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 some type of love (noaspen)

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 23:21

D'un œil détaché, Noeh observe les visages déconfits de ses camarades de classe. Aujourd'hui, le prof de maths leur rend l'interro surprise qu'il leur a balancé dans la figure la semaine précédente. Pour le coup, l'adolescent s'en était pas vraiment formalisé : il avait fixé sa copie une bonne dizaine de minutes avant de commencer, puis avait essayé de répondre à une ou deux questions sans y croire, et surtout sans se préoccuper de celles qui le soûlaient de façon royale. Noeh et les maths, c'est une histoire de désamour comme on en fait peu. Du coup, voir les autres angoisser à l'idée d'avoir une mauvaise note, ça le fait plus marrer qu'autre chose. Ses parents vont gueuler, c'est certain, il va encore se retrouver comparé à Sam qui a toujours eu de meilleurs notes, sauf qu'ils savent aussi bien que lui que ça ne le motivera pas. La seule matière qui l'intéresse, c'est l'Histoire. Et vu qu'il écrase tout le monde dans cette seule matière, on vient pas l'emmerder avec le reste. Enfin, ses camarades viennent pas l'emmerder. Ses profs, en revanche, s'en donnent à cœur joie. Noeh suppose qu'ils sont frustrés de le voir s'investir que dans un seul cours – enfin, s'investir, pour le cadet Callahan, c'est faire acte de présence et écouter la prof avec intérêt. Il participe pas, en cours, ou à peine. Il garde pour lui ses réponses, ou les donne quand les autres trouvent pas. « Callahan... » Noeh relève son regard en direction du professeur posté devant son bureau. Ce dernier arque un sourcil. Il laisse sa phrase en suspens, et l'adolescent penche la tête sur le côté avec un petit sourire amusé. Quoi, Callahan ? Il attend que Noeh lui file la fin de sa phrase ? Les mains dans les poches de son jean, l'adolescent est à moitié affalé sur sa chaise de cours, comme à sa grande habitude. Sa copie glisse sur son petit bureau, juste sous ses yeux, et la note est à l'image de toutes celles qu'il a pu avoir auparavant. « C'est comme d'habitude. Un léger effort et on passera peut-être la moyenne d'ici deux ans. » Le soupir de son prof arrache un petit rire à Noeh qui sort sa main gauche de sa cadette pour se saisir de la feuille. 7,5/20. Franchement, il a fait pire. Haussant les épaules, il repose la feuille raturée de rouge et de points d'interrogations sur la table, avant de se remettre à se foutre de la tête des autres élèves qui reçoivent un à un leur note après lui.

Un cours de maths suivi d'un cours d'anglais, c'est juste pas humain. C'est pour ça que Noeh est installé sur le toit du lycée, qu'il a fui sa classe, les leçons, les lectures chiantes et plombantes du début de jeudi après-midi, pour venir s'allonger sur l'un des bancs qui peuplent le haut de l'établissement. Le soleil tape fort, en cette fin de mois de mai, et dans l'esprit de Noeh, c'est juste l'idéal pour faire une sieste. Il sait que Lorcan a cours à cette heure-là, enfin il croit, Sam est peut-être rentrée à la maison, elle a pas cours du tout le jeudi après-midi, quant à Aspen... Des bruits de pas se font entendre à sa gauche. Noeh se redresse, la cigarette qu'il a allumée un peu avant de prendre place coincée entre les lèvres, et lorsqu'il voit qui vient l'interrompre durant sa pause bien méritée, un immense sourire envahit ses lèvres. « Ah c'est toi... » Quand on parle du loup. Noeh côtoie Aspen depuis qu'ils sont gamins : c'est un peu la meilleure amie de sa sœur, la jumelle de son meilleur ami à lui, et ils subissent tous ensemble des entraînements pour devenir des hunters minables qui ne serviront jamais à rien. Enfin, Noeh a son avis sur la question – qui n'est pas forcément partagé par tout le monde. Il l'a vue grandir et elle l'a vu grandir. Avec tous ces moments qu'ils passent ensemble, on peut pas dire qu'ils sont pas eux-mêmes amis. Si quelque chose arrivait à Aspen, l'adolescent se dit même parfois qu'il réagirait de la même façon que si c'était Sam. Tirant une latte de sa cigarette, Noeh s'empresse de se relever pour venir jeter un coup d'oeil derrière la jeune Wolstenholme. « T'es pas avec... Comment elle s'appelle ? La blonde.  » Son amie là. La super blonde. Méga jolie, avec un grand sourire, des yeux verts, un peu comme ceux qu'il a lui selon la lumière de l'endroit où il se trouve... Elle voit pas ? « Mais si, tu sais, celle qui rigole tout le temps ! Ou alors elle traîne plus avec Sam... » Noeh cogite un instant. Il cherche à se souvenir s'il a aperçu cette fille dans les couloirs aux côtés d'Aspen ou ceux de Sam. Aucune idée. Il l'a juste aperçue, et pas qu'un peu. Elle est juste... wouah. Et pour sa défense, il est pas le seul à le penser, parce qu'ils s'en sont déjà soufflés deux mots avec Lorcan alors qu'elle se déhanchait dans le lycée. Enfin, qu'elle marchait, qu'elle marchait, comme tout être humain normalement constitué. « J'l'aime bien », qu'il lâche avec un petit sourire en coin. Puis il relève son regard pétillant dans celui d'Aspen, penche la tête sur le côté, puis porte de nouveau sa cigarette à ses lèvres. « Mais elle est pas là », qu'il souffle. « Y'a que toi. » A quoi ça sert qu'elle soit montée jusque là s'il peut pas l'embêter un peu ? Il aime bien quand Aspen réplique ou lève les yeux au ciel. Ça le fait marrer. Et c'est cent fois plus divertissant que des maths ou même de l'Histoire, parfois. « Je dis pas que ça me va pas. » Il accompagne sa confession d'un petit clin d'oeil enjôleur avant que sa main ne vienne tapoter le banc sur lequel il est installé. Penchant la tête en arrière, il laisse les rayons du soleil venir s'échouer tout contre sa peau limpide. « Assieds-toi. T'en as moins besoin qu'moi, mais viens bronzer. »
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeMer 6 Avr 2016 - 10:20

Funny Sunny Afternoon
Aspen & Noeh





D’un œil détaché, Aspen observait les visages déconfits de ses camarades de classe. Aujourd’hui, comme tous les jeudis, le professeur de la classe de mathématiques avancées leur rendait les résultats de l’examen qu’il leur infligeait tous les vendredis matins. Comme toujours Aspen se sentait confiante : les maths, c’était son truc à elle, encore plus que le sport ou la physique qu’elle affectionnait tout autant. Elle avait rendu sa copie un bon quart d’heure avant tous les autres, sure de ses réponses et de son travail : Elle bossait ses exercices avec Marius Caesar, le seul gars de son âge qu’elle connaissait qui aimait autant les chiffres qu’elle, et surtout qui s’en débrouillait aussi bien. Aussi, quand le professeur l’avait appelé pour lui remettre sa copie, Aspen s’était levée tranquillement pour récupérer sa note, tendant sa main manucurée vers le prof souriant : 20/20. Bien évidemment. Elle n’écoutait même pas le compliment de l’enseignant alors qu’elle lui tournait déjà le dos, un clin d’œil au passage au binoclard avec qui elle partageait le haut du classement : elle savait qu’il s’était trompé d’un dixième sur la septième question, et qu’il ne pourrait plus lui passer devant du trimestre. Il fallait croire que certains ne supportaient pas tant que ça la pression et la concurrence, dommage. Le cours terminé, la rouquine avait quitté la salle sans se presser, observant ses petits camarades qui se pressaient vers la sortie comme si le taux d’oxygène dans la pièce était dangereusement bas : bande de moutons va, comme si le monde était plus sûr en dehors des quatre murs de la classe. Elle redressa la tête, et prit possession du couloir comme si ce dernier avait été racheté par la trust de son père : elle marchait au milieu de l’allée, Et elle sentait les regards glisser sur elle non sans une certaine satisfaction. C’était qu’elle avait sa petite réputation au lycée, et elle ne se cantonnait pas à un rôle tiède de petite amie de basketteur. Non, Aspen était une diva, une vraie, celle qui avait l’équivalent d’un loyer aux pieds ou des frais d’inscription à une fac locale investi dans sa robe de bal de promo. De plus, elle avait, par un hasard de la vie, héritée d’un cerveau en état de fonctionnement, qui lui permettait de faire à la fois partie de l’équipe de Volley du lycée, de l’orchestre, d’être au bureau des élèves tout en conservant une vie sociale à en faire baver la plupart des élèves du petit lycée de Radcliff. Oui, Aspen était cette adolescente agaçante à qui tout souriait –et notamment les garçons-, et qui profitait allégrement de tous ses privilèges. Elle n’allait quand même pas laisser sa part au chien.

Ses affaires rangées dans son casier, Aspen était restée quelques minutes à discuter avec ses amis, avant de leur fausser compagnie. Le soleil était déjà haut dans le ciel de cette journée de printemps, et la douceur du fond de l’air la motivait à lire son ouvrage imposé de littérature tranquillement sur le toit du lycée, installée confortement sur un banc avec ses lunettes de soleil sur le nez et une canette de thé glacé. Ça lui paraissait être le bon plan ça. A peine arrivée sur le toit, elle balaya l’endroit du regard à la recherche d’intrus à virer vite fait, bien fait. Ses yeux se posèrent sur une silhouette interminable étendue sur l’un des bancs, et ses lèvres s’étirèrent à son tour, alors qu’elle fonçait en direction de cette dernière et de la fumée qui émanait de cette foutue clope dégueulasse :
- Evidemment que c’est moi, tu connais d’autre rousse aussi fantastique dans ce lycée ?
Question rhétorique, elle était la seule rouquine de leur promotion, et celle qui était en terminale …. N’était pas un cadeau, vraiment. D’un geste de la main, elle lui fait signe de se redresser pour qu’elle puisse lui claquer la bise, non sans monter sur le banc pour se retrouver vaguement à sa hauteur –une blague vieille comme le monde entre eux-. Elle connaissait Noeh depuis des lustres, tant et si bien qu’elle le martyrisait presque avec autant de plaisir que son propre jumeau, c’était dire. Elle n’en manquait pas une pour l’embêter avec la complicité de Sam, qui était son seul garde-fou en manière de maltraitance gémellaire. Son sourire carnassier s’étire un peu plus alors que le garçon lui demande si elle est seule ou non :
- bah alors Callahan, on a un petit crush sur Betty ? Alors ça, c’est TROP mignon.
Non, pas trop en fait, mais Aspen ne pouvait pas s’empêcher d’embêter Noeh, parce que c’était trop facile. Elle posa son sac aux pieds du banc, sortant juste sa canette d’Ice tea pour en boire une gargée, avant de répondre à la question de Noeh d’un air grossièrement désolée :
- Navrée de te décevoir Chou, mais Betty est probablement occupée dans les toilettes du gymnase avec mon cousin Desmond. Je crois qu’elle a dans l’idée de tomber enceinte de lui avant les graduations. Si  c’est pas de l’ambition ça.
Le pire, c’est qu’elle n’avait rien contre cette brave Betty, loin de là. Elle n’était pas la première à tomber dans les filets de son cousin, et elle ne serait probablement pas la dernière, alors il n’y avait rien de scandaleux dans son comportement : simplement, elle ne la trouvait pas bien futée, et c’était quelque chose de rédhibitoire pour la Wolstenholme. Betty et ses grandes jambes suivait la clique en gloussant de temps en temps, n’osant pas ouvrir la bouche trop souvent de peur de dire quelque chose de stupide, ce qui sous entendait cependant qu’elle avait un certain instinct de survie. Dire des bêtises en face d’Aspen, Sam ou Graziella, ou pire encore Desmond, c’était la mort sociale assurée. Aspen remit ses cheveux derrière son épaule, s’asseyant à côté de Noeh sans aucune gêne :
- Rectification, il y a surtout moi, c’est tout ce qui compte non ?
Si, bien sur que si. Il se serait bien emmerdé si il avait eu Betty l’idiote devant lui, avec pour seul conversation ses gloussements et seule vue ses cannes de girafe. Pour les avoir constamment sous le nez, Aspen pouvait le confirmer : on s’en lassait, à la longue. Elle redescendit ses lunettes de soleil sur son nez, s’installant bien confortablement de la même manière que Noeh, le nez en l’air :
- Bien aimable mon seigneur, j’y aurai jamais pensé toute seule. Pure curiosité, tu sèches quoi comme cours là ?
Elle connaissait les emplois du temps de Sam et de Lorcan par cœur, mais avait toujours un doute pour celui de Noeh. Il fallait dire qu’il n’allait qu’à une petite moitié de ses classes, alors elle était susceptible de le retrouver dehors, le nez en l’air, à peu près à tout moment.




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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeJeu 7 Avr 2016 - 2:27

La mine dégoûtée qui se dépeint sur le visage du cadet Callahan lorsqu'Aspen lui annonce où se trouve possiblement Betty à l'heure actuelle est magique. Une piètre précision sur le fait qu'elle pouvait pas être intéressée par lui, ça aurait été. Mais non, maintenant il a les images dans la tête et il est répugné à la fois par ce feuilleton-cauchemar qui se déroule dans sa tête et la mauvaise nouvelle. Et en plus elle en profite pour se foutre de lui. « C'est mignon, c'est mignon, en attendant, ton cousin, faut l'castrer. » Ce gars leur pourrie la vie, à lui et Lorcan, c'est officiel. Même pas le temps de remarquer une fille qu'il est déjà en train de causer avec elle – ou plus. Il doit pas être normal, ou humain, Desmond, à moins que ce ne soient les deux meilleurs amis qui ne le sont pas... Nan, impossible. Ils savent sourire, parler, s'adresser aux filles, alors pourquoi ça met trente ans à marcher avec eux ? L'adolescent n'a pas le temps de plus se pencher sur la question que la nouvelle intervention d'Aspen le tire de ses pensées. Un rire mi-choqué mi-amusé passe ses lèvres. D'autre rousse aussi fantastique dans ce lycée ? Nan, pas vraiment. L'adolescent sait même pas s'il pourrait répertorier toutes les demoiselles à la chevelure flamboyante de l'établissement. C'est pas comme s'il les remarquait pas, lui qui avoue avoir une légère préférence pour cette couleur de cheveux - et pour les blondes, comme Betty, et pour les brunes peut-être aussi – alors il peut bien lui accorder ça à elle. Enfin, un jour, il lui accordera peut-être. « Et sinon, le melon, Wostenholme, on est comment ? » Il l'observe avant qu'elle ne prenne place à ses côtés, de ce petit regard teinté de moquerie ainsi qu'une étincelle qui prouve qu'il n'a que trop l'habitude d'entendre ça, venant d'elle. Ça le fait rire cette confiance qu'elle peut avoir, et il n'arrive jamais à y faire grand mal. Elle est en béton armé, Aspen, sans doute fabriquée à base de la plus robuste des armures pour parer ses bêtises et se sortir de toutes les situations mieux que les autres. Noeh doit bien lui reconnaître – même s'il se garde de lui apprendre, elle pourrait en jouer, la connaissant, et l'adolescent supporterait pas de se retrouver dans une telle situation. « Ça t'intéresse hein... », qu'il souffle, le nez en l'air et un petit sourire sur les lèvres, quand elle s'enquiert enfin du cours qu'il loupe pour être assis là, à côté d'elle. Aspen c'est la première de la classe, de toute la promo même. Noeh sait pas comment elle fait pour être concentrée tout le temps. Il l'observe quand ils ont des cours en commun, et ça reste pourtant un mystère même après tout ce temps. Au primaire, c'était la même chose, au collège aussi, la maternelle, s'il s'en souvenait vaguement, il est certain que ce serait l'exacte même histoire. Qu'est-ce qui peut la passionner autant dans ce que racontent leurs profs ? Certes, elle veut des bonnes notes. Noeh a compris le concept. Mais elle aurait les capacités de faire autre chose durant les heures de cours puis de tout rattraper en deux secondes une fois chez elle, avant les entraînements ou avant une de leurs sorties. Sauf que le Callahan a remarqué qu'elle faisait ça, se détacher du blablah des enseignants, de façon aussi rarissime que le moindre investissement de sa part dans n'importe quelle matière – exceptée en Histoire. D'ailleurs, cette année ils ne sont pas dans la même classe pour ce cours et c'est tant mieux : l'année précédente, c'était à celui qui aurait la meilleure place dans le classement de la classe et les quelques prises de bec qu'ils ont eu à ce sujet sont encore dans les mémoires – en particulier celles de leurs jumeaux. Noeh aime juste lui rappeler que s'il le voulait, il la rétamerait en un claquement de doigts. Et l'Histoire est un point fort qu'on ne peut lui enlever, deal with it Wolstenholme. « L'anglais. » Après un petit haussement d'épaules, le lycéen tourne la tête vers Aspen. Tant pis s'il bronze que d'un profil, il séchera un autre cours demain pour remettre les compteurs à zéro. C'est pas vraiment ce qui fait peur à Noeh. Il a juste envie de savourer la mine désespérée de son amie qui comprend pas son besoin de fuir les profs, leurs camarades et les salles de classe pour venir larver sur le toit du lycée. Se raclant la gorge, l'adolescent termine sa cigarette, l'écrase sur le banc, la laisse reposer là, tout en poursuivant. « J'ai eu une bonne note en maths, je suis sous le choc, j'pouvais pas aller en cours dans cet état. » Noeh cherche à puiser au plus profond de son être son maigre talent pour la comédie, histoire de rester un minimum crédible. Si elle relève le nez, il est juste foutu, parce qu'il a son petit air de crétin pas fini sur les traits, celui qui le fait passer à la fois pour un gosse qui n'a pas grandi et un adulte qui n'en sera jamais vraiment un. Noeh est dans cet entre-deux où il commence à comprendre qu'un jour, ses conneries, il devra peut-être les arrêter, sauf qu'il n'en a pas envie. Pas encore. Il y songera quand le moment sera venu. En attendant, il continue de suivre cette ligne de conduite qui lui correspond si bien : agir sur un coup de tête et voir ce qui se passe ensuite. En exemple tout désigné, ce qu'il trafique avec cet emploi du temps donné au début de l'année qu'il revisite à sa façon. Chaque jour, de chaque semaine, de chaque mois. Une année scolaire faite de hauts et de bas – beaucoup de bas – que Noeh s'imagine gérer comme il en a envie alors qu'en vérité il gâche tout. Sauf qu'il est tellement bon quand il s'agit de foutre en l'air les choses, d'après ses parents, qu'il lui a pris la mauvaise idée d'en faire sa marque de fabrique. Résultat, Noeh Callahan se retrouve sur le toit du lycée pour la 5ème fois en deux/trois semaines, alors que sa place toute trouvée n'est autre qu'en cours, comme tout élève studieux et soucieux de son avenir. Sam lui en touchera encore deux mots, ses parents aussi. Puis ils dériveront sur le fait que ses résultats aux entraînements sont médiocres, en partie parce qu'il s'y rend, à eux aussi, quand il l'envie lui prend. Sachant que ces entraînements, c'est aux yeux de Noeh une torture encore plus perfide et tordue que les cours auxquels il s'efforce d'assister au lycée, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi il choisit de les éviter... sans même plus s'en cacher. « Et toi ? Tu sèches quoi ? » Callahan préfère lui enlever sans attendre de la tête la possible idée de développer sur sa « bonne note en maths », ce serait s'aventurer sur un terrain dangereux. A la place, il espère la confronter à une faute qu'elle n'a jamais commise auparavant, juste pour voir quelle excuse - irrecevable d'avance, c'est certain - Aspen va bien pouvoir lui servir. Noeh lui donne un léger coup de coude, pour ne pas lui laisser le temps de trop méditer sur le sujet.
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeJeu 7 Avr 2016 - 9:36

Funny Sunny Afternoon
Aspen & Noeh





Aspen ne pouvait décemment pas résister à la tentation d’évoquer Desmond devant Noeh, et encore moins quand elle savait ce qu’il était en train de faire avec Betty : Noeh était d’une frilosité proche de la pudibonderie quand il s’agissait de ces choses là, c’était assez dingue. Et elle, ça la faisait jubiler de voir le nez du jeune homme se retrousser dans cette petite moue écœurée à l’idée que les jambes de la blonde ne touchent plus le sol, ahahah. Elle roula des yeux en entendant la riposte de Noeh : pitié chou, même sans ses attributs, il serait capable de faire tomber les filles rien qu’avec ce qu’il était capable de faire de ses Mains. C’est pas elle qui le disait, c’était Shonda, Brittany, et elle pensait même l’avoir entendu de la bouche pulpeuse de Shirley. Elle aurait du être dégoutée d’entendre les prouesses de son cousin, qu’elle connaissait depuis sa naissance, ni plus ni moins, mais ça la faisait tellement rire de lui rapporter le récit de ses exploits qu’elle ne pouvait s’empêcher de tendre l’oreille. Il fallait avouer objectivement que Desmond, c’était quand même le haut du panier, avec sa mâchoire carrée et ses yeux clairs, sans compter son air hautain de roi du monde, il avait de quoi cueillir les filles comme des pâquerettes dans un pré, les posant sur la commode de sa chambre comme des trophées avant de … Bref. Il y avait pas des masses de garçons qui pouvaient lui faire concurrence, en tout cas sur le plan physique. Peut-être le capitaine de l’équipe de hockey, et encore, Aspen n’était même pas certaine qu’il tiendrait sur la distance : il avait déjà des signes avant-coureurs de calvitie, ce pauvre Boyd serait dégarnie avant d’atteindre la trentaine

- Pourquoi tout de suite le castrer hein ? Si il leur fait du bien, grand bien lui fasse aussi, il se dévoue pour la cause… Et le melon, presque mur, d’ici l’été avec du jambon Italie ce sera parfait.

Aspen gloussa de ses bêtises, s’inspectant ses ongles fraichement manucurés : toutes les filles ne s’intéressaient pas à Desmond Lecter, loin s’en fallait, alors Noeh n’avait pas à s’inquiéter, il finirait bien par trouver une fille suffisamment patiente et résiliente pour l’écouter dire des âneries à longueur de journée sans avoir envie de l’étrangler. Ça devait bien pouvoir se trouver quelque part. elle étendit ses jambes pâles devant elle, ôtant ses escarpins pour se retrouver pieds nus sur le bitume, croisant les bras derrière sa tête avant de souffler un :

- Ça m’intéresse grave même, je suis pendue à tes lèvres, dis moi tout, je n’en peux plus.

Elle ne faisait même pas l’effort de ne pas paraitre sarcastique, profitant des rayons du soleil qui réchauffaient la peau de son visage et de sa gorge. Elle aurait presque pu s’endormir comme ça, un peu de repos avant de se remettre à bosser et à s’entrainer n’aurait pas été du luxe, mais c’était sans compter les bêtises de Noeh qui lui annonça fièrement avoir eu une si bonne note en maths qu’il se devait de fêter ça en séchant tous les autres cours de sa journée. Ben voyons. Aspen fit glisser ses lunettes de soleil pour regarder Noeh par-dessous, un sourcil levé, l’air entendu devant son air idiot : le jour où le Callahan arrivait à avoir une note décente en math, elle se faisait bonne sœur pendant au moins une semaine. Pas de mensonge, pas de bitcheries, elle ne serait qu’amour de son prochain pendant sept jours. Autant vous dire que ce n’était pas près de se produire de sitôt. Elle remit ses lunettes correctement, avant de soupirer d’un air las :

- Comme c’est étonnant, de l’anglais. Et après ça va venir chougner pour que je fasse tourner mes fiches de lectures.

C’était presque devenu un jeu pour les garçons, de trouver un moyen de convaincre Aspen de faire une partie de leurs devoirs à leur place. Ça avait commencé part des flatteries, des compliments, les yeux doux, parfois ils la menaçaient, ce qui la faisait encore plus rire. Une fois, en désespoir de cause, Lorcan était allé piquer des fleurs dans un jardin pour les lui offrir en bouquet. Elle avait trouvé ça trop mignon. Elle ricana devant la tentative de détournement d’attention du jeune homme, sans même prendre la peine de tourner la tête vers lui :

- Pas de bol pour toi, je suis libre dans la plus grande légalité ! La prof de chimie est absente, aussi j’ai toute mon après midi de libre. Je comptais finir de lire le bouquin qu’on doit étudier en cours d’anglais, tu sais celui que tu es en train de louper en ce moment même…

Qu’elle insistait, non sans un certain plaisir. Elle sortit le livre de poche de son sac pour frapper l’épaule de Noeh avec avant de l’ouvrir à la page qu’elle avait corné pouvoir la retrouver, tout en soupirant bruyamment. :

- D’ailleurs il faudrait que je le termine d’ici la fin de la semaine, si je veux pouvoir faire mes fiches à temps. Il est sacrément chiant si tu veux tout savoir, alors je serai intransigeante sur les contrepartie à ma générosité. La fin de l’année approche, les conseils de classe aussi, je crains fort que mes exigences ne soient plus à ta portée, mon chou …

Bon, en réalité, elle finissait toujours par céder, au moins à Lorcan, et ce dernier s’empressait de sauver la mise à son meilleur pote. Mais bon si elle pouvait les faire mariner un peu, elle ne bouderait pas son plaisir …




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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeSam 9 Avr 2016 - 11:33

Okay, ce regard, il signifie qu'elle a compris son ironie pourtant bien dissimulée. Enfin, Noeh a l'impression qu'elle était bien masquée il y a deux secondes, là il a un doute. Évidemment qu'il a pas eu de bonne note en maths. Sinon il aurait réagi de façon bien plus démesurée ; peut-être aurait-il photocopié la copie pour la placarder sur tous les casiers de l'établissement. Histoire que personne ne loupe cette histoire à écrire dans les anales, et qu'en même temps Noeh puisse voir tous ses camarades s'unir à l'unisson pour le haïr. C'est une idée à garder. Heureusement qu'il fait pas ça pour chaque copie d'Histoire, le lycée serait joli... Affichant un sourire immense en réponse à l'air suspicieux d'Aspen, le lycéen constate qu'elle ne s'étend pas plus sur le sujet. L'anglais, c'est tellement plus intéressant, surtout quand il vient d'annoncer qu'il loupe en connaissance de cause ce cours. L'adolescent laisse échapper un soupir amusé. C'est pas beau de mentir. Il demande presque jamais ses fiches de lecture. Il lui arrive de le faire, mais c'est vraiment lorsqu'il n'a plus le choix... Bon, ce qui semble arriver souvent, très souvent, sauf que Noeh réalise à peine vu que c'est une mauvaise habitude qu'il a pris, tout comme Lorcan, et qu'à présent c'est presque devenu une tradition. Il y a que des avantages ! Aspen écrit bien, de un, ensuite elle développe juste ce qu'il faut, n'en fait jamais trop, puis au final elle sait qu'elle leur prêtera forcément ses fiches à un moment ou un autre alors elle fait des efforts. Si c'est pas adorable, ça. Ce qui l'est moins, c'est apprendre qu'elle ne loupe rien. Noeh désespère. Faut vraiment qu'elle tente le coup, un jour, sinon elle le regrettera un jour. Comme lui regrettera sans doute de ne pas plus s'être investi dans ses années de lycée. Enfin, pas sa faute si ça l'ennuie, ou que les profs préfèrent lui crier dessus plutôt que de se préoccuper des autres. Chaque cours de ce lycée est une copie conforme du précédent, à cela prêt que la matière change – et encore, pas toujours. Le livre de poche qui atterrit contre son épaule sort le cadet Callahan de ses pensées. « Aïe ! », qu'il rétorque d'un air faussement triste. Son regard dérive du visage d'Aspen jusqu'à son livre qu'il lui arrache d'un geste agile. « Fais voir. » Elle blablate sur toutes les choses qu'ils vont devoir encore faire, lui et Lorcan, pour mériter de zieuter son boulot plutôt que de le fournir d'eux-même. Les sourcils de Noeh se froncent. « C’est quoi ce bouquin ? J’ai pas souvenir de lire ça moi. On a déjà changé ? » Un sourire amusé étire ses lèvres, alors qu'il se tourne vers son amie pour qu'elle n'en loupe rien. Il avoue bien aimer quand elle démontre sans gêne qu'elle est épuisée d'endurer ses bêtises. Mais, pour le coup, c'est vrai : il a aucun souvenir d'avoir entendu le prof annoncer qu'ils passaient dorénavant au livre suivant dans la liste de tous ceux à lire durant l'année, du coup il est un peu paumé. Complètement à la ramasse, même, si l'on prend en compte le livre qui gît sur sa table de chevet et qu'il a tant de mal à approcher sans avoir les yeux qui se dessèchent rien qu'à le regarder. Oui, Noeh a un léger (énorme) temps de retard, en fait, et c'est à se demander quand est-ce qu'il a véritablement remis les pieds en cours d'anglais – mental et physique connectés, s'entend. Son doigt joue quelques instants avec la courbure faite par Aspen en haut de la page, avant de la lisser au plus vite puis de refermer le livre aussi sec. Bon, elle retrouvera quand même en un claquement de doigt la page, l'encornure est encore visible malgré sa piètre tentative de la faire disparaître, mais si ça peut donner l'illusion que la page vient d'être perdue et que Wolstenholme va devoir passer des heures à la retrouver, Noeh est content. « Enfin, parlons des contreparties. » L'adolescent fait claquer le livre dans son autre main et se tourne vers elle, omettant soudain pourquoi il était là à la base – esquisser l'espoir de ne plus ressembler constamment à un cadavre ambulant. Peut-être que ça ira mieux plus tard, en vieillissant, peut-être que sa peau laissera moins apercevoir ses veines, ici et là, mais en attendant, c'en est presque flippant. Surtout la nuit, avec la lumière de la Lune qui éclaire quelques parcelles de sa peau découverte, quand ils sortent, dans ces moments où il ferait pâlir de jalousie Dracula. Enfin, Noeh voit les choses comme ça, surtout quand il côtoie h24 une Sam qui bronze sans même avoir à la demander et qui a toujours eu cette carnation si divergente de la sienne, mais on sait tous qu'il a cette légère tendance à l'exagération qui l'empêche de voir les choses telles qu'elles sont. Normales, en somme. Observant une Aspen avec ses lunettes de soleil sur le nez, l'adolescent se rapproche un peu d'elle, avant de venir secouer le livre devant son visage pour masquer un peu le soleil avant que la couverture ne vienne cogner délicatement son nez. Si elle n'accepte pas, cette fois-ci, il l'aura à l'usure, c'est évident. « Que veux-tu en échange de tes merveilleuses fiches de révision ? », quémande un Noeh enjôleur d'un ton mielleux. Avant de se mettre en tête de lui mener la vie dure, essayer de se montrer compréhensif et un minimum mature est sans doute de rigueur. Pour qu'au moins Aspen ait le sentiment qu'il a fait un effort... « Hors de question que je porte ton sac, Wolstenholme, n’y pense même pas. » Un bref effort, certes, mais un effort quand même. Sans avoir besoin de dessin, Noeh sait toujours comment termine ce genre de discussions et, comme toujours, lui reviennent en mémoire les innombrables sacrifices qu'il a dû faire pour mériter de tenir, ne serait-ce que 5 secondes, une fiche de lecture d'Aspen Wolstenholme dans les mains.
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeSam 9 Avr 2016 - 14:44

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Aspen & Noeh





Avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, le jeune homme lui avait fauché le bouquin usé pour le feuilleter comme s’il s’attendait à y voir des images pour comprendre l’histoire en un coup d’œil. Il fronça les sourcils, et Aspen comprit qu’il était encore plus dans le pétrin qu’il ne voulait bien l’avouer. Si il ne savait même pas quel livre ils se devaient de lire ce mois ce, il n’était pas sorti de la panade …

- Bon, j’exagère un peu, ce bouquin est pas si terrible… Et, oui, on a fini vol au dessus d’un nid de coucou il y a plus d’une dizaine de jours, tu sais, Lorcan a du te donner mes notes après l’entrainement du mercredi … Là on attaque Des Fleurs Pour Algernon, de Daniel Keyes…

Elle attendit une réaction quelconque de Noeh à l’énoncé du titre, mais non, rien ne sembla lui venir, ce qui fit lever les yeux au ciel à la rouquine :

- Prix nebula de la meilleure fiction en 1966, Allo ? C’est plutôt bien écrit en réalité, mais ça te fait pas bondir de joie comme histoire quoi. Bref…

De toute façon, parler littérature avec Noeh Callahan alors qu’il paressait sur le banc du toit revenait à expliquer les bienfaits de l’escalade à une truite. C’était une cause perdue. Elle lui reprit le livre des mains pour le ranger dans son sac. Noeh pouvait bien faire le crétin désabusé, elle savait bien qu’elle devrait lui mettre un coup de pied au cul pour le forcer à bosser ses examens de fin d’année, s’il ne voulait pas redoubler sa première et se retrouver avec un train de retard sur les trois autres compères. Avec un peu de chance, de chantage et une solide argumentation pour titiller l’égo du jeune homme, elle avait bon espoir pour le faire s’enfermer quelques jours avec Lorcan à la bibliothèque ou dans une de leur chambre pour leur faire une petite remise à niveau intensive façon Aspen. Autant dire qu’elle leur ferait pleurer des larmes de sang, mais ils auraient leur année, sous le regard moqueur d’une Sam alanguie sur un transat au bord de la piscine. Elle releva à nouveau ses lunettes sur le sommet de son crâne, un sourire dangereux sur les lèvres. Son moment préféré : l’énoncée des conditions inhérentes à sa future générosité intellectuelle. Il fallait dire qu’elle s’était découverte des trésors d’inventivité quand il s’agissait d’en faire baver à Noeh ou Lorcan en échange de ses notes impeccables. Sam, c’était une autre histoire, d’abord parce que c’était une élève bien plus studieuse, et ensuite parce qu’Aspen adorait bien trop sa meilleure amie pour lui refuser quoi que ce soit, c’était comme ça. Elle laissa un silence s’installer entre eux, le temps que Noeh envisage le pétrin dans lequel il s’était potentiellement mis et le temps qu’elle puisse savourer cet instant de supériorité éclatante, se tapotant les lèvres du bout de l’index :

- Voyons, qu’est ce que je pourrais te demander que je ne t’ai pas déjà fait faire… Parce qu’on commence un peu à avoir fait le tour sur les gentillesses, va falloir passer à la vitesse supérieure…

Elle avait des idées bien sur, mais elle avait bien envie de le faire bisquer un peu avant d’être sérieuse. Elle leva les yeux au ciel devant la réflexion presque vexante de Noeh sur son portage de sac, arquant un sourcil :

- Mon chou, mon sac je me le fais porter gracieusement par un ou une petite seconde si il est trop lourd, j’ai pas besoin de ça de ta part, respecte toi bon sang.

D’un geste gracieux ou presque, elle bascula sur le coté pour allonger ses jambes dénudés sur celles du jeune homme, lui agitant ses orteils sous le nez. Maintenant qu’il faisait enfin doux, elle avait rangé avec enthousiasme les collants et autres jeans au fond de son dressing pour retrouver ses très chères robes et jupes, qu’elle s’amusait à chercher juste assez courtes pour mettre mal à l’aise Lorcan, et juste assez longues pour être bien dedans. Elle savait se mouvoir de telle manière d’en montrer ni trop, ni trop peu, et si elle arrivait à faire monter le rouge aux joues de Noeh ou à l’énerver, ce serait encore mieux :

- Première proposition : un super massage des pieds par tes mains expertes. Et pas un truc de 10 secondes avec un air dégouté, un vrai massage de mes petits petons délicats à la pédicure parfaite.

Elle gloussa devant l’air impayable qui se peignait sur le visage du garçon, avant de se rapprocher un peu, ses jambes toujours remontées au-dessus de celles de Noeh, ses pieds posés sur le banc et les bras autour des genoux.

- Seconde proposition … Tu viens à mon match de volley vendredi aprèm’, à savoir demain, après les cours. Ce qui sous entend que tu ailles en cours, bien sur. C’est mon dernier match à domicile de la saison, et t’es, genre, jamais venu me voir jouer, je me demande encore comment je peux te considérer comme mon ami. En plus, j’ai débauché la petite Viola Davis sur un des postes arrière, tu sais, la jolie p’tite Viola …

C’était une petite seconde qu’Aspen avait décidé d’apprécier il y a quelques mois, après qu’elle l’eut entendu se défendre vertement contre un terminal qui se moquait de ses lunettes épaisses dans un couloir. Malgré sa timidité, Viola était une gamine pleine de potentiel, qui serait jolie comme un cœur une fois l’ingrate période de la puberté passée. Et surtout, Aspen savait qu’elle avait un énorme coup de cœur sur Noeh, que ce dernier n’avait surement pas remarqué d’ailleurs, à continuer de baver sur des terminales aussi inaccessibles qu’inintéressantes.

- Alors, tu as choisi ta sentence ?





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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeSam 9 Avr 2016 - 20:31

Noeh dépose son coude sur le dossier du banc, contre lequel repose son dos, avant de venir apposer sa tête tout contre sa paume, pour adresser son plus beau sourire convaincu à Aspen. Il ne lui servira pas de larbin pour le reste de ses jours (de lycée, s'entend), il ne peut pas être plus ravi. « Comme c'est sympa », qu'il ricane. « J'disais ça comme ça, ça m'arrange vraiment que t'exploites les gamins plutôt que moi. » Gamins, gamins, Noeh a juste un an de plus qu'eux mais il s'imagine sans doute les surpasser dans à peu près tous les domaines. Ce qui est un peu le propre des premières et dernières années dans un établissement scolaire tel qu'un lycée. Même s'il aimerait pouvoir échapper à la règle, Callahan n'est par moment qu'une copie conforme à toutes les autres. Peut-être en plus borné, en plus moqueur, ou en plus ronchon – ou les trois. Haussant les épaules, l'adolescent n'a pas le temps de plus bouger que les jambes d'Aspen viennent s'échouer sur les siennes. « Qu'est-ce tu fais... », qu'il marmonne sans vraiment le réaliser. Son regard vient de remonter brièvement le long de ses jambes interminables et il est bien content qu'ils ne soient que tous les deux pour qu'il n'ait pas à expliciter son geste à Lorcan. C'était pas calculé, en plus, c'est juste... Juste venu comme ça, il a pas eu le temps de prendre conscience de sa connerie qu'elle s'achevait déjà. Voilà, il recommencera plus. Pourtant, à la seconde où il s'impose cette ligne de conduite, Noeh arrête de penser, le temps d'un instant, avant de se reprendre. C'est pas comme si c'était la première fois qu'Aspen démontrait une facilité déconcertante à tourner n'importe quelle situation à son avantage. Ses prunelles ont, malgré lui, eu toute la peine du monde à se détacher au plus vite de ses longues jambes dénudées, là, juste sous son nez, mais le cadet Callahan s'efforce d'écouter les choix qui lui sont proposés par la jeune femme, qui continue sur sa lancée de son ton naturellement pétillant. Il se marre à la première proposition. Son rire est un peu jaune, d'autant plus qu'elle venait de faire bouger ses ravissants orteils pour imager l'action, et Noeh se met à secouer la tête dans sa direction, pour ne pas qu'elle puisse se faire la moindre fausse idée. Jamais il fera ça. Regarde-moi bien, Wolstenholme, jamais. Même si glisser un compliment sur ses mains au beau milieu de son argumentaire aurait pu suffire à faire pencher la balance. « Pédicure parfaite ou pas, c'est pas trop mon délire dans tous les c- » Les mots de l'adolescent s'envolent quand elle préfère lui couper la parole en gloussant et se rapprocher encore de lui. Ses jambes toujours au-dessus des siennes, bien plus courbées que la seconde précédente, son regard noisette ancré dans le sien et un visage à la limite de la choupitude. Okay, la deuxième proposition, tout d'un coup, Noeh la sent pas du tout. Surtout que plus Aspen se rapproche, moins il est concentré, sachant pourtant qu'il n'a aucun droit d'avoir la moindre réaction face à sa proximité. C'est la jumelle de Lorcan, c'est son amie, et elle agit en confiance comme elle le ferait avec n'importe lequel de ses amis proches. En plus, Noeh a l'habitude de la voir agir comme ça avec lui. Dans deux secondes, voire moins, il se prendra une tape dans l'épaule pour avoir sorti la pire bêtise qu'il ne faut jamais lâcher à une fille qui vous fait l'offrande d'un marchandage pour récupérer ses fiches de lecture, les choses retrouveront leur logique implacable et tout ira bien dans le meilleur des mondes pour lui comme pour elle. Alors pourquoi il trouve son comportement étrange ? Ou alors c'est lui ? Ouais, ça doit être ça. Ses parents disent souvent qu'il est le plus étrange de leurs jumeaux, ça doit aussi fonctionner dans le groupe d'amis qu'ils composent avec Sam et Lorcan. Aspen lui expose sa deuxième idée et cette dernière a le mérite de plaire davantage et instantanément au jeune Callahan qui retrouve brusquement le sourire – risette délicate qui s'était un peu figée à l'approche de la jeune femme. Elle réitère sa question sur la sentence choisie, Noeh laisse entendre un bref « hum, hum », un peu ailleurs. Il pousse un soupir face à cette bouille attendrissante qu'elle lui sert, sans même réussir à rebondir sur sa remarque quant à une certaine Viola qui ne lui dit rien du tout, avant de pencher la tête sur le côté. Bon, si vraiment il n'y a que ça pour lui faire plaisir, il pourra bien trouver le moyen de faire un effort. « Je viendrai te voir demain. » Franchement, il s'attendait presque à pire. Le massage des pieds, il l'a perçu comme un premier niveau d'idées farfelues, parmi toutes celles qu'elle doit encore avoir en stock, mais venir l'encourager (ou la décourager, son comportement durant ce match n'est pas encore clairement stipulé dans le contrat) n'est pas la pire épreuve qu'il aura à traverser dans sa vie. En tout cas le suppose-t-il. Il lui fera un petit signe de la main lorsqu'elle pensera à tourner la tête vers les gradins, et voilà. De toute manière, si lui doit venir la voir, Lorcan et Sam seront pas loin. Manquerait plus qu'il se retrouve seul au milieu d'une foule d'inconnus, sans doute en délire, ce qui représente en somme tout ce que son petit côté asocial abhorre au plus haut point. « Promis. » Malgré tout ce qu'il peut en penser, Noeh est sincère. Il loupera pas ce dernier match important pour Aspen. Et il essaiera de pas faire la tronche. Si ça, c'est pas considéré comme l'ultime preuve qu'il mérite amplement ses fiches de révis... Ouais, non, les fiches de révisions, soudain, Callahan y pense plus. Il continue juste de fixer Aspen après son dernier murmure et se dit qu'il a jamais pu la voir de si près, ou peut-être avec leurs jumeaux pas loin, mais pas rien que tous les deux. D'habitude, leurs échanges ne sont qu'étincelle qu'il n'y a aucun risque pour les laisser ensemble, chacun sait qu'ils ne risquent rien si ce n'est une crise de nerfs. Pourtant, pour la première fois, Noeh reste silencieux. Il a rien d'idiot à lui sortir, un peu comme s'il n'avait plus trop de voix... Il a peut-être rêvé de ce moment une ou deux fois, sans y faire attention, sans y prêter, surtout, la moindre attention, et voir le rêve rattraper de façon aussi abrupte la réalité, c'est étrange. Tant, qu'il commence à zapper tout ce qui peut se passer autour d'eux – c'est-à-dire pas grand chose, ce qui le fait encore plus croire à cet instant bizarre qu'il est en train d'expérimenter – pour ne plus voir qu'Aspen. Est-ce que c'est pour ça que son souffle se fait rare ? Et, est-ce que c'est pour cette raison aussi, parce que c'est étrange, que sans prévenir ses lèvres capturent les siennes ? Au moment même où l'adolescent se permet une telle audace, la sonnette d'alarme résonne dans sa tête. Elle s'époumone à faire rebondir contre les parois de son crâne un message d'alerte qu'il capte à peine, car troublée par un autre son de cloche, un autre rythme à la fois plus doux et plus affolé, qui n'est cette fois-ci pas dans sa tête mais juste coincé au niveau de son cœur. La seconde suivante, le bout de ses doigts se met à le brûler agréablement, et c'est comme ça que Noeh comprend qu'ils frôlent la joue d'Aspen, dans l'espoir de peut-être pouvoir s'y déposer de façon plus appuyée... Qu'est-ce que tu fous ?! L'adolescent se recule brusquement, rouvre les yeux, les lèvres entrouvertes, encore plus secoué par ce qu'il vient d'initier que ce qu'Aspen doit en penser. Elle va le détester. Ou alors c'est déjà le cas. Lorcan va le tuer. Sam aussi. Noeh sait même pas pourquoi il a fait ça, il aurait pas dû, il est désolé, désolé, désolé... « Euh, tu-tu disais ? Vio-Viola ? », qu'il bafouille en se détournant d'elle. Sa main cherche à redescendre pour venir se poser sur le banc, mais dans sa tentative elle se dépose sur la jambe d'Aspen, ce qui lui donne l'impression de subir un nouvel électrochoc de l'erreur commise, et ses doigts viennent s'écraser avec nervosité dans ses cheveux pour éviter tout nouveau geste malheureux. « C'est qui Viola ? », que Noeh insiste, pour tenter de masquer la gêne qui lui interdit de la regarder. Non, il préfère fixer le reste du toit qui s'étend devant lui. C'est plus intéressant. Pas plus joli, du tout même, mais plus intéressant. Et poser des questions, ça lui permet d'oublier le goût de ses lèvres sur les siennes et c'est la meilleure chose qu'il puisse essayer de faire à présent qu'il a tout foutu en l'air. Alors s'il doit balancer des centaines de conneries pour effacer ce qui vient de se passer, Noeh le fera sans hésiter.
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeSam 9 Avr 2016 - 23:05

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Aspen & Noeh





Aspen exultait devant l’air de poisson hors de l’eau de Noeh, alors qu’elle frôlait le bout de son nez de son orteil : Elle était comme ça Aspen, toujours à jouer pile sur la ligne, sans jamais la franchir. Une gentille aguicheuse, plus par jeu que par sournoiserie. Et puis, ce n’était pas bien méchant, elle aurait pu faire ce genre de chose à Lorcan avec la même effronterie. Au détail près que son frère l’aurait probablement poussé pour la virer de là, en lui disant que ses pieds qui puent, il ne les voulait pas aussi près de son visage, merci bien. Noeh lui sembla déconnecter un moment, louchant sur sa cheville fine puis sur ses mollets, ses genoux, ses cuisses sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Aspen aurait probablement éclaté de rire si elle n’était pas déjà trop occupée à l’embêter un peu plus, alors elle se tenait plus près du jeune homme, accentuant visiblement sa gêne. Il était décidément bien pudique, le grand échalas, à s’émouvoir comme ça d’une paire de jambes aussi modeste que celle d’Aspen. Elle savait bien qu’elle n’avait pas les jambes de Betty, il lui avait bien souligné peu avant, alors il n’allait pas en faire tout en plat, si ?

Aspen s’était rapprochée donc pour délivrer sa seconde proposition, qu’elle trouvait tout de même plus raisonnable que la première. Ce n’était pas comme si un match de Volley durait des heures et des heures, et puis elle lui donnait l’occasion de se moquer d’elle si jamais son équipe perdait, elle trouvait que c’était plutôt de bonne guerre. En plus, parmi toutes les filles en short sur le terrain, il en trouverait bien une à son gout, non ? Vraiment, elle trouvait sa proposition limite généreuse, à bien y penser, et il serait totalement stupide de refuser. D’ailleurs, le jeune homme ne semble pas hésiter plus longtemps que ça, toussotant comme pour se remettre les idées en place, avant de lui donner la réponse qu’elle voulait : il viendrait la voir demain. Elle battit des pieds et applaudit des deux mains, ravie : Si Noeh venait, il ne tolèrerait pas de rester le cul vissé sur un des sièges inconfortables des gradins seul. Il trouverait le moyen de ramener soit Sam, soit Lorcan, soit les deux, et ça c’était juste génial. Rien que pour ça, ça valait bien toutes les fiches de lecture du monde. Elle ne cherchait pas forcément un public, mais l’approbation et la fierté de ses amis, ça c’était sur. Elle remercia Noeh d’un merci dit avec les yeux, alors qu’elle s’imaginait déjà une victoire éclatante couvée par les regards fiers de son trio de choc. Elle était tellement contente de la réponse du grand brun qu’elle ne vit rien venir.

Aspen ne croyait pas au coup de foudre. Pour elle, c’était un truc super pour les films, les romans à l’eau de rose, bref les trucs pour s’évader un peu de la réalité, le temps d’une belle histoire. Jamais elle ne s’était imaginée le vivre un jour, sentir l’électricité lui parcourir l’échine du bas du dos jusqu’au cerveau, déclenchant un feu d’artifice dans sa tête et affolant les papillons dans son ventre. Et surtout, surtout, jamais elle ne s’était imaginée que cela pourrait se produire à cause de Noeh. Elle l’avait envisagé bien sur, une fois, comme toute bonne adolescente aux hormones en ébullition, mais il faisait parmi des premiers qu’elle avait écarté de son viseur. Pas qu’il fut moche, loin s’en fallait. Non, c’était plutôt qu’il était le frère de sa meilleure amie, le meilleur ami de son frère. Autant dire que c’était pas touche, chasse interdite, on remballe tout et on s’en va. Et puis Noeh, c’était le sale gosse qui lui collait des chewing gum dans les cheveux quand ils étaient petits. C’était le garçon qui sabotait ses courses d’orientation parce que l’entrainement, il s’en fichait comme d’une guigne. C’était son adversaire de joute verbale, celui sur lequel elle avait affuté sa langue pointue et ses sarcasmes les plus agressifs. C’était, c’était … C’était celui qui venait de cueillir sa joue dans sa main, alors qu’il posait ses lèvres sur les siennes avec une douceur qu’elle lui ignorait totalement. Avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir – d’ailleurs, qu’aurait elle pu faire face à ça ? – Noeh avait reculé comme si elle venait de le mordre, les yeux écarquillés. Euh, c’était à elle de faire cette tête, pas à lui. Elle se racla la gorge, sentant le rouge lui monter dans le cou et remonter jusqu’à ses joues.

- Viola c’est une fille de seconde qui joue avec moi au Volley et …

Elle baissa les yeux en sentant la main de Noeh tomber maladroitement  sur sa cuisse. Il l’avait fait exprès ça, c’était obligé non ? Et le pire, c’était qu’il reposait la question sur Viola, l’air complètement perdu.

- Sérieusement Noeh ? Sérieusement ?

Oui, pour qu’elle l’appelle par son prénom, c’était que ça l’avait perturbé, vraiment. Elle fit claquer ses doigts devant les yeux de Noeh pour qu’il arrête de regarder le soleil – il allait se cramer les rétines avec ses bêtises- avant de soupirer.

- T’es vraiment trop con hein …

D’autorité, elle tira sur l’encolure de la veste de Noeh pour le forcer à tourner la tête vers elle, et attrapa ses lèvres des siennes à son tour. Comme ça, juste pour être sure de ce qu’elle avait senti, la première fois. Et surtout pour qu’il arrête de rester là comme ça pantois, le nez en l’air, c’était agaçant. Elle poussa le vice jusqu’à l’attirer un peu plus contre elle, avant de rompre le contact mois brutalement que lui, avant d’épousseter une saleté invisible sur l’épaule de Noeh, se pinçant les lèvres avant de reprendre d’un air faussement détaché.

- Bon, voilà, du coup, vu que c’est pas que de ta faute, on va dire que ça n’a pas existé, n’est ce pas ?

C’était étrange, elle n’avait pas vraiment l’air convaincue de ce qu’elle était en train de raconter. D'ailleurs, elle n'avait pas bougé d'un pouce.



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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 1:30

C'est un rêve. C'est un rêve. Un rêve, un rêve, un rêve. Rien de plus, rien de moins. Ça n'a rien de réel ce qui vient de se passer. Il va se réveiller. Dans un sursaut, avec un sourire sans doute, Noeh va s'éveiller dans la pénombre de sa chambre puis se rendormir aussitôt. Callahan n'est pas sur le toit du lycée, avec Aspen, il profite juste d'une bonne nuit de sommeil, chez lui, si reposante qu'elle lui offre le supplice d'un songe singulier comme il peut en faire parfois. Pourtant, sa gorge nouée lui intime le contraire. Elle initie une prise de conscience lente et sinueuse, qui dérive vers son cœur qui n'arrive pas à se calmer, à ce regard qu'il ne peut pas encore replonger dans le sien, à cette chaleur incontrôlable qui lui est montée aux joues. Même s'il ne le fait pas physiquement, à l'intérieur, le lycéen secoue la tête, encore et encore. Pour réagir, pour arrêter de rester stoïque, pour faire cesser les questions. Pour ne pas voir la vérité en face. Noeh n'a pas les lèvres gonflées par une passion qu'il n'a pas maîtrisée, il n'a pas l'estomac qui le chatouille alors que personne ne le touche, il n'a aucune difficulté à respirer. Il nie en bloc la moindre pensée pensée qui cherche à le confronter à ce qu'il vient de faire. En général, il assume la majorité de ses actes. Du haut de ses 16 ans, ses coups de gueule, ses coups de cœur, ses conneries comme ses fautes (plus rares à ses yeux car il a du mal à les considérer comme telles), il les porte sous le bras à chaque fois. Alors pourquoi il arrive pas à le faire maintenant ? Il s'en fout de Viola, de qui elle est, pour Aspen, le lycée, la tête qu'elle a ou le rôle qu'elle a dans l'équipe de volley, c'est pas cette question qu'il aurait dû poser. D'ailleurs, il aurait même pas dû laisser passer la moindre réplique si ce n'est une excuse franche pour ce... ça. Malheureusement, si Noeh ne l'a pas fait sur le coup, c'est pour une raison toute simple : dans son cerveau à la mécanique bien huilée, trop bien huilée, ce baiser est parti se caser dans la catégorie inverse à celle des « fautes » (impardonnables, mortels, toutes sortes de faute se trouvent dans ce panier-là) sans qu'il ne puisse rien y faire. Et qu'il n'ait vraiment envie d'y faire quelque chose ? Noeh sent qu'il s'enfonce tout seul. La culpabilité commence à devenir un poids évident sur ses épaules qui s'affaissent un peu, sans qu'il ne réussisse à se lever pour laisser Aspen tranquille. Elle a pas besoin de voir ça, de deviner qu'il est chamboulé de l'intérieur comme rarement. Il se demande même si ce n'est pas la première fois. Non, non, il se pose pas la question, ça ne fait qu'empirer la situation. Elle peut pas comprendre... se faire une idée concrète du fait qu'il a déjà possiblement pensé à elle en omettant la notion d'« amie » supposée encercler son être telle une aura protectrice. Ça n'a été le lot qu'une ou deux pensées qui se sont envolées dans le vent, quand son esprit divaguait à cause de l'alcool ou qu'il était allongé sur son lit à réfléchir à tout un tas de truc, comme le font tous les ados de leur âge, mais elles ont manqué faire leur bout de chemin. Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à maintenant, où elles sont fait un retour plus que triomphal dans la tronche du lycéen. Pourquoi est-ce qu'ils ont désigné ce toit comme refuge, tous les quatre, aussi ? S'ils avaient pas fait ça, il n'aurait jamais embrassé Aspen parce qu'ils se seraient pas retrouvé ici mais dans une salle d'études ou la bibliothèque de l'établissement où le moindre rapprochement est prohibé. Seulement, ils sont là et... Noeh. A cet appel franc, le cadet Callahan jette un bref regard à Aspen. Merde. Même pas foutu de tenir sa promesse juste 5 minutes, le temps que les choses se calment. Enfin, se calment, c'est au final vite dit. Une insulte fuse à la volée, et Noeh a presque le temps d'être soulagé et de se dire que les choses n'ont pas changé que, déjà, cette idée papillonne loin, très loin. Elle s'évapore comme une bulle de savon éclaterait après avoir brillé sous les rayons du soleil, un peu comme eux maintenant, ce qui ranime son cœur d'un rythme assourdissant. Ça doit être son comportement qui agace Aspen, comme toujours, qui la pousse à l'attirer de nouveau à elle pour prendre exemple sur ce qu'il a osé faire juste avant. D'abord, Noeh écarquille les yeux, abruti par cette chaleur qui remonte en flèche pour venir colorer son visage. Et, en à peine deux secondes, il se remet à tout oublier : le prétendu rêve précédent, le toit du lycée, qui elle doit normalement rester à ses yeux. Une amie, une simple amie. Une fille qu'il ne doit pas toucher à cause des liens sacrés de l'amitié. Noeh oublie tout parce qu'Aspen répond et qu'il y croit si peu qu'il préfère profiter égoïstement du moment plutôt que de se priver et de regretter après. L'adolescent la laisse se rapprocher encore, alors que cette fois-ci sa main se pose franchement sur sa cuisse et que ses dents viennent presque mordre l'une de ses lèvres alors qu'elle s'éloigne - déjà. Pour le coup, c'est clair : Noeh n'a pas l'art ni la manière, il n'est pas tendre de façon conventionnelle, mais il ne peut pas être plus sincère qu'en cet instant. Son regard capture chaque expression du visage de la jeune femme. Il refuse de le détourner comme avant, impossible. Ses doigts qui frôlent son épaule et la réplique qui accompagne ce geste (presque) anodin font froncer les sourcils à Noeh. Il sent que quelque chose déforme ses traits, vers le bas de son visage, jusqu'à ce que cette chose courbe ses lèvres d'un sourire idiot. « Mais c'est de ma faute... » Il pince les lèvres, à son tour, pour essayer d'arrêter de sourire. Il doit pas être content. Pourquoi il est content ? Ça veut rien dire, et de toute manière c'est interdit. Censuré, défendu, illégal. Noeh Callahan est qu'un foutu hors la loi fier de sa dérive. Alors que deux minutes plus tôt, il l'assumait à moitié. Sauf que c'était avant qu'Aspen démontre autant de détermination à reproduire le premier baiser, qu'il hésitait, dorénavant les choses sont légèrement différentes. « On peut dire que ça n'a pas existé si c'est ce que tu veux. » L'adolescent avoue ne pas très bien comprendre si derrière sa question se cachait ce qu'il voulait y entendre ou non. Indécis, il préfère éviter de cogiter à voix haute pour ne pas la froisser. Il est tellement doué pour tout massacrer en un mot – si ce n'est un regard – qu'il prend pour une fois des pincettes pour s'exprimer. Gâche pas tout. « Je sais pas pourquoi j'ai fait ça, enfin si je sais, enfin je crois, mais t'es- » Serrant les dents, le cadet Callahan réalise qu'il est mal parti. Très mal parti. Mais bon, au point où il en est, autant se jeter à l'eau. Peut-être le détestera-t-elle pour de bon après cette ultime discussion, peut-être pas. En tout cas, une chose est sûre : elle, elle pourra oublier, pas lui. « C'est toi. » Toi, la sœur de Lorcan. Sa jumelle. La jumelle de son meilleur ami. Son regard continue à se perdre dans le sien, ou sur les traits de son visage, ce qui l'aide plus ou moins à faire comprendre ce qu'il veut rendre évident. C'est interdit par le code des amis, encore plus par celui des amis pour la vie, ce qu'il vient de commettre comme crime à l'encontre de l'amitié sacrée qui le lie à Lorcan Wolstenholme. Comment il réagirait, lui, si à son exacte place se trouvait Lorcan avec Sam dans les bras ? Ils se connaissent tous depuis qu'ils sont gosses. Ils ont grandi ensemble, fait les quatre cent coups ensemble, bravé les interdits côte à côte et vécu des dizaines, centaines de trucs qui font qu'ils ne pourront jamais oublier toutes ces années. Qu'est-ce qui donne le droit à Noeh de tout foutre en l'air ? Rien. Rien du tout. Et pourtant, il a plus qu'une seule question sur les lèvres. Une question d'un égoïsme fou par rapport à son amitié avec Lorcan, un pied de nez terrible à tout ce qu'ils peuvent partager tous les deux et la confiance aveugle qu'a son meilleur ami pour lui. Confiance que Noeh n'a pas vraiment l'impression de réduire à néant de son côté, en toute logique, mais qui sera sans doute piétinée un jour lorsque cette histoire arrivera aux oreilles du Wolstenholme. « T'as fait ça parce que je l'ai fait ou parce que t'en avais envie ? » C'est bien comme ça que ça marche entre eux depuis le début, non ? Ce que l'un fait, l'autre l'imite ou le surpasse. D'habitude ce sont pas des échanges aussi... physiques, mais des joutes verbales à faire pâlir les pires couples en crise. En l'attente de sa réponse, Noeh réalise que sa main est toujours contre sa cuisse. Elle n'a pas bougé d'un millimètre, comme si ce geste était d'un naturel qu'il veut à tout prix éviter de bafouer. Il n'a aucune idée de la réponse qu'il veut entendre, positive ou négative, qu'importe, il a juste besoin qu'Aspen soit d'une honnêteté à lui crever les tympans et le cœur maintenant plutôt que trop tard.
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 10:57

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Merde. Merde, merde, merde, c’était chouette. C’était très chouette même, alors que son cœur s’emballe et que sa langue caresse celle de Noeh dans un baiser bien plus osé que celui qu’il lui avait donné en premier lieu. Elle ne rêvait pas hein, ils étaient bien en train de se galocher comme un couple indécent sur le toit du lycée ? Le garçon avait posé sa main sur sa cuisse à nouveau, dans un geste qu’elle était sure d’être volontaire cette fois ci, et l’avait serré un peu plus contre lui alors qu’elle raffermissait son emprise sur le col de Noeh. C’était bon, alors que ça n’aurait pas du tout du l’être, et la tête d’Aspen se mit à tourner. Oh oh. Elle s’était faite violence pour reculer alors qu’elle avait perçu un mouvement de tête de Noeh, comme s’il allait prolonger ce baiser qui lui retournait déjà le cerveau. Voilà, ils étaient quittes, il allait arrêter de faire la gueule, hein ? Pour arrêter de faire la gueule, il arrêta. Aspen haussa un sourcil parfaitement épilé devant le sourire un peu niais de Noeh : c’était quoi cet air satisfait, là ? Qu’est ce qu’il était en train de mijoter encore ? Elle venait de lui dire que c’était de leur faute à tous les deux, qu’ils pouvaient passer à autre chose et n’en parler à personne, et il … Il avait l’air de la contredire, encore ? Il avait l’air totalement perdu le garçon, au moins autant qu’elle, pas vraiment rassurant. Elle fronça les sourcils, pas tout à fait certaine de ce qu’il voulait sous entendre :

- Bah oui, c’est moi, tu as déjà fait cette remarque quand je suis arrivée. Qui veux tu diable que ce soit d’autre ?

Etait elle vraiment naïve ou voulait elle faire sortir Noeh de sa légendaire réserve ? C’était qu’il s’en passait des choses dans la tête bien pleine du Callahan, ça elle le savait depuis longtemps. Le seul souci, c’était que Noeh avait toujours eu un mal fou à les verbaliser clairement, préférant les métaphores et le sarcasme, histoire que son interlocuteur ne sache jamais s’il était sérieux ou si il se moquait de vous. Aussi, elle aurait du être bien incapable de savoir si le grand brun se payait sa tête ou non mais … Mais il y avait un éclat étrange dans le regard de Noeh, un truc qu’elle n’avait jamais vu dans ses yeux, jamais la concernant en tout cas. Avec le soleil qui s’y reflétait, les iris de Noeh se faisaient plus claires, hypnotiques. Aspen cilla, décontenancée par un regard aussi intense. Pourtant, elle avait l’habitude qu’on la fixe, elle adorait ça d’habitude même, mais là … ça semblait aller un peu plus loin que du jeu. Sauf que Noeh … Ben c’était Noeh, elle n’avait pas le droit de le prendre au sérieux, de considérer sérieusement de pouvoir se rapprocher de lui pour l’embrasser à nouveau, et vérifier si il oserait vraiment lui mordre la lèvre cette fois ci. Sauf que voilà, elle en avait bien envie, en dehors de toute considération de raison ou de morale. Elle aurait du être choquée, dégoutée, comme si Lorcan ou Desmond s’étaient mis à lui faire des avances, puisque que le Callahan était ce qui se rapprochait le plus d’un second frère pour la rouquine. Sauf qu’elle n’était pas du tout écoeuré, c’était même plutôt l’inverse, et elle ne savait pas trop quoi faire avec ça.  Alors elle resta silencieuse, un exploit pour la grande gueule qu’elle était, alors que Noeh poursuivait avec une excellente question : Pourquoi elle avait fait ça ?

Son premier réflexe aurait été de lui retourner la question, surement un peu agressivement, mais à la place elle tordit la bouche sur le côté, incapable de lâcher le garçon des yeux. Pourquoi n’arrivait elle pas à détourner le regard ? ça aussi, ça l’embêtait, autant que les vas et viens des iris de Noeh qui passaient de ses yeux à sa bouche presque sans discontinuer, comme si il n’arrivait pas à se décider de ce qu’il voulait voir. Bref, toujours était il qu’elle ne savait fichtrement pas quoi répondre à cette question, surement parce qu’elle était trop pleine de conséquences : De base, elle l’avait embrassé parce qu’il avait l’air tellement mortifié parce qu’il venait de faire qu’elle voulait le soulager d’un bout de sa culpabilité, du genre « je l’ai embrassé, il m’a embrassé, c’était n’importe quoi et ça se reproduira plus, voilà ». Et puis après il y avait eu les papillons, les feux d’artifice et tout le tralala, le parfum de la peau du garçon qui emplissait ses narines et son cerveau, sa main sur sa jambe qui lui balançait des décharges électrique … Et cette envie d’en avoir encore. En vouloir plus. Aspen cala une de ses mèches bouclées derrière son oreille, regardant Noeh par le bas en tachant tant bien que mal de se décider entre lui balancer une vacherie et être honnête. Il fallait dire que la première option était tellement plus facile, et la seconde, tellement plus tentante. Aspen se sentait soudain terriblement vulnérable sous le regard perçant de Noeh, et c’était une émotion qu’elle n’avait pas vraiment l’habitude de subir, la petite princesse du lycée :

- Si c’est une blague de très mauvais gout, il faut me le dire tout de suite, avant que je sois, genre, vexée à vie …

Vexée qu’il n’ait pas vraiment eu envie de l’embrasser, elle, et pas Becky ou une autre fille plus grande et plus jolie qu’elle ? Vexée que le premier baiser qui lui avait procuré autant de sensations puisse avoir été qu’une blague de sale type qui voulait savoir jusqu’où il pouvait la faire marcher ? Est-ce que Noeh en était seulement capable ? Il était vachard, souvent désagréable et de mauvais poil, mais était il vraiment méchant au point de mettre en œuvre ce genre de plan avec la sœur de son meilleur ami, avec toutes les conséquences que cela impliquait ? A moins que Lorcan soit de mèche, mais là… Si c’était le cas, elle ne répondait plus de rien, et elle faisait de leur vie un enfer, à tous les deux. Mais Lorcan ne lui ferait pas ça, jamais, déjà que l’idée qu’elle puisse embrasser des garçons ne lui plaisait que très moyennement, alors qu’elle embrasse Noeh, ça prenait une toute autre dimension…

- Il est … Peut être possible… Que j’en ai eu un peu envie… Juste un peu, voilà…

Tiens, Voilà que c’était Aspen qui faisait la pudique, marmonnant sa confidence entre ses dents en arrivant enfin à tourner la tête sur le côté, alors qu’elle s’était mise à jouer avec une de ses mèches de cheveux, geste symptomatique de sa gêne à cet instant précis. C’était assez drôle de l’entendre dire ça du bout des lèvres, elle qui pouvait dire « je t’aime » à Sam quinze fois par jour et le disait à son frère presque à chaque fois qu’elle devait aller dans une classe à laquelle il n’assistait pas. Aspen était une expansive, le genre avec son humeur du jour peinte sur son visage à son arrivée au lycée. Alors la voir aussi prudente et en retenue était tout, sauf anodin…




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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 15:57

Bah oui, c'est moi. Noeh penche la tête sur le côté. C'est pas ça, qu'il veut dire, Wolstenholme. Du tout. Et ça aurait pu se comprendre après ces deux baisers qu'ils viennent d'échanger, non ? Il sait bien qui elle est, très bien, même, avec ce qui s'est passé et qui ajoute une dimension inédite au lien de base indescriptible qui les unie depuis de longues années, alors les réponses dans le genre elle peut les garder. Depuis quand l'élève dépasse le maître niveau sarcasme ? A moins que la tendance de Noeh à agir de la sorte n'ait trop déteint sur la jeune femme au point qu'elle s'en serve une fois de plus contre lui pour l'empêcher de dire la première bêtise qu'il a en tête. Ça a le mérite d'être radical, car l'adolescent se contente de la contempler. Il croit deviner une légère appréhension dans sa voix quand elle parle d'une blague de mauvais goût de sa part, même s'il saisit pourquoi elle préfère d'abord percevoir les choses sous cet angle. Noeh a toujours démontré une aisance incroyable à se moquer des autres : ses parents en haut de la liste, sa sœur et ses amis tout au bout, mais faisant partie intégrante des possibilités quand même. Il est né avec une tendance à la connerie, qui est devenue encore plus prononcée au fil du temps, qu'il n'a jamais réussi à maîtriser. Parfois, on se demande s'il a des limites. Les extrêmes ont du mal à l'effrayer, ou alors Noeh les aperçoit trop tard, au moment même où il est déjà coincé jusqu'au cou et où tout arrêter reviendrait à une mission suicide. C'est lors des entraînements qu'il est le plus imaginatif : lorsqu'il parvient à déroger à l'attention de celui ou celle qui les coach tel ou tel jour, un ami de ses parents, l'un de ses parents, un autre moralisateur de la même trempe, Noeh se débrouille, à chaque fois, pour faire prendre conscience de la faute commise à leur espèce de « supérieur ». Soit il gâche l'entraînement des autres, à coup de départs de feu non loin de l'endroit où ils sont supposés rester planqués, de projectiles en tout genre pour les faire flipper ou en se foutant ouvertement d'eux lorsqu'ils s'essoufflent d'un bout à l'autre de la forêt, soit il s'en prend directement à la personne supposée les surveiller – bon, il fait moins le malin quand il s'agit de son père ou sa mère, dans ces cas-là il fugue tout simplement. Si le lycéen n'est pas le meilleur du point de vue physique, son ingéniosité n'est plus à faire et il s'adore à réduire à néant la moindre tentative de le faire rentrer dans les rangs. Ou comment rendre des entraînements inutiles bien plus intéressants et ludiques. Du coup, Noeh comprend pourquoi Aspen a cette simple image de lui en tête. Il sait qu'il n'est pas digne de confiance au premier abord et ça lui colle tellement à la peau qu'il ne peut pas le nier. Pour seule réponse, il secoue juste un peu la tête. D'un côté, puis de l'autre, histoire qu'elle puisse percevoir derrière ce geste symbolique sa sincérité. Son sourire s'affaisse un peu dans la foulée. Il ne veut pas la vexer, jamais, en aucun cas. C'est là qu'il a le droit à sa réponse. Un aveu qui annihile le plus petit réflexe vital chez lui, le temps que son cerveau ne s'affole de ce manque d'oxygène qui se crée petit à petit, jusqu'à ce que Noeh reprenne contenance, sans parvenir à la lâcher des yeux, alors qu'une première pensée s'impose à lui : respire. Il s'attendait pas à ça. Peut-être qu'il songeait à quelque chose de plus douloureux sans se l'avouer, un refus catégorique qui lui aurait permis de tirer un trait presque sans mal sur ces baisers... « Un peu ? », qu'il répète, avec une petite pointe d'enthousiasme dans la voix qui n'a pas eu le temps de se planquer avant qu'il n'ouvre la bouche. Là, il doit sourire, ça ne fait aucun doute. D'un petit air encore plus satisfait qu'avant, peut-être avec un brin de soulagement au cœur des pupilles, un souffle de bonheur dans la voix. Pour un Noeh Callahan qui avait dans l'espoir, la seconde précédente, de ne pas faire comprendre que ce baiser a une saveur particulière pour lui, sa carapace vient peut-être de se fissurer un peu... Détournant un instant le regard pour arrêter de la fixer sans discontinuer, le sourire timide de Noeh se transforme en un merveilleux sourire en coin digne de lui. « Ok, je retiens. » Et pour longtemps. Il s'emballe peut-être en se disant qu'il est pas le seul dans cet état perturbant, un peu à côté de la plaque sans l'être vraiment, mais c'en a tout l'air, bien qu'Aspen parvienne à mieux le cacher. En temps normal, il est bien plus calé pour dissimuler tout ce qu'il a dans la tête. Pour peu, les tâches émeraudes parsemant ici et là son regard seraient presque en train de briller si l'adolescent ne cherchait pas à apaiser toutes ces pensées contradictoires qu'il a en tête. Surtout qu'il n'a pas bougé. Il n'a pas pu enlever sa main de sa cuisse pour venir ramener le visage d'Aspen vers le sien, même s'il en meurt d'envie, là, d'un coup, après sa réponse pour laquelle il était foutrement pas préparé. Encore une chose pour laquelle l'adolescent se pensait divergent de tous les autres, mais pour laquelle il reste indéniablement dépendant de ce que son cerveau (ou en tout cas la partie encore immergée de son cerveau, l'autre succombant à un océan d'émotions qui ne cessent de le submerger) peut dégager de la situation. Ses doigts se mettent à pianoter contre sa peau. Geste nerveux, mécanique, naturel chez lui, dès qu'il se met à cogiter. Noeh essaye de faire un effort pour réfléchir à la suite, songer à ce qui peut se passer maintenant, ce qu'il peut dire pour qu'elle ne pense plus à un mensonge de sa part. Relevant la regard vers la jeune Wolstenholme, le lycéen laisse filer son sourire pour qu'elle ne puisse lire qu'une sincérité étonnante dans son regard. « J'en avais envie. » Pas de « un peu », pas de regard fuyant, rien de tout ça. Pour une fois, il a pris son courage à deux mains, sans se préoccuper de son besoin de détourner l'attention par des pirouettes verbales ou par un clin d'oeil malvenu, Callahan a posé cartes sur table pour expliquer son geste. Le truc qui a tout déclenché. Elle était proche de lui, ils n'étaient que tous les deux, il a... fait du grand Noeh. Il a juste suivi son instinct, celui qui lui hurlait de se jeter à l'eau sans quoi il n'aurait peut-être plus jamais une telle opportunité, et il s'est avancé pour l'embrasser. Aspen. Pas une autre. Juste Aspen. Et, à ce moment précis, juste Noeh. Inspirant avec précaution, l'adolescent tord ses lèvres, un peu comme son amie (est-ce qu'elle l'est encore, là, tout de suite ?) juste avant, ce qui lui donne une bouille de grand enfant suppliant, avant de s'avancer un peu plus vers elle pour ancrer son regard dans le sien.  « Je suis pas le plus raisonnable de nous deux alors... Dis-moi qu'on a pas le droit de faire ça. »
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 19:49

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Noeh nie de la tête, et le pire, c’est qu’elle sait déjà qu’il ne ment pas. Elle sent un frisson lui parcourir l’échine, et elle essaye par tous les moyens de calmer son cœur qui s’emballe comme un petit animal acculé : Elle était Aspen Wolstenholme nom d’une pipe, pas une espèce de gamine de seconde qui n’avait jamais embrassé de garçons de sa vie ! D’ailleurs, Aspen n’était pas une débutante dans les jeux de l’amour et de la séduction : son premier amoureux, elle l’avait eu en troisième, et elle avait enchainé les amourettes pendant son année de seconde, se forgeant une réputation de demoiselle difficile à combler, tant elle semblait intransigeante avec ses prétendants. Qu’on se le dise, aucun n’était assez bien pour elle, en tout cas c’était ce qui se murmurait dans les couloirs alors qu’un sportif se faisait congédier par la belle sans la moindre douceur. La réalité était peut-être plus nuancée que cela, en réalité : Aspen n’avait pas vraiment le temps pour un amoureux, encore moins quelqu’un avec qui elle ne pouvait pas s’entrainer à la chasse. Alors elle charmait les garçons plus pour se distraire et se rassurer sur ses capacités de séduction, sans vraiment réfléchir à la suite des choses. De toute façon, ils n’allaient pas s’attacher après deux battements de cils et quels baisers échangés, non ? Elle n’y avait jamais vraiment pensé jusque là, mais d’un seul coup, elle eut comme un doute, qu’elle chassa rapidement : au pire, leurs coups de foudre n’auraient pas été partagé par la belle, et ils s’en étaient surement remis bien vite, à coup sur. Toujours était il qu’Aspen ne s’imaginait pas novice, et se retrouvait soudaine bien bête de ressentir autant de trouble pour un garçon qu’elle cotoyait depuis … Toujours. Elle n’avait pas eu de frissons la dernière fois que Noeh avait entouré ses épaules de son bras pour lancer une vacherie sur quelqu’un, elle n’avait jamais rougi quand leurs mains s’étaient frôlées alors qu’ils marchaient côte à côte pour se rendre à l’entrainement. Alors pourquoi ici, pourquoi maintenant ? est ce que c’était prémédité de la part du cadet de Callahan ? Savait il à l’avance qu’ils seraient probablement seuls cette après midi là, qu’ils n’y auraient personne pour les déranger ? C’était vrai qu’à bien y réfléchir, il n’y avait pas beaucoup de moment où ils se retrouvaient que tous les deux, à part dans la salle de musique de la résidence Callahan ou dans celle du lycée. Mais quand ils jouaient ensemble, c’était différent : ils étaient chacun concentrés sur autre chose que l’autre, ils étaient ensemble, mais pas tout à fait. Et puis surtout ils finissaient toujours par s’engueuler parce que l’un ou l’autre jouait trop vite ou pas assez, loupait une note ou une autre broutille sans conséquence. Sauf que là, ils n’étaient pas à la salle de musique, il n’y avait rien pour occuper leurs mains et leurs pensées. D’ailleurs, elle remarqua que les doigts de Noeh s’étaient mis à tapoter sa jambe, comme souvent quand il était un peu nerveux : elle s’était souvent dite que ça devait être un truc de pianiste, à coup sur. Elle posa sa main sur ses doigts pour les aplatir, soupirant exagérément :

- Stop, j’suis  pas un piano.

Même sa voix était moins agressive que d’habitude. Pourtant ça s’y prêtait bien. Elle le regarde sourire juste d’un côté, et cette mimique aussi elle la connait par cœur, mais cette fois ci, elle lui fait un nœud dans la gorge : pourquoi ça lui fait un nœud dans la gorge ? Noeh sourit toujours un peu de travers, quand il va sortir une énormité, ça n’aurait jamais du la troubler comme ça, un bête sourire. Elle l’entend dire qu’il en avait envie. C’était pas plus compliqué que ça, apparemment. Il avait eu envie de l’embrasser, alors il l’avait fait. Sa réponse créait encore plus de questions sous la coiffe de la rouquine : il en avait envie depuis combien de temps, exactement ? Est-ce que ça le travaillait depuis longtemps ? Est-ce que c’était une pulsion, ou … Est-ce qu’il avait envie de recommencer ? Sauf que cela ne se demandait pas, tout ça, et c’était bien dommage. Aspen lacha un « hm hm » circonspect, sa moue peu convaincue sur les lèvres. C’était un peu court, jeune homme, comme dirait Cyrano, mais évidemment Noeh n’en resta pas là. Il pencha un peu sa tête en direction de la sienne, juste assez pour qu’elle sente son haleine de tabac froid qui ne la dérangeait soudain plus tant que ça, et le parfum dans son cou auquel elle n’avait jamais prêté attention. Il sentait bon, par-dessus le marché, alors qu’il la fixait droit dans les yeux pour lui demander de mettre fin à tout ça, d’une certaine façon. Dire qu’ils n’avaient pas le droit ? Aspen ricana un peu nerveusement, ôtant à nouveau une mèche qui barrait son visage pour la remettre une seconde fois derrière son oreille, avant de souffler à un Noeh beaucoup trop proche pour que cela soit innocent :

- No’ … Depuis quand « pas avoir le droit » t’empêche de faire un truc ?

C’est vrai ça, depuis quand ? Noeh était le genre de garçon à faire les choses uniquement parce qu’on lui a dit que c’était interdit. Fumer c’est mal ? Il avait toujours un paquet sur lui. Ne pas marcher sur la pelouse ? Il installait un plaid et les invitait à faire un pique nique. Interdit de s’arrêter avant d’avoir fait six kilomètres ? Il les marchait en ralant, refusant de faire la moindre foulée un peu énergique. En quoi le fait qu’elle le lui dire pourrait changer quoi que ce soit ? Elle tordit du nez, celui là même qui touchait presque celui du jeune homme, et jeta un coup d’œil vers la porte menant au toit : elle était fermée, personne ne viendrait ici, pas alors que tout le monde était en cours. Elle replongea ses iris chocolatés de celles de Noeh, et soupira avant d’obtempérer :

- Okay … On a … Pas le droit de faire ça …

Entre le début et la fin de sa phrase, ses lèvres avaient effleuré celles de Noeh, et ses doigts s’étaient enroulés autour de ceux de ce dernier contre sa peau. Pouvait on dire quelque chose et avoir envie de l’exact inverse ?  Parce que c’était exactement ce qui se passait dans le cerveau saturé d’endorphine et d’adrénaline de l’adolescente. Elle n’avait pas le droit, elle n’avait aucun droit d’avoir envie de lui comme ça, et pourtant c’était le cas. C’était inexplicable, cette montée soudaine de désir, mais c’était comme ça : à cet instant, elle n’avait d’yeux que pour le Callahan qu'elle dévorait du regard, incapable de le repousser, comme la morale l’aurait voulu, comme elle ne le voulait absolument pas.



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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 0:01

Touché, coulé. C'est vrai, ça, depuis quand ne pas avoir le droit l'empêche de commettre quand même le méfait ? C'est écrit dans aucun code de conduite du Callahan. Ou alors ce qui y est inscrit est tout l'inverse : Noeh a cette fâcheuse tendance à braver le moindre interdit, minuscule ou gigantesque. Il s'en amuse le plus souvent, quand il voit les visages déconfits et les mines désespérées que ça provoque ensuite, sauf qu'aujourd'hui il a essayé de prendre un peu de recul. Il a avoué franchement qu'il avait envie de l'embrasser, pourquoi ne pas tenter de rester censé, juste un peu ? Pour une fois, il réfléchit. Du moins, il fournit un moindre effort de réflexion quant à son geste imprévisible. Dans un recoin de sa tête, l'adolescent sait qu'on n'embrasse pas la jumelle de son meilleur ami. C'est une idée, un fait assimilé (en théorie) qui tourne et retourne dans son esprit, quelque chose de supposément acquis. Tant, qu'il ne lui a fallu qu'une demi-seconde pour tout plaquer. Noeh réalise qu'il a beaucoup de mal à se gérer. Entre se contrôler et laisser libre court à ses envies, le lycéen choisit constamment la même option. Une façon de faire, d'agir, de penser chaque action qu'il fait sans songer, tout d'abord, aux répercutions que ça peut avoir. Que ce soit sur les autres, sur lui, aujourd'hui sur elle. Alors, est-ce qu'Aspen pourrait pas l'aider, au lieu de lui rappeler sa nature impulsive ? Est-ce qu'elle peut pas faire un effort, elle aussi ? Le soutenir un petit peu ? Non, à la place, elle trouve le moyen de recommencer à le faire sourire... et à ne surtout pas se trouver une excuse pour s'éloigner d'elle. Si elle avait répondu autre chose, peut-être qu'il aurait trouvé une faille, un moyen de lui rétorquer qu'elle avait raison, ce qu'ils viennent de faire ne se reproduira plus jamais, c'était une erreur, juste une erreur et rien d'autre et... Ses lèvres frôlent les siennes lorsqu'elle prononce finalement ce que Noeh lui a demandé juste avant, ses doigts se resserrent autour des siens, sur sa jambe, à même sa peau, ce qui augmente sensiblement la pression de sa paume contre sa cuisse dénudée. « Okay », qu'il souffle d'une voix rauque avant de l'embrasser à nouveau. Brusquement. Dans un élan qui n'image que trop bien la confusion qui vient de le quitter pour ne laisser place qu'à ce désir de sentir ses lèvres contre les siennes de nouveau. Noeh préfère mettre un terme à cette conversation complètement inutile et matière d'un mensonge auquel il ne croit déjà plus. C'est pour ça qu'il ne cherche pas à répondre plus. Il n'a pas de réponse de toute façon. Si ce n'est un vague « merci » pour avoir quand même essayé de mettre un terme à ce jeu étrange qui vient de s'instaurer entre eux. Enfin, un jeu, peut-être que c'est que Noeh aimerait encore pouvoir donner comme définition à ce qu'ils font... mais les battements de son cœur sont si affolés qu'il comprend qu'il est bien plus impliqué que dans n'importe quel autre jeu. Au bout d'un troisième baiser, on peut plus dire que c'est une bêtise, qu'on oubliera, qu'on recommencera jamais. C'est plus crédible, plus du tout. Noeh en prend vaguement conscience alors que ses mains remontent vers le visage d'Aspen pour venir l'encadrer, quand cette fois-ci ses lèvres se veulent plus téméraires qu'auparavant. Il se délecte vraiment de sa présence, de son odeur, de son souffle, il apprécie de perdre le sien au profit d'une sensation de bien-être qui fait courir un frisson le long de son échine. Ses doigts se perdent dans ses jolies boucles, et il sourit. Il sourit car il est content de sentir qu'il n'était pas le seul à ne pas vouloir en rester là. A un simple baisé timide et une gêne déstabilisante. Déjà, quand Aspen a apaisé sa main de la sienne, juste avant, le cadet Callahan a compris qu'elle avait tenté de reprendre le contrôle, peut-être, d'une situation qui leur échappe à tous les deux dorénavant. A présent, il profite du moindre contact autorisé. Il découvre cette proximité nouvelle avec une soif d'aventure dans les veines, un besoin soudain de sentir la jeune femme plus proche de lui. Comme si ce n'était pas déjà suffisant pour aujourd'hui... mais non. Ses mains dérivent de leur piédestal pour venir caresser ses bras nus, en des gestes à la fois empressés et lents, jusqu'à venir se caler en-dessous, sur sa taille fine, pour la faire se relever du banc et s'asseoir à la fois en face et sur lui, histoire qu'il n'ait plus le sentiment de l'embrasser depuis une autre galaxie. Cette fois-ci, c'est officiel, l'adolescent ne pense plus qu'à Aspen. A ses baisers, à son corps si proche du sien, au fait de ne plus répondre de lui quand il sent ses longs cheveux qui échouent sur son visage à lui. Par moment, les gestes de Noeh ont un goût de retenue qui ne lui correspond pas. Seulement, ils ne sont que le résultat de brèves prises de conscience, de légers remords qui tracent un chemin si rapide dans son esprit qu'ils se retrouvent bien vite effacé, comme de jolies inscriptions sur le sable enveloppées par l'océan déchaîné juste à côté. Ses doigts parcourent sa peau avant de s'en s'éloigner un peu, la frôlant à peine pour compenser, ses baisers cherchent à se faire moins pressants, avant d'échouer lamentablement. Il est de plus en plus évident que sa détermination à résister, si faible au départ, a bel et bien péri dans le déchaînement d'émotions qui a secoué le lycéen. Enfin, sa paume droite se dépose dans le creux de son dos, prête à y rester pour les prochaines minutes, les prochaines heures même, pour éviter qu'Aspen ne s'écroule en arrière alors qu'il initie un mouvement de recul, douloureux et triste de devoir faire une telle chose maintenant, histoire de reprendre un peu son souffle.
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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 21:25

Funny Sunny Afternoon
Aspen & Noeh




D’habitude, Aspen était la raison incarnée. Elle était la petite fille sage qui éteignait la lumière de bonne heure pour aller se coucher, celle qui tenait la main de sa maman avant de travers la route. Plus tard, elle avait été la gamine qui refusait de sauter dans les flaques parce que ça allait tacher sa jolie robe de communiante, qui donnait des coups de coude à son frère pour qu’il ne s’endorme pas pendant la messe pascale, qui  finissait ses légumes verts et qui faisait ses devoirs à l’avance. L’adolescence venue, elle ne s’était pas vautrée dans les fêtes et l’alcool à outrance, préférant se faire sélective et un peu précieuse plutôt que de prendre des risques non calculés. Les mauvaises langues diraient qu’Aspen avait toujours été prudente, trop prudente, trop psychorigide aussi. En réalité, Aspen ne supportait simplement pas de ne pas maitriser la situation, et ne se mettait jamais en position de ne pas tout contrôler, c’est tout. Sa vie, son environnement, ses relations … Ses sentiments. Et c’était exactement l’inverse de ce qui était en train de se passer là : elle ne contrôlait plus rien.

Elle ne contrôlait pas l’élan de Noeh qui venait d’effacer à nouveau la minuscule distance qui les séparait. Elle ne contrôlait pas les mains du garçon qui venaient de prendre son visage en coupe, comme pour l’empêcher de fuir. Comme si ça avait pu lui traverser l’esprit, alors que ses propres doigts fourrageaient les cheveux du jeune homme, glissant entre ses mèches sombres et soyeuses qui tranchaient avec la pâleur de sa peau. Elle ne contrôlait pas la chaleur qui irradiait du bas de son ventre jusqu’au sommet de son crâne, ni les battements de son cœur qui se confondaient avec ceux de Noeh. Pire encore, elle ne résista pas une seule seconde quand le jeune homme la souleva comme une poupée de chiffon, l’installant à califourchon sur lui pour réduire à néant la distance entre leurs deux corps électrisés. La raisonnable Aspen aurait probablement poussé des cris d’orfraie si un couple d’amis s’était montré aussi démonstratif sur leur sacro saint toit, sur ce banc où ils s’affalaient quasi quotidiennement tous ensemble. La bien moins raisonnable jeune femme n’avait poussé qu’un couinement surprise, avant de sourire contre la bouche de Noeh, ses doigts descendant dans la nuque du jeune homme avec douceur, alors qu’ils s’embrassaient avec empressement, comme mus par l’urgence de se découvrir sous un angle nouveau. D’aussi près, Aspen découvrait que Noeh avait des cils incroyablement longs et fournis, qu’il avait des petites taches émeraudes dans ses iris sombres, et que sa peau était presque transparente par endroit. D’aussi près, elle pouvait sentir la pression des mains du jeune homme dans son dos, qui était bien moins gauche qu’il voulait bien le montrer. Aspen eut l’impression que l’instant avait été terriblement court, alors que Noeh reculait à nouveau. Elle en voulait encore, plus, toujours plus. Son nez frôla celui de son ami – son ami, Vraiment-, alors que ses ongles remontaient doucement dans la nuque du jeune homme, un sourire presque timide s’épanouissant sur ses lèvres pleines. Ils étaient fous, totalement fous, et tout ceci était hautement improbable. Et pourtant …

- Je te préviens, ça te dispense pas de venir me voir demain aprèm’, hein …

Oui, c’était à peu près tout ce qui lui était venu à l’esprit à cet instant, alors qu’elle dessinait le contour de la mâchoire du garçon du bout de l’index, remontant son menton pour déposer un baiser plus doux, léger sur ses lèvres. Aspen et Noeh, Noeh et Aspen. C’était toujours aussi insolite, du jamais vu, du jamais envisagé même, mais pouvait elle nier que le contact du Callahan réveillait en elle des choses qu’elle ne soupçonnait même pas. Son corps réclamait son corps, ses yeux réclamaient les siens, alors que dans son esprit fleurissait une nouvelle question, cruciale : Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ?

Ils pourraient très bien rigoler un coup, se taper sur l’épaule et se dire que, quand même, ils étaient sacrément cons. Ils auraient pu dédramatiser tout ça, dire que c’était une pulsion, une curiosité qu’il fallait satisfaire… D’ailleurs c’était peut être le cas pour Lui, pour ce qu’elle en savait. Et elle devait savoir, tout de suite, sans quoi ça risquait de la hanter des nuits entières. Et puis elle connaissait l’énergumène, c’était certainement pas lui qui ramènerait les questions sur le tapis si elle ne le faisait pas, alors que ni l’un ni l’autre ne semblait décider de s’extirper de cette position extrêmement compromettante :

- Je, hum …. Je dois en déduire que ce genre de … Choses va potentiellement se reproduire ?

Oui, parce que ça, ça ne tenait pas qu’à elle. Ca tenait même énormément à Noeh, et à sa volonté de … De quoi en fait ? De sortir avec elle ? Qu’ils sortent Ensemble, tous les deux, comme un Couple ? Pourquoi l’idée n’était pas aussi déplaisante que ce qu’elle aurait du être ?

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MessageSujet: Re: some type of love (noaspen)   some type of love (noaspen) Icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 15:44

Aspen va devoir lui expliquer comment il est supposé reprendre son souffle alors qu’elle fait ce truc dans sa nuque du bout des doigts. Un geste tout doux, calme, qui éveille encore un peu plus ses sens. Ça balance de petits frissons dans tout le dos de Noeh, pas désagréables du tout, et ça empêche une nouvelle fois la minuscule culpabilité qui l’habite de faire son chemin jusqu'à sa raison. Même sa tentative pour plaisanter de l’avertissement de la jeune femme quant à sa présence à son dernier match de volley demain est prononcée d’un ton trop grave, légèrement rauque, pour avoir l’air normal venant de lui. “Mince, raté...” Malheureusement Noeh est pas aidé parce qu’elle n’arrête pas là. En toute logique, en décelant le trouble au creux de son regard, en sentant l’émeraude de ses iris fondre comme neige au soleil à son simple contact, elle aurait pu comprendre que demander au cadet Callahan de réfléchir maintenant allait être plus complexe qu’à l’accoutumée. Ses lèvres se déposent doucement sur les siennes, avec toujours cette même tendresse qui l'étonne peut-être, ce qui fait penser à l’adolescent de saisir que, non, elle n’a rien vu. Son index achève de tracer la courbe de sa mâchoire et, lorsqu'il s'en détache, cet éloignement résonne comme un abandon dans l’esprit de Noeh. Ça lui manque déjà. Son regard dérive sur ses jolies jambes qui la maintiennent assise sur ses genoux, avant de remonter sur ce sourire timide qu’elle lui offre et le lycéen a le plus grand mal du monde à tout reconnecter, là-haut. Elle est trop proche pour qu’il le fasse, sauf qu’il est celui qui a instauré la réduction de distance entre eux, et il s’en plaint pas. C’est juste trop beau pour être vrai. Pouvoir se passer une main sur le visage pour couper ne serait-ce que cinq secondes le contact visuel est une option envisageable, mais même ce geste tout bête il n’a plus trop la force de le faire. “Autant de fois que ça pourra se reproduire avant que ton frère ne l’apprenne et me coupe la tête ?”, qu’il réplique d’une question presque ironique. C’est pas un truc pardonnable ça. C’est pas juste un jouet dérobé l’air de rien comme quand ils étaient gosses, dans la cour de récré, c’est tellement plus. C’est Aspen. La jumelle de Lorcan. La personne que Noeh n’a par définition pas le droit de regarder avec ce... cet exact regard appréciateur. La personne qu’il ne doit pas embrasser, ni enlacer, ni rapprocher de lui une fois pris dans les méandres d’une étreinte interdite. Elle n’est supposée rester que son amie. Mais Noeh peut pas non plus tout gérer, encore moins ses rêves. Est-ce que c’est sa faute s’il a déjà été confronté à Aspen au cours de plusieurs nuits ? Est-ce que c’est sa faute s’ils ont été plus proches dans ses songes qu’au quotidien ? Est-ce sa faute si ça lui a juste donné envie de voir ce que ça pouvait donner en vrai ? Sur ce coup-là, on peut dire qu’il est bien plus impliqué qu’auparavant, certes. Et, une nouvelle fois, il se dit qu’il a bien fait de laisser libre-court à sa folie vu la réaction plus que positive d’Aspen en retour. Après, de là à savoir si Noeh supporterait que Lorcan lui fasse la même avec Sam... Impossible. Sam est sa soeur, il peut pas lui faire ça. Qu’est-ce qui lui donne le droit de le faire lui alors ? C’est pas pareil. En un sens. Ou pas du tout. La situation est exactement la même dans les deux cas. Le cadet Callahan se demande soudain s’il a aucune morale. C’est peut-être ça qui diverge entre son meilleur ami et lui. “Pas piano”, que bredouille tout à coup Noeh quand il réalise que ses doigts se sont machinalement remis à cogner contre la jambe d’Aspen le temps de sa réflexion. Il y a pris immédiatement goût la première fois, ça l’aide à méditer plus vite, pas sa faute. Et, justement, il imaginait pas ça possible un jour mais il semble qu’il existe un truc plus agréable encore que les touches d’un piano, en fait. “On peut pas leur dire ça... On-on va pas leur dire. Pour le moment ? S’il faut c’est rien, je sais pas...” Son regard passe brièvement sur ses lèvres. Elles sont toujours trop proches des siennes pour qu’il puisse avoir l’air crédible. De toute façon, il a perdu toute crédibilité dès qu’il a embrassé Aspen. Si ça voulait rien dire, pour lui, il n’aurait pas recommencé. Il n’aurait pas eu l’envie dévorante de regoûter à ses lèvres l’instant d’après, il aurait fait l’effort de la tenir à distance le temps de s’excuser puis il serait parti pour la laisser respirer un grand coup pour oublier, comme lui. Noeh l’a pas fait. Il est resté là, s’est laissé avoir par ce qu’il peut bien ressentir depuis un moment ou non pour la jumelle de son meilleur ami, sans jamais avoir souhaité y accorder la moindre attention, et maintenant il joue les garçons détachés avec la plus grande des difficultés car, au fond, il sait que c’est faux. Il ment très mal en général, et lorsque l’objet de sa plus petite parcelle d’attention est si proche de lui, comme présentement, c’est pire que tout. Le souvenir récent de son premier baiser embarrassé lui revient déjà en mémoire et la piqûre de bien-être que cela fait instantanément courir dans son corps et sa tête le fait sourire comme un idiot. Relevant son regard à la fois pétillant et nerveux dans celui d’Aspen, Noeh lutte contre l’envie subite de l’embrasser à nouveau pour éviter d’avoir à lui livrer le moindre truc qu’il peut avoir sur le coeur. Trop compliqué. Même pour lui. “Pas crédible ?”, qu’il annonce dans le même temps qu’il questionne l’adolescente pour s’assurer qu’il se plante pas. Non, définitivement, plus aucune trace de crédibilité ne pointe le bout de son nez pour lui venir l’aider, ce qui laisse place à un vrai sourire sur son visage. Un vrai de vrai, un peu contemplatif encore, un brin fragile car si peu souvent usé d'habitude, un de ceux qu’il offre le plus souvent sans le vouloir quand il est bien. Juste bien.
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