Sujet: my world is just us three (fst - astrius) Sam 7 Mai 2016 - 9:40
My world is just us three
Astrius & Marius (& Adaline)
Ça fait bien quatre heures que je suis réveillé. Et quand on sait qu’il est à peine plus de sept heures du mat’, on se rend compte que je n’ai pas dormi des masses. Quatre heures que je suis réveillé, deux heures que je suis sorti de la chambre où Astrid et Adaline ont été mises après l’accouchement, deux heures que je traîne à la cafétéria à échanger des banalités avec un médecin de garde qui carbure, comme moi, au café. Et ça fait aussi cinq heures, cinq petites heures, que je suis papa une nouvelle fois en moins de six mois. J’ai encore dans mes bras la sensation de petitesse de ma fille, qui me semble pourtant être une géante lorsque j’essaye de faire une comparaison avec mes souvenirs de Samuel à la naissance. La différence principale, c’est que Samuel était en couveuse. Alors qu’Adaline… est parfaite. Comme sa mère. Née à terme, pile au bon niveau dans les courbes de poids et de taille, on ne pourrait pas croire en la regardant dormir et pleurer tout doucement qu’elle a, comme moi, un cœur en bordel. Un soupir, je m’avachis sur la chaise, étendant mes jambes pour les poser sur la table. « T’es de garde jusqu’à quelle heure ? » Au moins, faire la conversation même dans les situations les plus incongrues, je sais faire. Son regard file vers l’horloge, rapidement suivi du mien. « Dix heures. Mais je vais devoir te laisser, j’ai des papiers à remplir. » J’hoche la tête en reportant mon regard sur la tasse de café. « Bonne chance avec la petite, Adaline, c’est ça ? » Instantanément, un sourire fleurit sur mes lèvres. « Yeap, Adaline. » Fierté du père, je gonfle le torse en reposant mes jambes à terre et m’étirant. D’ici quelques minutes, j’imagine qu’Astrid et Ada vont se réveiller.
Et même si je suis incapable de savoir sur quel pied danser avec Astrid, je ne veux les manquer pour rien au monde. J’ai besoin d’être à côté d’elles, de les regarder dans les yeux, de tenir ma fille dans mes bras, de… Un frisson, je me gifle pour bien me réveiller avant de jeter mon gobelet dans la poubelle et chercher dans mes poches les clés de ma bagnole. Avant de remonter, j’ai quelque chose à faire. Un petit quelque chose à aller chercher dans le coffre de ma caisse, que j’ai miraculeusement pensé à balancer dedans lorsqu’Astrid m’a appelé la veille.
Il est pas loin de huit heures et demi lorsque je frappe à la porte, n’attends pas de réponse pour passer la tête dans l’embrasure de porte. « Toc toc toc ? » Mon murmure croise le regard d’Astrid, se pose sur Adaline qu’elle tient dans ses bras pour lui donner le sein, je me glisse dans la pièce avec un petit sourire pour mieux contourner le lit et retrouver mon poste, sur un siège que les infirmières ont mis à ma disposition lorsqu’elles ont compris qu’il était hors de question que j’aille dormir ailleurs. Naturellement, je pose deux cadeaux emballés sur le bout du lit et…
Oh non. Je l’ai embrassée. Juste comme ça, juste parce que c’était dans la continuité de mes gestes, juste parce que c’était juste naturel, juste inévitable, juste… juste. A quoi tu joues, Marius ? Je me mords la lèvre en reculant précipitamment, glissant juste mes doigts sur la petite tête déjà chevelue de ma fille, prenant ma respiration. « J’espère que je ne t’ai pas réveillée tout à l’heure. » Je me lave rapidement les mains avant de m’asseoir en bout de lit, luttant pour ne pas fuir son regard. « Comment tu te sens ? Elle mange bien ? » Je retire précipitamment ma main qui avait commencé à caresser ses jambes comme je pouvais le faire lorsqu’on était ensemble et qu’elle était allongée à côté de moi. Je me mords à nouveau la lèvre, m’empressant d’attraper l’un des deux cadeaux, le plus petit, celui pour elle, un collier choisi il y a bien trois semaines, pour occuper mes mains et ne pas recommencer. « J’étais allé prendre un café, on devrait bientôt t’apporter à manger, je pense. J’ai prévenu tes parents, mais pas de visite avant quinze heures. Ça te laisse un peu de temps pour émerger. » Ca nous laisse un peu de temps pour tous les trois.
Sujet: Re: my world is just us three (fst - astrius) Dim 15 Mai 2016 - 17:55
marius caesar & astrid blake
We were changed in an instant. We became so much more. Our definition of perfect was written when she was born.
Épuisée, je le suis vraiment. Ma mère m'a averti qu'accoucher était toute une épreuve mais je ne m'y attendais pas. Pourtant, tout est passé si vite et du moment où j'ai tenu Adaline dans mes bras, tout est devenu plus clair. La douleur de la naissance a été remplacée par le bonheur d'avoir enfin ma fille entre les bras. Je n'y crois pas, je suis encore sous le choc et le sourire qui plane sur mes lèvres ne veut pas me quitter, même quand on me l'enlève pour la coucher dans son petit lit de nouveau-né pour s'assurer que son coeur est pas trop mal. Même quand je ferme l'oeil après des heures de travail à donner la vie. Et quand j'ouvre les yeux à peine quelques heures plus tard, je n'ai pas pu beaucoup dormir mais je suis revigorée. C'est peut-être l'idée d'être mère qui m'éveille ainsi mais à l'instant où je me réveille, j'exige de la tenir dans mes bras, ma petite Adaline. L'infirmière me la tend, la blottit dans mes bras et elle se met à pleurer comme si c'était la fin du monde. D'un regard triste, je regarde la sage-femme qui me sourit de façon rassurante et m'affirme qu'elle veut probablement un peu de nourriture, un peu de lait. Alors avec son aide, je m'installe pour donner le sein. Pour la première fois... Oh, il y aura tant de premières fois dans les semaines, les mois et les années à venir, je n'y crois toujours pas. C'est après quelques minutes ainsi, obnubilée par le minois d'Adaline que Marius entre dans la petite chambre. Je ne l'ai pas entendu cogner, trop hypnotisée par la petite. Je lève le nez et je le regarde s'approcher, deux petits cadeaux en mains.
Et soudain, il m'embrasse. Sur le coup, je ne réagis pas, je reste un peu surprise. Mais mon coeur lui s'emballe et explose.
Je peine à cacher le rouge qui me monte aux joues et le sourire ravi qui s'agite aux coins de mes lèvres. Il me pose alors un tas de questions, d'un air un peu embarrassé. Comment je vais, si la petite mange bien. S'il ne m'a pas dérangé. J'aimerais pouvoir dire que tout me paraît normal. J'aimerais pouvoir dire que tout va bien mais comment le pourrais-je s'il continue d'agir comme si nous étions encore ensemble. Il a décidé de me laisser et à nous regarder tous les deux comme ça, j'ai l'impression qu'on est une véritable petite famille unie. Ça me fait mal de m'dire que ce n'est qu'une illusion. Mais l'est-ce vraiment ? Marius s'entête à rester loin de moi et pourtant, le voilà. Peut-être que ses mots divergent grandement de ses actes et de ses réelles pensées. Je dois avouer que cette situation est très étrange pour moi mais je suis bien... juste bien. Il déclare alors qu'on devrait m'apporter à manger, que je dois me reposer avant que ma famille arrive. J'ai si hâte de les voir eux aussi... sauf mon frère. Mais pour le reste, je sais que j'aurais de très nombreuses visites bientôt. Autant en profiter d'être que nous trois. Même si je suis en colère contre Marius, une colère sourde au creux de mes entrailles, je ne peux qu'être heureuse d'être avec lui présentement. Et avec Adaline. Un petit portrait parfait et je m'entête juste pour ce moment, de ne penser à rien d'autre que le sentiment paisible qui m'envahit quand j'attrape le petit paquet cadeau et qu'il me caresse distraitement la jambe. Une sensation qui m'avait atrocement manqué.. Pendant que j'ouvre son présent, je réponds au jeune homme...
- Tout va bien Marius, on se porte bien toutes les deux. -- Oh wow, il est magnifique.
Je soulève le collier que Marius vient de m'offrir. Pour un jeune homme qui ne veut rien avoir affaire avec moi, qui ne veut pas vivre sa vie ensemble, il le montre plutôt mal. Mais je ne m'en plains pas, au contraire. J'espère juste qu'il ne se rebutera pas comme il le fait tout le temps. Qu'inconsciemment, il me revienne. Qu'il soit à moi, juste à moi. Et Adaline bien sûr.
- Qu'est-ce qu'il y a dans l'autre ?
Je suis impatiente, je sais. J'ai toujours été ainsi. Trop curieuse, trop portée vers l'action. J'ai déjà hâte de savoir ce que renferme l'autre paquet.
- T'étais pas obligé, tu sais. Pas besoin de cadeaux pour m'amadouer aujourd'hui.
Parce qu'aujourd'hui, j'ai le plus beau cadeau de tous ; ma fille. Je lui souris, moqueuse à Marius. Espiègle comme toujours. J'en oublie que nous sommes plus ensemble pendant un moment. Un moment qui devrait durer pour l'éternité, voilà ce que je voudrais.
Marius Caesar
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Sujet: Re: my world is just us three (fst - astrius) Dim 15 Mai 2016 - 23:54
My world is just us three
Astrius & Marius (& Adaline)
Je sais que c’est une connerie. Mais honnêtement… ses lèvres m’avaient manqué. Son odeur m’avait manqué. Ce naturel désarmant avec lequel je prends mes aises m’avait manqué. Je ne compte plus le nombre de copines que j’ai pu avoir, que j’ai pu tromper, que j’ai pu larguer, je ne compte plus le nombre de filles avec qui j’ai couché, à qui j’ai fait miroiter pas mal de choses. Mais il n’y en a qu’elle, au final, qui me suffise. Qui m’importe. Et aussi tordue que puisse être ma logique, c’est ce qui me pousse à m’éloigner d’elle. Sauf qu’aujourd’hui… aujourd’hui… je combats mon malaise, je m’efforce de ne pas le montrer et je m’assois en bout de lit comme si tout était normal. Sauf que rien n’est normal. J’ai les événements de la nuit gravés au fer rouge dans ma mémoire, inscrits dans ma chair et dans ce petit truc qui bat dans ma poitrine. Définitivement. Et je n’arrive pas à me décider entre couver Adaline ou Astrid du regard parce que les deux me captivent tout autant. Parce que je veux immortaliser ce moment. Parce que je veux oublier tout le reste, oublier mon cœur, oublier mon père, oublier mon frère, ne me concentrer au final que sur cette famille qui se dessine devant moi. Et mes questions qui n’en finissent plus, comme toujours lorsqu’il s’agit de parler pour cesser de penser. Mes doigts glissent sur ses jambes, distraitement, je m’empare d’un des deux cadeaux pour mieux les retenir et ne pas m’engager dans cette voie. Tout, absolument tout est comme avant. Avant que je ne rompe. A quel jeu joues-tu, Marius ? La question me taraude sans que je ne sois capable de choisir, de savoir. Sans que je ne sois capable de…
En même temps… pourquoi est-ce que je m’obstine alors que je suis incapable de maintenir la distance qu’il faudrait entre elle et moi, hein ? Quitte à sabrer tous mes efforts en un baiser, autant cesser d’en faire, autant… J’arrête de parler, je me concentre pour lui sourire le plus amicalement possible, sans grand succès. Et le cadeau que je lui tends reporte mon attention sur Ada, sur la poitrine d’Astrid, sur le principe complètement fascinant de l’allaitement. - Tout va bien Marius, on se porte bien toutes les deux. -- Oh wow, il est magnifique. Je relève brutalement la tête, parviens à détacher mon regard de l’ensemble pour… rougir. Comme un ado. Pour rougir, ce qui ne me ressemble tellement pas qu’Astrid est bien la seule capable de cet exploit. Je bafouille. « Oh… c’est rien, c’est juste… » Je bafouille. Marius qui bafouille, je crois que mon père adorerait assister à ça. Je rougis, je bafouille, je ne sais clairement plus où me mettre alors que je me rends compte que je me comporte vraiment comme si nous étions encore en couple. Et que je risque non seulement de la briser mais en plus d’être pire qu’un enfoiré. - Qu'est-ce qu'il y a dans l'autre ? J’attrape la branche au vol en lui tendant l’autre paquet, un peu plus gros que le collier. - T'étais pas obligé, tu sais. Pas besoin de cadeaux pour m'amadouer aujourd'hui. Je souris, étouffe un petit rire… pas très convaincu. Pas besoin de cadeaux ? Oh que si… parce qu’elle mérite tout ça, elle mérite ce collier, elle mérite même toute la bijouterie pour me supporter, pour ce que je lui impose, pour tout ça… Pour m’avoir offert Adaline, aussi. « L’autre il est pour Ada, mais comme je doute qu’elle parvienne à l’ouvrir, tu peux t’en occuper, tu sais. Et puis… » Je me mords, la lèvre avant de me réinstaller sur le lit. Bordel. Je rougis, je bafouille et maintenant je me tortille. On dirait vraiment un adolescent pré-pubère qui ne sait pas comment aborder une jolie fille. Et si Astrid est clairement une jolie fille, je n’ai jamais, non vraiment jamais merci bien, été maladroit à ce petit jeu là. Sauf devant Astrid. Et encore moins aujourd’hui. Alors qu’elle tient notre enfant, notre fille, notre petite princesse dans ses bras. Alors que nous formons ce qui s’approche quand même sacrément d’une famille. « C’est la moindre des choses, t’sais, un cadeau. Enfin… je veux dire, j’ai aussi offert un cadeau à Crescentia pour la naissance de Samuel, donc… ». Bon, Crescentia a eu droit à un bouquin de maths. Astrid a droit à un collier à plusieurs milliers de dollars. Mais ce n’est qu’un détail, l’important c’est qu’Astrid comprenne que… que même si je me comporte comme le dernier des imbéciles, il ne faut pas qu’elle se fasse d’illusion. Et…et je sais qu’Astrid ne va pas vraiment apprécier tout ça, surtout mes mensonges si évidents qu’ils en deviennent risibles. Surtout que je manque de tact. Et que je suis con. Effroyablement con. « Le cadeau, pour Ada… bah… c’est juste que je me disais que… c’était… enfin je l’aimais bien. C’est… c’est ridicule. » Qu’est ce qu’il m’a pris de lui faire faire non seulement des bodys sur mesure, comme pour Samuel, histoire qu’elle soit bien habillée, mais aussi de lui prendre un panda roux en peluche ? Un panda roux, Marius, un putain de panda roux. Et s’il n’y avait que ça… dans la boite, il y a aussi un appareil photo. Dernier cri. Qui a réussi à me faire grimacer devant son prix, moi le mec qui n’a aucune idée de la valeur des choses. Je n’ai juste pas pu résister lorsque j’y ai pensé, pour la simple raison que… je connais Astrid. Je la connais très bien. On parlait d’adopter un panda roux, quand on était ensemble, parce qu’on trouvait ces animaux beaucoup trop mignons pour exister. On parlait de projets, on parlait de voyage en Australie, on parlait d’escapade en Chine, on parlait… « J’suis désolé, c’était con. En plus, elle va être gâtée de partout et toi, tu en as déjà un. Et… » J’ai envie de répéter que je suis désolé. Parce que mes doigts sont repartis sur sa jambe. Et que je n’ai pas envie de les en retirer. « Elle est vraiment magnifique, tu sais ? Et c’était bizarre de couper le cordon… j’avais peur de mal faire. Elle a ton nez, tu ne trouves pas ? »
Sujet: Re: my world is just us three (fst - astrius) Dim 22 Mai 2016 - 19:03
marius caesar & astrid blake
We were changed in an instant. We became so much more. Our definition of perfect was written when she was born.
On a l'air vraiment idiots comme ça. Ébahis par la petite qui vient détruire toute notion de guerre froide qui peut y avoir entre nous depuis que Marius est parti. J'en oublie presque qu'on est pas en couple. C'est malsain mais c'est tellement enivrant de se dire que peut-être... peut-être... tout allait revenir à la normale. Parce que moi, je l'attends Marius. Je vais toujours l'attendre. Il est juste impossible que je finisse avec un autre homme que lui. Il est le père d'Adaline et même si en ce moment il a l'air d'un gamin mal à l'aise à se tortiller au coin du lit, il n'y a que lui. Parce que je l'aime ce grand gamin. Le collier qu'il m'offre est incroyablement joli... je suis un peu gênée même. Il doit avoir coûté une fortune. Je suis tellement habituée à recevoir les affaires de mes frères que le cadeau de Marius me prend au dépourvu. Je sais qu'il a amplement les moyens mais c'est simplement mon nature qui revient au galop. Puis, vient l'autre cadeau qu'il me tend. C’est la moindre des choses, t’sais, un cadeau. Enfin… je veux dire, j’ai aussi offert un cadeau à Crescentia pour la naissance de Samuel, donc… De savoir que c'est Crescentia la mère de son autre enfant me trouble. J'ai jamais eu de réelles confirmations mais maintenant que Marius aborde le sujet, la vérité vient me gifler en pleine gueule. Cependant, mon regard posé sur la petite qui se nourrit au creux de ma poitrine a l'effet de m'attendrir à un tel point que j'oublie tout le reste. Peu importe c'est qui la mère de Samuel. Peu importe que Marius continue à s'entêter d'rester le grand connard que j'aime tant. Il se met à balbutier que le cadeau à Ada c'est ridicule. Alors je m'empresse d'ouvrir le paquet en m'assurant de ne pas déranger la petite dans sa besogne en me servant de mon autre main libre. Quand j'ouvre la boîte, je vois d'abord des vêtements pour bébés. Pratique. Quand je les déplace un peu pour mieux les observer, mon regard capte une petite peluche à l'intérieur. Un panda roux. Le plus mignon de tous les animaux. Je le sais, on arrêtait pas de baver devant une vidéo de panda roux quand on était encore ensemble. Quand j'avais mal au ventre à cause de la petite, Marius me mettait toujours cette même vidéo et je ne pouvais qu'avoir le sourire. En voyant ce cadeau, j'ai presque l'impression qu'il m'ait autant destiné qu'à Adaline. Et quand je vois l'appareil photo au fond, je ne peux plus douter. C'est une petite attention pour moi. Je suis émue, j'ai des larmes qui se bataillent aux coins de mes yeux. C'est ridicule, c'est vraiment pas mon genre de pleurer... mais le médecin a été formel. C'est fort possible que pour les prochaines vingt-quatre heures, je sois plus sensible. J'ai même vu une autre dame enceinte pleurer devant la machine à café tellement elle trouvait que le verre était beau pendant qu'on me transférait de chambre. Tout de suite, je me trouve ridicule mais les larmes me viennent naturellement comme pour me narguer.
- Aaahhh, foutus hormones...
J'ai l'air d'une vraie fontaine et pourtant, j'ai un sourire des plus radieux sur les lèvres. Je passe vite fait la couverture sur mes yeux qui continuent de pleurer doucement malgré tout quand je repose mon regard humide sur Marius. Je suis tellement embarrassée, je laisse tomber un désolé marmonné que je ne suis même pas certaine que Marius a entendu. Quand Marius se mit à parler d'Adaline et à quel point elle est belle, et qu'elle a son nez, je baisse les yeux sur mon petit bébé que je serre encore dans mes bras. J'analyse rapidement son visage pour lui trouver une ressemblance avec moi. Avec lui. Sans la quitter du regard, pleine de tendresse je ne peux m'empêcher de sourire avec fierté.
- C'est la plus belle de tous les bébés. Mais tu vois, moi je trouve qu'elle a ton nez. Pour le reste, c'est mon clone tout craché. Fais confiance à l'experte cadreuse, je me trompe pas dans ce genre de choses.
La photographie et le cinéma me manque tellement. En parler me rappelle le fait que je n'ai pas travaillé depuis plusieurs semaines. Et depuis que Marius fait le con, je n'ai à peine touché à mon appareil fétiche. Les derniers clichés que j'ai pris avec ce dernier ce sont justement de Marius, pendant qu'on déconnait au lit, tout simplement et que je lui ai mis du chocolat partout sur la figure pour lui dévorer le nez ensuite. Ça me manque ce genre de moments. En ce moment par contre, j'ai l'impression de revoir une petite lueur d'espoir. Un petit retour à la normale. Je me doute bien que ce n'est qu'une petite bulle perdue dans le temps et que tout va finir par éclater mais je ne veux pas y penser. Pas maintenant.
- Parlant de cadreuse, tu veux nous prendre en photos ? J'ai un peu les mains pleines.
Un petit sourire suppliant et moqueur glisse sur mes lèvres. Je veux un souvenir de ce petit moment de bonheur au milieu de la tempête. Malheureusement, je ne suis pas en position de pouvoir prendre une belle photo. Avec Ada dans les bras, c'est pas facile. Pourtant, je ne veux pas la quitter, je la serre contre mon sein avec jalousie presque. Un geste inconscient... ça doit être ça l'instinct maternel...
Marius Caesar
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Sujet: Re: my world is just us three (fst - astrius) Dim 22 Mai 2016 - 22:22
My world is just us three
Astrius & Marius (& Adaline)
Bon sang, que je suis ridicule. Heureux comme jamais, bien évidemment mais ridicule. Non mais regardez moi : on dirait un gosse. Non, pas un gosse : un ado. C’est pire encore surtout lorsqu’on regarde mon adolescence à partir du moment où j’ai eu trois poils au menton : lamentable. Bon sang que je suis ridicule, à me tortiller comme ça, à bafouiller comme ça, à rougir comme ça. Chacun de mes gestes est une erreur, mais une erreur que j’en ai marre de regretter, que j’en ai assez de remarquer. Ses lèvres me manquent, ses câlins me manquent, sa présence me manque et il faut bien l’admettre : ces quelques heures qui se sont écoulées depuis qu’elle m’a appelée, depuis que je l’ai amenée à la maternité, ces quelques heures rien que tous les deux puis tous les trois, en plus du personnel soignant mais il ne compte pas, ces quelques heures passées dans notre bulle sont juste magiques. Revigorantes. Rafraîchissantes. Uniques et sans aucune comparaison possible avec tout le reste. Je l’aime, je l’aime plus que jamais lorsque je la regarde ouvrir le premier cadeau, lorsque je lui bafouille que Crescentia aussi en a eu un, de cadeau, hein, pas de collier, lorsque je lui tends l’autre boite, bien plus imposante, pour Ada. Un cadeau par princesse, un cadeau par merveilles. Je détourne le regard en inspirant. Bon sang, pourvu que ça lui plaise. Non, il ne faut pas que ça lui plaise. Il faut que je la lâche, mais je n’en suis pas beaucoup plus capable qu’il y a un mois. Et encore moins qu’il y a deux mois. Alors qu’elle soulève les bodys, je réfléchis. Je compte. Nous sommes fin août. Je l’ai larguée mi-mai. Depuis combien de temps sommes nous séparés ? Trois mois, un peu plus. Déjà. Autant… une éternité qui est passée à la vitesse de la lumière, étrangement, lorsqu’on cherche à additionner tout ce qu’il s’est passé depuis et qui m’a occupé suffisamment l’esprit pour que je ne pense plus à elle. Pour que je pense moins à elle. J’ai un petit sourire lorsque je la vois attraper la peluche. Je me sens obligé de parler. Je n’ai jamais aimé le silence de toute manière. Je n’ai jamais aimé ce principe de rester cloisonné dans ses pensées, de s’enfermer dans une indifférence mensongère. De me laisser penser, seul, dans ma tête, de me laisser poser des hypothèses sur ce qu’il se passe dans la tête des autres, de me laisser angoisser. Je n’aime pas le silence. « Le panda, c’est juste que j’ai… quand je l’ai vu j’ai pensé à… tu te souviens des fourires qu’on a pu avoir à cause de ces bestioles ? Je me suis dis que… » Tais toi Marius. Maintenant, il faut que je me taise parce qu’à côté de la bestiole, justement, se trouve un autre bestiole et… « C’est juste pour que tu puisses… » Je ne m’arrête pas tout seul, il ne faut pas croire. C’est la larme que je ne peux que voir qui m’arrête. « Astrid ? Ca va ? » Je n’ose pas m’approcher, je n’ose pas la toucher, je n’ose même plus continuer à caresser ses jambes, je croise maladroitement les bras avant de les décroiser pour me mordiller un ongle. « Je… » Je n’aurais pas du lui offrir ça. C’est stupide. Je suis ridicule. Elle était bien l’idée d’Aspen, là, le SPA. Ça, c’était une idée. Pas un clin d’œil ridicule à quelque chose que j’ai détruit. Il faut que je parte de la chambre, voilà. Je n’aurais jamais du lui offrir des cadeaux, j’aurais du lui offrir un collier, ça aurait été bien mieux, plus clair, plus… je ne sais pas trop. Ça aurait été plus intéressant, voilà. Enfin, moins intéressant mais plus adéquat. - Aaahhh, foutus hormones...
Je relève la tête, en me mordillant la lèvre comme un gosse. « Les hormones ? » Je fronce les sourcils, un peu dépassé par les larmes qui illuminent ses yeux bien trop magnifiques pour son bien, un peu dépassé, aussi, par son sourire. Elle est où, l’engueulade ? Elle est où, la colère ? Son désolé, je ne le comprends pas. De toute manière, je ne sais plus où me mettre, là, donc… Non, je suis perdu. J’ai envie de lui demander encore une fois, une énième fois, si ça va, si j’ai fait quelque chose de mal mais je préfère me concentrer sur Ada et changer de sujet. Et, aussi, éviter de trop regarder la poitrine d’Astrid. Stupide Marius. Stupide. - C'est la plus belle de tous les bébés. Mais tu vois, moi je trouve qu'elle a ton nez. Pour le reste, c'est mon clone tout craché. Fais confiance à l'experte cadreuse, je me trompe pas dans ce genre de choses. Un sourire se fait conquérant de mes lèvres, je respire plus facilement en la voyant accepter le changement de conversation. « Mon nez, sérieusement ? Je sais pas… » Je louche pour essayer de voir mon nez, me rabattant sur mon rôle de pitre, un rôle que je sais bien tenir et qui me va mieux que celui de l’adolescent boutonneux qui ne sait pas parler aux filles, mieux que celui du père que je ne pense pas être capable de tenir. « Je sais pas, j’ai du mal à voir le mien donc… » Je me lève pour faire le tour du lit et m’asseoir à côté d’elle, cette fois, pour me pencher sur ma petite princesse. « Tu as raison, je m’incline devant l’œil de l’experte cadreuse : c’est ton clone. Elle est aussi belle que toi. » Je me mords la lèvre, rebondissant immédiatement pour lui éviter de répliquer. « Il est très bien, son nez, qu’est ce que tu racontes ? » Je tends la main vers ma fille pour lui caresser la joue, hésitant à aller jusqu’au bout. Rapatriant ma main avant d’avoir achevé mon mouvement. Je n’ose pas l’approcher. Déjà que je sens les traces de parfum d’Astrid, l’odeur de son shampoing, un peu de… - Parlant de cadreuse, tu veux nous prendre en photos ? J'ai un peu les mains pleines. Son sourire me désarme totalement.
Sérieusement : cette fille est parfaite. Comment est ce que je pourrais seulement lui dire non ? « Bien sûr… mais je te promets rien, j’suis pas cadreur, moi ! » Je récupère l’appareil, me félicitant intérieurement d’avoir pensé à charger la batterie lorsque je l’ai acheté. Je m’éloigne d’Astrid, je m’éloigne d’Ada, j’essaye de cadrer mais… putain, pourquoi est ce que j’ai les mains qui tremblent. Je ferme un œil, je tire la langue : je fais le pitre, à nouveau pour cacher tous ces papillons dans mon estomac. On vit un moment hors du temps. Il faut que j’en profite. Tant que la porte restera fermée, on sera une famille. Tant que la porte reste fermée, j’ai le droit de l’aimer à en mourir. Tant que la porte reste fermée, j’ai le droit de rêver. Je prends une photo, puis deux puis trois. Je me rapproche, j’essaye de faire des prises de vue stylisées. Mais les trois quart, putain, les trois quart sont complètement loupées parce que je tremble. Sans les performances de l’appareil, je suis sûr qu’elles seraient toutes floues, d’ailleurs… Je finis par revenir à côté d’Astrid, comme attiré par un aimant et lui tendre l’appareil. « Tiens, les résultats du shooting. Je pense qu’on peut éventuellement en garder une. Regarde, là, j’ai pris en photo tes pieds, je trouve qu’il en émane un sens artistique à faire pâlir… euuh… c’est comment le nom du mec qui a exposé des chiottes déjà ? » Je me mords la lèvre en regardant Astrid, puis Ada. Puis Astrid. « Je… on peut échanger ? »