Sujet: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Dim 28 Fév 2016 - 10:58
I wish I knew how to shut up my mouth
Astrid & Marius
Je n’ai pas envie. Putain que je n’ai pas envie. Et pourtant… et pourtant me voilà devant l’hôpital, à m’annoncer à l’accueil en bon petit malade responsable que je suis. Il y a trois semaines, on m’aurait dit que j’allais être un jour à l’heure pour un rendez-vous médical, je me serais inquiété sérieusement pour la santé du mec en face. Et pourtant… me voilà. J’ai à peine le temps de dire mon nom que je me retrouve assis sur le bord d’un lit d’hôpital et qu’on me demande d’enlever mon tee-shirt. Aussitôt, j’ai un petit sourire narquois qui se dessine sur mes lèvres, un sourire amusé et un brin charmeur. Celle qui vient de me dire ça est mignonne en plus et… et elle vient surtout de sortir de la pièce pour laisser entre un infirmier bien moins sexy selon mes critères. « Et merde » Le français me vient tout seul, comme une salutation. Dix huit jours, me voilà qui pointe à l’hôpital parce qu’ils ont menacé de venir me chercher eux-mêmes cette fois-ci. En même temps ça peut s’expliquer, le suivi des quinze jours, je l’ai oublié sans trop de peine… A ma décharge, Moira est venue pour son anniversaire, je n’allais tout de même pas la mettre à la porte ! Et même si je sais que cette excuse ne va pas passer pour la suite parce que Moira est officiellement morte, pour moi, ça tient plutôt la route et… « Marius Caesar c’est bien ça ? » Je lève les yeux vers le mec. « Il parait » Je le vois jeter un regard critique en direction du bandage que j’ai refait maladroitement ce matin, avec l’aide de Moira. Il désigne le lit dans un « Installez vous » suffisamment sec pour accentuer ma mauvaise humeur et me donner envie de lui répondre par un doigt d’honneur. Je me contente d’un « On dit s’il vous plait » sarcastique, en m’exécutant de mauvaise grâce.
De toute manière, je n’avais pas envie de venir. Si je me suis pointé, c’est pour éviter de les voir débarquer chez moi mais surtout parce que Moira m’a mis à la porte de l’appartement sans plus de cérémonie. Rapidement, je le sens défaire mon bandage et mon pansement en quelques gestes. Ses questions démarrent, n’en finissent plus. Des détails sur mon opération, sur ce que j’en sais, sur les circonstances de la blessure. Inutile de préciser à quel point je lui dis d’aller se faire foutre sur ce plan là. Et rapidement… mon immobilité forcée commence à m’insupporter. Hyperactif depuis tout petit, me forcer à rester assis ou allongé, c’est mettre ma patience à rude épreuve et je la sens d’étioler à chaque seconde à un peu plus. En fait, pour m’occuper, je commence même un compte à rebours avant d’en avoir définitivement ma claque et de me relever, quoiqu’en dise l’imbécile qui m’examine. Et qui vient de se taire. Enfin. D’ailleurs, il cesse de palper mes deux cicatrices un peu trop envahissantes pour aller consulter mon dossier. Je me redresse comme je peux, jouant des abdos dans une grimace. Je suis à peine assis qu’il revient vers moi, pose sa paume sur mon torse pour me forcer à me rallonger en balayant d’une main tous les jurons et insultes que je peux commencer à sortir. « Caesar vous vous foutez de ma gueule ? » Je fronce les sourcils. C’est bizarre, on passe du ton mécanique et robotique de celui qui en a déjà ras-le-bol de sa journée à un ton un peu plus… « Je savais pas que vous lisiez mes pensées. Sérieusement, je pense vraiment qu’un peu de rose à lèvres vous irait à merveille et que… » Son regard, loin de m’interrompre, me pousse au contraire à poursuivre mais il me coupe sans plus de mise en garde. « Pas d’activité sportive, ça veut dire pas d’activité sportive. Rien. A la rigueur, vous pouvez descendre aller chercher le pain mais c’est tout. » Je me prépare à me lancer dans une protestation courageuse, il ne m’en laisse même pas le temps. « Vous risquez une hémorragie ou une rémission augmentée de plusieurs mois si vous continuez comme ça. » En quelques mouvements, je le sens réinstaller le bandage, ça ne lui prend guère plus de quelques minutes quand on passe au moins un quart d’heure à le faire avec Moira. Je suis jaloux. Avec des claquements de langue, il avorte toutes mes tentatives de prise de parole. Il finit par me jeter mon tee-shirt au visage dans un « Et mettez des chemises, bordel, c’est bien plus pratique » aussi éloquent sur le reste. Putain que je le déteste. « Me parle pas comme ça, gros lard » Ca m’échappe, mâchoire serrée de colère. Il arque un sourcil, de toute évidence pas intimidé le moins du monde. « On se revoit dans cinq jours. Avec la chirurgienne qui vous a opéré. » Péniblement j’enfile mon tee-shirt sous son regard ouvertement moqueur.
Lorsque je sors de l’hôpital, une vingtaine de minutes plus tard avec bien trop d’antalgique et aux médocs pour mon cœur sous le bras, je suis d’une humeur massacrante. Putain que je vais mettre un pain à Moira dès que je vais rentrer, pour lui faire comprendre que si c’est pour me faire encore engueuler comme ça, il est hors de question que je me pointe à nouveau à l’hôpital dans les mois à venir. Je ne peux pas, je ne peux pas tout simplement rester avachi dans mon canapé. J’ai bien trop besoin d’éprouver mes limites pour ça. Quelque part, je me doute bien que mon comportement ne fait pas que frôler la connerie et l’irresponsabilité, mais… Je fulmine encore en descendant d’un pas que je veux vif les escaliers, brutalement indifférent aux tiraillements douloureux. Je fulmine encore lorsque je décide de faire la moitié du chemin à pied, juste par principe, juste pour faire un bras d’honneur à ce pas d’activités sportives que ce connard d’infirmier m’a asséné avec sa petite voix pédante et… « Astrid ! »
Oui, je sais, je n’ai pas réfléchi. Pas une seule seconde. Il a fallu que je la voie pour que je l’appelle, il a fallu que je croise sa silhouette pour qu’instantanément, j’aie besoin de l’appeler, qu’elle me regarde, qu’elle… Bon sang que je suis con. Immobile au milieu des escaliers, elle est là, juste devant moi. Et je me souviens accessoirement que je l’ai larguée. Plaquée. Sans explication autre qu’un voilà, c’est fini, ciao que je n’ai pas su justifier. Pourtant, elle le sait que j’ai une malformation cardiaque. Mais elle ignore juste que ça peut s’opérer, que je refuse, que ça s’aggrave, je lui cache bien trop de choses pour accepter de tenter de justifier mon comportement. Pourquoi je l’ai appelée, alors ? Alors qu’on aurait tout à fait pu s’ignorer et poursuivre notre chemin, alors qu’elle ne m’avait peut être pas vu ? Parce que je suis con, déjà. Et parce que… c’est comme ça. Je lui offre un petit sourire crispé. Incapable de me démonter, incapable de faire volteface, prêt à assumer ma connerie désastreuse. « Ca… ça va ? Tu viens pour… » notre fille ? « Tu viens pour le bébé ? »
J'espère que ça te va je corrige l'anglais hasardeux du titre dès que je rentre de la messe
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Jeu 10 Mar 2016 - 4:27
marius caesar & astrid blake.
Don't worry when i fight with you, worry when i stop because it means we have nothing left to fight for.
J’en ai marre. De tout. J’ai envie d’hurler… Le médecin dit que c’est normal si près de la fin de ma grossesse. Perdre patience est tout à fait normal qu’il dit. Le pire dans tout ça c’est que je n’ai pas grand monde à qui parler de tout cela. J’ai uniquement ma mère. Ça devrait être assez mais non. Dès que je me vois dans le miroir, j’aperçois mon ventre proéminent et je pense à Marius. Comment il est parti sans explications. Comme ça à la fin de ma grossesse. Je visite de plus en plus souvent l’hôpital puisque j’approche de ce jour fatidique où je dois donner la vie. Cette petite boule de vie au creux de mes entrailles. La seule chose qui me permet d’avancer et d’oublier les dernières semaines, les derniers mois. Ouais, je préfères regarder vers l'avenir, ça me permets d'avancer, de ne pas penser à quel point ça fait mal. Par contre, je ne peux pas continuer à penser à lui. À Marius. Je dois penser au bébé, à moi. Quelques semaines et je vais être mère. Je n'arrive toujours pas à y croire. J'ai tellement hâte aussi. Je fais tout ce que le médecin me dit de faire. Je fais attention et je ne veux surtout pas faire d'erreurs qui pourrait mettre la vie de ma fille plus en danger. Je suis à l'avance pour mon rendez-vous. J'ai décidé de déambuler dans les couloirs en attendant. Je suis perdue dans mes pensées quand je crois soudain entendre mon prénom. Et cette voix... Cette voix. Je lève le nez et je pose les yeux sur le visage de Marius. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Ah oui, son coeur. Ca… ça va ? Tu viens pour… Tu viens pour le bébé ? Le bébé... Ta fille aussi, Marius. Ta fille aussi. J'aimerais tellement me mettre à lui hurler à la gueule mais je peux pas. Pas ici. Alors je sers les dents pour m'assurer de ne pas faire comme je fais d'habitude et exploser sur place. Ce ne serait pas bien pour le bébé, ni pour les autres patients ici. Il a dû culot quand même de venir me saluer comme ça alors qu'il a rompu sans raisons quelques semaines plus tôt. De faire comme si de rien n'était.
- Marius... Oui, ça va super... Mon ton sonne faux même si j'essaie de paraître complètement indifférente par sa présence. J'ai un rendez-vous dans vingt minutes...
Secrètement, j'aimerais bien qu'il m'accompagne puisque cet enfant est aussi le sien.. Puisque j'ai pas envie de continuer sans lui même si je ne lui avouerai jamais. Cependant, je me retiens. Parce que je me souviens qu'il m'a plaqué même s'il savait que j'étais sur la fin de ma grossesse. Demander qu'il vienne avec moi serait juste une facon de plus qu'il puisse me blesser en refusant. Il se fiche bien de moi. Puis le bébé aussi. Sa fille. Il est parti tellement vite qu'on a pas pu parler de l'avenir. S'il comptait être là pour l'enfant au moins... Sans parler du prénom et de tous les détails de cette nouvelle vie à venir qu'on a jamais abordé. Je lui demande même pas comment ça va. C'est peut-être égoïste mais je suis trop têtue pour montrer que je m'inquiète toujours pour lui. Même encore aujourd'hui. Et soudain, je me demande ce qu'il fait ici. Ce n'est pas son genre de se pointer à l'hôpital même avec la condition de son coeur. La curiosité l'emporte sur le reste... Je dois savoir et les mots quittent mes lèvres sans que je puisse les retenir.
- Tu es là pour ton coeur, j'imagine ?
Je descends les quelques marches qui nous séparent et le contourne pour m'arrêter à sa hauteur. Je devine à sa tête qu'il a pas vraiment réfléchit avant d'appeler mon prénom comme ça. Il aurait peut-être été préférable qu'on passe chacun notre chemin... Je ne l'aurais peut-être pas remarqué tellement j'étais perdue dans mes pensées. Mais ce bébé dans mon ventre. C'est le sien aussi... Et comme lui, notre fille aura un problème cardiaque. Ou peut-être que c'est à cause de moi qui prenait de l'alcool au début de la grossesse. Ce qui est certain c'est que je ne peux ignorer le fait que Marius est ici. Devant moi. De voir son visage me donne l'effet d'une vraie douche froide parce que même si c'est insensé, je réalise qu'il me manque plus que je le pensais possible après ce qu'il a fait. Pourquoi ne peut-il pas sortir de ma vie et arrêter de me faire du mal ? Ne voit-il pas que c'est difficile pour moi, et d'agir comme il le fait, comme s'il se préoccupe de ce qui peut m'arriver - nous arriver - ne fait que me détruire davantage... De ce genre de blessure que les médecins ne peuvent pas soigner...
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Marius Caesar
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Jeu 10 Mar 2016 - 15:02
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Astrid & Marius
Elle est belle. C’est la seule chose que j’arrive à penser lorsque je la dévore du regard. C’est la seule chose cohérente que j’arrive à formuler lorsque je me fige. Je n’aurais pas dû l’appeler, j’aurais dû l’ignorer, j’aurais dû passer mon chemin et la laisser dans ses pensées. Je l’ai larguée. Vraiment. Violemment, aussi, parce que rien ne le laissait prévoir. Alors ce n’est pas logique que je l’appelle, comme si de rien n’était. Mais c’est plus fort que moi, vraisemblablement parce que je suis stupide. Ma colère s’est évaporée à l’instant même où ma voix a portée avant que je réfléchisse. Et elle lève le nez, et j’aurais dû me taire, et son incertitude et sa colère, et son regard… Ma question est stupide, je tente d’assumer ma connerie en refusant de faire volteface mais je nous perds, je me perds, dans une nonchalance et une désinvolture qui ne trompe personne. Le bébé. Notre fille. Ma fille. Je note la petite crispation de ses fossettes, je sais instantanément qu’elle se retient d’exploser et j’accuse le coup en restant droit et en luttant pour ne rien laisser paraître moi non plus de mon malaise. Casse-toi, casse-toi Marius, casse-toi tout de suite. - Marius... Oui, ça va super... Je pince mes lèvres, commence à me dandiner sur mes jambes, passant de l’une à l’autre pour mieux faire disparaître ma nervosité. « Ah, super alors… » Oui, c’est tout ce que je trouve à répondre, aussi indifférent qu’elle, aussi détendu qu’elle. On a l’air de deux crétins, tiens. Et je suis le crétin en chef. J'ai un rendez-vous dans vingt minutes... Mon cœur rate un battement, je regarde inutilement derrière moi comme si une flèche lumineuse allait m’indiquer c’est par là qu’elle va aller en rendez-vous sans toi, gros naze. Il faudrait que je parte, que je coupe court à la conversation. Il faudrait, aussi, plus prosaïquement, que j’évite de rester debout trop longtemps. Il faudrait, enfin, que j’arrête de la regarder, que j’arrête de regarder son vendre, que j’arrête d’être aussi con, putain. Mais entre ce que je devrais faire et ce que je fais, il y a toujours eu un monde, un monde de contradiction et de mauvaise foi.
Et je reste là. « Ah, t’es en avance alors. » Je me demande où est passée ma répartie habituelle. Où sont mes blagues, où est mon humour lamentable, où est même ma vitalité. Et je ne peux même pas mettre ces désertions sur le compte de mon père, je sais qu’il y a autre chose, là. Il y a la culpabilité. Et le malaise. Je suis partagé : je veux revenir en arrière, je veux la prendre dans mes bras, je veux la chatouiller et l’entendre rire aux éclats, je veux l’embrasser, je veux l’aimer à me perdre dans ses cheveux, à me perdre dans ses yeux. Mais je reste immobile, comme un imbécile, parce qu’une fois que j’ai pris une décision, en général je m’y tiens. Même si elle est stupide, même si elle me donne l’impression d’être stupide. - Tu es là pour ton coeur, j'imagine ? J’ouvre la bouche, sans qu’un mot n’en sorte dans un premier temps. Elle redescend, se met à mon niveau.
Mon cœur ? Mon regard se fait étrangement fuyant, moi qui m’évertue toujours à regarder quelqu’un dans les yeux, moi qui sais mentir sans sourciller, qui est presque capable de convaincre quelqu’un dans un sourire que le ciel est vert par mon assurance. « Mon cœur ? Euh… ouais, mon cœur, quelque chose dans le genre. » Casse-toi. Casse-toi, Marius, laisse-la tranquille. Elle est là, à quelques centimètres de moi : inatteignables. Je soupire parce que je ne sais pas quoi faire, pas quoi penser, pas quoi dire : je ne sais pas grand-chose au final, en dehors du fait que je n’ai strictement aucun intérêt à rester là. « Ton rendez-vous, c’est… pour le contrôle, c’est ça ? L’échographie mensuelle, quelque chose dans le genre, j’imagine » J’essaye de rester détaché, de rester indifférent. C’est totalement stupide : même si on est plus ensemble, je suis supposé m’intéresser à ma fille tout de même, à cette petiote qui souffre d’une malformation cardiaque tout comme moi, à qui j’ai refilé ça en plus d’une paternité foireuse. Même si je ne suis plus avec Astrid, je devrais être capable de me sentir concerné, de me comporter avec Astrid comme avec Crescentia lorsqu’elle était encore enceinte mais… Mais il y a ce mais. Astrid n’est pas Crescentia, Astrid ne sera jamais Crescentia : Astrid sera toujours plus que Crescentia et ça m’angoisse. Je commence à le comprendre, je commence à le savoir, je commence même à l’accepter et à l’admettre mais je n’arrive pas à composer avec parce que… Je meurs d’envie de tout lui dire. De lui dire que mes deux vaccinations au NH24 ont amplifié ma malformation, que mon cœur s’affole pour un rien, que je suis obligé d’abaisser en permanence ma densité pour qu’il ne déconne pas, que mon père m’a tiré dessus, que j’ai peur pour elle, que mon frère s’est éloigné de moi, que Moira est vivante, que mes parents sont des Hunters, que je veux qu’elle vienne vivre avec moi, que je veux dormir avec elle, que ses manies me manquent, que son sourire me manque, que ses colères me manquent. « Tu veux… » Mon poignet brisé par mon père toujours coincé dans une attelle file dans ma nuque, remonte ébouriffer mes cheveux comme il peut malgré son immobilité. Tu veux que je t’accompagne. « Tes parents vont bien ? » Ce n’est pas la question que j’aimerais poser mais c’est la seule que je me sens capable d’articuler. Capable et presque légitime. « C’est bien si tu as réussi à passer à quelque chose en tout cas. » Je me sens minable. Mais je me sens aussi pris en tenaille entre ma décision et mon incapacité à revenir en arrière.
Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Mar 19 Avr 2016 - 17:57
marius caesar & astrid blake.
Don't worry when i fight with you, worry when i stop because it means we have nothing left to fight for.
Il fuit mon regard, je le remarque tout de suite. Lui, comme moi, on a jamais été de ceux à se défiler de l'attention des autres. Deux têtes de mule, voilà c'qu'on était. Aujourd'hui, c'est un tout autre Marius que j'ai sous les yeux et mon regard le fixe, l'analyse comme si j'essayais de lire ses pensées. Pourquoi m'as-tu laissé Marius ? Pourquoi tu m'fais du mal à me saluer comme ça, comme si de rien n'était ? Pourquoi est-il encore aussi beau à m'en faire perdre la tête au juste ? Ce serait tellement plus facile de l'imaginer ressembler à un monstre hideux mais me trouver ainsi à ses côtés me rappelle à quel point il me manque. Ses bras autour de ma taille, son humour merdique qui arrive toujours à me faire rire tout de même. Elles sont où ses promesses qu'il m'a fait ses derniers mois. De passer à me demander d'habiter avec lui à me plaquer sèchement, la claque a été violente mais pas autant qu'aujourd'hui alors que j'réalise que, Marius... je l'ai dans la peau. Ça me brûle et ça me démange. Il me confirme alors que c'est bien pour son coeur qu'il est ici et je m'en inquiète un peu bien que je ne montre aucune émotion qu'une expression ferme. Et comme si on jouait à la balle, il me relance sur ma raison d'être ici. Si c'est pour le bébé, un contrôle ou quelque chose comme ça. Ce qu'il peut être perspicace... mais je me pince la lèvre pour ne pas éclater et de lui balancer une réplique cinglante à la gueule. Non, j'veux pas lui montrer qu'il arrive encore à m'atteindre. Alors j'essaie de garder mon calme le mieux que je peux et répond d'un air détaché.
- Oui, le médecin veut vérifier que tout va bien puisque c'est le dernier mois avant l'accouchement.
J'ai remarqué son bras en attelle et je me demande vraiment ce qui a pu lui arriver. Mais connaissant le jeune homme, je sais qu'il lui arrive souvent de se casser quelque chose. C'était un des trucs auquel j'étais habitué. De prendre soin de lui après une journée de travail à faire des cascades ou du sport. Non... Je dois me sortir ses souvenirs de la tête. Il m'a déjà brisé le coeur, je ne ferais que me torturer à penser à tous ses moments heureux pasés en sa compagnie et comment lui seul arrivait à me faire sentir aussi vivante. Je garde donc le silence et il enchaîne... Tu veux... Si j'veux quoi ? Quelque chose me dit qu'il est en train de me demander si je désire qu'il m'accompagne à mon rendez-vous. Pas besoin d'être une mutante avec un don de télépathie pour deviner les humeurs du cascadeur, je le connais peur coeur. Pour mon plus grand malheur parce qu'à cause de ça, j'arrive pas à l'oublier. Je le hais, je suis en colère contre lui mais il reste le père de cette petite boule de vie qui pointera le bout de son nez dans quelques semaines à peine. Je voudrais lui faire mal comme il m'a fait mal et l'empêcher de la voir, cette petite. Le priver de cette joie mais je ne suis pas comme ça. Je ne l'ai jamais été. La seule façon que j'ai de me venger de m'avoir laissée c'est de faire comme si je suis passée à autre chose. Ce qu'il me fait d'ailleurs remarqué après avoir demandé comment allait mes parents. Comme s'il s'en préoccupait de mes parents. J'oublie sa première question pour passer tout de suite à la suivante avec un ton un peu trop impulsif... qui me ressemble beaucoup plus que mon attitude jusqu'à présent.
- Hm... Ouais, sauf quand j'me regarde dans le miroir et que j'vois mon ventre rond. C'est assez difficile de passer ça inaperçu.
Le naturel revient au galop peu importe mais effort de rester indifférente. Y'a bien que Marius qui arrive à me faire perdre mes moyens, autant quand il me prenait dans ses bras que quand il dit des trucs du genre. Si j'ai passé à autre chose... C'est bien ce que j'essaie de lui faire croire mais qu'il gobe tout cela aussi facilement vient détruire toutes mes défenses. Je suis contradictoire, je ne sais pas pourquoi ça me dérange autant. Je devrais être heureuse que ça marche mais je ne le suis pas. Parce que même si je ne veux pas me l'avouer, je m'accroche encore à Marius comme si ma vie en dépendait, et pas seulement à cause que je suis enceinte de notre enfant. J'inspire profondément et ferme les yeux pour me calmer. Je trouve lentement ma contenu... parce que la nostalgie s'installe doucement en moi et je n'y peux rien...
- Écoute, si tu veux venir à l'échographie, tu peux Marius. Si non... Laisse-moi tranquille. Ne me parle plus. Je peux pas faire semblant que tout va bien si tu continue de m'aborder comme ça.
Ma voix tremble, je l'entends et ça m'agace. Je m'agace. Mais hors de question que je lui avoue clairement que j'aimerais qu'il soit là. Si c'est pas pour moi, au moins pour le bébé. Je ne suis pas de celles qui croient que l'enfant encore dans le ventre perçoit ce qui se passe autour mais au moins, de voir que le blond s'intéresse déjà à la petite fille qu'on attend avant même de la tenir dans ses bras, ça me rassurerait. J'ancre mon regard dans le sien comme si je lui lancais un triste ultimatum.
- Parce que si tu comptes pas m'aider avec la petite, dis-le tout de suite. Je vais véritablement pouvoir passer à autre chose comme ça.
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Marius Caesar
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Mer 20 Avr 2016 - 17:11
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Astrid & Marius
Ma blessure n’est rien, strictement rien, comparée à son regard. Comparée à ses mots. Comparée à sa présence, à cette gêne entre nous, à ce malaise violent et douloureux. Je n’aurais jamais dû l’appeler, m’arrêter, m’attarder et pourtant, je suis incapable de partir. Un silence dérangeant, des interventions aussi inutiles que brève, j’ai l’impression qu’elle me rend muet. Malade. Je meurs d’envie de la prendre dans mes bras, de l’embrasser, de me perdre dans ses cheveux, dans son odeur. Je meurs d’envie de lui offrir un café, de la faire rire, de l’entendre me dire à quel point je suis bête lorsque je sors des blagues qui volent au ras des pâquerettes, lorsqu’elles ne sont carrément pas en dessous de la ceinture. Mais c’est ça le problème : je meurs. Et je ne veux pas lui infliger ça, surtout pas depuis que je sais qu’on peut me sauver mais que je suis incapable de l’accepter. Je suis perdu, certain de faire le bon choix mais persuadé, aussi, de faire une erreur monstrueuse. Et je reste là, les bras ballants, à la regarder. Des monosyllabes, des remarques sans intérêt, je la dévore des yeux, je réponds à ses questions dans un nouveau mensonge pas si éloigné de la réalité. Non, ce n’est pas pour mon cœur que je suis là mais c’est bel et bien lui qui m’a poussé à te plaquer violemment, méchamment, sans signe avant-coureur alors que j’ai passé des mois à te reconquérir, alors que j’avais pour la première fois de ma vie fait un pas en avant. Je suis incohérent. Comme avec ma fille, presque là. Sept mois et demi, on n’a jamais été aussi proche du terme, je n’ai jamais été aussi proche de la prendre dans mes bras. J’essaye de jouer l’indifférent alors que tout mon être hurle que je suis désolé et qu’elles sont toutes les deux mes trésors. J’essaye de rester détaché. Et je me prends en plein visage le propre détachement d’Astrid. - Oui, le médecin veut vérifier que tout va bien puisque c'est le dernier mois avant l'accouchement. Elle m’en veut. Bien sûr qu’elle m’en veut. Elle me déteste même sûrement, elle s’est enfin rendu compte que je finis toujours par tout gâcher, que je suis une calamité et qu’on ne peut ni me faire confiance, ni s’attendre à quelque chose de bien avec moi. « Ah… ouais… logique. Un mois… c’est fou… »
Dernier mois avant l’accouchement. L’imminence de la naissance me fait me sentir encore plus mal. Qui est donc suffisamment con pour plaquer sa copine à moins de deux mois de la naissance, hein ? Qui donc est suffisamment un enfoiré pour jouer aux montagnes russes autant avec ses propres sentiments qu’avec ceux de sa petite amie ? C’est Marius bien sûr. Et c’est Marius, encore, qui enchaîne face au silence inconfortable, avant que les mots ne s’étranglent dans sa bouche. Tu veux… Non, elle ne veut rien, c’est moi qui veux. C’est moi qui m’impose dans sa vie, c’est moi qui la repousse et qui m’obstine à rester présent. Je l’aime, je l’aime à en crever, je le sais mais… mais je persiste à croire que c’est mieux comme ça et qu’au moins, je limite les dégâts. Et pour limiter les dégâts… je laisse ma connerie en plan pour me raccrocher à un sujet aussi inintéressant que stupide : ses parents. J’ai dû les voir une poignée de fois, quand on était ensemble, la première fois. Mais depuis qu’on s’est remis ensemble, après novembre, après Kingsley, après tout le bordel… bien sûr que je ne les ai pas recroisés. Comme si ses parents m’intéressaient. C’est elle que je couve du regard, c’est elle dont je n’arrive pas à détacher mes yeux, c’est elle qui a un don certain pour me tétaniser et me donner envie de partir en courant en même temps. Je suis minable, vraiment. Et ma dernière question l’est tout autant que moi si ce n’est plus.
Passer à autre chose ? Je pense à Emma, je pense à Dany, je me sens effroyablement coupable. C’est marrant que j’aie l’impression de la tromper avec d’autres filles précisément au moment où on n’est plus ensemble. C’est marrant de voir comme ça ne m’a jamais dérangé d’embrasser et de coucher avec d’autres filles lorsque nous étions officiellement en couple et que maintenant… je me sens mal à la seule idée de tenter, moi, de passer à autre chose pour la remplacer, l’oublier, faire disparaître un peu de son absence ou du moins la combler. Je me sens mal et pourtant je le fais, en espérant qu’elle de son côté… Sa réponse ne se fait pas attendre. Et elle me fait l’effet d’un coup de poing en pleine gueule. - Hm... Ouais, sauf quand j'me regarde dans le miroir et que j'vois mon ventre rond. C'est assez difficile de passer ça inaperçu. Ah ben prends-toi la réalité en face, Marius. Pour moi, c’est facile de passer à autre chose. Pour elle. « J’imagine… » Je fais une grimace éloquente à la seule idée de me mettre deux secondes à sa place. J’ai envie de m’excuser pour ce que je lui fais subir mais je sais qu’elle le prendra mal. Enfin… je crois. En tout cas, ça ne veut pas dire qu’elle n’essaye pas et… et on va dire que c’est bien ? Casse toi, Marius. Pourquoi est-ce qu’on reste en plan, là, hein ? Je me gifle mentalement. Allez, Marius, casse toi. Souris, dis-lui au revoir et casse toi, laisse la, laisse la vivre. - Écoute, si tu veux venir à l'échographie, tu peux Marius. Si non... Laisse-moi tranquille. Ne me parle plus. Je peux pas faire semblant que tout va bien si tu continues de m'aborder comme ça. Mais comment est-ce que je peux envisager une seule seconde de partir, là ? Songer une seule seconde à dire non et à la laisser encore en plan ? Je dois être lâche, parce que mon « Bien sûr que je veux » m’échappe avant même que je me rende compte de ma connerie. Bien sûr que je veux venir. Mais tout est trop compliqué pour moi. Sa voix tremble, la mienne est soufflée, étranglée, presque inaudible. On n’a pas l’air con, tiens. Son regard se pose dans le mien, je lutte contre cette boule au ventre qui me pousse à fuir ses yeux. - Parce que si tu comptes pas m'aider avec la petite, dis-le tout de suite. Je vais véritablement pouvoir passer à autre chose comme ça. J’ai le souffle coupé.
Véritablement pouvoir passer à autre chose. Parce qu’elle n’est pas encore passée à autre chose ? Alors c’est comme ça, c’est quitte ou double ? Je ne peux pas ne plus être avec elle et m’occuper quand même de ma fille ? Je ne peux pas faire comme avec Crescentia ? Je ne sais pas quoi faire et j’ai peur qu’elle prenne mon silence pour une réponse. Et pour une mauvaise réponse. Parce que j’ai comme l’impression qu’un homme normal, responsable et adulte ne devrait pas hésiter. Pourquoi est-ce que je complique tout ? Ce serait tellement simple de lui dire la vérité, ou de faire comme avec tout le monde et de lui cacher comme si de rien n’était la vérité. Après tout, je lui cache déjà pas mal de choses, une de plus, une de moins… je ne suis honnêtement plus à ça près. Sauf que j’en ai marre de mentir. Je veux pas être un salaud avec elle. Ou du moins, je ne veux pas l’être encore plus que maintenant. « Je t’aime. » Ça sonne comme une excuse, c’est con. Mais c’est sorti tout seul. Vraiment. Je n’aurais pas dû dire ça parce que c’est sincère. Vraiment trop sincère. Ça décrédibilise totalement ce que j’ai pu lui dire lorsque je l’ai plaquée. « Astrid, écoute, c’est compliqué. Je… » Je suis con. Mais ça, elle le sait déjà. « Je veux m’occuper de la petite. Je suis sérieux, je veux vraiment m’en occuper, je veux t’aider, être là, tout ça… » Maiiiiis… mais il y a un mais et elle doit l’attendre. Je me passe une main dans la nuque, m’ébouriffe les cheveux, preuve incontestable chez moi de mon malaise. « Mais on peut plus être ensemble, faut que tu passes à autre chose tout en acceptant que… bah… que… ce soit… compliqué entre nous ? Tu comprends ? » Je vais me prendre une gifle. Je la sens venir avec une de ces violences… « Tant que je serais là, en revanche, je t’aiderai avec la petite, c’est pas négociable. » Je n’arrive pas à savoir si je suis en train de tenter de ménager la chèvre et le chou, ou si j’essaye d’avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Dans tous les cas, je me prends le chou jusqu’à devenir chèvre à l’idée que mon fric sera la seule chose qu’aura la crémière si je persiste à refuser l’opération et que mon cœur me lâche. Le beurre, en revanche, je ne sais pas ce qu’il fait là mais on s’en fiche, je me disperse. « Astrid, tu dis que tu ne veux pas continuer à faire semblant que tout va bien… mais… ça veut dire que… tu ne vas pas bien ? »
Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Dim 22 Mai 2016 - 18:14
marius caesar & astrid blake.
Don't worry when i fight with you, worry when i stop because it means we have nothing left to fight for.
Je ne pensais pas que je croiserais Marius aujourd'hui. C'est fou comme y'a des gens qui veulent juste pas te laisser passer à autre chose. À croire que le destin a décidé de nous empêcher de nous éviter. C'est triste quand même... de se dire qu'on se déchire, qu'on se gueule dessus alors qu'on est sur le point d'avoir une fille ensemble. Moi, j'suis juste là. Impuissante, à devoir sans cesse me questionner pourquoi Marius tourne les talons sur nous. Notre bonheur, notre possible famille ensemble. Il est juste incohérent à vouloir emménager avec moi un instant et l'autre d'après s'enfuir à toutes jambes. Je devrais le détester pour ça. Lui faire savoir qu'on ne joue pas avec le coeur des filles comme ça. Mais bon, je le connais, je sais très bien qu'avant moi c'était tout ce qu'il savait faire. J'ai même été idiote de croire que je serais différente. Parce que je ne vois pas d'autres explications à son comportement. Il est juste impossible à cerner, impossible à retenir. Il est volage et je n'y peux rien. C'est pour ça qu'il me fuit, j'en suis certaine et ça me fend le coeur. Il a un fils avec cette autre fille et maintenant il avec moi. J'ai rien de spécial. Notre fille ne sera même pas son premier enfant. Je suis une parmi tant d'autres pourtant, il a bien réussit à me faire croire le contraire. Quelque part, au fond de moi, j'veux encore y croire. Je veux croire qu'il y a encore une chance qu'il me revienne mais je suis si remontée contre lui que je la tait cette petite voix à coups de pieds bien fermes. Tout de même, l'enfant que je porte reste sa fille aussi et j'ai besoin de savoir s'il compte s'en occuper. S'il compte m'abandonner pour de bon. La question est tombée comme un ultimatum bien qu'au départ ce n'était pas mon intention. Peut-être un désir refoulé... mais je me voile la face. Je veux seulement être pratique, rien de plus. Ça n'a rien à voir avec ces stupides sentiments pour lui qui continuent de me tourmenter.
Quel grand mensonge... Et soudain, les mots tombent. Je t'aime. Ça je m'y attendais pas. Enfin... je ne devrais plus être surprise de rien avec Marius et pourtant, je le suis présentement. Je me fige, je cesse de respirer. Bizarrement, son « je t’aime » me fait plus de mal qu'autre chose. Parce que soudain, je me pose des questions. Alors pourquoi, Marius ? Pourquoi t'es parti ? Pourquoi tu me fuis ? J'en peux plus de cette danse interminable entre nous. Et je me croyais endurante... c'est peu dire. Par instinct, je pose ma main sur mon ventre. Ça m'aide à ne pas perdre pied. Ne pas m'effondrer. Ne me dis pas ça, Marius... si tu ne le penses pas. Arrêtes de jouer avec ma tête, de jouer avec mon coeur. Puis, il ajoute que c'est compliqué et qu'il veut être présent pour elles. Mais... Pourquoi doit-il y avoir un « mais » avec lui. S'il l'aime, pourquoi se fait-il mal, nous fait-il mal ainsi ? C'est bien ce qui me fâche le plus à présent. Il est juste con, j'en peux plus. Je voudrais lui dire à quel point il me frustre. Mais je serre les dents. Je ne dois pas perdre mon sang froid. Le médecin l'a dit. Je dois éviter les situations stressantes et de m'emporter. Pour le bébé, mais aussi pour moi. Parce qu'ordinairement, j'aurais déjà commencé à gueuler après Marius... que nous sommes dans un hôpital n'y changerait rien. Il veut aider mais, on ne peut pas être ensemble. Voilà comment il résume la situation. Et ensuite, il ose me demander que si je dois faire semblant que tout va bien c'est que ça ne va pas... Bien sûr que ça ne va pas ! Tout ce qu'il fait, c'est me faire tomber un peu plus amoureuse de lui pendant des mois pour ensuite me jeter à deux doigts de l'accouchement. J'ai juste envie de tourner les talons et d'aller à l'échographie toute seule. Mais il a dit qu'il voulait venir. Je peux pas faire ça.
- Non Marius. Ça ne va pas. Parce que je suis juste là, comme une conne à m'accrocher à toi comme une sangsue même si j'essaie de te détester. Ce serait tellement plus facile, tu vois. Mais je peux juste pas. Et le pire c'est que je peux rien faire pour te faire changer d'avis. Parce que t'es une grosse tête de cochon.
C'est bien ça aussi que je déteste. Peu importe ce que je pourrais lui dire, je sais qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. Et je déteste ne rien pouvoir faire. Être là, mains et pieds liés alors qu'il décide pour nous. Je suis sa victime. Purement et simplement. Attendant, terrifiée, que la sentence tombe d'un jour à l'autre.
- Et merde, Marius... Tu peux pas me dire que tu m'aimes et dire qu'on peut pas être ensemble ensuite. Ça fait mal...
Je ne lui laisse même pas le temps de répondre, je tourne les talons pour aller au rendez-vous qui est sur le point de commencer. Je ne voudrais pas être en retard et Marius a bien failli me détourner un peu trop longtemps.
- Bon, tu viens ? L'échographie c'est par là, que je lâche d'un ton sec sans même le regarder.
Je ne regarde même pas s'il me suit. Ça ne m'étonnerait pas qu'il ne vienne pas. Tout ce qu'il dit, il finit par faire le contraire. Ce ne serait que naturel qu'il rebrousse chemin maintenant, comme il a pu le faire avec moi. Je suis triste, je suis fâchée et je fais tout pour me calmer. Ce n'est pas l'endroit, ni le moment d'avoir l'une de nos disputes qui peuvent durer jusqu'à cinq heures du matin.
Marius Caesar
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Dim 22 Mai 2016 - 19:11
I wish I knew how to shut up my mouth
Astrid & Marius
Je t’aime. Pourquoi ? Pourquoi est ce que j’oublie toujours de me la fermer ? Pourquoi est ce que j’oublie toujours de réfléchir avant d’ouvrir ma grande gueule ? J’aurais pu répondre des dizaines d’autres choses, j’aurais pu répondre des milliers d’autres choses, alors pourquoi, pourquoi est-ce que j’ai dit ça ? Je m’afflige, je me désespère, je m’entends surtout lui dire qu’on ne peut pas être ensemble. Ce qui est totalement contradictoire avec mon je t’aime aussi sincère que stupide. Je ne sais pas la lâcher, je ne sais pas la laisser tranquille, je ne peux pas la laisser partir, la laisser s’éloigner. Et je sais qu’en restant dans cet entre deux d’attraction et de rejet, je nous blesse bien plus qu’en choisissant l’un ou l’autre. Il faut que je lui explique, il faut que je lui dise pourquoi j’agis comme ça, mais j’en suis incapable. Tout ce que je dis, finalement, c’est qu’il n’y a aucune putain de raison de la plaquer et que pourtant, je le fais. Tout ce que je dis, c’est que je l’aime, que je veux m’occuper de notre fille, que je veux qu’on s’occupe d’elle tous les deux sans que je n’accepte pour autant qu’on soit ensemble. Ca n’a pas de sens. Ça n’a aucun putain de sens. Je suis illogique, je suis incohérent, je suis désespérément aussi con qu’amoureux, aussi mourant qu’amoureux, aussi désespéré et mal dans ma peau qu’amoureux. Et tout explose dans ma tête. Elle serre les dents, je la vois tenter d’être calme. Je ne dis pas ce qu’il faut, je ne fais pas ce qu’il faut, j’en ai la conviction mais le problème, le gros problème, c’est que je n’ai aucune idée de ce que je suis sensé faire. Et que maintenant que j’ai pris une décision, il faut que je m’y tienne, il faut absolument que je m’y tienne. De la distance, Marius, impose de la distance. Laisse la, laisse la vivre sa vie, laisse la partir, laisse la tranquille, laisse la… laisse la. Je sais qu’elle est en train de prendre sur elle, je la connais trop bien pour s’avoir qu’en temps normal, le volume sonore aurait déjà augmenté d’un cran de son côté. Et du mien en conséquence. Mais non, mais non… nous sommes deux, nous sommes deux à ne pas savoir sur quel pied danser, nous sommes deux à garder notre calme, nous sommes deux dans cette affaire. Trois, si on compte notre fille. Presque une famille. Déchirée. Que je lacère, que je détruis, que je tente de reconstruire en continuant de la dépiauter. Et le pire, le pire dans tout ça, c’est qu’Astrid ne va pas bien. Moi, à la rigueur, j’en ai rien à faire, mais elle…
L’idée de mon plan génial, c’était tout de même qu’elle aille mieux, non ? Qu’elle aille bien, qu’elle se détache de moi, qu’elle apprenne à vivre sans moi, qu’elle s’éloigne de moi, qu’elle refasse sa vie pour que finalement, ma mort ne soit qu’un petit encart dans sa vie qui ne lui fera même plus de peine. Ou pas. J’inspire, lorsque je m’inquiète. J’inspire, lorsque je la vois qui s’énerve. C’est facile, il suffit de remarquer cette petite moue sur ses lèvres, cette petite ride qui naît au coin de… - Non Marius. Ça ne va pas. BAM. Coup de massue. « Ca… ça va pas ? » J’ouvre grands les yeux, comme un enfant qu’on vient de gronder. Ou à qui on vient de piquer le kinder. Ou à qui on vient d’annoncer la mort de son doudou. Ou… Je n’arrive pas à trouver de comparaison pour exprimer ce coup de massue que je viens de recevoir dans l’estomac. Je suis une nuisance pour elle. Je lui fais du mal. Il faut que je la laisse partir. Je t’aime. Pourquoi est ce que je lui ai dit ça, hein ? Pourquoi faut-il que je sois aussi con ? Parce que je suis juste là, comme une conne à m'accrocher à toi comme une sangsue même si j'essaie de te détester. Ce serait tellement plus facile, tu vois. Mais je peux juste pas. Et le pire c'est que je peux rien faire pour te faire changer d'avis. Parce que t'es une grosse tête de cochon. Et le pire, c’est que j’ai beau me sentir mal de lui imposer ça, elle, elle arrive à me faire sourire. Tête de cochon… oh oui. Mais on est deux têtes de mule. On est deux butés, on est deux obstinés. Et je suis le pire. « Je… » Je me force à me taire. Je me balance d’un pied sur l’autre sans savoir quoi répondre. Quoi répondre d’intelligent. Je n’aurais jamais du l’appeler, je n’aurais jamais du lui dire que je voulais venir la voir, je n’aurais jamais dû lui dire que je l’aime… au final, il faut que je lui mente. Il faut que je lui mente pour la repousser parce que tout ce que je veux, au fond, tout au fond de mon petit moi, c’est la retrouver. Sauf qu’il ne faut pas. Il ne faut pas, Marius. - Et merde, Marius... Tu peux pas me dire que tu m'aimes et dire qu'on peut pas être ensemble ensuite. Ça fait mal... Et voilà. C’est bien ce que je viens de comprendre. « T’as raison, je ne peux pas… Astrid ! » - Bon, tu viens ? L'échographie c'est par là.
Bon, là… inutile de dire que je reste con pendant une fraction de seconde. Le temps que mon cœur se décide à battre, le temps que mon cerveau se remette en marche. L’hésitation. Une torture. L’indécision : une agonie. Partir, maintenant, réduire à néant mes chances de voir ma fille ? Réduire à néant mes promesses ? Ou la suivre, mais faire une erreur pire que le je t’aime précédent ? Partir, tourner les talons et fondre en larmes ou courir à sa poursuite pour l’embrasser ? Partir ? Rester ? La suivre ? Elle a déjà atteint les ascenseurs lorsque je cesse de réfléchir et que je me précipite à sa suite. « Attends-moi ! » La douleur explose à mon côté, ma main se plaque au niveau de mes deux cicatrices, j’arrive à l’ascenseur juste au moment où les portes se referment, j’y entre de justesse pour m’adosser au mur, le temps de reprendre ma respiration et de calmer la douleur. Si avec ça, j’arrive à ne pas saigner, je peux sacrifier une banane à l’autel de la chance inespérée. Je finis par relever la tête. « Désolé, j’étais perdu dans mes pensées… je… » Je l’ai suivie. Maintenant… « Tu m’as mal compris tout à l’heure. Quand j’ai dit je t’aime. Enfin… je n’ai pas dit je t’aime, j’ai dit, je t’aimais, t’as pas du saisir la nuance, mon accent français, tout ça… » Je mens. Je mens, comme un con, comme un arracheur de dents. Parce que j’essaye encore de trouver une solution, j’essaye encore de la rejeter tout en me donnant une bonne raison d’être là, avec elle. Ça va faire mal. Ça va lui faire mal. « Faut pas que tu t’accroches à moi. D’accord ? Faut pas, c’est mal. Et en plus… » Je ne la regarde pas dans les yeux. J’en suis incapable. Je m’adosse à une paroi de l’ascenseur, avant de m’ébouriffer les cheveux. « J’ai une copine. » Voilà. C’est dit. C’est faux, mais c’est dit. Mais c’est faux. « Enfin… pas une vraie copine, hein… enfin… une copine, mais pas une copine comme toi mais… mais une copine… » Putain, il faut que je me la ferme. Maintenant. « Je… je voulais pas te le dire… c’est pour ça que c’est compliqué. Un peu comme avec mon fils… tu vois ? » J’ai une petite grimace. Honnêtement ? Je ne me pense pas très crédible. Mais il faut que ça marche. Il faut que ça passe.
Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Dim 22 Mai 2016 - 20:08
marius caesar & astrid blake.
Don't worry when i fight with you, worry when i stop because it means we have nothing left to fight for.
Je ne veux pas être en retard au rendez-vous. D'habitude, je suis vingt minutes à l'avance mais à présent, je risque d'arriver pile à temps. Alors je dois me dépêcher. Je plante Marius là en l'invitant à me suivre même si une partie de moi pense qu'il ne le fera pas. Je souhaite presque qu'il ne me suivra pas. Ce sera la preuve que son je t'aime ne voulait rien dire. Pourtant, je l'entends hurler de m'attendre. Il se faufile de justesse dans l'ascenseur et on se retrouve coincés ici. J'appuie sur le bouton et tourne les yeux vers lui. J'ai l'impression d'étouffer. Je ne suis pas claustrophobe mais en ce moment, je crois bien l'être. Parce que Marius est juste là, trop près de moi. Et qu'il a l'air de souffrir. Est-ce son coeur encore ? Je fais un pas vers l'avant dans le but de venir m'assurer qu'il n'a rien. Mais il s'extirpe de ses pensées alors je me stoppe dans mon mouvement et passe la main dans mes cheveux pour faire comme si de rien n'était. Quand la révélation tombe... ou du moins la fausse révélation... Je me crispe. Pourquoi il me dit ça ? Il ne pouvait pas juste se taire plutôt que d'écorcher mon palpitant encore plus ? Quoi ? Il a envie que je meurs avec lui d'une crise de coeur à force de le sentir comprimé dans ma poitrine ? Parce qu'à l'allure où on en est, ça pourrait très bien arriver. Je ne sais même pas si je dois le croire. Le pire dans tout ça, c'est que ce serait plausible. Il a sûrement dû tenir le même discours à d'autres filles avant. Mais quelque part, je veux continuer à croire que je suis différente. Qu'il me respecte au moins assez pour ne pas se jeter sur la première venue après si peu de temps à m'avoir jeté. Quand il se met à bagailler tout un tas de non-sens, je commence à comprendre. Il est en train de me mentir. Il a probablement pas de copine et il m'invente une histoire pour sauver les meubles.
- Ah ouais ? Elle s'appelle comment ? Tu l'as rencontrée où ? J'espère qu'elle est douée au pieu, ce serait tellement dommage sinon. Tu pourrais pas lui donner un enfant à celle-là aussi.
Je regrette aussitôt d'avoir dit ça mais je n'en laisse rien paraître. Tout ce que j'ai envie, c'est de le frapper. Pas le gifler. Le frapper, ouais. À défaut d'être physiquement apte à le faire, je préfère le blesser de mes mots. C'est égoïste, c'est cruel mais j'en peux plus. Je suis à bout. Je suis déjà dans tous mes états à cause de la grossesse, j'arrive plus à gérer tous les sentiments contradictoires que Marius éveille en moi. Je trouve bien vite place à l'autre bout de l'ascenseur pour lui faire face. Je m'appuie sur le métal froid et essaie maladroitement de croiser les bras sur ma poitrine. Bien sûr, mon ventre est dans le chemin et je ne lui offre qu'une prestation peut glorieuse d'une Astrid qui fait la gueule. La boîte de métal continue de monter et je laisse le silence s'installer à peine quelques secondes. Je reprend bien vite avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit.
- J'aurais préféré pas savoir, Marius. Puis t'es pas un très bon menteur. On s'en va à une échographie de notre fille, bordel. On... on aurait pas pu faire ça de façon civilisée ?
Je suis mal placée pour dire ça, j'ai vraiment été blessante mais en même temps, je veux pas qu'un moment synonyme de joie et de bonheur pour les autres, en soi un de déchirure pour nous. On est vraiment cons tous les deux. Des entêtés notoires, des impulsifs. J'ai presque envie de lui donner une raison de ne plus être avec moi à lui dire des trucs aussi déplacés. Mais ce n'est pas ce que je veux. Je veux juste qu'il se la ferme, qu'il me serre dans ses bras. Même pas besoin de s'excuser. J'veux juste tout oublier cette histoire et me laisser aller à ses étreintes. En plus, il est tellement beau, ça ne fait que me frustrer davantage.
- Juste... tais-toi. Ce sera plus facile pour tout le monde. Pour moi... surtout pour moi... On va aller au rendez-vous, puis je retourne chez moi, tu pourras retourner avec ta "copine" et on fera comme si cette conversation n'a jamais eu lieu.
Mon ton n'est même pas fâché. Juste déçu. À bout. Comme je peux l'être. Un ton qui indique que je rends les armes. Que j'en ai assez de me battre. Pourtant, je sens encore les veines dans mon sang s'échauffer dès que je croise son regard. Malgré toutes les forces que je mettais pour me calmer, j'ai éclaté. Je peine à me rattraper, à me ressaisir. J'ai envie qu'il ait aussi mal que je peux avoir mal. Arrête de mentir. Arrête de me fuir. De toute façon, on est coincés dans cette ascenseur alors on a pas le choix de se confronter. Soudain, j'ai vraiment hâte que les portes s'ouvrent et que le rendez-vous commence. Au moins comme ça, Marius ne pourrait plus rien dire pour me blesser... et je ne pourrais pas non plus ajouter quoi que ce soit pour lui faire mal. Un bouton pause pour la vie, ça n'existe pas ?
Marius Caesar
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Lun 23 Mai 2016 - 23:22
I wish I knew how to shut up my mouth
Astrid & Marius
Attends ! J’ai pris ma décision. Pourtant, j’ai toujours cette impression confuse de faire une connerie. Je me précipite derrière elle en ignorant la douleur qui pulse à mon côté, en ignorant les battements affolés dans ma cage thoracique. Attends moi. Je m’adosse à l’une des parois de l’ascenseur, je m’efforce de reprendre ma respiration et d’endiguer les vagues de douleur qui pulsent à mes tempes. Attends moi. Je la rejette, je la repousse et pourtant je me précipite derrière elle sans arrêter : elle a raison, je suis juste tellement incohérent, tellement illogique… il faut que je me justifie. Et la justification, je l’ai. Une idée miracle, un mensonge si énorme et pourtant si plausible lorsqu’on me connait un peu. Je mens, je mens et j’ai l’impression de me détruire lorsque je lui affirme avec un aplomb délabré que j’ai une copine. Que mon je t’aime était au passé. C’est faux, putain que c’est faux. Je l’aime, je l’aime à en crever et il suffit de voir à quel point je m’accroche à elle pour s’en rendre compte. Je l’aime, mais il faut qu’elle croie que c’est passé. Que c’est fini. Qu’il y en a une autre dans ma vie. J’ai l’air sérieux, en plus lorsque je le lui dis. Je sais mentir, je sais plus que bien mentir lorsque je m’en donne la peine. La seule chose qui puisse me trahir : je ne la regarde pas dans les yeux lorsque je le lui dis. Je ne peux pas la regarder dans les yeux. Mais… mais bon sang, il ne faut pas qu’elle s’accroche à moi, je suis un parasite qui va la détruire quand il va partir, je suis un menteur, je suis éphémère, je suis marius bordel, je ne peux pas lui faire ça… Lorsque je relève les yeux, c’est pour la voir se crisper. Et je parle. Je parle pour tout réduire à néant de mon mensonge, pour le piétiner, me décrédibiliser. Je ne supporte pas de la voir comme ça, je n’arrive même plus à lui mentir… qu’est ce qu’elle m’a fait, au final, pour que je sois comme ça, hein ? Qu’est ce qu’elle m’a fait pour que je ne puisse même plus me tenir à mes décision, pour que je fasse un pas en avant, quinze pas en arrière, pour que je ne cesse de revenir vers elle, pour que mes tentatives pour l’éloigner ne se soldent que par des échecs ? Lâche la, Marius, laisse la. Je grimace, peu convaincu par mon babillage de trop. - Ah ouais ? Elle s'appelle comment ? Tu l'as rencontrée où ? J'espère qu'elle est douée au pieu, ce serait tellement dommage sinon. Tu pourrais pas lui donner un enfant à celle-là aussi. Elle ne me croit pas, elle me le montre, je me raidis, piqué au vif. Lui donner un enfant ? Ca fait mal. Ca fait plus que mal, je me crispe à mon tour. Je l’ai mérité mais… « Ouais, et peut être même des jumeaux, tiens. » Je rétorque entre mes dents serrées. Pour m’en vouloir immédiatement. Lorsqu’on m’attaque, je réplique. C’est instinctif, c’est impulsif, c’est stupide, c’est marius. Je ne sais pas si elle va l’entendre, je ne sais même pas si mon marmonnement boudeur a été compréhensible. Et je sais encore moi si j’espère qu’elle l’a entendu ou si, au contraire, j’espère qu’elle n’a rien compris.
Elle croise les bras, j’inspire en me retenant de m’excuser. Si ça lui fait mal, si elle ne veut plus avoir affaire à moi, tant mieux après tout. N’est ce pas mon objectif, en même temps ? Elle croise les bras, dans une prestation qui pourrait me faire rire d’une Astrid mécontente. J’ai envie de l’embrasser. Je détourne le regard en inspirant, mâchoire crispée, en levant les yeux au ciel. - J'aurais préféré pas savoir, Marius. Puis t'es pas un très bon menteur. On s'en va à une échographie de notre fille, bordel. On... on aurait pas pu faire ça de façon civilisée ? Je baisse la tête, me passe une main dans les cheveux. Encore. Heureusement que je n’ai pas essayé de les coiffer, ça aurait été totalement contreproductif. De façon civilisée ? Je marmonne à nouveau un « Parce que t’as vraiment cru que j’étais civilisé ? » qui n’a pas spécialement pour but d’être compris, qui n’est là que pour me faire parler, que pour me faire décocher quelques mots et me sentir présent malgré tout. - Juste... tais-toi. Ce sera plus facile pour tout le monde. On va aller au rendez-vous, puis je retourne chez moi, tu pourras retourner avec ta "copine" et on fera comme si cette conversation n'a jamais eu lieu. Je ferme les yeux… Retourner avec ma copine ? Oh… elle ne croit pas si bien dire. Je ne vais pas supporter de me regarder dans une glace, ce soir. Je vais appeler Emma, je vais appeler Dany, je vais appeler quelqu’un ou aller boire un verre dans un bar et draguer la première venue. Je ne vais pas pouvoir dormir seul, ce soir, pas alors que les yeux, les lèvres, l’odeur, la présence, pas alors que tout ce qui fait qu’Astrid est Astrid sera dans ma tête. Je vais faire des cauchemars, où elle me haïra, ou elle me tirera dessus, ou elle pleurera sur ma tombe en me hurlant que j’aurais du ne jamais entrer dans sa vie. Retourner avec ma copine ? Sa déception est pire que sa colère. Elle n’est qu’une confirmation de ce que j’ai toujours su : je suis une déception. Je déçois les autres quoique je puisse faire, quoique je choisisse. Même quand, comme maintenant, j’estime avoir de bonnes raisons de me comporter comme ça. J’inspire. Je prends sur moi pour m’obliger à la regarder, à la regarder dans les yeux. Je ne suis pas un lâche, je ne veux pas être un lâche. Assume tes choix, assume tes bêtises, assume tes conneries, Marius. La voix de mon père tonne à mes oreilles, mes yeux se posent dans ceux d’Astrid. « Je suis désolé, je ne veux pas te blesser. Tu as raison, ce serait plus facile pour tout le monde que… que je me la ferme… » Je craque, à nouveau, mes yeux filent sur le chiffre coloré qui indique l’étage. Ouvre toi, putain d’ascenseur, libère nous. « Si tu veux, je peux… je peux ne pas t’accompagner. Si c’est plus facile pour toi. Je veux pas te faire de mal, Tid.. Astrid. » Ne pas l’appeler Tidou, ne pas céder, ne pas… ne pas faire tant de choses. « Je veux que tu ailles bien, hein, n’en doute pas. C’est… t’es quelqu’un de vachement chouette, hein, tu le sais j’espère. » Ah ah. Marius tais-toi, me chuchote une petite voix. « Je suis sûr que tu vas… ‘fin que… de… d’ici quelques mois, tu auras un nouveau copain, qui t’aimera, tout ça… » Le premier qui la touche, je l’encastre dans le mur. « ‘Fin… tu le mérites, quoi, et… » Et la porte de l’ascenseur me sauve la vie en s’ouvrant à l’étage. Sauf que… je n’ose pas en sortir. « Si tu veux, je peux… je peux rester là. Tu… tu pourras juste… m’envoyer des photos ? »
Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Mer 1 Juin 2016 - 20:48
marius caesar & astrid blake.
Don't worry when i fight with you, worry when i stop because it means we have nothing left to fight for.
C'est incroyable comment Marius peut me faire sortir de mes gonds si facilement et m'apaiser aussi facilement. Mais présentement, je ne suis pas calme. Pas du tout. Je suis sur le point d'avoir une fille, avec un problème cardiaque elle aussi et celui avec qui je voudrais l'avoir cette petite famille agit comme un grand gamin. Mais faut pas vraiment que j'en reste étonnée. Je le connais mon Marius. Il a toujours été comme ça, j'suis simplement idiote d'espérer qu'avec un enfant ensemble il serait plus dévoué qu'il ne l'était déjà. Pendant une seconde j'y avais cru quand il m'avait invité à habiter avec lui. Puis le voilà qui avait mis fait à notre chance avant même qu'elle n'ait commencé. Marius, c'est une vraie montagne russe. Ma montagne russe. Je reste attachée à lui comme l'idiote de service alors que tout ce qu'il fait c'est me donner des raisons de couper les ponts. Mais je peux pas... pas avec cette enfant qu'on attend. Bien sûr, il ne peut s'empêcher de faire des remarques blessantes à chacune de mes paroles mais je ne m'embarquerait pas dans ce petit jeu. Des jumeaux... tant mieux pour lui. Bien qu'intérieurement, mon coeur se sert qu'il a si peu de respect pour moi que de dire une chose pareille. J'ai été méchante mais ça ne veut pas dire que j'étais prête à l'entendre dire de telles choses. Alors lentement, je rendais les armes. Car je ne voulais pas me disputer avec lui alors qu'on était censé être là pour un moment heureux.
Soudain, je reporte mon attention sur lui. Il vient vraiment de dire ce que je pense ? Il vient vraiment de s'excuser ? Je n'y crois pas pendant quelques secondes mais quand il continue je comprends que c'est bien ce qui se passe. Il s'excuse, avoue qu'il ferait mieux de se taire et qu'il ne veut pas me faire de mal. Pour cette dernière intention, c'est râté. J'ai eu mal la seconde où il a mis fin à notre relation et je souffre autant depuis. Mes parents commencent même à en avoir assez de m'entendre m'envoyer le ballon de foot toute seule dans ma chambre à l'envoyant vers le mur pour qu'il me revienne dans un bond. Et il continue... Il veut que j'aille bien, que je trouve quelqu'un de bien. Il ne comprend juste pas que j'ai déjà trouvé cette personne. C'est lui. Même s'il agit comme un enfoiré parfois, c'est avec lui que je suis bien. C'est avec lui que je peux rigoler jusqu'aux petites heures du matin sans arriver à m'endormir tellement je le trouve beau et que je reste là, à le détailler dans son sommeil. Y'a aucun autre garçon que me fait sentir comme lui. Dans les bons et dans les mauvais moments. Il suggère alors de ne pas m'accompagner au rendez-vous. Je dois avouer que ça devrait plutôt me calmer mais je trouve ça dommage que le père de la petite ne soit pas là. Bon, c'est vrai, le petit bébé qui grandit dans mon ventre ne le saura jamais que Marius ne serait pas là pour l'échographie mais moi je le sais. Je m'en sentirais coupable.
- Si tu es capable de te tenir, je veux bien que tu viennes.
J'ai l'impression de parler à un enfant... Bref... En d'autres mots, qu'il ne dise plus rien. C'est déjà assez dur de m'occuper de la fin de la grossesse toute seule, je veux pas avouer que j'ai besoin du jeune homme. Même si sa présence m'agaçe en ce moment... une fois dans la salle d'examen, je sais que je serais rassurée de le savoir à mes côtés. C'est l'effet qu'il me fait. D'une colère extrême à un moment, puis d'une douce joie qui empli mon coeur l'instant d'après. Une vitesse de croisière qui ne dure qu'une mini seconde. La porte de l'ascenseur vient de s'ouvrir et j'en ressors, accompagnée de Marius. Mais je m'arrête après avoir fait deux pas pour me retourner vers lui et lui bloquer le chemin. Quand va-t-il comprendre que c'est lui que je veux. Pas un autre petite copain dans quelques mois. C'est lui le père de notre fille. Pas un pur inconnu que je n'ai pas encore rencontré.
- Si je suis quelqu'un de si chouette que ça, Marius, pourquoi tu me traites comme ça ? J'veux pas un autre petit ami. C'est toi que je veux. T'es vraiment aveugle ou quoi...
J'ai juste envie de lui taper le front pour mettre un peu de sens dans son cerveau. Pour le secouer un peu. Ma mère arrête pas de me dire que je ne devrais plus lui parler, ne plus penser à lui et m'assurer de garder l'enfant loin de lui mais je peux pas. Pas quand je continue de m'accrocher comme ça. Je le sais que je me fais mal. Qu'il va juste me rembarrer une nouvelle fois à lui dire des trucs comme ça mais j'y peux rien. L'amour est con. Je suis conne.
- On peut s'arrêter chez l'optométriste après l'échographie si tu veux. T'en as vraiment besoin.
Et je suis sérieuse. Je fais pas une plaisanterie. Si ça peut lui ouvrir les yeux et qu'il arrête de me rejeter, je vais même l'accompagner. Je porte ma main à mes reins, mon ventre de plus en plus gros devient difficile à supporter et je commence à m'impatienter. J'ai hâte d'arriver au rendez-vous qui est sur le point de commencer. Heureusement, la salle d'examen est juste à côté de l'ascenseur où nous sommes arrêtés.
Marius Caesar
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Sujet: Re: i wish i knew how to shut up my mouth (astrius) Sam 4 Juin 2016 - 11:57
I wish I knew how to shut up my mouth
Astrid & Marius
Juste, tais-toi. C’est dingue. C’est dingue de voir à quel point elle a raison lorsqu’elle me demande de me taire. Dès que j’ouvre la bouche, que ce soit volontaire ou non, je dérape dans un sens ou dans l’autre, je dérape et je m’écroule. Soit je lui fais mal, soit je me fais mal : dès que je parle c’est pour faire une catastrophe. Et on fera comme si cette conversation n’a jamais eu lieu. Je suis incapable de soutenir son regard alors je ferme les yeux. Je les ferme, juste comme ça, juste pour tenter de lui échapper, juste pour me recroqueviller dans mon coin avec ma connerie. J’ai envie de la prendre dans mes bras mais je me l’interdis pour mieux rester dans mon coin. Mais quel con, putain. J’ai envie de la prendre dans mes bras, j’ai envie de lui dire que je m’excuse, j’ai envie de remonter le temps et de ne pas l’appeler, j’ai envie… j’ai envie de tellement de choses que… c’est dingue. Je regrette déjà d’avoir pitoyablement tenté de lui dire que j’avais une copine, de lui mentir là-dessus. Je regrette déjà tout en sachant que ma seule solution, maintenant, c’est de foncer dans une direction en arrêtant de faire marche arrière tous les trois mètres. Décide-toi, Marius, décide-toi bordel. Il faut que je me décide, parce qu’avec mon comportement aussi incohérent que douloureux… déjà je l’empêche de s’éloigner de moi mais surtout je lui interdis de tourner la page en l’obligeant à rester près de moi… ce qui est complètement absurde. C’est à la fois tout le contraire de ce que j’essaye de faire et tout ce que je veux… Il faut que je me taise, elle n’a pas tort.
Et je m’excuse : je m’excuse autant pour ma connerie que… Je suis désolé. A ça… pour être désolé, je le suis et bien plus que ce qu’elle peut s’imaginer. Je ne veux pas la blesser, je ne veux vraiment, vraiment pas lui faire du mal, que ce soit bien clair entre elle est moi, mais… je ne sais pas comment faire exactement, je ne sais pas comment faire pour la protéger. Je l’aime à en crever et je refuse obstinément qu’elle le sache. C’est con tout de même, c’est affreusement con comme attitude et c’est la seule à tenir. Si je me répète ça en boucle, soyons honnête, c’est pour m’en convaincre. Si elle veut, je veux bien ne pas l’accompagner même parce qu’au final, ce serait le plus intelligent. Ne pas l’accompagner, couper les ponts, couper définitivement les ponts cette fois. Ne plus accepter de reconnaître notre fille, ne plus vouloir l’élever, ne plus vouloir… tout ce que je veux, et ça doit être la seule vraie certitude que j’ai, c’est qu’elle aille bien. Et je suis intimement persuadé que pour ça, il faut impérativement que je m’éjecte de sa vie et dès maintenant. Je veux qu’elle aille bien, je veux qu’elle trouve un mec qui la mérite, je veux qu’elle ait un copain, un mari, un je-ne-sais-quoi qui vivra longtemps et qui ne l’abandonnera pas lâchement. Et… bon, j’aimerais aussi que ce mec ce soit moi mais il est évident, si évident, trop évident que ce n’est pas le cas et qu’il faut que je l’admette, que je l’accepte, que je reste dans cet ascenseur. Si tu veux, je peux rester là. Je tente de la regarder mais j’échoue lamentablement dans un soupir.
- Si tu es capable de te tenir, je veux bien que tu viennes. Autant lorsqu’elle m’a proposé de venir tout à l’heure, j’ai bondi que la proposition sans réfléchir, autant là… si tu es capable de te tenir. Bonne question. Me tenir, dans quel sens ? Il vaudrait mieux que je reste dans cette putain de boite métallique dont je bloque la porte de mon pied. - Si je suis quelqu'un de si chouette que ça, Marius, pourquoi tu me traites comme ça ? J'veux pas un autre petit ami. C'est toi que je veux. T'es vraiment aveugle ou quoi...
En fait, je crois que respirer, c’est très surfait. Parce que là, elle n’a pas même pas besoin de m’embrasser pour me couper la respiration. A quoi elle joue ? A quoi tu joues, Astrid, très sérieusement ? C’est ta vengeance pour mon attitude, c’est ça ? J’veux pas un autre petit ami. Heureusement que je suis du genre sûr de moi, ou presque, en temps normal parce que là… là… j’ai du mal à respirer. Et mon cœur n’y est pour rien. Ou plutôt… pas mon cœur, cette chose qui bat dans ma poitrine, mais ce cœur qu’elle a salement volé alors que je me pensais totalement superficiel dans le domaine. Moi non plus, je veux pas d’autre copine qu’elle. Je ne veux plus d’autre copine qu’elle. Moi non plus… Si je suis aveugle ? Non, bien au contraire, je… elle est au milieu du couloir, passage inévitable. - On peut s'arrêter chez l'optométriste après l'échographie si tu veux. T'en as vraiment besoin. J’ai un petit rire à cette seule proposition, un petit rire qui crève dès que je comprends que non, elle ne plaisante pas. Et mon rire se transforme en doute. Et en soupir. En gros soupir. Si je suis aveugle ? « Je veux juste ton bien… » Elle est au milieu du couloir, moi j’ai fini par sortir de l’ascenseur, prenant une décision sans même m’en rendre compte. Si je suis aveugle ? Non, bien sûr que non. J’ai un tic aux lèvres, symptôme de mon envie de dire quelque chose et de mes efforts pour me retenir. Je ne suis pas aveugle, je ne le suis plus, je vois très bien au contraire. Je veux juste son bien, c’est tout. Je suis partagé, encore, toujours, constamment, entre l’envie de l’accompagner dans la pièce qui est à trois ou quatre pas de là et la certitude que ce serait une erreur. Une de plus. Mais en même temps… « Je suis pas aveugle Astrid. Crois moi, fais moi confiance là-dessus, je sais ce que je fais. Presque. » Je prends mon inspiration pour forcer un sourire sur mes lèvres. Je sais ce que je fais. On va dire que c’est vrai, on va dire que j’y crois. On va dire beaucoup de chose et on va commencer par dire… « Mais c’est pas le moment d’en discuter, on… tu vas être en retard. » Pourquoi passer du on au tu ? Juste pour éviter ce nous qui me fait envie et que je refuse. Si je dois recommencer tous mes efforts du début, autant partir sur de bonnes bases. Pas de Tidou, pas de nous. Juste elle, juste moi, juste deux ex qui tentent de ne pas se disputer. Quelque chose dans le genre. « Enfin quand je dis tu, c’est juste que c’est toi qui a pris le rendez-vous, pas nous, parce qu’il n’y a plus de nous et que je ne veux pas de quiproquo et… et ta gueule Marius. » Je tousse, m’inventant une poussière dans la gorge pour me faire taire. « Bref, c’est cette porte ? » Je m’enfuie en contournant, en effleurant Astrid. Involontairement, hein. Sans attendre sa réponse, je frappe à la porte que j’ai indiquée et passe la tête. « Excusez-moi, Astrid a rendez-vous ici je crois ? Astrid Blake ? Pour une échographie, pour un petit bébé, une petite fille, ma petite fille, tu viens Astrid ? » Respirer, c’est très surfait : mais lorsque j’arrête de parler, c’est pour prendre mon inspiration. Respirer, c’est surfait. Mais ça peut s’avérer utile.