu l'as tout de suite senti, qu'il était comme toi, que tu n'étais pas toute seule, et t'as réussi à lui en parler ouvertement, fumant avec lui à l'arrière du resto pendant ces pauses.

Il est plus qu'un ami, il est aussi un allié et un peu un bon copain, c'est quand même compliqué entre vous, mais tu t'en fous, tu l'aimes bien quand même ce grand gaillard.

Il te dit que ça a été plutôt calme ces derniers temps, avec la remarque de la fois où t'as eu une crise et que t'as pas su contrôler ta mutation, et que t'as malheureusement pété une vitre.

"Ça va hein." tu relèves pas, t'as trop faim et ton ventre affamé grogne encore quand il te balance qu'il est pas à ton service, avec un gros mot en prime, et un nouveau coup de torchon derrière la tête. "Bien fait, tu devrais écouter Maria, vraiment, tu risques d'avoir mal à la tête avec tous ces coups de torchon." tu lui tires un peu la langue, éternelle gamine dans l'âme, provocatrice, un sourire sur tes lèvres. Tiens, ça fait longtemps que t'as pas souri à Leevy, ou même que t'as pas sourit tout court.

"J'ai toujours l'estomac accroché, il est habitué à tes plats trop épicés, et puis ça m'a manqué de venir manger ici." tu sirotes tranquillement ton coca, c'est frais, ça fait du bien, et tu manquais cruellement de sucre aussi.

Maria est un peu inquiète de te voir dans cet état, tu sembles fatiguée c'qui n'est pas totalement faux, depuis que t'es rentrée t'as pas beaucoup dormi en vrai, mais tu ne veux pas inquiéter cette femme trop gentille avec toi, toujours à tes petits soins dès que tu viens ici. Tu regardes Leevy retourner dans la cuisine et elle te fait signe de le rejoindre, se doutant que t'as besoin de te confier un peu au grand brun.

Tu passes le comptoir, sourire aux lèvres, venant faire quand même un bisou à Mama, parce que ça t'avais manqué ça aussi. "J'reviens mama." tu passes une main sur son épaule, comme un signe pour la rassurer et rejoint Pearson dans la cuisine.

Tu l'entends pester contre la marmite qui fume, tu croises tes bras, un soupir qui s'échappe de tes lèvres "Ouais apparemment t'as besoin d'un coup de main." tu le taquines et te rapproche de lui, pendant qu'il essuie c'qui a coulé.

"J'ai perdu Joshua." Il sait qui est Joshua pour toi, tu l'avais déjà emmené une fois dans le resto pour le présenter à Leevy "Des putains de chasseurs. C'est pour ça que j'ai disparu, j'suis désolée j'aurais peut-être dû te tenir au courant. J'suis rentrée y'a quelques jours, je crèche dans un motel pourri en c'moment." Et tu poses tes fesses sur le plan de travail, tu retiens tes larmes parce que t'es une grande fifille maintenant. Mais Josh te manque putain.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 0:05

Ca gicle, ça colle, ça dégouline. Et l'odeur n'est pas franchement des plus agréables ; elle prend à la gorge, au nez, fait remonter quelques larmes acides aux coins des yeux plissés. Je grimace, m'atèle à rectifier le tir. A nettoyer en vitesse les plaques avant qu'elles ne prennent feu.  Au beau milieu de l'effort précipité, j'entends les portes battre derrière moi, Aileen qui m'a suivi pour mieux assister à la catastrophe culinaire permanente. Sa remarque me fait tiquer, sans parvenir à m'arracher un sourire. "Ouais..." Un coup de main. Si seulement Maria nous trouvait un vrai cuisinier, il y a fort à parier que la boutique se mettrait tout à coup à tourner. Je sais à peine ce que je fais. Tout ce que je sors de ces cuisines est du niveau de ce que je me faisais à manger étant étudiant et fauché. Si mon sang était humain, il aurait déjà coulé. Peut-être même y aurais-je perdu un doigt, à défaut de l'esprit.

Le calvaire maîtrisé, je m'écarte des fourneaux. Près de la blonde, sur le plan de travail, j'attrape une boule de pâte pour l'écraser vivement dans un restant de farine, l'étendre sous la pression d'un rouleau en bois. Mais il y a ces mots, qui rompent mon élan. Aileen n'a pas attendu longtemps avant de se confier. Ses démons, ses désillusions. Le deuil trop récent qui vibre encore sa voix. Je fronce le regard, paumé dans ma préparation, trop lâche pour affronter le sien. Et je me mords la lèvre, encaisse une première vague de rage. Contre ces connards, ces ignares. Ceux qui se proclament sauveurs. Mais qui aident-ils vraiment, à part leurs croyances dépassées et illogiques ? "Merde. J'suis désolé." Vraiment désolé, putain. Toute la violence de cette perte, je la ressens jusqu'au fond de mes tripes. Ça me tord la gorge, tout autant que le coeur. Mes mains s'activent à nouveau, comme un réflexe, comme un moyen de passer toute ma colère sur un putain de pain au maïs plutôt que sur ces abrutis sur-protégés. "C'était un mec bien. Il avait l'air de compter pour toi. Ça me fout la gerbe rien que d'y penser, Aileen." Ouais, je suis répugné. Outré que ce soit aussi normal, aussi banal. La haine gratuite pour ceux que l'on prend pour des dangers. Mais réellement, ils ne feront que s'attirer de nouveaux ennemis. Un peu plus chaque jour, jusqu'à leur péril.

Elle s’assoit en hauteur, perchée sur ce qui lui reste de sécurité. Et enfin, je relève la tête vers elle, les yeux soucieux faisant écho aux siens. Elle se retient de pleurer. Je le devine, je le sens. Mais je ne dis rien. Loin de moi l'envie de vouloir ruiner ce qui lui reste de fierté. Je ne suis pas bon à rassurer. Je ne suis pas tant une épaule sur laquelle se reposer. Ça me perturbe, vraiment. Ça me laisse con, égaré. "Un motel pourri ?" Si bien que je préfère répéter ce qu'elle me dit. Et mon attention revient sur la pâte que je prends à bouts de doigts, emporte jusqu'à une crêpière déjà chaude pour la laisser y retomber. "Tu vas te ruiner là dedans." Tandis que je parle, mes mains se perdent à piocher dans les quelques bacs de garniture qui m'entourent, les dispersant à la volée dans la préparation. "Maria connaît du monde, elle a peut-être des plans pour te loger. Au pire des cas, il y a toujours la réserve du restau. Si on fait abstraction des souris qui grignotent les cartons, c'est tout à fait vivable." Je tends le bras, attrape une assiette au dessus des fourneaux, la dépose à mes côtés. Une spatule en bois pour décoller le tout, le faire glisser sur la céramique bon marché. Une demi-louche de sauce pimentée, une lichée de guacamole aux avocats pas frais, et je replie soigneusement le tout avant de le lui tendre, à défaut de la consoler. "C'était assez rapide pour toi ?" dis-je en me forçant un sourire. Je suis un bien piètre acteur. Désolé.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 10:42

Josh, tu le connaissais depuis très longtemps, tu l'as rencontré quelques jours après la découverte de ta mutation, il était le seul type capable de t'faire sourire pour un rien, de t'agacer et de te surprendre à la fois. Tu l'aimais comme tu le détestais, avec lui c'était toujours comme ça et c'est avec lui que t'as eu ta première fois. Un soir quand vous aviez un coup dans le nez. Vous avez pas regretté d'avoir passé cette première nuit ensemble, il était ton meilleur ami, il te connaissait par cœur et inversement.

De meilleur ami il est passé à meilleur amant, tu ne supportais pas de le voir avec d'autres filles lorsque vous vous faisiez la gueule, et à chaque fois ça se terminait par des règlements de comptes, des coups et une réconciliation sur l'oreiller. Ouais ça a toujours été comme ça avec lui.

Il était le seul, le seul à pouvoir te calmer lorsque t'avais une crise, quand tu ne maîtrisais plus ta mutation, il était là, à toujours trouver le moyen de te faire penser à autre chose, à te supporter quand les autres te fuyaient. Vous avez passé des années ensemble, sans que rien ni personne ne vous empêche de continuer d'avancer et de vivre votre existence comme vous le vouliez.

Puis quelques mois plus tôt, avant que tu ne sois là, posée sur le plan de travail de la cuisine de ce petit resto mexicain, les chasseurs vous sont tombés dessus, et se sont mis en tête de vous traquer... Comme quoi vous étiez dangereux pour le reste des habitants de Radcliff, de cette ville déjà bien assez merdique et trop petite pour vous deux.

Vous êtes partis, tous les deux, traqués pendant des semaines, à tenter de survivre comme vous le pouviez, toi à voler de temps en temps les gens pour avoir un peu d'argent. Puis c'est allé trop loin, vous étiez fauchés et Josh t'as proposé ce plan foireux, de vous joindre à un groupe de mutants rebelles, d'attaquer une banque pour avoir plus de pognon.

Tu l'as suivi, bêtement, aveuglément, et ça a été la pire décision de toute ta vie.
Il t'as sauvé la vie, prenant les balles à ta place, et son sourire idiot pour te dire que tout ira bien, même sans lui dans ta vie.

T'as le regard perdu dans le vague, comme absente alors que Leevy est aux fourneaux, tu viens de lui dire que t'avais perdu Josh, et il est là, dos à toi, fuyant ton regard, n'ayant même pas les couilles de te regarder.

" Ça sert à rien d'être désolé, c'pas ça qui va le ramener..." t'as la gorge nouée, tu sais que tu vas craquer parce que Josh était tout pour toi, mais tu veux jouer les dur à cuire devant Leevy, il t'as jamais vu pleurer et ça n'est pas aujourd'hui que ça arrivera. "C'est moi qui aurait dû mourir, c'est Josh qui a pris les balles pour moi, tu sais, il a utilisé sa super vitesse et je n'ai pas eu le temps de réagir..." si seulement tu avais eu le temps... Vous seriez là tous les deux dans ce resto à discuter avec Maria et Pearson.

Puis il te sort que Maria pourrait t'faire loger ailleurs que dans le motel pourri, que ça ne vaut pas le coup de te ruiner pour une chambre miteuse, pour un matelas dont les ressorts t'empêchent de bien dormir.

"C'est gentil Leevy, mais j'saurais me débrouiller t'inquiète pas..." tu regardes le plat qu'il dépose à côté de toi, ça sent plutôt bon, c'est rare alors un sourire vient presque illuminer ton visage. "...et arrête de te forcer à sourire, j'ai pas besoin de ça, j'vais bien j'te jure. T'es pas très doué hein pour réconforter les gens."

Tu lui adresses un clin d'œil et commence à grignoter c'qu'il vient de te préparer, t'as pas envie que Maria te voit dans cet état. "Ça va c'est pas dégueu. C'est même bon, merci vieux." tu t'penches un peu vers lui, toujours sur le plan de travail et tu l'embrasse sur la joue, en guise de remerciement, parce que t'as vraiment de thunes pour payer le plat. Tu finis ton assiette, passe ta langue sur tes lèvres pour ne pas perdre une miette et ton regard se perd encore dans le vide. "J'devrais peut-être me faire vacciner, ne plus avoir cette mutation, avoir enfin une vie normale." tu balances, plutôt sur un coup de tête.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeJeu 8 Sep 2016 - 15:12

J’suis un ami minable, hein ? Pas foutu de trouver les mots, de trouver les gestes. A peine de la regarder droit dans les yeux. Parce que la peine, elle pèse sur mes cils comme du plomb, me force à me détourner. C'est beaucoup trop dur d’assumer notre triste réalité. On risque de se faire crever à chaque coin de rue, pourvu seulement que ça ne soit pas un ami qui y passe. Faut être discret. Faut se cacher, faut pas faire de vagues. C'est étrange à quel point il est éreintant de faire semblant d’être normal.

Elle me sourit, tout de même. De là à savoir si le rictus est sincère, j’en doute. Elle a sans doute la bonté de coeur de rire à mes vannes pour faire bonne figure. Pour m’épargner l’angoisse, l’impuissance. “Non, j’suis même sacrément nul à ça.” Carol me le reprochait souvent. Sans savoir s'il s'agissait d'un manque flagrant d’empathie ou d’une extrême maladresse. Elle me le pardonnait. Parce que je savais compenser cette tare d’une étreinte. Un geste que je suis encore loin d’oser avec la blonde. On n’est pas si proches. Notre étrangeté nous lie, nos mésaventures aussi. Mais c'est loin d'être aussi facile.

Elle compliments la nourriture. Et je sais bien que ça n'est pas fameux. Que ça n'est pas un dîner à quatre étoiles. Mais au fond, ouais, peut-être que ça me flatte. Peut être que ça me fait considérer la possibilité qu'elle est encore capable de se changer les idées. “Merci bien.” la main fermement appuyée près de ses cuisses sur le plan de travail, j'esquisse un sourire enfantin en accueillant le baiser sur ma joue. De quoi me faire tiquer, légèrement. Ces gestes d’affection ne passent jamais inaperçu.

“J’veux dire, j’suis désolé qu’il n’y ait rien de plus que je puisse faire.” dis-je pour ne pas laisser le temps à l’imaginaire de foisonner. Et je me redresse. Si seulement on pouvait arranger les choses. Maintenant, il n’y a plus qu’à pardonner, ou se venger.

Elle mange. Jusqu'à finir son assiette. Et à ses côtés, je m'adosse au plan de travail, les mains agrippées derrière mon dos à son rebord. Le vaccin. Ce putain de vaccin. “Non…” Non ; mon avis sur la question est tranché. “Ce truc est pas fait pour nous aider. Juste pour nous empêcher d’exister.” Je soupire, toute la haine me pendant aux lèvres. “J’comprends même pas que ça puisse être légal. Un “vaccin” ? A croire qu'on est malades. C’est pas ca, Aileen.” Je reviens face à elle, la flamme dans le regard bleuté, buté. “Tu sais ce que j’en pense. Ce truc, c’est de la pure castration chimique.” J’ai la hargne. Si bien que mes poings se serrent, comme ma gorge, comme mon coeur. Je voudrais tous les étriper. Les désosser. Un par un, jusqu'aux derniers. Qu’ils aient peur et qu’ils nous traquent. “Fais pas ça.” Je soupire, viens me gratter nerveusement la nuque. “Vraiment.”
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeJeu 8 Sep 2016 - 15:40

T'en peux plus de cette "maladie", de cette mutation qui a décidé de se déclencher quand t'as eu 15 ans, tu comprends pas pourquoi ça t'es arrivé à toi, t'es même pas certaine que ça vient de tes parents, peut-être que dans la famille, y'a d'autres mutants, mais si c'est le cas, alors t'espère qu'ils sont toujours vivant.
T'as envie de te déconnecter de cette maudite réalité, d'oublier, un peu, puis beaucoup, tu sais pas comment t'y prendre, te bourrer la gueule ? Ouais ça semble être une option, mais ça ne durera que quelques heures, donc bon, au final ça ne servira pas à grand-chose, et puis tu tiens pas trop l'alcool. Planer ? De la drogue ? Sûrement pas la meilleure des idées que t'aies eu dernièrement, alors mieux vaut éviter, déjà que les camés dans ton hôtel te fichent la gerbe… tu ne sais même pas si ton corps sera capable de supporter ça, ces saloperies.

T'écoute à peine ce que Leevy est en train de te dire, quand il s'excuse, qu'il n'sait pas quoi faire d'autre, c'est pas grave, t'as pas besoin de réconfort, ou alors si, mais t'iras chialer dans les bras de Maria, tu veux pas pleurer devant lui, ça servira à quoi ? Tu reposes l'assiette sur le plan de travail où ton royal popotin est encore installé dessus, t'as pas vraiment l'intention d'y bouger, du moins pas de suite. T'es bien là, tu t'sens même un peu plus grande que le brun, alors tu souris plus pour toi-même que pour lui.

T'aurais pas cru qu'il réagisse comme ça quand tu lui parles de l'envie potentielle de te faire vacciner, t'aurais pas cru qu'il te demande de ne pas le faire, qu'il te dise ce qu'il en pense de tout ça. Et quoi ? Ça reste ton choix de toute façon non ? Tu sais plus trop, tu ne sais pas comment prendre sa requête non plus, alors quoi, tu vas rester avec cette mutation tout le reste de ta vie, jusqu'à ce qu'à qu'un chasseur te tombe dessus et te bute ? Attendre la mort à bras ouverts plutôt que te de débarrasser de ta mutation ?

"Hé, ça va prends pas cet air, on croirait que tu tiens à c'que je garde cette mutation ? Ça te plais tant que ça quand je pète vos vitres du resto, et que j'ai mes crises ?" tu ris nerveusement, passant une main dans tes cheveux, puis la laisse glisser sur ton visage que tu finis par cacher…

"C'est bon, j'ai compris, j'me ferais pas vacciner, t'as raison c'est stupide de ma part de penser à ça. Mais j'sais pas, j'en ai marre d'être prise pour cible, de craindre pour mes fesses, de toujours devoir rester à l'affut quand je traîne dehors. J'ai besoin d'un allié, de quelqu'un qui sera là pour me protéger mais pas au point d'en mourir." Ouais et Leevy il est en quelque sorte immortel, mais tu peux pas lui demander ça, d'être là pour toi alors que ça fait moins d'un an que vous vous connaissez.

"Mais pour le moment, tout ce dont j'ai besoin c'est d'me vider la tête, boire, péter quelques vitres de voiture pour me défouler, j'sais pas, j'ai besoin d'extérioriser toute la haine que j'ressens pour ces fils de pute."

Tu descends enfin du plan de travail, fixant le brun, une pointe de malice dans ton regard "Et toi Pearson, tu vas m'accompagner après ton boulot. J'te laisse pas le choix."
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 20:59

J'dois passer pour un putain de militant trop engagé. Mais qu'est ce que j'y peux ? Ça m’énerve. Ça me les brise. Qu'on nous traite comme de la merde, qu'on nous fasse tous ces supplices. Un vaccin à défaut d'un bâillon sur la gueule, pour mieux se faire enculer. Non, vraiment, ce soit-disant antidote me répugne jusque dans ses arguments les plus bienséants.

J'fronce les sourcils en la toisant. Qu'elle profite de ces bref instants où elle me dépasse en hauteur pour mieux m'écraser ce petit regard réprobateur. "Ça ne me dérange pas." Que tu pètes les vitres, que tu fasses fuir un ou deux clients. J'm'en fous à un point, Aileen. C'est pas comme si ma vie tenait sur ce restau. Ouais, on est bien d'accord, l'idée d'un refuge en tout temps est réconfortante. Mais s'il vient à tomber, on saisira une nouvelle occasion. On n'a pas les pieds englués sur ce carrelage mal nettoyé.

"J'pourrais..." Ouais, je pourrais la protéger. Ça sort presque, comme la phrase parfaite. Mais c'est juste ce qu'elle voudrait entendre. Alors, autant me retenir de faire des promesses en l'air. C'est pas l'envie qui manque. Mais j'aurais trop peur d'échouer. De laisser une balle passer, de manquer un coup de couteau. Et puis, servir de bouclier de chair n'a rien de flatteur. Peu importe. La belle me coupe dans mon envolée héroïque, m'en fais me pincer les lèvres. Les yeux plantés sur les plaques de cuisson fumantes, je passe une main dans ma barbe en l'écoutant. Faussement distrait. "Péter des vitres de voiture ?" Je répète doucement, le regard filant bientôt dans sa direction. Elle descend, me laisse retrouver tout l'aplomb de ma grandeur. "Ouais..." Mes yeux retrouvent les siens, et je souris légèrement, amusé par l'insolence qu'elle parvient peu à peu à récupérer. Mes bras se croisent sur mon torse, et je redresse le menton. "Depuis quand tu me donnes des ordres ?" Oh, c'est vrai. Depuis toujours. Forcément sur des demandes que je ne pourrais pas refuser. Qu'elle se sente donc autoritaire, allez. Elle aura bien besoin de ça. "J'ai l'alcool mauvais. Enfin ça, tu le sais." Il y a eu quelques accrochages par le passé. Ok, un bon paquet. Parce qu'il me suffit d'un mot de travers, d'un regard insistant pour me faire partir. J'ai cessé de compter les soirées à ramper sur les trottoirs des bars d'avoir trop bu et de m'être trop fait frapper. Jamais de sang, non, mais toujours ces jolies étoiles.

"Tu sais quoi ? Attends deux secondes." Je décolle enfin le dos du plan de travail, délie mes bras pour passer la porte vers la salle. Maria finit tout juste de s'occuper d'un client, et j'approche pour lui murmurer, le regard inquiet, "Aileen se sent mal. J'vais la ramener chez elle." Ses iris brunes et inquisitrices croisent les miennes. "Tu..." "J'te jure que je me rattraperai." Je lève les mains face à elle, recule pas à pas. "Comment tu te rattraperas ?!" "J'ferai des heures en plus !" "Commence par arriver à l'heure, ça sera déjà pas mal, Leevy !" J'peux pas retenir davantage le sourire qui me brûle les lèvres. Tant pis. J'baisse l'échine, reviens en cuisine, défais mon tablier pour l'envoyer valser. Mes clopes. Ma thune. J'fourre le tout dans mes poches de jeans et ouvre la porte de sortie de secours. Celle-là même qui donne sur la rue où l'on sort les poubelles. L'après-midi est à peine entamé. Il fait chaud, lourd, et ça n'appelle qu'à étancher cette soif éternelle. "Ramène toi. Si on veut faire le tour des bars d'ici ce soir, on n'a pas de temps à perdre."
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 8:48

Ça le dérange pas que tu pètes les vitres du resto où il bosse ? Tu souris en coin, Leevy a toujours su supporter tes petites crises, il s'en fout lui que tu fasses fuir quelques clients, c'est pourtant craignos quoi, parce qu'ils auraient pu facilement te balancer aux chasseurs, mettre Maria et Leevy en danger par ta faute.

"Hm ?" tu relèves ton regard vers lui quand tu l'entends dire qu'il pourrait, mais qu'il pourrait quoi ? Il continue pas sa phrase, bon, tant pis tu ne vas pas lui demander cette faveur, qu'il soit ton binôme, qu'il soit là pour toi, pour te protéger. De toute façon t'es assez grande pour te protéger toute seule, c'était c'que tu croyais, avant que Josh ne se prenne cette balle pour toi. Non. Plus personne ne mourra pour toi, une seule personne ça suffit, tu sais que Leevy est increvable, mais tout de même, et ce serait trop égoïste de ta part de l'arracher à Maria. Ouais il est un peu comme son gosse, et d'ailleurs ça t'fais sourire, toi t'as jamais trouvé ça auprès de qui que ce soit d'autre, alors tu viens ici, retrouver Maria. Elle aussi tu la met en danger à chaque fois que tu viens ici, tu ne devrais peut-être plus revenir ici, tu ne veux clairement pas avoir sa mort sur la conscience.

"Ouais, me défouler, mais j'risque d'attirer l'attention, alors j'pense pas que ce soit une super idée." tu secoues négativement la tête alors que t'as les pieds posés sur le sol de la cuisine, son regard qui croise le tien. Tiens depuis quand son regard est aussi perturbant ? Tu souris, limite gênée, t'es pas habituée à c'qu'il te fixe droit dans les yeux. Insolente avec lui, ouais tu l'as toujours été depuis que tu le connais, on croirait voir un grand frère et sa petite sœur s'engueuler pour un rien, toi, toujours à le provoquer. Tu lui demandes de t'accompagner, d'aller boire un verre, et ce peu importe l'heure qu'il est, t'façon t'as personne d'autre avec qui traîner cet aprèm, seul Leevy est au courant de ton retour.

"On a tous les deux l'alcool mauvais, alors ça m'fait pas peur." t'as pas le temps d'en rajouter plus qu'il disparaît déjà vers la salle, tu l'entends balancer une excuse bidon à Maria, alors tu souris, dans cette cuisine où tu as tant passé de temps. Avec Josh. Tu sens que ta gorge se noue, t'essaies de penser à autre chose, à jouer avec une cuillère en bois qui traîne sur le plan de travail. Une petite vague vibrante fait trembler cette cuillère qui n'a clairement rien demandé, qu'on la laisse tranquille.

Finalement ce sont les casseroles qui s'entrechoquent, la cuisine tremble pendant une fraction de secondes, lorsque Leevy te rejoint. Ça te stoppe net, tu fais comme si de rien n'était, tu le regardes balancer son tablier, tu souris et tu le suis à l'extérieur de la cuisine, tu sors toi aussi par la porte de secours.

"Le tour des bars carrément? T'es certain d'pouvoir me suivre Pearson ?" tu frimes, parce que toi tu tiens plutôt bien l'alcool, même si ça t'rends plus ou moins mauvaise, mais tu t'en fous, Leevy il y est habitué à tes sautes d'humeur.



***

"Putain, Leevy ramène tes fesses !" tu lui gueules hilare, à la sortie d'un quatrième bar, t'es déjà bien torchée, t'as la tête qui tourne un peu, t'aurais jamais dû te lancer dans le défi de boire le plus de shots possible. Tu ricanes bêtement, dehors il fait déjà nuit, ou presque, en fait t'en sais trop rien, dans ton état tu te moques totalement de l'heure qu'il peut être. "Leevy, ô Leevy, mon preux chevalier, ne me laisse pas toute seule ! Porte moiiiii !!" tu tiens plus correctement sur tes jambes, alors t'attends même pas qu'il soit à ta hauteur, tu marches en zigzag vers lui, les bras ouverts pour qu'il te rattrape. "Leevy, porte moiiii ! Allez fais pas ta pute ! J'ai mal aux pieeeeds !!"
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 12:50

Une bière. Pour commencer léger, pour se rafraîchir. Et puis deux autres. Quelques shots pour se mettre dans l'ambiance. Changer de bar, réitérer l'expérience. Remplacer la bière par la tequila, essayer un de ces jolis cocktails fruités. Un peu plus de shots. Changer encore de bar. Se la jouer sophistiqué en partageant un whisky. On en savoure le fumet comme on peut pour en distinguer les arômes spécifiques, on se tente à quelques commentaires bien snobs avant de pouffer comme deux gosses et le finir aussitôt. Quelques shots.

Et puis j'ai perdu le compte. On sort de l'un des bars. Victorieusement. Ça vacille. Le sourire me colle à la gueule, marque indélébile de l'ivresse bien attaquée. Mes boyaux plein d'acide ne se font pas encore trop entendre. J'ai rien bouffé, nom de dieu. J'm'occupe d'une putain de cuisine et j'suis pas foutu de me trouver quoi que ce soit à grailler...

"Putain, Leevy ramène tes fesses !" Ça crie à quelques mètres devant moi. Il me faut quelques secondes pour recalibrer, comprendre, viser. Mes paupières clignent bêtement, les yeux paumés dans les mille couleurs qui m'entourent. L’éclairage jaunâtre de la rue. Les néons fluo des enseignes qui nous entourent. Le regard pétillant d'Aileen, ses cheveux en pagaille. C'est mignon, ouais. Ça m'fait sourire, comme un gros con. La main posée sur mon ventre, les manches longues de mon T-shirt relevées jusqu'aux coudes. Et peu importe les gens qui nous entourent. Les passants. Ils ne sont que quelques tâches de vie dans ce paysage démoniaque et remuant. "Te porteeer ?!" Ma voix se traîne et le ton met trop de temps à monter. J'regarde mes mains, mes bras, me demande si j'en serai seulement capable. Y a du muscle, ouais. C'plus la coordination actuelle, le problème. Mais faut être preux, ouais. Faut être gentleman. Alors j'me résigne, redresse un regard déterminé vers elle. Ne l'attendais pas si près si vite. L'intercepte maladroitement lorsqu'elle plonge à bras ouverts sur moi.

J'reste un moment comme ça, les yeux ouverts comme des billes, son haleine éthanolée se brisant contre mon épaule, mes mains soutenant sa taille par pur réflexe. Ça ressemble plus à une étreinte qu'à autre chose. Et je m'autorise très égoïstement à en profiter un peu. La serrer plus fermement contre moi, nous bercer de droite à gauche. "Hm..." On n'est pas mal comme ça, nan ? Moi, j'suis bien. J'suis bien mais j'recule sans m'en rendre vraiment compte. Chaque pas qui vient rattraper l'équilibre perdu du précédent. "J'vais t'porter, ouais..." Ça sonne sale. Et je ris doucement, rouvre les yeux.

Sans prévenir, je chope ses cuisses, les soulève brusquement, enroulées de chaque côté de mes hanches, bassin contre bassin, ses bras qui se tiennent dans ma nuque. Des koalas ou une position du kama sutra, je l'en laisse seule juge. Quoi qu'il en soit, j'essaie de repartir en avant, d'avancer dans cette configuration. En vain. Je recule encore, mes pieds s'emmêlent, je trébuche, et nous offre une sortie tout en beauté dans les poubelles.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 13:22

L'alcool a plutôt bien coulé ce soir, ou cet aprèm, tu sais pas trop pendant combien de temps vous avez bu, l'alcool vous enlevant tous vos repères dans le temps, complètement torchés, ça ouais, et c'est limite drôle à voir en vrai.
Tes yeux qui pétillent, une odeur d'alcool qui s'échappe entre tes lèvres, totalement ailleurs, tu ne sais pas trop pourquoi t'as demandé à Leevy de te porter, tu sais pourtant marcher correctement non ? Non, pas quand t'es bourrée. Et Leevy qui sourit comme un con, n'empêche que ce sourire ça lui colle bien à la peau, il est beau ce con ce soir, ça t'fais bizarre de penser ça, alors qu'à la base il n'est qu'un ami.

Tu cours, jusqu'à lui, il a à peine le temps de réaliser que tu vas sauter dans ses bras, tu lui laisses très peu de temps pour te rattraper un peu en catastrophe, mais c'est ça qui est drôle en fait. Tu te jettes dans ses bras, souriante, comme une gamine, tu t'sers dans ses bras, comme si au fond t'avais besoin de ça, et que c'était pour cette raison que tu ne quittais pas ses bras. Tu lui es un peu rentrée dedans, le bouscule, mais il te serres enfin dans ses bras, un geste qui t'fais du bien, sauf que voilà, il a décidé de vous bercer de droite à gauche, ça tangue un peu, t'es pas franchement à l'aise pour le coup.

"Putain, Leevy arrête j'vais dégueuler !" t'as ta tête posée contre son torse, tu fermes les yeux pendant quelques secondes, priant pour qu'il arrête de vous bercer, mais cette étreinte, ça t'réchauffe un peu le cœur.

Puis tu rouvres subitement les yeux quand tu sens ses mains sous tes cuisses, qu'il te porte plutôt facilement contre lui, bassin contre bassin, tu t'sens méchamment rougir pour le coup, t'étais pas prête pour ça. Toi tu pensais qu'il te porterait sur son dos rassurant, mais au lieu de ça t'es en face de lui, ton visage à sa hauteur, tes bras dans sa nuque. Ça pourrait être presque troublant en fait, t'as le temps d'observer chaque traits de son visage, sa barbe, ses yeux, son nez, ses cils… ses lèvres. Tu rougis encore, t'as le temps de rien faire, tu le sens reculer, perdre l'équilibre "On va tooombeeeer !" et c'est effectivement le cas, il trébuche et t'entraîne dans sa chute, dans les poubelles.

Génial, manquait plus que ça, demain ouais vous ressentirez la douleur de la chute dans les poubelles, les déchets qui volent autour de vous, s'éparpillent un peu partout, une peau de banane dans tes cheveux, une pelure de patate dans les cheveux de Leevy. Ça aurait pu être presque romantique, l'étreinte, avant la chute, mais là, t'as qu'une envie, c'est d'éclater de rire. Mais t'y arrive pas, t'es au-dessus de lui, son dos qui touche le sol, il a dû probablement ressentir la douleur de la chute, mais tu t'en fous, t'as pas envie de bouger en fait.

"Leevy…" tu murmures entre tes lèvres, tu t'rapproches de ses lèvres, sûrement l'alcool, tu frôles les siennes, tes yeux qui se perdent dans les siens, il est beau ce soir, même avec la pelure de patate dans ses cheveux. Que tu finis par retirer de ses cheveux, tu te permets de les caresser un court instant, mais tu t'sens pas trop bien, l'odeur, tout ça. Tu te redresses rapidement, lui met un coup dans le ventre sans le faire exprès et t'éloignes un peu de lui, tu vas pas dégobiller mais c'en est pas très loin en fait.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 13:42

C'est lubrique. Ça me foutrait presque la gaule, ouais. Si seulement ça n'avait pas duré que trois secondes. Si seulement on n'avait pas troqué l'étreinte contre le contact inconfortable des poubelles et de leur contenu à moitié déversé sur la rue. Ça pue. Ça prend à la gorge, au nez, à la tête. Par chaque putain d'orifice possible, les fragrances de pourriture entrent et rongent.

Mais elle reste là. Au dessus de moi. A murmurer mon nom, à s'approcher lentement, m'arracher un frisson. J'ai mal, ouais. Un peu. Brièvement, en fait. Très vite, mon attention retombe comme mes yeux sur les lèvres roses qui s'approchent des miennes. Je ne bouge pas d'un cheveux. Je cesse même de respirer. De peur de faire un geste de travers, d'arrêter cette folle machinerie. Mes mains restent posées sur ses cuisses. s'y raidissent. Allez. Embrasse moi. Putain, l'envie me déglingue les neurones. Me retourne l'estomac. Je ne vis plus que dans l'attente de ce contact qui se fait putain de trop désirer.
Qui ne se fait pas. Bordel.

Elle se relève soudainement, s'appuie sur mon ventre en me provocant un hoquet de douleur. Puis un grognement frustré. Bon, soit, qu'est ce qu'on aurait foutu avec ça ? On aurait baisé dans les ordures ? Bof, j'aurais pu me faire à l'odeur. Doucement, je masse mes côtes douloureuses, me relève sur mes genoux. Et puis sur mes pieds. C'est haut, ça tourne à nouveau. J'dois me mettre une baffe pour me réveiller. Ça fait écho et ça en amuse quelques uns autour de nous. Des p'tits jeunes qui se croient malins à fumer devant le bar. "Bande de pédales..." Je souffle, tousse, sors moi-même mon paquet de cigarette en m'approchant à nouveau de la jeune femme. Un bâton de nicotine coincé entre mes lèvres, j'arrive derrière elle et lui en tends une également.

"Tu vas gerber ?" Dis-je, plutôt fataliste qu'inquiet, en me penchant légèrement vers elle. "On en a encore trois ou quatre à faire, Aileen. Faut pas lâcher l'affaire maintenant." Ignorons les dernières minutes, ouais. Parce que l'alcool a ce gros défaut de changer drastiquement la vision qu'on a de l'autre. Jamais je n'avais autant porté d'attention à sa peau. Sa nuque. Son cul. Bordel. J'hausse les sourcils, secoue la tête, et viens enfin allumer ma cigarette avant de tendre le feu allumé à la blonde.
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 14:02

Pendant un court instant t'as bien failli faire une connerie, ou plus une bêtise dû à l'alcool, qu'est ce qui t'as pris putain d'le chauffer comme ça, à te pencher sur ses lèvres, à ne pas bouger de la position de tout à l'heure. T'as trop bu, ou peut-être pas assez pour qu'il profite de la situation, alors au final t'as bien fait de te redresser, de fuir ce contact qui aurait pu te mettre mal à l'aise plus tard. T'aurais fait quoi si jamais ça avait dérapé là dans les poubelles ? T'aurais encore fui la ville après ça, pour éviter d'en reparler avec lui, pour éviter de le croiser dans les rues, te souvenant de ce qui aurait pu se passe ce soir ? T'en sais rien, tu veux pas te poser ces questions, ça te ressemble pas, te prendre la tête pour un truc qui n'est même pas arrivé.

Tu t'es un peu éloignée, passant nerveusement une main dans tes cheveux, tu jettes la peau de banane un peu plus loin de là où tu es, et te tournes en entendant Leevy se redresser avec beaucoup de mal. T'es nerveuse, il doit être probablement frustré en ce moment, tu restes dans ton coin, les bras croisés sous ta poitrine, t'es légèrement perturbée. Tu t'étires, t'as rien de cassé c'est déjà ça, pas de trous dans tes vêtements, et tu repenses à chaque détails du visage de Pearson. Ses lèvres…que t'aurais probablement embrassées si l'odeur n'avait pas été trop forte.

Une claque qui résonne, des ricanements d'une bande de jeunes trop peu sobres pour ne pas s'empêcher de ricaner de la sorte, Leevy qui est enfin debout, lâche un gros mot. Tu souris, ouais tu le retrouves ton Leevy à l'alcool mauvais. Quand il s'approche de toi, clope coincée entre ses lèvres, qu'il t'en propose une avant de te demander si tu vas gerber.

"Non, ça va, je vais tenir le coup." tu te perds encore sur ses lèvres, l'envie de l'embrasser se fait toujours ressentir, ça veut pas partir, ça t'énerve. Tu soupires, le regarde allumer sa clope, t'es sur le point de faire de même, quand la bande de jeunes se rapproche de vous deux, tous autant éméchés que vous, c'est moche. Ils doivent quoi ? Avoir la vingtaine pas plus, et ils savent pas à qui ils s'en prennent ou peut-être que si. T'en sais rien, tu les ignores mais eux ont décidé de faire l'inverse "Alors le vieux, on tient plus sur ses jambes ?" lance l'un d'entre eux pendant qu'un autre t'attrape par la taille "Viens avec nous beauté, laisse tomber ce vieux croûton et vient t'éclater avec nous !"

Tu lèves les yeux au ciel, tiens les étoiles sont visibles ce soir et te défait de cette étreinte qui te donne envie de gerber ouais pour le coup et le pousse gentiment. T'es pas d'humeur à c'qu'on te fasse chier, surtout quand tu connais pas les gens en face de toi. Et d'un seul coup tu t'sens pas très bien, peut-être l'alcool qui fait réagir ta mutation ce soir, le sol commence à trembler légèrement, les canettes de bière roulent sur le béton du trottoir où tout le petit groupe de jeunes se trouve. "Barrez-vous…" tu leur lâches, mauvaise, le regard sombre.

Non… non pas encore une crise, tu ne comprends pas pourquoi ça arrive maintenant ? Peut-être parce que t'es énervée contre Leevy qui a rapidement changé de conversation, parce qu'il n'a pas tenté de profiter de la situation tout à l'heure ?
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MessageSujet: Re: Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]   Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 14:50

Le vieux... J'suis vieux ? J'hausse un sourcil en me tournant vers les jeunes cons qui s'approchent. Peut-être vexés par mon petit mot doux. Je n'ai pourtant fait qu'insinuer un goût prononcé pour la queue. Rien de grave. Y en a un qui avance franchement vers moi, le regard rouge et surement aussi vide que le mien ; l'haleine fétide, putain. Ouais, on doit pas non plus sentir la rose après s'être roulés dans les déchets, mais j'préfère l'odeur de banane pourrie dans les cheveux d'Aileen que celle de la bière pas fraîche dans la gueule de ce connard. J'fronce le regard, tiens tête, les épaules droites. "T'as un problème ?" Je lance, peut-être trop sûr de moi. J'y peux rien, ça me vibre tout le corps. L'envie de frapper sa petite gueule d'ange jusqu'à éclater chacun de ses os si fragiles. Lui enfoncer l'arcade jusqu'à la cervelle et lui déchirer la peau. J'peux rien connaître de tout ça. Alors, j'me demande ce que ça pourrait bien lui faire.

Mais il y en a un second qui s'excite et parle à Aileen. J'tourne les yeux vers eux, la vois le repousser. "Ne la..." Touche pas. Mais le sol tremble déjà. Putain. Encore une soirée qui promet de se finir en beauté.

Et ça aurait pu se finir là. Elle leur aurait fait peur, ils auraient fui la queue entre les jambes et basta. Mais non. Il faut que la lourdeur s'invite dans le crâne du brun qui insiste pour agripper sa taille. Et je décroche.

Je ravale d'un pas la distance qui nous sépare encore, écrase brusquement mon front contre celui du type qui recule, étourdi. "Hey !!" Il proteste, et je me mets à sourire, mauvais au possible. Ca ne fait que remuer davantage le cerveau qui tangue déjà sur les vagues d'alcool. Mais tant pis. J'me laisse porter. Face à ces putains d'humains basiques. Normaux. Typiques. Tous les mêmes. Tous des impudents, des abrutis finis. Il y en a un troisième, peut-être le plus sobre, qui commence tout juste à s'inquiéter du tremblement de terre. "Les mecs... C'est p'têt pas..." Mais on ne le laisse pas finir, non. Ma première victime revient à la charge, un coup de poing en pleines dents qui me fait reculer contre son pote, bien décidé à me choper. Mais je n'ai pas peur de me faire mal, non, d'aucune façon. C'est ça, la différence. Je reprends à peu près mon équilibre en m'aidant du poids du mec, n'arrive plus bien à distinguer les corps qui m'entourent. C'est flou, ouais. Mais j'reviens sur mon premier, mon petit chou, lui rends son coup. Il tombe par terre, bien contrarié, mais je continue d'avancer.

"Alors quoi, on tient pas la route, les enfants ?" Je pouffe, me penche vers lui, sans réellement me soucier de ce qui se passe derrière. J'doute pas qu'Aileen n'en ferait qu'une bouchée des deux autres. J'veux juste mon défouloir à moi. Je chope la tignasse brune, le remonte vers moi. Les dents serrées, la détermination ivre au fond des yeux. Un éclat de verre attire mon attention tout près de lui. Il vient de choper une bouteille, la briser par terre. S'en faire une arme. Ca m'fait rire de plus belle. "Trop mignon." dis-je doucement, dédaigneux au possible. Et avant même qu'il n'ait l'idée de me lacérer, je chope son poignet, fermement, l'aide à mieux coller l'objet tranchant contre ma joue. Appuyer. Glisser. Griffer. Ça me gratte, ouais. Ca pique un peu, ça titille les nerfs. Je presse fort, descends jusqu'à ma gorge. Plusieurs à-coups. Juste pour lui faire comprendre. Imprimer dans sa petite tête. Me faire jubiler. "Désolé, mon pote." Il a peur, il comprend. Qu'on n'est pas comme eux, qu'on fait partie de ces soit-disant dégénérés. C'est jouissif. Ce regard, cette main qui tremble. Il me mérite. Amplement. Et il se résigne, tandis que je le lâche, me relève. J'en aurais presque oublié la blonde et ses deux nouveaux amis.
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Aily ~ La fin d'une ère n'est jamais que le début de la suivante. [hot]

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