(fst) family above all ≈ wolstenholme. (not you, dad)

SUR TH DEPUIS : 25/04/2014

help us, we're buried alive

My hope is on fire, my dreams are for sale, I dance on a wire but don't want to fail her. I'm burning the bridges and there's no return, I'm trying to reach her, I feel that she yearns. She's lost in the darkness, fading away, I'm still around here screaming her name, she's haunting my dreamworld, trying to survive. My heart is frozen, I'm losing my mind.

Ce fut un appel dans les dernières heures de la nuit. Il avait dit qu’il se fichait de l’heure, qu’il fallait l’appeler immédiatement, quoi qu’il arrive. Il ne dormait pas, de toute façon. Il ne dormait plus, et ce depuis plusieurs jours. Depuis qu’on l’avait appelé, comme cette nuit, pour lui dire qu’Aspen était hospitalisée. Etat grave, coma, et d’autres mots dont il ne se souvenait pas. Il ne savait pas depuis combien de temps précisément – ou peut-être le savait-il un peu trop bien, mais il refusait de se dire le chiffre pour de bon. Des heures et des heures à fixer son téléphone, à filtrer ses appels et à ne répondre à personne. La vie s’était arrêtée pour Lorcan, il n’existait plus que deux choses : les heures qu’il passait à l’hôpital, à tenir la main d’Aspen, et les heures où il attendait de retourner à l’hôpital pour retrouver la main d’Aspen. Tout le reste n’était que néant. Il avait essayé de passer du temps avec Calista, les trop longues heures où ils devaient rester en dehors de la chambre d’Aspen, mais il n’y était pas arrivé, il préférait rester enfermé chez lui. Il n’avait même pas pu fêter correctement le fait qu’elle ait retrouvé l’usage de ses jambes, tout s’était enchaîné beaucoup trop vite, mais il savait qu’elle comprendrait. Chaque heure qu’il passait en sachant Aspen dans le coma, était une heure supplémentaire qu’il passait entre la vie et la mort avec elle. Rien d’autre ne pouvait se passer, personne d’autre ne semblait exister. C’était comme ça. Mais ils avaient appelé. Lorcan avait immédiatement décroché, malgré son cœur qui s’était mis à battre à une telle vitesse qu’il semblait vouloir sortir de sa poitrine, malgré la brusque poussée de terreur qui le fit vaciller et le força à s’asseoir. C’était quitte ou double. Depuis le début, cet appel qu’il attendait depuis des jours se jouerait à quitte ou double, et dans le court silence qu’il y eut entre son « allô » et la réponse de son interlocuteur, il imagina ce que ça serait. Le pire. La fin. Ou l’espoir, peut-être. Mais il n’y croyait même plus. Il ne voyait que le pire. Du moment où il avait su, la vie s’était effondrée, et quand il avait vu Aspen couchée dans son lit blanc, il avait tout perdu. Alors il eut du mal à comprendre ce qu’on lui annonça, à l’autre bout du fil, et il demanda trois fois à avoir la confirmation qu’il n’était pas en train de rêver. Par contre il n’eut aucun mal à le répéter à Calista à la seconde où il raccrocha, lui hurlant au téléphone ce qu’il venait d’apprendre. Aspen était réveillée. Ils l’avaient réveillée, ils avaient estimé qu’elle était en voie de se remettre et que sa vie n’était plus en danger. Lorcan n’avait pas dormi depuis des jours, mais il se sentait monté sur du cent mille volts, et il fut un véritable moulin à parole, dès que Calista monta dans sa voiture et tout le chemin qui les menèrent à l’hôpital. Il n’avait pas desserré les dents depuis quatre jours, pas un mot, pas un son, mais tout ce qu’il avait gardé en lui sortait maintenant dans un torrent sans queue ni tête. Et c’était Calista qui en faisait les frais, comme ça avait souvent été le cas quand ils étaient mômes – mais il finirait par s’excuser, un jour ou l’autre. Il ne faisait même pas attention à ce qu’il disait. Il parlait, il parlait encore et encore, juste pour arrêter de penser. Mais il s’arrêta net en entrant dans l’hôpital, retrouvant le froid, la peur, et le mutisme qui allait si bien avec. Ils prirent le chemin maintenant familier de la chambre d’Aspen, et Lorcan du se faire violence pour ne pas juste piquer un sprint jusqu’à la porte – il l’avait fait le premier jour, et on avait failli lui interdire d’entrer, alors il ne voulait pas reprendre le risque. Il poussa enfin – enfin !! – la porte de la chambre de sa jumelle, et s’avança vers le lit. Elle avait les yeux ouverts. Les yeux ouverts. Ouverts. Immédiatement, naturellement, Lorcan retrouva la place qu’il s’était attribué d’office juste à côté du lit d’Aspen et qu’il n’avait presque pas quittée durant ces quelques jours qui avaient duré une éternité. Il lui reprit la main – l’expérience d’avoir des sœurs hospitalisées, il savait maintenant qu’il devait abandonner l’idée de les serrer contre lui – qu’il couvrit dans les siennes dans un geste possessif, tout en émettant un son inarticulé, alors qu’il se mettait à pleurer. Toutes ces larmes qui n’avaient pas coulé depuis qu’elle était là, et qui l’empêchaient maintenant de prononcer le moindre mot. Génial.

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014

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Y avait des moments où Calista se demandait si la vie, c’était pas une putain de salope qui n’aimait pas franchement que les gens puissent être heureux. Elle avait eu Alec et le lendemain, il avait disparu. Elle l’avait retrouvé et quelques jours plus tard, elle s’était retrouvée clouée à un lit d’hôpital, les jambes paralysées, l’enfant qu’elle portait et ses chances d’en avoir un autre un jour, réduits à néant. A peine guérie, de nouveau sur ses jambes, trop peu d’heures après que l’espoir soit revenu s’emparer d’elle, il avait fallu que son téléphone sonne pour qu’on lui dise que sa petite sœur était à l’hôpital. Non, fallait croire qu’y avait quelqu’un quelque part qui n’avait pas envie que les gens puissent se réjouir trop longtemps, fallait toujours leur coller une bonne raison de continuer à déprimer. Ça faisait des jours que ça durait et le fait qu’elle puisse marcher de nouveau, ça avait vite été oublié, alors qu’elle se demandait si sa sœur allait pouvoir s’en sortir. Y avait une partie d’elle qui savait qu’Alec pouvait la sauver si jamais la nature décidait de lui prendre sa petite sœur. Elle pourrait toujours supplier Alec de faire quelque chose. Mais peut-être qu’elle lui en avait déjà demandé assez et elle savait bien que l’idée d’aller se balader dans un hôpital et de ne sauver que ceux qu’il avait envie de sauver, ça ne le tentait pas plus que ça. C’était plus ou moins ce qu’il avait dit plusieurs mois plus tôt quand ils avaient parlé de tout ça. Alors elle savait qu’elle serait bien égoïste de lui demander un truc pareil. Alors tant qu’y avait moyen pour que les choses s’arrangent d’elles-mêmes, elle ne lui demanderait pas ça, quand bien même plus le temps s’allongeait, plus elle en avait envie et sans doute qu’il devait le sentir de plus en plus, qu’elle se faisait violence pour ne pas le lui demander.

C’était presque devenu une habitude de rester forte quand il était question de ses frangins, parce qu’y avait Lorcan et qu’elle avait l’impression qu’elle devait s’occuper de lui. Elle avait toujours eu cette impression de toute façon, dès que quelque chose n’allait pas, fallait qu’elle soit là pour ses frangins, comme ça avait été le cas à la mort de leur mère, elle s’interdisait de flancher pour qu’ils puissent le faire eux. C’était le rôle de la grande sœur. Peut-être bien que ces derniers jours, ça s’était surtout résumé à être là à l’hôpital pour Lorcan ou lui apporter de quoi manger quand il restait toute la journée, parce qu’en dehors de ça, il avait passé plus de temps enfermé chez lui qu’avec la volonté de l’avoir sur son dos, ce qu’elle pouvait comprendre après tout, malgré la volonté qu’elle pouvait avoir de le couver à longueur de temps, juste dans l’espoir de le voir aller un peu mieux. Elle avait fini par se résigner, retournant elle aussi chez elle, pour y retrouver un Alec face auquel elle avait l’impression qu’elle ne pouvait pas craquer non plus, parce qu’elle l’avait trop fait ces derniers mois. Malgré l’heure trop matinale pour elle, elle ne dormait déjà plus quand son téléphone avait sonné, le nom de Lorcan s’affichant à l’écran elle avait sauté sur l’engin comme une cinglée et la bonne nouvelle qu’il lui annonça lui arracha un long soupir de soulagement. Elle s’était dépêchée de s’habiller, de se maquiller histoire de dire – et surtout de s’occuper avant que Lorcan n’arrive – et dès qu’il avait été là, elle avait presque quitté l’appartement en courant laissant Alec là, sans doute surpris de la voir si matinale – presque autant que lui – et si dynamique. Elle s’était dépêchée de monter dans la voiture de son frère et elle avait été contente de l’entendre lui parler pendant tout le trajet, ça changeait du silence des derniers jours. Enfin arrivés à l’hôpital, ce fut encore un soulagement de plus de voir Aspen enfin réveillée. Calista ne tarda pas à venir passer son bras contre le dos de son frère dans un geste rassurant alors qu’il s’était mis à pleurer, faisant de son mieux pour le réconforter le tout en fixant sa sœur, un large sourire sur les lèvres. « Hey, bébé Aspen. Comment tu te sens ? » Elle avait parlé d’une voix un peu trop maternelle qu’elle n’utilisait bien qu’avec eux deux. Après tout, Aspen et Lorcan, ils seraient probablement à jamais ses bébés.

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Aspen avait l’impression qu’on l’avait transformé en une sorte de bloc de béton cotonneux. Oui, ça ne voulait rien dire, mais c’était exactement ce qu’elle ressentait : elle se sentait lourde comme si chacun de ses muscles pesaient des tonnes, avec la tête légère, comme enveloppée dans du coton. On aurait pu imaginer que c’était une sensation agréable, mais même pas : elle se sentait juste totalement vulnérable, alors que chaque geste nécessitait un effort terrible. Quand elle avait ouvert les yeux, la première fois, c’était en pleine nuit : elle était seule, dans une chambre qu’elle ne reconnaissait pas, intubée et perfusée de partout. Son cœur s’était emballé et elle avait commencé à faire une crise d’angoisse, avant qu’une infirmière débarque dans sa chambre en allumant la lumière, l’aveuglant un moment alors qu’elle cherchait sa respiration. Elle lui avait expliqué par la suite la raison de sa présence ici : Elle avait été empoisonnée, on l’avait emmené à l’hopital. Le reste n’était plus qu’un vague marmonnement et Aspen s’était rendormie sans comprendre le reste des explications de l’infirmière. Elle avait dormi, beaucoup, longtemps, profondément, et ne s’était réveillée que le lendemain, la bouche pâteuse, une migraine carabinée lui scindant le crâne en deux, mais un peu plus consciente que la veille. D’ailleurs, elle réussit à tourner la tête en direction de Lorcan juste après avoir entendu son pas dans le couloir. Elle savait qu’il avait été là, souvent, sans trop savoir comment l’expliquer : elle l’avait senti, c’est tout. Elle avait essayé d’ouvrir les yeux des fois, ou de lui serrer la main comme pour lui dire qu’elle était « là », mais c’était trop dur, elle n’avait pas réussi à mouvoir ses membres totalement tétanisés par le poison. Maintenant qu’elle allait mieux – plus ou moins -, elle pouvait enfin fermer des doigts tremblants contre ceux de son jumeau, regrettant de ne pas être suffisamment costaud pour l’attirer contre elle et le serrer jusqu’à l’étouffer. Enfin, serrer sa main, c’était déjà bien… Elle lui sourit faiblement, les yeux brillants de larmes à son tour, avant de murmurer d’une voix éraillée de ne pas avoir parlé depuis des jours :
- T’as… Une mine affreuse mon chou …
Elle pouvait bien parler, avec son teint pâle comme la mort et ses joues creusées par l’inanition. Elle couva encore un moment son jumeau du regard avant de le relever vers une Calista… Debout derrière lui, qui lui souriait de toutes ses jolies dents. Ça faisait du bien de voir un sourire, tous les médecins ce matin avaient l’air grave et sérieux, et un peu de bonne humeur était comme une bouffée d’oxygène pour la jeune Wol à qui on avait retiré l’assistance respiratoire quelques heures auparavant :
- Comme si je m’étais fait rouler dessus par un rouleau compresseur, mais j’suppose que c’est un moindre mal… Jolies jambes, elles sont à toi ?
La punchline était pitoyable, mais c’était le maximum dont elle était capable pour le moment. Elle avait du mal à garder les paupières ouvertes, plus à cause de la lumière agressive des néons que par fatigue. Elle voulut se redresser un peu, mais ses bras refusèrent poliment de faire leur boulot, aussi elle soupira avant de reprendre doucement :
- … J’ai dormi longtemps ? Je me souviens juste d’avoir eu la tête qui tournait dans la salle de bain d’Isobel, et puis plus rien …
Elle avait entendu vaguement des choses dans son état léthargique, mais elle était bien incapable de s’en souvenir à présent. Son regard passa de sa sœur à son frère, et une vague de culpabilité lui serra la gorge : bien que son statut d’huntress entrainait un certain nombre de risques, inhérents à la fonction, elle ne s’était jamais rendue compte de l’état dans lequel ça pourrait les mettre. Surtout Lorcan. D’un geste maladroit et tremblant, elle souleva la main de son frère pour la presser contre ses lèvres doucement. Je vais bien, ne t’en fais plus.

SUR TH DEPUIS : 25/04/2014

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Il avait attendu ce moment chaque seconde depuis qu’elle était dans ce lit d’hôpital, et voilà, enfin. Elle le regardait, elle était vivante. Il n’y avait pas de meilleure chose au monde que ça, sentir ses doigts qui répondaient sous les siens et pouvoir se perdre dans ses yeux. Il était venu chaque jour, fidèle au poste dès la première minute des visites jusqu’à la dernière, et il était resté là à l’attendre, à jouer avec ses doigts, dans l’espoir que ça la fasse réagir. Il n’avait pas pu lui parler, pourtant les infirmières lui avaient dit que ça pourrait l’aider, mais il n’avait pas réussi. Il avait l’impression de parler avec une morte, et s’il n’avait jamais réussi à parler sur la tombe de sa mère, il n’avait pas plus réussi à parler à cette pâle copie d’Aspen, si froide et si immobile dans son lit blanc. Il voulait qu’elle réponde, il voulait qu’elle réagisse, et à quoi servait de lui confier tout ce qu’il avait sur le cœur si c’était pour qu’elle ne puisse même pas le traiter d’imbécile, le prendre dans ses bras, ou se moquer de lui ? Il ne savait pas comment il aurait fait si elle n’avait pas fini par ouvrir les yeux. Si dans un monde parallèle les médecins n’avaient pas réussi à stabiliser son état suffisamment pour qu’elle se réveille. Cette idée là, c’était la pire, mais il ne devait pas y penser, pas maintenant alors qu’elle le fixait et qu’il se sentait à nouveau entier. Il avait été amputé d’une partie de lui-même ces derniers jours. C’était bien pire que ces quelques mois où il l’avait complètement évitée, et où pourtant il avait cru qu’il allait en crever tellement elle lui manquait. Non, c’était bien au-delà de ça. Mais c’était derrière lui maintenant, n’est-ce pas ? Elle était là, à nouveau parmi eux, ils étaient enfin réunis, les trois mousquetaires Wolstenholme, les irréductibles. Même à eux, il arrivait de tomber, le mauvais sort ne les épargnait pas, comme il avait pu en plaisanter avec Calista quand c’était elle qu’il était venu voir à l’hôpital, en panique, alors qu’elle avait été blessée. Mais ils étaient des Wolstenholme alors ils survivaient. Et ils étaient toujours ensemble, vivants tous les trois, lui avec les mains d’Aspen dans les siennes, et Calista qui lui caressait le dos. Ca, c’était bien. Rien que tous les trois, c’était même très bien.

Un maigre sourire étira les lèvres de Lorcan quand Aspen prononça ses premiers mots – et quels mots ! « Tu t’es pas regardée. » Répondit-il en essuyant les larmes de son visage d’un revers de manche. Elle, elle avait une mine affreuse, pour de vrai. Il était heureux de la voir vivante, mais plus il la fixait, et plus il se sentait happé par ses stigmates. La fatigue qu’elle portait gravée sur ses traits, mais aussi la douleur, et ça il ne le supportait qu’à peine. Mais quand il vit ses yeux qui brillaient, au bord des larmes, il fronça les sourcils. « Hey ! Pleure pas, je te l’interdit. Fait risettes à la place. » Ordonna-t-il en posant le bout de son index sur sa joue, juste au bord de ses lèvres, pour bien lui montrer où est-ce qu’elle devait concentrer ses efforts. Lui, il n’avait pas du tout envie de sourire, ni même de rire, surtout quand elle fit cette merveilleuse petite métaphore sur son état. Ca, il s’en serait passé. Mais elle ne s’étala pas sur les détails, à son grand soulagement, et elle leva les yeux vers Calista. Calista et sa bonne humeur quoi qu’il arrive – elle était bien meilleure actrice que lui, parce qu’il savait qu’elle avait autant souffert que lui ces derniers jours, mais elle avait le bon goût d’épargner Aspen, contrairement à lui. « C’est le temps des miracles, les jambes de Cali réapparaissent et toi tu te réveilles. Si vous avez pris un abonnement à l’église c’était un bon investissement. » Il n’avait pas brûlé de cierges mais il envisageait sérieusement de le faire, pour remercier de tout ce qui s’était passé dernièrement. Aspen vivante et Calista debout. Il serra les doigts d’Aspen un peu plus fort quand elle reprit la parole. « Ca a duré quelques jours. » Répondit-il, aussi évasif que possible. « Y’a rien de plus à savoir, t’es arrivée ici et on t’as attendue depuis, par chance on a pas eu besoin de t’amener un prince charmant pour te réveiller. » Il s’interdisait de poser la question fatale, qu’est-ce qui lui était arrivé ? qui lui brûlait les lèvres, mais c’était trop tôt.

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014

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Aspen était réveillée, c’était enfin une bonne nouvelle et comme chaque bonne nouvelle ces derniers temps était suivie d’une mauvaise, Calista ne pouvait pas s’empêcher de se demander qu’est-ce qui allait se passer encore. Ça n’arrêtait pas ces derniers temps. Y avait jamais le temps de vraiment se reposer ou de se réjouir de ce qui allait mieux que les problèmes recommençaient. Se concentrer sur le fait qu’Aspen était encore en vie et enfin réveillée, ça en était compliqué alors que tout semblait présager que quelque chose d’autre aller finir par arriver. Mais Calista était bien capable de faire cet effort. Quand il s’agissait d’Aspen et Lorcan, fallait croire qu’elle était capable de tous les efforts du monde. Laisser les problèmes de côté et sourire, c’était plus simple avec eux, qu’avec n’importe qui d’autre. Elle avait beau essayer avec Alec de toute façon, ça ne prenait jamais. Là dans cette chambre d’hôpital, le sourire contre ses lèvres était au moins trop sincère pour qu’il puisse trahir les inquiétudes qui dormaient en elle depuis trop longtemps maintenant. Elle était vraiment soulagée de retrouver sa petite sœur, de voir ses grands yeux ouverts plutôt que clos, comme ça avait été le cas ces derniers jours. Elle allait s’en tirer et c’était tout ce qui comptait pour le moment. Restait à savoir ce qui lui était vraiment arrivé, parce que dans le fond, elle n’en savait rien et la question était dans un coin de son esprit depuis un moment maintenant. Au moins, aux dernières nouvelles, ce n’était pas à cause de leur père que la jeune Wolstenholme s’était retrouvée à l’hôpital, c’était déjà pas mal. « Vous devriez tous les deux vous regarder, on dirait des bébés. » Elle leva les yeux au ciel d’un air taquin, mais elle espérait quand même qu’ils allaient arrêter de pleurer, sinon, ça allait être vraiment difficile de continuer à résister.

« T’en fais pas, ça va passer. » Elle n’avait peut-être pas été dans le coma, mais pour avoir été hospitalisée dans un état critique de fois de suite en un temps record, l’impression de s’être faite passer dessus par un rouleau compresseur, elle connaissait et ça finissait par passer. « Elles sont pas mal hein ? Si on se met à croire aux miracles, alors je pense que je vais me reconvertir dans le mannequinat.» Certainement pas, ça demandait d’être grande et c’était pas franchement son cas à elle ; à moins d’un nouveau miracle qui lui filerait une dizaine de centimètres en plus. Mais ses jambes, elle avait vraiment tendance à les apprécier ces derniers temps. La blonde s’était éloignée de son frère, laissant une dernière caresse réconfortante avant de faire le tour du lit, attrapant un oreiller au passage pour venir le glisser derrière le dos de sa sœur, histoire de l’aider à se redresser, puisque la tentative de la rouquine semblait avoir été rapidement avortée. « Le plus important, c’est que maintenant tu sois tirée d’affaire. » Le reste, c’était des détails dont ils pourraient parler plus tard, même si savoir ce qui s’était passé exactement, c’était intrigant et puis ça soulevait une question importante : est-ce qu’elle était en sécurité maintenant ? Y aurait le temps de voir ça plus tard. Pour le moment, elle ne craignait rien dans cette chambre d’hôpital. « En parlant de prince charmant. Tu m’as même pas raconté ton séjour en Californie. J’ai besoin de savoir si les types californiens sont sexys. » Elle lui adressa un sourire avant d’arquer un sourcil. Dans le fond, elle s’en fichait bien des mecs de Californie, parce qu’en plus d’être loin, du Kentucky, y avait pas moyen qu’un d’eux soit plus sexy qu’Alec, m’enfin, c’était toujours un bon moyen de détendre l’atmosphère de parler de mecs. Au moins entre elles deux, concernant Lorcan, tant pis pour lui, il devait bien avoir l’habitude à force.

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Le contact des doigts chauds sur ses joues réchauffa Aspen autant qu’il la fit souffrir, bien qu’elle gloussa devant la tentative de Lorcan : même ses muscles zygomatiques en avaient pris un coup, et elle avait l’impression d’être une sorte de courbature géante. C’était presque ça d’ailleurs, puisque le poison avait diminué drastiquement la quantité d’oxygène dans son sang. Elle essaya de garder le sourire sur ses lèvres un moment, le temps que les larmes finissent de couler sur les joues de son jumeau comme sur les siennes, avant de lever les yeux vers Calista avec un regard pétillant malgré la fatigue :
- Et toi arrête de nous regarder avec autant d’amour maternel, tu vas nous faire une montée de lait.
Elle laissa Calista l’aider à se redresser un peu malgré ses abdominaux en feu, cherchant à bouger ses mains, en vain : ses membres ne réussissaient à bouger qu’en bloc, sans souplesse ni douceur. Si elle essayait de caresser les cheveux de Lorcan, elle risquait de lui en coller une, et elle n’avait franchement pas envie. Elle déglutit pour essayer d’éclaircir un peu sa voix, dévisageant ses frangins avec tendresse : ça faisait un bien fou de les avoir ici. C’était étrange, parce qu’au final, tout était arrivé si vite qu’elle n’avait pas eu le temps d’avoir peur de ne pas les revoir. Elle avait cru réussir à repousser les assauts de Rhae, avant de s’évanouir dans la salle de bain d’Isobel douze heures plus tard. Après, c’était le trou noir, et elle ne s’était réveillée que la veille, tellement shootée qu’elle n’avait pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. C’était en voyant le visage marqué par la fatigue et l’inquiétude de Lorcan qu’elle prenait lentement conscience de ce qui s’était passé : elle aurait pu y passer. Vraiment. Elle n’aurait pas été la première chasseuse à succomber à ses blessures de combat, mais des mains d’une humaine … ça aurait été balot quand même. Elle tira la langue à ce dernier quand il mentionna le prince charmant, gnagnagna, avant de jeter un coup d’œil à l’horloge qui indiquait la date du jour : 5 jours. Elle avait comaté 5 jours, presque une semaine. C’était énorme, quand on y réfléchissait. Elle n’osait même pas imaginer dans quel état avait du se mettre Lorcan pendant tout ce temps. Elle serra un peu plus sa main dans celle de son frère, avant de répondre à Calista avec un demi sourire :
- Ils le sont. Ils sont aussi totalement tarés. Deux mots : Végétaliens macrobiotiques. J’ai pas eu le droit de manger autres choses que des graines et des jus quand on allait à la plage. T’aurais pas tenu 24h.
Bon, elle exagérait un peu, mais il était vrai que tous les amis de son hote étaient anti viande, anti laitage, anti produit industriel…. Anti tout. Pas un cookie dans la semaine, c’était rude. Elle ramena la main de Lorcan d’un mouvement un peu raide à ses lèvres pour y poser un baiser, avant de se pencher un peu pour voir derrière Calista, souriant à nouveau :
- Vous avez dévalisé le fleuriste, où c’était tout là avant que vous arriviez ? Si j’avais sur qu’il fallait mourir à demi pour qu’on m’offre des fleurs, j’l’aurai fait plus tot …
Il y avait bien une demi douzaine de bouquets de fleurs sur le petit meuble de l’entrée : il y avait des chocolats aussi, et quelques peluches. Une loutre, qu’elle devinait être un cadeau de Moira, une boite de chocolat européen luxueuse qui devait venir de Graziella, et d’autres dont elle ne devinait pas la provenance. Elle était curieuse de lire les étiquettes, mais ce n’était qu’une interrogation de plus qui s’ajoutait à celles qui se bousculait autour de ses lèvres :
- Les …. Les médecins ont dit ce que j’avais eu ? Parce que j’ai comme une idée, mais quand ils m’ont expliqué hier, je planais complètement …

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Malgré les larmes, Aspen parvint à sourire, et cela réchauffa le cœur de Lorcan. Il la préférait de beaucoup comme ça ! Ca lui donnait l’impression qu’elle était pour de bon de retour chez les vivants, et qu’elle n’était plus une sorte de fantôme à peine consistant … Mais si elle souriait, les choses reprenaient leur place habituelle dans le monde. Et quand elle plaisanta après que Calista les ait traités de bébés, Lorcan se mit franchement à rire. Voilà, il la retrouvait pour de bon ! Si elle avait assez d’énergie pour trouver une répartie comme ça, il pouvait être rassuré, elle allait déjà un peu mieux. Calista les avait toujours maternés depuis la mort de leur mère, surtout dans les coups durs. Et aucun des deux ne s’en serait plaint pour de vrai, même s’il leur était déjà arrivé de râler, pour la forme. Mais Calista était réellement devenue une figure maternelle pour eux, c’était sans doute un peu triste à dire car elle était beaucoup plus que ça et elle ne méritait pas de devoir endosser ce rôle peu gratifiant. Mais Lorcan l’aimait comme ça, protectrice et affectueuse. Et debout sur ses deux jambes ! Ses deux sœurs avaient quand même un ange gardien qui devait veiller sur elles, parce qu’elles n’étaient vraiment pas passées loin de la catastrophe, autant l’une que l’autre. A quoi pensaient-elles, vraiment ? Elles n’avaient pas le droit de le laisser seul ! Il n’avait pas l’intention d’être le dernier Wolstenholme – parce qu’il ne comptait pas son père, évidemment. Mais elles étaient toujours là, et il était heureux avec elles.

Lorcan eut un sourire moqueur quand elle lui tira la langue, mais se renfrogna quand Calista en profita pour évoquer tous les surfeurs sexys qu’elle avait du rencontrer en Californie. Elles étaient vraiment obligées de parler de ça maintenant ? Okay, c’était lui qui avait lancé le sujet, mais il n’avait pas voulu que ça tourne vraiment autour des mecs que sa jumelle avait fréquentés … Mais finalement, sa réponse le fit ricaner. « Ca sert à rien d’être sexy si c’est pour déprimer en bouffant des graines. Dès que tu seras sortie, je te ferais oublier la bouffe de tes surfeurs dépressifs, et la bouffe de l’hosto. T’auras droit à de la vraie viande, du vrai sucre, et de vraies fraises. Alors dépêche de te retaper. » Les surfeurs de Californie n’avaient soudain plus rien à envier, du point de vue de Lorcan, s’ils ne savaient pas profiter de la nourriture. Et Aspen était assez gourmande pour qu’il imagine très bien à quel point les plaisirs de la table avaient du lui manquer pendant ses vacances. Il allait la gaver de plats bien meilleurs, dès qu’elle serait sortie. Il lui adressa un sourire quand elle porta sa main à ses lèvres pour l’embrasser : elle semblait retrouver un peu plus d’énergie à chaque minute qui passait, ça faisait vraiment plaisir à voir. Elle devenait également plus loquace, même si Lorcan avait envie de l’étouffer dans ses coussins quand elle parlait de la mort avec autant de désinvolture. Ses doigts se crispèrent sur les siens, et il s’assombrit. Il ne trouvait pas ça drôle, pas du tout. Elle ne se rendait pas compte qu’elle avait vraiment failli y passer, peut-être, mais lui avait eu trop de temps pour y penser. « Dis pas ça. » Siffla-t-il d’un ton sec, entre ses dents serrées. Il préférait qu’elle n’ait pas de fleurs, mais qu’elle soit en pleine santé. Pourtant, il fit un effort pour se détendre un peu et effacer sa mauvaise humeur, ce qui ne fut pas très concluant. Elle était comme ça, Aspen, il ne pourrait pas la changer. « T’as eu plein d’admirateurs. Evite de t’habituer, quand même. » Bon, décidemment, il n’arriverait pas à se dérider sur ce sujet, ça le tendait encore trop. De toute façon, il n’avait pas vu les gens qui avaient déposé des fleurs, et lui-même n’en avait pas apporté : ça lui faisait trop penser au cimetière, alors non merci. « Tu as été empoisonnée. » Répondit-il quand elle demanda ce qu’elle avait eu. « Ils ne connaissent pas les détails mais visiblement quelqu’un a essayé de te poignarder avec une lame empoisonnée, à moins que tu sois tombée sur un mutant capable de produire du poison. » Ce n’était pas impossible non plus. Ca, les médecins n’en avaient pas parlé, mais Calista et Lorcan n’étaient pas nés de la dernière pluie. « Tes muscles se sont tétanisés les uns après les autres, et tu as failli y rester. » Lâcha-t-il finalement d’une voix égale, mais les yeux fixés sur le drap, comme s’il lui était trop difficile de la regarder en exprimant une telle atrocité. Il serra ses mains un peu plus fort dans les siennes, juste pour s’assurer encore une fois qu’elle était bien vivante.

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Calista avait toujours aimé ses cadets de tout son cœur, elle n’avait jamais été la grande sœur jalouse qui s’était inquiétée de ce qui allait se passer quand ses cadets débarqueraient. Elle n’avait jamais cru que ses parents l’aimeraient moins ou qu’elle se retrouverait délaissée parce qu’ils seraient trop occupés avec les jumeaux. Ils n’avaient été, c’était certain, avoir deux bébés en même temps, ça demandait beaucoup de boulot. Mais jamais Calista n’avait ressenti ni jalousie, ni pointe de mépris pour ses cadets, au contraire, rapidement, elle avait toujours été une grande sœur attentive et attentionnée. Une chose qui n’avait fait que se renforcer à la mort de leur mère alors qu’il ne restait plus qu’eux trois et un père qui jugeait plus important de leur apprendre à se défendre que de les aider à affronter les difficultés de la vie. Il avait toujours été hors de question pour elle de les laisser tomber. Peut-être bien que ça la rendait un peu trop maternelle avec eux, mais elle s’en fichait complètement. Alors, la réplique de sa petite sœur la fit hausser les sourcils avant qu’elle ne lève légèrement les yeux au ciel. « Bha, faut bien que je m’entraine sur quelqu’un, si jamais je veux des enfants plus tard. » Elle en voulait des enfants, c’était certain. Mais elle ne savait toujours pas si elle pouvait en avoir. Ses jambes étaient de nouveau fonctionnelles, pour le reste, elle n’avait pas franchement eu l’occasion de se poser de la question, alors que sa guérison avait été suivie presque instantanément de l’hospitalisation d’Aspen. Elle se pencherait sur cette question plus tard.

La réponse d’Aspen à propos des surfeurs californiens la fit rire. Elle avait bien raison, elle, elle ne tiendrait pas vingt-quatre heures et mangeant des graines. Fallait être fou pour suivre un tel régime de toute façon. « Berk. Même pour aller mater des beaux abdos, personne ne me fera bouffer des graines. » La plage de toute façon, c’était les gros beignets bien gras qu’on vendait dans les stands d’à côté ou les glaces. Pas des graines. « J’espère que je serais invitée aussi. » Qu’elle répliqua à l’adresse de son frère cadet alors qu’il promettait déjà d’excellents repas à Aspen. Ça avait beau être sa sœur jumelle, qui venait d’échapper à la mort, y avait pas de raison pour qu’elle soit la seule à en profiter. Après tout, elle, elle était sa grande sœur, qui avait échappé à la mort deux fois de suite et qui avait passé trois mois paralysée, alors si fallait se lancer dans l’échelle des malheurs pour avoir de la bonne bouffe, y avait pas de soucis. Elle laissa échapper un soupire alors que la rouquine parlait de mort et que l’idée agaçait considérablement Lorcan, ça se voyait à des kilomètres à la ronde. « De toute façon, les fleurs ça fane trop vite et puis j’ai toujours pensé que tu préférais les boites de chocolat. » Au milieu de tous les cadeaux posés sur le meuble près de la jeune femme, elle en avait laissé, ces derniers jours, des boites de chocolats et des peluches, parce que mine de rien, ça durait plus longtemps que les fleurs. Elle pinça légèrement les lèvres alors que Lorcan expliquait ce qui s’était passé. Des mauvais souvenirs qui lui revenaient alors que les médecins leur avaient expliqué la même chose quelques jours plus tôt quand elle avait été hospitalisée. Et y avait des questions qu’elle aurait voulu pouvoir garder plus longtemps pour elle, mais elle en était bien incapable. « Est-ce que tu te souviens de qui a fait ça ? » Elle n’irait pas menacer de foutre une raclée à cette personne, mais au moins de ramasser le plus d’informations possible et de les refiler à quelqu’un en mesure de lui foutre une raclée. « Un transmutant ? Tu étais en chasse ? » Au moins, si c’était le cas, ça voudrait dire que le problème pouvait être vite réglé. Elle en connaissait pas mal des hunters à qui le refiler le dossier qu’elle pourrait facilement faire sur ce transmutant si c’était bien l’un d’eux qui avaient attaqué Aspen. Ce n’était pas parce qu’elle ne faisait plus officiellement partie des hunters qu’elle n’avait pas gardé des contacts.

Against all odds, we're still here.

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Se retaper, elle ne demandait que ça, la petite rouquine au teint pale comme les draps de son lit. Sauf que pour l’instant, elle était bien incapable de bouger un orteil, alors aller au restaurant ou même manger toute seule, ça relevait de l’utopie. C’était déjà un exploit qu’elle arrive à porter une cuillère à sa bouche, et même mâcher des aliments trop compacts lui faisaient encore un mal de chien. Les médecins s’étaient montrés optimistes, apparemment, et lui avaient assurés que puisqu’aucun muscle n’était nécrosé, elle n’aurait pas de séquelle durable, en dehors de courbatures interminables, qui la lanceraient surement encore pendant des semaines, et d’une carence en fer et en vitamines qu’elle devrait combler pendant des mois. Fini les dons du sang, pour un bon moment en plus. Elle sourit à ses frangins avant d’en rajouter une couche :

- Pis bon, toi t’as pas besoin d’aller en Californie pour mater des abdos, vrai ou pas ? Et puis si Lorcan tient à me faire prendre du poid, ya pas de raison que t’y passes pas aussi, non mais …

C’était une blague entre elles, bien sur, puisqu’elles étaient aussi gourmandes et épicuriennes l’une que l’autre, de ce coté là. Seulement, Cali avait un métabolisme rapide lui permettant de s’empiffrer sans prendre un gramme, alors qu’Aspen passait des heures à faire du sport pour éliminer ensuite. Après, elle avait toujours fait du sport, alors peut être qu’en réalité, elle était comme Calista. Mais elle n’avait jamais voulu prendre le risque de tester, elle aimait bien son corps tel qu’il était après ses quatre séances de sport hebdomadaire … Quoi que, ces cinq jours de diète avaient eu le temps de l’émacier un peu. Et elle ne serait pas contre un peu de nourriture solide. Malheureusement, l’épisode top chef fut vite passé, et une ombre s’installa sur le visage de son frère, serrant le cœur d’Aspen, qui retenait son souffle. La sentence fut sèche, claquante, mais logique : Empoisonnée. Par Vyper. Normal quoi . Les pièces du puzzle se remettaient en place dans sa tête alors que Lorcan et Calista continuaient de parler, mais elle n’entendait qu’à moitié. Ainsi, Rhaena avait presque réussit à la tuer, à retardement certes, mais quand même. Les lames qui lui avaient lacérés les bras et le ventre devaient être imprégnées d’un truc suffisamment agressif pour la mettre KO. Elle serra un peu plus la main de Lorcan dans la sienne, sans savoir si c’était sa propre main qui s’était mise à trembler, ou la sienne. Peut être les deux, au final. Elle avait pensé à faire une blague sur les chocolats de Calista, mais l’instant ne s’y prêtait plus. Ils avaient des questions, mais elle n’était pas sure que les réponses qui les satisferaient :

- Okay … Je … C’était pas un mutant.

Oui, forcément, c’était ce à quoi ils s’attendaient probablement. Une agression, ou peut être une vengeance d’un mutant qu’elle aurait traqué. Ça aurait été tellement plus facile, plus compréhensible surtout. Mais non. Il n’y avait pas de mutant dans cette histoire, pas un seul n’avait réussi à lever la main sur elle. Ce qui était franchement perturbant, quand on y réfléchissait bien.

- … J’étais en train de faire des crêpes. Quinn, enfin, mon chat est allé dans la chambre de Rhaena et …

Elle inspira profondément, alors que sa main se remettait à trembler dans celle de Lorcan. C’était idiot, elle n’avait pas envie de pleurer, mais son corps lui semblait réagir à ses paroles sans lui demander son avis sur la question :

- Rhaena était pas vraiment l’assistante de Lancaster. C’est une … une tueuse de hunters. Et on était sur la liste. J’ai trouvé des trombinoscopes dans un de ses tiroirs, avec des photos de chasseurs morts barrés d’une croix rouge. Comme dans les films. Pis bah y’avait ma photo dessus aussi … Et puis elle m'a surprise dans sa chambre.

Elle préféra taire l’épisode Alec, Calista et les autres photos dont elle ne comprenait pas encore la portée, tout simplement pour ne pas affoler un peu plus sa sœur. Vu les coups qu’elle avait elle-même infligé à Vyper, elle doutait fortement qu’elle soit opérationnelle avant un bon moment. Elle aurait le temps d’en parler à Alec, de le mettre au courant pour qu’il en tire ses propres conclusions, plus tard…

SUR TH DEPUIS : 25/04/2014

Lorcan aurait pu parier que sa proposition de gaver Aspen pour la remettre sur pied ne resterait pas sans réponse du côté de Calista, et il eut un petit rire quand elle émit le souhait d’être invitée aussi. C’était devenu une sorte de jeu entre eux deux, elle lui rappelait constamment qu’elle comptait sur lui pour la nourrir, et il faisait semblant de râler à ce propos à chaque fois qu’elle le remettait sur le tapis. Mais il était ravi et ils le savaient tous les deux. Il adorait faire la cuisine pour ses sœurs, et les repas tous les trois lui manquaient terriblement. Ca faisait une éternité qu’ils ne s’étaient pas retrouvés pour manger tranquillement, sans qu’une catastrophe ne leur tombe sur la tête ! La vie toute simple qu’ils avaient il y a quelques années s’était envolée, comme si en entrant dans l’âge adulte ils avaient accumulé la malchance. Mais quand on naissait dans une famille de hunters, c’était sans doute à prévoir : leur enfance avait été plus ou moins épargnée, mais il ne fallait pas espérer qu’il en soit de même à partir du moment où ils prenaient place dans le schéma familial. Et les ennuis ne venaient pas toujours de l’extérieur, malheureusement. Mais pour l’instant, ils pouvaient encore plaisanter sans arrière-pensée sur les repas futurs. « Vous battez pas, je vous engraisserai toutes les deux si ça peut vous faire plaisir. Adieu, surfeurs sexy et abdos en folie ! » Il n’allait pas se priver s’il ne fallait que ça pour qu’elles soient heureuses. Lorcan avait simplement hâte qu’Aspen soit suffisamment remise pour se lever et sortir de cet hôpital, pour qu’ils puissent essayer d’avoir à nouveau une vie normale tous les trois. Après Calista qui avait été clouée dans son fauteuil roulant, c’était Aspen dans ce lit, et Lorcan se demandait s’ils arriveraient enfin à sortir de leur cercle infernal un jour ou l’autre. Mais ils faisaient des plans pour les meilleurs jours, c’était déjà ça …

Et il aurait préféré qu’ils ne parlent que de bouffe jusqu’à ce que l’heure des visites soit terminée et qu’Aspen tombe endormie comme une masse, mais ça aurait été trop demander. Son humeur était déjà bien redescendue quand il avait du expliquer à sa jumelle ce qui lui était arrivé, le fait d’en parler rendant les choses beaucoup trop réelles. Mais quand Calista posa la question fatidique, il se renfrogna davantage. Il ne voulait pas qu’ils parlent de ça, et il ne voulait surtout pas forcer Aspen à se remémorer les évènements. Il avait envie de la protéger, de la laisser reprendre des forces en toute tranquillité, et pour ça il aurait bien interdit à quiconque d’évoquer ce qui lui était arrivé. Même si cela signifiait qu’il devait rester lui-même dans le flou, en ignorant qui avait osé toucher à sa jumelle. Elle était trop fatiguée pour raconter tout ça ! Mais constamment, ils en revenaient au pire. A la chasse, aux hunters et aux mutants, sans arrêt. Et il savait qu’il devrait se pencher sur la question à un moment, surtout si c’était un mutant qui avait fait ça à Aspen … Mais pas maintenant. N’importe quand, juste pas maintenant. C’était trop tard, cependant, et il sentit Aspen lui serrer un peu plus fort la main. Il couvrit ses doigts entre les siens, lui faisant la promesse silencieuse que plus jamais il ne laisserait quiconque la toucher à nouveau. Il s’attendait au pire, à un mutant à la dégénérescence assez monstrueuse pour pouvoir l’empoisonner … Mais il écarquilla les yeux en entendant le nom de Rhaena surgir dans son explication. Rhaena ? Sa colocataire ? Lorcan serra la main d’Aspen un peu plus fermement entre les siennes en la sentant trembler, mais il avait du mal à aligner les données. Il n’imaginait pas Rhaena en mutante. La dernière fois qu’il l’avait vue … Il frissonna en se souvenant de leur flirt, et puis du baiser qu’ils avaient échangé. Ca avait été sans conséquences, juste un jeu pour se chauffer sans qu’il n’ait vraiment pensé à plus mais … « Putain, quelle salope. » Cracha-t-il d’un ton rageur. Ce jeu, justement, prenait un tout autre sens avec les explications d’Aspen, et il était dégoûté en imaginant ce que la jeune femme avait eu en tête quand elle l’avait dragué sans retenue. Il se força pourtant à se concentrer sur les faits, et non plus sur le passé. « Mais qu’est-ce qu’elle attendait de toi, en te prenant comme colocataire ? Elle a du avoir des centaines d’occasions de te trancher la gorge, quand tu dormais, sans avoir à attendre que tu ne la démasques. » Il ne comprenait pas bien l’intérêt que Rhaena avait eu à attendre aussi longtemps. « D’autant qu’elle a manqué son coup et qu’elle va avoir la moitié des hunters de la ville au cul, maintenant. » Il échangea un regard avec Calista : lui n’avait jamais été chasseur, et elle n’en faisait plus partie, mais ils avaient encore bien assez de contacts pour arranger ça, et il était certain qu’elle songeait déjà à ceux qu’elle allait mettre sur le coup. Sans doute même que son copain serait le premier sur les rangs. Et puis, il suffirait que leur père soit au courant pour que la mise à mort de Rhaena ne soit plus qu’une question de temps.

SUR TH DEPUIS : 26/04/2014

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Calista, elle était du genre gourmand et elle avait de la chance parce qu'elle avait beau manger tout et n'importe quoi elle ne prenait pas un gramme. Elle n'avait pas besoin de faire du sport pour garder la ligne, ce qui était un avantage certain étant donné qu'elle préférait largement passer des heures à glander devant la télévision que d'aller faire du sport. Quoi que, maintenant qu'elle avait des jambes, elle avait bien envie de s'en servir. Enfin c'était pas demain la veille qu'elle irait faire un jogging avec Alec, ne serait-ce que parce qu'il en aurait marre d'elle en trente secondes parce qu'elle ne suivrait pas le rythme. « Non heureusement j'ai des abdos à portée de main tous les jours et pas besoin de faire du sport pendant des heures pour garder la ligne. Y a au moins quelques avantages à être moi. » Alors Lorcan pouvait bien l’engraisser autant qu'il le voulait, c'était loin d'être un problème pour elle, c’était déjà moins le cas de sa cadette, elles avaient déjà eue une discussion là-dessus, quelques mois plus tôt. Elle lui avait promis une salade d’ailleurs ce jour-là, y aurait bien un moment où faudrait qu’elle pense à le lui rappeler. Quand il s’agissait de bouffe, Calista elle n’oubliait pas facilement.

S’enfoncer dans les longues discussions sur la nourriture, c’était aussi simple pour elle que de parler de ses séries ou films préférés, elle aurait pu y passer des heures. Mais y avait plus important que ça en cet instant, des questions qui occupaient son esprit et pour lesquelles elle voulait vraiment une réponse. Qu’est-ce qui était arrivé à sa petite sœur ? Il leur arrivait trop de malheurs ces derniers temps aux enfants Wolstenhome. Lorcan et elle-même, ça avait été à cause de leur père ; Aspen, c’était impossible qu’il lui ait fait quoi que ce soit. Elle doutait beaucoup de leur père ces derniers temps et pourtant elle était au moins sûre de ça. Elle était quand même loin d’imaginer que ça puisse être sa colocataire. Elle la connaissait cette fille, après tout, elle avait elle-même travaillé à la mairie aux côtés de Lancaster, alors elle voyait très bien de qui il s’agissait. Les propos de Lorcan, elle ne pouvait que les approuver et elle en aurait eu bien d’autres des insultes à balancer sur cette fille. « Elle devait sans doute juste attendre le bon moment. Fallait pas risquer sa couverture tant que Lancaster était encore à la tête de la mairie. » En toute logique, si elle s’était servie de sa position à la mairie pour avoir des renseignements, ça aurait été absurde de s’en prendre à la Wolstenholme qui lui servait de colocataire. « C’est sûr que maintenant, elle a plutôt intérêt à se planquer si elle tient à la vie et bien se planquer. » Parce qu’elle était capable de retrouver tout le monde et n’importe qui elle – ou presque, bizarrement quand c’était Alec, c’était plus dur. C’était certain qu’elle allait payer ce qu’elle avait fait cette salope. Ça n’allait pas être difficile de monter tout un dossier sur cette fille et de le filer à tous les chasseurs de cette ville ; encore un avantage à être Calista Wolstenholme dans le fond.

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SAspen se doutait bien que la conversation finirait par dériver sur les raisons de son hospitalisation, et elle sentit la tension dans la poigne de Lorcan presque instantanément, dès la question de Calista. Elle répondit à son regard inquiet par un sourire bref, avant de leur expliquer ce qui lui était arrivé. Elle ne pensait pas réussir à tout raconter d’une traite, et d’ailleurs la tête lui tournait un peu à la fin de son récit, peut être parce que certains flash lui étaient revenus à mesure. Elle revoyait la lame qui s’approchait dangereusement de sa gorge, l’éclat de l’acier qui lacérait ses vêtements et entaillait ses chairs pour y déposer ses toxines mortelles. Elle ne savait même pas comment elle s’était débrouillée pour ne pas finir égorgée. Enfin, si, elle savait. Elle s’était battue comme une lionne enragée pendant de longues minutes, jusqu’à forcer Rhaena à battre en retraite. Sur ce coup ci, elle ne pouvait plus nier que l’entrainement de psychopathe que lui avaient infligé Alistair et Isobel était on ne peut plus efficace. Survivre à la Vyper, c’était un truc à marquer dans son cv, même si la pour l’instant, elle n’avait même pas la force de soulever un stylo.

- Tu sais Lo’, en vivant avec moi, elle avait accès à tous mes allers et venues, à mon portable que je pouvais laisser sur la table du salon, et je ne sais pas quoi encore… Il suffisait qu’elle me suive quand je partais rejoindre d’autres hunters, et elle se retrouvait avec une liste exhaustive de tous ceux du coin … C’est jackpot pour ce genre de filles. Et puis, qui aurait soupçonné l’assistante de Lancaster, collocataire d’une Wolstenholme d’être une tueuse de chasseurs ? J’étais l’alibi parfait pour elle…

Elle accueillit les propos outrés et rageurs de Lorcan et Calista avec un sourire un peu triste : c’était bien beau tout ça, mais elle doutait fortement que Rhaena prendrait le risque de lécher ses plaies dans le coin. Et si elle le faisait, elle avait probablement des contacts dans les réseaux pro mutants capables de la planquer mieux que quiconque.

- Vous êtes mignons tous les deux … Mais d’après ce que j’ai compris, elle a des contacts chez les mutants les plus, euh … Extrémistes. Je pense pas qu’ils nous laisseront la récupérer comme ça. Pas de si tôt.

Elle essaya de se redresser un peu encore, mais à nouveau son corps refusa de lui obéir, lui laissant simplement échapper un couinement de douleur. C’était terriblement frustrant de s’imaginer que non seulement Rhaena lui avait survécu, malgré les sévères dégats qu’elle lui avait infligé – elle avait Forcément survécu, son corps n’avait pas été retrouvé dans l’appartement, pas plus que ses documents et une de ses valises-, mais qu’en plus, elle était surement en train de se faire chouchouter par ses petits camarades dans un coin de Radcliff. Elle secoua la tête et soupira : ça faisait des semaines qu’elle avait essayé de faire les choses bien, de ne plus chasser de mutants « innocents », de s’éloigner un peu de ce milieu pour ne pas prendre le risque de croiser Lorcan, Priam ou un de ses autres amis mutants sans qu’elle le sache, et il fallait que l’autre psycho lui tombe dessus. Qu’on aille pas lui dire qu’il n’y a pas une histoire de karma ou de mauvais œil derrière tout ça …

SUR TH DEPUIS : 25/04/2014

Lorcan n’en revenait pas que Rhaena soit une tueuse de hunters, et encore moins qu’elle ait essayé d’assassiner Aspen. Il n’y parvenait tout simplement pas, et pourtant, il ne pouvait pas le nier. Aspen ne s’en était sortie que de justesse, alors qu’elle était une combattante féroce qui ne s’avouait jamais vaincue, prête à utiliser toutes les armes en sa possession s’il le fallait pour gagner un duel. Le nombre de fois où elle l’avait mordu, quand ils étaient plus jeunes, parce qu’il l’avait coincée et qu’elle n’avait aucune autre façon de s’en sortir ! Il avait du mal à l’imaginer à la merci d’une fille comme Rhaena. Il avait du mal à l’imaginer à la merci de qui que ce soit, en fait, et l’idée qu’elle ait en plus failli mourir faisait naître au fond de son dos des frissons glacés. Mais avec les explications de Calista et Aspen, il comprenait mieux les motivations de la Dryden. En réalité, c’était d’une simplicité enfantine, digne de n’importe quel hunter un peu tordu. Elle avait simplement retourné la technique contre eux, pour les décimer sans qu’aucun soupçon ne lui retombe dessus. « Ouais … Aucun mutant un minimum sensé ne voudrait habiter avec toi. » Lança-t-il avec un demi-sourire moqueur à l’intention de sa jumelle. « Et en parlant de ça, si tu veux pas retourner chez toi, tu pourras venir squatter mon appart’ quand tu seras sortie. » Ou retourner chez leur père, mais Lorcan préférait de loin qu’elle vienne s’installer chez lui. Il n’y avait pas été très souvent depuis son altercation avec Alistair, dormant bien plus souvent chez Salomé que chez lui, mais la présence d’Aspen ne pouvait qu’être une bonne chose, et il voulait pouvoir veiller sur elle, au moins les premiers temps. Il devrait passer moins de temps chez Sam, c’est sûr … Mais elle comprendrait. Et ce serait temporaire.

Lorcan se redressa quand Aspen essaya de bouger, il essaya de la soutenir mais elle retomba sur ses oreillers avec un gémissement de douleur qui fendit le cœur du jeune mutant. Il se sentait désemparé de ne pas pouvoir ni l’aider, ni la soulager. Cela raviva également sa colère envers Rhaena, et il crispa les poings. « Ouais, et bah je pense pas qu’on aille leur demander leur avis de toute façon. » Lança-t-il d’un ton sec. Tous les mutants extrémistes de Radcliff pouvaient bien s’allier pour cacher la Dryden, cela ne ferait pas frémir Lorcan. « On a des hunters extrémistes nous aussi. Et on a Calista, elle fait pas mal peur quand elle veut. Fuyez, pauvres fous ! » Cette fois, ce fut sa sœur aînée qu’il regarda en débitant sa bêtise, certain qu’elle comprendrait sa référence – la seule, sans doute, qu’il pouvait citer correctement dans une des bibles inconditionnelles de Calista. Il ne faisait bien évidemment pas référence aux capacités au combat de la jeune femme, ils l’avaient compris, mais à tout ce qu’elle savait exécuter si magistralement avec un ordinateur et une connexion internet.

SUR TH DEPUIS : 26/04/2014

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A Radcliff, il fallait se méfier de tout le monde ou presque. Ces derniers temps, Calista avait fait les frais de plusieurs attaques. La première, elle ne savait pas d’où elle venait, mais au commissariat, y avait eu quelqu’un c’était certain. La plupart des blessures qu’elle avait eues, elles ne pouvaient pas se les être faites toutes seule, quand à cette balle qu’elle s’était prise dans le ventre, ça restait encore un mystère à l’heure actuelle. Elle avait des souvenirs qui étaient absolument improbables et comme elle avait elle-même désactivé les caméras de surveillance du poste de police, y avait peu de chance pour qu’elle mette un jour du sens sur cette histoire. La deuxième fois, c’était son propre père qui était venu chez elle pour lui causer du tort. Peut-être qu’il n’était pas venu exprès pour ça et qu’au départ, ses intentions avaient été nobles, celles d’un père venant prendre des nouvelles de sa fille, mais il avait quand même fini par lui injecter une seringue de NH25, lui coutant presque la vie et causant des dégâts qu’elle avait longtemps cru irréparables. Elle n’avait jamais cru que son père s’en prendrai à elle comme ça, alors y avait fort à parier qu’Aspen non plus elle n’avait pas vu venir l’attaque de la part de sa colocataire. Comme quoi, on ne pouvait plus faire confiance à grand monde dans cette ville de timbrés. Le plan de la fameuse Rhaena avait du sens. Se servir d’Aspen pour atteindre ses buts, c’était une bonne idée, une bonne stratégie, on pouvait au moins lui donner ça.

Au moins, si Aspen allait vivre un peu chez Lorcan, les choses seraient plus simples pour elle. Loin d’elle l’envie de passer pour celle qui ne proposait pas son aide, mais elle hébergeait déjà Alec chez elle et de toute façon, sa sœur ne serait pas assez folle pour venir vivre – même quelques jours – au milieu du couple qu’elle formait avec elle. Elle garda – fort heureusement – ses réflexions pour elle-même. Elle grimaça alors que la pauvre Aspen avait l’air de souffrir. Ça n’aidait pas à calmer ses nerfs contre son ancienne colocataire. Cette fille allait payer pour ce qu’elle avait fait, d’une façon ou d’une autre. Un léger ricanement suite à la réflexion de son frère. « Est-ce que tu viens de me citer Gandalf ou c’est juste un hasard ? » Avec Lorcan on ne savait jamais, de toute évidence, il fallait qu’il revoie ses classiques, ils en avaient déjà parlé. Elle reprit son sérieux pour revenir sur le sujet Rhaena. « J’ai aidé la moitié des hunters de cette ville à couvrir leurs traces. J’ai même appris à certains comment allumer un ordinateur. » Alec, par exemple, c’était triste quand même. « J’pense que je suis en droit de réclamer quelques faveurs. Et j’en connais pas mal qui seraient contents de mettre la main sur quelques transmutants extrémistes. » En fait, tous les hunters qu’elle connaissait, ils seraient tous bien contents de mettre la main sur ce genre de transmutants. « Je trouverai bien un moyen de lui faire regretter ce qu’elle a fait. » Et elle ne parlait pas nécessairement de façon violente, parce que c’était bien connu, la violence, ce n’était pas trop dans les cordes de Calista, mais elle savait faire un tas de chose avec son ordinateur entre les mains, alors ouais, Rhaena finirait par le regretter.

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Aspen ressentit une puissante bouffée d’amour envers son frère et sa sœur en les observant s’énerver comme ça et promettre une mort lente de douloureuse à son agresseur. Ils n’avaient bien qu’eux pour réagir avec autant de fougue et de panache, et elle estimait avoir une chance insolente de les avoir auprès d’elle. Si elle avait la force, elle leur aurait fait un câlin tiens, mais comme pour l’instant rien que le fait de battre des paupières lui demandait un effort terrifiant, elle attendrait probablement que ses muscles lui répondent un peu plus pour bouger autre chose que les lèvres.

- Vous êtes adorables, vraiment, de vrais amours … Mais ne vous mettez pas dans la panade non plus pour moi, ce n’est vraiment pas la … peine…

Oula, c’était que la tête recommençait à lui tourner … Elle avait des feux d’artifices devant les yeux, et sa vision se troublait dans une explosion de couleurs. Elle se sentit partir, un peu, la tête soudain légère, très légère, alors qu’elle la laissait retomber sur l’oreiller, sa nuque ne supportant plus le poids de sa caboche. Elle se serait bien laissée aller à se rendormir là, satisfaite de l’échange qu’elle avait pu avoir avec Cali et Lorcan, rassurée de les savoir rassurés aussi, mais… Elle avait d’autres questions qui la taraudaient, une en particulier, et elle ne voulait pas se rendormir sans savoir, même si elle était consciente qu’elle ne ferait probablement pas plaisir aux deux autres… Elle s’humecta les lèvres, se forçant à garder les yeux ouverts, rivés sur Lorcan, puis sur sa sœur, avant de murmurer, d’un ton malgré tout un peu hésitant :

- Vous, euh … Vous avez prévenu Papa ? Je sais que c’est… Pas franchement l’amour entre vous … Mais j’aimerai juste savoir si il est au courant …

Elle se doutait bien qu’appeler Alistair n’avait surement pas été le premier reflexe de Calista, et encore moins de Lorcan, au regard des circonstances, mais… Elle ne savait pas si Isobel l’avait contacté, elle ne savait pas si il était venu la voir pendant qu’elle était dans le coma et… Elle avait besoin de savoir. Et surtout, mais ça elle ne leur dirait pas ouvertement, elle avait besoin de son père, de son visage rassurant, de ses grosses mains chaudes qui réchaufferaient ses joues glacées. C’était bizarre, elle le savait, parce qu’Alistair n’était pas naturellement la personne la plus réconfortante de la terre, mais… mais ça restait son père. Et elle avait vraiment, vraiment, vraiment envie de le voir malgré tout … Et de savoir qu’il s’inquiétait malgré tout pour elle, en dépit de leur dernière conversation on ne peut plus houleuse…

» Scénario Wolstenholme.
» Aspen Wolstenholme ~I'll never let you down.
» somewhere only we know ≈ callahan & wolstenholme twins
» can you hear me ? (wolstenholme twins)
» heaven can't help us now ≈ wolstenholme twins

(fst) family above all ≈ wolstenholme. (not you, dad)

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