Sujet: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Mer 11 Nov 2015 - 23:46
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
« Elle tenait à vous, allez savoir pourquoi. Vous avez changé mademoiselle Cunningham. » Le discours cessa, les souvenirs en pagailles : rêve. Les yeux s'ouvrirent brusquement sous le bruit incessant et répétitif d'un chauffeur qui avait les nerfs à vif. Que faisait-elle là ? Plongée dans le vide d'une route qui défilait, comme une vie qui la saluait. La mutante observait ce chemin qu'elle avait emprunté il y a de cela deux jours dans ce même moyen de locomotion. Le regard vide, les cheveux commençant à graisser suite à l'absence presque bluffante que Faith accorda à sa chevelure qu'elle aimait pourtant plus que tout chez elle. Qu'importait, le visage absent de tout maquillage, elle observait le monde. Son visage se trouvait presque totalement épuré, tandis que sous ses ongles rongés jusqu'au sang se trouvait de la poussière. Se faire belle ne fut pas son occupation des deux dernières journées. Recroquevillée dans un car de voyage, la demoiselle se rendit dans la ville de son enfance, avec pour seule arme son audace, et pour seule peur son passé. Il était mort son mentor, il était donc temps de revenir fouler le sol de sa naissance. Qu'importait ce qu'elle y fit, ce qu'elle découvrit d'elle-même et des autres : elle était de retour dans le Michigan. Le trajet fut long, le regard perdu dans le paysage, écoutant les multiples voix qui se perdaient dans le bus. Des familles faisaient le voyage pour des événements : la mutante préférait ne pas chuchoter à ces derniers que les mariages dans une ville aussi lugubre n'avaient rien de merveilleux et que le seul cadeau digne de ce nom était la fuite. Quelques passagers se trouvaient ici pour la richesse culturelle de la ville, cette richesse qui se voyait dans les bâtiments qui brillèrent durant l'ère industrielle. Désormais, Détroit n'était plus rien de la cité prodigieuse jadis admirée, ce n'était qu'une ville à l'état de Cancer en dernier stade. Faith passa deux jours dans cet endroit, retrouvant les rues de son enfance, les lieux et les obscures réseaux de sa tendre enfance. Rien ne s'était éteint, et pourtant, la peine était trop présente pour que l'embrasement d'une nouvelle vie démarre. Qu'importait, la résistante passa ces longues heures, seule, le visage venant épouser la vitre. Entre ses doigts, se promenait une pointe de flèche, qui miraculeusement se glissait entre ses doigts. Laissant parfois cette dernière léviter entre ses paumes sans jamais cesser d'observer le monde de l'extérieur, en profitant de ce chemin qu'elle emprunta avec dédain et qu'elle redécouvrait avec envie. Faith avait le regard ailleurs, derrière une veste trop grande et tout qui pouvait cacher son corps – elle retournait Détroit comme elle l'avait quittée, en étant rien. Qu'importait, le car s'arrêta brutalement en annonçant finalement un arrêt : Radcliff, Kentucky. La demoiselle attrapa alors son sac à dos, serrant la pointe de sa flèche entre ses doigts. S'avançant entre les passagers, entendant des chuchotements à son égard qui se voulaient mesquins, mais qui n'atteignirent pas la demoiselle. Le silence fut le seul mot d'ordre de la mutante, affichant sa mutation comme naturelle et jamais comme une menace ou une abomination. Qu'importait. La princesse descendit du bus avec un sourire moqueur sur les lèvres, qu'importaient ses cheveux gras et cette veste trop large, la demoiselle attirait les regards. L'arrêt se fit derrière les portes de la ville, avant le passage des douanes qui fermaient la ville. La ville était toujours cloisonnée et seul le maire était libre de décider qui rentrait et sortait : elle s'en foutait. Faith empruntait des chemins officieux. Commençant à s'enfoncer dans la zone industrielle, la brune ouvrit son sac à dos qui comportait les souvenirs de son bref voyage ainsi qu'une lampe de poche. Allumant cette dernière, en baissant le regard sur la bouche d’égout sous ses pieds : sous terre, personne ne contrôlait le trafique. Retirant la plaque avec sa mutation pour finalement se laisser tomber dans la pénombre en refermant derrière elle : souvenirs.
La mutante s'enfonça alors en silence dans les égouts, le son de ses pas faisait écho dans les tunnels de cette ville. Depuis des mois, elle apprenait par cœur le réseau souterrain de cette ville, sans jamais se tromper pour finalement connaître chaque passage sans erreur possible. Les chasseurs avaient une estime d'eux-mêmes supérieure à la moyenne, et venir côtoyer les rats et autres saloperies n'étaient pas envisageables dans leur esprit limité. Faith, tomba bien plus bas que cela, renonçant à toute son estime d'elle-même lorsqu'elle fut Skylar. Les égouts n'étaient qu'une solution de désespoir dont elle usait sans honte. La misère de sa ville natale s'était réfugiée sous terre, et la mutante usait de ce réseau pour sa propre survie. Elle marcha durant une heure, dans un silence avec des talons qui faisaient office de musique symphonique. Pour finalement remonter à la surface, a quelques pas de son duplex, perdu entre les bars. De retour à la surface, découvrant de l'autre côté de la rue une ombre. L'ombre de son mentor, les yeux percés et la gorge tranchée. Comme un spectre qui hantait sa vie, son corps tremblant et sa tête venant se perdre dans la folie de mouvement. Ce n'était que de la fatigue, et Faith ne se laissait plus écraser par ces troubles de passage. Secouant négativement la tête pour finalement avancer lentement en direction de son appartement. Une douche ou un bain, c'était la seule chose dont la demoiselle avait besoin à cet instant. Elle se sentait légère, comme si les morceaux de son passé avaient du sens du fond de son sac à dos. Ces cicatrices, qui s'étaient retrouvées noyées sous les crèmes et les soins pour parvenir à épargner le corps de la demoiselle. La mutante avait redécouvert avec plaisir, des taches de rousseur sur son corps et des grains de beauté qu'elle n'avait cessés d'étouffée sous des couches de fond de teint jusqu'au mois de décembre. Elle abandonna cette image pour se diriger vers chez elle. S'enfonçant dans son appartement, déposant son sac avec tout ce qui lui restait de son triste passé qu'elle venait de récupérer pour se laisser sous l'eau chaude de sa douche dans un silence mortuaire.
La demoiselle resta chez elle une longue heure, se maquillant, enfilant un pantalon serré pour se glisser dans une paire de bottes qui remontait jusqu'au genou, en enfilant un haut qui plongeait encore une fois sur sa poitrine mais flottant, et blanc – la pureté était de mise. Faith se sentait flotter, sa respiration se faisait simple et la mutante enfila une veste par-dessus en venant glisser un crayon dans ses cheveux pour créer un chignon d'infortune, attrapant son sac en glissant son téléphone dans sa poche en venant faire claquer la porte de son appartement. Descendant les marches jusqu'à un taxi qui l'attendait en direction d'une maison qu'elle connaissait trop bien : la maison d'Ezekiel. La route sembla trop brève, tandis qu'elle se préparait à fouler le pas de cette maison où elle passa de nombreuses heures à se faire manipuler par le médecin menteur qu'il était à l'époque. La brune arriva finalement dans les quartiers luxueux de la ville en observant les maisons, toutes plus bourgeoises les unes que les autres. Le taxi se gara brutalement, le chauffeur soupirant en voyant l'heure : 22 heures. « C'est le couvre-feu mademoiselle.... je ne peux pas vous attendre. » La mutante sortie de son porte-monnaie la somme due et s'extirpa du véhicule avec un sourire. « Je sais, merci et bonne soirée. » Il lui retourna le compliment, et repartit comme il était venu. Elle, elle observa la maison en silence quelques instants. La mutante enfonça le portail en silence – visiblement la maison était propice au cambriolage – en repoussant ce dernier en observant l'édifice. Cela semblait tellement idyllique comme endroit, qu'elle éprouvait une gêne : que faisait-elle là ? Faith n'avait en aucun cas sa place dans ce décor, parce qu'elle avait renoncé à cette vie il y a de nombreuses années. La lumière brillait dans la maison tandis qu'elle inspirait en observant une dernière fois derrière elle. Cette vie, tout cela respirait un monde dans lequel une « dégénérée » n'avait pas sa place. Passant les marches du porche en entendant ses talons claquer pour finalement se retrouver face à cette porte, et sonner en détournant une nouvelle fois son regard vers ces habitations. Cette atroce sensation de ne pas avoir sa place dans le décor. Faith savait faire semblant lorsqu'il était question d'une soirée faussement charitable ou d'une conférence politique sur les mutants, mais là : elle ne jouait à être personne. Elle endossait le rôle qu'elle n'occupait que trop peu souvent : celui de l'amoureuse désespérée.
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Ezekiel Blackwell
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 22 Nov 2015 - 22:15
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Il tournait en rond. Des heures à vagabonder d'une pièce à l'autre, à feuilleter quelques pages de la paperasse qu'il avait ramené du bureau, à ouvrir les factures, à faire trop cuire une casserole de pâte en laissant l'eau bouillante inonder la plaque de cuisson. Les pas épuisés pourtant incapables de se reposer, le laissant somnoler quelques heures sur le canapé sans pour autant l'emporter dans un sommeil profond. C'était le même bordel après chaque garde de nuit. Incapable de déconnecter son esprit des cas traités tout au long de ces heures nocturnes, incapable de laisser son cerveau relâcher un peu de pression. Un zombie hantant les pièces désespérément vides de sa maison. Cela faisait près d'un mois que Skylar était partie. L'abandonnant après une énième dispute, ne laissant pour guise d'adieu qu'un mot accroché au tableau de la cuisine. Sûrement qu'il s'était trompé, en pensant qu'elle s'assagirait, qu'elle comprendrait qu'il n'agissait que pour son bien, dans l'espoir qu'il ne la croiserait jamais au décours d'une chasse, qu'il ne verrait personne lui planter une balle entre les deux yeux. Ce n'était sans doute pas une vie, de rester ainsi cloîtrée ici. Ce n'était pas un animal de compagnie qu'il pouvait éduquer comme bon lui semblait. C'était les dernières choses qu'elle lui avait balancées. Et au matin du deux mars, elle était partie. C'était sans doute pour le mieux. C'était ce qu'Ezekiel s'était évertué à se dire. Elle s'en sortirait, elle disparaîtrait dans la nature, et elle survivrait comme elle l'avait fait avant de se faire attraper. La solitude pourtant était rapidement retombée sur le médecin, le contraignant à déambuler dans le silence, à accepter de vivre seul, d'être seul ici. Lui apprenant à ne plus regarder les photos, celles qui lui rappelaient un peu trop à quel point auparavant il ne l'avait pas été, à quel point une autre présence avait résonné entre ces murs. Il aurait aimé s'évader le plus souvent possible loin de ces lieux qui l'étouffaient. Regagner les bras de Faith, remplir ses oreilles de son souffle et de sa voix, s'ennivrer de son odeur pour emplir ce vide qui l'oppressait dès qu'il passait le seuil de sa demeure. Mais les temps s'obscurcissaient, la chasse s'intensifiait. Il avait dû faire ses preuves, pour une seconde fois. Leur prouver qu'il était avec eux, qu'il répondrait présent aux appels, et qu'il était inutile de songer à l'éliminer. Qu'il ne suffisait plus de lui donner des coups pour s'assurer de son allégeance, ni de lui rappeler sans cesse la mémoire de Constance, qu'il s'emportait désormais à chaque fois que l'on prononçait son prénom comme s'il s'agissait du sceau marquant ses obligations envers eux. Alors, on lui foutait la paix. Et l'urgentiste suivait ces missions qu'ils accomplissaient. Ne répondant plus qu'à la peur de perdre sa soeur. Cette petite soeur si différente, si décidée, si hargneuse. Ce visage qui se greffait à ses mauvais rêves depuis si longtemps, de plus en plus clairement, prenant la place de Constance sur le champ de bataille, cette petite dépouille qu'il ne pouvait sauver.
Un sursaut l'extirpa des griffes d'un cauchemar, en réponse violente à la sonnerie retentissant dans l'enceinte de sa demeure. Les yeux à demi-ouverts, éblouis par la lampe de chevet qu'il avait sûrement oublié d'éteindre en s'affalant sur son lit une heure plus tôt, il fallut une seconde au médecin pour émerger, oublier les images qui tournoyaient encore et encore dans son esprit. Soulevant avec peine sa tête de l'oreiller, les paumes frottant avec vigueur les paupières ensommeillées, son esprit doucement se reconnectait à la réalité. Un oeil rougi par la fatigue dardé sur l'heure que lui renvoyait son réveil, et son coeur manqua un battement. Merde. Sautant au pied du lit en trébuchant à moitié dans la précipitation, son pouls s'accélérait à mesure que la panique l'envahissait. Il n'était pas habitué à ces visites impromptues, et les seules qu'il était susceptible de recevoir à quelques minutes du couvre-feu n'avaient rien de plaisantes. Sautillant sur un pied en enfilant le premier jean qui lui tombait sous la main, un bras passé maladroitement dans la manche d'une chemise froissée tandis que l'autre peinait à trouver la seconde, ses yeux scrutaient la vaste chambre à la recherche de son portable. Tendant l'oreille, comme s'il s'attendait déjà à les entendre tambouriner à sa porte d'une seconde à l'autre. Boutonnant au hasard le vêtement de ses doigts rendus tremblants par la surprise, les mélangeant tant et si bien qu'il ne s'aperçut pas de les avoir totalement décalé, ses pieds nus quittèrent la pièce et dévalèrent les marches de l'escalier sans lui laisser le temps de reprendre son souffle. A sa gueule défaite et son apparence débraillée, l'homme renvoyait presque l'image d'un lui adolescent manquant d'être pris sur le fait par ses parents. Mais inutile de perdre du temps. Sa seule pensée était dirigée sur les hommes qui se tenaient très certainement derrière la porte, et l'égarement de son téléphone ne cessait d'accentuer les poussées d'adrénaline qui pulsaient dans ses veines. Cela avait tout d'un déjà-vu, cette manière de se faire réveiller brutalement, l'esprit peu tranquille, l'idée de trouver les chasseurs postés sur son perron, difficile de ne pas s'imaginer une même fin tragique, pour eux qui ne venaient plus le trouver en personne que pour d'extrêmes urgences. Les oiseaux noirs annonciateurs de mauvais présages, prêts à lui crever les yeux de leurs poings furieux dès qu'il commettait le moindre écart. Les choses avaient suffisamment évolué pour qu'il s'imagine à l'abris. Mais les réviviscences étaient trop importantes, soudain, pour ne pas lui renvoyer en pleine gueule le souvenir de cette nuit-là. Pour ne pas qu'il s'imagine avoir de nouveau manqué les appels, la possibilité de sauver celui ou celle qui se serait trouvé en danger ce soir. Les traits fins, les yeux noirs. Remplaçant le visage de Constance. Comme dans son rêve. Ce rêve qu'il faisait depuis plus d'un an. Merry. Ils lui amenaient le corps de Merry. Son souffle s'était coupé dans sa trachée, un poids invisible frappant son thorax en brisant sa respiration tandis que ses iris se perdaient. Chancelant, sa main aggripa la poignée de la porte en y tournant la clé deux fois, l'ouvrant à la volée pour finalement rester totalement interdit.
Ses côtes se soulevaient de manière irrégulière sous sa chemise négligée, la détresse glaçant un instant de plus ses iris azurés, ses doigts crispés fébrilement sur le battant tandis qu'il peinait à rassembler ses idées. L'état de stress post-traumatique se rappelant à lui au moment le plus inopportun, le plus inattendu. Il s'écoula encore quelques secondes avant que son rythme cardiaque n'amorce une descente, serrant sa poitrine dans un pincement douloureux tandis que ses prunelles se décidaient enfin à voir qui se tenait en face de lui, débarassant sa vision du brouillard ponctué des éclats du souvenir. Il n'y avait qu'une personne, une seule, et non toute une armée de hunters prête à le voir rendre justice à l'un des leurs. Les gemmes braquées sur lui s'imposèrent au médecin tandis que ses lèvres s'entrouveraient. « Faith ? » Soulagement mêlé à l'incompréhension. Ses nerfs firent violence aux muscles courbaturés par les vestiges de la nuit blanche, la main se glissant derrière les épaules pour l'inviter à entrer, sans manquer de jeter un dernier regard à la rue, comme pour s'assurer qu'aucune ombre n'y était tapie. Avant de refermer derrière lui, de manière précipitée. Il s'emmêlait les pinceaux, Zeke. Un peu trop perturbé encore par sa frayeur momentanée, autant que par l'arrivée inattendue de la mutante. C'était la première fois qu'il la voyait ici depuis si longtemps. La première fois depuis qu'elle savait. Depuis qu'elle avait quitté les lieux en trombe comme s'il s'agissait du repère d'un monstre. C'était déroutant de la recevoir, lui qui avait longtemps imaginé que ce ne pourrait plus jamais être le cas. Son premier réflexe fut de la détailler, des pieds à la tête, une main glissant le long de son bras avant qu'il ne repose son regard dans le sien. « Il t'est arrivé un truc ? T'es pas blessée ? » Vieux réflexe. Début d'interrogatoire oblige, par habitude, parce que sa présence chez lui avait longtemps été synonyme de soins médicaux à apporter en urgence. Pourtant, la brune ne semblait pas mal en point, certainement plus en état que le médecin dont la mine commençait tout juste à reprendre des couleurs. Ses doigts s'étaient arrêtés à mi-chemin, quittant son coude pour glisser sur sa hanche, s'y déposant tandis qu'il s'approchait en la détaillant. Il voulait lui demander si on avait pu la suivre. Ce qui pouvait bien l'amener ici après ces semaines d'éloignement mutuel. Oh, il n'avait pas choisi. Il n'avait pas appelé non plus, pourtant. De peur qu'on ne le surprenne à se rendre chez elle, le beau-frère continuant malgré tout à conserver une certaine rancune à son égard. Guettant le faux-pas qui lui donnerait le pouvoir de s'assurer de sa chute. Alors, il n'avait plus emprunté le chemin menant à l'appartement de la belle. Et brutalement, elle était là, et tout ce qu'il avait espéré pouvoir retrouver l'enveloppait doucement tandis qu'il l'attirait contre lui pour déposer ses lèvres sur les siennes.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 22 Nov 2015 - 23:56
I just miss him. And I hate being so alone
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« Elle tenait à vous, allez savoir pourquoi. Vous avez changé mademoiselle Cunningham. Qu'est-ce que vous espérez trouver là-dedans ? » Les souvenirs grandissaient et brandissaient le passé, ce dernier que la demoiselle était allée chercher et que la maison du médecin venait lui remémorer de différentes façons. Loin des humbles chaumières, ces gens ne connaissaient pas la misère. Ils vivaient constamment en goûtant à la luxure sans réaliser que cette dernière deviendrait amère, et qu'aucun acte n'était sincère. Chaque maison, n'était qu'une pâle copie, non pas dans la forme, mais dans le fond. Le bonheur d'étaler sa propre richesse, ses biens en étant persuadé que le malheur pouvait s'enfermer entre quatre murs. La brune avait vécu dans ces maisons, avec des porches, des garages, des caves et des faux sourires à la boîte aux lettres. Sky' ne connaissait que trop bien cet univers, dégoulinant d'une hypocrisie à couper au couteau et qui avait probablement condamné la demoiselle à l'exil dès sa naissance. Son incapacité à apprécier les quelques beaux quartiers de sa fille défavorisée : ingrate disaient-ils. Humaine, répondait-elle. C'était cela, que cet endroit lui rappelait au premier regard. Cette maison qui se noyait dans des idées d'un futur utopique, celui des hunters et d'une vie paisible. Faith ne connaissait que trop bien cette demeure, et pourtant, elle s'était juré de ne plus jamais y foutre les pieds. Cela remontait à loin, trop loin et cela semblait tellement douloureux, pourtant ce n'était rien, qu'un fragment de douleur qui n'était en rien comparable au passé chaotique reflet d'une vie pathétique. Il n'était qu'un médecin à l'époque, hasardeux et curieux, mais il ne fut en rien un ami lorsque la confiance fut rompue. C'était la trahison masculine qui fut impossible à endurer, alors qu'elle était pourtant celle, qui sans cesse : trahissait les hommes qui avaient la mainmise sur sa vie. Faith s'était enrobée dans l'idée que tout n'était que manipulation, qu'Ezekiel était le monstre, mais le temps s'était écoulé à vive allure, pour rendre cette blessure presque risible. Elle revenait, comme un enfant revenait pour se faire battre. Faith n'avait jamais abandonné, voulant sans cesse se débattre, combattre le mal par le mal : désormais les règles étaient différentes. La mutante avait à perdre dans cette guerre, et elle refusait de perdre cette bataille en pagaille. Demander à Faith de choisir entre lui et ses convictions serait une perte de temps, parce que la conclusion était la même : qu'il s'en sorte indemne. Il ne serait jamais libre, tant que ce conflit résiderait, alors elle continuait de vivre de ses espoirs de victoire sur les hunters. C'était à cela qu'elle pensait en venant sonner, sans s'énerver et sans insister. S'il ne venait pas, elle s'en retournerait et rejoindrait son appartement sans peur ni crainte. Faith utilisait le système souterrain que tout le monde craignait, alors, elle avait une assurance de voyage. Détournant une dernière fois le regard vers ces maisons avec mépris et paranoïa en cas d'espionnage. Soudainement, la porte vint s'ouvrir ce qui provoqua instinctivement un mouvement de tête : il était toujours là.
Propageant son regard de haut en bas sur sa personne, sur son air d'étudiant en médecine pas frais et sur sa chemise froissée qui donnerait l'impression d'un lendemain de soirée. La brune esquissa un léger sourire avec un air toujours aussi hautain dans un silence qu'elle ne briserait pas la première. Faith n'aimait pas être là où tout le monde l'attendait, et c'était sans doute cela qui faisait qu'elle était autant détestée au fil des années à se battre pour une cause dont personne ne réalisait l'ampleur émotionnelle chez celle, née dans la haine de la race. « En chair et en talons. Hello, misster Blackwell. » Le ton légèrement moqueur, et avec un soupçon d'orgueil. Faith avait une tendance à se croire au-dessus des autres, mais c'était d'autant plus vrai dans ses innombrables moments de faiblesse. La mutante se laissa porter par son invitation en déposant un dernier regard sur le voisinage pour directement porter son regard à l'intérieur. Le malaise semblait lui voler son air, étouffer la pièce dans une ambiance froide où même la reine des insensibles n'avait pas sa place. Détaillant la pièce, la demoiselle se remémorait son départ en trombes lors des tristes révélations sur sa nature pour poursuivre vers le bal et les drames de ce dernier. Faith avait une mémoire sélective, mais elle n'était pas prête d'oublier ces moments, beaux et pourtant qui reflétaient sa parfaite incapacité à remercier ceux qui l'aidaient et son jugement parfois bancal. La mutante revint bien vite à Ezekiel et la première question fit sourire la demoiselle : cette nature protectrice, mais faible. Le médecin protégeait, mais il était brisé au point que cela en devenait presque drôle de le voir prendre soin de la mutante. La seconde question dégagea un léger mouvement de tête négatif : il savait comment était son corps. Une blessure de plus ou de moins, que tôt ou tard, il finirait par le savoir. Alors que la main du médecin venait se déposer sur la hanche de la demoiselle – un acte dont il était le seul responsable – avec un mélange de tendresse et de détresse qui se lisait presque autant dans son regard. « Jt'ai rencontré. » Un sourire plein de moquerie avec un ton narquois. C'était la réponse à la question numéro un, mais il était libre d'en tirer des conclusions pour la réponse numéro deux. Ezekiel fut l'instigateur du premier moment de tendresse, venant déposer ses lèvres le premier sur celle de la brune alors que la surprise paraissait presque inavouable tellement il était prude. Glissant une main sur sa nuque tandis que l'autre venait se déposer sur son cœur – qui visiblement était anormalement positionné – pour faire presser sans force. Elle pourrait vouloir lui retirer sa chemise – elle le voulait, - mais elle voulait surtout l'entendre parler, étrangement, elle voulait un moment hors du temps.
Le baiser ne se perdit pas dans des élans démesurés d'affection, Faith sachant pertinemment qu'elle serait incapable de contrôler ses pulsions après autant de temps sans le voir. Venant bien vite détacher ces lèvres, déposant rapidement sa main sur son visage avec un sourire. « Bravo, tu as compris la différence entre mes lèvres et mes joues. » La mutante se détacha de lui pour s'avancer un peu plus dans la maison avec un sourire moqueur jusqu'aux oreilles et en avançant avec sûreté en faisant claquer ses bottes sur un sol qu'elle avait foulé, avec toutes les blessures du monde en son sein. La mutante avançait et se remémorait pourtant son départ, silencieux, avec toute la honte du monde sur ses épaules. La brune dézippa sa veste pour la déposer sur son épaule – le décolleté serait moins insupportable que dans on bureau balayant cet endroit qu'elle ne connaissait que trop bien. Pourtant, elle ne prêta jamais attention aux détails, mais tout semblait différent. Le parfum dans l'air ne révélait pas une odeur lambda, les photos ne révélaient pas l'hypocrisie d'un être, mais bien des souffrances à venir pour la demoiselle qui venait de son plein gré se heurter à la difficile réalité. « Je pensais ne plus jamais revenir ici. » La révoltée chuchota ses mots sans attendre une réponse, et bien vite elle continua son petit chemin dans la maison, se nourrissant de ses souvenirs enfouis. « Tu sais comment une fille comme moi gère le manque ? » La demoiselle détourna la tête vers Ezekiel avec un sourire en coin. « Bah elle le gère pas. » La mutante haussa des sourcils comme une évidence. Faith ne pouvait que cacher ses émotions, sans jamais survivre à ces derniers. « J'avais envie de te voir, et de m'assurer que tu n'avais pas encore été battu plus que de raison par des hunters. Et je pense qu'une question impose une réponse, mais qu'une question implique un juste retour des choses. » La demoiselle se détourna alors vers Ezekiel en passant quelques secondes – de trop – sur un cadre qui se trouvait dans la pièce. Un jeu de questions-réponses, parce qu'il était enfin temps de s'embraser ou de s'embrasser définitivement. « Pourquoi tu as riposté ce soir-là ? » Parce que Faith voulait s'assurer que le bureau n'était pas une erreur, et qu'elle ne se trompait pas sur la personne dont elle était désespérément amoureuse.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Mer 9 Déc 2015 - 23:14
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Un regard réprobateur à sa seconde réponse, comme s'il n'appréciait pas l'affront, rapidement adouci d'un sourire. Les lèvres disparurent bientôt contre celles de la mutante, d'une pression tendre de la part du médecin. Cette bouche qu'il commençait à connaître, explorée à tant de moments si différents les uns des autres, dans l'urgence à de trop nombreuses reprises. Ce n'était pas précipité, ce soir. Un gage naturel d'affection, sans se demander une seconde s'il était dans son droit de l'embrasser dès le seuil de la maison passé, sans un questionnement pour entraver l'instant. Juste ce baiser, la chaleur répandue dans sa nuque sous les doigts de Faith, et irradiant dans sa poitrine sous la paume de sa main. A peine le temps de sentir le contact se rompre, de laisser un soupçon de rire lui échapper aux paroles ironiques de la belle - qu'il avait senties venir, inévitablement - Zeke la contempla un instant déambuler dans le hall, un sourire aux lèvres. Réalisant à peine qu'elle était bien là. Et tout ce que sa présence ici impliquait. Ainsi emboîta-t'il son pas, l'observant se dévêtir de sa veste sans réellement prêter attention à tout ce qui les entourait. Tous ces objets, tous ces cadres disposés de manière régulière et qu'il ne voyait plus vraiment. Ce fut sans doute son chuchotement qui acheva de réveiller le médecin, tandis qu'il se remémorait sa dernière visite en ces lieux. « J'dois dire que je ne pensais pas t'y revoir non plus. Pas après la dernière fois. » Instant douloureusement ravivé dans sa mémoire comme un millier d'épines enfoncées dans son crâne. Les mots de Faith, une fois encore, l'emportaient déjà, le laissant reporter sa concentration sur elle. Évinçant les souvenirs désagréables de son esprit. Hochant la tête en lui laissant le temps de s'exprimer sans l'interrompre. Sans se douter une seconde des réminiscences acides qui les remplaceraient bientôt.
Un battement de travers dans la poitrine. La désagréable impression que sa pomme d'Adam venait subitement de tripler de volume, comprimant sa trachée dans un étau invisible. Les yeux du médecin avaient suivi la course menée par ceux de la mutante, s'accrochant à un cadre qu'elle avait inévitablement vu, à une photo qu'elle n'aurait manqué de remarquer. Une chaleur désagréable venait d'enflammer le visage de l'apprenti chasseur, laissant ses traits cripsés rosir légèrement dans une gêne qu'il ne pouvait réprimer. Elle l'avait pris de court, si bien qu'il n'avait plus pensé à tous les souvenirs qui pouvaient résonner entre les murs. Au fait que cette maison n'était pas la sienne, pas seulement, et qu'une présence n'avait cessé d'y planer depuis plus d'une année. Ancrée dans chaque parcelle de la bâtisse, si Constance avait doucement retiré ses griffes en cessant de réveiller les traumatismes de son époux, elle n'en demeurait pas moins là, encore et toujours. Il s'était mis en tête que ces bruits qu'il entendait encore à de trop nombreuses reprises n'étaient que le fruit des réminiscences, laissant le claquement des talons ou le fredonnement d'une chanson glacer son échine une fraction de seconde avant de se volatiliser. Il n'y avait rien d'anormal là-dedans, après tout, de simples altérations de ses perceptions sensorielles dont il était entièrement conscient. Aucun délire, vraiment. C'était ce qu'il avait assuré au psychiatre, lors de son ultime rendez-vous. Lorsque ce dernier avait donné son aval au directeur, pour le laisser accéder au poste de chef de service des urgences. Sans préciser à quel point il avait pu s'agir de tellement plus. Sa main droite recommençait à trembler nerveusement, à ces pensées vagabondes, et la seconde s'en empara pour en tordre maladroitement les doigts. Comme un adolescent apeuré de devoir rendre des comptes à ses parents. Ses lèvres entrouvertes semblaient hésitantes, prêtes à s'exprimer sur tout et rien à la fois. Parce qu'il n'était pas encore préparé, Zeke. Toujours pas, après tous ces mois. La dernière évocation de l'épouse l'avait si férocement ébranlé qu'il s'était évertué à ne plus y repenser. Cloisonnant son esprit pour éviter de s'y brûler à nouveau. Laissant le travail parasiter chaque champ de sa vie, empiétant sur tout le reste, pour ne plus laisser aucune chance aux fantômes de lui arracher le coeur une fois encore. Pourtant, à fixer le papier glacé sans parvenir à s'en détacher, sans parvenir à affronter le regard de la mutante, la fatalité s'imposait à lui. Il devait parler. Être honnête. Sa paume machinalement s'était libérée, tapotant son thorax à travers la chemise, comme prêt à y sentir le relief de l'anneau. Pour n'y trouver que du vide, et laisser son bras affolé retomber mollement le long de son corps. Il l'avait laissé dans sa veste, en quittant l'hôpital. C'était là qu'il devait être, sûrement. Nullement à son annulaire gauche, en tout cas. Les prunelles azurées scrutaient sans les voir leurs échos figés sur la photographie, résonnant des rires silencieux encore dessinés sur leurs lèvres. Était-ce quelque chose qui devait être avoué dès le premier rendez-vous ? Dès les premiers mots échangés, puisqu'il n'y avait jamais eu de rendez-vous romantique, finalement ? Ou dès le premier baiser, laisser les lèvres se détacher pour s'expliquer à ce sujet ? J'étais marié, au fait. J'étais marié mais j'le suis plus. Il ne savait pas, Zeke, parce qu'il n'avait jamais réfléchi à la question. N'avait jamais imaginé qu'une telle situation se présenterait un jour, trop furieusement dévasté par la tragédie, trop férocement attaché à celle qui ne pouvait être que l'unique femme de sa vie. La dernière femme de sa vie. Il ne s'était pas attendu à rencontrer Faith. Ni à ce que tout aborde une telle tournure. Il ne l'avait pas vue venir, avec ses grands yeux bleus résonnant du bordel de son existence, comblant pourtant les vides émiettant l'être du médecin. Avec ces mots qui remettaient tout en question à chaque fois qu'elle lui adressait la parole, en gueulantes ou en murmures, secouant l'homme en l'extirpant de force à son état catatonique. Brisant ses convictions bâties sous la contrainte pour les laisser se reconstruire librement. L'extorquant sans même le savoir à une emprise qu'il avait songée invincible, parce qu'après tout, qui pouvait venir à bout d'une personne déjà morte ? Il se souvenait soudainement de cette fin d'été, de la nuit tombée sur la grange en ayant emporté avec elle quelques fragments de sa raison. De ces interpellations tremblantes lancées à la mutante. L'appelant du nom de Constance. Lui présentant des excuses qu'elle n'aurait dû entendre. Les iris daignèrent enfin glisser jusqu'aux boucles blondes de la chasseresse, regroupées en coiffure sophistiquée pour l'occasion, immortalisée sur ce portrait de mariage qui trônait sur la tablette de la cheminée. Il ne l'entendait plus commenter ses moindres gestes, ses moindres pensées. Il ne doutait pourtant pas un instant des paroles qu'elle aurait pu prononcer.
Les secondes s'égrènaient lourdement sous l'aiguille de l'horloge du salon, héritage d'un aïeul que Constance avait absolument tenu à conserver, malgré ses mécanismes rouillés qui se désacordaient sans arrêt. Et qui avaient le don d'allonger le temps d'une manière insoutenable, surtout dans ce genre de moment. Signifiant clairement au maître des lieux que le silence qu'il avait laissé s'installer perdurait trop pour ne pas en devenir pesant. Un raclement de gorge, une main enfouie dans la tignasse brune pour la discipliner tout en tentant de se donner une contenance, et le regard de Zeke se reposa sur Faith. Il y avait sa question en suspens, ces mots qu'il avait oublié un instant, le temps de se liquéfier intérieurement en notant l'exploration muette de la belle à travers la pièce. « Je.. je pense que tu as sûrement d'autres questions. » L'homme était clairement mal à l'aise, inconfortable avec la question de la jeune femme qui n'avait absolument rien à voir avec ce qu'il s'était attendu à entendre. « Mais c'est vrai, je vais d'abord répondre à celle-ci, si tu veux. » Il s'embrouillait totalement, pourtant désormais entièrement détourné de toute photo susceptible de lui faire perdre pied. « La vraie question, c'est plutôt pourquoi je ne ripostais pas. Avant. » Avant toi. Avant que tu me remettes les idées en place. Sa pulsation cardiaque s'emballait, laissant la chemise frémir à chaque nouvel assaut. Un geste maladroit de la main désignant vaguement sa droite, sans réellement désigner quoique ce soit. « J'ai pas besoin de te faire un dessin, j'imagine. » C'était merdique. Pitoyable. Sûrement la raison pour laquelle ce genre de détail devait être signifié avant d'être découvert par un hasard malheureux. Et il ne parvenait à cerner son ressenti, ignorant s'il recevrait ses foudres pour ça, ou s'il la verrait prendre la porte. A y réfléchir deux secondes, il aimait tout autant qu'elle s'énerve. Qu'elle fasse n'importe quoi, tant qu'elle ne s'en allait pas. Il ne la laisserait pas faire, même s'il devait le payer d'un nouveau vol plané jusqu'au mur le plus proche. Pas maintenant qu'elle se tenait là, en face de lui. « C'est elle, Constance. » Ce prénom prononcé à de trop nombreuses reprises devant elle, sans l'éclairer à son propos. Sa voix malassurée baissa d'un ton, jusqu'à ne plus s'extirper que dans un souffle. « C'était, Constance. » Le battement de ses artères écrasait ses tempes et assourdissait ses tympans. Il ne pouvait être certain de se maîtriser, en abordant ce sujet. Incapable de prédire sa stabilité à son évocation, sa capacité à gérer son stress sans se laisser de nouveau haper par les hallucinations. Une main essuyant machinalement sa tempe à laquelle perlait une goutte de sueur, Zeke se fit violence pour fixer une dernière fois son regard dans le sien. S'y accrochant avec ténacité. La seule capable de le maintenir à la surface, lorsqu'il se sentait défaillir. « Excuse-moi une seconde. » Et sans un mot de plus, l'homme quitta précipitamment la pièce, gagnant la cuisine à grands pas, aussi rapidement que son esprit troublé le lui permettait. Ouvrant d'un geste machinal le robinet d'eau froide qui éclaboussa l'évier, avant de s'en asperger le visage comme à de si nombreuses reprises auparavant. La laissant glacer ses pores et contenir ses nerfs brûlants. A demi-effondré sur le plan de travail, une main trempée plaquée sur ses paupières closes, tentant de regagner un semblant de calme avant de retourner affronter Faith.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Jeu 10 Déc 2015 - 17:43
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
« Elle tenait à vous, allez savoir pourquoi. Vous avez changé mademoiselle Cunningham. Qu'est-ce que vous espérez trouver là-dedans ? Si c'est le pardon que vous cherchez, vous feriez mieux de dégager. » le diable est habile, il déshabille et aligne les peurs, distribuant ces dernières comme des cadeaux pour un enfant. Ceux qui croyaient connaître la mutante, la voyaient comme un monstre qui démontrait tout son être méprisable à chaque instant, saisissant les gants de la tueuse et la voix de gitane. Ceux qui la connaissaient la faible, l'observaient avec mépris et dégoût et jugeait ses actes, coupables de chacune de ses blessures, oubliant les failles infiniment plus humaines de chacun de ces individus. Tous ces idiots, qui la disaient insensible, tous ces enfoirés qui la regardaient de haut. Longtemps, elle observa en silence, ce mépris à son égard, ce dégoût face à celle qui affirmait ses différences. Inaccessible, elle l'était, mais ses émotions avaient bien plus de valeur que pour ces abrutis qui se disaient meilleurs. L'égocentrisme était bluffant, et le mépris n'était même plus de mise, ce juste retour n'avait même plus d’intérêt. La mutante ne pouvait se changer, devenir autre pour faire plaisir à quelques « lambdas ». C'était cela que la population appréciait : la différence dans les normes. Il fallait affirmer son identité dans une vague de réforme, et le contre-courant était interdit, sous peine de devenir le lépreux ou le rejeté d'une société prétendue libre d'esprit. Les sectaires étaient facilement comparables à ceux qui se clamaient ouverts, même s'il n'en était rien. La mutante disait qu'elle n'était rien, et c'était en cela que son regard la préserverait éternellement des misérables qui la désiraient, et qui a la suite d'un rejet, découvraient le goût amer de la véritable différence. La différence est celle qui se fracasse, qui bouscule, et non pas celle qui s'acclimate. À chaque individu ses idées, mais jamais, la mutante n'irait taire ses mots pour écouter les maux de quelques caliméros. Ezekiel n'en était pas un, il était simplement une épave, il n'avait pas sombré par plaisir ni même sans se battre : simple connerie.
Le regard absorbé par la redécouverte de cet endroit, plongé dans la noirceur des souvenirs d'une minable petite soirée. La douleur n'était plus, ce moment était désormais renié, il fut jadis blessant, mais demain était un autre jour. La mutante, avait renoncé à sa fierté pour reposer les pieds dans cet endroit. Elle rallumait une flamme qui aurait dû s'éteindre au fur et à mesure des jours, s'envoler à l'usure. Peut-être que cet amour se serait éteint avec le temps, si elle avait disparu de la circulation, loin de toutes ces idées fausses d'un avenir riche et plein d'espoir. Faith vivait avec des rêves plus grands que ce que les gens pouvaient imaginer, mais c'était ces rêves secrets qui offraient une sécurité à la brune. La mutante pouffa alors en écartant légèrement les yeux en approuvant sa réplique. Revenir ici, ne fut jamais dans ses projets et probablement que cela serait peut-être la dernière fois. La résistante savait que sa vie n'offrait pas le luxe d'une vie stable, romantique et Ezekiel n'avait pas conscience de la faiblesse du corps de la demoiselle en son sein. Cette maison, brouillonnait de rêves, ceux d'une famille, d'une vie paisible et tous ces clichés que les Américains adoraient que la brune endossât sans joie ni conviction. La vérité ? Le corps de Faith ne supportait pas le moindre accouchement, trop brisé, trop cassé, trop fracassé contre les murs et par les armes blanches pour envisager de donner la vie à son tour. Cela pouvait sembler vain, mais lorsqu'elle se retrouvait dans cette maison, cela semblait avoir une nouvelle tonalité dans sa vie de guerre. La mutante n'était pas faite pour cette vie, son esprit s'y opposait plus que tout en totale contradiction avec ses rêves débordant d'innocence lorsque ses mains étaient encore inondées sous les mensonges, mais pas le sang. Son corps s'y opposait à cette vie, à ces ridicules fantaisies féeriques. Faith était vendue à la guerre, à ces morts qui s'accumulaient. Elle n'envisageait plus de lutter pour plus que, Ezekiel n'était qu'une nuance, qu'elle venait confronter à sa propre réalité. Combien de temps mettrait-il avant de réaliser qu'elle n'était qu'une bombe à retardement ? Le cancer Cunningham se soignait d'une balle dans la tête, ni plus, ni moins.
Les yeux se promenèrent, ils en virent trop, mais c'était ce qu'elle était venue chercher. Peut-être que c'était cela le bonheur selon la demoiselle : un rêve éphémère qui ne durait qu'un temps, et qu'il fallait briser avant de le voir se heurter lui-même à la douleur. Cet échange de regards à sens unique. Cela n'était-il pas suffisamment parlant ? Elle l'observait, en silence, dans cet étrange triangle pour lequel la demoiselle ne lutterait pas. Chaque émotion avait son poids et la torturée savait, qu'elle n'était qu'un brun de poussière dans sa vie, et qu'elle pouvait s'envoler du jour au lendemain qu'il serait incapable de la rattraper assez fermement pour l'empêcher de lui offrir un dernier instant. Observant ses gestes, en silence, sans déposer ses affaires, sans venir s’immiscer dans son espace vital – sa maison était de pierre, son cœur probablement de même, mais elle n'irait pas détruire ce dernier avec la bombe vivante qu'elle était. La mutante ne le quittait pas des yeux, tandis qu'il observait un cadre contre lequel, elle n'aurait jamais de poids. Ezekiel avait répondu à toutes les questions avant même d'ouvrir sa bouche, il avait vendu lui-même son amour pour une image vide de toute substance. Un sourire en coin vint se dessiner sur le visage de la demoiselle, presque pour l'horreur de la situation. Faith était venue se faire battre, il était temps d'assumer les coups. Ce n'était qu'un reflet, et cette photo ne serait jamais qu'un souvenir vague. Cette rencontre, absente de toute symphonie, en devenait presque grotesque. Puis finalement vint un échange de regards, qui n'avait rien d'intense, presque désespéré entre deux étrangers qui tentaient de sauver les pots cassés avant même qu'ils n'éclatent sur le sol. La mutante ne pouvait plus rien faire, s’enchaînant seule à la réponse. Dans le marbre profond, elle le laissa s'exprimer avec la neutralité dont ce soir elle ferait acte pour peut-être enfin l'aider, comme elle prétendait le faire depuis le début. La réponse fut presque sincère, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre. La franchise, la clarté, l'horreur d'une réponse si cela était nécessaire, mais certainement pas une réponse avec différentes interprétations. La mutante ferma les yeux à ce qu'il prononça, comme un couteau au fond de ses tripes. La mutante avait lutté pour qu'il défende ses valeurs, et non pas qu'il la protège elle. Trainant le hunter dans un chemin dont on le revenait pas, et le pire : c'était qu'elle ne regrettait pas. La culpabilité se trouvait donc, dans son simple égoïsme naturel. Il n'avait rien fait, pour mérité cela, il n'avait rien fait, pour mériter cette fille-là. « Tu dois être un piètre dessinateur, alors en effet, je saurai faire abstraction. » Esquissant un léger sourire, comme pour se mentir, une dernière fois avant l'atroce éclatement. Trop d'ironie, puisqu'il était dessinateur. Encore un mystère voilé.
Ce nom avait enfin un visage, détournant son faciès de poupée en direction de la photo pour observer cette femme. Ce nom, évoqué une sombre nuit d'été. Ce calcul qui fut rapide, une accumulation malheureuse de nombreuses informations. La demoiselle ne quitta pas la photo des yeux, ne daignant même pas rétorquer sur la première réflexion, ni la seconde, et encore moins lorsqu'il quitta la pièce brusquement en s'excusant. Détournant finalement les yeux dans sa direction, avec sa froideur, mélangée à quelques bruns de tristesse. La mutante n'emprunta pas le pas de son amant, mais préféra s'approcher de la photo sur le rythme tambourinant de ses talons sur le sol. Approchant de la photo avec délicatesse en venant saisir cette dernière entre ses doigts fins et fermes. La mutante voyait le sourire d'Ezekiel, de Constance, qui sans aucun doute faisait remonter le souvenir du mariage de ses parents. Cette même joie, ce même sourire face à un moment de pure intimité devant la face du monde. Trop souvent, la mutante fut promise à ce type de cérémonie, dans une robe blanche, crépusculaire avec à son bras le cadet parfait d'une famille de chasseurs. La mutante avait un souvenir amer de ces grands événements, et pourtant, elle en avait rêvée de nombreuses années, de cette robe blanche, de ce bras et de son père souriant face à celle qui n'était pas encore un monstre. C'était cela le bonheur d'Ezekiel, celui avec Constance, celui-ci avait mené sa vie durant des années et qui même dans le monde des morts, parvenait à l’obséder sans cesse. Dans un mouvement de délicatesse extrême, et avec un sourire en coin, elle reposa la photo. Elle avait la sensation de se faire dévorer par les souvenirs de ce sanctuaire. S'éloignant alors, tournant le dos à la photo, le souffle lourd en direction de la sortie. La brune laissait ses pas glisser sur le sol de la maison, sans violence, sans ce mépris qu'elle affectionnait pour son propre bien être. La mutante s'enfonça dans l'entrée pour se retrouver à quelques pas de la porte avant d'entendre le robinet s'écouler dans la cuisine. Tout ce qu'elle aimait, d'un amour pur et sincère, était derrière elle. La mutante aimait sa cause, mais c'était l'anonymat de cette dernière qui poussait Faith à mourir pour elle. Ezekiel vivait et respirait, mais c'était cela qui le rendait presque trop fragile, parce qu'il était cassable, une cause ne l'était jamais : seule la force de conviction comptait. La mutante resta quelques secondes immobiles, fragiles à son tour, avec la sensation amer en se mordant les lèvres. La fuite. C'était cela sa solution, se revoyant quitter cette maison dans la maison dans une colère noire avec la ferme intention de le tuer. Cette fois-ci, elle fit un détour.
Rebroussant chemin dans le couloir, en lâchant son sac et sa veste sur le sol du couloir en silence pour ne toujours laisser raisonner que ses talons sur le sol, tel un écho glauque. S'enfonçant en silence dans la cuisine, avec un visage dénué de colère, mais absent de toute tristesse. Faith brillait pour sa conviction, et cette conviction régnait toujours. « Qui s'excuse, s'accuse. Tu m'as évoqué au passé dans ton bureau, par instinct, mais les rôles se sont inversés lorsque tu as chuchoté le nom de Constance. J'aurais plus, m'arrêter là. » cela fut prononcé d'une voix douce avant d'arriver dans son dos, en observant son corps trembler, comme un enfant mourant de froid. Faith inspira alors, dans ce possible dernier geste d'affection, qui marquerait une rupture dans la douceur d'une seule nuit d'amour. Glissant une main sur sa chemise de son bas-ventre jusqu'à son palpitant. L'autre main, vint longer le bras de son amant pour venir caresser son être, mais parvenir jusqu'à sa main tremblante, écorchée par la vie, celle de Faith vint mélanger ses doigts à ceux du médecin en bien mauvais posture. Il ne la voyait pas, cachée dans son dos, c'était loin d'être honorifique. « Je te veux toi, tout entier. Tes erreurs, tes années bonheurs, ton année misère, tes vices et ta connerie tellement humaine. » Faith détestait les longs discours, et c'était toujours dans l'improvisation et l'émotion qu'elle nourrissait ses belles paroles. « Je ne veux pas t'aimer, mais je n'ai pas décidé de le faire : cette réalité s'est imposée à moi. Ton cœur, battant à la chamade, tes crises qui reflètent cette profonde humanité que j'ai goûté une soirée durant, et qui me consume à chaque instant sans toi. » Cette soirée avait marqué Faith, cette brève période sans sa seule motivation : sa mutation. « Je veux chaque mot sortant de ta bouche, même si ce dernier me blesse, dévorer tes lèvres et caresser ton corps sous les vibrations de ton cœur. Tu as la mainmise sur mon cœur, et mon corps désire encore s'enivrer du tien. » La voix de la demoiselle se voulait ferme, mais brutalement, elle sembla devenir plus frêle. « Je n'ai pas besoin de toi, je n'ai jamais eu besoin de personne d'autre que moi pour survivre, mais pour une fois, j'aimerais que ma guerre préserve celui que j'aime. Que cette cause ne soit plus un visage sans nom, qui me brise à chaque instant, mais une conviction passionnée de plus que du sang et des larmes. » Le ton redevint plus vrai, plus difficile, et plus lourd. « L'amour à sens unique, a déjà tenté de me briser une fois : je ne compte pas réitérer. Ton passé je le prends, malgré tes faiblesses et tes maladresses, mais putain je te jure que je refuse d'être un passe-temps. Je ne peux plus être l'objet. » Le ton retomba dans un semblant de mélancolie alors que la pression sur la main d'Ezekiel se faisait plus forte pour calmer ses craintes. « Je ne te demanderais qu'une réponse sincère avant de mettre fin à cette potentielle saloperie d'illusion : Tu l'aimes elle, réel ou pas réel ? »
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Sam 19 Déc 2015 - 14:45
The only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you.
CRACKLE BONES
Il lisait dans les regards et les sourires l'écho d'une douleur que Faith lui renvoyait, bien plus qu'elle ne devait s'en douter. Et la cage thoracique se déchirait entre les côtes du médecin, laissant une main invisible pénétrer la chair pour se refermer sur son palpitant aux mouvements entravés. Il suffoquait. Les mots de la brune résonnaient encore dans les brumes de son esprit lorsque l'homme quitta les lieux de son équilibre incertain. Il était un temps où il avait pourtant l'habitude de dessiner. Griffonner ses souvenirs de gosse sur les feuilles jaunies, mine noire brisée sur le papier en y dessinant l'abandon de la mère, l'incompréhension du môme. Rappelant à sa mémoire le comportement étrange de la génitrice, ses bras le berçant avec douceur et ses mains qui faisaient mal. Les visages des médecins qui ne comprenaient pas. Les piqûres enfoncées dans les cuisses, dans les bras. Le chuchotement de cette mère qu'il n'avait jamais oubliée, et puis, les tapisseries de l'orphelinat. Les visages de tous ces enfants dont il ne gardait plus qu'un vague souvenir et quelques croquis dans une pochette. Il y avait eu le visage de Merry, se précisant sous la pointe des crayons au fil des années, aiguisant son portrait avec dextérité et l'adoucissant d'un amour inconditionnel. Les traits de l'épouse. Les sombres esquisses, obscurcissant les pages des carnets en ne délestant qu'à peine le poids rongeant sa poitrine. Et puis, les envolées artistiques noyées dans le néant, ne laissant plus la force au Blackwell de se dissiper en représentations. Il avait été dessinateur. Jusqu'à laisser cette faculté se perdre insidieusement, abandonnant l'exhutoire devenu poison, ne lui renvoyant que les ténèbres obscurcissant son coeur en pleine gueule, en les laissant apparaître concrètement sous ses yeux. Sûrement qu'il n'aurait pas pu lui en faire un dessin, pas sans vomir toute la noirceur qui lui rongeait les sangs sur les feuilles immaculées. La maladresse de ses mots n'avait d'égale que sa démarche incertaine en atteignant la cuisine. L'eau glacée ne parvenait à apaiser ses traits crispés, les éclaboussures du robinet ouvert à pleine puissance ne l'assourdissaient pas suffisamment pour ne pas entendre les talons approcher dans son dos. Vision pitoyable de l'effondrement du maître des lieux, ne cherchant pas à retrouver une contenance.
L'incandescence sous le passage des doigts glissant le long de son abdomen, le prenant de court en redressant légèrement sa nuque tandis que son échine raidissait sous le parcours de la main de Faith jusqu'à son torse. Le contact physique auquel il ne s'attendait pas. La seconde carbonisant l'épiderme de son bras, se mêlant à la sienne tandis qu'il demeurait une seconde immobile, posture entravée par les émois du myocarde qui pulsait un peu plus fort sous la paume de la mutante et les nerfs agitant les muscles tremblants. Il ne la voyait pas, il n'avait pas besoin de la voir pour comprendre. Sans détours, la mutante se livrait tandis que le médecin achevait de tréssaillir entre ses mains. Les mots martelaient son coeur déjà réduit en charpie par une autre, aux coutures incertaines ne lui ayant permis de fonctionner qu'en demi-teinte une année durant, avant que l'évidence ne s'impose à lui. Parce qu'il avait bien dû se reformer convenablement pour recommencer à battre pour elle. La naïveté de croire que cela signait l'accomplissement du deuil, la porte ouverte à une nouvelle vivacité de sentiments. Peut-être aurait-il eu besoin d'un coeur plus solide, plus à même de souffrir les questions sans menacer de les laisser l'écarteler sans retour en arrière possible. Peut-être qu'il n'était plus façonné pour ces choses-là, pour répondre correctement aux attentes de Faith sans s'y perdre, cette fois. Il s'efforçait de conserver cette honnêteté si difficilement regagnée, après les mois à s'embourber dans la mauvaise foi. Il ne pouvait renier les quelques plaies qui ne cicatrisaient pas encore, ravivant l'hémorragie des souvenirs lorsqu'il se retrouvait confronté aux hallucinations de l'épouse. Pourtant, celles-ci n'avaient plus la vigueur des premiers mois, à lui en faire perdre la raison. Doucement, le fantôme s'était éloigné, dispersant quelques temps morts dans la vie chaotique du médecin pour finir par n'apparaître qu'au détour d'un couloir, d'un matin ensommeillé. Constance ne jugeait plus, n'imposait plus son avis dans l'inconscient torturé. S'était-il une fois de plus mépris, en songeant qu'il lui était permis d'accepter ce que Faith pouvait animer en lui ? Ce qu'elle animait encore à travers les paroles qui lui semblaient à la fois si douces et amères. Apaisant doucement sa respiration sur la voix de la mutante et le message qu'elle portait, Zeke gardait le silence, préservant cet instant inattendu en n'interrompant jamais la mutante.
Ses doigts se serraient autour des siens, calmant l'espace de quelques secondes l'agitation d'Ezekiel. Jusqu'aux dernières paroles. A l'interrogation inattendue, celle qu'il n'avait pas senti cheminer derrière le discours de la mutante. Il avait attendu la question, les questions, mais jamais celle-ci. Il parvenait à peine à la reformuler correctement dans son esprit tant elle lui semblait soudain déplacée. Il n'était pas prêt à y répondre. Le serait-il un jour ? Oublierait-il jamais un amour qu'il avait promis de préserver tant dans la vie qu'à travers la mort ? Amour destiné à ne jamais s'achever, brutalement scellé au dernier souffle de l'épouse, son souvenir imprégné dans ses veines jusqu'à la fin de ses jours à lui. La question l'avait laissé une seconde interdit, la respiration en suspens. Jamais le médecin ne se l'était posée. Parce qu'il lui avait toujours semblé évident que la réponse ne pouvait qu'être oui. Bien conscient que l'interprétation de sa réponse brusquerait la mutante à laquelle il tournait toujours le dos, un soupir passa ses lèvres, témoin de la détresse dans laquelle la situation achevait d'attirer le médecin. Refermant le robinet avant d'essuyer son visage d'un geste hasardeux, l'homme sentait doucement l'échéance approcher. Lentement, sa seconde main trouva celle de Faith, la couvrant une seconde en sentant à travers sa chair les propres battements de son coeur. L'éloignant doucement de lui en la laissant parcourir le chemin inverse, assemblant son courage pour enfin se retourner. Il se devait désormais de la regarder, de lui faire face, si elle tenait réellement à obtenir une réponse sincère. Une réponse qu'elle ne comprendrait peut-être pas. Qu'il lui donnerait malgré tout. Laissant les iris azurés retomber dans ceux de Faith, Ezekiel la contempla sans dénouer leurs doigts entremêlés. Glissant sa seconde main sous le menton de la télékinésiste, pour être certain qu'elle le regarderait jusqu'à la fin. Peu importe l'issue. « Tu n'as jamais été l'objet. Et je suis loin d'être le genre d'homme à s'amuser de... passe-temps. » Sa voix était basse, comme une confidence, sans équivoque pourtant. « Je n'ai pas cherché à oublier avec toi. J'ai trop oublié par le passé. J'ai réappris. Je me suis aussi rendu compte qu'on ne peut s'oublier, jamais. Et j'ai fini par retrouver certaines choses que j'pensais jamais retrouver. » Un détour dans les mèches sombres, dégageant doucement le visage, d'un contact presque pudique. Il avait l'impression d'effleurer une bombe à retardement, prête à le détruire dès que son temps serait écoulé. Il était pourtant difficile d'expliquer ce qu'il ne comprenait pas vraiment. Ce qui semblait évident, et qui pourtant ne daignait être formulé correctement. Il ne cherchait pas à baratiner, plus maintenant. Seul son sérieux prévalait en cet instant, tout le sérieux qu'il était capable de regrouper pour ne pas laisser un nouveau malaise l'envahir. « Qu'attends-tu de moi ? » S'humectant les lèvres en la détaillant une fois de plus. « Tu es la première à me poser cette question. Première, parce que j'me la suis jamais posée moi-même. Elle m'a jamais effleuré, pas une seule fois depuis ce jour-là. » Un raclement de gorge pour étouffer les nuances d'un ton qui se brisait doucement. « Oublier les morts, c'est pas possible non plus, Faith. C'est même pas une option. T'oublies les morts et après quoi, comment tu veux tenir en place sans t'oublier toi-même, t'en perdrais forcément quelques morceaux au passage. » Les prunelles s'étaient brouillées imperceptiblement. Il ne pouvait espérer ramener de force de telles reviviscences sans y laisser un peu de sa contenance au passage. « Je m'excuse pour la manière. Je ne cherchais pas à le cacher, à te le cacher. J'arrive simplement pas à en parler comme ça, alors, ... » Il ne l'avait même pas dit à Merry, pas avant de s'y retrouver contraint et forcé. La suite des événements lui avait rapidement passé l'envie de réitérer l'expérience. Laissant ses mains se détacher à contre-coeur de la mutante, pour lui laisser la liberté de le haïr s'il le fallait au point de ne plus supporter son contact. Pour se laisser également à lui-même le temps de s'interroger, sans perdre pied. Il ne se défendrait pas de garder en son sein l'amour qu'il avait pu porter à sa femme. Un amour dont les années auraient pu avoir raison, sans doute. Vision lui apparaissant par intermittence depuis quelques mois, ne lui inspirant qu'un dégoût profond envers lui même, marqué de la loyauté qu'il lui portait encore et toujours. Vision qui pourtant se précisait à mesure que le recul se prenait et que les travers de leur relation lui apparaissaient, s'éloignant de la version édulcorée qu'il avait pu contempler durant ces huit années. Mais ils n'avaient pas eu ces années supplémentaires pour éprouver leur amour, le laisser mourir dans cette maison que le temps avait attristé. Il n'y avait eu qu'une fin brutale, imprévisible, dans la violence. Immortalisant les sentiments comme sur un cliché instantané. Et avec ça, ces traits pâles qui se fondaient dans la pâleur du linceul, savemment maquillés pour faire oublier à quel point la fin n'avait pas été paisible. Les images s'incrustaient dans son esprit sans qu'il ne parvienne à les repousser, perdant son regard tandis que la douleur s'infiltrait de toute part. « Je l'aimais quand sa famille est venue régler ses comptes et qu'on m'a annoncé que j'l'avais pas sauvée, qu'elle était morte. Par ma faute. J'ai pas l'choix que de vivre avec ça. Cette question n'a aucune importance, ni pour toi, ni pour moi. Parce qu'elle est morte, Faith, et que tu pourrais me poser cette question dans dix ou vingt ans que ça changerait rien à ma réponse. La fin restera la même, et p'tetre qu'il y aura un jour où j'me maudirai moins, mais ça m'empêchera pas de me souvenir. » Et il comprenait subitement pourquoi, pourquoi il ne s'était jamais aventuré sur ce genre de réflexions. Les yeux progressivement rougis par la tension nerveuse et l'écume qui y montait ostensiblement ne témoignaient que trop de la difficulté de prononcer ces quelques paroles. Parce qu'il s'évertuait à ne conserver que le meilleur de ces années, depuis quelque temps, chassant les crocs acérés d'une peine qui n'était jamais bien loin. De se souvenir de la Constance de l'université, de la Constance qu'il n'associait pas à la chasse et aux tourments que tout cela avait pu leur apporter. Tenter de savoir quels étaient ses sentiments à son égard rappelait à lui le gouffre creusé dans ses tripes à son évocation, à l'idée de cette nuit-là, cette dernière nuit à la savoir en vie, ce corps qu'il avait eu tant de mal à approcher à la morgue. Une main prenant appui sur le plan de travail dans son dos, le temps de se ressaisir suffisamment, et Zeke clignait à nouveau des yeux pour sentir une traînée glacée rouler sur sa joue. « Pourquoi tu m'demanderais de répondre à ça. » Parce qu'il ne comprenait pas, Zeke, quelle importance pouvait avoir aux yeux de Faith l'amour meurtri qu'il garderait ancré en lui pour cette femme dont elle n'aurait jamais rien à craindre. Les lèvres mues d'une soudaine témérité portée par l'éclat incertain d'un coeur prêt à se rompre ou à atteindre sa salvation, les nerfs à vif et les émotions se battant en duel dans ses yeux clairs. « Y'a qu'une seule chose qui devrait avoir de l'importance, aujourd'hui, et c'est sûrement pas ce que je ressens pour elle, ce que je ressentirai toujours pour elle parce qu'elle est morte et qu'il n'y a aucune autre finalité ! » A découvert, entièrement, écartant légèrement les bras comme pour lui donner l'autorisation de passer ses nerfs sur lui si l'envie lui en prenait, approchant légèrement son visage pour ancrer fermement ses prunelles assombries dans les siennes. Et les mots fusèrent, portés par les dernières pulsations cinglant ses artères et martelant ses tympans. « Tu veux que j'sois sincère, j'le suis, et tu veux que j'te dise ? Je t'aime, toi, Faith, je t'aime et si c'est pas suffisant comme réponse alors j'peux rien dire de plus. »
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Sam 19 Déc 2015 - 17:02
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
Cette proximité, assassine et pourtant nécessaire chez la princesse qui se refusait d'être en détresse. Les paroles furent prononcées avec une sincérité que quelques individus iraient contester sans hésitation, mais la vérité se trouvait là où personne n'allait la prêcher, préférant se cacher sous les maux des instants volés. Se glisser dans son dos, pour le briser encore davantage, et non pas pour lui briser sa nuque, mais bel et bien le peu d'humanité qui semblait l'animer au fur et à mesure des erreurs et des courbatures des jours durs. C'était malsain de venir le caresser du bout de ses doigts, pour l'enlacer entre ses bras, sentir son torse de soulever en goûtant peut-être la dernière rencontre qui se passerait dans la paix. La mutante laissait sa peine se découdre pour recoudre et restaurer ce qui pouvait l'être chez son mal aimé. Le détesté, le délaissé, l’acharné, l'ingrat et celui qui vivrait éternellement du bout de ses doigts en priant le ciel que son masque ne tombe pas. Le vide se rapprochait, ils avançaient dans sa direction avec des effusions sentimentales qui perdraient le duo avec brio. Chacun des deux connaissait le prix à payer pour atteindre l’égoïsme ultime en obligeant l'autre à réaliser son erreur sur ses choix et ses idéaux. Faith avait trébuché et s'était relevée en renonçant à l'idée d'aider, mais lui, il s'était redressé avec le poids de ses années malheureuses. La demoiselle avait renoncé à ses attaches qui faisaient tache sur le tableau de l'indépendante qui voguait au vent sans jamais se soucier de quelle tête allait être trouée sur son oreiller une nuit de toute beauté. Une chose était cassée chez les deux individus, mais alors qu'ils s'étaient aidés, ils avaient probablement enchaîné l'autre à une douleur nouvelle qui ferait taire n'importe quel rebelle. La brunette savait que cette pirouette désastreuse signerait une soirée à son image, mais qui crèverait les cœurs autant qu'il braquerait les projecteurs sur les vérités inavouées. Dans les fragments de bonheurs de ces moments vécus, ils trouvaient les mille et une raison de se détester autant que de se rapprocher. Le mensonge, pêché originel dans cette histoire qui avait fait son ouvrage depuis la genèse de la folie qu'était cette idylle qui frôlait le romanesque dantesque. Dans ces moments, elle repensait à cette proximité noyée dans l'anxiété de celui qui tenterait de tuer l'autre dans un élan de colère que personne ne pourrait lui reprocher. Ezekiel n'avait jamais prôné la violence, mais probablement qu'il aurait été capable du pire pour contrer la demoiselle dans l'espoir de la faire taire et de la remettre à sa place de petite pétasse. Cette rencontre était malsaine, c'était un fait, mais cette rencontre était nécessaire pour se dire adieu d'une bien plus belle façon que n'importe quel au revoir donné avec un vulgaire numéro de téléphone. Couper les ponts pour lui éviter de souffrir tel un martyr, c'était sans doute cela la meilleure solution, mais son corps aimait la déraison autant que son cœur qui lui hurlait en chœur que son âme finirait par se taire sous le silence d'un orgue et que son corps découvrirait les joies de la morgue.
Le silence s'instaura quelques instants, vicieux bruits des corps qui se frôlaient dans une pudeur presque humoristique. Les regards se croisèrent finalement, sans pour autant rompre les doigts qui tissèrent entre eux un lien invisible. La main sous son menton, la demoiselle resta de glace, pour le laisser répondre à la question qu'elle venait de poser en connaissant d'avance la réponse. Faith connaissait l'humanité, elle n'en était pas, mais elle en connaissait une définition précise. Sa première phrase semblait presque être une fuite de la question posée, affirmant une chose dont elle n'attendait rien. L'objet, elle embrassait ce rôle au quotidien, il serait presque anormal de ne pas l'associer à une poupée manipulable et une garce. Il venait lui-même à parler de sa nature, cela en était presque drôle l'opposition des anciennes fréquentations de la demoiselle et le caractère dû – presque – jeune homme. La résistante l'observa, sa fragilité toujours au creux de son regard et de ses mains alors qu'il s'exprimait en venant déplacer une mèche de la demoiselle comme il avait la fâcheuse tendance de le faire. Elle afficha un léger regard interrogateur alors qu'il parlait d'avoir retrouvé ce qu'il pensait avoir parlé. Sa tête se secoua négativement instinctivement sans réellement réfléchir à ce qu'elle faisait. Retrouver quoi . La mutante ne voulait en aucun cas lui insuffler un amour semblable à celui de Constance, parce que cet amour signifierait qu'il serait égoïste et qu'Ezekiel perdrait un peu plus de ses valeurs en chemin. Son geste naturel vers ces cheveux avait presque une connotation ironique. Sa défunte – putain – de femme était d'un blond marqué, chose que Faith fut et qu'elle était de manière totalement aléatoire. Il avait pourtant été le premier à complimenter ses cheveux bruns sans la mater de manière assez assumée. Cela pouvait paraître idiot, mais c'était ce jour-là qu'il avait assisté avec surprise à la détresse de la demoiselle, à ses larmes qui ne coulèrent plus par la suite de manière aussi virulente. C'était dans un état de malheur profond qui s'était glissé dans ses entrailles et qui avait fait une entrave à sa guerre lorsqu'elle perdit sa mutation. Elle l'avait suppliée de l'aider à mourir, de la laisser crever sur le bas côté, mais il ne le fit pas – fort heureusement. C'était alors le sujet des morts qui tomba, avec une distinction dans le vécu et dans les idéologies. La gamine avait une expérience différente de son aîné, et aucun des deux ne pouvait accuser l'autre d'être dans le faux. Il laissa la brune libre de ses mouvements en détachant son emprise. La mutante glissa alors ses bras contre sa poitrine, reculant de quelques pas pour s'adosser au mur et créer une distance qui était nécessaire pour préserver la distinction entre intimité et conflit. Il s'excusa de nouveau, influençant immédiatement la demoiselle qui afficha un petit sourire triste en visage : elle n'en voulait pas de ses excuses, parce qu'il n'était accusé de rien. « Combien de morceaux ai-je perdu lorsque ma tombe fut inaugurée sans mon cadavre à l'intérieur. » Pouffant finalement toute seule en affichant un sourire complexe entre perplexité et désespoir. « Je ne suis pas là pour obtenir des excuses, je n'ai jamais voulu qu'on s'excuse à mon égard et encore moins toi. Je suis aussi douée avec les desseins joyeux que tu l'es avec le dessin. » Elle était là pour lui, et non pas sa défunte – connasse – de hunter.
Le fossé semblait se creuser entre les deux individus, c'est vrai, n'importe quel con qui lirait un conte de fées pourrait le croire au détour d'un couloir. Mais c'était bien plus un rapprochement qu'une séparation qui s'opérait à l'instant, aussi crédule cela pouvait sembler dit de cette façon. Il vint à s'exprimer sur celle qui était et resterait éternellement son premier amour. Encore une fois, le contraste grandissait à vive allure entre les deux individus, et pourtant la comparaison était d'autant plus intéressante. Il répéta son statut : morte. Comme si ce mot avait la moindre valeur, la brune ne savait que trop bien à quel point un mort avait autant de force qu'un vivant. Faith avait, ce soir, décidé d'accorder un silence d'or sur son propre passé sentimental, parce que cela ne ferait que pousser les deux protagonistes à partir dans des sujets sensibles, que seule Faith, ne voulait pas aborder de manière trop vive de peur d'éprouver la moindre souffrance qui ferait d'elle une humaine. Égoïstement, elle lui demandait de parler de son vécu, de ses erreurs et de tout ce qui faisait de lui ce qu'il était désormais. Observant le corps de Zek' qui semblait souffrir davantage. Le sujet était trop douloureux, mais elle refusait de l'aborder à nouveau, alors il fallait l'achever de toute évidence, ce soir. « Tu ne l'as peut-être pas sauvé, mais tu n'as pas tué ta femme. Et bien sûr que si cette question possède son importance pour moi, parce que je refuse de te voir enchaîner toute ta vie à ces gens qui eux, te tueront. Cet amour pour elle t'attache à ton passé, et s'il ne mettait pas ta vie en danger, je pourrais m'en moquer. On sait tous les deux que ce n'est pas toi qui mérites de mourir Zek'. » Ces mots signèrent le rapprochement de la demoiselle, physiquement à nouveau, en prenant soin de conserver une distance de sérénité. Le dossier de Faith était long comme le bras, et il était inutile de prétendre qu'elle ne méritait pas la peine de mort. La brune méritait de se faire pendre, décapiter et de se faire injecter dans les veines la douleur même. La chaise électrique était tout aussi justifiable que n'importe quelle mort. Il pouvait la complimenter de bien des façons, mais elle était sans doute la seule à justifier ses actes de manière aussi froide en vouant un culte à ses valeurs, ou presque. Qu'importait ce qu'elle éprouvait, mais clairement, cela n'avait rien de comparable avec l'innocence du médecin.
Pourquoi cette question, pourquoi celle-là. Cette réponse que personne ne méritait, et certainement pas Faith. Le ton semblait monter, comme si la guerre allait exploser à nouveau entre les deux tourtereaux ratés. Il vint alors se perdre dans une sorte de mélodrame romantique : l'amour n'était pas suffisant pour vivre. Cette guerre allait tuer l'un, puis dévorer le second. Qu'importait le chemin emprunté, cela causerait la désolation de nombreuses personnes et cela même si la brune espérait le sauver et non pas le couler vers l'abomination qu'elle représentait avec ses talons et sa génétique.« Je refuse que ta finalité soit la même que celle de ta femme. » Dit-elle d'une voix rauque et cassée bien malgré elle en imaginant son cadavre sur le sol. Ezekiel ne partageait pas la cause hunter, et elle refusait de le voir crever dans une rue pour une idée qu'il n'allait même pas défendre avec bon cœur. Le reste de la conversation déboula vers une déclaration qu'elle ne voulait pas entendre. Réalisait-il seulement ce qu'il était en train de dire ? Ce qu'il balançait dans une situation aussi dramatique après lui avoir annoncé que son ex-femme était morte ? Il avait une légère tendance à inverser les sujets le petit monsieur pas gay. Frappant une fois son torse avec un léger mépris dans le regard bien qui n'était pas contre lui en se mordant les lèvres. « Qu'est-ce que tu peux aimer chez moi, y a rien, du vide, aucune honte pour les vies que j'ai brisé. » Elle n'attendait pas réellement une réponse, parce que oui, il l'avait dit : il l'aimait. Faith avait toujours cette âme romantique au-delà du raisonnable et sa confiance en lui dépassait la normalité. « Tu m'emmerdes, tu comprends ça ? Tu es trop con toi, ou tu es juste trop bon pour moi. » Qu'importait, la demoiselle vint à briser totalement la distance en saisissant la chemise froissée du médecin par le torse pour venir plaquer ses lèvres langoureusement sur les siennes. Il l'aimait, elle en était désespérée ment amoureuse. Peut-être que la lumière au bout du tunnel n'était pas une vaste arnaque, peut-être que les lumières volaient haut, et qu'il réparerait une mécanique brisée dans un cœur atrophié.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 24 Jan 2016 - 15:17
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La voir s'éloigner n'avait pas arrêté ses mots, ses paroles qu'elle réclamait et qu'il tentait d'exprimer sans se défiler. Il l'avait observée reculer pour venir s'adosser au mur, sans marquer d'arrêt, sans perdre le fil de ses pensées. Et c'était finalement de la voir avancer de nouveau, portant des mots qui lui martelèrent le coeur, qui se révéla le plus difficile. Elle acceptait d'écouter, peut-être même bien d'entendre ce qu'il essayait de lui dire avec difficultés. L'homme peinait pourtant à entendre ce qu'elle pouvait lui dire. Le temps lui avait appris la nuance qui pouvait exister entre tuer, et ne pas porter secours. La frontière s'était dessinée lentement dans son esprit, libérant doucement sa culpabilité sans pour autant l'effacer. Il était façonné pour se sentir coupable, Ezekiel. Sa mère s'en était assurée en premier lieu. Peut-être bien qu'elles existaient, finalement, ces cicatrices mentales que le psy avait cherché avec tant de ténacité. Mais il n'avait pas répliqué, pourtant. S'il savait qu'elle avait raison, dans le fond, les choses n'étaient - ne seraient - pas aussi simple. Et un maigre sourire s'était dessiné sur ses lèvres, muettes sans pourtant n'être porteuse de contradiction. Sûrement qu'il en était venu à mériter la mortelle sentence, lui-aussi. Coupable aux yeux des hunters de pactiser avec l'ennemi, de soigner l'ennemi, de contrecarrer leurs desseins. Coupable au regard de la loi, de s'être rendu complice de tant d'assassinats, et même d'y avoir participé par deux fois, volontairement, pour protéger Merry, pour venger Constance. Coupable envers l'ordre des médecins, de ne pas avoir accompli son devoir, laissant agoniser les victimes d'une organisation à laquelle il ne se sentait même pas appartenir.
La voix cassée de Faith avait brisé le silence qui s'était installé doucement. Recevant le coup sans broncher, sans avoir la force de le faire ni même l'envie, l'homme demeura immobile. « Tu te trompes. » C'était un murmure, résonnant du fond des entrailles, du peu de forces qui restaient dans sa voix après cet échangé agité. C'est moi qui suis vide. Qui était vide. Ou peut-être bien qu'ils l'étaient tous les deux, dès le départ. La vie avait épuisé leurs forces et pris tout ce qu'il y avait à prendre d'eux. Une carcasse à peine animée de quelques battements maladroits, voilà ce qui était resté dans le sillage de Constance, de cette épouse qui avait disparu sur un goût d'inachevé. L'abysse qu'il avait cru remplir en chargeant ses veines d'adrénaline, contraint et forcé de participer à cette mission qu'il peinait de plus en plus à accomplir. La honte, en revanche, sans doute qu'il y en avait bien assez pour deux au fond de son être ravagé par les remises en question permanentes. Qu'aimait-il en elle, réellement ? Cela aurait pu être rempli d'un millier de réponses, portées par le coeur du médecin recueillant la patiente, l'arrachant aux griffes de la forêt par une nuit printannière, par une première rencontre qui aurait pu être foutrement romantique si Faith n'avait pas été Faith, sauvage et non coopérente, si Zeke n'avait pas été Zeke, si dévoué et incapable de rétorquer, de se défendre. Ou peut-être bien que c'était ça, finalement, qui avait pu lier en premier lieu les âmes brisées. Le hasard. Aucune attente, aucun besoin en retour. Une main tendue, attrapée par manque d'autres choix. Un corps abîmé recousu avec patience, sans chercher à atteindre le coeur, ni à sonder l'esprit. Le simple travail porté par le fil et l'aiguille, traçant les points sur la chair inconnue qui ne demandait pas à être connue, du bout des doigts experts qui ne cherchaient rien d'autre qu'à apaiser l'esprit torturé. A se donner bonne conscience. Chacun y avait trouvé son compte, il n'y avait rien eu de plus que ça. Un échange de bons procédés, bien que peu orthodoxes. Pas de discussion, pas de longs regards lourds de sens ni même de questions. Pas d'informations sur ces camps ennemis occupés, interdisant tout rapport cordialement entretenu de ce type. La réponse ne s'y trouvait donc pas au premier abord. Jusqu'au point de rupture. Au mot de trop de Skylar. Le claquement qui avait résonné dans sa demeure avait ébranlé les fondations de ces rapports cordiaux. Il n'avait pas supporté ce regard posé sur lui, parce qu'il lui renvoyait en pleine gueule tout ce qu'il évitait, tout ce qu'il refusait d'admettre. La monstruosité des hunters, de ceux dans lesquels elle l'avait inclu. Voir son échine s'éloigner de lui en échappant à ses bons soins, ceux qu'il avait pu lui administrer tout au long des derniers mois, ç'avait été impossible à avaler. Savoir qu'elle ne reviendrait plus à la prochaine blessure, ça l'avait été aussi. Parce qu'il avait commencé à s'inquiéter pour elle dès les premières semaines. Qu'il n'était parvenu à se rassurer sur son compte que par la perspective de savoir qu'en cas de besoin elle trouverait sa porte, qu'il serait là lorsqu'il le faudrait, qu'il serait au courant si quelque chose n'allait pas - sur le plan physique, tout du moins. La voir s'envoler avait ébranlé quelque chose chez le médecin, le gentil médecin passé dans la seconde au grade de salopard hunter. Mais il ne s'agissait sans doute que de cet esprit protecteur surdéveloppé, cette manie de veiller sur chaque personne qui l'approchait d'un peu plus près que les autres. Puis il y avait eu tout le reste. Tous ces éloignements, ces rapports passés de cordiaux à cordialement chaotiques. Rien ne l'avait destiné à prononcer ces mots à son égard, sauf peut-être sur un ton mordant, en réponse à l'une de ses piques habituelles. Rien, et pourtant tout à la fois. Et c'était ce tout qu'il aimait chez elle. Tout, tout ce qui faisait d'elle ce qu'elle était, parce que ça ne fonctionnait pas qu'à moitié, et qu'il avait fallu qu'il apprenne à la voir entièrement, telle qu'elle était réellement, au fil des semaines, des mois, de cette demi-année, pour prononcer ces mots le plus sérieusement du monde. Ses lèvres pourtant restaient scellées, parce qu'il était compliqué d'aller plus loin dans ses explications. Qu'il n'avait pas envie de justifier des mots qu'il avait prononcé spontanément, et que ce qui suivrait ne pourrait être que maladroit. Trop bon, trop con, peut-être bien un peu des deux, si c'était ce dont elle avait besoin pour justifier sa déclaration. Haussant les sourcils sans ajouter la moindre chose, il la laissa l'attirer à elle sans protester, guidé de son plein gré à la rencontre de ses lèvres. Ces baisers qu'il avait cessé de compter, qui résonnèrent pourtant tous lorsque sa bouche épousa la sienne. Les paupières closes durant les secondes passées à approfondir ce rapprochement, d'une main perdue dans les mèches sombres à une seconde glissant le long du bras dans une caresse, le médecin finit par se détacher, sans pourtant s'éloigner.
Le regard perdu dans les prunelles claires de la mutante, le coeur encore un peu agité par ce baiser qui n'avait pas tardé à le distraire, Ezekiel s'humecta les lèvres avant de reprendre la parole. « J'aurais aimé te revoir plus tôt. » N'était-ce pas maladroit, de balancer ça après un tel baiser ? Toujours ces questionnements, ces doutes sur l'interprétation que l'on pourrait faire de ses propos, ses propos amoureux essentiellement, ce terrain sur lequel l'homme ne s'était jamais senti à l'aise. Un raclement de gorge, une main passée dans sa nuque en grattant les cervicales pour se donner une contenance le temps de réfléchir. « Tu m'as manqué, Faith. » Les mots du coeur battant au fond d'un être qui tendait à se trouver légèrement ridicule, des paroles qu'il aurait pourtant pu prononcer sincèrement dès son arrivée, mais qui trouvaient tout leur sens en cet instant, même se mettait à nu une fois de plus en les prononçant. Où était l'assurance dont il avait pu faire preuve des semaines auparavant ? Il n'y avait pas de doute, l'aventure du bureau n'avait pas aidé le Blackwell à prendre confiance en lui, gardant en lui cette sale sensation de marcher sur des oeufs dès qu'il tentait de poser des mots sur ses ressentis. Et puis, avec Faith encore si proche qu'il en sentait encore les battements de son coeur résonner derrière le tissu blanc, tissu blanc d'ailleurs machiavéliquement confectionné pour aider le regard à se perdre un peu plus au sud et.. Zeke n'avait pas regardé, détournant le regard vers la fenêtre de la cuisine en réponse aux aboiements des chiens qui lui parvenaient du jardin. Merci, les chiens. Il tâcherait de leur filer double ration de patée pour la peine. « Faut croire qu'ils tenaient à te le confirmer aussi. » Ou comment rompre un moment presque romantique - si on en oubliait ce rattrapage in extremis de regard baladeur. « Il faudra que je les rentre tout à l'heure. Tu n'as rien contre les chiens ? » C'était nul de banalité comme question, vraiment. Mais ça ne lui ferait peut-être pas de mal, de retomber deux secondes dans une question anodine après toutes celles qui avaient pu précéder. En tout cas, il la voyait mal être effrayée par ces bêtes là, ou bien ce serait sans doute sacrément ironique étant donné tout ce qu'elle avait pu traverser dans sa vie. Mais l'homme préférait demander, par politesse. Après tout certaines personnes n'appréciaient guère de se faire sauter dessus par des canidés plus ou moins enclins à baver sur les chaussures. Et Faith n'avait sûrement clairement pas envie de se faire baver dessus par un chien. Une main glissant sur son visage en venant appliquer une pression à la racine de son nez, chassant d'un même temps les pensées qui se bousculaient dans sa tête, dégageant également cette douleur qui pesait dans ses tempes depuis qu'il avait parlé de Constance. Ces aiguilles invisibles enfoncées dans son crâne trop brutalisé par l'évocation de l'épouse. Un leger tremblement vrilla les phalanges de sa main droite, encore posée sur le bras de la brune, qu'il s'évertua de camoufler en rompant le contact pour venir dégourdir ses doigts machinalement. Comme s'il ne s'agissait que de simples fourmillements. Que ce n'était en aucun cas pathologique. « Enfin, si tu comptais rester, bien sûr. » Reposant son regard dans le sien immédiatement comme s'il tentait de rattraper les paroles précédemment prononcées, Zeke la détailla un instant. Il essayait tant d'oublier tout ce qui avait pu être dit auparavant, tout ce bordel que les questions avaient éveillé dans sa tête qu'il ne réflechissait plus avant de parler. Il ne voulait pas trop s'avancer, vraiment pas. C'était la première fois qu'elle revenait chez lui depuis... depuis tout ce qui avait pu se passer entre eux. Il était peut-être prématuré de s'imaginer qu'elle comptait s'attarder, surtout après toute cette conversation. « Tu me donnerais l'occasion de te montrer que je suis loin d'être un piètre dessinateur. C'était un peu vexant, d'ailleurs. » C'était les premiers mots prononcés naturellement depuis le passage au salon. S'il était capable de dessiner, de tracer quelques traits lui prouvant à quel point elle se trompait, peut-être qu'elle se trompait elle aussi quant à son peu de réussite en matière de joyeux desseins.
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Faith Cunningham
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 24 Jan 2016 - 17:28
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You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
Il était une fin, enjolivée, rêvée et imaginée pour combler ce besoin maladif de bonheur et d'illusion nanardesque proche des comédies romantiques qui peuplaient les mœurs américaines. Ces espoirs dont tout le monde devaient se nourrir pour parcourir les chemins tordus d'une vie de pince sans rire. Faith n'avait pas échappé à ses envolées lyriques, ces rêves de petite fille, et cela fut sans doute son seul et unique moteur dans la vie fut un temps, celui d'une échappatoire. Cette saloperie d'autres vie, ces rêves inassouvis et ces moments de bravoures dont personne ne pouvaient espérer la sincérité. Ezekiel en avait sans doute fait de même, il avait peut-être nagé dans les rêves simples, tandis qu'on avait vendu à la gamine des rêves de gloire, de choses grandes, en contradiction avec la suffocation de sa ville natale qui ne pouvait que la condamner, allant jusqu'à la polluer de l'intérieur, pour la guider vers la putréfaction de ses organes et de son âme. On avait dit, qu'elle serait quelqu'un, tandis qu'elle se complaisait dans l'idée d'être, d'exister et de vivre au sein d'une communauté et d'en être un pilier. Skylar, avait été éduquée de cette façon, mais c'était Faith qui avait emprunté un nouvel espoir rêvé : le rien. Ne rien être, ne pas être une putain, ne pas s'enfermer dans cette case de belle connasse blonde, ni même celui de la mutante, de la dégénérée, du monstre, de l'erreur pourtant naturelle. Combien de fois, lui avaient eu dit qu'elle serait portée à faire de grandes choses, et pourtant elle se complaisait désormais dans un anonymat sucré, celui de la douceur de ne pas connaître la vie paisible d'une femme au foyer. Les rêves inachevés de ces gens, condamnés à s'enfermer dans le cercle vicieux de la société. Faith était volage, autant qu'elle avait fait du vol à l'étalage, mais sans aucune honte : elle s'était émancipée des idées sur sa personnalité. Encore aujourd'hui, les individus pouvaient l'encadrer, l'enfermer, la réduire à une idée, mais jamais personne ne pourrait pointer avec certitude les pensées de la mutante. La brune avait choisi de n'être qu'une actrice libérale de ce désastre ambulant, de ces couples minables, de ces idéaux foireux, de ces gouvernements corrompus et de ces meurtres accumulés. La mutante avait ses choix, mauvais, tous ils l'étaient, mais ces choix seraient éternellement siens, et c'était en cela, qu'elle affirmait sa distinction et ses infimes convictions. Il ne fallait pas hurler ses convictions, mais agir pour, au quotidien et non pas seulement tendre une main le lendemain d'un désastre : il fallait être la victime de la tragédie du désastre. C'était trop aisé, de venir consoler après la catastrophe sans venir se soucier de la facilité d'un tel acte. Ceux qui n'agissaient pas, eux, étaient des lâches, mais les quelques abrutis venant tendre une main n'étaient que des hypocrites qui voulaient soulager cette même faiblesse que les passifs. Il n'existait rien de plus désastreux, qu'un acte richement intéressé, et rien de plus beau qu'un acte pauvre en gain.
Il n'en savait rien. Il était persuadé d'avoir sondé son âme, ses défauts, ses erreurs, ses malheurs, ses joies et ses contradictions. Ezekiel n'avait qu'un nom, des éléments vagues d'un passé tordu qui n'avait rien de véridique, simplement quelques faits historiquement contestables. Il l'avait rencontré dans le sang, au bord du gouffre alors qu'elle apprenait simplement à s'en sortir dans cette ville pourrie. La relation ne fut jamais tendre, pas sincère, ni même formelle ironiquement. Chaque rencontre, se transformait en croisade pour défendre les idéaux face à ceux de l'autre, et cela comme si la boucle ne pouvait jamais se boucler malgré la ferme intention de la demoiselle de le faire. Ils n'avaient jamais été attachés l'un à l'autre, ce n'était que des formalités entre le désir de destruction de Faith et le besoin maladif du médecin de s'occuper de la veuve, de l'orphelin et même de la connasse peu aimable. C'était sans doute la connerie qu'ils partageaient, différente, et qui était finalement celle qui fit le lien entre les deux individus. Elle avait éprouvé, à son égard, bien pire que du mépris, voulant lui briser chaque muscle, mais se retenant par cette fascinante faculté qu'il avait de toujours se montrer trop faible pour se faire frapper. Toujours présent lorsqu'elle avait besoin d'un médecin et qu'elle était trop bornée pour le reconnaître. Alors oui, il connaissait des failles, mais la vérité était toujours nuancée lorsqu'elle sortait de la bouche de Faith. Sans doute, qu'il était persuadé qu'il était apte à différencier ce qu'elle appréhendait, ce qu'elle aimait et craignait au fond de ses tripes. Il était facile de mentir, de fausser des dossiers, de créer une image et de toujours en jouer. Pleurer n'était pas naturel pour elle, mais se forcer n'était pas impossible si cela s'avérait nécessaire. La manipulation, chez Faith, était naturelle. Il le savait, et pourtant il ne cessait de la croire lorsqu'elle était en sa compagnie. C'était peut-être de la stupidité, ou simplement un cœur désespéré qui tentait de combler le manque au travers des mensonges qu'elle préférait débiter. Ezekiel était persuadé qu'elle était sincère, et c'était sans doute cela, qui faisait la différence avec les autres : il la croyait, sans la juger. Une belle erreur, sans aucun doute que cela finirait par lui retomber dessus, que cela le briserait tôt ou tard même si la demoiselle ne l'espérait pas. Il ne pourrait jamais s'afficher à son bras, rêver son avenir avec elle ou même lui présenter ses amis et proches. Faith n'était pas une fille qu'on fréquentait sur la durée, elle était celle qui souriait le temps d'une soirée pour le bon plaisir de nuire. Faith n'était rien, et elle ne croyait pas en l'idée que cela était malsain.
Le baiser fut bref, comme la nécessité funeste de toujours conserver un fragment de distance pour ne jamais se perdre dans plus loin que de raison. Sa pudeur en serait presque mythique. Les regards se croisèrent, pour ne pas se lâcher quelques instants. Cette absence de tension était bluffante, presque anormale venant de la demoiselle. La brune esquissa un sourire face à la remarque qu'il fit en première, et sans doute qu'il ne réalisait pas qu'il était préférable pour lui de ne pas avoir croisé la demoiselle, mais il aurait l'occasion de constater bien plus tard, avant son départ. Le silence fut donc de mise face à cette phrase, qui semblait plus lui faire honte à peine elle fut prononcée que de réellement lui permettre de s'affirmer : petit prude. Le manque de confiance vibrait autant dans sa voix que dans ses gestes. L'enfoncer aurait sans aucun doute, dû être l'intention première de la mutante, mais cela ne s'imposa pas. « Je sais, j'suis parfaite c'est pour ça. » Mieux valait pour Ezekiel, tourné cela vers un autre sens que le pathos. Il avait juste à s'abstenir de lui dire qu'elle était de manière romanesque, et la conversation semblerait presque normale. La mutante, avait déjà laissé supposer par sa seule présence qu'elle avait envie de le voir : parler c'était beau, agir c'était encore mieux. Fort heureusement, les chiens firent une intervention qui détourna le regard du brun tandis que Faith se contentait de légèrement suivre la fenêtre du regard tandis que sa main jouait avait un bouton de la chemise froissée par simple plaisir de se moquer de sa pudeur presque énervante, et cela en conservait un petit sourire innocent. Elle l'observa alors face à sa remarque sur les chiens qui faisaient une intervention de plus hors sujet, et qui semblaient nouer une atmosphère encore plus gênante qu'avant. Faith plissa légèrement le regard en secouant timidement la tête, faussement. « Nan, j'ai l'habitude des chiens en chaleur tu sais. » Retirant au même moment son doigt de la chemise de Zeke avec un sourire narquois. Il savait, comment agissait Faith et que son corps était adulé par les hommes en chaleur autant qu'elle détestait ce dernier. Cette remarque était à prendre au second degré amer, remplie de vérité, mais sans doute qu'il serait difficile d'affirmer si cette vérité touchait la mutante, ou n'était qu'un vice de plus dans son quotidien. « Mais j'préfère les chats, plus de câlins à disposition. » C'était une bonne manière de clore le débat sur les animaux. La demoiselle adorait les bêtes, ces derniers n'étaient pas mauvais par nature en comparaison à l'humanité qui était décadente par choix.
Le regard vint à nouveau rencontrer celui de Faith avec une question qui semblait vitale, comme si la réponse allait être révélatrice d'une intention. Tandis que le contact se rompait lentement, sans même qu'elle ne prenne le temps de remarquer son corps fébrile face à ces quelques rapprochements. La soirée n'était pas placée sous les hospices de la paix et de la tranquillité. Sans doute que cela serait trop facile, et les souvenirs de la soirée passée dans cette maison ne faisaient que remonter des souffrances inutiles pour tous ceux qui tentaient de comprendre. « Et on sait tous les deux que je n'aime en faire qu'à ma tête. » La mutante ne répondait pas à sa question, qui n'en était pas vraiment une d'ailleurs. Se contentant de le suivre jusque dans le salon en observant la pièce, en écoutant presque plus ce que les souvenirs éparpillés avaient à raconter que son amant. Pourtant, l'oreille de la demoiselle fit rapidement un rapprochement entre ses dires et ce qu'elle voyait. La mutante vint alors à se baisser pour dézipper ses bottes et laisser ces dernières sur le sol délicatement tandis qu'elle s'avançait dans le salon en observant ce dernier quelques instants et en tournant le dos à Zeke en venant se mordre les lèvres. Elle le fuyait, une fois de plus, la demoiselle se voyait déjà s'échapper par un chemin de traverse plutôt que de rendre ce qu'il avait offert : de la sincérité directe. La mutante vint tourner ses mains contre son ventre, une paume dirigée vers le ciel alors qu'elle remontait les manches de son haut en observant ses poignets avec les marques d'entailles qui ne se voyaient presque plus. Le corps de la demoiselle avait rajouté des marques sur son corps, la cire marquant sa peau, les coups venant frapper ses organes : la mort de son mentor ne fut point sensible. La mutante vint à se retourner alors qu'une main venant effectuer délicatement des caresses sur le poignet de l'autre, comme pour effacer un souvenir. Cela ne faisait qu'un court laps de temps, et aucune cicatrice acquit ce soir-là n'était insurmontable, mais cela marquait l'esprit. Lui en parler maintenant était trop tard, si elle le faisait il lui reprocherait – à raison – de ne pas avoir réclamé son aide. Faith n'était pas douée pour parler d'elle, et encore moins avec lui, cela en était presque pathétique. Tant pis, ce soir elle s'enfoncerait dans un pathétique encore plus vif. Il n'était pas plus doué qu'elle pour s'exprimer sur lui, et encore moins sur ce qui était important, peut-être sur le moment, mais en aucun cas naturellement. Probablement que rien de similaire à la rencontre dans le bureau n'aurait eu lieu, si elle n'était pas venue. Faith avait pour l'habitude de partager les fautes, mais pour elle, ceci n'en était pas une.
La demoiselle vint à perdre son regard droit devant-elle pour finalement se détourner et faire face à Ezekiel – inutile de foncer dans le cliché de la fille pudique que Faith n'était pas. Elle l'observa quelques instants avec un regard narquois. « Je te la donne. » La brune vint à retirer le crayon à papier qui faisait tenir son chignon en catastrophe sur sa tête en venant le glisser entre ses doigts pour laisser tomber ses cheveux qui arrivaient au niveau de sa poitrine – la passion capillaire de Faith était inexplicable. La mutante ne cessa de fixer le médecin quelques secondes alors qu'elle commença à retirer son haut avec le plus de délicatesse dont elle était capable pour laisser s'échouer ce dernier sur le sol. Replaçant sa chevelure en avant pour cacher sa poitrine encore couverte d'un morceau de tissu. « Combien d'occasion nous aurons avant que la réalité ne rattrape l'un ou l'autre ? Alors tu vas te taire, durant les deux prochaines minutes. » Quand les hunters, auraient envahi la vie du médecin et que côtoyer Faith représenterait un risque trop grand qu'il serait assez con pour prendre, mais dont elle acceptera jamais les conséquences. Dans tous les cas, Faith sera celle qui fera le choix de la raison, et cela même si cela nécessitait de se glisser dans le rôle du monstre qui n'éprouvait rien de plus que du dédain à son égard. C'était de la haine qu'il faudrait faire naître en Ezekiel à l'égard de la demoiselle, sinon, il chuterait avec elle en anonyme. Glissant finalement le crayon entre ses lèvres quelques instants pour venir retirer son slim qui collait son corps au-delà de ce que n'importe qui pourrait supporter. Il ne restait que ses sous-vêtements. Les intentions de Faith étaient logiques, pour elle, mais la logique de la mutante était controversée selon les avis et les rencontres. La mutante ne cessa pas de le fixer avec attention alors qu'elle glissait ses mains dans son dos pour dégrafer le soutien-gorge et faire tomber ce dernier sur le sol, pour finalement totalement se dévêtir face à Ezekiel en retirant le crayon de sa bouche et le glisser entre ses doigts et le fixer quelques instants et avancer de quelques pas. « Suis-je toujours celle, inconsciente, qui ne devrait pas être là ? » Cette phrase, il allait s'en souvenir, peut-être. Pour se retrouver face à lui, une sensualité habituelle, mais aucun désir de l'embrasser ou même de lui sauter dessus. Elle resta face à lui, ses yeux étaient ce qu'elle voulait saisir à cet instant et non pas sa capacité à contrôler sa frustration. La demoiselle vint finalement à glisser le crayon derrière l'oreille du médecin sans la moindre frustration, sans une once de tension sexuelle de son côté, c'était presque onirique comme moment. Particulier, inexplicable et totalement surréaliste. « Tu dis que je me trompe ? » La demoiselle vint afficher un regard hautain, défiant envers Ezekiel, qui n'avait rien de tendre, c'était presque un jeu en réalité autant qu'une confession pour celle qui avait rajouté des marques depuis le bureau. Se détournant finalement de lui avec un sourire légèrement enjôleur tandis qu'elle se dirigeait vers le canapé. S'installant en position assise à 90 degrés pour entrevoir son dos qui était presque la carte d'identité de la dégénérée, laissant une jambe venir caresser le sol froid tandis que l'autre venait à se replier contre sa poitrine, non par pudeur, mais simplement par défiance alors que ses mains vinrent à nouveau s'éparpiller sur le haut de son corps sans éprouver la spécifiée de cacher ses formes. Dans un mouvement de sûreté, elle détourna le regard vers le médecin. « Prouve-le. »
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Jeu 4 Fév 2016 - 0:45
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S'arrêtant à l'entrée du salon, Ezekiel laissa le champ libre à la mutante, lui laissant tout le loisir de progresser dans la pièce sans lui emboîter le pas. Spectateur muet de ses déambulations, l'homme ne perdait rien du moindre mouvement, l'observant sans réprimer une certaine tendresse qui ne manqua pas de traverser ses iris. Balayée cependant bien avant qu'elle ne se retourne, parce qu'il notait cette manière de manipuler ses bras, ses poignets, que ça ne manquait pas d'attirer son attention sans qu'il ne comprenne réellement de quoi il pouvait être question. Songeant à un simple tic nerveux, sur le moment. Il suivait du regard chaque geste délicat, le premier porté à ses cheveux qui bientôt retombèrent en cascade sur ses épaules, le second le laissant interdit l'espace de quelques secondes, tandis que Faith retirait un premier vêtement sans davantage de discussion. Le médecin avait pu sentir - avec désolation - les traits de son visage se décomposer dans l'incompréhension, sa bouche demeurer entrouverte juste assez longtemps pour laisser comprendre à la mutante que son initiative ne manquait pas d'avoir eu son petit effet sur le maître des lieux. Qui ne serait bientôt plus maître de grand chose. Tentant de regagner une certaine contenance, son esprit s'était mis à carburer sans qu'il ne trouve pourtant la moindre explication à ce soudain revirement de situation. Les événements de la soirée semblaient s'enchaîner sans aucune cohérence apparente. Ou bien la logique lui échappait, et il était tout à fait naturel qu'après leur discussion animée Faith se retrouve désormais à s'effeuiller devant lui sans la moindre pudeur. Il avait un instant songé qu'elle s'apprêtait à lui dévoiler une énième blessure, prêt à découvrir quelques entailles le long de la peau laiteuse de son abdomen. Il s'était attardé sur les cicatrices, celles qu'il connaissait bien, celles qui ne lui étaient pas familières également. Mais il n'avait pas interrogé, aucune remarque n'avait pu passer le seuil de ses lèvres. Et l'homme se retrouvait tellement pris au dépourvu, soudainement, qu'aucun mot ne lui viendrait plus durant les minutes qui suivraient, semblant respecter docilement l'ordre de la jeune femme.
Ses paroles ne manquaient pas d'éveiller quelques hypothèses sur ses possibles intentions, mais l'homme gardait quelques réserves. Faith n'avait jamais pris le temps d'annoncer la moindre pulsion, capturant ses lèvres sans prévenir, lui signifiant ce qu'elle pouvait avoir en tête par les actes, bien plus explicites que quelques paroles prononcées en se tenant à distance. Le dos légèrement contracté, Ezekiel sentait doucement chaque muscle de son corps se crisper, et bientôt tout vestige de sourire avait disparu de ses traits. La gorge légèrement serré en la voyant reprendre ce qui ressemblait légèrement à un jeu du point de vue du médecin, il ne détourna pas le regard lorsque ce fut son pantalon qui termina sa course sur le parquet. C'était étrange. Lui laissant clairement le temps de réaliser ce qui était en train de se produire. Laissant à ses joues le temps de commencer à s'enflammer lentement, d'un feu léger tout d'abord, gagnant en intensité alors que les dernières pièces de tissu tombaient à leur tour. Cela n'avait rien à voir avec la dernière fois. En y réfléchissant bien, la visite impromptue de Faith à l'hôpital lui semblait être issue d'une autre vie, comme s'il ne l'avait pas réellement vécue, comme s'il s'agissait des souvenirs d'un autre. Peut-être parce que tout était allé vite. Trop vite pour lui laisser le temps de réfléchir, de se poser trop de questions. Le coeur avait lié les corps sans laisser de place à la raison. Nulle pensée superflue n'était venue perturber l'union de la chair, et celles qui avaient pu s'exprimer alors avaient été portées par une sincérité nouvelle, irrépressible. A la voir ainsi se mettre à nu, littéralement, alors qu'il venait tout simplement de se révéler d'une manière plus intime encore, les choses devenaient bien plus difficiles à gérer sans que le cerveau ne s'emballe instantanément. Il n'était pas question de lui sauter dessus, certainement pas non plus de profiter de ce qu'elle offrait à sa vue en s'approchant de lui dans son plus simple appareil. Et lorsque l'homme commençait à trop y réfléchir, tout se mélangeait. La savoir là, entièrement déshabillée - parce que ses yeux à lui s'efforçaient de soutenir son regard sans dévier de leur trajectoire - sans comprendre ce qu'elle attendait de lui, suffisaient à lui faire regagner l'assurance d'un adolescent découvrant l'anatomie féminine pour la première fois. Et les flammes d'une pudeur soudaine s'étaient mises à dévorer ses mâchoires sans se laisser discipliner, malgré les efforts du médecin pour regagner une mine impassible. Il perdait pied dans cette situation dont le sens lui échappait, cette mise en scène montée de toute pièce par la mutante sans qu'il ne comprenne encore si elle se jouait de lui, s'il ne s'agissait que de détailler ses réactions avant de se couvrir à nouveau sans plus d'explications. Les scénario ne manquaient pas d'originalité dans ses neurones en ébullition.
Les paroles, salvatrices, furent sans doute ce qui lui permit de se ressaisir, de fixer réellement les prunelles azurées de la brune, soutenant son regard comme pour lui signifier qu'il l'écoutait, qu'elle avait toute son attention. Ces mots gravés dans sa mémoire, pour avoir appartenu à cette nuit où il avait tenté de l'arracher aux griffes de l'inconscience, littérale inconscience l'engloutissant dans l'étendue vermeille s'évadant de ses plaies. Cette nuit où c'était elle, finalement, qui l'avait enlevé aux mains d'une mort semblant inévitable, la chair de la poitrine labourée sous le passage du plomb savamment ôté par la demoiselle. Il la voyait encore parfaitement, le regard noir et les traits méprisants, déambulant au milieu de la foule assassine. Il se souvenait avoir prononcé ces paroles, témoignage d'une inquiétude inénarrable portée à son égard. Il se retrouva un instant projeté dans cette version de lui-même qui lui semblait si éloignée désormais, le coeur perdu et l'esprit brisé, clébard docile courbant l'échine au milieu de la masse de hunters qui grouillait autour de lui. Les trahissant sous leur nez, fuyant en compagnie d'une de ceux qu'ils appelaient dégénérés. Le premier rouage activé, mise en marche vers l'embryon d'une rébellion, longue à s'installer, lui permettant aujourd'hui de ne plus s'aventurer à leurs côtés en ployant sous leurs accusations. La chaleur que dégageait la proximité de Faith le ramena droit dans son salon, ses prunelles retrouvant les siennes tandis qu'il redressait légèrement le menton, la nuque se crispant en essayant de demeurer parfaitement concentré. Aux montées de testostérone s'ajoutait une timidité qu'il souhaitait camoufler plus encore que tout le reste, malgré la tension apparente que le geste de la mutante put ajouter au tableau de son malaise. Le crayon désormais rangé derrière son oreille, tout semblait enfin se mettre en place sous ses yeux. Et un léger sourire monta au coin de ses lèvres tandis qu'il inclinait légèrement la tête vers elle en arquant un sourcil. Réellement ? Et elle se détournait, fière et sublime, allant prendre place sur le canapé le plus naturellement du monde, comme s'il s'agissait là d'une habitude des plus banales. Rien ne l'était pourtant. L'homme avait l'impression d'assister à un rêve éveillé, contemplant son modèle improvisé s'installer gracieusement, lui lançant un ultime mot d'ordre sur un ton qui relevait les lois de la défiance. S'humectant les lèvres en se laissant le temps de réaliser ce qui était en train de se produire, Zeke ne tarda pourtant pas à se détourner, comme si s'arracher à ce spectacle n'avait finalement rien de difficile. Ses pas le guidant vers l'armoire à l'angle opposé de la pièce, en ouvrant mécaniquement l'un des tiroirs, comme s'il n'était pas resté fermé depuis plus de trois ans désormais, comme si en sortir une grande toile n'animait pas quelques appréhensions au fond de ses tripes. L'homme s'attarda légèrement, ses doigts caressant un instant le carton toilé comme s'il s'agissait de l'apprivoiser à nouveau, vieil ami abandonné depuis si longtemps. Le tiroir fut refermé avec un peu trop de brutalité, le claquement brisant l'air légèrement tendu du salon, tandis qu'un second s'ouvrait entre les mains tremblantes du médecin, en sortant une petite boîte en bois avant de refermer à nouveau. Préparant le matériel comme s'il s'agissait d'une routine sans conséquence, comme si la crainte de projeter sa vision sur papier ne risquait pas de remuer quelques douloureux souvenirs d'une innocence abandonnée. Ses attitudes semblaient machinales, pour un oeil non averti. Mais ses articulations étaient plus raides à chaque nouveau mouvement, son regard un peu plus songeur lorsqu'il revint se positionner au milieu du salon. Dépliant son chevalet sans réellement se reconnecter à la réalité, y déposant la toile en la fixant de manière à pouvoir travailler tranquillement. Tirant une chaise pour pouvoir s'installer lorsqu'il débuterait. Ouvrant la boîte pour en sortir l'un des fusains, le manipulant avec la précaution donnée aux objets d'une certaine valeur, vulgaire morceau de charbon qui le secoua pourtant profondément. Et tout était prêt. A un détail près.
Retirant le crayon de papier qui reposait toujours au-dessus de son oreille, Zeke le leva à l'intention de Faith, le pointant vers elle comme une baguette de correction destinée à la rappeler à l'ordre. Le voilà qui reprenait racine dans le présent, après quelques minutes nécessaire pour regagner ce qu'il lui faudrait de concentration. Sans oubier le ton provocateur sur lequel sa désormais muse s'était adressée à lui. « Ton bras gauche. » Cela pouvait avoir un arrière-goût revanchard, si l'homme n'avait pas tout simplement jugé sa posture inadaptée à sa vision du portrait. Son ton était on ne peut plus sérieux, l'azur planté droit sur Faith en tentant de regagner suffisamment de panache pour se faire entendre. Elle s'imposait en modèle, le contraignait à ressortir son matériel sans qu'il n'ait eu le temps de se faire à cette idée lui-même, ce qui le ramenait de force au poste de dessinateur. A lui donc les pleins pouvoirs en ce qui concernait la composition de son tableau. « Il faudrait que tu poses ta main sur ta cuisse. Et recule un peu ton épaule. Attends. » Un soupir, comme si finalement lui seul était en mesure de la positionner comme il l'entendait, et l'homme rompait la distance de quelques enjambées pressées. Un premier geste relevant davantage son menton, modifiant l'angle de sa nuque pour orienter son visage en biais, pour pouvoir en représenter les trois-quarts. Et puis, une main plus indécise repoussant légèrement l'épaule, dégageant le coude de manière à laisser entrevoir sa taille fine, ajustant élégamment la posture de cette jambe repliée, tentant de faire abstraction de la proximité, de cette nudité qu'il se devrait d'apprivoiser également, une fois de retour derrière son chevalet. Un regard ici et là, l'observant en tentant d'oublier le regard du médecin qui tendait à détailler les cicatrices inconnues, d'oublier le regard de l'amant qui s'attardait sans se montrer objectif.
« Il va falloir que tu restes dans cette position un petit moment. Tiens le coup, reste immobile, c'est tout ce que je te demande. » Il n'y eut pas davantage de paroles. Prenant place derrière la toile, Ezekiel jeta un dernier regard à Faith avant de fermer les yeux, cherchant à remettre en route ces vieux mécanismes. De grands gestes pour découper les angles de la silhouette, pour envahir l'espace de la toile en traçant les médianes dans lesquelles s'inscriraient le tableau. Timidement, tout d'abord. Quelques esquisses pour se familiariser avec ces sensations oubliées. Des inspirations contrôlées pour calmer son coeur. Aiguisant son regard au moindre détail, l'homme entreprit minutieusement de commencer à approfondir les traits, s'abandonnant lentement dès qu'il s'attarda sur son regard. Une heure défila, une deuxième débuta, les minutes se distordant tandis que le visage achevait de prendre forme, les restes de fusain craquèrent sur le tableau, éclatant en petits morceaux sous la pression que l'homme y appuyait, tache qu'il balaya d'un souffle, comme si cela n'avait pas la moindre importance. Sans se détacher du portrait qui prenait forme, sans chercher à s'emparer d'un nouvel outil dans la boîte délaissée à ses côtés, ses mains prirent le relais sans qu'il n'y réfléchisse davantage. Manipulant les ombres du bout de ses doigts charbonneux, les yeux allaient et venaient de la toile à la silhouette de Faith. S'attardant sur les reliefs de sa clavicule, les ombres dansant sous sa carotide, dégringolant sur ses côtes, l'ondulation de la lumière le long de son flanc, glissant sous son sein tandis qu'il répandait les reliefs comme mille caresses déposées sur le grain tissé, s'appliquant à ne rien enlever à la beauté de la mutante, aux courbes façonnant son corps aux proportions que l'homme redécouvrait comme parfaites. Son souffle était court, comme si cela l'éprouvait physiquement, puisant dans ses ressources tandis qu'il balayait la toile de part en part, étoffant les cicatrices sans les oublier, celles qu'il aurait pourtant été si aisé d'oublier, ne laissant à la place qu'une étendue immaculée. Il les représentait avec attention, celles qu'il traçait à bout de doigt en éveillant sa mémoire, celles qu'il découvrait pour la première fois en chassant brutalement toute forme de réflexion. L'heure n'était pas au jugement, la moindre question le raménerait brutalement loin de cet instant suspendu hors du temps, hors des activations frénétiques de son esprit torturé. Alors l'homme s'emparait de ces blessures ayant marqué la chair, les répandant avec exactitude sur l'alter-égo de la mutante, de la brûlure de sa chute de rein plus étendue que dans son souvenir à celle, encore un peu trop vive, de son abdomen.
Son rythme cardiaque était rapide, un peu trop, battant ses côtes à en être douloureux, derrière la chemise recouverte de traces de fusain, et sa gorge était sèche, trop sèche, la trachée brûlante à chaque inspiration. Il s'était relevé sans prévenir, bousculant la chaise en manquant d'y perdre l'équilibre, tordant ses mains tremblantes avant de venir masser ses poignets vigoureusement, contemplant le tableau comme s'il le voyait enfin réellement. Fidèle réplique de la muse qui lui faisait face, l'homme réalisa doucement à quel point la représentation pouvait l'être, sûrement plus encore que pour toutes ses anciennes réalisations. Faith. Faith sur le papier. Sans atours. Sans artifice pour camoufler cette histoire tracée à même sa peau. Sans filtre pour disperser les résonnances muettes de son regard. Passant ses doigts frémissants dans ses cheveux bruns qu'il ramena en arrière le temps d'achever de poser son regard sur les détails du portrait, Zeke fit pivoter le chevalet dans une impulsion, offrant à Faith le loisir d'observer son travail, de juger ce qu'elle avait pu lui demander. L'homme demeurait là, les pieds ancrés dans le sol, dans un état proche de la fébrilité. Les prunelles dardées sur la mutante, la peau brûlante, les nerfs à vif.
Spoiler:
voilà lol c'est trop trop beau
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Jeu 4 Fév 2016 - 22:40
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
Hôte de prestige, pourtant, la tête haute, il ne restait presque rien des vestiges des périples d'une dynastie achevés par la bâtarde qui savait tirer avec des armes, mais inerte aux larmes. Faith, avait perdu sa pudeur depuis longtemps, ces longs moments, ces agonies, ces moments où la nuit était le fruit d'une connerie, où chaque moment devenait un plaisir vicieux qui lors du réveil, devenait comme un poids qui lui coupait les ailes. Son corps, n'était plus qu'un simple présage de mort, celle qui se dandinait avec un couteau entre ses doigts, coupant une trachée, libérant la traînée de sang autant que cette salope qui avait respiré l'air des fumeurs dont le cœur avait renoncé à la réflexion sous l'effet de l'émulsion : la pulsion. Elle n'était que cela, après tout, les mots n'avaient pas de sens dans ce monde. Faith avait des idées, des principes, mais elle appliquait ses principes et c'était dans ce silence cadavérique qu'elle se redécouvrait et qu'elle méprisait son parcours et ses nombreux détours. Un détour, qui l'amenait finalement dans cette maison. Cette putain de baraque, qui puait l'argent, les moments heureux, qui brillait par ses meubles, son harmonie, ses souvenirs, ses erreurs, ses tromperies, ses mensonges, ses vices, ses saloperies et ses nombreuses fausses modesties dont les hunters s'étaient sans doute noyés pour se donner la caractéristique du héros de l'histoire. C'était cela, qui pullulait dans cette maison, et Faith ne serait qu'un souvenir de plus, qui malheureusement, n'allait pas se répéter. La simple idée de se dénuder dans cet endroit aurait dû dégoûter Faith, la simple hypothèse de frôler le pas de son plein gré des hunters nés qui adoraient se couvrir d'or et cracher sur ceux qui avaient été sa raison de vivre durant de nombreux instants, ces terribles moments où la vérité ne fut pourtant jamais arrachée. Faith savait différencier, le ridicule du nécessaire, et pour elle, il était ridiculement nécessaire de ne jamais s'imaginer un hunter avec un cul de vache s'installer où son corps dénudé allait se poser sous le regard, gêné, presque désabusé de son amant. La scène valait le détour, bien plus que les entailles sur un corps qui se plaisait dans la déraille, la ferraille, et qui jamais ne connaîtrait les états d'âme. C'était dans cet instant, où les regards se croisèrent, dans ce moment de confidence presque inutile : ce n'était que de la chair, déjà consommée et qui finirait lentement s'embraser. Aucun honneur, simplement une grande habitude à se relever sans faire preuve de bon cœur. Pour être bon, il faut l'avoir, pour l'avoir, il faut y croire. Le souffle court, pourtant, elle se sentait presque, ces regrets qui se terrait dans des souvenirs.
La nudité, pouvait l'effrayer, mais il avait déjà côtoyé Faith à bien des égards, avec un tout autre regard, parfois dans le noir, parfois sous la lumière amère. La brune resta silencieuse alors, le fixant sans montrer la moindre expression, se contentant d'observer son propre corps avec un air fade, observant avec dédain ses ongles rongés, que lentement elle vint glisser dans le bas de son dos dans un silence de marbre en déposant sa paume doucement soignée en venant côtoyer sa brûlure qui abritait son lourd patrimoine, celui du terrorisme autant que de l’égoïsme. Ne fermant pas les yeux et pourtant elle vint à se mordent fortement les lèvres en ressassant avec nécessité les souvenirs émiettés des raisons de cette abomination dans le bas de son dos. Abomination, sans nul doute c'était le mot, mais pour elle, cela serait bien plus qu'une marque, mais la grande arnaque de sa vie qui ne parvenait pas à lui déplaire. Triste vie, plaire plutôt que de perdre le contrôle de ses nerfs. Ce fut la violence du tiroir refermé qui arracha la demoiselle à ses fragments de réflexion pour retrouver sa posture, dans une moindre mesure cela pourrait presque s'apparenter à ce que Faith ne savait que faire : se vendre, se traîner dans la vanité comme elle adorait le faire, comme ils adoraient le dire, s'il existait des romans de cette histoire ils viendraient sans aucun doute se nourrir de la cadette endiablée par des envies condamnées par son absence de chasteté. S'il existait des romans, de ces histoires, elles ne seraient pas tordantes, mais vivraient avec un reflet tordant d'une jeune enfant. La réalité, n'était pas dans les mots, elle se trouvait là où tout le monde était trop idiot pour chercher. La demoiselle ne confiait pas ses maux à l'écrit pour cette raison : la facilité de mentir, des mots, écrits de manière vide sur un bout de papier qui finirait jeté, trié et recyclé sans fin. Le cercle vicieux était parfois dangereux, mais tout le monde l'occultait dans les moments heureux. Ce moment-là, il se disait heureux, tandis qu'il allait dépeindre une réalité, qu'il ne pourrait jamais saisir, mais simplement la caresser du doigt. Ce dessin n'était pas pour elle, mais pour lui. Il ne comprenait sans doute pas, tant pis, elle lui expliquerait, mille fois, pour revivre des moments comme celui-là. La brune l'observa s'installer alors en adoptant à nouveau ce regard défiant, le mimant sans difficulté tellement cela était naturel pour ses prunelles. Le crayon vint à se lever en direction de la brune, haussant les sourcils face à son premier ordre avec un sourire légèrement taquin au coin des lèvres en s'effectuant sans pour autant saisir la véritable intention derrière la demande. Le second ordre laissa échapper une légère moquerie de la part de Faith, totalement à l'encontre de son attitude qui était presque niaise, presque émouvante, presque attirante, et presque vraie. La mutante l'observa s'avancer dans sa direction, relâchant absolument presque tous ses muscles pour lui laisser le loisir de déplacer la terroriste comme bon lui semblait, après tout : c'était son dessin. Pour la première fois, Ezekiel pouvait se vanter de ne pas trembler, de ne pas mentir, alors oui, dans ce moment profondément dérangeant : son esprit, d'antan, abandonné sous les coups violents d'un corps sans doute trop aimant.
Elle resta dans la position demandée, sans sourciller, se laissant presque faire trop, occultant cette frustration qui puisait dans la manipulation passée de sa personnalité. « Je crois, que ma banalité fut longtemps de rester immobile. » La demoiselle vint à perdre son regard avec un sourire triste quelques instants alors qu'il prenait place derrière la toile. « Cette banalité, Ezekiel. » Accentuant le ton sur banalité avec un ton légèrement suave et plus doux, plus bas, se perdant avec un plissement d'yeux et un sourire moqueur pour dénaturer les quelques instants à perdre ses moyens de par une simple phrase. Le reste se posa dans un silence prompt, laissant s'exercer l'artiste pour ne pas le perdurer dans son œuvre dont Faith attendait des réactions de lui, et ne comptait absolument pas en tirer une vraie richesse, ironiquement, elle espérait que cela lui ferait réaliser plus sur lui que sur elle. La brune ne laissa même pas échapper plus que quelques fredonnements, de ses chansons dont sa famille aimait s'enivrer lors de ces monents de charités, mais c'était cette chanson, terriblement idiote, que Faith avait en mémoire : son bal de promo. Une catastrophe, dont personne ne pourrait comprendre la signification, mais c'était cette chanson qui lui revenait en mémoire à cet instant. Elle ne se remémorait pas le nom, de par son absence quasiment totale d'univers musical depuis son entrée dans la cause. Elle occultait tout, en passant de l'instant à la maison où des hunters avaient trimballé des tueurs miniatures, trinqué sur l'annonce de la mort d'un mutant, pleuré la mort d'un chasseur avec la ferveur d'une secte dont personne ne pouvait nier la cohérence interne tellement cette dernière était burlesque en dehors. Cela sembla long, trop, la demoiselle laissa bien vite sombrer son sourire conquis pour laisser paraître l'innocence, la froideur et l'antipathie dont elle se croyait si fière. Déplaçant vaguement ses yeux furtifs sur le dessinateur sans pour autant le fixer de peur de le faire paniquer et de faire naître en lui de la crainte et la pudeur dont il était peint. La confiance, peut-être, ou alors l'absence d’intérêt. Pour une fois, elle taisait le jugement et laissait s'envoler l'instant sans se soucier de ce qui allait lui arriver une fois qu'il allait achever sa toile. La liberté se trouvait dans les choix, faire ou ne pas faire, c'était parfois bien plus courageux de ne pas agir. Parfois, et pourtant, elle méprisait l'état passif, d'autant plus quand elle en était la victime : plutôt mourir que de se taire, tôt ou tard, il fallait changer le sens de la terre. Le sens du monde, des héros et des monstres, changer les rôles, inverser les chassés et renvoyer la réalité se faire enculer.
Le verdict, alors qu'il se levait en renversant la chaise, s'élançant finalement dans un retournement du chevalet pour révéler son œuvre, sa vision, cette image dont il serait toujours le seul propriétaire : ce n'était qu'un reflet de la réalité et c'était sans doute pour cela que Faith ne pourrait jamais comprendre l'art. La brune vint donc à réagir en se levant à nouveau tout en profitant pour étirer ses membres sans cacher son plaisir de pouvoir bouger ses muscles. Le corps de la brune était presque anecdotique, et se fut plus Ezekiel qui semblait intéressant. Se lever alors en soupirant avec un grand sourire en occultant d'abord le tableau, effectuant un léger geste pour détourner le tableau avant de se faire rattraper par ce qu'il avait dessiné. La mutante vint esquisser un sourire en coin, c'était comme attendre pour faire monter encore plus le stress qui pouvait s'observer sur le corps de l'humain. La mutante replaça finalement ses cheveux jusqu'à sa poitrine en se retrouvant nez à nez avec son amant. Elle ne jouait pas, loin de là en plaçant ses mains sur ceux du dessinateur du soir. « C'est ça, Ezekiel, qu'ils t'ont enlevé. » Secouant négativement la tête avec un air triste pour finalement soupirer alors que ses doigts se glissaient vers le plus haut bouton de la chemise d'Ezekiel, pour le retirer. « Tu ne veux peut-être pas comprendre, mais ce sont les détails qui font que tu te perds. Parce que pour une fois, je ne voyais pas les mains d'un médecin, mais celle de quelqu'un, qui respire et qui est, différent » Continuant son chemin en retirant les boutons de la chemise, tâchée de fusain, bravo, définitivement l'hypothèse de son homosexualité devenait l'idée la plus absurde de Faith. « Qui vit. » Ne perdant aucune confiance dans ses gestes pour finalement arriver au dernier bouton. « Et mieux encore : qui n'est rien, de ce qu'on attend de lui. » Retirant finalement la chemise de son amant quelques secondes pour la glisser derrière son dos en faisant tomber les manches pour totalement dévêtir son torse. « Tu es tout aussi mutant que je le suis, le monde ne sait tout simplement pas saisir la notion de mutation. » Venant alors, glisser ses propres mains dans la chemise d'Ezekiel. Glissant son corps dénudé dans le tissu de son amant, en silence et avec un sourire moqueur en coin comme une évidence : elle voulait sa chemise, et rien de plus malgré toute la douceur de ses gestes. La réponse, à ce que venait de dire Faith, serait trouvée sur son linceul, et non pas ailleurs.
Attrapant finalement la main de son amant pour se détourner et contourner le tableau en prenant soin de toujours saisir les doigts de Zeke en mêlant les siens avec la confiance dont elle ne pourrait jamais se défaire. La demoiselle arriva finalement face à la toile avec un sourire moqueur. « Promis, si tu es nul en dessin, je saurai que tu compenses ailleurs et... » Brusquement elle arriva face au tableau et elle vint à se taire en observant la toile en ouvrant légèrement ses lèvres. La main de la demoiselle se fit plus pressante, sans raison apparente tandis qu'elle observait les détails de son corps que la mutante connaissait déjà de par son expérience face à son propre reflet. Le cœur lourd, pesant et arrachement les sentiments quelques instants alors qu'elle croisait finalement son visage dessiné avec une ressemblance troublante. Cette image, que Faith ne voyait même plus dans le miroir, ces yeux dont elle préférait taire l'azur pour simplement faire naître le cliché presque trop proche de la race arienne du siècle dernier. La bouche tremblante, les yeux humides, alors que dans un silence de marbre, elle laissa presque couler quelques larmes sur sa joue, sans jamais se laisser déborder de par son incapacité à ressentir des émotions et par orgueil de toute évidence. « Où est-ce que tu as, ce regard, putain je... » Venant se séparer instinctivement de lui, rompant le contact avec la main du médecin. La respiration tordue, la sensation de séparation entre ses convictions et ses émotions avec toute la détresse dont elle se refusait à subir les prouesses. Instinctivement, la demoiselle glissa ses deux mains dans ses cheveux en commençant à légèrement se retourner en reculant de lui. Faith se laissait dépasser, de trop, non par des désirs, mais par la simple idée que quelqu'un pouvait à nouveau la briser en claquant des doigts, en venant lui arracher ses convictions et ses mauvaises intentions. Il ne méritait pas ça. Incapable de contrôler ce flux qui la dépassait, ces mots que grand Dieu, elle méprisait, tout en l'observant en prenant soin d'installer progressivement sa main frêle entre lui et elle. « Je suis désolée okay putain je suis désolée pour le mal que j'te fais. »
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Ezekiel Blackwell
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Mer 2 Mar 2016 - 23:33
Save tonight, and fight the break of dawn.
CRACKLE BONES
Éprouvé, le médecin l'était. Physiquement. Psychologiquement. Les efforts qu'avait demandé la réalisation du dessin n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. Reprendre cette activité qui semblait si anodine en apparence avait mobilisé tant de ressources qu'il n'y avait plus le moindre mot, plus le moindre geste de sa part une fois le chevalet retourné, tant pour offrir la vision du tableau à Faith que pour l'éloigner de lui. Ce n'avait jamais été un divertissement, un simple plaisir enfantin. Très tôt, cela s'était transformé en échappatoire, aussi chronophage que salvateur, avant de devenir la malédiction qu'il avait connu durant les dernières années, lui renvoyant ses affects en plein visage, l'empêchant de poser la mine de son crayon sans laisser apparaître ses démons sur le papier. S'attaquer au portrait de Faith n'avait rien eu d'évident pour une reprise, sachant la critique de la demoiselle aiguisée, son égo important et son affection pour son physique tout autant. Mais là n'étaient pas les craintes du maître des lieux, trop occupé à s'inquiéter de ce que cette esquisse révèlerait de lui, ce qu'elle pourrait y découvrir et ce qu'elle y verrait d'elle. Des appréhensions qui nouaient ses muscles endoloris par ces heures de crispation, tandis que son état de transe ne daignait le quitter, le laissant totalement spectateur de ce qui suivit. Il avait conscience de sa silhouette qui se faisait de plus en plus proche, si proche qu'il en ressentit bientôt sa chaleur à quelques centimètres de son propre corps, laissant Faith prendre les choses en main, la scène suivre son cours en se contentant d'attendre la suite, d'observer, sans broncher, sans émettre la moindre objection lorsque ses doigts débutèrent leur délicate épopée le long de sa chemise. L'homme la contemplait, écoutait chaque parole, aussi complexes à entendre soient-elles. Cet autre qu'il se devait de demeurer aux yeux de ses prétendus pairs, cette place qu'il n'avait pas choisie mais qu'il ne pouvait se permettre d'abandonner, parce que la quitter était impossible, leçon soigneusement apprise au fil des années et gravée dans chaque parcelle de chair qui fut rouée par les coups par cette soirée macabre. Parce que s'en aller était une douce utopie, liberté effleurée en laissant ses doigts courir sur le corps de Faith par cette nuit d'hiver, rapidement oubliée au retour du soleil, aux rayons jouant dans la chevelure de Merry qui lui rappelaient que là était sa mission première, le but de son existence. Cette vie qui avait trouvé son sens dans son regard de môme lorsqu'il avait été adopté par les Quinn, et qui n'en aurait jamais plus s'il venait à lui arriver quelque chose à elle aussi. Là se trouvait l'explication à son appartenance inéluctable à ce groupe d'individus que la mutante méprisait, qu'il ne porterait jamais dans son coeur non plus. Mais aucun mot ne pouvait lui échapper à ce sujet, sa loyauté envers Merry demeurant à jamais un point auquel il se tiendrait, un point de repère qu'il ne pourrait délaisser sans se perdre. Alors, les mots cheminaient derrière ses côtes, transperçaient son coeur. Les paroles justes comme à de si nombreuses reprises, comprimant le palpitant et le laissant là, silencieux, la chemise tombant sur son torse qui n'était plus contusionné depuis près de deux mois désormais. Un vêtement retiré, aucun mot prononcé, et l'homme était pourtant celui des deux qui semblait se sentir le plus nu, vulnérable. Son coeur s'était légèrement accéléré, martelant son pectoral de manière trop vigoureuse, observant Faith prendre possession de sa chemise en semblant savourer la manoeuvre. « Ils me l'ont enlevé et je le sais. C'était pas le cas, avant. » Avant toi. Précision inutile tant le regard s'exprimait suffisamment pour mille mots supplémentaires. En prendre conscience avait été pénible, un long périple parcouru dans la douleur, dans les remises en question difficilement acceptables. Accepter de s'être égaré après des mois de déni, lui que l'on avait toujours décrit comme un type droit, quelqu'un de bien. Fidèle à ses principes. Seule Faith avait vu clair dans ce jeu qu'il maîtrisait à peine, lui qui n'en distribuait pas les cartes, qui se contentait de détourner le regard lors des tours de passe-passe sans n'en demeurer tout aussi complice, tout aussi sali par ces actes qui dégradaient son égo et tout ce en quoi il croyait.
Les doigts s'étaient liés, et il l'avait suivie de quelques pas, restant en retrait tandis qu'elle reportait son attention sur le tableau. Un poids dans le ventre, et l'homme demeurait immobile, ne se détachant pas, se contentant d'attendre la sentence. Osant à peine poser les yeux sur ces traits qu'il semblait découvrir d'un nouvel oeil, loin de l'effervescence des minutes passées, il retenait son souffle. S'il n'avait jamais été de ceux qui prenaient la parole avec aisance et remuaient les foules, ses qualités d'observation et d'analyse n'avaient jamais manqué d'être saluées par ses professeurs à l'université. Réprimandées par sa soeur, souvent, lorsqu'il décelait le chagrin derrière les sourires et les marmonnements prétendant que tout allait bien. C'était ressorti dans ses dessins, à de nombreuses reprises, cette réalité qu'il peignait du bout des doigts le plus naturellement du monde, retranscrivant les émotions, les pensées figées sur une ridule inquiète, un sourcil froncé. Les maux transparaissant dans un regard, le fil d'une vie suspendu aux échos résonnant dans les iris. La pression dans sa paume se faisait plus insistante, difficile à ignorer. Raffermissant sa prise en parfait miroir, bien vite - trop vite - les doigts se détachèrent et avant qu'il n'ait pu le réaliser, elle s'était éloignée. Dans l'esprit du Blackwell tournaient ces mots qu'elle lui avait adressé, un peu plus tôt, ces paroles difficiles à comprendre qui valaient largement un dessin, un dessin qu'elle ne comprenait pas à son tour, ou qu'elle n'acceptait pas tout du moins. Si l'homme semblait destiné à s'abandonner entièrement aux mains de la mutante, incapable de s'observer en face sans dégoût mais prêt à passer par son regard pour mieux se voir, la mutant quant à elle reculait de nouveau physiquement, comme pour sceller la distance la séparant de ce qu'il avait pu voir, ce qu'elle ne voulait qu'il décèle et certainement qu'il lui renvoie. C'était pourtant le cas, sans arrière pensée, sans mauvaise intention. Il n'y avait rien eu de plus naturel durant ces instants interminables à projeter cette vision qu'il avait d'elle sur le papier, sans désir de la blesser, mais sans chercher à la ménager pour autant. Ainsi la voyait-il, et la voir dresser sa main entre eux lui fit l'effet d'une gifle, le contraignant à exercer un mouvement de recul, un pas tremblant en arrière, les traits décomposés dans l'incompréhension, la gorge soudainement nouée. « C'est ça que tu crois, alors. » Il avait fallu quelques longues secondes pour que les mots sortent, s'extirpent entre ses dents serrées, l'azur relevé sur elle, se braquant droit dans son regard tandis que les muscles de son bras se crispaient. « Tu crois que je t'ai attendue pour qu'on me fasse du mal ? » Crachant les mots sans maîtrise, le médecin ne se détournerait pas, pas cette fois. Les nerfs à vifs, l'esprit aiguisé, la furieuse impression de remonter le temps, de se retrouver propulsé dans la ruelle, le chaos à ses oreilles, les adieux de Faith au bout des lèvres, le goût d'un baiser qu'il songeait ultime sur la langue. Il n'avait pas envie de revivre dans l'inquiétude, dans l'incertitude, de la voir s'éloigner en s'imaginant ne plus la revoir, sur des mots prononcés à moitié, des paroles en suspens qui lui étaient restées coincées dans la tête des jours durant. « Va falloir que t'arrête de me traiter comme un animal blessé, j'vais bien ok, arrête de me ménager. » Ses mâchoires ne cessaient de se serrer, laissant filer les mots sans doser, sans retenir et sans chercher à faire preuve de tact, de délicatesse. Ces paroles couvertes de miel qui n'avaient aucun autre effet que d'endormir, d'apaiser pour mieux blesser par la suite, elle n'en avait jamais fait preuve avec lui, suffisamment acerbe pour le piquer à vif, suffisamment franche pour le secouer. Mais il ne voulait pas entendre ces mots, la voir s'éloigner en prétextant qu'elle lui ferait du mal, une fois de plus. Tout son corps menaçait de rompre la distance d'un instant à l'autre, fébrile, à bout de nerf. En une seconde l'esquisse de calme s'était envolée. « Je sais que t'as peur, tu crois que j'avais pas peur quand t'es partie ce soir-là ? Que j'ai... que j'ai pas eu peur quand cette maison a brûlé et que je savais pertinemment que c'était toi. » Une hésitation, avant de se réaffirmer, abordant pour la première fois cet épisode dont il avait eu pleinement conscience dès leur dernière rencontre, et qu'il avait préféré taire en craignant ses explications. Ces explications dont il n'avait finalement plus rien à foutre, tant qu'elle se tenait là, debout sur ses deux jambes à lui tenir tête. « Tu m'as vu reculer à ce moment-là ? Tu crois que je m'attendais à quoi, au juste ? Une vie idyllique, qu'on se range gentillement, loin du chaos et des emmerdes ? » Un geste aux alentours, englobant son salon, par extension sa maison vide résonnant des échos de sa voix. « J'ai vu ce que ça donnait. » Un léger rictus ironique aurait pu se greffer à ses paroles si son coeur n'avait pas pesé si lourd dans sa poitrine. « J'ai jamais décidé de tomber amoureux de toi, j'crois qu'on sait aussi bien l'un que l'autre qu'il n'y avait aucune raison pour que ça arrive, mais c'est arrivé. Alors arrête de t'excuser parce que tu me fais du mal, parce que tu me feras peut-être du mal et arrête de flipper à l'idée que je t'en fasse un jour. » Parce que là était bien le problème, non ? Qu'il l'ait cernée, qu'elle l'ait vue dans le portrait et qu'elle décide de reculer subitement, tout devait être lié. Son bras était retombé le long de son corps tandis qu'il se décidait à s'approcher, prêt à recevoir un coup, sachant pertinemment que son ton ne lui conviendrait pas le moins du monde. « Ce que j'ai vu, là. » Arrivant à ses côtés, la contournant pour se poster à côté d'elle en se contentant de l'effleurer, tout en pointant du doigt le portrait, désignant son visage. « C'est ce qu'ils t'ont enlevé. » Ses parents. Ce groupe extrémiste. Tous ceux qui avaient pu profiter d'elle, la manipuler, la contraindre à rester immobile. Reprenant ses paroles d'un ton ferme, sans chercher de démonstration d'assurance, l'homme se retourna à nouveau pour lui faire face, se plaçant entre le portrait et elle, s'assurant qu'elle le regarderait lui, peu importe ce qui pourrait s'ensuivre. « Et j'peux pas prétendre que je le vois pas, comme tu peux pas prétendre que tu vois pas qui je suis. » S'apprêtant à glisser une main sur sa joue, le geste délicat glissa sur ses traits avant d'atteindre sa nuque, de se noyer dans ses cheveux, de manière plus ferme, plus décidée, le brasier de son regard posé dans le sien sans se démonter, le mouvement qui aurait pu se solder d'un baiser, qui en avait tout l'air, se contentant de se suspendre sur le fil de leurs regards l'espace d'une seconde. Décisive.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Jeu 3 Mar 2016 - 10:42
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
Qui est persuadé de la réalité ? Car il la lit ? Grossière erreur. Il n'existait pas de simplicité, dans ces conversations, dans ces mots qu'ils disaient sans sens pour d'autres individus qu'eux-mêmes. Faith était bavarde, potentiellement, quand cela était nécessaire et il était rare d'observer de la sincérité dans ses dires. La substance même des paroles d'un individu sont faux, mais c'est l'essence, le fond, qui compte. La demoiselle ne savait que trop peu combien il fallait manipuler les gens avec des mots pour se faire comprendre, aimer et elle n'usait des mots que pour se mettre à dos tous ceux qui tenaient à elle, un peu. Les mots étaient donc d'une certaine force, et elle se plaisait à le clamer au premier idiot qui venait, mais toujours en dénigrant face aux actes qui eux, avaient de la valeur. Faith défendait l'hypothèse qu'une idée était individuelle, mais que les actes étaient la somme d'une accumulation et non pas simplement d'une simple pensée abstraite. L'individualisme n'existait plus, puisque la population se plaisait à penser collectivement et à s'enfoncer dans des groupes et des cases dont elle ne semblait pas se lasser. Ezekiel s'était enfoncé dans cette facilité : la pensée collective. Il sombrait, en réalité, avec cette dernière. La mutante ne se laissait plus manipuler par les autres, tellement cela fut le cas par le passé et dans la haine qu'elle ne pourrait jamais regretter. Ils pouvaient donc tous les deux parler, se dire des mots doux, s'inventer des mensonges, créer des illusions ou tout simplement taire les sujets douloureux pour mieux s'enfermer dans sa propre forteresse de solitude comme le ferait n'importe quel gamin en détresse. La brune regrettait parfois ce temps-là, cette enfance où la douleur n'était jamais vive, et simplement éphémère avec toujours ce brin de joie entre des mains douces et fragiles. La mutante regrettait cette époque, où il suffisait d'une accolade pour se sentir protégé par un être aimé. La demoiselle regrettait ce temps-là, et ces regrets, étaient les seuls à son répertoire. Ezekiel éprouvait-il des remords ? Sans aucun doute, cela se voyait dans son attitude et dans son regard qui reflétait une véritable humanité, un désir concret de préserver les innocents sans jamais nier à l'autre. Peut-être devrait-il comprendre que son besoin d'aide allait le consumer, lentement, à petit feu, et finalement il s'embraserait, sans l'aide de personne. Faith n'était pas celle qui l'embrasait, mais elle était ce couteau planté dans son dos pour mieux achever son triste destin. Il n'était pas possible d'être l'arme de la fatalité, tout en révélant son visage. La mutante n'avait rien de noble dans cette histoire, et sans doute, qu'il le réaliserait tôt ou tard. Tant pis, pour ce soir, le sujet n'était pas sur le tapis et elle n'éprouvait aucune envie de le ramener comme on ramènerait un démon du passé pour le plaisir de la souffrance.
Avant. La demoiselle l'observa en silence, sans daigner répondre, sans savoir quoi lui répondre. Avant n'était qu'une notion temporelle, il ne serait jamais le même homme qu'hier et encore moins celui qu'il serait demain. Avant, cela pouvait dire bien des choses. La mutante préféra enfiler la chemise dans un silence de marbre plutôt que lui accorder une réponse, puisqu'une fois encore, le débat irait dans le mur sans aucun doute. Il fallait parfois savoir se taire et apprécier la gentillesse, même si cette dernière se cachait derrière des mots flous, comme ils avaient l'habitude de le faire depuis des mois maintenant. Cette situation se lisait sans aucun doute plus dans les regards que dans les mots, qui meublaient presque tellement tout semblait sur la corde raide entre les deux protagonistes. Il faisait toujours « ça » : la regarder d'une façon agréable qui pourrait sembler la mettre mal à l'aise, mais cela serait fort mal connaître le caractère de Faith et sa capacité à occulter tous les regards plaisants sur elle. Il était toujours plus simple de s'acclimater à ceux qui jugeaient en mal que ceux qui se montraient doux et généreux selon la brune. La mutante avait une idéologie unique que tout le monde se plaisait à conspuer, parce que la différence était acceptable, mais seulement sous une certaine forme. Il était tellement facile de se dire tolérant pour ensuite prêcher la pensée sectaire, et il fallait au moins reconnaître une chose chez la pouffiasse de service : elle détestable avec tout le monde, donc, elle n'était pas contradictoire avec sa propre philosophie de vie. Ezekiel, était un cas particulier, celui qui confirmait la règle, celui qui prouva une toile qu'il en savait trop. Cela marquait-il réellement une rupture entre les deux ? Peut-être que oui, mais Ezekiel sous-estimait Faith, à bien des égards. Venant à se séparer de lui, pour des raisons qui étaient évidentes, et elle ne niait pas son talent pour la représenter ou même pour l'art en général, mais ce n'était pas là que se trouvait le problème. Les regards se croisaient, et la brune imposa une distance qui pouvait sembler idiote, puisqu'il était chez lui et qu'elle était libre de partir comme bon lui semblait – même avec toute la force du monde il ne pourrait pas la retenir et il devait en avoir conscience le bougre. Cet échange s'élança donc dans une discussion, qui ne pouvait mener à rien, ce n'était qu'une réponse à ce que Faith n'avait pas dit en voyant la toile. Le silence fut de mise quelques instants, et puis il s'élança, comme un idiot qui se jetterait dans le vide.
Que croyait-elle ? Ce qu'elle voulait avec son air triste et confus. Il pouvait lui cracher la violence de quelques syllabes, d'une symphonie, que cela ne changerait rien à ce qu'elle pensait. Les regards se croisaient, mais pour une fois, les mots avaient bien plus de valeur. La brune ne prit pas le temps de répondre à sa question accusatrice, puisqu'elle avait conscience de sa souffrance sans pour autant la comprendre avec certitude, puisqu'il était et demeurait différent. Ne prenant pas le temps d'afficher une expression, préférant laisser son visage se taire et le laisser poursuivre, comme il le voulait, devait, pouvait, comme il le ferait de toute évidence. La remarque sur l'animal blessé fit doucement pouffer la brune, puisqu'il était bien pire avec elle, et avait tendance à la protéger à peine il la croisait. Ce n'était donc que de l'hypocrisie de venir lui balancer des mots de ce genre à la tronche, mais elle préférait toujours ne rien dire et se contenter d'afficher un regard accusateur, parce qu'il était tout aussi responsable qu'elle de cette histoire. Le calme s'installa, pour fondre comme neige au soleil en quelques instants et s'élancer à nouveau dans des critiques, faciles, mais sans doutes était-elle vraies. L'absence de réaction de Faith était anormale, pourtant normale. La confiance de la demoiselle persistait pourtant, au moment même où il évoqua la maison brûlée. Il n'était pas difficile de reconnaître la signature de la brune, pourtant, la mutante baissa son regard quelques secondes : sa maison. Faith était coupable de nombreux crimes, mais l'incendie de sa maison était le fruit d'un amour tyrannique avec un homme qui l'avait méprisé bien plus que le respectable. Cette conversation s'enfonçait, dans les abysses des souvenirs, dans les vices et dans les sujets nombreux dont la mutante ne voulait pas entendre parler. Il ne pouvait pas se vanter d'avoir reculé, parce qu'il préférait connaître le minimum et que l'ancienne terroriste faisait en sorte de lui accorder seulement quelques informations, les plus faciles à encaisser. C'était trop simple, trop facile, trop minable. La mutante observa pourtant la maison avec un sourire en coin quand il sembla rejeter cette dernière de but en blanc, comme s'il reniait tout ce qu'il avait vécu : c'était faux. Il avait aimé cette vie, sinon, il ne serait plus là et il devait le reconnaître. Il souleva alors, le véritable problème : qu'on lui fasse du mal en retour. Reflet de l’égoïsme de Faith, qui ne la quitterait jamais et qui vibrait en elle, sans doute que cela serait véridique jusqu'à son dernier battement de coeur. Il fit finalement quelques pas pour s'approcher à nouveau d'elle, en prenant le risque de se faire frapper, sans doute, potentiellement – très probablement. Il s'approcha sans pour autant profiter d'un contact prolongé, simplement une présence, une présence banale, comme d'habitude. La brune balaya le tableau, sans réellement prêter attention à ce qu'il disait, préférant lire sa propre interprétation. On avait arraché bien des choses à Faith, mais ce regard, il fut éteint par sa propre volonté, il ne comprenait pas. Puis il vint prendre la place qui se trouvait entre elle et le tableau, imposant un face à face qui semblait fade, et pourtant tragique à la fois. Le laissant dire, le laissant agir alors que sa main se glissait dans sa nuque. L'espace de quelques instants, les regards ne se quittaient pas, puis le visage triste de la demoiselle vint s'envoler.
Le visage triste sembla brusquement disparaître, laissant paraître un sourire enjôleur sur le visage de la demoiselle. « Tu vois, là, tu te bats pour ce que tu crois. » La demoiselle afficha un sourire victorieux : peut-être qu'il fallait apprendre à différencier la sincérité, de la manipulation, ou le subtil mélange des deux. Ezekiel avait couru, vers la seule chose qu'elle demandait de lui : du réel. Aucune colère n'était en elle, puisque de toute façon : elle savait déjà tout ça. Le sourire en coin avec ce visage tellement assuré qui était là bien avant le masque – peut-être - fictif de la tristesse. « Je sais qui je suis, je sais la conséquence de mes actes, je sais qui je suis pour toi, et je sais ce que tu es pour moi. » Affichant un sourire moqueur avant d'effectuer un léger geste de la main pour l'envoyer voler contre le canapé en position assise, sans pour autant faire preuve de violence. Soupirant alors en remontant les manches de la chemise et en faisant craquer sa nuque face à la séparation vive qui fut opérée entre la main du médecin et son corps. La mutante afficha un regard accusateur pour finalement se diriger vers le canapé d'un air calme et assuré. S'installant finalement à califourchon sur son amant avec délicatesse en venant saisir à son tour sa nuque entre ses deux mains. « Je n'ai, jamais, abandonné quelqu'un que j'aimais. Et j'avais raison, ce soir-là : je suis désespérément amoureuse de toi. » Plaquant brutalement ses lèvres contre celles du médecin en venant rapprocher son corps autant qu'elle le pouvait de par ce manque d'affection perpétuelle, alors que ses mains saisissaient sa peau avec ardeur. Qui est persuadé de la réalité ? L'idiot qui se croit intelligent
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Ezekiel Blackwell
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 6 Mar 2016 - 0:55
Save tonight, and fight the break of dawn.
CRACKLE BONES
Elle se détachait, une fois de plus, sans s'échapper pour autant, sans s'éloigner, simplement ces traits qui n'avaient plus rien de similaire, cet air détaché, légèrement moqueur, balayant la tristesse d'une facilité enfantine. Le regard du médecin restait posé sur elle, l'énigmatique Faith au sourire soudainement réapparu, aux larmes qui s'étaient évaporées en un battement de cil. Ses mots qui étaient finalement tout ce qu'il aurait pu rêver d'entendre, réponse idéale s'évadant d'un ton doux, sans ironie aucune, comme s'il venait simplement de réussir un test, une épreuve de plus sur le chemin semé d'embûches qui le menait à elle. Le prenant de court, brutalement, lui qui anticipait déjà les fracas, les cris, la violence du retour de flamme qui accompagnerait ses propres paroles. Interdit, entre deux feux, l'homme ne cessait de la contempler, la surprise venant se greffer aux émotions contraires tiraillant ses traits. C'était simple, de fermer les yeux, de se laisser porter par ces mots. Ces mots bien trop paisibles, bien trop mécaniques, bien trop loin de ce à quoi il s'attendait, de ce à quoi elle l'avait habitué. Une sale impression lui restait en travers de la gorge, en s'imprégnant de ces déclarations qui glissaient parfaitement dans son sens, sans la moindre contradiction. Ils n'étaient jamais en accord, rarement tout du moins, elle n'aurait pas dû accepter sans broncher, lui offrir cette satisfaction en restant honnête, fidèle à elle-même. Un détail perturbait le tableau, et il aurait pu mettre le doigt dessus, avec un peu plus de volonté. Se rendre compte que la douceur était factice, tentant d'estomper les contours d'une vérité qu'elle ravalait en cédant la main à quelques belles paroles destinées à l'éloigner du véritable problème, retournant la situation à son avantage, quittant le terrain hostile sur lequel il l'avait engagée. Agile stratagème, poussant Ezekiel dans ses retranchements, trop dans l'attaque pour avoir songé à aiguiser sa défense, se retrouvant cerné par ses remarques inattendues, incapable de riposter. Lâchant les armes, les abandonnant à ses pieds tandis que sous ses jambes le sol se dérobait brutalement, son corps ne répondant plus à aucune loi de gravité, seulement à celles de Faith, tirant désormais les ficelles d'un jeu qu'il ne maîtrisait guère. Son dos trouva bientôt le confort du canapé, ses muscles s'y enfonçant malgré lui en amortissant la chute, lui arrachant un grognement. « C'est bien la première fois que tu me brises pas les os. » Un soupir, une main grattant sa nuque en y emmêlant ses cheveux, tentant de se défaire de l'amertume que la brune avait apporté avec ses précédentes répliques. S'acharner le fatiguait, la soirée toute entière s'était révélée éreintante, à épuiser ses forces en tentant de faire tomber le voile sans réellement savoir ce qu'il pourrait trouver derrière, peut-être qu'il avait assez donné pour une nuit, qu'à force de déterrer les fantômes ils allaient finir par y perdre leurs dernières couleurs, s'y perdre tout court.
Alors oui, il était sûrement plus simple de s'abandonner, de l'observer s'approcher en laissant son regard s'attarder sur la courbe de ses hanches, de sa poitrine qui se dessinait sous sa chemise. De boire ses paroles sans se soucier du reste, parce qu'il serait bien temps demain d'y repenser. Parce qu'il s'était tant évertué à se défaire de ses oeillères qu'il n'en perdait pas le mérite en acceptant de les remettre pour quelques heures, quelques jours, bridant sa réflexion, cessant de creuser, de se bousiller l'esprit à essayer de comprendre la douleur, l'incompréhensible. Tentant de s'en convaincre en sentant ses nerfs s'animer à sa proximité, revêtant une toute autre forme de tension tandis qu'elle prenait place sur lui, subitement. Le séparant de ses réflexions, de ces centaines de questionnements qui lui brûlaient encore les lèvres au contact de celles de Faith. Habile distraction accaparant son attention, prêtes à souffler sur les braises ronronnant au fond de son bas ventre, à y ranimer des flammes qui n'avaient jamais tant brûlé que pour elle. Elle se dérobait, et il cautionnait, lui rendant son baiser sans taire son envie, délaissant les mots pour d'autres horizons plus paisibles. Les mains s'animèrent en délaissant toute forme de doute, glissant le long des cuisses avant de venir se loger au creux des reins, la rapprochant un peu, toujours plus, s'accrochant à sa peau nue comme ultime point d'ancrage. Pourtant, rien n'était simple, l'homme perdait certes ses moyens à l'accentuation de ses désirs, parce qu'il gardait une certaine réserve, une certaine pudeur, timidité l'assaillant face à l'entreprenante mutante qui ne tarderait pas à éveiller à nouveau d'incontrôlables pulsions en son sein. Cela avait été le cas dans la ruelle, l'alcool aidant à dissiper ses pensées, guidant sa hardiesse à l'ombre d'une allée, baiser ayant entamé l'éveil du corps, brasier embrasé dans les ténèbres d'un bureau, galvanisant l'aventureux, ruinant le chevaleresque. Quelques pensées de trop et le voilà qui rompait le baiser, à bout de souffle, laissant ses mains rebrousser chemin, caressant les muscles galbés avant de venir s'y déposer le plus chastement du monde, sans précipitation. Replongeant son regard dans le sien, cherchant à y déceler ses véritables intentions. Le corps pouvait mentir, aisément, les mots impeccablement maniés également. Il y avait ce doute, cet instant de flottement qui le saisissait tout entier, l'éloignant de ses lèvres enchanteresses pour laisser le temps à son cerveau de se reconnecter. Tout allait vite, trop vite, il s'emportait et ne pouvait s'arrêter une fois sous son emprise, une fois la tentation éveillée, sans se reconnaître, sans être capable de maîtriser son avidité. Et puis, toujours ces interrogations, cette manière qu'elle avait de le manipuler, de peindre la peine sur ses traits pour ne finalement en ressortir qu'avec ce sourire de toujours, cet air d'avoir prêché sa leçon, de l'avoir guidé une fois de plus. Ses mains s'étaient légèrement crispées sur sa peau, emprise plus ferme tandis que son rythme cardiaque ne daignait se calmer. Peut-être bien qu'il jouait, lui aussi, qu'il jouait avec le feu à ainsi rompre un baiser malgré son envie de le prolonger, à lui offrir la mine de celui qui n'attendait rien de plus, alors que ses mains ne quittaient pas ses cuisses et que ses muscles tendus ne témoignaient que trop de son état de nerf, de cette effervescence ronronnant sous sa chair à son contact. « T'as fini de jouer ? » Relevant légèrement le menton en sentant son souffle ricocher contre ses lèvres, un sourcil arqué en la contemplant, en traquant chaque frémissement sur ses traits. Où était le jeu, la question demeurée sans réponse. Feindre la tristesse, ou la dissimuler ? S'assurer de son silence en scellant ses lèvres d'un baiser, en charmant son corps en s'arquant contre lui ? Les derniers crans de la volonté du médecin s'exprimaient dans ces mots, peu certain de vouloir obtenir une réponse. Parce qu'il n'avait pas joué de rôle, pas ce soir, l'honnêteté primant sur la fierté, sur la crainte, la lâcheté. Et que ça n'en avait pas été plus beau, plus facile. Alors, il attendrait, quelques secondes, jouant les prudes en gardant ses mains docilement posées, ses lèvres suffisamment éloignées pour s'exprimer sans pour autant parvenir à s'en éloigner entièrement.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 6 Mar 2016 - 3:05
I just miss him. And I hate being so alone
You're the light, you're the night. You're the color of my blood, you're the cure, you're the pain. You're the only thing I wanna touch
Faith briserait tout, sur son chemin, les corps et les âmes. Ezekiel avait fait un choix stupide en conservait son affinité avec la demoiselle, mais il allait devoir s’accommoder à ce train de vie s'il comptait réellement la supporter sur une longue période. La brune vint à réaliser que ce qu'elle faisait n'était pas juste, pour lui, ni même pour sa morale. Cette distance qu'elle instaurait et qu'il franchissait sans jamais oser franchir une barrière qui était tout simplement conne. Il voulait de la proximité, mais toujours dans la pudeur de sa vie et la bonne morale de sa vie. Faith jouait, mais ce n'était pas un grand jeu dont il existait déjà une fin, et encore moins dont les règles n'étaient pas entre les mains du médecin. Demain, Faith pouvait s'envoler et il savait que si cela était nécessaire, elle le ferait. La connasse de service n'avait aucune attache dans sa ville en dehors de sa demi-sœur et de son « petit copain » qui ne pouvait même pas se vanter de combler un manque affectif. Zeke était sans doute plus un ami dans le fond, qu'il n'était un amant dans la forme. La brune avait besoin de son corps, certes, mais c'était sa voix qui permettait à la demoiselle de parler et d'exprimer des maux dont personne n'aurait et devrait supporter les sons. Il supportait ces maux avec elle, et pour cela, il avait cette valeur affective qu'un ami avait. Non, il n'était pas qu'un ami, mais la signification de cet appui dépassait le stade physique, puisqu'il ne fut jamais son plan cul. Il était un tout, et c'était cela, qui faisait de lui un être unique que personne ne pourrait remplacer, parce qu'il n'aurait jamais un rôle unique ridicule que celui du « valentin » lors d'une fête ou le copain lors d'une première rencontre avec la famille – dont Faith ne disposait pas. Pourtant, c'était bien cette proximité qui définissait tellement la brune, de manière ironique. Zeke sembla se perdre dans ces petites manipulations dont la mutante n'avait aucune honte, après tout, c'était lui le veuf et certainement pas elle. Une candeur toujours présente, étouffante qui pourtant semblait à s'enfouir sous des gestes plus assurés, mais il, restait éternellement fidèle à celui qu'il était et pour cela : elle devrait le remercier. Les lèvres vinrent à ce rompre comme elle s'en doutait, et clairement cela n'était pas là pour lui faire plaisir. La ruse ne marchait peut-être plus, et cette dernière méritait peut-être une mise à jour avec plus d'enfoncement dans la sexualité. Malheureusement, peut-être que l'instant n'était pas propice à jouer autant avec son corps de femme, et qu'il était temps d'abattre ses cartes et d'arrêter de cacher ses peurs, ses doutes, et ses vices. Ezekiel était persuadé de connaître les doutes de la demoiselle, et sans doute, sa vie difficile, mais il se trompait. Il était venu le temps d'évoquer ce nom, trop longtemps enterré pour laisser place à des mensonges. La brune savait, qu'il était temps de lâcher le morceau, sur ce sujet, en tout cas.
Probablement que sa remarque, tombait mal, peut-être qu'elle tombait bien. La demoiselle l'observa quelques instants. La brune l'observa quelques secondes en détachant ses mains de lui, redressant son dos pour rompre à tous les liens – enfin presque, presque pas en fait. « J'ai joué à des jeux bien pires. » La mutante l'observa avec une certaine distance en se mordant discrètement la lèvre et en mimant un rire, peut-être plus sincère qu'elle ne le voulait. « Tu savais pertinemment que c'était moi ? Tu n'as pourtant, aucune idée, de ce qui se tramait dans cette maison, et je n'ai, jamais demandé que tu le saches, mais tu sembles y tenir. » La brune resta fermement installée sur lui sans aucune animosité, rien, en fait, presque fragile. « le couteau dans mon ventre ? Il ». Silencieuse, laissant un blanc volontaire. « le terrorisme à 17 ans ? Il ». la mutante esquissa un sourire charmeur. « Se faire baiser comme un objet sans amour ? Il ». La salope de service pouffa alors toute seule. « Tu veux une liste détaillée ? J'pense pas. » Baissant le regard, ce n'était pas la honte de ses actes, mais lui, la honte qu'il pourrait éprouver face à son regard. « Il, se nommait Elijah. Il pouvait manipuler n'importe qui, pousser au suicide d'une phrase, pousser une fille à se tuer avec sa mutation pour massacrer les hunters, comme moi. » La demoiselle leva le regard vers Zeke, pour lâcher froidement, et sans aucune empathie, aucune honte et aucun mépris. « Il, est revenu quelque temps avant le bal. J'avais pour ordre d'être dans cette baraque avant 22 h, et sa mutation faisait qu'il était impossible de ne pas m'y contraindre. Trois semaines, dont le couteau, n'était qu'un putain d'exemple. Tu sais ce que ça fait quand ta chose, ta précieuse mutante se retrouve sans mutation ? » Soupirant alors. « Mal ». Souriant alors avec de l'hypocrisie avouée. « et tu sais, la seule chose qu'il ne m'a pas dérobée ? ton nom, à toi. » le regard confus, parce que c'était sans doute cela dont Zeke ne comprenait pas l'enjeu : elle ne jouait, pas, autrement que pour être bien avec lui. « Brûler la maison, n'était qu'une échappatoire avant que ton nom, ne m'échappe. Ça pourrait se résumer à ça, après tout. Puis je l'ai retrouvé, j'lui ai crevé les yeux et percé la gorge après 47 heures, à subir la réouverture de mes cicatrices, mêmes celles dont j'avais oublié la trace. Alors non, là, je ne joue pas. » La demoiselle se pencha à nouveau vers Ezekiel en plaquant totalement sa poitrine contre son torse, glissant son doigt sur son torse pour atteindre son menton avec un regard inquisiteur. « On pourra toujours jouer à un jeu Zek', mais à force de croire qu'on joue, tu finiras par perdre tout seul. » Esquissant un léger sourire en embrassant ses lèvres délicatement pour commencer à se détacher de lui sans violence.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke