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 Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB)

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MessageSujet: Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB)   Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB) Icon_minitimeSam 16 Jan 2016 - 4:10

pain doesn't go away, we just make room for it
CLOSER TO INSANITY, BURIES ME ALIVE, WHERE’S THE LIFE WE ONCE HAD, IT CANNOT BE DENIED. WHY CAN’T YOU SEE WHAT WE HAD? LET THE FIRE BURN THE ICE. WHERE’S THE LOVE WE ONCE HAD, IS IT ALL A LIE? AND I STILL WONDER WHY HEAVEN HAS DIED, THE SKIES ARE ALL FALLING, I’M BREATHING BUT WHY? IN SILENCE I HOLD ONTO YOU AND I. (ambiance).

Les jambes ramenées contre sa poitrine, tête posée entre ses genoux, paupières closes, Scarlett reprenait doucement ses esprits et le contrôle de sa respiration. Sa dernière intervention sur un nouveau-né souffrant de graves problèmes intestinaux avait duré sept heures. Sept heures au cours desquelles elle avait failli le perdre deux fois, la petite fille étant fragile au point d'à peine supporter l'intervention qui était pourtant sa seule chance de survie. Mais elle s'était accrochée, tout comme Scarlett qui avait refusé de baisser les bras en dépit de l'avis de ses collègues. Il n'était pas question un seul instant qu'elle laisse un – autre – bébé mourir, pas alors qu'elle tenait littéralement le moyen de le sauver entre ses doigts. Et si la petite était encore loin d'être tirée d'affaire, elle avait à présent au moins une chance de s'en sortir. Des patients, mères ou nourrissons, Scarlett en avait perdu. C'était le triste lot de n'importe quel chirurgien, l'on pouvait faire tous les efforts du monde, certaines personnes ne pouvaient pas être sauvées. C'était injuste, c'était cruel, c'était la vie. Mais depuis maintenant un peu plus d'un an, c'était personnel pour Scarlett. Incapable de rationaliser la mort de son bébé, elle se faisait un devoir de sauver ceux des autres, parce qu'elle ne voulait pas voir une seule mère endurer ce qu'elle avait eu à endurer. Il y avait encore des jours où le vide dans ses entrailles se faisait sentir, un peu comme une douleur fantôme. Rien ne clochait chez elle était en parfaite santé – du moins là où son corps était concerné – mais la sensation de manque persistait. Combien de temps lui faudrait-il pour faire son deuil ? Combien de fois allait-elle devoir encore fondre en larmes dans son bureau après la visite d'une patiente ? Il lui arrivait de se demander si elle n'était pas complètement folle, masochiste, à se forcer ainsi à venir travailler chaque jour au milieu de tout ce qui était là pour lui rappeler ce qu'elle avait perdu, ce qu'elle n'aurait jamais. Les femmes radieuses arborant un ventre bien rebondi, les couples débordant de bonheur, les charmants bambins qui s'agitaient dans leurs berceaux... C'était comme un remède avec un arrière-goût de poison, qu'elle persistait à ingérer jour après jour, semaine après semaine, mois après mois.

« Hey, ça va ? » Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle tomba nez à nez avec un collègue, agenouillé devant elle. « T'en fais pas. Je suis juste épuisée, je sors d'une longue chirurgie et je viens de terminer une garde de vingt-quatre heures. » « Tu sais que tous les êtres humains ont besoin de sommeil, hein ? » « Je survis grâce au café et mon éternel sens des responsabilités. » Elle pouffa doucement, l'homme leva les yeux au ciel. « Tu te les fais payer au moins, des heures supplémentaires ? » « … Et toi ? » Ils pouffèrent de concert, Scarlett se releva et s'étira. « Je devrais y aller... J'ai encore quelque chose à faire avant de pouvoir rentrer chez moi. » « Tu sais que je dois toujours t'emmener boire un verre... ? » Elle blêmit et dut se forcer à afficher un sourire radieux – le plus hypocrite de tous. « Un autre jour, Tom. » Un autre jour. Une autre fois. La semaine prochaine. Jamais. Scarlett eut vite fait de disparaître dans le vestiaire réservé au personnel féminin de l'hôpital, où elle put troquer son uniforme pour une paire de jeans, un chemisier léger et des ballerines. Elle grimaça en croisant son reflet dans un miroir, la fatigue se lisait sur ses traits, ses yeux étaient cernés d'une couleur mauve de plus en plus soutenue, elle était pâle, ses cheveux ternes... Ce n'était définitivement pas un bon jour pour Scarlett, qui commençait hélas à en avoir l'habitude. La porte de son casier claqua bruyamment, et elle quitta la pièce en bâillant à s'en décrocher la mâchoire. Comme une pauvre chose sans volonté, elle se traîna jusqu'au service de maternité, où l'attendait une infirmière l'attendait avec un bébé dans l'un de ces berceaux à roulettes qui facilitaient les déplacements dans l'hôpital. « Notre petit Garrett dort encore comme un roi. Je n'ai pas osé le réveiller, je me suis dit que cela pouvait attendre que vous arriviez jusqu'en radiologie. » « Tu as bien fait. Merci, Mary. » « Je t'en prie. » L'infirmière avait déjà disparu dans la chambre d'un patient que Scarlett n'avait pas encore bougé, trop occupée à observer les traits détendus du bébé. Personne hormis sa secrétaire ne savait qu'elle mourait d'envie de l'adopter, ce petit orphelin qui passait ses nuits et ses jours à l'hôpital, privé d'un véritable foyer. À qui aurait-elle pu en faire mention ? Evelyn devait se remettre de son agression et n'avait certainement pas de temps à accorder à ses problèmes de conscience, Malachi croulait sous le poids d'un deuil plus lourd que lui... Peut-être Solal ? Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'ils n'avaient pas pris la peine de passer un moment ensemble.

Elle soupira longuement avant de se décider à pousser le berceau du petit Garrett jusqu'à l'ascenseur le plus proche, direction le quatrième étage de l'établissement et son service de radiologie et autres examens nécessitant des machines spécifiques qui ne pouvaient pas être déplacées à la convenance des médecins et patients. Pour le bébé, ce serait une échographie de routine pour s'assurer que son cœur s'était bien remis de sa dernière intervention chirurgicale, et pour Scarlett c'était le moyen d'avoir la conscience tranquille, de pouvoir rentrer chez elle sans se ronger les sangs. Elle ne quitta le nourrisson des yeux que lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrir, et s'il lui fallut une poignée de secondes pour réaliser qu'il n'était pas vide, son palpitant déjà malmené loupa quelques battements alors qu'elle croisait le regard de l'homme qui lui faisait face. Caleb. Caleb, l'homme qu'elle avait quitté une année plus tôt sans aucune raison valable. Caleb, le père de ce bébé qu'elle perdu. Caleb, qui avait fait de son mieux pour la soutenir après sa fausse couche. Caleb. Son cœur se fit aussi lourd qu'une pierre et sembla dégringoler dans son estomac, et c'était uniquement parce qu'elle était pétrifiée par la surprise qu'elle ne tourna pas les talons en vitesse. Le ronge lui monta aux joues, le contraste avec le reste de son épiderme était flagrant, elle ne s'était pas sentie aussi mal à l'aise depuis qu'elle avait refermé pour la dernière fois la porte de leur appartement derrière elle. Incapable de prononcer le moindre mot, elle resta à fixer l’Écossais bêtement jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur ne commencent à se refermer. Par réflexe plus que par envie, elle s'avança entre ses dernières pour les en empêcher ; elle jura silencieusement après s'être rendue compte de sa bêtise. Puisqu'elle avait de toute évidence déjà mis les deux pieds dans le plat, elle tira le berceau de Garrett dans l'ascenseur, appuya sur le bouton n°4 et se mortifia dans un coin, les bras croisés sur sa poitrine qui menaçait d'exploser tant son rythme cardiaque avait accéléré. Mettre un bébé sous le nez de Caleb, ce n'était pas l'idée du siècle. Il avait souffert de la mort de leur fille tout autant qu'elle, et elle avait osé en rajouter une couche en lui brisant le cœur au lieu d'admettre qu'elle allait mal, au lieu de l'aider à sauver leur couple. Alors elle garda un silence obstiné – qu'aurait-elle de toute façon pu lui dire qui n'aurait pas retourné le couteau dans une plaie déjà béante ?

Scarlett sursauta au point de se cogner contre la paroi de l'ascenseur quand ce dernier fit halte brusquement, entre deux étages. Perplexe, elle ne bougea tout d'abord pas, avant d'appuyer avec une insistance exagérée sur les boutons, trahissant du même coup un peu plus le malaise qui l'habitait. Non, non, non. Tout sauf ça. Le plafonnier clignota pendant quelques secondes, et Scarlett eut beau s'acharner sur le panneau de contrôle rien n'y fit et elle dut bien se rendre à l'évidence : l'ascenseur était en panne. Surtout, pas de panique, songea-t-elle alors qu'elle appuyait longuement sur le bouton qui alerterait le service technique d'un problème, s'ils ne l'avaient pas déjà remarqué. Le haut-parleur grésilla un instant avant qu'une voix masculine ne résonne dans l'ascenseur. Scarlett lui répondit d'une voix enrouée, agacée, nerveuse ; tout un panel d'émotions toutes plus négatives les unes que les autres. « Nous sommes coincés entre le troisième et le quatrième étage, oui. » Quand l'homme lui demanda combien ils étaient, il avait presque l'air ennuyé, ce qui donnait à la rouquine envie de hurler. « Trois... deux adultes et un bébé... tout le monde va bien, oui. Mais il y a un bébé. » Il lui semblait vraiment nécessaire d'insister sur cette information, et cela bien que le petit Garrett roupille toujours tranquillement, pas le moins du monde perturbé par l'incident. Un problème électrique ? Ça lui faisait une belle jambe. Un technicien est en route ? Merveilleux. Ne lui restait plus qu'à prier pour qu'il se dépêche, ou pour mourir dans la minute, afin d'éviter de devoir faire face à cet homme vers lequel elle n'osait tout simplement pas tourner le regard. Jouer l'aveugle, c'était lâche, elle le savait très bien. Mais ça valait sans doute mieux que des politesses vides de sens, ou des excuses sans aucun réel impact.
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MessageSujet: Re: Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB)   Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB) Icon_minitimeMer 10 Fév 2016 - 21:15

Lorsqu'il passa les portes de l'hôpital, un frisson le parcourut. Ça n'avait jamais été un endroit dans lequel il se sentait à l'aise. Si certains y voyait un lieu où tous les espoirs et les miracles étaient possibles, lui avait tendance à voir le contraire. Pour lui la mort et la douleur étaient les grandes reines de ces longs couloirs froids. Non, il n'avait jamais aimé venir ici encore moins maintenant que cet hôpital s'apparentait à des souvenirs plus douloureux encore. Dès l'instant où ses yeux se posèrent sur le plan et qu'il aperçut le service de néonatologie, une boule se forma au creux de son estomac. Il fallait vraiment que la situation soit alarmante pour qu'il daigne mettre les pieds ici et qu'il prenne le risque de la croiser. Mais alarmante, la situation commençait sérieusement à le devenir. Caleb n'avait rien d'un hypocondriaque ou d'un angoissé de nature. S'il était le pire des malades lorsqu'il se trouvait terrassé par un rhume, il n'était pour autant pas de ceux persuadés d'être atteint d'une vilaine tumeur à chaque insignifiant maux de tête. Mais depuis deux mois ses migraines devenaient de moins en moins insignifiantes. Plus régulières et bien plus douloureuses semaines après semaines. L'idée de devoir vivre sans son don était une chose suffisamment difficile à supporter, il ne s'en était toujours pas remis et ne s'en remettrait probablement jamais, du moins en était-il persuadé. Et il devait en plus de cela supporter tous les effets secondaires liés au NH25. A commencer par ses horribles migraines qui lui donnaient l'impression de mourir sous l'effet de la douleur. Il en arrivait au point de vouloir se frapper la tête contre les murs pour faire les faire cesser. Et puis il y avait désormais les pertes de connaissance qui suivaient bien souvent le moindre petit mal de tête. Parfois c'était de simple malaise de quelques secondes, la vision brouillée, le besoin de s'asseoir pour ne pas s’effondrer et tout était terminé dans l'instant. D'autres fois la situation était plus inquiétante. Il tombait sans crier gare et reprenait connaissance quelques minutes plus tard sous les claques répétées des témoins, si témoins il y avait. Ses collègues de travail et les rares amis qui lui restaient, tous commençaient sérieusement à s'inquiéter pour lui, particulièrement ceux qui ignoraient tout de son don et donc de sa vaccination et qui s'imaginaient donc le voir disparaître un beau jour, emporté par un douloureux cancer ou une violente rupture d'anévrisme. Ou toute autre joyeuseté du genre. Mais il était resté sourd à toutes leurs remarques, persuadés que ces petits désagréments finiraient tôt ou tard par s'effacer et qu'il pourrait un beau jour reprendre une vie aussi normale que possible, si cela l'était encore. Mais la situation était devenue trop critique pour qu'il l'ignore plus longtemps. Quelques jours plus tôt, il avait perdu connaissance chez lui alors qu'il était complètement seul. Il revint à lui trois longues heures plus tard avec une belle entaille au front, souvenir de la table basse qu'il avait heurté violemment avant de tomber au sol. Après cet incident il se décida enfin à contacter un neurologue et à se rendre à l'hôpital.
Mais cet endroit lui rappelait trop son passé. Chose étrange puisqu'il vivait encore dans leur appartement sans en faire de cas. Mais l'appartement était à eux alors que l'hôpital c'était son monde à elle. L'idée de la croiser lui était insupportable mais l'endroit était gigantesque, un véritable labyrinthe. Elle-même ne devait pas connaître la moitié de ses collègues et il fallait véritablement un coup du sort pour que leurs routes viennent à se croiser. L'univers ne pouvait être aussi cruel, il en avait déjà trop fait et Caleb ne voyait pas comment cela aurait pu être pire en vérité. Il prit alors l'ascenseur et pressa le bouton correspondant à l'étage de neurologie. Il commençait déjà à chercher quoi raconter au spécialiste sans avoir à entrer dans les détails quand les portes s'ouvrirent de nouveau pour laisser entrer quelqu'un d'autre. Et l'écossais eut la confirmation que Dieu était un homme cruel et insensible qui prenait visiblement un malin plaisir à lui enfoncer une lame au fond du cœur. Celui fit d'ailleurs un tel bond dans sa poitrine qu'il crut un instant qu'il était arrivé dans sa gorge. Son sang se glaça tandis que ses rétines se figèrent sur la terrible vision que venait de lui envoyer le destin. Scarlett. Scarlett accompagnée. Scarlett accompagnée d'un nourrisson. Dieu avait un sens de l'humour que Caleb saisissait de moins en moins. S'il avait pu il aurait souhaité disparaître six pieds sous terre. Et lui qui avait autrefois été si fier de ses talents de pyrugiste enviait soudainement tous ceux doués du don d'invisibilité. Il était incapable de bouger, incapable de prononcer le moindre mot. Le pire dans tout cela c'est qu'elle semblait être dans le même état et ne prenait même pas la peine de prendre ce maudit ascenseur qu'elle venait pourtant d'appeler. Sa vue lui était donc à ce point insupportable ? Caleb ne savait si c'était le chagrin ou la colère qui l'emportait mais ce qui était certain c'est que la stupeur venait de le sonner. S'il avait longtemps imaginé la croiser dans les locaux de l'hôpital, la triste vérité c'était qu'il ne s'y était tout simplement pas préparé. Un instant, un dixième de secondes, il vit les portes de l'ascenseur se refermer. Cet instant de gêne allait prendre fin et chacun reprendrait sa petite vie, mortifiés par la vision qu'ils venaient d'avoir. Mais dans un sursaut, Scarlett se décida finalement à entrer et le malaise ne se fit que plus intense. La machine se mit de nouveau en branle, l'espace de quelques secondes qui semblèrent durer une éternité pour Caleb dont la gorge était si sèche qu'il était incapable de prononcer le moindre mot. Il n'adressa aucun regard ni à la jeune femme ni au bébé qui semblait ne rien ressentir de l'atmosphère pesante et incroyablement gênante qui régnaient dans la minuscule pièce. Bordel, un bébé ! Un bébé. Comme si croiser Scarlett n'était pas suffisamment déroutant et traumatisant il fallait en plus qu'elle se balade avec un bébé ! Elle aurait pu se promener avec un écriteau lumineux sur lequel était inscrit « C'est moi, la femme pour qui tu as tout donné, la femme qui attendait ton enfant et qui t'a abandonné sans aucune raison. » que l'effet n'aurait pas été plus violent. Il ne trouvait rien à lui dire, il n'avait rien à lui dire. Il était tout simplement tétanisé.

Et comme si cela ne suffisait pas il fallut que l'ascenseur tombe en panne. Arrêt net entre deux étages ! « C'est quoi Votre problème avec moi ? J'ai une tête qui vous revient pas ou quoi ? » songea Caleb en levant les yeux vers le ciel. Non parce que là ça ressemblait tout bonnement à de l'acharnement. Scarlett tenta de prendre les choses en main mais à appuyer sur tous les boutons comme une forcenée elle perdait toute crédibilité. Elle était au plus mal elle aussi et Caleb ignorait si cela devait le réjouir ou le désoler. Cela ne pouvait pas être pire... Enfin il oubliait sa meilleure copine, celle qui débarquait toujours quand il s'y attendait le moins. Sa nouvelle compagne qui occupait chacune de ses nuits et chacun de ses jours. La migraine. Voilà que la vicieuse refaisait lentement mais sûrement sa réapparition, sans doute un peu vexée de se voir ainsi reléguée au deuxième rang des ennuis de l'écossais par la faute d'une rouquine et d'un chiard dont elle faisait peu de cas. Elle se rappela donc au bon souvenir de son camarade avec une tel violence que le malheureux porta la main à sa tempe plus brusquement qu'il ne l'aurait souhaité. Mais électrisé par la douleur il n'avait pu faire autrement. Mais faire part de son état à Scarlett était la dernière chose qu'il souhaitait. Espérant éloigner l'esprit de la jeune femme de son lourd secret il prit alors son courage à deux mains et se décida à rompre le silence. « Ils ne devraient pas trop tarder. » lança-t-il alors, sa main caressant toujours sa tempe douloureuse. « Il faut l'espérer en tout cas parce que je crois que tu vas finir par connaître tous les détails de ce plafond. » Il venait de balancer la seconde phrase sur un ton presque badin comme si le fait de voir son ancienne fiancée autant hypnotisée par la vue d'un plafond d'ascenseur était la chose la plus normale et la plus logique qui soit. Il n'avait pas imaginé leurs retrouvailles comme ça, non certainement pas. Mais il devait pourtant s'y faire et prier très fort pour que quelqu'un les délivre le plus rapidement possible.
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MessageSujet: Re: Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB)   Pain doesn't go away, we just make room for it (CALEB) Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 20:56

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Le destin avait un humour qu'elle ne comprenait pas. De toutes les personnes avec lesquelles elle aurait pu se retrouver coincée dans cet ascenseur, il avait fallu que ce soit avec lui. Et puisqu'un malheur n'allait jamais seul, elle était en compagnie d'un nourrisson et parfaitement incapable de se comporter en adulte responsable. Se comporter en adulte responsable, ça aurait commencé par lui adresser quelque chose d'aussi simple qu'un bonjour, un sourire, et pourquoi pas quelques politesses. Mais au lieu de ça, elle l'avait regardé de la même façon qu'elle aurait regardé un fantôme, avec une expression mi-choquée mi-effrayée, immobile jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur ne commencent à se refermer. Elle aurait pu mettre fin à leurs souffrances en se contentant d'attendre le prochain mais non, non, il avait fallu qu'elle se précipite à l'intérieur comme si sa vie en dépendait. Et l'engin avait décidé de se la jouer entremetteur et était tombé en panne. Merveilleux. Tout ce dont elle avait besoin. Le ridicule ne tuait pas, et c'était bien dommage, parce qu'elle était mortifiée par son propre comportement et aurait donné à peu près n'importe quoi pour sortir de cet ascenseur avant que la situation n'empire. Nerveuse comme elle était, elle allait mettre les pieds dans le plat au moment le plus inopportun, et elle n'aurait plus qu'à faire une croix sur le peu de dignité qu'il lui restait. Voilà ce qui arrivait, quand on rompait brusquement avec un homme pour lequel on avait les mêmes sentiments qu'au premier jour, parce que... parce que... Avec le recul, elle ne savait tout bonnement pas pourquoi elle avait décidé que quitter Caleb était ce qu'il y avait de mieux pour lui, pour eux. Elle avait voulu le préserver de ses crises de nerfs mais au final elle n'avait fait que lui briser le cœur, et s'enfoncer la tête sous l'eau par la même occasion. À présent qu'elle avait eu le temps de la réflexion – une longue année – elle savait avoir été lâche. Le fuir, lui, leur appartement et leur douleur commune, ça avait été la solution de facilité. Et au bout du compte, plus d'un an après, elle n'était pas plus avancée et son cœur loupait toujours un battement à chaque fois que le hasard mettait Caleb sur son chemin.

Ce fut tout juste si elle ne sursauta pas lorsque le jeune homme prit la parole, tant elle s'était attendue à ce que l'un comme l'autre, ils observent un silence acharné. Décoller ses yeux du plafond lui demanda un effort acharné, les poser sur Caleb sans flancher un second. « Il n'a rien de très intéressant, ce plafond... » Ce n'était pas très glorieux comme réponse, mais cela valait mieux que le long silence pesant qu'elle aurait laissé perdurer s'il n'avait pas pris la parole. Seigneur, pourquoi fallait-il que ce soit aussi difficile ? Être en sa présence était atrocement douloureux, elle avait l'impression que son cœur allait imploser à cause du martyr qu'elle lui avait imposé. Il devait la trouver ridicule, à compter les dalles du plafonnier, à regarder tout autour d'elle comme si une sortie de secours allait apparaître comme par miracle, à trépigner sur place comme si sortir de cet ascenseur était la seule chose qui comptait pour elle. Cette rencontre fortuite était à mille lieues de leur premier rendez-vous, un premier rendez-vous qui lui paraissait à présent bien loin. Ils avaient été si heureux ensemble que ça lui fendait le cœur de constater qu'ils n'avaient plus rien. Plus rien que leur douleur commune, une douleur qui s'accrochait à elle comme une sangsue et pompait toute son énergie, quand elle ne lui arrachait pas également sa volonté. Il y avait des jours avec, et beaucoup de jours sans, et Scarlett savait par avance que cette rencontre aurait des répercussions sur les jours à venir, elle allait ressasser le passé avec amertume, et ses sentiments persistants pour Caleb allaient refaire surface alors que cela faisait des mois qu'elle s'efforçait de les noyer.

Le sang quitta brusquement son visage lorsque dans son lit, Garrett se mit à geindre doucement, très certainement réveillé par les grincements métalliques de la cage d'ascenseur. Scarlett resta un instant immobile, horrifiée par les souvenirs que Caleb et le bébé lui rappelaient, jusqu'à ce que les geignements ne se transforment en pleurs apeurés. L'instinct prit le pas sur les sentiments, elle laissa retomber son sac à ses pieds pour se pencher et prendre le petit Garrett dans ses bras. Elle cala le nourrisson contre sa poitrine, une main sur sa tête et caressant du pouce son fin duvet de cheveux, le berçant avec douceur pour le rassurer et le calmer. « Chut... Chut, tout va bien. Tout va bien, je suis là. Je suis là... » Elle le serrait contre elle de façon maternelle – trop maternelle pour que ce soit professionnel. Les papiers d'adoption étaient dans son sac, une copie traînait sur son bureau et une autre sur sa table de nuit. Ce bébé, elle s'y était attachée plus que de raison. Ce bébé... Elle l'aimait. C'était tellement flagrant que lorsqu'elle croisa involontairement le regard de Caleb, la culpabilité lui serra la gorge. Ce bébé aurait pu être le leur ; aurait dû être le leur. Pour le jeune homme, ce devait être un tableau violent, et Scarlett s'en voulait de le lui imposer, ce fut tout juste si elle ne manqua pas de lui tourner le dos, tout en sachant pertinemment qu'il était trop tard ; le mal était fait. Alors elle se contenta de garder les yeux rivés au sol, Garrett serré tout contre elle. Bon sang, mais que faisait ce technicien ? C'était à croire que tout s'acharnait contre eux, comme s'ils ne souffraient pas suffisamment sans qu'on leur donne un coup de main supplémentaire.

Scarlett prit une profonde inspiration, les paupières closes, avant de se faire violence pour se tourner vers Caleb, qui devait trouver le temps encore plus long qu'elle. Ce ne fut que lorsqu'elle le regarda réellement qu'elle remarqua qu'il n'avait pas l'air dans son état normal. Elle le trouvait blême, fatigué... malade ? Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle se demanda ce qu'il pouvait bien faire à l'hôpital, lui qui n'y mettait jamais les pieds que lorsqu'il y était obligé. Même lorsqu'ils étaient ensemble, il évitait généralement de s'y rendre, et Scarlett n'en avait jamais fait grand cas. Après tout, tout le monde n'était pas à l'aise dans un hôpital, c'était une chose qu'elle comprenait. Alors s'il s'y trouvait, ce n'était pas par hasard – même ce dernier avait ses limites. Son inquiétude, Scarlett était incapable de la dissimuler, alors elle fit un pas maladroit en sa direction, avant de s'arrêter brusquement en songeant qu'il ne voulait peut-être pas qu'elle lui mette carrément le bébé sous le nez. Elle déglutit avec difficulté, et par réflexe, serra Garrett un peu plus contre elle. « Caleb... » Son prénom lui laissait une saveur douce-amère sur la langue, un arrière-goût de bonheur gâché. « Est-ce que... Est-ce que tout va bien ? Est-ce que tu vas bien ? » Elle n'avait pas le droit de lui poser cette question, elle le savait. Il aurait le droit de l'envoyer paître s'il le voulait, elle l'aurait mérité. Mais s'il la connaissait aussi bien qu'elle pensait le connaître, il saurait qu'elle posait la question parce qu'elle s'inquiétait sincèrement parce qu'elle était ainsi, toujours à s'occuper des autres avant de se préoccuper d'elle-même. Tout comme il savait avoir été la triste et unique exception à cette règle.  
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