≈ one million bullets. (isolde)

if you were a poet and i was a faultless muse, if you were the hero, yeah, i'd take a bullet for you, so take me in your arms, take me for all i have, 'cause i'd give my life for one of your belly laughs.

one million bullets

≈ ≈ ≈

Il l’avait appris en entendant la conversation des quelques personnes rassemblées autour des ordinateurs. Il était passé dans la pièce pour obtenir un dossier qu’il avait demandé – le dossier d’une certaine hunter avec qui il avait eu quelques problèmes ces derniers temps – et tout en parcourant les quelques pages, avait entendu quelqu’un dire, très clairement – “ouais, et vous savez, j’ai entendu dire qu’elle s’est fait vacciner pour échapper aux tests de Lancaster”. Pour Aldrich, il n’y avait pas de doute sur qui le ‘elle’ était. L’association se fit naturellement dans sa tête. Mais c’était bien la seule partie de la phrase qui faisait du sens à ses yeux. Le reste n’était que pur charabia. Les tests de Lancaster ? Aldrich n’en avait pas entendu parler. Et Isolde, se faire vacciner ? Elle qui luttait depuis le premier jour pour protéger les mutants et leurs dons, elle qui tenait à son don comme à la prunelle de ses yeux ? Combien de fois l’avait-il entendu dire qu’elle ne serait rien sans cette partie d’elle ? Non, ça ne faisait aucun sens. Il se retourna vers les quelques personnes, décidé à leur dire qu’ils avaient torts, bien sûr qu’ils avaient torts – mais les mots ne franchirent pas ses lèvres. Et s’ils avaient raison ? Et si Isolde l’avait vraiment fait ? Aldrich n’attendit pas d’entendre les détails. Peut-être n’était-ce que temporaire. Un vaccin temporaire. Mais à quel prix ? Les effets secondaire néfastes du NH24 étaient bien connus. Trop bien connus. Isolde prendrait un risque énorme en faisant ça. Un risque bien trop énorme. Et si elle l’avait fait, pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Il était son bras droit, son confident. Il était là pour elle, toujours, à tout instant. Alors comment avait-elle pu garder cet énorme secret ? Pourquoi ? Pourquoi avait-il eu à l’apprendre de la conversation de quelques inconnus dans le laboratoire informatique du Redwolf Castle ? Pourquoi pas de Isolde elle-même ? Avait-elle peur de lui annoncer, était-elle réticente à le faire, sachant qu’il réagirait comme il réagissait à l’instant ? Les questions se bousculaient et se frappaient dans l’esprit de l’homme, qui quita la pièce sans demander son reste. Le coeur d’Aldrich battait à tout rompre dans sa poitrine, assourdissant tout le reste du monde. Il avait une montagne de trucs à faire aujourd’hui, mais ça attendrait bien. Il fallait qu’il parle à Isolde.

Heureusement, il savait qu’elle était au QG aujourd’hui. Où exactement, il n'en savait rien. Il arrêta quelqu'un sur le chemin, lui jetant un regard insistant. "T'sais où est Isolde ?" Le jeune homme haussa des épaules. Soupirant, Aldrich décida que le mieux à faire était d'aller attendre dans son bureau. Il se dirigea vers la petite pièce, et se laissa tomber sur l’une des chaises. Elle finirait par revenir. Ça laissait du temps à Aldrich pour cogiter sur ce qu’il venait d’entendre. Il n’en revenait tout simplement pas. Il essayait très fort de ne pas sauter aux conclusions avant d’avoir entendu la version d’Isolde, la version sortant de ses propres lèvres, mais c’était plus que difficile. Il était soudainement incapable de penser à autre chose. Il ne pouvait pas accepter ça. Pas de cachoteries, pas de mensonges. Il en avait eu suffisamment dasn sa vie. Il s’était fait une promesse, de prendre soin d’Isolde - de la protéger, de la garder en sécurité, de s’assurer de son bien-être. C’était plus fort que lui, il ressentait un lien profond avec la jeune femme, un véritable désir instinctif de la protéger contre le reste du monde. Il savait qu’elle n’en avait pas besoin, du moins pas la plupart du temps – elle était forte, elle était solide, bien plus que la majorité des gens. Il la savait capable de grandes choses, de grandes décisions. il croyait en elle. Mais il avait aussi besoin de garder un oeil sur elle. De la rattraper si elle tombait. De la protéger du feu des ennemis. C’était étrange, cet instinct paternel qu’il avait envers elle. Ils se connaissaient depuis tellement peu, après tout. Il lui semblait que c’était hier que la jeune femme débarquait à son garage, émerveillée devant cette voiture qu’il retapait. Elle lui avait posé des questions, ils s’étaient enthousiasmés ensemble. À l’époque toujours vivement blessé du rejet de sa propre fille, Aldrich avait trouvé refuge en Isolde. Elle, acceptait sa protection. Elle, acceptait sa présence. Elspeth refusait tout. Rejetait tout. Elspeth – c’était douloureux d’y penser, qu’elle ne voulait plus de lui, qu’il n’était plus un père à ses yeux. Il voulait tellement – tellement – lui montrer qu’il avait changé. Qu’il regrettait. Qu’il regrettait tellement, et qu’il était tellement fier d’elle, de ce qu’elle était devenu – mais ce n’était pas suffisant pour elle. Il ne pouvait pas la blâmer. Alors il jetait son dévolu sur Isolde. Elles auraient pu être soeurs, ces deux-là. Deux blondes avec un sacré caractère. Ça le faisait rire, parfois, Aldrich, de penser à ça. Ça le faisait sourire. Puis il se rappelait la manière dont il avait traité sa vraie fille. La manière dont elle avait claqué la porte du motel. Non, il ne pouvait pas la blamer. Mais il ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’un jour elle saurait lui pardonner. Et qu’il pourrait être son père à nouveau. Et qu’elle pourrait être amie avec Isolde. Et qu’il pourrait veiller sur elles deux. Un fantasme, peut-être. Mais c’était agréable d’y penser.

Aldrich n’eut pas à attendre trop longtemps pour qu’Isolde ne revienne dans son bureau. Elle tenait quelques feuilles à la main – son discours, sans doute, pour celui de dans quelques jours. Un discours charnière dans la campagne, qu’elle devait réussir à tout prix. Il n’attendit pas qu’elle lui demande pourquoi il était là – il se leva, et referma la porte derrière elle. “Faut qu’on parle” laissa-t’il tomber d’une voix grave. Il lui fit face, bras croisés, sourcils froncés. À la vue d’Isolde, les mots se répétèrent dans sa tête – vaccinée, pour les tests de Lancaster – et il sentit une vague de colère et d’incompréhension le saisir à nouveau. Il avait du mal à la regarder dans les yeux, et les mots se bousculaient dans sa gorge. “Toi et moi, on se fait confiance, non ? J’veux dire, j’suis avec toi dans tout ça. J’espère que tu le sais.” Il prit une inspiration, posant ses deux mains sur le dos de la chaise devant lui. “J’viens d’entendre quelque chose, quelque chose à propos de toi, et je sais trop quoi en faire. J’sais pas trop quoi en penser. Et j’ai b’soin que tu m’dises la vérité, Isolde, parce que j’supporterais pas que tu me mentes. Tu comprends ? Faut que tu m’le promettes, que tu vas pas me mentir, et que tu vas m’dire la vérité sur cette histoire, coûte que coûte. D’accord ?”

SUR TH DEPUIS : 15/02/2015

Pretending life is worth the fight

— Aldrich Fitzgerald & isolde saddler —

I heard a whisper on my shoulder Pretending life is worth the fight, can you hear the song of thunder When fear strangles a soldier's pride And on the surface of the waters Will dance reflections of the fire in the night. I remember cheering from the towers A face is smiling in the light I remember the bells, the flowers Those days are dying in the dark. — the other side.

La campagne se déroulait plutôt bien pour l’instant. Y avait encore personne qui avait essayé de la tuer, ou alors il avait été arrêté avant qu’elle ne s’en rende compte. Y avait du monde pour la protéger après tout. Lancaster de toute façon, il était déjà tellement persuadé d’avoir gagné, qu’il ne lui portait pas le moindre attention. Elle n’avait pas franchement l’impression qu’il la considère vraiment comme une adversaire, plus comme une gamine sur son chemin, une pauvre fille que personne ne voudrait voir à la tête de la ville. Il se trompait sans doute, parce qu’il n’avait pas idée du nombre de personne en ville qui ne supportait plus la façon dont il dirigeait les choses. Ce n’était même plus qu’une simple histoire de transmutants contre les hunters, c’était même les humains, ceux qui n’avaient rien à voir dans cette guerre qui se jouait dans les rues de la ville, eux aussi, ils en avaient marre de la façon dont la ville pouvait fonctionner. Ils étaient les dommages collatéraux d’une guerre que Lancaster ne faisait qu’envenimer, jour après jour. Fallait trouver un moyen de l’arrêter celui-là. Sans doute que ça n’allait pas tout régler, les hunters, ils n’avaient pas besoin de Lancaster pour faire leur vie comme ils en avaient envie. Mais au moins avec Lancaster écarté du sommet de la ville, y aurait moyen de mettre en place des stratégies pour rendre la vie des habitants plus facile. Les laisser partir s’ils pensaient être plus en sécurité ailleurs, les laisser vivre comme ils en avaient envie, même à la nuit tomber et virer ce fichu squad qui faisait des patrouilles la nuit et n’hésitaient pas à s’en prendre à n’importe qui qui trainerait dans la rue après 22h30 comme si c’était le pire crime au monde. Y avait des trucs à faire pour apaiser les tensions dans cette ville, mais Insurgency, ça ne suffirait pas. Fallait bien dire les choses telles qu’elles étaient, Insurgency, ça n’apaisait rien, ça répondait à la violence par la violence. Isolde ne regrettait pas d’avoir lancé ce groupe, fallait bien que quelqu’un vienne répondre aux hunters avec la même force qu’ils utilisaient eux. S’ils te frappent, frappe les plus fort, c’était ce qu’il avait souvent dit son père, une méthode éducative qui pouvait être discutable, mais le fait était, qu’il avait su qu’elle était toujours capable de frapper plus fort. C’était le but d’Insurgency. Mais la mairie, ce n’était pas un coup supplémentaire, c’était un vrai moyen d’agir, sans se contenter de rajouter des cadavres sur les corps des personnes déjà mortes.

Cette campagne, il fallait qu’elle la gagne et elle s’en donnait les moyens. Elle travaillait dur pour y parvenir et jongler entre une campagne politique, alors même qu’elle n’y connaissait pas grand-chose de base en politique, et son boulot de mère, c’était loin d’être évident. Heureusement qu’elle avait du monde pour l’aider, sur les deux tableaux, sans quoi, elle aurait bien du mal à gérer la situation. Mais pour l’instant, ça allait. Elle allait la réussir cette campagne, elle n’avait pas le choix si elle voulait enfin que les choses puissent bouger dans cette ville. Elle n’en pouvait plus de voir les choses devenir chaque jour de pire en pire. Plus on laissait de pouvoir entre les mains des hunters, plus ils avaient l’occasion de foutre la merde autour d’eux. C’était Lancaster en ce moment qui avait le pouvoir et il n’hésitait pas à en abuser. Entre son couvre-feu débile qui empêchait les gens de vivre leur vie comme ils l’entendaient et la mise en quarantaine qui maintenant la population enfermée, prisonnière d’une ville dans laquelle ils pouvaient se prendre une balle dans la tête rien qu’en se baladant dans les rues ; y avait plus grand-chose à Radcliff qui avait du sens. Il fallait en finir avec cette politique débile et commencer par virer Thaddeus, ce serait un bon début. Elle ne prétendait pas pouvoir faire des miracles, si seulement elle avait pu simplement se débarrasser de tous les chasseurs de la ville et que tout le monde puisse vivre en paix, elle l’aurait fait, mais prendre la mairie, ça ne voulait pas dire ça malheureusement. Y aurait toujours des hunters, y aurait toujours des problèmes et c’était déjà certain qu’il y aurait toujours des cadavres pour souiller les rues de la ville. Y avait rien qu’elle puisse faire pour complètement arrêter les hunters. Ils étaient complètement cinglés ceux-là. Cependant, si y avait moyen d’au moins les freiner un peu, ce serait forcément une bonne chose. Fallait bien qu’au bout d’un moment ils arrêtent de se prendre pour des dieux qui avaient tous les droits. Si elle arrivait déjà à en foutre quelques-uns derrière les barreaux, là où ils méritaient d’aller, tout en sauvant quelques vies, ce serait déjà une victoire.

Elle avait dû quitter son bureau quelques minutes plus tôt pour partir à la recherche d'un dossier. L'avantage d'avoir installé le qg d’insurgency dans un château, en plus d'avoir pas mal de place, c'était qu'elle avait pu se trouver un bureau juste à côté d'une chambre. Alors, elle pouvait laisser Clara dormir dans la chambre d’à côté tout en bossant tranquillement dans son bureau, ça lui permettait au moins de pouvoir sortir un peu de chez elle tout en gardant sa fille près d'elle. D'autant plus que ce château c'était probablement l'endroit où elles étaient le plus en sécurité à Radcliff. Il était protégé par le pouvoir de Castellanos et puis y avait plein de transmutants là-dedans, si un chasseur entrait dans ce château par miracle, il ne ferait pas long feu. Tant qu’Absalon était en vie, y avait pas de raison pour que quelqu'un de non autorisé entre. Bref elle se savait en sécurité ici et surtout elle savait sa fille en sécurité. Assez pour pouvoir la laisser dormir tranquillement dans la chambre sans qu'elle ne soit dans la pièce d’à côté au moins quelques minutes. Juste le temps de descendre pour aller chercher des dossiers qui avaient été rangés plus loin. Elle travaillait sur son discours depuis des heures maintenant et elle avait toujours besoin de vérifier des informations, de trouver des détails en plus. Elle avait fait vite, attrapant ce dont elle avait besoin avant de remonter les marches à toute allure. Poussant la porte de son bureau, elle eut un léger sursaut en y voyant Aldrich. Elle avait quitté ce bureau sans qu'il n’y ait pas de personnes dans son bureau, elle s'était attendue à ce que ce soit toujours le cas quand elle reviendrait. Il avait l’air bizarre d’ailleurs et il voulait parler. Un sourcil légèrement arqué elle le suivit du regard alors qu’il venait fermer la porte. « Okay. » Elle était un peu septique quand même, y avait de quoi après tout. Elle se laissa tomber dans son fauteuil avant de déposer ses quelques papiers sur son bureau, sans lâcher Aldrich du regard. « Ouais on se fait confiance. » Y avait pas de raison, elle lui faisait confiance, il lui faisait confiance, alors c’était quoi le problème ? « Bien-sûr que je te dirais la vérité. » C’était pas comme si elle avait grand-chose à cacher de toute façon. « Alors, qu’est-ce que les gens disent de moi ? » Qu’est-ce qu’y avait comme potin passionnant sur elle qui avait attiré ainsi l’attention d’Aldrich.

if you were a poet and i was a faultless muse, if you were the hero, yeah, i'd take a bullet for you, so take me in your arms, take me for all i have, 'cause i'd give my life for one of your belly laughs.

one million bullets

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Aldrich n’était vraiment du genre à tourner autour du pot. Ça n’avait jamais été le cas – quand il avait un problème, il l’affrontait tête première, peu importe les conséquences. Les confrontations, ça ne lui avait jamais fait peur. Il ne se gênait pas pour dire quand quelque chose ne faisait pas son affaire, quand quelque chose le dérangeait. C’était ça qui détruisait les gens – tout garder à l’intérieur. Et Aldrich en avait déjà suffisamment à l’intérieur, il n’avait vraiment pas besoin d’en rajouter. Il aurait très bien pu, en entendant la conversation des scientifiques, d’ignorer ce qu’ils avaient dit, et de garder ça pour lui – Isolde lui en parlerait si elle avait besoin de le faire. Mais Aldrich était convaincu que ce n’était pas la bonne solution. Parce qu’attendre que les problèmes se règlent d’eux-mêmes ne faisait souvent que créer de nouveaux problèmes. L’honnêteté était une valeur grandement sous-estimée – et nécessaire, ces derniers temps. Aldrich faisait confiance à Isolde, il savait qu’elle prendrait toujours la meilleure décision possible. Mais cette décision-là, il avait bien du mal à comprendre comment elle pouvait être la bonne. Ça allait à l’opposé total de la nature de la jeune femme. Elle avait créé Insurgency pour protéger les mutants – elle était fière d’en être un. Son don à elle, il lui était précieux. Pas comme Aldrich. Son don à lui avait été une malédiction qui lui avait pourri la vie. Qui l’avait séparé de sa famille. Qui avait tué sa femme. Ce vaccin, il l’avait utilisé à la seconde où il en avait entendu parler – parce que c’était la meilleure chose à faire pour lui, et parce qu’il le voulait. Aldrich doutait bien qu’Isolde ne voulait plus de son don. C’était une décision politique, sans nul doute. Aldrich n’avait pas vraiment de difficulté avec le fait qu’Isolde prenne ce genre de décision – elle était assez grande, après tout, et responsible. C’était plutôt le fait qu’elle ait pris cette décision sans lui en parler – il était censé être son bras droit, son confident, son conseiller. Et il avait été gardé dans l’ombre pour cela. Son orgueuil était affecté, oui, un orgueuil fragile – mais c’était sa relation avec Isolde qui était ébranlée, et Aldrich voulait mettre les choses au clair. Et il n’avait aucune autre manière de le faire que d’aller lui parler directement. Qu’elle le veuille ou non – et Dieu savait à quel point la jeune femme pouvait être têtue. Elle s’était lancée en campagne électorale contre Lancaster, après tout. Juste ça démontrait une volonté de fer. Oui, Aldrich admirait beaucoup Isolde, ce n’était pas quelque chose qu’il cachait. Il était fier de pouvoir travailler avec elle, et de pouvoir vraiment faire une différence dans cette ville de dingue qu’était Radcliff. Enfin il pouvait faire quelque chose de bien, améliorer la vie des gens au lieu de la détruire. Car il n’avait fait que ça dans toute sa vie, faire du mal aux autres. Il était plus que temps qu’il commence à faire le contraire. Insurgency lui donnait cette opportunité là, de devenir quelqu’un de bien. Il faisait des sérieux efforts – bien plus que n’importe quand dans sa vie.

Isolde apparut finalement dans le bureau, l’air un peu surprise de le trouver là. “Okay” dit-elle tout simplement, quand il lui dit qu’ils devaient parler. Alors que la jeune femme se posait dans son fauteuil, et que Aldrich lui demandait s’ils se faisaient toujours confiance – parce que là était la base de leur relation, et c’était exactement qui était mis en jeu. La jeune femme répondit à l’affirmative. Aldrich insista sur le fait qu’elle devait lui dire la vérité – il ne supporterait pas de mensonges entre eux. “Bien sûr que je te dirais la vérité” répondit Isolde d’un air évident. Elle paraissait vraiment confuse – peut-être que ces rumeurs étaient fausses ? Peut-être qu’Aldrich s’emballait pour rien. Ce ne serait pas la première fois, c’était un peu une habitude chez lui. Mais tout de même, il voulait confirmer avec elle. Qu’elle lui dise ce qu’il en était. Il acquiesça donc. “Bien.” “Alors, qu’est-ce que les gens disent de moi ?” Aldrich contourna la chaise posée en face du bureau d’Isolde, et s’y laissa tomber. Soupirant, passant une main sur son visage, il planta son regard dans celui de la jeune femme. “On raconte que tu t’es fait vaccinée” laissa-t’il tomber simplement, ne lâchant pas les yeux d’Isolde. “Pour Lancaster.” Il avait prononcé le dernier mot avec un mépris qu’il ne retint pas – après tout, ce n’était guère un secret qu’Aldrich ne ressentait que de la haine par rapport au présent maire. Il continua d’observer Isolde, pour voir sa réaction. “Je sais pas ce qui t’as pris de faire ça. Tu sais à quel point ces vaccins sont dangereux.” Aldrich soupira. Il pensait à toutes ces histoires de vaccination qu’il avait entendu, et il pensait à la petite Clara. Il sentait qu’il commençait à s’énerver, et il voulait éviter ça. Après tout, il n’était pas venue pour engueuler Isolde, mais simplement pour lui demander de lui dire la vérité. “Est-ce que c’est vrai ? Tu t’es fait vaccinée ?” Et puis, l’inévitable suivit. “Et pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?” Car après tout, c’était ça, le véritable coeur du problème. Était-il le seul à ne pas savoir ? Est-ce que tout le monde savait ? Tout le monde sauf lui ?

SUR TH DEPUIS : 15/02/2015

Pretending life is worth the fight

— Aldrich Fitzgerald & isolde saddler —

I heard a whisper on my shoulder Pretending life is worth the fight, can you hear the song of thunder When fear strangles a soldier's pride And on the surface of the waters Will dance reflections of the fire in the night. I remember cheering from the towers A face is smiling in the light I remember the bells, the flowers Those days are dying in the dark. — the other side.

Isolde, c’était le genre de fille qui avait tendance à prendre des décisions rapidement, sans vraiment passer beaucoup de temps à y réfléchir. Impulsive au possible, quand elle avait une idée qui lui passait par la tête, elle y allait. Même si, parfois, ça la poussait à aller faire exploser un bâtiment pendant que les autres, se contentait de faire la fête, bien tranquillement. Depuis quelques jours en l’occurrence, elle ne faisait que ça, des trucs impulsifs. Elle avait donné naissance à sa fille pourtant, environ un mois plus tôt, ça aurait dû la rendre un peu plus raisonnable, mais c’était loin d’être le cas. La mort d’Anthea, elle avait tout chamboulé dans son esprit. Elle avait été sa meilleure amie, cette fille qu’elle connaissait depuis sa plus tendre enfance et elle était morte. Encore une fois. C’était ça qui l’avait poussée à faire un tas de choses non réfléchies, à commencer par se rendre chez les DeMaggio pour s’en prendre à Rafael. Il avait tué Anthea, il aurait mérité qu’elle le tue. Non content de l’avoir tuée elle, il fallait aussi qu’il ait tué son père, presque huit ans plus tôt. Elle aurait dû le tuer ce jour-là, elle avait voulu le tuer et dans la liste des décisions impulsives qu’elle avait pu prendre dans sa vie, malheureusement, briser la nuque de cette ordure n’en faisait pas partie. Elle l’avait laissé vivre, rentrant chez elle pour soigner ses plaies – ou demander à Léda de s’en occuper – et récupérer sa fille. Elle aurait dû le tuer et l’envie de le faire payer, lui et tous les autres types comme lui, elle était restée trop présente en elle au fil des jours qui avaient suivis la mort d’Anthea. Sans doute qu’affronter les regards pleins de mépris de la famille de la jeune femme ne l’avait pas aidée. Tout était de sa faute, elle le savait bien, maintenant, fallait qu’elle fasse quelque chose et, se présenter à la mairie, sur le moment, ça avait semblé être un bon moyen de faire bouger les choses. Encore un truc qui lui venait de nulle part. Elle en avait rapidement parlé à quelques personnes d’Insurgency, Aldrich, Léda et c’était à peu près tout. De toute façon, c’était trop tard pour qu’on la retienne. Elle était douée quand il s’agissait de prendre des décisions complètement folles sur un coup de tête et elle était persuadée, qu’y avait personne dans ce monde, en droit de lui dire ce qu’elle pouvait et ne pouvait pas faire.

Alors, peu de temps plus tôt, elle était même allée jusqu’à s’injecter un vaccin dans les veines sans en parler à grand monde non plus. Y avait des échantillons de NH24 dans le laboratoire du QG, alors, elle y était allée, elle s’était servie comme une grande et elle s’était injecté ce truc dans les veines. Après de longues minutes d’hésitation quand même. Son pouvoir, elle y tenait. Elle était fière d’être une transmutante et elle pensait que personne ne devrait avoir honte de ça, ou avoir besoin de le cacher. Que certains aient des pouvoirs trop difficiles à vivre pour les garder, elle comprenait. Mais sans ça, elle avait toujours eu une certaine aversion pour le vaccin. Parce qu’il était incomplet, plein de merde et que tout le monde s’en fichait. Tout était mieux que d’être un transmutant après tout. Une belle connerie selon elle. Si bien que, même avant la bombe de la mairie, même avant Insurgency, elle s’était pointée dans la base militaire, là où étaient stockés les vaccins, pour les faire exploser. Est-ce que ça avait servi à quelque chose ? Non, y avait eu des problèmes de stocks à la pharmacie pendant quelques jours, mais vu que cette merde rapportait beaucoup d’argent, elle était bien entendue, produite en masse, alors très rapidement, cette petite explosion avait été complètement oubliée. Mais elle avait voulu qu’on le chasse, qu’on s’en rende compte quelque part, qu’y avait des gens qui étaient absolument contre ce vaccin. Elle aurait dû faire plus sans doute pour que ça marche, mais elle n’avait pas eu l’esprit clair à cette époque, tout juste enceinte, célibataire, elle venait de perdre Anthea et le reste de ses amis dans une explosion, alors non, là non plus elle n’avait pas réfléchi à grand-chose avant d’agir. Le fait était, que le vaccin, elle l’avait détesté dès qu’on avait commencé à en parler. Pour tellement de raison, les effets secondaires évidemment, l’usine à fric que ça représentait, bien au-delà d’une volonté d’aider et puis, parce qu’elle était loin de se considérer comme malade, alors le mot vaccin en lui-même, il était particulièrement déplaisant. Elle en avait eu des raisons d’hésiter à s’injecter ça dans les veines. Et une seule de franchir le pas de le faire. C’était celle-là qui avait gagnée, elle l’avait fait, elle s’était vaccinée et maintenant, elle pourrait s’approcher de Lancaster et de n’importe quel hunter en passant seulement pour une humaine. Ça lui éviterait au moins une balle dans la tête.

Ces raisons étaient bonnes et justifiées d’après elle et de toute façon, qui est-ce que ça pouvait déranger qu’elle se soit vaccinée ? Y en avait plein d’autres qui le faisait, pourquoi pas elle ? Parce qu’elle sans doute, elle était vraiment très fière de son pouvoir. Trop fière peut-être parfois. C’était bien ce pouvoir qui lui avait permis de s’en sortir chez les DeMaggio. Rafael l’aurait tuée sinon, ça ne faisait aucun doute. Elle portait encore sur son corps les séquelles dérangeante de leur altercation, les bleus, les plaies qu’elle cachait sous ses fringues et sous le maquillage par nécessité pour la campagne. Son épaule lui faisait encore mal alors que la trace du poignard qu’il avait enfoncé dedans était encore bien visible. Maintenant qu’elle n’avait plus son pouvoir, c’était plus possible de résister à la tentation de retourner lui refaire le portrait. Elle laissa échapper un léger soupire suite à la réplique d’Aldrich. Ouais, c’était le vaccin qui l’inquiétait. » Bha au moins, ça change des ragots habituels. » Elle avait eu l’habitude d’entendre des trucs dans son dos, notamment quand elle avait été plus jeune, dans une ville encore très religieuse, dans un petit lycée comme celui de Radcliff, le fait qu’elle sorte avec des filles, ça avait fait jaser, d’autant plus qu’à l’époque, elle n’avait vraiment pas été sûre d’aimer aussi les garçons. Ce qui était aujourd’hui plus que confirmer, puisqu’en plus d’avoir un bébé, elle avait Cesare dans sa vie. Mais non, pour une fois, ce n’était pas de ce genre de trucs dont on parlait. A propos de bébé et de Cesare, y avait aussi beaucoup de gens qui parlait du père du bébé, tirant des hypothèses qu’elle n’affirmait jamais, sans les infirmer pour autant. Alors cette histoire de vaccin c’était peut-être une grande première. C’était plus qu’un ragot dans le fond, c’était juste un fait. « Ouais, je me suis vaccinée. » Elle n’allait pas lui mentir de toute façon. Elle n’avait jamais eu l’intention de le cacher, la preuve étant qu’y en avait déjà qui le savait. « Mais certainement pas pour Lancaster. » Y avait rien qu’elle faisait pour lui, c’était plutôt contre lui qu’elle agissait. Et ce vaccin, c’était encore une nouvelle stratégie, contre lui. » Jte l’ai pas dit parce que … » Elle hésita un moment avant de hausser les épaules, comme si c’était une évidence. « Parce que t’étais pas là sur le moment, je suppose. » Elle n’avait pas forcément cherché à savoir s’il était au QG au moment où elle avait pris sa décision en réalité, elle l’avait prise, elle avait mis son plan à exécution, fin de l’histoire. « J’viens de me présenter à la mairie contre un type qui déteste les mutants, dans une ville avec plein de types qui détestent les mutants. Des types qui ont des bracelets qui sonnent dès qu’ils sont proches d’un transmutant. » Une ville de cinglés d’après elle, mais bon, elle n’avait pas besoin d’ajouter ça. « Je déteste ce vaccin, mais ça va durer quoi ? Un mois, c’est mieux qu’une balle dans la tête. » Un mois et elle s’en remettrait, une balle dans la tête en revanche, elle ne s’en serait jamais relevée. Alors, il pouvait bien admettre que c’était pas le truc le plus débile qu’elle ait fait de toute sa vie, mais dans le fond, elle ne répondait qu’à moitié à sa question, pourquoi est-ce qu’elle ne lui avait pas dit ? Parce que ça ne lui avait pas semblé capital sans doute, parce qu’elle était assez grande pour prendre ce genre de décision toute seule ou parce qu’elle avait un sérieux problème de communication.

» your mouth is a revolver firing bullets in the sky.(s.)
» Yesterday's a million miles away (ivotra)
» a million reasons (adonis)
» June - I've seen a million faces
» • One heart with a million voices, one chance to remember your name~ Derek&Soren

≈ one million bullets. (isolde)

≈ one million bullets. (isolde)

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