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 so we let our shadows fall away like dust (solal)

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MessageSujet: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeVen 11 Déc 2015 - 0:32


When we grew up, our shadows grew up too. But they’re just old ghosts that we grow attached to. The tragic flaw is that they hide the truth. “You are enough.” These little words, somehow they’re changing us. “You are enough,” so we let our shadows fall away like dust.

(c) acidbrain


Seul l'écho d'une paire de bottines résonnait dans la zone industrielle, chacun ayant déjà déserté les lieux tandis que le soir approchait.   Détail que la mutante n'avait toujours pas assimilé au fil des mois, puisque son mentor persistait à fixer leur rendez-vous hedbomadaires après dix-neuf heures. Elle ne se posait pas de questions, Zelda, ne jetait jamais de regard au dessus de son épaule pour s'assurer qu'aucun intrus n'était susceptible de la surprendre à traîner ces lieux par ces heures tardives. Sûrement la raison pour laquelle elle n'avait pas remarqué l'individu qui lui emboîtait le pas à une vingtaine de mètres de distance, et ce depuis qu'elle avait quitté le centre-ville. « Mademoiselle Gainsborough ! » Un sursaut l'arrachant à sa déambulation, tandis qu'elle se retrouvait subitement pétrifiée sur place. Ce n'était certainement pas la voix de Mikael. Légèrement plus grave, empreinte d'un accent que la mutante ne connaissait pas. Lançant son prénom à la volée dans le désert d'une allée, alors qu'elle s'apprêtait bientôt à regagner l'enceinte du vieil entrepôt. « Oui ? » Ton candide, sourcils haussés, tout en pivotant sur ses talons. Les dents qui déjà se plantaient sur la lèvre inférieure, pour la retenir d'ajouter quoique ce soit. Sûrement aurait-elle dû mentir. Demander pour quelle raison l'inconnu l'interpellait de la sorte, au milieu de nulle part. La blondinette réfléchissait trop tard, laissant sa naïveté l'emporter une fois de plus. Plissant les yeux pour combattre les derniers rayons d'un soleil sur le déclin, la sevreuse effectua quelques pas timides dans la direction de l'individu, en tentant de discerner les traits de son visage. La silhouette se découpait à contre-jour, et il ne restait plus que quelques mètres entre eux lorsqu'elle le reconnut enfin. « Vous ? » Surprise, la jeune femme inclina légèrement la tête sur le côté sans cesser de le fixer. Cela faisait plusieurs semaines que l'homme venait prendre ses repas au restaurant, cet homme qu'elle n'avait encore jamais vu auparavant, et qui était désormais devenu un client régulier. Un visage familier. Il lui arrivait souvent de ne pas terminer ses assiettes. De se contenter d'y promener sa fourchette sans réellement y piocher d'aliments. Elles revenaient pratiquement toujours à demi-pleines dans les bacs de la plonge. Il n'était pas très causant. Personne ne savait réellement qui était ce mec, et aucun racontar ne circulait à son sujet dans l'arrière-cuisine. Encore suffisamment éloigné de la quarantaine pour que ses sourires empourprent les joues de Katie, la serveuse, pas assez cependant pour attiser ceux de la mutante, son visage ne semblait revenir à personne. La seule question que se posait Zelda à son propos ne concernait que son manque d'appétit, et cette persistance à commander la formule la plus copieuse de son menu. Il n'avait jamais particulièrement attiré son attention, lorsqu'elle se retrouvait autorisée à travailler en salle. Et il n'y avait aucune raison pour qu'il se retrouve désormais ici, au milieu des entrepôts désaffectés, à la héler comme si... Comme s'il l'avait suivie jusqu'ici.  C'était difficile de déceler le mal, toujours aussi difficile malgré les avertissements. Elle n'était plus façonnée pour la méfiance, pour la clairvoyance. L'homme aurait tout aussi bien pu braquer une arme droit sur son front qu'elle n'en aurait pas ressenti la moindre inquiétude. « Qu'est-ce-que vous faîtes ici ? » Une main placée en visière pour épargner ses prunelles, un nouveau pas effectué dans la direction de l'homme. Lèvres scellées, ce dernier laissait son regard la parcourir des pieds à la tête. Elle n'appréciait guère, d'ailleurs. Elle le lui aurait bien notifié, s'il n'avait pas repris la parole dans la seconde. « Il est surtout surprenant de trouver ici une jeune fille comme vous.  » Un léger rictus échappa à l'amnésique, un poing planté dans le creux de sa hanche tout en s'arrêtant à deux mètres de l'homme qui lui faisait face. « C'est censé vouloir dire quoi, exactement ? » Incapable de tenir sa langue, elle le toisait désormais en mimant à la perfection cette manière qu'il avait eu de la contempler un instant plus tôt. D'autres auraient sans doute déjà rebroussé chemin. Écouté leur raison leur hurler de prendre leurs jambes à leur cou. De fuir le plus loin possible de ce type au comportement douteux. Nulle once de peur dans le regard de la mutante. De la curiosité, de l'incompréhension, en revanche. « Je vois. Désolé de vous avoir vexé, Mademoiselle Gainsborough. » Quelque chose dans son sourire interpellait la blondinette. Cette allure faussement détendue qui éveillait en elle un certain malaise, sans qu'elle n'en comprenne la cause. « Je dois dire qu'il y a bien des choses surprenantes, à votre propos. » Sourcil arqué, croisant ses bras sur sa poitrine en lui adressant un mouvement du menton comme pour l'inciter à développer, la blondinette sentait doucement l'ennui la gagner. Son regard déjà se dispersait à droite et à gauche, dans l'espoir d'y distinguer la silhouette de son mentor.

 « Vous attendiez quelqu'un ? » Ramenée brusquement sur Terre après quelques secondes d'égarement, à ne plus réellement prêter attention aux paroles que pouvaient prononcer l'importun, un regard morne se reposa à nouveau sur l'étranger. « Pas vraiment, non. » Mikael n'était jamais en retard, et ne souffrait d'ailleurs pas qu'elle le soit. Il le lui avait sévérement fait payer, la dernière fois, en lui imposant quelques séries de pompes, avant de lui hurler dessus en constatant qu'elle se moquait ouvertement de lui. Il avait dû être retenu quelque part. Elle ne manquerait pas de le lui rappeler, la prochaine fois. Un rire lui échappa à nouveau, de manière totalement impromptue, arquant les sourcils de son interlocuteur qui semblait visiblement perdre patience. Ce dernier s'était rapproché, imperceptiblement. Son expression avait changé, également. Il avait suffi d'une minute d'échange pour que les sourires s'effacent et que le regard ternisse. « Zelda Gainsborough. Dès le début, ça m'semblait louche. Sûrement l'prénom, mais alors le nom avec, j'y croyais pas, ça devait être l'instinct. » Un pas de recul en constatant que le type en effectuait un supplémentaire dans sa direction, ne cherchant visiblement plus le moins du monde à conserver son ébauche de couverture.  « Y'a de traces de toi nulle part, Zelda Gainsborough. T'existes pas. » Le rire était mort au bord de ses lèvres avant même d'avoir eu le temps de retentir dans la ruelle. Elle n'avait rien pris au sérieux, Zelda. Rien du tout. Jusqu'à ces dernières paroles. « J'sais pas qui t'es. J'sais pas ce que tu fous par ici, mais t'y viens un peu trop souvent si tu veux mon avis. Et je doute que tu me dises qui t'es comme ça, hein ? Pas après tant d'effort pour t'insérer ici, avec cette fausse identité, pas vrai ? » Ses omoplates avaient heurté la façade du bâtiment sans qu'elle ne puisse reculer davantage. Ses prunelles s'étaient perdues au passage, son attention happée par les mots qui s'évadaient de la bouche de l'inconnu. Elle ne comprenait rien, et pourtant, elle ne parvenait à douter de la véracité de ses propos. Ce type sortait de nulle part. Lui imposait son allure menaçante. Tout portait à croire qu'il ne pouvait raconter que des conneries. Zelda l'écoutait, pourtant.  Elle n'avait aucun argument pour contrer ses propos. Aucune raison de le faire. Solal. Il fallait qu'elle parle à Solal. Qu'elle lui dise, qu'elle lui demande, qu'il la rassure de quelques mots. C'était la seule chose capable de la maintenir hors de l'eau. De la tenir hors de portée d'une panique qui ne parvenait à s'exprimer, malmenant les barrières de son esprit en ne la laissant plus s'accrocher qu'à une pensée, une personne. Mais il était loin, Solal. Deux jours qu'elle ne lui avait pas parlé. S'endormant toujours avant qu'il ne rentre, malgré ses vaines tentatives pour veiller le plus longtemps possible. Et maintenant, elle était dans la merde. L'avait-il vue promener ses doigts le long du grillage de l'enceinte, un peu plus tôt ? Laisser quelques éclats électriques y danser en songeant s'échauffer pour son entraînement ? Était-ce la raison  pour laquelle il semblait prêt à s'emporter, d'un instant à l'autre ? Un hunter, comme on les appelait par ici, ces gens qui n'aimaient pas les gens comme elle ? Ses cils s'humidifiaient déjà, brouillant ses yeux qui ne semblaient plus voir quoique ce soit, figés dans le vide.

Son coeur pulsait de plus en plus fort dans sa poitrine, tandis que l'homme achevait d'avaler le dernier mètre qui les séparait. Sa paume droite fourmillait de plus en plus férocement. Une première étincelle mordait déjà la pulpe de son index, prête à donner une raison concrète au chasseur de cesser son jeu d'intimidation pour lui coller une balle dans la tête. Et sa gorge serrée ne laissait déjà plus passer le moindre souffle, lorsque l'homme l'attrapa brusquement à la gorge.
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 21:37

don't belong to no city, don't belong to no man, i'm the violence in the pouring rain, come and fade me, come and fade me, i'm a hurricane
so we let our shadows fall away like dust

Quand Solal avait décidé de s’installer dans la petite ville de Radcliff, au Kentucky, il pensait avoir trouvé un endroit tranquille, où rien ne se passait, où il pourrait vivre en toute quiétude avec Zelda. Il s’était vraiment, largement trompé. Radcliff était loin d’une petite ville tranquille. En quelques mois, la ville s’était transformée en zone de guerre en quarantaine, où tout le monde traquait tout le monde, où sortir s’acheter du jus d’orange égalait presque risquer sa vie. Solal n’aurait jamais mis le pied à Radcliff s’il avait su. Depuis la disparition de son frère, il avait fui les ennuis et les conflits comme la peste, et voilà maintenant qu’il avait les deux pieds dedans et qu’il ne pouvait plus s’en aller. S’il n’y avait pas eu cette fichu quarantaine, il aurait plié bagage sans demander son reste, et serait parti loin, bien loin de Thaddeus Lancaster et de ces idées de débile. Solal avait cru qu’en s’installant à Radcliff avec Zelda, il pourrait commencer une nouvelle vie, loin des crimes qu’il avait commis en compagnie de son frère, loin d’une vie toujours sur la route à fuir ce qu’il y avait derrière lui. Évidemment, il avait besoin d’argent, alors il ne pourrait pas s’arrêter de faire ce qu’il savait faire le mieux, des petits boulots pas tout à fait légaux, mais il s’éloignerait de la violence, il s’éloignerait ce qui l’empêchait de dormir la nuit. Il avait même pris un boulot honnête, pour la première fois de sa vie, à l’hôpital. Il était tranquille. Avant que tout explose, et qu’il ait eu besoin de se joindre à un camp. Maintenant, se battre était presque inévitable. D’une manière ou d’une autre, tout le monde à Radcliff se retrouvait impliqué dans les conflits, tout le monde en était affecté. Tous les récents événements ne pouvaient être évités ou ignorés.

Alors Solal avait fait un choix, un choix qu’il aurait préféré ne pas faire, mais qu’il avait fait tout de même. Il aurait facilement pu se joindre aux hunters, car leur mode de vie ressemblait le plus à ce qu’il avait connu toute sa vie avec son frère; mais Solal était loin d’être en accord avec leurs idées et leurs valeurs, et il était loin de détester les transmutants. Il n’allait quand même pas commencer à traquer et à tuer des gens comme Zelda. Non, ça, c’était carrément hors de question. Sinon, il y avait Uprising, mais Solal n’était pas très doué pour la politique et pour parler, encore moins pour les sauvetages. Puis, quand Insurgency avait fait son apparition, Solal avait su qu’il y trouverait sa place. En moins de deux, il les avait rejoint, et en moins de deux, il accomplissait des boulots pour eux. Il y était bien, en quelque sorte. Il s’impliquait tout en demeurant dans l’ombre, et il sentait que ce qu’il faisait faisait vraiment une différence. Depuis quelques mois, il travaillait donc pour ce groupe, en tant qu’informateur. Ce n’était pas un boulot très compliqué pour Solal; traquer des gens, soutirer des informations, ce genre de choses. Il était un peu un homme à tout faire, on lui confiait les boulots un peu plus dangereux parce qu’il n’avait pas froid aux yeux. Et pour la première fois de sa vie, Solal se sentait vraiment à sa place, il se sentait bien, même qu’il était fier de ce qu’il faisait. C’était un sentiment très étrange pour lui, mais c’était plus que bienvenue. Il y avait juste un petit problème. Il n’avait rien dit à Zelda. Comment lui dire, après tout? Il savait d’avance qu’elle n’aimerait pas ça, qu’il risque constamment sa vie, qu’il soit autant impliqué dans toute cette histoire. Elle le connaissait vraiment bien, après tout ce temps. Il savait qu’il devrait lui dire à un moment donné; mais pour l’instant, il ignorait totalement comment le faire, et avait préféré garder le tout secret. De toute manière, ils se voyaient de moins en moins; entre son boulot de concierge, son implication chez Insurgency et les petits boulots qu’il faisait pour Rhaena, Solal n’était vraiment pas souvent chez eux, dans la petite chambre du motel. Zelda aussi était occupée; elle travaillait dans ce restaurant, et souvent elle allait se promener il-ne-savait-pas-trop-où. Ça lui manquait parfois, de passer du temps avec elle sur la route. Mais ces temps-là étaient révolus.

Solal, ce soir-là, traquait un chasseur. C’était un homme violent, qui traînait à Radcliff en laissant une traînée de victimes derrière lui. Isolde lui avait demandé de le trouver, et de lui faire avouer autant de trucs que possible; la location du QG des hunters, comment ils trouvaient les mutants, ce genre de choses. Il avait l’intention de le trouver, puis de le secouer un peu pour en retirer des infos. Solal n’eut pas de difficulté à trouver l’homme; sa routine était régulière, il le suivait depuis quelques temps. Il le suivait donc, ce soir-là, à travers les rues de Radcliff. Il attendrait que l’homme soit dans un endroit tranquille, pas besoin de rendre ça public. L’homme semblait décidé, et alors que d’habitude il se rendait chez lui, il bifurqua pour se diriger vers les alentours de Radcliff, à la zone industrielle. Ce qu’il allait faire là, Solal n’en savait rien, mais il s’en fichait pas mal. Il était même plutôt content; à cette heure de la journée, la zone industrielle était déserte, et donc ils ne seraient pas dérangés. Solal perdit l’homme de vue pendant quelques instants, et, frustré, dut se promener dans les alentours pendant plusieurs minutes avant de finalement remettre les yeux sur lui. Il se figea sur place en voyant que l’homme n’était plus seul. Et il n’était pas avec n’importe qui. Solal aurait reconnu la silhouette et les cheveux blonds entre milles. Zelda. Solal était surpris de la voir là, après tout, ce n’était pas son genre de fréquenter ce genre d’endroits, encore moins le soir. C’était dangereux. Mais sa surprise et ses inquiétudes se turent dès que l’homme s’avanca vers Zelda et placa ses mains autour de sa gorge. Solal n’hésita plus une seule seconde. Il fusa vers les deux silhouettes, courant comme il n’avait jamais couru auparavant. Il percuta l’homme de plein fouet, sur le côté, le jetant sur le sol avec violence. Il tenta alors de le maîtriser, lui assénant deux ou trois solides coup de poing au visage, mais l’homme était presque aussi baraqué que lui et Solal reçut également un solide coup de poing sur la mâchoire, ce qui le fit vaciller. L’homme fut donc capable de se relever, mais Solal le frappa dans l’entre-jambe et se dépêcha de le plaquer au sol à nouveau. “Zelda!” parvint-il à articuler tout en se débattant contre l’autre homme. “Va-t’en!” dit-il. Une simple distraction qui suffit pour que l’autre homme l’empoigne par le coup et se mette à l’étrangler. Solal tenta de se défaire de l’emprise, mais elle était vraiment solide. Il frappa l’homme comme il le pouvait encore et encore, mais il ne pouvait plus respirer et ça rendait les choses difficile. “Zelda, va-t’en, j’te dit!” Lui, il s’en fichait. L’important, c’était que Zelda puisse s’enfuir, et qu’elle soit en sécurité.


Dernière édition par Solal Tyrell le Mar 19 Juil 2016 - 18:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeJeu 4 Fév 2016 - 11:25


When we grew up, our shadows grew up too. But they’re just old ghosts that we grow attached to. The tragic flaw is that they hide the truth. “You are enough.” These little words, somehow they’re changing us. “You are enough,” so we let our shadows fall away like dust.

(c) acidbrain


Des milliers de petits points noirs se dispersaient devant ses yeux, s'étendant de plus en plus, noyant sa vue dans une marée charbonneuse à laquelle elle tentait vaguement d'échapper. Gigotant en essayant d'hurler, d'extérioriser le moindre cri susceptible d'échapper à la poigne sévèrement aggripée à son cou, les ténèbres gagnaient du terrain sur ses pensées, ombre effrayante ramenant avec elle son pesant d'appréhension, la laissant un instant perdue entre deux eaux, celle d'une réalité assassine et d'une nuit emplie de cauchemars. Il fallut une secousse brutale pour l'arracher aux griffes du néant, les serres quittant sa gorge tandis qu'elle en perdait l'équilibre, ses genoux venant percuter le bitûme alors que ses poumons s'emplissaient d'un feu salvateur. Inspirations brûlant ses bronches dans quelques sifflements du thorax, une main posée à terre le temps que ses yeux daignent enfin se réouvrir, regarder autour d'elle. Sa vision floue tomba sur sa gauche, et son coeur manqua un battement alors qu'un petit cri lui échappait. Solal. C'en était si irréel, tout à coup. Solal abattant ses poings sur le chasseur, la laissant contempler la scène, bouche bée, yeux écarquillés. Quelque chose se tordait en elle, à lui en donner envie de vomir, subitement. Elle n'avait jamais vu une chose pareille. Elle n'avait jamais imaginé que ça pouvait ressembler à ça, des gens qui se battaient. Elle avait bien aperçu quelques images, sur le petit écran de télévision du motel. Mais dans la vraie vie, ça n'avait rien à voir. Le bruit des os craquant sous l'impact des phalanges, les couleurs se mélangeant sur la peau, le sang commençant à s'évader d'un hématome. Elle en était tétanisée, incapable d'effectuer le moindre mouvement, détaillant Solal en sentant son coeur battre trois grands coups à chaque fois que sa main retombait, serrée, sur l'ennemi.

Si Zelda s'était presque retrouvée hypnotisée par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, la violence de Solal cherchant son écho au plus profond de son esprit, la suite la sortit brutalement de sa torpeur. Un « Non ! » strident lui échappa, sans que son corps n'accepte pourtant de se mouvoir dans leur direction. Comme si ses muscles refusaient de lui répondre. Comme si soudainement, toute son énergie avait été happée hors de son organisme, seule l'exclamation parvenant à sortir. Et puis, l'ordre avait brisé l'air, secoué sa cage thoracique. Un sursaut et un bref mouvement de recul tandis que son regard apeuré se fixait à nouveau sur Solal. Partir ? Partir n'était pas une option. Le visage de Solal commençait à arborer une teinte peu rassurante tandis que l'autre continuait à serrer son avant-bras sur sa trachée, et quelque chose s'était mis à bouillonner sous la peau de Zelda, carbonisant ses veines et laissant ses pommettes virer au cramoisi. Ses mâchoires s'étaient contractées si violemment que ses dents en avaient claqué très fort, et elle s'était jetée sur l'homme sans réfléchir, abattant ses petits poings dans son dos et à l'arrière de son crâne de toute la brutalité dont elle était capable. « Lâche le, lâche le !! » Les vociférations avaient commencé à s'accentuer avant que l'homme ne la repousse d'une main, pivotant dans sa direction en abattant sa paume sur sa joue droite dans un claquement. Elle n'avait pas compris ce qui lui arrivait, perdant l'équilibre et rencontrant le sol alors que sa vue se brouillait. La brûlure du coup s'étendait déjà sur son visage, et elle resta quelques secondes interdite, réalisant ce qui venait tout juste de se produire. La douleur lui semblait familière, sans qu'aucun souvenir d'une telle violence à son égard ne daigne remonter à la surface. Mais quelque chose d'autre s'éveillait, en revanche, crispant ses muscles et noircissant ses iris alors qu'elle prenait appui sur ses mains pour se redresser. La colère, violente et incontrôlable, progressait dans tout son être en envahissant ses moindres pensées. Et elle ne savait pas gérer ça, Zelda, la fureur qui vrillait son crâne et qui ne demandait qu'à s'extérioriser. Il n'y avait qu'un moyen possible, pour l'endiguer, et la peau revêtait déjà ses charges électriques, crépitant au bout de ses doigts alors qu'elle ne réflechissait plus.

Elle avait rompu la distance sans un mot, sans une exclamation supplémentaire. Abattant ses mains de part et d'autre de la tête de l'ennemi, ce dernier desserrant l'étau de son bras dès le premier contact engagé, dès qu'il put entendre ses tympans crépiter au passage de la première décharge. Timide impulsion qu'elle aurait voulu survoltée, juste suffisante à surprendre l'agresseur, le temps qu'il libère Solal, qu'il cesse de suffoquer, c'était tout ce qui lui importait. Elle avait détaché ses mains immédiatement, laissant l'homme libérer Solal en réponse au premier choc administré. Son coeur s'accélérait dans sa poitrine, colibri incontrôlable qui ne savait plus de quelle manière libérer ses ailes de l'étau d'une terreur qu'elle reconnaissait à peine. L'homme avait porté ses mains à son crâne, vaguement sonné, alors que le visage de Zelda se décomposait lentement, en proie à un doute grandissant, à la peur de ce qui se produirait après, lorsqu'il se relèverait. Parce que ses paupières se soulevaient à nouveau, parce qu'elle n'y était pas allée assez fort pour ne pas blesser Solal et que le répit n'était que de courte durée. La blondinette avait braqué ses prunelles sur son acolyte, lequel n'aurait sûrement pas manqué de recevoir son pesant d'électricité bien malgré elle. Elle voulait être sûre qu'il allait bien, qu'il n'avait pas trop souffert, lui dire qu'elle n'avait pas eu le choix et qu'elle aurait mieux aimé ne pas l'électriser lui-aussi. Et dans une impulsion, elle s'était à nouveau approché du type, l'avait aggripé par le col de sa veste, le tirant par terre dans sa direction autant qu'elle le pouvait, effort peu fructueux la faisant tomber à la renverse en se retrouvant sur les fesses alors qu'il élevait ses bras dans sa direction, tentant de l'attraper, s'emparant de ses cheveux en éveillant le fantôme d'une vieille douleur au niveau de son cuir chevelu. Elle avait voulu l'éloigner de Solal, s'imaginant que transporter ce tas de chair et de muscle ne lui demanderait pas tant d'efforts que ça, s'imaginant elle aussi dotée d'une force surhumaine suite à l'échange des deux titans. Un cri de douleur lui échappa tandis qu'il l'attirait vers le sol sans détacher sa main des mèches blondes, et pour la seconde fois en quelques minutes les limbes de son esprit tentèrent de s'ouvrir, de faire jaillir les souvenurs perdus. Et durant quelques secondes, l'expression de la mutante changea, au gré de la terreur, de la rage, du soulagement qui roulaient dans ses veines dans un flux tumultueux. C'était un visage aux multiples identités, de la gamine perdue dans la forêt à la femme qui avait passé les portes de ce bar un an plus tôt. Les deux cohabitaient le long de ses traits fins, dans la palette de grisaille qui peignait ses prunelles. Et subitement, il n'y avait plus de Zelda, plus de naïveté, plus de candeur ni de joie de vivre. Un grand vide dans les entrailles, dans la tête, et les yeux se perdant un instant sur Solal pour tomber sur l'inconnu, le nuisible qui tentait de lui faire mordre la poussière en levant sa seconde main vers elle, à l'aveuglette.

Le sang pulsait à ses oreilles en assourdissant toute autre chose. Un vrombissement s'élevait lentement alors que le temps lui semblait  s'apesentir. C'était un bourdonnement dont elle n'aurait su déterminer la provenance, comme s'il s'élevait tout droit de son esprit, du fond de son esprit. Et ces fourmillements qui s'étendaient le long de ses bras, grimpant jusqu'aux épaules pour envahir sa nuque et descendre tout le long de sa moelle épinière. Ce qui suivit s'avéra confus, dépourvu de toute intention véritable, la déconnectant de tout ce qui pouvait se passer autour d'elle.  Ce ne serait pas vraiment elle qui presserait ses paumes sur les tempes de l'individu en y mettant toutes ces forces, laissant son corps se décharger au rythme de son coeur, pulsations erratiques envoyant ses salves électriques se répandre le long des nerfs. Pas vraiment elle qui se redresserait une fois qu'il aurait libéré ses cheveux, son bras inerte tombant au sol alors qu'elle positionnait l'une de ses mains sur sa gorge à lui, sentant encore la force de sa main à lui imprimée tout contre les muscles de son cou. C'était ce qui resterait à la blondinette de ce quart de minute de flottement. L'idée que ce n'était pas tout à fait elle, tout ça. Qu'elle avait à demi rêvé ce qui avait pu  se produire avant que son esprit ne se reconnecte et qu'elle n'en tombe à la renverse, réveil salvateur pour le bourreau devenu victime qui ne rendrait pas son dernier souffle aujourd'hui. Les membres paralysés et les yeux révulsés, des tas d'images défilant dans son esprit, un masque de terreur imprégnant ses traits alors que chaque souvenir tentait de regagner sa place originelle. « Aurore Thornton. » L'identité perdue, murmure passant ses lèvres tandis que l'électricité abandonnait sa peau, nom oublié dans l'instant, insaisissable, ses paupières retombant devant ses yeux tandis qu'elle redevenait elle, Zelda, Zelda qui ne ferait jamais de mal à une mouche, qui ne connaissait pas la peur.  
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeMer 24 Fév 2016 - 3:01

don't belong to no city, don't belong to no man, i'm the violence in the pouring rain, come and fade me, come and fade me, i'm a hurricane
so we let our shadows fall away like dust

Se battre, Solal l’avait fait souvent. Plus que souvent, même. C’était comme une seconde nature chez lui, de serrer les poings et de frapper aussi fort qu’il le pouvait. Il savait ce que c’était que de se battre. S’il ne savait rien d’autre, il savait au moins ça. Faire du mal. Vouloir faire du mal. N’être concentré que sur l’acte de blesser quelqu’un d’autre, un autre corps. Briser des os. Faire saigner la chair. N’importe quoi pour faire mal. Le plus de mal. Se battre, c’était comme entrer dans une transe. C’était devenir quelqu’un d’autre, une personne qui n’était pas tout à fait humaine. C’était ne devenir qu’une machine destinée à octroyer de la douleur. Solal n’avait pas de difficulté avec ça. Il avait vécu toute sa vie dans la violence. Des parents disparus, un frère tapageur, une vie clandestine. La violence, ce n’était rien d’inconnu à ses yeux. Il la côtoyait chaque jour. Il n’en avait plus peur. Plus du tout. La violence, c’était une seconde nature chez lui. Une seconde nature créée et alimentée par son frère aîné, malgré ses réticences. Malgré tout ce qu’il aurait pu devenir, ce qu’il aurait voulu devenir, Solal savait maintenant qu’il n’aurait pas pu y échapper. Ça faisait partie de lui. Ses mains se comprimaient en poings aussi facilement que d’autres apprenaient à sourire. Frapper. Le plus fort possible. Ignorer sa propre douleur, et ne se concentrer que sur celle de son adversaire. De ses adversaires. Mais cette nuit-là, il n’avait qu’un seul adversaire. Cet homme. Il ignorait qui il était. Il n’en avait rien à foutre. Il avait mis ses sales mains sur Zelda. Il méritait d’avoir mal. Il méritait de mourir. C’était comme ça que Solal pensait. Parce que Zelda, elle ne méritait rien d’autre que la paix. Que la tranquilité. Que du bonheur face aux premières années de sa vie – face à ce qui lui était arrivé. Bien qu’elle ne se souvienne pas, Solal s’en souvenait. Il y pensait, chaque jour. Il le revivait, chaque nuit. Et il comptait bien la protéger jusqu’à son dernier souffle. Frapper. Aussi fort qu’il le pouvait. Il connaissait ça. Il savait comment faire ça. Il y était doué. C’était pour ça qu’on l’engageait pour ce genre de travail. Il était talentueux pour faire mal. Un talent qu’il aurait préféré ne pas avoir, peut-être. Mais il était ce qu’il était. Il ne pouvait pas changer cela, il l’avait réalisé voilà longtemps. Si au moins il pouvait utiliser ce talent pour une bonne cause. Pour ceux qui en avaient vraiment besoin. Pour faire du mal à ceux qui le méritaient vraiment. Si au moins il pouvait faire ça… Peut-être ne serait-il pas un monstre comme son frère.

Il entendait la voix de Zelda, quelque part au loin – elle était toujours là, elle n’était pas partie. Il aurait voulu grogner de colère, lui hurler de foutre le camp pendant qu’elle le pouvait encore. Mais sa gorge était bloquée par l’emprise de l’homme, et quand il ouvrit la bouche, aucun son ne sortit. Il se débattait comme si le diable était à ses trousses – et il crut même ne pas s’en sortir, jusqu’à ce qu’une tornade blonde s’abatte sur le duo sur le sol. Elle ne cessait de crier, lâche-le, lâche-le, et la vision de Solal commençait à s’assombrir, mais vit quand même du coin de l’oeil l’homme la frapper en plein visage, et elle qui atterit quelques mètres plus loin comme une poupée de chiffon. La colère de Solal monta d’un cran – et il se débattit davantage, frappant partout là où il le pouvait, mais l’homme était au sommet de sa force, et lui peinant à respirer. Puis, soudainement, l’emprise disparut, et Solal put se détacher – enfin. Prenant une longue inspiration, l’air entrant finalement dans sa gorge, il se sentit revivre. Quelques secondes passèrent, alors que le monde tournait et qu’il reprenait ses esprits. Certainement, l’homme allait l’attaquer à nouveau – mais un regard fiévreux lui indiqua que l’homme non plus n’était pas en état de se battre – ses mains aggripaient chaque côté de son crâne. Zelda se tenait derrière lui, comme un véritable éclair chargé d’électricité. Un regard échangé, et Solal avait compris – elle avait utilisé son pouvoir contre lui. Il aurait bien pu la remercier, mais le monde entier vacillait autour de lui. Inspiration, expiration. Inspiration, expiration. Il devait juste prendre son temps. Sacrifier quelques secondes. Ses poumons étaient en feu, sa gorge en sang. Mais peu importe. Il devait s’occuper de cet homme. Un bruit de frottement. Inspiration, expiration. La noirceur s’effaçait peu à peu. Un autre cri de douleur. Zelda. Il vacilla vers la direction du son étranglé. Zelda. Pas Zelda. Un grognement sauvage s’échappa de la gorge de Solal – il devait reprendre ses esprits. Puis, finalement, sa vision revint à la normale, et malgré la douleur dans sa gorge et sa poitrine, il fonça comme un animal dans la jungle vers sa proie.

Mais c’était trop tard. Sa proie n’était plus sa proie, elle était la proie de quelqu’un d’autre. Zelda. Elle se tenait là, comme un ange dans la nuit, ses cheveux pâles contrastant contre l’encre du ciel. Elle avait une main posée contre la gorge de l’inconnu, qui était étendu sur le sol boueux, inerte. Le coeur de Solal s’arrêta. Mort ? Impossible. Zelda n’était pas une meurtrière. Mais il la regarda à nouveau, il observa son visage – c’était bien celui de Zelda, et pourtant ça ne l’était plus. Quelqu’un d’autre. Surgissant du passé. C’était comme un coup de poignard en pleine poitrine. La dernière fois qu’il avait vu ce visage… Ce jour-là, dans la forêt. Ce jour-là, sous la pluie. Le coeur de Solal battait la chamade dans sa poitrine. Impossible. Non, impossible. Il sentait toujours l’électricité dans l’air, émanant du corps de la jeune femme, qui n’était plus tout à fait Zelda. Pas ça. Surtout, pas ça. Puis les yeux vides se révulsèrent et elle tomba à la renverse. Solal voulut se jeter vers elle pour la rattraper, mais l’homme se relevait. Il devait terminer le boulot. Il frappa, encore quelques fois. Du sang, encore. Des craquements, encore. Et finalement l’assaillant gisait sur le sol, presque mort. Solal hésita, puis décida de ne pas le tuer. Il n’était pas un meurtrier. Il ne l’était plus.
 
Puis, un murmure. Un murmure qui glaça le sang de Solal comme rien ne l’avait jamais fait auparavant. “Aurore Thornton.” “Qu-“ Il garda ses pupilles fixées sur la jeune femme, qui ferma les yeux, toujours étendue sur le sol. Il l’aurait pris dans ses bras, s’il n’avait pas été aussi tétanisé. “Qu’est-ce que t'as dit ?” furent les morts qui sortirent étranglés de sa gorge. Aurore. Ce nom, il le connaissait. Il le connaissait trop bien, même s’il avait tant essayé de l’oublier. Pouvait-elle véritablement se rappeler ? Qu’est-ce qui avait causé ce soudain souvenir ? Savait-elle tout ? Comment ? Depuis combien de temps ? Les questions se chamboulaient dans la tête de Solal alors que la panique l’emplissait. Non, impossible, non. Il refusait de retourner dans le passé. Il ne voulait pas se souvenir de tout ça. Il ne voulait pas que Zelda se souvienne de tout ça, qu’elle se souvienne d’avoir été Aurore. Aurore avait trop souffert. Aurore était mieux morte. Zelda, elle, devait vivre. Libre et innocente. Le regard de Solal se reposa sur l’homme. Quelque chose avait provoqué ce flux de souvenirs chez Zelda, c’était inévitable. Et pour la première fois cette nuit-là, Solal se demanda qui était cet homme. Reposant délicatement la tête de Zelda sur le sol, il s’approcha du corps inerte, d’où émanait une faible respiration. Il se pencha vers l’homme, et commença à fouiller ses poches. Comme ça aurait-il peut-être des réponses. Il s’empara de tout ce qu’il pouvait, puis s’approcha de la jeune femme. Il s’empara sa tête, la posant contre sa poitrine. Solal se surprit à lui caresser les cheveux. C’était comme instinctif. Il resta là un moment. Elle, avait les yeux fermés. Il ignorait si elle était insconciente ou si elle faisait juste se reposer. Il ferma les yeux, fort, comme pour faire disparaître la scène. Le murmure se répétait, en boucle, mélodie infernale. Aurore Thornton. Non, elle pouvait pas se souvenir. Il refusait que ça se produise. “Zelda” dit-il doucement. “Zelda, réveille-toi.” Il répéterait son nom autant de fois qu’il le faudrait. “Zelda, r’lève-toi.” Silence. “Y faut qu’on parte d’ici. Vite. On peut pas rester ici.” Ses paroles restèrent sans réponse. “Zelda, réponds-moi.”


Dernière édition par Solal Tyrell le Mar 19 Juil 2016 - 18:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeMer 20 Avr 2016 - 22:54


When we grew up, our shadows grew up too. But they’re just old ghosts that we grow attached to. The tragic flaw is that they hide the truth. “You are enough.” These little words, somehow they’re changing us. “You are enough,” so we let our shadows fall away like dust.

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C'était presque agréable de se laisser bercer vers l'inconscience, si agréable que Zelda ne tentait même pas de s'en défaire. C'était si calme, tout à coup. Plus de cris, plus de douleur, plus de sang battant ses tempes au rythme de l'orage qu'elle ne pouvait retenir. Elle avait déchargé toute son énergie et se retrouvait à plat, à tel point que les minutes s'écoulaient sans qu'elle n'en ait plus la moindre notion. L'écho de son prénom se faisait pourtant de plus en plus clair, de plus en plus pressant aussi tandis qu'elle émergeait avec peine. Il y avait un sacré brouillard dans le champ de bataille de son esprit, et les idées peinaient à s'assembler dans le chaos qu'y avaient laissé les éclairs. Ses yeux s'agitaient sous ses paupières, la reconnectant lentement à ce qui devait être la réalité. Elle prenait doucement conscience de la position de ses membres, du petit orteil aux épaules, de ces caresses dans ses boucles blondes, du souffle de Solal qui prononçait son prénom une fois de plus.

Inclinant la tête en arrière pour pouvoir discerner les traits de son visage, ses sourcils se froncèrent légèrement. « Pourquoi tu fais cette tête ? » L'observant de ses yeux encore à demi-clos, la blondinette s'efforça de rassembler ses forces pour lui offrir une imitation de ce que cette tête signifiait. Écarquillant les yeux et reproduisant la mine de circonstance de Solal. « J'me suis cognée la tête ? » Parce que ça lui faisait sacrément mal, à l'intérieur. Une grimace illustra d'ailleurs ses propos tandis qu'elle restait strictement immobile, le temps que la tempête se calme dans son crâne. Laissant ses paupières retomber, Zelda s'efforça d'assembler ses idées dans le calme, sans commencer à déverser le flux de questions qui finirait certainement par noyer son protecteur. Une fois lancée, elle n'était pas certaine de savoir s'arrêter, les connexions que pouvait faire son cerveau manipulé étaient surprenantes et la conduisaient de plus en plus fréquemment à sauter du coq à l'âne en perdant ses interlocuteurs. Alors, elle inspirait doucement, avec lenteur, pour essayer de détendre ses muscles crispés, hiérarchisant mentalement ses interrogations. « Pourquoi tu étais là, Solal ? » C'était sorti doucement, vibrant dans sa contusionnée, la contraignant à éclaircir sa voix et à réouvrir les yeux pour les braquer dans les siens. « Comment t'as su que j'allais avoir des ennuis ? » Après tout, c'était lui, Solal, ce héros dont elle ne questionnait jamais les méthodes, se disant juste qu'il serait toujours là au bon moment, toujours prêt à la sauver d'une mauvaise passe et à lui faire la morale après coup en lui expliquant les dangers de son comportement. C'était son job, de l'aider à comprendre comment fonctionnait ce monde qu'elle avait l'air de ne pas connaître, à apprivoiser l'art du mensonge qui serait susceptible de lui venir en aide un jour ou l'autre, lorsqu'elle aurait appris à tenir sa langue pour ne plus se mettre dans le pétrin. Mais ce soir, pour la première fois, elle se le demandait, Zelda. Comment avait-il pu savoir ? « T'es un mutant, toi aussi ? T'as une sorte de sixième sens ? » Cela n'avait rien de sarcastique, prononcé dans sa candeur naturelle. Pourtant, ce n'était pas tout à fait innocent comme question, parce qu'elle se doutait bien qu'il n'en était pas un, Solal, même s'il avait tout d'un surhomme à ses yeux. Puis s'il avait un sixième sens, ce type n'aurait même pas pu lever le petit doigt contre lui en premier lieu, elle aurait échappé à une gifle et puis peut-être même qu'elle n'aurait même pas eu le temps d'arriver à l'entrepôt. Toutes ces suppositions commençaient à sérieusement lui donner le tournis.

« Tu le connaissais, ce type ? » Reposant ses prunelles perdues sur lui, cherchant une réponse dans son regard sans lui laisser le temps de les lui donner à voix haute alors que déjà, elle commençait à gigoter. Se tournant sur le côté, elle essayait déjà de se redresser. Ce qu'elle parvint à faire durant quelques secondes en se retrouvant sur les genoux en face de lui, avant qu'un nouveau vertige ne menace de la faire vaciller. Se stabilisant en prenant appui d'une main posée bien à plat sur le torse de Solal, la blondinette plissa le nez en attendant que ses oreilles cessent de siffler. Ce ne fut qu'une fois les acouphènes passés qu'elle parvint à regarder autour d'elle sans que chaque mouvement de tête ne menace de la faire défaillir. L'homme était toujours là, désespérément inerte. Elle se souvenait vaguement lui avoir sauté dessus, d'avoir vu Solal le frapper avant de perdre l'avantage. Ses doigts s'étaient machinalement resserrés sur le t-shirt de Solal, raffermissant sa prise sans s'en rendre compte. Comme pour s'y ancrer, être certaine de ne pas se retrouver seule dans l'obscurité. « Il est mort ? » Un chuchotement, comme si l'on risquait de les entendre, bien qu'un peu trop fort pour être réellement discret. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, de plus en plus vite et de plus en plus fort. « C'est toi qui... »  La fin de sa question s'étrangla dans sa gorge alors qu'elle se décidait enfin à se taire et à le laisser en placer une. De toute manière, elle n'aurait pas été en mesure de prononcer cette phrase en entier, incapable d'envisager que Solal pouvait tuer qui que ce soit. Pourtant, elle se rappelait les coups qu'il avait pu donner, s'être dit que ça ne devait pas être la première fois. En tout cas, elle était à peu près certaine qu'elle ne saurait pas si bien faire, si on le lui demandait, alors c'est que ça devait nécessiter un minimum d'expérience pour frapper juste comme ça. Mais Solal n'était pas un meurtrier, alors soit le type n'était pas mort, soit... Pinçant l'arête de son nez entre deux doigts pour chasser l'éclair de douleur qui résonna derrière ses tempes, la mutante chassa la pensée qui n'avait fait que l'effleurer. C'était pas elle qui l'avait mis dans cet état, quand bien même elle l'aurait peut-être pu, elle ne l'aurait jamais voulu. Personne ne méritait de finir dans un état pareil. Se souvenir était trop douloureux, de toute évidence. Seul Solal serait en mesure de l'éclairer à ce propos. Et ce fut donc à cet instant précis que Zelda tourna de nouveau la tête vers lui, plongeant dans son regard comme pour lui signifier qu'elle était prête à l'écouter, à le laisser répondre à ses questions sans l'interrompre. Elle était prête à tout encaisser, élevant le menton en redressant sa nuque comme pour lui prouver qu'elle était solide comme un roc, qu'elle n'allait pas s'effondrer s'il lui disait la vérité. Elle savait qu'il la ménageait toujours, mais ce soir, elle attendait qu'il soit honnête, peu importe les raisons pour lesquelles il s'était retrouvé ici, peu importe si c'était elle qui avait blessé cette homme. Elle pouvait tout entendre, mais pas de mensonge, pas de mots doux pour l'apaiser. Quoiqu'il arrive, elle se rangerait toujours de son côté. Sa vie avait commencé par cette après-midi d'été, à se perdre sur le bitume brûlant, à errer sans avoir la moindre idée du chemin à suivre, lorsque cette voiture s'était arrêtée près d'elle, qu'elle n'avait pas hésité une seconde avant de monter à bord. Elle avait une confiance aveugle en Solal, depuis ce premier regard échangé, depuis qu'il l'avait prise sous son aile. Elle ne s'était jamais vraiment demandé pourquoi, parce qu'il n'y avait aucune réponse valable, juste cet instinct qu'elle avait suivi sans traîner, qu'elle n'avait jamais regretté jusqu'alors. Pas même en cet instant précis, perdus dans la nuit, cet inconnu désespérément inerte à quelques pas d'eux, parce qu'en scrutant les grands yeux de Solal, elle savait qu'elle le suivrait n'importe où. Inlassablement.
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeSam 11 Juin 2016 - 22:13

don't belong to no city, don't belong to no man, i'm the violence in the pouring rain, come and fade me, come and fade me, i'm a hurricane
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Les yeux de Solal étaient posés sur Zelda. Il ne la lâchait pas du regard – il ne pouvait pas. Il ignorait les battements assourdissants de son coeur, ou la sensation brûlante dans sa gorge. Ce nom, il aurait souhaité ne plus jamais l’entendre – du moins, pas de la bouche de Zelda. Il savait très bien que le passé avait l’affreuse tendance de revenir nous hanter au moment où on s’y attends le moins – mais quand même, ça lui faisait un choc de voir cette partie de sa vie revenir en courant, le percutant de plein fouet, comme pour lui rappeler que ça s’était bien passé, que ce n’était pas un cauchemar. Il aurait tellement aimé que ça ait été le cas – pas pour lui, il se foutait bien de son propre bien-être – mais pour Zelda, pour la protéger, pour lui faire éviter la douleur qui viendrait inévitablement avec ces souvenirs. Non, il devait empêcher ça à tout prix, car il s’était fait une promesse. Le bien de la jeune femme passerait toujours avant le sien, tout simplement. Et jusqu’ici, il avait réussi à la respecter, un peu trop facilement peut-être. Maintenant la réalité le rattrapait, les rattrapait tous les deux, et Solal faisait face à un choix – continuer de mentir à Zelda pour la protéger, ou lui dire la vérité, et risquer de la perdre. La décision semblait évidente, mais il savait également que les mensonges ne venaient à jamais rien de bon. La vérité finirait par se savoir, et comment Zelda réagirait-elle lorsqu’elle apprendrait qu’il lui avait menti toutes ces années ? Il imaginait son beau visage se défaire, ses grands yeux se remplir de larmes. Voir la déception, la colère et la tristesse traverser ses traits. Elle le détesterait. Mais il fallait qu’elle comprenne qu’il n’avait tout ça que pour son bien – il espérait qu’elle le comprenne, un jour. Pas tout de suite, il s’en irait si elle le voulait – mais un jour, il espérait qu’elle comprendrait pourquoi il avait fait tout ça. Il continua de répéter son nom, espérant que le vague souvenir de cette Aurore disparaisse aussi vite qu’il était apparu. Zelda, c’était son nom maintenant. Zelda, elle était Zelda, et personne d’autre. Car même si elle avait été Aurore un jour, il ne restait plus rien de cette jeune femme là. Elle était morte dans les bois. Solal ne savait même pas qui elle était – il ne connaissait que Zelda, et c’était Zelda qu’il voulait protéger. Puis finalement, elle bougea. Solal laissa échapper un petit soupir de soulagement, la tenant toujours fort contre lui.

« Pourquoi tu fais cette tête ? » dit-elle en le regardant. Solal fronça davantage des sourcils, préférant ne pas répondre. Elle ne paraissait pas se souvenir du nom qu’elle venait de prononcer, ou du moins, elle ne le mentionna pas immédiatement. « J’me suis cognée la tête ? » Elle paraissait avoir le vertige, alors Solal la garda tout près. « Tu vas bien. T’es tombée, tu es juste étourdie. » Après tout, elle s’était peut-être vraiment blessée en tombant sur le ciment – mais Solal parcourait toujours ses cheveux et ne trouvait aucune trace de coupure ou de bosse. Étourdie, simplement – elle devait prendre le temps de s’en remettre et ne pas bouger trop rapidement. « Pourquoi tu étais là, Solal ? Comment t’as su que j’allais avoir des ennuis ? » Elle le regardait à nouveau, ses grands yeux remplis de confusion. Solal hésita. Après tout, sa rencontre avec Zelda avait été un pur hasard, une simple coincidence. Véritablement – mais il était venu dans cet endroit avec un but. Il avait été en mission pour Isolde, pour traquer le même homme qui se tenait à quelques mètres d’eux, le visage en sang. Mais avouer cela à Zelda c’était lui avouer qu’il avait intégré Insurgency – un fait qui n’allait certainement pas lui plaire. [color=#F08080« T’es un mutant, toi aussi ? T’as une sorte de sixième sens ? »[/color] Comme ça aurait été idéal, de pouvoir répondre oui, que ce soit la seule explication. Être un mutant, ça pourrait régler nombres de ses problèmes – mais non, Solal était un simple humain, sans génome particulier, sans pouvoir extraordinaire. Il secoua doucement la tête, gardant ses yeux dans ceux de Zelda. « Non, je suis pas un mutant. »

« Tu le connaissais, ce type ? » Avant qu’il ne puisse répondre, Zelda tenta de se redresser, mais un vertige l’empêcha – Solal s’empressa de la retenir afin qu’elle ne retombe pas sur le sol. « Hey, hey, doucement » lui dit-il à mi-voix. Il sentait les doigts de Zelda se refermer autour de son t-shirt. Elle avait besoin de repos, de beaucoup de repos, et cet endroit était loin d’être idéal. Il devait la ramener au motel, lui donner des anti-douleurs et l’obliger à dormir. Mais Zelda ne bougeait pas, et Solal ne trouvait pas la force de l’obliger à se lever – il y avait tellement de tension dans l’air que ça lui donnait presque le vertige à lui aussi. Et la main de Zelda sur son torse, et sa propre main posée contre elle pour la stabiliser… Il en était trop conscient. « Il est mort ? C’est toi qui… » Sa voix vacilla et elle s’arrêta, pour ensuite poser ses yeux dans les siens. Solal grinça légèrement des dents. Il n’y avait aucune porte de sortie. Il ne pouvait qu’aller de l’avant, et être honnête. Car il était incapable d’ajouter des mensonges à ceux qu’il perpétuait chaque jour à Zelda. Elle méritait au moins de savoir pourquoi il avait été là. « Il est pas mort. Juste inconscient. » Il ajouta, d’une voix un peu plus hésitante : « J’ai frappé fort. Sinon il t’aurait tué. Et ensuite il m'aurait tué. » C’était la stricte vérité. Car Solal connaissait les hunters et ce qu’ils étaient prêts à faire. Ces tueurs ne s’arrêtaient devant rien pour faire souffrir les mutants – il n’aurait pas épargné Zelda, pas du tout. Solal inspira profondément, tentant tant bien que mal de soutenir le puissant regard de Zelda. « J’étais là parce que… Parce que je le suivais. Lui. » Il pointa le corps inanimé quelques mètres plus loin. « J’avais comme mission de le retrouver. C’est un hunter, et je devais lui soutirer des infos. Sur ses collègues, sur leur planque. Ce genre de choses. » Il sentait la prochaine question de Zelda arriver, alors il l’attrapa au vol et y répondit tout de suite. « C’est pour Insurgency que je le fais. J’ai commencé à travailler pour eux v’là quelques semaines. » Voilà, tout était mis sur la table. Il était soulagé de lui avoir dis, c’était un poids de moins sur ses épaules. Évidemment, il ne s’attendait pas à ce qu’elle saute de joie, mais il espérait qu’elle comprendrait, et qu’elle le respectait assez pour accepter sa décision de se joindre au groupe rebelle. Un soupir passa ses lèvres, et il passa une main sur son visage. « J’aurais du t’le dire. J’suis désolé. »


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Dernière édition par Solal Tyrell le Mar 19 Juil 2016 - 18:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeLun 4 Juil 2016 - 10:58


When we grew up, our shadows grew up too. But they’re just old ghosts that we grow attached to. The tragic flaw is that they hide the truth. “You are enough.” These little words, somehow they’re changing us. “You are enough,” so we let our shadows fall away like dust.

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Ses muscles se détendirent légèrement alors que Solal entravait sa chute d'une main agile, la laissant stabiliser sa vue et retrouver un semblant d'équilibre. Le souffle coupé, elle attendait une réponse, incapable de trancher entre les différentes alternatives qui se formaient derrière ses tempes. Son rythme cardiaque semblait suspendu à ses lèvres, aux mots qu'il s'apprêtait à formuler, et ce fut un soulagement sans nom qui en calma les battements lorsque Zelda obtint une première réponse. Soupirant doucement en comprenant que l'inconnu vivait encore, que Solal ne l'avait pas tué, qu'elle n'avait pas non plus sa part de responsabilité dans le meurtre potentiel d'un individu qu'elle ne connaissait même pas. Buvant les paroles de Solal avant d'hocher doucement la tête, la mutante ne put s'empêcher de frémir en imaginant les horreurs qu'il aurait pu commettre si Solal n'était pas intervenu. En cela la blondinette ne pouvait décemment en vouloir à son éternel protecteur, le souvenir de sa violence perdant de sa vigueur tandis que l'image terrible de leur disparition à tous les deux traversait fugacement son esprit. « T'as bien fait, alors. » Comme ce besoin d'approuver son acte à haute-voix, en notant son hésitation. Parce qu'il leur avait sauvé la vie à tous les deux, et que c'était tout ce qui importait réellement. Ça, et les raisons de sa présence ici. Encore un effort, une explication, c'était tout ce qu'attendait la jeune femme avant d'entièrement se décrisper. Pourtant, l'éclaircissement qu'avança Solal n'allégea en rien le poids qui pesait dans son estomac depuis que l'inconnu s'était annoncé. Ses sourcils s'étaient légèrement froncés, témoignant de son incompréhension, d'abord au mot mission qui sonnait bien trop sérieux à ses oreilles, et qui la laissa croire un instant qu'il se fichait d'elle. La suite en revanche donna un peu plus forme aux paroles de Solal, et elle s'efforça de réprimer les questions qui lui montaient aux lèvres à chaque nouvelle précision. Tout cela semblait très organisé, un peu trop peut-être pour qu'elle n'arrive à encaisser sereinement la nouvelle. En temps normal, sans doute se serait-elle contentée de chercher à comprendre sans émettre le moindre jugement, parce que c'était ce qu'elle faisait en général, aborder les sujets les plus complexes sans le moindre préjugé, analyser tant bien que mal ce qu'on lui expliquait en n'en tirant finalement que le positif. Mais pas ce soir. Pas alors que la brûlure de sa gorge lui rappelait encore l'animosité de ce type à son égard, ce hunter comme disait Solal, ce genre de personne dont il lui avait déjà parlé des tas de fois, information entrant par une oreille et ressortant par l'autre tant la blondinette se sentait invincible. Elle ne s'était jamais inquiétée de ces gens susceptibles de l'attraper, parce que c'était tout bonnement inconcevable, que le mode de fonctionnement de son esprit ne parvenait à s'ancrer ce genre de menace dans le crâne. Et puis, ceux qu'elle avait pu croiser ne lui avaient jamais eu l'air si terribles, les servant au restaurant comme n'importe quel client, mais peut-être était-ce simplement parce qu'ils n'avaient aucune idée de ce qu'elle pouvait faire. Ce mec-là, il avait l'air totalement normal aussi lorsqu'elle lui apportait ses repas chaque midi. Mais la méfiance ne faisait plus partie de ses cordes, et elle peinait à assembler les données pour en tirer des conclusions concrètes. Tout ce qu'elle retenait, c'était que cet homme était de ceux qui n'aimaient pas les gens comme elle, qu'il avait été prêt à la tuer pour ça, et même à tuer Solal. Une sueur froide lui glaça l'échine alors que le schéma s'assemblait doucement, éclairé par de nouvelles explications apportées par Solal. Perdue, la mutante déployait pourtant tous les efforts possibles pour essayer de comprendre le lien entre ce qui venait de se produire, Solal, sa mission, jusqu'à ce qu'Insurgency ne vienne s'ajouter au tableau déjà compliqué qui se formait dans sa tête.

« Insurgency ? » Là, elle n'avait pas pu tenir sa langue. Parce que tout ce qui avait pu remonter à ses oreilles en ce qui concernait ce nom n'avait rien à voir avec Solal, dans son esprit. « Ceux qui posent des bombes ? » C'était en général ce genre de murmure qu'elle entendait à leur propos, au restaurant. A vrai dire, Zelda ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait. Si Maiken avait pu l'éclairer au sujet d'Uprising, Insurgency n'avait jamais été évoqué. « C'est pour ça que tu rentres pas dormir, des fois ? » A cette question prononcée d'une voix timide, la mutante glissa ses doigts sur la main que Solal passait sur son visage, l'écartant doucement pour avoir tout le loisir d'observer ses réactions. Ce n'était sûrement pas la première chose qu'elle aurait dû demander, et pourtant ç'avait été une telle source de ruminations qu'elle ne pouvait y échapper. « C'est parce que tu bossais pour eux. » Répétant bêtement en ravalant le sourire incontrôlé qui lui montait aux lèvres dans un dernier moment d'égarement. « J'croyais que t'avais trouvé une copine. » Et toujours ce sourire qui perçait dans la grisaille de ces révélations, ne trahissant que trop l'air satisfait de la blondinette à l'idée que Solal n'avait pas trouvé de copine, qu'il avait juste trouvé de quoi s'occuper avec insurgency. Cette pensée ramena le véritable problème dans sa tête, dissipant ce moment de contentement alors qu'elle regagnait son sérieux. « Comment t'as fait pour aller bosser avec eux ? Et pourquoi eux ? C'est vrai ce que les gens racontent ? Qu'ils sont responsables de pas mal des dégâts des derniers mois ? » Parce qu'elle avait franchement du mal à l'imaginer prendre part à ce genre de choses. « C'est à cause de moi que tu les as rejoint ? Parce que je fais pas assez attention ? » Scrutant son regard alors qu'une once de culpabilité lui serrait la gorge, le flux de ses interrogations continua à monter encore et encore à ses lèvres sans qu'elle n'ait envie de les taire, avide de réponses. « Toi tu t'occupes de soutirer les infos, alors. Et après, vous en faîtes quoi ? Et comment tu les soutires ? » Sans réellement réaliser sur quel terrain elle était en train de s'aventurer, Zelda repoussait toujours plus loin les limites de sa curiosité, pas prête cependant à ce qu'elle pourrait entendre. « C'est pas trop dangereux, quand même ? » Ce fut sur cette dernière question qu'elle s'arrêta enfin en le dévisageant. Parce que ça lui semblait essentiel de le demander, étant donné ce qui venait de se passer. « J'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose, tu sais. »
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeMar 19 Juil 2016 - 18:53

don't belong to no city, don't belong to no man, i'm the violence in the pouring rain, come and fade me, come and fade me, i'm a hurricane
so we let our shadows fall away like dust

Ce n’était pas du tout comment il avait imaginé dire la vérité à Zelda – mais alors, pas du tout. Il avait toujours su qu’il allait le faire à un moment ou à un autre, tout simplement parce que le poids des mensonges était toujours trop lourd à porter, et que ceux-ci commençaient à l’empêcher de marcher normalement. Après tout, lui et Zelda partageaient une vie, ils étaient des partenaires. Ils étaient ensemble depuis des mois et des mois, vivant ensemble, mangeant ensemble. Cacher un tel secret, celui qu’il s’était embarqué dans un groupe rebelle pour protéger la ville, ça n’avait pas été facile. Et ça n’avait pas du être facile pour elle non plus, à le voir disparaître des nuits entières, sans savoir où il se trouvait. Il le savait, il le savait tellement bien – mais il n’avait pas pu résoudre à lui dire la vérité, de peur qu’elle ne parte et qu’il se retrouve seul à nouveau. Car malgré tout, Solal savait qu’il ne voulait pas être seul – il voulait rester avec Zelda, son repère, sa petite lumière verte. Mais il aurait tellement voulu que ça se passe différement, qu’il le fasse doucement alors qu’ils étaient en sécurité tous les deux, et au chaud. Pas étendus au beau milieu de la zone industrielle, le vent froid leur glaçant les os, avec le corps inconscient d’un hunter à quelques mètres. Ce n’était pas du tout ce qu’il avait voulu, mais c’était trop tard. La vérité était sortie et à présent il ne restait plus qu’à l’affronter. Et il avait peur, Solal, il était terrifié de ce que Zelda allait bien pouvoir dire, comment elle allait pouvoir réagir. Et si elle le fuyait à toutes jambes ? Et si elle lui crachait dessus, lui disant qu’il était un monstre ? Il s’imaginait le pire, toujours le pire. Il avait de la difficulté à la regarder, il avait trop peur de ce qu’il verrait dans son visage. Car après tout ce temps passé ensemble, Zelda était la personne au monde en qui il tenait le plus, celle pour qui il ferait absolument tout, et voilà maintenant qu’ils étaient à un point de non-retour. Il restait là, sur sol, le visage à moitié caché dans l’ombre, comme un petit garçon. « Insurgency ? Ceux qui posent des bombes ? » Il leva les yeux vers Zelda quand sa voix traversa le silence. Il acquiesça doucement. Il savait que Insurgency n’avait pas la meilleure des réputations, et que certains de leurs actes étaient extrêmes, mais au moins ils obtenaient des résultats. Et Solal savait que parfois secouer le monde était nécessaire pour le changer. Et il avait suffisamment confiance en Isolde pour savoir qu’elle ne faisait jamais rien de main morte. Que tout ce qu’elle avait fait, elle l’avait fait pour sa cause, et pour rien d’autre. Pour le bien des mutants, pour le bien de cette ville, pour le bien des gens comme Zelda. Il espérait qu’elle allait comprendre. Que oui, il faisait ça pour la ville, que oui, il faisait ça pour les transmutants qui ne pouvaient pas se protéger et se défendre eux-mêmes. Mais qu’au fond, il le faisait surtout pour elle. Pour qu’elle puisse avoir un avenir sain, où elle n’aurait pas des visites comme celle de ce soir tous les jours, qu’elle puisse se promener dans la rue avec le sourire, qu’elle n’ait pas à vivre dans la peur à cause de ce qu’elle était. C’était ça qu’il voulait. « C’est pour ça que tu rentres pas dormir, des fois ? » Il ne relevait aucune colère dans sa voix, mais sa peur demeurait toujours. Puis, il sentit les doigts de Zelda contre les siens – elle releva son visage vers la lumière de la lune, afin qu’ils puissent se regarder. Ça lui serra le coeur. « C’est parce que tu bossais pour eux. J’croyais que t’avais trouvé une copine. » Et alors apparut le sourire sur ses lèvres, et Solal ne put s’empêcher d’y répondre, sentant la lourdeur dans sa poitrine s’alléger, sentant la peur se dissiper. Il avait presque oublié que c’était à Zelda qu’il s’adressait. Il eut soudainement envie de rire, mais vit le sérieux revenir sur le visage de la blonde.

« Comment t’as fait pour aller bosser avec eux ? Et pourquoi eux ? C’est vrai ce que les gens racontent ? Qu’ils sont responsables de pas mal des dégâts des derniers mois ? » Typiquement Zelda, ce genre d’interrogatoire. Solal se gratta l’arrière de la tête, tentant de trouver des réponses à ces questions, mais la jeune femme enchaînait déjà avec la suite. « C’est à cause de moi que tu les a rejoint ? Parce que je fais pas assez attention ? » Solal fixa Zelda, complètement stupéfait. Il n’arrivait pas à croire qu’elle puisse penser ça une seule seconde. Il secoua donc la tête, serrant un petit peu plus sa main qui était toujours posé contre la sienne. Un contact familier, rassurant. « Quoi ? Non, non, non, pas du tout. Je l’ai fait parce que… Parce que j’avais envie de faire quelque chose. Je pouvais pas regarder tout ça arriver et rester là à rien faire. » C’était la vérité, après tout. Solal n’était pas un soldat mais il ne pouvait pas supporter de rester à l’arrière lors de ces batailles. « Toi tu t’occupes de soutirer les infos, alors. Et après, vous en faites quoi ? Et comment tu les soutires ? » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Solal. Elle était inarrêtable, vraiment. « C’est pas trop dangereux, quand même ? J’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose, tu sais. » Il lui accorda un petit sourire rassurant, plongeant ses yeux dans les siens. « Il ne m’arrivera rien. T’en fais pas pour moi. » C’était une lourde promesse à tenir, mais il voulait lui faire tout de même – parce qu’il ne pourrait pas s’autoriser à laisser Zelda seule dans ce vaste monde, parce qu’il serait toujours la pour la protéger. « Pour te répondre, j’ai rencontré leur leader à l’hôpital un jour. Elle m’a parlé de ce qu’ils faisaient, elle m’a dit que je pouvais faire une différence. J’étais pas bien convaincu au départ, mais… J’ai fini par comprendre que leur cause était aussi la mienne. Protéger les mutants, t’vois. Alors je l’ai suivie, et j’ai réalisé que je pouvais vraiment me rendre utile. Et voilà. » Il avait trouvé une certaine appartenance à Insurgency. Bien qu’il ne connaissait pas la moitié des gens là-bas, il s’y sentait accepté. « Alors j’m’occupe de trouver des infos, qui permettent de sauver des gens. Qui permettent d’empêcher des gens comme lui de faire du mal à des gens comme toi. C’est tout. Le reste, je leur laisse. » Solal garda son regard dans celui de Zelda. « J’voulais pas que tu penses que j’me fichais d’toi, à jamais être là, à te raconter des conneries… J’suis désolé de t’avoir menti. J’voulais juste te protéger, et pas t’attirer dans tout ça, t’vois. » Il savait que c’était maladroit, horriblement maladroit, mais au moins il était sincère, et ça lui faisait un grand bien. Son coeur battait rapidement, trop rapidement. Il se mordilla la lèvre, le regard soudainement fuyant. « Tout c’que j’fais c’pour ton bien. »  
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MessageSujet: Re: so we let our shadows fall away like dust (solal)   so we let our shadows fall away like dust (solal) Icon_minitimeJeu 28 Juil 2016 - 14:51


When we grew up, our shadows grew up too. But they’re just old ghosts that we grow attached to. The tragic flaw is that they hide the truth. “You are enough.” These little words, somehow they’re changing us. “You are enough,” so we let our shadows fall away like dust.

(c) acidbrain

« Oh, Solal. » Doux murmure s'évadant dans un souffle, ses doigts prolongeant leur geste tendre sur sa joue, laissant sa barbe picoter la paume de sa main. Cela semblait tellement clair, lorsqu'il le lui expliquait, tellement compréhensible soudainement. Il y avait ce sentiment de fierté qui gonflait derrière ses côtes alors qu'il lui racontait comment il y était entré, pourquoi, ce rôle important qu'il y jouait, qui impressionnait la mutante. Alors qu'il lui avouait que c'était pour elle, pour son bien, et qu'elle avait l'impression que tout son corps était en train de fondre, de disparaître sur l'asphalte. Caressant son visage du bout de son pouce, Zelda cherchait à capter son regard, ce point d'ancrage auquel elle n'avait de cesse de s'accrocher pour ne jamais partir à la dérive, ne jamais le sentir lui échapper. « Je sais. » La voix rendue incertaine par cette émotion qui lui enserrait subitement la gorge, Zelda finit par rompre la maigre distance qui les séparait encore. Enroulant ses bras autour de son cou pour l'attirer à elle de manière maladroite, un peu brusque, dans un de ces accès de spontanéité qui ne laissait de place à aucune réflexion. Elle l'enlaça parce qu'il n'y avait pas de mots, pas de jolies paroles susceptibles d'être plus explicites qu'une étreinte, que ce besoin de ne jamais le lâcher, de le suivre comme une ombre sans être capable de se détacher de ses pas. L'entendre lui dire tout ça, ça lui faisait tout drôle, comme si un essaim de papillons s'était mis à battre des ailes dans son ventre, tous à la fois, vigoureusement. C'était bizarre, et c'était pas la première fois que ça lui arrivait, mais jamais aussi fort, jamais de manière aussi curieuse qu'effrayante. Appuyant sa joue contre la sienne, la mutante s'autorisa à clore ses paupières quelques instants, se noyant dans son odeur rassurante, se rappelant sa dernière phrase, encore et encore, inlassablement. « Je sais tout ce que tu fais pour moi. J'sais pas ce que j'aurais fait, sans toi pour me récupérer au bord de la route ce jour-là. » A voix basse, comme de peur qu'on ne l'entende, les confidences se glissaient à son oreille, aussi timides que déterminées. « Des fois j'ai envie de te dire merci, pour tout, mais j'ai l'impression que c'est nul, que ça veut rien dire, merci. » C'était qu'un mot, après tout, rien de bien concret, quelque chose de facile. « Merci je le dis toute la journée au boulot quand les clients me rendent les cartes du restaurant, ou quand je récupère la vaisselle à la plonge, et c'est vraiment trop nul de te dire merci avec tout ce que tu as fait pour moi, ce sera jamais suffisant pour tout te dire en un seul mot... » Elle alignait les pensées, les paroles, sans filtre, sans réfléchir pour se faire comprendre, à manquer de perdre le fil, à s'accrocher un peu plus à son cou pour garder les pieds sur terre. « Et je t'en veux pas de m'avoir menti. Mais la prochaine fois, évite. Tu peux tout me dire, Solal. Je t'en voudrai jamais pour quoique ce soit, c'est impossible. » Soupirant dans son cou à la fin de cette tirade éprouvante, criante d'honnêteté, Zelda pensait sincèrement chacune de ses paroles, ne mesurant pas forcément le poids de ce qu'elle répandait à son oreille, jusqu'à ce qu'elle ne marque une pause. Elle ne voulait pas de mensonges, et pourtant, sa seule présence en ces lieux en était un, laissant naître une pointe de culpabilité au fond de ses prunelles alors qu'elle reculait à contre-coeur. « D'ailleurs... moi aussi, il faut que je te dise quelque chose. »

C'était plus difficile tout à coup, de se retrouver dans les bottes de celui qui passait aux aveux, à baisser le regard vers ses mains qui trituraient les pans de sa veste. « Je fais pas d'heures sup' à la plonge. Moi aussi, je t'ai menti. C'est pas pour ça que je rentre tard, des fois. » Une profonde inspiration, et ses iris troublés se reposèrent sur lui, ses lèvres se tordant tandis qu'elle tentait d'organiser ses idées, prête à débiter ses explications le plus vite possible pour en finir. « Il y a quelques mois, un type m'a vu faire.. griller un lampadaire, mais j'ai pas fait exprès, j'étais juste appuyée contre le poteau et puis.. puis ça s'est produit. Et lui, bah, il était comme moi, sauf que son truc, c'est de parler aux animaux, trop cool, enfin, trop bizarre. Il s'appelle Mikael, et j'crois qu'il doit être chez insurgency lui aussi, tu le connais peut-être. Il a proposé de m'aider, comme une sorte d'entraîneur, d'ailleurs, il s'occupe de pas mal de gens comme moi en ville. Alors, je le retrouve ici d'habitude, on va dans un vieil entrepôt où sont entassées plein d'anciennes machines qui servent plus. Et moi, j'essaye de les rallumer, de les remettre en marche, en faisant mon truc. Et ça m'aide à comprendre comment ça marche, même si c'est pas trop ça encore... J'en avais marre de te faire du mal quand je te touche des fois. Et je voulais être capable de me défendre, pour pas que tu sois toujours obligé de t'en faire pour moi. » S'interrompant net, la blondinette reporta une seconde son regard sur l'inconnu qui n'avait toujours pas repris connaissance à côté d'eux, qui semblait à lui seul remettre en question l'efficacité de son entraînement. Haussant les épaules pour balayer cette pensée, Zelda reporta son regard dans le sien, la suite de ses confessions sur la langue, incapable pourtant de les prononcer. Y'avait aussi cette voix qui apparaissait dans son crâne, quand elle tirait un peu trop sur ses limites. Qui lui disait qu'elle ne devait pas se rappeler. Ne pas se souvenir de certaines choses. Une voix familière qui se promenait dans sa tête sans qu'elle ne la reconnaisse pour autant. C'était devenu une de ses motivations à poursuivre, attisant sa curiosité, mais ça, ça elle ne pouvait pas vraiment en parler à Solal. Y'avait qu'à voir la tronche que tirait Mikael quand elle lui demandait s'il entendait la voix, lui aussi, pour comprendre que c'était peut-être mieux de se taire à ce propos. Scellant donc ses lèvres en détaillant Solal, une petite phrase s'extirpa pourtant, un peu plus aigüe que d'ordinaire. « Tu m'en veux pas, dit ? »
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