Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 20 Mar 2016 - 0:19
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Fronçant les sourcils à ses paroles, l'homme hocha légèrement la tête, comme pour lui signifier qu'il n'en avait effectivement aucune idée, qu'il lui offrait par conséquent toute son attention à ce propos. Il ne s'était pas tant posé la question du quoi que celle du qui, qui pouvait occuper ces lieux pour mériter de les voir disparaître sous le passage de la mutante. Nul mort n'avait été recensé dans l'incendie, et fouiller le passé de la mutante lui avait appris qu'elle ne semblait rien laisser au hasard, que la destruction semblait se faire sans état d'âme, et que les vies étaient prises sans cérémonie. Qu'avait-ce donc été ? Un avertissement ? Une vengeance ? Il n'en avait pas eu la moindre idée jusqu'à ce soir, et pourtant, quelques premières expications suffirent à appesantir son thorax. S'il glissait un regard sur sa droite, il pourrait y voir le tableau, la plaie refermée griffée au fusain sur la feuille blanche, cette blessure qu'il avait découverte malgré elle durant la fête des fondateurs, des mois plus tôt. Un léger mouvement de la main, et il aurait pu l'atteindre, soulever le pan de la chemise pour la découvrir. Mais il n'avait pas besoin de la voir pour se la remémorer, cette douleur qu'il avait réveillé malgré lui par cette nuit d'avertissements, cette douleur qu'elle avait voulu qu'il ignore, parce que ce n'était rien, comme d'habitude. Son échine s'était enfoncée dans le dossier du canapé tandis que son dos commençait à se crisper. L'azur s'assombrissait dans son regard qu'il maintenait planté dans le sien, incapable de s'en détacher, recevant ses révélations comme autant de coups dans la gueule, de fracas dans sa poitrine. Comme incapable d'esquisser le moindre geste, ses respirations se figeaient derrière ses côtes, le laissant spectateur impuissant de ce qu'elle était en train d'avancer. C'était insoutenable, insupportable. Non, il ne voulait pas de liste détaillée, parce que son imagination fertile suffisait à donner corps à tous ses propos, représentant l'inconnu, l'homme sans visage la meurtrir de corps et d'esprit, et ce fut un déchirement de la voir baisser les yeux, tant une seconde de repos qu'une seconde de torture, tiraillé entre le soulagement de ne plus soutenir son regard et la douleur presque palpable qui émanait de ces réminiscences.
Il n'avait rien fait. Pensées incessantes qui lui revenaient en pleine gueule et le révulsait. Il aurait pu, il aurait dû, par cette nuit où le monstre avait été jeté sur le tapis pour la seule et unique fois, où clairement ce il s'était immiscé entre eux pour les séparer alors qu'ils venaient à peine de se trouver. Ses mains se crispèrent sur le fauteuil tandis que ses mâchoires se serraient, le contraignant à détourner son regard lourd, à le perdre sur un point insignifiant du salon tandis qu'une colère sourde s'engouffrait dans ses tripes. Les mots cisaillaient ses tympans tandis qu'il frémissait une fraction de seconde, fronçant les sourcils en essayant de chasser les images qui se battaient dans son esprit, tentant de s'y faire une place, de s'y ancrer profondément. Ce qu'il avait pu exiger avec cette abilité à la contrôler de sa simple parole, ce qu'il lui avait fait endurer, ce que le médecin n'avait pas été foutu de voir ou d'empêcher. Incapable de la sauver, elle, de l'arracher à ses griffes. Bien présomptueux de s'en songer capable, sans doute, lui qui n'avait rien d'un héros, rien d'un surhomme. Pourtant le tourment ne transparaissait que trop sur ses traits crispés, incapable de la regarder à son tour, la culpabilité martelant son coeur tandis qu'il ne pouvait qu'écouter, s'imprégner de ce qu'elle avait pu endurer. Ses yeux ne se reportèrent qu'à l'évocation de son nom, se figeant dans les siens en ayant peur de comprendre. Parce que mille fois, elle aurait dû vendre son nom, l'offrir au bourreau si cela pouvait lui laisser un répis. Qu'elle l'ait préservé l'anéantissait un peu plus encore, remuant le tout en le brisant un peu au passage. Les informations s'enchaînaient rapidement, trop peut-être, ne le laissant encaisser qu'à moitié l'annonce de son meurtre, avant de la voir s'approcher, délivrer ses derniers mots avant de commencer à glisser loin de lui. Un grand vide dans la poitrine, une fureur nouvelle brûlant ses veines, le main d'Ezekiel rattrapa le mouvement de recul de Faith, s'écrasant au creux de ses reins pour la contraindre à se rapprocher de nouveau, incapable de la laisser filer, incapable pourtant de contrôler les paroles qui pourraient lui échapper. Bourré d'amertume, sa seconde main trouva à l'aveuglette le chemin de la cicatrice, sa paume la recouvrant entièrement tandis que ses paupières s'abaissaient une seconde, l'homme peinant à canaliser ses émotions. « Trois semaines. » Les mots hâchés entre ses dents serrées lui brûlèrent les lèvres, tandis que ses yeux commençaient à rougir sous ses paupières. « Tu aurais pu lui donner mon nom. » Parce qu'il n'avait rien fait. Rien du tout. Se pliant aux exigences de la mutante en la songeant plus en sécurité, comme elle le lui avait signifié. Alors, elle aurait pu balancer son nom, ne pas le protéger. Il se serait battu et peut-être bien qu'il aurait perdu, comme elle devait le présager en tentant de le préserver de son bourreau. « Tu aurais dû. » Et c'était cette énergie viscérale, cette pulsation incontrôlable qui se ravivait en lui, ce qui ne l'animait jamais si bien que lorsque l'un de ses proches se trouvait menacé, en danger, cette instinct de protection qu'il avait développé à l'égard de ceux qui l'approchaient de trop près, qui entraient trop profondément dans son myocarde et s'y inscrivaient à jamais. L'un des seuls moyens de l'atteindre, frôler la vie de ceux qu'il aimait, ça aurait pu le rendre dingue, ça avait manqué de le faire lors de la mort d'Isobel, lors du départ précipité de Merry, lors du décès de Constance. Lors du retour de sa soeur, lui donnant la force de demeurer présent au sein du groupe de hunter. La certitude d'épuiser ses ressources, de repousser ses limites en s'échinant à tout donner pour qu'aucun mal ne les atteigne, pour se trouver là à temps. « J'aurais pu me battre. Pour toi. » C'était bien ce qu'elle lui demandait depuis les premiers jours. Se battre pour ce en quoi il croyait. Et il n'avait rien fait. « Tu me veux en vie, mais la réciproque est vraie. Tu pourras arguer pendant des heures que ma vie vaut mieux que la tienne, mais on tombera jamais d'accord. » Il voulait lui dire qu'il s'en foutait bien de mourir demain, s'il restait attaché à ses valeurs jusqu'à la fin. Qu'il n'en avait pas conscience avant, mais que tout avait changé récemment, quand une tornade blonde et brune était entrée avec brutalité dans son existence, bouleversant tout sur son passage. Mais il n'était pas courageux, Zeke, quand il s'agissait d'aller au fond des choses. Les regards se suffisaient à eux-mêmes. La pression de sa main dans le dos de Faith s'accentua inconsciemment tandis que ses nerfs menaçaient de lâcher. Reposant sur elle un regard orageux qui ne reflétait que trop le venin qui lui dévorait le coeur, la rage muette qui glissait sous sa peau. En une fraction de seconde il basculait les positions, l'entraînant sous son poids en se positionnant au dessus d'elle, en appui sur ses coudes, scrutant son visage, douloureuse contemplation lui renvoyant en pleine figure son absence à lui, tord insupportable l'écorchant vif tandis qu'à nouveau ses doigts s'enfonçaient dans le canapé, tentant de se canaliser, soumis à ses souvenirs du bal, cette nuit où il aurait dû la retrouver, se battre pour comprendre. L'homme s'en voulait et tout son corps semblait l'exprimer, des traits de son visage aux muscles de ses épaules, de ses bras, qui ne cessaient de se contracturer sous la tension. Son souffle contre le sien, son corps si proche qu'il n'effleurait qu'à peine du sien, comme si rompre la distance était la dernière étape, la dernière limite le séparant d'une explosion tant destructrice que salvatrice. « Je joue pas. Il n'y a pas de jeu, aucun. J'te lâche pas. » Les mots précédant le geste. La bouche les laissant passer avant de venir s'emparer des lèvres de la mutante dans une précipitation fébrile, laissant les centimètres s'effacer entre leurs corps tandis que son torse nu venait à sa rencontre, laissant imploser chaque parcelle de son épiderme en brûlant sa peau, incendiant son être.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Dim 20 Mar 2016 - 13:42
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Il le voulait, il voulait entendre ces histoires-là. Il était con, bordel croyait-il sincèrement qu'écouter allait l'aider ? Soulager des mystères, sortir de l'ombre et parvenir à une paix intérieure et à sortir de ce cercle vicieux qu'était la connerie du nom de vie. Ezekiel avait demandé, sans prononcer une seule véritable question, mais il ne cachait jamais son désir de fouiller dans ce passé. Il devrait se méfier, de tôt ou tard, se retrouver dans les recoins dont la sortie n'existe pas. Il s'enfonçait dans un labyrinthe, dont la sortie n'existait pas. Pourquoi s'emmerder avec des histoires à dormir debout ? Le médecin était-il obsédé par la vérité au point de l'arracher ? Faith avait déjà donné, indirectement, les origines de sa vie et cela fut assez difficile – et dans le fond, elle pensait mourir et ne plus jamais le revoir après cette triste révélation. Il encaissait, mais tôt ou tard, lorsque la colère serait trop forte, rien ne pourrait l'empêcher de ressortir les semis-vérités dont il avait connaissance. La brune savait ce qui risquait de lui tomber sur la gueule, et peut-être que c'était plus cela qu'elle tentait de fuir comme la peste plus que le reste. Il y avait une différence entre vivre dans le passé, et se construire avec ce dernier : Faith ne voulait aucun des deux. C'était l'instinct présent qui se vivait, et malgré tous ses efforts, ses bonnes actions ne changeraient rien à sa nature profondément inadaptée socialement. Le terrorisme avait ses mauvais côtés, et la brune ne pourrait s'empêcher d'en trouver des bons de par son instinct de survie devenu plus fort que tout. Ezekiel le savait-il ? Qu'elle ne regrettait rien, aucun de ses meurtres, que chacune de ses actions avait un moteur dont elle ne pouvait renier la source . Sans doute que sa position controversée chez les hunters pouvait l'aider à réaliser la difficulté de la chose. Il n'était pas fait pour ça, mais tôt ou tard, il se formaterait dans cette cause et serait un monstre qui laissera sa conscience en route. Elle n'était pas née, elle ne fut jamais forgée dans le meurtre, mais ce fut ses rencontres qui furent l'élan pour donner à son visage celui de garce. Ezekiel allait s'écrouler en chemin, et Faith savait qu'elle ne pourrait jamais le sauver pleinement seule, alors tant pis, alors qu'elle révélait son passé : elle savait qu'elle allait fouiller le présent du médecin. Avec toute la compassion du monde, bien entendu.
Sans aller, encore, elle le tenta sans vergogne, comme si pour elle cela semblait toujours trop facile et qu'il pourrait mourir demain qu'elle s'en moquait. La première main du médecin venant trouver place sur les reins de la demoiselle, déclenchant une réaction de rapprochement naturelle, mais ce fut la seconde qui posa problème. Il la posa sur la cicatrice, comme si c'était nécessaire. La brune attrapa sa main, après coup, pour saisir son poignet. La main était déjà posée, certes, mais Ezekiel outrepassait un droit sur ce point-là. Faith passait son temps à le faire, mais comme elle assumait son rôle de méchante du duo, elle continuait de s'endormir la nuit sans devoir feindre la culpabilité. Puis vint à nouveau ce chiffre, comme si le répéter allait faire une différence, comme si le médecin pensait pouvoir changer la donne maintenant. Il ne pouvait, et ne devait pas, se sentir coupable. La mutante l'observa quelques instants, la colère qui montait, veineux et sans doute plus impulsif qu'il ne pourrait jamais l'admettre. Cela était presque un ordre. Presque, plus que presque, c'était un ordre. La demoiselle ne prenait pas ça pour elle, mais Ezekiel avait rarement ce ton, et ces mots entre ses lèvres. « Que sont trois semaines, quand j'ai connu ça durant deux ans. C'est banal, n'oublie jamais ça, et non je ne devais rien faire si ce n'est m'assurer que tu ne payes pas pour moi. » Elle mentait. Cela n'avait rien de comparable. Durant deux ans, elle fut la victime heureuse de cette vie de bain de sang, et jamais elle se dressa réellement pour s'échapper sauf lors de la mise à mort du groupe. Deux semaines, où elle fut le souffre-douleur. La nuance était dans l'esprit qui était le sien lors des deux événements. Mais tant pis, elle lui vendrait comme un seul et même moment sans différence. Faith – Skylar à l'époque – fut exploitée d'une façon bien pire que durant les trois semaines à supporter le retour de son bourreau. Ezekiel pouvait imaginer le pire comme le meilleur, parce qu'après tout : sans Elijah, elle serait sans doute morte. Il n'y avait donc plus de place au hasard, tout ça était du passé et il allait devoir encaisser et ne plus en parler. C'était simple, et malheureusement pour lui, ce n'était pas négociable. Il voulait connaître le pire, mais la demoiselle ne pouvait pas se résoudre à lui donner les détails. Il en savait trop, déjà, il allait devoir supporter tout ça et ensuite arrêter de trop s'intéresser à ces démons dont elle était la première à se moquer. Il était mort, désormais, il ne restait que des erreurs, qui mouraient si elles ressortaient.
Soupirant alors en fermant les yeux face à la remarque profondément sexiste : se battre pour elle. Non, elle n'avait pas besoin d'un prince charmant, et encore moins d'un médecin qui se ferait décapiter si son ancien mentor l'avait décidé. Il devait se battre, mais pas pour elle. Pas pour une conne qui passait sa vie à fuir tout ce qui était important dans sa vie. Puis vint le sujet délicat de la valeur d'une vie. Se rendait-il compte de ce qu'il disait ? La vie d'une petite bourgeoise, devenue terroriste, contre celle d'un médecin qui passait la moitié de son temps à sauver des vies ? Il avait un problème sur son échelle de valeur. Faith avait peut-être des bienfaits, mais ils étaient véridiques uniquement lorsqu'elle était avec lui et certainement pas dans une autre situation. Néanmoins, il avait raison sur un point : ils ne tomberaient jamais d'accord sur ce sujet. Qu'importait la pression grandissante de Zeke sur le corps de la demoiselle – ou son simple regard oppressant, - le sujet allait se poursuivre : elle avait raison. « Te battre pour moi ? Si j'avais donné ton nom, ça aurait été moi, qu'il aurait envoyé pour te tuer. » Il ne réalisait pas, à quel point cela aurait été douloureux. Il aurait suffit d'une phrase pour qu'elle s’exécute sans pouvoir maîtriser son corps, ni même ses gestes. Elle l'avait mise en garde « ça ne sera jamais moi », avait-il dit avant de fuir le bal. Il ne comprenait pas, qu'il serait mort non pas de la main d'Elijah, mais de la blondasse sans possibilité de fuite. Bordel de merde qu'il était chiant quand il le voulait. Elle voulait poursuivre, mais la prise de pouvoir du médecin sembla clore rapidement le sujet. Se retrouvant allongée sur le canapé, lâchant totalement prise sur le corps du médecin. Les gestes étaient plus violents que d'habitude, il n'était pas question d'un désir, mais d'une colère réellement qui brillait dans le regard du hunter. Les regards se croisèrent, tandis qu'aucun contact n’émanait de la brune, scrutant chaque détail chez lui qui exprimait sa faiblesse totale, son impuissance. Faith était libre, et éternellement, il devrait se faire à l'idée qu'elle ne quémanderait jamais son aide. Il se briserait toujours, si cette idée d'être incapable de l'aider devenant un moteur. Elle ne dégageait rien, tandis que lui, s'enfonçait dans une colère qui était palpable de ses phalanges jusqu'à son torse. C'était sans doute cela qui le trahissait, sa transparence totale quand il était avec elle – et vice versa. Une proximité toujours à double tranchant, mais cette fois-ci cela se lisait dans le regard de Zeke et non pas de Faith.
Ce fut lui, qui décida de prendre la parole pour briser ce silence qui parlait de lui-même. Cet éternel conflit entre les deux ne pourrait jamais réellement s'abandonner. Aucun jeu ? Soit. La demoiselle esquissa un sourire narquois face à cette remarque qui débordait d'assurance. Venant déposer ses lèvres naturellement sur celles de la brune, épousant son corps par la même occasion. La demoiselle resta quelques secondes les yeux ouverts, incapable de détacher de la scène. Combien de gens auraient abandonnés en route ? Trop. La mutante se perdit finalement au contact de son tout, plongeant ses mains sur sa nuque avec fougue, laissant l'instant quelques secondes, profitant d'un échange langoureux, qui semblait presque totalement occulter la pièce, ou même le tableau qui se trouvait dans la pièce. La brune ne le laissa pas respirer, s'accrochant à lui encore plus pour le sentir encore plus proche. Pourtant, elle brisa le baiser brutalement, sans jamais éloigner ses lèvres de lui, déposant ses mains sur son visage avec vigueur. « Si j'essaye de partir. Tu me retiens. » Promenant ses mains hors de son visage pour descendre sur ses hanches jusqu'à sa ceinture. « Si j'essaye de te faire du mal, fait de même. » Attrapant la ceinture de sa main droite pour défaire cette dernière et la tirer. « Et si je m'impose à dormir chez toi, dit oui. » C'était presque une question, dont il n'aurait pas la chance de répondre puisqu'elle vint embrasser à nouveau ses lèvres en inversant les positions pour faire chuter Ezekiel sur le sol sans amortir sa chute : pas de mutation ce soir. Se retrouvant assise sur lui, se redressant fièrement, en déboutant la chemise qu'elle portait sans pour autant la retirer et plonger à nouveau contre ses lèvres en venant saisir ses doigts pour mêler les siens.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Mer 20 Avr 2016 - 22:23
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Les mots prononcés lors de la fête des fondateurs avaient enfin pris tout leur sens, lui imposant l'horreur de cette promesse qu'il lui avait faite sans mesurer à quel point celle-ci était légitimement demandée. Il ne pouvait s'imaginer de la voir devant lui, une détermination qui n'était pas sienne dans le regard, prête à l'abattre froidement sans qu'il ne puisse en être autrement. C'était la raison pour laquelle elle lui avait demandé de la tuer s'ils se recroisaient, lui qui avait rétorqué qu'il ne s'exécuterait que si elle lui promettait de tirer la première. La problématique n'était plus, et pourtant la réalité heurtait le médecin de plein fouet. Il n'aurait su protéger sa vie au dépens de la sienne, pas même si cela signifiait mourir sur le champ d'une bataille qu'aucun des deux ne désirait. Ces pensées ravivaient la ferveur avec laquelle il prolongeait le baiser, incapable de se détacher, comme si elle allait disparaître d'un instant à l'autre. L'éloignement imposé par la brune n'était voué à perdurer qu'un instant, le temps pour le médecin de se raidir en sentant ses mains s'emparer de sa ceinture tandis qu'il soutenait son regard, chaque parole s'incrustant dans son esprit. Pas le temps d'acquiescer, de prononcer le moindre mot. Déjà son dos percutait le sol, Faith ne le quittant pas tandis qu'elle se redressait dans toute sa splendeur. Avant de fondre sur ses lèvres, étouffant toute parole supplémentaire. L'homme n'avait de toute évidence plus très envie de parler.
Il ne la lâchait pas, il ne voulait pas la lâcher, il voulait la retenir, ardemment, exaucer cette volonté qu'il acceptait sans broncher, sans se douter que cela serait peut-être plus difficile qu'il n'y paraissait. Sûrement qu'elle le savait, la belle, à quel point rien ne serait jamais simple pour eux. Que c'était lui qui traînait en arrière, flânant au gré de ces moments passés ensemble, les acceptant comme ils lui venaient sans se projeter dans l'avenir. Les rêveries qui faisaient peut-être de lui un idiot, un imbécile presqu'heureux qui faisait la sourde oreille aux protestations de sa conscience. Pourtant, à chaque fois que ses mains aggripaient ses hanches, ses cuisses, revenant à l'assaut de sa chair encore et encore, il y avait cette précipitation, cette peur de ne plus trouver sa peau sous ses doigts, de ne plus la sentir s'hérisser à son contact, comme si elle pouvait s'envoler à tout moment. Les baisers se faisaient de plus en plus pressants, comme pour oublier qu'il ne saurait jamais réellement quand seraient les prochains, s'il y en aurait d'autres. Il s'écrasait contre la brutale réalité à chaque fois qu'il reprenait son souffle, cherchant à le noyer avec de plus en plus de ferveur contre les lèvres de la mutante, désoxygénant son cerveau pour s'empêcher de réfléchir à autre chose qu'à leurs corps en ébullition, à son coeur qui se fracassait contre sa cage thoracique. Il aurait pu s'arrêter à ce moment précis que cela n'aurait pas dérangé le médecin, ne lui laissant pour ultime souvenir que le goût de la peau de Faith sur sa langue et ce désir qui incendiait son bas ventre, de l'adrénaline à revendre carbonisant ses veines et enflammant son être tout entier. Ce n'était qu'un jeu sans conséquences, à chercher à attraper une ombre qui lui glissait entre les doigts pour mieux le retrouver l'instant d'après. Un jeu dont elle était maîtresse, auquel il se pliait parce qu'il n'y avait rien de compliqué dans ces heures-là, rien de douloureux. L'homme s'imprégnait de tout ce qu'elle avait à lui offrir, toute son attention braquée sur elle, chaque pensée ne s'en détournant pas une seule fois, cherchant à imprimer chaque image dans sa rétine, chaque parole dans sa mémoire, chaque souffle, chaque soupir, chaque impulsion manquée, chaque regard moqueur, chaque étreinte charnelle et chaque baiser, du plus chaste au plus lascif. Il ne voulait rien manquer, rien regretter, il avait déjà bien trop de regrets. Il n'en aurait pas avec elle, c'était ce qu'il en était venu à se dire désormais que les cartes avaient été jetées sur la table. Il pensait la voir plus clairement que jamais, sans doute que la réciproque était vraie aussi. Il ne pouvait savoir s'ils étaient réellement allés au fond des choses, si aucune révélation supplémentaire n'aurait pu étayer un peu plus le tableau de leur vie respective. Il n'avait pas envie de se poser la question, de continuer à se laisser dévorer par les interrogations qu'il avait pu avoir à son propos. Il se contentait de ce qu'elle lui donnait, si c'était suffisant pour elle, ça le serait pour lui. Pour le moment. Jusqu'au prochain fantôme du passé qui tenterait de venir s'immiscer entre eux.
Ce ne serait pas un souvenir auquel il resongerait avec mélancolie, des jours, des semaines, des mois plus tard. Une nuit d'une rare simplicité, à trouver un sommeil sans rêve, sans la moindre réviviscence du passé, le nez dans ses mèches brunes s'ennivrant de son parfum et sa respiration tranquille résonnant contre son corps. C'était nouveau, presque improbable de se retrouver là, allongés sur son canapé, dans son salon, sa maison, tous les deux. Pour lui qui s'était habitué à la solitude, à l'idée que jamais plus aucune femme n'hanterait ses bras tandis qu'il s'endormait. Mais Faith était là, bien réelle, et aucun démon n'était venu frapper à la porte de son inconscient durant la nuit. C'était étrange, de se retrouver apaisé après tous les bris et les éclats de voix qui avaient pu résonner entre eux. Instant précieux qui ne le quitterait pas. Pas même lorsqu'elle s'en irait. Pas même si le temps les éloignait à nouveau. Il n'aurait qu'à se dire que ce n'était que ce rituel innocent, ces allées et venues incessantes, cette manière de le séduire pour mieux se dérober et ne revenir qu'au moment le plus inattendu. Et peut-être que ce serait le cas. Il ne la lâcherait pas, pas même si cela signifiait devoir se débattre avec la vie toute entière.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke Mer 20 Avr 2016 - 23:38
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Elle n'était pas venue, par amour, par affection, ou par sincérité. Clouée par terre, observant Ezekiel dans un sommeil sans troubles, sans éprouver ce désir de venir le secourir de ce mensonge de paix. Plusieurs minutes, elle resta, passive sur le sol dans ce silence horrifique, dévorant son âme, ses bonnes intentions et brisant allègrement son passé en venant endosser à nouveau le rôle de celle, qui désemparée, réclamait l'amour d'un homme qui la détruirait. Se redressant finalement, en déambulant finalement pour s’absenter du salon du médecin, les cendres de son inconscience, et l'essence même de la fourberie de la catin glissée dans une chemise de satin. La brune avait le visage abîmé, ce maquillage coulé sur ses joues décolorées, Faith avait plus de facilité à se dessaper qu'à se maquiller lorsqu'il était question du médecin supposé aimé. Se laissant porter pour y récupérer son sac, se glisser dans son pantalon, mais en conservant la chemise du médecin ouverte et en délaissant ses chaussures, pour ne pas briser les songes du médecin. Lentement, elle vint à redevenir ce qu'elle était, alors qu'il faisait nuit, mais que le soleil ne tarderait nullement à se lever, quelques petites heures, deux peut-être. Finalement, elle vint saisir son sac, pour en extirper son téléphone ainsi qu'un câble avec une clé USB à son extrémité. La brune se dirigea vers le salon dans un silence mortuaire, fouillant vaguement quelques tiroirs pour finalement attraper le téléphone de Zeke sans prendre le temps de tenter de s'informer de la présence d'un code, ou non. Branchant le téléphone du médecin au câble tandis que la copie des informations qui se trouvaient sur son appareil se faisaient. La mutante n'était pas possessive, pas agressive ni même jalouse au point de le surveiller, mais c'était des appuies qu'elle cherchait, désespérément, elle voulait trouver enfin, quelqu'un, qui ferait pencher la balance : cela ne serait pas Faith. La demoiselle tourna alors quelques minutes dans le salon, le temps de laisser l'informatique faire son œuvre. Avec peur et langueur, elle se laissa porter vers les photos, celles que Faith ne feraient jamais tandis que Zeke dormait paisiblement, celles où le médecin ne pourrait jamais renier, tandis que Faith avait laissé brûler ses souvenirs dans un monde qui ne serait jamais pire que celui des soupirs. Le dédain de son regard, le mépris de cette vie dont Faith ne voulait pas être la suite, être la bâtarde, une fois de plus. Se dirigeant à nouveau vers le téléphone, pour admirer son usurpation totale de la vie privée de son amant. Que fallait-il ? Ressentir de la culpabilité . Il était trop tard pour cela, et il fallait se méprendre sur la nature de la petite ordure qui déambulait dans cette maison pour espérer un essor de remords. Retirant finalement le câble, comme si de rien n'était, sans ressentir cette honte viscérale qui étripait toujours l'humanité : elle n'était pas humaine.
Glissant finalement le câble dans son sac à nouveau pour saisir le téléphone du médecin avec un sourire en coin, plaçant le téléphone en contre plongée, une main dans ses cheveux tandis qu'elle fixait l'objectif, alors qu'elle déclenchait l'appareil photo avec un effet noir et blanc. Une simple photo, cachait suffisamment la poitrine de la brune sans pour autant douter de la proche nudité du moment. Malheureusement, cela sembla bien court, tandis qu'elle acheva de s'habiller vivement, toujours en délaissant ses talons, mais en réunissant ses affaires non loin de la porte d'entrée. La brune s'accorda alors quelques instants, pour se porter vers la chambre le corps endormis de son amant, silencieuse et fugueuse, elle resta à nouveau là dans la pénombre à l'observer. Se glissant jusqu'au canapé, s'arrogeant le droit de caresser son front, lui et son sommeil aussi trouble qu'une vulgaire feuille de papier selon ses dires. La mutante ne semblait ni triste, ni heureuse d'être là : ce vide qui la caractérisait. Sa chair et son sang, perdus dans la haine de l'autre.
« Ne jamais, supplier ceux qui veulent te briser. » La demoiselle se pencha finalement sur son front pour déposer ses lèvres. « Parce que tu rends les coups, et je serais celle, qui encaissera ceux qu'ils te réservent. Et ceux, que tu me réserveras un jour, seront les derniers. » Elle s'éloigna alors avec un visage dénué de toute émotion en montant les marches, pour se diriger vers le lit du médecin, déposant la chemise imbibée de son parfum sur le lit pour finalement refermer la pièce avec un dernier regard. Ce souvenir terrible, de ce même geste, alors qu'elle venait dire adieu à son frère le soir de son premier coup d'éclat. Adossée contre la porte, la brune passa une main sur son visage avant de se laisser couler sur le sol, péniblement en passant une main sur ses traits, son maquillage coulé. Vaguement, elle imaginait cette vie, dont Zeke fut le principal acteur et dont jamais, il ne pourrait oublier les souvenirs. Cela ne dura que quelques instants, tandis qu'elle se redressa à nouveau, occultant les souvenirs et le présent qui semblaient se tordre dans sa mémoire. Venant à nouveau se faufiler dans le salon, elle attrapa un rouge à lèvres dans son sac pour se diriger vers la toile, s'agenouiller et baisser son corps tout entier pour noter au coin de l’œuvre la lettre symbolique du « F ». Se détournant finalement à nouveau en prenant soin de conserver une distance avec Ezekiel, comme si cela la dévorait sous ce parfait visage transparent. « Tu avais raison, mais moi encore plus : je serais toujours, celle qui se déshabille. Bravo, tu as gagné. » La voix tremblante et douce, et pourtant, rien ne semblait s'exprimer. Un sourire, moqueur envers elle-même, presque. Pas une larme, ni même de la colère, le doute semblait être absent de cet esprit, comme totalement méprisant envers la nature tendancieuse des émotions. Fugacement elle emporta ses affaires, glissant ses bras dans sa veste en glissant vers le monde extérieur avec ce même regard naturellement hautain que lorsqu'elle était entrée.
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Sujet: Re: I just miss him. And I hate being so alone ♢ Zeke