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 I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 16:14

Noeh a le regard rivé sur sa droite. Droite où se trouve juste le bureau du psy, rien de bien intéressant en soit, rien qui puisse expliquer ce besoin de se perdre dans un ailleurs autre que leur rendez-vous pour tenter de réfléchir en paix. Ce petit manège durant depuis bien cinq, dix minutes, tandis que le psy continue de lui parler. Noeh ne l'écoute plus vraiment, si ce n'est d'une oreille des plus distraites. Il n'était déjà pas très concentré lorsqu'il est arrivé pour son rendez-vous, O'Doherty ayant dû le ramener à lui à plusieurs reprises, mais cette fois-ci semble pire que les précédentes. Il est complètement ailleurs, le Callahan, se refusant à parler plus de ce qu'il a sur le cœur. Ou, en tout cas, il ne ressent plus l'envie d'en parler avec l'homme qui se trouve en face de lui. Il ne veut plus le voir prendre des notes inutiles, l'entendre le corriger sur tel ou tel aveu, il veut juste se barrer. Il a envie de se lever de son siège et de prendre la porte au plus vite. Il veut pouvoir s'enfuir de cet hôpital et aller voir Aspen. Foncièrement, c'est pas un truc compliqué à faire. S'il le veut, le jumeau Callahan peut se redresser sur ses deux jambes, marmonner un « au revoir » peu aimable à son psy et déguerpir sans plus attendre. Sauf qu'il y a toujours cette impression étrange qui se loge au creux de sa poitrine quand il est en rendez-vous avec son psy, un truc qui l'empêche de se montrer aussi crétin et impoli qu'en temps normal, un truc qui le pousse à adopter un certain respect qu'il n'a pas souvent (jamais) envers les autres. Noeh remarque soudain que sa main s'est mise à bouger sous l'impatience, d'un petit geste nerveux et répétitif, qui fait se rencontrer ses doigts courbés et le bois de la chaise dans un petit bruit agaçant.

C'est à ce moment-là que son regard vient se reposer dans celui d'O'Doherty. Fronçant un peu plus les sourcils, l'assistant du lycée l'observe s'adresser une dernière fois à lui. Il acquiesce son au revoir, dans une attitude distante, introvertie, une façon d'être qui tranche avec le Noeh insolent et rentre-dedans qu'il était en rentrant. Il se lève de sa chaise, marmonne enfin un - Au revoir. qu'il réalise à peine, comme sous l'emprise d'un truc pas net, avant de se diriger vers la sortie. Dès qu'il a passé la porte, le Callahan met quelques secondes à poursuivre son chemin. Il garde les sourcils froncés, jette un coup d'oeil aux personnes qui sont installées dans la salle d'attente sans en reconnaître aucune, en fait de même avec l'accueil situé de l'autre côté de son champ de vision, et inspire longuement. L'air brûle presque sa trachée. C'est un peu comme s'il n'avait pas respiré depuis trop longtemps ; ce qui est impossible. Et il y a cette colère, cette espèce de rancœur qu'il éprouve sans avoir personne en face de lui pour la comprendre. Il pourrait revenir en arrière : un pas tout juste et il se retrouverait à nouveau face à O'Doherty pour lui demander ce qui ne va toujours pas chez lui. Un pas tout juste et il pourrait encore tenter de saisir ce qui cloche chez lui. Comprendre pourquoi il n'arrive à rien, pourquoi il arrive pas à se débarrasser de ses sentiments envers Aspen, pourquoi il n'a pas les mêmes pour Pietra qui les mérite, pourquoi il a peur pour Sam, pourquoi il a envie de tout envoyer balader, là, tout de suite, pourquoi est-ce qu'elle a besoin d'être avec un mec qui se fout d'elle ? Pourquoi est-ce qu'elle joue les aveugles ? Pourquoi est-ce qu'elles parlent toutes les deux et pourquoi est-ce qu'il ne l'a pas réalisé avant ?

Heureusement que le psy est là. Heureusement qu'il l'aide un peu à deviner ce que Noeh semble trop idiot pour voir. Comment est-ce qu'il ferait, sinon ? Comment il réussirait à se sortir de tout ce qui lui est arrivé ? Le Callahan n'en a aucune idée. Toujours perdu dans ses pensées, il jette un dernier coup d'oeil à O'Doherty, installé derrière son bureau, un sourire avenant sur les lèvres, puis se met en route. Il sort du service, il sort de l'hôpital, il adopte une démarche rapide jusqu'à sa voiture. Une fois derrière son volant, il ne perd pas de temps à démarrer. Il passe la rue qui mène jusqu'à chez lui, il prend la direction du quartier nord, il remarque à peine qu'il fait déjà nuit, vu la période de l'année, il se gare pas loin de chez Aspen. Une fois sorti de l'habitacle, il s'avance jusque derrière sa porte. La dernière fois qu'il est venu là, il n'avait pas eu l'occasion d'arriver aussi loin. Mais Noeh n'y pense déjà plus et toque trois fois à la porte. Il a le sentiment d'attendre cent ans pour avoir une réponse, et au moment où il va se mettre à recogner contre le bois, la porte s'ouvre. Derrière elle, une Aspen ravissante, une Aspen qui lui arrache immédiatement un grand sourire et qui apaise pour quelques secondes ses battements de coeur... - Salut. Avant que le trouble ne revienne le hanter de plus belle. Le Callahan se met à secouer la tête, ses doigts viennent écraser ses yeux pour tenter de faire cesser toutes ces questions qui le hantent, et qui semblent le pousser à l'intérieur sans qu'il n'en ait encore l'autorisation. - J'peux entrer ? J'en ai pas pour longtemps. Déjà à l'intérieur, il se met à observer le petit habitacle - et cherche surtout à ne pas tomber sur le rappel que la jolie rousse ne vit pas seule ici mais avec deux colocataires.

- En fait, j'ai une question. Je crois. Noeh vient de se tourner brusquement vers Aspen. Il donne l'impression d'être un peu à l'ouest, incapable de tenir immobile sur ses deux jambes mais se refusant à s'asseoir quelque part pour se calmer un peu. Il n'a pas le temps. - Je sais pas... Il se remet à froncer les sourcils. Il a cet air soucieux qui lui donne mal au coeur même à lui, car dévoilant une insécurité croissante qui est en train de tout ravager en son fort intérieur. A la fois pataud et agacé, Noeh ne sait plus sur quel pied danser. Il regrette d'être venu jusqu'ici tout en se remémorant les questions de son psychologue, désireux de l'aider à avancer sans pouvoir réellement le faire, à cause de son incapacité à pouvoir lui donner des réponses concrètes à son tour. Est-ce que vous comprenez pourquoi elles n'ont rien dit ? - Pourq- T'as parlé avec Pietra ?, qu'il assène enfin, relevant ses prunelles perdues dans celles de la rousse. - J'te demande parce qu'avant qu'elle parte vous... pour Lorcan, et je sais plus trop ce qu'elle m'a expliqué, vous me l'avez caché, et comme on me cache toujours tout, cette fois-ci je viens demander moi-même, comme ça je suis au courant et... Il recommence à regarder ailleurs, comme si la fameuse réponse allait s'y trouver, le cœur battant et l'esprit vagabondant au gré de cette angoisse qui ne cesse de l'assaillir par vagues.
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 19:43

No rest for the wicked


D’ordinaire, c’était Aspen qui proposait les sorties et les soirées de la collocation : des bowlings, des cinés, des restaus, bref, de quoi s’occuper les weeks end pour ne pas se morfondre dans le salon et se récompenser d’une grosse journée de travail. Sauf que voilà, en ce vendredi, elle n’avait pas envie. Pas envie de sortir, pas envie de voir du monde, rien du tout. En fait, elle avait juste envie de cuisiner un peu, de se caler devant la télé et de bouquiner avec une émission quelconque en fond sonore. C’était ce qu’elle avait dit à Kaisa et Gray, en tout cas, quand ces derniers lui avaient proposé de les accompagner au restaurant italien : elle les avait encouragé à y aller quand même, elle allait en profiter pour récupérer le salon, la cuisine, et peut être pour prendre un bon bain, tiens, ça pourrait être une super idée. Finalement, les deux compères s’en étaient allés pour la laisser seule avec Queenie. Profitant de la grande maison pour elle toute seule, Aspen s’était prélassée une bonne heure dans son bain, avait lavé longuement ses cheveux avant de prendre le soin de les sécher au sèche-cheveux, ce qu’elle n’avait pas le temps de faire en semaine. Cela faisait du bien de se sentir propre comme un sou neuf, et elle avait attaqué le nettoyage de la cuisine et la préparation de son propre repas : elle n’était pas aussi fin cordon bleu que Lorcan, mais elle ne se débrouillait pas si mal non plus, et cette julienne de légumes lui paraissait prometteuse, surtout avec une escalope de poulet à la moutarde et à la crème. Non vraiment, elle allait se régaler, d’ailleurs elle avait du empêcher la petite chatte noire de lui chiper un morceau de viande. Le nez au dessus des fourneaux, elle n’entendit pas tout de suite le bruit de la main de Noeh qui toquait à la porte. Il fallait bien un troisième coup pour qu’elle baisse le feu au minimum, essuyant ses mains au passage, avant de trottiner jusqu’à l’entrée, le chat sur les talons, venant même se rouler sur ses pieds alors qu’elle découvrait Noeh derrière la porte :

- Queenie arrête de faire l’idiote et … Noeh ? Qu’est que ? Qu’est que tu fais ici ? Il y a un problème, qu’est ce qu’il se passe ? Je, oui, bien sur, entre …

Oui, parce que dans la tête d’Aspen, il n’y avait bien que des problèmes qui pouvaient pousser Noeh à se décider à venir jusqu’à chez elle, prendre le risque de tomber sur ses colocataires et non sur elle. Attrapant le chat pour qu’il ne se fasse pas la malle, elle s’effaça pour laisser passer Noeh qui se planta dans le salon comme s’il était maitre en sa demeure – ou presque-, scrutant le moindre détail de la pièce, de la photo sur le mur au programme télé ouvert sur la page du jour sur la table basse. Aspen le rejoint dans le salon, Quinn dans les bras, les sourcils froncés : il avait souri, et puis il s’était jeté dans le salon, et maintenant avait l’air complètement perdu… Il avait pris de la drogue ou quoi ?

- Euh, oui, une question, vas y, je t’écoute…

Elle lui aurait bien dit qu’elle n’avait pas trop le temps, là, qu’elle avait à manger sur le feu, mais elle avait peur qu’il s’effondre sur place tellement il avait l’air instable. Quinn elle fixait le jeune homme de ses grands yeux vers avec un air impérieux et un peu condescendant : clairement, cet humain-là ne lui semblait pas bien costaud.

- … Je te demande pardon ?

Pourquoi elle avait parlé à Pietra ? C’était une blague ? Déjà, non mais de quoi il se mêlait, il avait besoin de régir la vie de sa nana ET de son ex ? Aspen déposa le chat sur le sol, qui vint renifler le jean de Noeh avant de s’installer sur le dossier du canapé pour observer la scène, alors que sa maitresse elle croisait les bras pour détailler Noeh de bas en haut, l’air circonspect : Il était vraiment venu pour lui poser Cette question ? Juste ça ? Rien de grave, rien d’urgent, rien de … Rien du tout, en fait ? Mais qu’est ce qui lui prenait ?

- … J’ai des trucs sur le feu dans la cuisine.

Elle tourna les talons pour retourner à ses casseroles, consciente que Noeh finirait par la suivre pour avoir sa réponse. Elle vérifia que le poulet n’avait pas brûlé, avant de relever à nouveau les yeux vers Noeh qui restait planté devant elle, tout près. Il fallait qu’il arrête de faire ça, se tenir aussi près d’elle, comme ça. Cette intimité, ils n’en avaient plus maintenant, alors qu’il n’en profite pas. D’ailleurs, elle lui frappa le nez avec sa cuillère en bois, sans y mettre trop de force, mais assez pour – en tout cas elle l’espérait- qu’il sorte de sa transe bizarre :

- Pourquoi tu t’es déplacé ? juste pour ça ? Tu pouvais peut être pas demander à Pietra, non, c’était pas plus facile ? Vous habitez à moitié ensemble non, elle était quand même plus à portée de main et de question intrusive que moi, non ?

Ouais, parce que si il voulait de réponses sans donner la moindre explication, il pouvait bien se gratter, non mais …


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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 21:52

Noeh est occupé à regarder le petit animal qui s'est installé sur le fauteuil le plus proche quand la question d'Aspen claque à son oreille. Intrigué, il sent son cœur se remettre à battre violemment dans sa poitrine. Il ne comprend pas son ton. Il se dit qu'il s'est peut-être mal exprimé. Et quand il aperçoit son regard agacé, le Callahan manque courbé bien trop l'échine pour avoir l'air d'être lui-même. L'appréhension grandit. Un truc ne va pas. Quelque chose ne tourne pas rond, quelque chose qu'il n'avait pas vu avant, quelque chose qu'il a manqué alors que, pourtant, il semblait l'avoir sous les yeux. Il a raison, pas vrai ? Elles ont parlé ? En soit, ça ne le dérange pas (trop), mais ça le préoccupe. De quoi elles peuvent bien discuter, toutes les deux ? Embêté, Noeh ne trouve rien de mieux que de rétorquer un - Quoi ? sur le même ton que la Wolstenholme, supposé l'aider à obtenir un semblant de réponse. Pourquoi est-ce qu'elle lui demande pardon ? Alors, alors ? C'est qu'il a raison ou pas ? Les pupilles bourrées d'espoir, l'assistant du lycée fait un effort considérable pour ne faire qu'un seul et unique pas dans sa direction. Un pas pour lui prouver qu'il attend véritablement une réponse de sa part, un pas pour lui démontrer qu'il n'est pas là pour rien et que... Aspen s'éloigne, Noeh se stoppe. Si brusquement qu'il tangue un peu, sur le côté, avant de jeter un dernier coup d'oeil au chat qui continue de le fixer avec cet air majestueux sur les moustaches et de se mettre à suivre la jeune architecte pour ne pas la perdre de vue. - Mais attends..., qu'il souffle même, pour tenter de la retenir.

Pourquoi est-ce qu'elle veut le fuir, comme ça ? Il a raison ? Est-ce que c'est si compliqué à admettre ? Il vient même pas pour être méchant, il vient juste pour... pour essayer de comprendre, pour espérer sentir son esprit s'apaiser un peu, plongé dans cette tourmente dont il ne comprend strictement rien. Ce n'est pas normal, tout ça, ce n'est pas normal, il est pas dans cet état d'habitude, ça le panique, l'inquiète, et il n'y a qu'Aspen qui peut l'aider à saisir ce qui se passe. Même si elle semble complètement ailleurs, dans un autre monde où elle est incapable de remarquer qu'il n'est pas bien. Peut-être que ce n'est que ce qu'il mérite, après avoir passé tant de temps à lui faire du mal. Pourtant, il vient se poster à ses côtés. Il ne réalise pas qu'il est trop proche, mais il a besoin de croiser son regard. Son joli regard qui peut en dire trop comme pas assez, ce joli regard dans lequel il était capable de lire comme dans un livre ouvert à une époque. Ce soir, il n'y comprend rien. Le message semble brouillé comme jamais et la frustration du Callahan augmente en conséquence. - Pourquoi tu réponds pas ?, qu'il lui murmure, alors qu'il pense lui parler à voix haute. Il y a comme ce voile sur ses tympans qui l'empêche de s'entendre de façon correcte, et qui le pousse à se montre plus intime avec elle sans le mesurer, toujours dans le dessein de la faire parler. Le petit coup de cuillère en bois sur le nez fait dériver le regard de Noeh vers le bout de son nez, bien plus flou que le visage d'Aspen en arrière-plan.

Secouant un peu la tête, ses sourcils se froncent. Il comprend pas où elle veut en venir ; c'est quoi toutes ces questions ? Elle est censé l'aider. L'aider. Là, elle lui retourne juste le cerveau avec une agilité déconcertante. La vision un peu trouble du Callahan se reporte sur les traits angéliques de la jeune femme. - C'est pas une réponse. Il l'observe s'affairer à cuisiner. Il patiente, le temps qu'elle se décide seule à lui donner ce qu'il attend, ce qu'il demande gentiment, ces quelques mots pas du tout compliqués supposés lui permettre d'y voir plus clair. Enfin, Noeh trouve qu'ils sont pas difficiles à prononcer -oui, j'ai parlé avec Pietra / non, j'ai pas parlé avec Pietra– mais rien ne vient. Ou pas assez vite. La patience et Noeh, ça a toujours fait mille. - Du coup, je dois prendre ton silence pour un oui, ou pas ? Se penchant pour essayer de capter de nouveau son attention, le jeune homme finit par secouer la tête. Il continue à sentir l'inquiétude qui le guette ; il ressent cette impression de mal-être qui s'insinue dans tout son corps, qui envahit toujours plus son esprit. Pourquoi est-ce que ça l'obsède comme ça ? Pourquoi est-ce qu'il est toujours celui qui est mis à l'écart ? Pourquoi est-ce qu'elle lui fait ça ? Pourquoi est-ce ça lui fait mal ? Pourquoi elle est encore dans sa tête, son cœur, comme ça ? Elle peut pas arrêter ? Noeh se met à secouer la tête, il mélange tout, il doit se ressaisir. - Pourquoi tu veux pas me répondre ?, qu'il reprend, d'une voix toujours plus penaude.

Il aimerait se montrer plus lui, plus téméraire. Il aimerait réussir à se reprendre en main et à ne pas se laisser submerger par la vague d'angoisse qui ne cesse de le submerger, encore et encore, mais depuis qu'il a passé la porte d'entrée, les choses ont empiré. Depuis qu'il a vu Aspen, ça ne cesse de recommencer. Et plus elle refuse de le comprendre, de l'écouter, de lui répondre, plus Noeh se plonge dans cet état de nervosité qui le rend fébrile. A l'image de cette main qu'il vient de poser sur le premier plan de travail à sa portée, pour se soutenir et ne pas s'écrouler, et qui s'est mise à trembler sans qu'il ne puisse rien en contrôler. - Je dois m'inquiéter ? Y'a un truc grave ? Il se remet à pencher la tête, dans l'espoir de la voir prendre enfin conscience qu'elle ne peut pas garder ça pour elle. Quoi que ce soit. - Tu me le dirais si y'avait un truc grave, Aspen ? Son regard s'est habillé d'une nouvelle couche d'incompréhension, d'un brin de tristesse peut-être aussi. - S'teu-plaît...
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeMar 25 Oct 2016 - 9:40

No rest for the wicked


Il est agaçant, Noeh. Bon, il l’a toujours été, c’est vrai, mais là vraiment, elle se demande s’il ne le fait pas exprès. Elle avait prévu d’être tranquille ce soir bon sang, en tête à tête avec son bouquin avec son chat sur les genoux, était ce vraiment trop demandé ? De toute évidence oui, puisqu’il la suivait à présent comme une âme en peine d’une pièce à l’autre, en geignant comme un petit garçon qui n’a pas ce qu’il veut. Ce n’était même pas agressif comme il était capable de l’être, tout juste pitoyable, et c’était ça qui était terrible : il était bien plus facile d’apitoyer Aspen que de la piquer au vif, elle avait un trop bon cœur pour ne pas se laisser attendrir, malgré l’agacement. Alors elle essaye de l’éviter, lui et sa tête de chiot battu, de très grand chiot à la truffe humide et aux grands yeux tristes, alors qu’elle touille son repas dans la casserole en soupirant : super, c’était censé être prêt, elle aurait du à ce moment précis enfoncer ses pieds dans des chaussons en pilou et s’échouer dans son canapé comme une baleine euphorique. A la place, elle devait se confronter à la carcasse du Callahan qui n’avait pas bougé d’un pouce. Décidément, il n’y avait que lui pour la mettre dans des états pareils, alors qu’elle reste rivée au dessus des fourneaux en marmonnant :

- T’es chiant Noeh. J’te jure que t’es chiant.

Oui, voilà, il était chiant, parce qu’à coup sur elle ne lirait pas une page de son roman ce soir. Même s’il prenait la mouche et claquait la porte dans la seconde, elle aurait l’esprit occupé par sa venue jusqu’à ce qu’elle tombe de sommeil, elle se connaissait. Alors elle faisait fi de ses questions soufflées dans son oreille, elle mettait de coté le fait qu’il était à moitié collé à elle comme ça. Il était saoul peut être ? non, elle avait le nez pour ça, et il ne sentait même pas l’alcool, pas même un truc qu’il aurait pu fumer. Il était juste… trop bizarre. Elle soupire, à nouveau, avant d’éteindre le gaz. En baissant les yeux sur le plan de travail, elle remarqua les tremblements de la main du garçon, et se pinça les lèvres. Il avait vraiment l’air mal, Noeh, et si elle ne réagissait pas vite, il allait lui péter entre les doigts.

- Relax, No’. Respire un coup, je refuse que tu tournes de l’œil dans ma cuisine et de devoir te porter jusqu’au canap’, j’ai plus l’âge pour ça.

En se haussant sur la pointe des pieds, elle attrapa des assiettes et des couverts dans le placard, et les fourra dans les mains de Noeh sans un regard de plus :

- Sur la table basse du salon. Je te rejoins.

Oui, parce que déjà manger lui permettrait peut être de calmer ses tremblements, et ensuite, si il avait la bouche pleine, ça l’empêcherait peut être de déblatérer des âneries. Naive, elle était. Rapidement, elle avait retrouvé Noeh dans le salon, et s’était mise à servir des plâtrées entières de légumes et de poulet : comme d’habitude elle en avait fait trois fois trop, mais elle s’était imaginée congeler les restes pour plus tard, pas s’en servir pour faire taire son ex petit ami.

- Mange, ça te fera du bien, t’es encore plus pâle que d’habitude, c’est pas franchement rassurant.

Elle aurait voulu que sa voix soit plus sèche que ça, mais il y avait quelque chose d’un peu maternel dans cette injonction, d’un peu trop doux à son gout. Attrapant un bout de viande du bout de sa fourchette, elle finit par se décider à répondre aux questions du Callahan. Après tout c’était ce qu’il voulait, non, des réponses ? Après il la laisserait tranquille, puisqu’à nouveau il aurait eu tout ce qu’il voulait ? De toutes façons, elle n’avait rien à cacher, alors pourquoi pas….

- Y a pas de trucs graves, pas du tout. Oui j’ai vu Pietra, oui on s’est parlée. Avant que tu poses la question, non, on s’est pas engueulée. Non, on parle pas de toi. On cause de trucs de nanas, de trucs de chasseurs et de mutants, bref, de nos vies quoi. Comme ça a été le merdier en ville pendant qu’elle était pas là, elle avait besoin que quelqu’un lui résume ça rapidos, alors elle m’a demandé à moi. Voilà, c’est tout. T’es content là ? Rassuré ? Tu vas pouvoir manger ta jardinière et rentrer chez vous du coup ?

Un Au fait, moi aussi je vais bien, merci de t’en soucier lui brûla les lèvres, mais elle réussit à le contenir au fond de sa gorge qui se tapissait d’amertume. Voilà, elle avait été franche et transparente, comme d’hab, avec un peu de chance l’interrogatoire s’arrêterait là. Elle avait tout dit, non ? Alors pourquoi il la fixait comme un idiot en mâchonnant son diner ? Qu’est ce qu’il allait pouvoir lui sortir, encore ?

- Quoi ? Tu as besoin de savoir ce qu’on a bu aussi ? T’as peur qu’elle ait picolé ? Elle est enceinte c’est ça ? Non parce que si c’est ça je tiens pas à être marraine, merci, je passe mon tour et je laisse l’honneur à ta sœur.

Pietra en cloque, c’était très conceptuel comme idée, pas vraiment le genre de la maison apparemment. En tout cas elle espérait. Mais ce qu’elle voulait surtout, c’était que Noeh se rende compte d’à quel point il avait été déplacé de venir la voir, un vendredi soir, sans prévenir, juste pour ça. Elle en avait incendié d’autres pour beaucoup moins, vraiment.



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeMer 26 Oct 2016 - 12:05

Lorsque Noeh entend qu'il doit respirer, il s'exécute tant bien que mal. Il prend une brève inspiration, nerveuse elle aussi, rapide pour ne pas perdre pied sur la situation. L'appréhension de manquer un signe évident que quelque chose ne va pas, avec Aspen, le torture. Son regard continue de suivre le moindre de ses mouvements, d'observer la plus petite mimique, même s'il est incapable d'en comprendre toutes les nuances. Dans l'écrin de mal-être au cœur duquel il se trouve, tout lui apparaît avec des secondes de décalage, des moments toujours plus flous. Quand les serviettes et les couverts se retrouvent soudain entre ses mains, le Callahan abaisse un regard penaud dessus. - D'ac-d'accord... Il s'avance en direction du salon, dépose le tout sur la table basse comme indiqué. Il donne l'impression, une fois assis sur le canapé, de ne plus savoir quoi faire de sa peau, tel un petit garçon coincé dans un corps d'adulte bien trop grand pour lui. L'arrivée d'Aspen à ses côtés le rassure un peu. Son attention se retrouve toute tournée vers cette dernière, si bien qu'il mesure à peine que, pour la première fois depuis qu'il est arrivé, être près d'elle apaise son cœur plutôt que l'affole. Sa remarque au sujet de sa carnation blafarde manque le faire sourire. Jetant un coup d'oeil au plat que la Wolstenholme vient d'apporter, Noeh met quelques petites secondes à s'exécuter, cette fois-ci. Il se saisit lentement d'une assiette, plante sa fourchette dans un morceau de viande, le tourne et le retourne sans réussir à le porter à sa bouche. - Ouais, mais j'ai pas faim..., qu'il rétorque finalement, levant prestement ses yeux dans ceux de la jeune femme.

Lui, ce qu'il veut, ce sont des réponses. Des oui, des non, des peut-être, des cris si elle le veut, la preuve indubitable qu'il est « chiant », comme elle dit, mais des réponses quand même. Manger, c'est bien beau, c'est bien bon, sauf que ça ne va pas l'aider à ne plus s'inquiéter pour elle. Sans doute est-ce son regard insistant qui fait enfin réfléchir Aspen, qui se décide à prendre la parole. Première chose : il n'y a pas de trucs graves. - Ok... Le soulagement qui inonde son esprit ne lui permet pas de voir disparaître toutes ces pensées qui le poussent à se montrer aussi instable, encore moins lorsque la jeune femme poursuit sur des choses auxquelles le jumeau Callahan ne s'attendait pas. Pour le coup, il n'a vraiment plus faim. Avalant sa salive avec difficulté, il prend la liberté de reposer son assiette sur la table, en ayant à peine réussi à avaler un pauvre bout de viande et tout autant de légume. - « De trucs de chasseurs et de mutants » ? Mais ça... Ça c'est grave, c'est super grave, Aspen, c'est... C'est pas chez nous, d'abord. Et ça veut dire quoi exactement ? Dans l'empressement, il se mélange. Il veut à la fois en savoir plus et peut-être trop, tout en remettant les choses à leur place. Certes, Pietra passe beaucoup de temps chez lui, mais ce n'est pas chez eux... si ? Aspen le voit comme ça ? Est-ce qu'Aspen a raison ? Est-ce que c'est vrai ?

Alors que ses pensées s'emballent, Noeh relève deux sourcils froncés en direction de la jolie rousse. Il se met à secouer la tête, cherchant à la fois à ne pas se remettre à panique et à ne pas se laisser envahir par cette envie de lui faire ouvrir les yeux. Est-il le seul à voir qu'un truc déconne ? Est-il le seul à avoir peur pour elle ? - Non j'ai pas besoin de savoir, j'm'en fous, elle fait ce qu'elle veut, elle est pas enceinte, j't'en pose moi des questions sur ton new-yorkais ? Hein ? Non. Et pourtant c'est pas l'envie qui m'manque okay ? Le Callahan réalise à peine qu'il renoue avec ses vieux démons. La mauvaise foi, les reproches, tout ce qui fait de lui, par moment (souvent), un gars pas très malin et qui gère très mal la moindre émotion. Ce soir, les choses sont encore plus étranges car il est à la fois à deux de tension et dans un état second qui le pousse à libérer les craintes qu'il a sur le cœur, pour enfin entendre Aspen y mettre un terme. Est-ce qu'elle est capable de faire ça, pour lui ? Se passant une main sur le visage, il replonge un regard perdu dans celui de la jeune femme. - De trucs de chasseurs et de mutants ? Il se passe quoi ? Il essaye de rester focaliser sur cette première crainte, une crainte qu'il veut unique, seule, une crainte sur laquelle il doit resté concentré jusqu'à la fin pour obtenir la réponse qu'il est venu chercher... Sauf qu'après avoir évoqué le new-yorkais, ce brun qui apparaît sur bien trop de photos au goût du Callahan, qui est supposé n'en avoir rien à faire, son inquiétude se vêtit d'un nouveau manteau, plus écrasant encore, prenant une place bien trop importante sur les épaules de l'assistant du lycée pour qu'il ne puisse l'ignorer. Et, pour le coup, le discours de Noeh prend une tournure nouvelle, comme si le disque venait d'être brutalement interchangé dans sa tête pour l'empêcher de poursuivre sur sa première idée et le contraindre à replonger dans un travers bien plus terrible encore. - C'est sérieux ?, qu'il quémande, si déterminé tout d'un coup qu'on en oublierait presque l'insécurité qui transpire de son attitude. - Avec le new-yorkais ?
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeMer 26 Oct 2016 - 22:23

No rest for the wicked


Contrairement à Noeh, la rouquine elle était affamée. Forcément, elle avait pris le temps de se faire un vrai bon petit plat, ce n’était pas pour le bouder après, non mais. Alors Aspen découpait sa volaille avec application, ignorant les ronchonnements du jeune homme qui rechignait à manger. Quoi, il se pointait à l’heure du diner pour finalement ne rien toucher de l’assiette qu’elle lui présentait ? C’était du beau ça tient, et puis c’était un peu surprenant. Le Callahan avait plutôt bon appétit, d’ordinaire, à tendance Ogre même. Et là, il tripotait le contenu du plat du bout de la fourchette sans envie. Pire encore, il redéposa son auge sur la table basse alors qu’elle lui expliquait de la manière la plus simple possible que oui, elle voyait Pietra de temps en temps, et que non, elles ne parlaient de rien qui le concernait directement, voila. Avait il vraiment besoin d’en savoir plus ? Probablement pas, mais il semblait en avoir envie, et c’était bien ça le problème. D’ailleurs, Aspen n’est même pas sur qu’il en ait envie, parce qu’il n’est pas franchement clair, il s’embrouille, il bafouille, il s’agite comme en proie à un trouble qu’elle n’arrivait pas à identifier. Fronçant les sourcils en avalant une autre bouchée en plissant le nez :

- Qu’est ce que veut dire quoi ? Tu es au courant que tu sors avec une mutante, vrai ? Et que l’on ne m’a pas appris à jouer des couteaux pour aider Lorcan à faire ses juliennes de légumes au restau ? Bon bah voilà, ya rien à dire de plus sur le sujet… Qui ne te regarde pas de toute façon, et c’est très bien comme ça d’ailleurs … Alors encore une fois, Relax, c’est cool.

Franchement, que voulait il savoir de plus ? Qui étaient mutants, qui étaient chasseurs, quels étaient les points communs entre elle et la grande brune devenue récemment blonde ? Parce que maintenant qu’elles se connaissaient un peu mieux, elles s’en étaient trouvées plein, en dehors de l’affection présente ou passée qu’elles pouvaient avoir pour lui. Et surtout, elles étaient un allié de taille l’une pour l’autre, sans pour autant trahir véritablement leur camp. Le camp d’Aspen, c’était Lorcan, ses amis, sa famille, bien plus que les chasseurs à proprement parlé. Bien sur, elle ne pouvait pas nier son aversion presque culturelle envers les mutants, ni même le fait qu’elle n’hésiterait jamais plus demi seconde à en abattre un pour protéger ses proches, mais malgré tout, elle avait appris à les voir comme des êtres humains, des personnes. Des personnes dangereuses, mais des personnes quand même, et ça, c’était une sacrée avancée, non ? Mais là encore, pas sur que le Callahan comprenne. Elle avait l’impression que de ce coté là, Lui et sa sœur avaient fait un peu moins de chemin que Lorcan et elle… Alors plutôt que de s’appesantir sur les détails, elle avait préféré le taquiner un peu, dans l’espoir de détendre l’atmosphère, mais aussi d’avoir l’air la plus détachée possible. Aujourd’hui, hors de question d’avoir l’air désespéré, ou de faire pitié à être à moitié à ses pieds. Non, cette fois ci elle arriverait, enfin, à avoir l’air bien dans ses baskets, à l’aise et surtout, surtout, elle voulait avoir l’air de tourner la page. Fake it until you make it, comme ils disaient tous à New York. A défaut d’avoir vraiment tourné cette fichue page, elle se devait de donner le change au moins. Aussi, elle haussa un sourcil alors que Noeh se piquait de sa réflexion, lui en balançant une pique bien plus agressive que ce qu’elle ne s’était imaginée :

- Hey, tout doux cowboy, range ton colt, c’est pas parce qu’on a gardé les cochons ensemble qu’il faut monter sur ses grands chevaux d’un coup comme ça, c’était une blague… non mais dis donc, c’est qu’il prendrait la confiance, le Callahan…

Elle lui jeta regard qui lui signifiait très clairement que si il n’était pas content, la porte n’était vraiment pas très loin, puis rebaissa le nez dans son assiette : finalement, la seule fois où ils avaient pu avoir une conversation presque agréable et presque normale, ça avait été quand elle était sous le joug d’un mutant taré. Ça en disait quand même long sur leur relation, ou ce qui en restait.

- Il se passe la routine, Noeh, ya des méchants mutants qui tuent des gens, et des méchants chasseurs qui tuent et vaccinent d’autres gens. Or, il s’avère que certains gentils au milieu sont des copains en commun, alors du coup on essaye de faire en sorte que tous les vilains des deux côtés. C’est tout.

C’était simpliste au possible, mais terriblement vrai. Aspen retourna à son repas, repliant ses jambes sous ses fesses, enfoncée dans son canapé, alors qu’elle sentait le regard de Noeh peser sur elle comme une enclume autour de son cou. Il s’humectait les lèvres, fébrile, et avant même qu’il ne se décide à ouvrir la bouche, elle sentait la connerie pointer le bout de son nez. Cela ne manqua pas.

- … Hum ?

Sérieux, sérieux comment ? Qu’est ce que ça voulait dire, sérieux, pour lui ? Non parce qu’elle n’était pas tout à fait sure qu’ils en aient la même définition : après tout, le printemps dernier, elle pensait qu’il se passait quelque chose de sérieux entre eux après qu’ils aient recouché ensemble. Pour lui, ça n’avait pas été le cas, alors bon … Elle reposa lentement sa fourchette dans son assiette à moitié vide, posant les mains sur les accoudoirs de son fauteuil en toisant Noeh d’un regard qu’elle aurait voulu plus dur que cela, mais aussi royal que possible :

- Quoi « sérieux » ? Si t’as encore une question tout à fait déplacée à poser Noeh, ais au moins la décence de la poser clairement, si tu veux une réponse claire à ton tour. Si j’en ai envie.

Et pour tout dire, pour l’instant, l’envie ne l’étouffait pas franchement. Elle préférait même lui parler de mutants et de Pietra tiens, elle se serait sentie bien plus à l’aise. Maintenant, elle n’avait plus qu’à prier pour que le Callahan se dégonfle ...

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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2016 - 17:45

De l'humour ? Vraiment ? Est-ce que ça se lit pas sur sa tronche qu'il est nerveux, stressé, angoissé ? Aspen pouvait pas avoir l'idée de faire de l'humour après qu'il soit parti ? Avec ses colocataires super sympas, si elle en a l'envie ? Alors non, sa blague, elle passe mal. Elle ne passe même pas du tout, si bien que Noeh se met à secouer la tête face à sa réaction plus calme et raisonnée que la sienne. Il a tendance à prendre trop les choses à cœur, parfois, sauf que ce soir c'est... c'est pire que les autres soirs, et si elle ne peut pas le comprendre, tant pis pour elle. Tout ce que le Callahan souhaite, c'est d'être rassuré. Il sent qu'une chose se passe, dans son dos, sous ses yeux sans que rien ne soit clair au final, et à chaque fois que les mots de la jeune femme commencent à faire prendre le chemin inverse à ses pensées, à l'apaiser ne serait-ce qu'un peu, une nouvelle vague d'appréhension le submerge. Elle engloutit tout sur son passage pour le faire repartir à zéro. Une improductivité qui le fait pincer les lèvres, quand la jolie rousse apporte un peu plus de détails à ses propos. Là, Noeh écoute avec attention. Il se focalise sur tous les éléments qu'il va pouvoir entendre et accumuler, il l'espère, assez de bonnes nouvelles pour enfin pouvoir reprendre son souffle. Quand elle termine, le jumeau Callahan acquiesce doucement. Après tout, ce qu'elle vient de décrire là n'a rien de bien nouveau... Mais il s'agit de choses évidentes qui apparaissent malgré tout ce soir à Noeh comme la pire des annonces. Un peu comme s'il prenait vraiment conscience de tout ce monde de chasseurs et de mutants dans lequel est coincé Aspen -mais pas que- depuis toutes ces années, sans qu'il n'en ait jamais ressenti la moindre angoisse. Jusqu'à ce soir. Jusqu'à ce que l'éventualité qu'il puisse lui arriver quelque chose le bouleverse et le mène devant elle.

Le - Ok. qu'il prononce en guise de réponse ne dit rien qui vaille. Certes, il a bien écouté, entendu et assimilé mais, au final, ça n'a rien arrangé. Au contraire. D'ailleurs, ses propres questions lui portent du tord. Le jeune homme aurait pu ne pas aborder cet autre sujet qui lui prend la tête depuis un petit moment maintenant, mais comme pour beaucoup d'autres choses, d'autres émotions et sentiments, c'est plus fort que lui. Ça le travaille tellement, à grand renfort d'interrogations et d'une jalousie qu'il maîtrise à peine, qu'il s'est juste dit un truc très simple : pourquoi pas ?. Après tout, c'est une question comme une autre. Une question toute bête, toute transparente, une question pour laquelle personne n'a besoin d'en faire tout un plat et qui ne mérite pas qu'on y passe cent ans. D'un côté, Noeh pense tout ça. Il le pense sincèrement. D'un autre, il sait qu'il n'a pas le droit de les penser. Parce que ce n'est pas qu'une question banale quand ça vient de lui pour Aspen Wolstenholme. Avec ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils se sont dits et ce qu'il a fait, récemment ou non, ça ne peut pas définitivement prendre un tournant innocent. Et si son regard à lui se faisait appuyé il y a encore quelques secondes à peine, une fois que sa fameuse manifestation de curiosité maladive a passé ses lèvres, ses prunelles échouent sans attendre dans son assiette, sur le canapé, partout, sauf sur la maîtresse des lieux. Un regain de culpabilité, sans doute. Une prise de conscience tardive, assurément. - Je..., qu'il tend à vouloir se justifier, avant que la réponse d'Aspen le coup dans son élan.

Quoi « quoi « sérieux » » ? Elle se fiche de lui, c'est pas possible ? Ils viennent pas du même monde, tous les deux, c'est ça ? Ils ont pas appris la même langue, enfants, ils ont jamais réussi à communiquer de leur vie ? Ouais, sérieux, est-ce que c'est sérieux avec le new-yorkais ? Noeh est pas censé pouvoir faire plus clair ; ça crève les yeux qu'elle sait ce qu'il entend par là, ce que n'importe quelle personne douée de parole entend par là. En un instant, le voile de culpabilité s'étant déposé avec délicatesse sur ses épaules s'envole. Il ne laisse plus place qu'à un Noeh qui, pour faire disparaître pour de bon cette nouvelle peur qui lui tord le ventre, est prêt à tout. - D'accord. Sa réponse ne peut pas être plus franche. Sans détourner son regard du sien, le Callahan prononce un très clair : - Tu l'aimes ? avant d'arquer un sourcil. Il attend. Il patiente le temps qu'elle se décide à se positionner sur la même corde tendue au-dessus du vide, qu'elle adopte cette même attitude que lui pour lui clouer le bec si elle en a envie, Noeh n'en sait rien. Dorénavant, il mesure à peine qu'il s'est encore illustré dans une énième connerie, une énième façon d'emmerder Aspen et de l'empêcher de vivre sa vie, alors qu'il avait promis de ne jamais recommencer. - Je peux pas être plus clair. Cette fois-ci, son cœur se serre légèrement. L'étrange sensation commence à refaire surface. La jolie Wolstenholme n'a pas encore répliqué que, déjà, la nervosité reprend ses aises. Au final, Noeh ne sait pas à quoi s'attendre. Il ne sait pas ce qu'elle peut lui annoncer, ni même s'il est prêt... Et s'il ne l'était pas ? Bien sûr qu'il ne l'est pas. Son psy lui a maintes et maintes répété : il n'est pas prêt à la voir passer à autre chose, égoïste qu'il est. - Je... Je m'inquiète pour toi, Aspen, je veux pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est tout, tu comprends ? C'est pas... Noeh se racle la gorge, s'arrête de parler. Il commence à comprendre que ce qu'il vient de dire, il n'aurait jamais dû le dire, parce qu'au lieu de l'aider à démontrer que sa question n'a rien de mauvais et n'est en aucun cas motivée par une quelconque jalousie, ça prouve au contraire, sans détour, qu'il patauge en plein dedans. Et il a beau détourner le regard, comme pour tenter de se rendre invisible à Aspen, il sait très bien que le retour de bâton ne va pas se faire attendre.
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeSam 29 Oct 2016 - 20:24

No rest for the wicked


Elle aurait du le voir venir, pourtant. Noeh ne s’était pas nécessairement montré dans sa vie depuis quelques semaines, plus particulièrement depuis le retour de Pietra. Aspen avait eu une sorte de pincement au cœur quand elle avait fait le parallèle entre le retour de la jeune femme en ville et la soudaine disparition du Callahan de l’écran. Enfin, c’était le jeu, c’était comme ça, et elle essayait de se persuader que ce n’était pas plus mal. De toute manière, elle l’avait déjà senti très étrange la dernière fois qu’ils s’étaient vus, quand elle était passée déposer les affaires de Sam chez lui, peu avant l’un de ses allers retours pour New York. Alors peut être que c’était pour le mieux, si il la snobait un peu, et elle aurait du se méfier de le voir débarquer comme ça en trombe chez elle. Parce que c’était du Noeh tout craché, et qu’elle le connaissait par cœur, alors forcément, elle aurait du deviner et se préparer à ce genre de comportement presque grossier et à ces questions déplacées. Elle aurait pu couper court à la conversation aussi, après tout elle était chez elle et elle ne lui devait rien.

Sauf que… Ce n’était pas si facile, malheureusement. Elle n’arrivait pas. Elle n’arrivait pas à s’en foutre, à laisser glisser, comme elle était capable de le faire avec à peu près tout le monde. Elle se sentait obligée de lui répondre, à ce gros naze, de se justifier, de lui prouver que Elle, elle se comportait bien, qu’elle n’avait rien à se reprocher, elle. C’était ridicule, mais elle n’arrivait pas a faire autrement, elle non plus, à croire qu’elle tendait le bâton pour se faire battre. Pire encore, elle savait que c’était peine perdu, que Noeh et sa mauvaise foi légendaire ne lui laisseraient jamais de répit, et pourtant elle s’acharnait. Elle s’acharnait à le rassurer et à se justifier, comme si elle avait besoin de sa bénédiction pour vivre sa vie. S’en était affligeant, quand elle y réfléchissait plus de quelques secondes. Alors quand il lui posa la fameuse question, clairement, mots pour mots ce qui traduisaient ses pensées, elle s’enfonça dans son gros fauteuil jeune, les jambes repliés sur la poitrine. Elle avait l’air minuscule dans son gros cocon de cuir couleur canari, alors que son regard se détournait de Noeh pour fixer un polaroid où elle posait souriante avec James et d’autres amis de New York.

- C’est peut être un peu tôt pour se prononcer sur ce genre de choses, non, je veux dire …

Elle soupira, se rappelant les circonstances dans lesquelles cette photographie avait été prise : C’était une soirée qui avait commencé dans l’appartement de l’un d’entre eux, avant de se continuer dans un bar sur le toit d’un des gratte ciel de la ville. Ils avaient dansé, ri, discuté d’un tas de choses, mais le plus important, c’était qu’ils n’avaient pas mentionné une seule fois les mutants. D’ailleurs, il y en avait peut être dans leur petit groupe, mais elle s’en fichait bien : ils n’en parlaient pas, ils avaient d’autres choses à partager, et c’était ça le plus important. Ils avaient discuté boulot, avenir, loisirs, et très tard dans la nuit, James et elle avaient décidé de rentrer à pied pour profiter de la vie nocturne de la grosse pomme qu’Aspen découvrait à peine. Il lui avait proposé de monter dormir chez lui, mais elle avait décliné poliment, plus dans un souci de praticité que par envie : elle était sensée être en séminaire le lendemain, et l’hôtel où elle logeait était celui où ce dernier se déroulait. Il avait eu l’air un peu déçu, mais n’avait pas insisté avant de poser un baiser presque chaste sur ses lèvres et lui faire promettre de lui envoyer un message quand elle serait rentrée, juste pour être sur. Elle l’avait fait, juste avant de dormir, et finalement ils avaient encore passé une bonne demi heure à discuter par téléphone, avant qu’elle ne tombe de fatigue, sereine et le sourire aux lèvres. Depuis ne lui était ce pas arrivé ? Un bail, clairement. Aspen écarta une mèche de cheveux derrière son oreille, alors que la dernière réplique de Noeh lui tirait un demi sourire sans joie : s’inquiéter, mais oui, c’est ça.

- T’avais pas l’air de méga t’inquiéter pour moi ces quinze derniers jours, depuis que Pietra est revenue, alors ce couplet là, tu te le gardes, merci, elle m’a posé plus de questions sur comment j’allais que toi dernièrement, alors raconte pas de conneries.

Elle tourna la tête vers lui avec un soupir, avant de planter ses prunelles chocolatées dans les siennes, et de lâcher d’une voix presque lasse :

- Il est … Gentil avec moi. Et drôle, et intelligent, et intéressant. On s’entend bien, pis il m’emmène danser, on se balade dans New York la nuit, il pense à m’envoyer un message le matin pour me dire bonjour, et un le soir pour me dire bonne nuit. Alors je ne sais pas si c’est de l’amour, mais en tout cas ça a pas l’air de l’emmerder de penser un peu à moi tous les jours, mais ça fait que quelques semaines, alors j’attends de voir si il finira pas par se lasser, lui aussi. Y a des tas de jolies filles à New York aussi, alors on sait jamais. Fin voilà quoi. Content ?

Il avait intérêt à la fermer maintenant, parce que ça lui serrait le cœur d’en parler, d’en parler avec lui surtout, et puis elle craignait sa réaction. Parce que malgré toute sa délicatesse à elle, il avait quand même globalement des réactions à la con, le Callahan, dernièrement.


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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 17:33


Aspen et Noeh

I’m trying to ignore you but I still pick up the phone


Noeh se sent horrible, à poser cette question de façon aussi directe, mais c'est Aspen qui l'a demandé. Elle devait bien se douter de quoi il en retournait quand il parlait de quelque chose de "sérieux". A moins qu'il ne soit plus aussi limpide qu'avant dans ses mots ou ses démarches, le Callahan, et que le doute quant à ses intentions puisse être permis. Ce soir, il ne fait donc que rétablir les choses. Il sait que la réponse peut faire mal, très mal, sauf qu'il est prêt à l'entendre. Quoi qu'en dise O'Doherty. S'il a envie de savoir, il en a bien le droit, non ? Il ne le mérite sans doute pas, mais il a le droit. Et puisque la jolie Wolstenholme lui répond, c'est qu'il n'est peut-être pas si mal parti... Enfin, presque, jusqu'à ce que son sourire étrange ne l'empêche de savourer sa réponse première : elle ne l'aime pas, au new-yorkais, c'est bien ce qu'elle vient d'avouer, alors... - Que je raconte pas de... La remarque d'Aspen fait secouer la tête à Noeh. Il la fixe avec une expression incrédule sur les traits, incapable de croire que ce qu'il vient d'entendre est bel et bien réel. Une nouvelle fois, il contient sa première réaction, qui est celle de lui mettre une main sur la bouche pour l'empêcher de déblatérer une autre bêtise aussi ravissante qu'elle. Non, parce que, elle aussi, elle a le droit à la parole, bien que chaque mot prononcé découpe le coeur du Callahan en petits bouts. De minuscules petits morceaux qui vont bientôt disparaître tant ils seront infimes si elle poursuit sur cette lancée. Aspen est vraiment nulle pour le rassurer, voire pour l'aider à se décider sur quoi ressentir. D'un côté, il est heureux pour elle de savoir que le new-yorkais n'est pas aussi bête que sa tête ridicule sur n'importe laquelle de leurs photos le laisse penser. Il a même l'air plutôt sympa. Beaucoup trop sympa, ce qui amène Noeh à éprouver cet autre sentiment imbuvable qui lui colle à la peau quand il s'agit d'Aspen : sa jalousie. Plus le portrait de James se dessine sous ses yeux, plus les images d'un bonheur dont il ne fait pas partie s'ancrent dans son esprit. Les coups au coeur, il connaît, il a expérimenté, Noeh, mais ceux-là font particulièrement mal.

Mais il ne dit rien. Il attend qu'elle termine, presque sagement. Sa main a juste été reprise de ce petit tremblement nerveux que le Callahan aimerait pouvoir apaiser d'un coup de baguette magique, se concentrant sur Aspen. Quand cette dernière lui demande s'il est content, il ne perd pas une seconde pour faire de nouveau entendre sa voix. Il y a des choses qu'il ne peut pas supporter d'entendre. - T'es pas sérieuse ? Y'a peut-être des tas de jolies filles à New-York, mais elles sont pas toi, Aspen, j'espère qu'il en a conscience.Une fois ce point clarifié, à l'aide d'une détermination soudaine et d'un sourcil sérieux arqué dans sa direction, le jumeau Callahan poursuit sans attendre. Il se tourne totalement vers Aspen, cherchant à lui faire face comme il peut. - Et je raconte pas de conneries. Toutes les fois où j'ai voulu t'envoyer des messages, t'as choisi de pas répondre. Du coup, des nouvelles, j'en demande à Sam, même si ça l'énerve et qu'elle m'envoie balader une fois sur deux. Je reconnais que mes messages sont p't-être maladroits, je le sais, mais je sais plus comment m'y prendre pour arrêter de penser à toi, donc j'me dis qu'essayer de rétablir un peu le contact pour combler le manque, c'est pas si bête que ça, sauf que tu ruines tout. Le fait qu'il est peut-être en train de se mettre plus bas que terre en avouant tout ça ne le préoccupe plus. Il a toujours cette petite voix dans la tête, ces impressions bizarres à chaque fois qu'il ouvre la bouche, qu'il est dorénavant trop tard pour faire marche-arrière. S'il veut pouvoir faire comprendre à la jeune femme qu'il s'inquiète sincèrement pour elle, autant lui mettre toutes les cartes en main et attendre un quelconque verdict de sa part. - Ou alors tu te plantes de destinataire et c'est pire, ponctue-t-il avec une petite moue douloureuse sur les traits. Il sait que c'est pas de sa faute... Elle n'a pas fait exprès, pourquoi l'aurait-elle fait ? En attendant, chaque fois que Noeh y repense, il se fait du mal. La prise de conscience de son éloignement le blesse toujours plus, si bien que sur ce point-là, il n'est plus capable de trouver les mots pour l'exprimer, même quand il est face à son psy et à toutes ses questions supposées l'aider à atteindre ce dessein. Le sujet Aspen équivaut à un sujet à la fois épineux et agréable, un mélange de bons comme de mauvais souvenirs, saupoudré de ce sentiment amoureux dont son coeur ne se lasse pas malgré le temps. C'est bien là tout le problème de Noeh. Alors, ce soir, il préfère lui exposer cette angoisse qui le tiraille. Peut-être ignore-t-elle pourquoi il agit ainsi, peut-être n'est-il pas évident qu'il réussira jamais à la considérer comme une simple amie, peut-être que beaucoup de choses ne sont pas claires entre eux.

Ce qui est sûr, par contre, c'est qu'il est inquiet pour elle. Et ça elle n'a pas le droit de le remettre en cause, il ne la laissera pas faire. - Depuis que t'as eu ton accident, j'ai peur qu'il t'arrive autre chose. Je peux pas m'empêcher d'imaginer le pire, je me fais des idées, j'en cauchemarde, et le plus souvent t'es face à Adriel ou pire et je peux rien faire. Mon psy me dit que c'est normal, que c'est parce que je tiens à toi, mais ça me paraît tellement réel par moment que... Qu'elle peut bien faire l'effort de comprendre, non ? S'il faut, James, il lui ment. Noeh, lui, il est peut-être très con, très chiant, lourd, agaçant et mauvais par moment, il ne lui ment pas... ou pas sur tout. Il garde juste pour lui le fait qu'il aime encore, de ces sentiments destructeurs dont il ne sait plus quoi faire, qu'il a de plus en plus de mal à taire, parce qu'il lui a promis. Et parce qu'il a soi-disant promis aux autres, même si au final ces promesses là ne valent rien à côté de celle qu'il a faite à Aspen. Poussant un soupir, Noeh ne tient plus en place en se relève du canapé. Tant pis s'il s'écroule, il a besoin de marcher un peu. Les premiers pas l'éloignent d'ailleurs de la jeune femme, ce qui n'est peut-être pas si mal. - Puis c'est ta faute. Evidemment. - C'est toi qui es venue me voir chez moi la dernière fois, avec tes regards et tes sourires, parce que ça t'amuse de jouer avec ce que je peux ressentir, j'en sais rien, je suppose que c'est ça ? Et après ça, plus rien ! Y'a pas que moi qui fais le mort pendant des jours, tu fais exactement la même chose et je comprends que c'est pour me faire payer tout ce que j'ai fait, mais ça fait mal. Ses prunelles se font fuyantes. Il faudra qu'il parle de cette angoisse à Ciaran, parce qu'il ne la supportera pas longtemps, le jumeau Callahan. Cette fébrilité, elle va le tuer à petit feu, en lui faisant croire qu'elle va continuer à s'aggraver s'il ne fait rien. Mais qu'est-ce qu'il peut faire de plus, au juste ? - Ça fait super mal, qu'il acquiesce, presque plus pour lui que pour Aspen. Il saisit ce qu'elle a peut-être ressenti ; il comprend à quel point ça peut-être désarçonnant. Peu à peu, Noeh finit par se calmer. Il fait tous les efforts du monde pour refréner cette respiration qui s'est emballée sans prévenir, alors qu'il ose enfin regarder la Wolstenholme, indécis. - Je suis désolé.

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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 19:39

No rest for the wicked


Plus cette conversation s’éternisait, plus elle avait l’impression qu’il se foutait véritablement de sa gueule. Après tout, n’était ce pas une sorte de schéma classique du Callahan ? Parfois, elle se demandait vraiment pourquoi, pourquoi elle s’acharnait à lui répondre et à l’écouter. Il trouvait toujours les mots pour lui serrer le cœur, pour l’embarquer comme dans une montagne russe, oscillant entre l’attendrissement le plus doux et l’agacement le plus acide. S’il pouvait se décider entre l’une de ces deux sensations, ça l’arrangerait, parce que là il la mettait carrément mal à l’aise. Parce que ce genre de compliments, ça collait avec l’état d’esprit taquin de Marius, mais venant de Noeh, c’était juste… incohérent. Il n’avait pas le droit de lui dire ce genre de choses, tout simplement. Et puis d’abord, « comme elle », ça voulait dire quoi ? Parce que dernièrement, être comme elle ne semblait pas vraiment être une bonne chose aux yeux de Noeh. Enfin, ça dépendait des fois, c’était ce qui était assez perturbant pour quelqu’un d’aussi tranché qu’Aspen.

- Mouais, on verra bien. Elles sont peut être pas moi, mais elles sont elles mêmes, et y en a vraiment des très très jolies, et brillantes, et sympas… et brunes ou blondes.

Oui, parce qu’il l’avait déjà bien assez souvent taquiné sur son coté « rouquine insupportable », pas besoin qu’il le relève lui-même. Puis Noeh fait volte face, se tortillant sur son canapé pour se tenir un maximum devant elle, l’empêchant de détourner le regard du sien. Le fourbe. D’ailleurs, Aspen s’enfonce un peu plus dans son fauteuil, comme pour ne faire plus qu’un avec ce dernier, dardant le jeune homme de son regard qui s’assombrissait à mesure que Noeh faisait naufrage : non seulement il racontait n’importe quoi, mais en plus il mentait. Il mentait en disant qu’elle ne répondait pas à ses messages. Elle ne répondait pas à ses délires alcoolisés, oui, mais sinon, elle lui répondait. Pas dans la minute, parfois pas dans l’heure, mais bon sang, elle ne lui devait rien ! Pourquoi était il comme ça, pourquoi il était aussi exigeant avec elle, constamment ? Aspen secoua la tête, comme pour rejeter le moindre de ses arguments, plissant le nez quand il mentionne sa bourde. Sa seule et unique bourde du genre d’ailleurs, et puis bon, ça allait, il n’y avait rien de bien scandaleux dans ce message, alors qu’il puisse dire que c’était pire, elle trouvait juste cela exagéré. Exagéré comme cette visite, ces questions, sa façon de la fixer comme ça comme si il s’attendait à ce qu’elle … elle ne savait même pas, d’ailleurs.

- T’as qu’à en demander à Pietra, de mes nouvelles, tu verras qu’elle en sait des trucs.

Bim, retour aux basiques, retour à l’essentiel. Pietra, Pietra, Pietra. Pietra qu’il avait préféré à elle. Pietra qu’il avait choisi. Pietra qu’elle avait appris à accepter, bon gré mal gré, et qu’elle tâchait de se remettre en tête à chaque fois qu’elle menaçait te perdre pied, de tomber à nouveau pour les yeux doux du Calahan. Si cela ne tenait qu’à elle … elle l’avait bien avoué à Moïra, elle aurait été capable de lui pardonner. De céder, encore, peut être même juste pour un soir, peut être même juste par vengeance mesquine, pour mieux le détruire ensuite, qui sait, plutôt que de s’amouracher à nouveau. Sauf que voilà, ce tango là, ils le jouaient à trois. Si elle pouvait piétiner son propre égo, le cœur de Noeh, elle se refusait à impliquer une troisième personne, et encore moins une jeune femme comme la Nelson-Byrd, qu’elle respectait, pour tout dire, peut être plus que Noeh. Parce que ce n’était pas du respect qu’elle avait pour lui, c’était un espèce de mélange crasse de présent maladroit et tendre englué dans un passé chargé de regret et d’incompréhension. Fichu Noeh.

- Ecoute No’… Je vais bien, si je pars souvent de Radcliff, c’est aussi parce que je n’ai justement pas franchement envie de me mouiller dans les histoires compliquées d’ici. Je fais mon taff, j’ai mes amis, j’essaye de … de faire ma vie le plus normalement possible, avec toute la difficulté que ça peut avoir ici, en s’appelant Wolstenholme. Et tes rêves… qu’est ce que j’y peux moi si tu cauchemardes ? Regarde des dessins animés avait de te coucher, je sais pas, fais de la méditation…

Elle ne pouvait pas le rassurer là-dessus, même si elle le voulait. Elle aussi, elle avait fait des cauchemars pendant des semaines après qu’il soit tombé dans le coma, et jusqu’à dernièrement même, avec l’ombre de Rhaena qui se glissait dans son dos. En revanche, ce ne sont pas ces propos sur ses rêves agitées qui firent se redresser la jeune femme : son psy. Son Psy ? Oh non. Mais oui. Tout s’expliquait. Son Psy, Ciaran O’Doherty. Tout se mettait douloureusement en place dans l’esprit : cette apparition soudaine –comme la sienne il y a quelques semaines - , s fébrilité, son comportement décalé –comme le sien il y a quelques semaines-, cette soudaine sincérité déplacée… Oui, tout cela lui parlait, douloureusement. Ce n’était pas réel. Sa jalousie, ce manque qu’il clamait soudain ouvertement, cette douleur dans l’absence. Rien n’existait vraiment, et cela faisait sens. Pas de nouvelles depuis des jours entiers où il filait le parfait amour avec sa petite amie, où il vivait sa petite vie tranquille où elle n’avait sa place qu’en arrière plan, au niveau du paysage. Et puis il avait pu passer chez ton taré de psy, qui lui avait insufflé cette obsession étrange, celle qu’elle avait ressenti elle aussi par le passé. Saloperie de mutant, et le pire, le pire, c’était qu’elle était à présent sure qu’il n’était au courant de rien. Jamais il n’aurait pu décider par lui-même de suivre une thérapie avec un mutant dont les capacités se rapprochaient de manière aussi tranchés de celles d’Adriel. Elle se mordit les lèvres, soudain bien dépourvue face aux arguments biaisés de Noeh : ils n’étaient pas siens, ils n’étaient que le fruit de l’influence de Ciaran. Il n’en pensait pas un mot, ce n’était que du texte préinscrit dans sa tête.

- Je suis… désolée si tu as pu interpréter cela de cette manière. Ce n’était pas le but. Comme tu l’as si bien dit, j’imagine que moi aussi je pensais qu’on pouvait être amis, tout ça. Après tout tu avais fait le premier pas après le cinéma, alors je suis venue te voir chez toi … je veux dire, on a rien fait d’autres que ce qu’auraient fait deux amis non ? Parler, rire, et puis retourner chacun chez soi… alors je suppose que oui, derrière, assez naïvement, je m’attendais à ce que la suite vienne de toi, que tu fixes un peu les règles. Après tout, c’est toi qui est engagé auprès de quelqu’un depuis des mois, moi c’est à peine si je tâtonne… Alors c’est à toi de voir où est ce que tu fixes l’amitié, ce qui te parait « Bien », surtout vis-à-vis d’une amie qui est aussi une de tes ex copines… Parce que c’est pas innocent, ça l’est jamais. C’est pour ça qu’en général, tu leur parles plus jamais, à tes ex. Parce que c’est bien plus facile comme ça.

Sa voix s’était adoucie, moins acerbe que ce qu’elle avait été un peu plus tôt, parce qu’elle avait compris. Elle se sentait triste, triste de savoir qu’elle ne lui parlait pas vraiment à Lui, mais plutôt à une émanation des délires tordus de Ciaran. Elle n’avait plus le droit de vraiment lui en vouloir, maintenant qu’elle savait ce qu’il en était. Il fallait simplement pas qu’il s’en aperçoive de plus et surtout, surtout, qu’elle ne tombe pas dans le panneau de ce qu’il pourrait bien lui dire. Après tout, elle savait ce qu’il devait ressentir, ça lui était arrivé, à elle aussi… Pourvu qu’il arrive à se tenir, au moins autant que ce qu’elle avait pu le faire …



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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 23:17


Aspen et Noeh

I’m trying to ignore you but I still pick up the phone


C'est à peine si Noeh ne va pas commencer à se dandiner d'un pied sur l'autre, tant la nervosité fait désormais partie intégrante de sa personne. Il se tient loin d'Aspen pour tenter de se raisonner, il se tient debout pour se changer les idées, sauf que ça ne fonctionne pas. Son regard cherche à capter le sien, c'est plus fort que lui. Il sait que, parfois, beaucoup plus de choses passent par les prunelles de la jeune femme qu'autre chose. Et comme il est en quête d'une vérité sans fin, à cause des pensées plus handicapantes et paniquées les unes que les autres qu'a incrusté Ciaran O'Doherty sans qu'il ne le sache, il n'arrive plus à s'en empêcher. Quand la première réponse de la Wolsteholme à son inquiétude résonne dans la pièce, Noeh fait l'effort d'acquiescer. Il comprend, assimile, mais ne peut rester sur un tel aveu. Elle ne voit pas où il veut en venir, lui non plus. Il est ballotté de sentiment en sentiment sans réussir à se poser. C'est encore plus difficile à gérer que d'habitude, ce soir, si complexe que le Callahan croit presque sentir un mal de tête le gagner ; un mal qui le pousse à ne pas s'arrêter là. Très bien, pour ses cauchemars, il repassera. Il doit bien apprendre à se débrouiller seul, après tout. Sa remarque le blesse juste un peu, car il avançait là la preuve qu'il tient à elle bien plus qu'à une autre, bien plus qu'à beaucoup d'autres, seulement elle n'a pas envie d'en entendre parler. Qu'il en soit ainsi. Ce n'est pas pour autant qu'il va partir. Il n'a même pas du tout envie de partir. Pas tant qu'elle n'aura pas fait l'effort, elle aussi, de saisir ce qu'il tente d'exprimer de la plus maladroite des manières.

Son cœur se contracte dans sa cage thoracique. Encore, encore et encore, jusqu'à ce que son palpitant ne ressemble plus qu'à une poussière, sur laquelle il ne reste plus à Aspen qu'à souffler pour qu'elle s'envole au loin. Peut-être est-ce ce qu'elle tente de faire, en lui reprochant de ne pas avoir été clair, et ce au bon moment, quand il aurait véritablement dû l'être. C'est vrai qu'il ne l'a pas fait. Il en prend soudain conscience. Il n'a pas eu le bon comportement avec elle, il a recommencé, sans même s'en apercevoir. C'est pour ça... C'est pour ça qu'O'Doherty a encore parlé d'une « erreur », qu'il a mentionné le fait qu'il devrait faire plus attention à elle, sans quoi il lui arriverait quelque chose de grave sans qu'il ne soit mis au courant... Les lèvres de Noeh s'entrouvrent sans laisser rien passer. S'il comprend bien, s'il avait pas merdé, ils n'en seraient pas là. A présent, que doit-il faire ? Assumer le fait de ne pas avoir su quoi faire exactement après sa venue chez lui ? Ne pas avoir su gérer le fait qu'il l'idéalise bien plus qu'une amie ? Lui avouer ? Une étincelle passe dans son regard, avant qu'il ne fasse un pas vers elle. Il va lui dire. Il va lui déballer ce qu'il a sur le cœur et peut-être qu'elle comprendra enfin, qu'importe si son discours continue à être incohérent, ça ne fera que lui démontrer que, lui aussi, il est un peu à l'ouest, toujours plus quand il est avec elle. - Mais Aspen... L'idée de repartir s'installer sur le canapé lui effleure l'esprit, mais ça le ferait rester encore trop loin d'elle. Il veut pouvoir lire clairement ce qu'elle pense en confrontant ses prunelles aux siennes, et en ayant comme seule image dans son champ de vision ses traits gracieux. Rien d'autre. S'avançant vers la table basse, Noeh repousse les assiettes déposées dessus, le plat préparé par l'adorable cuisinière, les deux ou trois babioles qui se trouvent dessus, avant de tirer la table en direction du fauteuil où la Wolstenholme est installée. Là, parfait. Noeh espère juste en s'installant sur le bord libéré de toute gêne que son poids ne fera pas s'écrouler le pauvre meuble.

Une fois bien installé, le jumeau Callahan fait bel et bien face à Aspen. Un sourire doux et sincère s'est installé sur son visage, détendant l'ensemble de ses traits au passage. - J'y arrive pas. J'arrive pas à te voir comme une simple amie, et j'arrive pas non plus à te laisser partir, je... je sais pas comment faire... Avec un regard discret en direction de sa main, Noeh continuer de parler, histoire de détourner son attention. Au fur et à mesure de ses mots, il s'est saisit tendrement de sa main, avant que ses doigts ne soient venus se croiser aux siens. Il a bien senti le mouvement de recul, sauf qu'il a fait mine de ne pas le remarquer et a contraint sa peau à entrer en contact avec la sienne, histoire qu'elle puisse ressentir à nouveau cette connexion qui s'est toujours faite entre eux. - Je peux pas fixer des limites si je sais pas le faire et... et même quand on m'en impose j'arrive pas à m'y tenir. Si en plus ce sont des limites que j'ai mises en place, elles vont pas tenir bien longtemps, je crois... Le Callahan a le regard un peu triste mais son fameux sourire en coin se fraye un chemin sur ses lippes. N'a-t-il pas raison ? La preuve, la plus grosse limite qu'on lui ait imposé, ce fut celle de ne plus approcher Aspen, de la laisser vivre sa vie – une partie de cette limite écrasante avait même été prononcée par sa personne. Et pourtant... pourtant il est là. Encore. Toujours.

Sa paume vient exercer une légère pression sur la sienne. Penchant la tête sur le côté, Noeh cherche à mettre toute son angoisse de côté en évoquant des souvenirs qu'Aspen ne peut pas avoir oublié. Quelque chose qui la fera peut-être sourire... du moins l'espère-t-il. - Tu te souviens des photos qu'on avait faites pour Halloween, au lycée ? Je les ai pas vues depuis longtemps, mais je les aimais tellement. Ses mâchoires se contractent un peu, son sourire perd un instant de son éclat. C'est que ça lui manque. Toutes ces choses qu'il n'avait pas détruites avant de s'en prendre à Aspen, ça lui manque vraiment. Plus qu'elle ne doit le penser. - Et tu te souviens quand on a dansé ?, quémande-t-il, d'une voix plus douce, presque murmurée. Même s'il lui demande oralement, c'est dans ses yeux que Noeh cherche la vérité, une fois de plus. Ils avaient fait plus que danser ce soir d'Halloween, ils avaient ri, eu peur, ils avaient parlé d'un avenir commun, de toutes les choses qui les attendaient sagement dans le futur, toutes plus belles, innocentes et incroyables les unes que les autres. Des promesses que Noeh a brisées dès le moment où il a cru qu'Aspen préférait partir ailleurs que de rester à ses côtés pour les réaliser. Aujourd'hui, il sait qu'il a eu tord. Ne lui reste plus qu'à réparer – ou alors essayer d'effacer ses erreurs, au mieux. - Ce que j'ai ressenti ce soir-là, je le ressens encore aujourd'hui... Son cœur s'emballe. Le Callahan regarde sa toute petite Aspen dans son grand fauteuil et il a cet air attendri et passionné qu'il ne devrait pas avoir pour elle, mais qu'il n'arrive plus à lui masquer. - Tu comprends ?, qu'il achève dans un murmure, la crainte de sa réponse se faisant tout à coup immense dans son esprit.

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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 15:10

No rest for the wicked


C’est terrible, quand même, cette situation dans laquelle elle se trouve, cette fois encore. Si elle avait su, elle serait allée au restau, elle aurait eu moins de souci, c’est sur. Même si Noeh avait fait le pied de grue devant la maison pour la voir –ce qui aurait été possible, sous l’influence de Ciaran-, au moins elle aurait pu se planquer derrière Kaisa et Gray pour ne pas avoir à subir cette conversation qui prenait, à ses yeux, une tournure tragique, presque Shakespearienne. A présent qu’elle avait compris, tous les gestes, tous les regards de Noeh lui apparaissaient sous un autre jour, un jour triste parce qu’elle avait l’impression d’assister à une mauvaise farce dont Noeh serait la pauvre victime. On se jouait de lui, encore, et elle ne pouvait pas faire grand-chose, si ce n’était essayer de limiter les dégats et ne pas trop contrarier le jeune homme déjà assez perturbé comme ça. Cette discussion prenait de plus en plus des airs de comédie romantique, sauf qu’Aspen savait aussi que le scénario avait été truqué. Il fallait qu’elle garde bien ça en tête pour garder le cap, parce que la suite, elle ne l’avais pas forcément prévu.

Elle le vit débarrasser la table dans un ballet de mouvements un peu fébriles avant de tirer le meuble dans un craquement peu rassurant et s’installer pile en face d’elle. Installés ainsi, leurs genoux se touchaient presque, et elle devait faire un gros effort pour ne pas en faire cas. Elle rapporta un peu plus des jambes contres elle, roulée en boule dans son gros cocon jaune poussin, fixant le jeune homme d’un regard intense, les lèvres serrés : oh, elle le connaissait ce petit manège là, cette lippe, cette œillade un peu par-dessous qui lui donnait cet air de grand nounours. Il allait dire des bêtises, il allait dire des bêtises qu’il allait regretter. Peut être pas demain, peut être pas après demain, mais quand il aurait à nouveau le cœur et le cerveau à l’endroit, et là … ça allait être le drame, encore. Alors elle retint sa respiration, comme pour tâcher de contrôler les battements désordonnés de son cœur, alors que les mots de Noeh venaient se fracasser contre ce dernier avec un bruit de verre. Il n’y arrivait pas, bien évidemment qu’il n’y arrivait pas, puisque Ciaran l’empêchait de le faire. La laisser partir non plus, et pourtant, ce n’était pas comme si il n’en était pas capable, puisqu’il l’avait déjà fait une fois, alors pourquoi pas deux … Aspen se raidit en sentant la main de Noeh toucher la sienne, ses doigts se mêler aux siens, mais elle n’eut pas le cœur de le repousse à nouveau. C’était trop dur, parce que justement, il était bien trop facile de se laisser faire. Elle se contenta de baisser les yeux sur leurs mains liées en soupirant en écoutant la suite des confessions du Callahan. Ça, Noeh et les limites, ça avait toujours été une histoire compliquée, ce n’était pas nouveau, mais parfois, elle aurait aimé qu’il se fasse un tout petit peu plus discipliné, plutôt que de jouer les yoyos dans sa vie. Elle se mordit l’intérieur de la joue pour s’empêcher de lui crier dessus, de lui crier d’arrêter de parler, de dire des bêtises et de mentir, même s’il ne s’en rendait pas compte.

Sans réfléchir, sa main se serra contre celle de Noeh quand il exerça une petite pression sur cette dernière, et le cœur d’Aspen l’élança comme un muscle que l’on étire. Si elle l’écoutait, elle n’aurait eu qu’à tirer sur la main de Noeh pour l’attirer contre elle, de se laisser écraser par le poids du pataud jeune homme et le serrer fort, très fort contre elle. Ce n’était peut être pas une si mauvaise idée tient, peut être que ça aurait pu lui couper le sifflet, mais elle n’en fit rien. Elle ne pouvait pas. A la place, elle se contenta de passer son pouce sur le dos de la main du jeune homme, alors qu’il lui envoyait en pleine figure certains de leurs souvenirs les plus anciens.

- C’est normal, c’est moi qui les aie gardés …

Elle avait répondu machinalement, alors qu’elle visualisait exactement où se trouvaient les dits polaroïds, dans une petite boite en fer où elle avait rangé toutes ses photos de lycée. Après leur rupture, elle n’avait pas réussi à se résoudre à les jeter. Elle évitait de les regarder cependant, sauf les soirs d’affliction où elle avait besoin de pleurer un bon coup sur le passé. Elle se demanda une seconde ce qu’elle pourrait dire si il lui demandait son exemplaire. Elle aurait probablement un peu de mal à s’en défaire. Beaucoup, même. Alors elle hocha la tête, toujours sans rien dire, parce qu’elle a peur des intonations que pourrait avoir sa voix si elle ouvrait la bouche alors que sa gorge est serrée par l’émotion. Evidemment qu’elle se souvenait de leur slow dans le placard de stockage des affaires de sport. Elle se souvenait de tout de cette soirée là, et pourtant cela faisait dix ans, et cela n’aurait pas du avoir encore autant d’importance. Elle se souvenait de la chanson, elle se souvenait d’un Je t’aime magique, l’un des premiers qu’ils pensaient vraiment tous les deux. Et maintenant, il venait lui dire qu’il ressentait la même chose en ce moment. A nouveau, le palpitant de la plus rousse des Wolstenholme protesta dans un couinement qui manquait d’échapper du bout des lèvres de cette dernière. C’était faut. Il avait l’impression de ressentir tout ça, mais c’était faux. Un canular. Une mauvaise blague. Pour lui, elle ne devait pas tomber dans le panneau, quand bien même elle se sentait au bord du précipice, furieusement tentée par la facilité. Sauf que voilà, elle n’avait pas le droit de lui faire ça, de leur faire ça. Elle devait le protéger, quoi qu’il lui en coute. Et il lui en coutait, beaucoup.

- Je comprends No, je comprends…

Elle avait voulu dire « Mais » tout de suite, mais elle là aussi, elle craignait qu’il ne se braque tout de suite si elle enchainait trop vite. Il fallait qu’elle fasse ça bien. En douceur. Déroulant ses jambes, elle se rapprocha du bout du fauteuil, jusqu’à ce que ses jambes se retrouvent entre celles de Noeh. Sa main était toujours dans celle du Callahan, elle plongea son regard dans le sien, avant de prendre une grande inspiration. Il fallait qu’elle se jette à l’eau, une bonne fois pour toute :

- Tu sais, c’est surement normal d’avoir un peu de mal à … à me laisser partir. Enfin, je compte pas me barrer tout de suite non plus, mais … Mais je suis un bout de ton passé, un gros bout, alors forcément parfois, quand les choses changent vite et salement autour de soi, on a tendance à vouloir s’accrocher à tout ce qu’il nous reste du passé et d’une période plus facile … Et c’est probablement un peu ce qui arrive en ce moment, mais …

Doucement, elle caressa la joue du Callahan de sa main libre, avant de reprendre, cherchant toute la détermination au fond d’elle pour paraitre convaincante :

- Ca va finir par s’arranger … tout ce que tu traverses en ce moment, ça va finir par aller mieux … Regarde, avec Sam, ça va mieux, et puis Pietra est revenue, tu n’as plus besoin de t’inquiéter pour elle… ton père va rapidement sortir de prison, il a les meilleurs avocats de la ville, et tu as un boulot que tu aimes… non, vraiment, il te suffit de tenir le coup, et tu verras, plus de nostalgie du passé, rien qu’un beau futur devant toi…

Elle lui sourit, peut être plus tristement que ce qu’elle aurait voulu.

- Et puis si vraiment un jour t’as le cœur trop lourd, il y aura toujours cette bonne vieille Aspen pour venir te secouer les puces et te faire un bon gros câlin si tous les autres sont occupés… Mais s’il te plait No’, n’oublie pas que tu as une copine qui t’aime et qui je suis sure est prête à tout pour toi et ton bonheur…

Comme elle, d’ailleurs, sauf qu’elle, il ne l’avait pas choisi pour faire son bonheur, et elle ne pouvait plus lui offrir plus que quelques sourires et de jolis mots. Il avait beau avoir l’impression qu’il voulait plus, elle savait qu’il aimait Pietra. Elle l’avait entendu le dire, c’était marqué au fer rouge en elle et ça, Ciaran ne pourrait rien y faire …



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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeSam 19 Nov 2016 - 23:14


Aspen et Noeh

I’m trying to ignore you but I still pick up the phone


Le sourire de Noeh s'élargit un peu plus, quand la main d'Aspen ne quitte pas la sienne. Son cœur tend même à s'emporter, quand son pouce caresse sa peau, car c'est un bien-être sans pareil qui se dégage de cet accord tacite qu'elle vient de signer pour eux deux. Le Callahan ne préfère même pas imaginer le saut dans le vide qu'aurait fait son palpitant si elle s'était dégagée brusquement de cette étreinte silencieuse. Il choisit de ne pas y penser maintenant. La réponse de la jeune femme à l'évocation des photos fait pétiller le regard de Noeh d'ailleurs, ce qui annihile toute interrogation négative. - C'est vrai ? Sa question vient d'obtenir une réponse, mais si elle veut le répéter une seconde fois, il n'y verra aucun inconvénient. Cet aveu ravit l'assistant du lycée au point qu'il a réellement du mal à se concentrer sur la suite. Contempler Aspen lui semble être devenu soudain bien plus important, encore plus à partir du moment où elle s'est rapprochée de lui. Ce n'est que lorsqu'il sent sa main frôler sa joue que le Callahan fait l'effort de tendre l'oreille. Ses sourcils se froncent brusquement. La dissonance entre son attitude et ses mots est édifiante, tant, que Noeh en reste bouche bée. Ce n'est pas possible, elle vient de dire qu'elle comprenait, mais ça semble être tout sauf le cas, avec ce qu'elle avance comme théorie, elle... - Non... Noeh déteste ce sourire triste qui vient de se dessiner doucement sur les traits du visage d'Aspen.

Et là, l'assistant du lycée perçoit à peine sa dernière réflexion. D'un côté, il l'entend. Il comprend ce qu'elle vient de dire, sa mise en garde, sa bonne intention. Il sait qu'elle veut lui éviter de commettre un acte qui n'est pas censé se faire, quand on est en couple avec une autre personne, parce qu'elle le connaît un peu par coeur, mais... il ne peut pas la laisser penser qu'il ne l'aime pas. Il ne peut pas la laisser croire qu'il a fait un choix, qu'il a décidé que le reste de sa vie se ferait aux côtés de Pietra. Il ne peut plus la laisser imaginer que ses sentiments à son égard son plus fort que tout ce qu'il a jamais pu ressentir pour elle, car c'est bien tout le contraire qui se trouve dans le cœur du Callahan. Son regard continue de fixer le sien sans se détourner, plusieurs longues secondes durant. Noeh cherche d'abord les mots, la bonne manière de livrer ce qu'il a dans la tête et dans le cœur plutôt que de toujours tout faire comprendre par les gestes, comme à son habitude, sauf que rien ne vient. - Je... Ses lèvres s'entrouvrent, se referment, le condamnent à garder le silence. Si elle lui dit ça, c'est qu'elle n'a pas compris. Et Noeh voudrait vraiment réussir à lui expliquer, mais pour le coup, il n'a plus d'idée. Plus aucune, si ce n'est l'embrasser. Lui démontrer par cet autre langage qu'elle est beaucoup pour lui, qu'elle est tout.

Alors ses lèvres trouvent les siennes avec tendresse. Si Aspen veut fuir, qu'il en soit ainsi, mais au moins Noeh aura obtenu un petit bout de ce qu'il désire ardemment depuis longtemps sans réussir à lui avouer. Dans ce baiser se loge un morceau de détresse, des sentiments forts, des émotions perturbantes. Le jumeau Callahan sait pertinemment qu'il devrait garder tout ça pour lui, mais elle est la seule à pouvoir l'aider à remettre un peu d'ordre dans tout ça. Ou, au contraire, y mettre un bordel encore plus monstre, un bordel que Noeh aime plus que tout au monde, au final. Peut-être que c'est même exactement ce qu'il cherche, en impulsant à ce baiser un désir plus prononcé, l'évidence même que ce n'est pas qu'une bêtise qu'il est en train de commettre en connaissance de cause, mais bien plus. L'assistant du lycée veut renouer avec ce présent qui ne cesse de lui filer entre les doigts, il faut faire disparaître toutes ses craintes avec la Wolstenholme, il ne veut qu'elle, il n'imagine qu'elle, il le sait. Ciaran pensera que son cerveau est encore plus en vrac qu'il ne l'imaginait, mais Noeh sait très bien que ce n'est pas le cas. Sa main toujours bien accrochée à celle de la jeune femme, ce dernier finit par se reculer. Le cœur au bord des lèvres, il ne laisse pas le temps à Aspen d'ouvrir la bouche. - Est-ce que moi aussi je suis qu'un gros bout de ton passé ? Sa question est posée avec autant de délicatesse que le moment où ses lippes ont trouvé le chemin des siennes. Il a besoin d'être rassuré, il a besoin de l'entendre. Il ne peut pas croire qu'elle pense une telle chose. C'est impossible.

C'est inimaginable, même, sachant qu'il ne le pense pas lui. Noeh réfute ce qu'Aspen a avancé plus tôt, ses prunelles guettant le moindre indice de sa réponse à sa question dans les siennes, leur proximité n'étant plus à inventer. Le Callahan ne réalise toujours pas ce qu'il vient de faire, bien trop occupé à appréhender la suite, le fin mot de cette histoire qu'ils évoquent pour la première fois sans s'emporter. Parce que Noeh ne veut pas s'énerver, il ne veut plus. Il espère juste avoir la chance de lire dans le regard d'Aspen des choses qu'elle ne lui dira peut-être pas à voix haute. Il attend. Quelques secondes de silence, un petit brin de temps dans cette soirée qui pourrait durer des heures, dans cette vie qui débute à peine et qui rend ces fameuses secondes si insignifiantes. Toutefois, il ne tient pas plus longtemps. Noeh ressent le besoin d'ajouter enfin d'autres petits mots, plus qu'une simple question. Il sait bien qu'elle ne peut pas être la seule à parler ce soir, qu'elle n'est pas celle ayant des choses à prouver, bien au contraire... - C'est pas ce que t'es pour moi, Aspen, tu pourras jamais être qu'un bout de mon passé... Ses doigts retiennent encore les siens, incapables de la laisser s'en aller. - On peut pas aimer autant un bout de son passé, qu'il ajoute avec ce même sourire doux, sensible, qu'il a arboré un peu plus tôt.

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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 10:18

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Aspen n’eut pas à faire grand-chose d’autre qu’hausser un sourcil pour confirmer à Noeh que ce qu’elle disait était vrai. Evidemment que si elle lui disait, elle ne mentait pas, ce n’était pas elle la menteuse, la manipulatrice, celle qui tordait la réalité pour la conformer à son bon plaisir. C’était dommage, d’ailleurs, parce que c’était quand même terriblement pratique, mais non Aspen restait la brave, l’honnête Aspen, surement un peu trop pour son propre bonheur. Alors le sourire émerveillé de Noeh à l’idée qu’elle ait gardé ces photos si longtemps, elle le prit en pleine figure, et elle tâcha de ne pas trop réagir. Elle avait continué sa réflexion, avait essayé de ne pas dévier de sa plaidoirie, malgré les doigts chauds du Callahan qui serraient les siens, malgré le mouvement de tête discret qu’il avait initié pour lover sa joue dans sa main. Arrête, Noeh, pitié arrête, elle voulait juste finir, juste en finir qu’il se réveille enfin, qu’il se rende compte que tout cela n’était qu’une heure. Il n’était pas si influençable, son Noeh, elle arriverait bien à lui faire dépasser la pression qu’exerçait O’Doherty sur lui, si elle le confrontait à son amour pour Pietra. Les vrais sentiments auraient du prendre le pas sur ceux factices initiés par Ciaran, n’est ce pas ? N’est ce pas ?

A la place, Noeh perd pieds, Noeh surnage, Noeh ouvre la bouche, la referme, cherche de nouvelles réponses dans ses yeux mais elle ne comprend pas à quelles questions. Elle continue à lui sourire pauvrement, de son air pourtant décidé, vaguement fataliste, en attendant qu’i les lève, qu’il se passe la main dans les cheveux, qu’il bafouille un truc ou deux puis s’enfuit comme un voleur, comme il le fait si souvent. Au lieu de ça, le Callahan s’approche un peu plus effaçant les quelques centimètres qui les séparaient, et attrape ses lèvres entre les siennes, tout en douceur. Une douceur qu’elle ne lui a plus connu depuis longtemps, et cela achève de briser le petit cœur de la Wolstenholme. Stupeur et tremblements. Surprise, un soupçon d’euphorie ici. Combien de fois avait elle naïvement rêvé de cette scène, d’une manière ou d’une autre ? Qu’il vienne, qu’il s’excuse, qu’il lui dise qu’il n’aime qu’elle et qu’il a foiré, et finalement elle l’aurait pardonné, parce qu’elle ne sait faire que ça, pardonner et aimer Noeh. D’ailleurs, comme mue par sa propre volonté, sa bouche avait répondu au baiser de ce dernier, bien que le reste de son corps soit resté pétrifié. Sa tête s’était penchée sur le coté pour mieux se coller contre celle du Callahan, et le baiser qu’ils avaient échangé n’avait rien du smack timide de lycée. Pour tout dire, ce n’est même pas elle qui mit un terme à l’élan de Noeh mais bien lui, qui recula à peine, juste assez pour se trouver hors de portée, son souffle heurtant les lèvres gonflées d’Aspen qui relevait un regard presque paniqué dans le sien. Il y avait trop d’incompréhension dans les yeux d’Aspen pour qu’il ne comprenne pas, trop de détresse aussi, plus que dans les siens. La seconde d’euphorie passée, Aspen ne voyait que les faits : Noeh sortait avec Pietra, il l’aimait, et il venait de l’embrasser, elle, sous l’influence d’un mutant. Ce n’était pas bien, Ciaran ou pas, ce n’était pas bien, et les babillages attendrissant de Noeh ne changeraient rien à l’affaire.

- No’…

Un surnom prononcé comme un avertissement, comme une supplique. Arrête, je t’en supplie. C’est trop dur, ce n’est pas vraiment toi. Tu vas t’en vouloir et je vais avoir mal, encore. Ce n’était pas juste, rien n’était juste. Ce qu’il lui disait n’était pas juste. Il n’avait pas le droit de lui dire qu’elle était plus que le passé, c’était lui qui l’avait rejeté, plus d’une fois, à chaque fois, en fait, à l’exception de ce soir de printemps. Et maintenant qu’elle arrivait à se tenir à distance, qu’elle avait réussi à lâcher prise, il venait lui avouer qu’il n’avait jamais réussi à tourner la page ? Elle se devait de croire que ce n’était qu’un mensonge, la faute du mutant. Mutant qu’elle écorcherait vif d’ailleurs, si il avait la mauvaise idée de rentrer un peu trop tard par une ruelle sombre un soir. Le palpitant d’Aspen tire encore un peu dans sa poitrine, mais son cerveau le muselle, avec fermeté, parce qu’elle ne peut pas se permettre de se laisser aller à trop de sentimentalisme, la chute n’en serait que plus rude.

- Ecoute …

Sur la table, le téléphone portable d’Aspen se met à sonner, une musique du moment particulièrement dansante, qui ne colle absolument pas avec le moment, mais qui a l’avantage de faire éclater la bulle dans laquelle les deux jeunes gens s’étaient enfermés. Dans un bond, la rouquine s’était jetée sur l’appareil pour décrocher, lâchant la main de Noeh dans l’exercice. Elle tâcha de prendre un air décontracté en répondant à ce qui semblait être un ensemble de questions : oui elle allait bien, oui le repas était bon, et vous alors ? est ce qu’elle voulait qu’ils ramènent des bières sur le chemin ? oui, pourquoi pas, il restait un fond de vin à la maison, ça ne suffirait pas pour eux trois de toute façon. Il restait du pop corn et du chocolat ? Génial, oui, elle les attendait, bisous bisous. Quand elle raccrocha, elle reposa les yeux sur un Noeh qui semblait toujours attendre qu’elle se décide à lui répondre un truc. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas lui faire ça, elle ne pouvait pas faire ça à Pietra non plus. Ils valaient tous mieux que ça, alors elle préféra se lever, son téléphone toujours dans les mains, plus pâle que jamais :

- Mes collocs… Ils reviennent de soirée, ils seront là dans cinq minutes alors… Si tu veux pas d’ennui, il vaut peut être mieux que tu rentres… Je, bon, tu sais ce qu’on traficote avec Pietra, trucs de filles, ahah, tu es rassuré ? dors sur tes deux oreilles ce soir, on ne fera pas de bétises, promis …

En moins de temps qu’il en fallait normalement, elle avait réussi à mettre Noeh à la porte ou presque, d’ailleurs il était déjà sur le paillasson, probablement un peu sonné de ce retournement de situation, la main d’Aspen sur son avant bras comme pour le guider et l’empêcher de revenir à l’intérieur. Dans un dernier élan de courage, et un peu de dépit aussi, elle laissa sa main retomber contre son propre corps, écartant une mèche de cheveux de l’autre :

- Noeh … Il y a une jour où il faudra que tu te décides. Que tu saches vraiment ce que tu veux, tu ne peux pas … tu ne peux pas hésiter pendant des mois comme ça, distribuer ton attention et ton affection comme des bons points … ça te retombera dessus un jour, et tu finiras par être le plus malheureux de nous tous …



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)   I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 22:29


Aspen et Noeh

I’m trying to ignore you but I still pick up the phone


Quand Noeh embrasse Aspen, c'est comme une évidence. C'est ce qu'il devait faire. Ce n'est pas une erreur, ce n'est pas une bêtise, c'est d'un naturel dingue, c'est d'un agréable qui dépasse tout le reste. Ses craintes les plus fondées s'envolent les unes après les autres, il oublie peu à peu la panique qui l'a mené jusqu'ici à la base. Il méprend les mots de Ciaran qui cherchent encore à se frayer un chemin dans son esprit, et il sourit même un peu quand il sent la jeune femme répondre à son baiser, aussi rapide soit-il. Quand il se recule, Noeh est ailleurs. Il est parti loin, dans un monde à part, un monde où les mensonges n'existent plus, où les trahisons ne sont pas évidentes. Les siennes surtout. Il se dit qu'il a enfin réussi à faire passer son message, mais surtout qu'Aspen ne peut pas ne pas l'avoir compris. Ce qu'il ressent pour elle est encore si fort, bien plus fort qu'avant, et ça ne date pas d'aujourd'hui. Il l'a compris quand elle s'est retrouvée à l'hôpital. Il a saisi que son amour pour la Wolstenholme était resté intact malgré le temps qu'ils ont passé éloignés, malgré ses sentiments pour Pietra qui semblaient si semblables en parallèle. Sauf qu'il a toujours fait la différence. Noeh n'a jamais réussi à trouver en sa petite-amie ce qu'Aspen lui apportait de si fort, de si dingue, ce truc si particulier entre eux, à la fois inexplicable et vital. Le Callahan n'arrive plus à descendre de ce petit nuage sur lequel il vient de grimper tel un funambule, à tel point qu'il ne mesure toujours pas la portée de ses actes. Doucement, sa main droite cherche à s'enrouler autour d'une mèche de cheveux d'Aspen, alors que cette dernière l'appelle par ce surnom qui suffit à le faire sourire comme un idiot. - Hm ?, qu'il réplique simplement, ses prunelles se perdant dans les siennes.

La suite est coupée par un téléphone qui vibre. Noeh n'a pas le temps de déterminer d'où provient le bruit que, déjà, Aspen s'en est saisie, lâchant sa main au passage, s'évadant de leur moment rien qu'à eux, et articule différentes réponses qui font froncer les sourcils à l'assistant du lycée. C'est qu'il est encore un peu à l'ouest, le Callahan, qu'il ne voit pas quoi faire d'autre à part attendre la suite. Elle était prête à dire quelque chose, ça ne peut qu'être super important, elle doit continuer avant de... Mais non. Sans réussir (ni avoir le temps) à acquiescer, refuser, râler, déjà Noeh se retrouve sur le pas de la porte d'entrée. Sur le chemin, il a bien lâché un : - Écoute quoi ? Mais t'as pas fini, Aspen... auquel il n'a obtenu aucune réponse. C'est qu'elle préfère faire exprès de ne pas avoir entendu, la bougre. Ou qu'elle a décidé qu'elle ne répondrait pas à ses supplications. Oui, il est un peu rassuré par ce qu'elle a accepté de lui dire plus tôt, mais là elle recommence à l'inquiéter, à l'obliger à quitter les lieux aussi vite. Ils étaient en train de parler d'un truc sérieux, d'eux, est-ce que... est-ce que ça ne compte pas pour elle ? Est-ce qu'elle préfère penser à son new-yorkais, plutôt que de voir la vérité en face sur ce qui existe encore entre eux ? Un instant, le Callahan a dans l'idée de l'empêcher de lui fermer la porte dessus, mais déjà, son bras l'en prive en le maintenant dehors, puis ses derniers mots ne lui donnent d'autre choix que de lui lancer son plus beau regard triste.

Avant que la porte ne se referme, Noeh acquiesce. Il est d'accord, il va devoir faire un choix. Mais... est-ce que ce n'est pas ce qu'il vient de faire, ce soir ? Est-ce qu'il n'a une nouvelle fois pas été assez clair sur ce qu'il ressent pour elle ? Il doit le dire comment ? En quelle langue ? Doit-il lui écrire jour après jour, doit-il lui rabâcher jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le supporter ? Noeh excelle dans ce genre de pratique, il sait qu'il en serait  tout à fait capable. Un - Aspen... passe doucement ses lèvres. Un peu trop tard, un peu en décalage. Elle ne l'entendra pas mais il a été prononcé. Un dernier espoir, celui qu'elle soit derrière la porte, à attendre peut-être de l'entendre partir pour de bon, un dernier espoir, celui de la voir rouvrir la porte pour l'inviter à entrer de nouveau et à le rassurer pour de bon sur cette inquiétude qui recommence à pointer le bout de son nez dans son esprit. La Wolstenholme est parvenue à l'endiguer en si peu de temps ; à peine quelques secondes loin d'elle que déjà les vieux démons de Noeh reviennent le hanter. - Et merde... sont les dernières paroles que l'assistant du lycée laisse échapper, face à cette porte close qui ne se décide pas à se rouvrir. Il laisse une main échouer sur son visage, venir ensuite frôler le bois de la porte avant que Noeh ne fasse enfin demi-tour.
FIN

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I’m trying to ignore you but I still pick up the phone (noaspen)

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