Sujet: bare hearts (hot ✸ CALEB) Sam 27 Aoû 2016 - 20:39
bare hearts
CALEB & SCARLETT
love turns to ashes, with all that i wish i could say. i'd die to be where you are. i tried to be where you are. every night, i dream you're still here. the ghost by my side, so perfectly clear. when i awake, you'll disappear, back to the shadows with all i hold dear
« Alors, il y a son biberon, sa peluche, quelques jouets, des couches, son livre d'histoires préféré... » « Scarlett... » « Et des vêtements de rechange au cas où, et... » « Scarlett. » « Uh ? » « Je pense qu'Evie et moi, on devrait s'en sortir. » Scarlett fit la moue, avant de secouer la tête et de soupirer. Évidemment qu'Evelyn et Adrian seraient capable de veiller quelques heures sur Garrett, ils étaient parents depuis bien plus longtemps qu'elle et Aurora était la petite fille la plus épanouie qu'elle connaisse. « Oui, désolée, je n'ai pas encore l'habitude... Bon, je vais y aller, je vais finir par être en retard. Merci beaucoup, Adrian. Tu embrasseras Evie pour moi quand elle sera debout ? » Un large sourire accroché aux lèvres, Scarlett passa la porte d'entrée, pour être presque aussitôt rattrapée par Adrian. « Je crois que si tu me laissais le bébé, le baby-sitting serait beaucoup plus efficace. » Scarlett battit des paupières, troublée, avant de réaliser qu'elle tenait toujours Garrett dans ses bras. Non sans avoir soupiré longuement et avec un certain agacement, elle tendit son fils au jeune homme, qui de toute évidence faisait beaucoup d'efforts pour ne pas se moquer d'elle. Une fois certaine de ne rien avoir oublié, Scarlett consentit enfin à quitter le domicile des Blackwood, se mordant la langue pour ne pas risquer d'assommer Adrian de recommandations dont ni lui, ni Evelyn, n'avaient besoin. Scarlett avait très vite réalisé qu'elle entrait dans la catégories des "mères nerveuses", celles qui paniquaient pour un rien et faisaient une montagne de n'importe quoi. Pour Scarlett, cela s'expliquait aisément, puisqu'elle avait perdu son premier enfant elle ne pouvait s'empêcher de craindre qu'on lui arrache Garrett d'une façon ou d'une autre, brutalement et sans qu'elle ne s'y attende, comme cela avait déjà été le cas une première fois.
Rassurée, mais ayant déjà hâte de récupérer son fils, Scarlett s'installa au volant de sa voiture et quitta le quartier résidentiel de Radcliff pour en rejoindre le centre-ville, dans lequel elle tourna durant de longues et interminables minutes pour trouver une place de parking. Garée à quelques rues de son lieu de rendez-vous, Scarlett profita de ces quelques minutes de marche pour remettre ses cheveux en place, ajuster son chemisier, et surtout pour s'efforcer à afficher une expression aussi neutre que possible. Et c'était bien ça le plus difficile pour la jeune mère, avoir l'air dans son état normal alors qu'elle avait l'impression de transpirer ses angoisses par tous les pores de sa peau. On aurait pourtant cru qu'après des semaines à revoir Caleb, elle aurait été capable de maîtriser ses émotions au moins assez bien pour faire illusion, mais c'était à des lieues de la vérité. À chaque fois que Scarlett passait la porte de son bureau, elle sentait son cœur se comprimer dans sa poitrine, ou au contraire s'emballer alors que le jeune avocat n'avait rien fait de plus que lui accorder un regard. Pourquoi ? Elle le savait très bien, trop bien, mais elle jugeait préférable de faire comme si de rien n'était, préférable de museler ses sentiments parce qu'elle en avait déjà bien trop fait, et qu'elle refusait de chambouler l'existence de Caleb une fois de plus. Elle peinait d'ailleurs à comprendre pourquoi le jeune homme avait accepté de l'aider à adopter Garrett au lieu de faire passer son dossier à l'un de ses collègues, qui n'aurait pas eu à gérer la charge émotionnelle de leur passif en plus du dossier. Il l'avait aidé à devenir mère, alors qu'elle l'avait quitté sans un mot du jour au lendemain ; comme si elle avait été la seule à perdre Violet et à voir sa vie voler en éclats.
Un soupir désespéré franchit les lèvres de la jolie rousse au moment où elle poussa la porte du cabinet d'avocats ; qu'elle trouva comme à chaque fois grouillant de monde. Elle se fraya un passage jusqu'à la secrétaire qui semblait ne plus savoir où donner de la tête. Compatissante, Scarlett attendit qu'elle ait une seconde pour lui annoncer qu'elle était le rendez-vous de quinze heures de Maître Munroe, ce à quoi la jeune femme répondit par un "il vous attend" pressé, avant de se jeter sur le combiné du téléphone qui n'avait pas cessé de sonner depuis que Scarlett était arrivée. Pour arriver jusqu'à la porte du bureau, Scarlett dut se faufiler entre deux colosses qui lui lancèrent des regards ambigus et dérangeants, si bien qu'elle ne perdit pas une seconde pour frapper à la porte et entrer dans la pièce après y avoir été invitée. Ce fut tout juste si elle ne soupira pas de soulagement, avant d'adresser un sourire bien trop charmant à Caleb, et d'aller s'asseoir sur le siège qu'il lui désignait. Cette scène s'était jouée encore et encore, semaine après semaine, au fur et à mesure que les démarches d'adoptions avançaient, et Scarlett peinait encore à regarder le jeune homme dans les yeux. « Bonjour... » De si simples politesses n'auraient pas dû être si compliquées à articuler. Mais elles l'étaient, comme l'étaient tous les mots prononcés au cours de ces entretiens qui se voulaient professionnels, mais peinaient à le demeurer. Quand Scarlett voyait Caleb tout ce qu'elle avait envie de faire c'était lui dire combien elle était désolée, lui avouer qu'elle savait pourquoi Violet était morte, qu'elle regrettait mille et une choses... Elle ne faisait que se taire, répondre à ses questions, aller et venir quand il le lui disait et rien de plus. Rien de plus.
« Donc... Une fois que j'aurai signé ce papier, et que j'aurai son livret de famille... Personne ne pourra venir me l'enlever, n'est-ce pas ? » Adopter, c'était une belle aventure, mais une aventure effrayante. Scarlett craignait que quelqu'un vienne réclamer Garrett, tant pis si le délai légal pour le récupérer était dépassé depuis bien longtemps. Le monde légal était un univers auquel Scarlett ne connaissait pas grand chose, alors elle avait peur. Depuis que Garrett était né, elle s'en était occupé, elle avait passé des nuits entières à l'hôpital pour veiller sur lui puisque personne d'autre n'était là pour le faire, et que sa petite malformation cardiaque exigeait une surveillance constante. Sans compter que les foyers pour enfants faisaient cruellement défaut à Radcliff, l'hôpital faisait souvent office de garderie et les médecins se retrouvaient à jouer les nourrices. « Maintenant que je suis officiellement reconnue comme sa mère... Me le reprendre, ce ne serait pas légal, n'est-ce pas ? » Nerveuse, Scarlett tirait sur le bord de sa jupe pourtant parfaitement ajustée. « Quand il sera plus grand, il aura le droit de rechercher sa mère biologique s'il le souhaite, mais en attendant... Elle a renoncé à tous ses droits et ne s'est pas manifestée, alors nous sommes à l'abri, c'est ça ? » Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il lui dise que Garrett était à elle, et à personne d'autre. Tant pis si elle ne l'avait pas porté et mis au monde, il en fallait bien davantage pour faire une mère. Scarlett, elle, elle avait pris soin de lui presque immédiatement après sa naissance et n'avait jamais cessé de le faire depuis. Alors si quelqu'un avait mérité le titre de mère, c'était elle, et personne d'autre.
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Dernière édition par Scarlett Faust le Sam 10 Sep 2016 - 20:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Dim 28 Aoû 2016 - 17:23
Bare hearts Scarlett & Caleb
Caleb remonta ses lunettes de lecture sur son crâne pour venir masser l’arrête de son nez. Il était sur la lecture de ce dossier depuis bien trois heures, à annoter chaque page et à noircir des pages blanches entières à côté, comme il le faisait à chaque première lecture de dossier. Celui-ci était bien loin des considérations mutantes et politiques, et c’était peut être pour cela qu’il avait un petit peu de mal à s’immerger dans ces pages interminables de contentieux d’affaires. C’était pourtant son corps de métier, à la base, mais il avait passé tout son été sur le cas Thaddéus et autre Gunpowder Squad, aussi des problèmes de contrat semblaient bien moins… révolutionnaires, et il avait besoin de toute sa concentration pour reprendre ses bonnes vieilles habitudes. Il jetait régulièrement un coup d’œil à l’horloge au dessus de la porte, et bien malgré lui, il sentait le stress monter : les quinze heures semblaient avancer à grand pas et au ralenti en même temps, et cela lui pesait presque sur l’estomac. La preuve, il avait été incapable d’avaler quoi que ce soit en dehors de son mug de café depuis ce matin. Il n’avait aucune raison logique d’avoir autant le trac, mais ce rendez vous de quinze heures avait une saveur toute particulière sur le bout de la langue de l’avocat.
Quand Scarlett était venue le voir ici, dans son bureau, quelques mois plus tôt, il s’était demandé si elle avait des problèmes avec la justice, ou encore quelque chose en rapport avec l’hopital. Ce qu’elle lui avait demandé allait au-delà de tout ce qu’il avait envisagé, et pas forcément dans le sens positif du terme : elle s’occupait d’un petit garçon abandonné à l’hopital par ses parents, et elle avait décidé de l’adopter. Pire encore, elle avait décidé de lui demander, à lui, de l’aider à adopter ce petit bébé qui avait tout juste quelques mois de mois que celle qui aurait pu être leur fille. Il aurait du refuser, d’ailleurs il n’était même pas avocat de droit civil, et encore moins du droit de la famille, et pourtant … et pourtant il avait dit Oui, allant à l’inverser du bon sens et de la sanité. Il aurait du l’orienter vers un confrère ou une consoeur plus compétent, et pourtant il avait accepté de s’occuper de son dossier, Pro Bono en plus de ça. En même temps, il avait du mal à s’imaginer lui faire payer quoi que ce soit, encore moins pour ce genre de procédure. Alors il s’était remis dans ses cours sur le sujet, avait aidé sa presque Ex femme à remplir le moindre papier, à préparer chacune de ses rencontres avec les psychologues, les médecins, les assistantes sociales, et ce pendant de longs mois. Il avait même poussé le vice jusqu’à contacter l’une des responsables du programme d’adoption de l’Etat pour lui demander si une accélération de la procédure était possible : cela tombait bien, elle avait besoin elle-même de quelques conseils concernant l’affaire de son fils, qui aurait été mis en difficulté par un de ses associés et … Bref, tout cela pour dire qu’au prix de quelques dizaines d’heures de travail en plus, il avait réussi à obtenir de mettre le dossier de Scarlett tout en haut de la pile, dans le bon bureau, pour passer devant le bon conseil. Aujourd’hui, il avait dans une pochette les précieux sésames dont la médecin devait rêver depuis plusieurs mois maintenant : le carnet de famille du petit Garrett, avec son prénom dans la case Parent, et une attestation l’engageant auprès des services sociaux qu’elle prendrait soin de son enfant. Une formalité en tout cas, et ensuite le bébé s’appellerait donc officiellement Garrett Faust. Il n’avait même pas besoin d’imaginer l’état d’excitation de Scarlett en prenant conscience que la bataille juridique était gagnée. Lui-même aurait été dans tous ses états si … Enfin, ce n’était pas le cas. Il se devait juste d’être professionnel, et content pour son ex fiancée. Elle méritait de retrouver un peu de bonheur dans sa vie, voilà tout.
Quand l’aiguille des heures arrivait sur le trois, il passa un rapide coup de fil à l’accueil pour leur indiquer que Scarlett allait arriver bientôt, et qu’il était hors de question de la faire attendre. Les agents d’accueil connaissaient bien la jeune femme, tout simplement pour l’avoir vu régulièrement venir au cabinet pendant près de deux ans, puis plus du tout, puis presque quotidiennement ces derniers mois. Ils ne savaient pas trop quoi en penser, mais ils savaient aussi qu’il était de mauvais gout de demander des explications à Caleb Munroe quand il s’agissait du « docteur Faust ». De son coté, Caleb rassemblait les différents papiers de son précédent dossier pour les ranger dans son armoire, et sortir la fameuse enveloppe brune contenant les documents de Scarlett, avant de s’installer derrière son bureau en faisant craquer ses doigts : cela allait bien se passer, il était un professionnel aguerri, il pouvait bien gérer de voir Scarlett refaire sa vie encore une petite heure …
- Bonjour, je t’en prie assieds-toi.
D’ordinaire il vouvoyait ses clients, mais ça aurait été la pire des hypocrisies avec la jolie rousse qui s’installait en face de lui, apparemment aussi nerveuse que lui, mais pas pour les même raison. Avant qu’un silence terrible ne s’installe entre eux, il prit le dossier d’adoption de Garrett posé sur le bureau, pour refaire un rapide historique à Scarlett de tout le chemin qu’ils avaient parcouru : c’était tout à fait superflu, elle connaissait surement la moindre date par cœur, mais cela permettait d’éviter qu’ils se fixent dans le blanc des yeux à rire dire… au bout de cinq minutes, il finit par tendre l’enveloppe tant attendue par la jeune femme, qu’elle pouvait enfin ouvrir. Caleb sourit légèrement en entendant ses questions : elle était encore sur ses gardes, c’était compréhensible. Combien d’histoires horribles sur des enfants arrachés à leur famille adoptive avait elle lu sur internet pendant ses nuits de garde trop calmes ? Tout le monde faisait ça, même si c’était une idée terrible.
- Une fois le papier pour les services sociaux signé, tu devrais recevoir la carte d’identité de Garrett dans les 15 jours. En attendant, son principal document d’identité, ce sera ce carnet de famille, avec ton nom dedans. Il est très rare que les familles biologiques réapparaissent après autant de temps, et tu as fait bien plus de démarches que la plupart des familles adoptive. C’est une adoption plénière, les seules personnes qui peuvent t’ôter la garde du petit, ce sont les services sociaux en cas de maltraitance… Ce qui est plus qu’hautement improbable, n’est ce pas ?
Qu’une pédiatre puisse se voir retirer son enfant pour négligence, cela paraissait inimaginable. Et puis, il savait Scarlett bien entourée et à l’abri du besoin financièrement : si elle le devait, elle dénicherait la Mary Poppins nouvelle génération pour s’occuper de son bébé, si tant est qu’elle arrive à s’en défaire à un moment …
- Hum … Donc voilà, tu peux parapher le document sur chaque page, et signer au début et à la fin. Je peux le poster dès ce soir, à moins que tu préfères le faire toi-même, ce que je pourrais comprendre aussi …
Il la laissa signer, puis se leva pour contourner son bureau et tendre le petit carnet à Scarlett, encore assise, tentant un peu d’humour pour dissimuler sa propre tension dans un demi sourire :
- Et bien félicitation Mademoiselle Faust, c’est un petit Garçon ! On en a fini de tous ces papiers, c’est terminé …
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Dim 28 Aoû 2016 - 19:47
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Scarlett avait désespérément besoin d'être rassurée à propos de cette adoption, et tant pis si ses angoisses paraissaient stupides aux yeux du jeune avocat. Si le corps humain n'avait pas de secrets pour elle, c'était bien différent en ce qui concernait le Droit. Elle avait pourtant essayé, à d’innombrables reprises, de trouver du sens à toute la paperasse que Caleb ramenait chez eux, mais rien à faire, le tout lui échappait complètement, si bien qu'elle avait fini par baisser les bras – à chacun son champ d'expertise. Alors elle n'avait d'autre choix que de croire sur parole le jeune homme quand il lui expliquait telle ou telle loi, il aurait pu lui raconter n'importe quoi qu'elle n'aurait pas su faire la différence entre le vrai et le faux. Sauf qu'elle lui faisait entièrement confiance, elle savait qu'il n'était pas de ces avocats véreux qui étaient pourtant monnaie courante à Radcliff. Le moins que l'on puisse dire, c'était que Scarlett avait été étonnée – pour ne pas dire choquée – quand elle avait appris que c'était Caleb qui avait constitué le dossier qui avait permis de déchoir Lancaster de son poste de Maire, et accessoirement de l'envoyer dormir en prison. Étonnée, et aussi inquiète. C'était le genre de succès qui pouvait coûter cher et créer une liste d'ennemis longue comme le bras. Il fallait être courageux – voire héroïquement stupide – pour accepter une affaire pareille, et Caleb l'avait fait. Alors à côté de ça, un petit dossier d'adoption ne devait rien avoir de bien compliqué, ni même de bien effrayant. Mais pour Scarlett, cela avait été un véritable parcours du combattant, elle avait eu l'impression que l'état avait épluché toute sa vie, qu'elle ne possédait plus le moindre secret. Hormis celui, bien gardé, de sa mutation. Laissait-on des mutants adopter des enfants ? Scarlett n'en avait pas la moindre idée, mais au cours de ses entretiens avec les psychologues et autres responsables des services sociaux, elle s'était bien gardé d'évoquer ce détail.
Sans réaliser qu'elle devait avoir l'air particulièrement stupide, Scarlett acquiesça aux paroles de l'avocat à de trop nombreuses reprises, incapable de maîtriser sa nervosité. Elle, maltraitante ? Elle fit la moue, avant de secouer la tête de façon tout à fait ridicule. « Toi et moi savons très bien que je ne ferais même pas de mal à une mouche... Alors toucher à mon fils... » Scarlett n'avait jamais compris que l'on puisse s'en prendre à quelqu'un d'aussi innocent qu'un enfant, à plus forte raison le sien. De toute façon, Scarlett n'était pas de nature violente, elle n'était même pas fichue de faire usage de sa mutation pour repousser un homme qui tentait de la tuer, ni même pour faire sortir un psychopathe de sa vie. Songer à Roman Griske arracha un frisson désagréable à Scarlett, qui craignait à présent de le voir apparaître à chaque coin de rue, voire même derrière sa porte. Elle avait bien compris que l'homme n'avait pas l'intention de sortir de sa vie, et tant pis si tout ce qu'elle désirait était de ne jamais, jamais, le revoir. Scarlett n'avait d'ailleurs toujours pas osé avouer à Evelyn qu'elle était celle qui lui avait si malencontreusement sauvé la vie, trop honteuse à ce sujet pour oser en parler ouvertement. « D'accord, d'accord... Donc, pas de panique... » Scarlett prit une profonde inspiration ; si Caleb lui disait qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, alors elle allait cesser de se faire un sang d'encre et commencerait enfin à profiter de sa toute nouvelle maternité.
Comme Caleb le lui indiquait, Scarlett apposa sa signature sur tous les documents nécessaires pour mettre un point final aux démarches. Ne resterait plus qu'à patienter le temps que la carte d'identité de Garrett trouve leur boite aux lettres, et ce serait terminé. Scarlett avait encore du mal à réaliser qu tout était allé si vite, alors que certaines procédures d'adoption pouvaient prendre des années. Peut-être était-ce plus simple parce qu'elle n'avait pas adopté à l'étranger... ? Non, Scarlett savait très bien que les choses avaient été si "simples" parce qu'elle avait eu la chance d'être représentée par l'un des meilleurs avocats du Kentucky, et le tout sans qu'il lui demande quoi que ce soit en retour. Sans doute était-ce encore plus surprenant que cette adoption express, Caleb n'avait jamais fait la moindre mention d'honoraires, et Scarlett avait eu beau harceler la secrétaire du cabinet, elle n'avait pas été plus bavarde que lui sur le sujet. « Je... Je pourrais toujours passer à la poste en sortant, si ça peut t'éviter d'avoir à faire le déplacement... » Un sourire presque timide accroché aux lèvres, Scarlett remit une mèche de cheveux en place derrière son oreille avant de soupirer longuement, soulagée d'en avoir enfin terminé avec la paperasse. Quelques bouts de papiers, quelques signatures, et sa vie prenant un nouveau tournant. Après des années à en rêver et un traumatisme, Scarlett était enfin mère et Garrett n'était plus un bébé sans nom ni famille. Un peu troublée, Scarlett suivit du regard Caleb qui quittait son siège et contournait son bureau, et ce ne fut que lorsqu'il lui tendit le livret de famille de Garrett qu'elle se leva à son tour. Elle le récupéra et le feuilleta, et son sourire s'élargit lorsqu'elle vit son nom dans la case "mère". Émue, elle resta silencieuse pendant de longues secondes, avant de relever les yeux vers Caleb.
« Je... Je ne sais vraiment pas comment te remercier, Cal... Je n'y serais jamais arrivée sans toi. » Ou alors, il lui aurait fallu des années pour y parvenir, et Garrett serait passé de famille d'accueil en famille d'accueil, comme c'était malheureusement si souvent le cas pour les enfants dans sa situation. Et il ne s'agissait pas d'une simple histoire d'adoption, il était parvenu à mettre ses sentiments de côté pour lui venir en aide, alors qu'il aurait eu toutes les raisons du monde de l'envoyer sur les roses. Il aurait été ridicule pour Scarlett de lui dire qu'elle avait une dette envers lui, quand bien même c'était ainsi qu'elle ressentait les choses. Et puis, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur ; à présent que tout ceci était fait... C'était terminé, ils ne se reverraient plus ? Cela aurait été dans la logique des choses, et pourtant cette idée était loin de laisser Scarlett indifférente. Elle avait eu beau essayer, faire des efforts, elle n'était jamais parvenue à se sortir Caleb du crâne, et ce serait encore plus difficile alors qu'il était celui qui l'avait aidée à adopter son fils, sans lui poser la moindre question, ni lui faire le moindre reproche. Il n'en fallait pas davantage pour que la culpabilité associée à leur rupture lui revienne en plein visage, et avec elle l'envie de faire mille et une confessions. Mais elle ne pouvait pas, n'est-ce pas ? À quoi bon risquer de ruiner leur si belle entente cordiale ? « Merci. Merci infiniment. » Il savait ce que cette adoption représentait pour elle, comme elle savait à quel point lui-même souhaitait devenir père. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander où ils en seraient, si Violet avait vécu... Ils auraient été heureux, de ça elle était certaine. Hésitante, le regard rivé vers le sol, Scarlett fit un premier pas vers Caleb. « Je ne pourrai jamais oublier ça. » Pas plus qu'elle n'oublierait le reste. Toujours sous le coup de l'émotion, Scarlett se laissa aller à un petit élan de spontanéité et se hissa sur la pointe des pieds pour enlacer l'avocat, ce qu'elle regretta presque aussitôt que ses bras se furent refermés autour de ses larges épaules. Il lui avait manqué. Il lui manquait. Et si Scarlett n'était pas reine de l'impulsivité, pas plus qu'elle n'était douée pour résister aux émotions fortes.
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Dim 28 Aoû 2016 - 22:51
Bare hearts Scarlett & Caleb
Evidemment que Scarlett allait être une mère exceptionnelle pour ce petit garçon, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Le petit Garrett avait été béni dans son malheur que les yeux compatissants et aimants de la jeune femme qui avait décidé d’en faire son propre enfant. Il allait grandir avec une mère aimante, attentive, ouverte et brillante, qui allait lui assurer un avenir mille fois plus doux et radieux que tout ce qu’il aurait pu espérer avoir dans une de ces familles d’accueil payées par le gouvernement. Elle lui offrirait les plus beaux cadeaux, l’habillerait avec soin et gout, lui donnerait accès à la meilleure éducation, lui payerait de belles vacances en hiver et en été … non, vraiment, il ne voyait rien de négatif dans le futur de ce petit bonhomme.
- C’est donc bien ce que je dis. Hautement improbable. Et puis, je ne pense pas qu’une des filles des services sociaux oserait remettre en cause le comportement de la meilleure pédiatre de l’état… Encore moins quand on connait tes états de services.
On aurait pu croire à de la flatterie de sa part, et pourtant il était parfaitement sincère. Il savait que Scarlett avait fait des miracles pour des dizaines d’enfants, rendu le sourire et l’espoir à autant de parents inquiets ou éplorés, et c’était pourquoi, malgré tout, il était content qu’elle puisse à son tour gouter à presque toutes les joies de la maternité. Caleb avait ce petit coté chevaleresque, et aussi un peu masochiste, qui lui permettait d’être content pour les autres pour tout ce qui lui était refusé. Là où d’autres auraient laissé Scarlett dans ses difficultés, lui auraient rappelé la façon dont elle s’était comportée – c’est-à-dire très pauvrement- avec lui, il n’en avait jamais dit un mot. Il n’avait jamais eu la moindre réponse à ses interrogations, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait jamais posé la moindre question pendant toutes ces heures passées ensemble à réfléchir aux solutions qu’ils avaient pour récupérer ce petit bout. Il s’était concentré sur sa tâche, sans rien laissé paraitre du million de trucs qui lui avaient traversé l’esprit pendant ces moments-là.
- Oh tu sais, c’est Riley qui s’occupe du courrier, je ne le fais pas personnellement, mais elle sera surement ravie de pouvoir poster une si bonne nouvelle…
Comme si elle en avait quoi que ce soit à faire de l’avis de la secrétaire… Droit comme la justice en face d’elle, il ne pouvait s’empêcher de contempler son visage et le magnifique sourire qui s’épanouissait lentement sur ce dernier à mesure qu’elle découvrait toutes les inscriptions sur le carnet. Il ne l’avait pas vu sourire comme ça depuis des mois, peut être des années. Seigneur, quel beau sourire c’était, de ceux qui faisaient s’emballer son cœur et lui mettaient des papillons dans le ventre. Il esquissa l’ébauche d’un sourire, bien pâle par rapport à celui qui rayonnait sur les lèvres pleines de la rouquine :
- Oh, si, bien sur que si, simplement ça t’aurait probablement couté ta prime d’été, c’est tout … Tu avais un dossier parfait, de base, qui ne confierait pas un enfant à un médecin pour enfant ? Et puis il suffit de te connaitre un tout petit peu pour savoir que tu es faite pour être mère…
Il avait passé une main dans ses cheveux pour la laisser s’échouer dans sa nuque, un tic classique chez lui, quand il était un peu mal à l’aise, alors qu’il détournait un peu le regard pour fixer quelque chose sur le mur. Ce n’était pas qu’il ne supportait pas de regarder Scarlett, mais autant de joie et de bonheur auquel il n’était pas convié … C’était comme mettre un SDF devant la vitrine d’un restaurant sans le laisser entrer. Il avait la vue, le fumet du festin, en sachant pertinemment que ce dernier ne lui était pas destiné. Il était résistant, mais il y avait des choses qu’il n’avait pas forcément envie d’affronter gratuitement.
- Tu m’enverras une carte pour nouvel an alors, comme ça je verrais comme vous êtes beaux dans vos pulls coordonnés …
Il aurait voulu être amer, vraiment, mais en réalité c’était plus maladroit qu’autre chose, la faute à la situation qu’il ne gérait vraiment, vraiment pas. Il avait à peine eu le temps de tourner à nouveau la tête vers Scarlett que cette dernière se hissait sur la pointe des pieds pour venir le prendre dans ses bras. C’était soudain, spontané, et bien trop rapide pour qu’il ait le temps de faire quoi que ce soit. Il se raidit d’abord, incapable de trouver la réaction appropriée à cet élan de la part de son ex fiancée. Il avait rêvé de serrer Scarlett dans ses bras plus qu’à son tour, dans ses rêves inconscients comme ceux éveillés, et maintenant il peinait à bouger un orteil pour lui rendre son accolade. Il lui fallut bien cinq bonnes secondes pour reprendre ses esprits et lever les bras pour les poser chastement dans son dos, toujours un peu raide, mais avec une véritable volonté de bien faire.
- Je suis vraiment content pour toi Scarlett, vraiment. Vous vous méritez tous les deux, et je suis sur que vous serez très,très heureux tous les deux, c’est une nouvelle histoire qui … commence…
Et il n’en faisait pas parti, c’était dommage. Mais au moins, l’un d’eux deux serait heureux. C’était toujours mieux qu’aucun, alors qu’il raffermissait un tout petit peu son étreinte, l’effluve du shampoing de la jeune femme venait tout juste lui chatouiller les narines…
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mar 30 Aoû 2016 - 14:04
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Pour Scarlett, prendre Caleb dans ses bras avait autrefois été quelque chose d'aussi naturel que de respirer. Le prendre dans ses bras, l'embrasser, s'endormir et se réveiller à ses côtés, vivre avec lui... Toutes ces choses auxquelles elle s'était si bien habituée, elle avait dû apprendre à s'en passer, faire en sorte de les oublier. Parce que sous le coup de la colère et de la douleur, elle avait pris une bien mauvaise décision, qui avait eu de lourdes conséquences sur leurs vies à tous les deux. Elle avait cru, sincèrement, que quitter Caleb était ce qu'il y avait de mieux pour lui. Ils avaient perdu leur fille, il ne méritait pas de subir les humeurs changeantes et les crises d'hystérie de sa compagne. Scarlett avait perdu pied, elle avait été complètement déconnectée avec la réalité et incapable de faire preuve de rationalité. Mais sur le moment, elle pensait être tout à fait sensée. Ce n'était que plus tard, une fois ses esprits revenus, qu'elle avait compris avoir fait une énorme bêtise. Et alors, qu'aurait-elle pu faire ? Retourner voir Caleb la queue entre les jambes, s'excuser d'avoir agi comme une garce, le supplier de la reprendre ? Cela aurait été égoïste, et Scarlett n'aurait de toute façon pas eu le courage de faire une telle chose. Elle avait bien assez chamboulé sa vie, le mien qu'elle puisse faire était de le laisser tranquille. Elle n'aurait jamais imaginé se retrouver à passer des heures dans la même pièce que lui, à parler d'un enfant, à remplir des questionnaires et éplucher des dizaines de documents... Elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en se demandant si Garrett aurait eu Caleb pour père, si elle n'avait pas osé le quitter. Sans doute aurait-il été ravi d'adopter le petit garçon, lui qui comme elle rêvait de fonder une famille... Était-ce ce dont elle l'avait privé en l'abandonnant si lâchement, d'une famille ? L'évidence la frappait de plein fouet, accompagnés de remords qui lui donnaient envie de disparaître dans un trou de souris.
Elle se demandait si elle n'était pas un peu hypocrite de profiter de l'étreinte du jeune avocat, alors qu'elle lui avait fait tant de mal ; et continuait probablement à lui percer le cœur. Et lui, il remuait le couteau dans la plaie avec ses paroles attentionnées, démontrant de son incapacité à se montrer amer alors qu'il était complètement écarté de la jolie petite famille formée par Garrett et Scarlett. Elle était heureuse, là n'était pas la question, mais passer du temps en présence de Caleb lui rappelait à quel point il lui manquait, à quel point elle s'en voulait d'avoir gâché leur histoire. « Une nouvelle histoire, oui... Tout ce changement d'un coup, c'est presque effrayant... » L'arrivée d'un enfant était toujours bouleversante pour ses parents. Normalement, c'était un bouleversement heureux. Mais Scarlett se souvenait trop bien de l'arrivée de Violet, cela avait été tout sauf un moment heureux dans leur vie. Elle avait eu de violentes contractions en pleine nuit, elle avait perdu beaucoup de sang... Caleb l'avait conduite à l'hôpital en urgence, et Violet était née. On l'avait placée en couveuse, on avait tout tenté pour la sauver, avant de finalement avouer à ses parents qu'elle ne survivrait pas. Alors ils avaient pu la prendre dans leurs bras, et elle était morte. Une année s'était écoulée depuis le drame, et Scarlett avait bien du mal à s'en remettre et à faire son deuil. Caleb était-il parvenu à tourner la page, ou avançait-il avec l'impression d'avoir un boulet accroché au pied ? Scarlett n'osait se risquer à poser la question, de peur de le mettre mal à l'aise, ou d'obtenir une réponse qui ne serait rien de plus qu'un mensonge poli.
Troublée, Scarlett desserra son étreinte et s'éloigna d'un pas ; toutefois elle semblait incapable de rompre le contact avec l'avocat, ses mains reposaient sur ses avant-bras, et elle ne le lâchait plus du regard. Il lui manquait indéniablement, elle si elle ne pensait pas avoir le droit de se plaindre de la situation, il n'en demeurait pas moins que ses sentiments à son égard s'étaient éveillés depuis qu'elle le revoyait si fréquemment. C'était comme jouer avec le feu, viendrait forcément un moment où elle se brûlerait les doigts... Combien de fois s'étaient-ils retrouvés seuls dans ce bureau, que ce soit au cours des dernières semaines ou de leur deux années de relation ? Scarlett avait à l'époque pour habitude de passer dès qu'elle avait un moment de libre, que ce soit pour lui apporter un café ou simplement pour le plaisir de passer un peu de temps avec lui. Parfois elle se contentait de s'asseoir sur ses genoux pendant qu'il étudiait un dossier, silencieuse et le visage dans son cou, pour profiter de sa chaleur, de son étreinte... Scarlett soupira doucement et baissa les yeux. Songer à ce qu'ils avaient partagé ensemble devait être la dernière chose intelligente à faire, elle le savait. « Je ferais sans doute mieux de te laisser, tu dois certainement avoir d'autres clients à recevoir... » Oh, elle ne mourait pas d'envie de le quitter, mais elle ne voulait pas abuser de son temps et de sa patience. Il avait été bien assez généreux avec elle, elle ne pouvait se résoudre à en réclamer davantage, quand bien même elle craignait que cette visite soit la dernière. Que Caleb sorte de sa vie de manière définitive, cela lui paraissait impossible, inimaginable, contre nature... Mais après ce qu'elle lui avait fait, elle n'avait pas le droit d'exiger quoi que ce soit de plus de sa part.
Un sourire triste accroché aux lèvres, Scarlett releva les yeux vers Caleb et alors qu'elle s'apprêtait à le lâcher, elle fronça les sourcils. « Ta cravate est de travers... » Sans même y songer, Scarlett porta ses mains au vêtement de l'avocat et comme elle l'avait déjà fait des dizaines de fois, l'arrangea de façon à ce qu'il retombe parfaitement sur sa chemise. « Et voilà, c'est parfait comme ça. » Elle souriait, peut-être comme une imbécile, ses mains encore posées à plat sur la poitrine de Caleb. Scarlett réalisa avec une certaine angoisse que ses habitudes revenaient au grand galop, et cela qu'elle le veuille ou non. Elle avait beau essayer de garder ses sentiments pour le grand brun enfermés dans une boite, elle n'y parvenait pas. Depuis leur séparation, elle avait fait de son mieux pour l'éviter, mais, obligée de passer du temps avec lui dans un espace clos, elle avait vu ses émotions remonter à la surface comme des bulles d'oxygène et lui éclater à la figure. Et comme une idiote, elle continuait à enfoncer la tête sous l'eau.
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mar 30 Aoû 2016 - 19:58
Bare hearts Scarlett & Caleb
Avec Scarlett dans le creux de ses bras, Caleb se voyait retourner des mois en arrière : aussi surprenant que cela puisse paraitre pour ses deux professionnels si sérieux dans le cadre de leurs activités respectives, ils se transformaient en koalas dégoulinant d’affection. Il ne se passait pas trois minutes avant que l’un vienne prendre l’autre dans ses bras, déposer un bisou dans son cou, sur sa joue, ou tout simplement poser une main sur son épaule. Le contact physique était un besoin viscéral pour eux, à l’époque, et le fait de sentir le souffle dans son cou ravivait des souvenirs épidermiques qui le troublaient profondément tant il les sentait vivaces. Instinctivement, sa main était remontée jusqu’à la nuque de la jeune femme, sous ses cheveux lâchés, alors qu’elle se resserrait un peu plus contre lui. Il ne savait pas si elle s’en rendait compte, mais il ne dit rien. Elle était surement trop occupée par ses émotions débordantes pour en être totalement consciente, en tout cas c’était ce qu’il présumait :
- C’est normal que cela t’effraie, c’est plutôt raisonnable, comme réaction… Mais tu t’en occupes depuis des mois déjà, tu as déjà tous les réflexes… Vous allez prendre vos petites habitudes assez vite et bientôt tu n’y penseras même plus…
Elle n’avait pas changé de shampoing. Cette pensée venait de lui traverser l’esprit à l’instant, alors qu’il avait pris une grande inspiration discrète pour calmer les battements désordonnés de son cœur. Il n’arriva à s’en défaire qu’en sentant Scarlett se reculer d’un pas, interrompant le contact tiède et réconfortant entre eux. Caleb la laissa faire, à regret, mais tâcha de ne rien en montrer. Il n’avait pas le droit de lui réclamer plus de proximité que ce que leur condition d’ex ne lui autorisait. Il voulait plus, bien sur, il en crevait d’envie même, mais il était trop respectueux des choix de la jeune femme pour essayer de lui forcer la main. La forcer, c’était se créer des espoirs qui mourraient étouffés dans l’œuf : il ne voulait pas s’imaginer des choses parce qu’elle avait un peu pitié de lui. Alors il se contenta de se redresser un petit peu et de reprendre son souffle, baissant les yeux vers elle alors qu’elle lui sous entendait qu’il devait surement attendre d’autres clients :
- Je suis sur un dossier pour le reste de la journée, mais je pourrais comprendre que tu veuilles vite aller Le retrouver… Il faut lui annoncer la nouvelle à lui aussi !
Enfin, il supposait que c’était ce qu’elle allait faire, aller récupérer son bout de chou et fêter ça avec ses amis. Ou alors rester juste en tête à tête avec son fils, enfoncée dans un canapé, à lui raconter tout ce qu’ils allaient pouvoir faire tous les deux, maintenant qu’ils étaient légalement inséparables. Si cela avait été lui, c’est surement ce qu’il aurait fait. Il se serait enfermé dans son salon avec son fils et un biberon, et il aurait commencé à lui détailler leur nouvelle vie. Son fils…
- Hein ? Ah euh, oui … J’ai toujours un peu de mal avec les nœuds Windsor…
Quand il recevait des clients d’affaire comme ceux de ce matin, il faisait toujours un nœud un peu plus sophistiqué qu’à l’ordinaire, mais il avait un mal fou à les faire tenir. Généralement, c’était Scarlett qui lui faisait ses nœuds de cravate, et ces derniers tenaient toute la journée en suite. Elle devait avoir un don pour ça, ou un truc du genre. Il se tint bien droit pour la laisser faire, tâchant de ne pas trop penser à ses doigts fins qui frôlaient son cou et ses mâchoires, avant de lui offrir un sourire gêné alors qu’elle récupérait ses affaires. Il n’avait pas envie qu’elle s’en aille. Il n’avait pas envie qu’elle passe la porte, pour ne plus jamais la revoir ensuite. Il devait trouver quelque chose, vite, alors qu’elle avait déjà fait quelques pas lents en direction de la sortie, lui tournant ainsi le dos :
- … le voir ?
Seule la fin de la phrase qu’il venait de penser était sortie de sa bouche, alors qu’il l’avait rattrapé par le poignet pour l’empêcher d’ouvrir la porte.
- Tu crois que je pourrais venir le voir ? Je veux dire, j’en ai entendu parler pendant des semaines, des mois, j’en ai lu des descriptions, des bilans de santé, j’ai écrit son nom une bonne centaine de fois, et je ne sais même pas à quoi il ressemble.
Etait il masochiste ? le doute n’était même plus permis.
- Après si tu veux pas que ça se fasse chez toi, je comprendrais parfaitement. Mais dans un lieu public, un parc, un restaurant, je ne sais pas … Enfin ça me ferait plaisir de le voir au moins une f…
Il n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que le luminaire au dessus d’eux venait d’exploser dans un grésillement et une gerbe d’étincelles. Caleb sursauta, plus surpris que vraiment effrayé, avant de piquer un fard rougeoyant. Il avait du sacrément la surprendre –ou la contrarier ! – pour qu’elle ait une telle réaction ! Si il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas, c’était la contrarier :
- Enfin si tu veux pas il suffit juste de me le dire bien sur, pas besoin de faire exploser tout mon mobilier, promis, je respecterai ta décision quelle qu’elle soit !
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mar 30 Aoû 2016 - 22:40
bare hearts
CALEB & SCARLETT
love turns to ashes, with all that i wish i could say. i'd die to be where you are. i tried to be where you are. every night, i dream you're still here. the ghost by my side, so perfectly clear. when i awake, you'll disappear, back to the shadows with all i hold dear
Scarlett avait mal au cœur, littéralement. Elle sentait son pauvre palpitant s'agiter, battre furieusement, se contracturer, se tordre en tous sens. Très récemment, Scarlett avait lu une étude qui confirmait qu'une détresse émotionnelle intense pouvait provoquer chez l'être humain – et tout particulièrement chez les femmes – une cardiomyopathie. Autrement dit, ce que le syndrome de tako-tsubo vérifiait, c'était que l'on pouvait réellement mourir d'une peine de cœur. Et là, Scarlett commençait à se demander si elle ne finirait pas au service de cardiologie de l'hôpital, tant elle avait l'impression que son cœur était au bord de l'implosion. Elle n'avait pas envie de retirer ses mains de sa poitrine, elle n'avait pas envie de partir, elle n'avait pas envie qu'il disparaisse de sa vie. Elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir changer le passé, revenir sur cette décision stupide et irréfléchie qui lui avait fait perdre celui qui était très probablement l'amour de sa vie. À part Caleb, aucun autre homme n'avait jamais compté pour elle, il avait été le seul à partager sa vie, le seul avec lequel elle avait eu envie de construire quelque chose et de fonder une famille. Ils avaient perdu Violet et elle, elle l'avait abandonné. Elle avait agi en pensant bien faire, en ne souhaitant rien de plus que le protéger de ses humeurs tempétueuses. Elle ne lui avait pas demandé son avis, elle ne lui avait pas laissé le choix. Elle était partie, sans la moindre explication. Le pauvre avait dû se demander pourquoi elle le quittait, alors qu'il portait leur couple à bout de bras depuis le décès de Violet. Il avait fait tous les efforts du monde pour la protéger, l'aider... Partir, le laisser tranquille et lui permettre de passer à autre chose, c'était ce qu'elle pouvait de faire de mieux.
Un peu vite, Scarlett retira ses mains de son torse et s'éloigna pour récupérer ses affaires. Elle rangea le précieux livret de famille de Garrett dans son sac, et posa son manteau replié sur son bras, avant d'adresser un sourire triste au jeune homme. « Merci pour tout, Caleb. C'est promis, je t'enverrai une photo pour les fêtes... » Une photo sur laquelle il ne serait pas, songea-t-elle avec amertume avant de se diriger lentement vers la sortie – inutile de repousser l'inévitable plus longtemps. Et puis elle avait sursauté, de façon presque exagérée, quand Caleb l'avait rejointe et lui avait attrapé le poignet. « Pardon ? » Confuse, elle posa de grands yeux étonnés sur Caleb, elle avait besoin qu'il lui répète ce qu'elle avait dit parce qu'elle n'avait rien entendu du tout. Puis elle dut brusquement pâlir, avant que ses joues ne gagnent une jolie teinte rosée, qui ne passait pas inaperçue sur la carnation si blanche de Scarlett. Il voulait... rencontrer Garrett ? Elle ouvrit la bouche, mais nul son s'en sortit et elle se retrouva à observer Caleb avec un air de truite sortit par surprise de sa rivière. Elle dut s'éclaircir la gorge pour retrouver la parole, et une chaleur intense se diffusa dans tout son corps sans qu'elle n'y prête attention. « Je... J'ai quelques photos sur mon téléphone, si tu... » Non, ce n'était pas la bonne réponse, pas du tout. Elle secoua la tête. « Mais évidemment que tu pourras le rencontrer, je suis sûre qu'il serait content de faire ta connaissance, il adore rencontrer de nouvelles personnes... » Ce n'était même pas un mensonge. Après des mois passés à l'hôpital, Garrett s'était habitué à voir de nouveaux visages tous les jours, ce qu'il adorait. Il s'était tout de suite habitué à Benjamin, il était fou d'Evelyn et d'Adrian, et il ne pleurait jamais lorsqu'elle le déposait à la garderie de l'hôpital. C'était vraiment un bébé parfait et très sociable, alors Scarlett savait d'avance qu'il adorerait Caleb, à peine influencé par l'attitude pour le moins ambiguë de sa mère à l'encontre de ce dernier.
« Non, non, chez moi ce serait très bien, il y a toutes ses affaires, et puis il commence à faire froid alors je préférerais éviter qu'il attrape froid dehors, il est encore un peu fragile à cause de son cœur... » Et le sien avait définitivement perdu tout sens du rythme. Scarlett avait l'impression d'avoir les joues en feu, elle avait des papillons dans l'estomac et surtout, elle commençait à sentir ce petit quelque chose de spécial qu'elle possédait s'éveiller en elle. L'énergie qui bouillonnait en elle depuis quelques minutes déjà s'exprima alors, au détriment du luminaire qui éclairait la pièce, dont les ampoules éclatèrent toutes en même temps avec un feu d'artifices d'étincelles. Scarlett sursauta, et plaqua une main sur sa bouche, les yeux écarquillés. « Oh mon dieu... Oh mon dieu, Cal, je suis désolée ! Je ne sais pas ce qui m'a pris, ça fait une éternité que ce genre d'incident ne m'était pas arrivé, c'est... Ça doit être l'émotion. » Caleb savait très bien que le don de Scarlett était sujet à ses humeurs, raison pour laquelle la plupart du temps, Scarlett était quelqu'un de très calme, de très posé. Mais là c'était peine perdue, elle était totalement incapable de se maîtriser. Et peut-être qu'au fond, elle n'en avait pas très envie... « Je n'ai pas l'intention de faire exploser ton mobilier, rassure-toi... Je suis vraiment désolée, tu n'auras qu'à me faire parvenir la facture... Seigneur, heureusement que je n'ai pas fait exploser ton ordinateur... » Un petit rire nerveux lui échappa. Peut-être que les fichiers de l'avocat était sauvé, mais à présent son bureau se trouvait plongé dans la pénombre. Et en cette journée plutôt nuageuse de fin d'octobre, ce n'était pas le soleil qui viendrait sauver la mise.
« Je crois que la dernière fois où j'ai fait exploser quelque chose, c'était quand... Quand toi et moi... » Elle sembla s'étrangler avec la fin de sa phrase et baissa brusquement la tête. La dernière fois où son don avait fait des étincelles, c'était lorsqu'il avait passé la nuit ensemble pour la première fois. L'ampoule de sa lampe de chevet avait éclaté, mais ni lui ni elle n'y avaient prêté la moindre attention. Et puis sa mutation ne s'était plus du tout manifestée, comme si la simple présence de Caleb aux côtés de Scarlett suffisait à la museler. Depuis leur séparation, la belle n'avait pas eu à se plaindre d'un quelconque incident, mais elle le sentait bien, ce n'était plus pareil... « Chez moi, ce sera très bien... Tu n'as qu'à me dire quand tu es libre et je me débrouillerai, mon emploi du temps s'est allégé depuis que Garrett et là... » Et surtout, elle ne voulait pas manquer une occasion en or de voir Caleb ailleurs que dans son bureau. Elle n'avait d'ailleurs plus très envie de le quitter, ce bureau. « Cal, il faut que je te dise... » Elle releva les yeux, mais elle ne souriait plus. Tout à coup, elle avait l'air terriblement triste, et fatiguée. « Tu... » Il y avait certaines choses que les mots ne pouvaient pas exprimer avec une intensité suffisante. Alors pour une fois, Scarlett se résolut à laisser ses actes exprimer ses pensées, et tant pis si elle prenait de gros risques. Que risquait-elle vraiment, de toute façon ? Qu'il la repousse ? Elle l'aurait bien mérité. Sur la pointe des pieds, les mains appuyées sur ses épaules, les paupières closes, elle posa ses lèvres contre celle du jeune homme, comme elle en rêvait depuis qu'elle avait mis les pieds dans son bureau. En fin de compte, les choses étaient bien moins compliquées qu'elles ne semblaient l'être. Elle était toujours profondément et irrémédiablement amoureuse de lui.
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Jeu 1 Sep 2016 - 18:41
Bare hearts Scarlett & Caleb
Cette tentative de la retenir pouvait passer pour pathétique ou désespérée, et elle était sûrement un peu des deux. Pour autant, Caleb n'avait pas menti : il avait vraiment envie de rencontrer le petit garçon, qui était par la même occasion le nouvel homme de la vie de Scarlett. Peut être quand le voyant s'agiter, mignon comme tout, dans sa grenouillère, il aurait le cœur moins lourd de laisser Scarlett. Si il savait qu'elle était en bonne compagnie, ce serait peut être un peu moins dur. Elle écarquilla grands les yeux à sa demande, et il douta soudain de la pertinence de cette dernière : il ne voulait pas qu'elle s'imagine quoi que ce soit, il n'avait aucun droit sur cet enfant, bien sur, et il n'allait certainement pas en réclamer… enfin pas dans ces conditions, pas au regard de leurs relations actuelles … Alors il lâcha son poignet pendant qu'elle bafouillait, le rouge aux joues. Oui, les photos c'était bien aussi, mais ça ne lui permettait pas vraiment de se faire une opinion, et encore moins une raison. Ce fut un profond soulagement quand elle se reprit, secouant la tête par la même occasion, soulignant que l'enfant adorait la compagnie. Il n'était pas assez expert en nourrisson pour savoir si c'était un très de caractère exceptionnel ou pas. La remarque sur l'appartement en revanche lui fit s'agiter quelque peu le palpitant : depuis quand n'était il pas allé chez Scarlett ? Chez « Eux » ? parce qu'il lui avait laissé l'intégralité du bail en partant, n'ayant pas le cœur de la mettre dehors alors qu'elle traversait une crise existentielle. C'était lui qui était parti, avait prit logis ailleurs, sans vraiment jamais s'y sentir totalement chez lui d'ailleurs. Comment pouvait il se sentir chez lui dans un endroit où il se réveillait seul dans son lit, sans l'odeur suave et engourdie de sa fiancée encore endormie ?
- D'accord, euh, chez toi alors…
Ca lui ferait bizarre, assurément, mais si il se concentrait sur le garçon, il arriverait à faire abstraction de l'environnement, ce n'était qu'une question de volonté. Il devrait garder son calme, contrairement à Scarlett qui semblait débordée par ses émotions. Pas vraiment étonnant en réalité, avec tout ce qu'elle venait de traverser, sa question surprise était sûrement la goutte d'eau qui venait faire déborder le vase. Il épousseta sa veste des quelques débris de tubes halogènes qui étaient venus s'y accrocher, prenant garde à ne pas se couper, avant de répondre, presque détendu par le contretemps qui lui avait fait perdre le fil de ses pensées déprimantes :
- Une ampoule ça se change, ce n'est pas la mort … Je préfère ça à mon ordinateur, c'est sur ! Je mettrai juste un mot sur la porte pour la femme de ménage, qu'elle ne se blesse pas en marchant dessus sans le voir …
il piqua un fard exactement au même moment que Scarlett, quand celle ci lui avoua qu'elle n'avait pas perdu le contrôle depuis la première nuit qu'ils avaient passé ensemble. Pourquoi lui dire ça, pourquoi lui raconter ça maintenant ? Pour souligner sa maîtrise quasi parfaite de sa mutation, ou lui rappeler le bon souvenir de ces nuits torrides qu'ils avaient pu passer à s’entraîner à faire des enfants ? Il préféra choisir la première option, bien moins troublante.
- Waoh, je euh … ça fait un bail alors, ça c'est de la maîtrise...
Parce qu'il n'avait rien maîtrisé du tout ce soir là. Pas grand-chose les autres non plus d'ailleurs, Scarlett était plutôt du genre à prendre les devants, contrairement à ce que pouvaient insinuer les apparences et son coté très … en retenue. Et comme lui n'avait absolument aucune résistance face aux désirs de sa moitié… encore une fois il se mettait à divaguer, c'était dangereux, très dangereux, et il fallait qu'il arrêta ça tout de suite, lissant un pli inexistant sur le coude de son costume :
- Tant mieux, tant mieux, on trouvera un moment qui te convienne aussi et … Oui ?
Lui dire quoi ? Quoi ? Elle avait l’air si sérieuse tout d’un coup, c’était presque inquiétant. Non, pire, elle avait l’air lasse, alors qu’elle relever les yeux dans le sien et qu’il scrutait son regard avec un peu d’appréhension. Ça ne devait pas être quelque chose de très agréable à dire, donc probablement pas à entendre non plus, puisqu’elle ouvrit plusieurs fois la bouche une fois, deux, sans que rien n’en sorte. C’était si terrible que cela … ? Allait elle finalement lui dire que non, en fait, ce n’était pas du tout une bonne idée, et qu’il valait mieux qu’il la laisse tranquille à présent ? Caleb avait un million et demi de scénarios en tête, plus apocalyptique les uns que les autres, alors qu’il attendait toujours la sentence de Scarlett.
Elles avaient exactement le même goût que dans ses souvenirs. Les lèvres de Scarlett, qu’elle venait simplement de poser contre les siennes. Ce n’était pas à proprement parlé un baiser fougueux ou passionné. Elle n’avait pas enroulé ses bras autour de son cou, elle ne s’était pas plaquée sauvagement contre lui. Pourtant c’était doux, c’était délicat et léger, et là où Scarlett avait les paupières closes, Caleb lui avait les yeux bien grands ouverts. Dans sa tête il y avait des feux d’artifices, alors que ses organes menaçaient de se liquéfier dans son ventre. Il ne comprenait pas ce qui lui prenait de faire ça. C’était elle qui avait décidé de le quitter, de ne pas lui donner de nouvelles pendant des mois. Et maintenant ça ? Caleb n’était pas du genre à se mettre en colère quand il ne comprenait pas. Là il était juste confus, alors que sa bouche épousait naturellement la forme de celle de Scarlett, alors que ses bras pendaient toujours gauchement le long de son corps. De peur de mal faire, de mal comprendre, il préférait ne rien faire du tout, alors qu’il reprenait tout juste sa respiration et que leurs visages se touchaient encore presque.
- Mais de … quand de … 20 heures ?
Il en fallait, pourtant, pour lui couper la chique comme ça. D’ailleurs, il battait des cils à mille tours minutes, comme pour dissiper un mirage. Pourtant non, il ne rêvait pas, elle était toujours là, devant lui.
- … Je … J’ai une réunion, une dernière à 19heures… Je peux être chez toi pour vingt heures, je pense… ça fera pas trop tard pour lui ?
Retourner en terrain connu, vite, sans quoi il allait vraiment se mettre à paniquer …
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Jeu 1 Sep 2016 - 21:57
bare hearts
CALEB & SCARLETT
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Elle ne savait pas ce qui lui était passé par la tête. À peine avait-elle posé ses lèvres contre celles de Caleb qu'elle avait regretté son geste. Pas parce qu'elle n'en avait pas envie – bien au contraire – mais parce qu'elle craignait d'avoir fait une grosse, grosse bêtise. Qu'allait-il bien pouvoir penser d'elle, après ça ? Sans doute qu'elle soufflait le chaud et le froid, ou pire, qu'elle s'amusait à remuer le couteau dans la plaie. Elle lui avait fait beaucoup de mal en le quittant sans explications, elle le savait. Toute sa vie, elle se se reprocherait d'avoir pris une telle décision, et si elle n'avait pas craint d'en faire trop, elle se serait probablement excusée toute sa vie. Sauf que, elle ne s'était jamais excusée. Pas une seule fois elle avait dit "Caleb, je suis désolée". À chacune de leurs rencontres, elle avait eu ces mots sur le bout de la langue, mais ils n'avaient pas été prononcés. Parce qu'elle se doutait que Caleb aurait été capable de répondre "pour quoi ?", parce qu'elle l'aurait pris au dépourvu. Et aurait suivi une conversation qui les aurait mis très mal à l'aise tous les deux. Alors elle s'était tue, elle n'avait rien dit, et elle avait fait comme si son cœur ne se fendait pas à chaque fois qu'elle croisait son regard. Là, ses lèvres plaquées contre les siennes, elle se souvenait avec exactitude de ce qu'elle avait abandonné en même temps que lui. Il avait toujours eu une façon de l'embrasser qui lui donnait l'impression d'être la personne la plus importante de son existence, avec tendresse et passion mêlées. Et quand il la serrait contre lui, elle se sentait en sécurité, comme si rien ni personne ne pouvait l'atteindre... Mais là, il ne lui rendait pas – pas vraiment – son baiser, et il ne l'avait pas entourée de ses bras. Mortifiée, Scarlett s'était écartée, et elle aurait sans doute pris congé précipitamment si Caleb n'avait pas repris la parole, comme pour la retenir une fois de plus.
« Vingt heures... ? » Elle avait reculé d'un pas, en battant des cils un peu bêtement, son regard toujours plongé dans celui du grand Écossais. « Vingt heures... Ce soir... ? » Comme une biche perturbée par les phares d'une voiture, elle le dévisagea pendant d'interminables secondes, avant d'avoir une véritable révélation. « Oh... Oh ! Oui, bien sûr, ce soir, vingt heures, ce sera parfait. Je ne le couche pas avant vingt et une heures, alors il sera encore debout... Parfait... » Elle avait un tambour à la place du cœur. Les yeux baissés, les joues roses, Scarlett fit de nouveau un pas vers la porte. « Bon, eh bien... À ce soir, alors... » Ne pas sortir du bureau à toute vitesse demanda à Scarlett un sang froid exceptionnel, mais une fois la porte refermée derrière elle, elle quitta le cabinet aussi rapidement qu'elle l'aurait fait si elle avait eu une urgence médicale. Son cœur battait furieusement dans sa poitrine, elle avait perdu le Nord et tous les points cardinaux, en quelques minutes elle avait vu sa journée prendre un tournant pour le moins différent de ce lui qu'elle avait envisagé. Ce fut tout juste si elle n'oublia pas d'aller récupérer Garrett chez les Blackwood, et Evelyn ne manqua pas de lui faire remarquer qu'elle n'avait pas l'air dans son assiette, ce à quoi elle répondit par un "non, non, tout va bien" aussi peu crédible qu'il était possible de l'être. Evelyn, elle ne manquerait pas de lui envoyer un message d'au secours une fois qu'elle serait rentrée chez elle. Et à ce sujet, horreur, elle réalisa qu'elle allait devoir demander à Benjamin de se trouver une occupation pour la soirée, parce que non, vraiment, s'il était présent, la situation serait encore plus étrange qu'elle ne l'était déjà. Et cela, même si Caleb venait exclusivement pour Garrett.
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Agrippé aux barreaux de son parc, Garrett observait sa mère s'agiter dans le salon, la tête légèrement inclinée sur le côté, se demandant très certainement pourquoi toute son attention n'était pas tournée vers lui. Quant à Daisy, elle était couchée dans son panier et observait sa maîtresse d'un œil tout aussi perplexe. Nerveuse, Scarlett se découvrait deux passions : la cuisine, et le ménage. Alors après avoir fait la chasse à la poussière dans tout l'appartement, elle s'était dit que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas tenté de faire des lasagnes végétariennes et pourquoi pas, sa fameuse recette de cupcakes aux cerises. Elle avait nettoyé la cuisine à fond, simplement pour y mettre un désordre monumental presque immédiatement après. Patient comme un ange, Garrett avait joué tranquillement avec ses jouets pendant que sa mère exorcisait ses angoisses comme elle le pouvait. Et puis quand il avait commencé à avoir faim, il le lui avait fait savoir de façon plutôt bruyante, et Scarlett avait abandonné son glaçage de cupcakes pour nourrir son fils. Adieu salon impeccable, Garrett avait décidé que la purée de carottes n'était pas à son goût, et qu'elle serait du meilleur effet sur le parquet. Scarlett avait fini par s'avouer vaincue, et avait consenti à lui donner son petit pot aux légumes et au poulet, et sa compote de pommes. Pour le moins ravi, Garrett avait avalé le reste de son repas sans broncher, et après qu'il eut terminé, Scarlett lui avait donné son bain. Elle lui avait enfilé un adorable pyjama panda, parfait avec ses petites oreilles et sa petite truffe, de quoi faire craquer n'importe qui instantanément.
Vingt heures était arrivé bien plus vite qu'elle ne l'aurait cru, si bien que lorsque Caleb – il ne pouvait s'agir que de lui – frappa à la porte, il y avait des cupcakes à moitié terminés sur le comptoir de la cuisine, un plat de lasagnes encore chaud dans le four, et surtout, de la purée de carottes un peu partout sur le parquet. Daisy n'avait même pas daigné de lever pour aller lécher, et pour une fois, cela n'arrangeait pas du tout Scarlett. Son petit panda dans les bras, Scarlett s'était empressée d'aller ouvrir, oubliant presque – presque – pourquoi elle était si nerveuse. Elle ouvrit la porte d'une main, un sourire timide mais radieux accroché aux lèvres. « Hey... Je t'en prie, entre. » Elle s'écarta de son chemin ; juste à temps. Daisy avait quitté son panier aussitôt qu'elle avait aperçu Caleb, folle de joie de le revoir, et s'était quasiment jetée sur lui pour lui faire la fête. « Mais... ! Daisy, couchée ! Couchée, ma belle ! Allez, file dans ton panier, dépêche-toi ! » Scarlett dut se répéter plusieurs fois, mademoiselle était bien trop heureuse de revoir son ancien maître pour obéir à Scarlett. Quand elle consentit à retourner se coucher, c'était de bien mauvaise grâce, et non sans gratifier sa maîtresse d'un regard frustré. « Désolée... Elle est un peu... Je crois que tu lui as manqué. » Vite, très vite, Scarlett baissa les yeux, pour éviter de rajouter un malencontreux "et à moi aussi" qui n'aurait fait que raviver le malaise qu'il y avait entre eux. « Tu as dîné ? J'ai été prise d'une soudaine envie de cuisiner, je crois que j'en ai fait suffisamment pour un régiment... » S'il y avait bien une chose que Scarlett faisait bien, c'était trop cuisiner. Si bien qu'elle finissait souvent par amener ses plats et ses pâtisseries à l'hôpital, pour en faire profiter tout le monde. Emma, sa secrétaire, adorait. « Oh, mais j'en oublierais presque le plus important... » Elle repoussa l'adorable capuche panda de Garrett pour que son adorable petite bouille soit visible. Jolies bouclettes blondes, grands yeux bleus, sourire de poupon... Il avait tout du bébé que l'on voyait dans les magazines ; à moins que Scarlett ne l'idéalise à travers ses yeux de mère. « Voilà la petite star de la soirée. »
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Dim 4 Sep 2016 - 0:20
Bare hearts Scarlett & Caleb
Il avait tellement expédié sa réunion que cela avait probablement du être presque offensant pour ses interlocuteurs. Il était resté presque immobile, ses doigts croisés et les coudes sur la table, à dodeliner de la tête à chaque fois que quelqu’un prenait la parole, l’air complètement absent. Ailleurs. De toute façon, il n’avait plus été bon à rien à partir du moment où Scarlett avait refermé la porte de son bureau derrière elle. Il s’était reculé jusqu’à sa chaise, s’était assis presque au ralenti, puis avait passé lentement ses mains sur son visage. Comme la friction lui permettait d’y voir plus clair ensuite, ce qui n’était bien évidemment pas le cas, ce serait trop facile. Dans sa tête, tout se mélangeait dans joyeux bazar, un galimatias de sensations, de ressentis et de pensées parasites qui ne trouvaient aucun sens à ses yeux, même quand il essayait d’énoncer les faits : Il l’avait aidé à adopter. Elle avait signé les papiers. Elle m’avait embrassé. C’était au niveau de la troisième étape que cela commençait à s’embrouiller quelque peu dans son esprit. Il ne comprenait pas pourquoi, et il avait beau retourner cela dans tous les sens, il ne trouvait aucun début de réponse satisfaisante. Peut être avait elle agi sous le coup de l’émotion, mais pourtant ce baiser n’avait rien eu de brusque. Elle avait bien prit le temps de poser ses mains sur ses épaules, de se hausser sur ses petits pieds et de poser ses lèvres sur les siennes. Cela n’avait rien eu des baisers fouillis et brouillons qui partent parfois dans un moment d’égarement, mais cela ne l’avançait pas plus que cela. Cela n’expliquait toujours pas le Pourquoi de ce baiser, auquel il avait répondu si pauvrement, incapable de connecter suffisamment de neurones pour savoir ce qu’il pouvait ou devait faire. Alors il était resté totalement passif, là où la passion lui hurlait de l’enlacer et de ne plus jamais la lâcher. Sauf que voilà, Caleb dans son habit d’avocat était un homme de raison et de loi, pas de passion. Il n’avait pas le droit d’embrasser une cliente dans son bureau, toute Scarlett qu’elle fut. C’était bien là tout le drame.
Sur le chemin, il hésita à s’arrêter dans un magasin pour acheter une bricole à ramener à Scarlett, puis il s’était rendu à la raison : déjà, il n’était pas spécialement en avance, et ensuite il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait ramener sans émettre un signal ambigue. Des fleurs, c’était banal et sans imagination. Nul. Une bouteille de vin, cela sous entendait qu’il comptait bien s’incruster une partie de la soirée. Pas que l’idée le dérange, mais déjà qu’il avait imposé la date et l’heure, il n’allait pas en plus imposer sa présence plus que ce que Scarlett pouvait le tolérer. Un truc à manger ? Il la connaissait trop pour ignorer qu’il y en aurait surement pour un régiment, alors pas besoin, ils n’ouvriraient même ce qu’il aurait ramené. Non, autant presser le pas et être à l’heure ou presque, quitte à venir les mains vides. Il ne pouvait pas se tromper comme ça, tout juste passer pour un étourdi, ou avoir l’air de sortir tout juste du bureau. Ce qui était la vérité, d’ailleurs.
Une fois devant la porte, il mit bien une minute à se décider à toquer à la porte. Il la connaissait bien pourtant cette porte, pour l’avoir ouverte plusieurs centaines de fois auparavant, mais elle ne lui était jamais apparue aussi … Intimidante. Etrange non ? Il prit une grande inspiration, gonflant le torse pour se donner un peu de courage, puis donna deux coups sur le bois avant d’attendre. Il se forçait à ne pas se dandiner d’un pied sur l’autre en patientant, alors que Scarlett lui ouvrait la porte. Tiens, il avait oublié que la lumière de l’entrée était positionnée de telle façon de former une auréole de lumière au dessus de la chevelure de Scarlett, alors qu’il clignait des yeux, presque éblouis. Il n’eut pas le temps de sortir une ânerie qu’une énorme bestiole blanche venait lui sauter dessus, les pattes avant cherchant ses épaules ou presque, alors qu’il posait un genou à terre pour venir flatter l’encolure de la magnifique chienne qui essayait de lui lécher la totalité du visage avec une grande application :
- Tout doux joli cœur, hé là, je suis pas un sucre, gentille crapule.
Il la gratouilla derrière les oreilles avec un sourire plus détendu que celui qu’il avait eu à l’ouverture de la porte, alors que la chienne ignorait superbement les instigations de sa maitresse jusqu’à ce que le jeune homme se redresse. Il fallait dire que Daisy et lui s’étaient une véritable histoire d’amour, avec de longues balades en forêt le dimanche matin, et des centaines de kilomètres de jogging parcourues. Ce genre de relation ne s’oubliait pas facilement, encore moins pour un chien.
- Non, je sors tout juste du boulot, je suis directement venu ici, je ne suis même pas passé par chez moi.
La preuve en était, il était toujours en costume, lui qui ne jurait que par ses jeans et ses tshirts unis dès qu’il passait la porte de chez lui. D’ailleurs, il dénoua rapidement sa cravate pour la fourrer dans sa poche, alors qu’il avançait jusqu’au salon sur les pas de Scarlett. Rien que comme ça, il respirait un peu mieux. Il s’était planté au milieu du salon quand Scarlett leva la main pour s’éloigner et se pencher vers ce qui semblait être le lit gigogne de son fils. En moins de temps qu’il en fallait pour qu’il soit prêt, Caleb se retrouvait nez à nez avec Garrett, le seul, l’unique. Se rapprochant un peu de Scarlett pour l’observer d’un peu plus près, ce fut presque avec soulagement qu’il ne reconnut aucune ressemblance entre Scarlett et l’enfant. Inconsciemment, il s’attendait à ce qu’ils aient des traits communs malgré tout, mais non, pour l’instant, ce n’était pas le cas, et c’était presque rassurant pour lui, étrangement. Bien sur, plus tard, le petit reproduirait les mimiques de sa mère, prendrait surement ses tics de langage, ses expressions, tant et si bien qu’on leur trouverait un air de famille dans l’attitude, mais pour l’instant, cela restait un bébé. Juste un joli bébé, mais très loin de celui qu’ils avaient pu fantasmer des mois durant elle et lui, il y a quelques années. Ce n’était pas plus mal, dans un sens. Il approcha l’index du visage du petit garçon, qu’il s’en saisit pour l’observer avec curiosité :
- Hey, Salut Garrett, moi c’est Caleb… J’ai aidé ta maman à t’avoir … enfin d’une certaine manière, et je suis ravi de te rencontrer enfin…
Il était beau cet enfant, c’était indéniable, et à la façon dont il s’agrippait à Scarlett, il la considérait déjà comme la prunelle de ses yeux. C’était bien, le petit avait déjà beaucoup de gout.
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Dim 4 Sep 2016 - 15:18
bare hearts
CALEB & SCARLETT
love turns to ashes, with all that i wish i could say. i'd die to be where you are. i tried to be where you are. every night, i dream you're still here. the ghost by my side, so perfectly clear. when i awake, you'll disappear, back to the shadows with all i hold dear
Quand Scarlett avait mis les pieds dans le bureau de Caleb, elle avait été loin de se douter qu'ils se retrouveraient chez elle le soir même, cela semblait faire partie de ces éventualités hautement improbables qui n'arriveraient jamais. Et pourtant quand elle avait ouvert la porte de son appartement, c'était bien lui que Scarlett avait trouvé sur le palier. Elle n'avait donc pas halluciné toute leur conversation – pas plus que cette pâle copie de baiser qu'ils avaient échangé avant qu'elle ne se dépêche de fuir les lieux, comme si elle s'était rendue coupable de quelque chose de grave. Elle s'était même demandée si Caleb viendrait vraiment, ou s'il viendrait à réaliser que c'était tout sauf une bonne idée. N'étaient-ils pas un peu masochistes, l'un comme l'autre ? Se retrouver chez Scarlett – chez eux – c'était tenter le Diable, ce serait jeter de l'huile sur un feu qu'ils peinaient déjà à éteindre. Scarlett ignorait absolument ce qu'elle devait attendre de cette soirée, alors elle avait tenté de se persuader que Garrett était l'unique raison pour laquelle Caleb viendrait. Après tout, quoi de plus normal qu'il ait envie de rencontrer le petit garçon qu'il l'avait aidée à adopter ? Il en avait entendu parler pendant des semaines, des mois, il devait sans doute se demander ce que ce bébé pouvait avoir de si spécial pour que Scarlett l'aime autant et soit si déterminée à l'adopter. D'un point de vue extérieur, et totalement objectif, le petit ne devait pas être bien différent des autres. Beaucoup de bébés étaient adorables, et tous les parents étaient persuadés que leur enfant était plus parfait que les autres. Scarlett, elle, passait ses journées en compagnie de bébés et les trouvait tous plus craquants les uns que les autres, alors il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'elle s'imagine que son fils soit un tout petit peu plus parfait que les autres. Mais Caleb... ? Peut-être qu'il trouverait le bébé ordinaire, pas bien différents de ceux qu'il devait croiser dans la rue, mais qu'il prétendrait le contraire pour faire plaisir à Scarlett, parce que la dernière chose qu'un parent voulait entendre, c'était que son enfant n'avait rien de spécial.
Garrett, lui, avait l'air de trouver Caleb tout à fait à son goût. Un sourire attendri étira les lèvres de sa mère lorsqu'il attrapa le doigt que le jeune homme avait tendu vers lui, comme il attrapait tout ce qu'on lui présentait. Garrett était à cet âge où tout était intéressant, il découvrait le monde qui l'entourait et jouait l'explorateur dès que Scarlett avait le dos tourné. Et c'était un petit bout très facile à vivre, qui pleurait rarement et ne protestait jamais lorsque sa mère le déposait dans d'autres bras que les siens. Alors évidemment, il allait adorer Caleb, au moins pour le temps qu'il passerait avec lui. Scarlett ne pouvait s'empêcher de se demander si cette rencontre serait de nature exceptionnelle ou si, éventuellement... Il reviendrait. Tout ce que Scarlett voulait, c'était que Caleb fasse à nouveau partie de sa vie, d'une façon ou d'une autre. Le fréquenter avec assiduité, et le plus professionnellement possible, ça avait été bien plus difficile qu'elle ne l'aurait cru, et cela avait aidé à réaliser qu'en dépit des semaines passées, et de l'éloignement, elle tenait toujours à lui, ses sentiments à son égard n'avaient pas changé. « Tu... Tu l'intéresses beaucoup, je crois. Il voit tellement de femmes, que quand il voit un homme, il est vraiment content. » Garrett voyait souvent Adrian, et passait du temps avec Benjamin, mais c'était à peu près tout. « On me dit souvent qu'il a une bonne poigne pour son âge mais je ne sais pas, je ne me rends pas trop compte... Enfin, il a encore une bonne marge avant d'avoir la même force que toi... Même si tu triches un peu. » Caleb était le seul homme que Scarlett connaisse à posséder une force herculéenne, le genre de mutation qui pouvait s'avérer particulièrement pratique au quotidien. Avec lui, pas besoin de faire plusieurs voyages avec les courses, pas besoin de se casser les reins pour déplacer les meubles... Et puis, être dans les bras de l'homme le plus fort de l'état, cela avait eu quelque chose de grisant, il avait toujours fait attention à elle comme si elle était aussi fragile qu'une poupée de porcelaine – et pour lui, elle l'était sans doute.
Délicatement, Scarlett détacha les petits doigts de son fils de celui de Caleb, et elle alla l'installer dans son siège avant d'aller récupérer un chiffon humide. « Fais attention où tu mets les pieds, il y a de la purée de carottes un peu partout... » Scarlett essuya vite le parquet afin qu'ils évitent d'en mettre partout, et abandonna le tissu sale dans l'évier avant de récupérer deux assiettes et des couverts propres. Puisqu'il n'avait pas dîné et n'avait même pas pris le temps de passer chez lui avant de venir les rejoindre, elle ne pouvait tout de même pas le laisser mourir de faim... Et cela bien que la perspective d'un dîner en tête à tête avec lui soit pour le moins perturbante. Un simple dîner entre amis ? Non, ils n'étaient pas amis, ils ne l'étaient plus depuis très, très longtemps. « Je t'en prie, fais comme... Assieds-toi. » Scarlett avait mis les couverts où ils avaient eu pour habitude de s'asseoir l'un et l'autre pendant deux ans, avec tant de naturel qu'un témoin extérieur aurait pu penser qu'ils formaient encore un couple parfait. « Tu veux boire quelque chose ? Je crois que je dois avoir une bouteille de vin, quelque part dans le buffet... » Sans avoir attendu la réponse du jeune homme, Scarlett s'était mise à farfouiller dans le meuble, jusqu'à en tirer une bouteille de vin rouge. Elle buvait rarement, mais pour une fois elle se disait qu'un peu d'alcool ne serait pas de refus, si cela pouvait l'aider à se détendre un peu. Ce n'était pas sans lui rappeler les longues soirées qu'ils avaient pu passer sur le canapé, à siroter un verre devant un film, avant d'être irrémédiablement rattrapés par leurs désirs charnels, qui s'exprimaient généralement au même endroit, parce qu'ils semblaient incapables de rester plus de quelques instants sans s'embrasser, s'enlacer, se toucher, comme les deux drogués de l'amour qu'ils étaient. Depuis que Caleb avait quitté l'appartement, Scarlett n'avait laissé aucun autre homme la toucher. Parce qu'elle ne l'avait pas voulu, parce que ça aurait sonné faux, parce qu'aucun homme n'était lui.
L'air un peu perdue, Scarlett apporta son plat de lasagnes sur la table, et avant de s'asseoir elle donna à Garrett quelques briques en plastique pour qu'il s'occupe le temps du dîner et ensuite... Ensuite, ce serait très certainement l'heure pour lui d'aller au lit et elle ne savait pas si Caleb s'éclipserait ensuite, ou s'il resterait. Elle, elle avait envie qu'il reste, mais ce n'était pas comme si elle était en droit d'exiger quoi que ce soit de lui. « Ta... Ta réunion s'est bien passée ? » C'était basique, comme question. Le genre de question que l'on posait à un premier rendez-vous, ou parce qu'on ne savait pas comment meubler un silence gênant. Parler de la pluie et du beau temps, de tout et de n'importe quoi, cela valait mieux que de se dévisager sans un mot parce que l'on ne savait pas quoi dire. Ou plutôt, parce que l'on avait des milliers de choses à dire, mais que l'on jugeait qu'il valait mieux ne pas commencer à faire d'aveux. Repousser l'inévitable, c'était stupide, mais Scarlett n'avait pas encore envie de crever la bulle dans laquelle ils étaient tous les deux.
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mar 6 Sep 2016 - 9:54
Bare hearts Scarlett & Caleb
Caleb continua d’agiter les doigts un moment devant le petit bout de nez tout rond du petit garçon, qui accueillait ces petites distractions à grands renforts de risettes et de gloussements de bébé. En tout cas, Caleb le trouvait vraiment éveillé, pour un petit de cet âge. Non qu’il en ait beaucoup dans son entourage, mais disons qu’il n’était pas rare qu’il voit les enfants de ses collègues de boulot, et ces derniers avaient parfois quelques mois de plus que Garrett, à tout casser. Cela ne l’étonnait même pas qu’il soit aussi éveillé, Scarlett devait faire tout ce qu’il fallait pour qu’il se développe à la vitesse de la lumière. La remarque de son ancienne fiancée lui tira un sourire, sourire bien plus grand qu’il ne l’avait présagé, alors qu’elle déliait la main du petit de son doigt, presque à regret pour Caleb :
- J’imagine oui qu’à force d’être entouré d’infirmières, il doit être plus habitué aux femmes qu’aux hommes… Enfin, il a Adrian comme figure masculine dans sa vie, il devrait pas avoir vraiment de problème de ce coté-là. Et tu as raison, il est déjà bien costaud ce petit bout là. Tu sais si il est grand, pour son âge ?
Il n’avait pas souligné la référence à sa force, conscient de ce qu’elle sous entendait. De ce qu’elle ignorait, aussi. Il aurait voulu lui dire, dès le lendemain de sa vaccination même, il avait du se faire violence pour ne pas l’appeler, débarquer chez elle, dans son bureau, peu importait. Mais pourquoi faire ? Lui déballer ça comme ça, sans ambages ni circonlocution « Hello Love, on ne se parle plus depuis des mois, tu es encore en deuil, mais sache que je dois faire un triple deuil, celui de notre fille, de ton amour et maintenant de ma mutation, dis tu veux pas me reprendre ? ». Non, bien sur, cela ne marchait pas comme ça. A la place, il s’était enfoncé dans son travail, dans ses missions auprès d’Isolde, il s’était occupé de la Veuve et de l’Orphelin, littéralement et métaphoriquement. Il s’était un peu oublié, pendant un temps, pour essayer de l’oublier elle, et maintenant il se retrouvait planté là dans son salon, à la regarder s’activer à nettoyer quelques tâches insignifiantes sur le sol, alors que Daisy semblait presque lever les yeux au ciel de voir sa maitresse s’agiter ainsi. A croire que la chienne était plus clairvoyante que ces deux-là réunis. Il attendit patiemment qu’elle finisse de remuer, avant de la suivre jusqu’à la cuisine. Instinctivement, il s’installa à la place qui avait été la sienne pendant des mois, des années, sans même y prendre garde. Il secoua la tête, négativement pour refuser le vin : il était déjà fatigué, si il se mettait à boire, il risquait de s’endormir dans le plat de résistance, sans passer par la case dessert. Sauf que voilà, dans un élan d’enthousiasme, Scarlett les avait déjà servi tous les deux, et lui tournait déjà le dos pour aller chercher le plat de le four. Bien sur, si son regard s’attarda une demi seconde de plus que ce que la bienséance ne le conseil sur le postérieur de la belle rousse, c’était uniquement à cause de la fatigue, il ne s’en était bien évidemment pas rendu compte. Bien sûr.
Il s’était ensuite tourné vers Garrett le temps que Scarlett s’affaire aux fourneaux, touchant le bout des oreilles du petit gars avec son index. Il avait du toucher un point sensible, puis que l’enfant éclata littéralement de rire alors que sa mère lui ramenait quelques jouets pour l’occuper le temps du repas. Caleb l’aurait bien pris sur ses genoux pour lui faire assister de plus près à la conversation, mais il se dit que c’était surement une mauvaise habitude à prendre pour l’enfant. Habitude qu’il aurait fait prendre sans vergogne à sa propre fille, mais là … Il se contenta de se retourner vers la table, et de tendre sagement son assiette en direction du plat. Il adorait les lasagnes. Scarlett le savait surement.
- Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas. Je n’étais pas très concentré sur les conversations, et je crois que ça les arrangeait bien en même temps. C’est souvent ça avec les industriels, ils s’entourent d’avocats pour s’impressionner les uns les autres, mais au final, ils n’ont même pas besoin de nous, ça fini tout en dessous de table et en stock options versés discrètement d’un compte vers l’autre… Enfin, ce sont des gros clients, alors on doit se plier à leurs fantaisies…
Il découpa un bout de pâte, puis la porta à sa bouche. C’était divin, comme d’habitude. Scarlett avait un don pour les lasagnes, entre autres de toutes ses qualités. Ce plat avec quelque chose de réconfortant, de doux, comme un… un repas de famille en fait. Il fallait vraiment, vraiment qu’il arrête de penser à des choses pareilles. Il se faisait vraiment du mal tout seul. Sans laisser le temps au silence de s’installer, il reprit à son tour, sur un sujet totalement différent :
- Pour Garrett, est ce que tu l’as dépisté déjà ? Je veux dire… Tu sais si il est comme nous ? Ou juste « normal » comme on l’entend dans les médias ?
Il avait grimacé en prononçant le mot Normal, comme si c’était une insulte ou une grossièreté. Encore un terme souillé et privé de son sens par une idéologie. Il était normal, Scarlett était normal, Garrett, quoi qu’il soit, était normal… Etre transmutant n’avait rien à voir avec une quelconque anomalie. Cependant, la question était importante pour les gens comme eux : Violette, elle, aurait probablement hérité du gène, avec deux parents mutants, mais le petit garçon… Avait il ne serait ce qu’un aïeul biologique possédant le don ? Scarlett connaissait elle son arbre généalogique biologique ? Il ne lui avait encore jamais posé la question, et il ne savait même pas si elle s’en était inquiétée pour le moment, songeait il en sirotant distraitement son verre de vin…
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mar 6 Sep 2016 - 19:45
bare hearts
CALEB & SCARLETT
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Le moins que l'on puisse dire, c'était que l'atmosphère du dîner promettait d'être tendue. Scarlett avait bien du mal à faire comme si de rien n'était, comme si l'homme qui était assis en face d'elle n'était pas celui avec lequel elle avait passé les plus belles années de sa vie, avant que tout ne vole en éclats. C'était presque anormal, parce que ce n'était pas naturel. La tension était palpable, et de toute sa vie Scarlett n'avait jamais semblé aussi intéressée par le contenu de son assiette. Ses lasagnes n'avaient rien de bien spécial, mais à chaque fois qu'elle posait les yeux sur Caleb, Scarlett sentait le rose lui monter aux joues et elle savait que chez elle, ces adorables rougeurs étaient loin de passer inaperçues. Elle était plus nerveuse qu'elle ne l'avait été lorsqu'ils s'étaient retrouvés en tête à tête pour la première fois, elle ne savait pas comment se tenir ni comment lui parler, et ce simulacre de baiser échangé dans son bureau la hantait. Allaient-ils en reparler ? Allaient-ils faire comme si ça n'était jamais arrivé ? C'était pourtant le genre de chose difficile à ignorer, et Scarlett ne savait pas quoi faire de la réaction de Caleb, qui avait jugé que la chose la plus logique à faire ensuite était de la rejoindre chez elle une fois sa réunion terminée. Le tout n'avait ni queue ni tête, c'était à se demander lequel des deux était le plus perdu. Et Scarlett n'aimait pas ça, parce que les choses n'avaient jamais été si compliquées entre eux. Même alors qu'ils n'étaient encore que des amis, il n'y avait jamais eu ce genre de gêne entre eux, elle avait toujours été naturellement à l'aise en sa présence. Du moins ça avait été le cas jusque là. « Ça me rappelle mes réunions mensuelles à l'hôpital... On nous bassine pendant des heures avec le budget, mais tout le monde sait très bien que les trois-quarts de ce dernier seront donnés au service des urgences... La dernière fois, ils parlaient de fermer le service de rhumatologie, faute de moyens... J'espère que le mien n'est pas le prochain sur la liste. J'ai préféré envoyer plusieurs de mes patientes à Elizabethtown ce mois-ci, faute de savoir si j'aurais les moyens de m'occuper d'elles... » Parler de travail, c'était comme parler de rien, mais c'était mieux que de laisser le silence s'imposer. Et puis, Scarlett avait toujours été fascinée par la profession de Caleb, et elle le trouvait adorable lorsqu'il avait le nez dans ses dossiers, et remarquait à peine qu'elle remplissait sa tasse de café au fur et à mesure qu'il la vidait. Leur quotidien lui manquait, c'était indéniable.
Le regard toujours planté dans son assiette, Scarlett but une – trop – longue gorgée de vin, avant de relever les yeux, surprise par la question de Caleb au sujet de Garrett. Elle reposa son verre et ses couverts et s'enfonça un peu dans son siège, puis soupira doucement. « Il n'a pas le gène. J'ai fait faire le test presque immédiatement après sa naissance, pour pouvoir prendre les devants pour sa protection, au cas où... Mais il n'a pas le gène. Tant mieux pour lui, au moins on le laissera tranquille... Posséder le gène, c'est comme être cible vivante pour tous les détraqués du coin. » Elle était bien placée pour le savoir, et Caleb devait l'être tout autant. Elle aurait aimé lui dire qu'elle avait eu la malchance de tomber sur un homme du Gunpowder Squad, mais elle ne voulait pas l'inquiéter et surtout pas lui dire que la raison pour laquelle elle était encore en vie, c'était parce que Benjamin avait tué cet homme. Elle connaissait la position de Caleb sur la violence, et il était un homme de loi, contrairement à son ami qui n'avait pas hésité une seconde avant de coller une balle dans la tête pour la sauver. Violet, elle, aurait sans doute été comme ses parents, étant donné que dans leurs deux famille, le gène était assez courant. Mais ils ne sauraient jamais quel aurait été son don, comme ils ne sauraient jamais quel son aurait eu sa voix, à quoi auraient ressemblé ses sourires... Scarlett se raidit légèrement en songeant que viendrait un moment où elle devrait dire la vérité à Caleb à propos de la mort de leur fille. Mais lui avouer qu'elle était morte à cause d'un tiers, alors que c'était encore si frais et qu'elle ignorait s'il avait fait son deuil... C'était délicat, au moins aussi délicat que de parler de ce qui était arrivé un peu plus tôt. « Il a de la chance, il n'est pas mutant et il n'est pas non plus roux comme sa mère, alors son passage à l'école devrait se faire sans heurts. J'espère. » Elle avait encore le temps d'y penser, mais quand les résultats des analyses étaient revenus, elle avait été soulagée. Avoir un fils mutant ne l'aurait pas dérangée, mais pour Garrett, ce serait plus facile. À condition qu'un fou furieux ne le prive pas de sa mère en décidant qu'elle n'était pas suffisamment humaine pour avoir le droit de vivre.
« Décidément, je crois vraiment que tu le fascines. » Garrett n'arrêtait pas d'agiter ses petites mains vers Caleb en babillant, visiblement très peu intéressé par les jouets que sa mère lui avait donné. Ça n'avait rien d'étonnant, pourquoi aurait-il prêté la moindre attention à quelque briques en plastique alors qu'il avait Caleb à portée de main ? Oh, elle le comprenait... « Tu veux le prendre ? Je pense qu'il adorerait ça. » Scarlett se demanda si elle n'avait pas dit une bêtise lorsqu'elle vit Caleb rougir, avant qu'il ne se lève pour récupérer Garrett dans sa chaise haute. Ravi, le petit ne perdit pas de temps pour s'accrocher à lui, comme il l'aurait fait s'il avait été... Scarlett préféra couper net le fil de ses pensées avant de perdre son sourire. « Dis donc, à ce rythme là, je te laisserai te débrouiller pour aller le coucher... » L'image qu'elle avait en tête était plutôt attendrissante. Un jour, Caleb ferait un excellent père, Scarlett n'avait aucun doute à ce sujet. Il adorait les enfants, il était à l'aise avec eux... Elle se souvenait encore très clairement de cette façon qu'il avait de poser sa tête contre son ventre pour parler à Violet, pour lui dire tout ce qu'ils allaient pouvoir faire ensemble... Et en fin de compte, tout ce qu'ils avaient fait, c'était l'enterrer. « Ça te va bien... » L'aveu lui avait échappé. Elle était si occupée à rêvasser en admirant Garrett dans les bras de Caleb qu'elle n'avait plus tenu sa langue. Lui, Garrett, elle... On aurait presque pu croire à un dîner en famille, comme ils en auraient partagé des dizaines si Violet avait vécu. Mais avec des si, on aurait pu refaire le monde.
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Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Mer 7 Sep 2016 - 22:27
Bare hearts Scarlett & Caleb
L’ambiance était tendue, c’était le moins que l’on puisse dire. Ce qui était étrange en revanche, c’était que la tension entre les deux ex n’était pas celle que l’on pouvait attendre entre deux personnes sensées au moins être en froid, voire carrément se détester. Non, en fait, c’était plutôt l’inverse : ils donnaient l’impression de marcher sur des œufs, chacun de leur coté, pour surtout ne pas entamer la conversation sur un sujet qui pourrait froisser l’autre. Et puis il y avait cet espèce de petit flottement, comme si chacun guettait un geste, un indice qui pourrait trahir les intentions de l’autre, sans oser pour autant faire le premier pas. Ils étaient un peu pathétiques en fait, quand on les voyait de l’extérieur. C’était ça aussi, les relations humaines : perdre un temps fou à cause de certitudes biaisées. C’est drôle et triste à la fois. Caleb secoua la tête, dépité parce que lui expliquait Scarlett :
- C’est quand même terrible d’en arriver à couper les fonds pour un hôpital quand même… c’est quand même l’une des fondations de notre société, et même ça, on le sabote …
Caleb était un idéaliste pur souche : s’il y avait bien une chose avec laquelle il avait bien du mal aux US, c’était bien cette vilaine manie qu’il avait de monétiser à peu près tout et n’importe quoi, et cette justice à deux vitesses. Ce n’était guère mieux dans son pays de naissance, mais il ne savait pas, il trouvait ça tellement exagéré ici que cela en devenait risible, caricatural. L’avocat continua de hocher la tête, à présent de haut en bas, quand Scarlett se siffla son verre de vin cul sec avant de continuer : le petit était donc humain, comme l’immense majorité de la population mondiale. Ce gosse était donc blanc, américain, de sexe masculin et dans une famille aisée et non transmutant: à priori, l’avenir s’annonçait plutôt bien pour lui. Caleb n’était pas du genre à considérer les mutants comme une race supérieure, aussi si le petit pouvait grandir sans subir la moindre discrimination, ce n’était pas un mal, loin s’en fallait.
- Tu as raison… Et puis il grandira avec une maman mutante, aussi avec un peu de chance il fera partie de cette génération qui entamera une véritable mixité sociétale entre les non mutants et les mutants… en espérant que ce soit avant sa majorité à lui, bien sur…
La remarque sur sa couleur de cheveux lui tira un petit sourire, mais il ne répondit pas : en écosse, les filles rousses étaient bien plus nombreuses qu’ici, et il avait toujours eu un petit penchant pour les demoiselles à la crinière de feu. Avec Scarlett, il avait trouvé la stéréotype de tout ce qu’il aimait chez une femme : ça pouvait être cliché à dire, mais si on lui demandait de dessiner la femme parfaite, ce serait le portrait délicat des traits de Mademoiselle Faust qui trouveraient leur place sous ses paupières closes. Désespérant hein ? Quand elle reprit, il s’était d’ailleurs perdu à moitié dans la contemplation de son profil alors qu’elle regardait le petit se tortiller sur son siège bébé à coté d’eux. En effet, Garret n’arrêtait pas de babiller en le fixant, et maintenant qu’il avait toute leur attention, il venait même tendre les bras en direction de Caleb. Seigneur, qu’étaient-ils donc en train de faire ces deux-là ? non parce que si le petit aussi s’y mettait, il risquait d’avoir du mal à sortir de la maison ce soir …
- Hein ? euh, oui, oui, bien sur … Pis il peut même me baver dessus hein, vu l’état de ma chemise, elle est bonne pour le pressing de toute manière…
Il avait rougi jusqu’à la racine des cheveux en disant ça, tendant lui aussi les bras pour réceptionner le petit garçon et le tenir contre lui. Bien sur, Garret le parfait petit bambin ne lui bava pas sur les vêtements non, il était au dessus de tout ça. Il vint s’agripper au cou de Caleb pour venir y poser sa bouche humide dans ce qui ressemblait à un bisou mouillé, alors que Caleb raffermissait tout en douceur son emprise sur lui pour coller sa joue contre celui du poupon. Il sentait le bébé, bien sur, mais Caleb respirait dans son odeur les effluves du parfum de Scarlett, preuve s’il en fallait que le petit devait passer un temps fou dans les bras de sa mère. Il en aurait presque été jaloux s’il n’était pas tant occuper à sourire au petit garçon qui observait avec un grand intérêt à présent le nez et les sourcils de l’avocat, venant toucher du bout des doigts son visage en éclatant de rire à chaque fois que Caleb fronçait les sourcils. D’ailleurs, il était tellement obnubilé par le petit bonhomme qu’il ne répondit qu’à moitié à Scarlett :
- Hmm hmm, oui mais pas tout de suite hein, on est pas pressé…
C’était que lorsqu’on mettait un enfant entre les mains du Munroe, il était difficile des les détacher. Il avait ce trucs avec les enfants, et en général ils lui rendaient bien, et Garrett ne faisait apparemment pas exception à la règle. Etonnement, l’aveu de Scarlett le fit plus sourire que mal au cœur. Peut être à cause des endorphines dans son cerveau du aux risettes de Garrett et à un peu de vin, mais il ne put s’empecher de faire un peu l’idiot, retournant délicatement le fils de Scarlett pour qu’ils lui fassent face tous les deux, agitant la petite main du bébé hilare en direction de la maman :
- Oui hein ? On est beaucoup trop mignons tous les deux, tu vois ce que tu loupes au quotidien ?
Oui, bon là clairement, c’était le vin et la fatigue qui parlaient à sa place. Son teint un peu rouge devant soudainement écarlate alors que le petit garçon se rasseyait sur ses genoux dans un hoquet de rire :
- Enfin, non, mais, c’est pas ce que je voulais dire, mais, euh, merci quoi … C’est gentil …
Il jeta un regard à Garrett comme pour chercher du soutien, mais ne reçut de la part du petit qu’un énième sourire puis un baillement qui sentait la purée de carotte.
- Du coup, apparemment je l’ai suffisamment usé pour ce soir à ce que je vois, il vaut peut être mieux qu’on .. que t’aille le coucher, je vais, euh, débarrasser la table en attendant. Parce que je sais où sont la poubelle et le lave vaisselle, du coup, ahem…
Sujet: Re: bare hearts (hot ✸ CALEB) Jeu 8 Sep 2016 - 21:50
bare hearts
CALEB & SCARLETT
love turns to ashes, with all that i wish i could say. i'd die to be where you are. i tried to be where you are. every night, i dream you're still here. the ghost by my side, so perfectly clear. when i awake, you'll disappear, back to the shadows with all i hold dear
Voir Caleb avec Garrett dans les bras, c'était aussi plaisant que c'était douloureux. C'était un joli tableau, que Scarlett contemplait avec un pincement au cœur. Si les choses s'étaient passées autrement, si elle n'avait pas laissé ses émotions l'emporter sur la raison, peut-être qu'ils auraient pu se retrouver tous les trois autour de cette table tous les trois. Elle connaissait bien Caleb, si elle lui avait parlé d'adopter Garrett, il n'aurait pas hésité. Il venait d'une famille nombreuse, il adorait les enfants et ils avaient souvent parlé d'avoir une ribambelle de bambins à eux... Qu'ils soient mutants ou non, ça n'aurait pas eu la moindre importance à leurs yeux, ils les auraient aimés et protégés de la même manière. Scarlett en était persuadée, Caleb ferait un père merveilleux. Le cœur toujours plus lourd, elle se demandait quelle femme aurait la chance de l'avoir pour père de ses enfants. Elle, elle avait laissé passer sa chance, non ? Certes, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir envie de grimacer lorsqu'elle imaginait une autre femme dans les bras de l’Écossais. Peut-être même avait-il déjà quelqu'un dans sa vie, après tout elle n'en savait rien... Garrett, loin des préoccupations de sa mère, s'amusait beaucoup avec le jeune homme. Comme il avait tout du bébé parfait, il ne bava pas sur sa chemise et préféra lui faire son fameux bisou mouillé, avant de s'amuser à mettre ses petites mains partout sur son visage. Entendre rire Garrett, c'était une chose que Scarlett adorait, et voir sourire ainsi Caleb, c'était... Une vision à laquelle elle n'était plus habituée. Ce n'était pas comme si leurs entretiens dans son bureau prêtaient à l'hilarité, Caleb avait fait preuve de beaucoup de professionnalisme et Scarlett ne se serait pas permise de franchir les limites de l'acceptable.
Scarlett afficha un large sourire quand Caleb assit Garrett sur ses genoux de façon à ce qu'ils lui fassent face tous les deux. Ils étaient adorables tous les deux, tant et si bien que Scarlett avait même envie de se lever pour aller chercher son téléphone et prendre une photo. Mais la réplique de Caleb lui coupa l'herbe sous le pied, elle regarda le jeune homme avec de grands yeux écarquillés, avant d'éclater de rire tandis qu'il se confondait en excuses. Si Caleb semblait mortifié par sa remarque, c'était tout le contraire pour Scarlett qui ne semblait plus pouvoir s'arrêter de rire. Elle dut se forcer à prendre de grandes inspirations pour se calmer ; elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle avait ri autant, et encore moins avec Caleb. « Tu as raison, je vais aller le coucher avant qu'il ne devienne grognon... » Elle n'avait même pas fait attention à l'heure, et il était plus que temps pour le petit d'aller au lit. Scarlett se leva pour aller récupérer son fils dans les bras de Caleb, et Garrett ronchonna, visiblement peu décidé à quitter son nouvel ami. Le bébé agita ses menottes en direction de Caleb jusqu'à ce qu'il l'ait perdu de vue, et aussitôt dans sa chambre, toute son attention se trouva vite reportée sur sa mère. Scarlett le changea, puis lui enfila sa gigoteuse et le coucha finalement dans son berceau. Mais pas question de filer aussitôt, Caleb ou pas, elle allait prendre son temps pour lui raconter son histoire et lui chanter sa berceuse. Accroché à son doudou, Garrett buvait les paroles de sa mère, ses paupières se faisant de plus en plus lourdes. Finalement, il s'endormit avant sa berceuse, et Scarlett resta quelques instants à le regarder dormir avant d'éteindre la lumière et de quitter la pièce. La chambre de Garrett n'était pas dans la pièce qui aurait dû être celle de Violet. Scarlett avait préféré transformer celle-ci en chambre d'ami, et c'était celle que Benjamin occupait à présent. Les affaires de Violet, Scarlett les avait données, à l'exception de quelques peluches dont elle n'était pas parvenue à se séparer, et que Garrett adorait.
« Et voilà, le voilà parti au pays des rêves... J'ai de la chance, en plus de faire ses nuits il ne se réveille pas trop tôt... C'est le bébé parfait. » Appuyée contre le comptoir de la cuisine, Scarlett nota que la table était impeccable, c'était comme s'ils n'avaient même pas dîné. À croire qu'elle n'était pas l'unique maniaque de la propreté en cas de stress intense... « Tu sais, c'est vrai ce qu'on dit, avoir un enfant, ça change tout... Et ça remet les priorités en ordre. » Avant d'avoir Garrett, Scarlett ne jurait que par son travail. Elle travaillait comme une damnée, faisait des heures supplémentaires sans les compter et était toujours là quand on avait besoin d'elle. Depuis qu'elle était maman, beaucoup de choses avaient changé dans son quotidien. Elle avait réorganisé son emploi du temps, et prenait beaucoup plus de temps pour elle – et surtout pour Garrett. Elle ne voulait pas qu'il passe tout son temps à la garderie, elle voulait être une mère parfaite de A à Z. Sans doute en faisait-elle un peu trop, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Ce que Garrett représentait, c'était le rêve de toute une vie et l'aboutissement de semaines de bataille juridique. Son bonheur, Scarlett ne le devait qu'à une seule personne. « Tu vas dire que je me répète, mais... Je ne sais pas comment te remercier... Tu n'étais vraiment pas obligé de faire ça pour moi. » Elle avait l'impression de ne pas le mériter, et ne comprenait pas pourquoi il avait fait preuve d'une telle générosité à son égard, alors qu'elle l'avait fait souffrir sans aucune raison valable.
Scarlett rassembla tout son courage et se redressa, et franchit la distance qui la séparait de Caleb en quelques pas. Elle posa une main sur la table propre, ses doigts effleurèrent ceux du jeune homme mais plutôt que d'oser poser sa main sur la sienne, elle croisa les bras sous sa poitrine et baissa le regard. Debout à côté de Caleb, Scarlett resta silencieuse pendant au moins une minute, ne sachant que faire. Elle se voyait difficilement entamer une nouvelle conversation qui traiterait d'un sujet banal et sans intérêt, alors qu'ils avaient tellement de choses à se dire, alors qu'elle avant tant de choses à lui avouer. « Cal, je... » Respire, Scarlett. Ce ne sont que des mots. « Je suis désolée. Je suis tellement désolée. Pour tout... » Elle tremblait presque, elle s'accrochait à la maille de son pull comme une naufragée à un rocher. Elle avait peur de le contrarier, peur de le voir partir, mais il fallait qu'elle lui parle. Qu'elle lui dise tout... « Je ne voulais pas... Je n'ai jamais voulu te faire de mal, je croyais... » Elle se força à relever les yeux, parce qu'elle ne pourrait pas lui échapper indéfiniment. « Après Violet, je... Je ne voulais pas t'imposer... J'étais devenue horrible, insupportable... Je croyais... Je croyais que tu serais mieux sans moi. Je ne t'ai pas quitté parce que... Parce que je ne t'aimais plus... Je voulais te protéger... Au lieu de ça, j'ai tout gâché... Je suis sincèrement désolée... »