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 Smoke and mirrors ⚔ Alexander

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MessageSujet: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeMer 2 Déc 2015 - 2:34

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

On dit qu'il est nocif et contre-productif de ramener du travail chez soi. On dit aussi qu'il n'y a rien de mieux que de cesser de penser au travail une fois qu'on a raccroché la blouse, ou plutôt qu'on a fini sa journée. S'aérer les idées, penser à autre chose, faire que sa vie toute entière ne soit pas régie par la profession que l'on exerce, faire que son existence ne tourne pas toute entière autour de ça et uniquement de ça. C'était beau, les illusions. Et c'était beau, aussi, de penser qu'on pouvait englober tout le monde dans le même sac et se dire que tout le monde pouvait se permettre ce genre de frivolités. Ce n'était pas le cas de Sloane. Sans sans cesse penser au boulot, il n'en demeurait pas moins qu'elle ne quittait jamais son rôle d'inspectrice de police. Les affaires qu'elle traitait durant ses heures de travail ne la quittaient pas dès qu'elle franchissait les portes de son chez elle et qu'elle se posait sur son canapé, ou dès qu'elle filait prendre une douche, faire la cuisine, sortir les poubelles, donner à manger à son chien et à ses deux chats. Voyez-vous, les choses étaient légèrement compliquées la concernant. Mais elle n'en faisait pas réellement une maladie, et ne se posait pas non plus en martyr, en jeune femme fragile qu'il fallait absolument plaindre et défendre. Elle savait qu'elle n'était pas la seule à vivre ce genre de réalité, tout comme elle savait qu'elle n'avait pas à en avoir honte, et que cela devait plus ou moins faire d'elle une bonne flic. Les médecins aussi avaient ce genre d'aléas. Eux aussi, la nuit, ils revivent leur journée passée en boucle, pour tout ré-analyser, traquer la moindre erreur, la moindre chose qu'ils auraient dû faire et réaliser autrement. Eux aussi ont des vies entre les mains, de façon certes plus directe qu'elle, mais cela revenait plus ou moins au même, au final, lorsque l'on prenait du recul et que l'on ne se focalisait plus que sur le dessein final. Eux soignaient, opéraient, traitaient, pour que leurs patients survivent. Elle, elle faisait en sorte qu'aucun de ses concitoyens ne se prennent une balle, ne se fassent agresser, cambrioler, ou qu'ils soient victimes de toute autre action violente pouvant de près ou de loin entraîner la mort, de façon volontaire ou non. Lorsqu'elle laissait tomber ses clefs dans le petit panier en osier sur le meuble de son entrée, et qu'elle déchargeait son arme de service, elle repensait à tout ce qu'elle avait fait le jour même. Elle pensait aussi aux potentielles suites qu'allaient encourir ceux qu'elle avait coffré, ou aux potentielles suites qui allaient être données aux dossiers qu'elle avait traité. Elle se redemandait si elle n'avait rien oublié dans ses dépositions, si elle ne s'était pas trompée de numéro de dossier, d'encodages administratifs, aussi. Oui, les machines, c'était bien joli, utile, rapide, tout ça tout ça, mais cela ne remplaçait pas l'importance et la pertinence du facteur humain. Mais, dans le fond, ce qui la préoccupait réellement, c'était de ne pas pouvoir faire son boulot convenablement, contrainte et forcée d'obéir à certaines logiques qui étaient loin d'émaner d'elle ou des manuels de police. Des logiques arbitraires, contraires aux règles de la justice et de l'équité.

Elle l'avait laissé partir. Un gamin, pas encore majeur, pris dans une rixe avec des roublards roulant des mécaniques. Des roublards qui lui avaient rit au nez lorsqu'elle les avait fait embarqués, et qui ne s'étaient pas privés de lui dire qu'ils ne feraient pas un long séjour par la case "cellule de détention", en ne manquant pas de lui reconnaître d'être une excellente comédienne, à vouloir jouer à la flic exemplaire, intègre, qui suit la procédure et ne se départit pas de son devoir de réserve et de neutralité. Ils l'avaient tellement saoulée, mais à un point ... Elle s'était presque mise à rêver, à fantasmer, à s'imaginer leur défoncer le nez avec la crosse de son arme de service, histoire de leur donner une bonne raison de l'ouvrir en braillant et en s'en prenant à elle. Mais, bien évidemment, elle n'était pas passée à l'acte. Il ne manquerait plus que ça, qu'ils parviennent à la faire déchoir, à la destituer de ses fonctions hiérarchiques. Devenir inspectrice de police ne lui avait pas été offert sur un plateau d'argent, et elle n'avait pas obtenu cette promotion en couchant, contrairement à ce qu'ils avaient pu pouvoir sous-entendre, parmi tant d'autres attaques destinées à s'attaquer à ses nerfs et à son self-control. Elle s'était éreintée à la tâche, elle s'était crevée le cul à prouver à sa hiérarchie et aux instances de police étatiques qu'elle méritait de passer inspectrice. Qu'elle était douée, excellente et intègre. Elle avait géré de front tant de choses pour parvenir jusqu'à là : sa fille, sa vie personnelle, les sorties d'argent, l'absence d'un deuxième salaire et d'une deuxième figure parentale dans le foyer, tout ça, et bien d'autres choses encore. Elle n'était pas née nantie, n'avait pas eu la plus belle et la plus facile des vies. Elle n'avait pas non plus raclé les bas fonds, mais la vie lui avait suffisamment fait de sales coups pour que l'on s'attende à la voir rendre les armes, baisser les bras, se laisser aller et se laisser tomber dans une vie médiocre et dénuée d'intérêt. Même si Mason avait fini par partir, il n'avait pas succombé à son charme pour rien, pas plus qu'il ne l'avait choisie, elle, parmi toutes celles qui rêvaient de passer leurs bras autour de son cou et de se lover contre lui, juste parce qu'elle était mignonne. Il était de retour en ville, d'ailleurs, Mason. Et même si leurs rapports étaient loin d'être ce qu'ils avaient été, elle s'était dit qu'il avait été appréciable qu'il ne se trouve pas près des cellules lorsqu'elle avait coffré ces connards de chasseur. Ils savaient bien des choses sur elle, et le fait qu'elle se soit retrouvée mère célibataire du jour au lendemain était vite arrivé dans la conversation, avec un flot d'explications injurieuses et dénigrantes pour elle. Quoi qu'il en était, elle se disait qu'en tant que mère de sa fille, et en tant que son ex, qu'il avait bien dû aimer, à un moment, il n'aurait sans doute pas laisser passé tout ça.

Des Hunters. Ouais, c'était de cela dont il s'agissait. Même s'il n'y avait pas forcément une physionomie particulière permettant de directement tous les repérer, il n'en demeurait pas moins qu'elle commençait à avoir l’œil pour ça.  Ou alors était-ce simplement qu'elle avait directement la puce à l'oreille dès lors qu'ils s'évertuaient à la narguer, à jouer aux cadors et à déborder d'auto-satisfaction et d'assurance mal placées. De là à ce qu'elle se mette à penser qu'ils étaient tous suffisamment cons et stupides pour se vanter sans cesse de ce qu'ils faisaient et des laissez-passer certains qu'ils parvenaient à obtenir, il  avait un pas. Un pas qu'elle ne souhaitait pas franchir, se méfiant grandement de l'eau qui dort. Il fallait bien que ces bas de plafond aient des supérieurs, un tant soit peu plus intelligents et brillants qu'eux. Les Hunters ... Ils étaient rapidement devenus son pire cauchemar. C'était comme si, soudainement, il en poussait de partout. Pire que la peste et la gangrène, ce truc là. Et il n'y avait pas à dire, Sloane s'en voulait un peu. Voire même plus qu'un peu. Elle s'en voulait de ne rien avoir vu venir, elle qui était assez clairvoyante et intuitive pour ça. Mais le résultat était là, la ville était sans dessus dessous, et les Hunters paradaient et se pavanaient comme en terrain conquis. Et le fait que des êtres comme elle soient de plus en plus souvent obligés d'aller dans leur sens, cela la révoltait. Tout comme cela la révoltait de s'être laissée piéger. De ne pas avoir su voir le danger dès lors qu'il avait aventuré un pied dans sa vie. Le Diable a bien des formes, en soi, et sait se faire discret, charmeur, et tentateur. Cette main qui s'était tendue vers elle avait été une bénédiction, à l'instant T, mais avait vite laissé place à la sensation d'une malédiction tenace, qui lui rongeait la vie, et empiétait de plus en plus sur ses idéaux. Mais Sloane n'avait pas encore la tête entièrement au fond du trou. Elle avait des sursauts bravaches et rebelles, même. Avec Felix, dernièrement. Avec ce gamin, aujourd'hui. Elle ne s'était pas laissée berner par les pseudos explications qu'il avait bien voulu lui donner pour justifier pourquoi ces types s'en étaient pris à lui. Sloane n'était dans aucun de leur camp, Hunters ou Transmutants. Mais elle savait encore suffisamment de choses pour rapidement comprendre que si ces types lui étaient tombés dessus, ce n'était pas juste parce qu'il avait eu le malheur de porter un Jeans troués et de s'abstenir de porter une chemise à carreaux ... C'était un mutant. Elle ne lui avait posé aucune question, alors qu'elle aurait dû. Elle aurait aussi dû le garder en cellule jusqu'à ce qu'on vienne le cherche. Et par "on", elle entendait les Hunters, ou, pire, le Gunpowder Squad.

Elle aurait dû les laisser sortir, eux. Les Hunters. Mais elle ne l'avait pas fait. Et comme très rares étaient ceux qui avaient autorité sur elle, au sein du Poste, ils devaient encore croupir en cellule à l'heure qu'il était. Alors que l'adolescent devait déjà être parti se planquer dès lors qu'elle avait ouvert la porte de sa cellule et qu'elle s'en était retournée à son bureau, sans rien lui dire. Le message avait été suffisamment clair, pour elle. Oui, elle se sentait soudainement bien plus capable de faire fi des ordres qu'elle recevait, ou plutôt des conseils qu'elle recevait, qu'ils appellent ça comme ils le souhaitaient, c'était du pareil au même. Oui, elle était finalement rentrée chez elle, en se demandant cependant combien de temps allait s'écouler avant qu'on ne vienne lui reprocher sa décision. Avant qu'on ne vienne lui sonner les cloches, lui remettre les points sur les i, les barres sur les t. Avant qu'on ne vienne gentiment lui rappeler qu'elle n'était pas en position de force. Était-ce pour ça qu'elle ne s'était pas lancée dans de la grande cuisine, préférant se décongeler une part de lasagne ? Était-ce pour ça, aussi, qu'elle n'avait pas allumé la télé, au risque d'être interrompue dans son programme ? Etait-ce aussi pour cela qu'elle n'avait pas désarmer son arme de service, et qu'elle la gardait avec elle, posée sur le mini-bar, alors qu'elle, elle était assise sur un des hauts tabourets ? Était-ce pour ça que sa porte d'entrée n'était volontairement pas entièrement refermée, laissant passer vers le dehors le faisceau de lumière du dedans ? Peut-être.
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Alexander Callahan
Alexander Callahan

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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeVen 1 Jan 2016 - 20:17

Un soupire passa le seuil des lèvres du Callahan alors que le téléphone de son bureau se faisait entendre. Il releva le nez, plongé dans un dossier depuis trop longtemps pour répondre au téléphone. Y avait des hunters imprudents qui s’étaient retrouvés derrière les barreaux et qui appelaient désormais à l’aide. Il y en avait certains qui n’étaient vraiment pas doués. Mais, il s’en chargeait. Il s’en chargeait toujours des imbéciles dans ce genre, parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse. Mais ces types seraient encore de nouveaux noms à ajouter à la liste de deux qui lui devrait une dette et la liste était déjà bien longue, vu le nombre d’imbéciles qu’il avait déjà aidés à sortir de leur trou. Heureusement que c’était lui qui était à la tête du bureau d’avocats de la ville et non l’un des petits copains de cet imbécile de Sheldon Smith. Mais, fallait pas croire qu’il allait faire ça à tour de bras pour des clampins qui n’en valaient pas la peine. En plus de se faire avoir comme des imbéciles, y avait des chances pour qu’ils aient laissé filés un mutant. Ils étaient chasseurs pourtant, mais où est-ce qu’ils avaient été entrainés pour être nuls à ce point ? Laisser filer un mutant, ça arrivait souvent, fallait voir leurs pouvoirs, souvent, on se rendait compte que la stratégie mise en place n’était pas la bonne, alors il fallait battre en retraite pour remettre en place un plan d’attaque. Mais eux, ils avaient dû commettre bien plus qu’une seule petite erreur de jugement pour se retrouver derrière les barreaux. Dans le fond, peut-être qu’il aurait mieux fait de les laisser un jour ou deux dans leur trou ; ou une semaine même. Au moins, ça leur aurait servi de leçon, après ça, peut-être qu’ils auraient compris l’importance de rester prudent. Lancaster faisait de son mieux pour tenir le poste de police et Alexander faisait ce qu’il pouvait pour l’aider. Mais le shérif n’entrait pas dans le jeu de Lancaster et légalement, y avait rien à faire pour se le mettre dans la poche. C’était plutôt les policiers qu’il fallait se mettre dans la poche de toute façon et ça, de suite, c’était beaucoup plus facile. Mais y en avait encore qui étaient trop droit dans leur pompe pour résister à l’appel de l’argent ou au chantage. Sans doute que c’était l’un de ceux là qui avait arrêté ces types.

Aider les imbéciles, c’était toute une partie de son job. Alors, Alexander avait fini par quitter son bureau pour rejoindre le poste de police. Il n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour réussir à faire libérer ces abrutis. Il ne manqua pas de relever le nom indiqué sur le rapport de police. Il le connaissait très bien ce nom. Sloane McNally. Il avait sa fille entre les mains – entre ses griffes certains diraient – ce qui pouvait lui permettre d’exercer une certaine pression sur la jeune femme. Parce qu’il avait prétendu pouvoir l’aider cette gamine et dans le fond, sans doute qu’il le pouvait vraiment. Mais, Alexander partait du principe qu’on ne pouvait jamais rien obtenir sans donner quelque chose en échange. Alors si Sloane voulait qu’il sauve sa fille, elle devait faire les choses comme il le lui disait. Aux dernières nouvelles, mettre des hunters en prison, ça ne faisait pas partie du marché. Il allait falloir qu’il se rende directement en personne lui rappeler comment les choses étaient censées marcher. Elles devaient fonctionner selon ses règles. Il pouvait aider sa fille, mais il pouvait aussi la faire tuer en claquant des doigts s’il en avait l’envie. Il semblait qu’elle avait oublié ce détail. Il fut obligé de s’occuper de la paperasse avant de pouvoir quitter le commissariat en compagnie de deux types qu’il venait de sortir de là. Il ne se priva pas de leur coller un avertissement en bonne et due forme avant de les laisser partir. Il n’allait pas passer sa vie à s’occuper de ce genre d’imprudence, que ce soit bien clair. Ces types n’avaient carrément pas intérêt de se retrouver derrière les barreaux une seconde fois, parce que dans ce cas-là, ils ne pourraient compter que sur eux-mêmes pour se sortir du pétrin. Maintenant que cette histoire était réglée, il fallait qu’il s’occupe de Sloane. Il ne pouvait pas non plus la laisser continuer comme ça, sinon, il n’allait pas s’en sortir. Il ne pouvait définitivement pas passer son temps à venir libérer tous les péquenots qu’elle s’amusait à mettre en prison. D’autant plus qu’à cause d’elle, ces chasseurs avaient perdu leur cible et ça faisait un transmutant qui continuer de courir dans la nature, quand bien même ce monstre aurait dû être tué. Comme tous les autres de son espèce. Fichus transmutants. Il ne comprenait même pas pourquoi il y avait du monde pour se donner autant de mal afin de les défendre. Lui, il les détestait de toute son âme, comme on le lui avait appris pendant toute son existence.

Il s’éloigna du commissariat pour se rendre directement chez Sloane puisqu’on lui avait indiqué qu’elle n’était plus en service. Ce n’était pas la peine d’attendre quinze ans avant d’aller mettre les points sur les i. Au moins ce serait fait et il espérait vivement qu’après ça on ne l’appelle plus pour ce genre de conneries. Il avait clairement d’autres chats à fouetter. Il savait exactement où Sloane vivait, alors ça ne lui pris pas longtemps avant de rejoindre le domicile de la jeune femme. Il s’apprêta à frapper contre la porte quand il s’aperçu que cette dernière était ouverte. Il avait une arme à sa ceinture, ainsi s’il y avait un problème il pourrait riposter. Avec prudence et du bout du pied, il poussa la porte pour entrer à l’intérieur de la jeune femme. Il n’y avait pas invité, mais ça n’avait pas d’importance. Personne ne laissait sa porte ouverte comme ça, quelque chose était peut-être arrivé à Sloane. Si seulement un transmutant avait pu rentrer ici pour la menacer, au moins, ça lui permettrait de comprendre les erreurs qu’il avait pu commettre aujourd’hui. Enfermer des hunters et laisser filer un transmutant. Une belle connerie aux yeux d’Alexander. Mais, Sloane avait l’air plutôt en forme, assise sur un tabouret de bar comme si de rien était. « On ne t’as jamais appris à fermer la porte d’entrée Sloane ? » C’était pourtant primordial pour la sécurité. Déjà que, maintenant, il suffisait qu’un transmutant capable de passer à travers les murs ne décide de cambrioler une maison pour le faire sans soucis, si en plus on se mettait à laisser les portes ouvertes, c’était le début de l’apocalypse. « Ou peut-être que tu attendais ma venue, tout simplement. » Ce n’était pas vraiment étonnant qu’il se pointe chez elle après ce qu’elle avait fait et sans doute qu’au fond d’elle, elle en avait conscience. Elle avait commis une erreur qui pourrait facilement lui couter très cher et il espérait vraiment qu’elle en avait conscience. « Parce que tu sais pourquoi je suis là, n’est-ce pas ? » Il arqua un sourcil avant d’enfoncer les mains dans les poches de son pantalon, attendant une réponse à sa question, une réponse satisfaisante, parce qu’il était clair qu’il n’avait pas fait le chemin jusqu’à chez elle simplement pour venir parler de la pluie et du beau temps autour d’une tasse de thé.
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeLun 11 Jan 2016 - 23:32

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

Il paraît que tant que les apparences tiennent le coup, qu'elles restent encore debout, et qu'elles parviennent encore à dissimuler la merde qu'elles cachent, tout va bien. Mais les gens qui préfèrent la vérité et la franchise aux prétentions et aux jolis portraits attrayant, créés de toutes pièces, peuvent alors s'asseoir sur leurs principes, se les coller bien profonds, ou bien claquer la porte et aller voir ailleurs. Sauf que toute porte ne peut pas forcément être claquée, et qu'à plus d'une reprise, on a toujours quelque chose à perdre, alors qu'on vend alors peu à peu son âme au diable en rognant coup par coup sur tous ces principes dont on se pare et dont on se drape. On veut être exemplaire, figure de proue et de majesté d'une droiture et d'une éthique comme on en voit rarement, mais ça aussi, c'est plus facile à revendiquer qu'à maintenir. Ça aussi, ce n'est que de la fumée et du vent. Parce que la vie, la vraie, se fout bien de vous aider à maintenir à flot toute esthétique que vous vous seriez juré de faire exister. La vie vous fait des crasses, vous met le nez dans les emmerdes (pour ne pas dire autre chose), elle multiplie ses bas et vils sales coups, parce que ça la fait délirer, et qu'il faut bien que les méchants gagnent toujours à la fin, à défaut que ce soit le cas dans les œuvres de fiction. Dans une règle générale, Sloane se fichait éperdument de ce qu'on pouvait bien penser d'elle. Elle était plus qu'habituée au travail de sape et de jugement qui régnait à Radcliff. Pour une fois, les Hunters n'étaient pas entièrement à blâmer, pour changer. En somme, Lancaster n'avait fait qu'appuyer sur un vice déjà bien enclenché, même si tout avait pris bien plus d'ampleur depuis son arrivée à la mairie. Sloane avait été cette gamine née hors mariage, cette gamine dont les parents n'essayaient même pas de jouer au couple, cette gamine qui avait vu sa mère se faire assassiner et qui avait collé une balle dans la jambe du responsable, cette lycéenne qui n'avait pas été des plus populaires et qui avait quand même fini par se mettre en couple avec le fils Leinster, qui n'était pas net net lui non plus. Cette jeune mère qui s'était retrouvée seule, abandonnée, plaquée, avec une gamine sur les bras. Cette flic qui était devenue inspecteur et ferait mieux, pourtant, en tant que femme, de rester à faire la cuisine. Cette flic qui, finalement, se rangeait à l'avis général, acceptant enfin de se plier à la loi du plus fort et blablabla et blablabla. Les gens oubliaient les trucs bien que vous faisiez, et vous tombaient dessus au moindre de vos tords. Ils fermaient les yeux sur les vérités, sur la vue d'ensembles, ne se focalisaient que sur des tronçons éparses, des actes isolés ou coupés de leur contexte. C'était moche, mais c'était la vie. Deal with it, en gros ...

Lorsqu'il finit par se pointer, Sloane n'en fut nullement surprise. Les nouvelles allaient vite dans ce cloaque, et dès lors que cela touchait ou concernait les Hunters de près comme de loin, tout allait d'autant plus à la vitesse lumière. Parce qu'il ne faudrait quand même pas que les gens se mettent à penser qu'ils ont toute immunité et tout droit d'esprit de réveil et de rébellion contre l'ordre établi, tout de même. Sloane n'était pas l'une de ces bourges ou de ces pseudo intellos férus de bon vin, mais un verre de rouge de temps en temps, cela ne faisait pas de mal, d'autant plus quand il s'agissait de vin italien. Pour aller avec les lasagnes, cela semblait plutôt de bon ton. Elle faisait quelque peu virevolter le nectar pourpre dans ce verre à pied, bien bombé, idéal pour la dégustation sommelière. Elle n'en avait que trois, comme ça, achetés dans une brocante, dépareillés, après que leur précédent propriétaire est cassé tous les autres qui composaient des lots de 8 ou de 12, selon. Elle ne les sortait que rarement, mais, après tout, ce qui allait suivre n'allait-il pas être digne d'un grand spectacle ? Alexander allait lui rappeler à quel point ici, c'était lui qui avait le pouvoir, l'ascendant, à quel point la cause Hunter était des plus grandioses et impressionnantes, parée de superbe et de bienfait pour l'humanité. Non ? Elle ne se privait pas réellement pour ne pas lui répondre tout de suite, préférant prendre une gorgée de vin, non sans jeter un coup d'oeil rapide, en biais, sur son chien et ses chats, prêts à bondir au moindre geste de sa part. Ils n'étaient pas méchants, loin de là, mais il y avait cette cohésion, entre eux. Ce truc qui les mettait tous trois en symbiose, comme s'ils comprenaient les difficultés de leur maîtresse et refusaient qu'on s'en prenne d'autant plus à elle. Cependant, Sloane ne se faisait guère d'illusions : Alexander n'hésiterait sûrement pas à les abattre, puisque, après tout, il ne s'agissait que d'animaux. Prévalaient-ils sur les transmutants ou pas du tout ? Étaient-ils sur une hiérarchie plus respectable ou non ? Il était hors de question de poser la question, mais le doute subsistait tout de même, à sa manière. Elle le laissait parler. Il savait si bien le faire, ça, parler. Et puis, il aimait bien s'écouter. Cela n'était pas juste son truc à lui, d'ailleurs. En règle générale, l'inspectrice de police avait noté que les Hunters aimaient bien s'écouter parler, en sortant leur discours pompeux et suprématiste. Comme s'ils appréciaient plus que tout d'entendre leur propre voix vanter les mérites de leur cause. De toute façon, la première question était d'une logique implacable quant à la réponse. On était aux Etats-Unis, pas au Canada où il était encore possible de laisser sa porte ouverte sans trop avoir à craindre quoi que ce soit, puisque la connerie décérébrée et le fanatisme des armes à feu pour tuer n'avait pas encore franchi la frontière. C'était les documentaires qui le disaient, Michael Moore aussi, et puis un peu Oliver également. Et elle voulait bien les croire, tous autant qu'ils étaient. Finalement, elle reposait son verre, se saisissant ensuite de la bouteille de vin posée nonchalamment là, à une portée de bras, à côté d'un verre vide. Versant le nectar pourpre dans ce dernier, elle finissait par pousser le verre à pied en direction d'Alexander, le long de la surface boisée du plan de travail du mini-bar.
    « Bien sûr que je t'attendais, et bien sûr que je sais pourquoi tu es là. Bien qu'à ma décharge, je dois reconnaître que je ne t'attendais pas forcément aussi tôt ... Un verre ? » Elle arquait doucement un sourcil, finissant de faire couler le verre jusqu'à lui, pour finalement se redresser et remettre un peu d'ordre à son assiette posée devant elle, en dégageant du doigt toute trace de sauce tomate qui se serrait déposé sur la surface immaculée du rebord de l'assiette. « Tu n'es pas content du tout parce que j'ai été une vilaine fille. J'ai osé faire ce qui était juste et équitable plutôt que d'obéir à tes ordres. Je mérite la crucifixion, à coup sûr ... » Elle ne le regardait pas, lui, mais observait cette tâche de sauce tomate, récoltée sur l'extrémité de son index droit. « A moins qu'une simple fessée ne suffise ... Bah, ouais, finalement, j'ai encore des cas de conscience et de sursauts d'éthique ... »
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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 18:08

Alexander c’était le genre d’homme qui n’aimait pas qu’on lui désobéisse. C’était probablement ce qui lui posait le plus problème avec Noeh. Que son propre gamin soit décidé à toujours n’en faire qu’à sa tête, en ignorait tout ce qu’il pouvait lui dire, ça avait tendance à le rendre fou. Il avait toujours respecté son père lui et heureusement, parce qu’un mot de travers lui aurait valu la raclée du siècle. C’était la façon dont lui il avait été éduqué, avec une notion de respect qui semblait vouloir obtenir à présent, de la part de ses enfants c’était certain, mais aussi de ceux qui travaillaient pour lui. Que ce soit de gré ou de force, Sloane, elle travaillait pour lui. Et ce qu’elle avait fait aujourd’hui, c’était un problème de plus dans la liste des emmerdes qui pourrissaient son quotidien en ce moment. Entre cette transmutante cinglée qui avait démoli sa baraque, sa femme qui semblait complètement au bord du désespoir, Noeh qui était Noeh et Bucky qui avait littéralement pété un plomb suite au vaccin, il n’avait pas en plus besoin que Sloane vienne en rajouter une couche. Ça commençait à se compliquer au commissariat, avec le FBI qui veillait sur lui, y avait ce type qui était venu le voir dans son entreprise et qui représentait un problème de taille. Y avait le shérif qui de toute évidence était complètement hors de portée, probablement plus du côté des infâmes transmutants que des hunters. Alors Sloane, c’était une aide qui était précieuse, un moyen d’avoir le nez dans les affaires de la police. Une aide précieuse dont il pourrait quand même se défaire sans trop de remords. Elle n’était qu’humaine, alors il préférait autant éviter d’en arriver là. Mais si vraiment elle commençait à lui poser problème, il espérait qu’elle avait bien conscience que la faire tuer – ou la tuer de ses mains, peu importaient les moyens, seul le résultat comptait – ce n’était absolument pas un problème pour lui. Mais ce serait ce qui arriverait en dernier recours. Parce qu’avant de s’en prendre à sa personne, il s’en prendrait à sa fille. La dégénérée qu’elle lui avait confiée et qu’il pourrait vraiment aider sans doute. Un coup de vaccin, peut-être que ça pourrait la sauver cette gosse. Mais pour l’heure elle était simplement prisonnière, à la merci d’un chasseur qui avait déjà épargner trop de transmutants en pensant pouvoir se servir d’eux et qui désormais en payait les conséquences, alors mieux valait que la flic ne joue pas trop avec ses nerfs.

Il avait poussé la porte pour entrer chez elle, sans prendre le temps de frapper, si la porte était ouverte alors à quoi bon s’emmerder. Les mains dans les poches de son pantalon, il avait avancé vers la jeune femme. Il fixait le verre qu’elle était en train de servir et de pousser vers lui. Elle avait de nombreux défauts, mais au moins, elle savait comment accueillir les gens. C’était quand même ça sans doute. Cela dit, il y avait une partie de lui qui avait envie d’attraper le verre et de le briser contre la surface du bar, pour après menacer de l’égorger avec le tranchant du verre. Mais ce n’était pas déjà le moment de céder à ce genre de tentation. Peut-être qu’ils pouvaient encore discuter, comme deux adultes civilisés. Parfois il suffisait de parler et d’avancer les bons arguments pour réussir à convaincre quelqu’un d’adopter son point de vue et il était presque certain de les avoir en stock les bons arguments. Tuer cette gamine, ce n’était vraiment mais alors vraiment pas un problème pour lui et il allait vraiment falloir qu’elle en prenne conscience avant qu’il ne soit trop tard. Des dégénérés, il en avait tué plus d’un, il n’était qu’en début d’adolescence quand il avait tué son premier et il venait d’entamer sa cinquantième année d’existence. Alors, son tableau de chasse était bien plus long qu’elle ne pouvait l’imaginer. Il en avait arrachées des vies dans le moindre regret alors qu’est-ce qui pouvait lui faire croire que sa fille il l’épargnerait ? Les seuls regrets qu’il avait concernant les transmutants, c’était ceux qu’il avait laissé vivre. Bucky. Une erreur dans son parcours, une erreur qu’il n’avait pas forcément envie de reproduire avec Willow. Alors si elle tenait à sa gamine, qu’elle arrête de croire qu’il était trop con pour mettre ses menaces à exécution, sans quoi, la prochaine fois qu’il reviendrait dans cette baraque ce serait avec la tête de sa fille joliment emballée dans du papier cadeau. Aujourd’hui, ce n’était que des imbéciles qu’elle avait cru bon de mettre en prison, personne ne vraiment important, mais si elle continuait sur cette voie, elle allait vraiment commettre des erreurs qu’il lui ferait regretter. « Merci. » Qu’il répondit simplement en attrapant le verre qu’elle avait glissé vers lui. Il n’avait pas envie de se perdre en politesse pendant quinze plombes, mais bon, c’était la moindre des choses sans doute.

Il laissa échapper un soupire suite aux réflexions de la jeune femme. Elle prenait vraiment les choses à la légère, peut-être qu’il aurait dû venir après une partie du corps de sa fille en offrande, histoire qu’elle comprenne bien à quel point lui il pouvait être sérieux. « C’est bien pour toi Sloane. Qu’on soit clair l’un avec l’autre : je n’ai pas de cas de conscience et de sursaut d’éthique. » Alors clairement, s’il fallait qu’il la démembre sa fille, il le ferait, c’était à elle de voir ce qu’elle préférait. Se retrouver avec sa fille à enterrer ou bien continuer de travailler pour lui sans lui rajouter des problèmes supplémentaires et des heures de travail en plus. Ce qu’il venait de faire, alors que le fbi lui tournait autour, ça allait forcément compliquer la situation. Il s’en sortirait, comme d’habitude, parce qu’il savait s’y faire et que parfois il suffisait d’injecter la bonne somme d’argent au bon endroit pour régler tous les problèmes. Ou de menacer les bonnes personnes sans doute. « Tu sais très bien que ce sera pas toi qui ressortiras blessée dans cette affaire. » Si vraiment elle le pousser à bout, peut-être bien qu’elle serait blessée ou morte, balancée au fond d’un fossé, mais ça se serait quand sa fille ne serait déjà plus de ce monde. « Est-ce que j’ai l’air d’un type qui en a quelque chose à foutre de blesser un dégénéré, peu importe son âge ? » Non, ce n’était pas le genre de la maison. Bucky, il l’avait gardé pour son don et après peut-être parce qu’il s’y était attaché, mais ce n’était pas le cas de Willow, alors la survie de cette gamine, elle ne dépendait que de la bonne volonté de sa mère. « On va dire que pour cette fois, ça passera Sloane. Mais si tu tiens à ta fille, fais en sorte qu’il n’y ait pas de prochaine fois, ou je risque de commencer à te la rendre, pièce par pièce. » Pas besoin d’un dessin, la noirceur dans son regard, elle était assez visible pour qu’elle comprenne parfaitement ce qu’il voulait dire. Ils devaient bien pouvoir trouver un terrain d’entente non ? Il attrapa le verre de vin pour en avaler une gorgée, avant de lui adresser un sourire. « Très bon vin. » Il continuait de fixer la jeune femme, qu’elle réplique, qu’elle lui dise qu’elle avait bien compris le message, sans quoi, il passerait des menaces à l’action.

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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeMar 22 Mar 2016 - 23:23

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

Peut-être qu'il serait facile de mettre ses paroles un peu cavalières pour Alexander à ce verre de vin qu'elle était en train de consommer. Oui, c'était toujours facile de se défausser sur les autres, de toujours prétendre que rien de tout ceci n'était de notre simple fait, et que, nous, on s'était juste laissé prendre par surprise, ou embobiner, ou avoir, ou un truc dans le même genre. Ne pas assumer, ça devenait de plus en plus un sport national, et l'épidémie se répandait partout ailleurs, encore plus rapidement qu'une traînée de poudre. Assumer, ce n'était pas pour nous, ça, non. On choisissait délibérément de mettre le choix capital entre la main d'autres que nous même, sous prétexte qu'on effectuait là purement et simplement une délégation ? La vérité ? La vérité, comme toutes ces choses qui vont à l'encontre de cette vie aseptisée et dénuée de goût et d'intérêt, et bien elle était moche. Ou plutôt, elle était incisive, menaçant à chaque instant de briser ce mur et cette bulle qu'on érigeait autour de soin pour s'enfermer dans son propre monde, là où rien de dangereux et de menaçant ne pouvait survenir, sans doute parce que, dans le fond, il ne nous arrivait alors jamais plus rien et qu'on v vivait peu ou proue le même type de journée, encore et encore, et ce jusqu'à la fin. La vérité, c'est que, plutôt que de déléguer, on acceptait de se soumettre, d'être quasiment réduit à l'asservissement, de se faire lobotomiser et tirer vers le bas. On vous ôtait des mains votre libre arbitre, vos droits fondamentaux, votre liberté, votre capacité de réfléchir et de vous positionner, sous prétexte qu'on était là pour vous protéger et qu'on savait mieux faire que vous. Sous prétexte qu'on en savait bien plus que vous, parce que, nous, on a des connections, vous comprenez, et que, nous, on a fait des études. Sauf que nous, on n'a jamais réellement rien fait d'autre dans notre vie que de blablater et de viser les sommets, sans jamais mettre les mains dans le cambouis ou vivre au milieu de la vraie population, celle qui se crève le cul tous les jours pour ramener de quoi vivre à la maison, celle qui tente d'élever ses enfants au mieux et de les préserver des dangers de ce monde tout en veillant à ne pas faire d'eux des paranoïaques, des lâches, des peureux. Alors, non, Sloane n'avait jamais accepté de faire endosser à d'autres ses propres responsabilités. Elle avait dû grandir plus vite que les autres, et avait appris, à ses dépends, surtout, que, dans la vie, il est nécessaire de ne pas s'habituer à la facilité et à la sécurité. Elle avait dû s'assumer et assumer le fait d'être celle qu'elle était, tout en refusant de se laisser enfermée dans toute tentative de catégorisation et de fichage. Elle voulait faire ce qui était juste, comme toujours, et ce soir, ce qui lui avait semblé juste de faire, c'était entré en contradiction avec ce qu'on lui ordonnait de faire en la plaçant sous la menace et la corruption. Elle avait agis sans réfléchir, parce qu'il n'y avait eu nécessité que de suivre son instinct, qui l'avait plus majoritairement porté vers de bonnes choses plutôt que vers des catastrophes. Mais, bien sûr, le vin pouvait l'avoir quelque peu aidée à se délier la langue, face à Callahan, principal responsable de son malheur et de sa mise sous bride. Mais, non, elle n'était pas ivre. Elle tenait bien l'alcool, si vous vouliez tout savoir, et elle n'avait rien d'une pochtronne. Elle avait suffisamment de dignité pour éviter ça, d'ailleurs, quel que soit le contexte, et quelles que soient les circonstances ... Elle ne s'était pas noyée dans l'alcool quand Mason avait disparu du jour au lendemain. Elle n'avait pas non plus commencer à toucher à ce vice là quand elle avait compris dans quel vivier elle avait fourré Willow. Elle savait à quels points les ravages de l'alcool mènent à une pente glissante et à une impossibilité de retour en arrière, parfois. Le petit-ami de sa mère avait eu un sacré coup dans le nez, le soir où il avait assassiné Inola. Et Mason n'avait pas été au mieux de lui-même quand il buvait trop ...
    « Ne te fais pas de bile là-dessus, il y a bien longtemps que j'ai compris quel genre de sale type tu étais ... » Reprenant son verre en mains, elle en buvait une gorgée, plissant les yeux au-dessus de sa surface et en direction de son interlocuteur.
Là, il recyclait des lieux communs, lui répétait des choses qu'elle savait déjà. Sloane était suffisamment intelligente et clairvoyante pour savoir qui était en réel danger dans toute cette histoire : sa fille, Willow, bien évidemment. Alexander était assez intelligent, de son côté, pour savoir qu'il s'agissait là de son talon d'Achille à elle. C'était une mère, après tout, une vraie mère, de celle qui se sacrifierait pour leur progéniture et ferait tout pour elle. D'ailleurs, ne lui avait-elle pas suffisamment prouvée pour qu'il fasse plus que de s'en douter désormais ? Elle avait sa fierté, son orgueil, aussi, concernant sa ligne de conduite, concernant ses leitmotiv. Ce à quoi elle tenait. Son éthique, tout ce bordel là, quoi. Elle qui n'en avait jamais réellement dévié depuis tout ce temps, malgré toutes les merdes qui avaient pu lui tomber sur le coin du nez, elle avait renié sur tout ça dès lors que Willow s'était retrouvée dans ses griffes acérées à lui par sa faute à elle. Alexander, il devait aussi savoir qu'elle n'avait que peu de crainte concernant sa propre mort, si ce n'est, sans doute, de laisser Willow seule. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que Willow ne serait pas seule, s'il devait lui arriver quoi que ce soit à elle, Sloane. Parce que Mason était de retour en ville. Et que s'il avait été un père lamentable durant toutes ces années d'absence, de par son absence, justement, jamais il n'avait été violent ou mesquin envers leur fille durant les mois durant lesquels il était resté auprès d'elle, suite à sa naissance. Et Sloane sentait bien qu'il ne pourrait pas laisser sa propre chair être en grand péril se sachant si proche d'elle géographiquement. Du moins l'Inspectrice l'espérait-elle très fort. Mais elle se devait de rester en vie, malgré tout, pour faire le lien entre le père et la fille, déjà, et parce qu'elle le devait, pour Willow, tout simplement. Parce qu'Alexander ne méritait pas qu'elle lui simplifie la tâche en disparaissant pour de bon. Parce qu'elle devait se rattraper auprès de sa fille et rattraper toutes ces années perdues. Parce qu'elle méritait de vivre, d'être heureuse, à un moment donné de sa vie. Elle avait le droit à sa part de bonheur, et après y avoir goûté pendant plusieurs années auprès de Mason, elle en redemandait. Pas avec lui, bien sûr, il lui avait fait trop de mal pour ça. Mais elle méritait d'être heureuse, d'avoir sa fille auprès d'elle, de continuer d'évoluer auprès de ses amis, tout ça, quoi.
    « Je crois que tu as surtout l'air d'un type qui n'en a rien à foutre de tout et de toute le monde, exceptés de sa propre tronche et, potentiellement, de celle de ses gosses. Quoi que ... Vu la façon dont tu traites ma fille, je me questionne sur ta capacité à savoir ce que c'est que d'aimer un enfant. Je crois aussi que tu as été formaté pour être celui que tu es aujourd'hui, mais que, non, tout ne tient pas de l'éducation. Il faut aussi avoir une certaine inclinaison naturelle pour la monstruosité et l'inhumanité  dont tu fais preuve. » Finalement, il jugeait bon de lui rappeler les règles, ses règles à la con, les siennes, à lui, celles auxquelles Sloane avait dû accepter de se plier, contrainte et forcée, parce qu'elle n'avait pas eu d'autre choix. Il se positionnait en tant que grand pardonnateur, bon samaritain qui acceptait d'effacer l'ardoise, dans son immense grandeur d'âme. Et cela lui déplaisait fortement, à elle, évidemment, imaginez bien ... D'autant plus qu'il ne prenait aucun masque pour la menacer, directement, et pour lui rappeler ce qu'elle avait à perdre. Elle grinça des dents, presque littéralement, d'ailleurs. Sloane avait une bonne dentition, et une excellente hygiène dentaire, elle pouvait se le permettre, sans parler du fait que cela ne lui déformait pas le visage, n'ayant rien d'une germanique dans l'apparence, bien au contraire. Le prognathisme et la mâchoire carrée, elle laissait ça à d'autres. « Qu'est-ce que je t'ai fais pour que tu ruines ma vie comme ça ? ... Tu détestes les transmutants au plus haut point, ça, je l'ai bien compris, et je sais même très bien pourquoi, je suis flic, après tout. Ta première épouse, Noeh, ta baraque, et tout le reste, c'est bon, je sais tout ça ... Mais moi, je t'ai rien fait. Je n'ai rien fait que d'accepter cette soit disant main que tu tendais vers moi pour m'aider. T'as jamais voulu m'aider, ça, c'est clair depuis longtemps dans mon esprit. T'as vu quoi, en moi ? Tu m'as collée quelle étiquette sur le front, puisque, clairement, je ne suis pas une mère pour toi. Je ferais subir à tes enfants le quart de ce que tu fais subir à ma fille que tu me descendrais sur place, et pourtant, tu persévères ... Le monde est laid, Alexander. Et il y a des meurtriers, oui, ça existe, quelle que soit leur nature. Mais si on devait détester tous ceux censés leur ressembler ... Cela reviendrait à dire que je dois détester tous les musulmans, parce que des Islamistes à la con ont provoqué la mort de mon père, en service ? Je devrais détester tous les types qui boivent trop, portent un flingue et ont des exigences de possessivité et de jalousie à la con, tout ça parce que l'un d'entre eux a logé une balle dans le crâne de ma mère ? ... C'est quoi ton problème, au juste ?! »


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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 15:07

La chasse, c’était quelque chose qui se transmettait de père en fils – ou en fille – depuis des années et des années chez les Callahan. Tellement qu’Alexander n’avait pas la moindre idée de qui avait été le premier, parmi ses ancêtres à décider de prendre les armes pour lutter contre la menace que représentaient les transmutants. Ce qu’il savait, c’était que les paroles de son père raisonnaient  encore dans son crâne. Il avait beau avoir cinquante ans maintenant, il pouvait encore distinguer la voix de son père, toute ces choses qu’il avait pu lui dire, sur les transmutants. Ils étaient des monstres, des personnes dotées de pouvoir destructeurs qu’il fallait absolument arrêter, pour le bien-être de l’humanité, parce qu’ils étaient des erreurs, ils ne méritaient pas de vivre. Ils étaient dangereux et il ne fallait pas leur tourner le dos. Jamais. Il le lui avait dit son père et il avait peut-être un peu trop ignoré ses propos à un moment. Il avait décidé de s’éloigner un peu de la chasse, le temps de ses études, le temps de construire un peu sa vie. Il avait fini par le regretter. Il n’aurait jamais dû abandonner la chasse, parce que les transmutants, ils avaient fini par le rattraper. Ils avaient tué sa femme. Ils avaient détruit tout ce qu’il avait pu construire. Il avait été idiot de croire que tout irait bien, quand bien même il laissait un peu ça de côté. Il aurait dû écouter son père jusqu’au bout. Parce que les transmutants, ils étaient dangereux et c’était idiot de ne nier. Ils étaient des monstres. Il les détestait tellement à présent. Plus que tout au monde. Et il était bien décidé à honorer le nom de sa famille jusqu’à son dernier souffle. Comme son père l’avait fait avant lui et comme le ferait au moins Matthias après lui. Laisser vivre les monstres, c’était leur donner l’occasion de tout détruire sur leur passage. Ils avaient eu son épouse, ils avaient presque eu son fils. Il était hors de question qu’ils viennent de nouveau essayer de lui arracher plus que ça. Ils méritaient la mort alors il aurait apprécié que Sloane n’intervienne pas pour sauver la vie de l’un d’entre eux. Un qui finirait bien par tuer quelqu’un. Il l’aurait presque souhaité, que ce transmutant tue quelqu’un dans les heures ou les jours à venir, juste pour que Sloane puisse avoir l’impression d’avoir du sang sur les mains, qu’elle réalise l’ampleur de son erreur et qu’elle arrête de penser que ce qu’elle avait fait ça puisse être un tant soit peu juste.

Y avait pas de justice possible quand on parlait de monstres capables de détruire des vies en un clignement d’œil. Il fallait les arrêter avant qu’il ne soit trop tard et sans doute que lui, il avait été formaté à ça, depuis sa plus tendre enfance et qu’il était trop tard pour le faire voir le monde autrement. Il était persuadé de ne pas aller dans la mauvaise direction. Persuadé que tuer les transmutants c’était la seule chose juste à faire et y avait rien ni personne qui ne pourrait jamais lui ôter cette idée de la tête. Certainement pas quelqu’un comme Sloane. Si elle avait vraiment compris quel genre d’homme il était, elle aurait peut-être dû avoir l’intelligence de ne pas trop le provoquer. Parce que ouais, il n’avait pas d’état d’âme et il avait déjà eu trop de sursaut de tolérance envers les transmutants pour se laisser avoir encore une fois. Y avait Bucky pour prouver l’étendue de ses erreurs. Y aurait personne d’autre. Alors il pouvait bien la tuer la gamine, si jamais ça ne faisait plus pression sur Sloane. Si elle ne servait plus à pousser sa mère à agir comme il le voulait, elle ne servait plus à rien. Elle n’était qu’une transmutante parmi tant d’autres, bonne à jeter aux ordures. « Tu devrais savoir qu’on ne provoque pas les sales types impunément. » C’était bien le truc avec les types comme lui, ils manquaient tellement de pitié qu’ils se fichaient bien des conséquences de leurs actes. Il s’en fichait lui. Tuer une gamine, c’était le cadet de ses soucis. C’était une transmutante, ça suffisait à la vouloir morte. Au pire, elle grandissait et elle devenait aussi hargneuse que les autres, prête à éliminer des gens sans raison, prête à utiliser ses pouvoirs sur des innocents. Elle serait dangereuse, comme tous les autres, alors ce serait beaucoup plus simple d’en finir maintenant. De toute façon, si ce n’était pas lui qui éliminait cette gamine, ce serait quelqu’un d’autre, y avait des hunters partout, alors elle n’avait pas beaucoup de chances de s’en sortir la gamine. Elle allait mourir tôt ou tard à cause de ce qu’elle était et Sloane, elle ne pourrait pas faire grand-chose pour changer ça, à part peut-être donner sa vie dans une ultime volonté de la protéger et lui donner ainsi un peu de répit jusqu’à ce qu’un hunter vienne commencer le travail entamé.

Et voilà qu’elle avait commencé à parler et tout ce qu’il entendait c’était blablabla. Il avait eu envie de la couper à plusieurs reprises pendant son laïus, juste pour lui dire de se taire, qu’elle parlait dans le vent et que de toute façon, il ne l’écoutait pas. Qu’est-ce qu’il voulait que ça lui fasse ce qu’elle racontait de toute façon ? Il n’allait pas changer d’avis sur la question. Elle continuait à l’aider, tout allait bien, elle commençait à faire de la merde, alors plus rien n’irait, fin de l’histoire. Qu’est-ce qu’il y avait à rajouter à tout ça ? Qu’il était méchant ? Manipulateur et que c’était pas gentil de penser que tous les transmutants étaient dangereux sous prétexte que quelques-uns l’étaient ? Il ne voyait pas le monde comme ça lui. Les transmutants, ils étaient dotés d’armes mortelles qui pourraient facilement détruire le monde s’ils décidaient de se lancer là-dedans, alors fallait les arrêter, fin de l’histoire. Ce n’était pas elle qui allait changer cinquante longues années de croyances. Et qu’elle ne vienne pas parler de sa vie, parce qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait. Sa femme, son fils, sa maison. Ouais, tous détruits par des transmutants, c’était bien de savoir ça et après ? Lui il s’en fichait que son père ait été tué en service et que sa mère se soit faite buter par un alcoolo. Il n’était pas questions qu’ils s’étendent sur leurs problèmes, même autour d’un verre de vin. Il n’était pas venu pour ça. « C’est bon tu as fini ou faut encore que j’écoute tes conneries ? » Qu’elle le dise toute suite histoire qu’il attrape carrément la bouteille de vin, parce qu’il en aurait bien besoin pour supporter plus longtemps ses discours à deux balles. « J’peux l’aider ta fille, je le pense vraiment. » Il n’en avait pas envie, pas après Bucky, mais une dose de NH25 et le problème serait réglé, après, ce serait à elle de gérer les effets secondaires, lui, ce ne serait pas son problème. Mais franchement, vu le comportement de Sloane, il préférait vraiment la tuer plutôt que de faire de Willow un Bucky 2.0. Mais peut-être que si elle y mettait du sien, les choses pourraient s’arranger, mais là elle était clairement mal partie. « Je suis vraiment heureux d’en savoir plus sur ta vie, mais franchement j’en ai rien à faire de ton point de vu. » Il savait que ce qu’il faisait était bien pour l’humanité alors qu’elle se taise avec sa pseudo leçon de morale à la con. Il n’en croyait pas un mot de toute façon. « Tout ce qui m’intéresse si oui ou non, tu es prête à briser bêtement notre deal ? » Qu’elle réponde sincèrement en ayant connaissance des conséquences que pourraient avoir son choix sur la vie de sa fille. C’était tout ce qu’il voulait lui, que les choses soient claires entre eux, la vie de madame et son point de vue sur les transmutants et les hunters, c’était le cadet de ses soucis.
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 22:31

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

Dans la vie, il n'y a sans doute ni méchant ni gentil, ni bon ni mauvais, tout comme les choses de la vie réelles ne se colorent pas que de blanc et de noir, de ces tons là et d'aucun autre. On n'avait jamais appris à Sloane le moindre bicamérisme, la moindre dualité purement unique. Les choses avaient plus d'une facette, cela ne se résumait pas à un antagonisme entre deux entités. Il fallait voir plus loin, savoir ouvrir grands les yeux pour tout bien percevoir, et lorsqu'on n'y parvenait pas immédiatement, il fallait se forcer, alors. Elle n'avait pas eu une vie misérable, mais disons que les embûches et les complications, elle les avait connues assez jeune, et d'une violence bien plus conséquente qu'il ne l'aurait fallu. Ce n'est pas tous les jours qu'un enfant voit sa mère étendue sur le sol, gisant dans son propre sang, et il y a très fort à parier, ou pas, qu'il ne s'agit pas exactement là du genre d'expérience recommandée, pour qui que ce soit, d'ailleurs, et ce quelque soit votre âge, même si, plus vous êtes jeune, moins bien c'est. En tant que flic, parfois, les gens résumaient votre boulot à coincer les méchants et à les mettre en taule. Mais c'est plus que ça. Et parfois moins trépidant que ça. Il y a les cas de cambriolage, les vols à la tire, les voitures mal garées qui gênent la circulation, les querelles de voisinage, les incivilités quotidiennes, en plus de ces choses qu'on oublie bien moins de zapper quand il s'agit de résumer ce à quoi s'apparente le boulot d'un flic. Fort heureusement, proportionnellement, enquêter sur des meurtres et des homicides, c'est bien moins conséquent que de remplir la paperasse administrative qui se génère à chaque intervention. Même si, oui, des fois, clairement, on s'en passerait bien de devoir remplir encore et encore les mêmes formulaires, en plusieurs exemplaires, et c'est encore pire quand on doit se retaper de vieux formulaires, égarés par l'administration ou disparus dans les limbes de l'informatique. Ces jours là, Sloane, comme les autres, se dit qu'elle n'a pas fait l'école de police pour jouer à la secrétaire et pour se prendre la tête avec ceux qui, eux, ont bien suivi cette formation là, passant leur journée le cul vissé dans leur chaise de bureau sur roues, dans les locaux administratives du siège fédéral de la police, et qui n'en foutent pas une et font parfois leur boulot avec les pieds !

Etre flic, ce n'est pas non plus tirer avec son flingue, sans sommation, et se prendre pour le grand manitou de la ville. Etre flic, pour elle, c'était une vocation, raison de plus pour que ce qu'elle soit obligée de faire, contrainte et forcée, la débecte. Et lui fasse encore un peu plus haïr Callahan qui, sûrement, devait avoir ses bons côtés. Des bons côtés que, d'ordinaire, elle s'emploierait à débusquer et à souligner, mais pas là. Pas l'envie. Pas la volonté, surtout. Et cela n'allait pas du tout dans son sens, alors, aux oubliettes, ou plutôt, à la corbeille, circulez, il n'y a rien à voir ! Il était là, à se pavaner, à se complaire dans son assurance et son estime personnelle plus que bien haute et bien ancrée dans un socle d'auto-assurance. Elle n'avait qu'une envie, enfin, plus qu'une, mais toutes allaient dans le même sens : lui faire rabattre son caquet, le faire tomber de son piédestal à la con, et le mettre à terre, avant de s'employer à le détruire petit bout par petit bout, dans le cadre juridique comme législatif. Faire en sorte qu'il ne soit plus rien, et qu'il n'ait plus que ses yeux pour pleurer ! ... Mais elle ne pouvait pas exactement laisser libre court à ses desiderata personnels, présentement, n'est-ce pas ? ... Elle était obligée de l'écouter, et ce même si elle était ici chez elle, et qu'il était entré sans son autorisation. Légalement, c'était de la violation de domicile si elle souhaitait le faire chier et trouver un moyen légal de le virer de chez elle. Même si la porte était ouverte, cela ne signifiait en rien qu'on pouvait entrer comme on voulait, ce n'était une incitation à absolument rien du tout. Mais elle savait bien que ce serait puéril d'agir ainsi, sans parler du fait que cela ne constituait en rien une transgression de la loi des plus risquées pour lui. Sans parler du fait qu'il serait hors de cellule en deux secondes, car Monsieur avait les moyens financiers d'être un pourri jusqu'au bout. Il la menaçait, montrait les dents, et d'une certaine façon, sans doute Sloane pouvait-elle se réjouir de voir que Monsieur pouvait bien être titillé sur certains points, et qu'il ne pouvait s'empêcher de sortir les crocs et de jouer les gros durs. Comme un sale macho qu'il était sûrement, il avait besoin de garder l'ascendant et de remettre à sa place quiconque essaierait d'inverser le rapport de force ou de prendre le dessus sur lui. C'était affligeant pour elle, cependant, d'en être réduite à ne pouvoir se réjouir que de cela. De cela et rien d'autre. Parce qu'elle ne se réjouissait en rien que Willow soit encore entre ses griffes, ou qu'il continue de lui affirmer pouvoir faire quelque chose pour elle. Pas besoin d'y regarder de très près, pour elle, pour savoir que sa fille serait bien mieux avec elle, et ce même si cela signifiait devoir la tenir à bout de bras alors que ses crises et ses complications continuaient. Tout ça plutôt que de la voir dans un état limite végétatif. Sans parler du fait que, maintenant, Sloane en savait bien plus sur les transmutants qu'à l'époque. Ils sortaient de plus en plus du bois, et même si elle n'éprouvait aucune affinité pour eux, elle se disait que, quand même, eux n'en viendraient jamais à s'en prendre à une petite fille qui était, comme eux, transmutante ...
    « Tu peux l'aider, vraiment ? A passer les dix prochaines années en parfait cobaye, complètement shootée et incapable de vivre comme n'importe quel autre enfant de son âge ? La seule chose que tu pourrais faire pour m'aider, c'est de me la rendre. C'est bon, je n'ai plus besoin de toi. Je vais gérer. » Gérer, seule ? Non. Mason était de retour, et même si, encore une fois, ils ne recouvreraient plus jamais ce qu'ils avaient avant, au moins lui partageait avec elle les mêmes liens du sang avec Willow. Et il pouvait bien avoir cesser depuis longtemps d'éprouver quelque réelle affection ou tendresse pour lui, au moins il ne la ferait pas souffrir en tant que mère. Du moins, elle l'espérait. Les retrouvailles étaient fraîches, plus d'une décennie s'était écoulée, et elle ignorait encore à quel point l'homme qu'elle avait pu aimer avait ou non changé ... Mais elle accepterait de lui accorder le bénéfice du doute les yeux fermés si cela impliquait d'avoir Willow auprès d'eux. « Tu penses vraiment que j'ai le choix ? ... Le rapport de force est complètement faussé et truqué. Et par ma faute, en plus. Je t'ai confiée le meilleur des moyens de pression contre moi ... J'ai signé un pacte avec le Diable, rien de moins ... Alors, ça va être quoi ma punition, hein ? Promettre que je ne recommencerais plus te sera sans doute insuffisant, et nous savons très bien tous les deux que m'aplatir et m'empêcher de tout sursaut de justice et d'équité, ça n'est pas quelque chose que je peux éternellement jurer de faire sans risquer de me parjurer. »


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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeSam 18 Juin 2016 - 17:49

Alexander n’avait jamais eu l’impression d’être le pire type de la planète. Ce n’était peut-être pas le mec le plus fréquentable du monde, mais ce qu’il faisait, il avait la conviction de le faire pour aider les autres. Ce n’était pas non plus qu’il était altruiste ou quelque chose dans le genre. Non, il ne se considérait pas comme tel. Mais, on lui avait toujours dit qu’il fallait bien s’occuper du problème mutant et que la plupart des personnes avaient tendance à fuir devant ce fléau. Mais pas les Callahan. Non, eux, ils endossaient le fardeau de libérer le monde, parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse. Alexander, il savait trop bien ce que ça faisait de prendre la fuite, il avait essayé, quelques années pour construire une vie qui lui permettrait de maintenir l’empire Callahan au sommet. Ça avait été le but. Prendre du recul, faire des études qui lui permettraient d’avoir un bon job. Il n’avait jamais fait ça juste pour l’envie de liberté ou avec la volonté de trahir les siens, bien au contraire, mais d’une façon ou d’une autre, il avait fui la chasse pendant quelques années. Quelques années de trop et les mutants étaient venus détruire tout ce qu’il avait pu construire dans sa vie. Ils avaient tué sa femme, ils avaient détruit toute une partie de sa vie et malgré les années qui s’étaient écoulées, il n’avait toujours pas réussi à tourner la page là-dessus. Il avait Adelaïde, il avait des enfants, il avait une vie plutôt idéale, mais sa première femme, elle lui manquait toujours autant. Les dégénérés étaient des monstres qu’il fallait éradiquer, c’était la conviction qu’il avait eue toute sa vie durant et depuis la mort de Jemma, elle n’avait fait que s’endurcir. Il savait qu’il agissait pour le bien commun. Parce que les transmutants étaient dangereux et qu’ils avaient déjà causés trop de torts au reste de l’humanité. Combien de personnes avaient tout comme lui, perdu quelqu’un à cause de leurs pouvoirs ? Beaucoup trop. Ils étaient incontrôlables, qu’importait ce qu’ils pouvaient en dire, ils étaient des dangers qu’il fallait combattre.

Cette façon de penser ne le plaçait pas dans la case sale type, d’après lui, mais si ça pouvait aider Sloane de voir les choses comme ça, alors très bien, il serait le sale type de l’histoire. Sa fille aussi elle était un danger, pour le reste de l’humanité, mais aussi pour Sloane elle-même. Le vaccin, des fois c’était à se demander si c’était une solution ou un problème de plus. Il avait l’impression que c’était un peu cinquante-cinquante. Avec un peu de chance, ça soignait les transmutants, leur permettant de redevenir normaux et non plus de véritables bombes à retardement, mais d’autres fois, ça pouvait créer des monstres comme Bucky, alors aider Willow dans le fond, c’était un peu quitte ou double. Mais il pouvait le faire, il pouvait essayer et juger des conséquences du vaccin sur la gamine pour savoir quoi en faire après. Il aurait pu le faire, si jamais sa mère avait décidé de continuer à se comporter comme il l’attendait d’elle. Mais non, il avait fallu qu’elle cherche les ennuis. Elle lui avait ajouté des problèmes à lui ce qui n’avait rien pour le réjouir, alors qu’est-ce qu’il allait faire pour empêcher que ça se reproduise ? Pas grand-chose sans doute. Pas maintenant en tout cas. Mais il était sérieux quand il lui disait qu’il pouvait lui ramener sa fille en pièces détachées si elle continuait à faire n’importe quoi. Est-ce qu’il ne pouvait pas avoir un accord ? Sa fille restait saine et sauve tant qu’elle, elle ne faisait pas ce que bon lui semblait ? C’était déjà l’accord d’origine. Elle lui avait fait plus ou moins confiance à cette époque-là non ? Elle aurait mieux fait de continuer. Il fallait bien l’admettre, il avait mieux à faire de son quotidien que d’aller blesser une mutante qu’il considérait sous contrôle, alors, logiquement tant qu’elle restait sage et disciplinée elle n’aurait dû avoir aucun soucis à se faire pour sa fille. Parce qu’il pouvait très bien être le sale type de l’histoire sans se découvrir une passion pour la torture d’enfant. Ou pour la torture en générale. Ce n’était pas son truc ça, au moins, Callahan était de ces hunters qui préfèrent faire les choses proprement.

Il soupira aux propos de Sloane, elle pouvait gérer qu’elle disait. Ouais, jusqu’au jour où sa fille deviendrait complètement incontrôlable et que ses dons deviendraient un problème pour les gens autour d’elle. A ce moment, qu’est-ce qu’elle ferait hein ? Elle protégerait sa fille coûte que coûte, jusqu’à ce qu’un hunter vienne les tuer toutes les deux. Est-ce que c’était vraiment cette option qu’elle voulait choisir ? Parce que lui, il ne voyait pas d’autre issue possible, s’il devait lui rendre Willow, tôt ou tard y aurait quelqu’un qui viendrait pour elle, quelqu’un qui n’hésiterait pas à tuer la mère et la fille et ce que la gamine ait le contrôle sur son pouvoir ou non. Fallait quand même l’admettre, elles étaient toutes les deux plus en sécurité tant que les choses étaient comme elles étaient et que Sloane se montrait conciliante. « Je peux au moins l’aider à ne pas se faire tuer par le premier hunter qui passera dans le coin. » Puisqu’elle avait l’air de penser qu’ils étaient les pires pourritures de l’univers, elle devait bien savoir qu’il ne disait pas n’importe quoi. « Tu crois pas qu’y en a un, un jour qui jugera bon de l’éliminer et qui descendra n’importe qui se mettra sur sa route ? C’est ce que font les sales type, Sloane. » Elle était flic, elle savait se défendre, elle pouvait se battre pour sa fille, mais l’idée lui donnait presque envie de rire. « Tu pourras toujours attraper un flingue et menacer ce type, te battre pour protéger ta dégénérée de fille, mais il gagnera. T’as pas idée de c’qui faut pour devenir hunter. » L’entrainement à la dure, la torture, l’enfer. Lui, c’était ce qu’il avait subi étant plus jeune et ce n’était pas une nana avec un flingue dans la main qui lui ferait peur. L’entrainement de hunter c’était des millions de fois plus conséquent que ce qu’il avait fallu à Sloane pour entrer dans la police et quand bien même elle se débarrasserait d’un hunter, un autre viendrait et encore un autre. « Le diable carrément ? Tu devrais t’estimer heureuse que ce ne soit que moi. » Parce qu’il avait des enfants sans doute et qu’il pouvait presque comprendre Sloane. Disons qu’il avait l’impression de ne pas être le pire type au monde. « Avec d’autres, elle serait déjà morte, là au moins, elle est en sécurité, tant que toi, tu fais pas n’importe quoi. » Là où elle était, on ne la torturait pas, on ne faisait pas non plus d’expérience glauques sur elle et y avait pas de hunter qui pouvait entrer pour venir la tuer. « Tu devrais faire un effort et pas recommencer Sloane. Parce que ma bonne foi ne tiendra pas éternellement elle non plus. » Qu’elle les fasse ses efforts, si elle ne voulait pas qu’il lui montre le monstre en lui qu’elle semblait voir à tout va. Y aurait un moment où il serait bien obligé d’agir, pour lui montrer que ses mots, ce n’était pas que du vent, mais le choix, elle l’avait, alors qu’elle choisisse bien.

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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 15:47

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

C'était compliqué d'être parent. On pensait toujours faire au mieux, faire ce qu'il y avait de mieux, aussi, et pourtant, pourtant, ça n'empêchait pas qu'on se mangeait quand même bien des revers de bâtons dans la tronche. Comme si, quoi qu'on puisse faire, ce n'était jamais l'idéal, jamais bien, jamais assez. Les événements alentours n'allaient pas toujours dans notre sens, on nous mettait si souvent des bâtons dans les roues, et en plus de ça, on se permettait de vous juger et de vous critiquer sans vraiment jamais se mettre à votre place ou adopter votre angle de vue à vous. Mais bon, de toute façon, au final, voir des intrus et des étrangers mettre le nez dans vos affaires, c'était de loin une perspective guère appréciable pour nombre de personnes. Et Sloane était de celles là. Elle n'avait pas eu une vie facile, jamais, en fait, d'aussi loin qu'elle s'en souvenait. Et ce n'était pas juste une question de raisonnement personnel, non. Ceux d'ici qui la connaissaient, ne serait-ce que de vue, depuis un petit bout de temps, savait très bien confirmer cette thèse. Elle avait vécu entre deux foyers scindés pendant une partie de son enfance, sans vivre, donc, au sein d'un foyer conventionnel composé de deux parents aimants et qui s'aimaient. Son père comme sa mère lui avaient donné de l'affection, oui, mais cela n'avait en rien empêché leur fille de se sentir un peu ballottée de part en part. Pourtant, elle leur était reconnaissante de ne pas s'être entre-déchirés, et d'avoir opté pour cette solution bancale. Ainsi, ils ne l'avaient pas privés de ses deux parents, elle les avait juste eu rien que pour elle à mi-temps, ce qui était mieux que pas du tout, mais, bon, cela lui avait quand même laissé un goût un brin amer dans la bouche. Après ça, sa mère avait été tuée, elle, elle avait tiré dans la jambe de l'agresseur, et au final, son père ne l'avait pas pour autant embarquée avec lui à New York où il s'était déjà fondé une autre famille. Une vraie famille, dans un sens. L'enfant qu'elle était alors encore avait été confiée, durant les semaines de garde qui auraient dû revenir à sa mère, à une tante maternelle. Et puis, petit à petit, son père comme cette tante l'avaient laissée encore plus gagner en indépendance, jusqu'à la laisser s'occuper d'elle toute seule. Leurs visites s'étaient espacées, leur intérêt pour elle s'était étiolé, ça, et puis tout le reste aussi. Ensuite, pour couronner le tout, elle était tombée amoureuse, profondément amoureuse, avant de tomber enceinte, d'accoucher, et de voir tout repartir en vrille, de plus belle. Ce qui avait clairement envoyé en l'air la parenthèse enchantée, et tout ternit, aussi. Retour à la case départ, ou presque. La ville l'avait plainte à la mort de sa mère, et elle s'était remise à la regarder avec pitié et compassion quand elle s'était retrouvée seule avec un bébé sur les bras. Mais dans ce dernier cas là, il y avait eu en plus toutes ces rumeurs, et ces remarques misogynes, à peine voilées, concernant le fait que c'était forcément elle qui avait merdé quelque part. Sans parler de tous ces gens qui s'étaient permis de critiquer Mason. Il n'y avait sans doute qu'elle en droit de faire ça, pas les autres. Elle, et personne d'autre. Et maintenant, il était revenu, et elle s'était assise sur un bon paquet des reproches et des attaques qu'elle voulait lui adresser, parce que l'intérêt de leur fille primait sur tout ça. Qu'ils avaient une cause commune, plus importante que leurs bisbilles.

Elle était épuisée. Plus qu'on ne le pensait, en fait. Les gens avaient toujours un tas d'hypothèses concernant les raisons pour lesquelles Willow n'était plus avec elle. Pourquoi on ne voyait plus l'enfant dans les parages, pourquoi elle n'allait plus à l'école. Et Sloane ne leur répondait pas. Pas plus qu'elle ne leur avait répondu concernant leurs interrogations lorsque Mason avait disparu de la circulation. Heureusement pour elle, même si, dans le fond, cela lui faisait une belle jambe, elle n'avait encore entendu personne la soupçonner d'être une serial killeuse, et d'avoir enterré et sa fille et son ex au fond du jardin. De toute façon, elle n'avait pas de jardin personne. Et puis ... Et puis, ça se saurait, non, si un membre de la Police de Radcliff avait du sang innocent sur les mains ? Ah bah non, ça, ça se saurait pas, du moins, pas publiquement. Ou plutôt ça ne se sait pas. Parce que, voyez-vous, un certain nombre de ses collègues était embrigadé dans ce délire de Hunters à la con. Et la brave population, qui se pensait protéger de tous les maux par ces braves représentants de l'ordre, elle, elle ignorait tout, à moins qu'elle ne ferme délibérément les yeux. C'est peut-être un délire de persuasion mentale, comme lorsque vous vous évadiez mentalement durant vos rendez-vous avec l'urologue et qu'il vous sondait l'anus. Oui, quelque chose comme ça. En tout cas, Sloane était épuisée, et le repos, elle ne pouvait pas plus le trouver que le sommeil. Chez elle, elle ne voyait presque jamais que l'absence de sa fille, pesante et entêtante. Au travail, elle ne pouvait guère faire confiance à qui que ce soit, et elle ne pouvait pas se laisser aller à se confier, ou à soupirer, ou à demander de l'aide. Cela lui était impossible. Et même en mangeant des lasagnes et en buvant un bon verre de vin, elle ne parvenait pas à trouver la paix. D'une certaine façon, l'arrivée d'Alexander chez elle n'avait fait qu'accentuer l'effet sans être à l'origine de tout cela. Quoi que, si, tout de même, il avait une large part de responsabilités dans ses malheurs. Une très large part, même. Et maintenant, elle avait beau sortir ses arguments, essayer d'être enfin elle-même, pleinement et de façon satisfaisante, elle se cassait les dents. Elle se cassait les dents parce que les arguments de son interlocuteur étaient tout de même suffisamment imparables, même pour elle, pour qu'elle puisse aisément les démolir. Elle avait quand même un certain sens des réalités, Sloane, en plus d'avoir les pieds sur terre. Et il avait raison, ce grand con. Elle ne pourrait pas protéger éternellement sa fille, surtout qu'elle aurait à gérer son retour, et à composer avec les séquelles et les conséquences de son enfermement et de son matraquage médicalisé pendant toutes ces années. Mason était de retour, certes, mais ... Mais même si elle lui faisait confiance, est-ce qu'à deux, quand même, ils pourraient parer toute attaque contre leur fille ? Est-ce qu'à deux contre le reste du monde, le combat serait équilibré et pourrait tourner en leur sens ?
    « Tu es ... J'ai pas de mots. Vraiment, j'ai pas de mots. Même "ordure", ce ne serait pas suffisant ... » Franchement, si elle fumait, sans doute que, là, tout de suite, maintenant, elle s'en serait grillée une. Si elle était portée sur la bouteille, sans doute que, là, tout de suite, maintenant, elle se mettrait à picoler. Si elle était fragile et émotive, sans doute que, là, tout de suite, maintenant, elle se mettrait à pleurer jusqu'à se taper des yeux de panda à cause d'un mascara loin d'être waterproof. Mais, à la place de ça ... A la place de ça, elle le regardait droit dans les yeux, cet abominable individu qui se tenait face à elle, et elle se passait une main lasse dans les cheveux. « ¿ Más sabe el diablo por viejo que por diablo, no ? C'est ce que dit Castallanos. Et pour le coup, ça te convient bien ... Ces autres là, dont tu parles, auraient bien mal été avisés de s'en débarrasser aussi vite. C'est bien connu, tout me coule dessus, parce que des emmerdes, j'en ai déjà eu mon paquet. Tout, sauf ce qui concerne ma fille. Tu as su le repérer, et le comprendre, parce que je t'ai laissée suffisamment bien me cerner pour ça. Une erreur que tu me fais payer terriblement cher depuis ... Ils n'auraient rien obtenu d'autre que mon cadavre sur les bras, parce qu'évidemment, je leur aurais collé une balle entre les deux yeux, et qu'ils m'auraient faite descendre. Mais toi, toi ... Oh, non, toi, tu as été bien plus malin que ça. Toi, tu as fais d'une pierre deux coups. Toi, tu te dis que tu peux compter sur moi pour faire un peu de ton sale boulot, en sachant très bien ce que j'ai à y perdre si je t'envoies chier. C'est quoi, la prochaine étape, hmm ? Et c'est quoi, le prix de cette "indulgence", hmm ? J'ai déjà bien trop baissé mon froc pour toi Alex'. Et je me sens sale, très sale. »



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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 14:48

Père de famille, Alexander avait eu trois enfants, trois gamins qu’il aimait bien plus qu’il ne pouvait laisser paraître parce qu’il avait cette froideur qu’on lui avait inculqué depuis son plus jeune âge, on lui avait toujours appris à ne pas se laisser emporter par les sentiments et il avait compris bien trop tard sans doute, à quel point ça pouvait être important. C’était parce qu’il avait laissé derrière lui l’enseignement de toute une vie qu’il avait fini par perdre sa première femme, celle qui avait été l’amour de sa vie. Il l’avait aimée elle, de tout son cœur et il avait cru que rien ni personne ne viendrait jamais les séparer. Mais les transmutants en avaient décidé autrement et sa femme avait été assassinée. L’amour qu’il vouait à sa nouvelle épouse n’était pas le même, tout comme il savait qu’elle, elle ne ressentait pas pour lui la même chose que ce qu’elle avait ressenti pour son premier mari. Mais ils s’aimaient à leur façon et bien évidemment, il aimait ses trois enfants, Matthias le fruit de son premier mariage, tout comme Salomé et Noeh, les jumeaux qu’il avait eu avec Adélaïde. Peut-être bien que Noeh pouvait en douter, parce qu’il était particulièrement dur avec lui, mais c’était loin d’être le cas. Il l’aimait comme les autres. Il savait ce que ça faisait d’être parent et de s’inquiéter pour sa progéniture, alors, d’un certain point de vu, il pouvait comprendre Sloane. Si quelqu’un venait à lui prendre ses enfants à lui, il ne donnait pas cher de la ville de Radcliff, à ne pas en douter, il réduirait cette maudite ville en cendres pour remettre la main sur ses enfants, mais il ne pouvait pas faire l’effort de simplement laisser filer la petite Willow, elle était une transmutante, elle était dangereuse et tant qu’il avait la gamine avec lui, il avait cru qu’il pourrait faire de Sloane une alliée. Mais il fallait croire que la jeune femme en avait décidé autrement, las de servir des intérêts qui n’étaient pas les siens. Là encore, peut-être bien qu’il pouvait la comprendre, mais, est-ce qu’un parent ne devrait pas être prêt à tous pour sauver ses enfants ? Alors quoi ? Est-ce que Sloane laissait vraiment tomber ?

Il l’aurait crue plus brave que ça. Il l’aurait au moins crue prête à se battre pour récupérer sa fille, quitte à lui sauter à la gorge, là maintenant et essayer de l’égorger avec le verre qu’elle avait en face d’elle. Mais non, il semblait bien qu’elle voulait juste tout laisser tomber. Est-ce qu’elle croyait vraiment qu’il allait lui dire quelque chose du genre ‘ok, y a pas de souci, jte ramène Willow pour dix heures demain matin’ ? Si elle se mettait vraiment à penser quelque chose comme ça c’était qu’elle avait un sérieux problème de jugeote, parce que non, jamais il ne dirait un truc comme ça. Alors tout ce qu’il pouvait encore faire, c’était essayer de la convaincre de continuer ce petit deal entre eux, sinon les choses allaient mal se terminer, pour elle, comme pour sa fille. Ce serait idiot de sacrifier sa vie et celle de sa fille alors même qu’elle avait les moyens de rester en vie et de sauver son enfant non ? Elle qui pensait tout savoir sur les hunters, elle ignorait quand même un point important, la plupart d’entre eux se fichaient d’avoir à tuer les parents des transmutants pour pouvoir atteindre leur cible ; la plupart d’entre eux, l’avaient déjà fait tant de fois qu’ils arrêtaient de compter les dommages collatéraux depuis longtemps. Ça semblait logique dans l’esprit des hunters de sacrifier quelques personnes pour en sauver beaucoup plus, parce que les dégénérés, ils étaient dangereux et y avait encore trop de personnes qui semblaient ne pas vouloir le comprendre. Tant de gens qui n’avaient pas eu l’occasion de voir ce dont ils étaient capables sans doute. Ils étaient dotés de ces pouvoirs qui leurs permettaient de faire tout et n’importe quoi, ils étaient dotés d’une arme ancrée en eux qui pouvait facilement éradiquer l’espèce humaine. Si Willow échappait un jour au contrôle de sa mère, qu’est-ce qui se passerait hein ? Elle n’était pas moins dangereuse qu’une autre et Sloane n’aurait jamais la force de l’arrêter si jamais elle venait à perdre le contrôle, alors peut-être bien qu’elle était mieux là où elle était, pour son propre bien, parce qu’aucun hunter ne pouvait l’atteindre là-bas ; pour les autres, pour Sloane, aussi, c’était mieux qu’elle soit là où elle ne pouvait causer de tort à personne avec son don. Dans tous les cas, qu’elle veuille l’accepter ou non, c’était là où la gamine allait rester encore un moment et si Sloane ne voulait vraiment pas entendre raison, il n’aurait pas de mal à en finir définitivement avec cette gamine.

Il en haussa les épaules à sa réplique, ouais même le mot ordure n’était pas suffisant pour le définir, il l’avait déjà entendue celle-là. Il avait même entendu pire, alors il en faudrait plus que ça pour qu’il se braque et s’énerve. Il avait beau la menacer pour la pousser à entendre raison ou au moins à se ranger de son côté – elle n’avait pas vraiment le choix de toute façon – il restait parfaitement calme. Ça faisait partie aussi de son entrainement de hunter ça, de ne pas se laisser emporter par ses émotions alors quand bien même la jeune femme en face de lui commençait sérieusement à lui taper sur le système, il restait calme et n’avait pas l’intention de se mettre à lui hurler dessus. Il leva les yeux au ciel suite à sa réplique en espagnol, pour ce qu’il en pensait du shérif Castellanos, ses propos n’allaient pas non plus le vexer, encore un type qui en comprenait rien à la vie celui-là. « Au moins, tu as plutôt bien compris la situation. » Elle savait ce qu’elle avait à perdre si elle l’envoyait chier comme elle disait. Alors pourquoi est-ce qu’elle continuait, ce n’était pas logique dans le fond. Parce qu’elle se sentait sale, bha c’était toujours mieux que de perdre sa fille après tout. « Qu’est-ce que tu veux que je te dises Sloane ? T’as été assez naïve pour faire confiance à la mauvaise personne, maintenant faut en assumer les conséquences. » Il n’allait pas non plus lui dire qu’il était désolé d’être celui qui l’avait manipulée, parce que ce n’était définitivement pas le cas. Il l’avait pas mal manipulée oui, mais il n’en était pas désolé, loin de là. « Mon indulgence est gratuite pour cette fois. Mais ce sera différent si jamais un truc pareil se reproduit. » Ouais, il n’était pas assez patient, ni assez indulgent pour supporter qu’on lui fasse faux bond une nouvelle fois, alors fallait bien qu’elle se mettre ça dans le crane. « Maintenant c’est à toi de voir jusqu’où tu es prête à aller pour sauver la vie de ta fille. » Les choix qu’elle avait étaient quand même relativement limités dans le fond, alors pourquoi est-ce qu’elle continuait de l’emmerder comme ça ? « Si ta fille meurt, ce sera tout autant de ta faute que de la mienne. » Il hausa de nouveau les épaules comme si parler de tuer un enfant n’avait aucune importance à ses yeux, quand il s’agissait d’un dégénéré, c’était tout à fait le cas. « Peut-être même plus de la tienne. T’as le devoir de protéger ta fille et moi celui de me débarrasser des dégénérés alors dans l’équation qui de nous deux aura le plus failli à son devoir ? » Elle, sans l’ombre d’un doute. Alors il allait vraiment falloir qu’elle intègre cette putain d’idée avant qu’il ne soit trop tard, parce que dans le pire des cas ce serait elle qui aurait des regrets, pas lui.


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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 22:53

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

Elle n'aimait pas qu'on lui tapote sur la joue comme on le ferait avec une bonne fifille. Et elle détestait aussi qu'on lui administre quelques petites tapes sur le dessus de la tête, comme avec les chiens. Rester dans le droit chemin n'avait jamais réellement été un grand souci pour elle. Elle ne faisait que très peu dans l'illégalité, du moins jusqu'à maintenant. Pourtant, effectivement, à de nombreuses reprises, on avait déjà voulu la recadrer, lui expliquer les conventions, lui rappeler l'importance de rentrer dans le moule, d'être dans la norme, de se faire toute petite quand on a des choses à se reprocher niveau irrespect des normes socialement acceptées. Elle avait détesté ça, toujours, et ne s'était jamais privée pour le dire et pour manifester son ressenti et ses ressentiments concernant tout ceci. Elle n'avait franchement rien fait pour changer, parce que dans son cas, la concernant, pour la majorité des choses qu'on lui reprochait, cela lui était tout bonnement impossible. Peut-être qu'en disant ce qu'il fallait et en faisant ses yeux de biche, elle aurait pu obtenir que ses deux parents vivent sous le même toit ensembles, mais, dans le fond, non, finalement, cela n'aurait jamais pu fonctionner. Ses deux parents avaient un fort caractère, et une immense propension à faire au mieux, et faire au mieux, cela n'aurait jamais pu impliquer de jouer au parfait petit couple tout ce qu'il y avait de plus normal. Il n'y avait jamais eu de sentiments amoureux entre eux, et, peut-être que, dans le fond, s'il n'y avait pas eu cette grossesse imprévue, résultat d'un réveillon bien arrosé, ils ne seraient même pas restés en contact et ne se seraient jamais revus. Mais Sloane s'était annoncée dans leur vie et, bien évidemment, ils avaient dû s'adapter. S'adapter, mais certainement pas rogner sur leurs désirs et leurs envies de faire au mieux. Et concernant le reste ... Disons que là non plus, Sloane n'aurait guère pu faire quoi que ce soit. On ne ramène malheureusement pas les morts à la vie, et les machines à remonter le temps, ça n'existe pas, du moins pas encore. Quant à être en mesure de traquer ceux qui fuient votre vie sans donner de nouvelles ... La liberté était une chose si précieuse que depuis la nuit des temps, à travers le monde, bien des hommes et des femmes n'avaient pas hésité à donner leur vie pour défendre ce concept et ce droit si souvent trop durement gagné. Sloane avait eu bien des rancœurs, des reproches et des ressentiments envers Mason, mais elle avait aussi été suffisamment intelligente pour comprendre qu'il avait la liberté pour lui, le droit au moins d'essayer de faire au mieux, ou du moins de définir ce qui était pour lui le mieux. Elle n'avait certes pas entièrement accepté, mais elle avait compris que si l'on commençait à vouloir retirer aux autres ce que l'on souhaitait à tout prix conserver pour soi ...

C'était tout de même impressionnant à quel point Alexander se trouvait être en mesure de la faire s'asseoir sur un très grand nombre de ses principes. Elle bâclait son boulot de flic sur ses ordres, ou plutôt elle fermait les yeux et laissait mystérieusement des portes de cellules ouvertes parce qu'il l'exigeait. Elle laissait s'enfuir de grosses enflures et facilitait la mise en cellule de jeunes gens avec cette particularité en plus. Et pour couronner le tout, il était l'une des seules personnes, au jour d'aujourd'hui, pour lesquelles elle n'éprouvait aucun attachement particulier à respecter leur droit d'être libre de vouloir agir comme elles l'entendaient et d'avoir un point de vue et des visées différents des siens. Un point de plus dans la colonne déficitaire le concernant ... Elle n'avait guère besoin d'encore plus noircir son portrait, et pourtant, elle le faisait, sans le moindre remord. Elle qui prônait la justice, la liberté et l'équité, elle n'était aujourd'hui plus que l'ombre d'elle-même, ou bien une pâle copie de celle qu'elle était réellement. Il la traitait de naïve, et elle ne pouvait pas exactement le détromper, tout ça parce que, dans le fond, il avait bien raison, et qu'elle était dans son tord. Et ça, une fois de plus, ça la faisait encore plus enrager, et la montrait encore moins encline à bien le traiter et à essayer de conserver la raison en ne voyant pas tout en noir et tout en mal le concernant. Et pour rajouter la cerise sur le gâteau, comme si c'était nécessaire, comme si tout ça n'était déjà pas assez, voilà qu'il la menaçait, de façon sous-entendu, et voilà qu'il lui ordonnait, sans le dire directement, de continuer à lui obéir, de ne pas sortir des limites qu'il lui fixait, de se montrer respectueuse et soumise. Tout ça l'énervait, mais présentement, comme toutes ces fois avant, elle avait la sensation de se battre dans le vent, d'avoir face à elle un vide immense, ou plutôt une sorte de vortex l'attirant de plus en plus vers sa perte sans qu'elle puisse parvenir à réellement garder le cap, ou à recouvrer le chemin vers la lumière. Elle ne pouvait pas exactement lui cracher au visage qu'elle n'était désormais plus exactement seule, que le père de Willow était à présent de retour, et que lui saurait mieux qu'elle montrer à Callahan de quel bois il se chauffait, comme on dit. Mais ce serait mettre Mason en péril, sans parler du fait que, malgré tout, Sloane le voyait un peu comme un joker dans sa manche. Elle ne parlait jamais de lui, parce que c'était trop douloureux, trop enrageant, aussi. Et les gens évitaient aussi de le faire, parce qu'elle savait vous recadrer, du moins, quand vous ne vous appeliez pas Alexander Callahan ... Alors, il y avait de grandes chances que son interlocuteur présent ignore tout des liens entre Sloane et Mason, et plus précisément entre Mason et Willow. Ne pas voir le loup déjà présent dans la bergerie, ne pas se douter du danger ... Pour toutes ces raisons et pour bien d'autres encore, Sloane devait garder le silence, et ce même si cela lui coûtait. Et ce même si, aussi, elle était à deux doigts de violemment se mordre les lèvres, jusqu'au sang, s'il le fallait, pour se taire, ne rien dire, ne rien laisser fuser, ne rien révéler, ne rien lâcher.
    « Je souhaite tellement fort qu'une ordure en vienne à te faire subir ce que je connais avec Willow, mais alors d'une force ! Ce ne serait que justice. Et si le coup de massue pouvait émaner d'un transmutant, ma satisfaction n'en serait que décuplée ! ... Rassures toi, un truc semblable ne se reproduira pas tant que je n'aurais pas trouvé un moyen de t'envoyer te faire mettre bien profond. J'ai encore un cœur, moi, et la vie de ma fille m'est primordiale. Maintenant, si tu pouvais dégager de chez moi, ça me ferait des vacances. Je te dirais bien, aussi, que ça me permettrait de finir de dîner, mais tu m'as coupé l'appétit. »
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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 12:58

Avoir quelqu’un dans la police, ça avait toujours été d’une grande aide pour Callahan et y avait un tas de monde au commissariat qui se battaient pour la cause des hunters, alors est-ce qu’il avait vraiment besoin de Sloane ? Dans le fond, sans doute pas. Y avait d’autres gens à qui il pouvait demander exactement la même chose en s’attirant beaucoup moins de problèmes. Y avait tout un tas de personnes qui étaient de son côté et pour qui il n’avait pas besoin de proférer menaces et autres trucs du même genre, alors pourquoi Sloane ? Parce que plus il y avait de monde à même dans les rangs de la police, mieux c’était pour le reste des hunters. Parce que comme ça, il avait le contrôle sur Willow et fallait être réaliste, cette gamine était dangereuse, elle était mieux dans ce laboratoire qu’en train de vagabonder dans les rues de la ville avec un pouvoir sur lequel elle n’avait absolument aucun contrôle. Parce qu’aussi, inévitablement, ça lui offrait une position de pouvoir qu’il appréciait bien entendu, il était comme ça Alexander, il aimait avoir le contrôle sur les choses et du coup, forcément, pouvoir avoir quelqu’un à sa botte comme ça, ça ne pouvait que l’arranger. C’était peut-être une preuve aussi, qu’avec un peu de bonne volonté, ça devenait facile de ‘convertir’ tout le monde et n’importe qui pour les pousser à travailler pour les hunters et ça c’était forcément une bonne chose. Pour Alexander, il semblait important de ne pas laisser trop de monde se révolter contre le travail fourni par les hunters, ils risquaient tous leurs vies après tout, pour sauver tout un tas de gens. Ils avaient déjà assez de boulot en plus avec des groupes comme Uprising et Insurgency, pour ne pas avoir en plus à se créer des ennemis au sein de la police ou des institutions du même genre. Alors, avoir quelqu’un comme Sloane plus ou moins de son côté, c’était une force et ça faisait quelqu’un de moins pour essayer de contrecarrer les plans des hunters. C’était une bonne chose, quelque chose auquel il n’avait pas l’intention de renoncer pour le moment.

Mais fallait quand même admettre que si Sloane était décidée à ne plus obéir et donc à lui mettre des bâtons dans les roues ça voulait dire qu’il était en train de se créer une nouvelle adversaire et il n’était pas encore assez prétentieux pour se dire que c’était bon, c’était qu’une pauvre fille si elle devait vraiment essayer un truc contre lui un beau jour, il n’aurait aucun souci à se débarrasser d’elle. Il savait qu’il avait reçu un entrainement qu’elle n’avait pas eu et y avait aucune police, aucun FBI, aucune CIA ou aucune armée, qui pouvait fournir à quelqu’un un entrainement aussi poussé que celui d’un hunter. Mais, il n’était pas du genre à sous-estimer les autres, même pas les femmes, il avait peut-être beaucoup de défaut, mais il n’était absolument pas misogyne. Bien au contraire, il avait toujours eu beaucoup de respect pour la gente féminine. Avec une sœur comme la sienne, il avait plutôt eu intérêt, parce qu’il savait très bien que mécontente, elle pouvait aisément lui foutre la raclée de sa vie. Alors non, il n’allait pas se dire que Sloane ne pouvait absolument rien contre lui, il avait encore de quoi se méfier de la jeune fille, d’une certaine façon, ça voulait dire qu’elle serait probablement mieux morte, si jamais elle commençait à trop sortir des rangs. Il n’aimait pas trop ça, Alexander, tuer des humains, alors-même qu’ils n’étaient pas les ennemis. Mais des fois, c’était indispensable, alors si jamais Sloane devenait un trop gros problème, peut-être bien qu’il n’aurait pas d’autres choix que celui de l’éliminer histoire d’assurer ses arrières. Il ne voulait pas avoir à en arriver là et elle non plus sans doute, après tout, elle n’avait pas que sa propre vie entre ses mains, de ses choix, dépendait aussi celle de sa fille. Ce serait donc plus simple, pour elle comme pour lui qu’ils puissent trouver un terrain d’entente. Du genre de ceux qui l’arrangeait plus lui qu’elle sans aucun doute, mais qu’elle reste réaliste, elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même si un jour, elle avait jugé bon de se ‘débarasser’ de sa fille dans le but de la protéger, ou de se protéger elle-même, Alexander n’en savait rien et franchement, il s’en fichait. Le fait été qu’elle avait fait son choix, il était mauvais et maintenant, il allait bien falloir qu’elle l’assume jusqu’au bout, il ne lui laissait de toute façon, pas la possibilité de revenir sur sa décision.

Alors, elle pouvait bien le menacer, elle pouvait bien lui souhaiter tout le malheur du monde à lui et à sa famille de toute évidence en vue de ses paroles, ça n’avait pas d’importance. C’était lui qui avait encore toutes les cartes en mains et les mots de la jeune femme n’allait rien changer à ça. La roue pouvait tourner à tout moment, Alexander, il le savait très bien. Mais pour l’instant, les choses allaient toujours dans son sens et il ferait en sorte que ce soit encore le cas le plus longtemps possible. Alors tout ce qu’elle disait Sloane, ce n’était que des mots balancé dans le vent. Rien qui allait le faire changer d’avis. Au fond, elle ne faisait que gaspiller sa salive pour le moment. « Très bien. Au moins, on a trouvé notre terrain d’entente, tu m’en voies ravi. » Quand bien même, elle, elle ne l’était clairement pas, lui, la situation semblait très bien lui convenir telle qu’elle était. C’était encore une victoire pour lui. Il pris quand même le temps de finir le verre de vin qu’elle lui avait servi, parce que ce serait mal poli de partir sans le finir et malgré toute la cruauté qu’elle voulait bien lui attribuer, il était encore poli comme type. « Merci pour le vin. » Il déposa le verre sur le comptoir avant de commencer à s’éloigner, il saurait trouver la sortie tout seul, de la même façon qu’il avait très bien su se frayer un chemin dans la maison sans y avoir été invité. « Mes excuses pour ton dîner dans ce cas-là. » Comme si c’était la chose pour laquelle il devait s’excuser, alors que c’était probablement juste un détail dont Sloane et lui-même se fichaient éperdument. « Je te souhaite quand même une bonne soirée. » Elle lui avait souhaité que du malheur elle, mais lui, il pouvait quand même lui souhaiter que malgré tout ça, elle trouve le moyen de passer une bonne soirée, quand bien-même y avait fort à parier que ce serait vraiment difficile pour elle, voir même impossible. Lui, satisfait comme il était en quittant cette baraque, il pouvait se le dire, que la soirée, elle commençait plutôt bien.
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MessageSujet: Re: Smoke and mirrors ⚔ Alexander   Smoke and mirrors ⚔ Alexander Icon_minitimeSam 3 Déc 2016 - 22:06

I wanted the pain to disappear
All that I’ve known, buildings of stone, fall to the ground without a sound. I’m feeling far away, I’m feeling right there. I’m starting to cave. I’m losing my flame. I wanted the pain to disappear. Dream maker, life taker. Heartbreaker, gatekeeper. All I believe, is it a dream that comes crashing down on me ? All that I hope, is it just smoke and mirrors ?

Quand, exactement, Sloane avait-elle commencé à perdre de sa lucidité ? Quand, exactement, s’était-elle fait prendre au piège sans même s’en rendre compte ? Ou plutôt, sans pouvoir s’en rendre compte à temps. Car contrairement à tous ces naïfs encore emplis de douces illusions alors qu’ils s’étaient déjà crashés contre un mur depuis longtemps déjà, la jeune femme avait tout de même ouvert les yeux, et aujourd’hui, elle était tout à fait capable de mesurer l’ampleur de tout ceci. Et donc en mesure aussi de très bien voir et comprendre qu’elle s’était plantée. Elle n’avait jamais été de ces êtres extrêmement cynique, mais elle n’avait pas non plus été du camp de ceux qui pensent que la vie n’est faîte que de jolies confettis de couleur, qu’il fait beau tous les jours, et que les gens vous veulent obligatoirement du bien, parce que les ordures de la pire espèce, pour eux, cela n’existe que dans les films et les œuvres de fiction. Sloane s’était pris la cruauté de la vie en pleine face, sans amortisseurs ou air-bag pour adoucir la chute. Cela avait été dur, violent, sanglant, frontal, et cela ne lui avait pas fait de cadeau. Sa situation, avant tout ce merdier, était déjà des plus particulières, alors, évidemment, tout ceci n’avait pas été pour améliorer les choses et la faire quelque peu rentrer dans le rang des existences plan-plan et conventionnelles. Est-ce qu’elle devait s’estimer heureuse et se sentir ravie d’échapper depuis toujours à l’ennui, à l’usuel, à l’usé jusqu’à la corde ? Est-ce qu’elle devait se sentir soulagée de ne pas avoir connu les affres de la vie au ras des pâquerettes niveau sensations fortes et quotidien tout bouleversé ? Non, pas vraiment. Certains disaient qu’on avait la vie que l’on méritait, et que si l’on s’emmerdait dans l’existence que l’on menait, et bien il ne tenait qu’à nous de mettre un gros coup de pieds dans la fourmilière. Mais quand la vie se charge de dégommer la fourmilière à votre place, sans aucune raison, et que votre quotidien, c’est déjà, depuis le début ou presque, d’être entourée de fourmis rouges, votre marge de manœuvre, elle en est rendue où exactement ?

Mais malgré tout ça, l’assassinat par balles de sa mère, la mort héroïque mais néanmoins tragique de son père lors de la fameuse et fatale journée du 11 septembre 2001, puis l’abandon en règle qu’elle avait subi, Willow encore dans les bras, lorsque Mason s’en était allé sans se retourner … Et bien malgré cela, une partie d’elle avait semble-t-il voulu croire encore dans la générosité et l’altruisme de l’âme humaine, et dans la complaisance et les potentielles excuses de la vie, après que celle-ci vous en ait fait baver depuis si longtemps. Peut-être que c’était bien, à l’époque, de ne pas avoir entièrement perdu toutes ses illusions et d’avoir encore eu un cœur en mesure de flancher. Mais aujourd’hui, la note était salée, et Sloane ne devait pas moins en assumer les conséquences. S’il n’y avait qu’elle, cela irait encore, mais il était également question de sa propre fille, et là, évidemment, cela changeait tout. C’était un truc qu’elle n’avait vraiment réalisé que le jour où elle était devenue mère. Tout ça, toutes ces choses qui font qu’en tant que mère, on est capable de tout pour son enfant. Du meilleur comme du pire. On est capable de retourner sa veste, de cracher sur ses principes, pourvu que cela sauve la vie de votre enfant, ou que cela lui ouvre la possibilité d’avoir un futur un tant soit peu sain et sauf. Elle n’avait pas exactement pu s’appuyer sur un exemple familial, même si, bon, ses parents lui avaient quand même prouvé qu’elle comptait plus qu’eux, en la faisant passer avant eux, du moins, partiellement. Mais cela n’avait pas suffi, et comme tant d’autres mères avant elle, elle s’était faîte happée par cette force surhumaine et cet axe qui se déroute en tous sens dès lors qu’il était question de sa fille. Callahan avait sûrement appris tout ça avant elle, pour avoir lui aussi des enfants. Des enfants plus âgés que Willow, du coup, oui, sûrement avait-il lui aussi ressenti cet instinct parental qui vous fait perdre la tête et qui vous fait vous sentir pousser des ailes. Sauf que lui, visiblement, il estimait que cela lui donnait le droit d’aller ruiner la vie d’autres personnes.
    « Dégage de chez moi … »
Les chiens se mettaient à grogner, quittant leur couche pour se rapprocher des deux interlocuteurs. Ils étaient bien éduqués, et bien dressés, merci beaucoup, et, de fait, cela permit à leur propriétaire de directement éviter les ennuis physiques, dirons-nous. Ils n’avaient rien de féroces bêtes enragées, mais ils étaient des plus fidèles et protecteurs envers Sloane, alors, évidemment, sans doute n’attendaient-ils qu’un geste ou qu’une parole de la part de la jeune femme pour bondir sur Callahan et lui faire passer un sale quart d’heure. Mais mieux valait que Sloane évite de se rajouter une note salée, l’addition étant déjà suffisamment conséquente. Elle le savait, Callahan pourrait dégommer les chiens, ou ordonner leur euthanasie, non sans porter plainte et éliminer Willow, ou continuer de menacer Sloane, juste pour la forme. Et par orgueil et fierté, par volonté de continuer de vouloir convaincre le monde entier que, ici, à Radcliff, comme ailleurs, c’était lui qui avait la plus grosse, dans le pantalon. Mais, oui, la tentation était quand même forte. Et Sloane se prenait à imaginer, brièvement, ce à quoi pourrait bien ressembler la face de Callahan une fois mordue, mâchouillée et dévorée par des crocs canins. Elle avait tout de même encore le sens commun des choses, et, dans sa jeunesse, elle en avait dévoré, des comics, et elle savait bien que ceux à qui il arrive des merdes physiques finissent si souvent par devenir des pourritures. Le Joker, Harvey Dent, tout ça tout ça. Callahan étant déjà une grosse pourriture, on risquerait le monstre défiant toute concurrence, si de pareils déboires devaient lui arriver, à lui ! Alors, Sloane se contentait de fantasmer tout ceci. Et elle serrait les dents. Elle ravalait toute sa fureur, même si celle-ci perlait tout de même bien plus qu’à l’accoutumée, présentement, que ce soit dans son regard, dans ses gestes, ou e par ses paroles.
    « Crève en Enfer, Alexandre ! »
Est-ce qu’elle voulait l’attaque plus incisive, moins formelle, et beaucoup plus personnelle ? Elle n’en savait rien. Ce n’était pas là l’essentiel. De toute façon, tout ceci, il devait bien s’en foutre, Callahan, justement. Parce qu’il s’en allait, faisant son fier, sûrement assuré d’avoir définitivement maté Sloane, ou en tout cas d’être parvenu à le faire pour un bon petit moment. Et Sloane, elle, elle n’avait plus que ses yeux pour pleurer de rage, et plus que son pied pour fermer la porte d’un coup sec. Et une chose était sûre, aussi : la flic passerait une très mauvaise soirée, celle-ci ayant très mal commencé. Et avec le ton et la teneur de la discussion qu’elle venait d’avoir, plus semblable à un combat de boxe qu’à un vrai échange verbal, d’ailleurs, il n’y avait aucune accalmie à l’horizon. Et à coup sûr, sa nuit elle aussi serait bien pourrie par tout ceci. Le ver était dans le fruit, comme on dit, et ce depuis longtemps. Et là, Callahan, il venait d’enfoncer un poignard dans le fruit, de faire tourner la lame, puis de se retirer comme si de rien n’était. Et Sloane n’avait pas réellement qui que ce soit vers qui se tourner. Contacter Mason serait sans doute le plus simple, mais ce serait surtout une grave erreur. Elle était sur les nerfs, elle déraisonnerait et ne serait pas assez rationnelle. Et puis … Et puis, elle ne se cachait derrière personne, avait cessé de croire au prince charmant, ou au grand sauveur. Elle lui avait laissé quelque peu emprunté ces atours, il y avait plusieurs années de ça, et la suite, on la connaissait. Picoler, alors ? … Ouais, picoler, ne serait-ce que ce soir …


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