If we burn, you burn with us

Ce qui est embêtant en étant flic, c'est que vous n'avez pas vraiment de jours de congé et le week-end presque inexistant. Regardez-moi, nous sommes samedi, 7h30 du matin et je me prépare à me rendre au commissariat afin de commencer ma journée. J'envie parfois les autres, ces personnes qui peuvent souffler un bon coup le vendredi soir quand ils s'apprêtent à reprendre la route pour le chemin du retour. Moi le vendredi soir, je garde à l'esprit tout ce dont je dois faire le lendemain, c'est parfois épuisant. Cela dit, j'adore mon travail, même dans une ville comme Radcliff. Toutes ses histoires en rapport avec les mutants ou les hunters, cela rend mon travail bien plus compliqué, mais cela donne aussi une bonne petite dose d'action, ce qui reste tout de même dangereux pour mes collègues humains, non en fait même pour moi car si je montre de quoi je suis réellement capable au boulot, je risquerais de créer à nouveau le même schéma qu'à New York et je n'en ai pas tellement envie, mais user de mon pouvoir, j'en suis parfois obligé, aussi bien en service qu'en civile. Tous les mutants ne sont pas des gentils. Enfin bref, terminé d'être plongé dans tes pensées Derek, il est temps de se lever.

Quittant les draps ainsi que la chambre, je m'accordais les 30 minutes matinales pour me préparer à ma longue journée. Le samedi restait assez calme au boulot, surtout qu'aujourd'hui, j'allais passer une bonne majorité de la journée au parc, pour la ronde en solitaire. Une fois la douche terminée et les dents propres, je pris un rapide petit-déjeuné pour ensuite utiliser les 15 dernières minutes pour m'habiller et faire mes cheveux. Le temps s'annonçait sec et chaud et j'allais devoir porter mon uniforme, voilà encore un point négatif. Une fois tout ça fait, il était temps de partir, il fallait que je passe au commissariat avant de partir pour le parc, et bien oui, il fallait bien que je pointe le début de ma journée si je voulais être payé. Passant par le Starbuck du coin pour prendre un bon café, je laissais la voiture garée au coin pour continuer ma route tranquillement. Ma ronde allait pouvoir commencer, en espérant qu'elle se passerait sans incident.

À New York, le plus grand parc de la ville est "Central Park", il est aussi de loin le plus dangereux lors des rondes nocturnes. Drogués, SDF agressifs, mutants égarés, il y avait de tout. Ici, à Radcliff, cela restait assez tranquille la journée, le plus grand risque qu'il pouvait y avoir, c'était encore l'une de ses manifestations anti-mutants, c'était surtout durant ce genre de rassemblement qu'il fallait être sur ses gardes. Heureusement, aujourd'hui il n'y avait normalement rien de prévu, c'était donc pour cela que je faisais ma ronde seule, ce qui était mieux puisque mon collègue était un gros porc qui ne cessait jamais de parler et de s'arrêter à tous les coins du parc pour s'assoir pour reprendre son souffle. L'équilibre des forces, c'était ce que je me disais que je pensais à la drôle de formation que le capitaine avait choisie. Il restait tout de même quelqu'un d'intelligent, je suppose que c'était ça son point fort.

Le café terminé, je pris la peine de le mettre dans la poubelle, mais mon geste fut interrompu par les vibrations de mon portable. Je le pris de ma main gauche, je venais de recevoir un texto de ... Soren Jefferson. Ouah ... ça faisait longtemps que je n'avais pas eu d'échange avec lui. Soren ... il représentait tout pour moi. Mon meilleur ami, un frère, un coach ... un fantasme, peut-être même mon plus grand désir! Mais bien sur, il ne savait pas tout ça, il devait juste penser que j'étais son meilleur ami, comme à l'époque de nos 15 ans. J'ouvris le texto d'un revers du doigt et le texto apparut: "Deuxième bancs à droite, juste devant toi." Je relevai ma tête et instinctivement mes yeux prirent la direction indiquée. Il était juste devant moi, le sourire aux lèvres ... plus beau que jamais.

One heart with a million voices, one chance to remember your name ~ Derek & Soren

New-York, la ville de tout les désirs, la ville de tout tes désirs. Cette ville grouille de vie et d'envie. T'adore ça, ça te stimule. Puis faut dire que cette ville ne dort jamais, ça te permet de sortir quand tu en as envie, de vivre ta vie de débauche sans aucun souci. New-York est parfaite pour toi, elle est un peu ton âme-sœur, tu n'aurais pas pu naître ailleurs, tu aurais fais tâche.

Sauf que New-York a perdu de sa splendeur depuis quelques temps, tout t'y paraissait plus fade, moi extraordinaire.  Tes sorties se sont fait moins fréquentes et tu as même été jusqu'à refuser les avances de certains hommes. Toi, Soren, refuser de passer du bon temps? On pourrait penser que tu es tombé sur la tête ou que tu as laissé ta personnalité sulfureuse aux vestiaires. Non, pas possible. Le monde ne tournerait plus rond si ça avait été le cas. C'est juste que Derek a disparu de ta vie depuis quelques temps. Ton meilleur ami a décidé de te laisser vivre à New-York et de partir pour Radcliff – c'est quoi de ce nom sérieusement ? Il aurait pu trouver plus sympathique comme ville – tu ne sais pas ce qui lui a prit, c'est lui qui doit être tombé sur la tête. Comment préférer n'importe quelle ville à New-York ?

Toutefois, depuis son départ quelque chose a changé chez toi, faut dire que t'as toujours eu l'habitude de rester avec Derek, vous êtes inséparables depuis vos 15 ans et même si tu ne veux pas te l'avouer, t'en as quand même 35. Ça fait 20 ans qu'il te suit partout, que tu peux compter sur lui à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et là, du jour au lendemain, il se casse. Lâche. T'aurais pu ne rien faire, prendre des décisions de grande personne et continuer ta vie comme si de rien était. Après tout, les gens vont et viennent, surtout chez toi. Tous, sauf une. Derek est le seul point constant dans ta vie et t'as faire comme si t'en avais rien à foutre et que tu ne le remarquais pas, t'en es bien conscient. Tu ne peux pas laisser Derek dans sa petite ville, sans toi. Ce n'est pas possible.

Alors, en gamin que tu es, t'as décidé de faire tes valises et de partir visiter Radcliff. Ton travail peut bien attendre un peu et de toute façon, tu peux le faire à distance, tant que tu n'as pas à voir de nouveaux clients et si ça doit arriver tu retourneras à New-York. Là, ce qui t'intéresse c'est retrouvé ton meilleur ami, t'as besoin de lui raconter tes nouvelles aventures, d'entendre ses remarques sur ta façon de vivre et tout le reste. T'as simplement besoin qu'il remette ce petit piment dans ta vie, que tout redevienne comme avant.

Comme tu peux t'y attendre, quand t'arrive à Radcliff, tu te demandes ce qu'il a bien pu trouver à cette ville. Enfin, il doit avoir ses raisons. Il faudra que tu lui demande d'ailleurs. Tu connais un peu ses habitudes, parce que même si vous avez un peu moins de contact, il n'a pas pu s'empêcher de t'envoyer quelques mails pour t'expliquer ce qu'il faisait de ses journées. Et tu sais très bien, que le samedi, il a le droit à une ronde du parc. Ça tombe bien, il fait beau, tu vas pouvoir aller prendre le soleil. Lunette de soleil sur le nez, tu décides d'aller te poser sur un banc, attendant que ton meilleur ami fasse son apparition. Tu ne mets pas longtemps à le remarquer, il ne passe pas inaperçu dans son petit uniforme. Un sourire se dessine sur ton visage alors que tu sors ton téléphone pour lui envoyer un message. Tu ne doutes pas du fait qu'il doit l'avoir sur lui, donc il va pouvoir le voir rapidement. Tu lui dis où regarder, il ne devrait pas avoir trop de mal à te reconnaître quand même. « Surpriiise ! » lâche-tu avec un grand sourire alors qu'il s'approche de toi. « T'es sexy avec ton uniforme, tu sais ? » demande-tu, taquin.

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If we burn, you burn with us

J'avais l'impression d'avoir couru pendant plusieurs heures, tellement mon coeur battait vite en cet instant. Étais-ce dû à l'effet de surprise, ou tout simplement parce que je n'avais pas croisé son regard depuis bien trop longtemps? Je n'en savais rien, mais en tout cas, c'était un réel plaisir, une bouffée de bonheur m’envahissait et cela faisait un bon bout de temps que cela n'était pas arrivé. Il avait toujours eu un effet du même genre sur moi, déjà lors de notre première rencontre il y a de cela presque 20 ans, nous étions en deuxième années de Lycée, il avait 15 ans et moi 16 ans, c'était juste une histoire de mois entre nous, mais j'étais tout de même le plus vieux, mais Soren était bien plus mature que moi et il en connaissait bien plus sur la vie. C'est lui qui m'a fait découvrir beaucoup de choses, comme mon orientation sexuelle que je n'acceptais pas du tout à l'époque. Il m'a appris à être bien plus confient et j'ai compris que je pouvais être désirable et surtout, que j'étais normal, même si j'étais homosexuel et un mutant. Depuis, j'embrasse mes différences, c'est un peu un moyen de lui remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi depuis qu'il est dans ma vie... et Dieu sait qu'il en a de l'importance! Sans lui, ma vie aurait été bien différente.

Me rapprochant de lui le sourire aux lèvres, il réussit presque à me faire rougir lorsqu'il me lança son compliment, s'il y avait bien un homme qui avait ce genre de pouvoir sur moi, c'était bien Soren Jefferson. Il avait beau dire tout ce qu'il voulait à mon égard, il était pour moi le plus beau de nous deux, il l'avait toujours été et il savait s'en servir, sans même utiliser son pouvoir. Taillée dans le rock, l'allure d'un mannequin et un regard à tomber, il avait hérité du physique du plus beau des Apollons, j'en avais même été jaloux quand nous étions plus jeunes, tellement que nos séances de sport ensemble en étaient devenus des compétitions, ce qui m'avait assez bien servi pour réussir mes épreuves pour entrée à l'académie de police. Son sourire pouvait faire tomber les plus beaux hommes et les femmes devaient pleurer de savoir qu'il était homosexuel, on aurait pu croire que ce charisme qui emmenait de lui était son don, mais il ne l'était pas, tout était naturel, il avait juste les plus beaux gènes, rien de plus. Je lui serrais l'épaule en signe d'amitié avant de prendre place à côté de lui.

"Merci, mais nous savons tous les deux que je ne fais pas le poids contre tes atouts."

Mon regard se plongeait dans le sien comme nous avions parfois l'habitude de le faire. Il était lui aussi heureux de me voir, ce qui me rendis encore plus souriant. Cela dit, je ne savais toujours pas ce qu'il faisait ici. Avait-il pris une semaine de vacances et eut envie de venir me rendre visite? Cela faisait 4 ans que j'avais quitté New York et tout ce que j'avais eu comme nouvelle de sa part, c'était quelques emails ou appels, rien de plus. Il aurait pu prendre la peine de m'appeler et je me serais arrangé pour avoir aussi une semaine de repos, mais non, il n'y avait certainement pas pensé. Du Soren tout craché tout ça!

"Mais qu'est-ce que tu fais ici au juste? J'espère que tu n'es pas venu me demander de te faire sauter un pv, je n'ai plus aucun pouvoir à New-York!"

One heart with a million voices, one chance to remember your name ~ Derek & Soren

T’as parfois tendance à agir sur un coup de tête. Un matin tu te lèves et tu décides d’aller rendre visite à Derek que tu n’as pas vu depuis un petit moment. Faut pas chercher à comprendre pourquoi. C’est comme ça et puis c’est tout. T’avais besoin de voir ton meilleur ami, ce n’est pas un drame. T’espère juste que lui va bien le prendre. Peut-être qu’il n’a pas du tout envie de te voir en fait et qu’il va faire demi-tour en te voyant… non ça t’étonnerais de Derek et puis au pire, tu pourras en profiter pour faire un tour au calme, ça te changera. A vrai dire l’idée de te prendre un vent phénoménal ne t’étais pas apparu avant d’arriver sur ce banc. Il est trop tard pour faire demi-tour de toute façon. Tu n’es pas vraiment habitué à te prendre des râteaux, alors pourquoi ça commencerait aujourd’hui ?

Puis tes doutes s’envolent quand tu aperçois Derek un peu plus loin. T’es content de pouvoir enfin retrouver ton meilleur ami. Depuis vos 15 ans, vous ne vous étiez jamais perdus de vue aussi longtemps. C’est plutôt étrange. Enfin, il paraît que la vie change tout le monde, elle a du réussir à vous changer, vous aussi. Le plus important c’est que tu t’en sois rendu compte et que t’as bien l’intention de changer ça. Tu lui lances une petite phrases dont tu as le secret histoire de le mettre en confiance. Tu lui adresses un sourire rayonnant « On ne peut pas t’en vouloir d’essayer. » rétorque-tu joueur à sa réflexion.

Tu t’approches de lui, le sourire toujours aux lèvres et tu viens le prendre dans tes bras, sans te soucier des gens qui peut y avoir autour. Tu t’en fiches, tu es juste content de retrouver ton meilleur ami. Tu finis quand même par te reculer, passant une main dans tes cheveux pour les remettre en ordre. Puis il te demande ce que tu fais là, il fallait s’en douter. Tu n’es pas du genre à quitter New-York, tu aimes trop cette ville. Mais pour Derek, tu peux bien faire une exception. « Oh non, tu me connais ? J’ai bien assez de relations pour ne pas avoir de pvs, si tu vois ce que je veux dire. » tu lui fais un clin d’oeil avant de rire. La dernière fois qu’un policier a voulu te mettre un pv, il a fini dans ton lit, alors bon tu n’as rien à craindre à ce niveau-là. « Tu as bientôt terminé ton service ? J’aimerais bien te payer un verre. »

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If we burn, you burn with us

Soren, il était du genre imprévisible. Même après tout ce temps, il m'était encore parfois difficile de prévoir ce qu'il pouvait faire, c'était d'ailleurs avec grand étonnement que je l'avais laissé me prendre dans ses bras. Il avait très certainement mal vécu mon départ au fond, car il n'était pas du genre à avoir beaucoup d'amis, voir presque pas du tout. Déjà à l'époque du Lycée, il n'avait pas grand monde qu'il appréciait, même si tous le voulait comme camarade. J'avais donc été l'un des grands élus de Jefferson, pour mon plus grand plaisir, je crois que cela se voyait beaucoup sur mon visage que sa présence ici ne m'était pas indifférent, j'avais très certainement ce sourire benêt qu'il m'arrivait d'afficher quand je me trouvais dans une position situé entre le bonheur mais aussi la timidité, car oui, j'étais toujours un peu plus timide en la présence de mon meilleur ami, car il était le seul à tout savoir sur moi, il pouvait donc être ma plus grande force mais aussi ma seule faiblesse.

Pour en revenir au moment présent, Soren n'avait pas vraiment répondu à ma question. Peut-être était-il trop macho pour avouer que je lui manquais et qu'il avait quitter notre ville natale pour venir me rendre visite. Il pouvait se le permettre d'ailleurs, il travaillait dans la pub et ce n'était pas comme s'il devait rester enfermer toute la journée dans un bureau. Son travail, il pouvait le faire à distance, c'était probablement pour ça qu'il s'était autorisé un petit séjour. Contrairement à lui, je ne pouvais me permettre de quitter mon boulot quand je le souhaitais ... néanmoins, j'avais fait pas mal d'heures en plus ses dernières semaines, il y avait donc peut-être moyen que je m'accorde une journée de congé.

"J'en ai pour la journée tu sais, mais comme j'ai un invité, je vais essayé d'arranger ça."

Je pris aussitôt mon téléphone portable et je composais le numéro du chef. Il répondit de sa grosse voix et je dû mettre mes talents de comédien en action. La voix faible et la coup de la vieille toux, cela marchait encore pas trop mal. Le boss m'avait donc accordé la journée, le sourire aux lèvres, je raccrochais le téléphone.

"Voilà qui est fait, tu vas donc pouvoir m'offrir ce café, mais avant il faut que j'aille me changer, donc nous allons passer par chez moi si tu le veux bien, tu as toujours ta superbe voiture j'espère? Ou bien je t'emmène?"

J'étais un peu intimidé à l'idée que Soren soit en ma compagnie en ville. Du genre très beau mec et terriblement sur de lui, il n'hésiterait pas à faire des avances à un mec dans la rue qu'il trouverait à son goût, même en ma présence, ce qui m'énerverais probablement ... car j'ai pas besoin de vous faire un dessin, il est mon meilleur ami dans la vraie vie, mais probablement mon plus gros fantasme dans ma tête ... et je ne vous parle même pas de la place qu'il prend dans mon coeur. Me levant du banc, je pris une grosse inspiration avant de la relâcher.

"Et bien, nous y allons?"