Sujet: i miss you, you have no idea (astrius) Lun 12 Sep 2016 - 22:42
i miss you, you have no idea
Astrius & Marius (& Adaline)
J’ai l’air débile, si débile. Ah pour ça, c’est bien la première fois que je fais ça. D’habitude, d’ailleurs, je n’y pense jamais. Si, pour draguer, parce que ça marche bien, pour faire comprendre à la fille qu’on s’intéresse à elle. Mais le reste du temps. Je me passe une main dans les cheveux, les ébouriffe histoire de recommencer tout à zéro, avant de tenter de les coiffer comme je peux. Je dois avoir l’air si débile… mais au moins, je ressemble à quelque chose. Ou presque. Je fronce les sourcils, en considérant mon reflet qui se mélange aux aspirateurs qui sont derrière. Avec un peu de chance, les vendeurs vont croire que je fais une grimace aux appareils ménagers. Avec un peu moins de chance, ils vont le prendre pour eux. En vrai, j’essaye de déterminer si j’ai l’air d’un parfait imbécile ou si ça peut faire illusion une heure ou deux. Il ne m’en faut pas plus. Je suis sûr de chez sûr qu’au final, il ne va pas me falloir plus d’une demi-douzaine de minutes. Il me suffit de sonner, de m’annoncer. Là, si elle accepte d’ouvrir, je n’aurai plus qu’à monter, frapper une nouvelle fois à la porte. Et si elle accepte de me regarder dans les yeux, je n’aurai plus qu’à…
C’est con, tout de même, de voir à quel point des séjours à l’hôpital à répétition, ça pousse même le plus désinvolte, même le plus inconscient, même le plus crétin des imbéciles à revoir ses priorités. Il y a un an, à plus ou moins un mois près, Astrid me foutait à la porte, me balançait mes fringues à la tronche et me hurlait que tout était fini entre nous. Et maintenant, on a une fille, tout est effectivement fini entre nous mais parce que je m’obstine à la tenir à distance. Tout en passant la voir à l’improviste, juste parce que mon regard à croiser mon calendrier et que ça m’a tourné dans le crâne toute la journée. Je me revois lui offrir un bijou à la naissance d’Ada, je me revois lui offrir un appareil photo, je nous vois, régulièrement, nous croiser pour que je passe quand même un peu de temps avec ma petite princesse. Je me vois, recroquevillé sur le sol du bureau de mon père, à retenir des hurlements de douleur quand mon cœur peinait à battre, à chercher mon portable pour lui envoyer un SMS. Je me vois, enfin, à l’hôpital, faire semblant de dormir lorsqu’elle venait me voir, et les semaines d’après, quand Astrid venait à la maternité pour des examens, à m’esquiver avec Ada en tentant de rester le moins de temps possible en face de la seule fille que j’aime, au final. Je me vois, aussi, poster des photos de moi et de Mélanie, de moi et Priscille, de moi et de… comment s’appelle la dernière déjà ? Sophie, je crois. Comme pour mieux rejeter Astrid, comme pour mieux afficher au monde que non, on n’est plus ensemble, et que oui, il n’y a aucun moyen pour qu’on se remette ensemble parce que oui, je suis con et suffisamment têtu pour m’obstiner dans ma bêtise.
Et pour me pointer chez elle. Avec un bouquet de fleurs. Devant sa porte. En ayant enfilé une chemise – taillée sur mesure, comme toutes mes autres fringues, ajustée pour m’aller à la perfection – doublée d’un pantalon taillé lui aussi sur mesure. Je me mords la lèvre, je me mords le pouce, je m’en mords les doigts, d’être arrivé jusque là, de m’être faufilé par la porte entrouverte de l’immeuble. D’avoir sonné, aussi. J’ai envie de faire demi-tour, maintenant plus que jamais, mais je sais que chaque seconde qui passe, c’est un risque de plus qu’Astrid ouvre la porte pile au moment où je fais volteface. Et ça, ça, ce serait encore plus ridicule que tout le reste. Sans compter que je me suis quand même foutu du parfum. Pour homme, certes, mais du parfum quoi. Sans savoir pourquoi. C’est peut être Moira qui m’a donné envie, à se pomponner comme une folle pour aller voir un café avec un collègue. Ou alors, je suis encore plus débile que prévu et je suis incapable d’expliquer la moitié de mes actes. Ce qui n’est pas à exclure. Je soupire en me rendant compte que… si ça se trouve, si elle n’ouvre pas, c’est qu’elle n’est pas là. Je foudroie la porte du regard, soupire une énième fois, m’apprête à tourner les talons et… des bruits de pas.
De serrure. La porte qui s’ouvre. Astrid qui me regarde. J’hésite entre A, me cacher derrière le bouquet de fleurs, ses préférées, B, le lui balancer dans la figure en criant surprise, C, le lâcher et partir en courant et D, la réponse D. J’opte pour la E. Obi-Wan Kenobi. Vous êtes mon seul espoir. « Hey, coucou Astrid ! » Mais bien sûr Marius, fais comme si tout est normal, comme s’il est parfaitement anodin que bam, tu te retrouves devant chez elle alors que tu l’évites. « Tiens, c’est pour toi ! » Je lui tends le bouquet de fleurs dans un large sourire, alors que tout ce que j’ai envie de faire, là, c’est de me rouler en PLS sur le paillasson et de lui réclamer des gratouilles. « Bonne fête ! » Dix-sept octobre, Sainte Astrid. Lorsque j’ai vu l’éphéméride, ce matin, ça m’a sauté aux yeux, comme un troll balancé à ma tronche. « Tu as vu, j’ai pas oublié cette année. » Parce qu’en même temps, l’année dernière, je crois qu’on ne se parlait déjà plus et qu’elle ne voulait plus rien avoir à faire avec moi. Bien, bien joué Marius de lui rappeler ça. « Bon, et du coup, je vais te laisser. J’imagine qu’Ada… qu’Ada dort encore ? » Non, Marius, ne réclame pas à la voir. Laisse Astrid tranquille. Tu lui as déjà fait suffisamment de mal. Laisse-la. Laisse-la. LAISSE-LA, PUTAIN. « Désolé, j’aurais pas du venir. »
Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Ven 16 Sep 2016 - 20:30
i miss you, you have no idea
marius caesar & astrid blake
Je me débrouille du mieux que je peux. Heureusement que ma mère m'aide, que le reste de ma fratrie aussi me rend visite pour prendre soin d'Ada. Je n'avais pas réalisé que c'était difficile d'être mère célibataire, surtout avec le boulot que j'essaie de recommencer doucement. Ma colocataire est partie récemment en plus alors je suis plus seule que jamais. Je ne peux compter que sur ma famille. Aujourd'hui, je comptais aller faire des courses mais Ada n'a pas cessé de pleurer depuis qu'elle s'est réveillée à quatre heure du matin. J'ai les cheveux en bataille, je n'ai même pas pris le temps de me peigner. J'ai l'air ridicule, j'en suis certaine mais comme la petite me prend toute mon attention, je n'ai pas le temps de me préoccuper de telles choses. J'ai décidé de faire un peu à manger le temps qu'elle somnole dans son bassinet. À chaque fois que je la regarde, mon coeur se remplit d'une fierté sans nom. Elle est si mignonne avec son bonnet rose et enroulée dans ses doudous. J'ai le regard perdu, les pensées ailleurs, si bien que je fais brûler le steak que j'étais en train de préparer. Bravo, ma grande... Vingt dollars à la poubelle. Un peu exaspérée, un peu agacée par moi-même, j'appelle ma mère. Je lui demande de m'apporter quelque chose à manger si elle le peut. Après son boulot, évidemment. Pour le moment, je vais me contenter de la soupe d'hier. Vêtue de mon pantalon de pyjama couvert de ballons de foot, je m'installe sur le divan et regarde la télé le plus bas possible. Ada est devenue mon univers. Je sursaute soudain quand j'attend cogner à la porte. Je ne m'attendais pas à recevoir de la visite aujourd'hui et ma mère n'est pas encore partie du boulot. Avec appréhension, je me lève et pose le bol de soupe sur la table basse alors que je perçois Ada qui se tortille dans son sommeil. Les coups à la porte ont bien failli la réveiller et je maudis intérieurement l'opportun. Passant une fine robe de soie sur mes épaules pour me couvrir un peu, j'approche de la porte. Je ne prends même pas le temps de regarder par le trou, j'ai bien l'intention de chasser le visiteur le plus vite possible.
Quand la porte s'ouvre, je me fige, les yeux ronds. C'est lui... C'est Marius. Je ne sais pas trop ce qui m'arrive à le voir comme ça, sur le pas de ma porte. Je suis troublée, c'est certain car je suis envahie de millions de sentiments contradictoires. Je lui en veux, tout comme je voudrais passer du temps avec lui. Je le déteste autant que je l'aime. C'est devenu tellement compliqué entre nous que je ne sais jamais ce que je suis censée ressentir. Ma mère me disait l'autre jour de l'empêcher de voir Ada, de lui faire comprendre que je ne veux plus de lui dans ma vie. Que ce serait pour le mieux. Moi... Je sais pas. Je voudrais arriver à passer à autre chose et le fait qu'il apparaît toujours quand je m'y attend le moins n'aide pas mon coeur à guérir de son départ. Mais quand même, il reste le père d'Adaline, il a droit de la voir. Il me tend brusquement un bouquet de fleurs que j'hésite à prendre. Quand il me souhaite bonne fête, je fronce les sourcils sans comprendre. Après un moment, je finis par attraper le bouquet mais je n'y porte que peu d'attention, mon regard est rivé sur son visage. Ses traits si envoûtants... Je voudrais qu'ils ne soient qu'à moi de contempler, qu'à moi de caresser. Je voudrais que ses lèvres soient uniquement miennes à embrasser mais cela fait maintenant des mois que ce n'est plus le cas. Je le sais et ça me fait mal. Apparemment, le temps n'a pas su effacer à quel point je tiens à lui. Malgré tout mes efforts de le sortir de ma tête et de mon coeur.
- C'est pas ma fête aujourd'hui.
J'ai tellement la tête ailleurs ses derniers temps que je ne réalise pas qu'il parle de la Sainte-Astrid. Petite célébration qu'il me faisait dès qu'il le pouvait quand on était ensemble. Je suis plutôt gênée de réaliser que j'ai l'air complètement négligée dans l'état que je suis présentement.
- La petite dort mais à peine, faut pas faire de bruit sinon elle va se réveiller.
Je ne sais pas si ça paraît mais les mots qui quittent mes lèvres sont presque murmurés, comme si j'ai réellement peur de la réveiller. Comme si ce serait la pire chose qui puisse arriver. C'est presque le cas puisque, après tout, elle me tient éveillée pendant des heures dans la nuit. J'espère que Marius ne peut pas voir à quel point je suis fatiguée et j'essaie de paraître tout à fait normale. Je baisse les yeux sur le bouquet et cherche ma mémoire pour essayer de comprendre pourquoi il penserait que c'est... ma fête... Oh mais bien sûr. La Sainte-Astrid. Un délire débile qu'on avait. Avant. Quand était plus simple entre nous. Quoique je ne crois pas que Marius et Astrid se soit jamais été simple. En tout cas, il fait beaucoup d'efforts pour rendre tout cela compliqué.
- Oh eh... Oui, je me souviens. Hum... Merci. que j'ajoute d'un ton bizarrement aigu.
Je suis mal à l'aise même si je fais absolument tout pour ne rien en laisser paraître. Soudain, j'entends Ada hurler dans mon dos. Merde... elle est réveillée. Bravo, Astrid. Fallait que tu parles si fort. Murmurant un léger juron que je ne crois même pas que Marius a pu entendre, je me retourne sans réaliser que je lui laisse la porte ouverte et l'invite presque à me suivre. Je retourne dans le salon, dépose les fleurs et me penche pour prendre Ada dans mes bras et essayer de la calmer. Je sursaute presque quand je pose lève les yeux vers la porte pour voir que Marius est encore là.
Dernière édition par Astrid Blake le Dim 26 Fév 2017 - 19:03, édité 1 fois
Marius Caesar
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Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Ven 16 Sep 2016 - 21:01
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Astrius & Marius (& Adaline)
Je sais pas d’où ça me vient, certainement pas de mes parents, certainement pas de Martial, certainement pas de quiconque, mais j’ai ce réflexe stupide de regarder tous les matins de qui c’est la fête aujourd’hui. Sainte Astrid. Si mon Astrid est une sainte ? Certainement pas lorsqu’on parle de chocolat, encore moins lorsqu’elle commence à froncer ses sourcils et à plisser un peu la bouche, mais dès qu’il est question de mes conneries et de sa patience envers moi, c’est une sainte. Une vraie sainte. Avec une belle paire de seins, aussi. Mais je m’égare. Dans tous les cas… je ne sais pas d’où ça me vient, ce réflexe, mais j’aurais peut être dû m’en passer aujourd’hui. Ou peut être pas. Je ne sais pas. J’ai ce bouquet dans les mains, j’ai la porte devant moi, j’ai Astrid devant moi. Et je raconte n’importe quoi, dans un égarement complet. Je ne devrais pas être là. Quelque part, je sais que je ne nous simplifie pas la vie par mon comportement qui n’a rien, strictement rien de cohérent, mais… j’ai le souffle coupé. Hey, coucou Astrid, j’aurais quand même pu trouver mieux. Au moins, elle a attrapé le bouquet, elle ne me l’a pas encore balancé à la figure, elle ne m’a pas non plus insulté ni fermé la porte au nez. Et j’en suis intérieurement satisfait. Tout en comprenant que l’un comme l’autre, on a toujours autant l’autre dans la peau et que ce n’est peut être pas près de… - C'est pas ma fête aujourd'hui. Je fronce les sourcils, réfléchis. On est quand même bien le dix-sept, hein, je ne me suis tout de même pas trompé de jour, ce serait con. D’autant plus que… bon. J’inspire à fond. Je vais peut être laisser. D’ailleurs, je suis expert dans le domaine du je te dis que je te laisse, mais je reste là les bras ballants parce que tu me manques à un point, tu ne peux même pas t’imaginer à quel point tu me manques. Un domaine très spécifique, je sais. Il faut que je la laisse, mais je ne peux pas m’empêcher de parler d’Ada. Qui doit dormir. Je meurs d’envie de la voir. Tout comme je meurs d’envie de rester là.
- La petite dort mais à peine, faut pas faire de bruit sinon elle va se réveiller. Un « Oh » surpris arrondi mes lèvres. « D’accord » je réponds sur le même ton, l’air tout à fait concerné. Ce qui est le cas. Même si ça veut dire que je ne vais pas pouvoir la voir. - Oh eh... Oui, je me souviens. Hum... Merci. Merci ? Pour ? Le bouquet ? Ou le fait que je n’aurais pas dû venir ? Ou pour… je n’ai pas le temps de chercher à répondre quoique ce soit qu’on tourne en même temps la tête en direction des pleurs. Et qu’Astrid m’échappe alors que j’en suis encore à me demander ce que c’est. Marius. Tu as une fille. Un tout petit bébé de deux mois. Et tu sais de source sûre, #Samuel, qu’un bébé, ça fait du bruit. Je suis dans l’appartement avant même d’avoir terminé de comprendre ce qu’il se passe, j’arrive avec un petit temps de retard aux côtés d’Astrid qui, forcément, a déjà Adaline dans les bras. Je me mords la lèvre en me souvenant après coup que je n’étais peut être pas supposé rentrer. Mais tant qu’à faire, puisque je suis là… Je me concentre pour ne pas regarder Astrid, pour ne pas me laisser hypnotiser par ses cheveux, par sa nuque que je meurs d’envie d’embrasser, par le portrait d’une mère qu’elle m’offre et qui la rend encore plus parfaite que jamais. Je me concentre sur ma fille, une perfection elle aussi, pour lui sourire, et lui donner mon doigt à attraper. « Bah alors ma princesse… qu’est ce qui ne va pas… » Je lui caresse la joue de l’index. « Tu as entendu la voix de Papa, c’est ça ? C’est moi ton papa, et toi, tu as de grands yeux magnifiques, comme ceux de ta maman. J’espère que tu es gentille avec Maman, d’ailleurs, hein, ma petite fleur… » Je m’aperçois après coup que je suis passé au français sans m’en rendre compte, par réflexe, puisque je parle exclusivement à Samuel en français, histoire qu’il s’habitude aux sons. Il parait qu’il faut faire comme ça. Je ne sais pas trop. Dans tous les cas, le fait de m’apercevoir que j’ai changé de langue me pousse à me rendre compte que… Astrid n’était peut être pas d’accord pour que je m’incruste à ce point. Je fais un pas en arrière pour observer plus en détail la mère de ma fille. La mère de ma fille. Qui est fatiguée. Ca se voit, lorsqu’on regarde. « Elle a dû mal à dormir ? » Tu as du mal à dormir ? « C’est à cause de son cœur ? » Astrid, mon cœur va de moins en moins bien. « Je peux faire quelque chose pour t’aider ? » Tu ne peux rien y faire. « Je connais des tas de comptine, et elles ne sont même pas grivoises. Enfin… » Je lui fais un petit sourire taquin. « … presque pas. » Un sourire taquin chargé de me faire décompresser. Un peu. « Tu me manques. » Je ferme les yeux. Qu’est ce qu’il m’a pris ? « Enfin… nan… oublie ça. Tu veux que je lui prépare un biberon ? »
Désolé, j'ai craqué, j'ai répondu super vite si jamais je réponds trop vite, n'hésite pas à me le dire et j'attendrai qqch
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Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Sam 15 Oct 2016 - 4:43
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marius caesar & astrid blake
J'aurais peut-être dû fermer la porte et l'empêcher de me suivre clairement. Il est trop tard et je m'en mords les doigts mais j'dois rien laisser paraître. Lui montrer qu'il est ici m'affecte à ce point est impensable. Les pleurs de notre petit ange m'a complètement déconcentré et m'aide à accepter le fait que Marius est ici. Dans mon appartement que dans toutes autres circonstances, j'aurais refusé de le laisser entrer. Il le sait probablement et il est quand même entré. J'imagine que c'est parce qu'il veut voir Ada... pas seulement pour me souhaiter bonne fête. C'est la seule explication logique. Il se met à parler en français à Ada. Je capte quelques mots. Il m'a appris à parler sa langue mais je ne suis pas encore une experte. Au moins, j'arrive à comprendre l'essence des mots. Yeux de ta maman. Gentille avec maman... Tous des mots que je sais reconnaître. Je roule un peu des yeux car j'oublie à chaque fois comment les gens peuvent être gaga devant la petite. Moi la première en fait donc je les comprends. Je le comprends.
Toutes ses questions m'agacent et il me prend carrément au dépourvu quand il m'avoue que je lui manque. C'est lui qui a décidé de partir, c'est son problème et s'il veut que cela cesse il n'a qu'à... s'excuser peut-être. Je ne sais pas si j'arriverais à lui pardonner pour ce qu'il a fait. Mais il n'a certainement pas le droit de venir chez moi et me dire que je lui manque après tout cela. Sans surprise, je pince les lèvres à ses paroles. Intérieurement, je meurs d'envie de lui dire que moi aussi, il me manque. Ça me rend folle. Mais j'vais certainement pas le laisser paraître.
- Pourquoi t'es ici, Marius ? T'étais pas censé venir pour Ada avant la fin de semaine. J'arrive très bien à m'occuper d'elle toute seule. Je me débrouille avec ses nuits et avec son coeur. Et et et... Et... Je vais lui préparer son biberon moi-même.
Je refuse de lui dire qu'il me manque aussi. J'ai même envie de lui dire qu'il me manque pas du tout pour lui faire comprendre à quel point j'ai mal. Sans lui donner le choix, je pose Ada dans ses bras pour être plus libre de mes mouvements. Parce que je suis tellement agacée que j'ai envie de faire les cents pas dans la pièce. À la place, je me dirige vers les affaires de bébés pour préparer le fameux biberon. Je teste nettoyer le petit gobelet, le remplit et le fait chauffer. J'en vérifie la température aussi alors que je bouillis de l'intérieur. Il a du culot quand même de venir ici pour me faire tomber cette bombe sur la tête. Ce ne sont que quelques petits mots - tu me manques - qu'il m'a dit d'oublier aussitôt mais c'est trop tard. C'est la seule phrase que j'ai retenu.
- Tu... tu me rend folle ! Je m'efforce de garder une voix calme mais on peut sentir la colère transparaître légèrement. T'es pire qu'une nana. Faudra finir par te décider un jour. Si j'te manque vraiment, y'a que toi qui peut changer ça et tu l'sais.
Moi j'suis là... La fille complètement idiote qui n'attend que de le ravoir dans ma vie. Je suis cette fille stupide qui rêve la nuit d'une vie de famille tout à fait normale. Pas cette famille brisée que nous sommes aujourd'hui alors qu'on prend soin d'Ada séparément. Je veux Marius juste à moi et pas avec toutes ses autres filles. Je suis pas idiote, je sais qu'il est sûrement allé voir ailleurs depuis. C'est Marius après tout. Et juste d'y penser, j'ai envie de le frapper dans le ventre... mais comme il tient toujours notre fille dans ses bras, je dois me retenir. À la place, je me contente de lui tendre le biberon pour qu'il puisse nourrir la petite. Moi en ce moment, je ne suis pas en état pour cela et c'est sa faute. Toujours la sienne... mais alors pourquoi je n'arrive pas à le sortir de mes pensées ?
Dernière édition par Astrid Blake le Dim 26 Fév 2017 - 19:01, édité 1 fois
Marius Caesar
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Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Lun 17 Oct 2016 - 17:42
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Astrius & Marius (& Adaline)
J’imagine qu’un mec intelligent serait resté dehors. J’imagine qu’un mec gentil ne se serait pas pointé. J’imagine que le mec parfait, en premier lieu, aurait commencé par ne pas la larguer. Mais comme je ne suis ni intelligent, ni gentil et encore moins parfait, et bien… et bien je suis là, à la voir prendre notre fille dans ses bras, à me sentir de trop tout en ayant confusément conscience d’être parfaitement à ma place sur le tableau. Ma fille, notre fille. Astrid, mon Astrid. Les possessifs sont omniprésents dans ma tête, et pourtant je persiste à les piétiner et à les écraser, comme pour mieux les refuser. Je ne peux pas m’en empêcher, c’est plus fort que moi. J’offre à Ada mon index pour qu’elle l’attrape par réflexe dans ses petites mains potelées, je l’accapare sans même réfléchir une seule seconde à demander à Astrid son avis, je lui parle en français comme pour mieux l’aimer, comme pour mieux attirer son attention. Quand elle sera grande, elle sera belle comme sa mère, intelligente comme sa mère, gentille comme sa mère. Quand elle sera grande, elle sera l’adulte la plus formidable qu’il soit. Mais avant ça… avant ça, il faut que j’apprenne à la laisser tranquille. Et à laisser sa mère tranquille, surtout.
Un pas en arrière, un pas en retrait: je me sens définitivement de trop. Et ça s’en ressent dans mes questions, lorsque je prends le temps de vraiment contempler Astrid, de l’ausculter du regard, de noter ces petites rides de fatigue qui marquent son visage. Si mes questions ne tourne qu’autour d’Adaline, leur sens est si différent que je me demande comment Astrid fait pour ne pas l’entendre. et dans la suite logique de mes pensées, je dérape, dans un aveu que j’aurais aimé évité mais qui vibre si fort en moi qu’il était inévitable. Elle me manque. Bon sang qu’elle me manque. Je suis allé voir ailleurs, mais je suis revenu vers elle. J’ai couché avec d’autres en ne pensant qu’à elle. J’ai dragué d’autres filles en mourrant de ne pas pouvoir flirter avec elle. Je sors avec Mélanie, avec Cindy, avec Christina, avec Justine, mais c’est avec Astrid que je suis, que je reste, malgré tous mes efforts, des efforts que je sabre inconsciemment et continuellement. Elle me manque, putain, elle me manque si fort…
- Pourquoi t'es ici, Marius ? J’ouvre la bouche pour répondre, pour me défendre, pour me justifier, dans une mauvaise foi aussi évidente qu’affichée. “Je t’ai dit pour ta fête, je…” Je rien du tout. T'étais pas censé venir pour Ada avant la fin de semaine. “Je sais mais…” J'arrive très bien à m'occuper d'elle toute seule. Je me débrouille avec ses nuits et avec son coeur. Et et et... Et... Je vais lui préparer son biberon moi-même. Ce sont des claques qu’elle m’assène avec une violence sans nom, et des claques plus que méritées. Bien sûr qu’elle arrive très bien à s’en occuper toute seule. Bien sûr qu’elle se débrouille. Astrid est forte, Astrid a une volonté aussi grande que la mienne, Astrid est parfaite. Et, après tout, ce n’était pas mon but à la base qu’elle s’éloigne de moi pour être le moins possible impactée par ma mort ? Pourtant, j’aurais bien aimé lui préparer ce biberon, moi…
Surtout que je sais faire, que j’ai de l’expression, que… je réceptionne Adaline dans un oh surpris et les yeux écarquillés. ”Je peux la prendre ?” Question débile, Marius: elle vient de te la donner d’autorité. Sans même réfléchir, j’assure ma prise et j’embrasse Adaline sur le front alors qu’elle se remet à râler. Les yeux refusant de quitter Astrid du regard, je commence à promener Ada dans le salon, en commentant tout ce que je vois, des photos au coussin en passant par un livre de photos. Adaline ne tarde pas à se calmer, comme Samuel quand je fais ça. L’important, ce n’est pas le fond du propos, mais la voix, le ton, la mélodie. Heureusement, parce que je dis tout ce qui me passe par la tête. “Oh, regarde ça, c’est bleu, c’est joli, hein ? Joli comme toi, mon coeur. Ca s’appelle un canapé. C’est grand. Et c’est sur un canapé comme ça qu’on a fait l’amour, ta maman et moi, plein de fois. Mais tu t’en fiches, hein, parce que tu ne comprends rien à ce que je raconte. Et d’ailleurs… Je chuchote sur le ton du secret ”J’espère que ta maman ne comprend rien non plus, sinon elle va me gronder. Si elle ne me jette pas dehors avant.” Je jette un coup d’oeil à Astrid, qui revient avec un biberon. Je tente un petit sourire penaud, tout en laissant Ada têter mon doigt en attendant son lait. Je m’apprête à faire une remarque spirituelle du genre un jour, faudra que je me greffe un sein sur le doigt, comme ça j’arrêterai de la frustrer mais Astrid me prend au dépourvu.
Comme souvent. Et sa colère douche mon enthousiasme. - Tu... tu me rend folle ! T'es pire qu'une nana. Faudra finir par te décider un jour. Si j'te manque vraiment, y'a que toi qui peux changer ça et tu l'sais. J’ai la bouche ouverte, que je referme avec un temps de retard.
Pire qu’une nana ? Je ne sais pas si c’est un compliment parce que c’est dit par Astrid, ou si je dois mal le prendre. Je dois mal le prendre. Et en même temps… c’est aussi mérité que tout le reste. “C’est compliqué, Tidou…”. Je soupire, en attrapant le biberon dans un ”Merci” et en m’installant sur le canapé, celui que je viens de décrire si précisément à Ada, avec un large sourire à cette pensée, pour enfin nourrir ma fille. Avec moi, de toute manière, tout devient facilement trop compliqué. Pardonner véritablement mon enfance à mon père ? Compliqué. En vouloir véritablement à mon père pour ces deux cicatrices qui m’ont vu frôler la mort ? Compliqué. Admettre que l’opération n’est plus un luxe mais une nécessité ? Compliqué. Astrid ? Immensément compliqué. Je reste silencieux une poignée de secondes, une éternité. Avant de lever les yeux en direction d’Astrid. La gorge sèche. Les larmes aux yeux. ”Je vais mourir, Astrid.” J’ai la voix qui vient de se briser, en même temps que ma volonté. Faudra finir par te décider un jour. Et bien je viens de me décider. A lui dire. ”Mon coeur ne tiendra pas jusqu’à mes trente ans, les médecins sont formels.” Je prends une grande inspiration. ”C’est pour ça que je ne veux plus qu’on soit ensemble. Je veux pas te manquer.” Ada me fixe avec de grands yeux en buvant son biberon. Je la sens qui s’endort dans mes bras. Et qui est malgré tout intriguée par ce biberon qui tremble. Parce que j’ai la main qui tremble. Et que je suis incapable de regarder Astrid dans les yeux.
Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Dim 26 Fév 2017 - 19:00
i miss you, you have no idea
marius caesar & astrid blake
J'observe Marius à qui je viens de donner Adaline dans ses bras. Il me rend furieuse ! Je dois rassembler toute ma force pour ne pas lui hurler dessus à m'en vider les poumons pour ne pas alarmer notre précieuse enfant. J'ai besoin de me changer les idées, de retrouver mon calme alors je vais dans la cuisine et je me verse un verre d'eau fraîche que j'avale comme une assoiffée. J'en remplis un deuxième puis de nouveau le mien avant de revenir au salon où Marius essaie d'apaiser Ada. Je ne capte pas tout ce qui chuchote à son oreille mais il me semble l'entendre parler de quelques nuits passionnées sur des canapés de ce genre. Je fronce les sourcils et pose son verre sèchement sur la table basse. C'était soit ça ou bien je lui jetais le contenu à la figure. Mais avec Ada dans les bras, c'était pas idéal. Je pose aussi mon propre verre et croise les bras sur ma poitrine pour montrer mon mécontement. Ce ne sont pas des choses qui se disent à des bébés ! Même si elle ne peut pas comprendre, il pourrait parler de licornes à la place, non ? J'ai beau avoir tenté de me calmer, rien à faire. Marius reste silencieux un moment, encaissant mes accusations. C'est compliqué qu'il me dit. Je ne vois pas ce qui est compliqué dans notre situation. Il préfère passer ses derniers moments avec des inconnues et seul plutôt qu'avec moi. Avec sa nouvelle famille. Ada mérite d'avoir un père dans ses premiers mois, non ? Je ne suis pas seulement fâchée pour moi. Je suis triste pour notre fille qui ne passe pas de temps avec lui. Il serait tellement un bon père s'il était présent 24 heures sur 24 heures. Bon... À part quand il parle de parties de jambes en l'air sur un canapé mais c'est un détail. Il prétend qu'il ne veut pas que je lui manque... Bah devine quoi... trop tard...
Je ne sais pas ce qui est le plus triste. Que je continue à m'imaginer qu'on puisse avoir une petite heureuse alors que non seulement il est parti mais en plus, il a raison... il va mourir à cause de son coeur. Ou bien... qu'il refuse de passer ses derniers moments avec moi, croyant que c'est pour le mieux et éviter qu'il me manque à sa mort. Je voudrais lui foutre une baffe derrière la tête et lui faire comprendre que condamné à mort ou non, il me manque quand même. Là, alors qu'il est vivant et que je pourrais lui caresser la joue du bout des doigts. Le plus triste, c'est que je me retiens parce qu'il m'a brisé le coeur alors que mon plus grand rêve serait de sentir ses bras autour de ma taille, ses baisers doux contre mes lèvres ou même sa simple présence. Je voudrais qu'on puisse s'asseoir sur le divan, poser ma tête sur son épaule et regarder un match de soccer rien que tous les deux. Il pense vraiment que des moments comme ça ne me manquent pas déjà alors qu'il est bien vivant ? Puis s'occuper d'un bébé toute seule, ce n'est pas facile non plus. Le pire c'est que je sais que ce n'est pas parce qu'il ne veut pas être père. Je sais que ce n'est pas parce qu'il veut nous abandonner ainsi que toutes les responsabilités qui viennent avec un enfant. C'est ce qui m'enrage encore plus. On pourrait être heureux, tous les deux, s'il arrêtait de s'imaginer que je serais mieux sans lui. Je préfère vivre dans le deuil après sa mort que sans lui alors que son coeur bat encore.
- Alors ta solution c'est d'essayer de faire en sorte que je te déteste, comme ça ta mort va moins m'affecter ? Tu es le père d'Ada, Marius, même dans vingt ans, quand elle me demandera de lui parler de toi, tu vas me manquer.
Je marque une pause un instant, posant ses mains sur le dossier du canapé pour m'appuyer. Je baisse les yeux vers le sol un instant, pour essayer de contrôler mes émotions qui font courir des larmes jusqu'à mes yeux. J'arrive à me retenir heureusement et je réussis à reposer les yeux sur Marius.
- C'est compliqué seulement dans ta tête. On pourrait être ensembles, profiter des moments qui te restent tous les trois. À la place, tu t'isoles. Est-ce que t'as au moins essayé de trouver des moyens pour soigner ton coeur ?
Je me retourne et me dirige vers la petite commode juste avant la cuisine. Je me mets à fouiller frénétiquement dans les tiroirs à la recherche du gros paquet de dossiers que j'ai accumulé dans mes recherches. Je veux sauver Marius. Je veux soigner son coeur malade. Je voudrais aussi sauver ma fille qui souffre de la même affliction. Je n'ai pas envie d'être une mère qu'il pleure sa fille. Aucun parent ne devrait enterrer son enfant et je n'ai pas l'intention de vivre les trente années de vie de ma fille en sachant que son temps est limité. La grosse masse de papiers que je sors de la commode pèse une tonne et je viens la déposer sur la table basse, ce qui fait sursauter les deux verres d'eau sous le poids. Il devrait me connaitre, je suis entêtée. Quand j'ai un objectif, je n'arrête jamais. Une vraie tête de mule.
- Y'a plein de centres scientifiques qui travaillent sur des remèdes. Bon, c'est pas donné mais... t'es un Caesar, ça devrait pas poser problème. Je pose mon regard dans le sien, plus sérieuse que jamais. Je suis une grande fille, Marius. S'il t'arrive... quelque chose, je vais... je vais survivre. Je veux juste pas qu'Ada grandisse sans son père.
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Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Dim 26 Fév 2017 - 20:17
i miss you, you have no idea
Astrius & Marius (& Adaline)
Quelque part, si on arrêtait le temps, là, maintenant, tout de suite, il y aurait quelque chose d’idyllique dans le cliché qu’on forme : moi qui raconte des bêtises à ma petite princesse lovée dans mes bras, Astrid qui prépare le biberon, qui fronce les sourcils en se demandant très certainement ce que je suis en train de chuchoter à notre fille, un appartement pour tous les trois et une journée qui commence bien. A bien chercher, ce serait vraiment une photo de famille parfaite. Si seulement ce n’était qu’une photo… mais c’est un film, qui se déroule, et un film qui ne s’arrête pas. Un film que je ne peux pas mettre sur pause, un film qui avance malgré le compte à rebours de mon corps, le compte à rebours de mon cœur. Un film pire que celui pendant lequel on s’est rencontré, elle et moi. C’est compliqué. Tout est compliqué avec moi, je sais, mais là… c’est plus compliqué encore que tout ce qu’elle peut s’imaginer. Je vais mourir, et ces trois mots, j’ai l’impression que même si je les répète de plus en plus souvent, ils n’ont jamais le même sens et, pire que tout, ils ne s’allègent jamais. Je vais mourir, Astrid et Adaline vont rester seules, Crescentia et Samuel vont rester seuls eux aussi, je vais laisser derrière moi des mères célibataires et des orphelins. Et moi je vais mourir. J’essaye de rester calme, quand je lui dis ça, les yeux fixés sur une petite princesse qui boit son biberon, complètement indifférente à ce que son stupide daddy est en train de dire. Que je parle de parties de jambes en l’air sur un canapé, de la couleur d’un traversin, de mort ou de cimetière, pour elle, c’est peu ou prou la même chose et quelque part… je l’envie. L’innocence d’une enfant, l’innocence d’un bébé poussé à l’extrême, qui laisse les babillages aux adultes et qui ne se concentre finalement que sur une seule chose : ce biberon qui tremble, cette masse chaude qui la tient dans ses bras et qui l’aime, qui l’aime plus que tout. Son papa. Je suis son papa. Et je vais mourir. Et parce que je ne supporte pas l’idée de l’abandonner, parce que je ne supporte pas l’idée d’abandonner Astrid… - Alors ta solution c'est d'essayer de faire en sorte que je te déteste, comme ça ta mort va moins m'affecter ? Tu es le père d'Ada, Marius, même dans vingt ans, quand elle me demandera de lui parler de toi, tu vas me manquer. Je ferme les yeux. Je les rouvre pour les garder rivés sur ma fille. Notre fille. Et rester muet alors que la douleur se roule en boule dans ma poitrine. Je n’ose pas regarder Astrid. Tu vas me manquer. - C'est compliqué seulement dans ta tête. On pourrait être ensemble, profiter des moments qui te restent tous les trois. À la place, tu t'isoles. Est-ce que t'as au moins essayé de trouver des moyens pour soigner ton cœur ? Je n’ai pas le temps de me retenir, cette fois mes yeux se lèvent brusquement mais ne heurtent que le dos d’Astrid. « Quoi ? » Bravo, Marius, très éloquent, c’est…
Pfiou, vibrant d’émotion, comme discours. Est-ce que j’ai essayé de trouver des moyens pour me soigner ? « Je… » Je ne sais pas quoi répondre à cette question. « Je ne m’isole pas. » Connerie. Bullshit. Je ne m’isole pas, je m’entoure de filles, de connaissances, pour mieux cacher que je m’isole. Pour que lorsque j’exploserai, le moins de personne possible soit touché. Elle revient avec un dossier, je m’enfonce dans le canapé pour mieux me retenir de me pencher au contraire en avant et assouvir ma curiosité. « Qu’est-ce que c’… » Ma question meurt dans ma bouche, Adaline râle un peu, je réajuste son biberon. Elle me retient elle aussi d’avancer. Mais c’est inutile : ce genre de dossiers, j’ai ma petite réponse sur leur contenu. Astrid est aussi têtue que moi, et parfois je me demande si elle ne l’est même pas plus que moi, ce qui relève de l’exploit, faut se le dire. Astrid est têtue, Astrid a une obstination à faire pâlir un Caesar de jalousie mais surtout, Astrid ne rechigne jamais devant la masse de travail si elle sait que ça peut l’aider à atteindre son objectif. J’ai cherché des solutions pour Adaline, j’ai contacté des cardiologues en pédiatrie, des pédiatres en cardiologie, j’ai contacté des connaissances de mon père, en France comme aux Etats-Unis. Comment est-ce que j’ai un jour pu ne pas penser qu’Astrid allait faire pareil de son côté ? - Y'a plein de centres scientifiques qui travaillent sur des remèdes. Bon, c'est pas donné mais... t'es un Caesar, ça devrait pas poser problème. Je suis une grande fille, Marius. S'il t'arrive... quelque chose, je vais... je vais survivre. Je veux juste pas qu'Ada grandisse sans son père. Ca fait mal de l’admettre mais… j’ai grandi presque sans mère. Et j’en souffre encore. J’ai grandi avec un père indifférent. Et j’en souffre toujours. Adaline, sans moi… Samuel, sans moi… Astrid et Crescentia seront chacune leur seul soutien, leur seule source de réponse face aux questions de mes enfants. Je suis une grande fille. Bien sûr, je n’en ai jamais douté mais… Il faut que j’arrête de dire mais. Je regarde Astrid.
« Je… je me suis renseigné pour Adaline. » Mieux vaut commencer avec prudence. Par petits pas. « Je savais pas que tu t’étais renseignée aussi… » Je déglutis avant de survoler le dossier du regard, à distance. Je meurs d’envie de le feuilleter. « J’ai demandé à mon père. S’il avait des contacts, s’il pouvait avoir un avis, si… » Je ferme les yeux. « Il a exigé de voir mon propre dossier. Apparemment, il y a une solution. » Qu’elle comprenne le non-dit : je n’ai pas cherché de solution. Mon père l’a fait pour moi, il me l’a imposée. Et j’ai refusé. « Ca passerait par une opération. Une opération très… très lourde. Mais j’imagine que tu le sais déjà… » On en arrive au compliqué. Parce que oui, elle peut dire ce qu’elle veut, c’est compliqué. « Adaline pourra être opérée d’ici un ou deux ans, le temps qu’elle soit un peu plus costaud. Mais ça aussi, j’imagine que tu le sais. » Que ne sait-elle pas ?
« Je ne veux pas être opéré. C’est… » J’en panique rien que d’y penser. « Je... je peux pas, Astrid, je ne veux pas… ce serait une solution temporaire que de m’implanter un pacemaker, de changer une valve ou autre. Mais… » Je secoue la tête. « Que ce soit ça, ou même une greffe, je peux pas… je ne… » Je ne prends déjà pas les médicaments que je suis supposé prendre chaque jour pour fluidifier mon sang, je ne prends déjà pas ce que mon cardiologue me prescrit pourtant tous les mois, alors comment est-ce qu’on pourrait m’imaginer prendre un traitement lourd à vie ? « Bref. Tout ce que je veux, c’est que… que tu sois heureuse. Qu’Adaline soit heureuse. Que tout soit simple. Que… Ada a fini son biberon, tu veux la reprendre ? Ou la mettre dans son transat ? »
Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Ven 14 Avr 2017 - 19:25
i miss you, you have no idea
marius caesar & astrid blake
S'il croit que je resterais là, à ne rien faire en sachant que notre fille est affligée de la même condition du coeur, il se met un doigt dans l'oeil. Et si ça peut aider à garder Marius en vie plus longtemps, je fais deux pierres d'un coup. Je ne veux pas perdre ma fille avant qu'elle n'atteigne trente ans, et que je sois une vieille femme ayant perdu celui que j'aime mais aussi mon enfant. Ma révélation semble le surprendre, ce qui m'étonne moi-même aussi. Comme si j'allais rester là, les bras croiser à attendre que la mort frappe. Quand il m'avoue avoir eu l'aide de son père pour aider son coeur à survivre, je reste un moment interdite. Il n'a jamais pensé m'en parler ? Et qu'a-t-il fait de cette découverte ? Rien du tout. Il m'avoue ne pas vouloir de l'opération. Comme si j'allais accepter ça... Je vais lui botter le derrière jusqu'à l'hôpital s'il le faut. C'est hors de question qu'il se laisse dépérir sous mes yeux alors qu'il y a une solution aux problèmes de son coeur. Que ce soit temporaire ou non...
- C'est une blague ? Tu sais quoi faire pour te soigner, du moins pour un temps et tu préfères mourir. Tu préfères m... nous abandonner ?
Qu'il ne se méprenne pas, c'était exactement ce qu'il faisait. Il n'essayait même pas. Lorsqu'il remarque qu'Ada a terminé, je m'approche et la prend de ses bras pour la lover contre mon épaule sans continuer mon sermon. Je sais que si je continue, je vais perdre les nerfs, plus qu'en ce moment. Bondissant légèrement, j'essaie de faire hoqueter Ada, plaçant une serviette près de mon cou. Je ne fais plus attention à Marius, tentant de me calmer en prenant soin d'Ada. Ce n'est vraiment pas le moment de m'emporter contre lui. Pas avec Ada dans les bras. Après quelques minutes, la petite finit par hoqueter et je peux aller la placer dans sa chambre, dans son berceau électrique que j'active. Ainsi, Ada ne sera pas dérangée par les cris de sa mère qui se retient depuis tantôt. En effet, j'ai tout fait pour ne pas éclater alors que Marius était juste à côté de moi. J'ai tout fait pour ne pas laisser court à ma colère. Il sait quoi faire pour passer le plus de temps avec moi, avec Ada... mais il ne fait rien pour que ça s'arrange. Je reviens vers le salon, espérant qu'il ne se soit pas enfuis entre temps. Quand je le vois, je croise les bras sur ma poitrine après avoir refermé un peu la porte en m'assurant que j'ai la radio dans pour bébé dans les mains, au cas où Ada s'agite.
- Bordel, Marius ! Qu'est-ce qu'il va falloir que j'fasse pour que tu comprennes que je veux pas te perdre ? Je veux tellement rien dire pour toi que tu n'veux même pas essayer ?!
Je ne vaux même pas la peine de faire quelque chose... n'importe quoi ? J'ignore maintenant ce qui est le plus triste. Savoir qu'il va mourir tout simplement ou découvrir qu'il y a un moyen de régler cette situation insoutenable mais il ne fait rien. Il a abandonné avant même d'avoir cherché à faire quelque chose. Il préfère mourir que de tenter cette opération importante ? Je ne comprendrai jamais comment il peut penser que c'est la meilleure solution. Juste se laisser crever sans se battre. Je le croyais plus vif et déterminé que ça. Faut croire que finalement, je ne le connais pas du tout. Au final, la colère est remplacée par la tristesse. Je sais les larmes se battre au coin de mes yeux et je passe mon bras contre mes joues pour les retenir. Je ne suis pas du genre à pleurer facilement mais aujourd'hui, s'en est trop. Je n'en peux plus. À une époque, Marius était là pour moi. Il savait me faire sourire même quand je savais que notre temps ensemble était éphémère. Maintenant c'est différent car je ne comprends plus ce qui se passe par sa tête. Il est un étranger, tout simplement. Il ne cesse de se contredire... une vraie montagne russe qui est en train de malmener mon coeur. J'ai essayé par tous les moyens de le garder en vie, de faire en sorte qu'il me revienne. C'est maintenant à mon tour d'abandonner. J'en ai assez de courir après lui, alors qu'il ne veut même pas être sauvé.
- Va-t-en. Laisse-moi tranquille ! J'en peux plus, Marius... Cette fois, je pleure pour vrai, et je dois reprendre mon souffle pour retenir les sanglots qui me secouent. Je sais plus quoi faire ou te dire pour que tu comprennes... tu... j'abandonne.
Dégage de ma vie, et laisse mon coeur tranquille. Je déteste me sentir aussi impuissante. Aussi insignifiante. Je sais que si les rôles étaient inversés, je n'aurais pas hésité une seconde de faire opération mon coeur malade si ça voulait dire que je pourrais passer du temps avec l'homme que j'aime et notre fille. Mais lui a décidé d'abandonner... alors moi aussi et j'aurais dû le réaliser avant au lieu de me battre inutilement.
Marius Caesar
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Sujet: Re: i miss you, you have no idea (astrius) Sam 22 Avr 2017 - 1:47
i miss you, you have no idea
Astrius & Marius (& Adaline)
Je ne comptais pas lui dire, à la base. Non mais sérieusement : je ne comptais absolument pas lui dire. Pas comme ça, pas maintenant, pas du tout. Mais maintenant elle sait, parce que j’ai été incapable de fermer ma gueule, parce qu’avec Adaline dans mes bras, Astrid face à moi, ça m’avait semblé logique. Logique. Evident. Et maintenant… je ne m’en mords pas encore les doigts, mais je ne sais pas comment m’en sortir. C’est compliqué seulement dans ta tête. A bon ? Peut-être, je ne sais pas trop, tout a toujours été trop compliqué dans ma tête apparemment. Mais… Je ne sais pas quoi, je suis incapable de parler alors qu’Adaline boit patiemment, gentiment, sans problème son biberon. Elle, au moins, elle ne fait pas de problème. Elle, au moins… Je ne sais pas quoi dire et devant le dossier qu’elle me tend, que j’identifie sans le moindre souci, je reste toujours aussi muet. Astrid, celle qui arrivait à faire taire Marius sans le moindre problème. Centres scientifiques qui travaillent sur des remèdes. Je sais. Je le sais que trop bien. Mon père aussi a tenté cette approche. Mais le problème, c’est pas seulement que je vais mourir, au final, c’est aussi – voire surtout – que je refuse me soigner. Ça non plus, je n’avais pas prévu de le lui dire. Pas comme ça non plus. Pas du tout, tout court. Elle ne veut pas qu’Ada grandisse sans son père, moi j’ai l’intime conviction que ce ne serait peut-être pas un si grand mal, qu’elle ne me connaisse pas. Pour Adaline, j’ai demandé à mon père. Pour mon propre cas, il y a une opération. Je survole le dossier tout en parlant, j’évite un contact visuel qui serait plus douloureux qu’autre chose. Je n’avais pas prévu de le lui dire. Je ne veux pas être opéré. La sentence tombe, ma panique enfle, je secoue la tête, je clos là la discussion. Bref. Les médicaments qu’on me prescrit, je m’obstine à ne pas les prendre aussi régulièrement qu’il le faudrait. Le suivi mois après mois de mon cœur, je m’obstine à le rendre chaotique, à oublier des rendez-vous, à en reporter d’autres, parce que je ne veux pas m’enfermer dans une routine de compte à rebours. Et pourtant… le compte à rebours est là, malgré tout. Constant dans mon esprit, qui s’égrène jour après jour, mois après mois, inspiration après expiration. Je ne veux pas être opéré. J’en aurais presque un soupir désolé lorsque je contracte la mâchoire dans l’attente d’une réaction qui ne tarde pas plus que nécessaire. - C'est une blague ? Tu sais quoi faire pour te soigner, du moins pour un temps et tu préfères mourir. Tu préfères m... nous abandonner ? Je relève brusquement la tête. L’abandonner ? J’ouvre la bouche, mais elle est déjà sur moi pour récupérer ma fille, notre fille, me l’enlever, me l’arracher, la reprendre et l’éloigner de moi. « Astrid, c’est pas ça, je… » Les mots s’étranglent une nouvelle fois dans ma gueule, comme pour mieux me convaincre d’arrêter là le massacre. Je sens qu’elle est au bord de l’explosion, et que seule la présence et les grands yeux bleus d’Ada la retiennent pour le moment. Je sens qu’elle va hurler, que tout ce que je peux vaguement envisager de dire pour le moment ne servira à rien. Ne fera qu’envenimer la situation.
Un rot de la part d’Ada nous confirme que son repas vient de se finir convenablement, dans toute la splendeur de la tradition burgonde à n’en pas douter, je tends une main pour caresser les cheveux de ma fille mais déjà les deux femmes de ma vie sortent de la pièce. Inutile de préciser que je me retiens avec fermeté de les suivre. Je ne suis pas suffisamment stupide pour ignorer non seulement qu’Astrid va coucher la petite, mais aussi qu’elle n’est pas d’humeur à ce que je trottine davantage derrière elle. Je m’impose, avec mes fleurs et ma connerie, alors que je la repousse depuis des mois. Je m’impose, alors que je la rejette. Je m’impose dans sa vie comme si c’était mon droit alors qu’en réalité, ce serait plutôt mon devoir de ne pas suivre. Pendant les quelques instants sans elle, j’essaye de lister mes arguments, mais n’est pas de retour depuis plus d’une seconde que je sais que je n’en ai aucun. Aucun suffisant pour justifier le fait que j’envisage de l’abandonner. De les abandonner. Elle croise les bras sur sa poitrine, je ne peux pas m’empêcher de soupirer et de lever les yeux au ciel, dans un très explicite c’est bon, vas-y, engueule moi, je suis prêt. A croire qu’elle n’attendait que ça.
- Bordel, Marius ! Qu'est-ce qu'il va falloir que j'fasse pour que tu comprennes que je veux pas te perdre ? Je veux tellement rien dire pour toi que tu n'veux même pas essayer ?! J’ouvre la bouche. Je la referme. Je la rouvre. « C’est pas ça, Tidou ! » Son surnom vient naturellement, avec toute l’affection immature qui vient avec. Adulte, il faut que je me comporte en adulte, c’est tout ce que je mérite. C’est ce qu’elle mérite, aussi : un père adulte pour sa fille, pas un éternel gamin qui joue à se laisser mourir. Un adulte calme, un adulte lucide. Lucide. Un adulte qui se retient de gémir, de pester, de tempêter, un adulte prêt à avoir une conversation d’adulte, calme et posée, lucide et raisonnée, une conversation… - Va-t’en. Laisse-moi tranquille ! J'en peux plus, Marius... Je sais plus quoi faire ou te dire pour que tu comprennes... tu... j'abandonne. D’un pas, je suis sur elle pour la prendre d’autorité dans mes bras. Adulte lucide, calme et raisonné ? Mon cul, ouais, j’en suis incapable. Tout ce dont je suis capable, à cet instant, c’est de suivre mon instinct. Un instinct perdu, désemparé, certain de faire les mauvais choix et pourtant qui continue à les faire parce que ce sont les seuls qu’il voit. Mon instinct est tout pourri, mais c’est le seul que j’ai. Et si je prends Astrid dans mes bras, c’est parce que ses larmes me sont intolérables. C’est con, hein, vu que j’ai l’impression d’en être le principal facteur en ce moment. Le pire, à n’en pas douter.
« Je suis désolé, Astrid, c’est juste que… » C’est compliqué. Encore. « Je ne veux pas te laisser. Enfin, j’aimerais ce serait plus simple pour tous les deux, mais faut que je te le dise, j’y arrive pas, là. C’est ça qui m’énerve, c’est ça qui me rend stupide… » Je m’écarte, pour me pincer l’arête du nez. Qu’elle abandonne, ce serait le plus raisonnable. Que je parte, ce serait le plus raisonnable. Mais… « Je ne veux pas vous abandonner. Mais je ne veux pas... à la seule idée qu’on m’opère, je panique. » Et mes grands yeux qui s’humidifient doivent en porter l’une des preuves les plus irréfutables. « Je t’aime, je t’aime plus que tout, Astrid. Je m’y prends mal, je m’y prends très mal pour te le montrer, mais… je ne veux pas être qu’une étoile filante dans ta vie. Je ne veux pas exploser d’un coup et te laisser en morceaux, sans personne pour t’aider, et avec la culpabilité d’avoir causé tout ça. Je ne veux pas… je te veux toi, je veux vivre, mais je me suis fait à l’idée depuis tellement longtemps que j’allais crever avant trente ans que je n’arrive plus à m’imaginer aller plus loin que ça. Je suis terrifié à l’idée de mourir, mais je le suis encore plus à l’idée de survivre. » Je fais un pas en arrière. « Je suis pas courageux, Astrid. Je suis pas fort comme toi. Je ne veux pas de faux espoirs, passer par une opération qui me donnerait cinq ans de plus, et mourir malgré tout après ça. J’aimerais tellement que tu ne m’aimes pas, pour que ce soit plus simple, que je ne me réveille pas en sursaut la nuit en rêvant de mon propre enterrement et de toi tout en noir. Et pourtant la perspective de ma mort, c’est la seule chose qui soit stable dans ma vie. Ça et… et toi. » Ma voix se brise à chaque phrase un peu plus. Je me rends compte que je n’arrive même pas à hausser le ton alors qu’en temps normal, rien ne m’en empêcherait. Qu’est ce que je veux, au final ? « Je ne veux pas t’abandonner. Je t’ai déjà fait suffisamment de mal. Je ne veux que… que ce qui sera le moins douloureux pour toi. » Ma voix se raffermit. Un peu. « C’est à toi de me le dire. Qu’est-ce qui te ferait le moins mal, dans l’affaire ? Que je parte, que je te laisse tranquille, ou que je reste ? » Elle se raffermit davantage, quand je la regarde dans les yeux. « Tout ce que je veux, c’est ton bonheur. » Un murmure assuré que détruit un merveilleux reniflement.