- Tu sais Caleb, il existe des gens, sur cette Terre, que cela rassure d’enfermer dans des boites, toutes sortes de boites. Ils aiment trier, classer les gens comme ils le feraient avec des papillons ou des timbres, les mettre en ordre, prendre une photo et la ranger avec des dizaines d’autres photos. Ils ne sont pas tous méchants, certains font cela juste pour se rassurer, ou simplement pour se distraire, à l’image de celui qui se fait son herbier une fois l’automne venu, mais il y en a d’autres, tu sais … Il y en a d’autres qui chercheront à te mettre dans une grande boite d’abord, où tu auras l’impression qu’il y a beaucoup, beaucoup de monde, des gens comme toi et d’autres qui sont différents, cela ne te gênera pas, c’est l’effet réconfortant de la foule. Et puis ils trouveront une autre boite, sans doute plus jolie, plus spéciale aussi, mais où il y aura moins de monde, et cela ira ainsi de suite. Il arrive que les boites soient belles et confortables, mais au final, leur but sera que la boite soit tellement petite que tu t’y retrouveras tout seul, sans personne autour de toi. Une fois seul dans ta boite, tu seras comme le papillon épinglé ou la feuille dans l’herbier, magnifique, mon Caleb, mais desséché par la solitude et lentement, elle te fera perdre toutes tes couleurs … Ne laisse jamais personne te mettre dans une boite, aussi jolie et confortable soit elle mon chéri, tu comprends ce que je te raconte ?

- Je … suis pas sur…

- Ce n’est pas grave mon chéri, ça prendra sens à un moment dans ta vie, j’en suis persuadée.. Maintenant va aider ton père, il avait besoin d’un jeune garçon fort pour l’aider à rentrer le bois.

- Oui m’man !

- Tu es un brave petit mon fils, je t’aime.

- Moi aussi m’man, même quand tu me compares à un papillon…






Ce n’était pas la première fois qu’il l’apercevait, et pourtant ça lui faisait toujours ce p’tit truc au creux de l’estomac. Pourtant, il en avait déjà croisé de jolies femmes, des beautés à vous couper le souffle et à produire un effet instantané sur votre corps, mais avec Elle, c’était différent. Elle n’était pas juste attirante physiquement : il avait l’impression de sentir quelque chose de plus, dans sa façon de se mouvoir, une sorte d’aura qui dégageait quelque chose de subtil et puissant, et qui accrochait son regard comme la bouche d’un poisson à un hameçon d’acier. Il ne saurait dire si c’était dû à sa chevelure flamboyante, comme celle des filles de chez lui,  ou encore au pli soucieux qu’il y avait souvent juste au dessus de son petit nez fin, entre ses sourcils, mais il y avait quelque chose de bouleversant chez elle. La première fois où il l’avait vu, il était sur le point de sortir de cette enseigne de café à emporter bien connue, celle avec le logo de la sirène, alors qu’il venait chercher ce qui serait probablement son seul repas d’une longue journée sur des dossiers. Son gobelet surdimensionné à la main, il l’avait vu foncer vers la porte, à l’extérieur. Alors il avait pris la poignée pour lui ouvrir la porte, comme si l’idée qu’elle puisse être interrompue dans son élan par quelque chose d’aussi banal qu’une porte le chagrina un peu. Elle lui avait adressé un rapide remerciement pressé, avec un petit sourire de circonstance mais qui lui avait réchauffé les entrailles pour toute la journée, bien qu’il n’en fut pas véritablement conscient. Ils s’étaient recroisés plusieurs fois dans le quartier, sans que Caleb ne sache qui elle était ni ce qu’elle faisait. Ce n’est que plus tard qu’il comprendrait que son cabinet était à quelques centaines de mètres de l’hopital, et que cela expliquait bien des choses …
Toujours était il qu’aujourd’hui, il allait prendre son courage à deux mains et aller la voir. Ce n’était pas tant qu’il voulait absolument lui parler en tête à tête, mais il n’avait jamais entendu véritablement le son de sa voix, en tout cas dans une phrase entière et construite. Quel meilleur moment qu’une fête de quartier pour l’interpeler ? Après tout si elle était ici, c’était qu’elle acceptait tacitement de rencontrer de nouvelles personnes, non ? Et puis si il sentait qu’il l’embêtait, il n’insisterait pas. Il voulait juste entendre le son de sa voix au moins une fois, juste par curiosité. Pour le reste, si il y en avait, il y penserait le moment venu. A la recherche d’une excuse pour aller la voir, il avait pris un des plats sur le buffet, quelque chose qui devait être un plateau de petits feuilletés au saumon, et avait foncé en sa direction… Pour être interrompu finalement tous les deux mètres par quelqu’un qui piochait sur le plateau. Une fois devant la jeune femme, il n’y avait plus que deux petits morceaux dans l’assiette. Ça les avait fait rire, et ils avaient partagé les deux feuilletés restant. Des fois, il n’était même pas nécessaires de faire compliqué … Le reste fait partie de leur histoire.




Le boitier se mit à bipper alors qu’il passait sa carte au dessus, signe que le repas avait bien été payé. La serveuse lui adressa un sourire éclatant, bien trop appuyé pour être uniquement commercial, mais Caleb avant déjà enroulé son bras autour de celui de la jeune femme auprès de lui, brisant les espoirs secrets de la demoiselle qui les regardait s’éloigner en soupirant. Fiona était la seule de la fratrie à réussir à trouver le temps de venir visiter son grand frère régulièrement et elle ne s’en privait pas. Il fallait dire que la jeune femme, cavalière professionnelle de profession, voyageait très régulièrement jusqu’aux US, et surtout en bonne téléportrice qu’elle était, il ne lui fallait que quelques secondes pour passer de sa chambre d’hôtel miteuse dans le Tennessee au salon confortable de son frangin, alors elle ne s’en privait pas. Le seul prix à payer, c’était qu’il devait l’emmener au restau après : la téléportation, ça creuse, et elle pouvait dévorer l’équivalent d’une demi vache dans ces conditions. C’était d’ailleurs ce qu’elle venait de faire, sous le regard mi impressionné mi dégouté de son quasi végétarien de frère. Ils étaient donc sortis du restaurant bras dessus bras dessous, à discuter de tout et de rien comme un frère et une sœur pouvaient le faire. La présence de Fiona à ses cotés lui faisait du bien : l’actualité, tant au bureau que dans sa vie personnelle n’était pas franchement rose, alors la fraicheur et l’entrain de sa cadette était une véritable bouffée d’oxygène. Concentré dans sa conversation – Non, il a VRAIMENT dit ça à Papa ? – qu’il n’avait même pas remarqué qu’on les suivait. Il avait bien vu une ombre du coin de l’œil, mais bon, des gens qui marchent dans la rue en début de soirée, ce n’était pas non plus totalement déconnant, surtout qu’ils étaient à Louisville, et non à Radcliff où le couvre feu contraignait chacun à baisser ses volets à peine le soleil couché.
Tout se passa très, très vite : dans un silence surnaturel, il vit des mains envelopper la gorge et la bouche de sa sœur pour la trainer dans une ruelle sombre, alors qu’on lui assénait un coup violent à l’arrière du crâne. Rien de suffisamment puissant pour lui faire perdre connaissance, mais assez pour qu’on puisse l’empoigner et le trainer à la suite de la jeune femme qui se débattait furieusement. Caleb avait asséné un coup de pied ou deux, ruant comme un animal, faisant craquer un ou deux tibias dans des grognements de douleur, avant de s’immobiliser, comme frappé par la foudre : Fiona avait été mise à genoux, et l’un de leur agresseurs venait de poser le canon de son arme sur sa tempe. Caleb dévisageait sa sœur en larmes, sans comprendre pourquoi celle-ci ne se téléportait pas, inconscient qu’un autre hunter le tenait lui-même en joug, dans son dos. Enfin, une troisième silhouette se détacha de l’ombre, visage découvert, barbe de quelques jours et regard de rapace : dans un geste lent mais d’une précision démoniaque, il avait sorti deux seringues à l’aiguille monstrueusement longue et fine, qu’il enfonça dans la carotide de chacun des deux enfants Munroe. Caleb avait senti son sang se glacer, littéralement, avant de tourner de l’œil. C’est un restaurateur, en sortant ses poubelles, qui retrouva les deux jeunes gens inconscients contre le mur, puis appela les secours. En se réveillant, Caleb et Fiona comprirent que leur vie venait de prendre un tournant dramatique, inéluctable : ils n’étaient plus mutants. On leur avait arraché leurs pouvoirs pour le reste de leurs jours. Chez Caleb, ils pleurèrent, longtemps, tous les deux, tout adulte et soulagés d’être en vie qu’ils furent. En vie, oui, mais une vie d’estropié, une vie qui ne serait plus jamais ni normale, ni complète …

Te voilà validé, félicitations Avant de commencer à jouer, n'oublie pas d'aller faire un tour dans la partie administrative si ce n'est pas déjà fait pour prendre connaissance du contexte, des différentes intrigues et des annexes. Tu peux dès à présent commencer à rp, mais pense également à créer une fiche de liens pour que ton personnage ne se retrouve pas tout seul. Une envie de relation particulière ? N'hésite pas à poster un scénario ou a créer un mini-pv Pense également à recenser le métier de ton personnage, et s'il provient d'une famille de hunters, n'oublie pas de la recenser. Tu peux également recenser l'anniversaire de ton personnage, son habitation, et s'il agit d'un double compte (ou d'un triple, ou d'un quadruple), c'est ici que tu dois l'indiquer. Également, si tu veux que ton personnage soit ultra-technologique, tu peux lui créer un téléphone cellulaire pour qu'il reçoive des textos de tous ses amis (ou de tous ses ennemis). Si tu veux un rp facile, tu peux t'inscrire aux rps missions. N'oublie pas de faire un tour dans le flood et de passer par les jeux pour se détendre entre deux rp, sans oublier de voter pour le forum toutes les deux heures.

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