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 (fst, benjamin), broken hearts are here to stay

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Nissa Moreno
Nissa Moreno

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SUR TH DEPUIS : 29/10/2015
MessageSujet: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 1:57


- THE SADDEST PART ABOUT BETRAYAL -
i remember the first i time saw you
and you took the air i'm breathing
i don't know what happened
but we fell apart with the broken heart
nissa & benjamin
☆ ☆ ☆

A chaque fois qu’elle ouvrait les yeux, Nissa, y’avait cet instant de paix – trop court – qui l’habitait, et tirerait presque un sourire à son visage. C’était la poignée de secondes pendant laquelle elle naviguait entre réel et irréel ; où le monde était juste la lumière sur laquelle elle ouvrait ses paupières : et puis, bien assez tôt, la peine abyssale lovée dans ses entrailles se rappelait à elle. Aaron. Il n’était pas dans la pièce voisine, encore en train de dormir ou à se réveiller tout juste. Il n’prendrait pas son petit déjeuner ce matin, il n’attendrait pas qu’elle vienne lui dire bonjour, en le serrant dans ses bras et en lui faisant son habituel bisou. Elle n’entendrait plus sa voix. Elle n’sentirait plus la chaleur de ses étreintes. Et tout d’un coup, le monde semblait privé de toute sa douceur ; celle qui avait été inhérente à la simple existence de son fils – celle qui avait réparé son âme meurtrie par laquelle qui avait défiguré son univers à elle, à l’autre bout du globe. Et désormais, chaque souvenir heureux avec Aaron, chaque moment où elle était peu à peu revenue à la vie grâce à son fils ; tous devenaient des cendres dans sa gorge, une pierre s’enfonçant plus profondément dans les abysses de son être. C’était en ça que consistait le rituel matinal de la Moreno : elle restait allongée pendant une bonne minute sur son oreiller, assommée encore et encore à chaque aube, par la réalité qui s’imposait de nouveau à elle. Parfois, ça lui donnait juste envie de n’plus jamais fermer l’œil : au moins, peut-être que si elle arrêtait de se déconnecter du réel à chaque soir, il n’aurait pas besoin de s’rappeler à elle à chaque fois qu’elle ouvrirait les yeux. On lui avait dit, que ça irait mieux : les enquêteurs chargés de l’enquête, les gens à l’hôpital – ils lui avaient dit qu’elle devrait demander de l’aide, qu’elle devrait en parler, qu’il y aurait du monde pour l’écouter. Mais ça n’allait pas mieux. Et la seule personne vers laquelle elle se serait volontiers tournée, le seul être sur cette planète qui aurait pu comprendre la douleur de perdre Aaron, lui était devenu complètement étranger. Alors en quoi est-c’que ça allait mieux ? Quand est-c’que ça irait mieux ?! Et qui s’en préoccupait, même ? La hargne incandescente vibrant dans les veines de la brune n’demandait qu’à sortir, s’exprimer en des hurlements vains qui ne feraient que gronder contre les murs de sa chambre de motel : pourtant, Nissa aurait bien envie de pouvoir balancer chaque petit élément du mobilier contre un mur, pour les voir voler en morceaux, comme sa vie toute entière. Mais généralement, tout ce qu’elle faisait, c’était se mettre à faire des pompes, des abdos, des tractions, des exercices jusqu’à ce que ses muscles ne la tirent dans tous les sens – ou jusqu’à ce qu’elle se retrouve au sol, à cracher du sang comme si elle vivait là ses derniers instants. Aucune douleur n’était quelque part comparable avec ce qu’elle éprouvait dans ses tripes – la misère qui habitait son esprit et son cœur.

La journée fut toute aussi vaine que la matinée ; parfois, elle en refaisait le même trajet de pensée qu’elle avait pu faire dans le lit conjugal, dans les premiers temps suivant la mort de son fils. Pourquoi elle se levait ? Pourquoi elle se réveillait ? Pourquoi ça importait ? Même regarder les photos de leur bonheur obsolète était devenu insoutenable ; pourtant, elle se souvenait d’une époque où parfois, ç’avait été la survivance de son âme, de ses espoirs : elle avait relevé le regard vers Benjamin, cherchant à se souvenir tout ce qui avait rappelé l’homme qu’elle aimait dans leur fils. Ses cheveux noirs, la couleur de ses yeux. L’harmonie qu’ils avaient créée tous les trois, une petite famille d’anonymes qui n’avaient rien demandé. Parfois, elle s’était blottie dans les bras de son mari – et ç’avait marché ; ç’avait éveillé de véritables sentiments en elle. Autre chose que l’arôme glacé des mots qui glissaient sur sa langue désormais, ou l’allure sanglante des songes qui perçaient dans son esprit. Maintenant, elle était la femme esseulée, perdue, abandonnée, qui sentait l’embrassade de la mort se faire de plus en plus oppressante autour d’elle : et elle n’arrivait même pas à s’dire que c’était une mauvaise chose. Au moins, elle retrouverait son fils ; ç’avait presque plus d’importance aujourd’hui que de continuer à chercher une vengeance qui s’éloignait, s’éloignait d’elle un peu plus chaque jour. Parce qu’elle perdait son temps ; à Radcliff, à songer à tout ce qui la retenait ici. A attendre chaque jour à avoir ces papiers pour enfin se défaire d’un autrefois lourd comme le plomb. Moreno. Solak. Etait-elle stupide de croire que ce simple changement de patronyme pourrait aider en quoique ce soit ? Ils semblaient être sur la même longueur d’ondes, au moins pour s’accorder sur l’fait qu’ils n’accordaient plus. Ils s’étaient perdus, Benjamin et elle. A tout jamais. Et même quand elle creusait, creusait, elle n’trouvait ni la volonté, ni l’espoir, ni la force d’y changer quoique ce soit. Elle n’pouvait pas-… elle n’pouvait juste pas. Elle n’pouvait pas faire ça à Aaron. Elle n’pouvait pas se faire ça à elle-même. Elle n’pouvait plus… plus rien vouloir, plus rien essayer. Après tant d’épreuves, à seulement trente-trois ans, la vie l’avait enfin fait : elle l’avait épuisée. Elle le détestait, Benjamin, de si volontiers prolonger ce martyr duquel il n’se préoccupait même pas : c’n’était pas compliqué, quand même, de signer des papiers et de les renvoyer à l’expéditeur. Encore une fois pour aujourd’hui, Nissa avait pourtant reçu le même message vocal de la part de son avocat, l’informant que les papiers du divorce n’étaient pas arrivés. Va t’faire foutre – avait-elle marmonné, enfilant sa veste, attrapant son arme, accrochant celle-ci à sa ceinture avant de traverser un bon pan de la ville à pieds. Evidemment qu’elle savait où habitait Benjamin, maintenant : non pas qu’elle en avait quelque chose à faire, mais c’était pratique de garder un œil sur lui. Particulièrement pour de la paperasse, il semblait. Un sourire obséquieux à l’adresse d’un voisin avait suffi à la brune pour se glisser dans l’immeuble, grimpant les marches jusqu’aux fenêtres qu’elle avait observées depuis la rue. Pour ce soir, les lumières étaient encore éteintes, et l’heure laissait croire surtout à la jeune femme qu’il n’y avait personne à l’appartement, parce que Benjamin bossait. Il avait vraiment fait sa petite vie, ici. Un songe qu’elle ne laissa pas la prendre totalement – Nissa, balaya toute préoccupation amère pour sortir son attirail pour crocheter la serrure, et pouvoir entrer dans l’appartement sans encombre : elle n’allait certainement pas lui laisser l’occasion de n’pas lui ouvrir, ou de claquer la porte à son nez. Et pour quoi ? Quelle ne fut pas sa surprise, à la Moreno ; une surprise qui se transforma en un bloc de plomb tombant jusqu’à ses pieds, lorsqu’elle remarqua que l’appartement avait bien plus une touche féminine que les habituelles garçonnières dans lesquelles elle avait fréquentées Benjamin dans leur jeunesse. C’n’était pas son appartement. Mais elle ne s’était pas trompée d’emplacement, pourtant. Ce n’était pas son appartement qu’à lui. Cruelle, la réalité lui fit serrer les dents : alors pourquoi, hein, pourquoi n’voulait-il pas signer ces foutus papiers ?! Qu’ils soient tous les deux débarrassés l’un de l’autre. Qu’il-… qu’il fasse sa vie avec sa rousse ! Le visage qu’elle croisa dans des cadres photos, Nissa le détesta automatiquement, avant de décider de l’ignorer – ou d’faire comme si : elle le voulait, son divorce, maintenant, plus orgueilleusement que jamais. Et si elle devait voler cette foutue paperasse et imiter la signature de Ben, pour la forme, elle le ferait. Mais dans l’omniprésence presque nauséeuse de féminité dans la zone, elle ne trouva rien ; pas avant que le bruit de clés qu’on introduisait dans la serrure de l’autre côté de la porte, ne la ramènent à la réalité. Elle n’avait pas l’intention de se cacher, mais elle eut au moins le temps de se constituer une contenance. Et dans la pénombre, elle n’eut aucun mal à reconnaître la silhouette massive de son époux, plutôt que l’allure fluette de sa nouvelle peu-importait-quoi rousse.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 13:49

— nissa moreno & benjamin moreno —
We're leaving the things we lost.
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If I could take your hand, If you could understand That I can barely breath the air is thin. I fear the fall and where we'll land. We fight every night for something. When the sun sets we're both the same, Half in the shadows, Half burned in flames. We can't look back for nothing. Take what you need, say your goodbyes. I gave you everything, And it's a beautiful crime. — beautiful crime.

Benjamin avait souvent pris l’habitude de rester tardivement au lycée. Quand y avait plus personne, plus aucun bruit, juste une épaisse solitude aussi douloureuse que reposante. Il n’avait plus aucune épouse, plus aucun enfant pour le pousser à quitter le lycée pour rentrer. Au lieu de ça, il y avait juste lui et tout ce qu’il pouvait trouver à faire pour se vider l’esprit et souvent, ça se résumait à faire plusieurs fois le tour de la piste de course, avant de revenir à l’intérieur, faire des pompes, soulevait des poids, tout ce qui faisait de lui un type qui prenait soin de lui en apparence, alors que dans les faits, il était ce type complètement blasé qui aurait juste envie de crever comme un débile, qu’on l’oublie, qu’on lui foute la vie, que sa vie s’arrête au lieu d’être toujours un peu plus ruinée. On avait tué son fils, un pauvre enfant qui n’avait rien demandé à personne, on l’avait maudit avec une mutation dont il ne voulait pas et maintenant, sa femme voulait qu’il signe les papiers d’un divorce dont il ne voulait pas. Cette bague à son doigt, c’était le symbole d’une vie à laquelle il continuait de s’accrocher, parce que c’était mieux que ce qu’il avait maintenant. Tout ce qu’il voyait aujourd’hui, c’était que sa vie était une putain de malédiction qui ne lui laissait même pas l’opportunité de se tirer une bonne balle dans la tête pour en finir avec son calvaire, ni l’occasion de se vacciner pour ne plus avoir à subir une mutation qui le laissait si semblable aux gens qu’il avait pu assassiner dans sa quête de vengeance après la mort d’Aaron. A cette époque au moins, il avait eu un but, un objectif et aujourd’hui, alors qu’il était devenu un transmutant, il lui semblait que ça n’avait plus le moindre sens. Il avait cru à un moment, qu’il serait encore un hunter quoi qu’il arrive, qu’il serait toujours du côté de Nissa et qu’il aurait pu servir tout ce qu’il savait sur Uprising aux autres hunters de la ville, juste pour prouver à son épouse que mutation ou pas, il était toujours de son côté.

Il n’avait pourtant jamais trahi Uprising. Il avait rencontré là-bas des gens qui lui avaient tendu la main, du monde qui avait réussi à lui redonner un peu d’espoir alors même qu’il était au fond du trou. Scarlett, elle l’aidait un peu plus chaque jour à tenir le coup, alors qu’il avait cru que jamais personne ne pourrait l’aider. Il l’avait sauvée et elle le sauvait aussi à sa façon. Elle aurait pu être une bonne raison de rentrer, puisqu’elle était sa colocataire et qu’y avait qu’avec elle que le calvaire de sa vie semblait un peu plus supportable. Il avait décidé de la protéger envers et contre tout, de protéger cet enfant qu’elle venait d’adopter, de lui assurer de ne jamais connaitre la peine lancinante qui lui perçait le cœur au quotidien depuis qu’il avait perdu Aaron. Mais ce soir, Scarlett n’était pas là, alors il avait trainé un bout de temps au lycée, dans la douche, dans les vestiaires, avant de finalement quitter les lieux pour rejoindre sa voiture et retourner à l’appartement qu’il partageait maintenant avec la rousse. En poussant la porte, il ne tarda pas à apercevoir une silhouette qu’il savait ne pas être celle de Scarlett. Nissa, il l’aurait reconnue entre mille. Allumant la lumière, il put distinguer son visage et elle était toujours aussi belle, toujours aussi parfaite et il savait qu’elle n’était pas là pour prendre de ses nouvelles. Il laissa tomber ses clefs sur le meuble de l’entrée, sans détacher son regard de la jeune femme. « Qu’est-ce que tu fais là, Nissa ? » Il était quasiment sûr de connaitre la réponse à la question, parce qu’il n’avait toujours pas renvoyer ces fichus papiers de divorce, il ne les avait pas rempli, il n’y arrivait pas, peut-être qu’il lui fallait plus de temps à elle qu’à lui pour enterrer leur passé, leur vie et tout ce qui avait pu le rendre heureux.
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Nissa Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeJeu 15 Sep 2016 - 0:17


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nissa & benjamin
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Le divorce, la fin d’tout, la déchéance – Nissa n’s’était jamais sentie la frôler ; elle n’avait jamais senti son couple s’effriter peu à peu, pour n’devenir qu’un tas de cendres fumantes, dont l’arôme aujourd’hui, hantait chacun de ses souvenirs. Elle avait dû mûrement réfléchir, à l’époque où elle était revenue au pays, et qu’elle avait relancé son histoire avec Benjamin : entre ses cauchemars trop réels, ses hantises, ses traumatismes, les estafilades mentales et physiques qu’elle avait gardés pendant tant de temps, Benjamin avait été une ancre rassurante et palpable à laquelle elle s’était raccrochée. Il n’avait jamais été suffisant, après la mort d’Aaron. Personne n’pouvait connaître, personne n’pouvait comprendre ; elle ne souhaitait même pas ce martyr aux transmutants qu’elle tuait elle-même, les fixant droit dans les yeux, embrassant la mort qu’ils voyaient approcher en une fraction de seconde. Elle les haïssait, les dégénérés – mais y’avait aucune torture pire que l’impression assommante et lascive d’une vie qui s’était arrêtée si brusquement, et qu’on savait enterrée six pieds sous terre avec son fils, quelque part, à quelques centaines de kilomètres de là. Trop de distance, et à la fois pas assez ; Nissa, elle avait laissé toute son âme au fond de ce trou avec Aaron : elle le savait, elle le sentait au plus profond de ses tripes, dans chaque douleur tortionnaire qui réveillait son être le matin, ou au beau milieu de la nuit. Comment est-c’que Benjamin pouvait se défaire de ses sentiments-là ? Comment pouvait-il regarder ces monstres qui à elle, lui rappelaient si fermement les moments où la police était venue frapper à leur porte, les moments dans la salle d’autopsie, pour identifier le corps sans vie de leur fils ; comment pouvait-il croire qu’il faisait partie de ces êtres, qu’il était comme eux, qu’il préférait être avec eux, plutôt qu’à essayer de rester au moins cœur et âme, auprès de sa famille ? Comment pouvait-il leur faire ça ? Est-ce que la rousse sur ces photos, la rousse dans cet appartement, avec lui, était une transmutante ? Dès qu’il ouvrit la porte, que la lumière s’alluma entre eux deux, elle fut tentée de lâcher cette question comme la brute qu’elle était, s’immisçant sans crier gare dans la vie d’un époux qu’elle semblait si ardemment désirer jeter. Elle lui avait envoyé ces papiers de divorce ; elle le pressait pour qu’il les signe. Mais c’était lui le premier à avoir tourné la page décisive de leur histoire : lui qui était un transmutant, et s’était acclimaté de cette idée – si bien qu’il en faisait sa vie, florissait au milieu d’eux, comme s’il surfait sur une de ces vagues d’opportunité qu’il avait tant aimées saisir, quand ils avaient eu leur vie à eux. Et pendant c’temps, elle continuait de se faner, elle, d’crever à petit feu, à la recherche désespérée du tueur de leur fils. Seule. Seule trop souvent, avec les photos qu’elle avait sur son téléphone – celle de son fond d’écran qu’elle haïssait de toutes ses tripes, mais n’s’était pas résolue à changer ; pendant un jour, deux jours, d’infinis jours. Maintenant, c’était trop tard, c’était comme devenu un rituel, d’sentir ses tripes se tordre de douleur, quand elle levait son téléphone devant les yeux.

Une pénitence qu’elle méritait, au moins un peu ; elle avait conscience, Nissa, contre toute attente, du lourd tribut des morts qui s’amassaient sur son sillage : mais ils n’étaient pas les premiers – elle avait sacrifié des gens pour son pays, à une époque. Son remerciement, ç’avait été la mort de son fils, la fin d’toute sa vie, et les policiers qui lui disaient qu’ils n’avaient aucune piste, qu’ils n’pouvaient rien faire, et que l’enquête était fermée. Tout c’qu’il y avait pu y avoir à sauver en elle, les brins d’espoir, les petits bouts de volonté : tout ça, l’reste du monde s’était chargé de les réduire à néant avant qu’elle ne l’veuille. Benjamin avait fait partie de ces assassins-là : et maintenant, en même pas un an, c’était là qu’ils se retrouvaient. Opposés d’un coin à l’autre d’une pièce – lui qui avait si promptement tourné la page, et elle qui n’demandait rien d’autre que la liberté de l’faire de son côté. Ils ne l’feraient jamais d’la même manière – elle, elle n’violerait pas la mémoire de leur fils en l’oubliant, en acceptant, et en s’acoquinant des monstres qui symbolisaient la survivance de tous les bourreaux qui leur avaient tant arraché. Alors qu’il la laisse donc faire c’qu’elle voulait : qu’est-c’qu’il voulait d’plus, Benjamin ? « Tu sais pourquoi j’suis là. » articula-t-elle enfin, après l’avoir observé, croisant les bras, dressant l’inébranlable frontière de ceux-ci entre eux deux. Elle aurait voulu qu’ils puissent régler ça sans qu’elle n’ait à le voir – sans qu’elle n’ait à venir ici, assister en avant-première à toute la belle petite vie qu’il s’était faite à Radcliff. A rentrer de son petit job journalier, dans cet appartement, à faire elle n’voulait savoir quoi, comme petits rituels de couple qu’ils avaient tous les deux partagés à une époque. « Mais visiblement, j’crois comprendre que t’avais trop de préoccupations pour même t’encombrer d’une signature. » ne voulait-il donc pas tracer un trait définitif sur le passé si gênant qu’elle symbolisait ? Après tout, elle était la méchante chasseuse qui tuait des gens et avait bien du mal à encaisser le fait qu’il soit un transmutant, et que lui, il le vive si bien, si peu de temps après que l’un d’eux ait tué leur fils, et qu’un autre d’entre eux n’l’ait condamnée elle à une mort aussi certaine que lente et douloureuse. « Mon avocat me coûte en moyenne cent dollars par semaine, alors si tu pouvais avoir assez de bonne volonté en toi pour m’faciliter la tâche. » parce que plus elle tournait le problème dans sa tête, plus elle s’disait que si avec sa rousse, ses super pouvoirs et sa merveilleuse vie, il n’voulait pas accepter leur divorce, c’était juste pour la faire chier. Ils n’avaient plus rien du couple marié qu’ils avaient été, à une époque ; ils étaient morts, aussi sûrement que leur fils, l’amour, l’espoir, la volonté. « J’vais pas bouger de là tant que tu les auras pas signés, alors si tu veux pas risquer que ta petite-copine découvre que ton ex-femme est une méchante tueuse, tu ferais mieux d’te dépêcher. » et il avait beau être grand et musclé, et tout ce qu’il voulait, elle savait très bien comment faire pour rester fermement campée sur ses pieds quoiqu’il arrive. Qu’il fasse quelque-chose, alors, au moins pour abréger le martyr dans lequel elle se retrouvait, dans cet endroit si peu ressemblant au Benjamin qu’elle avait connu, et lui semblait encore trop familier, malgré le temps, les épreuves et ses volontés à elle.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeJeu 15 Sep 2016 - 15:43

— nissa moreno & benjamin moreno —
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Nissa, elle avait été la raison pour laquelle il avait décidé d’abandonner sa famille, il avait été qu’un pauvre lycéen, un gamin encore, quand il avait déserté sa famille pour pouvoir rester avec Nissa et il ne l’avait jamais regretté. Il n’avait jamais regretté d’être resté là à l’attendre avant qu’elle ne revienne au pays. Il avait bien souvent dit qu’au moins, ça lui avait permis de se concentrer sur ses études, sa carrière, la vérité étant bien différente, c’était qu’il n’avait jamais eu envie d’être avec quelqu’un d’autre que Nissa. Ça avait toujours été elle, comme une évidence dans sa vie. C’était encore elle aujourd’hui, la seule qu’il aimait, qu’il continuait d’aimer, envers et malgré tout. Elle le détestait elle pourtant, parce qu’il était un des leurs, un transmutant, un monstre, comme la personne qui avait assassiné leur fils. Lui, il n’avait jamais voulu être comme ça, ce n’était pas un choix, mais ce n’était pas parce qu’il était un transmutant qu’il allait se mettre à tuer des gamins. Alors, plus il réfléchissait, plus il se demandait si son fils était mort parce qu’il avait croisé la route d’un transmutant ou s’il était mort parce qu’il avait été sur le chemin d’une mauvaise personne, dont les gènes n’avaient rien à voir avec sa dangerosité ? Plus il côtoyait les personnes d’Uprising, plus il voyait Scarlett, la gentillesse éclatante qui ressortait d’elle et tout l’amour qu’elle offrait au gamin qu’elle venait d’adopter, plus il se disait que ce n’était pas la génétique qui faisait de quelqu’un un danger pour l’humanité. Scarlett, elle était une transmutante et c’était une fille bien, le genre de personne qui malgré son pouvoir dangereux, ne ferait pas de mal à une mouche. Il n’aimait pas le fait d’être un transmutant, sur lui c’était encore inacceptable, parce qu’il en avait tué des transmutants, parce qu’il les avait détesté, mais, aujourd’hui, il savait au moins qu’ils n’étaient pas tous dangereux.

Nissa, il ne savait plus trop ce qu’elle en pensait, elle était aveuglée par la haine, détruite par la peine et il aurait voulu être là pour elle, être là pour l’aider, autrement qu’en restant avec elle à tuer des innocents soit disant pour la bonne cause, soit disant pour Aaron. Ils se voilaient la face en se disant qu’ils faisaient ça pour leur fils, c’était une histoire qui ne tenait plus la route. Aaron, il lui manquait un peu plus chaque jour et ça lui faisait un mal de chien de penser à son enfant, ça le rendait fou souvent, alors qu’il savait qu’il n’avait rien pu faire pour l’aider et qu’y aurait jamais personne pour leur apporter la moindre justice. Mais ce qu’ils avaient fait jusqu’à présent avec Nissa, ce n’était pas rendre justice, ni à Aaron, ni à personne d’autre. Il laissa échapper un soupire suite à la réplique de la jeune femme. Ouais, il savait pourquoi elle était là. Pour enterrer définitivement leur mariage. Il retira sa veste pour la déposer sur le porte-manteau, il était chez lui après tout ici, enfin, il était chez Scarlett, ce serait toujours plus son appartement à la rousse que le sien à lui. « Si les cent dollars par semaine viennent de notre compte commun, ça veut dire que je le paie aussi. » Il haussa légèrement les épaules il n’avait pas franchement l’impression que Nissa avait pris le temps de se trouver un job et de s’ouvrir un autre compte bancaire. Enfin, là n’était pas la question, il s’en fichait du fric et si elle y tenait, il s’arrangerait pour les lui rembourser les frais d’avocat qu’elle dépensait parce qu’il prenait son temps. « J’ai pas de petite-copine. » D’un geste du menton il désigna un cadre avec une photo sur laquelle Scarlett apparaissait. « C’est ma colocataire. M’fais pas passer pour celui qu’à hâte d’enterrer des années de mariage et de passer à autre chose. » Il ne s’était rien passé entre Scarlett et lui, il ne se passerait jamais rien, ils n’étaient qu’amis et lui, il aimait encore Nissa, bêtement, sans doute, il n’avancerait jamais dans le fond. Mais si ça pouvait lui faire plaisir, il finirait bien par les signer, ses fichus papiers, mais c’était de toute évidence moins évident pour lui que pour elle.
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Nissa Moreno
Nissa Moreno

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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeMer 21 Sep 2016 - 19:12


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nissa & benjamin
☆ ☆ ☆

A une époque, Nissa elle n’avait pu s’empêcher de regarder Aaron en voyant dans chacun de ses traits, les gènes de son père ; pour beaucoup, ç’avait été difficile de dire à qui leur fils avait le plus ressemblé, mais pour la brune, il était été clair qu’Aaron avait toujours tiré de Benjamin. Il avait été le meilleur fils possible – probablement, tout ce que les mères se disaient – doux, gai, espiègle, aventureux. Des traits de caractère qui avaient causé sa mort, il fallait croire : comme ça, au détour d’un après-midi d’été qui s’était éternisé, Aaron qui avait joué dehors avec des amis. Et puis plus rien ; pendant combien de temps Nissa avait-elle tourné dans le quartier, à hurler le nom de son fils ? Quel degré de panique, de désarroi, de honte avait-elle atteint, avant que son mari ne rentre du travail, pour découvrir le carnage ? C’était la police qui avait retrouvé leur fils ; pas elle, ni Benjamin. Eux, ils avaient échoué de A à Z dans leurs rôles de parents : pendant combien de temps s’était-elle infligée ce reproche en pleine tronche, s’répétant cette phrase assassine dans la tête ? Ça n’avait été qu’après toute cette histoire de nécromancien, qu’elle avait compris d’où venait le problème. C’n’était pas elle le problème, c’n’était pas Benjamin qui avait travaillé toute la journée non plus ; ça n’avait certainement pas été leur fils, qui n’avait fait que jouer paisiblement comme il le faisait si souvent dans leur banlieue tranquille. Ç’avait été de la faute de la personne qui s’était cru au-dessus des lois, intouchable et immuable au point d’pouvoir prendre la vie d’un enfant de huit ans. C’avait été de la faute des dégénérés, l’existence même du gène qui leur donnait tous les pouvoirs sur l’reste du monde ; c’était la façon des gouvernements, qui n’avaient jamais rien fait contre la pullulation de ces monstres dans la société, sans prévenir qui que ce soit, que de tels individus pouvaient exister parmi leurs voisins, leurs proches, leurs amis les plus intimes. On connaissait bien, les trucs habituels, les règles élémentaires de sécurité qu’on répétait aux enfants pour que ça rentre dans leurs têtes : ‘ne parle pas aux inconnus’, ‘ne monte pas dans la voiture de quelqu’un d’autre que papa et maman, même si c’est la voisine’, ‘attache ta ceinture’, ‘regarde avant de traverser la route’. ‘Fais attention aux gens que tu croises dans la rue, parce qu’ils pourraient non pas s’révéler être des pourritures qui s’en prenaient aux enfants, mais des créatures qui pouvaient, d’un claquement de doigts, sans effort, te tuer’. Qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire ? Nissa, elle n’savait plus ; c’n’était pas parce qu’elle avait mal élevé son fils, mal alerté Aaron sur les dangers du reste du monde, qu’il était mort. C’n’était pas parce qu’il était monté dans une voiture avec une mauvaise personne ; ç’avait juste été parce qu’il avait été .

Aaron était juste mort pour avoir existé, avoir joué dans la rue qu’il connaissait par cœur : il avait fait attention aux voitures, aux gens qui lui avaient proposé de les accompagner quelque part, il avait fait attention avant de traverser la route. Mais il n’avait jamais éprouvé une méfiance naturelle à l’idée de juste parler avec quelqu’un, juste être dehors et vivre heureux. Etait-ce comme ça qu’ils devaient vivre, les enfants des humains normaux, cachés et reclus, parce qu’y’avait des menaces qui n’sautaient pas aux yeux ? Qu’une fille aux allures jolies et sympathiques, pouvait subitement s’mettre à cracher du feu ?! Elle avait vu les visages les plus affreux du monde, Nissa ; au front, à la guerre – elle avait vu des enfants mourir, bien avant de devoir reconnaître le corps de son propre fils sur une table glacée chez un médecin légiste. Mais rien n’était comparable à ce que pouvaient représenter les transmutants ; c’qui pouvait se nicher, insidieusement, au beau milieu des rues d’ici et d’ailleurs, rien que parce qu’ils existaient, et qu’ils avaient tous les pouvoirs de dominer ceux qui n’avaient rien. Y’avait qu’à voir Benjamin, hein : son autrefois mari, était désormais devenu un homme qui résistait aux balles, à toute attaque extérieure, et n’pouvait pas mourir. L’homme qu’elle avait aimé, elle n’l’avait jamais vraiment connu : elle avait eu un fils, avec un type qui portait un gène en commun avec le tueur de leur bébé. Et comment était-elle censée vivre avec ça ? Comment pouvait-elle le regarder, lui, le rassemblement physique et palpable, de ce qu’avait été Aaron, ce qu’il était encore dans ses souvenirs, et l’existence monstrueuse qui avait causé la mort de celui-ci. Elle n’pouvait pas. Et elle haïssait Benjamin encore plus pour s’y faire si facilement, lui ; pour jouer la victime, comme si c’était une question d’choix, plus que de sursauts dans ses entrailles à elle. Elle avait porté Aaron dans son ventre pendant neuf longs mois ; et ce même ventre, quand elle dévisageait l’homme qu’elle avait aimé, il se retournait littéralement à lui en filer la nausée. Et malgré toutes ces inflexions physiques, ces signes évidents, cette hargne qu’elle voulait cracher à la tronche de son époux, faute de pouvoir le faire au nez du tueur de leur fils, y’avait son cœur qui lui faisait un mal de chien. Elle aurait bien eu envie de le faire taire celui-là ; ils y arrivaient bien jusque-là. Elle, les bras croisés en une armure qui se dressait clairement entre lui et son cœur. Et lui, avec cette désinvolture qui tapait déjà sur les nerfs de la chasseuse. Elle soupira, haussant les épaules à sa réplique : « Et dire que si t’avais signé les papiers du divorce plus tôt, on aurait plus de compte-commun dans lequel je prendrais de l’argent. » comme quoi, c’était un véritable cercle-vicieux. Et ils savaient tous les deux que cette joute verbale n’avait pas le moindre sens. Alors elle détourna le regard, crispant les mâchoires, bien peu décidée à d’avantage observer le portrait de la rousse sur les photos ici ou là. « Bien sûr. » elle dit simplement, d’ailleurs, à son argumentaire sur les bienfaits de la colocation ; qu’il aille donc voir ailleurs, passe d’une brune basanée à une rousse plus blanche qu’un cul- la moindre des choses, ce serait probablement de l’assumer, c’était la base de la décence. Mais Benjamin avait-il ne serait-ce qu’encore un brin de décence à son égard ? Ça, c’était la question à mille dollars ; il aimait tant jouer la victime, à chaque fois, qu’il n’se rendait plus compte des dommages qu’il créait lui-même. « Nos années de mariage, elles sont enterrées avec notre fils. » n’hésita-t-elle pas à signifier, toujours avec le visage fermé. « J’trouverai qui a fait ça, Benjamin. Et si éthiquement ça n’convient plus avec ta nature de transmutant repenti, signe ces putains de papiers et laisse-moi partir. » parce que c’était lui, qui encore et encore, à chaque petite amitié qu’il nouait avec un de ces dégénérés, trahissait la mémoire de leur fils et salissait tout ce pour quoi ils avaient si durement lutté. Qu’il n’prétende pas l’aimer, quand tout c’qu’il voyait en elle, c’était une tueuse sans âme qui assassinait de pauvres petits innocents au nom de rien du tout. Qu’il trouve sa salvation avec ceux-là mêmes qui défendaient la cause mutante, et ressemblaient tant au tueur de leur fils. Elle, elle la trouverait ailleurs : c’était pour ça que leur mariage était fini, et pour rien d’autre.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeJeu 29 Sep 2016 - 14:41

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Il avait aimé son fils Benjamin, il l’avait aimé plus que tout au monde et chaque jour qui passait continuait d’être une véritable torture alors qu’il était mort, qu’il avait été assassiné et que lui, il savait qu’il avait échoué dans son rôle de père, parce que c’était bien le rôle d’un parent après tout, que de faire tout ce qui était en son pouvoir pour protéger son enfant. Il aurait voulu être là pour le sauver, il aurait voulu pouvoir donner sa propre vie, en l’échange de celle de son fils. Mais les choses ne s’étaient pas passées comme ça, il n’avait pas été là, ce jour-là, quand Aaron était mort. Ça avait été un jour comme un autre, un jour où fallait aller bosser, parce que c’était comme ça que la vie fonctionnait et tout ce qu’il savait aujourd’hui, c’était qu’au moment où son fils était mort, lui, il avait été en train de se préoccuper de sa carrière. Y avait des moments où il se disait qu’il aurait dû essayer de convaincre Nissa d’adopter ce mode de vie qu’il avait eu lui avec ses parents, quand bien même c’était ce qu’il fuyait depuis des années. Au moins, s’ils n’avaient pas eu cette maison dans ce quartier paisible, cette vie stable et idéale, Aaron ne serait pas mort, tout simplement parce qu’il n’aurait pas été au mauvais endroit au mauvais moment. C’était ça le problème dans le fond, c’était qu’il avait été là sur le chemin d’un tueur, à un endroit précis au pire moment possible. Transmutant, pas transmutant, ce n’était pas ça le problème dans le fond, lui, il s’en rendait compte jour après jour, à chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un de nouveau au sein d’uprising, à chaque fois qu’il écoutait les histoires des autres et qu’il se rendait compte qu’être un tueur, ça ne résidait définitivement pas dans les gènes. Y en avait d’autres qui avaient perdus leurs gamins, abattu par les hunters et ils souffraient de la même peine qui s’était emparé de Nissa et de lui.

Il se demandait pourquoi elle ne voyait pas ça Nissa. Est-ce qu’elle serait capable de tuer un gamin elle, parce que c’était un transmutant ? Une soit disant erreur de la nature ? Est-ce qu’elle pourrait infliger à une mère le même chagrin que celui qu’elle connaissait elle ? Dans le fond, elle l’avait déjà fait, il l’avait fait aussi, parce qu’inéluctablement, les transmutants qu’ils avaient tués jusqu’à présent, ils avaient été eu des parents, quelque part, à qui on avait fini par apprendre que leur enfant avait été assassiné. Ce n’était pas juste et pourtant, ça avait été tellement logique, pendant des semaines, des mois, ça lui avait semblé évident que tuer des transmutants, c’était protéger le reste de l’humanité, éviter à d’autres de connaitre leur peine, mais maintenant, il savait que c’était une erreur et il avait cru que Nissa, elle finirait pas s’en rendre compte elle aussi. Il laissa échapper un soupire à sa réplique. « Ouais, ce serait si bien. » Qu’il répondit avec ironie, bien entendu, parce qu’il s’en fichait de ce compte commun dans le fond, l’argent, c’était le genre de trucs dont il n’avait que faire. Il n’en avait jamais beaucoup eu quand il avait été plus jeune, il s’y était toujours fait. Il leva les yeux au ciel, alors qu’elle ne semblait pas vouloir croire que Scarlett était sa colocataire. Pourtant, c’était le cas, il ne s’était jamais rien passé entre elle et lui et ça ne risquait pas d’arriver. « Non, nos années de mariage, tu les as enterré l’jour où je suis devenu ce que j’suis, comme si ça changeait tout. » Ils avaient plutôt bien fonctionné ensemble après la mort d’Aaron, ils avaient été là l’un pour l’autre et il avait cru que ça avait été grâce à la force de leurs sentiments, pas seulement à cause d’une envie de vengeance. « Ouais, et tu vas aussi continuer à tuer des innocents, pour le retrouver hein ? C’est à se demander qui de nous deux ressemble le plus à ce type. » Lui, parce qu’il avait un gène muté ? Ou elle, parce qu’elle tuait des transmutants à tour de bras en s’en fichant qu’ils soient innocents ou non, qu’ils aient des familles, des proches qui tenaient à eux. Aujourd’hui, il en était sûr lui, y avait plus de bonnes personnes chez les transmutants que chez les hunters.
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Nissa Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeLun 17 Oct 2016 - 2:44


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nissa & benjamin
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Peut-être bien que les gens trop innocents n’étaient pas faits pour vivre dans c’monde. C’était le songe qui s’était fait un chemin insidieux jusqu’à l’esprit de Nissa, quand elle avait été si loin de chez elle, au milieu du chaos. Pendant toutes les années où elle avait voulu aller faire la guerre, faire une différence, elle avait cru qu’elle défendrait son pays, qu’elle défendrait les valeurs de la démocratie, de la liberté, de l’égalité. Elle avait cru qu’elle amènerait du bon dans c’monde si vaste et si cruel. Mais elle avait vu bien plus d’gens mourir sous les balles et sous les bombes, lentement agoniser ou être fauchés d’un instant à l’autre, que d’humains, s’relever dans une société meilleure. La société, elle l’avait même trahie elle – peut-être bien que la moindre des choses pour les années d’service qu’elle avait accomplies, le sang qu’elle avait eu sur ses mains, ç’aurait été qu’elle puisse avoir une vie paisible, une fois ces actes-là accomplis. Elle aurait voulu, une fois l’armée laissée derrière elle, pouvoir poser son arme dans sa boite, dans un coin de la maison, et l’oublier pour de bon. La vie n’lui avait pas laissé l’choix, pourtant. Parce qu’après tout ça, Nissa elle n’était pas devenue une tueuse ; elle n’avait pas laissé ses démons, ses hantises, sa déprime, ses traumatismes la rattraper et la mettre au sol. Elle avait même commencé à sauver des vies, dans les hôpitaux, gardant les bons côtés de tout c’qu’elle avait appris, essayant de laver ses péchés à coups d’âmes épargnées dans les couloirs blancs de l’hôpital dans lequel elle avait travaillé. Elle avait continué, elle avait même espéré et voulu au point d’garder son cœur ouvert pour Benjamin. Au point d’y croire, quand elle s’était découverte enceinte. Y’avait eu cette peur viscérale en elle, ces sentiments qu’elle n’avait jamais exprimés à haute voix, tant ils étaient odieux : mais comment Benjamin et elle, avaient-ils osé amener un enfant dans un monde aussi pourri ? Le monde, pourtant, il avait été bien plus pourri que tout c’qu’elle avait imaginé ou vu. Et cette société égale et libre qu’elle avait défendue, n’avait jamais été si égale et libre. Y’avait toujours eu, quelque part, des gens capables d’ôter aux autres, au gré de leurs caprices, leur liberté élémentaire, leurs droits les plus basiques. Des dégénérés si monstrueux qu’ils jugeaient d’un claquement de doigts, la vie d’un autre comme misérable au point d’être écrasée comme celle d’un insecte. Et les transmutants n’avaient jamais aidé leurs concitoyens, à guérir les autres à la guerre, ou à franchir les lignes ennemies parce qu’ils résistaient aux balles. Ils avaient profité du sacrifice des autres. Et ils en avaient demandé trop.

Benjamin, il n’pouvait pas comprendre. A la fin, il avait juste été un type, gâté par la vie au point d’pouvoir fermer les yeux sur beaucoup d’choses pendant beaucoup d’temps : et pendant qu’elle avait été à l’autre bout du monde à voir l’humanité la plus noire qui soit, il avait été confortablement installé dans ce pays libre, à lui écrire des lettres – à s’croire si bon parce qu’il restait fidèle à elle, à l’idée qu’ils pourraient être quelque-chose à nouveau quand elle reviendrait. Peut-être qu’elle aurait dû juste mourir là-bas ; Aaron n’serait jamais né, et elle n’aurait jamais eu à découvrir, qu’il pouvait y avoir des peines bien plus dures à endurer que celle d’voir des innocents mourir. Elle savait qui étaient les vrais innocents de c’monde ; elle savait ce qui leur arrivait, à ceux-ci. Leurs vies, elles étaient fauchées bien avant qu’ils aient l’temps de vraiment exister. Et parfois, parfois, quand elle avait vraiment touché le fond, Nissa, elle s’était dit que c’était tant mieux qu’Aaron soit mort. Parce qu’il n’avait même pas été fait pour vivre dans un monde aussi dégueulasse et impitoyable. Un monde où même elle et Benjamin, ils n’arrivaient pas à survivre, ou à en avoir envie. « Pense c’que tu veux. » elle en vint même à balayer les répliques de son mari, cachant ses réelles répliques derrière cette désinvolture qui rendait l’air électrique. Parce que d’toute manière, Benjamin n’écoutait pas – et il s’en foutait, même ; il s’en foutait au point de n’pas signer de simples papiers, alors même qu’il faisait si bien sa petite vie, à Radcliff. Et il aimait tant être la victime de tout, qu’il s’fichait complètement de tout ce qui pouvait être évident : elle était morte avec Aaron, elle le savait, comme elle savait que son cœur battait et que ses poumons avalaient encore de l’air, par réflexe plus que par envie. Benjamin n’l’avait juste pas vu, peut-être parce qu’il n’en avait pas eu envie. Peut-être parce qu’elle n’l’avait pas exprimé, autrement qu’à travers sa froideur meurtrière. Mais ils n’avaient plus été un couple à partir de c’moment-là ; ç’avait été différent ; et peut-être bien que la mort lente et douloureuse que s’imposait le propre cœur de la brune, n’était qu’un symptôme d’une maladie plus insidieuse encore. L’espoir, la tendresse, l’envie – tout ça, tout ça était mort avec Aaron, elle le savait ; que Benjamin n’s’en soit jamais rendu compte, c’n’était pas sa faute à elle, c’n’était pas parce qu’elle avait jugé bon qu’il en soit ainsi. Ni même parce qu’il avait été un transmutant. « Qu’est-c’que t’en as à foutre, que j’tue des ‘innocents’ ? » demanda-t-elle de but en blanc, parce qu’il semblait bien que c’était elle qui semblait faire une différence entre eux deux maintenant, parce qu’elle était une chasseuse – comme si ça changeait tout. Elle avait tué des gens bien plus innocents, à la guerre, elle en avait la conviction. Et pourtant, pendant plus de dix ans après ça, il l’avait aimée, il lui avait fait l’amour, il l’avait embrassée, il avait eu envie qu’ils aient un enfant. Ils s’étaient mariés. « C’est pas parce que tu joues les hypocrites à faire des leçons d’morale, qu’elles ont l’moindre sens, Benjamin. Faut croire que la pseudo-bonne conscience d’tes nouveaux amis t’monte à la tête. Dans quelques mois, on dirait qu’tu vas réussir à transformer les faits jusqu’à c’que j’aie toujours été la seule à faire c’qu’on a fait pendant plus d’un an. » elle en eut un ricanement jaune ; « C’est déjà comme si j’étais une folle qui n’faisait que s’défouler sur des victimes idéales. » elle, elle s’estimait avoir été une victime, si idéale, si naïve, si stupide – si profondément dans un gouffre de chagrin, quand un putain d’transmutant innocent avait joué sur sa peine et son deuil, pour s’faire du fric et lui infliger une maladie qui allait la conduire dans une tombe prématurée. « Tu sais qui était la vraie victime dans cette histoire, Benjamin ?! Mon fils. » peut-être que dans sa quête de nouvelle vie, il l’oubliait trop souvent. Il avait déjà tracé un si épais trait entre ce nouveau Benjamin transmutant à la recherche de salvation, et celui qui avait été prêt à faire tout c’qui était en son pouvoir, pour conserver une dernière fibre de loyauté à l’égard de sa famille. De son fils. Tué par nul autre qu’un transmutant, par toutes les preuves les plus indéniables et irréversibles de c’monde ! « Si j’suis si horrible, pourquoi est-c’que tu parles, hein ?! Signe ces putains d’papiers et laisse le monstre que j’suis, continuer d’tuer des innocents ! Qu’est-c’que t’en as à foutre, hein ?! » elle, elle savait qu’elle n’en pouvait plus, d’ces leçons de morale totalement hypocrites et basées sur rien d’autre qu’l’opinion d’un pauvre type qui s’prétendait être meilleur qu’il n’l’avait jamais été. Un père qui avait abandonné son fils. Un mari qui avait abandonné sa femme. « Grâce à tes fameux amis innocents, j’ai plus que quelques années à vivre devant moi, et j’entends bien les passer en cherchant le tueur de mon fils ! Et j’m’en FOUS si t’as quelque-chose à redire contre ça. » elle, elle n’allait certainement pas s’contenter de vivre en colocation avec un transmutant, à prétendre être quelqu’un qu’elle n’était pas. Elle n’allait certainement pas s’mettre à avoir quelque sympathie que ce soit pour une frange de la population qui n’avait fait que la ruiner, et user de ses faiblesses pour prospérer. Elle n’allait certainement pas tourner l’dos à la mémoire de son fils, et faire comme si elle pouvait guérir : à quoi bon, d’toute manière ? « Ça change rien, que ce soit officiel ou non. On n’est plus rien l’un pour l’autre, Benjamin. Et t’as certainement jamais eu l’droit de t’mettre à m’juger. » parce que c’n’était pas parce qu’il avait arrêté de tuer des transmutants y’a quelques mois qu’il était mieux qu’elle. parce que c’n’était pas parce qu’il s’était découvert être l’un d’eux qu’il avait forcément plus raison qu’elle. Parce qu’il n’était pas plus légitime qu’elle, et parce qu’il n’avait certainement pas moins d’sang sur les mains qu’elle. Si elle était un monstre, il en était un tout autant qu’elle.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 14:27

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Nissa, elle avait été cette fille si importante dans la vie de Benjamin, à une époque où il n’avait été encore qu’un adolescent. Elle avait été cette envie de stabilité qu’il n’avait jamais eue dans sa vie, alors qu’avec ses parents, ils ne restaient jamais bien longtemps au même endroit. Il avait toujours accepté la vie qu’il avait eue, avec sa famille, avec sa sœur, mais quand il avait rencontré Nissa, il avait voulu plus que ça. Il avait voulu une vie normale, une vie qu’il pourrait se construire à un endroit fixe plutôt que sur les vastes routes du pays. Alors il était resté, il n’avait même pas été majeur à l’époque, mais ça n’avait qu’à moitié posé problème, ses parents, fallait croire qu’ils s’en fichaient un peu qu’il reste dans son coin ou alors ils l’avaient pensé assez grand pour faire ses choix tout seul et s’en sortir sans avoir besoin de l’aide de personne. Ça avait été le cas dans le fond et il pouvait dire, qu’au moins avant la mort d’Aaron, il s’en était très bien sorti sans avoir besoin de sa famille. Ils lui manquaient parfois, bien entendu, mais il avait réussi à se construire une belle famille, alors qu’il avait eu Nissa comme épouse et qu’elle lui avait donné un fils merveilleux. Et puis, il avait eu une carrière qui lui tenait à cœur, quelque chose dont il pouvait être fier. Sa vie, il l’avait réussi par lui-même, sans avoir besoin de l’aide de ses parents, mais ça avait été parce qu’il avait eu Nissa. Elle avait été cette valeur sûre, cette ancre à laquelle il s’était attaché pendant tellement d’années qu’il avait cru que jamais rien ne viendrait jamais les séparer. Il avait cru qu’ils seraient toujours plus forts que tout, plus forts que le reste du monde, plus forts que les épreuves qu’on pourrait leur imposer, mais il avait eu tort terriblement tort.

Leur fils était mort et ça, c’était peut-être le truc dont peu de gens réussissait à se relever. Il avait senti la colère, la peine, le désespoir s’emparer de lui quand son fils était mort. Mais dans tout ça, au milieu d’une obscurité qu’il s’était senti incapable de combattre, il y avait eu Nissa et Nissa, bien entendu qu’elle avait rendu les choses un peu plus supportables et c’était à ses côtés encore une fois qu’il s’était trouvé un but. Mais c’était tombé à l’eau le jour où cette mutation s’était imposée à lui, le rendant prisonnier d’une vie dont il ne voulait plus, d’une vie dans laquelle il avait tout perdu, parce que sans Nissa, sans Aaron, il ne lui restait bien rien qui en vaille la peine. Il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait que faire avec la situation. C’était ce qu’il faisait et ça lui avait au moins appris qu’avec Nissa, ils avaient fait fausse route dans leur volonté de vengeance. Ils n’auraient pas dû s’y pendre comme ça, parce que les transmutants, ils n’étaient pas tous des monstres. Lui il en était un, celui qui avait tué Aaron, c’était le pire de tous. Mais, il y en avait des bons. Il y avait Scarlett, il y avait Uprising. Alors la réplique de Nissa lui fit lever les yeux au ciel. « J’en ai à faire que je sais que tu vaux mieux que ça Nissa ! » Elle faisait n’importe quoi Nissa, elle s’était lancée dans un combat stupide et tout ça au nom de quoi ? De la vengeance bien entendu. Une vengeance qui n’en serait jamais une si elle tuait juste n’importe quel transmutant qui passait dans le coin. « Crois-moi, je sais ce que j’ai fait pendant plus d’un an et je sais aussi que c’était une putain d’erreur ! » Parce qu’ils n’étaient personne, pour décider que telle personne avait le droit de vivre ou de mourir à cause d’une putain de mutation. Lui, il regrettait ce qu’ils avaient fait. « C’est pas ce qu’on a fait peut-être ? Tuer n’importe qui comme s’ils étaient tous le tueur de notre fils ? » Ils ne lui rendaient définitivement pas honneur à Aaron en faisant ça. Il avait été comme tous les gamins lui, à rêver d’en avoir un de pouvoir, à vouloir être un superhéros. Il serait franchement pas fier de ses parents à l’heure actuel. « C’est une histoire de génétique, tu sais, les transmutants. Et ton fils, c’était mon fils aussi ! Il aurait pu être comme moi, comme eux ! Il aurait pas été un monstre pour autant, pas plus que les trois quarts des transmutants ! » Y avait beaucoup de chance pour qu’il ait été un transmutant Aaron. Parce qu’il était son fils et que la génétique, aurait voulu qu’il transmette le gène à son fils. « Mes amis ne t’ont pas blessés Nissa ! Ils n’ont pas tués notre fils ! Quelqu’un l’a fait ouais, et c’était un transmutant, alors trouve le, tue-le si ça peut t’aider ! Mais vient pas prétendre que tout ce que tous les autres à côtés, ils sont morts pour Aaron ! » Ceux qu’il avait tué lui, il pouvait l’admettre, ils étaient morts parce qu’il avait été un homme en colère, désespérer, avide de faire payer à quelqu’un ce qui était arrivé à son fils et faute de ne pas avoir le coupable sous la main, il en avait pris d’autres. Mais il ne voulait plus prétendre avoir fait ça pour son fils. « Viens pas entacher la mémoire de  notre fils en prétendant que tous ses meurtres sont pour lui. » Parce qu’Aaron, il n’aurait jamais voulu ça. Il avait été innocent, il avait cru en la bonté des gens et il avait vu ses parents comme des gens biens, pas des tueurs. « T’as raison, ça change rien. T’es même plus la femme que j’ai épousée. » Nissa, elle avait été quelqu’un de bien, elle avait ses traumatismes de guerre, ces maux qui la rendait humaine, maintenant, il semblait bien que peu à peu, elle l’avait perdue son humanité. Il soupira avant de s’éloigner quelques secondes, passant une porte, celle de la chambre qu’il occupait dans l’appartement pour en revenir avec l’enveloppe avec les fameux papiers, elle le voulait, qu’elle les reprenne alors. Il attrapa un crayon sur la table pour les signer là, juste devant ses yeux, comme ça elle pourrait être contente, elle ne pourrait être libre de ce mariage qui lui pesait tant. « Félicitations, t’es à nouveau célibataire et libre, profite bien. » Qu’elle s’en aille avec ses papiers de divorce, il ne pouvait plus rien faire pour elle de toute façon. Sa femme, peut-être qu’il devait en faire le deuil, parce qu’il lui semblait bien qu’elle était morte depuis longtemps.
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Nissa Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeMer 16 Nov 2016 - 4:10


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Et dire qu’elle était juste venue avec l’objectif d’avoir ses papiers signés ; c’n’était pas si compliqué, s’ils ne se supportaient plus l’un l’autre après tout, de juste apposer sa marque au bas d’un document, pour officiellement pouvoir passer à autre chose. Si seulement Benjamin avait pu le faire lui-même, comme un grand garçon, avant d’envoyer le tout à l’adresse qu’elle lui avait donnée avec le reste. Elle n’avait pas voulu venir ici, elle – elle n’avait pas voulu l’voir, lui et ses reproches, lui et sa leçon de morale, lui et toutes les bonnes répliques qu’il avait récoltées de ses nouveaux camarades à Insurgency. Comme s’il n’avait jamais été un chasseur tout aussi déterminé qu’elle ; comme s’il n’avait rien à s’reprocher, et qu’elle était juste la terrible ombre dans le tableau parfait qu’il avait eu dans sa tête. Comme si tout était d’sa faute à elle, et à elle exclusivement ! Qu’est-c’qu’ils étaient devenus, pour qu’être dans la même pièce soit désormais la chose la plus difficile à faire, pour eux ? S’il prétendait facilement avoir du mal à reconnaître la femme qu’il avait aimée, l’inverse était vrai tout autant : c’n’était pas c’Benjamin-là qu’elle avait aimé. Et pas seulement à cause de la mutation, pas à cause de la distance qui les séparait maintenant – à cause de tout le reste à la fois. A cause d’cette façon qu’ils avaient de s’regarder l’un l’autre, comme s’ils n’étaient que synonyme de rage et de douleur l’un pour l’autre. C’était beau, la façon qu’il avait de s’défiler de toute responsabilité, à faire la victime, à jouer les martyrs quand ils s’retrouvaient tous les deux dans un face à face aussi douloureux – un duel qu’il avait commencé. S’il la haïssait tant, après tout – si elle était irrécupérable à c’point, pourquoi est-c’qu’il s’encombrait de tant d’efforts vains ?! Comment pouvait-il être si hypocrite dans ses paroles et dans les actes qu’il lâchait, si librement, sans ciller, sans douter, sans remettre quoique ce soit en question ?! C’en était déjà trop pour Nissa – ç’aurait été trop simple, qu’il fasse juste les choses dans les règles de l’art. Et pourquoi n’l’avait-il pas fait, hein ?! Pour passer à côté d’une opportunité de c’genre, d’lui faire encore et encore des leçons dont elle n’avait pas besoin ?! Plus que jamais, alors qu’elle serrait les dents, il semblait que c’mariage, il n’avait jamais rimé à rien, et que lui, il n’avait jamais su qui il avait épousé. « Qu’est-c’que tu veux que j’te dise ?! Si, Benjamin- SI j’suis la femme que t’as épousée ! » et avait-ce été l’amour qui l’avait rendu aveugle, un genre de déni ?! Parce qu’indéniablement, s’il la trouvait si insupportable et humainement hideuse maintenant, qu’est-ce qui changeait d’avant ? Quand elle était revenue du front, les mains pleines d’un sang invisible qui avait pesé sur son âme ?! « J’ai tué des gens, Benjamin ! J’ai tué des vrais innocents, des gens parfaitement humains, à l’autre bout du monde ! J’ai passé, des mois, des années à faire ça, et t’étais toujours là ! Qu’est-c’que tu crois, que t’as quelque-chose d’mieux qu’moi parce que t’as pas baisé avec une pute pendant que j’étais en train d’jouer avec la mort ?! » trop de choses se mixaient subitement dans son crâne – tant de rancœur, tant de hargne, de douleur qu’elle avait refoulées grâce à Aaron. C’n’était pas juste, que la seule raison qu’elle avait eu de continuer, de vivre et de croire en l’humanité lui ait été prise comme ça. « J’ai laissé mon pays, lâcher des bombes sur des villages, plein d’innocents, plein d’enfants et d’femmes ! Et tout ça pour quoi ?! Parce qu’on m’a toujours dit que la menace était là-bas, que l’danger était là-bas ! » à des milliers et des milliers de kilomètres d’où ils avaient décidé de fonder une famille – d’où elle avait décidé de s’laisser une chance d’y croire. « On m’a fait croire que j’avais fait une différence ! Et j’ai été assez CONNE pour m’imaginer que ça m’offrirait au moins quelques années d’bonheur ! Mais non, pendant que j’risquais ma vie là-bas, c’pays a laissé des MONSTRES courir dans nos rues, avec NOTRE FILS. » des gens innocents qu’elle n’avait pas vu prendre part aux guerres pour faire une vraie différence – des existences dangereuses sur lesquelles tout le monde avait fermé les yeux. Des parasites, qu’aujourd’hui on plaignait sous prétexte qu’ils avaient un cœur, un cerveau, une consistance pareille à celle des humains qu’ils tuaient.

« Qu’est-c’que tu veux que j’fasse, hein ?! Qu’est-c’que tu veux que j’fasse, Benjamin ?! » elle en arrivait presque à demander sincèrement, laissant de longues secondes de flottement alors qu’elle essayait de reprendre contenance. « Y’a le dégénéré qui a tué Aaron, qui court toujours ! Et pendant que j’pleurais notre fils, quand j’désespérais, y’a un AUTRE de ces monstres qui m’a pris tout c’qui pouvait me rester ! » peut-être était-ce quelque-chose que son cher époux oubliait souvent, à force de s’faire passer pour la victime. « C’que j’fais, c’que j’décide de faire, ça change rien ! J’vais mourir dans quelques années tout au plus, et j’compte bien que ce soit en enterrant la pourriture qui m’a pris toute ma vie. Et pour l’temps qui m’reste, c’que j’fais, ça détruira moins d’vies que c’que j’avais fait avant tout ça, ou c’que TOI ou tous tes amis pourrez faire ! » elle en avait fait, des choses vaines dans sa vie – ça, ce n’en était pas une, elle n’pouvait pas croire ça. Elle n’pouvait pas, pas alors que c’était tout ce qui lui restait. « Qu’est-c’que tu voudrais que j’fasses hein ?! Qu’est-c’qui serait assez bieeen pour toi ?! » elle n’put s’empêcher d’ajouter, l’amertume roulant sur sa langue, glissant jusque dans son regard alors qu’elle n’avait finalement pas pu retenir les larmes de hargne, de rage, de rancœur qui lui étaient monté aux yeux. « J’suis censée rester les bras croisés, jouer la bonne épouse pour toi, pendant qu’tu fricotes avec toutes les enflures de cette ville, et que tu trouves un nouveau sens à ta vie avec eux ?! Qu'j'attende sagement la mort prématurée qu'j'ai méritée en essayant de ressusciter mon fils ?! » et qu’il n’vienne pas dire que c’était d’sa faute à elle – c’était lui qui avait décidé d’embrasser la cause des dégénérés, lui qui n’ouvrait la bouche que pour les défendre eux, et la juger, elle, avec tant de sévérité qu’il pourrait s’étouffer avec. Quelle ironie. Il s’retrouvait même dans les mêmes draps qu’eux, maintenant, où était la limite, et quelle pouvait être sa place à elle, là-dedans ? « Tu t’la joues tellement sage avec tes bonnes paroles. J’suis sûre qu’ils croient tous que t’es leur bonne cause, le pauvre type qu'ils ont sauvé d'la perdition ; là-bas. » il était juste un putain d’menteur, envers elle, envers eux. Il l’avait retournée si vite sa veste, contre sa femme, contre leur fils, leur passé ensemble. Tout c’qu’il en faisait maintenant, c’était juger, acerbe et critique, comme s’il avait toujours été au-dessus de tout. Reprenant un semblant de contenance après avoir craché son venin, Nissa essuya d’un revers du doigt les traces de larmes encore au coin de ses yeux. « Grant Miller. J’parie qu’il est quelque-part dans les journaux de la ville. J’l’ai tué. Et par la même occasion, j’ai sauvé la fille de treize ans qu’il gardait dans son garage, pour la violer et avec l’intention de la tuer. C’était un transmutant. Qui sait, peut-être qu’il faisait partie d’ton groupe, peut-être que t’as bu une bière avec eux. » mais à la fin, même dans une petite ville comme Radcliff, elle réussissait à trouver des pourris jusqu’à la moelle, qui utilisaient leurs merveilleux pouvoirs pour détruire les autres, ruiner leurs vies et servir leur propre intérêt. « Tu peux toujours essayer d’me dire en quoi c’que j’fais maintenant, c’est tellement plus horrible que c’que j’ai jamais fait. » elle n’y croirait pas, quoiqu’il en soit ; « Avant, t’en avais juste rien à foutre. Peut-être que ça t’semble plus facile de m’juger comme si t’étais mieux qu’moi, que d’essayer d’voir qui t’as épousé, depuis l’début. » elle avait été une tueuse avant d’être une mère. Elle avait été une tueuse avant de se laisser aller à l’aimer à nouveau – elle avait été une tueuse avant d’porter une stupide robe blanche à leur mariage. Sans autre égard, elle fit les pas la séparant des papiers de divorce, les attrapant, arquant un sourcil : « J’suis pas la première à avoir profité d’mon célibat. » qu’il dise ce qu’il voulait. Ils n’étaient bons qu’à se juger âprement l’un l’autre, maintenant ; le reste était mort entre eux, avec Aaron – qu’ils aient mis un an à l’voir et à l’accepter n’changeait pas grand-chose.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeMer 7 Déc 2016 - 18:06

— nissa moreno & benjamin moreno —
We're leaving the things we lost.
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If I could take your hand, If you could understand That I can barely breath the air is thin. I fear the fall and where we'll land. We fight every night for something. When the sun sets we're both the same, Half in the shadows, Half burned in flames. We can't look back for nothing. Take what you need, say your goodbyes. I gave you everything, And it's a beautiful crime. — beautiful crime.

Il ne pouvait plus, Benjamin, catégoriser les transmutants comme les méchants de l’histoire, parce qu’y en avait un qui avait pris la vie de son fils et un autre qui avait bousillé la vie de sa femme en l’arnaquant de la pire des façons qui soit. Deux transmutants dans la foule de l’humanité, ça faisait bien peu pour en détruire la loi absolue que tous les transmutants du monde étaient des ordures de la pire espèce. Il l’avait fait Benjamin, il ne cherchait pas à nier tout ça. Il avait été un hunter convaincu de bien agir parce qu’à un moment dans sa vie il avait vu le pire chez les transmutants. C’était ce qu’on lui avait montré, le pire, ce à quoi il s’était attaché pendant un moment pour justifier chacune de ses actions. Mais là où y avait le pire, il pouvait aussi y avoir le meilleur. C’était bien ce qu’il voyait chez Uprising, chez des personnes comme Scarlett, qui restait là, le sourire aux lèvres, la bonté dans l’âme alors même qu’elle, c’était les hunters qui l’avait privée de son enfant. Ça rimait à quoi alors ? Qu’est-ce qui empêchait les gens comme Scarlett de penser de la même façon que Nissa et lui et de vouloir réduire à néant les humains, parce qu’y avait quelques connards dans le lot ? C’était le bon sens, l’humanité, lovée au fond des tripes de la rousse, que trop de personne pouvait si aisément appeler monstre. Evidemment, que Scarlett, elle était plus humaine que ceux qui la voyait comme un monstre bon à être abattu pour le bien être de l’humanité. Elle valait mieux que lui, ou mieux que Nissa, parce qu’elle au moins, malgré la peine, la colère, elle n’avait pas décidé que c’était juste d’éliminer la moitié de la planète. Nissa, elle avait été humaine elle aussi, elle avait eu ses regrets, ses démons sur ce qu’elle avait fait, sur ce que le pays avait fait et maintenant, fallait croire qu’elle n’était même plus capable de voir ça, alors, non, elle n’était plus celle qu’il avait aimé, celle en qui il avait cru. Cella pour qui il aurait attendu des décennies entières sans aller baiser avec une pute.

« Ouais, y avait des innocents sur le champ de bataille ! Y en a aussi chez les transmutants ! » Les regrets qu’elle avait pour ce qui avait pu se passer à la guerre, elle ne les avait pas de toute évidence, pour les transmutants qu’on tuait sans raison. Pour la fille de Scarlett, qui n’avait jamais vu le jour, pour Scarlett elle-même qui, malgré son don, ne ferait pas de mal à une mouche. « C’est un génocide ! » Le mot génocide était on-ne-plus adapté à décrire ce qui était en train de se passer, puisqu’on tuait une population de personne sous prétexte qu’ils avaient un gène muté ; parce qu'ils étaient différents - et différents selon qui d'abord ? Non, la Nissa qu’il avait aimé n’aurait jamais toléré un génocide. « Et puis quoi ? S’il s’était fait tuer par un type complètement bourré au volant ? Ça aurait été normal de tuer tous les alcooliques ? » Merde, c’était exactement la même chose, sauf qu’évidemment c’était plus facile de blâmer les transmutants parce qu’ils avaient des pouvoirs, parfois des dons bien innocents mais ça, personne n’en avait rien à cirer. « C’est pas cette mutation qui fait de ce type un monstre. » C’était la façon dont il avait décidé de l’utiliser, les choix qu’il avait fait, qui faisait de l’assassin de leur fils un monstre. Y avait beaucoup d’innocents aussi chez les transmutants, mais à force de les chasser, y aurait bien un jour où ils riposteraient vraiment, peut-être que c’était eux, les hunters, qui finissaient pas créer des monstres. « Peut-être bien que tu devrais te concentrer sur celui-là et foutre la paix aux autres ! Parce que c’est pas parce que t’as rencontré deux pourritures dans ta vie que tous les autres sont pareils ! » C’était trop facile de catégoriser comme ça. Ça avait été vraiment facile pour lui aussi de voir le monde aussi simplement que ça, ça avait tout excusé, tout justifié et maintenant qu’il réalisait l’étendue de ses erreurs, il tombait de haut. » Oh et bien entendu si ce type était un putain de pédophile c’était parce que c’était un transmutant !? Y a pas de pédophile, de tueurs, de violeurs chez les types qui n’ont pas le génome x ! Merci aux hunters ! Ils vont vraiment sauver le monde ! » Il aurait presque pu applaudir pour appuyer l’ironie de ses propos. C’était pas logique, qu’elle traque les connards si ça donnait un sens à sa vie, mais dans ce cas-là tous les connards et que les connards. « Andrew Reynolds. C’est le type que t’as buté l’autre fois quand on s’est croisés. Il était marié, père de famille. Docteur ! Il avait jamais fait de mal à quelqu’un. Il sauvait des vies ! » Alors c’était quoi sa merveilleuse excuse pour ce type-là ? « La femme que j’ai épousée avait des remords pour ce qu’elle avait pu faire. » Mais pas cette Nissa là, cette Nissa là, elle se justifiait comme si ça avait du sens d’agir comme elle le faisait. De tuer des transmutants parce qu’ils étaient des transmutants. Il laissa échapper un soupire. « Ouais évidemment. Si sa t’intéresse ma nouvelle copine, elle a perdu sa fille elle, à cause des hunters. » Il avait mimé des guillemets en parlant de nouvelle copine, parce que Scarlett c’était pas sa petite amie, mais puisque Nissa avait décidé que c’était le cas, tant mieux pour elle. Peu importait. Scarlett, elle était comme elle, elle avait connu les mêmes pertes qu’elle, mais au moins, elle ne tuait personne en se cachant derrière des prétextes débiles. Peu importait maintenant, qu’elle parle avec ses papiers de divorce, ce serait mieux pour tout le monde.  
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Nissa Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeVen 20 Jan 2017 - 20:12


- THE SADDEST PART ABOUT BETRAYAL -
i remember the first i time saw you
and you took the air i'm breathing
i don't know what happened
but we fell apart with the broken heart
nissa & benjamin
☆ ☆ ☆

Le pragmatisme avait toujours poussé Nissa à compartimenter les choses ; pendant la guerre, pendant qu’elle avait été là-bas, la préoccupation principale avait été de survivre, quel qu’en soit le prix, quelles qu’en soient les conséquences. Survivre, pour pouvoir rentrer, survivre, parce que sur le champ de bataille, c’était ça le seul but qui avait de l’importance – survivre à quelqu’un d’autre, durer plus longtemps que l’ennemi. Quand elle était revenue aux Etats-Unis, le but, ç’avait été d’oublier ; on n’lâchait pas l’armée comme ça, normalement – c’était censé être une vocation, pourtant après cette fois-là, jamais plus Nissa n’avait plié bagages pour partir sur le front. Elle avait toujours évité, elle avait toujours esquivé, elle avait fui, parce qu’elle n’avait jamais vraiment su si tout elle était déjà rentré de sa première mission. Si elle avait été la femme qui était partie, toujours ; elle se serait toujours crue plus brave que ça, mais esseulée comme elle l’avait été, au fond de ses tripes, face à la mort, face à la peur, la Solak avait découvert des épreuves qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Pourtant, elle n’avait pas été enlevée, ou torturée, ou maltraitée ou même grièvement blessée ; ç’avait juste été le chaos habituel de la guerre, de ces zones de vie désolées que d’autres voyaient tous les jours. L’instinct patriotique donnait un sens à tout ça, normalement ; mais plus le temps avait passé, moins la brune n’avait vu le moindre sens dans tout ce qui se passait. La nécessité cruelle de la mort, elle faisait partie de la vie ; mais tuer pour vivre, ça, ç’avait été quelque-chose qu’elle avait découvert bien trop loin de chez elle, de ses repères, de tout ce qui avait fait son existence. Et dans sa façon de compartimenter les choses, Nissa était toujours allée aux rendez-vous obligatoires chez le psy, elle avait parlé après des heures et des heures à fuir ; mais Benjamin n’avait toujours pu qu’interpréter les signes, analyser les silences, les moments où la réalité lui revenait, avant qu’elle ne fuie à nouveau vers ce qui était aisé. Sa vie avec Aaron, avec Benjamin avait été aisée ; un quotidien bien carré dans lequel elle avait joué les mères modèles, disposée et aimante – un miracle aurait-on pu dire, même si la psy avait sûrement griffonné quelque-chose de l’ordre du déni sur ses papiers. Elle n’avait pas pu faire mieux que ça, mine de rien : rien d’autre que s’reposer sur ce qui la sauvait, ce qui sauvegardait son âme. Sa capacité à amener dans ce monde un être innocent comme l’avait été Aaron – sa capacité à l’aimer, à être tendre et douce avec lui. La sensation que tous les jours, les tréfonds de son cœur se dégelaient, que des images agréables remplaçaient le chaos, et que ça pourrait être facile comme ça, de survivre au prix de trop nombreuses vies.

Assister à la ruine de tout ça, la ruine de son monde, son univers, ç’avait été trop, pour Nissa – clairement, fallait croire encore que malgré les apparences, elle était toujours humaine. Mais l’humanité n’lui apportait jamais rien de bon, à Nissa ; rien d’autre que de doux plaisirs, du bonheur trop grand, qu’on lui reprenait trop vite. Compartimenter, alors, était sa réponse à tout ; et tant pis si Benjamin n’pouvait pas comprendre – tant pis, même, si sous prétexte que le monde lui imposait un gêne mutant, maintenant, il se mette à jouer les héros, à jouer les bien-pensants qui pouvaient s’permettre d’attirer les autres jusqu’à eux pour leur donner une leçon de bon genre. Etait-ce pour ça qu’il n’avait pas signé les papiers ?! Pour la ramener ici, au beau milieu de la si jolie vie de mutant accompli qu’il menait maintenant, avec elle n’voulait savoir qui, et lui lancer le même laïus inutile, chargé de jugements et de critiques qui lui brûlait tant les lèvres ?! Elle n’en avait pas besoin, franchement ; elle n’avait pas besoin d’un mari comme ça dans son existence, son passé ou son futur. Au moins, le Benjamin vers lequel elle était revenue, après la guerre, avait essayé de faire autre chose qu’de s’tenir là, jugeant chaque attitude, chaque sentiment, chaque soubresaut de désespoir ou de rage. Ouais, elle était en colère, une rage dévastatrice qui tuait des gens comme les vagues d’un tsunami ! Et alors ?! Et alors quoi ?! Qu’on vienne la condamner à passer le restant de ses jours en prison, son avenir ne signifiait plus rien. Qu’on vienne l’abattre, au moins ça lui éviterait de mourir lentement dans d’atroces souffrances. Elle avait essayé, essayé d’tirer le bien dans toute la misère qui l’avait hantée pendant des années – et voilà c’qu’elle avait désormais ! Un fils mort trop tôt, un mari qui la jugeait jusque dans ses mots, ses regards, ses attitudes. Elle en avait marre, d’être venue pour ça, elle en avait marre, à l’idée qu’à quelques minutes près, elle aurait pu prendre ces foutus papiers, disparaître avec sans avoir à le croiser ! « Alors elle n’aimait pas sa fille comme j’aime mon fils ! » elle ne put s’empêcher de cracher, comme un venin du fond de ses entrailles comme si les mots de Benjamin avaient provoqué un trop-plein. Avait-il seulement remarqué qu’elle avait été silencieuse jusque-là, pendant tout son blabla ? Non, il était juste trop occupé à recracher les mêmes paroles en boucle, sans essayer de comprendre, sans vouloir comprendre, parce qu’après tout, il était un mutant maintenant, forcément mieux qu’elle, parce que pour se sauver d’une hypocrisie dégueulasse, il avait décidé d’arrêter de les tuer et de les traiter comme des monstres. Pourtant, quelques temps plus tôt, elle aurait volontiers dit qu’un père n’pouvait pas aimer son enfant comme une mère le faisait – qu’y’avait quelque-chose de physique, de non-dit, qui liait un bébé né des entrailles d’une femme, et cette même femme. Même au fin fond des abysses du doute et du chagrin, des remords et des cauchemars, Nissa elle avait toujours su que son bébé serait ce sursaut d’innocence, d’espoir, qui en vaudrait la peine. « Tu as commencé tout ça, autant que moi ! Arrête un peu d’jouer les hypocrites, franchement, ça en devient gerbant. Quand j’étais à l’hôpital, t’aurais pu te concentrer sur ça, être avec moi ! Mais toi, TOI, Benjamin, qui joue les Saints, là maintenant, tu es allé tuer ce type ! Fais pas comme si t’avais eu besoin que j’te motive, ou que j’aie retourné le cerveau. Le sang que t’as sur les mains, il est là à cause de toi. Moi, au moins, j’assume mes péchés. » et s’il croyait qu’elle avait pu le détester tout entier, sans l’ombre d’un doute, parce qu’il s’était révélé être un mutant, ça n’avait rien, rien de comparable avec c’qu’elle ressentait maintenant, ce qui la rattrapait, là, en face de son cher mari qui s’voilait la face et qui la jugeait comme l’unique criminelle dans la pièce ! « Si j’suis si horrible, si t’as rencontré des gens tellement mieuuux que moi pourquoi tu t’donnes la peine d’ouvrir la bouche ?! Pourquoi t’as pas signé ces foutus papiers quand tu les as reçus ?! Quoi, t’as besoin d’un punching-ball et maintenant que tes copains mutants te semblent gentils, c’est moi la méchante, de toute l’histoire ?! Va t’faire foutre, Benjamin ; t’as aucun droit d’appeler la mort de ton fils, et c’qui m’est arrivé, être tombé sur deux pourritures » et si elle aurait pu parler avec ironie, la hargne la gagna à nouveau, teintée de dégoût. D’un vrai dégoût. « Qui déteste l’autre le plus de nous deux, hein ?! Celui qui a besoin d’continuer à avancer, coûte que coûte, quelle que soit la direction, ou celui qui n’arrête pas d’revenir, pour remuer le couteau dans la plaie, en en rajoutant toujours une couche de plus ?! » à leur prochaine rencontre, elle serait l’unique responsable, elle lui aurait retourné le cerveau ou elle n’savait quoi ! Quelque part, elle pensait que c’était vraiment possible, que les choses tournent comme ça. Cette discussion, là maintenant, elle n’rimait à rien. « Sois juste content d’être débarrassé du monstre de ta vie, alors. » l’amertume la gagna, malgré tout. C’était à se demander qui voyait l’autre plus comme un monstre ; elle, elle n’savait plus. Tout c’qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait jamais prétendu être mieux que lui, qu’elle n’l’avait jamais enfoncé, la tête sous l’eau. Elle était juste partie – partie pour elle n’savait quelle raison, par désespoir plus que par haine, au fond. Des vérités qu’il n’méritait pas ; des confessions qui ne servaient à rien maintenant. Ils n’avaient plus le même nom, désormais, plus d’enfant ensemble, plus de maison – et d’ici peu ils n’auraient même plus de compte-commun, alors voilà, il était défait de toutes les monstruosités de son existence, Benjamin, qu’il soit heureux comme ça. Elle, elle n’avait plus envie de parler, plus envie de s’faire voler son temps ; Nissa passa la porte d’entrée, sans un regard en arrière.
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: (fst, benjamin), broken hearts are here to stay   (fst, benjamin), broken hearts are here to stay Icon_minitimeSam 11 Fév 2017 - 13:20

— nissa moreno & benjamin moreno —
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La vie avait cette façon dégueulasse de venir s’en prendre à ceux qui essayaient juste de faire leur vie tranquillement dans leur coin sans poser de questions à personne. Benjamin, il pouvait même estimer qu’avant tout ça, il avait eu une vie plutôt bien rangée. Une femme, un fils, une carrière dont il était fier et qui remplissait bien son compte en banque. Il avait eu une belle maison dans un beau quartier résidentiel. Il avait même fait de son mieux pour aider son prochain, ses gestes simples de la vie de tous les jours, comme aider une grand-mère à traverser la rue ou passer des heures à tourner dans le quartier pour aider la gamine des voisins à retrouver son chat. Il avait même donné du fric, un peu chaque mois à tout un tas d’associations humanitaires. Il n’avait pas l’impression d’avoir été un mauvais type. Juste un gars normal, avec une vie normale. Pourtant, il ne savait pas pourquoi, la vie avait décidé de lui arracher son fils et avec ça, ça avait été une longue descente aux enfers. Il savait bien qu’il ne remontrait jamais complètement à la surface à présent. Il avait conscience des erreurs qu’il avait pu commettre, du sang qu’il avait sur les mains, de la culpabilité qui pesait sur ses épaules et qui lui donnait bien souvent envie d’abandonner, de vraiment abandonner. Y avait pas que cette mutation dans ses veines qui l’avait, à plusieurs reprises, poussé à prendre un flingue pour le pointer sur sa tête, en espérant que tout finisse par s’arrêter. Chaque fois ça avait été le même résultat, sa mutation l’avait sauvé. Peut-être que c’était une punition, qu’on avait décidé qu’il vivrait encore de nombreuses années en portant le poids de ses erreurs. Au moins, si y avait un truc qui pouvait l’aider, c’était l’impression de ne plus s’enfoncer quotidiennement, c’était les paroles des gens comme Scarlett, qui l’aidaient à trouver la force d’avancer.

Scarlett, c’était une amie, rien qu’une amie. La première personne à lui avoir tendu la main en sachant ce qu’il avait pu faire. Lui, il ne pouvait pas se pardonner ce qu’il avait fait, mais avoir le pardon de Scarlett, la savoir qui l’acceptait comme il était, ça aidait, sans l’ombre d’un doute. Alors il ne pouvait pas supporter d’entendre Nissa parler de la rouquine comme elle le faisait. Elle ne la connaissait pas, elle n’avait pas le droit de la juger, de croire que la peine de Sclarlett n’était pas comparable à la sienne, soit disant qu’elle n’avait pas aimé sa fille autant qu’elle, elle avait aimé son fils. « Tu devrais t’écouter parler Nissa, tu devrais avoir honte de tes propres mots. » Elle avait été mère après tout, alors elle aurait dû comprendre Scarlett mieux que personne. Mas non, apparemment d’après Nissa,  aimer quelqu’un, ça voulait dire aller buter tout le monde et n’importe qui pour lui rendre justice. « Je sais très bien ce que j’ai fait ! J’ai pas besoin de toi pour réaliser que j’ai tué des gens, que j’ai du sang sur les mains. J’ai fait des conneries et maintenant j’ai pas d’autre choix que de vivre avec ça ! » Parce qu’il n’avait même pas la possibilité de s’ôter la vie pour retirer la douleur qu’il portait au quotidien. « T’as pas idée du nombre de fois qu’j’ai pu essayer de me faire sauter la cervelle sans résultat. » Parce que sa mutation était là, comme pour se foutre de sa gueule et lui rappeler un peu plus chaque jour la quantité de sang qu’il avait sur les mains. Clairement, il n’avait pas besoin de Nissa pour en avoir conscience. « J’pensais que tu valais mieux que ça, qu’tu pouvais encore être sauvée. » C’était pour ça qu’il avait parlé, qu’il essayait, qu’il n’avait pas signé ces papiers de divorce plus tôt que ça. Parce que tant qu’il était encore son mari, qu’y avait encore ce lien entre eux, peut-être qu’il aurait pu atteindre quelque chose en elle, cette partie d’elle qui l’aimait encore assez pour se donner la peine de l’écouter. Mais fallait croire que cette partie d’elle avait disparu à présent. Alors voilà, ils étaient signés, les papiers du divorce. Qu’elle en fasse ce qu’elle voulait maintenant. « J’avais tort. Désolé d’avoir beaucoup trop cru en toi. » Quel idiot il avait été de croire en son épouse comme ça. Maintenant c’était fini et peut-être que c’était mieux comme ça. « Ouais, c’est ça, et soit contente, t’es plus mariée à un transmutant ! » Il n’avait pas l’intention de la retenir, alors il la laissa passer la porte d’entrée. Si ça devait se terminer comme ça, tant pis. Ils avaient trop changé, tous les deux, ils avaient trop perdu et ils avaient choisi des voies trop différentes à présent. Il le sentait au fond de son cœur pourtant, qu’il l’aimait Nissa, ça faisait mal, mais ils ne pouvaient plus continuer comme ça tous les deux, coincés dans ce mariage qu’ils avaient abandonné depuis trop longtemps maintenant. 


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