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 you don't know love (Scarlett)

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MessageSujet: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 23:43

Roman ne marche pas sans but dans les rues de Radcliff. Son pas décidé foule les pavés avec une précision effrayante, une détermination comme il est même rare de côtoyer chez lui. Plusieurs longs mois se sont écoulés depuis sa rencontre avec Scarlett Faust. Plusieurs mois dont il a compté les jours, les heures, les minutes, où il a comptabilisé tous les moments où son regard a pu tomber sur son visage. Dans la rue, près de chez elle, à l'hôpital, au détour d'un couloir, lors de ses rencontres avec Evelyn Blackwood, avec Susan, la sœur de cette dernière. Griske a constaté la déchéance de sa sauveuse au fur et à mesure du temps, sans pour autant intervenir. Il a observé. Ses gestes du quotidien, ses habitudes, il a mémorisé ses sourires, ses rires, ses renfrognements, il a mesuré son caractère autant qu'il lui était possible de le faire sans se faire repérer. Le Norvégien a profité de chaque temps libre qu'il s'accordait pour ne pas révéler à Charlie où il partait, afin de ne pas éveiller sa curiosité, dans le but de ne pas être assailli de questions un jour ou l'autre. Cette aventure dans laquelle Roman s'est lancé sans s'en rendre compte, elle a envahi son esprit à tel point que les réflexions de Roman tourne souvent autour d'elle. De fait, trois choses préoccupent actuellement le quinquagénaire : retrouver Koraha, découvrir ce que cache réellement sa fille et approcher Scarlett Faust. Aujourd'hui, le troisième dessein de sa liste a pris une telle ampleur que les deux autres ont perdu de leur superbe : Roman se retrouve incapable de songer à autre chose. Aussi se trouve-t-il en face de chez elle, installé à ce poste d'observation qu'il a établi depuis plusieurs mois à présent. Près d'un arbre, masqué par des buissons plus loin devant lui, à l'abri des regards et des attentions. Scarlett n'a rien remarqué durant tout ce temps. Son innocence touche le Griske tout autant qu'elle l'insupporte. La prudence n'est pas son fort ; peut-être a-t-elle suivi les conseils de son amie Blackwood pour parvenir à un tel niveau d'excellence en la matière ? Roman se pose à peine la question, il en est d'avance persuadé. Scarlett ne réalise pas les dangers qu'elle peut courir : avec lui, elle ne risque rien, rien du tout, mais avec un autre, un mutant peut-être, plus dangereux qu'il ne l'a jamais été avec personne, avare de jeune femme ravissante et inconsciente, qui sait ce qui aurait pu se passer ? Sachant que Roman a été souvent présent dernièrement, pas grand chose, certes, mais cette simple pensée suffit à faire se crisper les poings du chasseur.

Au bout de la rue, la chevelure flamboyante de la médecin apparaît. D'instinct, l'attention du Norvégien est toute tournée vers cette dernière. Ses prunelles détaillent sa démarche, détectent la moindre chose critique, le plus petit détail peu anodin, la chose qui lui fera comprendre que la journée n'a pas été habituelle pour elle, jusqu'à ce qu'elles tombent sur la poussette devant elle. Plissant les yeux, Roman sent son cœur se serrer brusquement. Comme une aiguille venant s'insinuer doucereusement en son sein, le choc se diffuse de son palpitant au reste de son corps. A chaque fois, c'est la même réaction qui le gagne, la même impression qui l'étreint : le vol d'une place dans la vie de la rousse, une place trop importante dans son quotidien prise par un autre. Un bébé. Un être si petit et insouciant, lui aussi, qu'il donne le sentiment à cette chère Scarlett, sans doute, d'avoir trouvé ce qui lui manquait dans sa vie, d'avoir comblé un vide d'une présence qu'elle ne supportait plus d'attendre. Comment cette femme pleine de bon sens a-t-elle pu faire une si belle erreur ? Roman sent son souffle se raccourcir légèrement. Cette vision le dégoûte, à un tel point que ses pas se mettent enfin en marche. S'approchant du trottoir en face de celui où se trouve la jeune femme, le chasseur laisse échapper un - Scarlett ! accompagné de son plus beau sourire. Une mimique un peu difficile à imager, en vérité, tant ses mâchoires sont un peu crispées quand il s'agit de se lancer dans une telle initiative, ou même que le reste de son visage et de son cou abîmé par les anciens mutants croisés sur sa route n'arrange rien à son envie de paraître normal, ne serait-ce que pour deux petites minutes. Une fois sur le même trottoir que Scarlett, Roman prend la liberté de venir se placer à ses côtés pour faire le bout de chemin restant jusqu'à chez elle. - Bonjour, qu'il se lance, avant de jeter un bref coup d'oeil au gosse planqué dans sa poussette. Un bambin qui papillonne sans lui prêter la moindre attention. Telle mère, tel fils, c'est officiel. Reportant son regard dans celui de la rousse, Griske hausse les épaules avec un naturel des plus déconcertants pour lui. C'est qu'il commence à se faire à la façon de faire des autres  pour calquer son comportement sur ces derniers - histoire de toujours bien faire, de toujours mieux faire. - Nous ne nous sommes pas croisés depuis longtemps, j'ai pensé qu'il serait temps pour nous de prendre des nouvelles l'un de l'autre. Cédant à l'envie de la contempler de nouveau, pour une fois aussi proche d'elle qu'ils n'ont pu l'être tous les deux à l'hôpital lorsqu'il y a été admis et qu'ils ont eu cette discussion inoubliable, Roman se permet une nouvelle œillade entendue. - Vous vous souvenez de moi, au moins ?
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeJeu 18 Aoû 2016 - 22:43

you don't know love
ROMAN & SCARLETT
I believe you find life such a problem because you think there are good people and bad people. You’re wrong, of course. There are, always and only, the bad people, but some of them are on opposite sides.

 
La vie de Scarlett avait changé. Depuis qu'elle avait obtenu l'agrément du juge lui permettant de finaliser l'adoption de Garrett, tout était différent. Elle était maman, enfin. À trente cinq ans, son plus grand souhait s'était réalisé et elle avait découvert le plaisir d'accompagner chacun des pas du petit bonhomme qui était officiellement reconnu comme son fils. Depuis que Garrett était né, elle s'en était occupée comme si elle l'avait elle-même porté, et s'était senti sa mère dès qu'elle l'avait pris dans ses bras, malgré toutes les mises en garde de ces collègues, qui lui avaient conseillé de ne pas s'attacher. Ils se trouvaient tous bien bêtes, à présent que Scarlett était la mère de Garrett aux yeux de la loi. Enfin débarrassée de toute la paperasse légale, la jeune femme profitait enfin d'un quotidien quasi idyllique aux côtés de son fils, à présent âgé de dix mois. Tout avait changé, il avait fallu qu'elle réadapte tout son quotidien à la présence de James ; elle avait réorganisé l'agencement de son appartement, modifié ses horaires de travail et s'était battue pour obtenir une place à la crèche de l'hôpital. Mais il n'y avait rien qui entachait son bonheur retrouvé... A part peut-être le spectre de Violet, plus présent que jamais depuis qu'elle savait que sa précieuse enfant avait perdu la vie parce qu'un monstre avait injecté à sa mère une dose de NH24 à son insu. La présence de Garrett avait été salvatrice pour Scarlett, qui n'avait eu d'autre choix que de s'occuper de lui, et donc d'empêcher son esprit de trop se rattacher à la tragédie qui avait bien failli ruiner sa vie. Garrett était un petit garçon plein de vie, éveillé et joueur, un bébé parfait qui découvrait enfin un autre milieu que celui de l'hôpital dans lequel il avait passé ses premiers mois de vie.

C'était loin, bien loin du milieu hospitalier que Scarlett avait prévu de passer sa journée. À présent qu'elle était mère, on lui accordait bien plus volontiers quelques jours de repos, qu'elle passait à choyer son fils comme n'importe quelle mère le faisait avec son tout petit. Elle avait profité des températures douces de la journée pour aller retrouver Evelyn et Aurora à leur café préféré, et tandis que les jeunes mères papotaient tranquillement – leurs vies semblaient finalement s'être stabilisées pour le mieux – les deux bambins se découvraient. Ils étaient si adorables ensemble que Scarlett n'avait pas pu s'empêcher de prendre quelques photos avec son téléphone, et promis à Evelyn de les lui envoyer aussitôt qu'elle serait rentrée chez elle. Lorsque Scarlett avait remarqué que Garrett n'en finissait plus de se frotter les yeux, elle avait jeté un coup d’œil à sa montre et s'était rendue compte qu'il était grand temps pour lui de faire sa sieste. Aurora commençant elle aussi à se montrer un peu ronchonne, les deux amies avaient toutes deux décidé de rentrer coucher leurs enfants, non sans se promettre de rapidement se revoir. Tranquillement, Scarlett avait pris le chemin de chez elle, un sourire un peu idiot collé aux lèvres tant elle était heureuse de voir Garrett s'agiter en babillant dans sa poussette, bien accroché à son doudou pingouin. À mille lieues de se douter que sa journée allait prendre un tournant pour le pire, Scarlett ne se pressait pas, elle s'attardait devant les vitrines des commerçants, songeant qu'il lui faudrait bientôt aller faire un plein de courses, notamment pour Benjamin et elle. Depuis que le colosse était devenu son colocataire, elle se sentait plus en sécurité, a fortiori parce qu'il était celui qui lui avait évité de justesse d'être victime d'un chasseur. Sa présence chez elle la rassurait, Benjamin avait promis qu'il ne laisserait rien leur arriver, ni à Garrett, ni à elle. Cela faisait longtemps que Scarlett n'avait eu personne pour veiller sur elle, et si cela n'était pas sans lui mettre du baume au cœur, cela éveillait également en elle de douloureux souvenirs, ceux d'une idylle parfaite sacrifiée sur l'autel de la cruauté gratuite.

Scarlett ! La belle manqua de sursauter lorsqu'un homme surgit sur sa route, cette fois ci bien campé sur ses deux jambes, et de toute évidence en pleine santé. Immédiatement, Scarlett fut sur ses gardes, et tandis qu'il l'abordait comme si rien ne clochait, ses doigts serrèrent plus fermement le guidon de la poussette. Si elle se souvenait de lui ? Son cœur sembla louper un battement et elle recula d'un pas. « J'aimerais pouvoir mentir et dire que je vous ai oublié. Malheureusement, ce n'est pas le cas. » L'homme aurait sans doute quitté son esprit, comme ces dizaines de patients qu'elle croisait chaque jour à l'hôpital, si elle n'avait pas appris par hasard – ou non – qui il était réellement. Ce qu'il était réellement. Un monstre. Et dire qu'elle avait eu de la peine pour lui... Elle était bien trop naïve, elle ne s'était pas méfiée d'un étranger en apparence bon sous tous rapports ; on ne l'y reprendrait pas deux fois. « Je sais qui vous êtes vraiment, Roman. Je sais ce que vous faites. Ce que vous avez fait à Evelyn Blackwood. » Le hasard faisait bien les choses, n'est-ce pas ? Scarlett avait été horrifiée lorsque son amie lui avait révélé le nom de son agresseur, et elle s'était empressée de lui dire qu'elle avait fait sa connaissance et pire, lui avait accidentellement sauvé la vie. Si elle avait su qui il était, aurait-elle été capable de mettre ses sentiments de côté pour agir comme un médecin se devait d'agir ? Peut-être. Peut-être pas. Evelyn était comme une sœur pour la Faust, si elle avait dû la perdre, elle ne s'en serait sans doute pas remise. « Mais je suppose que vous avez la conscience tranquille. À vos yeux, elle n'est sans doute pas humaine. » Et moi non plus, se garda-t-elle d'ajouter. Il ignorait probablement qu'elle était comme Evelyn, faute de quoi il aurait déjà essayé de la supprimer. Nerveuse, Scarlett jeta un regard à l'entrée de son immeuble. À présent, rentrer chez elle était risqué, si Roman décidait de la suivre, elle n'aurait aucune échappatoire, d'autant plus qu'à cette heure Benjamin n'était sans doute pas chez eux.

« Je suis désolée. Désolée qu'Adrian ne soit pas parvenu à vous tuer. » Voilà que la jolie rose découvrait ses épines, elle était plus piquante qu'elle ne l'avait jamais été. Les lèvres pincées, Scarlett lança un regard assassin à Roman, avant d'être traversée par un frisson pour le moins désagréable. Combien de chasseurs se dissimulaient sous des masques d'amabilité ? « Sortez de ma vie. Je ne veux plus jamais vous revoir. Ni ici, ni ailleurs. Laissez-moi tranquille. » Prenant son courage à deux mains, Scarlett contourna Roman et traversa la rue, le cœur battant furieusement dans sa poitrine. De l'autre côté de la route se trouvait le parc, bondé à cette heure de la journée. Tant pis si Scarlett n'avait rien à y faire, tout ce qu'elle espérait c'était que Roman ne décide pas de l'y suivre. Seule, elle aurait paniqué, mais avec Garrett les choses étaient différentes. Elle était sur la défensive, prête à sortir les griffes pour protéger son petit s'il le fallait. Sa mutation, Scarlett ne l'avait pas utilisée depuis une éternité, pour autant elle savait pertinemment qu'elle n'hésiterait pas à en faire usage si par malheur Roman se montrait agressif avec eux. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il les laisse tranquilles, qu'il n'interfère plus jamais dans leurs vies. Ni dans la sienne, ni dans celle d'Evelyn, ni dans celle de personne. Qu'il disparaisse, c'était tout ce qu'elle désirait.
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeJeu 25 Aoû 2016 - 0:43

A la regarder comme ça, Roman ne peut que voir le changement d'humeur de la jeune femme. A se rapprocher d'elle en à peine une ou deux grandes enjambées, une fois sur le trottoir à ses côtés, il ne peut que constater que le sursaut qu'elle a eu à l'entente de son prénom n'a pas eu l'effet escompté. Ce n'est pas de la surprise positive qu'il lit sur ses ravissants traits, ce n'est pas un soulagement infime qu'il distingue, ni une joie aussi équivoque que la sienne, ce n'est rien d'autre qu'une pâleur étrange. Une teinte sans couleur, un regard horrifié, un pas pressé. Ce n'est rien d'autre que la fuite à laquelle se percute l'ambition démesurée du Griske de voir la jolie médecin accepter lui accorder un peu de son temps. A son tour, la surprise irradie sur son visage. Un bref mouvement de recul lui fait prendre de la distance, alors que son cœur se serre. Ce cœur qui ne bat que si peu souvent, ce palpitant dont les battements ne trouvent d'écho que dans la vengeance et la violence, en temps normal, qui aujourd'hui a tenté de s'apaiser, l'espace d'un instant, au contact d'une âme si pure que l'incompréhension de Roman n'en grandit que plus encore. Pourquoi ce ton ? Pourquoi cet éloignement ? La première réponse assèche peu à peu sa respiration. Là-haut, quelque chose se décroche. Un souvenir, une impression, une émotion. Plus aucun son ne parvient jusqu'à ses tympans, plus rien ne compte plus à cet instant que le visage de la rousse. Ce visage déformé par une rancoeur qu'on n'associe que trop bien à l'ancien trafiquant. Lorsque son prénom passe ses lèvres, Roman revient à lui brusquement. Le visage fermé, il écoute sa sentence en tentant de ne rien rétorquer. Il ne veut pas qu'elle comprenne, il ne veut pas qu'elle fasse des rapprochements. Il ne veut pas la confronter à l'homme qu'il est réellement avant qu'elle ne concède à l'accepter tel qu'il est. Le Norvégien comprend qu'il peut effrayer, déstabiliser, mais il s'est mis en tête de faire tous les efforts possibles pour permettre à Scarlett de s'en accommoder. Elle ne peut que le faire, après l'avoir sauvé.

Seulement le nom d'Evelyn lui glace le sang. Apprendre de but en blanc qu'elle sait ce qui a pu se passer, malmenant au passage tous les espoirs du quinquagénaire, cela suffit à lui faire serrer les poings. Et également à lui faire enfin ouvrir la bouche, pour ne confirmer que ce que pense dorénavant la rousse sans outre-mesure, sans mensonge supplémentaire pour la faire tomber dans un piège d'illusions et de faux-semblants dont Roman n'a jamais été le maître suprême. Du moins n'en a-t-il pas encore eu le temps. - Elle ne l'est pas, qu'il siffle entre ses dents. Le liquide métallique décorant ses iris habité d'un feu peu habituel, entre rage et désespoir, le chasseur accuse le coup. Il ne s'attendait pas à ça ; pas aujourd'hui, en tout cas. Incapable de rester de marbre face à la prise de conscience de la jeune femme, il vient de laisser entrevoir une infime partie des pensées qui peuvent lui traverser l'esprit. Seulement, Scarlett n'a eu le droit qu'à une seule partie de l'histoire, si elle connaît bien Evelyn – pourtant il aurait dû s'en douter, aux photographies affichées sur les murs de la maison de la sœur de cette dernière. L'espoir fou de s'être mépris sur la présence de ces dernières chez Susan, sa nouvelle amie, n'avait cessé de grandir... jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce que son courage entier ne soit placé que du bon côté de la balance pour réussir à le pousser à faire irruption dans la vie de la toute jeune et nouvelle maman afin de ne plus en sortir.

Tout ce qu'il ne récolte, ce ne sont que des mots plus difficiles à entendre les uns que les autres. Elle ne peut pas souhaiter sa mort. Scarlett ne peut pas penser ce qu'elle dit. Elle ne peut pas envisager regretter de l'avoir sauvé car elle l'a fait avec ce cœur immense qu'il a deviné chez elle la première fois qu'il l'a aperçue, avant que ses yeux ne se ferment peut-être pour toujours. Elle est cette dernière vision qui lui a permis de se raccrocher à la vie. Elle est cette âme pure et innocente dont son être malhonnête avait besoin pour remonter à la surface, pour ne pas succomber de suite, pour ne pas partir trop tôt. Elle ne peut pas s'en vouloir pour avoir pris la bonne décision, ni même pour avoir fait son travail. Encore moins pour avoir réalisé un miracle. - Scarlett, revenez... Sa voix est d'abord à peine audible. La jeune femme vient de le contourner avec sa poussette, elle s'éloigne en direction du parc. Elle ne monte pas chez elle comme elle a l'habitude de le faire. Ça ne sert à rien, il sait où elle habite. Il connaît nombre de ses habitudes, il a appris par cœur l'emploi du temps que lui a confié l'hôpital. Il sait aussi que, durant un petit laps de temps, elle ne s'y rendra pas à cause de ce mioche dans la poussette. Il s'efforcera d'être encore plus vigilent à ses moindres faits et gestes. Roman a besoin de savoir : il désire être au courant de ce qu'elle fait, apprendre à connaître les personnes qu'elle côtoie, la protéger du moindre danger, faire taire cette voix dans sa tête lui martelant de ne pas la perdre des yeux. Cette même voix qui s'est réveillée de plus belle, juste après avoir entendu qu'elle aurait aimé l'oublier, après qu'il soit arrivé à ses côtés. Après le silence et le doute, la rancoeur et la colère. Tel un déclic, une présence chaleureuse et rassurante, une voix qui le pousse d'ailleurs à traverser à son tour la route pour atteindre l'entrée du parc, s'y avancer d'un pas lourd.

Une démarche qui accélère, s'emballe, même s'il n'a aucune pente à dévaler, juste sa saveuse à rattraper. A capturer. - Attendez, attendez !, qu'il s'exclame en se rapprochant toujours plus. Une fois dans son dos, le chasseur hésite à se saisir de son bras pour la stopper. Toutefois, si un tel geste venait à interférer dans leur semblant de conversation, l'attention des personnes présentes dans le parc en cette belle fin de journée ensoleillée se dirigerait vers eux. Scarlett ne manquerait pas de crier à qui bon voudrait l'écouter qu'elle est en danger en sa présence. Sauf qu'elle ne l'est pas. Elle ne le sera jamais car il y veillera. Un dernier pas de géant et le voilà devant la poussette, obligeant l'adorable maman à se freiner dans sa course. - Je ne vous veux aucun mal, que Roman assure tout d'abord, en levant deux mains innocentes devant lui. Pour l'empêcher de fuir à nouveau. Ces mains, ces paumes, ces doigts, qui ont malmené Evelyn comme ils ont détruit et ôté la vie à tant d'autres dégénérés avant elle. Ces mains, abîmées par Blackwood, Charlie, Johan, tant d'autres. Cette peau ravagée par les brûlures et les blessures, Roman l'expose sans en avoir conscience en signe d'apaisement. Au fond de son regard, on comprend que cette attitude est si peu commune chez lui qu'elle en devient ridiculement instable. Au pied du mur, le quinquagénaire ne peut nier être au bord d'un précipice dont il n'avait pas encore vu se dessiner l'horizon, avant que la médecin de l'y précipite brutalement. - Vous m'avez sauvé, Scarlett, je ne vous ferai jamais de mal. N'ayez crainte.
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeJeu 25 Aoû 2016 - 14:06

you don't know love
ROMAN & SCARLETT
I believe you find life such a problem because you think there are good people and bad people. You’re wrong, of course. There are, always and only, the bad people, but some of them are on opposite sides.

 
Un chasseur. Un monstre. Voilà ce qu'était réellement l'homme en apparence bien sous tous rapports que Scarlett avait rencontré – et hélas sauvé – à l'hôpital des semaines auparavant. Sur son expression, et dans ses mots crachés entre ses dents, elle retrouvait le discours terroriste des gens comme lui. Les mutants n'étaient pas humains ? Si Scarlett n'avait pas été aussi terrifiée qu'elle était en colère, elle aurait ri. Sans doute Griske ignorait-il l'ironie de son discours et de ses actes, car c'était bel et bien une dégénérée qu'il considérait comme sa sauveuse, et peut-être était-elle plus dangereuse que tous les mutants qu'il avait rencontré avant elle. Il ne se doutait pas qu'elle aurait pu décider de faire imploser ses organes d'un simple contact, il n'imaginait pas qu'elle aurait pu faire de lui une véritable grenade humaine si elle en avait eu envie. Mais Scarlett n'était pas ainsi. Une chance pour lui, un malheur pour les autres – combien de vies aurait-elle sauvé, si elle l'avait laissé mourir ce jour là ? Mieux valait ne pas y songer, c'était à s'en arracher les cheveux de culpabilité. Si Evelyn n'était pas humaine à ses yeux, alors Scarlett ne l'était pas davantage et ne méritait pas plus de vivre. Que ferait-il, si elle lui crachait au visage qu'elle aussi était mutante ? Trouverait-il mille et une façons de la différencier de son amie pour justifier ses actes, ou bien déciderait-il qu'elle méritait de subir le même sort qu'elle ? Pour Scarlett, les deux raisonnements étaient aussi absurde l'un que l'autre et ne justifiaient nullement ce qui était arrivé à Evelyn et à tous les autres. Comment pouvait-on à se point être plein de haine et de fausses idées ? Scarlett ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas que le sort d'un être humain puisse se décider en fonction d'un simple gène supplémentaire, alors que tant d'autres choses véritablement plus importantes déterminaient ce qui faisait d'une personne quelqu'un de bien ou non. Des mutants, Scarlett en connaissait beaucoup. Et aucun ne l'avait jamais blessée, d'une façon ou d'une autre. Ce n'était pas un mutant qui avait tué sa fille. Ce n'était pas un mutant qui l'avait privée de ses parents adoptifs. Ce n'était pas un mutant qui avait tenté de l'assassiner en pleine nuit. Les responsables des drames de sa vie étaient des gens comme lui. Qu'il se persuade du contraire s'il voulait, ça n'en restait pas moins la vérité brute.

« Allez-vous en ! » Non, elle ne voulait pas revenir, non, elle ne voulait pas l'attendre. Elle voulait qu'il disparaisse, qu'il oublie jusqu'à son existence et ne fasse plus jamais reparler de lui. Seulement, Scarlett réalisa bien vite que fasse au Griske, elle était en position de faiblesse. Elle l'avait toujours été, il s'était joué d'elle et Dieu seul savait comment il était parvenu à trouver son adresse, et depuis combien de temps il la surveillait. Sans qu'elle s'en rende compte, il s'était imposé dans son existence, et cela avait quelque chose de particulièrement dérangeant. La jeune mère fut bien obligée d'arrêter sa course lorsque Roman la dépassa et se planta devant elle les mains bien en évidence – comme si cela suffirait à la rassurer et l'apaiser. Oh, il ne lui voulait aucun mal ? Une grimace déforma les jolis traits de Scarlett, qui secoua la tête avec dégoût. S'il voulait gagner sa confiance, il faudrait en faire bien davantage. Scarlett était peut-être de nature à faire confiance aux inconnus, appliquant le précepte "innocent jusqu'à preuve du contraire", mais elle n'était pas stupide pour autant. Et Roman Griske n'avait rien d'un innocent, il était aussi coupable qu'il était possible pour un homme de l'être, et Scarlett refusait de se laisser avoir par ses belles paroles une fois de plus. « Croyez-vous réellement que je vais vous faire confiance parce que vous affirmez que vous ne me ferez jamais aucun mal... ? Sous prétexte que, par le plus grand des hasards, je vous ai sauvé la vie ? » Scarlett secoua la tête. « Vous pensez peut-être que c'était le destin, mais ça ne l'était pas. Je suis médecin, vous étiez blessé. J'ai agi par pure déontologie, j'aurais agi ainsi pour n'importe qui d'autre. Vous n'êtes pas spécial. Et je ne le suis pas non plus. » Et si elle avait su qui il était, pourquoi il était arrivé aux urgences dans un tel état, elle ne l'aurait pas approché. Certaines personnes méritaient d'être sauvées coûte que coûte, pas lui. « Vous ne savez pas qui je suis. » Ce que je suis. « Que se passera-t-il le jour où vous découvrirez quelque chose à mon sujet qui vous déplaît ? Vous ferez mine de l'ignorer, vous me passerez la corde au cou ? » Scarlett ne pouvait être certaine de rien, et elle n'avait de toute façon aucune envie de se dévoiler davantage au Griske, et surtout pas cette facette particulière de sa personne.

Les sourcils froncés, les lèvres pincées de colère, Scarlett se détourna un instant de l'homme pour accorder un peu d'attention à son fils, qui l'observait d'un drôle d'air. Du haut de ses dix mois, Garrett ne pouvait évidemment pas comprendre la situation ; en revanche il comprenait que quelque chose n'allait pas, sa mère d'ordinaire si souriante était... différente. Lorsque le petit tendit les mains vers elle, Scarlett s'agenouilla auprès de lui et le détacha de sa poussette pour le prendre dans ses bras. Elle se redressa, Garrett dans les bras, mais pas pour autant plus encline à faire preuve de compréhension et de douceur. « Je suis certaine que vous pensez agir pour le bien commun. Comme si vous étiez investi d'une mission divine ou je ne sais quoi... C'est miséricordieux, peut-être, de s'en prendre à des innocents sans raison ? Ou alors, vous faites ça pour vous venger, parce que vous avez perdu quelqu'un ? » Scarlett secoua la tête, un sifflement furieux lui échappa. « Mes parents sont morts dans un accident quand j'avais cinq ans. Mes parents adoptifs ont été tués dans les attentats du 11 septembre. Et quelqu'un a tué ma fille. Tout le monde a perdu quelqu'un... Mais tout le monde ne se transforme pas en tueur. » La vie était injuste pour tout le monde. Qui n'avait jamais eu envie de baisser les bras, de laisser toute la noirceur de leur être les envahir, et tant pis pour les conséquences ? « Je me moque de savoir pourquoi vous faites ce que vous faites. Rien ne le justifie... Ce que vous avez fait à Evelyn, c'est impardonnable. Elle n'a jamais fait de mal à personne, mais vous... Vous... » Scarlett n'osait même pas imaginer les horreurs dont il avait dû se rendre responsable.

Elle prit une profonde inspiration, pour tenter de se calmer, pour ne pas risquer de faire une véritable crise de nerfs en public. À quoi avait-il bien pu s'attendre en l'abordant ainsi ? Avait-il sincèrement cru qu'elle n'apprendrait jamais la vérité ? Ou peut-être n'avait-il simplement pas eu la moindre idée du lien qui unissait Scarlett à Evelyn et à Adrian, alors il avait été frappé par l'ironie du sort. Si le monde était petit, Radcliff l'était davantage. « Je vous ai sauvé la vie, tant mieux pour vous, mon ignorance vous a été bénéfique. Restons-en là. Vous ne me devez rien, oubliez-moi, et sortez de ma vie. C'est à cause de gens comme vous que les gens comme moi ont peur pour leurs enfants. » Elle serra davantage Garrett contre elle, et songea à Violet avec désespoir et amertume. Celui qui avait tué sa fille était libre de faire subir ce calvaire à d'autres parents, et à cause de lui, elle avait également perdu l'homme qu'elle aimait. Et Roman espérait qu'elle le laisse faire partie de sa vie... ? « J'ai trop souffert à cause de gens comme vous. Alors il n'est pas question que je vous laisse faire partie de ma vie. » Il n'était pas question de prendre de risques inutiles, pas alors qu'elle venait de devenir mère. Et si elle devait faire usage de la force pour sortir le Griske de sa vie elle le ferait, au Diable les conséquences.
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 0:00

Dans le regard de Roman se lit une sincérité débordante. Une volonté d'être entendu, compris et cru sans qu'aucun doute ne soit permis. Il ne veut aucun mal à Scarlett. Scarlett lui a sauvé la vie. Scarlett a ce regard qui vous fait tout oublier. Scarlett a tout changé. Scarlett s'est imposée. Scarlett a ce sourire doux et rassurant qui panse les blessures, qui permet de se relever du pire. Grâce à elle, le Norvégien a survécu. Il a lutté pour sa vie, il s'est raccroché à cette dernière, il a rêvé à un quotidien métamorphosé avec Scarlett à ses côtés pour donner une saveur différente à son existence. Il y croit. Il en est persuadé : Scarlett Faust n'a pas été placée sur sa route pour rien. Elle peut refuser l'évidence, s'y dérober, hurler que son destin est différent du sien, qu'ils ne sont pas liés et ne le seront jamais, Roman n'entend pas. Borné dans sa folie, obnubilé par cette vision angélique, ce besoin de garder un contrôle sur ce lien qui s'est établi entre eux au fil des mois, même si elle ne semble pas s'en souvenir aussi bien que lui, le quinquagénaire ne peut pas comprendre son refus. Dans ses cris, il perçoit la peur de l'inconnu, pas celle de l'homme qu'il est, pas celle non plus de l'homme qu'on lui a conté. Dans ses mouvements de recul, il ne devine qu'une crainte minime, un simple effet de surprise de le voir soudain revenir vers elle. Dans ses regards noirs, il ne voit qu'un besoin d'être rassurée. Il trouvera les bons mots. Il comblera les doutes, il masquera les incertitudes et fera disparaître les hantises. Scarlett ne risque rien avec lui ; rien de plus que de vivre une vie paisible et sécurisée, dans un monde délivré de toutes les personnes qui chercheront à l'atteindre. Tant que Roman sera vivant pour la protéger, tant qu'il sera à charge de remplir cette mission inédite et bouleversante placée sur sa route, il poursuivra son dessein. Un but simple : lui et Scarlett contre le reste du monde, lui et Scarlett tout court.

Son cri fait faire un pas en arrière à Roman. Ses mains s'abaissent doucement, son attention n'en est que plus accaparée. Il la regarde comme s'il la découvrait pour la toute première fois, il la contemple avec un regard à la limite de l'incompréhension. Ne vient-il pas de promettre de ne rien lui faire ? Pourquoi refuser de l'écouter ? Pourquoi réfuter sa présence qui ne peut qu'être évidence, désormais ? Elle ne peut pas revenir sur ce qu'elle a fait. Elle ne peut pas revenir sur sa vie qu'elle a sauvée de l'au-delà, d'un monde où Roman n'aurait pu la voir que depuis un ciel blanc de multiples nuages et le coeur serré d'une distance qu'il ne pourrait plus supporter... Cette fameuse distance qui l'a poussé à venir la voir aujourd'hui. Il a besoin d'elle. Roman a besoin de Scarlett. Il a besoin de la voir, de l'écouter, de lui parler, il a besoin d'observer son sourire, sa façon d'être, ses discussions, ses idées, son visage, ses mouvements, il a besoin de contrôler ce qui se passe autour d'elle, il a besoin d'éloigner les menaces potentielles, encore plus celles qui menaceraient l'équilibre qu'il veut établir aujourd'hui avec elle. Il en a besoin. Il ne peut pas lutter plus longtemps. L'idée de l'approcher fait son chemin depuis assez de temps dans son esprit pour que Roman en ait pesé les pour et les contres... sachant que le chasseur n'a véritablement réussi à dégager que des points positifs à cette dernière.

Ses mots continuent de creuser le chemin de l'incompréhension chez lui, jusqu'à... jusqu'à ce que l'ex-russe ne saisisse. Tout ce qu'elle dit là, c'est ce qu'elle a entendu. Pour penser qu'elle n'est pas spéciale, pour supposer des choses fausses, pour oser prétendre qu'il ne la connaît pas. Les mâchoires du chasseur se contractent, sans qu'il ne prenne la parole. Il l'observe prendre son fils dans ses bras, et le regard perçant du quinquagénaire reste bloqué un instant sur les traits du bambin. Il a pu l'apercevoir à plusieurs reprises, les jours où il restait loin de sa mère pour pouvoir mémoriser ses journées, ses faits et gestes, ses rencontres. La Faust le rappelle comme à l'ordre quand elle reprend ses questions assassines. Ses mots font sens dans l'esprit du Norvégien, les faits se mettent en place, une idée germe et s'impose au milieu de toutes les autres... - Vous avez raison Scarlett. Je suis désolé pour votre fille. Les premiers mots lui brûlent la langue, lui arrâche des bouts de palais au passage, mais il oublie la douleur aussitôt. A la place, Roman se concentre. Dans son regard se creuse une tristesse perceptible, dans ses épaules soudain basses se comprend le poids d'un secret qu'il ne peut plus garder pour lui, qu'il veut lui confier à elle. - Je ne veux pas que vous ayez peur pour votre fils. Je ne veux pas que vous ayez peur de moi... Il se met à acquiescer, détournant un peu le regard, souhaitant distiller un peu de culpabilité dans le coeur de l'adorable médecin. - J'ai perdu ma femme il y a 20 ans de ça. Un mutant lui a gelé le cœur. On peut dire beaucoup de choses sur Roman. On peut venter sa folie, décrire ses actes horribles, désirer sa mort. Ce qu'on ne peut lui enlever non plus, c'est sa faculté à mentir. Il est né menteur comme un arracheur de dents, il a fait de cette faiblesse aux yeux de beaucoup une force contre laquelle peu de personnes peuvent lutter. Ici, il ne ment pas sur la forme, bien plus sur le fond. Quand il parle de Slava, de ce bébé qu'ils ont perdu, il ne ment pas. Là où il masque la réalité, c'est sur le côté durable du mal-être qu'il en a ressenti. Depuis des années il ne songe plus à sa femme comme à un fantôme qui ne reviendra jamais le hanter. Il ne pense plus à toutes ces choses qu'il avait prévues de faire, d'apprendre, de vivre avec un enfant à sa charge ; d'ailleurs, le destin a finalement placé Anya sur sa route, alors pourquoi exister en pensant au passé ? Roman n'en est pas capable. Il n'use là de ces souvenirs, supposément douloureux aux yeux d'âmes plus sensibles, indolores aux siens, que pour l'appitoyer, créer un lien de confiance assez fort autour du fait que lui et Scarlett ont vécu la même chose. Ils ont tous les deux perdu un enfant. Il la comprend. Il ne peut que la comprendre, il ne demande qu'à l'écouter. - Nous attentions un bébé. Un garçon... Griske se transforme en la pire des araignés, une maligne petite bête capable de façonner avec précision et audace sa toile autour de sa victime jusqu'à ce que celle-ci ne puisse plus s'en aller ; ici, il cherche à créer un affect entre eux, un lien indestructible contre lequel il ne luttera pas, ne lutte même plus depuis longtemps, contre lequel Scarlett n'aura bientôt plus l'idée de se dérober.

Avançant d'un pas, infime, minuscule, le Norvégien cherche à oublier les mots blessants qu'elle vient d'utiliser pour ne plus se focaliser que sur l'essentiel – ouvrir les yeux à Scarlett sur ses intentions louables. - Je comprends ce que vous ressentez, je l'ai vécu aussi. Je n'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose à vous désormais... Ses mots sont toujours plus apaisés que les précédents. D'habitude nerveux et incontrôlable, Roman prend sur lui comme jamais. Il ne doit pas l'effrayer, la paniquer ou l'énerver, il se doit de calmer le jeu pour qu'ils puissent tous deux repartir sur de bonnes bases. Des bases mises à mal par Blackwood, sans doute, qui semble avoir été incapable de la fermer face à sa grande copine. Inspirant discrètement, pour éviter à la jeune femme de deviner qu'à l'intérieur, une certaine fureur gronde, l'ancien trafiquant poursuit : - Pas sous ma protection. Je ne veux que votre bien, Scarlett. Laissez-moi vous protéger. Laissez-moi vous prouver que vous ne le regretterez pas ! Mais ne faites pas ça. Ne refusez pas mon aide, vous en avez besoin. Jetant un nouveau regard au bébé, le Griske finit par concéder une chose à laquelle Scarlett semble tenir, malgré ses poings qui s'en crispent sans qu'il n'y prenne garde. - Si cela peut vous rassurer, je n'approcherais plus Evelyn Blackwood sans votre accord. Peut-être aurait-il dû dire qu'il ne l'approcherait plus tout court. Malheureusement certains mensonges ne peuvent parfois pas prendre plus d'ampleur qu'ils n'en ont déjà acquis.
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeMer 7 Sep 2016 - 16:13

you don't know love
ROMAN & SCARLETT
I believe you find life such a problem because you think there are good people and bad people. You’re wrong, of course. There are, always and only, the bad people, but some of them are on opposite sides.

 
Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur elle ? Pourquoi alors que sa vie retrouvait enfin un sens ? Qu'avait-elle bien pu faire pour mériter que le sort s'acharne ainsi sur elle ? Tout ce que Scarlett voulait, c'était vivre en paix, sans personne pour la harceler ou la menacer. Vivre à Radcliff, c'était déjà vivre dans la peur, elle n'avait pas besoin que Roman jette de l'huile sur le feu. Elle ne voulait ni de ses explications, ni de ses excuses. On ne s'excusait que lorsque le mal était déjà fait et encore, Scarlett doutait de la sincérité de Griske. Il pouvait bien lui raconter ce qu'il voulait, elle se souvenait bien trop de l'état dans lequel elle avait retrouvé Evelyn ; il n'y avait rien au monde qui puisse justifier cela. S'en prendre à une femme innocente et inoffensive, c'était lâche, et qu'elle soit mutante ne changeait absolument rien. Scarlett n'osait même pas imaginer ce qu'il avait pu faire à d'autres personnes, à d'autres femmes qui n'avaient pas eu la même "chance" que son amie. Griske avait sans doute un tableau de chasse dont il était très fier, et dont il devait se vanter auprès des autres chasseurs, comme le parfait déséquilibré qu'il était. « Non, par pitié, taisez-vous ! Vous n'avez pas le droit d'être désolé pour ma fille, vous n'avez pas le droit ! » C'était à cause de quelqu'un comme lui que Violet était morte, alors il n'avait pas le droit d'être navré pour elle. Scarlett ne verrait jamais sa fille sourire, elle ne l'aiderait jamais à faire ses premiers pas, elle n'entendrait jamais ses premiers mots, elle ne partagerait jamais de moments en famille avec sa fille et Caleb... C'était une personne avec la même idéologie que lui qui l'avait privée de tout cela. Une idéologie qui prenait des vies et détruisait des familles, ce que Scarlett détestait et ne pouvait tolérer.

Scarlett serra Garrett un peu plus fort contre elle, légèrement tourné sur le côté pour lui éviter d'être immédiatement face à Roman. Elle ne voulait même pas qu'il le regarde, c'était comme si sa simple présence était nocive pour l'enfant. « Vous croyez peut-être parvenir à m'apitoyer en me parlant de votre femme... ? Mais à quel jeu sordide jouez-vous ?! » Évoquer le souvenir des morts pour justifier des actes barbares, c'était pathétique. « J'ai une mauvaise nouvelle pour vous. Certaines personnes sont naturellement mauvaises. Mais ça n'a rien à voir avec la présence du gène mutant dans leur ADN. Ce serait trop beau de pouvoir identifier les psychopathes aussi simplement. » Il en était la preuve en chair et en os. Perdre un enfant, c'était la pire chose qui puisse arriver à un parent, mais ça ne justifiait pas tout. Et dans son cas, ça ne justifiait rien du tout. « On vous a pris votre fils, alors vous prenez les enfants des autres ? En quoi est-ce juste ? » Evelyn était enceinte, et à cause de Roman elle avait bien failli perdre les enfants qu'elle portait. Scarlett connaissait suffisamment sa meilleure amie pour savoir qu'elle ne s'en serait jamais remise, tout comme elle ne s'était jamais remise de la perte de Violet. Mais la différence entre elle et lui, c'était qu'elle n'avait pas décidé de s'en prendre au reste du monde pour se venger. À quoi bon ? Rien de ce qu'elle ferait ne lui rendrait sa fille, elle était morte, enterrée, elle ne reviendrait pas. Entendre cet homme lui dire qu'il la comprenait, ça lui donnait envie de vomir, parce qu'ils ne se ressemblaient pas, ni de près, ni de loin. « Vous n'avez pas la moindre idée de ce que je ressens. Cessez d'agir comme si vous n'étiez qu'un incompris... Je vous comprends très bien. » Et c'était justement pour cette raison qu'elle vouait à tout prix le voir disparaître de sa vie. Ce n'était pas le genre d'individu qu'elle voulait fréquenter, et savoir qu'il la surveillait lui faisait froid dans le dos. Que se passerait-il si un jour il décidait de s'introduire chez elle, parce qu'il voulait davantage que ce qu'elle voulait lui offrir – c'est à dire rien ? Scarlett n'aimait pas user de sa mutation... Mais il y avait une petite voix qui lui soufflait qu'un jour, il ne lui laisserait pas le choix.

« Je ne veux PAS de votre protection !! Pour qui vous prenez-vous ?! Vous n'êtes pas mon ange gardien, vous n'êtes pas mon sauveur, vous n'êtes rien du tout pour moi ! Vous entendez ? Rien du tout ! Je n'ai pas besoin de vous. » Peut-être qu'elle avait besoin d'être protégée, mais ce ne serait pas par lui. Si elle avait un jour réellement besoin d'aide, elle avait des personnes de confiance vers lesquelles elle pourrait se tourner. Des personnes dont Roman ne faisait certainement pas partie. « Allez vous-en. Je ne vous le répéterai pas une nouvelle fois. » Les mâchoires contracturées à l'extrême, elle réinstalla Garrett dans sa poussette, bien décidée à mettre un terme à ce tête-à-tête si désagréable. Mais les derniers mots qu'il lui adressa la glacèrent sur place, tant et si bien qu'elle crut avoir mal entendu. Le sang quitta son visage brusquement et elle se redressa, l'air horrifiée. « Vous n'approcherez plus Evelyn... Sans mon accord ? » Quel genre d'offre était-ce... ? Scarlett sembla prendre conscience de tout ce que cela signifiait, et elle eut l'impression que le sol s'ouvrait sous ses pieds. Protéger Evelyn, c'était tout ce qu'elle souhaitait. Elles avaient tant perdu toutes les deux... Scarlett avait-elle le droit de passer à côté de l'occasion de la préserver de la folie de cet homme ? La réponse était évidente, tout comme l'étaient les éventuelles conséquences pour elle-même. Mais le problème de Scarlett, c'était qu'elle était parfaitement incapable d'être égoïste, pas même pour se préserver.

« Vous n'approchez plus d'Evelyn. Vous ne touchez pas à un cheveu de ses enfants, vous oubliez toutes vos idées de vengeance contre Adrian et vous ne songez même pas à faire connaissance avec Cecily ou Susan. Leur famille est hors de portée. C'est clair ? » Elle faisait des efforts pour paraître autoritaire, la belle Scarlett, mais sa voix tremblotait et ses yeux brillaient. Cet homme la terrifiait. Elle ne savait même pas s'il lui obéirait, s'il laisserait vraiment Evelyn et les siens en paix. Cela valait le coup d'essayer, c'était ce qu'elle se disait pour se convaincre, pour calmer les battements affolés de son cœur. « Je suppose qu'il y a un prix à payer pour leur tranquillité... » Cher, supposait-elle. « Qu'est-ce que vous attendez réellement de moi ? » Qu'elle le laisse faire partie de sa vie, de cela, elle était certaine. Mais qu'il se le tienne pour dit, il y avait des limites à l'acceptable, et elle ne ferait rien qui puisse mettre la vie de son fils en danger. Pas plus qu'elle ne serait prête à le laisser l'approcher au delà de la limite du supportable. Déjà, Scarlett songeait aux personnes auxquelles elle pourrait réclamer de l'aide pour se débarrasser de la menace que représentait Roman. Adrian ? Il serait ravi de l'aider. Benjamin ? Il ne lui poserait sans doute pas de questions et se contenterait de lui faire confiance si elle lui disait que cet homme représentait un danger pour son fils et elle. Et Caleb... Peut-être pourrait-il faire une démonstration de force – et une vraie – pour qu'il la laisse tranquille ? Et Sheldon, Malachi... ? Elle était bien entourée, personne ne la laisserait seule face à ce monstre. C'était rassurant... Non ?
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeJeu 15 Sep 2016 - 21:16

Roman pense que son attitude est celle attendue, quand il répond aux questions de Scarlett. Chacune de ses justifications est formulée de sorte à ce que la jeune femme pense qu'il ne possède pas ce mauvais fond qu'on lui a conté, chacun de ses mots est prononcé de sorte à ce qu'elle ne voit que du feu aux pensées torturées qui l'habite. Toutefois, la belle Faust lit en lui comme dans un livre ouvert. Elle aura beau le nier, c'est naturellement qu'elle met en lumière sa monstruosité, ses mensonges et son désir de courber l'échine pour enfin l'atteindre. Approcher cette étoile dans le ciel sombre qui s'est illuminée alors que le chasseur était sur le point de mourir. Scarlett comprend, elle le soutient elle-même, ce qu'il tente de dissimuler sous une carapace de gentillesse et d'écoute bienveillante, elle n'est pas une bête idiote grâce à laquelle il s'attendait à avoir la tâche facile. Au contraire, la médecin se rebelle, aguichant un peu plus l'attention du Griske. Ce dernier se refuse à abandonner l'idée de voir la ravissante rousse faire partie de sa vie, il ne cédera pas à son envie à elle de l'entendre déclarer forfait. Jamais. Il retient alors ce sourire tordu qui menace de gagner le bas de son visage, de rendre sa présence encore plus malfaisante qu'elle ne l'est déjà. Au lieu de capter ce ton glacial et distant qu'elle instaure dans ses réponses, sans une once de répit, Roman ne distingue que les mots qui s'enchaînent, en des phrases toujours plus longues, toujours plus destinées à sa personne, toujours plus à même de faire rester Scarlett à ses côtés. En un sens, sa manipulation fonctionne. Même si son sale gosse n'a pas disparu dans la manœuvre, malheureusement, l'ancien trafiquant peut au moins se targuer d'être aux côtés de la femme qui lui a sauvé la vie. Son ange gardien.

Un ange gardien qui n'est pas capable de croire que la mort de Slava et de son enfant a pu l'affecter, ne serait-ce qu'un peu, et le Norvégien a presque envie de la féliciter. Il se retient, affichant à la place une moue résignée, embarrassée, dont il n'use jamais en temps normal, qui disparaît dès l'instant où elle commence à s'emporter un peu. Sa nervosité frappe de plein fouet l'ex-russe dont les traits se durcissent instantanément. - En rien. De nouveau, ces mots lui malmènent la bouche. Les dents, les mâchoires, les lèvres à leur passage, mais Roman sait qu'il doit continuer à se montrer conciliant. Il doit prétendre que l'avis de Scarlett est en tout point semblable au sien, pour la rapprocher de lui, pour les lier, pour les rendre semblables au maximum. Il peut bien prétendre ressentir un infime remord si cela permet à la rousse de s'apaiser, de le reconsidérer. De voir enfin en lui la stricte vérité, sa bonne volonté et l'affection démesurée qu'il lui porte, plutôt que les méfaits dont sa vie est depuis longtemps rythmée. Son nouveau cri, au lieu de faire fuir le chasseur dans la seconde, lui fait au contraire faire un pas vers elle. Un geste infime, précautionneux, attentionné. - Scarlett, vous dites ça sous le coup de la colère, vous ne le pensez pas... Comme il ne pense pas toutes les horreurs qui se trimbalent sous son crâne. Comme il ne pense pas les insultes et les moqueries pratiquement vomies aux visages des mutants qu'il malmène depuis le début de sa brillante et officieuse carrière. Une preuve supplémentaire qu'ils sont faits pour s'entendre : l'impulsivité est maître-mot chez eux, à des degrés à la fois similaires et divergents, elle doit cesser d'en douter pour enfin ouvrir les yeux sur eux...

Toutefois, la suite décontenance Roman. La voix enchanteresse de la médecin ne semblait pas apte à imposer le moindre tort, la plus simple limite, et pourtant. Les ordres s'évadent de ses lèvres attrayantes, incisifs, concis, précis, contraignant le chasseur à baisser les épaules et à ne pas s'avancer d'un pas de plus, alors que l'envie de lui prouver qu'il est capable de beaucoup pour elle lui effleure l'esprit. Il ne peut pas, il ne doit pas, il faut attendre. Attendre qu'elle ressente et éprouve des choses aussi fortes que lui, aussi puissantes, aussi délicieuses et envoûtantes. Alors, seulement à ce moment-là, elle comprendra. - Très clair, qu'il tranche simplement. Sa mâchoire s'est légèrement contractée, ses poings se sont repliés sur eux-mêmes. Seule la vision d'une Scarlett conciliante parvient à l'apaiser. Sous la surprise, les yeux de Roman s'écarquillent. Ils s'ouvrent toujours et encore plus sur cette vision parfaite établie à deux pas de lui, cette femme époustouflante qui semble avoir été faite pour croiser sa route, être à ses côtés et pas auprès d'un autre. - Je veux-, que le chasseur finit par souffler, obnubilé par ces traits à la perfection inégalée qui lui tordent les entrailles. - J'aimerais. Il se reprend. Il ne peut pas débuter en exigeant aussi frontalement quelque chose de Scarlett. Il doit se mesurer, peser ses propos, pour toujours mieux atteindre son but ultime. - J'aimerais que nous arrivions à discuter sans que vous ayez peur. Je vous l'ai dit, je ne vous ferai rien. Vous avez ma parole. Le Norvégien  acquiesce ses propos d'un mouvement lent de la tête. Il veut s'assurer qu'elle ne rate rien de ce qu'il va dire. - J'aimerais que vous m'aidiez à comprendre ce qui m'arrive quand je suis avec vous. Avalant doucement sa salive, Roman se sent soudain tel un adolescent. Un petit enfant hésitant qu'il n'a jamais été et qu'il devient au pire moment. Alors, plutôt que de risquer d'être mal compris, il reprend de façon plus directe encore : - Scarlett, j'ai besoin de vous. Ses doigts le démangent. Roman sent les picotements qui font presque trembler ces deux outils de travail précieux, abîmés par les épreuves, mâchées par des mutants répugnants, parce qu'il ne veut qu'une seule chose, à présent : pouvoir la toucher. Frôler sa peau de sa paume, sentir des frissons parcourir son échine sous son toucher délicat, explorer toutes ces sensations que Scarlett lui évoque et lui faire comprendre ce qu'il ressent véritablement pour elle. Lui faire comprendre que ce ne sont pas des paroles en l'air ni des sentiments erronés, rien que la stricte vérité. - Vous me manquez. Nos discussions me manquent. Je sais que nous ne pouvons pas rester éloignés longtemps. Je le ressens. Maintenant vous le savez aussi, vous ne pouvez plus nier. Si je n'approche plus les personnes citées, vous me promettez de m'accorder du temps, de nous accorder du temps. Pendu aux lèvres d'une autre personne, Roman l'est pour la première fois de sa vie. Scarlett ne peut pas tout gâcher maintenant.
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeLun 19 Sep 2016 - 21:40

you don't know love
ROMAN & SCARLETT
I believe you find life such a problem because you think there are good people and bad people. You’re wrong, of course. There are, always and only, the bad people, but some of them are on opposite sides.

 
Scarlett se sentait comme un papillon pris dans la toile d'une araignée. Plus elle se débattait, et plus le piège se refermait sur elle. C'était une sensation extrêmement désagréable, mais la jeune femme craignait de mettre la vie d'Evelyn si elle osait se rebeller contre Roman. Sous ses airs de gentleman et d'incompris, il avait su comment s'y prendre pour toucher sa corde sensible, et ainsi la piéger. Tout ce que Scarlett voulait, c'était fermer et réaliser que tout ça n'avait été qu'un mauvais rêve lorsqu'elle les rouvrirait. Parce qu'elle avait véritablement l'impression de vivre un cauchemar, sauf qu'elle était éveillée ; éveillée et terrifiée. Scarlett avait envie de hurler, de lui crier de la laisser tranquille, de tous les laisser tranquilles et de ne plus jamais interférer dans leurs vies. Elle aurait voulu avoir le courage de le faire, peut-être même avoir celui de le réduire en un tas de cendres fumantes en faisant usage de sa mutation. N'aurait-elle pas rendu un fier service à toute la communauté en agissant ainsi ? Sans doute que si. Sauf que voilà, Scarlett n'avait pas l'âme d'une tueuse, elle était le genre de personne qui rechignait même à écraser une araignée. Alors tuer un être humain, même le pire d'entre eux, c'était quelque chose d'inenvisageable. Elle aurait voulu pouvoir revenir en arrière, jusqu'à cette fameuse nuit où elle avait atterri aux urgences de l'hôpital presque par hasard, parce qu'elle était de garde et qu'on avait besoin de mains supplémentaires. Si elle avait pu changer le passé, elle serait passée à côté de cet homme sans le regarder, elle aurait laissé ses collègues urgentistes se débrouiller avec lui ; et avec un peu de chance ils ne l'auraient pas sauvé. Qu'on la pardonne, mais pour la toute première fois de sa vie, Scarlett se surprenait à souhaiter la mort de quelqu'un. Quand elle repensait au corps violenté d'Evelyn, à ses poignets entaillés, elle avait tout simplement envie de fondre en larmes. Comment aurait-elle pu ne serait-ce qu'envisager de faire confiance à un homme qui s'était rendu coupable de telles atrocités ?

Devait-elle se consoler en se disant qu'elle était peut-être parvenue à mettre les Blackwood à l'abri de la folie de Roman en usant de ses sentiments – était-ce de cela qu'il s'agissait ? – pour elle ? Observatrice, Scarlett avait bien vu ses poings se serrer et sa mâchoire se contracter, sans doute n'avait-il pas l'habitude qu'on lui donne des ordres et encore moins qu'on lui arrache ses jouets. Oui, en y réfléchissant, c'était à un enfant trop gâté que Roman lui faisait penser. Un enfant qui ne supportait pas qu'on lui dise non, un enfant qui pensait toujours avoir raison et qui prenait ce qui lui faisait envie sans se soucier des sentiments des autres. La terreur des cours de récréations. Et Scarlett, elle était la petite fille qui avait beau essayer de lui échapper, il finissait toujours par la retrouver pour la martyriser. La comparaison était un peu ridicule, mais cela résumait parfaitement l'impression que Scarlett avait depuis qu'il s'était imposé sur son chemin. Comment lui échapper ? Elle n'en avait pas la moindre idée, et c'était bien ce qui la tracassait. Et pour ne rien arranger, aucun des passants autour d'eux ne semblait remarquer la détresse – pourtant évidente – de la jeune femme. Elle était invisible, totalement soumise à la folie de Roman, comme une biche acculée par les chasseurs. La panique faisait battre son cœur plus vite, ses mains tremblaient et elle ne se sentait plus très assurée sur ses jambes. Garrett, lui, n'avait pas conscience d'être en danger face à cet homme, et Scarlett aurait parié que si Roman avait voulu le prendre dans ses bras, il n'aurait pas bronché. Rien que d'imaginer cet être ignoble toucher à son fils donnait la nausée à Scarlett.

« Vous voulez... Vous voulez quoi ? » Elle espérait avoir mal entendu. Qu'elle l'aide à comprendre ce qui lui arrivait quand il était avec elle ? Le sous-entendu était plutôt limpide, mais Scarlett choisit de l'ignorer. Parce qu'elle se sentait à deux doigts de fondre en larmes, en plein milieu du parc et au milieu de la foule. Là, si elle se mettait à hurler à l'aide, la prendrait-on pour une folle ou viendrait-on l'aider ? Elle avait l'impression de ne plus savoir comment respirer, de suffoquer. « Je vous en prie, arrêtez... » Qu'il se taise. Mon Dieu, faites qu'il se taise. Il avait besoin d'elle ? Scarlett secoua la tête et recula d'un pas, résistant de justesse à l'envie de prendre la fuite. Elle allait s'en sortir, elle allait trouver une solution. Il fallait qu'elle trouve une solution, elle ne pouvait pas le laisser la terroriser et elle ne pouvait pas vivre dans la crainte de le voir surgir à n'importe quel moment. Mais elle avait toutes les peines du monde à penser, alors qu'il était si près d'elle et si menaçant en dépit de ses tentatives évidentes de la rassurer. Qu'il se le tienne pour dit, sa technique était à revoir. Avait-il essayé de calmer Evelyn, avant de s'en prendre à elle, avant de lui tailler les veines ? Si elle le contrariait, allait-il tenter de lui faire subir le même sort ? Ça semblait plus être une évidence qu'une hypothèse, et si Scarlett avait les moyens de se défendre, elle se souvenait trop bien que la dernière fois où elle avait été agressée, elle avait été incapable d'user de sa mutation.

« Nos... Nos conversations ? Mais enfin, nous ne nous sommes parlés qu'une seule fois... » Plus il parlait, et plus Scarlett craignait de faire un malaise. Elle ne savait pas quoi lui répondre, car si elle voyait très bien où il voulait en venir, elle savait également qu'il n'accepterait pas qu'elle le repousse. Une seconde, elle songea à lui dire qu'elle avait déjà un homme dans sa vie, mais elle l'imaginait s'emporter aussitôt ces paroles prononcées, si bien qu'elle préféra se taire. Tout ce qu'elle devait faire, c'était se débarrasser de lui pour cette fois, et une fois qu'elle serait libérée de lui, elle trouverait une solution. Elle dirait tout à Benjamin, elle irait porter plainte... Elle ferait n'importe quoi pour que Roman sorte de sa vie et de celles de ses amis. « Si j'accepte... Si j'accepte de vous revoir, qu'est-ce que vous... Qu'est-ce que vous allez me faire ? » Des milliers de réponses, toutes plus ignobles les unes que les autres, se bousculaient dans son esprit, si bien qu'elle sentit ses jambes faiblir et dut s'asseoir sur le banc juste à côté. Sans jamais lâcher la poussette de Garrett, ni même le petit du regard. Elle devait le protéger. Il fallait qu'elle le protège, coûte que coûte. Scarlett prit une profonde inspiration, et se força à adopter une expression plus sereine, et qu'elle espérait convaincante. « D'accord... D'accord. Mais c'est moi qui déciderai quand. Et où. » Alors, elle se força à relever les yeux vers lui. « Mais si jamais j'apprends que vous vous êtes approché d'Evelyn, ou de sa famille... vous ne me reverrez plus. Jamais. »
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Dernière édition par Scarlett Faust le Dim 9 Oct 2016 - 18:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 9:36

Roman ne remarque pas de suite les larmes qui affluent sous les paupière de Scarlett. Non, ce qu'il voit, c'est son sourire, qu'elle n'a pourtant pas fait, qu'elle ne lui a pourtant pas adressé. Ce qu'il voit, ce sont ses cils qui papillonnent avec grâce, ses traits qui se fendent des mimiques les plus douces, au cœur de cette conversation bien plus agréable que ce qu'il avait pu s'imaginer. Le chasseur ne sait pas comment il refait comme un retour à la surface, mais il réalise que la connexion entre son regard et celui de la jeune est brouillé par... - Scarlett, pourquoi pleur- Il n'a pas le temps de poursuivre qu'il entend une remarque qui le glace - Non, nous... Souvenez-vous... Elle doit se souvenir comme lui se souvient. Elle doit apprendre à ne pas oublier, si c'est le cas, tous les mots doux qu'il peut avoir pour elle. Elle doit faire l'effort d'écouter quand il parle, quand il s'adresse à elle, car elle est la seule à mériter sa véritable attention, en retour. Roman préfère se dire qu'elle dit ça sous le coup de l'émotion. Elle ne se souvient pas parce que le moment est chargé d'une ambiance plus incroyable encore, quelque chose d'indéfinissable qui fait repartir les battements de cœur du chasseur d'un rythme encore plus soutenu que le précédent. Même si ses sourcils se sont froncés, à l'entente du mensonge de la médecin, le calme est encore de mise. Roman ne s'énervera pas contre elle ; il en est incapable, ils viennent à peine de se retrouver, cette fois-ci pour de bon. S'il venait à tout gâcher maintenant, elle ne pourrait lui pardonner. Le Norvégien sait qu'il n'a pas s'agit que d'une conversation : il y en a eu pleins, des enjouées, des rêvées, des plus timorées. Roman a été à l'écoute de Scarlett avec une attention décuplée, à chaque fois qu'il en a eu l'occasion. Elle ne peut pas avoir oublié. Elle doit s'en souvenir comme lui se souvient. Initiant un pas dans sa direction, une nouvelle fois minuscule, pour ne pas la brusquer, alors que sa question lui fait froncer les sourcils de nouveau.

Qu'est-ce qu'il va lui faire ? - Rien. Je ne vais rien vous faire, si ce n'est vous protéger et vous chérir, si c'est ce que vous désirez. En vérité, Roman s'en fiche. Il n'arrive pas à comprendre le cri de détresse et il ne perçoit pas la peur. Tout ce qu'il comprend, lui, par le spectre biaisé de sa folie et de son obsession pour Scarlett, c'est qu'elle commence à changer à son contact. Elle s'apaise et se montre ouverte à la discussion. Elle reste et ne désire pas s'enfuir. Elle s'assoie sur ce banc parce qu'elle ressent une légère fatigue, sans pour autant avoir dans l'idée de s'éloigner de lui. Lentement, Roman en fait de même. Il prend place en face d'elle sur le banc. Il garde son regard rivé sur son visage pâle, gracieux, imperfectible, il se délecte de cette proximité que ce nouvel état physique leur permet. Ils sont si proches. S'il osait suivre son instinct premier, il comblerait encore un peu l'espace, pour qu'enfin il puisse pleinement ancrer ses prunelles dans les siennes et ne jamais s'en détacher. A la place, le chasseur attend la suite. Il sent que Scarlett réfléchit à sa proposition et cela suffit à le remplir d'une joie malicieuse, perfide. Une joie qu'il n'a pas éprouvé tant de fois au cours de son existence, qui inonde tout d'un coup son esprit malade pour, toujours, le laisser patauger dans une folie tangible qui n'effraie que les autres.

Les premières conditions du contrat tombent. Roman n'y objecte rien. Il n'a pas envie d'objecter quoi que ce soit à la décision de cette femme qui le bouleverse, cette femme qui l'intrigue encore malgré toutes les choses qu'il a le sentiment de connaître à son sujet. C'est bien cela qui le fascine toujours plus chez elle : elle est encore pleine de mystères. A ses côtés, le Norvégien est certain de faire mille et une découvertes au quotidien, sans avoir besoin de continuer à faire ce qu'il fait depuis toujours. Il est prêt à ne se contenter d'une vie qu'à ses côtés si c'est ce qu'elle veut également. La jeune femme ne voit pas encore cette possibilité, mais cela viendra, Roman le sent. - Bien sûr..., qu'il répond, avec un mouvement approbateur de la tête pour appuyer sa réponse. Sur le tapis revient alors le sujet d'Evelyn Blackwood. Sans pouvoir le contrôler, les mâchoires du chasseur se crispent. Pourquoi toujours parler d'elle ? Pourquoi évoquer cette dégénérée alors qu'il s'agit d'un moment où ils ne doivent plus penser qu'à eux ? Les pupilles de Roman se dilatent légèrement. Il sent cette fureur bien trop familière lui parcourir l'échine dans un frisson malvenu, il la sent s'incruster à même sa peau pour le rendre aussi glacial qu'à l'époque où il se trouvait dans sa belle Norvège. Il a juré juste avant qu'il ne toucherait plus à un cheveu de la mutante, pourtant il est obligé de recommencer. Scarlett n'écoute-t-elle dont rien ? - Je ne l'approcherai plus. Ni Evelyn, ni sa famille. Je vous en donne ma parole. Son ton est presque mécanique. Cette fois-ci, on sent que les mots ont plus de mal à sortir qu'il y a quelques minutes à peine. Roman hait se répéter. Il le fait pour Scarlett, mais dans un autre contexte, il aurait réitéré sa promesse avec les poings. Aussi simple que cela puisse paraître pour lui. Prenant une légère inspiration, le chasseur détache enfin son attention de la médecin. Il plonge sa main dans sa poche de veste d'où il sort un stylo abîmé et un vieux papier un peu fripé. Il se met à noter dessus une série de numéros, avant de tendre le tout à Scarlett. - Ceci est mon numéro, appelez-moi dès que vous le voulez. Il appuie sur les derniers mots en toute âme et conscience.

Au final, il n'ose plus rien faire ou dire durant plusieurs secondes. Il canalise cette colère qui l'a assailli sans prévenir, se concentrant sur la présence de la jeune femme à ses côtés pour rester maître de lui-même. - Ne me rejetez pas, Scarlett, je vous en prie...
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MessageSujet: Re: you don't know love (Scarlett)   you don't know love (Scarlett) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 22:50

you don't know love
ROMAN & SCARLETT
I believe you find life such a problem because you think there are good people and bad people. You’re wrong, of course. There are, always and only, the bad people, but some of them are on opposite sides.

 
Scarlett était au bord de l'explosion émotionnelle. Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur elle, pourquoi maintenant ? C'était à croire qu'elle était maudite, que l'univers voulait lui faire payer un crime dont elle n'avait pas connaissance. Quoi qu'il en soit, elle était à présent coincée avec Roman dans sa vie, et pas la moindre idée de comment s'en débarrasser sans que personne ne souffre du processus. Scarlett était terrifiée, comme une biche acculée par un chasseur – et pour l'occasion, la comparaison ne lui paraissait pas aussi ridicule que cela. Cet homme la terrifiait, et cela même s'il était évident qu'il faisait des efforts pour tenter de l'apaiser ; sans grand succès. Scarlett était incapable d'oublier ce qui se cachait derrière ce masque d'homme aimable, elle avait eu un aperçu de ce dont il était capable, et il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre qu'il avait développé une obsession malsaine à son égard, ce qui faisait sans doute d'elle le centre de ses préoccupations. Elle n'était pas psychiatre, alors elle ignorait ce qu'elle devait faire pour se défaire de lui, cependant semblait évident qu'elle avait tout intérêt à ne pas trop le contrarier. De plus, il ignorait encore qu'elle était mutante, et devait s'estimer heureuse que ce soit le cas. Mais pour combien de temps encore ? Que lui ferait-il s'il découvrait qu'elle n'était pas aussi parfaite qu'il le pensait ? Scarlett avait toujours été douée pour dissimuler son don, mais si un étranger était parvenu à le deviner pour se servir d'elle comme cobaye, pourquoi pas Roman ? Cette pensée lui glaçait le sang, elle était morte de peur à l'idée de voir sa vie voler en éclats alors qu'elle venait à peine de retrouver un équilibre. Son regard se posa sur Garrett et son cœur se serra. Elle s'en voulait de le mettre en danger, et cela même si c'était tout à fait involontaire. Pourquoi avait-il fallu qu'elle croise le chemin de Roman Griske, pourquoi ?

Un frisson de dégoût parcourut l'échine de la jeune femme lorsque l'homme répondit à la question qu'elle lui avait posée. Il désirait la protéger et la chérir... ? Il voulait une intimité qu'elle ne voulait pas lui accorder, elle n'avait pas la moindre envie d'avoir ce genre de proximité avec lui, la simple pensée lui donnait la nausée. Ce n'était pas un homme comme lui qu'elle souhaitait avoir dans sa vie, c'était aussi simple que cela. Elle eut du mal, beaucoup de mal, à réprimer un mouvement de recul lorsque Roman prit place à côté d'elle sur le banc, elle sentait qu'il mourait d'envie de se rapprocher d'elle plus encore, mais elle refusait de déjà se soumettre à son contact. C'était trop tôt, et elle était trop chamboulée pour être en mesure de contrôler ses émotions et ses réactions s'il venait à la toucher. Scarlett prit une profonde inspiration et détacha son regard de son fils pour le tourner vers Roman, qu'elle se retint tout juste de dévisager avec tout le mépris dont elle était capable. D'ordinaire, l'Anglaise était de nature compréhensive et clémente, mais il suffisait qu'elle ferme les yeux pour revoir la couleur des hématomes d'Evelyn, ses poignets tailladés sauvagement, son teint blême et les larmes sur ses joues. Quoi que Roman puisse faire, elle ne lui pardonnerait jamais de s'en être ainsi pris à celle qui était sa plus chère amie. « Je n'ai pas besoin... » Les mots restèrent coincés dans sa gorge ; ses doigts serrèrent nerveusement le tissu de son jean. « Je vais avoir besoin de temps, pour me... Faire à l'idée. » Scarlett n'avait évidemment pas la moindre intention de se faire à l'idée de devoir vivre avec Griske sur le dos, mais elle avait l'impression de ne pas avoir le choix, de devoir aller dans son sens. Pour Evelyn, pour les Blackwood. Elle voulait les protéger de la folie de cet homme, et cette protection ne se ferait pas sans sacrifices. Mais elle ne pourrait pas berner Roman éternellement, tôt ou tard il se rendrait compte qu'elle s'était jouée de lui, et il risquait fort de ne pas apprécier. Elle devrait trouver une solution pour le faire sortir de leurs vies, et vite. Elle ne supporterait pas que quiconque soit blessé – ou pire – par sa faute.

Hésitante, Scarlett finit par accepter le bout de papier qu'il lui tendait, avec son numéro noté dessus. Elle observa la suite de chiffres pendant quelques secondes avant de le glisser au fond de son sac. Elle n'avait pas envie d'en faire le moindre usage, mais devrait probablement s'y résoudre si elle devait jouer la comédie le temps de trouver une solution durable. « Je vous appellerai. Mais ne me pressez pas. » En dehors de l'hôpital, Scarlett gérait fort mal le stress, tant et si bien qu'elle se sentait encore incapable de lui donner un jour et un endroit de rendez-vous. Rien que d'y songer, elle en était malade. Une fois rentrée chez elle, elle parlerait avec Benjamin, peut-être saurait-il comment l'aider ? Scarlett n'avait pas particulièrement envie de l'impliquer dans cette histoire digne d'un roman policier, mais elle aurait besoin de lui. Comme elle aurait probablement besoin d'Adrian, qui serait sans doute ravi de l'aider à se défaire de l'emprise de Roman. Quant à l'aide de la loi... Il n'y avait qu'une personne en qui elle avait une confiance aveugle dans ce domaine, mais une fois les derniers papiers de l'adoption de Garrett signés, il ne voudrait peut-être plus entendre parler d'elle. L'avenir ne lui paraissait plus aussi radieux que lorsqu'elle avait accueilli le petite garçon chez elle, Roman était une ombre menaçante à laquelle elle craignait de ne pas pouvoir échapper – du moins pas sans aide. Ironie du sort, elle aurait pu le faire sortir de sa vie de façon définitive si elle avait osé se servir de sa mutation ; mais Scarlett n'avait rien d'une meurtrière.

Un peu précipitamment, elle se leva et lança un regard froid à Roman, avant de repasser derrière la poussette de Garrett. « Cela ne dépendra que de vous. Ne me donnez pas de raison de vous fuir ou de vous craindre, et nous verrons. » Elle ne le rejetait pas directement, mais lui faisait comprendre de façon assez claire qu'elle n'accepterait de le revoir que s'il se tenait à ses conditions. « Ne me faites pas regretter de vous faire confiance. » Elle n'avait pas une once de confiance en lui, mais le lui avouer revenait à réduire tous ses efforts à néant. Scarlett accorda un dernier regard à Roman avant de tourner les talons et de l'abandonner sur le banc. Rentrer chez elle, c'était la seule chose dont elle avait envie, quand bien même elle savait qu'elle ne s'y sentirait plus en sécurité, pas tant que Roman serait libre – et en vie.
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